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Carole Bourdeau

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De Neandertal à Homo Breizh

Au millénaire dernier, fortuitement, un site paléolithique fut mis à jour en Bretagne. Son industrie lithique de type Levallois avec des éclats retouchés se singularise par la présence de nombreuses représentations à base de scènes de vie, d'animaux souvent disparus, de vénus et de chasseurs du grand froid. Elles laissent entrevoir la vie d'un petit clan. Par chance, une gravure a permis son identification. C'était celui du Grand Loup. En s'appuyant sur ses connaissances de la nature, de la chasse et de la pêche l'auteur à tenté de retisser des liens pour saisir la signification des représentations paléolithiques découvertes. Une pendeloque comportant plusieurs représentations a été le point de départ. Il a suffi de donner la parole au lointain chasseur qui l'avait réalisée et portée autour du cou. Il y avait enregistré l'essentiel de sa vie. Son témoignage éclaire des facettes de ce qui était déjà la culture mère. L'élan qui guidait Timous du clan du Grand Loup ne s'est jamais éteint. Il sera transmis, pour le meilleur et pour le pire, à des hommes nouveaux, nos ancêtres directs, curieux mais bien moins sages. "De Neandertal à Homo Breizh" ne pourra qu'intéresser ceux qui aiment à réfléchir sur les origines de la dimension culturelle, la naissance de l'art paléolithique et le sens contre nature du parcours de l'humanité. Toutes les représentations du livre sont inédites. Concues par une humanité cousine, elles sont les plus anciennes manifestations de la dimension artistique.

09/2019

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Sociologie

Prendre. Naissance d'une pratique sociale élémentaire

Prêter attention à un objet, le convoiter, le demander, s'en saisir, le délaisser, le transmettre - tout cela renvoie pour chacun d'entre nous à des actes quotidiens, banals, " naturels ". Pourtant, ces actes ne vont pas de soi pour les très jeunes enfants. Il leur faut au contraire apprendre à prendre - et aussi à donner. Car si ce geste tourne plus souvent chez eux que dans le monde adulte au conflit, c'est précisément qu'il implique la difficile maîtrise de règles implicites et d'attentes non formulées. A partir d'une enquête ethnographique menée dans une crèche auprès d'une trentaine d'enfants de deux à trois ans, ce livre surprenant et vivant met au jour les déterminants sociaux de l'appropriation des choses au premier âge. Pourquoi un enfant préfère-t-il, très tôt, tels objets à tels autres ? Comment en vient-il à les réclamer dans les formes ou, au contraire, à s'en emparer par la force ? Et pourquoi tout cela importe-t-il, au moment précis où la vie sociale émerge ? Répondre à ces questions, c'est penser l'inégale disponibilité des choses aux mains des enfants et la genèse de leurs différences sociales, mais aussi la hiérarchie précoce des légitimités – celle qui impose, d'emblée, des objets préférentiels, des gestes souhaitables et des prises de parole plus judicieuses que les autres. C'est aussi s'intéresser, à partir de l'observation minutieuse des premiers instants de l'existence sociale, aux fondements du rapport personnel à la possession et à la propriété.

02/2019

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Critique littéraire

Singulier pluriel. Conversations

" Ce qu'on dit de soi est toujours poésie ", écrivait Ernest Renan, phrase mystérieuse, oraculaire, dont on ne retiendra ici que le verbe " dire ". C'est entre fiction et diction, répondant aux questions d'universitaires et de journalistes, que Maurice Olender donne dans ce livre de Conversations quelques clés de son rapport à la lecture, au savoir, à l'édition. En lisant Singulier Pluriel, on est frappé par l'importance que l'auteur accorde à la parole, aux tensions et liens entre l'oralité et l'écriture. Archéologue de formation, auteur d'une oeuvre multiforme, Olender travaille sur les sexualités extrêmes, l'origine des langues et les mythologies modernes de la " race ". Intellectuel engagé, doté d'une conscience aiguë de la " responsabilité sémantique " et de la fragilité des démocraties, il est aussi le créateur de " La Librairie du XXIe siècle ", une collection au rayonnement international. Ce livre fait entrer les lecteurs dans la fabrique d'un funambule, chercheur indiscipliné qui conçoit l'érudition comme une forme de poésie et la pensée comme une aventure. On y trouvera des paroles, devenues traces écrites d'un cheminement intellectuel et sensible, le rappel de compagnonnages, une esthétique de l'amitié. Car lire, écrire, éditer, c'est tout ensemble se situer dans le monde, rendre les savoirs accessibles, construire un univers entre réel et fiction, une " Librairie ". Christine Marcandier Maurice Olender est historien (EHESS) et éditeur (Seuil). Il a publié notamment Les Langues du Paradis (1989), Race sans histoire (2009) et Un fantôme dans la bibliothèque (2017).

09/2020

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Droit

Femmes et justice

"Sous la robe, point de sexe" dit le célèbre adage, et pourtant... Aujourd'hui, plus de la moitié des avocats en France sont des femmes. La progression s'est accélérée ces dernières années : en neuf ans, leur effectif a augmenté de plus de 50 %. Une répercussion logique lorsque l'on sait que sept élèves sur dix dans les écoles de formation du barreau sont des femmes. Pourtant, c'est seulement en 1900 que plaide une femme pour la première fois. Les caricatures misogynes de l'époque foisonnent, moquant des femmes en porte-jarretelles et corset dans des profession d'homme. Il faut attendre un siècle, en 1998, pour qu'une femme soit élue bâtonnier de l'ordre des avocats de Paris ! La magistrature, elle, ne s'ouvre au principe d'égalité qu'après la Seconde Guerre mondiale. En 2003, la féminisation atteint un sommet avec plus de 80 % de représentation féminine à l'Ecole nationale de la magistrature. Signe d'une évolution remarquable, cette entrée en masse des femmes au sein du monde juridico-judiciaire interroge. Avocat, conseiller, greffier, gardien de la paix… qui sont ces femmes qui, chacune à leur manière, oeuvrent pour un meilleur exercice de la justice ? A travers le portrait et le témoignage d'une centaine d'entre elles, cet ouvrage révèle une justice incarnée, vibrante, terriblement humaine. Des femmes qui n'hésitent pas à prendre la parole et exprimer librement leur ressenti et la vision qu'elles ont de leur métier, de leur pouvoir aussi. Des femmes remarquables, passionnés et passionnantes, qui s'exposent telles qu'elles sont.

03/2012

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Critique littéraire

Mélancolies. De l'Antiquité au XXe siècle

Premier paradoxe : la mélancolie, telle que l'Occident l'a conçue, est à la fois redoutable et féconde, folle et géniale, inhibitrice et généreuse. Cette ambivalence, qui la distingue de la simple tristesse comme de nos actuelles dépressions, lui confère un statut très particulier. Maladie peut-être, mais maladie culturelle, elle nourrit la créativité, elle est " le seul sentiment qui pense ". Second paradoxe : si diversement qu'elle se manifeste, et si différentes que paraissent les théories médicales, théologiques ou philosophiques qui tentent d'en rendre compte, il y a une unité et une permanence de la mélancolie. Obstinément, sa longue histoire rappelle que l'homme n'est homme qu'en vertu d'une altération qui le travaille au plus intime. Aussi la présente anthologie commence-t-elle par donner la parole à de grands plaintifs : dans une première section, c'est la mélancolie qui parle, par la voix d'auteurs aussi différents que Sappho et Michel-Ange, Pétrarque et Shakespeare, Chateaubriand et Dostoïevski, Baudelaire et Sartre. La deuxième section met en place, dans une perspective cette fois théorique, les principaux modèles suivant lesquels la mélancolie a été pensée dans notre histoire: il s'agit de dégager, depuis le modèle humoral antique jusqu'au texte fondateur de Freud, les articulations majeures et les ruptures significatives. La dernière section, où sont passés en revue quelques grands thèmes (d'" Acédie " à " Vanité "), se place comme les précédentes sous l'invocation de Rilke : " Un monde naquit de la plainte, un monde où tout fut recrée. "

10/2005

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Policiers

Trottoirs

Romain, un SDF, arpente les rues de Paris, ressasse les souvenirs d'un bonheur passé, et rêve sur le corps d'une prostituée venue de l'Est. Un premier sans-abri, un frère donc, est assassiné, très vite suivi d'un second puis d'un troisième. La peur s'empare de la communauté des laissés pour compte. Qui peut avoir intérêt à tuer ceux qui ne possèdent rien ? Représentent-ils une menace ? Jean-Luc Manet donne ici la parole à ceux qui marchent, ces émouvants somnambules qui subissent un quotidien sans futur. Le héros de cette histoire habite la rue. Cet homme cultivé, qui fut libraire dans une ancienne vie, a depuis quelques temps le ciel pour seul toit, et peu d'amis, hormis une jeune prostituée de l'est, la tenancière des bains douche, et un flic du quartier qui lui fait l'obole de quelques restes de déjeuner. Un de ses alter-ego est assassiné. Bizarre, mais à qui manquera-t-il ? Mais bientôt, les cadavres de sans-abri se multiplient, et la mort est donnée de façon violente, comme pour frapper les esprits. Les histoires de Jean-Luc Manet se déroulent souvent dans les rues de la capitale, qu'il connait bien, une métropole occidentale où, hormis quelques ombres qu'on ne voit plus, la la population vit confortablement. Trottoirs ne déroge pas à la règle, et met en lumière des personnages complexes, héros invisibles des marges urbaines, qui révèlent l'envers du décor. Avec humanisme.

09/2015

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Paramédical

Approche polyphonique d'un récit produit en langue des signes française

Selon une approche polyphonique et théâtrale de l'énonciation, nous décrivons dans son intégralité un récit oral produit en langue des signes française (langue visuelle-gestuelle des sourds français), et l'analysons dans le but de définir le rôle tenu par les marques non-manuelles pour la mise en évidence des différents sujets de l'énonciation. C'est par une observation fine et approfondie de phénomènes d'une extrême fugacité de l'ordre du dixième de seconde que nous avons pu découvrir la régularité de certaines procédures liées aux mouvements des sourcils, des yeux (leur orientation et leur ouverture), de la bouche, des joues et du menton. De telles marques peuvent être de nature discrète ou non-discrète. Dans ce dernier cas, elles sont essentiellement responsables des manifestations des émotions ou des attitudes de pensées face à ce qui est dit et mettent clairement au jour la présence de tel ou tel énonciateur. Nous montrons comment le narrateur en langue gestuelle " met en scène " son récit, sans se cacher tout à fait derrière celui-ci : à la façon du chœur dans la tragédie grecque, il en explicite le déroulement par des prises de distance métalinguistiques et phatiques. Il peut même parfois donner son point de vue et devenir alors l'un des énonciateurs qui, sur la scène du discours, se côtoient et se répondent. Une telle étude conduit à découvrir le continuum qui existe entre les deux modalités de parole - vocale et gestuelle - tout spécialement dans le domaine du discours émotif.

11/1996

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Cinéma

Peter Greenaway

Peter Greenaway est un cinéaste singulier. Il confie volontiers que seule la peinture lui semble digne du visible. Quant au langage, cette autre passion, il n'en connaît pas meilleur usage que littéraire. On demandera... le cinéma ? Entre le dire et le voir, un quelque chose hybride. D'où vient cependant qu'avec Meurtre dans un jardin anglais, Z.O.O. et le ventre d'un architecte, Greenaway nous offre un cinéma insolite, inactuel... et d'une grande séduction ? Cet artiste raffiné, hautement exigeant, fait songer à un prodigieux faussaire. Peintre ou écrivain, reporter ou naturaliste, logicien ou philosophe, il épouse et emporte toutes ces formes, sans jamais se réduire à aucune. En surgissent des visions déroutantes, finement ordonnées, qui invitent l'oeil et l'esprit à se porter ailleurs, hors des contrées du seul cinéma. En premier lieu vers la musique... celle de Michael Nyman. Le musicien nous dit les relations toutes particulières qui l'unissent aux images de Greenaway. Vers la peinture également, la plus classique... la plus moderne dont le cinéaste se sent le très jeune héritier. Vers la philosophie enfin, puisqu'en ses films se joue la plus sérieuse des pensées... proliférante, serpentine et joyeuse. Mais on ne pouvait se contenter d'une parole "sur" une oeuvre en devenir. Comme une bande-image, en entrelacs des textes, Peter Greenaway a monté les photos qui composent ce livre. Il nous raconte son histoire, une histoire, en images autonomes, énigmatiques et immobiles... en attente d'un regard qui viendrait les animer... Moteur donc...

03/1987

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Littérature étrangère

Second adieu

Rome, fin des années soixante-dix : après avoir quitté Prague, où son père a disparu dans les prisons du régime communiste, Marie tente de refaire sa vie dans une communauté. Elle partage un grand appartement avec Thomas, écologiste avant l'heure, poète et homosexuel, et Anne, qui ne sait pas qui est le père de son enfant et qui finira par partir dans une secte au Brésil, et son lit avec Mels (qui s'est inventé ce prénom en honneur de Marx, Engels, Lénine et Staline), révolutionnaire exalté qui rêve d'envoyer tout le monde en camp de rééducation, y compris la mère de Marie. Marie entretient aussi une correspondance amoureuse avec Paul, un ami de son père resté à Prague, qui sous prétexte de lui adresser ses publications scientifiques essaie d'écrire son autobiographie. Plus tard, Jean, autre Tchèque en exil et compagnon de Marie, tâchera de raconter la vie de la femme qu'il aime : " J'ai ici quelques biographies de Marie, la biographie de notre fils et la mienne propre, plus un nombre certain, à savoir changeant, d'alter ego. Rien que des histoires intéressantes. " Sous forme d'un récit éclaté où plusieurs narrateurs prennent tour à tour la parole, Second adieu est un roman sur une génération désemparée, sur la désillusion des utopies et sur l'exil. Mais Richter sonde surtout très profondément la tragédie de l'enfermement et décrit avec force la privation de liberté en Europe centrale avant la chute du Mur.

10/1999

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Paramédical

Oser être femme. Handicaps et identité féminine

A l'heure où le combat des femmes se révèle toujours plus nécessaire pour une pleine et entière reconnaissance de leur rôle au sein de la société, un profond silence entoure encore la vie des femmes handicapées. Les mouvements féministes les ont en effet négligées comme si leur situation de handicap niait la féminité et les empêchait d'accéder aux débats intellectuels ou politiques. De leur côté, les associations de parents comme les associations de personnes handicapées autonomes n'ont guère prêté attention à elles. Oser être femme constitue donc un événement. Pour la première fois en France, dix-neuf femmes prennent la parole pour raconter leur vie. Qu'elles aient grandi avec ou qu'il ait fait brutalement irruption, le handicap a changé leur vie de manière définitive. Il a modifié leurs relations aux autres. Elles ont subi le changement de regard de la société comme celui des hommes sur elles. Leur relation au corps et à l'identité sexuelle s'est construite autrement. Sans références souvent. Ou avec des références destructrices contre lesquelles il a fallu qu'elles combattent. Malgré les avancées des mentalités, les préjugés sociaux ont la vie dure. Chaque jour reste pour elles toutes une guerre engagée contre leur violence indifférente. Pourtant, à la différence des hommes engagés dans les combats institutionnels, les femmes handicapées proposent une réflexion nouvelle pour l'intégration. C'est ce que donne à entendre, à lire et à réfléchir les analyses de l'auteur et les voix des témoins.

05/2000

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Critique littéraire

Flamme double. Amour et érotisme

"Aux côtés du Labyrinthe de la solitude, de L'arc et la lyre, ce dernier essai de Paz se propose comme le troisième volet d'une réflexion qui, depuis plus d'un demi-siècle, ne cesse de s'interroger sur l'enracinement de l'homme dans son lieu, dans son temps, dans son acte de parole. L'amour y tient assurément la place majeure. Encore faut-il qu'on sache le reconnaître sous ses multiples visages, en dépit de ses travestissements et de ses trahisons. La flamme double est tout d'abord l'histoire de cette étrange attirance d'un être vers un autre, qui débute sans doute dans l'aventure culturelle de l'Occident aux confins de la Grèce et de Rome. [...] Mais ce livre est, tout autant, la confidence d'une inquiétude. L'Occident n'était pas seul à écrire l'amour ; l'Islam, l'Inde, l'Extrême-Orient ont concouru jadis à cette exaltation des sens et de l'esprit. Aujourd'hui maître des conduites du monde, l'Occident ne serait-il plus désormais qu'une machine mentale qui désacralise l'amour, qui corrompt les consciences avec le commerce des corps, collaborant ainsi à l'universelle "éclipse de l'âme" ? Octavio Paz questionne les hommes de science, des neurobiologistes aux zélateurs de l'intelligence artificielle. Mais c'est, en vérité, à son lecteur qu'il s'adresse, c'est à lui qu'il pose l'impérieuse question : "Sans liberté, ce que nous nommons la personne n'existe pas. Existe-t-elle sans âme ?" "Claude Esteban.

05/1994

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Critique littéraire

LE CHAMPION DES DAMES. Tome 1

Le Champion des Dames est un des grands textes du milieu XVe siècle. Son auteur, Martin Le Franc, prévôt de Lausanne et chanoine de Genève, a vigoureusement pris parti dans la Querelle des femmes qui agita le monde intellectuel à la suite des flèches antiféministes du Roman de la Rose de Jean de Meun. Martin est intervenu en faveur du beau sexe dans cet ample poème allégorique de 24 384 octosyllabiques. Robert Deschaux présente ici la première édition savante et intégrale de l'œuvre. Elle est publiée en cinq volumes. Cette œuvre qui s'inspire des allégories du Roman de la Rose, donne la parole aux adversaires et aux défenseurs des femmes. On débat tour à tour de la nature et des effets complexes de l'amour (livre 1), de la dignité du mariage et des femmes (livre II), des exigences d'un véritable amour (livre III), des femmes célèbres à travers l'histoire (livre IV), enfin de la Vierge Marie, parangon de toutes les femmes (livre V). Ce brillant poème témoigne de la vaste culture de l'auteur (il est un bon connaisseur de la littérature antique), de son habileté dialectique, de son talent pour mettre en scène des personnages plaisants, de son écriture à la fois ramassée et enjouée. Les anecdotes ou allusions piquantes ne sont pas rares, les images pittoresques non plus. L'auteur sait manier l'ironie. Il porte des regards lucides sur la condition humaine. Il est aussi un remarquable rhétoricien. C'est dire le grand intérêt d'une œuvre jusqu'alors injustement méconnue.

02/1999

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Sociologie

Réflexions sur la question gay

L'irruption sur la scène publique, culturelle et politique de l'affirmation homosexuelle a entraîné, au cours des dernières années et à l'échelle internationale, une prolifération de discours sur la définition même de l'homosexualité, et soulevé tout un ensemble de problèmes théoriques, sociologiques, philosophiques : qu'est-ce qu'un homosexuel aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'une identité ? Qu'est-ce qu'une mobilisation politique ? Didier Eribon propose ici une série de réflexions qui se déploient selon trois axes. D'abord une analyse de l'expérience vécue, dans laquelle il s'efforce de ressaisir comment une place infériorisée est assignée aux homosexuels dans la société et comment leur subjectivité s'en trouve marquée. Il s'efforce ensuite de restituer quelques étapes cruciales de la constitution de l'identité gaie moderne au XIXe siècle, à la fois dans la littérature et dans la culture populaire. Il étudie alors comment le procès d'Oscar Wilde mit un terme provisoire à l'émergence de cette prise de parole, et comment il en alimenta par la suite les résurgences (chez Gide et Proust notamment). Enfin, il s'attache à commenter les textes de Michel Foucault sur toutes ces questions en s'interrogeant sur ce que peut être une " culture gaie " aujourd'hui. Comment les gais peuvent-ils reformuler eux-mêmes leurs propres personnalités, dans un geste toujours recommencé d'écart par rapport aux normes ? Telle est finalement la préoccupation autour de laquelle s'articulent les trois parties de ce livre.

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Histoire ancienne

Her-Bak "disciple" de la sagesse égyptienne

Her-Bak "Pois Chiche", Her-Bak "disciple", ou la vie d'un jeune garçon de l'Egypte ancienne, à la manière d'un conte initiatique. "Le Sage eut une lueur d'ironie dans les yeux, il murmura : "Dis-moi, Her-Bak, connais-tu une mère qui puisse ne pas mourir ? Comment serait-ce possible ? Tout ce qui naît ne doit-il pas subir la mort ? C'est pourquoi une telle mère ne doit ni née, ni avoir forme corporelle ; car c'est sur le corps que la mort exerce son pouvoi. Et cette mère, nourrice de la Vie, sera nécessairement de la nature de ce qui donne la Vie, et que nous appelons âme." Le Sage émit une conclusion provisoire : "Ainsi le problème de la Vie n'est pas encore approfondi ; mais la possibilité de la Mère-qui-ne-meurt-pas l'approche de la solution, car elle te révèle le sens de la mort : cette mort n'est alors qu'un passage de l'être dans le ventre de la grande Mère Nout qui provoque toutes les transformations. Si la mort est un moment de transformation, Il doit rester, en dehors du corps inerte, quelque chose qui continue à vivre..." Le Sage rectifia : "qui est la Vie." Her-Bak s'efforçait de retenir chaque parole. Enfin, il posa "la question" : "Le problème fondamental serait donc : Qu'est-ce que la Vie? Qu'est-ce que la Vie si elle est autre chose qu'apparence passagère, maturation de semence et transition entre naissance et mort ?''"

02/2014

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Sociologie

Le travail social face à l'incertain. La prévention spécialisée en quête de sens

L'univers du travail social est depuis quelque temps confronté à un phénomène global d'industrialisation : marchandisation des cadres d'activité, gestionnarisation et standardisation des pratiques, instrumentalisations politiciennes, précarisations psychiques et matérielles des professionnels... Chaque secteur de cet univers est placé dans l'incertain quant à son utilité, sa signification précise. Cependant, de nombreux travailleurs et travailleuses de terrain poursuivent coûte que coûte leur activité minutieuse, au service - dans la mesure du possible - de l'autonomie de chacun et de la solidarité de tous. C'est qu'ils et elles se construisent un sens du métier, au contact des personnes accompagnées, au quotidien. Et bien souvent, contre toutes les instrumentalisations possibles, le sens du métier est d'être un métier du sens. C'est-à-dire que le travail social est un mode de production d'un sens qui aspire à être partagé par les membres de notre société. En prenant l'exemple de la prévention spécialisée, cet ouvrage a pour ambition de faire entendre la parole d'éducateurs et d'éducatrices dont le secteur est confronté à des enjeux décisifs et paradoxaux. En étudiant les discours qu'ils et elles tiennent à l'égard de leur propre travail, de son intérêt et de ses enjeux, il propose de brosser le sens du métier et le métier du sens propres à la prévention spécialisée. En montrant que celle-ci peut habilement tirer parti de l'incertain qui caractérise les relations socio-éducatives entre individus, l'auteur revendique une dimension proprement artisanale de ce métier, contre toute tendance à l'industrialisation.

10/2019

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Développement durable-Ecologie

Comment les riches détruisent la planète

PointsTerre – Nous sommes à un moment de l'histoire qui pose un défi radicalement nouveau à l'espèce humaine : pour la première fois, son prodigieux dynamisme se heurte aux limites de la biosphère et met en danger son avenir. Vivre ce moment signifie que nous devons trouver collectivement les moyens d'orienter différemment cette énergie humaine et cette volonté de progrès. C'est un défi magnifique, mais redoutable. Or, une classe dirigeante prédatrice et cupide, gaspillant ses prébendes, mésusant du pouvoir, fait obstacle au changement de cap qui s'impose urgemment. Elle ne porte aucun projet, n'est animée d'aucun idéal, ne délivre aucune parole mobilisatrice. Après avoir triomphé du soviétisme, l'idéologie néolibérale ne sait plus que s'autocélébrer. Presque toutes les sphères de pouvoir et d'influence sont soumises à son pseudo-réalisme, qui prétend que toute alternative est impossible et que la seule voie imaginable est celle qui conduit à accroître toujours plus la richesse. Cette représentation du monde n'est pas seulement sinistre, elle est aveugle. Elle méconnaît la puissance explosive de l'injustice, sous-estime la gravité de l'empoisonnement de la biosphère, promeut l'abaissement des libertés publiques. Elle est indifférente à la dégradation des conditions de vie de la majorité des hommes et des femmes, consent à voir dilapider les chances de survie des générations futures. Pour l'auteur de ces pages incisives et bien informées, on ne résoudra pas la crise écologique sans s'attaquer à la crise sociale concomitante. Elles sont intimement liées. Ce sont aujourd'hui les riches qui menacent la planète.

01/2007

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Religion

La paix par le pardon. Son itinéraire

Ecrivain, poète, musicien, conférencier, bâtisseur, éducateur... Mansour Labaky est tout cela et chacune de ces activités remplirait une vie. Mais l'essentiel est ailleurs : il est prêtre. Prêtre à la manière de jésus qui allait partout chez les riches et chez les pauvres, chez les bien-portants et chez les malades, d'un même pas, d'un même amour, d'un même pardon, d'une même vérité. A la manière aussi de Jésus qui, sur la Croix, authentifia sa Parole. Prêcher le pardon, voilà qui est à portée d'homélie ! Le vivre, voilà qui est impossible ! Impossible aux hommes, mais possible à Dieu. C'est là que nous attendons qu'un prêtre soit prêtre... Avec Mansour Labaky, avec Jésus, nous allons rencontrer les riches et les pauvres, les bien-portants et les malades, du moins ceux que nous appelons ainsi à vue humaine. Nous allons mettre nos pas dans ceux d'un disciple qui, aujourd'hui chargé d'honneurs et de reconnaissance, peut plonger sans ciller son regard dans celui de l'enfant qu'il fut et qui gambadait dans les collines de son Liban bien-aimé. Car, lorsque la violence ensanglanta son royaume, l'homme, se souvenant de ce Notre Père commun à tous les chrétiens, le récita jusqu'au bout, jusqu'au pardon. Nous sommes nombreux, à travers le monde, qui attendions ce livre d'humilité et de pardon. D'humilité car nul n'est propriétaire des dons de Dieu - de pardon car nous manquons de témoins.

04/2004

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Espagnol apprentissage

Correspondances. De l'intime au public, Textes en français et en espagnol

Quoi de plus intime que l'échange de correspondance - amoureuse, amicale, familiale - entre deux personnes qui, précisément, correspondent entre elles parce . qu'elles se correspondent ? Il sera question ici de cela, de lettres rendues publiques pour diverses raisons, celles d'épistoliers célèbres (François Mitterrand, Emilia Pardo Bazán) ou anonymes (exilés de la guerre d'Espagne, prisonniers argentins...). Faute de conserver la parole intime de ces personnages illustres ou des anonymes, on a par ces correspondances le sentiment - l'illusion ? - de mieux les connaître. On sait ce qu'ils ont pu penser, ressentir, on assiste en différé à leurs coups de coeur, à leurs coups de gueule, à leurs espoirs ou à leurs désespoirs, ils deviennent soudain nos semblables. C'est ce rôle dévolu à la correspondance privée qui en a fait un ressort de la littérature, sous diverses modalités. Depuis l'essai, sous forme de lettres ouvertes, dont les Lettres persanes de Montesquieu et les Cartas marruecas de Cadalso sont sans doute les exemples les plus célèbres et que l'on retrouve à l'époque contemporaine dans les Cartas cabales de Tomás Segovia, jusqu'au roman épistolaire ou les faux recueils de lettres prétendument découvertes par hasard, les variantes sont quasiment inépuisables. On connaît mieux les utilisations romanesques de la correspondance, mais la poésie elle aussi peut revêtir la forme d'un échange de lettres. On retrouve enfin le motif de la correspondance là où on l'attendrait le moins, à savoir dans les arts visuels ou le 7e art.

01/2018

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Religion

L'anthropologie et le missionnaire. L'Un et l'Autre - Regard en terre africaine

Cet ouvrage cherche d'abord à tirer parti d'une expérience chrétienne de la Mission. Ensuite, il s'emploie à souligner l'apport méthodologique et anthropologique dans l'engagement missionnaire en terre africaine. Enfin, il cherche à faire le lien entre les modes de vie familiers des autochtones et l'accueil du message révélé qui vient d'un Autre (Dieu). C'est avec espérance que la parole sacrée peut être accueillie dans un langage accessible, entendu et compris par tous. Le Missionnaire va donc s'efforcer à faire le lien entre le "je" identitaire et le "nous" communautaire, que l'on soit résident ou étranger en face de la culture de l'autre, si l'on considère la rencontre comme l'ouverture à la différence. Son regard porté sur les gens dans la vie ordinaire prendra de la valeur quand il saisira la réalité humaine à la fois dans sa complexité et dans sa simplicité. Il incombe alors à l'étranger de répondre à l'invitation aux tâches ordinaires comme aux cérémonies en présence des vivants et des morts. Ce document est un relevé de notes de "terrain" sur des situations vécues qui ont permis à l'auteur de rassembler les principaux matériaux pour la rédaction de ce livre. "Va dans le pays que je te montrerai..." (Genèse 12,1). Partir en terre étrangère, y rester, s'installer, vivre à proximité, célébrer... Ce mouvement itinérant de l'homme peut être perçu comme le dilemme de l'humanité en face de son destin et dans sa quête de la fraternité universelle.

01/2021

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Beaux arts

Gestes d'amour et de guerre. La Jérusalem délivrée, images et affects (XVIe-XVIIIe siècle)

Poème épique chrétien, La Jérusalem délivrée du Tasse (1582) est aussi un répertoire d'images-affect transposées en peinture, en musique, dans la danse et dans le théâtre, partout en Europe. Dans le poème, l'amour et la guerre s'entremêlent. Les chevaliers chrétiens soupirent pour les guerrières musulmanes, les hommes se féminisent, les femmes se déguisent en hommes pour se battre. Les œuvres analysées ici interprètent à leur façon le poème et l'enrichissent de nouvelles dimensions propres à l'image peinte, au geste dansé, à la présence effective des acteurs sur la scène. Entre parole écrite, geste peint, performance théâtrale et pas de danse, l'auteur tisse un réseau d'échanges, qu'il étend en dehors du champ restreint de l'art, en étudiant ses implications politiques dans la vie rituelle de la cour. Le livre analyse la production d'images poétiques, picturales et gestuelles issue de quatre épisodes du poème du Tasse. Il propose une nouvelle approche intertextuelle et herméneutique, une analyse de la culture à travers les échanges entre l'écrit, les images et les gestes, susceptible d'enrichir et de remplacer, pour partie, l'approche désormais classique du rapport entre peinture et poésie dans la culture humaniste. Les tableaux de Poussin, des Carracci, de Guercino, de Domenico Tintoretto, de Tiepolo et de nombreux autres peintres moins célèbres éclairent aussi l'intelligence figurative des formes actuelles de la différence sexuelle et du lien ambigu de l'affect au pouvoir. Ces hybridations sexuelles et culturelles tissent des correspondances subtiles avec notre condition actuelle.

06/2005

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Actualité et médias

L'Amérique : la facture. le monde peut-il encore faire confiance à l'Amérique ?

Aux Etats-Unis, la politique chaotique menée par la Maison Blanche depuis trois ans a eu un impact sidérant sur les relations internationales et sur l'économie mondiale. A ce titre, nous sommes tous concernés par la facture qui s'annonce. La France, comme d'autres "alliés" de l'Amérique, est en première ligne des conséquences du mandat de Donald Trump : guerre commerciale et rétorsions ?scales, avenir de l'Otan et de la sécurite? de l'Europe, absence de doctrine dans la lutte contre le terrorisme, perte de con?ance vertigineuse dans la parole américaine, apathie devant les dangers du réchaffement climatique... Les perspectives d'avenir sont pour le moins angoissantes dans un monde en régression devenu "apolaire". Avec une gestion incohérente de la pandémie par un président qui tourne le dos à la science et ne se préoccupe que de sa stratégie électorale, et avec le ravivement des tensions raciales en début d'éte?, la situation ne cesse de s'aggraver. Sur toile de fond d'une élection décisive, d'une crise sanitaire et économique sans précédent, et d'un climat social des plus instables, Jean-Luc Hees pose la question des conséquences de tant d'inconséquence. Qu'en sera-t-il du pouvoir et du prestige dont jouissait le pays depuis la ?n de la seconde guerre mondiale ? Si l'Amérique abandonne le rôle de leader mondial, qui prendra le relais ? Et, sur le nouvel échiquier géopolitique quelle sera la place de la France, et de l'Europe ?

10/2020

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Photographie

Cent portraits. Extraits de la collection Antoine de Galbert

Grâce aux artistes, les collectionneurs effectuent un voyage introspectif pour tenter de comprendre le monde. Les oeuvres qu'ils glanent toute leur vie reflètent leurs rêves, leurs fantasmes ou leurs peurs. Ils explorent et défrichent, sans réellement se soucier du verdict de l'histoire de l'art qui jugera un jour ou l'autre de leurs goûts. Les collections s'éteignent d'ailleurs avec ceux qui les ont constituées mais les oeuvres nous survivent, rejoignant parfois le musée, ou pour les moins chanceuses, le silence des greniers. Nos oeuvres, nos objets, ne sont que des souvenirs rapportés d'un voyage complexe et solitaire, et n'ont bien souvent de valeur qu'à nos yeux car nous les choisissons avec subjectivité. L'étrange et rassurante amitié qui lie le collectionneur à ses objets magiques est une utopie loin des réalités de la vie. C'est pourquoi l'image actuelle des collectionneurs est erronée, car même si nous nous inscrivons dans une économie, collectionner est surtout une merveilleuse manière de vivre et de rester curieux. C'est un mode d'expression comme le sont la parole ou l'écriture. Invité par les éditions Actes Sud à montrer quelques oeuvres de ma collection à l'occasion des Rencontres d'Arles 2018, j'ai choisi d'en extraire une centaine de portraits, dont un grand nombre de photographies. Comme toujours, cet exercice de sélection m'a fait renoncer à certaines oeuvres amies, au profit de celles qui s'adaptaient le mieux à cette galerie de portraits.

10/2018

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Sciences politiques

Le Combat du Rassemblement Démocratique Africain pour la décolonisation pacifique de l'Afrique Noire

Gabriel Lisette, Administrateur de la France d'Outre-Mer, d'origine antillaise, est arrivé à Brazzaville en 1944, quelques mois après la Conférence de Brazzaville de janvier-février 1944 où le Général de Gaulle, René Pleven et le Gouverneur général Eboué avaient proclamé l'urgence de rapports nouveaux entre la France et ses colonies. Affecté à la Direction des Affaires Politiques du Gouvernement général de l'Afrique Equatoriale Française, il eut, dés les premiers temps, à connaître les projets institutionnels dont les deux Assemblées Constituantes de 1945 et 1946 allaient passionnément débattre pour fonder l'Union Française. Elu, en novembre 1946, député du Tchad (par le collège des autochtones) à l'Assemblée Législative Française, il adhéra aussitôt au groupe parlementaire du Rassemblement Démocratique Africain (R.D.A.). Fondateur du Parti Progressiste Tchadien (section territoriale du R.D.A.), Secrétaire administratif du R.D.A., Président du groupe parlementaire R.D.A. à l'Assemblée Nationale Française, Vice-Président du R.D.A., compagnon du Président Félix Houphouët-Boigny, Gabriel Lisette est un grand témoin du rude combat mené pour la décolonisation de l'Afrique. Mais cet ouvrage ne se veut ni " Mémoires " ni " Apologie ". Il donne la parole aux faits solidement étayés par une documentation pour la première fois présentée dans un ensemble. Le combat du Rassemblement Démocratique Africain pour la décolonisation pacifique de l'Afrique Noire sera lu aisément par ceux qui voudront s'informer de l'histoire de l'unique mouvement politique africain qui eut un rayonnement interterritorial ; il sera très utile aux chercheurs en quête de documents.

07/1983

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Paramédical

Alzheimer, changer le regard pour changer les pratiques. Entre surmédiatisation de la maladie et invisibilité des personnes

Dans notre société qui récuse la mort comme élément constitutif de la vie, la surmédiatisation de la maladie d'Alzheimer éclaire la vieillesse d'une lumière inquiétante, tendant à assimiler grand âge et pathologies. Ce déni du parcours normal de l'existence tend à se généraliser, installe l'idée que la maladie d'Alzheimer ne pouvant être guérie, ceux qui en sont atteints ne peuvent être considérés que comme des morts vivants. En termes de politiques publiques, quand la problématique de la vieillesse glisse vers la notion de maladie d'Alzheimer, l'approche globale de la situation de la personne risque de se réduire à une gestion médicale du grand âge. Simultanément, on constate le faible crédit accordé à la parole des personnes malades et l'impossibilité où elles sont généralement de continuer à faire des choix et à courir des risques, même minimes. Enfin, il n'est pas sûr que les aspirations personnelles des proches se résument au statut "officiel" d'aidants familiaux. Mais cette maladie soulève surtout le problème lié à la perte de raison et à la mort qui s'ensuit, d'abord sociale puis organique. Alors de quoi se défend notre corps social à travers l'exclusion des personnes malades ? Quelle sorte de déraison collective nous pousse à rejeter une approche conciliant le corps et l'esprit, essence même de notre condition humaine ? Cet ouvrage nous invite à porter un regard critique sur les limites d'une approche experte et spécifique, et à en comprendre les enjeux afin de changer notre regard.

09/2017

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Théâtre

Les tiers idées. Pour une Esthétique de combat

Des milliers d'anonymes se sont arrêtés dans une rue de ville, de village pour dire ce qu'ils pensaient, ce qu'ils voulaient vivre. Ceux-là on ne les écoute pas sauf le temps d'un sondage et encore... c'est le plus souvent pour leur faire dire ce qu'il faut. Interdits de séjour dans la cité des idées, ils sont les tiers-exclus de la pensée car ils dérangent. Outre certains droits, les circuits culturels d'expression et de reconnaissance leur sont interdits. Un théâtre militant, théâtre du dehors sur des scènes improvisées, dans des espaces inattendus, leur permet de prendre la parole et ils s'en emparent. Ce théâtre est celui du temps des révoltes, du temps d'un immigré, d'un laissé pour compte, d'un in-vu dans sa lutte. Tous crient leur mal-être, leur identité. C'est aussi le temps de celles et ceux qui viennent les entendre, les reconnaître dans leur imagination créatrice, le temps d'une histoire qui ne serait plus celle dont on nous fait la vie en nous dépossédant de son écriture. De ce théâtre, de cette création en marge, de ses résonances, mais aussi de ses difficultés d'être au long des années 1970-1980, Geneviève Clancy et Philippe Tancelin témoignent. Plus de quarante ans après sa première édition, ce livre demeure d'une brûlante actualité. Il est aussi à travers son témoignage-mémoire, l'occasion de réinvestir dans l'action toute une pensée, réflexion de l'art et son rôle au coeur de la cité.

10/2019

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Histoire de France

Michel Anfrol, du RPF à l'ORTF

Michel Anfrol a toujours mis son énergie à servir le général de Gaulle et ses fidèles. Sa double vocation de journaliste et de gaulliste trouve ses origines dans les événements de la guerre. Michel Anfrol vit l'occupation allemande puis la libération de la capitale depuis son quartier du 8e arrondissement. S'il doit attendre le 26 août 1944 pour mettre un visage sur le nom de Charles de Gaulle, il en connaît par la radio les initiatives dès 1940.
Faisant par la suite le constat de l'impéritie de la IVe République, il choisit de rallier les jeunes militants du RPF en 1950. Il se distingue alors par un activisme effréné, se consacrant nuit et jour au Rassemblement. Il honore son engagement gaulliste jusqu'à sa mort en mai 2019, en participant tout d'abord à des campagnes électorales, en prenant ensuite la parole lors du départ du Général en 1969, puis en devenant président des Amis de la Fondation Charles de Gaulle en 1994, en témoignant enfin inlassablement auprès des plus jeunes de l'oeuvre du général de Gaulle.
Si sa fidélité au gaullisme lui vaut d'être licencié après les événements de mai 1968, cela ne l'empêche guère de mener une brillante carrière. Que ce soit à la radio ou à la télévision, il réalise de substantiels reportages notamment en Argentine, sa patrie de coeur, ou aux Etats-Unis comme correspondant. Mais Michel Anfrol est d'abord célèbre auprès des Français pour avoir commenté les premiers pas de l'homme sur la lune.

10/2020

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Philosophie

Pour un nouveau langage de la raison. Convergences entre l'Orient et l'Occident

Cet essai est tout d'abord une méditation sur la notion grecque de Logos, mot difficilement traduisible, parce que chargé de sens multiples, qui évoquent les idées de langage, de raison et de calcul, mais dont l'unité supposée a commandé le destin même de l'Occident. L'auteur discerne deux pensées grecques du Logos l'une plutôt analytique et critique que l'on peut découvrir chez Parménide, Platon et Aristote ; l'autre plutôt englobante et synthétique que l'on trouve chez Héraclite, les Stoïciens et Saint Jean. Il est intéressant d'apprendre que la première de ces figures qui a donné naissance à la pensée logique, a supplanté la seconde dans l'histoire officielle de l'Occident. Or, ce dont nous avons besoin aujourd'hui, n'est-ce pas moins de discours et d'analyses que d'une force rassemblante qui nous ferait retrouver le sens de la communion avec la nature et celui de la communauté humaine ? D'origine libanaise et de confession chrétienne, l'auteur a su apercevoir dans la pensée de l'Orient et en particulier dans certaines notions-clé du Coran, qui, sur ce point au moins, consonnent avec le Logos héraclitéen et johannique, la conception d'une parole de communauté et d'unité. Un tel débat, n'oppose pas des cultures antagonistes, l'orientale et l'occidentale, mais il est à l'intérieur de chacune d'elles. Le dialogue inter-culturel auquel ce livre nous invite est d'abord un dialogue intra-culturel.

10/1988

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Santé publique

Santé et environnement : quinze ans de politiques publiques. n° 120 - décembre 2022

Santé et environnement : que recouvrent ces mots très généraux ? C'est en 1994, à la conférence d'Helsinki, que l'OMS définit la "santé environnementale" en incluant à la fois "les facteurs, physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement" et les "pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d'affecter la santé des générations actuelles et futures" . Mais il faudra encore attendre dix ans pour que la France mette en oeuvre le premier plan santé-environnement (2004-2009) renouvelé depuis tous les cinq ans et décliné en plans régionaux santé environnement. Le dossier du numéro 120 d'Adsp propose un panorama de l'évolution des risques environnementaux pour la santé, avérés ou suspectés, au cours des quinze dernières années et de l'impact des politiques publiques sur leur réduction. Après un état des lieux sur plusieurs domaines (les polluants atmosphériques, l'environnement intérieur, les risques émergents, les produits chimiques dans l'eau, l'alimentation et les produits de consommation), l'évolution de la perception du public au cours des deux dernières décennies sera présentée. Le rôle des collectivités territoriales a été déterminant dans la prise de conscience et l'acculturation du public et de très nombreuses initiatives locales et régionales se sont développées. Différentes institutions oeuvrent dans le champ santé environnement et la parole sera donnée aux principaux acteurs du domaine. Cependant, il reste beaucoup à faire. Si certains domaines se sont nettement améliorés, d'autres stagnent et des propositions d'évolution seront présentées.

01/2023

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Ouvrages généraux

Mélanges philosophiques. Volume 5, L'écologie dans tous ses états

L'écologie comporte trois états. D'abord l'écologie environnementale axée sur l'étude des espèces existantes qui constituent en elles-mêmes des écosystèmes. Ensuite, l'écologie sociale traitant de la qualité de vie des humains, à diverses échelles et les crises sociétales. Soucieuse de réinventer de nouvelles manières d'être, d'habiter et de penser cette écologie ne peut faire l'économie d'une écologie mentale dont la finalité est d'examiner les pathologies de l'altérité qui relèvent de la faillite des systèmes symboliques. En écho, les articles de Koffi Kan et Zakaria mettent à nu les effets pervers des actions anthropiques et des pressions démographiques sur les écosystèmes. Ils proposent une réorientation des systèmes de production et des rapports sociaux pour limiter la conflictualité entre les hommes, entre ceux-ci et la nature... Se penchant sur le cas ivoirien Pira souligne l'urgence de sortir des clivages nihilistes pour réconcilier les Ivoiriens par la puissance de la parole. Mettant met en débat la marginalisation oppressive des femmes handicapées à Lomé, Nantob Mafobatchie plaide pour leur insertion socioprofessionnelle. Yéo pense que l'éthique de l'islam soufi soit la pierre angulaire et le ferment d'une écosophie. Ainsi, se dégage du présent volume, le souci des contributeurs de poser un regard transdisciplinaire sur les crises écologiques, en prenant, selon le voeu de Félix Guattari : "l'écologie environnementale d'un seul tenant avec l'écologie sociale et l'écologie mentale, à travers une écosophie de caractère éthico-politique".

02/2021

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Histoire du judaïsme

Critique biblique et tradition juive. Suivi de trois textes sur la Bible

"L'exégèse de la parole biblique ne saurait être confiée à l'intelligence seule, non plus qu'à la foi seule" , écrit ici André Neher. Et c'est donc vers une harmonie de la foi et de l'intelligence que s'oriente sa lecture du texte biblique, comme dans cet important inédit, retrouvé aux Archives de la Bibliothèque Nationale d'Israël à Jérusalem et que présente Enrico Lucca, chercheur au Centre Simon Dubnow de Leipzig. En retraçant l'histoire de la critique biblique, depuis les travaux inauguraux de Richard Simon ou de Julius Wellhausen, Neher revient sur une discussion fondamentale entre la recherche archéologique et textuelle et le point de vue théologique ou spirituel, avant d'en venir aux questions que posera la traduction de la Bible, et en particulier celle conçue par Franz Rosenzweig et Martin Buber. Ce que révèle de la Bible son passage dans une autre langue que l'hébreu est bien, pour Neher, l'essentialité de la langue originale elle-même, qui habite le texte comme aucune autre langue. Et c'est ce retour à l'hébreu, à la primauté de l'hébreu qui cristallisera le débat entre critique biblique et tradition juive et en confirmera l'harmonie paradoxale. André Neher (1914-1988) a marqué profondément les études juives en France, depuis Amos. Contribution à l'étude du prophétisme (1950), jusqu'aux recherches sur le Maharal de Prague et à l'enseignement qu'il a menés de Strasbourg à Jérusalem, aux côtés de Renée Neher-Bernheim (1922-2005).

02/2022