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Confession intime

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Littérature française

La part du sable

Guillaume Versannes, jeune homme incertain de lui-même et des autres, choisit de vivre en Polynésie, fuyant ainsi les projets paternels. Il y rencontre le désir, l'amour, le courage et la fraternité. Loin des siens, dans le dénuement des atolls, il apprivoise peu à peu ses chimères. Atteint d'une maladie tropicale, il est forcé de rentrer à Paris. Mais dans sa famille, l'accueil qu'on lui fait n'est pas celui qu'on réserve à l'enfant prodigue, et les vacances qui l'attendent dans la maison des "Sables" , au coeur du Finistère sud, sont de fausses vacances. Ses proches pèsent sur lui, l'envahissent de leurs secrets et de leurs amertumes. N'est-il pas quasiment exclu du monde réel, et de ce fait le confident idéal ? Pourtant, Guillaume, aidé par le souvenir de son séjour aux Tuamotu et par la présence de sa nièce Rozen, symbole intact de l'enfance, se révolte. Il ne veut pas du destin tracé pour lui par les autres. Il refuse la défaite, affronte son ennemie intime, la peur, et choisit seul, face à la mer, sa propre voie. La part du sable est le roman d'une génération partagée entre le goût de vivre et le désenchantement.

04/1994

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Histoire internationale

Rien ne sera plus jamais calme à la frontière finno-chinoise. La Russie vue d'en bas

" La Russie vue d'en bas, le sous-titre de ce livre dit bien son objet : ce n'est pas la Russie vue des hauteurs du Kremlin qu'il entend décrire. Pas plus que les images toutes faites auxquelles on réduit le plus souvent la Russie : la mafia, les nouveaux Russes, la corruption. Tout cela existe, bien sûr. Mais c'est l'autre Russie que ce livre raconte. Moins visible mais bien plus bouleversante. La Russie des gens ordinaires. Ces arrière-petits-enfants des humbles héros de Tchékhov et de Dostoïevski. De même on évoque trop souvent la Russie en se limitant à ses " deux capitales ", Moscou et Saint-Pétersbourg. Ce livre traverse ces villes extraordinaires mais ne s'y limite pas. Il voyage dans la vaste Russie, s'arrête dans des bourgades improbables, s'attarde dans des cités déroutantes, campe un été dans un village perdu. Et, aux confins de cette immensité, raconte quelques-uns des " peuples du Nord " bafoués par Moscou depuis des lustres. L'auteur revient à la Russie où il a été correspondant pendant quatre ans pour le quotidien Libération. On ne sort pas indemne d'un si long séjour. Cet ouvrage peut aussi se lire comme un guide intime arpentant la Russie d'aujourd'hui de l'intérieur. "

02/2002

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Pédagogie

Le bûcher des humanités. Le sacrifice des langues anciennes et des lettres est un crime de civilisation !

Humanités : un vocable " ringardisé ", pour une réalité désormais presque " hors-la-loi ", comme le prédisait Calvino. Le latin, le grec... on peut vivre sans ? Admettons ! Mais la formation des esprits à la compréhension intime des textes, la relance, à chaque génération, de notre culture fondatrice ? Trouver cela inessentiel en dit long sur notre aplatissement intellectuel et moral. Michèle Gally rend compte avec une lucidité qui fera grincer bien des dents d'une marginalisation progressive, d'une éviction éducative qui s'est parée d'oripeaux " égalitaristes " et " modernistes ", mais a joué le jeu de la déculturation. Son grand mérite est de dépasser toute position " réactionnaire " et de montrer que l'étude des lettres anciennes (et de la littérature) reste l'un de nos derniers recours pour résister à un air du temps de plus en plus aliénant. Parce que ces lettres, précisément, sont non modernes ? Sans aucun doute. Mais aussi parce que notre démocratie n'est pas inscrite dans la nature, elle est la fille " accidentelle " des noces de l'Antiquité et de l'Humanisme. Sa survie, à l'heure de la confluence au sein de la Nation d'une diversité inédite des origines, passe aussi par l'offre, à notre jeunesse, d'un ensemble élargi de références et de pratiques culturelles à partager.

04/2006

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Sociologie

Le sac. Un petit monde d'amour

Le sac n’est pas un objet ordinaire. En plongeant dans ses profondeurs, ce livre nous révèle un univers immense et fascinant où le cœur de l’intime et les vérités secrètes croisent les images de soi qu’on rêve d’afficher. On y met un peu tout et n’importe quoi à la va-vite, et ces gestes sont aussi naturels et spontanés que sont agaçants les efforts en sens inverse pour trouver les clés ou le téléphone qui s’y cachent. Accessoire de mode, le sac n’a pourtant rien d’accessoire. Jean-Claude Kaufmann nous explique pourquoi il est l’un des lieux privilégiés où se fabrique l’identité. Ce n’est pas un hasard si certaines parviennent à raconter leur vie au travers de leur sac et de son contenu. Quant aux petites choses qu’il recèle, même les plus dérisoires ont beaucoup à dire. Il n’est pas rare, par exemple, qu’on y trouve des cailloux ! Et on aurait bien tort de se moquer. Car là se nichent mille pépites de sentiments et d’émotions. Jean-Claude Kaufmann n’en doute pas un instant : entre tendresse et passions, le sac est un vrai petit monde d’amour qu’il nous propose de partager.

03/2011

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Littérature française (poches)

En avant, calme et droit

C'est toute la société française contemporaine qui va défiler sous nos yeux, avec ses troubles et ses passions. Plus maître de sa forme que jamais, démêlant avec un scalpel infaillible les malaises de l'âme et de la société dans lesquels nous nous sommes tous empêtrés, jouant à la perfection des impostures de la morale et des élans toujours freinés vers un bonheur impossible, Nourissier poursuit, avec En avant, calme et droit, l'édification patiente d'une espèce de comédie humaine de notre temps. Jean d'Ormesson, Le Figaro Magazine. Hussard, vous dis-je, ce Nourissier. Et superbe écrivain. (...) A l'époque où les postillons fatiguent de vieux percherons épais, c'est beau de lire un roman qui a le mors aux dents. Et la grâce. Jérôme Garcin, l'Evénement du Jeudi. Nourissier est à l'apogée de sa violence intime, feutrée, avec une perfidie qui, en littérature, est du grand art. Mépris et fascination pour la bourgeoisie, hantise de la veulerie, combat perpétuel entre le mirage de la pureté et celui de la jouissance, peur du corps, peur des femmes, peur de la mort, ces thèmes qui ont bâti en sourdine l'œuvre de Nourissier sonnent ici fort et clair. Claire Gallois, Paris Match.

10/1989

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Actualité et médias

Elle et lui ou la chronique d'un mariage forcé

Chronique d'un mariage forcé. Martine et François... L'un et l'autre héritiers politiques de Jacques Delors, le père de Martine, ils se sont toujours au mieux ignorés, au pire durement affrontés. La haine tranquille de Martine trouve son origine dans une blessure intime, de celles qui nourrissent les inimitiés les plus tenaces. Les primaires socialistes ont été le théâtre d'un ultime jeu de rôles, d'un combat feutré mais violent qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Martine n'avait pas caché son peu d'envie de se présenter à la présidentielle. Quant à François, face à DSK, on le pressait de se retirer. A la faveur d'un époustouflant concours de circonstances, il assume un destin qui n'était pas le sien. Projetés dans une invraisemblable épopée, ils se sont retrouvés sur le perron du siège du parti pour un baiser de paix qui scellait plus une volonté commune de propulser la gauche au pouvoir que la fin d'un désamour.Réalisateur d'un documentaire sur les primaires socialistes diffusé récemment sur France 5, Bertrand Delais a vécu dans les coulisses l'invraisemblable feuilleton au sein duquel se déchiraient ces deux purs produits de la Mitterrandie.

02/2012

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Littérature française

Une femme d'esprit

Elizabeth ouvre le testament de Jane, sa mère. Elle y lit avec effroi la mission qu'elle lui impose découvrir le lieu où disperser ses cendres et où " elles se retrouveront ". Sa première réaction est la révolte. Mais finalement contrainte d'affronter l'énigme, elle quitte tout, son travail, son mari, ses enfants, son amant, et part à la recherche de l'endroit de la réconciliation avec sa mère. En chemin, elle apprendra les péripéties et les secrets d'une vie passionnée. A travers le destin de Jane, c'est aussi le sien qu'elle se révèle, les joies, les peines et les mystères d'une famille au cœur de laquelle gît un drame profondément enterré. Au cours de son enquête qui la conduit jusqu'en Californie, Elizabeth est accompagnée, sinon poursuivie par d'étranges signes. Et si sa mère ne l'avait pas vraiment quittée ? Tour à tour pieds sur terre et tête au paradis, Elizabeth comprend que l'enjeu n'est pas seulement de retrouver l'amour de sa mère mais de retrouver l'amour tout court. Entre émotion et humour, ce roman d'aventure intime dissèque avec férocité et joie la magie du couple mère-fille, vivante-morte, femme d'âme et femme d'esprit. Et donne tout simplement envie de vivre.

05/2002

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Faits de société

Sexpowerment

"Longtemps j'ai voulu me gratter les couilles devant la télé..." C'est sur cette phrase poétique que Camille Emmanuelle commence cet essai. Elle voulait, plus jeune, être un homme, pour : ne pas avoir à s'épiler, ne pas devoir faire la taille de jean de Kate Moss, jouir facilement à chaque rapport sexuel, regarder du porno qui l'excite, ne pas entendre de remarques sexistes au boulot, et de "hé, mademoiselle, tu suces ?" dans la rue. Elle raconte, à travers des chroniques aussi drôles que documentées, comment et pourquoi la libération des femmes (et des hommes) se gagne, aujourd'hui, en se débarrassant des injonctions de la société sur le corps, la sexualité et le genre, et en inventant un nouveau discours sur le sexe, le plaisir et le désir. Ce discours intègre aussi bien la question du clitoris, des poils pubiens, des fesses de Kim Kardashian, de la prostitution, que celle de la Manif pour tous. Elle interviewe également les acteurs et actrices de ce qu'elle appelle le "Sexpowerment", la "nouvelle révolution sexuelle", une révolution à la fois très intime et très politique. Mêlant récits personnels et reportages gonzos, cet essai est un manifeste pour un nouveau féminisme, incarné, contemporain, et sex-positif.

04/2016

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Critique littéraire

Je vous écris : Escrevo-lhe

Voici un nouveau recueil d'articles sur l'épistolaire dans le monde luso-brésilien. Pour le Portugal, les études portent sur l'émouvante lettre au roi Emmanuel où l'on trouve le premier dessin de la Croix du Sud ; les savantes épîtres en vers d'un intellectuel de la Renaissance ; les multiples missives qu'adresse de sa prison Francisco Manuel de Melo à ses correspondants ; l'épître didactique de Pedro Galego, franciscain féru d'équitation ; les manuels de lettres d'amour du début du XXe siècle ; la correspondance intime d'Antonio Sardinha ; celle de Fernando Namora, médecin et romancier, peu avant sa mort ; l'utilisation de la lettre par un poète contemporain ou le romancier José Saramago. Pour le Brésil, les travaux concernent deux romans épistolaires peu connus, l'un de Lucio de Mendonça, l'autre de João do Rio ; ainsi que les correspondances de deux écrivains, Lima Barreto, témoin de son temps, et Pedro Nava, dont les lettres confirment et précisent les mémoires. On se rend compte que le thème, loin d'être dépassé, est dune richesse inépuisable, tant il est vrai que de tout temps et sous toutes les latitudes, la lettre a été et demeure un moyen de communication privilégié.

06/2002

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Science-fiction

Les Chroniques de Tornor Tome 1 : La Tour de guet ; Les Danseurs d'Arun

Quand l'armée de Col Istor eut terminé son sanglant assaut sur le Donjon de Tornor, la légendaire tour de guet qui s'élevait à la frontière du pays de l'été, Ryke découvrit étonné qu'il était encore vivant. Captif et enchaîné, le jeune soldat attendait désormais la mort. Il avait vu Artor, Seigneur du Donjon, tomber sous les coups des assaillants, comme chaque homme ayant monté la garde sous ses ordres et tenté de défendre les portes. Mais Col Istor avait besoin de Ryke, de ses talents de guerrier. Pour s'assurer sa coopération, il détenait en otage Errel, unique héritier d'Artor et ami intime de Ryke. Aussi ce dernier accepta-t-il de devenir commandant de la garde dans l'armée d'Istor. Mais toujours, au fond de ses pensées, demeurait la promesse que jadis il avait faite à Lord Artor... Ainsi débute l'un des plus originaux cycle de fantasy contemporains, avec La Tour de Guet - qui a remporté en 1980 le World Fantasy Award du meilleur roman - et Les Danseurs d'Arun. Pleines de bruit et de fureur, d'amour, de magie et d'honneur, Les "Chroniques de Tornor" prendront fin dans un second volume, La Fille du Nord.

11/2005

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Cinéma

Les Carnets d'un cinéphile

Explorer près de quatre-vingts ans de cinéma, c'est aborder les thèmes centraux de l'histoire des hommes. Initier son regard, changer de vision pour appréhender et expliquer les événements de notre société sont les conditions nécessaires pour réfléchir sur la toile, "seul au monde". Dans ces carnets, les arrêts sur image et les thèmes retenus peuvent être critiques, s'attacher à un contexte historique ou remettre en question des poncifs ; ils offrent avant tout un voyage au cœur d'un maelström d'images, de sons et de personnages, où le fond et la forme s'entrelacent pour donner vie au septième art : à la fois le plus accessible et le plus riche. Issu de la génération de la nouvelle vague, cinéphile depuis plus de quarante ans, Tony Jagu partage avec un enthousiasme contagieux les moments forts de cette histoire d'amour. Comme toute déclaration, celle qu'il adresse aux salles obscures s'avoue subjective, intime, et révèle un itinéraire personnel, jalonné de rencontres troublantes et de souvenirs marquants ; metteurs en scène, scénaristes, acteurs, compositeurs, producteurs : l'auteur rend hommage à chacun. Spectateur mais aussi critique, il n'oublie pas de poser un regard lucide sur un art qui se travestit parfois en industrie, pour le meilleur comme pour le pire.

04/2014

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Couple, famille

Papa, s'il te plaît, c'est beau l'amour ? Que dire à mon fils préadolescent ?

Quelle joie pour les pères de pouvoir transmettre à leurs fils, de façon ajustée, un émerveillement devant la beauté du corps humain et le sens de la sexualité ! Pourtant, ils se sentent souvent vulnérables devant ce qui touche à l'intime. Mais le silence de leurs fils ne cache-t-il pas une inquiétude à apaiser ? L'éducation affective et sexuelle proposée parce nouveau support pédagogique présente deux dialogues entre le père et son fils préado, pour échanger " d'homme à homme ", sur un ton de complicité affectueuse. Tout en formant l'enfant à devenir un homme, le père l'interroge, l'écoute et découvre son monde (l'école, Internet)... Loin des généralités, les conversations proposées donnent un cadre, des outils concrets, un suivi thématique qu'il pourra utiliser selon les besoins de l'enfant et sa maturation. L'enfant désire être compris et rassuré." Mon corps, c'est moi ? - Faire des "expériences"? - Qu'est-ce qui est humain ? - Aimer, c'est possible ? " Mieux vaut que nos jeunes soient structurés de façon réaliste. Ils résisteront ainsi aux nombreuses pressions qui s'exercent sur eux et influencent leur comportement. " Parce qu'elle enseigne les modalités de la relation à l'autre, une éducation bien conduite prépare à une sexualité adulte épanouie " (Aldo Naouri).

04/2014

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Théâtre

Nous vouloir bébé

Le désir de maternité devient vite une urgence lorsqu'après la trentaine on se réveille pour découvrir que l'horloge biologique a tourné. Contrairement au collègue masculin du bureau, Anne doit se soumettre à de multiples examens et traitements qui vont désormais rythmer sa vie et son couple. Elle doit, à son corps défendant, se préparer à raisonner en "femelle". Elle n'y est pas plus préparée que son compagnon. Celui-là même qui se plaint de tous ces impératifs dictés par ce parcours d'obstacles, qui désormais émaille leur quotidien. Un "tue l'amour" pour Adrien qui finit par consulter en sexologie. Mais quand on tombe sur un sexologue charlatan du style docteur Knock... Panique à bord ! Pour couronner le tout, un nouvel et incontournable intrus s'invite dans leur intime cocon : le labo. L'anxiété d'Adrien va le mener à imaginer les scénarios les plus cocasses. La formulation "nous vouloir bébé" y prend tout son sens. On ne devrait pas toujours en rire, mais cette anxiété à la Woody Allen, très voisine de l'autodérision, nous y autorise. Un langage très imagé ainsi qu'un rythme soutenu contribuent à maintenir un spectateur hilare en haleine, jusqu'au dénouement final de cette comédie dont on ressort différent. Avec quelque chose en plus.

01/2016

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Littérature française

DIVINITES DU STYX. Contes fantastiques

Rêveur de destins, intime des époques défuntes, Marcel Schneider n'a jamais cessé d'appeler de ses vœux un envers du monde : un hors-du-monde. Celui qui fréquenta ses contemporains illustres ne fut jamais plus à l'aise qu'avec ses songes. Il se range du côté des chimériques. En toute impunité, fâché avec son siècle, Marcel Schneider se sert de l'imaginaire " comme levier et moyen d'action " pour atteindre cet ailleurs. Voilà pourquoi on le lira ici comme l'un des principaux, et des plus secrets, parmi les écrivains fantastiques de ce temps. " L'héritier du domaine merveilleux, son vrai propriétaire, l'enfant de la maison si l'on veut, c'est Marcel Schneider ", dit Georges-Olivier Châteaureynaud dans sa préface à Divinités du Styx, choix de contes fantastiques, dont certains sont inédits. En Alsace, dans la Venise de Casanova, à la lumière du Nord ou à l'ombre des châteaux de granit, partout où un coquillage peut contenir " un liquide amer et salé comme les pleurs ", partout où l'âme a encore une vie loin du corps, partout où la nostalgie serre le cœur, Marcel Schneider fait retenir le son du merveilleux. Comme le signal, inquiétant, d'un ailleurs soudain si proche.

05/1998

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Actualité et médias

Secrets de fabrication. Chroniques d'une politique expérimentale

Comment se " fabrique " réellement la décision politique ? Ceux qui décrivent de l'extérieur ne savent pas, ceux qui savent de l'intérieur ne parlent pas. Martin Hirsch, lui, se livre ici avec une liberté de ton inédite qui fait la force de ces chroniques : à la fois document qui témoigne et essai qui convainc. Il raconte les péripéties de ce contrat improbable entre un Président de droite et un militant associatif de gauche (" Vas-y, Martin, fonce ! " glisse un jour le premier au second, lorsque certains ont du mal à supporter les ardeurs et l'indépendance du haut commissaire), croque autant de portraits vivants et de scènes cocasses que lui en inspirent ses 1 000 jours au gouvernement. Mais au-delà de ces " choses vues ", il décrit avec un enthousiasme communicatif la manière de mettre en oeuvre des politiques ambitieuses sans être soi-même un homme politique. Séduit par l'originalité des propositions, la rigueur des réquisitoires, la connaissance intime des rouages de la machine d'Etat et la ruse des stratégies, le lecteur le plus pessimiste ou blasé se prend soudain à partager la conviction de l'auteur : et si l'on pouvait encore, dans la France d'aujourd'hui, faire " bouger les lignes " en restant fidèle à ses convictions ?

06/2010

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Littérature française

Je suis vivant

A quatre-vingt six ans, Eliane devait se mettre debout et faire face à son cauchemar intime. Heureusement que ses enfants étaient là, autour d'elle. Ebranlés eux aussi mais présents et attentifs. Ses enfants qui n'en étaient plus depuis longtemps. Mais Eliane restait la mère, celle qui réagissait toujours la première, celle qui avait les idées, qui trouvait les solutions. Déjà elle se colletait à ses émotions. Elle partait au combat. Suite aux chamboulements provoqués par le séisme de 2010 en Haïti, Alexandre, interné depuis de nombreuses années, ne peut plus être pris en charge par l'institution qui le garde. En deux jours, sa famille doit s'organiser pour l'accueillir. Eliane, la matriarche infatigable, réunit ses enfants et met tout ce petit monde en ordre de bataille pour installer parmi eux ce fils depuis longtemps absent, quasi inconnu pour certains... Alexandre va donc réapprendre à vivre avec sa famille, et réciproquement. Sa présence va bouleverser la vie de chacun, agir comme un révélateur sur ses frères, soeurs, oncles, tantes, cousins et cousines et faire remonter à la surface des souvenirs heureux ou amers, et des émotions enfouies... Même les domestiques de cette grande famille ne seront pas épargnés par le vent nouveau qui souffle sur la maisonnée.

05/2015

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Santé, diététique, beauté

Les animaux ne sont pas comestibles

Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont les relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Milan Kundera Récit du parcours de l'auteur vers le véganisme, ce livre navigue entre essai et aventure intime pour présenter la cause animale comme une lutte politique et éthique exigeante mais aussi joyeuse et inventive. Être végane, c'est avoir la conviction que l'être humain ne doit pas asservir et tuer les animaux pour manger, se vêtir ou se divertir. C'est un chemin passionnant et imparfait, riche en réflexions, débats, rencontres et connaissances. En racontant son quotidien, en présentant d'autres trajets et motivations (liées à l'écologie, à la santé), en informant sur la nutrition, en montrant que le véganisme est accessible et gourmand, et qu'il n'a rien à voir avec l'ascèse ou la pureté, Martin Page invite chacun, qu'il soit végane, végétarien ou omnivore, à s'interroger sur le regard qu'il pose sur les animaux et sur la place que leur assigne la société. La lutte pour les animaux est une question de justice sociale. Il est plus que temps d'inventer un monde empathique et égalitaire.

03/2017

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Littérature française

La Petite Italie. Nouvelles

Ce recueil pourrait être qualifié de journal intérieur, par opposition à ce que l'on appelle journal intime. Béatrix Beck ne note pas ici ce qui lui arrive au fil des jours. Elle est attentive à la vie des autres. Elle nous dit ce qui lui passe par la tête, ce qu'elle imagine et qui prend forme de nouvelles et parfois de fables. Elle nous fait partager ses espoirs et ses doutes. Elle s'adresse à notre sensibilité. Elle donne souvent à sourire et même à rire, mais surtout à réfléchir et nous voici souvent face à notre conscience. Tantôt nous sommes à notre époque, tantôt nous remontons aux origines de l'homme. Béatrix Beck joue avec ses connaissances. Elle jongle avec les idées comme avec les mots. Elle ne craint pas de parler de Dieu, ni même de donner une version originale de l'enfance de Jésus. Voilà un livre plein de surprises. Dans la forme il est très éloigné de la littérature classique. Dans le fond, il rejoint les exercices périlleux de nos grands moralistes. Béatrix Beck est ici plus près de Queneau que de Gide, mais on est sûr que Gide, qui avait aimé ses premiers livres, aurait également aimé celui-ci. Jacques Brenner

05/2000

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Psychologie, psychanalyse

Parler avec l'étranger

L'étranger, c'est d'abord le "profane", celui qui n'a pas fait l'expérience de l'analyse et qui aimerait bien avoir une idée de ce qui se passe dans ce lieu et ce temps étranges qu'on appelle "la séance". Comment par l'écrit transmettre quelque chose d'une expérience aussi intime, aussi asociale ?L'étranger, c'est l'analyste pour celui qui s'adresse à lui et, pour l'analyste, celui qui n'est pas encore "son patient" mais un inconnu. Qu'est-ce qu'une analyse sinon la rencontre entre ces deux inconnus ? Ils resteront toujours à distance l'un de l'autre et pourtant ils seront plus proches, dans ce qu'ils partagent et ne partagent pas, que quiconque. L'étranger, c'est surtout cet étranger à soi que l'on nomme l'inconscient. Allons-nous l'expulser hors de nos frontières, le refouler, ou lui offrir l'hospitalité ?Parler avec l'étranger, parler à l'étranger, laisser parler l'étranger : tel est le propos de cet ouvrage collectif qui a trouvé son point de départ dans des colloques organisés par la revue Libres cahiers pour la psychanalyse dont le thème était "la communication analytique".

04/2003

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Droit

La gestation pour autrui. Fictions et réalité

La gestation pour autrui donne lieu à des proclamations passionnées et affectives, où il est question d'amour et de don, de bonnes intentions qui seraient donc inattaquables. Elle touche cependant à des enjeux trop fondamentaux pour qu'on puisse se résigner à la voir traitée à coup de slogans et de joutes médiatiques. Une argumentation rationnelle et cohérente s'impose. De nombreux intérêts individuels sont en jeu, dont celui de l'enfant, le plus vulnérable. Il y va aussi du type de société que l'on construit. La gestation pour autrui est pratiquée depuis plusieurs années dans quelques pays. Ce livre décrit de façon concrète la réalité de sa mise en ouvre, en particulier en droit américain. Il donne à voir l'étendue de l'emprise consentie par la mère porteuse sur son corps et sa vie intime, les droits et libertés fondamentales auxquels elle renonce au profit du couple commanditaire, la modification juridique de la notion de filiation à laquelle elle conduit, ou encore les nouveaux rapports de classe qu'elle introduit. Le tableau ainsi dessiné par des cas bien concrets permet à chacun de regarder la réalité en face. On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas. Une simple description fait parfois un pamphlet.

04/2013

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Littérature française

Les cahiers de la petite dame. Tome 2, 1929-1937

Son amitié avec l'auteur des Nourritures terrestres avait déjà vingt ans lorsque Mme Théo Van Rysselberghe entreprit, le 11 novembre 1918, de consigner au jour le jour tout ce dont elle était témoin, tout ce qu'elle pouvait savoir des propos, des pensées et des actes de Gide : son entourage, la genèse de ses ouvres, ses prises de position, sa vie intime... Jusqu'aux dernières heures de la vie de l'écrivain, et à son insu, elle emplit ainsi dix-neuf épais cahiers de «Notes pour l'histoire authentique d'André Gide». Leur publication constitue un événement qui n'a guère d'équivalents dans l'histoire des lettres : on évoquera les ouvrages de Boswell sur Johnson ou d'Eckermann sur Goethe - mais que, par leur seule ampleur, laissent loin en deçà Les Cahiers de la Petite Dame, où, durant un tiers de siècle, quotidiennement, dits, gestes et images d'André Gide ont été enregistrés par un témoin privilégié, à la fois le plus proche et celui dont l'acuité d'observation, la rigueur dans l'expression et une lucidité intellectuelle et affective sans complaisance faisaient le génie propre. Document capital sur Gide et son temps, ces Cahiers sont aussi l'oeuvre d'un authentique écrivain, riche de vie, de chaleur et d'intelligence.

06/2001

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Critique littéraire

Encore et jamais. Variations

Le sujet de ce livre est la répétition. Il se propose d'examiner comment les oeuvres d'art, l'Histoire, mais aussi et d'abord notre propre existence sont soumises au principe de répétition, pour le meilleur et pour le pire. Pourquoi cette joie au retour d'une rime ou d'un refrain ? Quel est le projet des grandes œuvres répétitives, de Péguy à Gertrud Stein, de Munch à Andy Warhol, des fugues de Bach à la musique minimaliste de Philip Glass, du boléro de Ravel aux ballets de Teresa de Keersmaeker ? Que cherchent le pianiste ou le comédien lorsqu'ils répètent ? A l'inverse, comment sortir de la répétition névrotique mortifère de certains " scénarios de vie ", notamment en amour, qui nous pousse à refaire sans cesse les mêmes erreurs et à éprouver les mêmes angoisses ? Préférons-nous la routine ou l'imprévu ? Sommes-nous capables d'improviser, d'accueillir la nouveauté, l'événement, l'inconnu ? Toutes ces questions ont pour point de départ une expérience intime ou une observation quotidienne, et s'approfondissent à l'aide de philosophes tels que Kierkegaard, Freud ou Deleuze. Elles se déploient en une quarantaine de chapitres dans un ouvrage conçu moins comme un essai que comme une suite de variations sur un même thème, entre légèreté et gravité.

01/2013

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Critique littéraire

Il faut partir. Correspondances inédites (1953-1977)

De sa jeunesse à sa mort prématurée à l'âge de quarante et un ans, en mars 1977, la correspondance a été, pour Dominique de Roux, l'instrument d'un apprentissage de soi poussé jusqu'à l'extrême lucidité. Cette part essentielle de son œuvre restait à mettre au jour. Elle témoigne du génie singulier d'un écrivain inclassable pour qui l'expérience littéraire signifiait d'abord émancipation, errance et clandestinité. A travers ses innombrables lettres à quelques confidents privilégiés et, surtout, à ses " inspiratrices ", Dominique de Roux a écrit son roman le plus intime. Celui d'une destinée foisonnante de combats, de rencontres et d'aventures, à rebours des modes et des conventions. Au fil de ces pages, le fondateur des Cahiers de l'Herne se livre comme dans une véritable autobiographie, de sa jeunesse aristocratique en Charente à ses engagements révolutionnaires au Portugal et en Angola, en passant par la fréquentation tumultueuse des milieux littéraires des années 1960. Toutes les passions intellectuelles, politiques et sentimentales qui traversèrent l'existence aussi brève qu'intense de cet exilé permanent s'expriment ici avec une liberté de ton souvent implacable, avec la gravité, la rage et l'ironie d'un homme talonné par la mort mais épris, jusqu'au bout, de vérité vivante.

03/2007

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Poches Littérature internation

L'intemporalité perdue et autres nouvelles

" Habités par des personnages imparfaits, [ces récits] ont tous en commun une certaine vision de la féminité, du désir, des fantasmes, et s'affranchissent d'une réalité souvent décevante. " Vogue. " Mais comment fait-on alors si la chose existe et qu'on a besoin d'un mot pour la nommer ? - On n'en parle pas, répondit-il. Ou bien on en invente un nouveau. " Cet étrange dialogue résume à lui seul l'oeuvre d'Anaïs Nin. Comment raconter le désir - désir sexuel, appétit pour la vie, pour l'art, désir de décrire ce qui n'existe pas tant que ça n'a pas été couché sur le papier - d'une femme mariée, apprentie écrivaine au début du siècle dernier ? C'est à ce projet que l'auteure s'attelle dans ces seize nouvelles. La plupart ont été écrites entre 1929 et 1931. Anaïs Nin vit alors à Paris avec son banquier-poète de mari, Hugh Guiler, qui la choie et lui offre une vie aisée. Elle n'a pas encore rencontré Henry Miller (ce sera chose faite en 1932), elle n'est qu'une jeune femme, la vingtaine, qui tient assidûment un journal intime - journal qui lui fera atteindre bien plus tard la gloire qu'elle attendait.

01/2021

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Musique, danse

Dictionnaire Ferré

Poète plus que parolier, compositeur inspiré et mélodiste surdoué, puisant sa force créatrice chez Baudelaire ou Rimbaud autant que chez Debussy ou Beethoven, Léo Ferré est un "monument" - qu'on aurait toutefois tort de confondre avec un mausolée. Pour visiter ce monument, plusieurs itinéraires sont possibles. Après avoir emprunté le plus évident, celui de la biographie chronologique (Léo ferré, une vie d'artiste, Actes Sud, 1996), il m'a paru intéressant de baliser des chemins de traverse, buissonniers de préférence, qui conviennent particulièrement à la personnalité frondeuse du sujet, compagnon de doute des anarchistes. Ainsi est née l'idée d'un dictionnaire Ferré, dont les "entrées" et les "morceaux choisis" seraient autant de fenêtres - larges baies ou simple lucarnes - éclairant la personnalité, le caractère, la vie et l'oeuvre de Ferré. On veut espérer que quelques belles surprises seront au rendez-vous de celle exploration intime où les cimes frôlent parfois les abîmes et l'on veut rêver aussi que cette petite encyclopédie, aux allures de trousseau de "clefs", réveille et fasse résonner chez le lecteur les vibrations, les colères et les émerveillements de "l'Epique époque", des "Temps difficiles" et de "la Vie moderne" dont Ferré fut le témoin vigilant, moins engagé qu'enragé, et le chantre visionnaire.

02/2013

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Beaux arts

Voyage à Laversine

Depuis près de trente ans, Hubert Damisch prend, à intervalles plus ou moins réguliers, le chemin de Laversine, près de Chantilly, où demeure et travaille son ami le peintre François Rouan. En ce recoin maltraité de la plaine picarde, en voie d'être envahi par les grandes surfaces et les entrepôts, une conversation s'engage et prolifère, fructueuse et libre, au milieu des toiles accumulées contre les murs de l'atelier, et dont les six " journées " qui ponctuent le livre constituent comme le dépôt, la trace. Ainsi s'est trouvée nouée une relation entre les deux hommes, qu'on peut dire de l'ordre de l'intime, du travail, tout autant que de la méditation à haute voix (sur l'art, les enjeux de l'esthétique, les implications personnelles). Entrelacs de deux paroles, dans un mouvement sinueux, élastique, souvent extrêmement direct, suivant en cela la " tresse " qui est comme l'emblème continu de l'œuvre picturale de Rouan tout au long de sa vie, et à laquelle fait écho un ensemble de dessins inédits (tresses et taches), réalisés tout exprès pour ce livre, inspirés du groupe des Trois Grâces peint par Raphaël, qu'on peut admirer précisément, tout près de Laversine, au musée Condé de Chantilly.

03/2004

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Cinéma

Belmondo l'incorrigible

Il a été la plus grande star du cinéma français et ses films continuent de faire les belles heures de la télévision. Les acteurs de la nouvelle génération, Jean Dujardin en tête, ne cessent de clamer haut et fort leur dette envers ce comédien qui ne s'est jamais pris au sérieux - au risque de ne pas être pris au sérieux. Avec A bout de souffle, il a renouvelé la manière de jouer et les canons de la beauté masculine. Insouciant et turbulent, rebelle, d'un naturel saisissant, intrinsèquement moderne, il est devenu le héros blagueur et intrépide de films dont il n'hésitait pas à exécuter lui-même les cascades. Comment s'est forgé le mythe Belmondo ? Que cache-t-il derrière ses facéties et sa pudeur ? Comment cet homme surdoué pour la vie a-t-il surmonté les épreuves - notamment la maladie qui l'a rattrapé en 2002 ? Dans cette enquête intime, enrichie de rencontres de l'auteur avec la star, une quarantaine de proches racontent " leur " Belmondo : l'acteur, le pote, le séducteur, le mari... Belmondo, l'incorrigible ou le portrait d'une vie mais aussi d'une époque : l'âge d'or du cinéma populaire français.

01/2009

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Psychologie, psychanalyse

Les pouvoirs de l'esprit

Savez-vous que vous êtes capable de réduire par hypnose votre perception de la douleur ? Que grâce à la technique du neurofeedback, vous pouvez accroitre votre empathie envers les autres, en stimulant une petite zone derrière vos tempes, l'insula ? Longtemps, les approches "corps-esprit" comme la méditation l'autosuggestion à l'oeuvre dans l'effet placebo, l'hypnose, etc. ont été perçues comme ésotériques ou relevant de la seule spiritualité. Or, grâce aux progrès des neurosciences, nous savons désormais qu'il n'en est rien : ces pratiques ont une véritable action sur notre cerveau. Mieux : chacun de nous peut, par la simple force de la pensée, littéralement transformer cet organe, à la fois dans sa structure et dans son fonctionnement le plus intime... Dans cette synthèse à la pointe des connaissances, Michel Le Van Quyen détaille avec la plus grande clarté les multiples pouvoirs de l'esprit. S'inspirant de ses propres travaux et des résultats stupéfiants de Jon Kabat-Zinn, de Christophe André ou de Francisco Varela qui fonda avec le dalai-lama les rencontres Mind and life, l'auteur nous donne les moyens de devenir acteur de notre bien être et de notre guérison. Transformer son cerveau, c'est possible ! Il nous appartient juste d'en prendre conscience.

01/2015

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Littérature française

Un Journal

Un Journal n'est pas ce qui s'appelle un journal intime. C'est le cahier impersonnel et singulier d'un poète qui fait des confidences générales. Dans la difficulté, comme un Merlin après le départ de Viviane, il trouve une continuité, une suite musicale de pensées. Sous la cloche de verre, ou prison d'air enchantée, il regarde intensément le monde et ses rudesses ambiguës, ses œuvres. Il écrit des lettres ouvertes. Et le journal se change en lieu de rendez-vous. C'est une bande de liberté peuplée de gens aimés et de passants considérables. On y voit Joubert, Cyrano, Thoreau, Arendt, Benjamin, Maurice Leenhardt, Etty Hillesum et Lucile Desmoulin, Tchekhov, Akhmatova, Tristan, Haydn ou Bergman, Dreyer, Ninon de Lenclos et Renoir... D'autres aussi, Turner, John Ford, Matisse, Lipavski sortent de chez eux. Ils sont les noms de rêves éveillés, de gestes purs qui délivrent des leçons ou quasi-sermons. Le Journal se fait table d'hôte publique pour changer les dispositions d'un monde. Bien des thèmes y sont évoqués : lumière, sommeil, attente, oubli, génie, cœur parlant, silence, politique, amour et travail, sincérité, mièvrerie, démasque... Et la prose est gagnée par le rythme de la force de contacter, qui s'appelle poésie.

02/2008

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Beaux arts

Les aphorismes

Proche des Surréalistes et pionnier de l'abstraction lyrique, Wols (1913-1951) fuit le régime hitlérien et s'installe en France au début des années 1930. Le 3 septembre 1939, il est emprisonné avec d'autres Allemands dans un camp d'internement français. Il porte avec lui un sac de toile grossière, bourré de livres, d'albums et de petits papiers couverts d'aphorismes à partir desquels s'esquisse son projet de s'exprimer par le mélange intime de ces trois éléments : textes choisis par lui, textes de lui et dessins. Dans ces écrits, il est question de tout et de rien : de l'existence, de l'amour, de l'argent, de Dieu, du monde, de l'art, des femmes et des voitures. Ironique, cynique, poétique ou mélancolique, écho direct de ses dispositions d'esprit, de ses influences, de ses images mentales et de sa culture philosophique, les notes de Wols nous offrent un accès direct à sa pensée. C'est en puisant dans les archives privées de la famille que l'historien d'art Hans-Joachim Petersen a pu rassembler, transcrire et compiler les notes de l'artiste et les accompagner de fac-similés, de photographies, d'aquarelles et de dessins afin d'établir un volume complet et illustré, en grande partie inédit.

10/2010