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Meurtre - assassinat

Extraits

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Histoire ancienne

La garde prétorienne dans la Rome antique

" Alors que la foule assistait aux jeux capitolins, une troupe de prétoriens pénétra dans le palais impérial où étaient restés Pupien et Balbin... Les soldats firent irruption dans la pièce, les dépouillèrent tous deux de leurs vêtements royaux et les éjectèrent du palais sous les injures. Après les avoir roués de coups, ils voulaient les traîner de force à travers la ville jusqu'au camp, mais quand ils virent que les Germains accouraient pour les défendre, ils les tuèrent tous les deux et les abandonnèrent en pleine rue. Puis, ils se retournèrent vers le jeune Gordien III pour l'acclamer empereur. " Qui étaient donc ces prétoriens ? Dans l'Empire romain, c'étaient des soldats d'élite privilégiés résidant à Rome, qui assuraient la garde de l'empereur et sa protection. Mais lorsque l'empereur se révélait être un incapable ou qu'il ne leur plaisait plus, ils se révoltaient, massacraient l'empereur... et en désignaient un autre. A plusieurs reprises, ils furent ainsi les maîtres de Rome : en 69, après le suicide de Néron, lorsqu'ils furent à l'origine de l'accession de Galba et d'Othon au trône impérial ; en 193, après l'assassinat de Commode, lorsqu'ils mirent l'Empire aux enchères et l'offrirent au plus offrant ; en 238, lorsqu'ils massacrèrent Pupien et Balbin, les deux empereurs désignés par le sénat, et proclamèrent Gordien III. Si certains de ces puissants préfets du prétoire, tels Séjan, Tigellin, Cléandre, furent les mauvais génies de leur empereur, nombreux parmi eux, cependant, furent les précieux conseillers de l'empereur pour l'administration de l'Etat. En fait, pendant trois siècles, les prétoriens ne jouèrent ce rôle de "faire et défaire" les empereurs que six fois, et pourtant ce sont ces "pronunciamento" qui leur donnèrent leur détestable renommée. En réalité, ils furent le plus souvent les gardiens fidèles de l'empereur, participant à ses expéditions militaires tout en assurant l'ordre public dans la ville. Ayant perdu tout pouvoir à partir de Dioclétien, ils furent supprimés, en 312, par Constantin.

10/2004

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Beaux arts

Paul Delaroche

En 1971, Madame Delaroche-Vernet-Henraux offrait au département des Arts graphiques du Louvre un extra-ordinaire ensemble de dessins de son ancêtre Paul Delaroche, plus de sept cents feuilles provenant de la succession de l'artiste. Celui-ci était déjà bien représenté dans les collections du musée par des tableaux célèbres, comme Les Enfants d'Édouard ou La Jeune Martyre, oeuvres spectaculaires récemment rejointes sur nos cimaises par le Napoléon franchissant les Alpes et le Portrait du comte de Pourtalès- Gorgier. Souvent défini comme le parangon du juste milieu, tendance artistique qui s'est essentiellement développée à l'époque de la monarchie de Juillet et qui regroupe des artistes aussi éloignés des emportements romantiques que des obédiences néoclassiques, académiques ou ingresques, Paul Delaroche a exercé son talent dans de nombreux genres, grandes décorations (à l'hémicycle de l'Ecole des beaux-arts notamment), peinture religieuse et portraits; mais il est surtout connu par ses évocations historiques, se concentrant sur des épisodes dramatiques de la Renaissance et du XVIIe siècle, choisis plus spécifiquement dans l'histoire de la France et celle de l'Angleterre; aucun visiteur de la National Gallery de Londres n'a pu oublier la monumentale Exécution de Lady Jane Grey qui trône au centre de la salle consacrée à la peinture du XIXe français, de même que l'image de L'Assassinat du duc de Guise est demeurée séminale dans les livres d'histoire illustrée. C'est la spécificité du regard de Delaroche sur l'Histoire que traduit aussi la sélection de dessins présentée dans les salles Mollien à partir de mars 2012. Le don de l'évocation se conjugue ici avec un graphisme d'une haute qualité, très significatif dans son addiction à de petits formats particulièrement évocateurs. Mais on y trouvera également de superbes portraits dessinés presque égaux à ceux d'Ingres dans leur empathie envers les modèles, et quelques notations de voyage d'une grande sensibilité.

03/2012

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Histoire de France

Henriette de France, reine d'angleterre

Henriette de France, sixième enfant de Henri IV et de Marthe de Médicis, vint au monde quelques mois avant l'assassinat de son père survenu le 14 mai 1610. Elevée à la cour de son frère Louis XIII, la jolie princesse dont Rubens et Van Eyck firent le portrait, fut témoin de toutes les intrigues dont le Louvre était le théâtre. A quinze ans, Henriette, princesse catholique, devint la femme de Charles Ier Stuart, roi d'Angleterre, chef de l'Eglise anglicane. Henriette et Charles formèrent un couple très uni, ils eurent neuf enfants. Mais les dépenses somptuaires d'Henriette pour la construction de palais et de châteaux, l'acquisition des œuvres des plus grands artistes de son temps, lui valurent de solides inimitiés parmi les Anglais. En fait, la cause profonde de cette hositilité était qu'ils redoutaient de voir, sous son influence, l'Eglise d'Angleterre revenir dans le giron de Rome. Dès les prémices de la rébellion fomentée par les " Têtes rondes " de Cromwell, la pétulante et autoritaire reine française fit preuve d'un immense courage. Ayant trouvé en Hollande les fonds pour lever une armée, elle brava tempêtes et canons afin de revenir en Angleterre, où elle marcha à la tête de ses troupes pour voler au secours de son mari. Contrainte à se réfugier en France après avoir mis au monde son dernier enfant, Henriette d'Angleterre - qui épousera le duc d'Orléans, frère de Louis XIV - passa son temps à chercher à secourir son époux. Après l'exécution de Charles Ier (1647), on la voit œuvrer pour le rétablissement de la royauté en Angleterre, ce qui advint en 1660. Micheline Dupuy restitue avec bonheur l'existence mouvementée de la dernière Française reine d'Angleterre dont on perce bien la personnalité grâce à la nombreuse correspondance qu'elle échangeait avec son mari, ses frères et sœurs et ses enfants.

01/1994

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Littérature française

La Marquise de Gange et autres romans historiques. Adélaïde de Brunswick

On connaissait les malheurs de Justine et les prospérités de Juliette. Les romans historiques, que Sade compose dans les toutes dernières années de sa vie, nous font découvrir un peintre bouleversant des conflits familiaux et des guerres civiles. Le marquis de Sade (1740-1814) est souvent réduit aux infortunes de la vertueuse Justine et aux prospérités de Juliette la criminelle. Il a pourtant consacré les dernières années de sa vie à brosser le portrait de trois femmes d'énergie qui bousculent toute partition simpliste. Enfermé par mesure administrative en 1801 à l'hôpital psychiatrique de Charenton, il lit Germaine de Staël et Chateaubriand, se passionne pour l'histoire nationale et, ayant vécu l'effondrement de l'Ancien Régime et les bouleversements de la Révolution, s'interroge sur le sens de l'histoire. Privé de liberté, il s'évade dans l'imaginaire, voyage à travers l'espace et le temps. Il retrouve la Provence de son enfance en racontant un fait divers tragique du XVIIe siècle : l'assassinat de la marquise de Gange par ses beaux-frères, avec la complicité du mari. Le roman est publié anonymement en 1813. Sade fait ensuite traverser l'Allemagne du XIe siècle à Adélaïde de Brunswick, princesse passionnée et volontaire qui finit comme une sainte, puis il retrace, au tournant du XIVe au XVe siècle, l'Histoire secrète d'Isabelle de Bavière, qui lui permet de parler de la Révolution française et aussi de la médecine psychiatrique. Isabelle de Bavière, épouse d'un roi dément, y devient une flamboyante Marie-Antoinette médiévale. La guerre de Cent Ans, qui oppose de est une façon de raconter la Terreur. Ces deux derniers romans, restés manuscrits durant un siècle et demi, ont été révélés au milieu du XXe siècle. Ils attendaient une édition philologique. A la suite de La Marquise de Gange, d'Adélaïde de Brunswick et d'Isabelle de Bavière, on trouvera un inédit : les notes de Sade à la lecture de Delphine de Germaine de Staël.

03/2023

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Histoire de France

Darlan

On le sait, la France de la guerre est dominée par l'affrontement Pétain-de Gaulle, figures depuis longtemps bien connues des historiens. En revanche, le " troisième homme ", successeur désigné du Maréchal et rival le plus dangereux du Général, demeurait largement ignoré tant en raison du caractère énigmatique du personnage que de la " disparition " de beaucoup d'archives. Par surcroît, la vanité de Darlan, ses écarts de langage ont fait le lit d'une imagerie simpliste. En réalité, l'homme fut supérieur au style, comme les multiples révélations apportées par le présent ouvrage en administrent moult preuves. Ce fils de ministre est un vrai républicain, son rôle avant la guerre fait de lui un vrai marin et un chef d'état-major efficace. S'il approuve l'Armistice de 40, ce n'est pas par idéologie, mais parce qu'il est convaincu de l'impossibilité de poursuivre la lutte, et c'est le drame de Mers el-Kébir qui le détache à jamais de Churchill et des Français libres. Lorsqu'il est appelé à succéder à Laval en décembre 1940, il mène d'abord une politique assez molle envers l'occupant, mais se reprend, ne cède rien d'essentiel et travaille à faire entrer l'empire dans la guerre. Son assassinat, à Alger, en décembre 1942, reste l'une des plus grandes énigmes de l'histoire contemporaine : attribué aux seuls monarchistes, il a en fait été ourdi par des gaullistes qui ont su manipuler les partisans du comte de Paris. Première biographie scientifique de l'Amiral de la flotte, cet ouvrage se fonde sur de très importants dépouillements d'archives, publiques, bien sûr, mais aussi privées : les papiers personnels de l'Amiral (que l'on croyait perdus) et ceux de ses collaborateurs, ainsi que sur de nombreux témoignages. Il fait découvrir un personnage clef de l'histoire contemporaine, non sans inviter à une relecture de l'histoire de la France de Vichy.

11/1989

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Histoire internationale

Une telle monstruosité. Journal d'un médecin polonais, 1939-1947

Médecin et directeur d’hôpital dans une petite ville à l’est de la Pologne en 1939, Zygmunt Klukowski rapporte au jour le jour ce qu’il a vu du génocide des Juifs perpétré sous ses yeux, au vu et au su de tous. Il dit comment, de l’automne 1939 à l’hiver 1942, les Juifs furent discriminés, expropriés, humiliés, battus, puis déportés vers un centre de mise à mort quand ils n’étaient pas assassinés sur-le-champ. Au fil des lignes s’étire ce long martyre protéiforme perpétré par l’occupant allemand et ses complices, commis dans l’indifférence, voire applaudi sinon encouragé par une partie de la population chrétienne. Mais Klukowski témoigne aussi de la féroce répression allemande contre les Polonais non juifs, du pillage de leurs biens, du vol de leurs jeunes enfants envoyés dans le Reich pour y être « aryanisés », de la déportation des adultes pour le travail forcé, du massacre de leurs élites enfin. Ce notable respecté, ce quinquagénaire établi, loin de rester spectateur de l’assassinat ou de la déportation de ses amis, entre en contact dès le début de la guerre avec les réseaux de l’Armée de l’Intérieur qui nourrissent les maquis. En 1944-1945, un envahisseur remplaçant l’autre, il assiste, impuissant et désespéré, à l’occupation du pays par les Soviétiques.   Ce journal est un acte de résistance et une œuvre historique de première force. « J’étais possédé par la passion d’écrire des notes qui me permettraient plus tard (je le pensais déjà) de reconstruire l’histoire inouïe de la région de Zamosc et de la Pologne » écrit Klukowski. Le récit se concentre sur la période de la guerre et sur la participation de Zygmunt Klukowski au procès de Nuremberg en 1947.  Ce texte exceptionnel, publié à la fin des années 50 en polonais puis en anglais au début des années 90, est pour la première fois édité en français.

12/2011

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Histoire de France

Lettres de Henri III, roi de France. Tome 8 (1er janvier 1588 - 1er août 1589)

Plus de huit cents lettres conservées couvrent les derniers dix-huit mois du règne de Henri III, l'une des périodes les plus tragiques de l'histoire de France. La huitième guerre de Religion s'étendait à tout le royaume, le souverain était chassé de Paris, l'Etat s'effondrait. L'exécution des Guise fut alors un coup de théâtre, suivi d'une volée de lettres où le roi n'invoquait ni la justice ni la vengeance, mais la légitime défense et la nécessité d'Etat. Ses derniers mois virent des changements prodigieux : renvoi de l'équipe ministérielle pour former un entourage d'anti-ligueurs ouverts à la semi-tolérance de fait ; réconciliation avec le roi de Navarre, alors que le problème de la succession avait envenimé les conflits depuis une décennie ; enfin mise en campagne de la plus forte armée qu'il eût jamais commandée, malgré l'épuisement des finances, par l'appel à la noblesse et par la persuasion diplomatique auprès des Suisses et du grand-duc de Toscane. En 1589, lorsque Jacques Clément lui ôta la vie, Henri III n'avait jamais été aussi près de redresser l'Etat. Son principal échec, malgré l'attachement au catholicisme que manifestent ses lettres officielles et intimes, jusqu'à la dernière, est à chercher dans les relations avec le Saint-Siège, qui ne pardonna ni l'exécution d'un cardinal ni l'ouverture aux réformés. Les lettres les plus familières montrent enfin une personnalité sentimentale, rare au XVIe siècle. Le dernier Valois, incompris de ses contemporains, a prêté le flanc à la propagande contre son caractère et ses actions. C'est ce qui a rendu possible son assassinat et a brouillé son souvenir jusqu'à nos jours. A cet ensemble s'ajoutent plus de trois cents missives complétant les précédents volumes ou de date incertaine, portant le total de l'édition à plus de 8400 lettres.

07/2018

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Notions

Ce qui nous soulève. Tome 2, Imaginer recommencer

InsoliteCNL – De quoi procèdent nos gestes de soulèvement ? D'une certaine puissance à en finir avec quelque chose. Mais, aussi, à imaginer que quelque chose d'autre est en train de recommencer. Ce livre propose les éléments d'une anthropologie de l'imagination politique dont on s'apercevra, très vite, qu'elle ne va pas sans une philosophie du temps et de l'histoire. A la structure tous azimuts du premier volume de cette enquête répond ici un propos concentré sur le moment politique, intellectuel et artistique lié au soulèvement spartakiste de 1918-1919 en Allemagne.

Que se passe-t-il lorsqu'une révolution, ayant chez beaucoup fait lever l'espoir, se trouve écrasée dans le sang ? Que reste-t-il de cet espoir ? On découvre qu'à partir du Malgré tout ! lancé par Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg à la veille de leur assassinat, c'est toute la pensée moderne du temps et de l'histoire qui se sera trouvée remise en chantier, " recommencée " : notamment par Ernst Bloch et Walter Benjamin, les deux personnages principaux de ce livre (qui s'opposèrent à la pensée du temps mise en place, à la même époque, par Martin Heidegger). C'est toute une constellation qui gravite ici autour de Bloch et de Benjamin. Elle compte des penseurs tels que Hannah Arendt ou Theodor Adorno, Martin Buber ou Gershom Scholem ; mais aussi des écrivains tels que Franz Kafka ou Kurt Tucholsky ; des dramaturges tels que Bertolt Brecht ou Erwin Piscator ; des artistes visuels tels que George Grosz ou John Heartfield, Käthe Kollwitz ou Willy Römer. La leçon que nous proposent ces survivants d'une " révolution trahie " est considérable. Elle innerve toute la pensée contemporaine à travers le prisme de l'imagination politique. Elle nous incite à repenser l'utopie à l'aune d'un certain rapport entre désir et mémoire : ce que Bloch nommait des images-désirs et Benjamin des images dialectiques. Elle nous aide, ce faisant, à ouvrir la porte et à faire le pas.

10/2021

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Actualité médiatique France

L'honneur d'un enseignant. Quand parler religion en classe conduit au tribunal

Comment une simple plaisanterie à l'encontre d'un élève musulman, qu'il invitait sur le ton de la blague à devenir chrétien, a-t-elle pu conduire un enseignant devant les tribunaux ? Comment, dans le pays des Droits de l'Homme, de Rabelais, de Daumier, du Canard enchaîné, en sommes-nous arrivés là ? Est-ce la caricature d'une société qui ne vit plus les relations humaines qu'à travers le prisme du rapport de force juridique, médiatique et communautariste ? Dans cet ouvrage poignant, Frédéric Mortier nous raconte l'incroyable descente aux enfers dont il a été victime depuis cette altercation en décembre 2021. Silence de la direction catholique de l'établissement, silence de la direction diocésaine, mécanique froide et incompréhensible de la police, comme de la justice. A aucun moment, il n'a eu le sentiment de pouvoir s'expliquer posément et que raison soit gardée dans cette altercation, qui aurait dû être réglée en amont par la voie du dialogue. A l'heure du procès de l'enseignant, privé de revenu et de son poste, condamné au tribunal médiatique, l'homme, à l'article de la mort sociale, voit sa vie défiler comme dans un cauchemar, tel le héros de Kundera, Ludvik Jahn, dans La Plaisanterie. Car son parcours révèle un homme simple, direct, passionné d'enseignement, épris d'échanges, investi dans la vie publique, aux antipodes du portrait caricatural que l'on a dressé de lui. Un livre qui, après l'assassinat de Samuel Paty, témoigne de l'urgence de la question de la liberté de l'enseignement aujourd'hui en France. Frédéric Mortier est professeur d'économie depuis 27 ans dans un lycée privé catholique d'Angers. Pendant deux ans, il a également oeuvré en tant que directeur d'un établissement à caractère social de la Fondation d'Auteuil auprès d'enfants en difficulté. Père de famille, il est maire d'une commune rurale de 7 000 habitants depuis 2008.

02/2023

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Science-fiction

Malphas Tome 3 : Ce qui se passe dans la cave reste dans la cave

Ce qui se passe dans la cave reste dans la cave poursuit la folle aventure de Julien Sarkozy à Saint-Trailouin, petite ville où la normalité n'a pas sa place. C'est d'ailleurs grâce au décalage extrême de ce décor, tout aussi déjanté que les personnages qui l'habitent, que Senécal peut convier ses lecteurs, à la manière des grands satiristes de l'époque, à une belle séance de défoulement sur les travers de notre réalité qui, à bien des égards, n'est pas très normale non plus. Après un mois de convalescence à l'hôpital de Saint-Devlon – les blessures récoltées lors de la dernière séance du club de lecture du cégep de Malphas n'étaient pas mineures –, je suis retourné à Saint-Trailouin, prêt à entamer la session d'hiver 2011. Enfin, je devrais plutôt dire " prêt physiquement ", car pour le moral... De fait, outre le mystère de l'inquiétant occupant de la cave du cégep, j'ai eu droit, pour me pourrir l'existence, au coup de téléphone de mon ex, qui m'a interdit de voir mon fils Emile pendant le temps des Fêtes, puis à une tentative d'assassinat. Oui, oui, vous avez bien lu : on a attenté à ma vie à moi, Julien Sarkozy ! Mais si je me doute bien de l'identité des personnes qui ont engagé le tueur – les Archlax père et fils –, je n'ai pas encore compris pourquoi je ne suis pas mort ! Si j'ajoute l'absence de Simon Gracq, toujours recherché par la police, mon doute grandissant sur la fiabilité de Rachel Red, ma divine collègue du département, pour enquêter sur le mystère de Malphas, et les morts qui surviennent autour de moi, vous conviendrez que j'ai de bonnes raisons d'avoir augmenté un tantinet ma consommation ! Pourtant, c'est seulement quand j'ai trouvé la façon de m'introduire dans la cave du cégep que j'ai vraiment su ce que ça voulait dire, être dans le " gros trouble " !

08/2013

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Pléiades

Oeuvres

Homme-orchestre, touche-à-tout inspiré qui faisait son miel de tous les genres et de tous les sujets, Thomas De Quincey (1785-1859) est, pour beaucoup de lecteurs français, " seulement " l'auteur des Confessions d'un mangeur d'opium anglais. Traduit successivement par Musset et Baudelaire (qui en tire la moitié de ses Paradis artificiels), ce livre phare inspira, il est vrai, des générations d'écrivains : Balzac, Poe, Gautier, Huysmans... Parce que le portrait des autres est l'une des façons les plus justes de s'auto-dépeindre, De Quincey, créant un genre nouveau, mêla souvent autobiographie et biographie, notamment dans ses Souvenirs de la région des Lacs et des poètes lakistes. Ami intime, entre autres figures du premier romantisme, de deux des plus grands poètes anglais, Wordsworth et Coleridge, il est un portraitiste à l'oeil acéré et à la dent dure, particulièrement pour ses anciennes idoles : la description de Wordsworth coupant les pages d'un livre à l'aide d'un couteau beurré le dispute en raillerie aux célèbres Derniers Jours d'Emmanuel Kant. Les liens qu'il tisse, dans Suspiria de profundis surtout, entre la souffrance de l'adulte et les "malheurs" de l'enfance, aussi bien que le rôle central qu'il accorde aux rêves (ou aux rêveries liées à l'opium), décrits dans une prose poétique qui contribue à sa réputation de styliste, font de lui un précurseur de la psychanalyse. Borges, qui compte au nombre de ses admirateurs fervents et partage son goût pour tout ce qui touche aux mots et à l'érudition en général, adoptera le genre si original de ses essais mêlés de fiction (La Malle-poste anglaise, Du heurt à la porte dans Macbeth...). L'art de De Quincey, c'est enfin, comme dans De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts, celui de l'humour noir poussé à son paroxysme.

04/2011

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Littérature française

Les Aventures de Boro, reporter photographe Tome 4 : Mademoiselle Chat

Complices dans la vie, les romanciers Dan Franck et Jean Vautrin le sont devenus en littérature pour faire revivre ensemble la tradition du grand roman d'aventures. Blèmia Borowicz, dit " Boro ", reporter photographe originaire de Hongrie, est venu chercher à Paris une terre d'asile et de liberté. Il a l'insolence de la bohème et l'élégance désinvolte d'un héros fitzgeraldien d'Europe centrale. Les déraisons de l'amour, les hasards de l'action et les fureurs de l'Histoire le conduisent toujours vers un destin exceptionnel. Tout pourrait paraître simple à celui qui, comme Boro, à la suite d'une nuit passée sur la corniche d'un consulat, trouverait refuge dans le lit d'une princesse roumaine aux yeux verts. Mais il ne faudrait pas que la princesse soit une fausse baronne allemande, encore moins une espionne. Il ne faudrait pas non plus que le larcin d'une simple machine à écrire se transforme en course haletante contre la mort, sous prétexte qu'au pays des faux-semblants on ne doit pas tomber amoureux d'un démon du IIIè Reich, ni prendre Enigma (la plus fabuleuse invention du siècle en matière de décodage) pour une femme. Dérober la machine Enigma, c'est se transformer en cible et s'offrir, fût-ce en courant jusqu'au bout du monde, aux balles et aux tentatives d'assassinat de tous les services secrets. De Bombay à Mysore - en voiture, à dos d'éléphant ou à cheval -, de Karachi à Marseille, - en avion Dewoitine 388-, du Havre à New York - sur le paquebot Normandie -, de Paris à Munich en passant par la Pologne, notre héros va arpenter la planète entière et défier bien des dangers avant de retrouver, femme après femme, déserts après gratte-ciel, luxe après chevauchées, un semblant de repos, tandis qu'éclate l'inéluctable drôle de guerre, antichambre de quatre années de ténèbres.

05/1996

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Littérature étrangère

El Sexto

Le jeune Gabriel est incarcéré au pénitencier El Sexto, au centre de Lima, dans le cadre de la répression des mouvements d’opposition étudiants. Là, il va rencontrer des représentants des partis politiques qui luttent contre le pouvoir despotique. Il découvre les hiérarchies de la prison, où en fonction des étages se côtoient en haut les politiques, puis les droits communs et les délinquants sexuels, et enfin, au rez-de-chaussée, les clochards. Les politiques se divisent entre partisans de l’APRA (de gauche) et communistes, considérés comme “vendus à l’étranger”. Sous la direction de Poignard les droits communs font régner leur loi, distribuent la drogue et forcent les homosexuels à la prostitution. Gabriel se lie avec Camac, son compagnon de cellule originaire des Andes, syndicaliste communiste, un homme honnête et droit auquel tous rendront hommage quand il mourra. Il fait la connaissance de Pucasmayo, l’homme jovial, espoir du parti apriste de sa région, qui abattu par la maladie se suicidera pour protester contre l’avilissement auquel est soumis le jeune La Fleur, prostitué par Poignard et devenu fou. Les maîtres de cet inframonde, Poignard, Maravi et Rosita, l’homosexuel à la voix d’ange, luttant pour le pouvoir, s’affrontent à mort. L’assassinat de Poignard déclenchera une répression brutale qui mettra à jour la totale malhonnêteté des autorités légales. Construit sur des dialogues ce roman est, comme le souligne M. Vargas Llosa, remarquable par la structuration des “personnages collectifs, ces entités grégaires absorbant l’individu effacé par l’ensemble, fonctionnant avec une synchronie de ballet”. J. M. Arguedas, emprisonné en 1938 pour avoir manifesté contre l’arrivée à Lima d’un représentant de Mussolini, a défini El Sexto comme, à la fois, une école du vice et une école de la générosité. Un grand classique de la littérature latino-américaine. Ce roman a été inspiré à l’auteur par son expérience de la prison politique en 1938.

10/2011

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Critique littéraire

Discours. Tome 10, Catilinaires, Edition bilingue français-latin

Que s'est-il passé à Rome, en 63, sous le consulat de Cicéron ? Une fois n'est pas coutume, nous sommes relativement documentés sur la période. Cependant, si Plutarque, Cicéron, Salluste et Dion Cassius nous ont laissé de nombreux témoignages, le débat est loin d'être tranché. Le personnage de Catilina en effet suscité les passions les plus virulentes et les haines les plus coriaces, à commencer par celle de Cicéron. En effet, lorsque ce dernier prononce, en novembre 63, les quatre Catilinaires, le contentieux entre les deux hommes est à son comble. Par trois fois Catilina s'est présenté aux élections, par trois fois, il a été évincé par Cicéron et ses partisans. Attentats, incendies et levées de troupes se multiplient, tandis que Cicéron échappe de peu à l'assassinat, victime d'un complot dont l'auteur serait Catilina. Si ce dernier parvient à s'enfuir, ses comparses sont condamnés à mort en décembre 63. Notre édition rassemble en un volume ce chef d'oeuvre de la littérature politique que sont les Catilinaires. Même si les discours furent rédigés trois ans après avoir été prononcés, Cicéron a su conserver tout le feu de l'improvisation. La première Catilinaire, tenue devant les Sénateurs, s'adresse directement à Catilina et l'enjoint de partir. Le propos de l'orateur est si convaincant que le soir-même Catilina quittait Rome. Devant le peuple au forum, Cicéron justifie sa conduite. La troisième et la quatrième traitent de la peine à appliquer aux complices de Catilina. Les conjurés sont condamnés à mort et Cicéron est salué "Père de la patrie" : la maîtrise, tant rhétorique que politique du consul triomphe. Après un bref éclairage historique, notre édition présente l'histoire des manuscrits. Chaque discours est précédé d'une notice comprenant le plan du texte. L'ouvrage est en outre assorti de notes qui accompagnent et complètent la lecture.

10/1996

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Critique littéraire

Trois tragédies latines humanistes

Ce volume réunit les trois tragédies, intégralement conservées, composées après l'Ecerinis d'Albertino Mussato (1315). Antonio Loschi, Gregorio Correr et Leonardo Dati partagent la même conception du tragique héritée de Sénèque (1-65). Les crimes de la Guerre Civile de Lucain (39-65) et des Tragédies de Sénèque avaient déjà inspiré Albertino Mussato. Pour bâtir sa tragédie sur la mort d'Achille (Achilles, vers 1390), Antonio Loschi continue de s'inspirer des tragédies sénéquiennes, mais il renouvelle son inspiration en multipliant les emprunts à d'autres modèles, de l'Antiquité, du Moyen Age et du premier humanisme italien. Gregorio Correr emprunte au livre VI des Métamorphoses d'Ovide (43 av. J. -C. -18 ap. J. -C.), mais aussi à Sénèque et à Boccace (1315-1375), un nouveau modèle d'horreur tragique pour composer sa Progne en 1426-1427. Enfin Leonardo Dati, entre 1440 et 1442, reprend à la Guerre de Jugurtha de Salluste (86-34) l'épisode de l'assassinat d'Hiempsal pour composer la tragédie qui porte le nom de ce héros (Hiensal). Dans ces trois tragédies, des femmes commettent un sacrilège pire que ceux commis par des princes sanguinaires. Hécube ourdit la mort d'Achille en attirant celui-ci dans un guet-apens (dans l'Achilles d'Antonio Loschi) Procné immole son fils et le sert en guise de dîner à son époux, le roi de Thrace Térée, père de l'enfant (dans Progne de Gregorio Correr) Inuidia, allégorie de l'Envie, attise la haine entre les héritiers du royaume de Numidie pour obtenir la mort d'Hiempsal (dans Hiensal de Leonardo Dati). Richement documenté, ce volume insiste sur les renouvellements, autant dans la forme que dans l'inspiration, de la tragédie latine entre 1390 et 1442 et sur la théâtralité de pièces qui, même si elles n'étaient pas destinées à la scène, multiplient les effets dramatiques spectaculaires.

07/2010

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Déportation

La petite fille du passage Ronce

"Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d'autres " . Telle a été l'espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Aujourd'hui, sa jeune soeur Esther tient sa promesse. Dans les années 1930, sa famille fuyant l'antisémitisme polonais, migre vers la France et s'installe passage Ronce, quartier de Belleville. C'est là qu'Esther grandit avec ses cinq frères et sa soeur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d'abord l'arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d'Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d'un contrôle d'identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L'enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout. Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d'honorer la promesse faite à sa soeur. La Petite fille du passage ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d'Isabelle Ernot, il s'ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa soeur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d'une déambulation sur son chemin d'écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n'existe plus qu'ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante.

04/2021

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Empire

Caligula

Peut-on présenter la vie de Caligula en tenant la légende noire à distance ? L'image du troisième empereur romain, qui régna après Auguste et Tibère, est déterminée par le sombre portrait de tyran psychopathe et fantasque qu'en fit Suétone, au siècle suivant. Mais à se faire uniquement l'écho des écrivains antiques, le risque est de répéter une construction intellectuelle en partie indépendante des faits. Nicolas Tran mène une enquête politique vivante et documentée sur ce personnage fascinant de l'histoire romaine. Le jeune Caligula fut modelé par son appartenance à la Maison d'Auguste, une famille érigée en structure de gouvernement et traversée par de violentes intrigues. S'il s'acquitta de son rôle d'empereur avec application, il imposa aussi un style qui foulait aux pieds les intérêts de l'aristocratie. Or le prince n'était légitime que s'il exerçait le pouvoir avec mesure et en respectant les traditions. Les officiers qui l'assassinèrent se représentaient comme le bras armé des citoyens. Caligula fut le troisième empereur romain, à la suite d'Auguste et de Tibère, et régna de 37 à 41. Une présentation objective du personnage est difficile, en raison du rejet politique qui mena à son assassinat, puis du portrait à charge que les écrivains romains livrèrent à la postérité. Fils d'une petite-fille d'Auguste et d'un général promis à devenir empereur, le jeune Caligula subit une série de drames familiaux : la mort soudaine de son père, puis la disgrâce et l'élimination de sa mère et de ses frères aînés. A la mort de Tibère, il accède pourtant au pouvoir suprême, à l'âge de 25 ans. Après quelques mois de bon gouvernement, Caligula aurait basculé dans la folie et imposé aux Romains une tyrannie violente. En réalité, il entendit assumer totalement son rôle de monarque, sans la modération cultivée par Auguste. Il rompit de ce fait avec l'aristocratie romaine avant d'être assassiné par des officiers de la garde impériale.

02/2021

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Théâtre

Électre. Une pièce de théâtre de Jean Giraudoux

Electre est une pièce de théâtre en deux actes de Jean Giraudoux, représentée pour la première fois le 13 mai 1937 au théâtre de l'Athénée dans une mise en scène de Louis Jouvet, avec des costumes dessinés par Dimitri Bouchène. Agamemnon, le Roi des Rois, a sacrifié sa fille Iphigénie aux dieux. Sa femme Clytemnestre, aidée de son amant, Egisthe, l'assassine à son retour de la guerre de Troie. Oreste, le fils, est banni. Reste Electre, la seconde fille : "Elle ne fait rien, ne dit rien. Mais elle est là". Aussi Egisthe veut-il la marier au jardinier du palais afin de détourner sur "la famille des Théocathoclès tout ce qui risque de jeter quelque jour un lustre fâcheux sur la famille des Atrides" . Passage épique de l'Odyssée d'Homère, repris ensuite sous forme de tragédie aux débuts de celle-ci par Eschyle, Sophocle et Euripide au ve siècle avant notre ère, l'Electre de Giraudoux apparaît comme la réécriture de la réécriture d'un mythe. Avec de nombreuses modifications anachroniques, notamment le rôle du couple bourgeois comme un mirage burlesque du couple tragique, Electre est une des nombreuses preuves de l'intemporalité de la tragédie. Ecrite en 1937, il s'agirait en effet d'une "tragédie bourgeoise" , selon Jean Giraudoux lui-même. Après la tragique mort d'Agamemnon, roi d'Argos assassiné à son retour de Troie, Electre, fille de celui-ci et de la reine Clytemnestre, cherche le coupable tout en ressentant une haine inexplicable pour sa mère. L'arrivée d'Oreste, son frère exilé depuis le mystérieux assassinat, et les confessions d'adultère faites par la femme du président du sénat à celui-ci aideront Electre dans sa quête qui la mènera finalement à être l'objet de la malédiction qui pèse sur sa famille. Le personnage éponyme dirige son frère et s'affirme, c'est réellement le personnage principal.

01/2023

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ouvrages généraux

La banalité du bien, l'histoire de Giorgio Perlasca

La banalité du bien ou l'histoire du Schindler italien. Ce livre réimprimé 8 fois en Italie, vendu à 150 000 exemplaires, objet d'une adaptation télé, vue par plus de 12 millions personnes, est pour la première fois traduit en français. En 1988, l'écrivain-journaliste, Enrico Deaglio, tombe sur un entrefilet dans le journal rapportant qu'un italien, Giorgio Perlasca vient d'être nommé Juste parmi les Nations. Il décide de rencontrer cet homme qui, en 1944, à Budapest, a sauvé plus de 5000 juifs de la déportation. Giorgio Perlasca est un homme quelconque, qui a voté Mussolini, avec enthousiasme et s'est engagé, tout naturellement, dans l'armée espagnole aux côtés de Franco. Il restera très proche de ce pays. En 1944, Perlasca se rend, pour des raisons professionnelles, à Budapest. Il assiste aux violences commises sur les Juifs et à l'assassinat d'un enfant. Il est bouleversé, révolté, écoeuré, et se rend à l'ambassade espagnole - pays neutre- pour se procurer de faux papier. Il va alors organiser la protection des juifs, en leur délivrant des cartes d'identité espagnole. Très vite l'ambassadeur fuit Budapest, Perlasca prend sa place, s'appuie sur son sens de l'organisation hors du commun, sa colère et son indignation : il aménage les maisons refuges, se met en lien avec les diplomates, descend tous les jours dans la rue pour s'assurer que tous aient de quoi manger et s'interpose entre les nazis, les croix de fer hongroises et les juifs. Deaglio inscrit Perlsaca dans son quotidien, décrivant l'hiver, les rues de Budapest, les personnes rencontrées, représentants des états neutres (Espagne- Suisse- Suède-), politiciens hongrois, et dans l'Histoire en train de s'écrire (l'arrivée d'Eichmann, les déportations massives, les russes, la politique communiste après 1945 concernant les biens juifs et l'antisemitisme etc...). Deaglio raconte aussi Perlasca après la guerre et puis à partir de sa nomination de Juste parmi les Nations en 1987. Perlasca meurt en 1992.

01/2024

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Troisième République

Souvenirs et solitude

En 1936, à 32 ans, Jean Zay se voit confier par Léon Blum le ministère de l'Education nationale et des Beaux-Arts. Il démocratise et modernise le système scolaire français. Il crée le CNRS, le Musée de l'Homme, le Festival de Cannes, le Musée d'Art Moderne, l'ENA. Il favorise la création artistique. Il défend les droits de l'écrivain. Il est sans relâche violemment attaqué par l'extrême-droite française comme ministre du Front Populaire, antimunichois, juif et franc-maçon. En 1940, hostile à l'armistice, il est l'une des premières cibles du régime de Vichy. Après un simulacre de procès, il est emprisonné à Riom, jusqu'à son assassinat par la milice, le 20 juin 1944. Il n'a pas 40 ans. Dans la cellule de la prison où l'avait enfermé le régime de Vichy, Jean Zay a tenu au jour le jour pendent trois ans le journal de sa captivité. Au-delà de cette chronique de la vie quotidienne d'un prisonnier, Souvenirs et solitude est un regard aigu porté sur la vie politique du moment, une réflexion hautement lucide de l'auteur sur son action passée et sur la situation de la France. Ce livre, tout à la fois méditation intime et témoignage historique, nous laisse le portrait d'une personnalité exceptionnelle : homme politique, résistant, écrivain et penseur d'une immense culture. Jean Zay (1904-1944), jeune ministre de l'Education nationale et des Beaux arts du Front populaire, fut constamment attaqué par l'extrême droite comme républicain, juif, protestant, franc-maçon et désigné comme l'homme à abattre. En octobre 1940 il est condamné à la déportation par le tribunal de Clermont-Ferrand aux ordres de Vichy, emprisonné à Riom, jusqu'au jour où - le 20 juin 1944 - des miliciens le font sortir de prison pour aller le massacrer dans un bois.

03/2024

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Histoire internationale

Abou-Bakr Ibrahim, pacha de Zeyla, marchand d'esclaves. Commerce et diplomatie dans le golfe de Tadjoura (1840-1885), 2e édition revue et augmentée

Né vers 1810 dans une famille afar très impliquée dans le commerce des esclaves, Abou-Bakr Ibrahim reprend vers 1840 un héritage familial qu'il développe en déplaçant son centre de gravité vers Zeyla, exutoire naturel de la mystérieuse cité de Harär et des hauts plateaux de l'Ethiopie méridionale. Personnage hors du commun, son histoire se confond avec celle du golfe de Tadjoura dont, tout au long de la seconde partie du xixe siècle, il contribue à la façon. Après avoir été investi par les Turcs de la ferme des douanes de Zeyla, il se pose en effet en quasi-gouverneur de la ville, situation que personne ne sera jamais véritablement en mesure de lui disputer. En 1859, l'assassinat de son ami Henri Lambert le rapproche de la France dont il attend qu'elle le protège des Anglais et au profit de laquelle il organise la cession d'Obock par les chefs afar. Paris négligeant son acquisition pendant près de vingt ans, Abou-Bakr est amené entre-temps à côtoyer d'autres partenaires, en particulier les Egyptiens venus ici en conquérants. Lorsque, au début des années quatre-vingt, les Français se manifestent à nouveau et bien qu'il se heurte à la concurrence des trafiquants d'armes, Abou-Bakr décide de favoriser les entreprises du jeune administrateur Lagarde récemment désigné. Celui-ci est chargé de développer Obock, colonie qui se révélera l'ébauche de la future Côte française des Somalis puis du Territoire français des Afars et des Issas avant de devenir la République de Djibouti. Le vieux pacha s'éteint en 1885, à l'orée de l'ère coloniale qui voit les Italiens s'installer à Massaoua et au Benadir, les Anglais à Berbera et au Soudan, hallali qui voit aussi les Amhara du Choa pousser les limites de l'empire éthiopien jusqu'à Harar, aux portes du royaume inconstitué d'Abou-Bakr.

09/2018

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Conflit israélo-palestinien

L'autre histoire d'Israël. 1830-1948

Théodore Herzl, fondateur du sionisme ? Oui et non, d'autres y pensaient trente ans plus tôt à Berlin et Odessa. Côté diplomatique, tout le monde croit en une initiative anglaise de 1917 appelée "déclaration Balfour" , formalisée in fine par les cousins Walter et Edmond de Rothschild, sauf qu'en 1860 le secrétaire de Napoléon III publie un document qui proclame la restauration du royaume de Judée... Défiant les idées reçues, le livre d'Annie-Paule Derczansky nous plonge dans l'histoire complexe, tumultueuse et souvent méconnue de la création de l'Etat d'Israël, avec son lot de personnages romanesques à l'instar d'Herzl, le dandy en chemise blanche et costume bien coupé qui court de Turquie en Prusse, au pied du cheval de son empereur. Cet activisme rompu à toute épreuve a le don d'agacer le baron Edmond de Rothschild qui achète en Palestine des terres agricoles à tour de bras, même celles qui ont été vendues à des propriétaires européens ! Jeux diplomatiques entre la France, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie qui s'implantent alors tous dans ce minuscule territoire... Plus tard, après la défaite nazie, comment la rivalité de ces grandes puissances a-t-elle persisté ? Les Anglais s'opposent au départ des Juifs rescapés du génocide vers la Palestine, alors que les Français ferment les yeux. Quels sont les enjeux géopolitiques qui se cachent derrière les positions de chacun ? En s'appuyant sur les archives diplomatiques de Londres, Jérusalem, Paris et Berlin, l'auteure éclaire ce pan de l'histoire contemporaine qui est encore aujourd'hui au centre de nombreux débats, tout en laissant quelques questions ouvertes. Par exemple, celle concernant les commanditaires de l'assassinat en juin 1933 du directeur politique du mouvement sioniste Haïm Arlozorof, alors qu'il négociait le sauvetage de Juifs du nazisme. Et celle, non des moindres, concernant le naufrage d'une coopération entre nationalistes juifs et arabes. Une lecture enrichissante et passionnante !

10/2024

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Non classé

La Chute de l'Ange

Les amateurs d'art tiennent une galerie souterraine dans le 3e arrondissement de Brazzaville, Simon Obito fraichement débarqué de Paris est un fervent admirateur de Max Ernst. Mais qu'advient-il quand son plus beau tableau, à savoir "La Chute de l'Ange" , disparait mystérieusement dans la nuit ? Lui et son fidèle architecte Richard Towa, mènent l'enquête. Sonia Lumbila est un médecin chirurgien au CHU de Brazzaville, lorsqu'elle est mêlée à une histoire de meurtre. En effet, la vie d'un petit garçon prénommé Elvis, est mise à prix pour des raisons qu'elle ignore. Instinct maternel oblige, la jeune femme décide de lui venir en aide, quitte à s'exposer aux pires menaces. Quand Brice Awassa lieutenant de police à un cheveu de la retraite s'ennuie, forcément il y a de l'action à tout va. Bien heureux de mener une double enquête sur des affaires parallèles, ce flic incorruptible décide de faire cavalier seul. Mais pourrait-il en venir à bout, quand le pays manque suffisamment de ressources en la matière ? Au fur et à mesure que le jeu s'éclaircit, ces quatre autres gens, sauront qu'il existe une raison à tout ce foutoir. En effet, un réseau de mercenaires actuellement en ville, cherche à éliminer toutes les personnes susceptibles de porter la marque X sur l'avant-bras. Qui ? Pourquoi ? Comment ? Sont donc les grands fondements de ce polar.

10/2019

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Policiers

Les Galets rouges du ruisseau

Quelques jours avant la fin de la guerre 39-45, deux enfants sont assassinés avec sauvagerie dans un petit village. Un officier SS doit prendre en charge l'enquête car la police française est quasi-inexistante... Dans ce roman " Les galets du ruisseau ", Fabrice Cart tient à rappeler des faits réels tout en revisitant le passé. L'action se déroule à la fin de la guerre de 40 dans le Jura, à Lons-le-Saunier, et dans ses villages environnants. Ces petits galets qu'il jette et qui font ricocher l'histoire comme l'eau, sans en changer leur cours, troublent cependant leur surface et font trébucher le lecteur. Les personnages ont eux des petits cailloux dans le pied. Il s'agit de Hans, un soldat SS, au-delà de tout espoir et de toute compassion, amené à enquêter sur le meurtre de deux gamins, d'un commissaire d'opérette, une caricature, d'un chef de la gestapo digne du nom, d'un jeune agent inexpérimenté, des indics, des résistants, ou des passants par-là, par cette époque. Par quels sentiments Hans est-il animé ? La justice, la loyauté, l'indulgence, l'amour ? Peuvent-ils éclore en enfer comme une fleur au milieu des ruines ? Avec romantisme Fabrice Cart cherche à effleurer les états d'âmes sans en bousculer les frontières que l'on sent fragiles... Un texte audacieux, insolite et captivant rehaussé d'un vrai suspense du début à la fin.

06/2019

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Littérature érotique et sentim

Cacher Chloé ; Cruelle séduction

Cacher Chloé, Janice Kay Johnson Les yeux écarquillés par la surprise, Trina fixe Chloé. Pour la première fois depuis des mois, la petite fille de trois ans qu'elle a recueillie après le meurtre de ses parents vient de parler... Pourtant la joie de Trina est de courte durée, car elle sait qu'à l'annonce de cette nouvelle, la police voudra interroger l'enfant, unique témoin du drame. Elle sait aussi que le mutisme de Chloé la protégeait de ceux qui ont tué sa famille. Décidée à garder le secret, elle accepte l'aide d'un ami de son frère, Gabriel Decker, un séduisant cowboy, prêt à les accueillir dans son ranch non loin de la ville... Cruelle séduction, Janie Crouch Depuis des années, Ren traque sans succès le criminel Damien Freihof... Et voilà que le hasard met sur son chemin la première épouse de Freihof : Natalie, portée disparue depuis six ans. Aussitôt, Ren pense à l'utiliser comme appât pour attirer son ennemi dans un piège. Dans le train qui emmène Natalie vers la côte Est, Ren prend place à côté d'elle et engage discrètement une manoeuvre de séduction à son égard. Une tactique qui le met bientôt mal à l'aise. Car l'attitude de Natalie laisse à penser qu'elle est terrifiée et que, loin d'être l'alliée de son ex-mari, elle est simplement en train d'essayer de lui échapper...

06/2019

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Policiers

Fantômes de papier

Elle a passé la moitié de sa vie à attendre ce moment. A s'y préparer. Aujourd'hui, elle est certaine que l'homme assis côté passager est l'assassin de sa soeur. Depuis des années, elle ne pense qu'à ça. Elle avait douze ans lorsque sa grande soeur a disparu. Pour elle, ça ne fait pas de doute : Rachel a été enlevée, puis assassinée. Grâce à une photo retrouvée sous l'escalier du grenier familial, elle connaît même le coupable : Carl Feldman, un photographe aussi célèbre pour ses clichés que pour les accusations de meurtre dont il est ressorti blanchi. Aujourd'hui sénile, Carl Feldman vit dans un établissement adapté. Mais l'heure de la vengeance a bientôt sonné : la jeune femme est prête à tout pour le forcer à recouvrer la mémoire et faire éclater la vérité. Même à prendre l'identité de sa fille illégitime et à entraîner l'homme qui l'a privée de sa soeur dans un road-trip texan sur les traces d'affaires de disparition non résolues. Mais de la jeune femme sans nom au plan millimétré et du vieil homme à la mémoire peut-être pas si morcelée, qui est le plus dangereux ? Une fois de plus, Julia Heaberlin frappe fort sans quitter la veine qui lui est propre - celle du thriller incarné par des personnages féminins déterminés - et propose un jeu du chat et de la souris haletant au fi nale aussi inattendu qu'ébouriffant.

05/2019

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Faits de société

La vie après la peine

A la sortie de prison, une autre existence commence. Quatorze personnes qui ont passé de longues périodes en prison, jusqu'à 26 ans, ont accepté de nous parler. Ces périodes de vie renseignent sur les changements possibles d'un individu et sa capacité à s'extraire de la délinquance, ce que l'on appelle la "désistance". Quatorze personnes : hommes, femmes, condamnés pour meurtre, terrorisme, détournements, agressions sexuelles, trafic de stupéfiants... Le discours est livré avec ses aspérités, ses émotions, ses réflexions. Nous suivons des parcours pleins d'accidents, parfois chaotiques. Mais au détour de la prison, aux effets souvent délétères, voire mortifères, peut survenir un déclic qui changera le cours d'une existence. La confrontation à la loi, une rencontre, une prise de conscience, la disparition d'un proche, la découverte de soi. A l'issue de cette longue écoute, naît une certitude : rien ne pourra être fait de valable si cette parole n'est pas entendue. Elle permet de ne plus considérer ces individus comme des étrangers à notre société. Cette écoute est une nécessité pour que les institutions soient efficaces. Afin que le lecteur puisse s'orienter, le livre propose entre chaque portrait-témoignage, quatorze chapitres, apportant une information précise, actualisée et objective sur cette vie après la peine : la récidive, les suivis judiciaires, les longues peines, la réinsertion, le suivi des délinquants sexuels, la place de la victime. Sont abordées également des problématiques nouvelles telles que la désistance ou la justice réparatrice.

02/2014

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Histoire de France

Nicolas Beaurepaire

Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1792, un coup de feu retentit dans l'appartement qu'occupe, à l'hôtel de ville de Verdun, Nicolas Beaurepaire, commandant de la place assiégée par les troupes du duc de Brunswick. Suicide, comme le décrète le chirurgien chargé du constat ? Meurtre, comme certains l'affirmeront par la suite ? Une énigme de l'Histoire dont ce livre présente les diverses facettes. Par sa mort tragique, Beaurepaire entre dans la légende. Il devient celui qui "aima mieux se donner la mort que de capituler avec les tyrans". Mais avant d'être le premier héros célébré par la toute jeune République française, il était un homme plutôt ordinaire dont Gérard Lesage nous invite à suivre les pas. Fils d'un épicier de Coulommiers, tôt engagé dans le corps des carabiniers de Monsieur où il passe, lentement, par tous les grades, il devient, en 1776, un notable rural par l'effet d'un beau mariage en province d'Anjou. Avant que la Révolution ne l'amène à prendre la tête du 1er bataillon des volontaires de Maine-et-Loire. C'est à ce titre que, "par les circonstances" comme il se plaisait à le dire, il devient, bien malgré lui, commandant militaire de Verdun, une place délaissée par l'état-major français, tout à ses manoeuvres préparatoires à la bataille de Valmy. Un rôle subalterne où l'attendaient la mort et la gloire.

12/2015

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Littérature française

Coups - Polar malhonnête

- On va faire une autopsie. - Donc nous serons fixés dans quelques jours, répondit l'étudiant. - Impossible de perdre tout ce temps ! Les indices vont disparaître, les criminels vont filer, le cas sera déclaré clos et la police encore une fois traitée d'incompétente" . Pablo Gomez se leva, son visage était devenu très rouge, une mèche lui barrait le front et descendait jusqu'à la pointe du nez. Ses yeux diffusaient une force intérieure insoupçonnée. "C'est de l'inconscience, du sabotage, de la trahison ! Non, cette fois ça ne se passera pas ainsi. Il y a doute, et plus que doute, soupçon ! Il faut agir, agir vous m'entendez" . Il criait. "Et vous allez m'aider. Tout de suite d'ailleurs ! On y va. Là ! Maintenant ! L'enquête commence". Au début des années 1990, dans le Quartier Latin, un septuagénaire meurt dans son lit. Chargé de constater le décès, le policier Pablo Gomez se persuade qu'il s'agit d'un meurtre. Il convainc un jeune étudiant, voisin et ami de la victime, de l'aider. Le passé politique du défunt, les confidences de la concierge, le comportement d'une vieille voisine, la présence dans l'immeuble d'un homme de pouvoir, les promesses d'un éditeur et divers indices troublants donnent corps à une enquête que les deux hommes peineront bientôt à maîtriser, ballotés entre histoire, politique, amour et raison d'état.

10/2019

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Psychologie, psychanalyse

Leçons. Tome 8, Le crime du caporal Lortie : traité sur le Père

Le 8 mai 1984, un jeune caporal de l'armée canadienne faisait irruption dans l'Assemblée nationale du Québec, avec l'intention de tuer le gouvernement. Courant dans les corridors, tirant à l'arme automatique sur les gens qu'il croisait, Denis Lortie arrivait bientôt à la Chambre où se réunissent les députés. Mais, ce jour-là, l'Assemblée ne siégeait pas et la salle était vide. Il alla s'asseoir dans le fauteuil du Président. Une négociation s'ensuivit pour le désarmer. Après sa reddition, on compta trois morts et huit blessés. La doctrine du meurtrier s'est dite en une formule : "Le gouvernement du Québec avait le visage de mon père". Ces Leçons VIII étudient ce cas de parricide. Faut-il donc que de nos jours le rapport des montages normatifs à la tragédie ne soit plus représentable qu'à l'occasion des mises en acte ? Le temps nous presse. Comment faire face, pour notre temps, à la nécessité de mettre en paroles la scène humaine de l'inceste et du meurtre, afin d'en déjouer l'accomplissement dans la vie quotidienne ? L'interdit est avant tout un problème de vérité - la vérité de la différenciation humaine. Tel est le sens de l'office du père, indissociable du principe de Raison dont il est, en somme, la traduction juridique. Tout parricide le dévoile : le meurtrier s'attaque à la construction même de la Raison.

12/1989