Recherche

Editeurs Divers suisses

Extraits

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

Cinq filles perdues à tout jamais

À Forevermore, sur la côte nord-ouest du Pacifique, des filles de différents horizons se réunissent pour un camp d'été. La petite société aléatoire qu'elles forment se réorganise au gré des bracelets d'amitié qu'elles échangent.

 

Un jour, elles partent en kayak vers une île déserte, guidées par des monitrices. Mais à leur réveil, elles se retrouvent abandonnées, leurs embarcations dérivants.

 

Nita, Andee, Isabel, Dina et Siobhan vivront une expérience cauchemardesque. Alors que le destin des survivantes se déploie sous nos yeux, elles affronterons le passage de l'enfance à l'âge adulte, et toutes les questions d'identité liées à ces changements.

 

Le traumatisme du camp laissera-t-il des séquelles irréversibles ? Est-ce l'avenir qui, a posteriori, éclaire cette excursion fondatrice ? Kim Fu étonne, et explore divers aspects - l'affection étouffante d'un chien, la catéchèse, les coulisses d'une pièce de théâtre - dans un récit obsédant sur la construction de l'identité.

 

« Kim Fu propulse sans effort le récit à travers le temps, grâce à une prose limpide et tranchante. » Le New York Times Books Review

05/2024

ActuaLitté

Pédagogie

Ecoutez-voir ! Diriger, agir, faire sens

Lettre aux enfants s'adressait aux jeunes et, au-delà, à l'enfant que nous sommes tous, à certains moments de la journée, en réaction à certaines émotions, sous certaines conditions d'impuissance et d'innocence, dans une démonstration de la nécessité de penser ensemble à tous âges même dans des temps incertains. Ecoutez-voir ! poursuit sous un autre angle cette élucidation de notre course individuelle et collective dans la vie, avec la même exigence bienveillante, et la même vigilance contre les a priori, peut-être avec moins de notations personnelles mais plus en profondeur ; agir ensemble n'est pas naturel aux parents, ce sera leur seule voie de salut. Le parent, à certains moments de responsabilité et de raison logique, en réaction à certains sentiments, dans le but honorable de servir à quelque chose, est aussi bien l'élu, le patron, l'intellectuel, l'artiste. A défaut d'agir ensemble et pour avoir laissé le goût de la compétition nous aveugler, nous avons le plus souvent échoué à défendre l'essentiel, c'est-à-dire la liberté de ceux sur lesquels se sont exercées notre autorité ou notre influence. Leur défiance est légitime et, par endroits, irréversible. Elle aura, notamment en matière de biodiversité et de transition énergétique et sur le fonctionnement de la démocratie, des conséquences incalculables. Mais renoncer à comprendre, à prédire, à dénoncer, déserter les lieux de décision et laisser s'éteindre toute chance d'intelligence collective, cesser de chercher, serait criminel. Aux médias, aux éditeurs, aux partis et aux syndicats, aux associations de terrain, aux corps intermédiaires et aux lobbies de relayer ces messages avec le plus de lucidité, de résistance et de courage possible.

12/2019

ActuaLitté

Sports

Le chant du sport. Histoire d'un thème et textes choisis français et étrangers

Imaginiez-vous que François Mauriac a célébré la gloire du boxeur Georges Carpentier. Vous connaissiez Marcel Aymé, Blondin, Buzzati, Conan Doyle, Genevoix, Hemingway, Jack London, Loti, Mac Orlan, Mistral, Montherlant, Philip Roth et San Antonio... Mais qui connaît " le Grand Jacques ", Théodore Chèze, Robert Dieudonné et tant d'autres, dont la trajectoire littéraire a croisé les destins de Muhammad Ali, Anquetil, Coppi, Kopa, Ladoumègue, Mias, Platini, Jean-Pierre Rives ? Ce livre d'amour et d'émotion est une somme qui fera date. En effet, Jean Durry est, sans doute, le meilleur connaisseur français des écrits sur le sport et du sport lui-même. Il a mis sa sensibilité d'écrivain au service d'une érudition prodigieuse. Auteur de La Véridique Histoire des Géants de la route (1973) et du Grand Livre du Sport (1992), homme de radio (France-Culture), fondateur du Musée National du Sport, Jean Durry propose " les plus beaux textes " des auteurs français et étrangers sur le sport, mais aussi une réflexion sur l'histoire d'un thème, analysé dans ses liens avec l'histoire tumultueuse du sport, l'histoire des éditeurs et l'évolution du monde depuis le dix-neuvième siècle jusqu'à aujourd'hui. " La révélation du sport offre un scénario simple qui accepte de la vie moderne le rythme et la vitesse, mais refuse l'incohérence et la confusion, un scénario où se retrouvent et se mêlent l'énergie de la solitude voulue et le goût de l'amitié " : ainsi s'exprime Pierre Dauzier, président de la Fondation du Sport, ancien patron d'une grande entreprise de communication, amoureux du rugby (il fut président du CA Brive-Corrèze) et de la littérature, dans son introduction qui situe l'originalité du Chant du Sport

05/2006

ActuaLitté

Critique littéraire

Edition et sédition. L'univers de la littérature clandestine au XVIIIe siècle

Qui se souvient encore de Pidansat de Mairobert, de Moufle d'Angerville ou de Thévenot de Morande ? Qui lit aujourd'hui le Gazetier cuirassé, les Anecdotes sur Mme la comtesse Du Barry ou Thérèse philosophe ? Redécouvrir l'énorme corpus oublié de la librairie illégale au siècle de Voltaire et de Rousseau, c'est pénétrer dans le monde bigarré de la littérature clandestine : on y rencontre, tour à tour, les éditeurs-imprimeurs, aux frontières du royaume, souvent gens honorables et bons bourgeois calvinistes, qui multiplient les publications subversives ou immorales ; les pauvres hères de la contrebande : passeurs, colporteurs et marchands forains qui risquent les galères pour diffuser dans le royaume cette littérature de l'ombre ; les gens installés, édiles et notabilités, qui lisent sous le manteau ces opuscules interdits, mais aussi les libraires les plus insoupçonnables qui, sous le comptoir, se livrent au commerce de livres scandaleux, tant les gains y sont aisés à faire. Tous partagent la même fascination pour l'univers fictionnel des "écrits philosophiques" clandestins. Canards, chroniques scandaleuses, pamphlets matérialistes, textes pornographiques nourrissent la même vision du monde : la Religion est une tromperie, l'Eglise une oppression, le Roi un homoncule, ses maîtresses des catins, les catins les véritables maîtresses du royaume, et tout cela glisse vers l'abîme depuis le bon roi Henri IV... Grâce à Robert Danton, nous savons désormais ce que lurent réellement les Français au siècle des Lumières : une littérature séditieuse qui, bien qu'elle ne répondît pas aux genres nobles et canoniques, mina dans les esprits les fondements de l'Ancien Régime plus que ne le firent les forts traités des Philosophes ou les grands romans du siècle dont la postérité voulut garder le souvenir.

02/1991

ActuaLitté

Poésie

Relier. Poèmes 1938-1996

"Qui donc a fait ce recueil ? Le temps. Le passage des années, le travail de l'écoute, un éveil à ce qui va, vient, ouvre et nourrit la teneur des jours lorsque l'on exige d'eux qu'ils nous fassent grandir pour que nous soyons mieux tous ensemble et puissions ainsi partager autrement. Alors, voici : pour Guillevic, de 1938 à 1996, quelque soixante années seront à vivre ; et elles seront pleinement vécues. Une bonne part de son existence. On peut aussi lui faire dire, même si ces mots ne lui appartiennent pas vraiment, une part féconde de "vie en poésie". Cette vie qui, pour lui, incorpore, sans la moindre dérobade, deux exigences : la nécessité de "la recherche / Passionnelle et comblée // De quelque chose que l'on sait / Ne jamais atteindre" et celle d'"incarner la passion du monde" avec, dans leur entre-deux, ce "creusement" qui requiert sans cesse le poète et le fait se tenir aux aguets, dans cette attente structurante qui lui fut révélée par Hölderlin : "Mais si, un jour, il m'est donné de réussir / Ce que j'ai de sacré dans le coeur, le poème, // Sois alors bienvenu, ô calme du royaume des ombres !" Des poèmes sont venus, oui. "Encore un poème / Encore un" ! L'oeuvre publiée en témoigne. Il me restait à mettre à la disposition des lecteurs certains textes ayant connu, au fil des années, une édition limitée, textes toujours publiés en connivence, au gré des opportunités, des rencontres, des amitiés, avec des peintres, des graveurs, des plasticiens, des sculpteurs, des éditeurs-imprimeurs, des photographes, tous femmes et hommes très engagés dans leur recherche d'une expression pour eux vitale, prenant appui sur leur temps, et qui l'exprime". Lucie Guillevic-Albertini.

05/2007

ActuaLitté

Policiers

Avant d'aller dormir

À la suite d'un accident survenu une vingtaine d'années plus tôt, Christine est affectée d'un cas très rare d'amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune étudiante célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir à sa grande surprise qu'elle a en fait 47 ans et qu'elle est mariée depuis plus de vingt ans. Tous les traitements ayant jusque-là échoué, son dernier espoir réside dans son nouveau neuropsychologue, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime pour l'aider à se remémorer son quotidien et ainsi rassembler peu à peu les fils de son existence. Quand Christine commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, elle est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite, elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé... et sur son présent. Ne le dis à personne, d'Harlan Coben, Shutter Island, de Dennis Lehane, Tokyo, de Mo Hayder... Il est des livres dont la publication marque irrémédiablement le genre et hisse leur auteur au rang des incontournables du polar. Gageons qu'Avant d'aller dormir, premier roman de S J Watson, va aller rejoindre ce cercle très fermé. Avec une héroïne à laquelle on s'attache instantanément, un récit à la construction aussi machiavélique qu'époustouflante et un suspense de tous les instants, une seule question hante l'esprit du lecteur une fois la dernière page refermée : à quand le prochain Watson ? Les éditeurs évoquent souvent " un livre qu'on ne peut pas lâcher ". Voici un livre qu'on ne peut véritablement pas lâcher !

05/2011

ActuaLitté

Histoire de France

L'autre épreuve. Souvenirs hétérodoxes de captivité 1916-1919

Au lendemain de la Grande Guerre, un jeune normalien, agrégé d'anglais, présente ses souvenirs de captivité outre-Rhin où il a été détenu en camp et forteresse de 1916 au début de 1919. Rien de bien original, dira-t-on, en cette époque où le dégoût des atrocités provoquées par l'impérialisme prussien fonde une tradition héroïque vouant à tout jamais " les boches " aux gémonies, et où tout est prétexte pour jeter le discrédit sur une nation condamnée à l'opprobre général : " l'Allemagne paiera ! ". tel est alors le leitmotiv. Et pourtant, dans le sillage d'Anatole France, et anticipant Julien Benda (La trahison des clercs/1927), et Jean Renoir (La grande illusion/1937), Georges Connes (1890-1974) se refuse à faire chorus à la débauche de haine qui s'est emparée de la France. Il ose dans son ouvrage affirmer que les Allemands " sont des hommes et ont une âme " et, sans pour autant ménager " l'ennemi ", il cherche, en humaniste soucieux de l'avenir, à le comprendre. Rien de surprenant dès lors à ce que, en dépit d'une rare clairvoyance qui le situe dans la meilleure tradition des Barbusse, Remarque, Latzko ou encore Heinrich Mann, son manuscrit ait été refusé par sept éditeurs. Pacifiste convaincu, Georges Connes ne cessera dès lors de militer pour une réconciliation franco-allemande, tout au moins jusqu'à l'arrivée au pouvoir des nazis, et salis se laisser séduire dans les années 30/44 par les sirènes de la collaboration. Professeur de littérature anglaise et américaine à la Faculté des Lettres de Dijon, il rejoindra précocement la Résistance et sera même à la Libération choisi comme maire de la ville où il accueillera le général de Gaulle avec comme premier adjoint le chanoine Kir.

04/2001

ActuaLitté

Littérature étrangère

Les arpenteurs

Nuit après nuit, dans une prison du Montana, le jeune Val Millimaki s'assied face aux barreaux qui le séparent de John Gload, 77 ans, en attente de son procès. Astreint aux pires heures de garde, l'adjoint du shérif se retrouve à écouter le criminel qui, d'instinct, est prêt à lui révéler en partie son passé. Petit à petit, Millimaki se surprend à parler, lui aussi, et à chercher conseil auprès de l'assassin. En dépit des codes du devoir et de la morale, une troublante amitié commence à se tisser entre les deux hommes. Dans un subtil jeu d'échos, entre non-dits, manipulations et sombres confessions, le jeune shérif cherche des réponses à ses propres tourments et, chaque matin, il tente vainement de reprendre pied dans la réalité. Mais sa vie, comme son mariage, lui échappe chaque jour un peu plus. Premier roman hypnotique et crépusculaire, Les Arpenteurs met en scène deux personnages poursuivis par leur conscience et hantés par la mélancolie d'un paysage qui les a faits tous deux à son image. À propos du livre Le livre, très attendu, est paru aux États-Unis le 30 septembre 2014. Son manuscrit a suscité un engouement sans précédent pour un premier roman chez les plus gros éditeurs. Dans la presse Un premier roman d'une beauté saisissante. LIBRARY JOURNAL Les Arpenteurs est un rêve fiévreux inspiré, un roman d'aventure, une parabole lyrique. Kim Zupan est une merveille. Rick Bass Une des plus belles évocations de la vie dans l'Ouest américain, un livre qui se place aux côtés de Rock Springs de Richard Ford, Housekeeping de Marilynne Robinson, et rappelle les grandes heures de Cormac McCarthy. William Kettredge Le roman Les Arpenteurs est tout simplement splendide. Lyrique, surprenant et incroyablement honnête dans sa manière de rendre compte de l'âme humaine. Mark Spragg

12/2014

ActuaLitté

Droit

L'AFFAIRE SALMAN RUSHDIE. Dossier d'un différend international

Le 14 février 1989 l'imam Khomeiny prononçait la fatwa condamnant à mort l'écrivain britannique Salman Rushdie, les éditeurs et les traducteurs de son roman Les Versets sataniques. Symbole de l'obscurantisme pour les uns, loi divine pour les autres, l'arrêt de mort lancé par le guide de la Révolution iranienne a cristallisé le choc de deux cultures. Depuis, gouvernements et diplomates ont multiplié démarches, déclarations, protestations, " dialogue critique ", tentant au moyen de cet arsenal diplomatique la levée de la fatwa. Cet arrêt de mort est apparu comme une partie d'autant plus essentielle du contentieux entre l'Iran et la communauté occidentale qu'elle est symbolique d'un différend inédit en droit international. Ignorante des frontières et des compétences étatiques, la fatwa entend " punir " au nom d'un droit auquel le droit international, " laïque " et universel ne saurait faire place. En septembre 1998 l'affaire Salman Rushdie connaît un dernier rebondissement : le Président de la République islamique d'Iran, Mohamad Khatami, décide de " clore " le dossier Rushdie. C'est ce dossier qui est présenté dans cet ouvrage. Dossier et non réquisitoire, au sens où les auteurs ont voulu dresser un état aussi complet que possible des positions respectives des parties à ce différend autour des règles du droit international en cause. Mais dossier également par la somme de documents de diverses sources qui témoignent des étapes de cette affaire et de sa complexité. Dix ans après le début de l'affaire Rushdie, et au moment où le régime de Téhéran amorce une évolution interne et manifeste une volonté de " normalisation " de ses relations internationales, ce dossier a pour seule ambition de rappeler que les raisons d'Etat ne sauraient s'accommoder de l'oubli des droits de l'homme et que le respect du droit international ne se divise pas.

02/1999

ActuaLitté

Littérature française

D'Hadrien à Zénon. Correspondance 1951-1956

Cette intégrale des lettres autorisées par Marguerite Yourcenar, de la publication de Mémoires d'Hadrien (1951) jusqu'à 1956, accompagne ce premier chef-d'œuvre par rapport auquel " mes livres précédents seront évalués à l'avenir... et qui représentent le travail de toute une vie ". Elles montrent l'écrivain aussi attentif au processus de publication qu'au processus de création, dans la gestion infatigable de son œuvre. Emerge de cette correspondance une Yourcenar peu connue, qui conseille, proteste, légifère, attaque, revendique, se défend, défend les autres, se fait avocate, procureur, comptable, iconographe, correctrice, traductrice et, surtout, admirable critique et interprète de son œuvre propre. " Le reproche de poli, d'achevé dans le style quand on l'accouple au terme "ouvrage de dame " me fait bondir, nullement parce qu'il s'agit de l'œuvre d'une femme mais parce que le dédain du "fini parfait, de la perfection pure" obtenus ou cherchés dans le style, vous permettraient de mettre Racine ou Praxitèle au niveau du point d'Irlande. " Et pourtant ces documents où l'auteur de Mémoires d'Hadrien quitte le peplum et se laisse aller à l'humeur du quotidien, jusque dans certain relâchement d'expression, dissiperont bien des idées reçues sur cet esprit libre et son humour parfois décapant : " Le respect d'un texte est une forme de respect de la vérité ", écrit-elle à Alexis Curvers. C'est le même souci d'exactitude qui a inspiré les éditeurs de cette correspondance dans l'établissement et l'annotation de ces lettres. Des lettres où progressivement le laboratoire de Mémoires d'Hadrien s'ouvre sur la refonte d'une œuvre ancienne, antichambre de L'œuvre au Noir. E. D.-J. et M. S.

05/2004

ActuaLitté

Critique littéraire

Jean Sénac, poète et martyr

Jean Sénac, fils bâtard d’une modiste espagnole et d’un coiffeur français, est né en 1926 à Béni-Saf, port minier algérien. Il a rapidement voulu être poète et critique littéraire. Dès la fin de la guerre de 39-40, il fonde la revue "Terrasses" et se lie à de nombreux poètes écrivains. C’est à Albert Camus qu’il doit sa première publication, Poèmes, dans la collection "Espoir" chez Gallimard, en 1954, avec une préface de René Char. Entre 1954 et 1962, Jean Sénac s’installe en France, mais participe à la lutte du peuple algérien en restant en contact avec des combattants et en exprimant sa solidarité dans ses poèmes, que publie non plus Gallimard (du fait des positions de plus en plus ambiguës de Camus), mais Subervie. Sénac ne rompra jamais totalement avec Camus, mais polémique, tout comme Jean Amrouche, avec l’écrivain que la guerre d’indépendance déchire. En 1962, il retourne en Algérie, où il prend des fonctions officielles dans l’Union des Ecrivains, et où il est considéré comme algérien. En 1965, il est séquestré par les services secrets de Boumédiène, mais libéré au bout d’une semaine. Simple intimidation. Son homosexualité affichée, sa critique d’une nouvelle Nomenklatura ne plaisent pas. Il est cependant toujours chargé d’une émission littéraire à la radio algérienne. On ne l’en licenciera qu’en 1971. Il est assassiné deux ans plus tard, poignardé dans le taudis où il vivait. On accuse l'un de ses amis, mais c’est un bouc émissaire. Il s’agit probablement d’un assassinat politique. En 1968, Gallimard avait publié Avant-corps, mais la plupart des poèmes de Sénac avaient paru chez Subervie ou de petits éditeurs, avant d’être réunis par Actes Sud.

10/2013

ActuaLitté

Théâtre

Philip K. ou la fille aux cheveux noirs. Jane K. sous texte et cosmogonie de Philip K. ou la fille aux cheveux noirs

EssaisCNL – Nous sommes à Berkeley, dans la baie de San Francisco, berceau de la jeunesse contestataire, le 7 novembre 1972, le jour des élections présidentielles américaines. Richard Nixon brigue un second mandat. Philip K. a quarante-quatre ans. C'est un auteur de science-fiction : jusqu'ici un genre de littérature mineure pour adolescents attardés. Philip K. vit dans cette ville, depuis l'âge de cinq ans. Eternel étudiant, il a connu dans sa jeunesse la chasse aux sorcières communistes et le maccarthysme.

La guerre froide : le Vietnam, Cuba, les mouvements révolutionnaires aux Etats-Unis, l'affaire du Watergate, tout concourt à développer sa paranoïa. A moins que celle-ci ne soit due aux amphétamines légales qu'il prend depuis tant d'années pour soutenir son rythme effréné d'écriture : les éditeurs de science-fiction payent au rabais et à la ligne. Voici plus de vingt ans que Philip K. passe ses nuits à écrire des romans dystopiques où il est toujours question de réalités cachées, de manipulations psychiques à grande échelle, de jumeaux séparés, évoluant dans deux univers parallèles (la mort de sa soeur jumelle, Jane, peu après leur naissance, l'a traumatisé, et on trouve un peu partout dans ses livres cette même fille aux cheveux noirs). Les jeunes amis de Philip K. voient ses romans comme des paraboles anticapitalistes. On le surnomme dans Berkeley : le roi des freaks. Philip K. , contre son gré et par une suite de malentendus, devient donc un symbole de la contestation américaine, une cible pour l'Amérique réactionnaire qui en cercle la jeunesse de Berkeley et San Francisco. Ce titre est composé du texte de la pièce Philip K. ou la fille aux cheveux noirs et du sous-texte Jane K. écrit en amont de la création de la pièce.

06/2020

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres complètes, tome 4. Oeuvres romanesques 4

Boris Vian (1920-1959) passa comme un météore au milieu de notre siècle, laissant une trace éblouissante, énigmatique et inspiratrice. Dressé dans sa jeunesse insolente et éternelle, chantre des délires et des merveilles, alchimiste fécond du langage et des formes, messager audacieux de l'imaginaire, il nous offre des milliers de pages (roman, poésie, théâtre, critique, etc...) inspirées par la poésie des extrêmes et témoignant d'une volonté farouche de créer et de partager. Cette oeuvre énorme, méconnue ou mal jugée du vivant de l'auteur, mais consacrée désormais par la gloire populaire, la voici pour la première fois rassemblée en quinze volumes, en un ordre à la fois générique et chronologique, avec un texte plus fidèle à l'écriture originelle. Cette collection, hommage éclatant à un écrivain majeur, propose aux lecteurs d'entrer dans le XXIe siècle avec des rires et des larmes, la conscience d'une apocalypse intime démentie par l'opiniâtre joie de vivre. Ouvres romanesques 4 Les brillants adieux de Vian au roman... Contre les éditeurs hostiles et les censeurs stupides, il persévère à créer des fables hors du commun, croisant la science-fiction et l'auto-analyse dans l'Herbe rouge, épopée intime, ironique et désespérée ; ou le fantastique ethnologique, la névrose maternelle et la quête d'une vraie vie dans l'Arrache-coeur : la cruelle dérive d'êtres vides ou trop pleins d'amour contraste avec la puissance magique de l'enfance. Sullivan cependant signe une ultime farce burlesque, excessive et saignante : Elles se rendent pas compte. Un fragment inédit de trois chapitres complète ce volume illustrant l'imagination irrépressible et l'univers étrange d'un romancier méconnu de son vivant, mais heureusement redécouvert et célébré depuis quarante ans. Gilbert Pestureau L'Herbe rouge Elles se rendent pas compte L'Arrache-coeur Chronique de Pierremort

10/2020

ActuaLitté

Sciences historiques

Nos cousins d'Auvergne

Vous les avez reconnus bien sûr, leurs visages sont familiers : Jean Ferrat, Claire Chazal, Robert Sabatier, Patrick Poivre d'Arvor et le buste d'Alexandre Vialatte sur la place de la gare àAmbert. Ils sont entourés du nom de quelques-uns de nos plus célèbres comédiens, artistes, cinéastes, écrivains ou éditeurs.Vous connaissez les racines auvergnates de certains d'entre eux ou de leurs parents nés dans la région Auvergne ; pour d'autres, ce sera une découverte. Ils viennent de Thiers ou d' Ambert, de Riom-ès-Montagnes ou de Vichy, de Pionsat, Saugues ou Issoire et bien d'autres lieux. Ils plongent leurs racines parmi les paysans, les marchands et les artisans des Combrailles, des monts du Forez ou du Livradois, de la vallée de l'Allier ou de la Dore, de la plaine de la Limagne, des Montagnes d'Auvergne ou du Cantal. Ils sont tous nos cousins, vos cousins proches ou éloignés. Leurs patronymes et ceux de leurs ancêtres sont les vôtres. Leurs parents ou grands-parents ont dû souvent migrer, quitter les lieux où avaient toujours vécu leurs familles. Grâce aux efforts de deux ou trois générations, grâce à l'école et aussi à leur talent personnel, ces fils ou petit-fils de paysans sont entrés dans des écoles prestigieuses, ont atteint la notoriété. On les retrouve à l'Académie française ou couronnés au Festival de Cannes. Leur nom honore la culture française. L'histoire de leur famille, de leur ascension sociale, c'est notre histoire à tous. Alors, venez les découvrir ou les redécouvrir, venez plonger dans leurs racines, rechercher quelques liens avec les vôtres. Une manière originale de découvrir l'Auvergne et ses talents.

12/2014

ActuaLitté

Décoration

La splendeur des Brunhoff

Des Brunhoff, l'histoire a surtout retenu deux noms : celui de Jean, le génial créateur de Babar dans les années 1930, et celui de son fils, Laurent, qui fera du roi des éléphants un des plus célèbres personnages de la littérature enfantine. Si Jean se tenait hors du tumulte du monde, il en allait tout autrement pour les autres membres d'une famille qui a marqué son temps. Son frère Michel et son beau-frère Lucien Vogel furent à la pointe dans la presse, l'édition, la mode, la photographie ou encore l'art moderne. Ces éditeurs de génie ont créé les premières revues de mode au croisement de tous les arts : La Gazette du bon ton, Le Jardin des modes, Vogue - dont Cosette, l'épouse de Lucien, sera la première rédactrice en chef - mais aussi Vu, le mythique magazine de photoreportage, le premier à publier des photographies de camps de concentration. Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso, Lee Miller, Salvador Dalí, Robert Capa, Jean Cocteau et tant d'autres ont tous participé, à un moment de leur carrière, à ces revues. Innovants dans les arts, les Brunhoff furent aux avant-postes de la lutte contre le fascisme durant toute la tragédie européenne, à l'image de Marie-Claude Vogel, future Vaillant-Couturier, héroïne bouleversante de la Résistance. De la Belle Epoque jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la famille de Babar a traversé les tempêtes avec le panache des grands explorateurs de notre temps. Pour écrire la saga inouïe de cette famille de talent, Yseult Williams a eu accès à des archives familiales inédites et s'est entretenue notamment avec Marion de Brunhoff, la fille de Michel, avec Mathieu, le fils de Jean, et avec Thomas Ginsburger, le fils de Marie-Claude Vaillant-Couturier.

10/2018

ActuaLitté

Paranormal, Bit-lit, Science-f

L'effet papillon

A l'âge de quatorze ans, Zelda Rossi a été témoin de l'impensable, et a passé les dix dernières années à endurcir son coeur contre la culpabilité et le chagrin. Elle canalise sa douleur dans son art : un roman graphique dystopique où des justiciers voyagent dans le temps pour arrêter des crimes odieux - comme des enlèvements d'enfants - avant qu'ils ne se produisent. Zelda présente son roman à plusieurs grands éditeurs de bandes dessinées de New York, mais ses espoirs sont réduits à néant. Les circonstances la laissent perdue dans une ville qui lui est inconnue et, lors d'un embarrassant moment de faiblesse, elle rencontre un jeune homme réservé avec un passé qu'il ferait tout pour changer... Beckett Copeland a passé deux ans en prison pour vol à main armée, et se bat aujourd'hui pour garder la tête hors de l'eau. Messager à vélo, il se déplace à toute vitesse dans New York, roulant toute la journée sans jamais s'arrêter nulle part, son casier judiciaire le retenant presque autant que la culpabilité de son crime. Zelda et Beckett forment alors une alliance de survie à contrecoeur et, entre leurs affrontements obstinés, ils commencent lentement à ressentir la chaleur qu'apporte le pardon, la guérison et peut-être même l'amour. Mais lorsque Zelda et Beckett se retrouvent face à leur passé, ils doivent choisir soit de s'accrocher à la culpabilité et aux regrets qui les lient, ou de lâcher prise et ouvrir leur coeur pour avoir une chance d'être heureux. L'effet papillon est un roman qui révèle le pouvoir du pardon, et comment même les plus petites décisions du coeur peuvent, comme le battement d'ailes d'un papillon, avoir des effets qui se transforment en coups de vent, modifiant à jamais le cours d'une vie.

11/2021

ActuaLitté

Histoire de l'Eglise

Deux mille ans de complot contre l'Eglise

- "Voici enfin, après soixante ans d'attente, une belle édition française du célèbre ouvrage de Maurice Pinay "Complot contre l'Eglise" paru à Rome en 1962 et distribué alors aux Pères conciliaires, reprenant toutes les anciennes préfaces des différents éditeurs étrangers. - Sans crainte d'exagération, on peut assurer qu'aucun autre livre au cours de ce siècle n'a été l'objet d'autant de commentaires dans la presse mondiale. Violemment défavorables furent ceux des communistes et de tous ceux que contrôlent les francs-maçons et les juifs, et extrêmement élogieux, ceux des rares revues catholiques indépendantes de ces forces sataniques, et qui eurent le droit d'exprimer librement leur point de vue. Chose vraiment inusitée en matière de publicité littéraire, un an après la diffusion de la première Edition italienne au Saint Concile, la presse des différentes nations du monde libre continue de parler de ce livre extraordinaire (Préfaces, passim)." - Le corolaire du complot est l'incroyable lâcheté ou sottise des catholiques clercs et laïcs qui se laissèrent vulgairement suborner par un mot creux inventé tout exprès : antisémitisme. Les juifs s'en firent rempart sophistique en trois temps : 1) - comme une discrimination raciale du même type que celle exercée par les planteurs américains ou les nazis. Ils présentent ainsi l'antisémitisme comme un racisme qui exercerait une discrimination contre les autres races comme inférieures, ce qui est contraire aux enseignements du Golgotha, qui établit et affirma pour la première fois sur cette terre l'égalité des hommes devant Dieu ; 2) - simplement comme une haine du peuple juif, contredisant la maxime sublime du Christ : "Aimez-vous les uns les autres" ; 3) - comme l'attaque et la condamnation du peuple qui donna au monde Jésus et Marie. Cet argument là, les juifs l'ont appelé "l'argument irrésistible" ! C'est en effet le sophisme des sophismes.

08/2021

ActuaLitté

Notions

La clé des champs et autres impromptus

" Les douze articles ici rassemblés entrent dans la série de ce que j'appelle, pensant à Schubert, mes impromptus : des textes brefs, résolument subjectifs, écrits sur le champ et sans préparation (comme dit le Dictionnaire de Littré), qui s'adressent au grand public et sont le plus souvent, malgré l'éventuelle légèreté de l'écriture, d'une tonalité quelque peu grave ou mélancolique. C'est encore le cas dans ce recueil, et d'autant plus, s'agissant de ce dernier point, que la plupart de ces minuscules essais (pour reprendre cette fois le mot de Montaigne) portent sur des sujets en effet sombres ou douloureux : le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l'euthanasie... J'ose croire qu'ils ne seront pas pour autant cause de tristesse, mais aideront plutôt à accepter, si possible joyeusement, la part, en toute vie, de deuil, de chagrin ou de détresse. C'est la joie qui est bonne, mais d'autant plus méritoire et belle qu'elle est souvent difficile. A l'exception du dernier, qui est de très loin le plus long, tous ces textes ont été (ou seront, pour deux d'entre eux) publiés ailleurs, dans des ouvrages collectifs ou à titre de préface ou postface. On trouvera en fin de volume la date et le lieu de leur publication passée ou à venir. Ils sont tous ici revus, corrigés, parfois sensiblement augmentés. Merci aux auteurs ou éditeurs qui les ont suscités ou accueillis. Quant au dernier texte, qui est inédit, il ne doit d'exister qu'aux lecteurs (et plus souvent aux lectrices) qui m'ont expressément demandé de l'écrire. Qu'ils en soient eux aussi remerciés. "

03/2023

ActuaLitté

BD tout public

Carnet du Pérou. Sur la route de Cuzco

En décembre 2011, lors d'un atelier en pays Cathare, il croise la route d'une jeune plasticienne en résidence, originaire de Cuzco, qui, selon lui, " dégageait une énergie qu'on sentait jaillie de cette terre lointaine dont je ne savais rien ". Entre eux va naître une forte complicité artistique et humaine. Dès lors, il n'a qu'une obsession : se rendre dans ce pays. Ce qu'il finira par faire en juillet 2012, s'engageant dans un périple qu'il souhaite le moins préparé possible afin d'en conserver toute l'authenticité, la virginité du voyageur qui a tout à découvrir, refusant d'être parasité par les clichés et les préjugés. Hélas, depuis sa sortie initiale, vous connaissez maintenant la triste vérité, Fabcaro n'est JAMAIS ?allé au Pérou et ce carnet de voyage est un faux... Mais quel faux ! Un faux totalement hilarant qui torpille tous les poncifs du carnet de voyage et prends un plaisir sadique à démonter les impostures littéraires du genre. Fabcaro, dessine depuis l'enfance et décide de s'y consacrer pleinement à partir de 1996. Il travaille pour la presse ou l'édition, pour différentes revues de bande dessinée (Fluide Glacial, Psikopat, Jade, Tchô !, L'Echo des Savanes, CQFD... Il a publié chez des petits éditeurs comme chez des gros des ouvrages pleins d'humour ou il passe à la moulinette le comportement de ses contemporains, sans oublier de s'égratigner en premier lieu. Après " Carnet du Pérou " qui fut l'un des livres d'humour marquant de 2013, sélectionné pour les prix d'Angoulême en 2014, son dernier ouvrage chez 6 Pieds sous terre, " Zaï Zaï Zaï Zaï ", paru en 2015 est un énorme succès, tant public que critique, couronné par de nombreux prix et sélections.

10/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Engagements et déchirements. Les intellectuels et la guerre d'Algérie

Ce catalogue paraît dans le cadre d'une grande exposition conçue et réalisée à l'occasion du cinquantenaire de la signature de l'Indépendance algérienne (5 juillet 1962) du 15 juin au 15 octobre 2012 à l'Abbaye d'Ardenne. Au-delà des tabous et des silences, au-delà des partis pris, il est temps, grâce à des documents inédits, d'écrire une autre histoire de la guerre d'Algérie. Cette autre guerre, c'est celle des intellectuels. On oublie le plus souvent les débats, les causes et les combats qui les agitèrent alors, comme si tous avaient été, d'emblée et unanimement, anticolonialistes, comme si "le sens de l'histoire" s'était imposé, à moins que l'on ne cautionne l'opposition manichéenne et réductrice d'une gauche indépendantiste et d'une droite pro-Algérie française. Seul le manifeste des 121 (si tardif) reste dans les mémoires. Et pourtant, dès 1954, les esprits se mobilisent. Très vite, les dénonciations sont argumentées et les débats s'enflamment. Groupes, solidarités, réseaux, le paysage intellectuel français se reconstitue et recommence à croire en son pouvoir d'action. Textes visionnaires de Camus, de Mounier, de Ricoeur...détermination des protagonistes - de Sartre à Domenach, Vidal-Naquet ou Paulhan, de Fanon à Jeanson, de Petitjean à Rodenbach...engagement des revues, combats des éditeurs... Dans cette guerre des idées, le choix des mots fut crucial. Pour compléter cette approche originale de la guerre d'Algérie, un cycle de conférences et de rencontres sera programmé en juin 2012, avec de grandes figures d'intellectuels. 350 documents extraits des collections de l'IMEC mais aussi de fonds privés, vont permettre enfin une autre approche de l'histoire de ces engagements.

06/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Lettres de France et de Belgique (1881-1889)

Avocat, écrivain et amateur d'art, Edmond Picard héberge en 1883 dans son luxueux hôtel bruxellois le romancier français Léon Cladel, témoin comme lui au mariage de Camille Lemonnier. Ce séjour, le premier des quatre que l'auteur d'Ompdrailles fera en Belgique, marque le début d'une amitié qui s'étendra bientôt aux deux familles. L'écrivain méridional sera aussi l'un des modèles dont Picard se réclamera tout au long de la campagne qu'il mènera dans sa revue, L'Art moderne, en faveur d'un art social, qui soit aussi un art national, c'est-à-dire révélateur d'une identité " belge ", septentrionale. Car l'oeuvre de Cladel, que Barbey d'Aurevilly avait surnommé " le rural écarlate ", exalte, dans un langage patiemment ciselé, à la fois le Quercy et la Commune de Paris, l'authenticité du Sud et l'héroïsme de la vie ouvrière. La rencontre de Cladel et de Picard intervient, de plus, à un moment crucial de la trajectoire de l'avocat : celui-ci se voudrait, au début des années 1880, en même temps le chef de file incontesté du jeune mouvement littéraire belge et, par-delà l'opposition stérile du " parti clérical " et des libéraux doctrinaires, le champion d'un nouveau courant progressiste. Picard échoue toutefois aux élections de juin 1884 et n'obtient pas à Paris, en dépit du soutien que lui apporte Cladel auprès des critiques et des éditeurs, la reconnaissance littéraire que le milieu intellectuel belge tarde à lui accorder. Chaleureuse et sans concession, à l'image de ces deux hommes également intraitables et colériques, la correspondance Picard Cladel nous ouvre les coulisses des grands débats politiques et esthétiques qui agitent, dans les années 1880, les mondes littéraires belge et français.

10/2009

ActuaLitté

Critique littéraire

Ecrire pour la jeunesse. En France et en Allemagne dans l'entre-deux-guerres

Marasme, décadence, déclin, tels sont les termes souvent utilisés pour qualifier la littérature pour la jeunesse de l'entre-deux-guerres. Mais qu'en est-il réellement de cette période mal connue de la littérature narrative pour la jeunesse, en France et en Allemagne ? Au lendemain de la Première guerre mondiale, en raison de problèmes économiques, édition et création connaissent nombre de difficultés, ce qui incite les éditeurs, auteurs, universitaires, bibliothécaires et pédagogues à réagir. Dans les années 1920, tandis que subsistent les anciens thèmes et modes d'écriture hérités du XIXe siècle, s'amorce un renouveau lié au contexte politique, social, économique, idéologique et culturel. Qu'il s'agisse de narration ou d'idéologie, une partie de la littérature pour la jeunesse, en France comme en Allemagne, cherche à rompre avec les poncifs hérités du XIXe siècle. Cette étude propose de s'intéresser au renouvellement de l'art du récit pour la jeunesse, à l'apparition de la modernité dans l'écriture narrative pour la jeunesse : nouvelles thématiques, liées aux mutations du monde moderne, nouveaux regards portés sur l'enfance, réflexions sur les techniques littéraires, modernité des choix esthétiques et graphiques. Crise des années 1930, montée du nazisme, exil de certains auteurs allemands pour la jeunesse, Front populaire, montée des périls jouent également un rôle majeur. Entre idéologie, pédagogie et narration, on peut ainsi voir se dessiner une écriture nouvelle pour la jeunesse, l'écriture utopique, l'une des caractéristiques de la modernité littéraire pour la jeunesse de l'entre-deux-guerres, en France comme en Allemagne. Quel bilan tracer du renouvellement de la littérature pour la jeunesse, en France et en Allemagne, à la fin des années 1930 ? Quels en sont les héritages au lendemain de la Seconde guerre mondiale ? Telles sont les questions finales auxquelles ce travail tente d'apporter quelques réponses.

05/2011

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le fils du printemps

Parfois les choses coïncident avec l'idée qu'on s'en fait, parfois non. En fait, presque jamais, mais alors le temps a déjà passé et on s'intéresse à d'autres choses qui relèvent d'une autre famille d'idées. Il n'a même pas voulu savoir si ce serait un garçon ou une fille... Il serait un père, désormais, ce qui ennoblit toujours une biographie. Il sera un excellent père, il en est certain : il fera de son enfant l'arène de sa vision du monde. Le père du petit Felipe n'a pas de nom, il a été hippie, a fait du théâtre, est un écrivain qui accumule les refus d'éditeurs, vit aux crochets de sa femme, dans une position d'adolescent prolongé. La naissance d'un enfant atteint du syndrome de Down va le placer en face d'une réalité qui le remet en cause. Il va d'abord tenter de fuir en souhaitant la disparition de l'enfant, puis son perfectionnement jusqu'à découvrir son amour pour cet être imparfait et les petites victoires de la vie. Sans aucune trace de sentimentalisme ou de commisération le discours du narrateur, fuyant l'émotion facile, est surprenant. Entraîné par l'analyse sèche des sentiments intimes et des émotions avortées, le lecteur découvre l'originalité de ce point de vue qui transforme l'expérience humaine en littérature. Plus que l'histoire d'un enfant anormal il y a ici une belle réflexion sur la paternité et la maturation d'une façon de vivre le rôle de père. Le style et la qualité exceptionnels de ce texte ont valu à l'auteur les prix les plus prestigieux de la scène littéraire brésilienne.

09/2009

ActuaLitté

Musique, danse

L'oeuvre de Daniel-Lesur. Catalogue raisonné

Fils de la compositrice Alice R. Lesur, élève puis suppléant de Charles Tournemire à l'orgue de Sainte-Clotilde, camarade d'Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris et professeur de Maurice Ohana à la Schola Cantorum, Daniel-Lesur (1908-2002) a participé de près aux aventures musicales de son temps, en marge des avant-gardes. Depuis les concerts collectifs d'orgue à Paris jusqu'à la création du groupe jeune France avant la Seconde Guerre mondiale, du développement de la musique de film au journalisme musical à la radio et à la télévisison dans les années 1950, sans oublier la composition de plus de deux cents oeuvres dont trois opéras, cet ouvrage permet de découvrir l'itinéraire d'un compositeur éclectique, profondément ancré dans la tradition française, à travers les données fondamentales de sa vie (chronologie) et de son oeuvre (catalogue raisonné et bibliographie). Entrées à la Bibliothèque nationale de France en 2007, les archives personnelles du compositeur (manuscrits musicaux autographes et archives documentaires) ouvrent des perspectives de recherche tout à fait neuves déjà évoquées lors du colloque organisé en 2008 à l'occasion du centenaire de sa naissance. Donnant pour la première fois une image complète de l'activité créatrice de Daniel-Lesur en décrivant les manuscrits et les autres sources conservés à la Bibliothèque nationale de France et dans d'autres lieux comme les fonds d'éditeurs ou la bibliothèque musicale de Radio-France, ce catalogue donne les clés indispensables pour accéder à l'oeuvre polymorphe de Daniel-Lesur, qui, à l'instar d'autres grands compositeurs français du xxe siècle, n'a ignoré aucun média et a pratiqué dans son métier de compositeur la même ouverture d'esprit, la curiosité, la générosité qu'il a manifestées dans ses charges et responsabilités publiques.

01/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

Les entretiens de la Fondation des Treilles Tome 3 : La place de la NRF dans la vie littéraire du XXe siècle : 1908-1943

Quand parut en 1909 le " second " premier numéro de La NRF, " revue mensuelle de littérature et de critique ", dirigée par Jacques Copeau, André Ruyters et Jean Schlumberger, cet élégant fascicule de cent dix pages n'était qu'un périodique de plus parmi des douzaines de publications du même genre et dont plusieurs jouissaient d'une notoriété et d'une audience certaines. Comment, en quelques années, la dernière-née des innombrables revues de la Belle Epoque a-t-elle réussi à s'imposer comme le lieu de rencontres et d'échanges des lettres modernes ? Comment ce " groupement d'esprits libres " (selon la définition de Gide, qui inspirait la revue sans jamais la diriger) a-t-il réussi à fédérer des auteurs aussi différents que Claudel et Proust, Jouhandeau et Supervielle, Giraudoux et Valéry ? Leur point de convergence : une exigence littéraire absolue refusant de se mettre au service d'une quelconque idéologie. Très vite, la revue a donné naissance à un comptoir d'édition, puis à la Maison Gallimard. Ce sont sans doute les synergies entre les deux entreprises qui ont fait l'essentiel de leur réussite. Ces entretiens reviennent sur cette aventure intellectuelle unique dans les lettres européennes, en évoquant les figures des fondateurs, en précisant le rôle des principaux protagonistes, en définissant l'attitude de la revue à l'égard des avant-gardes de l'époque, sa position face aux totalitarismes de gauche et de droite qui ont marqué l'histoire du XXe siècle. Y ont participé des écrivains et des critiques, des historiens des lettres et des historiens d'art, des spécialistes du monde de l'édition et des éditeurs de textes et de documents. Ils préludent à d'autres entretiens qui, en 2011, auront pour sujet l'histoire non de la revue, mais de la maison d'édition.

10/2009

ActuaLitté

Philosophie

Oeuvres morales

Publiés dans le dernier quart du XVIIe siècle, les Essais de morale de Pierre Nicole (1625-1695), l'un des auteurs les plus importants de Port-Royal, constituèrent pendant plus d'un siècle une référence incontournable de la pensée morale. Fort de leur succès immédiat, les Essais furent très vite republiés et enrichis par les éditeurs de textes posthumes et de lettres jusqu'à former un ensemble de vingt-cinq tomes en 1771. Pour introduire à la lecture d'un tel massif, le présent volume offre un choix de traités et lettres extraits de la série des Essais de morale, établis et annotés à partir des éditions originales. Ces textes proposent un parcours dont le fil directeur est la critique des attraits engendrés par le monde visible. Le monde des hommes est en effet envisagé par Nicole comme un spectacle chatoyant et trompeur dans lequel l'esprit, charmé par tant d'éclat, s'enfonce jusqu'à se perdre. Mais, outre le déploiement d'une anthropologie de la concupiscence fondée sur l'analyse précise des mécanismes psychiques et affectifs, la puissance théorique de ces Essais tient au fait qu'ils proposent des remèdes ordinaires et humains, et donc, praticables dès cette vie, pour neutraliser les effets de cette séduction qui s'exerce par l'entremise du regard. Pour ce faire, Nicole ne se contente pas de produire des exposés généraux et abstraits, il décrit au contraire avec une grande minutie les dangers souvent inapparaissants de ces instruments de fascination de l'âme. La plupart des essais proposés n'avaient pas été réédités depuis plus d'un siècle. Ce volume souhaite donc rendre à nouveau disponible ces textes majeurs et pourtant encore peu connus de la littérature morale du Grand siècle.

02/2015

ActuaLitté

Beaux arts

DAVID DELLEPIANE. Peintre, Affichiste, Illustrateur

D'origine génoise, David Dellepiane (1866-1932) émigre en France en 1875 avec sa famille pour s'installer à Marseille, dans la vieille ville, foyer de l'immigration italienne. Son milieu familial d'artisans d'art l'encourage très tôt à suivre l'enseignement de l'école des Beaux-Arts où il est vite reconnu comme portraitiste et paysagiste. Il enrichit sa formation à Paris en fréquentant l'atelier de Jules Chéret et côtoie les avant-gardes avec son contemporain Mucha. Dellepiane se familiarise ainsi avec les procédés de la lithographie, s'intéresse au japonisme, à l'Art nouveau et se laisse séduire par le pointillisme, trois courants artistiques majeurs qu'il intègre dans son esthétique. De 1896 à 1927, Dellepiane poursuit une brillante carrière illustrateur en maniant toutes les techniques des arts graphiques. Outre la célèbre affiche du 25e centenaire de la ville de Marseille et celles des expositions coloniales de 1906 et 1922, il a répondu à de nombreuses commandes des compagnies maritimes et industrielles et entretenu une collaboration avec de nombreux écrivains et éditeurs. Cette notoriété lui permet dans le même temps de décliner son œuvre de peintre en décors intérieurs, portraits, marines et paysages parfois de veine orientaliste. La guerre de 1914 marque un tournant décisif quand David découvre le potentiel pictural du santon d'argile crue, utilisé comme modèle et objet de création. Cette quête n'entraînera aucunement l'abandon des thèmes qui lui sont chers puisqu'il poursuivra l'ensemble de ses recherches jusqu'au terme d'un itinéraire artistique riche, varié et fécond. Cette première monographie regroupant son œuvre peint et imprimé vise à rétablir l'image d'un artiste trop longtemps réduit à sa seule production d'affichiste et d'imagier des santons, alors qu'il traversa tous les courants picturaux à l'origine du Modernisme.

11/1999

ActuaLitté

Littérature étrangère

Ton histoire. Mon histoire

Cambridge, hiver 1956. Au cours d'une fête, un étudiant en anthropologie, jeune poète et séducteur, rencontre celle qui est déjà la coqueluche de l'université : une Américaine de vingt-quatre ans, radieuse, brillante, exubérante, qui termine un master de littérature anglaise. Les deux jeunes gens se marient quelques semaines plus tard et partagent leur temps entre l'amour et l'écriture. Epouse dévouée, elle met au net les poèmes de son compagnon, les envoie à des revues, à des éditeurs, à des jurys littéraires - en même temps que ses propres oeuvres. Tandis que lui découvre chez sa jeune femme l'envers noir d'une personnalité solaire : une tentative de suicide presque réussie, un terrible séjour en psychiatrie, de violentes crises de désespoir et de jalousie. La fin dramatique de leur histoire semble déjà inscrite dans ces premières années de passion. Près de quarante ans plus tard, le poète donne enfin sa version d'une tragédie conjugale devenue un épisode de l'histoire littéraire du XXe siècle. Connie Palmen s'est imposé un extraordinaire défi en élisant une histoire - celle de Sylvia Plath et de Ted Hughes - dont les protagonistes sont archi-célèbres et dont tout le monde connaît la fin. Et en choisissant de la conter du point de vue du coupable tout désigné : le mari volage. Mais c'est une réussite exceptionnelle. La romancière a investi l'écriture, les thèmes, les mythes, les images du poète au point de nous faire oublier qu'elle se livre à une reconstitution littéraire, et nous croyons recueillir en direct la confession de Hughes. Une confession déchirante, haletante, qui nous fait progresser vers la catastrophe annoncée avec la fébrilité du thriller et la Fatalité de la tragédie.

10/2018

ActuaLitté

Histoire ancienne

Le saint, le moine et le paysan. Mélanges d'histoire byzantine offerts à Michel Kaplan

Le saint, le moine et le paysan. Voilà trois figures de l'homme byzantin auxquelles Michel Kaplan, au long d'une carrière menée à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne le 1969 à 2015, aura consacré une part notable de ses recherches. Professeur d'histoire Byzantine depuis 1988 à la suite de Paul Lemerle et d'Hélène Ahrweiler, Michel Kaplan s porté haut les couleurs du byzantinisme français. Historien du monde rural ouvert eux sources religieuses, enseignant soucieux de ses étudiants qu'il a su entraîner dans son sillage, promoteur de Byzance aux concours nationaux de l'enseignement lu second degré et du supérieur, homme de convictions et de pouvoir qui présida tu destin de son université de 1999 à 2004, passeur enfin d'une discipline exigeante ,ers un public averti ou simplement curieux de Tout l'or de Byzance (1991) : c'est à plus l'un titre qu'il a semblé nécessaire de présenter à Michel Kaplan, pour ses 70 ans, 1n volume d'hommage. Ces 35 contributions, que les éditeurs ont voulues substantielles et fondées sur les sources neuves ou reprises à nouveaux frais, sont l'oeuvre d'élèves, de collègues français et étrangers, d'amis et de compagnons de route dont les préoccupations répondent aux intérêts du dédicataire. De l'Antiquité tardive au monde des Paléologues, de la campagne à la ville, de l'impératrice à la moniale et de l'empereur à 'évêque, de la monnaie à l'icône mais aussi de l'Italie à la Géorgie, chaque lecteur trouvera dans ce volume au moins une réponse supplémentaire à la question que ,Michel Kaplan vient à nouveau de nous poser : Pourquoi Byzance ? Un empire de onze siècles (2016).

12/2016

ActuaLitté

Monographies et entretiens

Marginalia. Dans le secret des collections de bande dessinée

Au Moyen Age les marginalia sont des dessins ajouteés par les lecteurs ou les copistes en marge des manuscrits. Souvent fascinants, ils entretiennent un dialogue avec les textes qu'ils eéclairent. On peut y voir une des origines de la bande dessineée, un art qui a fleuri au XXe siecle, ou s'unissent dessin et eécriture. Publié à l'occasion de l'exposition Marginalia. Dans le secret des collections de bande dessinée qui se tient du 1er avril au 21 septembre 2021 au Nouveau Musée National de Monaco - Villa Sauber, cet ouvrage rassemble plus de 300 dessins ou planches de 50 créateurs majeurs ayant donné à la bande dessinée les lettres de noblesse dont les plus jeunes artistes ont hérité, et qui s'impose aujourd'hui par sa foisonnante vitalité. On y retrouve notamment les oeuvres de George Herriman, Hal Foster, Charles Monroe Schulz, Albert Uderzo, Moebius, Enki Bilal, Claire Bretécher, Marcel Gotlib ou encore Philippe Druillet. Catalogue de l'exposition, ce livre invite à suivre le fil du rêve de chaque artiste vers l'imaginaire collectif. Les dessins reproduits assurent le passage de témoin entre les générations et le partage de visions fantastiques où chacun, quel que soit son âge, saura trouver matière à de formidables voyages. Structuré en six chapitres thématiques et chronologiques, ce catalogue retrace l'apparition de la bande dessinée et son ascension jusqu'à la neuvième place dans la classification des arts. Des textes inédits signés par des historiens, théoriciens, auteurs, artistes ou encore éditeurs accompagnent les nombreux documents d'archives et illustrations. Ce catalogue de 512 pages rassemble les textes originaux de Marie-Claude Beaud, Jean-Luc Fromental, Thierry Groensteen, Damien MacDonald, Didier Pasamonik, Numa Sadoul et Stéphane Vacquier.

04/2021