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Alexandre Lenoir, Bénédicte Houdré

Extraits

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Littérature française

Le juif errant

Eugène Sue (1804-1857) fut le romancier le plus lu de tout le XIXe siècle. Cet ancien chirurgien de la Marine, un peu artiste peintre, a connu un immense public. Il fut, avec Alexandre Dumas, le maître du roman populaire, le virtuose du récit découpé en tranches quotidiennes laissant chaque fois les héros face à un mystère ou à un péril... éclairés ou conjurés le lendemain ! Ce procédé ne suffit pas à expliquer les prodigieux succès des Mystères de Paris (1842-1843) et du Juif errant (1844-1845). Ces deux romans avaient le mérite d'une inspiration nouvelle : l'exploration des bas-fonds de la société. Ils introduisaient dans l'espace littéraire une foule de personnages (ouvriers et déshérités) ou de marginaux (vrais et faux mendiants, assassins, chiffonniers) que le roman bourgeois avait jusqu'ici dédaignés. Manipulant l'horreur, le mystère, la douleur, ils étalaient, à travers mille intrigues et complots, les souffrances du peuple et les sublimaient par le triomphe du bien, apportant ainsi à leurs modestes lecteurs le sentiment d'une justice sécurisante. De tous les romans de Sue (Les Mystères du peuple, Martin l'enfant trouvé, Les Sept Péchés capitaux), le seul à surpasser Les Mystères de Paris est Le Juif errant ; aux qualités du précédent, ce dernier ajoute l'intervention du surnaturel et du fantastique, représentés par le vagabond légendaire qui donne son nom au livre. Précédé par le choléra, qui inspire à Sue des pages dignes d'Edgar Poe, le Juif légendaire revient d'au-delà des mers et d'au-delà des siècles pour empêcher la Compagnie de Jésus de s'emparer d'une fabuleuse fortune en éliminant un par un ses héritiers.

04/2010

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Critique littéraire

L'écrivain comme migrant

Le périple de Ha Jin est riche de questions fascinantes sur le langage, l'immigration et la place de la littérature, au sein de nos sociétés en proie à une mondialisation galopante, toutes questions qui occupent une place prépondérante dans L'Ecrivain comme migrant, sa première oeuvre non romanesque. Composé de trois essais, ce livre place la vie et l'ceuvre de Ha Jin en parallèle de celles d'autres exilés littéraires, faisant ainsi naître une conversation entre les cultures et les époques. Il fait référence aux cas d'Alexandre Soljenitsyne et du romancier chinois Lin Yutang, afin d'illustrer la loyauté de l'écrivain envers le pays qui l'a vu naître, tandis que Joseph Conrad et Vladimir Nabokov, qui ont, comme Ha Jin, choisi d'écrire en anglais, sont mis à contribution lors de l'examen du choix conscient d'une langue d'écriture par l'écrivain immigré. Un dernier essai fait appel à V. S. Naipaul et Milan Kundera, afin d'étudier de quelles manières notre époque en perpétuel changement pousse un écrivain immigré à repenser le concept même de patrie. Au fil de la plume, Ha Jin invite d'autres figures littéraires à rejoindre la conversation, comme W. G. Sebald, C. P. Cavafy et Salman Rushdie, altérant et affinant le concept même de littérature d'immigration. A la fois réflexion sur un thème essentiel à l'époque de la mondialisation et fascinant aperçu des écrivains qui peuplent la bibliothèque mentale de Ha Jin, L'Ecrivain comme migrant est une oeuvre critique passionnément engagée, puisant ses racines dans l'exil, mais lui ouvrant également de nouveaux horizons.

11/2018

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Policiers

La fille du diable

Comédienne de renommée internationale, Nathalie est devenue la maîtresse du chirurgien Alexandre Duplessis. Convaincue qu'il est mêlé à des malversations, elle fouine dans son ordinateur. Ce qu'elle découvre dépasse en horreur tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Poursuivie par des hommes de main du chirurgien, elle disparaît. Un an plus tard, le cadavre d'une femme est retrouvé dans un étang de Marolles-en-Sologne. Nicolas, trente-cinq ans, vient de subir un divorce difficile. Une vieille photo de maternelle lui rappelle qu'à l'âge de quatre ans, il était amoureux d'une petite Françoise. Comme il a besoin de se changer les idées, il décide de partir à sa recherche. Cette démarche insolite, apparemment sans danger, se révèle pourtant très vite inquiétante. Car Françoise n'a pas suivi le chemin de tout le monde. Peu à peu, Nicolas comprend qu'il s'est aventuré dans un monde impitoyable. Les Renseignements généraux tentent de le dissuader de poursuivre son enquête, les cadavres commencent à fleurir autour de lui. Tout devrait contribuer à le décourager. Mais Nicolas est obstiné, et surtout il déteste qu'on lui dicte sa conduite. Alors, il s'entête. Les énigmes se multiplient : qui est vraiment Françoise Camus ? A-t-elle un rapport avec l'inconnue de l'étang de Marolles ? Inexorablement, le piège se referme sur Nicolas et sa nouvelle compagne, la belle Laurence. Ils n'ont alors d'autre alternative que de traquer la vérité. Et ce qu'ils démasquent fait froid dans le dos... Bernard Simonay, dans la lignée de La Lande maudite, signe ici un thriller au rythme implacable.

06/2000

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Histoire ancienne

Le Proche-Orient. De Pompée à Muhammad, Ier s. av. J.-C. - VIIe s. apr. J.-C.

CNLAfrique – Le Proche-Orient occupe de façon presque permanente le devant de la scène médiatique mais la méconnaissance du passé de cette région demeure. Le mot même de " Proche-Orient " est ambigu et les contours de l'espace géographique qu'il désigne sont vagues.

Consacrer un volume de la collection " Mondes anciens " à cet ensemble fournit l'occasion d'étudier en elle-même et pour elle-même une région trop souvent considérée comme périphérique par les spécialistes de l'Antiquité classique. Depuis la conquête d'Alexandre, les régions et les peuples du Proche-Orient ont toujours été intégrés, selon des modalités variables, à de vastes empires.

L'objectif est de déplacer le regard du centre vers la périphérie ou plus exactement de faire de cette périphérie le centre de l'enquête, en écartant toute idée préconçue de domination, de résistance ou d'acculturation. Notre ouvrage présente ainsi une histoire du Proche-Orient sur la longue durée, du Ier siècle av. J.-C. au VIIe siècle apr. J.-C.

Une première partie propose une perspective géohistorique de l'évolution politique, culturelle et économique de l'ensemble de l'aire, ses rapports avec les autres régions du monde antique, et la place du Proche-Orient romain au sein de cet ensemble et au sein de l'empire romain. Une seconde partie entend saisir au plus près les modes de vie, les pratiques et les acteurs de l'histoire du Levant romain.

Cette approche met en lumière des continuités ou des ruptures, et propose une chronologie renouvelée de l'histoire de la région ainsi qu'une réflexion sur les rapports entre ethnicité, langue, religion et politique.

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Littérature française

Le fils du satrape. Récit

Avec sa famille, Léon Tarassoff a fui la Russie déchirée par la révolution bolchevique. Dans le Paris de 1920, il découvre et s'invente à la fois une existence nouvelle. Elève au lycée Pasteur, le jeune émigré apprend la France à travers les livres et les usages. Mais chaque soir, en rentrant à la maison, il replonge avec les siens dans le pays d'avant, celui de ses origines sinon de ses regrets. Son père se débrouille, tant bien que mal, pour gagner quatre sous. Sa mère reprise les vêtements de chacun. Quant à son frère Alexandre, dit Choura, le " scientifique ", et à sa sœur Olga, la danseuse de ballet, la France des adultes leur appartient déjà. Léon retrouve aussi son ami Nikita, et dans la famille de celui-ci, prospère et extravagante, il s'initie à un autre genre de folie : une mère aux ambitions d'écrivain, un père pas très franc du collier, une belle-sœur aux goûts adultères qui lui enseigne les charmes du fox-trot... Pour s'amuser, les deux compères décident d'écrire un roman d'aventures palpitant et sanguinaire. Les mots portent Léon vers la Russie tragique qu'il a connue dans l'exode, mais aussi vers la France, où l'attendent des visages fascinants, des images voluptueuses, des projets mirifiques, la vie de demain sans doute. Comment acheter un livre quand il est cette vie même, avec tous ses contrastes ? Ainsi Troyat, qu'on devine souriant derrière ces pages, tour à tour émouvantes et joyeuses, nous confie-t-il les secrets d'une enfance perdue à jamais.

03/1998

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Histoire et Philosophiesophie

L'univers infini dans le monde des Lumières

L'Univers infini dans le Monde des Lumières s'inscrit dans le prolongement de l'ouvrage de Jean Seidengart intitulé : Dieu, l'Univers et la Sphère infinie (2006). Dans ce dernier, il s'agissait d'élucider pourquoi et comment l'idée d'univers infini avait réussi à s'imposer largement en quelques décennies à l'aube de la science classique, alors qu'elle avait été rejetée durant plus de deux millénaires. Aussi était-il devenu absolument nécessaire d'innover et de former très précisément une nouvelle acception du concept d'infini afin de ne pas appliquer l'attribut "infini" de manière univoque à Dieu et à l'univers. Le présent ouvrage poursuit le cours de cette investigation à partir du moment où Newton parvint à établir les fondements mathématiques de la physique classique et à proposer une nouvelle image du monde qui s'imposa très largement dans toute l'Europe savante durant les deux siècles suivants. Malgré les aspects très novateurs de la mécanique classique, les différentes cosmologies d'inspiration newtonienne pouvaient encore s'accorder assez globalement avec les enseignements de la métaphysique classique. Pourtant, on assiste à un net affaiblissement progressif des arguments traditionnels en faveur d'un univers infini existant en acte. C'est pour cette raison que le titre de cet ouvrage dénote un écart assez important avec le livre le plus célèbre d'Alexandre Koyré non pas sur le plan de la révolution cosmologique des XVIe et XVII siècles, mais sur la suite des aboutissants de ladite révolution qu'il n'a pas eu le temps de traiter et de mener à bien.

02/2020

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Poésie

Les Hommes sans Epaules n°31 : Dossier Horizons poétiques de la mort

Dossier : "HORIZONS POETIQUES DE LA MORT" , par Paul Farellier. Pour feu ce vingtième siècle (en sommes-nous encore sortis ? ), la clairvoyance nietzschéenne avait prévu, sans le moindre regret d'ailleurs, qu'il serait "l'âge classique de la guerre, de la guerre savante et en même temps populaire sur la plus grande échelle" . Et de fait, il a livré le monde aux inventeurs de la terreur de masse, avec, pour finale (provisoire ? ), l'Armageddon nucléaire. Au sortir de ces incommensurables épreuves, des voix, en une sorte de refus de transcendance, ont clamé l'impossibilité désormais de toute poésie. Le reste du sommaire de ce numéro est constitué par l'Editorial : "Aux tyrans du monde" , par Christophe Dauphin. Le Poète de la Révolution : "Abou El Kacem Chebbi" , par Christophe Dauphin. Le Poème Rrom : "Etranger non admis" , par Ilarie Voronca. Porteurs de Feu : Michel Butor, par Christophe Dauphin ; Christian Bachelin, par Paul Farellier. Ainsi furent les Wah : Poèmes de Henri Droguet, Jehan Van Langhenhoven, Paul Sanda, Yves Boutroue, Frédéric Auroux, Hafsa Saïfi. Le Poème témoin : "Malik Oussekine" , par Christophe Dauphin. Une Voix, une oeuvre : "François Montmaneix" , par Jean-Yves Debreuille. Hommage : "Pour saluer Jules Supervielle" , par François Montmaneix. Vers les Terres libres : "Joumana Haddad" , par Karel Hadek. Dans les cheveux d'Aoun (proses) : "Points-Feu" , par Jacques Hérold. "Lettre à Robert Momeux" , par Jean Chatard. "Lettre à Alexandre Vialatte" , par Alain Breton. Les Pages libres des Hommes sans Epaules : Poèmes d'Elodia Turki, Paul Farellier, Alain Breton, Karel Hadek. Avec la moelle des arbres : Notes de lecture de Jean Chatard, Paul Farellier, Jean-Pierre Védrines, Alain Breton, Isabelle Lévesque, Jacques Aramburu. Infos/Echos des HSE, par César Birène.

10/2011

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Sciences historiques

La dynastie Goüin & l'abbaye de Royaumont

La montée des familles au pouvoir, ou simplement dans la familiarité des Grands, est une des affaires importantes de notre histoire. Il y fallait à la fois beaucoup de chance, des stratégies de mariage très élaborées, et un dépassement des risques dont la famille pouvait fort bien ne pas se relever. Pour qu'en France une famille participe activement au destin du pays, il en était dix, cinquante, peut-être plus, qui retombaient dans la médiocrité de la petite ou moyenne bourgeoisie. C'est pourquoi Y. Lemoine et C.-W. Plont ont pensé la dynastie Goüin comme aventureuse. Une aventure scrutée dans ses évolutions parfois les plus inattendues. Comme le mariage avec les Rodrigues-Henriques qui re-fonda la famille, l'ouvrant ainsi à une spiritualisation du capitalisme industriel naissant. Ou encore s'interrogeant sur le saint-simonisme dont elle fut l'émanation et qui conjuguait les mondes de l'esprit et de la machine. Cela a été, en particulier, la vision moderne d'Alexandre Goüin tant dans le monde politique de la monarchie de Juillet, que dans l'exploitation des fortunes dans l'industrie du chemin de fer. Les Goüin accédèrent ainsi au gouvernement économique de la France. La gloire de la famille fut dès lors assurée et, avec elle, une liberté qui les mènera jusqu'à l'acquisition de l'abbaye de Royaumont. La gloire des Goüin a été leur entrée dans le monde de l'esprit par la communion avec l'antique bâtiment cistercien, dont la vocation avait depuis longtemps disparu, mais qui laissait ses espaces dénudés à la création la plus vivante, la musique.

10/2014

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Histoire internationale

L'Asie centrale. Histoire et civilisations

L'Asie centrale demeure l'un des points névralgiques du monde et depuis deux siècles les grandes puissances convoitent ses richesses. Sur ces terres millénaires, l'Orient et l'Occident n'ont en fait jamais cessé de se rencontrer ou de s'affronter. Darius et Alexandre, puis des généraux chinois ou arabes ont porté leurs étendards dans les immenses steppes qui s'étendent de l'Amu-Daryia au Sinkiang, avant que Gengis Kahn, Tamerlan, puis Babur, le premier des Grands Moghols, y fondent de puissants empires. Au fil des siècles, des civilisations prestigieuses s'y sont succédé, dont Boukhara, Samarkand, Lhassa, Dunhuang et bien d'autres lieux ont gardé la mémoire. Non loin des cavaliers turcs ou mongols, une société raffinée s'est épanouie, comme en témoigne l'art de la Sérinde. Toutes les grandes religions universelles y ont coexisté : le mazdéisme, qui y a pris naissance, le chamanisme, le manichéisme, le christianisme, l'islam et le bouddhisme qui devait gagner les hauts plateaux du Tibet et la Mongolie. La liste est longue des grands hommes qui y vécurent : le poète Firdusi, auteur du fameux Livre des rois, Avicenne, al-Biruni, le plus grand savant du monde musulman, Ulu Beg, le premier astronome des temps modernes. Les anciennes routes de la Soie ont longtemps fait la fortune de l'Asie centrale et leur fermeture a entraîné sa ruine. Leur réouverture annonce-t-elle la renaissance de ces terres sur lesquelles se sont illustrées tant de cultures trop peu connues ? Ce livre nous invite à les explorer en retraçant une histoire qui commence il y a plus de trois mille ans lorsque des artistes anonymes inventèrent l'art animalier.

06/1997

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Sociologie

Notre Bibliothèque Verte (vol.1)

40 notices (en deux volumes) associées deux par deux ; des philosophes, des écrivains, des peintres, des cinéastes qui, de l'Antiquité à nos jours, d'Epicure à Gébé, défendent la nature et la liberté. La tradition théorique, littéraire et artistique des écologistes radicaux, anti-industriels, naturiens, etc. Ce que l'on désigne du mot d'écologie, forgé ; au XIXe siècle par Ernst Haeckel, est à la fois notre façon native d'être au monde, un sentiment et une pensée, illustrés depuis Hésiode et Epicure par une infinie chaîne d'auteurs et d'artistes ; et la seule idée neuve apparue en politique depuis plus d'un demi-siècle - en France, grâce à Pierre Fournier et Alexandre Grothendieck parmi tant d'autres. Cette défense indissociable de la nature et de la liberté est le bien commun de tous ceux qu'anime l'instinct de vie ; écologistes radicaux, anti-industriels et anti-autoritaires, luddites, "décroissants" , primitivistes, naturiens, etc. Pour renverser l'actuel déferlement de biophobie chez les hommes-machines, il nous faut d'abord restaurer notre histoire, notre culture, notre corpus théorique, littéraire et artistique : les vies et les oeuvres de tous les vieux amis de la Terre. Et l'on verra alors que nous disposons d'un héritage d'une richesse et d'une ancienneté merveilleuses au regard des misérables courants industrialistes et saint- simoniens. _________ Notices du volume 1 : Epicure & Kaczynski Jacques Tati & Jaime Semprun Kropotkine & Zamiatine Ray Bradbury & son Feu de joie Léon Tolstoï & les Naturiens Simone Weil & Georges Bernanos Elisée Reclus & les Impressionnistes Jean Brun & Ivan Illich Murray Bookchin & Edward Abbey Samuel Butler & John Bruner Landauer & D. H. Lawrence Patrick Geddes & Lewis Mumford Hésiode & Castoriadis

02/2022

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Critique littéraire

Roger Peyrefitte et ses Arcadies

Roger Peyrefitte (1907-2000) fut un écrivain célèbre et sentant un peu le soufre. Si son oeuvre traverse actuellement un purgatoire, tout le monde connaît au moins le titre de son premier livre : Les Amitiés particulières, prix Renaudot 1944. Son thème devait conduire le romancier à devenir le parrain d'Arcadie, revue "littéraire et scientifique", dédiée à la "défense et illustration de l'homosexualité", qui parut de 1954 à 1982, dans le contexte d'une France homophobe. Et il avait choisi soigneusement le nom de cette publication. Par référence au mythe paradisiaque de l'Arcadie de la Grèce antique. En souvenir des Académies lettrées d'autrefois et, singulièrement, de l'Académie des Arcades. Et en clin d'oeil à Akadémos, le premier mensuel homophile français. L'entreprise d'Arcadie, le titre à comprendre comme un calembour-valise, était donc d'accord avec les centres d'intérêt personnels d'un chantre de l'amour et de la culture au masculin. Sous un dehors évoquant les bergerades champêtres, Roger Peyrefitte avait rêvé d'une Académie littéraire. Jean Cocteau était de l'aventure mais Marcel Jouhandeau la condamna, Julien Green ne fut pas élégant à l'endroit du projet si Marguerite Yourcenar l'honora d'avis intelligemment critiques. Et, Arcadie une encyclopédie à cahiers mensuels et, en son temps, un bulletin de soutien aux dissidents sexuels, les livres de son parrain ne furent pas sans connexions avec les travaux de l'institution - qu'il s'agisse des Clés de Saint-Pierre, de L'Exilé de Capri, de L'Illustre Ecrivain ou d'une fameuse trilogie sur Alexandre-le-Grand.

12/2012

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Critique littéraire

Pagnol Inconnu

Enfin la première biographie officielle du père de Marius, Fanny, César, Jofroi, Panisse, Cigalon, Merlusse, Ugolin et bien d'autres ! Derrière l'auteur de La Fille du puisatier, de La Femme du boulanger et des merveilleux Souvenirs d'enfance se cache l'un des hommes parmi les plus importants du XXe siècle. Avec sérieux et patience, grâce à de nombreux entretiens accordés par la famille de Pagnol, son concitoyen et biographe Jean-Jacques Jelot-Blanc analyse ce parcours exceptionnel. Ce portrait fait même dire à sa veuve Jacqueline Pagnol, immortelle Manon des sources : "Dans ce gros volume, je découvre en même temps l'être exceptionnel et familier dont j'ai partagé la vie durant trente années et un personnage toujours renouvelé qui continue de me charmer". En effet, comment ne pas être subjugué par son incroyable itinéraire à travers le théâtre, le cinéma et la littérature ! Découvrez, racontés par le détail, les débuts de ce poète de 16 ans, du bohême des folles années 20 à Paris, de l'insolent jeune homme révolté par la tuerie de la guerre de 14-18, auteur des Marchands de gloire et de Topaze, du promoteur du cinéma parlant et père du néo-réalisme à la française, du premier producteur indépendant de films, du directeur des studios où, saltimbanque à pantalon élimé, il fit tourner Raimu, Fernandel et Bourvil, de l'ami d'Orson Welles, Alexandre Korda ou William Wyler, du très peu académique académicien qui fit entrer le cinéma sous la Coupole, du président du Festival de Cannes découvrant Brigitte Bardot, du consul du Portugal à Monaco pour Rainier et Grace Kelly... Un portrait inattendu, décapant, insolite, rare...

04/2011

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Critique

Arsène Lupin. Une biographie

Qui est vraiment le gentleman cambrioleur préféré des Français ? D'où vient sa légende ? Comment a-t-il été crée et comment a-t-il évolué sous la plume de Maurice Leblanc et depuis la mort de son géniteur ? Thierry Dehayes nous dévoile les ressorts de la construction du personnage, depuis son modèle vivant, Alexandre Jacob, bandit anarchiste de génie, allergique au sang, adepte des stratagèmes et déguisements les plus improbables et qui choisissait de préférence ses victimes chez les ripoux en épargnant les artistes. L'auteur nous éclaire sur les transformations du héros, véritable miroir des préoccupations des Français de chaque époque, profondément anglophobe à sa création en 1905, puissamment germanophobe jusqu'en 1920, adepte de l'ordre pendant les Années folles, bon génie qui démasque les profiteurs pendant la Grande Dépression. Maurice Leblanc a créé un véritable thermomètre de l'humeur des Français, un caméléon aussi versatile que le peuple gaulois. A tel point que chaque nation qui nous l'a emprunté et chaque époque qui l'a réinvesti depuis 1939, date de la parution dans la presse des derniers épisodes d'Arsène Lupin, ont remodelé le héros en fonction de leurs propres obsessions. Profondément ancré dans la culture populaire, le mythe d'Arsène Lupin se réinvente en permanence, signe de sa formidable plasticité et de son génie. La créature a échappé à son créateur, si bien que Leblanc l'a fait mourir à plusieurs reprises. Prisonnier de son succès, il a été à chaque fois contraint de le ressusciter mais ce libre-penseur ne cessait d'affirmer : "Arsène Lupin, ce n'est pas moi."

06/2023

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Provence-Alpes-Côte d'Azur

Marseille, sur les traces de Monte-Cristo

Voici la véritable enquête que l'auteur a menée en foulant les pas du plus célèbre évadé de France : Le comte de Monte-Cristo ! En s'appuyant sur des extraits du livre d'Alexandre Dumas, Frédéric Presles retrouve les lieux fréquentés par le romancier lors de son repérage pour documenter son histoire. Il nous les montre tels qu'ils sont devenus dans le Marseille d'aujourd'hui. Il se penche aussi sur la notoriété que son héros a apportée à cette ville où se déroule la trame principale du roman. Comment est né le roman ? Qui sont les héritiers du comte de Monte-Cristo ? Que sont devenus les décors de ce récit d'aventure mondialement connu ? Pourquoi se déplace-t-on de Chine pour visiter le château d'If ? Pourquoi le célèbre cigare a-t-il pris le nom du comte ? Comment le défi Monte-Cristo a-t-il vu le jour ? Peut-on arpenter la cellule de Dantès et découvrir le tunnel qui lui offrira la liberté après quatorze années de détention ? Autant d'explications apportées par les recherches menées par l'auteur et son éclairage de néo-Marseillais sur la cité phocéenne. Frédéric Presles a découvert Marseille et ses décors dignes des plus grands plateaux de cinéma lors d'un tournage consacré à son véritable héros marseillais : Henri-Germain Delauze, le génial créateur de la Comex. C'est après cette rencontre déterminante qu'il a décidé d'y déposer ses valises définitivement. Séduit par cette approche, Franz-Olivier Giesbert, que Frédéric Presles a rencontré lors d'une séance photo, a immédiatement répondu favorablement pour imaginer la préface de ce livre singulier.

09/2021

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Russie

Novgorod. Histoire et archéologie d'une république russe médiévale (970-1478)

Ouvrir les portes de la cité la plus fameuse de l'histoire médiévale russe, Novgorod, c'est entrer dans un monde fabuleux et méconnu, aux origines mêmes d'une puissance millénaire. Pour en saisir l'esprit, il faut naviguer entre les textes et les vestiges, tenter de faire la part du mystère et de la vérité historique. Riourik, héros mythique, y a-t-il fondé la Russie, ou la "? Ville Neuve ? " est-elle apparue lorsqu'une libre association d'aventuriers vikings, commerçant les armes à la main, s'est installée aux bords du fleuve Volkhov ? Novgorod invite à l'aventure et au rêve. L'historien Pierre Gonneau nous guide à travers l'écheveau des rues et des monuments de la ville la plus peuplée de Russie au début du XIIIe ? siècle, avec près de 30 000 habitants. Comme les marchands allemands de la Hanse venus acquérir de précieuses fourrures, l'auteur s'arrête devant la blanche cathédrale Sainte-Sophie, symbole du lieu. Il parcourt le territoire sur lequel cette cité exerçait son pouvoir, envoyant ses jeunes gaillards batailler sur les rives de la mer Blanche comme aux confins de la Volga. Les aspects politiques, économiques et artistiques y sont présentés avec précision, rappelant la puissance et le rayonnement de cette cité libre, presque "? république ? ", qui résiste à Alexandre Nevski. Si ce modèle politique disparaît sous les coups d'Ivan III en 1478, il subsiste encore un peu de cet esprit si singulier dans les icônes et les manuscrits de prestige, comme dans les étonnants billets sur écorce de bouleau qui racontent les travaux et les jours.

09/2021

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Cuisine des chefs

L'oeuf mayo. Recettes extraordinaires par 49 grands chefs

49 grands chefs signent un livre-culte sur ce monument de la gastronomie française. Consacrer un livre entier à une préparation aussi élémentaire que l'oeuf mayonnaise ? Curieusement, personne n'avait encore osé s'attaquer à pareille gageure. Ce défi, l'Association de sauvegarde de l'oeuf mayonnaise, organisatrice du Championnat du monde éponyme, l'a relevé avec le concours de quarante n'oeuf chefs passionnés, bistrotiers, étoilés et pâtissiers, pour la première fois réunis dans un même ouvrage. Le résultat ? Un étonnant mélange de créativité et de respect pour les principes cardinaux de la recette originelle. Bien réalisé, l'oeuf mayo se prête à mille savoureuses fantaisies. Au fil des pages mêlant humour et érudition aussi légère qu'utile, lecteurs et lectrices trouveront toutes les réponses aux questions qu'ils n'auraient jamais osé se poser sur l'oeuf, la mayonnaise et l'alliance du gras et du goût. Yannick Alléno - Juan Arbelaez - Armand Arnal - Pascal Barbot - Thomas Boullault - Thomas Brachet et Tristan Renoux - Michel et Sébastien Bras - Pierre Cheucle - Clément Chicard - Minwou Choi - Hugo Desnoyer - Bruno Doucet - Julien Duboué - Romain Dubuisson et Jean-Pierre Vigato - Alain Ducasse - Guillaume Dunos - Cédric Duthilleul - Benoît Duval-Arnould et Loïc Lobet - Tess Evans-Mialet - Pierre Gagnaire - Michel Guérard - Alexandre Gauthier - Alan Geaam - Adeline Grattard - Pierre Hermé - Simon Horwitz - Bertrand Jallerat - Stéphane Jégo - Martine Jolly - Guy Krenzer - Yohan Lastre - René et Maxime Meilleur - Kosuke Nabeta - Pierre Négrevergne - Laurent Petit et Nicolas Guignard - Vincent Quinton - Stéphane Reynaud - Emmanuel Renaut - Pierre Sallée - Pierre Sang Boyer - Guy Savoy - Jean Sévègnes - Christian Simon - Thibault Sombardier - Jean Sulpice - Eric Trochon - Alcidia Vulbeau - Antoine Westermann

11/2021

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Littérature française

Une jeunesse parisienne. De Courcelles à Guermantes

Fille de Maurice Hottinguer, célèbre banquier protestant, et de Blanche de Maupéou, Suzanne Hottinguer (1908-1997) passe son enfance dans l'hôtel particulier familial du 18 rue de Courcelles à Paris. Erigée à l'ombre de Saint-Philippe-du-Roule pour Alexandre Sanson-Davillier, régent de la Banque de France, cette grande demeure est reprise, par succession, par la mère de Suzanne, l'année de sa naissance. C'est donc dans ce quartier prisé par l'aristocratie à la fin du XIXe siècle que cette petite fille curieuse, cultivée et attentionnée, habite jusqu'à son mariage en 1931 avec François Vernes, d'une autre famille de banquiers de la haute société protestante. Suzanne Hottinguer fait revivre avec finesse la vie privilégiée d'une jeune fille du monde. Elle évoque avec bienveillance sa famille très unie, ses frères et soeurs, ses nombreux cousins, ses vacances chez ses grands-parents, ses proches amies, comme les princesses Irina et Natalie Paley, et le Tout-Paris reçu chez ses parents. Lorsque ces derniers achètent le magnifique et célèbre château de Guermantes (Seine-et Marne) en 1920, ils restaurent avec goût cette merveilleuse propriété qui devient le terrain de jeu des enfants et une exploitation agricole modèle. Avec beaucoup de charme, Suzanne Hottinguer dépeint ces années heureuses entre la Première guerre mondiale -vue à travers ses yeux de petite fille- et l'Occupation durant laquelle, avec sa mère bien aimée, elle fait de leur propriété un refuge pour famille, amis, voisins et fermiers. Elle meurt en 1997, sans descendance mais entourée de l'affection de ses neveux Hottinguer, Bethmann et Margerie. Tableaux généalogiques et index.

06/2024

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Cuisine des chefs

Yves Thuriès. Un chef de légende - Double meilleur ouvrier de France

Yves Thuriès fut l'un de ceux qui ont érigé les fondements d'une nouvelle pâtisserie. A la fois cuisinier, pâtissier, chocolatier, il est aussi éditeur, chercheur, inventeur, créateur... Sans oublier Compagnon, membre de l'Académie culinaire de France, consacré deux fois Meilleur Ouvrier de France... Toute sa vie, Yves Thuriès a mis son nom au service de la gastronomie française. Il naît dans un petit village du Tarn. Dès l'âge de 14 ans, il débute son apprentissage en tant que Compagnon du Tour de France. A 38 ans (en 1976), il est consacré Meilleur Ouvrier de France dans deux catégories : "pâtissier, confiserie, traiteur" et "glaces, sorbets, entremets glacés" . Une performance unique et inégalée dans l'histoire du concours. A l'apogée de sa carrière, il entreprend d'écrire Le livre des recettes d'un compagnon du Tour de France, au final une encyclopédie de 12 tomes qui deviendra la référence incontournable de tous les professionnels. Il a tenu une table étoilée (Le Grand Ecuyer) à Cordes-sur-Ciel et y a créé le musée des Arts du sucre et du chocolat. Il a aussi créé la revue de gastronomie Thuriès magazine, les boutiques de chocolat Yves Thuriès et a co-fondé avec Alain Ducasse L'Ecole Nationale Supérieure de la Pâtisserie située à Yssingeaux (Haute-Loire). Son nom est devenu une référence et a marqué, influencé, voire orienté plusieurs générations d'hommes et de femmes. Cette biographie écrite par son neveu comporte deux préfaces signées Guillaume Gomez et Alain Ducasse et le témoignage de grands chefs : Philippe Urruca, Alexandre Couillon, Michel Sarra, Philippe Conticini,

09/2023

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Poésie

Le livre des anges. Suivi de La nuit spirituelle et Carnet d’une allumeuse

La vie de Lydie Dattas à laquelle son oeuvre est intimement liée est en vérité peu banale : née en 1949, fille du musicien Jean Dattas, organiste de Notre-Dame de Paris, elle écrit très tôt des poèmes et connaît sa première publication à 20 ans au Mercure de France, elle épouse à 23 ans Alexandre Bouglione, se lie d'amitié avec Jean Genet, rencontre Jean Grosjean qui préfacera son livre majeur Le livre des anges, correspond avec Ernst Jünger, avant de partager le chemin de Christian Bobin. Le volume que nous proposons donne bien sûr à lire ce Livre des anges dont la parution eut en son temps un large écho en raison de sa puissance lyrique et de la tonalité étrange du propos entre mysticisme, sensualité et féminité revendiquée. Nous y adjoignons deux livres qui contribuent à complexifier le jugement du lecteur sur le parcours de cette poétesse qui prétend faire prévaloir la puissance du coeur sur le prestige de l'intelligence, et qu'on réduirait en l'enfermant dans le simple registre d'une mystique contemporaine : La nuit spirituelle, écho de ses relations ambivalentes et tourmentées avec Jean Genet et le récent Carnet d'une allumeuse (ici dans une version nouvelle) qui d'une autre façon revendique la force créatrice de la femme et dénonce les malentendus qui contribuent à la nier en l'enfermant dans le statut d'objet de séduction et de plaisir. Dans un article de La Croix Patrick Kéchichian a justement situé cette poésie entre "mystère et fureur". C'est naturellement Christian Bobin qui offre une magnifique et inspirée préface à cet ensemble poétique insolite et de haute intensité.

06/2020

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Beaux arts

Patrick Schweitzer & Associés Architectes. Edition bilingue français-anglais

Dans un monde en pleine mutation, les défis de l'architecture sont nombreux : proposer des solutions architecturales innovantes et concevoir des formes capables d'appréhender les contraintes énergétiques pour le bien de tous. Dès sa création en 2001, l'agence d'architecture Patrick Schweitzer & Associés a intégré ces enjeux nouveaux afin de valoriser une architecture sensible qui réduise l'impact écologique des bâtiments et favorise le "mieux vivre ensemble". En relation avec les urbanistes, les ingénieurs et les acteurs locaux, les architectes de l'agence Patrick Schweitzer & Associés répondent efficacement aux contraintes de l'existant pour construire des projets sur la durée. Ils placent l'homme au coeur de leur réflexion spatiale, afin de proposer des dispositions qui s'appuient sur la volonté de dialogue et la générosité : générosité des lignes, générosité de la circulation et des échanges, générosité des articulations multiples. A l'occasion de l'exposition de son travail à la galerie d'Architecture de Paris intitulée "Composer le sensible", l'agence Patrick Schweitzer & Associés souhaite y associer un ouvrage qui donnerait à voir son parcours et son identité. Préfacé par Claude Parent, architecte et académicien, et Alexandre Labasse, directeur général du Pavillon de l'Arsenal, Un certain regard s'adresse à tous ceux que l'architecture ne laisse pas indifférents : acteurs de la construction, étudiants ou simples amateurs. C'est une proposition faite au lecteur de porter, à son tour, un regard personnel sur des oeuvres dont la beauté et la force sont parfois évidentes, et parfois plus discrètes, mais qui recèlent toutes une "musique silencieuse" toujours unique, pour peu que l'on porte sur elles "un certain regard".

12/2013

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Histoire de France

La Russie contre Napoléon. La bataille pour l'Europe (1807-1814)

Pendant l'été 1812, Napoléon, le maître de l'Europe, envahit la Russie avec la plus grande armée jamais vue, convaincu qu'il allait tout balayer devant lui. Mais, moins de deux ans plus tard, son empire s'était effondré, et la Russie avait triomphé. Cet ouvrage est le premier à analyser en profondeur le rôle crucial joué par la Russie dans les guerres napoléoniennes, en faisant revivre avec une maîtrise sans précédent le combat entre les deux empires. Exhumant le gisement inexploité des archives militaires russes, il vient contrecarrer, par le biais d'une démarche scientifique rigoureuse et de documents inédits, les interprétations communément admises d'une histoire qui s'était arrêtée à Borodino. Dominic Lieven revient longuement sur la stratégie militaire, mettant à mal la thèse de l'impréparation et de l'improvisation du commandement russe. Il analyse les préparatifs de guerre, les différents plans d'action élaborés par les généraux, la conception d'une retraite défensive. L'étude des relations diplomatiques dévoile les manoeuvres politiques et les tentatives d'alliance entre les différents pays impliqués. Enfin, Dominic Lieven ne néglige pas la dimension psychologique des grands personnages qui ont fait cette histoire. Il nous livre dans leur épaisseur des portraits vivants des généraux Koutouzov, Barclay de Tolly, Bagration ou Tormassov, et s'interroge longuement sur l'intelligence et la complexité du tsar Alexandre Ier. Il émerge de cette recherche une fresque monumentale à la fois palpitante et d'un réalisme extrême, le tout servi par un souffle épique qui réconciliera les historiens les plus exigeants avec les amateurs passionnés d'histoire napoléonienne.

03/2012

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Philosophie

Spinoza et nous

Il y a presque trente ans, L'Anomalie sauvage, le premier texte d'Antonio Negri consacré à Spinoza, tentait de construire une autre lecture du philosophe d'Amsterdam. Cette réouverture des thématiques spinoziennes s'inscrivait dans ce qui s'était plus généralement donné, à partir de 1968, comme une nouvelle épistémè d'innovation et de révolution. Il s'agissait alors de rendre possibles tout à la fois la conscience et la volonté d'agir pour la transformation, le dépassement du mode de production capitaliste et l'affirmation de l'égalité et du commun des hommes. Dans le sillage d'Alexandre Matheron et de Cilles Deleuze, il fallait donc essayer d'investir le terrain de reconstruction de l'histoire humaine, depuis les cupiditates jusqu'à l'idéal de la démocratie absolue, et chercher à en dire le visage présent. Aujourd'hui, après la chute du socialisme réel le capitalisme a essayé de se renouveler : hégémonie du travail cognitif, dimensions financières, extension impériale. Pourtant, chacune de ces mutations est en crise. Le néolibéralisme et ses élites ont conduit le monde à sa faillite à travers des guerres et des destructions sans cesse renouvelées - ultimi barbarorum les aurait sans doute qualifiés Spinoza. Au XVIIe siècle, dans l'affrontement avec la lourdeur contre-réformée des religions et la naissance de l'absolu souverain, l'expérience critique et constructive de la philosophie spinozienne représentait une détermination " sauvage " essentielle à la reformulation interne - hérétique et subversive - de la pensée politique moderne. Mais le spinozisme peut-il aujourd'hui constituer une véritable " alternative ", au terme d'une modernité qui n'en finit pas de trépasser sous nos yeux ?

10/2010

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Cinéma

Eisenstein. Edition revue et augmentée

Le Cuirassé Potemkine est reconnu comme un des plus grands classiques du cinéma mondial. Nous avons, tous, vu d'autres films d'Eisenstein : Grève, La Ligne générale, Alexandre Nevski, Ivan le Terrible, Octobre. Nous savons qu'Eisenstein a créé le cinéma révolutionnaire mais nous n'avons qu'une connaissance superficielle du créateur lui-même. Dominique Fernandez n'a pas écrit une biographie ordinaire. Il s'est attaché à découvrir les liens profonds qui existent entre la vie et l'œuvre du grand cinéaste : " L'œuvre d'Eisenstein, dit-il, est une autobiographie ininterrompue mais sous la forme d'une transposition grandiose qui est le contraire de l'aveu. " C'est à partir des films qu'il a reconstitué ce qui pouvait bien être arrivé à leur auteur : la psychologie de la création est étudiée à travers les œuvres, grâce aux œuvres, selon une méthode dont tout le monde sait qu'elle a renouvelé la critique littéraire et la critique d'art. Dominique Fernandez se livre à une analyse formelle très poussée, des six, films d'Eisenstein. Il souligne notamment, ce qu'exprime le " montage " pour le cinéaste. A travers cette étude, il révèle les obsessions profondes d'Eisenstein : enfant mis en pièces par l'éclatement de la cellule familiale, citoyen soviétique aux prises avec la tentation homosexuelle, personnage pathétique qui, pendant de longues années, n'arriva ni à vivre ni à créer. Cet ouvrage se lit aussi comme un roman, le plus tragique qui soit. C'est aussi une admirable méditation sur la création, sur la quête et la fuite de soi à travers une œuvre, sur les rapports mystérieux qui unissent l'échec personnel et le génie créateur.

01/2004

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Beaux arts

Naissance de l'Art grec

"L'Univers des Formes", collection voulue par André Malraux, est la plus prestigieuse Histoire universelle de l'art. En vingt volumes, cette nouvelle édition présente les grandes civilisations et l'histoire de leurs chefs-d'œuvre, de la Préhistoire au déclin de la Rome antique. Naissance de l'Art grec inaugure la série des quatre volumes de la collection " L'Univers des Formes " portant sur la Grèce antique. Il constitue la première synthèse sur les débuts de l'art hellénique, s'inscrivant dans une double perspective, celle d'une histoire de l'art, qui voit dans la Grèce des origines l'annonce de la modernité, et celle, plus actuelle, d'une archéologie qui révèle aux regards contemporains des formes inattendues et simples d'un art oublié. Cnossos, le sanctuaire d'Archanès, la Dame de Mélos, les ateliers de Malia, les fresques de Théra, les trésors du palais de Zakro, les maisons et sanctuaires de Mycènes, les tombes royales de Salamine de Chypre, et les pithos à relief des îles, mais aussi le Kouros de Palaikastro, la nécropole d'Éleutherne, les arsenaux de Kommos, la ville de Zagora et la nécropole d'Armeni : découverte après découverte, l'art grec offre ainsi dès sa naissance des œuvres et des monuments aussi riches qu'à l'âge classique, mais plus inattendus. Le texte d'origine de Pierre Demargne, illustré par une documentation photographique largement en couleur, est introduit par une nouvelle présentation et augmenté d'une bibliographie mise à jour dues à Alexandre Farnoux, professeur d'archéologie et d'histoire de l'art grec à l'Université Paris IV-Sorbonne.

10/2007

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Histoire internationale

Le soleil se couche à l'est

Le soleil se couche à l'est est sans doute l'un des meilleurs livres récents publié sur l'histoire de la Russie et la perception de la " sensibilité " russe, et ce d'autant plus qu'il ne comporte aucun des clichés habituels sur la prétendue " âme russe ". Analysant l'environnement géographique de ce pays-continent (les fleuves, les plaines, les forêts), l'auteur en vient vite à identifier certains moments clefs de l'histoire de la Russie, depuis l'arrivée des Varègues au IXe siècle jusqu'au règne infortuné de Nicolas II, moments déterminant qu'il met en relation avec l'instauration postérieure du régime communiste et sa perpétuation pendant trois quarts de siècle. Au sein de l'histoire russe, l'auteur met particulièrement en valeur les épisodes les plus violents, les plus mystérieux : le bien nommé " Temps des troubles ", qui prend fin en 1613 par l'accession au trône de la dynastie des Romanov, les divers meurtres survenus au sein de la famille impériale aux XVIIIe et XIXe siècles, ou encore le destin hors du commun du tsar Alexandre Ier. Ces magistrales études sont complétées par des anecdotes plus personnelles, telle la visite de l'auteur à sa tante moscovite, qui vit encore dans la maison familiale désormais transformée en appartements collectifs, ou encore l'aventure que constitue un vol à bord d'un Tupolev de l'Aeroflot dans les années 1950. Livre poignant, où l'amour de Jean Blot pour la Russie affleure à chaque page, cet ouvrage amène à la lumière ce qui jusqu'à maintenant était toujours resté dans l'ombre et enchantera tous les russophiles et, plus largement, tous les amateurs d'histoire.

03/2005

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Critique littéraire

Agent de Soljénitsyne

"Georges Nivat m’ayant demandé, en vue d’une exposition, quelques feuillets sur mes relations agent/auteur avec Alexandre Soljénitsyne sur quelque trente-cinq ans, je me suis pris à relire nos échanges épistolaires au long de cette période. Les pages qui suivent, ni mémoires ni essai, plutôt montage de citations, de commentaires, de bribes de souvenirs, résultent de cette relecture d’un passé au service d’un grand homme et d’une grande œuvre": ainsi Claude Durand rédige-t-il l’avant-propos d’un ouvrage dont le titre sec dément le contenu à proprement parler extra-ordinaire. De l’automne 1974 –date à laquelle Soljénitsyne confie à son éditeur français (le tandem Paul Flamand/Claude Durand) le soin de prendre en mains l’ensemble de son œuvre dans le monde entier– à nos jours, la variété des activités ici racontées, au service d’un homme d’une trempe exceptionnelle, forment la trame romanesque de la narration. Cela va du combat pour mettre en cohérence les droits de traduction d’une œuvre protéiforme dans plus de trente langues à la lutte pour imposer à tous des exigences de qualité d’un auteur particulièrement vigilant. Des démêlés judiciaires opposant l’écrivain à tous ceux qui cherchent à le disqualifier lors de son arrivée en Occident au perfectionnement incessant d'une œuvre enrichie et précisée au fil des ans. Dans ce récit d'un combat sans fin, pointe sous le portrait d'un géant plus vrai que nature l'autoportrait en creux d'un agent en "duettiste" d'exception, dont on devine qu'il doit beaucoup au premier de son goût du secret et de sa passion du pugilat.

09/2011

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Décoration

Jacques Garcia, vingt ans de passion. Le château du Champ de Bataille

Surplombant majestueusement les riches terres de Normandie, le château du Champ de Bataille, propriété de Jacques Garcia, constitue un véritable fleuron de l'architecture, du mobilier et du jardin à la française des XVIIe et XVIIIe siècles. Construit par le comte Alexandre de Créqui entre 1653 et 1665, ce somptueux château a été acheté par Jacques Garcia il y a vingt ans en bien mauvais état. C'est avec passion qu'il a entrepris la restauration du château pour lui rendre sa splendeur passée et en faire sa demeure. Les élégantes pièces du château sont pourvues d'une collection inestimable de peintures, de sculptures, de porcelaine, d'argenterie et de meubles dont beaucoup de pièces proviennent des collections de la Cour de France. De vastes et somptueux jardins, probablement dessinés par Le Nôtre et conçus par Jacques Garcia et son ami Patrick Pottier, s'étendent sur plus de trente-huit hectares. Un prodigieux système hydraulique égalant celui du château de Versailles alimente de magnifiques fontaines et bassins d'ornement. Des temples classiques, un théâtre antique et des statues de marbre surprennent et émerveillent les visiteurs qui se promènent le long des allées. Non loin, en contrebas, à l'abri des regards, se dresse le très secret pavillon des rêves, imaginé et entièrement construit par Jacques Garcia à partir d'authentiques vestiges, véritable ode à l'Inde moghole qu'il adore. Cet ouvrage superbement illustré sera une véritable découverte pour les spécialistes de l'art français et une source d'inspiration pour tous ceux qui se passionnent pour la décoration d'intérieur et l'art de la restauration.

11/2013

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Littérature étrangère

Touvia en terre promise

La révolution secoue la Russie tsariste. Antisémitisme et pogroms font rage. Les juifs d'Anatevka ont trois jours pour quitter leur village... A bord de son chariot, Touvia le laitier emmène ses filles, dont la beauté et la grâce font sa renommée et sa fierté, sans oublier Golda, sa femme défunte, dans le cercueil qu'il a pris soin d'exhumer ! Un voyage mouvementé les conduit en Terre sainte. Mais Touvia et les siens ne sont pas au bout de leurs peines. Le pays reste à construire et Touvia, " héros malgré lui ", nous entraîne dans des aventures toutes plus savoureuses les unes que les autres, au cœur des premiers kibboutz parrainés par le baron de Rothschild. D'un naturel bienveillant et joyeux, Touvia fait face à l'adversité avec un pragmatisme qui n'a d'égal que sa foi : il vient à bout d'un marais infesté de moustiques, il lutte contre une invasion de sauterelles à l'aide des ustensiles de cuisine des pionniers, il échappe aux prisons turques, à une épidémie de choléra... tout en gardant un œil plein de tendresse sur ses filles, dont le bonheur compte plus que tout au monde. Brillant héritier de Cholem Aleichem et de son fameux Violon sur le toit, Tzvi Fishman, pétri de littérature yiddish, a su en recréer l'atmosphère et les traits d'humour incomparables. Dialogues truculents, galerie de personnages hauts en couleur, la plume de l'auteur plonge avec délices dans l'encrier d'Alexandre Dumas. L'épopée de Touvia en Terre promise est un voyage inoubliable au temps des prémices d'Israël.

05/2001

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Critique littéraire

Le cahier Rouge des chats

Cette anthologie inédite réunit plus de soixante-dix textes célèbres et moins célèbres, ayant le chat pour héros. Divisée en six parties ("Le chat idéal", "Le chat magique", "L'animal des rois", "Le chat et les écrivains", "Les malheurs des chats", "Le chat, héros de la littérature"), les écrits qui la composent sont français ou anglais, classiques ou modernes, et tous ronronnant de plaisir et de malice. On y trouvera des mythes et des histoires rapportés par Cicéron, Hérodote ou Plutarque ; des anecdotes sur les chats à la cour des rois, par la féroce princesse Palatine ou la tendre Mme Campan ; de grands classiques de la littérature féline, comme le Raminagrobis de Rabelais, L'Epitaphe d'un chat de Du Bellay, Le Chat botté de Perrault, Le Chat Murr de Hoffmann, le chat du Cheshire de Lewis Caroll, Le Chat de Baudelaire. Les plus grands amoureux des chats ne sont-ils pas les écrivains ? Voici l'Histoire de mes bêtes d'Alexandre Dumas, le Bestiaire de Paul Léautaud, la Vie de deux chattes de Pierre Loti. Le Cahier Rouge des chats comprend enfin de nombreux inédits : des interviews d'Alphonse Daudet, d'Edmond de Goncourt et de Stéphane Mallarmé, ainsi que trois nouvelles inédites de jeunes écrivains français. Un humoriste français avait déclaré que "Dieu a inventé le chat pour permettre à l'homme de caresser le tigre". Le voici rusé, miaulant, caressé, admiré, aimé, adoré, vénéré, sous nos yeux, dans nos bras. L'anthologie a été réalisée par l'auteur de l'anthologie Napoléon par ceux qui l'ont connu, un succès de la collection (Cahiers rouges, 2014).

10/2015

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Histoire internationale

TYR A TRAVERS LES AGES

TYR " Métropole de Phénicie ", était dans l'antiquité une ville florissante et célèbre, dotée de nombreux temples et palais. Elle était convoitée par ses voisins pour ses richesses et son industrie de la pourpre. Hérodote s'arrêta à Tyr au Ve siècle avant notre ère. Les prêtres qui lui firent visiter le temple de Melqart, dieu tutélaire de la cité, lui affirmèrent que, selon leurs calculs, Tyr fut fondée vingt-trois cents ans auparavant, c'est-à-dire en 2750 avant J-C. Les fouilles archéologiques menées en 1973 confirmèrent les dires des prêtres de Melqart. Tyr existait déjà à l'Age du Bronze Ancien (milieu du IIIe millénaire). Pendant des siècles les conquérants de l'Ancien Monde tentèrent de détruire Tyr qui occupait une place stratégique et politique de grande importance. Nabuchodonosor, roi de Babylone, campa treize années devant Tyr mais sans résultat. Alexandre le Grand assiégea Tyr pendant sept mois. Il réussit à prendre la ville en construisant un isthme qui reliait l'île de Tyr au continent. Les Tyriens laissèrent peu de traces écrites. Ce que nous savons d'eux provient des témoignages de leurs concurrents commerciaux dans l'antiquité ou de leurs ennemis. Discrets mais entreprenants, navigateurs hardis et marchands astucieux, colonisateurs sans égal, les Tyriens ont pu, par leur courage et leur compétence, sillonner la Méditerranée et l'Atlantique à un moment où la navigation dans des mers inconnues présentait d'immenses dangers. Basé sur l'examen minutieux de textes anciens, classiques et médiévaux, aussi bien que sur les plus récentes découvertes, cet ouvrage rassemble toutes les informations connues sur Tyr, la célèbre ville-forteresse bâtie au milieu de la mer.

11/1999