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Critique littéraire

Zola. Tome 3, L'honneur (1893-1902)

Trois volumes, trois mille pages, quatre cents illustrations documentaires : la biographie d'un des géants du roman français, à la mesure de sa personnalité, de sa carrière et de son œuvre. Le troisième volume couvre la troisième et dernière période de la carrière de Zola : 1893-1902, celle qui commence après l'achèvement des Rougon-Macquart, et qui se termine par une mort sans doute criminelle. Malgré sa relative brièveté, cette période est aussi chargée de matière et de péripéties que la précédente. Zola publie deux nouveaux cycles romanesques : Les Trois villes et Les Quatre Evangiles (le troisième, posthume, et le quatrième, inachevé). Mais l'épisode le plus dramatique de ces dix années est son engagement dans l'affaire Dreyfus : " J'Accuse... ! ", dans l'Aurore du 13 janvier 1898, son procès aux Assises de la Seine, son exil en Angleterre, son retour victorieux. Inexorablement, " J'Accuse... ! " a conduit de proche en proche à la révision du procès qui a envoyé le capitaine juif en déportation. Les dernières années sont celles d'un regard sans illusion, mais sans pessimisme, sur la France fin de siècle : Fécondité, Travail, Vérité disent sur le mode du mythe et de l'utopie l'espoir dans une société régénérée. Histoire publique, histoire privée. Zola est aussi pendant ces années le personnage de deux romans personnels, parce qu'il partage son affection entre deux femmes : Alexandrine, qui reste la compagne de ses créations et de son combat, et Jeanne, jeune femme intensément aimée, la mère de ses deux enfants et le modèle de ses dernières héroïnes. Le livre s'achève sur les enquêtes qui ont tenté d'apporter un peu de lumière sur sa mort : Zola a-t-il payé de sa vie son combat pour la vérité et la justice ?

09/2002

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Histoire de France

Oeuvres. Tome 6, Les temps de l'affaire Dreyfus (1897-1899) Volume 1, Novembre 1897-Septembre 1898

Les deux volumes consacrés aux Temps de l'affaire Dreyfus sont d'une ampleur exceptionnelle. L'Affaire y occupe une place primordiale. Les responsables de l'édition ont voulu donner à lire tous les textes de Jaurès qui permettent de suivre jour après jour son évolution. Celle-ci culmine à l'été de 1898 avec Les Preuves. Ces articles célèbres sont reproduits ici pour la première fois à partir du journal, La Petite République, pour lequel ils ont été écrits, y compris les textes non repris dans l'édition en volume. Mais si la moitié des chapitres du volume 6 est consacrée à l'affaire Dreyfus, celle-ci est également liée aux réflexions et aux combats de Jaurès pour la République et le socialisme et à sa découverte des responsabilités de la France dans la crise algérienne. L'important article de la revue Cosmopolis est ici repris ainsi que de nombreux articles et discours sur la crise des institutions, l'armée et la justice en premier lieu, les transformations de la société, des plus apparemment triviales comme la mévente du porc, jusqu'aux analyses plus fondamentales sur l'émergence des intellectuels et leur place dans les conflits sociaux, éthiques et politiques. Jaurès est à la fois homme d'action et de réflexion, plongé dans la bataille électorale, préoccupé par la situation des ouvriers du Tarn, attentif à l'évolution de la situation internationale, à la répression qui frappe le mouvement ouvrier italien comme aux conflits d'Orient et à ceux liés à la guerre hispano-américaine. L'édition, la présentation et l'annotation de ces volumes sont dues à Eric Cahm, secrétaire de la Société internationale d'histoire de l'affaire Dreyfus, et à Madeleine Rebérioux, présidente de la Société d'études jaurésiennes.

06/2001

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Histoire de France

Le plus bel âge ? Jeunes et jeunesse en France de l'aube des "Trente Glorieuses" à la guerre d'Algérie

" Crise de la jeunesse ", " fossé des générations ", " nouvelle classe dangereuse " : ces expressions ont rythmé les discours sociaux, politiques et médiatiques de la Libération jusqu'au cœur des Trente Glorieuses. Enquêtes, sondages et réquisitoires divers entendaient sans répit cerner les contours de l'identité des jeunes. De Tricheurs en nouvelle vague, le cinéma les porta en haut de l'affiche. Les " blousons noirs " effrayaient. Cynisme d'une génération désabusée, recrudescence de la délinquance juvénile, symptômes d'une France troublée par son entrée en croissance accélérée : tous les ingrédients semblaient réunis pour ériger, pour la première fois, la " jeunesse " en véritable enjeu de société. Au même moment, les sciences humaines et sociales commençaient à faire des jeunes un sujet d'étude privilégié. La psychologie, la psychanalyse parfois pénétraient les institutions chargées de les encadrer : l'école, l'armée, la justice des mineurs, les centres d'éducation surveillée... Des politiques publiques se mettaient en place qui devaient déboucher sur la création d'un ministère de la Jeunesse. Dans les partis politiques et les syndicats, les aspirations et revendications des générations montantes tenaient à présent une place non négligeable. Pour ces jeunes, les difficultés ne manquaient en effet pas. Les prémisses de la massification mettaient en évidence l'inadaptation du système scolaire à les accueillir convenablement. Pour les jeunes travailleurs, l'âge créait davantage d'obstacles qu'il n'en résolvait. Surtout, nés au temps des " classes creuses ", ces jeunes formèrent aussi une génération de la double guerre, celle qu'ils connurent enfants dans les affres de la défaite et de l'occupation, et celle qui hanta et happa leur jeunesse, la guerre d'Algérie. Tout cela justifie qu'on n'accole pas à leurs vingt ans le qualificatif éculé de " plus bel âge ".

09/2007

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Critique littéraire

Corydon citoyen. Essai sur André Gide et l'homosexualité

Il y a un paradoxe Corydon. André Gide estimait qu'il n'avait jamais été plus utile au progrès de l'humanité qu'en écrivant ces dialogues socratiques sur la pédérastie. Mais, à ne considérer que ce texte, se risquerait-on aujourd'hui à accompagner le " contemporain capital " dans un tel jugement ? Et pourtant, qui peut nier l'importance de ce geste trop oublié : publier Corydon ? L'essai de Monique Nemer explore la portée et les enjeux de la prise de parole gidienne sur l'homosexualité, non au seul plan de l'histoire littéraire mais à celui, plus large, de l'histoire des mentalités. Quels en furent le contexte, les motivations et les prolongements, publics et privés... et partant, quelle en fut la radicale singularité ? Avec la publication, en 1924, de Corydon et, en 1926, de Si le grain ne meurt, ses Mémoires, Gide fut bien le premier grand écrivain européen à faire ce qu'il est convenu d'appeler désormais son coming out. Ce que n'ont fait ni Wilde ni Proust, ni Cocteau ni Montherlant. Car Gide, lui, a choisi de dire et de se dire, à la première personne. Et de mettre en jeu sa notoriété et son autorité dans ce qui, plutôt qu'un aveu, était l'énoncé d'un fait qu'il voulait indéniable, au revers de toutes les coalitions assujettissant les homosexuels à une triple obligation de mutisme, d'invisibilité et de négation d'eux-mêmes. Pourquoi a-t-on gardé si peu de mémoire de ce combat intellectuel, moral et finalement politique ? Il faut rendre justice à la cause comme à la constance de celui qui la défend : le " droit de cité " pour l'homosexualité, et de citoyenneté pour l'homosexuel.

10/2006

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Actualité et médias

80 Propositions qui ne coûtent pas 80 milliards

Si la gauche arrive au pouvoir, elle trouvera les caisses de la France vides. Serait-ce une raison pour ne rien faire ? La gauche manque d’idées parce que ceux qui les lui pourvoyaient (les hauts fonctionnaires) n’en ont plus et que les arènes où elles pourraient émerger sont rares.Depuis trois ans, au sein du « Club du 6 mai », tous les mois se sont réunis, à l’initiative de Patrick Weil, Pascal Breton et Stéphane Israël, une soixantaine de chercheurs, haut fonctionnaires, acteurs de terrain, avocats, chefs d’entreprise et quelques responsables politiques de la nouvelle génération. Au départ, des rencontres autour d’un ou de plusieurs spécialistes pour discuter d’un problème – université, immigration, logement, hôpital et sécurité sociale, identité nationale. Avec pour unique ambition de ressortir mieux informés.L’information se démultiplie, le savoir est de plus en plus spécialisé et parcellisé. Seules les rencontres et la confrontation approfondie entre spécialistes de diverses formations et non-spécialistes permettent de penser ces problèmes complexes et d’imaginer des solutions. De ce travail à la fois individuel et collectif est née l’idée de produire un livre qui avance les propositions sorties de ces discussions. 50 propositions qui ne coutent pas 50 milliards. Fondées sur des principes mais aussi sur l’expérience professionnelle, la connaissance du terrain. Avec la certitude que plus de justice est possible en France sans dépenser plus, en changeant la répartition des impôts et des charges certes, mais aussi en changeant des règles qui accroissent ou entérinent les inégalités, brident la créativité et les énergies, dans tous les domaines : environnement, école et université, etc.Ces propositions seront, une fois le livre paru, discutées sur un site dédié à la poursuite de la discussion et à la permanente évaluation de l’action publique.

01/2012

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Littérature française

Le Bloc-notes Tome 2 : 1963-1970

De 1952 à 1970, pendant près de vingt ans, François Mauriac a régné sur le journalisme politique, à L'Express puis au Figaro, dont il fut l'éditorialiste vedette. Il y a inventé une catégorie particulière, celle de l'écrivain-journaliste. Il connut à travers son Bloc-notes un rayonnement exceptionnel. Son influence sur l'opinion lui valait d'être craint par les pouvoirs en place, de droite comme de gauche, dont il ne cessa de stigmatiser, souvent avec férocité, la corruption, l'impuissance et la médiocrité. Mauriac maniait avec un brio implacable l'art de la polémique et rares sont ceux qui eurent grâce à ses yeux : essentiellement Pierre Mendès France, qu'il défendit avec fougue au moment de son bref passage à la tête du gouvernement, et Charles de Gaulle, auquel il apporta un soutien fervent, notamment durant la guerre d'Algérie et jusqu'à son départ. Malgré son peu d'indulgence, Mauriac s'exprimait en tant que chrétien au nom d'une exigence de justice et de charité. Ce sont ces convictions qui inspirèrent son combat en faveur de la décolonisation et contre toutes les formes d'oppression et de discrimination. Oeuvre d'engagement, son Bloc-notes raconte et traverse deux décennies d'histoire française comme une véritable dramaturgie romanesque. L'écrivain y livre aussi beaucoup de lui-même, de sa foi, de ses goûts littéraires, de son amour de la nature et des paysages qui lui sont restés familiers depuis son enfance. Témoin tour à tour fasciné, amusé, indigné et plus rarement admiratif d'une actualité souvent tragique, il ne s'éloigne jamais de lui-même en parlant des autres, explorateur inlassable des passions humaines. Jean-Luc Barré.

08/2020

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Critique littéraire

Le passé défini. Tome 4, journal 1955

"L'absurde conformisme qui consiste à mépriser l'Académie et pour lequel ma candidature représente une déchéance. L'Académie est un cérémonial et le monde moderne se dessèche par disparition de cérémonial. Nos grands premiers scandales de théâtre étaient un cérémonial. Les scandales de ce genre ne se produisent plus." Le 3 mars 1955, Jean Cocteau est élu à l'Académie française par 17 voix contre 11 à Carcopino. Cette élection bouscule bien des convenances. Deux mois plus tôt, Cocteau était également élu au fauteuil de Colette à l'Académie royale de Belgique. Est-il à ce point épris de gloire ? Non, précise-t-il. S'il est désenchanté, c'est qu'il a soif de reconnaissance, qu'il cherche la justice ou plus exactement la justesse, le nombre, l'équilibre. S'il s'en plaint, c'est qu'il souffre. C'est assez récurrent chez lui. On couronne l'homme public sans avoir lu le poète. Il faudrait donc lire ce journal comme une tentative de réhabilitation. En attendant, Cocteau voyage. II est à Bruxelles, à Saint-Moritz, à Rome, où il inaugure l'exposition "100 Cocteau" et visite le Vatican. En France, il séjourne à la villa Santo Sospir du cap Ferrat, rencontre Picasso à Cannes, se rend au festival du cinéma, assiste à des corridas à Nîmes et à Céret, et au Grand Prix automobile de Monaco. Il trouve encore le temps d'échanger des propos ou de correspondre avec Mauriac, le cinéaste Henri-Georges Clouzot, Sartre, Genet, Buffet, de lire Montaigne, de dénoncer le complot surréaliste et la fausse gauche tapie à la NRF. A la faveur de sa récente élection à l'Académie française, Jean Cocteau est amené à cette conclusion ironique : "Maintenant j'en suis certain, le monde est une énorme blague".

11/2005

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Sociologie

Ce qui circule entre nous. Donner, recevoir, rendre

La pensée dominante assure que ce qui circule entre les hommes se définit essentiellement par l'échange marchand. Or le lien social n'est pas seulement fait de calculs et d'intérêts réciproques. Fondateur de la pensée libérale, Adam Smith l'avait pressenti il y a deux siècles, et avançait le concept de sympathie, puissant ressort de l'action humaine que les neurosciences mettent aujourd'hui en évidence. Plus tard, c'est Marcel Mauss qui posera les bases théoriques d'une véritable pensée du don. Sur le bénévolat, le don d'organes, certes; mais aussi sur la famille, l'art, la justice et même, pourquoi pas, la rationalité instrumentale; sur la théorie des jeux et l'analyse stratégique, que nous apprend aujourd'hui ce modèle du don ? Pourquoi le don est-il toujours et partout présent ? Même quand, apparemment, il n'a plus de raison d'être, nous constaterons qu'il est là, malgré tout. Car le don ne se réduit pas à la bienveillance qui fonde la morale, ni à la pitié ou la compassion de Schopenhauer décriée par Nietzsche. Le don est dangereux, comme le rappelle ce mot de Confucius: "Pourquoi m'en veux-tu autant? Je ne t'ai pourtant rien donné." Le don fait appel à une multitude de "passions": honneur, prestige, image de soi... En se bornant à étudier la seule circulation marchande, les théoriciens du libéralisme occultent tout un pan de la réalité sociale et contribuent, sans le vouloir, à la désespérance générale. Fruit de dix années de recherches, cet ouvrage, en s'intéressant aux échanges humains qui ne passent pas par le marché ou la redistribution publique, veut nous aider à mesurer les limites de la mondialisation marchande.

04/2007

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Beaux arts

Le dernier tableau. De Simone Martini à Zao Wou-Ki

II n'y a pas de règle et encore moins de justice. La mort frappe au débotté, quels que soient l'âge et l'état de santé du peintre. Il disparaît dans ses trente ans ou - aussi bien - au-delà de quatre-vingts, d'un trépas parfois accidentel comme Signorelli tombant d'un échafaudage, parfois attendu comme Cézanne rongé par le diabète écrivant cette lettre : "Mon cher Bernard, je suis vieux, malade, et je me suis juré de mourir en peignant", rarement doux, toujours brutal, si lumineux comme Joan Mitchell qui intitule Merci le salut qu'elle adresse au monde. Il n'y a pas non plus d'évidence, d'autant que les oeuvres sont datées par année et non par mois. Des incertitudes demeurent et il aura fallu trancher. Parfois, des débats entre historiens d'art et des expertises règlent, ou ne règlent pas, la question. Mais ces énigmes sont la possibilité d'entrevoir au passage de belles histoires. On observe tous les cas de figure : dernier tableau d'une oeuvre déjà célébrée ou qui sera célèbre même si l'artiste n'a vendu qu'une toile de son vivant, travail terminé depuis plusieurs années, ou bien inachevé, ou achevé post mortem par une main amie, toile encore sur le chevalet, ou déjà donnée ou vendue, mais parfois posée à côté d'autres toiles dans l'atelier, dernier opus sachant qu'il était ou qu'il avait toute chance d'être le dernier, le signifiant plus ou moins discrètement à ceux qui le regarderont, voyez je m'apprête à disparaître, l'ignorant ou feignant de l'ignorer, revenant à un vieux sujet ou à un sujet de prédilection pour un dernier tour de manège, décidant parfois d'ouvrir l'horizon, cherchant toujours à finir en beauté.

10/2017

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Histoire de France

Cette vilaine affaire Stavisky. Histoire d'un scandale politique

" Cette vilaine affaire Stavisky ", comme titrait un quotidien de l'époque, a failli emporter la IIIe République. Ce scandale financier, révélé par la fuite puis la mort mystérieuse d'un escroc flamboyant et charmeur, a rapidement dégénéré en crise politique et, bientôt, en crise de régime. C'est que les agissements du " beau Serge " avaient impliqué nombre de parlementaires, de magistrats, de policiers, d'avocats, de journalistes - bref les figures représentatives d'un régime discrédité et de plus en plus contesté. La vérité de cette affaire célèbre dormait depuis soixante ans dans archives longtemps interdites, inaccessibles et, pour certaines, inconnues. Paul ,Jankowski les a découvertes et les a fait parler pour retrouver les ressorts cachés et les secrets enfouis d'un épisode sur lequel, au fond, on ne savait jusqu'ici que peu de chose. L'ouvrage restitue l'itinéraire extravagant de l'homme par qui le scandale est arrivé. Il dépeint sa personnalité, décrit ses méthodes, raconte ses conquêtes, identifie ses complices et fait défiler ses nombreuses victimes. Il donne à mesurer l'étendue des dilapidations commises par Stavisky, avec la complaisance, parfois la protection, d'hommes publics, de journalistes plus ou moins respectables, d'avocats indélicats ou simplement naïfs. Il restitue, ce faisant, les mœurs et les habitudes de la magistrature et du barreau, de la grande presse et de la presse à chantage. Il fait justice aussi de l'opinion, encore fort répandue, d'un régime tout entier rongé par la corruption. Enfin, il étudie les circonstances de la mort de Stavisky en concluant catégoriquement au suicide. Mais ce livre fait davantage encore : au fil des pages, c'est toute la r culture politique de la IIIe République qu'il fait découvrir en brossant un portrait inattendu de la France des années 1930.

10/2000

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Critique littéraire

Saint-John Perse intime. Journal inédit d’une amie américaine (1940-1970)

Le journal intime qui est présenté ici pour la première fois offre de nombreuses révélations sur Alexis Leger / Saint-John Perse (1887-1975) ainsi que sur la vie littéraire et politique internationale entre 1940 et 1970. Il nous offre la chance inouïe de pénétrer plus avant dans l’intimité quotidienne de cet homme fascinant pendant son exil américain et au-delà. Nous y rencontrons les grands personnages de l’époque avec des éclairages précis sur la diplomatie et la vie artistique pendant la guerre et l’après-guerre, ce qui suscitera l’intérêt d’un large public cultivé. Son auteur, Katherine Biddle (1890-1977), poète et critique, fut pendant trente ans la mécène, l’amie et la confidente de Saint-John Perse. Épouse de Francis Biddle, ministre de la Justice (« Attorney General ») sous Roosevelt et juge au procès de Nuremberg, elle naviguait avec une égale aisance dans les milieux culturels et politiques de son temps. Cette Madame de Sévigné américaine notait, en une quarantaine de cahiers, ce qui se passait autour d’elle. Le présent volume rassemble surtout les pages qui concernent Saint-John Perse. Il révèle les confidences qu’il fît à une femme qui était amoureuse de lui et pour qui il avait, lui aussi, des sentiments plus qu’amicaux. Katherine Biddle raconte leurs conversations en tête-à-tête ou avec des personnalités de passage ; elle relate les commentaires du poète sur son enfance et ses amours ; sur la littérature, les arts et la politique de l’époque et, bien sûr, sur son oeuvre poétique. Avec une admirable lucidité, elle examine les multiples facettes de cet étonnant personnage, tour à tour profond et naïf, sérieux et espiègle, séducteur et distant, solitaire et mondain, expatrié mais toujours patriote.

03/2011

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Policiers

La peine capitale

La dernière fois que Joaquín était venu le voir, le vendredi, Chacaltana l'avait trouvé un peu pâle. " Prends soin de toi. Tout ira bien ", lui avait-il dit. Apparemment, il avait tort. Félix Chacaltana Saldívar est assistant archiviste au Palais de Justice de Lima. Fonctionnaire tâtillon, il vit sous la coupe de sa mère, une veuve austère, bigote et mal embouchée. Il aime l'ordre, le code pénal, le bouillon de poulet et sa fiancée Cécilia, qu'il essaye en vain d'embrasser. Jusqu'au jour où il tombe sur un procès-verbal rédigé à la hâte et qu'il ne sait pas où classer. Profondément incommodé par cette mystérieuse " irrégularité administrative migratoire mineure ", il découvre dans la foulée que son seul ami, le professeur Joaquín, a disparu. Au coeur de la coupe du monde de 1978, au rythme des matchs qui paralysent la ville (et dont Chacaltana semble se moquer éperdument), notre parfait Candide se lance bien malgré lui dans une enquête sordide sur fond d'opération Condor, mettant à jour les basses oeuvres des services secrets latino-américains cornaqués par la CIA. Jamais à court de naïveté, il promène sa bonne foi sans faille dans un Pérou en plein renouveau démocratique, et croise tour à tour des activistes méfiants, un amiral de l'Intelligence navale, une belle blonde mystérieuse et un vétéran de la guerre d'Espagne, tous plus rompus que lui aux secrets du monde. Roncagliolo raconte les années de formation de l'anti-héros d'Avril rouge avec un incroyable talent. On passe sans crier gare de la parodie au pur roman noir, sans jamais perdre l'humour ni le plaisir. Finalement, la naïveté est peut-être aussi une forme de courage...

04/2016

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Littérature française

Correspondance

Ce huitième tome de la Correspondance de Mallarmé couvre la seule année 1896 ; on y suit jour par jour une vie vouée totalement aux Lettres. La mort de Verlaine inspire à Mallarmé un de ses plus beaux sonnets. Contre son gré, mais avec une parfaite justice, il est sacré à son tour "Prince des Poètes". Il préside, avec énergie et sagacité, le Comité pour le Monument Verlaine. Avec Renoir, Degas et Monet, il aide Julie Manet à organiser la grande rétrospective Berthe Morisot ; sa préface au catalogue est un de ses plus beaux écrits en prose. S'il commémore dignement les morts, il encourage les vivants, en les recevant rue de Rome ou à Valvins, et en leur adressant, avec une virtuosité éblouissante, et avec une fidélité méthodique, des lettres de remerciements pour des livres envoyés. Il multiplie les vers de circonstance, et donne à La Revue blanche un article capital, "Le Mystère, dans les Lettres" : par une vigoureuse contre-attaque, il s'y défend contre le reproche d'obscurité. Si la préparation de ses Poésies est troublée par un désaccord avec Deman, il rassemble et remanie ses écrits en prose pour la savante synthèse des Divagations. Tout un aspect plus intime de Mallarmé ressort de ses lettres à Julie Manet et à Paule et Jeannie Gobillard, ainsi que de ses échanges quotidiens avec sa fille Geneviève, lorsqu'il séjourne solitaire à Valvins, soit pour y diriger des travaux de peinture et de menuiserie (en y participant lui-même), soit pour y guetter la chute de la dernière feuille d'automne. Sa solitude est alors mitigée par l'hospitalité de ses voisins Natanson ; Misia, virtuose du piano, affirmera plus tard : "Jamais je n'eus si merveilleux auditeur ; il savait écouter comme personne."

01/1983

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Policiers

L'enfant criminel

Les enfants incarnent la naïveté, la fragilité, l'innocence. Si bien que, lorsque l'un d'eux se rend coupable d'un crime de sang, nous crédules et saisis d'un vertige terrifiant: qu'adviendrait-il si nous étions les parents de ce jeune criminel? Il arrive pourtant que des gosses, qui pourraient appartenir à notre entourage, basculent dan l'horreur sans raison apparente. Il est alors trop tard. Evidemment, ces actes de violence extrême sont rares et s'expliquent par la négligence, les mauvais traitements ou le manque d'amour. C'est pourquoi Pierre Bellemare et Jean-François Nahmias ont voulu écrire sur cette question délicate plus qu'un simple recueil de faits divers. Relatant, à travers deux grands chapitres l'un pour les moins de 12 ans, l'autre pour les 13-16 ans, des cas aussi divers que ceux de Mary Bell, deux fois meurtrière à 11 ans, de Jean Grenier, la "Bête du Bordelais" qui a terrorisé la région en l'an de grâce 1600, ou des "Tigresses de New-York", une bande d'adolescentes ultra-violentes, Un enfant criminel est autant un document saisissant qu'un cri d'alarme lancé à un moment où la violence ne cesse de dire, non seulement à l'étranger, mais aussi chez nous, en France. En nous livrant ces histoires bouleversantes qui plongent au coeur même de la détresse humaine, les auteurs n'ont pas cherché à dresser un tableau alarmiste dune société en perdition. Ils espèrent au contraire éveiller notre conscience vis-à-vis d'une délinquance juvénile parfois motivée par la vengeance, la jalousie, a méchanceté ou conditionnée par la télévision, face à laquelle la justice est impuissante, et qui est l'affaire de chacun de nous.

10/1998

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Religion

THERESE DE LISIEUX PAR ELLE-MEME. Tome 2, La confiance et l'amour, Tous les écrits de janvier 1895 à Pâques 1896

Le 2 janvier 1895 : Thérèse a vingt-deux ans. Voici bientôt sept ans qu'elle se trouve au carmel; la maladie du scrupule, durant tout ce temps, n'a guère cessé; ni les humiliations. 1895 : dans ces douze mois, Thérèse va écrire ce que sa prieure, mère Agnès (sa grande soeur Pauline) lui a ordonné de relater : ses souvenirs d'enfance; elle est aidée, dans cette autobiographie familiale, par sa soeur Céline qui vient d'entrer au carmel. Le texte (appelé ensuite Manuscrit A) la fait revenir sur les événements, souvent douloureux, qui ont jalonné ses premières années mais aussi sur les jours heureux. Elle insiste plutôt - et elle aime manifestement les raconter - sur le "vert paradis" de ces jours et sur les "Miséricordes du Seigneur". Dans une dernière partie, elle revient sur les années de sa vie qui viennent de se dérouler au carmel et comment, peu à peu, elle est entrée dans la voie de "la confiance et de l'amour". Elle termine, fin 1895, par deux pages bouleversantes où elle parle de l'événement spirituel majeur de cette année 1895 : le dimanche de la Trinité, 9 juin, face à la spiritualité jansénisante et morbide qui incitait à s'offrir en victime à la "Justice divine", elle a l'intuition capitale qu'il s'agit de s'offrir à Dieu comme Amour, à Dieu qui "désire être aimé" : "Offrande de moi-même à l'Amour", dit-elle pour définir l'acte posé ce jour-là. L'année 1895 est toute illuminée par le soleil de la foi et toute traversée par le "Feu de l'Amour". Thérèse est prête, désormais, à affronter l'épreuve de Pâques 1896, l'entrée dans la nuit, prête à livrer l'ultime combat qu'elle va mener jusqu'à sa mort.

08/1997

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Histoire internationale

Pour une Afrique libre

Depuis plus de soixante ans, Ngugi wa Thiong'o écrit avec courage sur les défis, histoires et perspectives des sociétés africaines contemporaines, au risque de sa liberté puisqu'il fut emprisonné pendant un an au Kenya et l'objet de tentatives d'assassinat par la suite. Combattant l'injustice de la violence coloniale et néocoloniale ou la trahison des idéaux de la décolonisation par les pouvoirs dictatoriaux, il aspire à une justice sociale dans un monde d'inégalités économiques croissantes. Pour une Afrique libre réunit des essais écrits durant ces dernières années, traitant de thèmes chers à l'auteur : la nécessité de l'estime de soi chez les Africains, trop souvent enclins à mépriser leur propre culture ; le non-sens des étiquettes tribales accolées par les étrangers aux peuples africains pour mieux les diviser ; la mondialisation économique qui place l'Afrique sous l'emprise du fondamentalisme capitaliste ; le rapport de l'écrivain africain à sa ou ses langues ; l'esclavage et son héritage toujours vivace dans les sociétés contemporaines ; le rôle de l'intellectuel au XXIe siècle ; l'Afrique confrontée aux menaces d'armes de destruction massive ; l'écriture comme instrument de paix... Ces textes sont portés par la lucidité de Ngugi wa Thiong'o : le continent est aujourd'hui affaibli par le concert des nations qui aiguise ses divisions pour mieux le maintenir en guerre et lui vendre des armes, qui pille ses matières premières à vil prix et l'empêche de prendre sa véritable indépendance. Pourtant, l'Afrique, dotée de ressources humaines et matérielles colossales, peut reprendre le contrôle de son destin, mais cela ne se fera que si les dirigeants écoutent leurs peuples, respectent leurs cultures et leurs ambitions, obtiennent leur confiance. Une grande voix africaine retentit dans ce livre : sans concession, elle trace des pistes d'espoir.

09/2017

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Economie

Finances et politique au siècle des Lumières. Le ministère L'Averdy, 1763-1768

La nomination, à la fin de l'année 1763, d'un magistrat du parlement de Paris au contrôle général des finances eut les caractères d'une petite révolution. Effrayés de voir " le loup entrer dans la bergerie ", les commis des bureaux ministériels furent consternés à la nouvelle du choix de L'Averdy. N'était-il pas à redouter que cet homme de 39 ans, qui venait de supprimer l'ordre des jésuites en France et de négocier avec le gouvernement le principe d'une participation des parlements à la politique générale, ne diminuât encore l'autorité du roi et de ses ministres ? Le nouveau contrôleur général n'allait-il pas donner le dernier coup de poing à une monarchie au bord de la banqueroute et dont les principes traditionnels étaient remis en cause par les parlements, les économistes, les philosophes et les pamphlétaires ? Ces craintes, qui allaient justifier huit ans plus tard le coup de force du chancelier Maupeou contre les parlements, étaient illusoires. Si L'Averdy fut appelé au ministère par Louis XV, c'était pour que le nouveau venu fasse usage de son crédit auprès des cours de justice et apporte ainsi à l'Etat royal les moyens d'entreprendre une série de réformes difficiles que demandaient depuis longtemps les experts du gouvernement, que réclamait l'opinion publique et que la déroute de la guerre de Sept Ans invitait à ne plus différer. Ce livre se propose d'étudier, à travers l'action et la pensée d'un magistrat devenu ministre, les conflits que suscitèrent, entre la fin de la guerre de succession d'Autriche (1749) et la banqueroute de l'abbé Terray (1770), la question de la modernisation des structures économiques et politiques de la monarchie absolue.

12/1999

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Littérature française

Mauvais vent

Un dégradé de gris, une prépondérance de notes sombres avec, ici ou là, quelques touches de clarté, voici résumé le recueil que vous tenez entre vos mains. On y croise tous les artifices que l'être humain déploie pour se faire une place au soleil, dût-il, pour cela, asservir ceux qui croisent sa route. On y rencontre aussi quelques quidams prêts à jouer à la roulette russe leur vie et celle de leurs proches dans le seul but d'améliorer le quotidien. Que dire de ces ados inconscients, lancés à pleine vitesse, de cette organisation déterminée à faire un exemple aux yeux du monde ou encore de ce père ravagé, incapable de tirer un trait sur la perte de son enfant ? Ils sont un peu de nous, nous qui nous débattons tant que nous pouvons pour nous extirper du marigot. Qu'on les juge ou non, ils sont là, bien en chair et nous donnent à voir cette face sombre qui sommeille en chacun de nous. Au hasard des pages, on croisera heureusement la route de plus estimables personnages. J'en veux pour preuve ces hommes venus rendre une justice implacable, bien que tardive ou ce ligérien, ému par le message contenu dans une bouteille jetée au fleuve... Enfin, certaines nouvelles refusent de prendre position. Elles disent, elles racontent, elles nous mènent au coeur de destins foudroyés quand ils ne se consument pas à petit feu. Parmi ces histoires ancrées dans le réel, deux échappent à la règle et s'autorisent une incursion dans le surnaturel. Il y est question d'un vent mystérieux que des colonnes de marcheurs s'entêtent à vouloir suivre ou d'un détour fatal tout bonnement inexplicable... Comme le déclamait naguère une célèbre chaîne de magasins, ici, "il y en a pour tous les goûts" . Qu'on se le dise !

11/2015

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Littérature étrangère

Le mystérieux locataire. Et autres histoires d'esprits forts

L'abîme qui sépare un auteur de son œuvre est souvent d'une profondeur vertigineuse. Rabelais ne présente pas grand-chose de commun avec ses créations gigantesques. Sade n'a pas accompli un pour cent des aberrations sexuelles qu'il décrit dans ses romans. De même, entre Joseph Sheridan Le Fanu et certaines parties de son œuvre, la contradiction est flagrante. La question est simple : pourquoi un homme, indéniablement religieux, a-t-il pu aborder si souvent le thème du défi à Dieu, voire de la tentation athée ? Comment est-il si bien parvenu à créer tant de personnages qui bafouent ouvertement la religion en passant un pacte avec le diable ou au contraire embrassent un scepticisme bien éloigné de toute croyance. Les six nouvelles présentes ici, dont certaines inédites, témoignent de l'étonnante force de Le Fanu qui parvient à nous faire sentir le souffle du mal avant même l'apparition du diable. La nouvelle titre est un concentré de scènes et d'images puissantes, le malin et son envoyé sur terre vont peu à peu prendre possession des habitants d'une maison. Chaque apparition du locataire avec son abominable masque respiratoire est ponctuée par le franchissement d'un nouveau degré d'horreur. Le narrateur, maladivement sceptique, ne peut faire appel aux forces du bien auxquelles il ne croit pas. Sa femme, pieuse, ne pourra elle-même bientôt plus prier. Dans Le familier au contraire, il nous sera impossible de savoir si celui qui traque le capitaine Barton est un dément, une nouvelle incarnation du diable ou une victime qui veut se venger. Avec ce nouveau recueil diabolique, Jacques Finné rend à nouveau justice à Sheridan Le Fanu, décidément l'un des maîtres du fantastique.

01/1999

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Critique littéraire

Problématique de Renaissance et évolution du roman africain de langue française (1920-1980)

Cet ouvrage brosse un panorama du roman africain de langue française, entendu ici sous la double appartenance de l'Afrique noire et de la langue française. Si le français reste une langue minoritaire en Afrique, il a suscité une littérature abondante qui est envisagée ici en termes de renaissance. En effet, notamment sous l'impulsion des mouvements d'émancipation nord-américain et haïtien, on assiste à l'émergence d'une petite élite intellectuelle et artistique à Paris, au début du XXe siècle, qui ne peut concevoir son développement qu'en réaction à la connotation raciale de son exploitation historique. L'Afrique de l'origine, au-delà du mythe, apparaît donc comme le lieu privilégié de cette renaissance, qui s'exprime d'abord fortement au travers du panafricanisme et à l'ambition de produire une oeuvre à l'échelle d'un continent, forte et neuve, qui pour se rénover va puiser aux sources populaires, aux mythes, aux contes. Cependant, la dimension du combat n'est pas oubliée, et des productions majeures comme les negro spirituals s'articulent à des thèmes de lutte, d'émancipation, de justice, ainsi qu'à toute une sociologie urbaine. A Haïti, qui dans son premier siècle d'existence avait surtout perpétué les clivages coloniaux, y compris sur le plan culturel, le créole va faire figure de trait d'union entre le peuple et l'élite. Genre littéraire inconnu en Afrique avant la colonisation, le roman, par sa plasticité et sa "sociabilité ", finit par s'imposer comme un genre majeur, puissant véhicule de thèmes aussi forts que l'identité et l'héritage. L'ère des indépendances va lui donner un grand essor, en découpant l'histoire du continent en trois temps : avant, pendant et après la colonisation.

01/1992

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Littérature française

Le bon coupable

Un beau dimanche d’été. Un village désert à l’heure de la messe. Une fillette de dix ans en chemin pour rejoindre son père à son atelier. Un homme en état d’ébriété qui traverse le village au volant de sa jeep avant de finir sa course dans un étang, à quelques encablures de là. Un second véhicule, une Jaguar rutilante, qui emprunte à vive allure le même trajet. Le choc, un accident sans témoin. Une fillette de dix ans tuée sur le coup. Un coupable tout désigné. Un suspect potentiel – au-dessus de tout soupçon. Volage et noceur, Carlo Mazure est un marchand de bestiaux qui mène une vie de patachon assez misérable. L’exact opposé de Régis Lagerman, procureur de son état et, à ce titre, incarnation supposée de l’intégrité et de la droiture. Deux hommes et deux destins que tout oppose : l’un, la soixantaine débonnaire et philosophe, qui sait que sa vie est derrière lui ; l’autre, jeune et brillant fonctionnaire, promis à un bel avenir et que les scrupules n’étouffent pas au moment d’éviter les obstacles, de quelque nature soient-ils, qui se dressent sur sa route. Qu’adviendrait-il si leurs routes venaient à se croiser ? Délits de fuite porte le sceau inimitable de ces contes philosophiques aussi légers que profonds dont Armel Job s’est fait une spécialité. Le récit – scandé par un dilemme moral : un représentant de la loi peut-il se dérober à la justice ? – obéit à une mécanique précise et implacable. Inspiré par la parabole évangélique du pharisien et du publicain (Luc 18, 9-14), qui invite en substance à ne pas juger selon les apparences, Délits de fuite scrute le cœur et sonde les reins des hommes avec une rare intelligence.

02/2013

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Actualité et médias

C'était Charlie

«Après les attentats du 7 janvier 2015, je me suis réveillé dans un cauchemar : rien de ce que j’entendais ne correspondait plus à la réalité. Certains, effrayés par l’horreur, ou habités par d’obscurs ressentiments, se sont permis de réinventer notre histoire «Ils sont morts, mais ils l’ont quand même bien cherché». Puis, la presse et Internet se sont mis à grouiller d’articles, de dossiers, de tribunes où les fondateurs du second Charlie, dont il ne reste que trois survivants, étaient présentés comme des petits malins qui avaient publié les caricatures de Mahomet pour gagner de l’argent et disparaître avec la caisse. Alors que mes amis venaient de mourir, j’ai été interrogé dans les médias par des gens qui s’érigeaient en procureurs. Depuis toujours, nous avions pris le parti des immigrés et lutté contre les préjugés racistes. Et soudain, nous avons vu ceux pour qui nous demandions le respect et la justice brandir les poings et demander notre mort. Une partie de la gauche, prête à brader la laïcité pour ne pas perdre un réservoir de voix, nous a insultés en traitant de zombies ceux qui exprimaient leur peine et leur attachement aux valeurs démocratiques qu’incarnaient les victimes des terroristes. Dans cette confusion où règnent le mensonge et la peur, qui, aujourd’hui, peut comprendre l’étendue de L’oeuvre accomplie pendant plus de vingt ans par cette équipe joyeuse et géniale : Cabu, Cavanna, Wolinski, Renaud, Caroline Fourest, Riss, Charb, Luz, Gébé, Oncle Bernard, Riad Sattouf, Catherine, et tant d’autres dont il sera question ici ? Alors j’ai décidé d’écrire ce livre. Pour la mémoire des morts et l’honneur des vivants». Avec Cabu, en 1992, Philippe Val a refondé le journal Charlie Hebdo qu’il a dirigé pendant dix-sept ans.

11/2015

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Philosophie

Philosophie de la mythologie

La Philosophie de la Mythologie de Schelling est encadrée de trois côtés, par l'Introduction historico-critique qui établit la relevance philosophique de la mythologie ; par le Monothéisme qui définit la problématique générale ; par la Philosophie de la Révélation qui relie le procès mythologique au développement in extenso. Mise en chantier depuis les années vingt, professée à partir de 1828, elle précède en fait ces développements annexes. C'est une œuvre relativement stable, témoin, repère, voire facteur de la grande mutation de la pensée schellingienne après les Ages du Monde. Le tournant concerne surtout l'essence religieuse de la mythologie. Stimulés par l'ambiance savante de l'époque, par les découvertes foisonnantes des mythologues, archéologues, orientalistes et autres, les exposés de Schelling témoignent d'une somme considérable de lectures. La mythologie est intégrée à la religion et à la philosophie, à une philosophie élargie à la dimension de son objet. Rivalisant, en philosophe, d'érudition avec les savants, il entend donner la parole aux seuls documents. L'auteur privilégie, contre toute interprétation allégorisante, l'interprétation interne, tautégorique, de la mythologie. C'est une sorte d'histoire immémoriale, régie par la loi universelle de la catabole ; l'histoire documentée d'une humanité tragique en proie au dieu. Une histoire surnaturelle qui se déploie entre le moment fatal, inscrutable, de la Chute, et l'avènement d'un Rédempteur, inscrite en filigrane dans tout le cours du procès subjectif nécessaire. Schelling se singularise par la structure rigoureuse de la construction, par la cohérence des moments qu'il articule sans rigidité. Il sait également assumer les anomalies éventuelles, extra mythologiques, qui confirment au fond la loi suprême du monde, la loi de justice édictant que rien ne soit célé, mais porté au grand jour, manifesté, révélé.

03/1994

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Philosophie

La parole du mille-pattes. Difficile démocratie

La parole du mille-pattes... Titre étrange pour un essai de philosophie politique qui convoque les auteurs qui, depuis Platon, s'efforcent de cerner ce qui fonde notre existence sociale. "C'est avec de bonnes paroles que le mille-pattes traverse un champ fleuri de fourmis". Selon ce dicton de Côte-d'Ivoire, ce n'est qu'avec ces bonnes paroles, sincères et raisonnables, que le mille-pattes a évité un conflit avec les fourmis. Noble ancienne tradition qui a souvent permis à la discussion collective de prévenir la violence des vengeances. Au siècle des Lumières, substituer le droit et le libre débat aux rapports de force fut une promesse liée à tout idéal démocratique. Or les siècles qui ont suivi ont comme jamais déployé des violences massives, souvent au nom de la liberté et du droit. Ici et là, malgré tout, le débat public et le souci de réconciliation ont permis de dépasser des contradictions qui paraissaient insurmontables. La métaphore du mille-pattes vient rappeler que ce fut longtemps une règle commune. Après avoir dépassé la logique des vengeances individuelles et collectives, la justice civile et internationale devient parfois une forme légale de vengeance des vainqueurs, qu'elle prétend pourtant remplacer. La popularité de Gandhi, Luther King et Mandela, qui ont triomphé par les vertus de la simple parole, est-elle un écho du passé de l'humanité ou la promesse d'une réinvention à venir de la politique ? En reprenant ces questions à la lumière de l'héritage de vingt-cinq siècles de pensée, tentons de tracer les contours de cette "philosophie du mille-pattes" que le monde actuel, plus violent et inégalitaire que jamais, laisse affleurer comme un avenir possible.

01/2019

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Histoire de France

Rose Valland. Une vie à l'oeuvre

Rose Valland compte parmi ces discrètes et méconnues ouvrières de l'Histoire, dont l'action force l'admiration à mesure qu'on la découvre. Sa résistance est isolée et singulière : c'est pour la protection des oeuvres d'art françaises privées et pour rendre justice à leurs propriétaires dépossédés que cette brillante historienne de l'art dauphinoise s'engage à partir de 1940. Le jour de ses 42 ans, l'attachée de conservation voit s'installer dans "son" musée du Jeu de Paume un service de spoliation nazi d'une redoutable efficacité, l'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg. Dès lors, observation, mémoire et patience deviennent ses armes pour espionner les rouages de ce pillage légal ordonné par Hitler lui-même et servi par des Allemands et des Français complaisants. Prises au péril de sa vie, les nombreuses notes clandestines de Rose composeront une importante documentation qui permettra de structurer les recherches et les restitutions de l'après-guerre. De 1945 à 1953, plus de 60 000 biens culturels seront ainsi rapatriés grâce aux enquêtes minutieuses et parfois illégales qu'elle mènera dans les territoires de l'ancien IIIe Reich. Il est des parcours de vie et de résistance qui n'ont rien à envier à un scénario de film d'aventure hollywoodien. Rose Valland en est un exemple entre tous : décorée de multiples médailles militaires et civiles, elle verra son histoire portée à l'écran dès son vivant par des réalisateurs et des acteurs célèbres. Mais une renommée publique éclatante et une détermination à toute épreuve engendrent aussi des inimitiés et, même longtemps après la fin du conflit, Rose devra surmonter bien des difficultés pour bénéficier de la juste reconnaissance de ses pairs. Cette biographie richement illustrée propose d'ouvrir une porte vers le monde insaisissable, complexe et fascinant d'une modeste Iséroise devenue l'une des grandes héroïnes françaises.

11/2019

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Histoire de France

Statut, écritures et pratiques sociales. Volume 3, Les statuts communaux des sociétés méditerranéennes de l'Occident (XIIe-XVe siècle)

Ce volume est le troisième d'une série d'ouvrages portant sur "Statuts, écritures et pratiques sociales dans les sociétés de la Méditerranée occidentale à la fin du Moyen Age (XIIe-XVe siècle)", visant à étudier les statuts communaux dans une optique d'histoire sociale, non pas comme une source "normative" mais comme une source de la pratique, de leur matérialité et de leur forme d'écriture aux pratiques sociales en passant par les conditions de leur production et de conservation, leur inscription dans un paysage documentaire communal, leur structure et leur contenu. Cet ouvrage, plus spécifiquement, s'intéresse aux statuts vus de l'intérieur, c'est-à-dire à l'analyse de leur organisation interne : la structure adoptée, le plan choisi et les thèmes abordés. L'éclairage porte sur les grandes villes de Toscane, de Romagne, d'Ombrie, de Vénétie ou du Sud de la France (Marseille, Avignon) mais également sur des communautés urbaines de dimension moyenne (Arezzo ou Bergame) et des petites villes : l'Aquila dans les Abruzzes, Ascoli, Cingoli, Matelica et Esanatoglia dans les Marches ou Libourne, Tarascon, Arles, Alès, Lunel ou Uzès dans la France méridionale. Les statuts et les coutumes offrent le plus souvent un découpage thématique et un classement en livres, rubriques ou chapitres qui visent à organiser la vie en commun de la population (institutions, justice, vie économique de la commune) et à offrir un outil de gouvernement efficace à l'oligarchie urbaine. Ils prennent en charge le poids des évolutions de la fin du Moyen Age en matière de droit, de langue, de régime politique, de mode de gouvernement et de pratiques sociales marquées par la passé, ancrées dans le présent et regardant vers l'avenir.

04/2019

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Droit

Le constitutionnalisme octroyé. itinéraire d'un interconstitutionnalisme au XIXe siècle (France, Portugal, Brésil)

Ce livre aurait pu être une simple histoire du pouvoir constituant au XIXe siècle, dans des pays ayant connu une phase de regain du pouvoir royal survenant après de tumultueux épisodes révolutionnaires. Il l'est, en partie ; le lecteur y trouvera les débats juridiques et politiques sur cette question lors des périodes de contestation de la souveraineté nationale dans trois contrées sélectionnées à dessein : la Restauration pour la France ; la monarchie tumultueuse du Portugal, de l'octroi de la Charte en 1826 à sa chute en 1910 ; l'Empire du Brésil, depuis l'indépendance. Toutefois, nous avons cru bon de proposer autre chose, en portant un nouvel éclairage sur le phénomène peu étudié de l'octroi. Limiter son étude à l'offre autoritaire d'une constitution ne peut rendre justice aux tentatives doctrinales et institutionnelles présentées ici : l'octroi a rarement été conçu comme une fin, venant consacrer et garantir un ordre constitutionnel immuable. La nature étant dynamique, il s'agissait au contraire de proposer une étape venant terminer la Révolution, en permettant de profiter des bienfaits supposés du constitutionnalisme moderne. Ce programme ne saurait se contenter d'acclimater les pays visés au "siècle des constitutions" : il convenait aussi de réfléchir sur l'échec de textes qui, bien qu'émaillant l'Europe depuis le XVIIIe siècle., n'ont su donner satisfaction, engendrant ces tristes constitutions nominales dont fait déjà mention Malouet sous la Constituante ; il importait enfin de prévenir un usage immodéré et permanent du pouvoir constituant, propre au monde d'aujourd'hui. Nous proposons donc, sous la forme d'un itinéraire, l'histoire d'un pouvoir constituant et d'un constitutionnalisme conservateurs, faisant la part belle aux garanties morales et divines d'antan, tout en veillant à acclimater les valeurs modernes du droit public aux meurs de peuples peu réceptifs du fait d'une éducation politique jugée insuffisante.

03/2019

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Sciences politiques

Francoise Carton. Une femme au Sénat

Qu'est-ce qui disposait cette anonyme petite file des Landes, très jeune orpheline de père, à devenir institutrice, sénatrice puis vice-présidente du Palais du Luxembourg, c'est-à-dire un des personnages parmi les plus importants de la République française durant trois ans. La réponse pourrait être la parité, cette mise en place d'une égalité entre les hommes et les femmes ou du moins la possibilité pour chacun et chacune d'obtenir les mêmes droits, les mêmes salaires et la possibilité d'accéder a tous les postes de la vie publique. Certes, pour les militantes moins nombreuses sur les terrains politiques et sociaux, une opportunité se pressentait. Mais cela ne suffisait pas pour atteindre la haute marche. La compétition entre postulantes de bords différents et surtout l'énorme étouffoir des traditions masculines font qu'en permanence une élue doit faire preuve de vigilance et de prudence. Et pour garder le pouvoir, II faut avoir la trempe d'une militante comme Françoise Cartron qui va défendre les valeurs de justice, en s'opposant, si besoin est, a ceux qui préconisent la force ou la mauvaise foi, même a l'intérieur de son propre parti. De ses origines modestes a son ascension jusqu'à la vice-présidence du Sénat, la lecture de cet ouvrage vous informe sur la trajectoire et l'oeuvre d'une petite normalienne devenue une grande Dame. Un parcours politique et culturel, mais aussi un album aux souvenirs qui retrace la vie familiale, les rencontres entre amis et personnalités, les découvertes et les voyages. Une biographie d'une grande sincérité, hors de la langue de bois ou des pressions hiérarchiques. Un vrai plaisir... plus un régal !

05/2018

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Policiers

L'Argentine de Cabourg

Eddy Gallego, un jeune journaliste argentin vient en Normandie pour réaliser un reportage sur la pratique du polo et la diaspora argentine en France. Il décide de poser sa valise à Cabourg, et rencontre Vilma Roblès, une honorable vieille dame qui lui parle de son existence dorée dans la province de Buenos Aires au milieu du XXe siècle. Au fil de son enquête journalistique, alors qu'il contacte un haras près de Deauville pour interroger un éleveur de chevaux, il fait la connaissance de Carlos, un jeune compatriote qui sème le doute dans son esprit sur la véritable personnalité de Vilma. Des images de son enfance orpheline pendant la période de la dictature militaire argentine remontent alors à sa mémoire. En effet, lors de cette période, près de 30 000 opposants ont disparu pour la plupart assassinés. Parmi eux, des jeunes femmes enceintes, dont les bébés ont été volés et donnés à des familles proches du régime. Les deux jeunes Argentins décident alors de poursuivre les investigations et s'aperçoivent que le propriétaire du haras et Vilma Roblès sont frère et soeur. Eddy découvre surtout avec horreur qu'ils sont responsables de la mort de sa tante, celle qui l'a élevé après la disparition de sa mère. De son côté, Carlos démasque le propriétaire du haras comme étant également responsable de la mort de sa mère, et comprend que lui-même a été volé à sa naissance et donné à des sympathisants du régime militaire. Menacé, Carlos le tue en légitime défense. Il veut dénoncer aussi la vieille dame, mais celle-ci tente d'échapper à la justice et est retrouvée morte noyée sur la plage. Les deux jeunes hommes étonnés du lien qui les a réunis et dont ils ignoraient tout, découvrent finalement qu'ils sont nés de la même mère, et qu'ils sont donc frères de sang.

03/2018

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Ethnologie

Trois ans en Nouvelle-Calédonie. 1867-1870

Le 23 mai 1866 j'embarquais, en qualité de médecin en second, à bord de la frégate à voile la Néréide qui, appareillant de Brest, devait doubler le cap de Bonne-Espérance et aller ravitailler nos colonies de la Réunion, de la Nouvelle-Calédonie et de Taïti. Le 20 septembre de la même année, nous prenions la mer. [...] Mon rêve, en quittant la France, avait été de rester quelque temps dans l'intérieur de la Calédonie. Je désirais observer par mes propres yeux, chez des populations sauvages, ou vierges encore, ce que peut l'homme, réduit à ses propres forces, aux prises avec la nature, et combler, si je le pouvais, par cette étude, une lacune qui me semblait exister dans tous les écrits que j'avais lus sur l'ethnographie calédonienne. [...] Je profitai de ce premier séjour pour rompre petit à petit avec les habitudes européennes et prendre celles des naturels. J'y parvins si complètement que, lorsque on m'envoya comme médecin-major à Houagape, je n'eus que bien peu de choses à faire pour amener les Canaques à me traiter comme un de leurs chefs. Une simplicité dans le costume, une grande justice dans mes rapports avec les naturels, me permirent de séjourner sans danger au milieu des tribus les plus sauvages. [...] Je me suis proposé d'apprendre au public, dans les quelques pages qu'on va lire, ce qu'est à l'heure présente la Nouvelle-Calédonie, ce que l'on y fait, comment on y vit, et ce qu'avec de la bonne volonté et des bras on pourrait y obtenir de résultats heureux, tant pour les naturels que pour les colons et la métropole (extrait de la Préface, édition originale, 1873).

03/2018