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Renée Hallez

Extraits

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Histoire et Philosophiesophie

Science et sagesse

Sans prétention littéraire, ce livre est un témoignage ayant pour toile de fond la confiance apportée à l'homme humilié que Pilate présenta publiquement ("Voici l'homme") à Jérusalem au mois d'Avril de l'an 30. Il ne savait pas qu'il faisait crucifier le fondateur d'une nouvelle ère de l'histoire de l'humanité. La première partie du livre est un dialogue décontracté entre un enfant et son grand père sur la grande controverse qui a opposé Blaise Pascal à René Descartes. En exaltant la toute puissance de la raison humaine, Descartes s'est fait l'involontaire inspirateur des totalitarismes qui ont ravagé le XXème siècle, totalitarisme qui se prolonge par le pouvoir d'un utilitarisme technologique au service du capitalisme, forme moderne d'obscurantisme, dont l'Eglise a donné, autrefois des contre exemples en forçant la raison au silence. Blaise Pascal est l'exemplaire chercheur d'une vérité qui dépasse la raison sans la contredire. Péguy et Malraux sont de la même famille d'esprit. La deuxième partie du livre avance une série d'arguments d'ordre scientifique, en faveur d'une vue finalisée de notre univers dont l'évolution est inachevée. On y relève notamment l'emploi frauduleux du hasard par un biologiste Prix Nobel qui voulait en finir avec "Dieu est mort". Une brève conclusion invite le lecteur à découvrir l'oeuvre de Pierre Teilhard de Chardin, paléontologue et théologien : une montée progressive de l'esprit est à l'oeuvre depuis l'origine des temps.

12/2019

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Critique littéraire

Elisabeth de Gramont. Avant-gardiste

Elisabeth de Gramont (1875-1954) est une femme qui ne s'est jamais soumise à l'ordre établi. Scandaleuse dans sa vie amoureuse, la " duchesse rouge " l'est aussi dans ses choix sociaux et politiques, lorsqu'elle embrasse la cause du marxisme et celle du Front populaire, aux côtés des grandes figures révolutionnaires françaises et étrangères. Eprise de découvertes et d'aventures, elle se rend en Extrême-Orient, au Maghreb, en Amérique et en URSS, et écrit de nombreux essais et livres de mémoires qui seront couronnés de succès. Même si elle épouse, à vingt et un ans, Philibert de Clermont-Tonnerre dont elle aura deux filles - le couple est très lié à Robert de Montesquiou et Marcel Proust - Elisabeth rencontre, à l'âge de trente-quatre ans, la célèbre Amazone américaine Natalie Clifford Barney : c'est un véritable coup de foudre, qui, en dépit d'autres liaisons saphiques, durera plus de quarante-cinq années. Cette biographie est avant tout le roman d'une vie exceptionnelle car hors du commun, et d'une époque qui se dévoile ici page après page. Francesco Rapazzini, grâce à de nombreux inédits, brosse et analyse une société, composée d'artistes, de peintres, d'écrivains, de politiciens, de danseurs, de musiciens, de mondains : Remy de Gourmont, Romaine Brooks, Paul Valéry, Colette, Georges Clemenceau, Paul Morand, Gertrude Stein, Isadora Duncan, Valery Larbaud, Arthur Honegger, Jacques Ibert, Léon Blum, James Joyce, Louis Aragon, René Crevel... Tous les grands noms qui ont fait de Paris la " Nouvelle Athènes " sont ici évoqués ; tous ont gravité autour d'Elisabeth de Gramont.

04/2004

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Sciences historiques

Ces noirs qui ont fait la France

Ils étaient musiciens à la cour, soldats révolutionnaires, héros de Verdun, écrivains, compagnons de la Libération. Ils étaient à la tribune de l'Assemblée nationale ou sur les plages du Débarquement, en Provence, à l'Odéon ou à Polytechnique. Ils étaient noirs. Qui s'en souvient? Qui se souvient de Habib Benglia, qui joua dans Les Enfants du paradis et dans La Grande Illusion, ou de René Maran, qui obtint le prix Goncourt en 1921? Après les indépendances, dans les années 60, la France et l'Afrique se sont séparées de corps mais aussi éloignées d'esprit. Chacune est partie de son côté. Dans les livres d'histoire, soit par honte d'avoir colonisé, soit par dépit d'avoir été largués, soit encore par indifférence, nous avons peu à peu gommé les traces de couleur de notre saga nationale. C'est oublier Félix Eboué qui, alors qu'il était gouverneur du Tchad, fut parmi les premiers résistants à répondre à l'appel du général de Gaulle; c'est oublier Gaston Monnerville, président du Sénat et ainsi deuxième personnage de la République pendant plus de vingt ans. C'est oublier aussi Edmond Albius, ancien esclave qui découvrit la technique de la fécondation artificielle de la vanille, ou Louis Delgrès, qui préféra mourir plutôt que d'accepter le rétablissement de la servitude en Guadeloupe. D'une écriture vive et brillante, Benoît Hopquin retrace les destins exceptionnels et romanesques de ces figures noires, ces pionniers qui durent les premiers lutter contre les préjugés et pour l'égalité.

01/2009

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Poésie

Les poètes du Grand Jeu

Des jeunes gens qui ont le goût de l'absolu, qui proclament ne chercher que l'essentiel, qui jouent de la dérision comme d'un vertige, créent en 1928 une revue dont le titre fait écho aux manoeuvres des arpenteurs, des géographes et des espions d'Orient : Le Grand Jeu. Mais René Daumal, Roger Gilbert-Lecomte, Maurice Henry, Pierre Minet, André Rolland de Renéville, Monny de Boully, André Delons, Hendrik Cramer, Pierre Audard, aussi Desnos, Vitrac, Ribemont-Dessaignes, Sefert ou Nezval, n'entendent pas seulement forcer des zones frontières, des limites terrestres, ils ont en tête les défis plus risqués dont on ne revient pas, ou alors souverainement calciné. Aventure éphémère s'il en est (1928-1932 : trois numéros parus, un quatrième non publié), Le Grand Jeu est, dans le siècle, l'une des expériences décisives qui ne s'éveillent qu'à la lumière de soleils noirs et ne se soucient que d'expéditions vers des Monts inconnus, inaccessibles au-dehors et sans pitié au-dedans. C'est pourquoi, évoquant un "mouvement" qui est bien plus que "littéraire", qui a l'allure foudroyante et contradictoire d'une comète collective, il est impossible de s'en tenir au seul espace des pages publiées dans la revue. C'est d'un parcours d'ensemble qu'il s'agit, d'une trajectoire, d'abord commune, puis dispersée, dilapidée. Après Rimbaud, les poètes du Grand Jeu sont, à l'évidence, ceux qui ont le plus authentiquement, le plus douloureusement parfois, témoigné pour la poésie vécue.

03/2003

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Sciences politiques

Un flic chez les voyous. Le commissaire Blémant

A l'origine, apparaît un brillant commissaire du contre-espionnage français aux méthodes expéditives dans sa guerre contre les agents allemands et leurs auxiliaires français. Blémant est aussi un policier courageux et habile qui n'hésite pas à utiliser de dangereux voyous lorsque la situation l'exige. Révoqué en 1942 par René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy, et condamné à mort par la Gestapo, il doit fuir en Afrique du Nord lorsque les Allemands occupent la zone libre. Il revient en France avec les troupes du débarquement de Provence en août 1944 et reprend ses fonctions à la Direction de la Surveillance du Territoire. Mais ses manières, ses fréquentations douteuses, son franc-parler agacent. Alors, il donne sa démission et bascule dans le monde de la nuit, prenant des parts dans des cabarets, des maisons closes, des cercles de jeux. Tout en continuant à travailler épisodiquement pour le SDECE et la Sécurité militaire. Il est abattu un soir de mai 1965, sur une route de Provence, victime d'un "contrat" lancé par Antoine Guérini, le parrain marseillais auquel il commençait à faire de l'ombre. La mort de Blémant provoquera la chute de cette grande famille de la pègre. C'est dans un univers de série noire, de Paris à Marseille, que nous entraîne ce livre. De la guerre des espions à la guerre du milieu. Occupation, libération, épuration, banditisme... Des informations provenant d'archives inédites et de témoignages précieux. Mieux qu'un roman, une histoire vraie.

04/2009

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Science-fiction

Compagnons en terre étrangère. Tome 2

Tome I : Des chats mutants dans une France d'après la pénurie. Un Etat policier européen d'où l'on ne s'échappe que grâce aux drogues chronolytiques. Un petit village visité par un cirque bien étrange. La fin de la dernière ville sur une Terre agonisante. Les Planificateurs à l'oeuvre dans Le Désert du monde. La victoire des écologistes aux élections de 84, et ses conséquences sur la natalité... Six nouvelles dont la particularité est d'avoir été écrite en collaboration, le maître d'oeuvre, Jean-Pierre Andrevon, ayant chaque fois un partenaire différent. Dans l'ordre : René Durand, Christine Renard, Patrice Duvic, Pierre Christin, Michel Jeury et François Brugère. Cette tentative originale d'écriture collective forme un cycle de deux volumes. Tome II : Un survivant du vieux monde face à la nouvelle société écotopique. La bonne vieille invasion de la Terre, avec un génocide qui ne laisse survivre... que les prêtres ! Un terroriste palestinien reconditionné par Israël. Une expérience sur la fusion nucléaire qui tourne mal. Des rêves cachant une sinitre réalité. L'envol de l'humanité pour une civilisation du plus léger que l'air. Un volume qui forme la deuxième partie du cycle des Compagnons en Terre étrangère, pour lequel le maître d'oeuvre Jean-Pierre Andrevon s'est chaque fois choisi un partenaire différent. Dans l'ordre : Bernard Blanc, Daniel Walther, George W. Barlow, Dominique Douay, Alain Dorémieux et Philippe Cousin. Une tentative d'écriture collective unique en son genre en France.

02/1980

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Théâtre

Traversées des mondes

Fuyant les rives de Troie, Ulysse découvre des îles inconnues ; après son errance, Enée fonde une nouvelle cité. De la préhistoire à la Renaissance et à l'époque contemporaine, le voyage et l'aventure construisent l'expérience de l'autre et donnent la mesure de la diversité des représentations du monde. Et si les cultures humaines étaient nées de ce désir d'ailleurs ? Pour mieux déchiffrer les transformations qui traversent notre temps et l'actualité trop pressante, les textes réunis dans cet ouvrage proposent de multiples détours. Ils invitent à une traversée des mondes, des espaces, des temps et des imaginaires. Ce dialogue entre la création artistique et la recherche scientifique oeuvre à la connaissance des intelligences culturelles. Comment les sociétés inventent et s'inventent ? Comment passer de la violence à la justice, s'accorder sur le bien commun, accueillir l'étranger et faire récit du passé pour imaginer un avenir commun ? Cet ouvrage a été coordonné par Catherine Courtet, responsable scientifique, Agence nationale de la recherche ; Mireille Besson, directeur de recherche, CNRS-Aix-Marseille Université ; Françoise Lavocat, professeur, Université de la Sorbonne Nouvelle ; Alain Viala, professeur émérite, Université d'Oxford. Avec les contributions de Roland Auzet, Alexandra Badea, Frederick Cooper, Vincent Debaene, Souleymane Bachir Diagne, Delphine Diaz, Jan Willem Duyvendak, Alain Ehrenberg, Edhem Eldem, Laurent Gaudé, Laurence Giavarini, Pascale Gisquet-Verrier, Paulin Ismard, Kevin Keiss, Josip Keic, Anne Lehoërff, Giovanna Leone, Grégoire Mallard, Thibaut Maus de Rolley, Alessandro Monsutti, Anne Piéjus, Maëlle Poésy, Waddah Saab, Blandine Savetier, Sylvain Venayre et Jean-Pierre Vincent Préface d'Olivier Py

11/2020

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Critique littéraire

CHATEAUBRIAND ET " L'HOMME AUX SONGES ". L'intiation à la poésie dans les Mémoires d'Outre-Tombe

L'homme des Mémoires a deux vies. Dans la première, il est " l'homme des faits ", personnage positif et public ; dans la seconde, " l'homme aux songes ". Les Mémoires d'Outre-Tombe retracent aussi le récit de cette seconde existence, soit de l'initiation de leur héros aux mystérieuses chimères de la faculté poétique. Cette voie des mystères se compose d'un cycle de trois initiations successives que le mémorialiste configure respectivement sur la geste de trois personnages mythologiques. Au bord de l'étang de Combourg, le jeune François-René renouvelle les infortunes d'Hermaphrodite en se fondant à un fantôme de femme dont l'incorporation dérange à jamais sa nature. Ce sont l'épisode de la Sylphide et l'inoculation de la poésie. Des casernes de Cambrai aux salons littéraires de Paris, le jeune chevalier de Combourg renouvelle l'aventure d'Achille travesti parmi les filles de Lycomède. Ce sont le bivium de son existence et le choix de la poésie. Dans les déserts américains, enfin, le jeune voyageur égaré renouvelle les vicissitudes d'Attis, connaît la folie dans l'antre des nymphes et se mutile afin d'achever son initiation aux arcanes de l'enfantement. Ce sont sa mort au monde viril et sa renaissance mystique à la vie Ce livre retrace le cycle de ces trois initiations, afin de déchiffrer le mythe de cette faculté des songes qui doue l'homme des Mémoires de caractères féminins et dont la " maladie sacrée " enveloppe le double mystère de sa dégénérescence et de sa régénération.

12/1999

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Policiers

La cité en flammes

Le 1er tome de la nouvelle trilogie événement de Don Winslow Etat de Rhode Island, 1986. Danny Ryan, 29 ans, est docker. Intelligent, loyal et réservé, il n'a jamais vraiment trouvé sa place au sein du clan des Irlandais qui règne sur une partie de la ville. Son rêve : fuir loin de cet endroit où il n'a pas d'avenir. Mais lorsque Paulie Moretti, mafieux d'une famille italienne jusque-là amie, s'affiche avec sa nouvelle conquête, Hélène de Troie des temps modernes, Danny se retrouve mêlé à une guerre sans merci à laquelle il ne peut échapper. Il lui faudra s'imposer enfin et affronter un déchaînement de violence sans précédent pour protéger sa famille, ses amis, et la seule patrie qu'il ait jamais connue. Avec La cité en flammes, Don Winslow livre le premier tome d'une trilogie magistrale, transposition des épopées antiques : la ville de Providence est Troie incendiée par les Grecs, Danny Ryan un héros homérique digne d'Enée. Une Iliade contemporaine. Traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch. A propos de l'auteur DON WINSLOW est l'auteur de 21 best-sellers internationaux, dont Corruption, Savages et L'Hiver de Frankie Machine. Sa trilogie de La Griffe du chien, Cartel et La Frontière est en cours d'adaptation série par la chaîne FX. Il vit aujourd'hui entre la Californie et Rhode Island. " Don Winslow a un talent qui transcende toutes les frontières des genres. " France Culture

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Histoire de France

Melpomène se parfume à l'héliotrope. "Ici Londres..." Le quotidien de la Résistance au fil des messages personnels

Ici, Londres… Le quotidien de la Résistance au fil des messages personnelsL’oreille collée à leur poste de TSF, les Français ont, tout au long de la Seconde Guerre mondiale, bravé le diktat allemand pour suivre avec avidité les messages de Radio-Londres. Bien peu, cependant, étaient en mesure de décrypter les phrases mystérieuses annoncées par le rituel « Veuillez écouter d’abord quelques messages personnels ». Seuls les membres des services secrets ou de la Résistance savaient que chacune était porteuse d’une opération spécifique. Identification des agents de la France Libre, parachutage d’hommes ou d’armement, « pick up » de personnalités, actions de sabotage… du printemps de 1941 à la fin de l’automne 1944, près de 50 000 messages personnels passèrent ainsi sur les ondes de la BBC. Emprunté à Verlaine, « Les sanglots longs des violons de l’automne », l’un de ceux qui annonçaient le déclenchement des opérations du débarquement, est resté le plus célèbre. Les centaines de messages retrouvés et patiemment rassemblés par Michel Augeard éclairent de façon inédite le quotidien dramatique et exaltant de la Résistance. Ils ressuscitent des événements parfois oubliés, des icônes de la France combattante comme Pierre Brossolette, Marie-Madeleine Fourcade, le colonel Rémy ou Jean Moulin. Ils évoquent des personnalités aussi diverses que François Mitterrand, le général de Lattre, René Char, Yves Rocard, Jean Nohain ou Jean Gabin et révèlent le rôle capital joué par les Polonais du réseau F2, les corps francs de la Montagne Noire ou la « plastiqueuse à bicyclette ».

02/2012

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Littérature française

Entre les saints des saints

Le Roman inédit de René Philoctète expose un Port-au-Prince de l'après-dictature et de la montée au pouvoir d'Aristide : le Port-au-Prince des miséreux, des culs-de-jatte, des aveugles qui habitent sur le parvis des églises ; le Port-au-Prince de la Saline et des enfants qui s'aiment derrière les piles de fatras ; le Port-au-Prince tenu par les hommes du général et celui de l'ascension du prêtre et futur président. Si Jacques Roumain dépeint la misère de Fonds-Rouge, c'est à celle des grandes villes que s'attaque Philoctète, la misère "qui encrapule, rapetisse, abrutit". Roman téméraire qui a réussi son pari de montrer des sentiments humains admirables chez des êtres que la société n'associe pas à ce qui est beau et grand. Habile mélange de voix dans une langue poétique, ironique, grave et tendre par moments. Philoctète a su recréer avec courage et honnêteté le monde des indigents et des petits marchands. Il prend le lecteur par la main et le conduit à la rencontre de ces femmes, hommes, enfants, qui vivent et meurent dans la rue, sous les arcades, sur le parvis des églises. Images dures, poignantes et tendres, très éloignées des clichés inanimés et anonymes que nous offrent les associations ou organisations qui s'attaquent au problème des enfants des rues. Un roman palpitant de vie, bouillonnant de vies à découvrir. Une fois de plus, le poète, romancier de la grande moisson humaine, a des choses à nous dire.

06/2017

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Littérature étrangère

Le diable boiteux

"C'est un poète gigantesque dont je loue les vers riches et l'esprit original", disait de lui Cervantes. Auteur de poèmes et de très nombreuses pièces de théâtre, dont une partie seulement a été conservée, Luis Vélez de Guevara (1579-1646) est surtout célèbre pour son Diablo Cojuelo, qui inspira le Diable boiteux d'Alain René Lesage (1707) et qui, jusqu'ici, était resté inédit en français. Le jeune étudiant don Cleofás s'enfuit sur les toits de Madrid pour échapper aux autorités qui le soupçonnent d'avoir abusé d'une dame. S'étant faufilé dans une soupente, il entend une voix suppliante : celle d'un diable enfermé dans une fiole par la magie d'un apothicaire. Don Cleofás délivre l'esprit infernal. Le Diable boiteux, en guise de remerciement, lui fait faire une visite très particulière de Madrid. Soulevant les toits des maisons, il l'introduit dans les coulisses de la comédie humaine, puis il l'entraîne dans des quartiers hauts en couleur : la rue des Grimaces, où chacun peut venir répéter devant un miroir la mine qu'il veut prendre avant de se présenter à la cour ; le bric-à-brac des noms, où l'on peut acquérir un nom brillant afin de se faire remarquer dans la société ; le marché du don, cette particule qui fait d'un roturier un gentilhomme. Les deux compères, poursuivis l'un par Satan l'autre par la justice, décident de fuir en Andalousie - voyage qui sera l'occasion de descriptions savoureuses.

10/1996

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Critique littéraire

Comme un adieu dans une langue oubliée

Guy Dupré est né sous la Troisième République, de mère française et de grand-mère nippone. Rien ne rassasie cet affamé perpétuel que torturent encore la faim née de la guerre et la honte issue de la défaite. Il mêle ici les visages des amantes couchées sur le papier et les figures, connues ou non, d'une Histoire encore vivante qui coule dans ses veines. Les morts se dressent, sous l'œil de cet éveilleur. Voici Jean Cocteau, " tout en mains, fanons et tendons ". Voici Bernanos en auteur nécessiteux, la femme-enfant Lise Deharme, André Breton à l'âme expatriée, Gracq en sédentaire, Julien Green en chrétien longtemps torturé par la chair, Marcel Proust piaffant à l'arrière de la Première Guerre mondiale, le Maréchal Pétain au régime sec, Arletty à la jambe longue. Les déserteurs et les braves, les tondues et les nantis. La tragédie, aussi, qui pèse comme un couvercle : celle d'Hiroshima, par exemple. Sens du portrait. Mémoire infaillible. Jubilation de l'histoire, que charrie un style somptueux, délié, incandescent. Les personnages de Guy Dupré vivent au présent perpétuel : de l'Indochine à Verdun, des salons aux charniers, d'un journal populaire à une officine d'édition, comme si la mémoire les avait gardés farouchement intacts. Seraient-ce donc là les archives du siècle ? Le mentir-vrai de Guy Dupré ? Un livre inclassable, en tout cas, écrit selon la formule de René de Obaldia, dans " un français chauffé à blanc " : comme une offrande dans une langue oubliée.

02/2001

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Théâtre

Place Dancourt. La vie, l'oeuvre et l'Atelier d'André Barsacq

André Barsacq (1909-1973) est un des grands noms de l'histoire du théâtre. D'abord décorateur, il travaille au théâtre avec Dullin et Copeau, au cinéma avec Grémillon et, à l'Opéra, avec Ida Rubinstein. A trente ans, il se lance dans la mise en scène. Dullin lui confie alors la direction du Théâtre de l'Atelier. Infatigable découvreur de talents, Barsacq révèle au public des auteurs et des comédiens souvent inconnus dont les noms deviendront célèbres. On se souvient particulièrement de ses créations des pièces de Jean Anouilh, Marcel Aymé, Félicien Marceau, René de Obaldia, Françoise Sagan, Jean-Claude Carrière... Il monte également des grands auteurs du répertoire russe Tchekhov, Tourgueniev, Gogol... Place Dancourt nous fait entrer dans les coulisses de l'Atelier aux jours heureux et aux jours sombres car il y eut bien des " petits fours " et les caisses étaient souvent vides. C'est aussi une chronique familiale fertile en événements. En particulier sous l'Occupation. Mila Barsacq, la femme d'André, craint pour sa vie. Jean Anouilh la cache, puis cherche pour elle un refuge dans le Béarn. Il faut établir des faux papiers, mystifier les autorités d'occupation... A la libération de Paris, Antigone d'Anouilh montée par Barsacq engendre une polémique enfiévrée. Le public n'en a cure et fait à la pièce un accueil enthousiaste. Jean-Louis Barsacq, fils aîné d'André et Mila, étaie Place Dancourt de correspondances souvent inédites, et nous fait revivre une période légendaire et passionnante.

11/2005

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Sciences politiques

Le Combat du Rassemblement Démocratique Africain pour la décolonisation pacifique de l'Afrique Noire

Gabriel Lisette, Administrateur de la France d'Outre-Mer, d'origine antillaise, est arrivé à Brazzaville en 1944, quelques mois après la Conférence de Brazzaville de janvier-février 1944 où le Général de Gaulle, René Pleven et le Gouverneur général Eboué avaient proclamé l'urgence de rapports nouveaux entre la France et ses colonies. Affecté à la Direction des Affaires Politiques du Gouvernement général de l'Afrique Equatoriale Française, il eut, dés les premiers temps, à connaître les projets institutionnels dont les deux Assemblées Constituantes de 1945 et 1946 allaient passionnément débattre pour fonder l'Union Française. Elu, en novembre 1946, député du Tchad (par le collège des autochtones) à l'Assemblée Législative Française, il adhéra aussitôt au groupe parlementaire du Rassemblement Démocratique Africain (R.D.A.). Fondateur du Parti Progressiste Tchadien (section territoriale du R.D.A.), Secrétaire administratif du R.D.A., Président du groupe parlementaire R.D.A. à l'Assemblée Nationale Française, Vice-Président du R.D.A., compagnon du Président Félix Houphouët-Boigny, Gabriel Lisette est un grand témoin du rude combat mené pour la décolonisation de l'Afrique. Mais cet ouvrage ne se veut ni " Mémoires " ni " Apologie ". Il donne la parole aux faits solidement étayés par une documentation pour la première fois présentée dans un ensemble. Le combat du Rassemblement Démocratique Africain pour la décolonisation pacifique de l'Afrique Noire sera lu aisément par ceux qui voudront s'informer de l'histoire de l'unique mouvement politique africain qui eut un rayonnement interterritorial ; il sera très utile aux chercheurs en quête de documents.

07/1983

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Romans historiques

Marquise, la sensuelle. Comédienne de Molière

Fut-elle une grande tragédienne ou une people avant l'heure ? Marquise du Parc, née Marie-Thérèse Gorla à Lyon en 1635, part sur un coup de tête rejoindre la troupe des Béjart qui jouent alors les tragédies de Corneille. Jean-Baptiste, l'un des comédiens, devient Molière et s'éprend de Marquise à qui il confie de petits rôles. Reconnaissante envers un membre de la troupe surnommé Gros-René, qui la soutient par amour, elle l'épouse. Sans lui faire serment de fidélité... Alors qu'ils doivent passer quelques jours à Rouen, en 1658, pour rencontrer l'auteur du Cid, ils y restent six mois, l'académicien étant, comme tellement d'autres, tombé amoureux de Marquise. Celle-ci veut briller comme une étoile. A Paris, tous les artistes, les mécènes et la Cour lui font fête. Le Roi lui-même semble sous le charme ! Au faîte de sa gloire, elle rencontre Racine qui écrit Andromaque pour elle. Mais, en vérité, la belle utilise le théâtre pour se faire remarquer. Involontairement, elle trahit son art, sa famille, son mari et ses amis pour être adulée. Son histoire devait forcément mal finir : Marquise s'éteindra à trente-deux ans dans d'obscures circonstances. A travers le fulgurant destin de cette séductrice hors normes, Christophe Mory décrit la vie des comédiens du Roi au XVIIe siècle, le talent des uns, l'égocentrisme des autres. Au terme d'une enquête historique approfondie, l'auteur a découvert le secret inavouable de Marquise, cet incroyable handicap qui lui interdisait les premiers

02/2022

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Sociologie

Notre Bibliothèque Verte (vol.2)

40 notices (en deux volumes) associées deux par deux ; des philosophes, des écrivains, des peintres, des cinéastes qui, de l'Antiquité à nos jours, d'Epicure à Gébé, défendent la nature et la liberté. La tradition théorique, littéraire et artistique des écologistes radicaux, anti-industriels, naturiens, etc. Ce que l'on désigne du mot d'écologie, forgé ; au XIXe siècle par Ernst Haeckel, est à la fois notre façon native d'être au monde, un sentiment et une pensée, illustrés depuis Hésiode et Epicure par une infinie chaîne d'auteurs et d'artistes ; et la seule idée neuve apparue en politique depuis plus d'un demi-siècle - en France, grâce à Pierre Fournier et Alexandre Grothendieck parmi tant d'autres. Cette défense indissociable de la nature et de la liberté est le bien commun de tous ceux qu'anime l'instinct de vie ; écologistes radicaux, anti-industriels et anti-autoritaires, luddites, "décroissants" , primitivistes, naturiens, etc. Pour renverser l'actuel déferlement de biophobie chez les hommes-machines, il nous faut d'abord restaurer notre histoire, notre culture, notre corpus théorique, littéraire et artistique : les vies et les oeuvres de tous les vieux amis de la Terre. Et l'on verra alors que nous disposons d'un héritage d'une richesse et d'une ancienneté merveilleuses au regard des misérables courants industrialistes et saint- simoniens. Notices du volume 2 : George Orwell & Terry Gilliam Pierre Fournier & Gébé Karel Capek & Saint Exupéry Günther Anders & Hannah Arendt Walt Whitman & les Amérindiens Alexandre Grothendieck & Survivre et vivre Maurice Genevoix & René Barjavel François d'Assise & les poètes de la reverdie

02/2022

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Psychologie, psychanalyse

Joyeusetés freudiennes

Ce livre est le quatrième que René Pommier consacre à Freud, le plus inventif, à ses yeux, de tous les grands dingues que l'humanité a produits. Il est constitué de trois études. La première porte sur l'interprétation que Freud a donnée du Moïse de Michel-Ange. Bien qu'elle ne fasse pas intervenir la sexualité, elle n'en est pas moins profondément freudienne par son caractère totalement arbitraire et une argumentation particulièrement tirée par les cheveux, en l'occurrence les mèches de la barbe du Prophète. La deuxième examine la première des Cinq psychanalyses, celle de Dora, la plus tordue sans doute. Au terme de l'analyse, on découvre que Dora, depuis longtemps amoureuse de son père, s'était éprise d'un ami de ses parents dont pourtant elle refusait violemment les avances, et, en même temps, de la femme de celui-ci qui était, par ailleurs la maitresse de son père, et, transfert oblige, elle était sur le point de succomber au charme de Freud lorsqu'elle mit fin au traitement. La troisième est consacrée à l'un cies textes de Freud les plus loufoques, sinon le plus loufoque, intitulé "Sur la prise de possession du feu" On y apprend pourquoi les hommes primitifs ont eu bien du mal pour réussir à maîtriser le feu. Ils ont dû, en effet, apprendre au préalable à maîtriser une pulsion de nature homosexuelle (les flammes représentant, bien sûr, des phallus) qui, dès qu'ils apercevaient un feu, les poussait à uriner dessus.

09/2018

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 2, Cycle chinois, Cycle archéologique et sinologique

En 1912, Victor Segalen (1878-1919) publie Stèles, son chef d'oeuvre poétique, luxueusement imprimé à Pékin, orné d'épigraphes en calligraphie archaïque ou classique. Il s'agit, avec Alcools, paru l'année suivante, de l'un des recueils majeurs de la poésie du XXe siècle. Il ouvre le cycle chinois des oeuvres de Segalen, qui fait suite au cycle polynésien (Les Immemoriaux, Gauguin), au cycle musical et orphique (Entretien avec Debussy, Orphée-Roi) et au cycle des ailleurs (Imaginaires, Briques et Tuiles). Segalen est de tous les auteurs européens celui qui a le plus profondément pénétré la culture chinoise. Il ne se contente pas d'admirer les paysages et les monuments; il parle la langue, est capable de déchiffrer textes et inscriptions. Certaines de ses oeuvres sont publiées ici pour la première fois intégralement, ainsi Sites et Annales secrètes d'après Maurice Roy. Segalen ne sacrifie pas à l'exotisme mis à la mode par les écrivains fin de siècle comme Loti. Il est pénétré de l'imaginaire chinois. Equipée, "voyage au pays du réel", est une odyssée superposant souvenirs et désirs, pour mieux atteindre une immatérielle réalité. René Leys se présente comme les confidences d'un français sinisé qui se prétend l'amant de l'Impératrice. Les textes de Segalen sont autant d'initiations pour atteindre la "cité violette interdite". Pour lui, l'imaginaire est le prolongement, le parachèvement du réel. C'est par l'imaginaire que nous accédons à la connaissance du monde. ROBERT KOPP.

10/1995

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Littérature française

Kermarzin III. Le pénitent de Puerto Madryn

Fabien Lachlan (14 ans), fils de Loïck. Sa quête d'identité est enfin résolue... Monsieur Jean vient de proclamer à son adresse : "... Il résidait en terre d'Argyll. Il fut comte et pair d'Ecosse... Marzin Kenneth Archibald Carnebell de Dunstaffnage périt en 1545 à la bataille d'Ancrum Moor... Vous êtes, Fabien, son unique descendant...". Jean-Marc Ferchaux (28 ans), fils de Jean-Marie. Ses frères, son père, sont décédés. Le sort s'acharne. Marco est professeur et surveillant général au collège des jésuites de Vannes. La présence en ville de Robert Chéreau, ancien camarade de l'école du Likès à Quimper, si elle est avérée, l'interroge et l'inquiète. Corentin Nicolet (14 ans), fils de René. Ses parents se séparent. Il est de retour à Vannes. Quatre amis de coeur ont atténué de pierres blanches les jours sombres de ses années de malheur dans la Sarthe. Au Mans, ce fut Alban Janin, le fils du commissaire Janin. A Quiberon, Ignace Borec, son camarade de colo. A La Milesse, Jérôme Rousseau, le filleul de son père. Enfin en juillet dernier, à Tréboul, Ronan Bastien-Rosa... En 1989, les huit compagnons de Saint-Yves confieront à Géraud Ribeyrol, journaliste d'investigation, la mission de retrouver et d'identifier l'homme que le père Ignace Borec avait entendu en confession à Puerto Madryn, en Argentine, le 31 juillet 1978... "Mon père, je porte en moi la connaissance de crimes. Et un secret très douloureux. Je veux m'en délivrer. Acceptez-vous de recevoir ma confession ? "

02/2021

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Littérature japonaise

Eloge de l'ombre

"Car un laque décoré à la poudre d'or n'est pas fait pour être embrassé d'un seul coup d'oeil dans un endroit illuminé, mais pour être deviné dans un lieu obscur, dans une lueur diffuse qui, par instants, en révèle l'un ou l'autre détail, de telle sorte que, la majeure partie de son décor somptueux constamment caché dans l'ombre, il suscite des résonances inexprimables. De plus, la brillance de sa surface étincelante reflète, quand il est placé dans un lieu obscur, l'agitation de la flamme du luminaire, décelant ainsi le moindre courant d'air qui traverse de temps à autre la pièce la plus calme, et discrètement incite l'homme à la rêverie. N'étaient les objets de laque dans l'espace ombreux, ce monde de rêve à l'incertaine clarté que sécrètent chandelles ou lampes à huile, ce battement du pouls de la nuit que sont les clignotements de la flamme, perdraient à coup sûr une bonne part de leur fascination. Ainsi que de minces filets d'eau courant sur les nattes pour se rassembler en nappes stagnantes, les rayons de lumière sont captés, l'un ici, l'autre là, puis se propagent ténus, incertains et scintillants, tissant sur la trame de la nuit comme un damas fait de ces dessins à la poudre d'or." Publié pour la première fois en 1978 dans l'admirable traduction de René Sieffert, ce livre culte est une réflexion sur la conception japonaise du beau.

05/2011

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Empire

La chute de l'empire romain. Etudes ou discours historiques

Le déclin de l'Empire romain d'Occident, ou la chute de l'Empire romain, se rapporte aux causes profondes et aux événements qui aboutirent à l'effondrement de l'Empire romain d'Occident. Le 4 septembre 476, date de l'abdication de Romulus Augustule, dernier empereur de l'Empire romain d'Occident, est en général retenu comme marquant la fin de cette période. Cette thématique a connu une large diffusion à la fin du xviiie siècle avec la parution du fameux ouvrage d'Edward Gibbon : Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain. Cependant, Gibbon n'a été ni le premier ni le dernier à étudier les raisons qui ont conduit à la disparition de l'Empire romain, Montesquieu lui ayant consacré par exemple dès 1734 un ouvrage, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, où il dénombrait 19 facteurs de sa décadence. Les raisons du déclin de l'Empire romain font donc l'objet d'un certain nombre de théories controversées, la plupart des historiens remettant même aujourd'hui en question la notion de "chute" , de "déclin" , ou la date de 476, qui a d'ailleurs bien moins marqué les contemporains que celle du sac de Rome par Alaric en 410. FRANCOIS-RENE DE CHATEAUBRIAND apporte sa contribution au débat sur la La chute de l'empire romain à travers trois études portant sur la naissance et les progrès du christianisme et l'invasion des barbares.

02/2022

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Sciences politiques

La guerre qui ne peut pas avoir lieu. Essai de métaphysique nucléaire

Nous sommes plus près d'une guerre nucléaire que nous ne l'avons jamais été pendant la Guerre froide, mais la plupart des gens sont aveugles à ce danger. Ils ont appris que les armes nucléaires ne servent qu'à une chose : empêcher que les autres les emploient. C'est ce qu'on appelle la dissuasion. Ils pensent aussi que ces armes sont trop destructrices pour qu'on soit tenté de les utiliser. Telles sont les illusions qui leur permettent de dormir tranquilles. Entre l'été 2017 et janvier 2018, nous avons plusieurs fois frôlé une guerre nucléaire que ses protagonistes, Donald Trump et Kim Jong Un, ne voulaient nullement, pas plus que ne la voulurent Kennedy et Khrouchtchev pendant la crise de Cuba. Les intentions des acteurs comptent en effet très peu. Des "machines apocalyptiques" décident aujourd'hui pour nous, des systèmes de déclenchement semi-automatique où le faux calcul, la mauvaise interprétation ou l'accident jouent un rôle déterminant. On repose donc ici à nouveaux frais la question de l'efficacité et de la moralité de l'arme nucléaire. Jean-Pierre Dupuy est professeur à l'Université Stanford. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages, parmi lesquels : L'Enfer des choses. René Girard et la logique de l'économie (avec Paul Dumouchel, 1979) ; La Panique (1991) ; Le Sacrifice et l'envie (1994) ; Pour un catastrophisme éclairé (2002) ; Petite métaphysique des tsunamis (2005) ; La Marque du sacré (2010) ; L'Avenir de l'économie (2012) ou La Jalousie. Une géométrie du désir (2016).

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Littérature française

Un homme en vue

Rodez. Années soixante-dix. Automne radieux. La pierre donne un formidable coup de jeune à la ville et bâtit les réussites des hommes en vue. René Marcillac ? Solide, estimé, respecté. Sans histoires ! Depuis sa vaste demeure campée en haut de son parc, la Vernière, il a vue sur la ville, son champ de bataille de bâtisseur, sur ses semblables, sur les mondanités, les jeux de pouvoir et d'argent. Mais s'il rentre d'une échappée en Afrique, c'est qu'il a eu besoin d'une parenthèse de solitude, loin de son épouse Antonine, avec laquelle les sentiments s'entretiennent désormais d'habitudes plus que de passion. Or, son beau-fils Charles, qu'il a élevé comme s'il en était le père, lui révèle sa décision de se présenter à la députation. Tandis que sa femme tisse de mystérieux réseaux d'influence, Marcillac ne tarde pas à devenir la cible d'insidieuses menaces. Et alors que les mêmes sentiments de vulnérabilité et d'indécision qu'avant son voyage africain s'insinuent de nouveau en lui, une femme inattendue s'impose soudain dans sa vie. Avec ce roman des vérités sans fard, Roger Béteille livre la peinture d'une société en mue rapide, de laquelle, au-delà des faux-semblants, sourdent les tensions et les secrets du présent ou du passé. Il fait aussi, dans toute sa complexité, le portrait d'un homme à sa maturité, luttant contre les incertitudes de la cinquantaine, quand la route de l'existence semble franchir un col.

01/2018

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Ouvrages généraux

Les visiteurs d'Histoire. Quand l'histoire de France s'invite chez moi

Féru d'histoire et conteur savoureux, Bruno Solo a convié chez lui, le temps d'un dîner imaginaire, des personnages de l'Histoire de France : Clovis, l'inconnu le plus célèbre de notre récit national ; le sage Eloi, ministre de Dagobert ; Alcuin, l'avisé moine et conseiller très éclairé de Charlemagne ; l'ardente Aliénor d'Aquitaine, reine de France puis d'Angleterre ; Christine de Pizan, la première femme écrivaine et philosophe de langue française à avoir vécu de sa plume ; Michel de l'Hospital, chancelier, apôtre de la tolérance pendant les guerres de religion ; Théophraste Renaudot, homme-orchestre et fondateur de La Gazette ; René-Robert Cavelier, l'explorateur mégalo du Mississippi et de la future Louisiane ; le Chevalier d'Eon, l'agent secret à l'identité sexuelle mystérieuse ; Louise Michel, institutrice féministe, figure de la Commune de Paris et militante anarchiste ; Georges Mandel, politique clairvoyant face au péril nazi, chef de cabinet de Georges Clemenceau. Le banquet promet d'être animé ! En hôte curieux et mordant, Bruno Solo a l'art de relancer la conversation. Il n'hésite pas à poser les questions qui fâchent, dégonfle certaines légendes, fait des parallèles avec notre présent. Sans jamais se départir de son esprit caustique et de son humour. Les Visiteurs d'Histoire offre des portraits vivants de figures parfois méconnues. Une narration divertissante, pleine de fantaisie, au service d'un fond rigoureux et intelligent. A l'image de Bruno Solo : passeur humble et passionné de l'Histoire de France. Bruno Solo est comédien, auteur, réalisateur et producteur.

10/2022

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Essais biographiques

Nicolas de Staël. Enfant de l'étoile polaire

"Je t'embrasse de tout coeur, toi, Paris, toute la ville et ton pays tout entier. Je vous aime plus profondément, plus désespérément que je ne vous ai jamais aimés" écrivait Nicolas de Staël à son grand ami René Char en 1953, un an avant de se jeter dans le vide. Né à Saint-Pétersbourg en 1914, Nicolas de Staël von Holstein a cinq ans lorsque sa famille fuit la Russie pour se réfugier en Pologne. Après la mort de leurs parents, Nicolas et ses soeurs sont accueillis par des amis en Belgique. Après des études aux Beaux-Arts de Bruxelles, il voyage en Espagne, au Maroc, en Italie où il se nourrit du spectacle de la nature, de la lumière et de leurs contrastes. En 1943, il s'installe définitivement en France et se lance dans l'aventure de l'abstraction avec l'intuition que "sa vie [sera] un continuel voyage sur une mer incertaine". Pinceau des mots à la main, au plus près de son sujet, Karin Müller raconte à la première personne le destin fulgurant de ce peintre intransigeant et généreux, ami des surréalistes, de Kandinsky, Braque, Lanskoy, Magnelli, Sonia Delaunay et bien d'autres, que le succès et la reconnaissance tardive n'empêcheront pas de mettre fin à ses jours à l'âge de 41 ans. Un texte magistral à la hauteur du génie de Nicolas de Staël. Le peintre foudroyé laisse plus de mille tableaux peints dans l'urgence des malheurs, privations, souffrances et bonheurs traversés.

09/2023

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Icônes

Les images médiévales. La figure et le corps

De l'empreinte bouleversante d'une main humaine datée du paléolithique dans la grotte Cosquer (28000 ans avant notre ère) à la pipe peinte en 1929 par René Magritte prévenant que "Ceci n'est pas une pipe" , les images ne cessent de nous renvoyer aux mêmes questions essentielles : qu'est-ce que représenter ? Imiter et figurer, est-ce la même chose ? Quel est le rapport entre l'objet ou la personne représentés et leurs images ? Ces questions semblent hors du temps, alors que les images, leurs formes et leurs usages se montrent étroitement dépendants des époques et des cultures particulières qui les produisent. Ainsi en va-t-il dans la chrétienté médiévale, entendue comme une formation sociale et culturelle dont on ne préjuge pas des limites chronologiques, pour souligner au contraire son empreinte durable jusque sur nos comportements et nos représentations aujourd'hui. Au "Moyen Age" , la question de l'image se rapporte toujours, de près ou de loin, à l'Incarnation du Fils de Dieu. Contre l'interdit judaïque de la représentation, la "figure" du Christ donne sens à toutes les autres images. Et par ricochet, son "corps" sacramentel donne corps à la matière (bois, métal, textile, parchemin) des peintures et des statues innombrables et désirables de la Vierge et des saints. Ainsi la fifigure et le corps tracent dans les motifs et la matière des images, des chemins qui, en se croisant, invitent le lecteur à un parcours sinueux dans le temps long de l'histoire.

09/2023

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Vichy

Ombre invaincue. La survie de la Collaboration dans la France de l'après-guerre 1944-1954

Heurs et malheurs de la " génération de la Collaboration " dans la France de l'après-guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, en dépit de l'Epuration, certains anciens collaborationnistes parviennent à se recycler et à faire vivre leurs idées. Trois mouvances spécifiques, très actives dans les années 1930-1945, perdurent : le Parti populaire français de Jacques Doriot, le Rassemblement national populaire de Marcel Déat, la nébuleuse " cagoularde " d'Eugène Deloncle. Si, en 1945, leurs chefs tutélaires ont disparu, une nouvelle génération leur succède : Georges Albertini, Guy Lemonnier, Georges Soulès, Maurice Bardèche, René Binet... Ce qui caractérise ces hommes âgé de vingt à quarante ans, c'est la souplesse, voire la plasticité. Il ne s'agit pas pour eux de renier leurs idées, mais bien au contraire de les adapter au règne des vainqueurs, de se glisser dans l'époque nouvelle en l'infléchissant. Dans ce monde bouillonnant de perpectives, on croise François Mitterrand et ses liens avec la Cagoule, des Français formés au camp de jeunesse à Auschwitz (1944), des commandos de miliciens parachutés en France à l'hiver 1945, des collaborationnistes sensibles au fédéralisme européen... Le bilan de cette génération formée de personnalités peu connues du grand public n'est pas négligeable : elle a jeté les bases de l'extrême droite moderne française, avec comme débouchés politiques le populisme poujadiste, puis la création du Front national ; elle a contribué à imbriquer l'anticommunisme et le processus de construction européenne. Au total, elle a vu ses voeux en partie exhaussés.

09/2021

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Romans policiers

Femme serial killer Tome 2 : Les empoisonneuses

Meurtrières invisibles et "tranquilles" , les empoisonneuses sont la catégorie reine des tueuses en série au XIXème siècle, ainsi que dans la première moitié du XXème siècle. Elles s'attaquent presque toujours à quelqu'un de leur proche entourage. Leur arme favorite est l'arsenic qui, à l'époque, est facilement disponible. Très organisées, elles préméditent avec soin leurs forfaits. Leurs séries meurtrières se prolongent plus longtemps que pour les serial killers masculins qui se font arrêter à cause de leur mode opératoire et de leurs rituels beaucoup plus visibles : Il n'est pas question pour elles de "signer" leur crime par un rituel élaboré ou de laisser les corps dans une posture dégradante. Comme l'explique l'une de ces empoisonneuses, "Je n'aimais pas la vue du sang. Moi, je ne voulais pas laisser de traces pour que la police ne trouve rien. C'était pas pour le type, je n'en avais rien à fiche de lui. Je ne voulais pas qu'on me retrouve, un point c'est tout". Sans que l'on sache exactement pourquoi, ces empoisonneuses sévissent plutôt en province ; aux Etats-Unis, par exemple, on remarque que près des deux tiers de ces tueuses proviennent des états ruraux du Sud profond. Cette constatation fait écho aux statistiques du professeur René Favre qui, dans les années 1940, signale dans son "Introduction à l'étude de la toxicologie" que le poison est à 70 % l'apanage de la gent féminine et que celle-ci est à 70 % une habitante de la campagne".

09/2023

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Esotérisme

Esotérisme du Temple égyptien

Existe-t-il vraiment un ésotérisme égyptien ou est-ce une vue de l'Occident, une manière d'expliquer le mystère entourant cette culture fascinante ? L'Egyptologie Symboliste prétend que c'est le coeur même de la pensée égyptienne et qu'elle est le fruit d'une connaissance ésotérique portée par les initiés. La civilisation pharaonique apparaît entièrement constituée dès la première dynastie : les caractères royaux, les idées religieuses, la conception de la vie et de la mort se trouvent fixés ; tous les procédés techniques sont connus ; le calendrier est précis ; l'écriture est déjà en usage. Les monuments et les papyrus constituent la plus grande bibliothèque des oeuvres ésotériques à étudier et à méditer. " Le Maître véritable peut guider un candidat doué pour lui faire parcourir le chemin de la Conscience plus rapidement ; l'initié, arrivé à des étapes d'Illumination par sa propre Lumière intérieure, lira directement l'ésotérisme d'un tel enseignement. Personne ne pourra le faire pour lui. " C'est résumer en quelques mots l'enseignement de René Schwaller de Lubicz dont le nomen mysticum " AOR " distingue ce grand égyptologue de passion. Le " Mémorial " donne ici l'importance à l'oeuvre — Le Temple de l'Homme — et à celles et ceux qui ont accompagné cette immense entreprise au sein du Groupe de Louqsor. Les auteurs, dont la quête est éclairée par la Franc-maçonnerie, témoignent de " l'Ordre Initiatique de la Voie Sacrée ", au Rite Egyptien de Mer Nefer et présentent ici les outils authentiques de l'un des grands éveilleurs de notre temps.

10/2023