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Marthe Gardette

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Histoire de France

Journalier de Jean Pussot maître-charpentier à Reims. (1568-1626)

De 1568, année de son mariage à l'âge de 24 ans, jusqu'à son décès en 1626, soit 57 années durant sans la moindre interruption, le maître-charpentier rémois Jehan Pussot tient un journalier, d'abord pour lui-même et son entourage immédiat, puis dans l'espoir avoué d'instruire les générations futures. Son écriture, simple et directe, pudique et parfois ironique, mais jamais dénuée de bon sens, se densifie au fil des ans pour refléter l'élargissement constant des centres d'intérêt de notre artisan. Ainsi à la chronique initiale des événements familiaux et des conjonctures saisonnières, Pussot ajoute très tôt l'observation du cortège sans fin des troubles politico-religieux qui frappent la France et le Pays Rémois au dernier tiers du XVIe siècle. A la compassion pour ses contemporains, à l'occasion des tensions ligueuses particulièrement vives dans une cité toute acquise aux Guise, succède le soulagement apporté par la pacification générale de 1598. Dès lors, l'homme de métier et possesseur de vignes goûte les bienfaits de la gestion prospère des affaires, le fervent catholique se fait le témoin vigilant de la marche triomphale du catholicisme réformé, notamment de ses expériences liturgiques et musicales. Le fidèle sujet du royaume se réjouit de la réconciliation survenue entre les premiers Bourbons, la noblesse catholique et sa cité des sacres, redevenue l'ornement visible de la monarchie. Lorsque enfin les dernières années se présentent, emporté par une vague nostalgique de souvenirs personnels, il ouvre une fenêtre mémorielle passionnante sur ses vertes années.

04/2008

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Sociologie

LES REGLES DU JEU. L'action collective et la régulation sociale

Les hommes ne peuvent vivre ensemble qu'en convenant des règles de leur commun. L'action collective n'existe que par une régulation. Mais cette régulation ne se réalise que grâce à la convergence d'initiatives individuelles et elle se transforme de même. Elle est menacée par les cercles vicieux de la centralisation, mais risque aussi toujours de s'effacer dans l'anomie que crée l'absence de projet collectif. L'histoire des dix dernières années a montré qu'un pouvoir très autoritaire pouvait s'effondrer sous son propre poids, qu'une économie très centralisée s'asphyxiait elle-même. Mais l'effondrement de ces contraintes ne conduit pas tout naturellement à la démocratie ou à une " bonne "économie du marché. Pour comprendre comment se développe une société ou une économie, dans ses continuités historiques et ses discontinuités, il faut apprendre à reconnaître la formation des règles sociales, leur fragilité, leur dépendance de la contestation et de la négociation dont elles sont issues, la manière dont elles acquièrent ou perdent leur légitimité, et surtout la pluralité et la diversité des acteurs qui les proposent. "Les règles du jeu" est nourri d'une longue expérience de l'analyse des relations de travail. Ouvrage théorique, cette troisième édition est enrichie de cinq Variations sur des thèmes interdisciplinaires, qui prolongent et actualisent la réflexion : l'échange social ; la convention et l'habitus ; l'apprentissage et la rationalité limitée ; le salaire et les relations d'emploi ; la légitimité, l'autorité et l'anomie.

07/1998

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Beaux arts

Klimt femmes

Dans la Vienne du tournant du siècle, la société est en pleine évolution, voire en marche vers une révolution. Dans le monde ambigu de Schnitzler et de Freud, les femmes découvrent malgré les pesanteurs de l'ordre moral, le pouvoir d'une liberté nouvellement conquise, qui s'affirme par les études auxquelles elles accèdent comme dans une sensualité qu'elles osent de plus en plus revendiquer pour leur compte. La peinture de Klimt, qui fit souvent scandale à son époque (on songe aux tableaux pour la grande salle de l'Université de Vienne), est l'expression de cette fascination nouvelle pour la femme et pour le pouvoir absolu qu'elle représente. Séduction et ambiguïté sont les armes avouées de ce pouvoir. Corps offerts, lèvres entrouvertes, regards mi-clos sont les signes mille fois peints de cette domination qui se voile - si peu parfois - sous le masque trompeur de la docilité soumise. Les interdits de la société bourgeoise, mis à mal par les révélations parfois terrifiantes de la psychanalyse, volent en éclat sous le regard du peintre des femmes, qui sait exprimer à merveille le caractère impérieux du désir et l'angoisse de l'homme - l'Angst freudienne - devant cette puissance. La pluie d'or de Danaé est redoutablement métaphorique, tout autant que l'abandon du célèbre Baiser. Les illustrations et les commentaires qui les accompagnent dans le présent ouvrage donnent à voir et à comprendre. Il faut leur rendre grâce de cette élucidation qui ne nuit pas au mystère peu vénéneux de la peinture de Klimt.

01/2018

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Policiers

Yoga, meurtres, etc.

" Rester assise. Continuer à respirer. Ce fut sa première idée. Le yoga, c'est être capable de garder une position inconfortable. Tout simplement rester assise, continuer à respirer. [...] La séance de yoga approchait doucement de sa fin. Au moment de l'exercice final de relaxation, Lily pensait toujours au petit déjeuner qui l'attendait. C'était l'été, elle était seule. Seule pour tout l'été. Elle ne faisait pas la cuisine, elle ne se préparait même pas une tasse de café. Ça ne valait pas le coup. La seule chose supportable, c'était la télé. La télé, et picoler. Le programme d'été de Lily. Tout ça était nouveau pour elle. Et maintenant, par-dessus le marché, le yoga. [...] Mandalee était allongée dans la posture du corps mort, étendue sur le dos, bras et jambes un peu écartés, les yeux Germés. Shavasana, ce n'était pas seulement une posture de relaxation, c'était aussi une préparation à la mort, ou plus exactement à l'état de mort. A la fin de chaque séance, on passait dix minutes, un quart d'heure, ainsi étendu, et sans penser à rien. Ou bien en pensant au petit déjeuner. Il arrivait que l'on s'endorme, ainsi allongé. Mais Mandalee était morte pour de bon. [...]- Miss Winters avait-elle des problèmes cardiaques, ou bien de l'asthme ? demanda l'un des policiers. ? Kath se tourna lentement vers eux. - A ma connaissance, non, dit-elle en ponctuant ses paroles d'un mouvement de la tête. - Vous n'avez rien noté de particulier ? "

05/2006

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Histoire internationale

Les pays du Golfe, de la perle à l'économie de la connaissance. Les nouvelles terres du libéralisme

À l'heure où la croissance de l'Europe et des États-Unis s'effondre, les États arabes du Golfe - Qatar, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Bahreïn - affi chent une réussite insolente. Sport, médias, marché de l'art, fonds d'investissements : ils sont devenus des acteurs incontournables de l'économie mondiale. Hier perçus comme des régimes poussiéreux enfantés par la rente pétrolière, ils incarnent désormais un nouvel Eldorado où se pressent Occidentaux en quête de marchés et migrants asiatiques séduits par l'éclat du Gulf Dream qui tantôt fascine, tantôt rebute. Pourtant, comme le montre l'auteur, plutôt qu'un mirage né des sables, les États du Golfe s'inscrivent dans une histoire longue où les ressources économiques - le pétrole certes, mais aussi avant lui le commerce au long cours et l'activité perlière - ont joué un rôle décisif dans les mutations politiques. La reconversion de la rente pétrolière dans l'économie de la connaissance soulève aujourd'hui de nouveaux enjeux. La diversification économique conduit en effet à s'interroger sur la reformulation du consensus social, au moment où les technologies de l'information et le printemps arabe posent la question de l'ouverture politique et des réformes libérales. Caroline Piquet, professeur agrégé et docteur en histoire, est maître de conférences à l'université Paris-Sorbonne. Spécialiste de l'histoire économique et sociale du Moyen-Orient, elle a dirigé le département d'Histoire, civilisations et enjeux internationaux à l'université Paris-Sorbonne Abu Dhabi aux Émirats arabes unis.

03/2013

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Littérature française

Archimède 1968

Ils avaient vingt ans en 1944. Leur groupe de Résistance : le réseau « Archimède ». Leur action d'éclat : détruire les fichiers qui livraient les jeunes Français au travail obligatoire en Allemagne. Leur combat : les barricades du Quartier latin pour la Libération de Paris. Leur espoir : une France juste et fraternelle. Mais au printemps 1968, elle semble loin, cette France ! Vingt ans, c'est désormais l'âge de leurs enfants. Des adolescents en pleine fièvre contestataire d'anarchisme en trotskisme, de Nanterre à la Sorbonne, de manif en émeute. Le drapeau tricolore cède la place au drapeau rouge et la croix de Lorraine, hier symbole de liberté, devient celui du vieux monde à abattre. Comment se dérober, toutefois, quand Jacques Foccart, l'éminence grise du général de Gaulle, fixe aux anciens du réseau Archimède cette mission très secrète : faciliter et protéger des négociations secrètes à Paris entre Américains et Nord-Vietnamiens pour mettre fin à la guerre qui ensanglante l'Indochine ? Un chassé-croisé infernal se met alors en marche : les ados de 1944, devenus des adultes, courent d'un bout à l'autre d'un Paris figé dans la grève générale tandis que les ados de 1968 dressent d'autres barricades, celles de la contestation, et mettent la capitale à feu et à sang au nom des mêmes idéaux qu'eux autrefois. L'auteur de ce roman « transgénérationnel » où août 1944 téléscope mai 1968 ne s'est accordé que quelques libertés mineures avec l'Histoire. La réalité est en effet si riche qu'elle donne toujours plus de puissance à la fiction.

04/2012

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Littérature étrangère

La Zone du Silence

" La Zone du Silence est un territoire de l'imagination où tout est possible. Un cactus qui n'a pas bougé depuis cent ans. Une pierre de l'espace dont la matrice est noire. Un œil humain qui observe des étoiles qui n'existent plus. Un œil vivant et observant sur le corps d'un renard mort. Une tête de tortue qui n'a jamais vu l'ombre sur laquelle elle avance. Un vautour en train de pourrir sur des barbelés. Une mer asséchée. L'oreille de l'infini. Le désert qui grandit jour après jour. L'ombre qui marche à côté de toi. Ton visage quand tu regardes le ciel étoilé. La Zone du Silence, c'est toi et moi quand nous nous endormons après avoir fait l'amour. " Ainsi parle le narrateur, Juan, qui, après avoir retrouvé des lettres laissées par le biologiste Nicanor Tapia et par son demi-frère Roberto Rodriguez, s'est mis à écrire la vie de Roberto dans la Zone du Silence. Cette zone est en fait un désert situé au nord du Mexique, où se dresse un observatoire. On y croise des momies, des chamarres, et surtout les célèbres jumeaux Mezcal et Tequila, gardes du corps d'un dangereux trafiquant dont la mission est de tuer Juan et sa fiancée Juana. A la fois quête philosophique et enquête policière, c'est sur un air de western qu'Homero Aridjis construit un monument baroque à la gloire de son Mexique où se rencontrent des personnages inoubliables.

01/2005

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Droit

L'Etat de justice, France, XIIIe-XXe siècle. Tome 1, L'idéologie de la magistrature ancienne

L'actuel regain de puissance de la justice en France est souvent mis au compte du déclin de la démocratie parlementaire, de l'effacement des valeurs traditionnelles ou encore de la "judiciarisation" des comportements, voire de la complaisance des médias. Or l'emprise de la magistrature sur la marche du pouvoir ne date pas d'hier, explique Jacques Krynen, en historien spécialiste du droit et des idées politiques. Pour comprendre les raisons de ce phénomène, il entreprend, dans un premier volume, de mettre au jour, à travers l'immense production d'écrits doctrinaux et professionnels du Moyen Age et de l'Ancien Régime, l'ensemble des savoirs et des convictions qui ont nourri l'action des magistrats. L'image du pouvoir royal a toujours été associée à l'idéal de justice, idéal dont par l'autorité de leur savoir les juges se sont faits peu à peu les représentants, puis les dépositaires. D'abord auxiliaire, la justice est devenue concurrente du pouvoir politique. En dépit de la réforme des institutions, des formes et des procédures judiciaires sous la Révolution et l'Empire, sa domination n'a fait que croître. Car elle ne se réduit pas à trancher les procès, elle règne aussi sur les valeurs individuelles et collectives, décide en dernier ressort des droits et des libertés réelles et, par tous ces aspects, en impose aux dirigeants, quels qu'ils soient. Le second volume de cette longue histoire, L'Emprise contemporaine des juges, portera sur l'ascension de la justice de la Révolution à nos jours.

11/2009

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Actualité et médias

L'homme qui voulait parler au roi

C'est une histoire qui commence bien. Celle qui a mené un jeune Marocain, Zakaria Moumni, des quartiers populaires de Rabat à la plus haute marche du podium, lors du championnat du monde de kick-boxing en 1999. Par décret royal, sa victoire lui donne droit à un poste de conseiller sportif payé par le ministère marocain des Sports. Il ne l'obtiendra jamais malgré ses nombreuses demandes qui finissent par être considérées comme des offenses au roi Mohammed VI. C'est une histoire de violence. Lors d'une visite au Maroc, le 27 septembre 2010, Zakaria est enlevé, puis torturé pendant quatre jours au centre de Témara que ses bourreaux appellent les abattoirs de Sa Majesté. A l'issue d'une parodie de procès, il est condamné à 36 mois de prison ferme. Il y passe finalement 17 mois et découvre l'horreur des geôles marocaines : les cellules de 40 m2 où s'entassent une cinquantaine de détenus, les cafards, la corruption, la prostitution... C'est aussi, surtout, une histoire d'amour, celle de Zak et Taline. Pendant sa détention, sa jeune épouse française Taline interpelle inlassablement les médias et les politiques, soutenue par des ONG dont Amnesty international. A la libération de Zak, ils doivent affronter une autre bataille, celle de la reconstruction de leur couple. C'est une histoire bouleversante, racontée à deux voix, celles de Zak et Taline, et dont on ne connaît pas encore la fin. Ca ressemble souvent à un thriller. Tout y est pourtant vrai.

09/2015

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Philosophie

Philosophie du vivre

"Vivre nous tend entre l'un et l'autre : il dit à la fois l'élémentaire de notre condition, être en vie, et l'absolu de notre aspiration : "Vivre enfin !" Car que pourrions-nous désirer d'autre que vivre ? Vivre est en quoi nous nous trouvons toujours déjà engagés en même temps que nous ne parvenons jamais, pleinement, à y accéder. Aussi la tentation de la philosophie, depuis les Grecs, a-t-elle été de le dédoubler : d'opposer au vivre répétitif, cantonné au biologique, ce qu'on appellera, le projetant dans l'Etre, la "vraie vie". Refusant ce report et circulant entre pensée extrême-orientale et philosophie, j'envisagerai ici quels concepts peuvent faire entrer dans une philosophie du vivre : le moment, l'essor opposé à l'étalement, l'entre et l'ambiguïté ; ou ce que j'appellerai enfin, prenant l'expression en Chine, la "transparence du matin". Je me demanderai, plus généralement, comment chaque concept, pour se saisir du vivre, doit s'ouvrir à son opposé. Car comment s'élever à l'ici et maintenant sans se laisser absorber dans cet immédiat, ni non plus le délaisser ? Ce qui impliquera de développer une stratégie du vivre en lieu et place de la morale. Le risque est sinon d'abandonner ce vivre aux truismes de la sagesse ; ou bien au grand marché du développement personnel comme au bazar de l'exotisme. Car cet entre-deux, entre santé et spiritualité, la philosophie ne l'a-t-elle pas, hélas ! , imprudemment laissé en friche ?" François Jullien.

03/2011

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Actualité et médias

Penelope

Soit une épouse qui longtemps n'a été qu'une ombre furtive. Soit son candidat de mari que tous les sondages ont consacré grand favori de l'élection présidentielle. Tout semble joué d'avance. Et voilà que l'épouse effacée, née outre-Manche, donne son prénom à un scandale, le Penelopegate, qui change le cours de l'Histoire en chamboulant l'un des scrutins les plus cruciaux de ces dernières années ... Qui est vraiment Penelope Fillon ? Une coupable, une complice, une héroïne, une victime ? Ce mystère dépasse le huis clos de son couple. Il nous parle des femmes de sa génération, de leurs rapports aux hommes, ou au moins à un certain type d'hommes, de l'amour, oui de l'amour, mais aussi de la lutte pour le pouvoir, et de tout ce qu'on est prêt à lui sacrifier. Il nous parle de politique, avec un petit comme un grand P. Pour raconter comment Penelope Fillon, l'ex petite Anglaise qui n'aimait rien tant que la discrétion, est devenue l'un des personnages principaux d'un drame si typiquement français, Sylvie Bommel a mené une enquête minutieuse, en France et en Angleterre. Elle a rencontré des dizaines de témoins et exhumé des archives oubliées. Son livre écrit, sans a priori, ni à charge ni à décharge, se lit comme un thriller psychologique et répond à une énigme : pourquoi "Penny ", la Galloise, qui avait tout donné à son mari, le ténébreux frenchy de la Sarthe, l'a finalement empêché d'entrer à l'Elysée.

06/2017

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Beaux arts

Le peintre imaginaire. Livret d'une Maison de Peinture

Est-ce l'idée d'entrer dans un livre comme dans une maison , dans une galerie de tableaux, un musée très peu imaginaire ? Les œuvres mises côte à côte réorganisent par sympathie, malice ou naïveté des musées bien réels, agencent des souvenirs, ravivent des liens d'émotion, d'intérêt, des interrogations ; elles sont prises dans le déroulement d'une espèce de scénario et, tout autrement que dans une histoire de l'art, dans un temps très particulier ; voici le livre comme une demeure aux cloisons de papier. Voici cette maison dans laquelle les corps, les gestes, les couleurs, les suggestions de douceur, de regret, le calme des jeux de l'amour, les aventures de la lumière à travers les époques, les déguisements et cette perpétuelle instabilité de la peinture par laquelle les corps changent de forme, la lumière de nature, où la plante rampe comme le temps, où les soleils se sont couchés comme des paysages, la peau fermée comme un ivoire, aérée comme un tissu, animée comme un essaim d'atomes ; plages infinies où l'on marche en armure ; poids suspendu sur un ciel de bitume et qui s'élève incompréhensiblement comme une pensée, azur de plumes où sont épinglées des girouettes d'oiseaux dansants, dentelle des frondaisons qui tiennent en leurs mains le balancement d'une couleur rose comme l'instant d'une facilité du bonheur ; et quelquefois, le percement du cœur parce qu'une chose est là comme la visage d'un souvenir ou un corps aimé.

10/2005

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Guides de France

Le chemin de Compostelle

« Je vais bientôt prendre conscience des réalités de ce monde, courbé sous le poids de mon sac, sûrement trop lourdement chargé par manque de sagesse. L'ego me domine et cela fait bien longtemps que j'en trace les contours de sa maîtrise, mais il faut dire qu'il est sournois, m'obligeant en conscience à des choix permanents. La démarche va-t-elle m'aider dans cette énorme tâche ? En tout cas, je l'ambitionne. Notre œil est "conçu" pour la marche ; comme tout se vit au ralenti, je vais percevoir l'infinie variété des êtres et des formes qui composent le visible. Oui, habiter le monde, le traverser, le contempler, tel est mon vœu intime. Non à l'occuper ni à le coloniser. » Marcher vers Saint-Jacques-de-Compostelle signifie une révolution de ses rapports à soi-même, aux autres et à la Création... Témoignage dans lequel s'instaure une relation éclairée à l'espérance, de solitude et de rencontres, afin de vous faire aussi ressentir la magie, la poésie, le pouvoir des instants de grâce, qui humblement font cheminer à la source de l'Unité ! Ce récit composé par Michel Raina nous entraîne dans un périple, physique et intérieur, marqué par l'épreuve, la joie, le recueillement, la contemplation, l'amour par le lâcher-prise et par le respect de l'environnement dû à l'infiniment petit et à l'infiniment grand, véritable clé de la nature, quête de beauté et de vérité... « Bueno Camino, el Peregrino. » « Osez et vous vaincrez. » Michel Raina

06/2015

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Histoire internationale

Histoire de Budapest

D'un côté, Buda, la colline du château où s'installèrent les maîtres successifs de la Hongrie, aujourd'hui ville musée. De l'autre, Pest dont l'urbanisme fait parfois penser à Paris. Leur histoire s'est écrite en contrepoint. Si Buda a longtemps été allemande, Pest a très vite assimilé les vagues successives d'immigrants. C'est Pest qui a été le berceau de la renaissance magyare, la capitale intellectuelle et le foyer du développement économique. Les deux cités ont fini par être réunies au XIXe siècle, quand on appelait Budapest la Londres du Danube, mais elles ne se sont jamais fondues. De par sa situation géographique, Budapest n'a cessé d'être une passerelle entre l'Orient et l'Occident. Ville frontière à l'époque des Romains qui découvrirent la vertu de ses eaux thermales, marche d'empire sous Charlemagne, rempart contre les Turcs avant que ceux-ci ne l'occupent pendant plus d'un siècle, sa période la plus brillante est rattachée à la domination des Habsbourg qui en firent une seconde Vienne. Histoire et mémoire forment un étrange ménage dans cette ville tant de fois détruite et reconstruite, et pourtant réputée être la capitale de l'amusement et des plaisirs. Chaque tyrannie y a suscité un florilège de plaisanteries, fustigeant tour à tour Horthy, Staline et Kadar. Est-ce simplement pour édifier les générations futures qu'au lieu de détruire les statues des gloires du communisme, Budapest a préféré les installer dans un parc perdu des collines de Buda ?

05/1999

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Critique littéraire

Dominique de Roux. Le provocateur (1935-1977)

"Le premier devoir pour un écrivain dans un monde en mutation, c'est la provocation. La provocation, c'est la remise en marche. " Homme de tous les extrêmes, Dominique de Roux reste, vingt-huit ans après sa disparition, l'un des acteurs les plus subversifs et aventureux de la littérature contemporaine. Romancier, pamphlétaire, journaliste, éditeur et directeur de revues, il a suivi de front, en quarante ans de vie, des itinéraires multiples, mêlant engagements publics et activités occultes au nom d'un seul combat: la défense du " parti de l'être " contre celui du " néant ", de l'" esprit vivant " contre la "lettre morte". Créateur en 1961 des Cahiers de l'Herne, il milite pour la reconnaissance d'auteurs proscrits ou ignorés, tels Céline, Ezra Pound ou Ungaretti, et contribue à révéler pleinement Jorge Luis Borges, Henri Michaux, Pierre Jean Jouve et Witold Gombrowicz. Hanté par le déclin de l'Occident et en quête d'un nouvel âge d'or, il se lance, au nom de l'" Internationale gaulliste", dans une aventure politique qui le conduit à s'impliquer dans la révolution portugaise de 1974 et dans la guérilla angolaise, aux côtés de Jonas Savimbi. En s'appuyant sur quantité de documents inédits, notamment les journaux intimes et plus d'un millier de lettres adressées par Dominique de Roux aux femmes qui ont compté dans sa vie, Jean-Luc Barré révèle un écrivain majeur, un témoin singulier de son époque, dont les intuitions trouvent aujourd'hui une surprenante actualité.

03/2005

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12 ans et +

A la place du coeur Saison 1

Ce soir, Caumes a 17 ans et attend le déluge. Il ne sait qu'une chose : à la fin de l'année, il quittera sa ville natale pour rejoindre son frère aîné à Paris. Paris, la ville rêvée. Ce soir, Caumes a 17 ans et attend aussi le miracle qui, à son grand étonnement, survient : Esther – sujet de tous ses fantasmes – se décide enfin à lui adresser plus de trois mots, à le regarder droit dans les yeux et à laisser deviner un "plus si affinités"… Nous sommes le mardi 6 janvier 2015 et le monde de Caumes bascule : le premier amour s'annonce et la perspective obsédante de la "première fois". Sauf que le lendemain, c'est la France qui bascule à son tour : deux terroristes forcent l'entrée du journal Charlie Hebdo et font onze victimes… A la place du coeur, c'est ça : une semaine, jour après jour, et quasiment heure par heure, à vivre une passion sauvageonne et exaltante ; mais une semaine également rivée sur les écrans à tenter de mesurer l'horreur à l'oeuvre, à tenter de ne pas confondre l'information en flux continu avec un thriller télé de plus. Comment l'amour (qui, par définition, postule que "le monde peut bien s'écrouler") cohabite-t-il avec la mort en marche ? Comment faire tenir ça dans un seul corps, dans une seule conscience ? Comment respirer à fond le parfum de la fille qu'on aime et comprendre, dans le même temps, que le monde qui nous attend est à terre ?

09/2016

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Philosophie

Les fils maudits de la République. L'avenir des intellectuels en France

La séparation du savant et du politique s'est imposée au France au début de la IIIe République, libérant un espace dans le débat public qui fut occupé, à partir de l'affaire Dreyfus, par trois nouveaux personnages. Il y eut d'abord, par ordre d'entrée en scène, l'intellectuel révolutionnaire, philosophe d'obédience marxiste, qui se battait pour l'abolition de la division du travail et de l'exploitation de l'homme par l'homme. Vint ensuite l'intellectuel de gouvernement, souvent historien, qui invoqua les " leçons de l'histoire " pour prôner des réformes modérées. Enfin, l'intellectuel spécifique, dans la lignée de Pierre Bourdieu, affirme depuis peu que la science sociale est susceptible de guider la marche des hommes d'action. Tout au long du XXe siècle, ces trois figures de l'engagement intellectuel se sont affrontés sans merci. Tant que la conjoncture a nourri la croyance selon laquelle les savants étaient doués d'une lucidité particulière dans le domaine de la politique, les intellectuels ont eu le vent en poupe. Mais l'effondrement du mouvement ouvrier leur a été fatal. Aujourd'hui, privés d'appuis extérieurs pour se faire entendre sur la place publique, ils sont condamnés à se regrouper et à coordonner leurs efforts s'ils veulent continuer à exercer un magistère dans la cité. C'est ainsi que l'avenir des intellectuels français dépend finalement de la réponse qu'ils apporteront à la seule question qu'ils n'ont encore jamais oser affronter : " Qu'avons-nous en commun ? "

02/2005

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Littérature française

Comment prendre de la vitesse sur un circuit gardé par une oie

"C'est quoi, ce jeu ? Pourriez-vous m'expliquer comment ça marche ? (...) Il s'agit du jeu de l'oie, mon pote ! Nous tirons des dés imaginaires, nous avançons, nous rencontrons des obstacles, des entraves". Romain Vidal est né trop vieux : atypique et nonchalant, à bientôt 18 ans il n'aime rien d'autre que lire et méditer. Resté seul à Paris le temps des vacances, il erre dans la capitale à la recherche de diversions pour oublier Mirabelle, son amour fruité. Dans le jeu de société grandeur nature imaginé par l'auteur, les pions sont des personnages aussi bigarrés qu'absurdes, tendres que mauvais pour qui tout semble possible. Riches, pauvres, paresseux, pervers, poètes et pour les plus audacieux, amoureux, ils sont la foule de ceux que l'on croise tous les jours au détour de chaque ruelle parisienne. Alchimiste, l'auteur mélange les sentiments, dose la sensualité, infuse la poésie qu'elle saupoudre d'un peu de fureur pour conter l'initiation brûlante et loufoque de son jeune romantique. L'aventure humaine qui se joue entre le Faubourg Saint-Denis et les quais de Seine est aussi touchante que burlesque, cinglante de beauté, à l'image de la vie. Née en Uruguay, Nut Monegal cherche à travers ses écrits à toucher du doigt l'universel. Elle est déjà l'auteur de Para un jardin en Otono et Sosias chez Seix Barral, Errances dans le miroir aux Editions Les Cahiers de la Poésie, ainsi que plus récemment Les danseurs de Monique Baum et Caravane.

06/2015

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Sciences historiques

Terre de conquêtes. La forêt vosgienne sous l'Ancien Régime

Terre de conquêtes, la forêt vosgienne connaît entre les XVe et XIXe siècles les assauts d'un peuple de pionniers composé d'acteurs aussi emblématiques que les bûcherons et les schlitteurs. En rupture avec la prétendue médiocrité montagnarde, les Vosges témoignent de remarquables capacités d'adaptation fondées sur l'utilisation d'une richesse locale abondante : la sapinière. Transformée sur place, la matière première ligneuse devient rapidement un produit d'exportation prisé des. foyers économiques rhénan et mosellan. L'introduction puis la généralisation de la pomme de terre au détriment de l'arbre permet aux Vosgiens, en dépit de la pression démographique du XVIIIe siècle, d'échapper à l'émigration, exutoire traditionnel de bien d'autres milieux montagnards. Avec l'émergence des Etats modernes, la " Ligne bleue " suscite de nouveaux enjeux engendrés par la lutte entre Habsbourg et Bourbon. Aux ambitions économiques liées aux filons métallifères s'ajoutent désormais les visées navales de la monarchie française qui promeut le sapin au rang de matériau stratégique. C'est ainsi qu'à la soldatesque des années 1600 succède le temps de la centralisation pour des communautés très attachées à leurs libertés. Confrontés à une politique orientée désormais vers le marché, Alsaciens, Lorrains et Comtois n'ont de cesse de défendre leurs usages, une lutte inégale qui débouche après 1750 sur un climat de délinquance et de violence généralisées. La nouvelle de la prise de la Bastille dans les vallées donne alors le signal de la révolte contre l'Ancien Régime seigneurial et royal.

06/2004

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Sociologie

Lettre d'une enfant de la guerre aux enfants de la crise

"Dans une France en proie à la crise, de douteux prophètes vous font croire, à vous, les jeunes, que vous êtes condamnés à la médiocrité et feriez mieux de vous expatrier..." Non ! On n'abandonne pas un pays comme la France ! Vous n'êtes pas la première génération à qui on coupe les ailes ! Nous qui avions 15 ans en 1940, nous nous sommes retrouvés dans un pays dépecé, occupé, nos pères et nos profs prisonniers. Mal nourris, mal logés, nous avons enduré cinq années sans sécurité, sans liberté, sans avenir. Je vais vous dire ici comment les romantiques que nous sommes devenus ont sauvé la France en faisant des millions de bébés, provoquant le baby boom et les Trente Glorieuses... "Certes, les temps ont changé et vous êtes bien différents. Vous qui avez été constamment stimulés, êtes plus développés. Vous avez plus de besoins et d'exigences, et vous êtes tellement plus libres !" Pour transformer ces dispositions en atout, il faudra sans doute vous responsabiliser avantage dans la vie privée et mieux vous aider à entrer dans la vie professionnelle. Avis aux politiques ! "A 89 ans, on est libéré des modes et des théories. Aussi, je profite du parallèle que je fais entre nos deux générations fragilisées pour vous écrire sans détour ce que je pense de la nation, de la famille, du couple mais aussi, comme fondatrice du "Planning familial" et de "Retravailler" des différences sexuelles et de la marche vers l'égalité homme/femme. "Notre génération a encore tant de choses à vous dire !".

04/2014

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Histoire internationale

Au pays des enfants rares. La Chine vers une crise démographique

Demain, la Chine ne sera plus : aujourd'hui deuxième puissance économique de la planète, elle pourrait, bientôt, se faire plus discrète sur la scène mondiale... Pourquoi un tel scénario, contraire à toutes les prévisions ? Pour une seule et unique raison, largement sous-estimée par tous ses observateurs : une démographie qui, devenue trop lourde à porter, coupera les ailes du phoenix chinois. Trop de personnes âgées, plus assez de jeunes : à l'horizon 2050, la main-d'oeuvre de la Chine, celle qui fait aujourd'hui toute la force de son économie, aura été amputée de 160 millions d'actifs. Ses jeunes, très (trop?) qualifiés, auront de plus en plus de mal à s'intégrer sur le marché du travail, et ses personnes âgées, auxquelles l'Etat n'est toujours pas en mesure d'accorder des conditions de vie décentes, deviendront un fardeau insoutenable pour les jeunes générations. La Chine sera "vieille" avant d'être riche et, sur ses enfants devenus rares, pèseront des attentes démesurées. Après deux ans d'enquête, Isabelle Attané livre une radiographie décapante du "pays aux enfants rares" : l'obsession des fils uniques, l'élimination des filles, les ravages de la pauvreté, de la malnutrition et du sida sont autant de bombes à retardement. S'ajoutent à ces dangers le stress d'une course d'obstacles éducative, des relations anciens-parents-enfants compliquées et des déséquilibres géo-démographiques majeurs. Loin des idées reçues, ce livre, nourri de choses vues et de témoignages, dévoile un géant fragile.

09/2011

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Musique, danse

Nous sommes jeunes, nous sommes fiers. La culture jeune d'Elvis à MySpace

Nous sommes jeunes, nous sommes fiers est la première histoire de la culture jeune en France, une histoire racontée au travers du prisme de ce qui l'a fait naître : le rock. La jeunesse est en effet une invention récente. Elle jaillit au milieu des années 50 au son des premiers tubes d'Elvis, quand les adolescents décident de ne plus être des adultes en devenir, mais de se définir comme des "jeunes". Pour se différencier des "vieux ", ils ne s'habillent plus comme leurs parents, écoutent une autre musique, inventent de nouveaux codes, avancent de nouvelles idées politiques et se découvrent consommateurs. La culture jeune, d'année en année, va devenir un gigantesque marché et conquérir les esprits. Hier, la jeunesse bousculait la France. Aujourd'hui, parents comme enfants portent des jeans, écoutent du rock, et veulent être branchés. Comment est-on passé de "plus tard tu seras un homme, mon fils" à "sois cool, papa, putain ?". Comment se révolter dans un monde qui a basculé dans le jeunisme ? C'est l'amère victoire de la culture jeune. Nourri par des dizaines d'interviews exclusives (Iggy Pop, Madonna, Joey Starr, The Strokes, Daft Punk, Kraftwerk, Public Enemy, Jack Lang, Brian Eno, Britney Spears, Depeche mode, Beastie Boys, Air, Taxi girl, des situs, des punks, des baby-boomers, des branchés, des hippies, des rappeurs, des starfuckeurs)fourmillant d'anecdotes, souvent drôle, toujours rythmé, ce livre est une plongée passionnante dans les codes et les secrets de la planète jeune, des années 50 à aujourd'hui.

06/2013

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Philosophie

Qu'est-ce que le pragmatisme ?

Longtemps, le pragmatisme, philosophie née à la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis, n'a pas eu bonne presse, tant est fort son refus de faire système, de poser des postulats, d'écrire de grands récits. Sa volonté est de reconnaître à chacun la capacité, par l'expérience, d'approcher le vrai, dans une quête ouverte à tout homme ordinaire, sans qualité ni appartenance à une élite philosophique. Désormais, il est au centre de nombreuses approches, à propos tant des problèmes posés par les sciences, les idéologies, les valeurs et la marche du monde que de la philosophie et des sciences sociales, de leurs méthodes et de ce que nous pouvons en attendre. Ce retournement, le lecteur le comprend grâce à Jean-Pierre Cometti. Voilà restitué le fort pouvoir critique du pragmatisme à l'encontre de la plupart des certitudes qui ont permis à la philosophie d'établir sa souveraineté : il refuse une conception du vrai, qui soustrait ce dernier à toute appréciation humaine ; l'intéresse ce qui permet de donner à chacun les meilleures chances d'accomplissement des fins auxquelles l'humanité peut légitimement aspirer dès lors que ces dernières lui semblent les meilleures. La philosophie peut y contribuer par un effort de clarification propre, afin de déblayer la voie de la recherche et les possibilités de la discussion. En cela, les vertus de la philosophie ne se distinguent pas de celles de la démocratie et de l'éducation : toutes trois ont valeur d'expérience que chacun se doit de faire pour demeurer pleinement citoyen.

05/2010

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Histoire internationale

Chine. Le nouveau capitalisme d'état

Où en est le capitalisme chinois ? Quels liens entretient-il avec les dirigeants communistes ? En même temps qu'à la modernisation, ce capitalisme va-t-il conduire à la démocratisation ? Toutes ces questions ont été au coeur des débats intellectuels sur la Chine depuis les années 2000. Pourtant, elles paraissent en décalage avec la situation actuelle, qui voit un nouveau capitalisme d'Etat émerger, fondé sur le rôle primordial d'un secteur public rénové et sur le dynamisme soigneusement circonscrit du secteur privé : sa puissance fragile est lourde de conséquence pour l'avenir de la planète. Eminente spécialiste de la Chine dont elle suit les mutations depuis plus de quarante ans, Marie-Claire Bergère revient sur la nature hybride du régime chinois. Elle montre comment les réformes lancées depuis 1980 sont conduites de façon autoritaire par une élite dont l'objectif n'est pas de créer un système capitaliste, mais d'utiliser au mieux les ressources du marché pour développer la richesse de la Chine, renforcer sa puissance et préserver le monopole politique du parti. Car celui-ci demeure la clé de voûte de ce système, un parti qui tire sa légitimité non plus de l'idéologie, mais de la croissance et de l'exaltation nationaliste. Pour autant, les succès remportés par ce nouveau capitalisme d'Etat sont-ils durables et en font-ils un modèle transposable ? Si bien des scénarios sont possibles, l'auteur opte ici pour celui d'une croissance économique persistante, même ralentie, et le maintien d'un régime à la fois autoritaire et flexible.

01/2013

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Economie

La subsistance de l'homme. La place de l'économie dans l'histoire et la société

Penseur majeur de l'économie de marché et historien du libéralisme, Karl Polanyi reste l'un des rares théoriciens capables de nous aider à comprendre la nature du libéralisme en économie et à reconnaître les limites actuelles de nos démocraties. La Subsistance de l'homme - ouvrage inachevé paru aux Etats-Unis en 1977, et enfin disponible en français - prolonge et complète son oeuvre magistrale, La Grande Transformation. Polanyi y formulait une critique de l'utopie libérale du XIXe siècle à l'origine du mouvement social d'autoprotection, de l'Etat providence", aujourd'hui encore fortement menacé. En prenant le parti d'analyser la subsistance de l'homme sur une très longue période historique, Polanyi offre ici une interprétation originale de la nature et des racines de l'économisme contemporain. L'économie des sociétés primitives, de la vieille Babylone, de l'Egypte ancienne et du royaume du Dahomey au XVIIIe siècle permet de repenser l'universalité et la spécificité des relations sociales et des modes d'"encastrement" de l'économie au sein de la société. Dans la Grèce antique, le commerce extérieur, les usages de la monnaie et l'émergence de marchés à l'échelle locale ou méditerranéenne sont autant d'exemples où l'échange était subordonné à la réciprocité et à la redistribution et où l'économie était étroitement liée au politique. Derrière ce travail de recherche, exigeant et exceptionnel, se déploie l'une des grandes pensées humanistes du XXe siècle, aujourd'hui indispensable pour desserrer l'emprise que la logique libérale exerce sur notre représentation de l'économie et du monde.

10/2011

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Récits de voyage

Voyage au coeur des hémisphères

Et si nous cessions, de regarder le handicap comme la définition du mot nous incite à le faire ? Et si le diagnostic des médecins ne tenait pas compte de la personnalité du patient, de sa rage de vaincre, de son amour de la vie ? Pour Dimitri, voici des questions dont il est la réponse. La preuve vivante et formidable que quand la condamnation tombe on peut encore faire appel. Dimitri, l'homme aux hémisphères contrariés, a voyagé. A travers 106 pays. Phileas Fogg des temps modernes, engagé dans un pari fatal, contre l'hémiplégie, il s'est offert en plus le luxe de rencontrer l'amour au détour d'une rue de Hong Kong et pour l'amour de l'art, pour sa passion de la vie, pour vous, d'être un magnifique routard, un poète et un homme aux semelles de vent, qui marche bien loin du chemin qu'on lui a indiqué et qui se porte tout aussi loin du destin qu'on lui prédisait. Poignant, fort, sensible, bourré d'espoir et d'énergie, ce texte voyageur de notre auteur Dimitri Pilon, dans la collection Nouvelles Pages, mettra du relief à bien des idées qui vous paraissent anodines et qui pourtant sont le moyen de transport privilégié de vos rêves et de vos passions. Un livre comme nous aimerions en publier plus souvent. Un carnet de voyage qui changera votre vision du mot " handicap ". Préface de Jean David Haddad, éditeur. Texte de la quatrième de Yoann Laurent-Rouault, directeur littéraire.

11/2020

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Sociologie

Esquisses algériennes

A la fin des années 1950, comme des dizaines de milliers de jeunes hommes de sa génération, Pierre Bourdieu, tout juste reçu à l'agrégation de philosophie, se trouve plongé dans la guerre d'Algérie. Poussé par une impulsion " plus civique que politique ", comme il le dit lui-même, rien ne lui paraît plus urgent que de comprendre la situation et " de fournir les éléments d'un jugement, d'une compréhension adéquate, non seulement aux Français de l'époque, mais aussi aux Algériens instruits qui, pour des raisons historiques, ignoraient souvent leur propre société ". Dans des conditions extrêmement difficiles, avec un petit groupe d'étudiants, il lance une série d'enquêtes de terrain à travers une Algérie quadrillée par l'armée, qui le conduisent notamment à découvrir la réalité effrayante des camps de regroupement et à analyser les mécanismes de destruction de la société algérienne dont ils sont l'emblème. Pour atteindre les objectifs qu'il s'est assignés, Bourdieu doit opérer une véritable reconversion intellectuelle, acquérir une connaissance ethnographique de la société algérienne, apprendre à marche forcée l'analyse sociologique, mais aussi inventer de nouveaux instruments - théoriques et empiriques - permettant de rendre raison des rapports de domination propres au colonialisme. Ces outils inédits permettent en même temps de penser la crise que la situation de guerre produit et exprime à la fois. Cet ouvrage rassemble les premiers textes écrits par Pierre Bourdieu en plein conflit, ainsi que des écrits et interviews ultérieurs, dans lesquels il revient sur l'Algérie et le rôle qu'elle a joué au cours de son travail.

09/2008

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Livres 3 ans et +

Mort au loup !

Voilà des siècles que les loups mangent les cochons, c'en est trop ! L'heure de la revanche a sonné : aux cochons de s'occuper du loup ! Un vieux chien de chasse décide de prendre les choses en main : c'est terminé, le loup n'aura plus de petits cochons pour le dîner ! Mais s'il est résolu à faire un bon professeur, ses élèves ne sont pas à la hauteur de ses espérances. En effet, les cochons n'ont ni avion pour bombarder la tanière du loup, ni argent pour engager des mercenaires. Sans compter leur manque de jugeote... Puis le piège, enfin, prend forme : pour se débarrasser du loup, les cochons l'attireront chez eux et l'attaqueront à trois contre un. Problème : le spécimen qu'ils rencontrent semble peu féroce et tient de grand discours sur l'amitié entre cochons et loups. Quand il découvre le piège, il feint même d'être prêt à se laisser dévorer par les cochons... avant de leur donner quelques recommandations : mieux vaut éviter de manger ses pattes (qui ont marché n'importe où), son ventre (qui a mangé n'importe quoi), ses yeux, ses oreilles... Seule la bouche devrait convenir. Mais alors qu'il s'apprête à manger les crédules cochons qui, convaincus, s'approchent de sa gueule, la situation s'inverse. Ces derniers rentrent dans une colère noire et le renvoient aussitôt... Cette fois-ci, pour gagner, il aurait mieux fallu que le loup se lave les dents !

04/2017

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Récits de voyage

UNE BRETAGNE INTERIEURE

Marcheur, il a sillonné la France et l'Espagne, usé ses semelles sur les chemins de Compostelle - est-ce là-bas, parvenu au Cabo Fisterra, face à la mer, que lui est venue cette envie de parcourir de même sa Bretagne natale ? De découvrir ce qui le lie à cette terre, à ce ciel, à ces gens, lui, marcheur - autrement dit, étranger de passage ? Moment de trouble, Breton, certes, mais encore ? Le voici, intimidé, qui lit, consulte des cartes, accumule les notes, se prépare comme un explorateur du XVIIIè siècle. Que peut signifier une " identité " pour un nomade dans l'âme, si l'expérience du voyage est d'abord celle d'une dépossession ? Et pourtant l'obsède ce qui le lie aux siens, à ces Bourlès dont il n'a retrouvé la trace qu'en 1830 à Landivisiau. Mais foin des notes, et des hésitations ! Vers la mi-mai, il se met en marche, vers l'Ouest, par des chemins de traverse. Mont-Saint-Michel, Pontorson, Redon : la Bretagne de Bourlès est d'abord intérieure - des landes et des canaux. Chemin faisant, il note ce qu'il voit, entend, muse, rêvasse. Des souvenirs lui reviennent, qu'il croyait oubliés. Flaubert et Suarès l'accompagnent, qui firent le même voyage. Une Bretagne intérieure, dans tous les sens du mot : là-bas, il le sait bien, au bout de la route, l'attend le mur liquide de l'Océan. Et la question du premier jour : comment peut-on être breton ?

05/1998

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Histoire de France

Meurtres au maquis

L'histoire est comme les icebergs, elle bascule et se découvre avec la marche du temps. Il aura fallu la chute du mur de Berlin, l'effondrement de l'Union soviétique pour que l'on sache enfin comment Pietro Tresso - fondateur du Parti communiste italien avec Antonio Gramsci et Amadeo Bordiga - fut assassiné, en octobre 1943, au maquis FTP Wodli, en Haute-Loire. Tresso, dit Blasco, combattait à la fois fascisme et stalinisme. Tresso et ses compagnons, Abram Sadek, Pierre Salini et Jean Reboul, avaient été condamnés aux travaux forces par les tribunaux de Pétain en 1942. Comme tant d'autres, ils connurent les camps d'internement, les transferts menottés et les prisons. Ils s'évadèrent de celle du Puy-en-Velay dans la nuit du 1er octobre 1943 avec une centaine de résistants pour rejoindre le maquis dans les forêts montagneuses du pays d'Yssingeaux. Les combattants furent isolés, puis détenus à nouveau et assassinés par d'autres combattants. Des partisans qui se prévalaient de Staline, quand les quatre se réclamaient de Trotsky. Le silence recouvrit ces meurtres pendant plus d'un demi-siècle. Mensonges, dénégations, peurs et faux-fuyants voleront pourtant en éclats : les partisans du maquis Wodli, aujourd'hui des messieurs âgés, permettent enfin d'établir la vérité. Pierre Broué et Raymond Vacheron relatent comment ces meurtres ont été ordonnés par les agents de la machine policière du Kremlin. Meurtres au Maquis est à la fois une enquête et un récit d'investigation, un réquisitoire contre le stalinisme réglant ses comptes dans les rangs mêmes des partisans.

04/1997