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Normandises. Savoureuses expressions normandes

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Droit

Le droit de la guerre. Traité sur l'emploi de la force armée en droit international Volume 1

"Droit de la guerre". L'expression peut surprendre. La guerre ne serait-elle pas le non-droit, et le droit ne serait-il pas synonyme de paix ? A cette question, il convient de répondre par la négative. La guerre est une institution juridique. Le droit de la guerre existe - y compris les sanctions aux violations des règles -, aussi ancien que la guerre, aussi ancien que le droit international, dont il constitue le coeur historique, en ses deux branches : jus ad bellum, jus in bello, le droit de la neutralité relevant des deux. Le XXe siècle, du Pacte de la Société des nations à la Charte des Nations unies, n'a pas davantage aboli le droit de guerre, ni transformé le jus ad bellum en jus contra bellum et le jus in bello en "droit international humanitaire", lui-même annexe au "droit international des droits de l'homme". Croisant droit et polémologie, le présent traité dissipe l'illusion. Portant sur les conflits armés internationaux comme sur les conflits armés internes, il expose, explique et reconstruit, de manière systématique, l'ensemble du droit international contemporain relatif à l'emploi de la force armée, aussi bien les auteurs de la belligérance (Etats, organisations intergouvernementales, mouvements de libération nationale, autres groupes ou entités non étatiques) que les acteurs de la belligérance (militaires ou combattants réguliers, partisans ou combattants irréguliers), les buts de la belligérance (légitime défense, sécurité collective, autodétermination des peuples, autres justae causae belli revendiquées), les moyens (armements), les théâtres (terre, mer, air, espace extra-atmosphérique, cyberespace) et les régimes de la belligérance (régimes relatifs aux combats, aux combattants victimes des hostilités, aux personnes et biens civils, aux institutions et biens culturels, à l'occupation, à l'environnement), proposant en outre une analyse critique de la responsabilité réparatrice et punitive.

11/2015

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Religion

Confiance dans l'esprit. Un guide pour la pratique du Ch'an

Maître Sheng-yen, un maître renommé du bouddhisme Ch'an (Zen), est né en 1930 dans une ferme des environs de Shanghai. Il prit la robe à l'âge de 13 ans. A l'époque de la prise de pouvoir par les communistes, il partit pour Taïwan afin de poursuivre ses études et sa pratique. Après six années de retraite solitaire à la montagne, Maître Sheng-yen se rendit au Japon pour achever des études poussées en bouddhisme. Il obtint son diplôme en littérature bouddhiste de l'Université Rissho. Maître Sheng-yen reçut les transmissions du Linchi (Rinzaï) et du Ts'ao-tung (Soto), les deux écoles importantes du Ch'an. Il est détenteur de la deuxième génération de la lignée du Maître Hsu-yun, le Patriarche du Ch'an moderne. En tant que maître du Ch'an et éducateur il a professé dans différentes universités à travers les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie. Il a composé plus de quarante livres sur le bouddhisme et le Ch'an. Ses écrits ont fait l'objet de traductions en neuf langues. Maître Sheng-yen offre ici un guide à la pratique du Ch'an basé sur le poème Confiance dans l'esprit et le présente ainsi : "II ne s'agit pas d'un commentaire formel du texte ni d'une approche analytique. Je me sers plutôt du poème comme point de départ pour inspirer le pratiquant et pour traiter certaines questions qui se présentent au cours de la pratique." "L'expression confiance dans l'esprit renferme deux significations : "croire en" l'esprit et le "réaliser". La véritable confiance dans l'esprit est fondée sur la réalisation de se savoir fondamentalement doté d'un esprit stable et inébranlable, l'esprit d'un Bouddha."

10/1997

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Littérature étrangère

Oeuvres complètes. Tome 2, Dieu le Ver, Correspondance, 1905-1928

Complémentaire du carnet de bord reconstitué il y a quatre ans en tant que Tout, la correspondance que le lecteur français découvrira ici est le fruit d'une folie. Soit dit sans préjuger du jugement que les uns ou les autres porteront sur l'impossible apostolat du solipsiste apostat, aux prises, dans ces pages, avec son prochain, il fallait à tout le moins de l'idée fixe pour reprendre, à distance, à contre-courant des caprices de l'histoire et des vents politiques, la collecte de vieux papiers dont personne ne s'était soucié depuis l'année des accords de Munich. Folie ou passion, longue patience et course poursuite - perdue de justesse - contre la mort des derniers survivants dispersés entre trois continents, le jeu en valait la chandelle. Le résultat est là : trois cent soixante-dix-neuf lettres à une vingtaine de destinataires, amis ou amantes, proches ou fantoches, qui nous conduisent de la première réaction du monde extérieur au Monde comme conscience et comme rien en 1905 jusqu'à la négation logique de la dernière maladie. Billets de deux lignes ou opuscules de cinquante pages, lettres-cours de philosophie pratique ou romans intimes, d'amour, de mendicité ou de beuverie, lettres-provocations, exercices de style, commentaires sur Stendhal et Voltaire, la Rome antique, la dysenterie et la thermodynamique, cabotines, propagandesques, pragmatiques ou sans autre objet que le pur hédonisme de l'écrit, l'ensemble, en majeure partie inédit en tchèque, ne ressemble, au meilleur sens du terme, à " rien ". Tout un monde donc, au sein duquel le contrepoint fourni par la présence-absence de l'autre donne à entendre quelques-uns des textes non seulement les plus amphibies, mais littérairement les plus achevés et les plus innovateurs de toute l'œuvre de Klima et, en tant que tout, l'expression la plus parlante de son " contradictionisme ".

01/2005

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Sociologie

Territoires apprenants. Un processus d'apprentissage émergent à l'épreuve du réel

Entre observation de dynamiques à l'oeuvre et slogan, l'expression "territoires apprenants" est régulièrement utilisée dans nombre de disciplines et de politiques publiques et de plus en plus mobilisée par les acteurs et organisations pour qualifier un processus ou engager des démarches collectives en développement territorial ou formation. Dans un contexte de décentralisation accrue, de territorialisation des politiques éducatives et d'autonomisation progressive des établissements scolaires, la notion de "territoires apprenants" sert également à désigner les nouveaux "dispositifs pédagogiques territorialisés" qui se développent autour de deux grands axes : privilégier l'ouverture des établissements scolaires sur leur environnement pour favoriser la contextualisation des savoirs, redonner du sens aux apprentissages et lutter contre le décrochage ; favoriser le croisement des regards entre les acteurs (enseignants, chercheurs, élèves, étudiants, parents, associations, collectivités...) à travers le déploiement de protocoles adaptés. En s'appuyant sur l'expérience du projet pédagogique européen TERAPI (Erasmus+) mené entre des établissements scolaires de France (Savoie, Isère), Italie (Milan) et Roumanie (Craiova) autour d'agencements originaux associant élèves, enseignants, parents, associations et scientifiques, l'ouvrage revient sur cette notion à travers une douzaine de contributions de chercheurs (géographie, urbanisme, sociologie, psychologie, sciences de l'éducation...), d'acteurs éducatifs et d'enseignants des trois pays, et en propose une première définition. Quelques outils d'analyse et leviers d'action présentés mettent en évidence les enjeux, les apports mais aussi les limites d'une notion passée en quelques années de l'ombre à la lumière et de dispositifs qui cherchent à faire vivre le "droit à l'éducation" en le confrontant au terrain et au réel. Au-delà des questions d'apprentissage, la réflexion, les méthodes et les outils ouvrent plus largement sur le design collectif et l'avenir de la société contemporaine confrontée aux crises et à l'incertitude.

01/2021

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Récits de voyage

Le voyage en Algérie. Anthologie de voyageurs français dans l'Algérie coloniale 1830-1930

La prise d'Alger par les troupes du général de Bourmont en 1830 inaugure cent trente-deux ans de présence française sur l'autre rive de la Méditerranée. Elle marque également les débuts d'une abondante littérature coloniale autour de l'Algérie, qui est, d'une certaine façon, notre plus proche Orient. Nombreux sont ceux, journalistes, officiers, députés ou ministres, qui font le voyage et en reviennent séduits par la richesse des couleurs et des paysages. Des écrivains aussi traversent la mer pour découvrir le rivage algérien et ses ruines romaines, les plaines fertiles du Tell, les villages de Kabylie, les grands espaces sahariens, l'épure des dunes, les ciels étoilés et le réconfort des oasis. Gautier, Dumas, Fromentin, les Goncourt, Maupassant, Gide, Eberhardt et Montherlant, parmi bien d'autres auteurs méconnus ou oubliés, consacrent ainsi à l'Algérie des pages mémorables ou pittoresques. Mais un pays, c'est avant tout un peuple, et les écrivains-voyageurs le font vivre : d'abord le peuple algérien avec ses croyances, ses coutumes, ses modes de vie, ses mystères aussi, puis " un peuple neuf ", celui des Français d'Algérie. De tonalités diverses - épiques ou esthétiques, lyriques ou satiriques, fondées sur l'expérience aventureuse et sombre de la conquête ou sur les aléas balisés des premières expéditions touristiques -, toutes ces relations de voyage expriment l'impact émotionnel de ce pays, l'Algérie, sur ceux qui sont venus le découvrir et le raconter. Tous portent témoignage du fait colonial. Leurs propos, bien moins univoques qu'on ne l'imagine parfois, ne sauraient se résumer à l'expression d'une quelconque " voix de l'impérialisme ". Du débarquement de Sidi-Ferruch aux cérémonies du Centenaire, les textes, ordonnés selon le principe chronologique, retracent une histoire toujours passionnée, qui continue de faire battre les cœurs sur les deux rives de la Méditerranée.

02/2008

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Littérature étrangère

Une ville, une oeuvre. Anthologie de nouvelles sur les villes du Maroc

L'objectif de cette entreprise est de susciter, sous forme d'objets de fiction, des regards croisés ou contrastés sur quelques villes marocaines, au choix des auteurs, en termes de sensibilités, de représentations ou d'altérités. Plusieurs villes marocaines demeurent, en effet, mythiques non seulement pour bon nombre de Marocains, mais également pour des étrangers qui ont eu ou qui ont toujours, un contact de proximité avec ces villes. Depuis le début du siècle dernier, des villes comme Casablanca, Tanger, Fès, Marrakech et d'autres n'ont cessé d'inspirer architectes, urbanistes, cinéastes, artistes et créateurs en tous genres. C'est ainsi qu'elles ont été l'objet d'amour, d'attention et d'intérêt de la part de ceux qui ont nourri au plus profond d'eux-mêmes une passion sincère pour elles. Il n'est donc pas étonnant que ces villes deviennent également une source d'inspiration littéraire dans l'une des formes majeures de la littérature moderne qu'est la nouvelle, un mode d'expression littéraire d'une grande densité narrative. C'est donc dans ce genre littéraire que les auteurs de ce volume nous racontent leur ville, leur vie ou celle de leurs personnages. Victor Hugo, dans La Légende des siècles, rappelle à juste titre que " Une ville finit par être une personne ". Ainsi, cette anthologie vise-t-elle à enrichir le patrimoine littéraire marocain en soulignant les liens entre les auteurs et leurs lieux de référence ou d'inspiration. Les auteurs de ce volume, tous résidents au Maroc, sans être tous des Marocains, tirent ainsi avec bonheur leur matière littéraire de la fraîche réalité quotidienne de leurs villes. Ils portent sur elles un regard parfois nostalgique, parfois critique, parfois même un brin militant... Les approches sont diverses, mais toutes sont sous-tendues par une affection certaine.

02/2009

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Histoire internationale

Journal de Russie. 1928-1929

"Comment l'officier courageux, deux fois blessé au front, détaché dès 1916 à la Mission militaire en Russie, comment l'ancien major de l'Ecole normale supérieure, agrégé de lettres, l'intellectuel catholique qui rêvait d'unir les Eglises, a-t-il pu adhérer au bolchevisme et, bien pis, le servir ?" C'est là tout le mystère de Pierre Pascal (1890-1983), que Jacques Catteau soulève dans sa préface. En 1918, l'"entrée en communisme" de Pascal provoque un scandale en France ; puis on l'oublie, jusqu'à son retour à Paris en 1933. Homme discret, rebelle à toute discipline politique, Pascal devient traducteur et professeur à la Sorbonne. Il refuse de partager publiquement son expérience de l'URSS, et ce n'est qu'en 1975 que paraît le premier des cinq volumes de son journal de Russie, qui a pris la dimension d'un ouvrage culte pour tous les passionnés d'histoire russe. Le journal de Russie 1928-1929 est la transcription des cinq carnets noirs inédits qui constituent le dernier témoignage de Pierre Pascal. Beau-frère de Victor Serge, ami de Boris Souvarine, l'auteur appartient à la génération de révolutionnaires trahie par le stalinisme. Au fil des pages, il révèle les rouages de l'Internationale communiste, la persécution de l'Eglise orthodoxe, des paysans, des opposants au régime, la vie quotidienne à Moscou, à Leningrad ou dans les campagnes de "l'Outre-Volga". Sa plume est précise, vivante, souvent ironique. Réquisitoire intransigeant contre les dérives totalitaires staliniennes au moment même où elles apparaissent, cette "chronique d'une Révolution dénaturée" est aussi l'expression d'un amour profond, inconditionnel, pour le peuple russe, dont Pierre Pascal s'est appliqué sa vie durant à transmettre l'histoire, la culture et l'esprit.

10/2014

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Histoire de France

Servir Napoléon. Policiers et gendarmes dans les départements annexés (1796-1814)

Veiller au salut d'un Empire qui a fini par se dilater de Rome à Hambourg, sur fond de guerre et au sortir de la Révolution, tel a été le défi relevé par la police et la gendarmerie de Napoléon. Avant même de songer au maintien de l'ordre, ces institutions ont eu à imposer dans des contrées fraîchement conquises le nouveau régime forgé en France. C'est dire l'importance de cette autre armée de Napoléon, dont les membres, Français comme indigènes, ont été à la fois les acteurs d'une mission impériale et les témoins de l'intégration en cours des départements annexés. En dévoilant les hommes sous l'uniforme, ce livre réécrit la confrontation entre occupants et occupés, gendarmes et brigands, agents de la répression et populations en rébellion. Cette histoire totale des polices propose un autre regard sur une période que l'on ne saurait plus réduire à des étiquettes aussi polémiques qu'anachroniques. Si l'Etat policier napoléonien relève du mythe, un Empire des policiers n'en a pas moins existé : suivre tout autant l'exportation des modèles institutionnels que l'expatriation des personnels, reconstituer aussi bien leurs réseaux amicaux et familiaux que le maillage des commissariats et des brigades, envisager toute la gamme des interactions avec les populations, voilà autant de clefs pour aborder les débats qui animent désormais les études napoléoniennes : l'autoritarisme libéral et la naissance d'un Etat sécuritaire, l'impérialisme culturel des fonctionnaires français, ou les cadres de l'expression politique. Prenant acte de la dimension européenne de l'expérience napoléonienne, cet ouvrage offre ainsi pour la première fois une vue d'ensemble sur cette épine dorsale du Grand Empire que forment les 15 nouveaux départements français et que surveillent, en 1811, 400 commissaires et 6 000 gendarmes.

11/2012

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Philosophie

Les raisons de l'art. Essai sur les théories de la peinture

Nietzsche ne s'y est pas trompé : "Toujours le créateur s'est trouvé en désavantage vis-à-vis de celui qui ne faisait que regarder sans mettre lui-même la main à la pâte". Triste privilège de la peinture : les philosophes énoncent des propositions sur la technique picturale et l'histoire de cet art indépendamment de tout critère empirique de validité, sans mobiliser aucune connaissance ni expérience, à l'encontre des philosophes qui, écrivant sur la musique - Nitezsche, Schopenhauer, Adorno ou Jankélévitch -, s'appuient toujours sur un savoir et sur un savoir-faire. Pourquoi la peinture, objet d'un discours philosophique sans objet, autorise-t-elle les interprétations sans contrôle, les analyses purement auto référentielles ? Jacqueline Lichtenstein date du coup de force théorique de Kant, posant la double autonomie du jugement de goût par rapport au jugement de connaissance et de la théorie esthétique par rapport à la pratique artistique, la plupart des impasses philosophiques de l'esthétique. En regard, elle restitue, à partir de l'étude des conférences de l'Académie royale de peinture et de sculpture de 1667 à 1793, l'importance de l'analyse artistique - l'explication de l'oeuvre, chose mentale et matérielle tout à la fois, par les peintres. Ils y puisaient l'occasion de soulever un problème précis touchant à l'une des "difficultés" rencontrées - le sujet et la correction du dessin ; la répartition des lumières ; les libertés que le peintre peut prendre par rapport à l'histoire ; l'expression des passions. Dans ce qu'on appelle philosophie de l'art, écrivait Friedrich Schlegel, il manque habituellement l'une ou l'autre : ou bien la philosophie, ou bien l'art. S'il fallait choisir, Jacqueline Lichtenstein soutiendrait sans doute aucun l'art contre la philosophie. Ou plutôt contre une certaine philosophie.

05/2014

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Sciences politiques

Et la gauche devint la putain de l'Islam

Notre pays est dans une situation catastrophique : 1.000 agressions gratuites par jour, explosion du nombre de viols, risque quotidien d'attentats islamistes. Dans certains endroits, on n'est plus en France. Le président du CFCM annonce la présence de 11 millions de musulmans, dont 30 % disent préférer la charia aux lois de la République. 70 % d'entre eux mangent halal. 25 % des jeunes de moins de 25 ans sont musulmans. Et les plus radicaux d'entre eux se mettent à rêver d'une France islamiste dans une trentaine d'années. Pierre Cassen révèle son long passé de militant actif de gauche, de 1970 à 2005. L'auteur admet ne jamais avoir rien attendu de la droite. Mais il accuse douze personnalités emblématiques de gauche d'avoir contribué à l'islamisation de notre pays, par leur militantisme en faveur de l'immigration. Il a fait un bout de chemin avec certaines d'entre elles. Il leur reproche leur complaisance avec un système politico-religieux aux antipodes des valeurs de la gauche, de notre civilisation, de l'égalité hommes-femmes, de la laïcité, et de la liberté d'expression. Il les accuse d'avoir trahi les classes populaires, et abandonné nos compatriotes, pour ne se consacrer qu'aux nouveaux venus, majoritairement musulmans. Le résultat, c'est ce livre-choc, qui tire à boulets rouges sur ses anciens amis. L'auteur appelle les électeurs de gauche à enfin ouvrir les yeux devant le péril mortel qui nous menace tous, et à cesser de se tromper d'extrême droite. Dans l'esprit de la Résistance, il appelle tous les Français à rompre avec la division de notre peuple, et à s'unir pour sauver le pays. Il y a urgence, sinon, notre France va mourir !

11/2018

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Critique littéraire

Traits et portraits

Stendhal distinguait deux sortes de livres : le plus grand nombre écrit par des " hypocrites pour obtenir de l'avancement " et les autres... appartenant au " happy few ". Dans cette seconde catégorie, sans conteste, se rangent les souvenirs de celle qui fut l'" Amazone " de Remy de Gourmont et dont le salon fut fréquenté par la plupart des grands écrivains et artistes de ce temps. Evoquer les rencontres de cette longue vie comblée n'est déjà pas si simple. Plus difficile, plus rare, est de savoir dépister les êtres, et chez ces êtres ce qui leur est personnel à l'extrême. C'est ce que Natalie Barney a recherché ; c'est cela qu'elle nous apporte dans ce livre. Documentaire d'une grande richesse pour l'historien, ces " traits et portraits " de grands disparus sont une source de joie et d'émotion pour d'autres. Mais le livre contient mieux encore qu'un éclairage nouveau et tout particulier sur Berenson, D'Annunzio, Max Jacob, Léautaud, Edmond Jaloux, Rouveyre, Gide et d'autres, sans oublier, de la part de l'amie de Renée Vivien, le petit traité sur l'" amour défendu ". En effet, par la seule expression de ses affinités électives, qui n'exclut ni l'ironie, ni la lucidité, on découvrira une image sincère et profonde de Natalie Barney à laquelle, dans ses lettres, Gourmont consacra tant de ferveur. Car ce qui touche, chez elle, ce qui frappe, ce sont les lignes de force de l'" Amazone " : la tendresse de l'intelligence, l'esprit du cœur si merveilleusement vivace dans ces pages. La justesse du trait et l'élégance du style relient l'auteur, américaine de naissance et française de style, à la lignée de nos moralistes.

01/2002

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Littérature française

D'Hadrien à Zénon. Correspondance 1951-1956

Cette intégrale des lettres autorisées par Marguerite Yourcenar, de la publication de Mémoires d'Hadrien (1951) jusqu'à 1956, accompagne ce premier chef-d'œuvre par rapport auquel " mes livres précédents seront évalués à l'avenir... et qui représentent le travail de toute une vie ". Elles montrent l'écrivain aussi attentif au processus de publication qu'au processus de création, dans la gestion infatigable de son œuvre. Emerge de cette correspondance une Yourcenar peu connue, qui conseille, proteste, légifère, attaque, revendique, se défend, défend les autres, se fait avocate, procureur, comptable, iconographe, correctrice, traductrice et, surtout, admirable critique et interprète de son œuvre propre. " Le reproche de poli, d'achevé dans le style quand on l'accouple au terme "ouvrage de dame " me fait bondir, nullement parce qu'il s'agit de l'œuvre d'une femme mais parce que le dédain du "fini parfait, de la perfection pure" obtenus ou cherchés dans le style, vous permettraient de mettre Racine ou Praxitèle au niveau du point d'Irlande. " Et pourtant ces documents où l'auteur de Mémoires d'Hadrien quitte le peplum et se laisse aller à l'humeur du quotidien, jusque dans certain relâchement d'expression, dissiperont bien des idées reçues sur cet esprit libre et son humour parfois décapant : " Le respect d'un texte est une forme de respect de la vérité ", écrit-elle à Alexis Curvers. C'est le même souci d'exactitude qui a inspiré les éditeurs de cette correspondance dans l'établissement et l'annotation de ces lettres. Des lettres où progressivement le laboratoire de Mémoires d'Hadrien s'ouvre sur la refonte d'une œuvre ancienne, antichambre de L'œuvre au Noir. E. D.-J. et M. S.

05/2004

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BD jeunesse

Astérix et La Traviata. L'album des crayonnés

" Bonjour, je m'appelle ASTERIX ! J'ai vu le jour en 1959 et mes aventures ont fait le tour du monde en 31 albums. C'est dire comme je suis connu actuellement. Je suis né de la complicité de deux véritables amis qui n'avaient pour ambition que d'" amuser la galerie " en faisant le métier qu'ils aimaient, le plus sérieusement possible. L'un, René GOSCINNY, était le meilleur scénariste de son temps et m'a fait la mauvaise farce de disparaître un jour de 1977. L'autre, Albert UDERZO, est l'un des plus grands dessinateurs que la bande-dessinée connaisse. Ce dernier a choisi de continuer à faire vivre, seul, cette complicité qu'il avait avec son compère. Aujourd'hui, malgré le succès qui a fait s'éloigner de lui beaucoup d'acteurs de la Bande-dessinée (allez savoir pourquoi...), ce grand monsieur est resté humble au point de douter que les crayonnés originaux de mes aventures puissent intéresser leurs lecteurs. Depuis ma première planche, comme celles de TANGUY ET LAVERDURE et d'OUMPAH-PAH LE PEAU ROUGE, entre autres, il a systématiquement encré par-dessus et sans les préserver, ses esquisses au crayon qui sont par leur spontanéité et leur précision, l'expression même de son talent. Ce livre va vous faire découvrir, au format réel de leur réalisation par Albert UDERZO, les " gribouillis " (comme il les appelle) du 31e album, sauvegardés pour la première fois dans leur intégralité, ainsi que quelques surprises inédites qu'il a tenu à vous offrir. Je vous laisse les découvrir. Casque bas mon dessinateur ! " Une bande de " fans " qui ont grandi avec ASTÉRIX et qui ont le bonheur de vous côtoyer aujourd'hui. (Pardon Albert d'avoir osé faire parler votre héros à votre place.)

11/2001

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Philosophie

Guerres invisibles : la fin du réel. Art et empire médiatique de l'Orient à l'Occident

Lieu de l'imaginaire, l'espace de l'esprit est le dernier territoire de la nouvelle colonisation de l'empire médiatique. Il s'agit des guerres invisibles qui, dans la désertification émotionnelle des réseaux, impliquent un univers réduit à l'oeil du spectateur. Halluciné, celui-ci se regarde dans le miroir du virtuel. La fin du réel se reflète dans la réalité intégrale d'un monde globalisé qui montre, par l'esthétique de l'horreur et de la déshumanisation, la crise de son propre modèle de développement. De quelle manière, l'art peut-il préserver la vision intérieure en tant que facteur potentiel de l'évolution de l'être humain ? Voilà la question que l'auteure se pose, en parcourant l'histoire de l'art de la seconde moitié du XXe siècle et en comparant entre eux l'Orient et l'Occident. Essentielle, dans ce cadre, est l'analyse des mouvements japonais Gutai et Monoha, en raison de leurs retombées sur l'art occidental et en tant qu'expression de la confrontation entre les deux cultures. Le premier chapitre de cet ouvrage approfondit les thèmes de la dématérialisation, notamment dans les années 1960-1970, et de l'absorption de l'art au sein du système économique (business art). Le deuxième chapitre propose une réflexion esthétique et critique qui relie la pensée orientale et le dualisme occidental autour des problématiques de la "vacuité" et de la "vision intérieure". Le troisième chapitre offre une double ouverture allant, d'un côté, vers les apports de la physique quantique aux réalités du multivers et, de l'autre, vers une redécouverte de l'actualité de la pensée des anciens, des philosophes et des initiés présocratiques.

06/2014

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Sociologie

La société immédiate

La communication a connu deux révolutions: celle née de l'invention de l'imprimerie par Gutenberg en 1456 - qui a mis des siècles à concerner le grand public et fut longtemps au service exclusif des élites, véhiculant d'abord des connaissances et des idées -, et la révolution numérique que nous vivons aujourd'hui, foudroyante, sans contrôle, et qui est surtout un moyen de divertissement et de satisfaction rapide des désirs. Dans cet essai percutant, Pascal Josèphe nous démontre que la révolution numérique contient en germe la ruine de la notion de projet, qui suppose la médiation du temps, et lui substitue le culte de l'immédiateté. La technologie et l'économie raccourcissent en effet le délai entre l'expression des besoins ou des désirs et leur satisfaction. En résulte une discordance des temps, c'est-à-dire une désynchronisation des temps individuel et social qui fait exploser les rythmes fondant la vie en collectivité. Soumis comme nous le sommes au bombardement incessant des sollicitations externes, nous ne disposons plus des outils référentiels permettant de faire des choix: ni certitudes (religion, idéologie politique), ni lieu, ni temps pour échanger avec les autres. Et Internet? objectera-t-on. Comble du paradoxe: plus la communication généralisée est exaltée dans notre société postmoderne, moins sa fonction médiatrice est prise en compte. Nous sommes gavés d'information et affamés de sens. Comment dès lors résister aux innombrables tentations dont nous sommes l'objet? L'avènement de l'ère de l'immédiateté ne risque-t-il pas de nous ramener à des temps "anté-civilisés"? s'interroge Pascal Josèphe. "Je veux, je prends", "Je mise, je gagne", "J'ai envie, je consomme". En d'autres termes, n'est-elle pas en train de réveiller la bête qui sommeille en nous et que dix mille ans de civilisation avaient domestiquée?

01/2008

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Ethnologie

Le Rameau d'Or. Tome 1, Le roi magicien dans la société primitive ; Tabou et les périls de l'âme

Le Rameau d'Or est certainement l'oeuvre la plus célèbre de la littérature ethnologique mondiale. C'est en 1880 que James George Frazer entreprend cette gigantesque fresque des mythes et des rites de l'humanité ; publié entre 1911 et 1915 en Grande-Bretagne sous sa forme définitive en douze volumes, Le Rameau d'Or paraît en traduction française entre 1925 et 1935 : c'est cette traduction intégrale, depuis longtemps introuvable, que la présente édition remet enfin à la disposition du lecteur français. Véritable "encyclopédie des faits religieux", selon l'expression de l'un des fondateurs de l'anthropologie française, Marcel Mauss, Le Rameau d'Or marque un moment capital de la réflexion ethnologique, dans la mesure où Frazer non seulement ordonne une masse énorme de faits recueillis par les ethnologues, les historiens des religions et les spécialistes du folklore, mais encore traite ces matériaux à l'aide des outils conceptuels élaborés au long du XIXe siècle par ses devanciers. Les notions de culture primitive, de totem, de tabou, de prohibition de l'inceste, d'exogamie, entre autres, permettent à l'auteur du Rameau d'Or de proposer des interprétations cohérentes pour des institutions et des représentations qui, par-delà leur apparente bizarrerie et au travers de leur extrême diversité, acquièrent de ce fait une signification. Avec Le Rameau d'Or, Frazer fonde véritablement l'anthropologie religieuse et ouvre la voie à ce qui deviendra l'analyse des mythes. Eoeuvre de Frazer aura un retentissement considérable, à la mesure de l'ambition du projet de son auteur. Elle sera aussi passionnément discutée, critiquée par des savants comme Malinowski, Radcliffe-Brown, Evans-Pritchard, Lévi-Strauss ou Leach, pour ne citer que quelques grands noms qui, tous, ont reconnu l'importance de leur illustre devancier : c'est dire que Le Rameau d'Or est une oeuvre toujours actuelle.

07/1998

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Communication - Médias

Hot, Cool & Vicious. Genre, race et sexualité dans le rap états-unien

De toutes les musiques populaires contemporaines, le rap est celle que l'on associe le plus communément à l'expression d'un discours misogyne. Mais si les rappeuses elles-mêmes décrivent souvent l'industrie du rap comme un environnement qui leur est hostile, cela fait plus de quarante ans qu'elles ont investi cet espace. Des premiers enregistrements, commercialisés en 1979, à aujourd'hui, de The Sequence à Megan Thee Stallion, en passant par Queen Latifah, Salt'N'Pepa, Lil' Kim, Nicki Minaj et Cardi B, plusieurs générations se sont succédées, avec des temps forts et des moments de transition. Elles ont écoulé des centaines de millions de disques et participé de manière significative au développement artistique et commercial du rap, sans pour autant être reconnues à la hauteur de leur contribution. Par leurs morceaux ou leurs prises de position publique, elles ont permis d'ouvrir un espace de discussion sur des problématiques relatives à la condition des femmes noires des classes populaires et permis de faire évoluer les mentalités dans la culture hip-hop sur un certain nombre de sujets comme la sexualité ou les violences de genre. Prenant le parti de rendre compte tant des rapports de domination à l'oeuvre que des formes de subjectivation rendues possibles pour celles qui évoluent dans l'industrie du rap, cet ouvrage s'intéresse à la façon dont les rappeuses états-uniennes ont négocié leur place dans une industrie dominée par des hommes et fait entendre un discours sur le genre, la race et la sexualité à rebours des représentations hégémoniques. Loin de l'image homogène qu'on lui prête parfois, il s'agit de rendre au rap enregistré par des femmes toute sa diversité et sa complexité.

02/2021

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Théologie

La parole et l'infini

Que se passe-t-il quand nous faisons, dans notre vie, l'expérience d'une parole qui nous touche, nous bouleverse, nous interpelle, et dont nous avons l'intuition, pour un instant, qu'elle nous dit bien plus que ce qu'elle dit et qu'elle fait signe vers quelque chose qui la dépasse, comme " la trace d'un ailleurs ", selon l'expression de Jean Grondin dans sa préface à La parole et l'Infini ? La conviction qui traverse ce livre est celle-ci : il y aurait dans ces événements de parole ce que l'on pourrait appeler à la suite du philosophe Emmanuel Levinas, la " trace de l'Infini ". C'est cette trace que Jean-Yves Rémond s'attache à retrouver tout au long d'un parcours dans les grands textes du judaïsme et du christianisme, dans la philosophie depuis Platon et Descartes jusqu'à la phénoménologie, avec notamment Martin Heidegger, Paul Ricoeur et Jean-Luc Marion, et enfin dans la poésie. Cette réfl exion est ancrée dans une lecture dynamique de ces textes, lecture théologique et philosophique, mais aussi poétique et spirituelle, car cette idée d'une parole reflétant l'Infini peut parler à tous ceux qui cherchent, au-delà du seul monde matériel, mais aussi dans le monde, une spiritualité vraie. A l'opposé de la parole totalitaire, qui tue la parole et la vie, la parole en recherche de l'Infini sait qu'elle ne l'atteindra jamais, mais persévérer dans cette recherche de l'Infini, c'est ce qui nous fait humains et vivants, c'est-à-dire toujours en devenir. Ainsi reconnaître dans la parole humaine la signifiance infinie, qui est trace de l'Infini, hors d'atteinte tout en l'espérant, c'est sans doute ce que le poète Hölderlin nous signifie quand il nous invite à " habiter poétiquement le monde ".

02/2021

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Poésie

Dans l'hiver des villes. Edition bilingue français-anglais

L'édition bilingue de la poésie de Tennessee Williams. La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant, La Nuit de l'iguane... On connaît surtout l'oeuvre de dramaturge de Tennessee Williams, exaltée, lyrique, très largement adaptée au grand écran avec la postérité que l'on sait. Pourtant, en privé, l'homme se définissait comme un poète avant tout, un poète solitaire et torturé, inspiré de la lecture de Keats, Shakespeare, Rilke et Rimbaud. Il publia Dans l'hiver des villes en 1956, mais sa célébrité en tant qu'auteur dramatique était déjà telle à l'époque qu'elle ne pouvait qu'éclipser son oeuvre poétique. Aujourd'hui, quarante ans après sa mort, on comprend à la lecture de ce recueil combien ses vers et son sens poétique nourrissent tout son travail d'écriture, destiné ou non à être mis en scène. Aussi, ses poèmes sont-ils, à l'image de ses pièces, caractérisés par l'intensité de son expression, sa passion de la sincérité, son sentiment de solitude et sa compassion envers les marginaux. A une nuance près : ils apparaissent dans une certaine mesure comme une confession. Contrairement à son théâtre qui se voulait exempt de toute thématique ouvertement homosexuelle, il parvient ici, au moyen de conventions poétiques ou de formes libres, à rendre acceptable le récit de ses expériences avec les hommes, ou de son amour pour Frank Merlo - son compagnon de longue date. " Orphée sous les tropiques ", Tennessee Williams écrivit ces poèmes dans le but d'exprimer sa sexualité propre, ce que le théâtre lui interdisait. " Quand les poètes deviennent délibérément des hommes de lettres, nous nous mettons à les lire avec davantage de respect que de plaisir ", écrivait-il. La lecture de ce recueil, traduit avec talent par Jacques Demarcq, vient le contredire avec bonheur.

10/2022

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Histoire internationale

Histoire des Togolais, Des origines aux années 1960. Tome 2, Du XVIe siècle à l'occupation coloniale

Le "Togo, terre de refuge", comme cela a été beaucoup dit ? En vérité, l'Histoire du Togo de Robert Cornevin (1962) semble faire l'apologie des migrations à travers une formule restée célèbre dans les écoles primaires du pays : " Les éléments venus de l'est, les éléments venus de l'ouest, les éléments venus du nord", donnant l'impression que le Togo serait une terre de refuge pour les populations faibles, repoussées par des agresseurs militairement plus forts. C'est là une vision bien trop schématique du passé. Quel territoire au monde n'a pas été "une terre de refuge" à un moment ou à un autre de son histoire ? A l'origine de toute nation, il y a souvent un amalgame de groupes d'origines diverses, et seule une communauté de vie sur le même territoire à travers plusieurs siècles ainsi que l'adhésion à des valeurs communes conféreront à ces groupes, jadis hétérogènes, la qualité de citoyens d'une même nation, une et indivisible. Manquant de cette profondeur historique, les ex-territoires coloniaux souffrent par conséquent de ce déficit d'histoire commune ; ce qui donne l'impression que ces pays ne sont qu'un agrégat de peuples (l'expression est de Louis XIV, plus de mille ans après Clovis), d'origines et d'intérêts divers. Le territoire aujourd'hui togolais, comme tous les autres à travers le monde, a connu une évolution historique complexe. Des facteurs exogènes ont progressivement poussé des populations qui vivaient en symbiose stable avec leur milieu naturel, en équilibre social sans conflits majeurs, à entrer dans une histoire où s'affrontent des regroupements territoriaux, avec des structures sociales de plus en plus diversifiées et hiérarchisées. Mais le progrès des Etats est-il vraiment celui du bonheur des peuples ?

06/2011

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Littérature française

L'invention du surréalisme. Des champs magnétiques à Nadja

En 1918, un groupe de jeunes poètes traumatisés par la Grande Guerre explore des confins de la psyché et de la création jusqu'alors ignorés. C'est le mouvement du surréalisme dont cet ouvrage retrace la naissance et les premières années. L'année 2020 marque le centenaire de la publication des Champs magnétiques, " première oeuvre purement surréaliste " et moment de rupture majeur dans le domaine de la création littéraire. Ce texte d'André Breton et Philippe Soupault marque en effet la naissance de l'écriture automatique. Cette première exposition consacrée au surréalisme organisée à la BnF est centrée sur les années de jeunesse du mouvement, au moment où, sur les décombres de la Première Guerre mondiale, émerge un besoin radical de liquidation des valeurs passées et de renouvellement des formes d'expression. Le catalogue édité à cette occasion propose des éclairages inédits de ces pages fascinantes et révèle au grand public, avec des analyses neuves, certains des " trésors " de la BnF, comme le manuscrit de travail des Champs magnétiques (1919) ou celui de Nadja, réputé perdu, tout récemment retrouvé (l'une des plus importantes acquisitions patrimoniales de ces dernières années, jamais encore exposé). Si l'accent est mis sur le traitement novateur apporté par le surréalisme à l'écrit et au langage, la place est aussi faite à une grande diversité de supports, afin de rendre compte de la poétique surréaliste dans sa globalité. Les quatre sections - Guerre et esprit nouveau, Rêve et automatisme Manifestes et provocations, Amour et folie : Nadja, l'âme errante - qui rythment l'exposition structurent l'ouvrage, chacune organisée autour d'un document littéraire exceptionnel, auquel répondent tableaux, dessins, photographies, films, costumes, objets. Une vision kaléidoscopique pour restituer l'aventure de cette génération de poètes qui, au lendemain d'une expérience barbare, cria son dégoût pour le monde dans des éclats de rire sauvages.

11/2020

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Histoire de France

Les milices dans la première modernité

Dans un monde actuel soumis à la privatisation de la guerre et de la défense, où les armées traditionnelles cèdent le pas devant des milices de tout poil : mercenaires, comités de défense, SMP (Société Militaire Privée, ou PMC : Private Military Company), soldats de Dieu, etc., il est légitime de s'interroger sur ce temps qui a précédé l'affirmation des armées nationales, longtemps ciment de notre citoyenneté. Que furent les milices de la première modernité, au sortir du Moyen Age et jusqu'à la grande révolution militaire qui suit la guerre de Trente Ans (1618-1648) ? Les études présentées ici ont le rare avantage de se départir de cadres – et donc d'historiographies – nationaux. En confrontant une France déchirée par les guerres civiles et religieuses – que certains n'hésiteront pas à rapprocher du Moyen-Orient actuel – avec l'empire mondial de l'Espagne, leurs auteurs n'hésitent pas à revisiter nos histoires. Ainsi, les milices de France ne sont pas interprétées ici seulement à l'aune de l'expression d'une identité locale qui s'effacerait progressivement devant les conquêtes d'un sentiment national, vieux poncif d'une Troisième République triomphante. L'usage des milices locales dans l'empire espagnol nous alerte sur l'erreur qui consisterait à penser la disparition des milices comme inscrite dans une pseudo-modernité. L'actualité nous rappelle cruellement combien cette approche téléologique de l'histoire est controversée. Bien au contraire, des Philippines au Pérou, c'était leur persistance et leur vitalité qui soutenaient et structuraient un empire planétaire que l'armée espagnole n'aurait jamais pu tenir par ses seules forces. Confrontation d'histoires, confrontation d'historiographies ; les études rassemblées dans cet ouvrage novateur - voire iconoclaste - entendent apporter une contribution à l'écriture d'une Histoire post-nationale.

12/2015

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Histoire de France

LA SOCIETE MEDIEVALE

Dans aucune civilisation l'étude de la société ne peut se concevoir sans appel à tous les secteurs de l'activité humaine : l'économie, les structures politiques, la vie quotidienne, les formes de la pensée, la spiritualité, les modes d'expression sont des faits de société. S'il se trouve, en outre, que la société étudiée est étroitement dépendante de l'économique et du spirituel, comme c'était le cas pour l'Occident chrétien, il est inévitable que son étude prenne un caractère synthétique et global. Cet ouvrage s'efforce d'embrasser toutes les formes de la vie collective où se décèlent les éléments publics ou privés qui soutiennent la marche de la société sur la vaste aire chronologique, qui va des premiers fléchissements de l'autorité romaine jusqu'à l'explosion des temps " modernes " en plein XVI siècle. On rencontrera ainsi les problèmes soulevés par les structures de la famille, les conditions de l'habitat et de la vie de tous les jours, l'emprise des réactions psychologiques ou religieuses sur le comportement des hommes, les situations juridiques ou politiques dans lesquelles ils sont enfermés, les cadres de regroupement qui les abritent, la liberté et la puissance, la richesse et le pouvoir. La marche générale du récit entraîne l'historien de la société d'un stade de contradiction interne, où se compénétrent lentement les mondes méditerranéen et nordique, à une détente suivie d'accélération qui est la base de notre " civilisation " européenne. Il a été fait usage, dans le présent ouvrage, des apports récents et nombreux de la recherche historique contemporaine, notamment dans les domaines des mentalités, du droit ou de l'archéologie. De même que la marche de l'histoire ne connaît ni palier ni " transition ", de même la quête historique renouvelle sans trêve le bagage de nos connaissances.

10/1999

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Poésie

A l'autre bout des yeux. De l'image au mot

Entreprise périlleuse que de vouloir faire dialoguer deux langages apparemment aussi éloignés l'un de l'autre que le sont l'image et le mot... Et en même temps, quoi de plus naturel, le propre de la poésie étant l'image, que de s'interroger sur l'intime parenté que confusément l'on perçoit entre ces deux moyens d'expression. Si la peinture est par essence même libérée de tout lien avec le concept, ce qui lui permet d'aller directement à la rencontre de l'immédiat, ce n'est certes pas le cas de la poésie, mais on sent que les deux entretiennent des rapports étroits quant à l'identité de leur projet, l'unicité de leur quête, de leur visée — que les deux partagent le même désir de déchirer le voile et d'aller au-delà de la représentation, au-delà du visible, ou disons aux confins du visible et de l'invisible, dans ce lieu d'immanence (ne rien voir là de surnaturel ou de transcendant) où la frontière entre eux disparaît. Poursuivant, autrement dit, une épiphanie de l'évidence où l'invisible vibre dans sa matérialité infinie. Collaborant depuis longtemps avec des peintres, jamais encore je n'avais songé, comme ici, à faire de ce dialogue l'objet même d'un livre. J'ai donc sollicité trente-six artistes plasticiens (huile, acrylique, aquarelle, encre, fusain, dessin, gravure) afin qu'ensemble, même si le plus souvent l'image a été première, donnant élan au poème, nous tentions de mettre en résonance nos deux oeuvres, de les prolonger, voire de les enrichir, l'une avec, l'une par l'autre. Et à la fin de cette aventure partagée, pouvons-nous suggérer, à l'instar d'Yves Bonnefoy, qu'à l'autre bout du regard, pour le peintre comme pour le poète, s'entrevoit non la coque mais l'amande...

09/2018

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Poésie

Pour plus de lumière. Anthologie personnelle (1990-2012)

On ne présente pas Charles Juliet dont les neuf tomes de son Journal traduits dans le monde entier font un des écrivains majeurs de notre temps. Or si cet opus exceptionnel de même que des récits comme L'année de l'éveil ou Lambeaux ont fait sa notoriété et sa popularité, il n'en reste pas moins que la poésie est l'alpha et l'oméga de son oeuvre littéraire. C'est là en effet que l'on trouve de la façon la plus condensée, la plus incisive et la plus frappante l'expression de la quête lente et difficile qui est l'objet de tous ses livres, ce chemin de l'obscur vers la clarté fait de dépouillements et de dépassements successifs, de doutes surmontés et d'une volonté hors du commun de construire en soi une humanité délivrée. Chacun de ses très nombreux poèmes écrits au fil des jours, en marchant le plus souvent, est justement comme un pas gagné dans ce chemin de vie. Par ailleurs, comme pour tout le reste de son oeuvre, l'écriture poétique que s'invente Charles Juliet ne doit rien à personne, on peut même dire qu'elle est à rebours de toutes les formes poétiques de son temps, misant sur une nudité et une simplicité radicales, récusant toute intellectualité et tout effet formel. Impossible donc d'ignorer dans notre inventaire des grandes voix poétiques contemporaines ce parcours hors du commun. Charles Juliet a souhaité que soit repris pour la préface, comme ce fut le cas à l'occasion de la parution de Moisson chez POL, le texte La conquête dans l'obscur que Jean-Pierre Siméon a écrit sur son travail poétique. La présente anthologie a été entièrement constituée par le poète lui-même.

10/2020

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Critique littéraire

Pétrus Borel. Vocation : Poète maudit

Pétrus Borel (1809-1859) dit le Lycanthrope aurait pu être un ami de Baudelaire, laisser un nom dans le monde des lettres. Il n'éveille plus, de nos jours, qu'un vague souvenir. Ce compagnon de Nerval et Gautier à leurs débuts, cette étoile du Petit Cénacle proche de Victor Hugo, ce chef de la Camaraderie du Bousingo, ardent défenseur d'Hernani, est entré tout vif dans la légende du romantisme - personnage du ratage qui n'en a pas moins réussi deux œuvres atypiques, son Champavert. Contes immoraux (1833) et Madame Putiphar (1839), pseudo-roman noir dont les dernières pages s'ouvrent sur la journée du 14 juillet 1789. Le talent n'est pas une ressource. Aussi Borel l'intraitable entamera-t-il une seconde carrière comme inspecteur de la colonisation, dans une Algérie qui sera son nouveau calvaire. Mis à pied en 1848 par la Deuxième République, réintégré en 1850, il ne tardera pas à dénoncer les malversations commises par ses supérieurs hiérarchiques. Un procès s'ensuivra, qu'il perdra, juste récompense de son honnêteté. Quatre ans lui restaient à vivre, avant de finir ses jours, aux environs de Mostaganem, dans son Castel de Haute-Pensée. Que tour à tour Baudelaire, Flaubert, Aragon, Breton, Eluard, Tzara aient estimé son œuvre, prouve assez l'aura qui en émane. Contre toute attente, cette biographie cherche moins à réhabiliter sa mémoire, qu'à porter sous les yeux du lecteur un nombre considérable d'éléments, qui permettent de mieux connaître le romantisme dans ses marges. Quant à l'expression si rebattue de " poète maudit ", ne fallait-il pas l'illustrer une bonne fois pour toutes (et non sans réserves) par une destinée qui montre, de façon presque parfaite, le secret pouvoir qu'ont certains hommes de se perdre ou de se détruire.

05/2002

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Littérature étrangère

La forêt russe

Sa fille Apolline (Polia) a-t-elle raison de considérer Ivan Vikhrov, professeur de sylviculture, comme un homme très mal ? Non seulement parce qu'il a quitté sa femme, mais pour ce qui est dit de lui, de son passé trouble, dan les revues scientifiques. C'est là le fond humain de ce livre qui a traduit comme pas un l'atmosphère de suspicion où l'on vivait en U. R. S. S. aux temps staliniens, et ceci en ces temps mêmes. Les chemin de la vérité ne sont jamais simples, et ceux que doit emprunter Polia risquent de se perdre dans l'immense forêt russe, qui est le vrai héros du livre, le cadre énorme de l'action, symbole et réalité, expression à la fois d'une sorte d'amour charnel du pays et preuve de ce que tout ne peut sans doute pas se réduire aux idées courantes, aux jugements sommaires, aux préoccupations immédiates de la politique. Et de plus c'est le soir même de l'arrivée de Polia à Moscou, où elle vient chercher cette vérité, que les premières bombes hitlériennes tombent sur la ville... Cela ne se raconte pas. La traductrice de La Forêt russe, Dominique Arban, tient à ce qu'il soit dit que son travail, plutôt qu'une traduction du livre, en est une version française : l'extrême difficulté du langage, l'usage qu'y fait l'auteur à la fois de ses racines anciennes, du vocabulaire d'aujourd'hui et d'un lexique forestier dont l'ampleur lyrique est pratiquement sans équivalent possible, comme il est impossible de transplanter l'énorme espace forestier de Russie dans notre petit hexagone français, tout cela explique de la part de Madame Arban ce qui n'est pas simple modestie.

02/1966

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Ethnologie

Le pays du lac

Guidé par le souvenir d'une femme à corps de serpent, aperçue à l'automne 1976 dans une baraque de la foire de Negreni (Transylvanie), Emmanuel Raquin-Lorenzi entreprend d'explorer les divers ordres de représentation et d'expression qu'on peut recueillir parmi les populations du bassin des trois Cris (le Rapide, le Noir et le Blanc), rivières de montagne qui délimitent le pays du Lac, au nord-ouest des Carpates roumaines. Une enquête ethnographique de terrain menée pendant plus de vingt ans permet au narrateur de conter sa progressive découverte des mouvements de pensée propres aux populations mélangées de ce vieux pays. Ces chemins le conduisent à découvrir de quasi-rituels, comme celui de la reine des moissons qui ne cesse pendant quelques jours de parcourir sans s'arrêter le village, les champs et les pâturages, mais vient rendre hommage à une fille-chêne attachée à sa clairière. Il rencontre ainsi de belles figures ; le grand Ioan, berger de Delani, son meilleur informateur ; Marika, la rieuse, dont le rire, ombré par la mort de sa fille, apaise ou exaspère la douleur des deuils ; Petru le sourcier qui vit parmi les rochers ; Emeder, le merveilleux Tsigane qu'on appelle au printemps pour qu'il installe ses miroirs dans des fermes au bord des bois... Ce livre propose en fin d'ouvrage une petite anthologie de textes d'écrivains de ce pays. Deux niveaux de photographies parcourent Le Pays du Lac : les unes, illustration classique du discours ethnographique, reproduites le plus souvent dans le texte, documentent objets et choses, scènes ou lieux analysés au cours des enquêtes ; les autres interviennent comme une suite autonome, hors texte, sans commentaire, sans rapport direct au discours ethnographique ni aux textes littéraires, y insérant des routes, des ombres, des eaux, des paysages, quelques regards...

06/2019

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Sciences politiques

L'opinion publique. De la science politique au droit ?

L'opinion publique est partout. Il n'y a plus guère d'analyse politique, institutionnelle ou économique qui puisse faire aujourd'hui l'économie du recours à des sondages ou autres modes d'expression qui convoquent et mettent en scène l'opinion, La page de la démocratie représentative semble tournée. Et celle de la démocratie directe, largement impraticable, ou politiquement dangereuse, n'est pas à l'ordre du jour. Il ne semble donc exister qu'un espace pour une autre forme de légitimité la démocratie d'opinion. Elle n'en est pas mains la cible de critiques que ce livre se propose d'interroger Il s'agit de revenir d'abord sur la notion d'opinion publique, qui émerge au Siècle des lumières avant d'être disséquée et conceptualisée par la science politique et avant que la science juridique ne s'en empare à son tour, en tant qu'instrument de légitimité et, dès lors, ne cherche à le réguler. Ce livre cherche donc à comprendre et à analyser ce passage d'un champ disciplinaire à l'autre et, plus précisément, quel rapport le droit - tout à la fois constitutionnel, administratif, pénal ou européen - entretient avec l'opinion publique. On verra que ce rapport est souvent paradoxal, l'opinion semblant à la fois passive ou tyrannique. Si le droit ne peut donc plus ignorer l'opinion publique, il reste à déterminer selon quelles modalités il va l'utiliser et l'encadrer. Cela va notamment nourrir un droit des sondages en évolution rapide ou, plus récemment, un droit à la fais interne et externe aux partis politiques compte tenu de l'importance prise notamment par les primaires, C'est finalement un nouveau droit politique qui est train de se forger en prise directe avec les transformations de la démocratie.

08/2016

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Critique littéraire

Lire La Bruyère. Morale et littérature dans Les caractères

La Bruyère subordonne strictement l'usage d'une forme d'expression (d'un " tour ") qui lui vaut son statut d'écrivain à la visée proprement morale (le " dessein ") qui le requiert et qui seule, à ses yeux, le justifie. Mais comment se noue le rapport entre ce tour et ce dessein ? Que nous dit le premier de la nature du second ? Sous des formulations diverses, la question sous-tend l'histoire de la réception critique des Caractères, des âpres polémiques qui en ont accompagné ou suivi les premiers succès jusqu'aux nombreux travaux qui, au cours des dernières décennies, en ont renouvelé profondément l'étude. Aussi fournit-elle le fil directeur des analyses développées dans cet ouvrage, et notamment dans sa première partie, conçue comme une introduction à la lecture de La Bruyère. Sans méconnaître l'irréductible et redoutable complexité d'une oeuvre située au carrefour de multiples traditions philosophiques et rhétoriques et de multiples influences, sans renoncer à rendre compte des tensions (apparentes ou sous-jacentes) qui la travaillent, des inflexions qui en affectent la genèse au gré de ses accroissements successifs (1688-1696), ni de la singularité d'une écriture qui ne doit pas moins au modèle forain de la parade qu'au modèle mondain de l'entretien, on se propose de mettre en évidence la cohérence d'un projet, tout ensemble littéraire et moral, tel qu'il se donne à lire en particulier (mais non exclusivement) dans les différents péritextes, dans les affleurements d'un abondant métadiscours où la réflexion morale se fait réflexion sur elle-même, et dans les inscriptions protéiformes de la figure du moraliste. Cette étude d'ensemble est complétée par une série de micro-lectures qui lui font directement écho (et s'articulent, partant, à des enjeux globaux) et par une brève enquête sur le vocabulaire esthétique et moral de La Bruyère.

11/2019