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Sciences historiques

L'affaire de Saverne. Quand une petite ville d'Alsace devint le centre du monde (novembre 1913 - janvier 1914)

En novembre 1913, à Saverne (Zabern en allemand), petite ville de garnison de Basse-Alsace annexée par l'Allemagne, un officier prussien du 99. Infanterie-Regiment insulte des soldats alsaciens, traités de Wackes (voyous), et est défendu par sa hiérarchie. Révélé par le journal catholique Elsässer, l'incident prend des proportions énormes. Il en est question au Landtag (Parlement régional) à Strasbourg et rapidement au Reichstag à Berlin. La presse s'emplit d'éditoriaux enflammés et de caricatures savoureuses. Les autorités impériales donnent finalement raison à l'armée contre les Alsaciens, ce qui entraîne la démission du chef du gouvernement du Reichsland d'Alsace-Lorraine, un Alsacien, remplacé par un Allemand. Cette affaire est devenue emblématique à la fois d'un traitement discriminatoire envers une minorité nationale et de la persistance de sentiments particularistes chez cette minorité malgré une assimilation de surface, que l'on croyait, à Berlin, renforcée par l'octroi en 1911 d'une nouvelle constitution et d'une semi-autonomie. A la veille de la Grande Guerre, elle montre aussi comment le pouvoir politique, en Allemagne, ne pouvait déjà plus rien refuser à l'armée. En cela, elle apparaît comme le prélude de la grande tragédie à venir. En conséquence, "l'Affaire de Saverne" a eu un grand retentissement en France, en Europe et dans le monde. Beaucoup de nationalités qui se considéraient comme opprimées (Irlandais, Canadiens français, Flamands, etc.) se sont identifiées (ou non) au combat des Alsaciens. Ce colloque replace d'abord les démêlés du lieutenant von Forstner dans leur contexte alsacien et franco-allemand. Il s'intéresse ensuite à leurs conséquences politiques, artistiques, littéraires. Il évoque enfin ses aspects militaires et l'écho qu'ils ont reçu dans le monde.

12/2017

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Critique littéraire

Des gentlemen à part. Portraits de quelques mal-pensants du monde anglo-saxon

La littérature anglo-saxonne du XXe siècle a compté dans ses rangs quelques indociles ou mal-pensants de talent que le public francophone connaît, hélas, fort peu, quand il ne les ignore pas tout à fait. Ils valent pourtant le détour. Nombre d'entre eux firent des choix philosophiques et politiques que la morale républicaine et démocratique d'aujourd'hui réprouve et stigmatise. Quelques-uns de ces hommes nourrirent même, horresco referens, de scandaleuses sympathies pour le fascisme, ce qui explique vraisemblablement le durable ostracisme dont ils continuent à faire l'objet. Afin de briser la loi du silence et de contrevenir à cette censure, le présent ouvrage réunit les portraits d'une douzaine de ces rebelles oubliés. Originaires d'Amérique, d'Australie, de Nouvelle-Zélande, d'Afrique du Sud ou des îles Britanniques, ces gentlemen furent à leur façon des anarchistes de droite, un peu à la manière de ceux que nous connaissons et apprécions sur le Vieux Continent. Tous ont plus ou moins mis leur peau au bout de leurs idées et presque tous ont plutôt chèrement payé leurs défis et leurs engagements. Qu'il s'agisse des Anglais A. K. Chesterton, figure clé du conservatisme nostalgique de l'Empire, et Anthony Ludovici, singulier nietzschéen qui traduisit l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra, de l'excentrique Geoffrey Potocki de Montalk, descendant d'une illustre famille polonaise mais de nationalité néo-zélandaise, du Germano-Américain George S. Viereck, poète et écrivain politique qui eut son heure de gloire, l'auteur nous offre une série de "microbiographies" (chacune complétée par une note bibliographique) hautes en couleur, suscitant chez le lecteur une profonde sympathie pour ces personnages hors norme, qui méritaient bien qu'on les sorte de la géhenne et qu'on leur adresse un grand coup de chapeau !

05/2018

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Sciences historiques

LA REINE DE FRANCE. Symbole et pouvoir XVème-XVIIIème siècle

La reine, pas les reines. Loin du genre biographique et du récit anecdotique, voilà sans doute la première étude générale consacrée au personnage royal féminin, sa place et son rôle dans le système monarchique dont elle est en principe exclue par la loi fondamentale du royaume, la loi salique qui interdit aux filles l'accès à la couronne. Fanny Cosandey s'intéresse à tout autre chose qu'à la vie personnelle ou privée des reines. L'originalité de son travail est ailleurs : du côté des droits et des devoirs politiques de ce personnage étrange, périphérique et central ; souveraine et pourtant sujette, rarement française et pourtant première dame de France, privée des droits à la succession monarchique et pourtant garante de la continuité dynastique par son rôle de mère, de régente, de veuve, de douairière. La douzaine de cas très variés, d'Anne de Bretagne à Marie-Thérèse d'Autriche, constitue le modèle à partir duquel l'auteur fonde son analyse. Une première partie reprend toute la discussion autour de la loi salique depuis 1316 et examine les formes du mariage dans ses aspects anthropologiques, juridiques, religieux et sociaux. La deuxième partie étudie la place de la reine dans les cérémonies publiques qui consacrent la fonction : le sacre, les entrées royales, les funérailles. Une troisième partie, qui s'attache à définir son type de souveraineté et ses pouvoirs lors de la régence, culmine dans un " portrait " idéal de la reine telle que Rubens l'a présentée dans la suite consacrée à Marie de Médicis pour le palais du Luxembourg et à laquelle le nouveau Louvre réserve une salle entière. Une tradition tenace écartait la reine du pouvoir comme de l'attention des historiens. Voilà qu'elle nous revient au carrefour de l'histoire des femmes et du renouveau d'une histoire politique attentive aux aspects symboliques du pouvoir.

03/2000

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Pléiades

Oeuvres en prose complètes. Tome 2

Le temps est véreux, dit ce Péguy-là. Un infatigable vautour ronge l'impérissable en nous. Et cette idée de progrès qui est au centre même du monde moderne, de la philosophie et de la politique et de la pédagogie du monde moderne est essentiellement une théorie de caisse d'épargne. Il y a une déperdition, une perte perpétuelle, une usure. D'un mot, il y a le vieillissement. Cet homme-là va vers ses quarante ans. Il sait donc. Il sait enfin que la Sorbonne et l'Ecole Normale et les partis politiques s'ils ont pu lui dérober sa jeunesse ne lui ont pas dérobé son cour. Il sait, et il sait qu'il sait. Quoi ? "Il sait que l'on n'est pas heureux." Il sait que, depuis qu'il y a de l'homme, nul homme - jamais - n'a été heureux. Et il le sait même si profondément que c'est assurément la seule croyance à laquelle il tienne et cette science-là ruine le dogme sur lequel est fondé tout le monde moderne. Aussi cet homme revient au monde antique. A Zeus hospitalier, le dieu des hôtes. Et si les hôtes viennent de Zeus, c'est que l'étranger vient des dieux. Que le mendiant, que le suppliant est un envoyé des dieux. Mais ces anciens dieux, malgré tout, ne savaient pas mordre. Et le Péguy de ces années-là, insatisfait, rencontre enfin le dieu qui mord et touche le dieu qui dévore. Un dieu qui, parce qu'il s'est dérangé en entrant dans l'histoire, sauve le temps. Est-ce parce qu'il se défait du monde moderne que Péguy trouve son dieu, ou le contraire ? Ces pages le disent qui rassemblent les textes de Péguy publiés ou écrits entre 1905 et 1909.

01/1988

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Ethnologie

Elie Reclus (1827-1904). Le génie des frères Reclus

Elie, l’aîné des célèbres cinq frères Reclus est né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) en 1827. Dans cette famille de savants humanitaires, exemple de modestie allié à l’intelligence, il fut et restera une forte individualité parce qu’il fut essentiellement humain et social. Jeune socialiste ardent et libre-penseur, il s’est jeté à corps perdu dans la politique active et, plus tard, pendant la Commune, il fut délégué aux fonctions de directeur de la Bibliothèque nationale. C’est à sa généreuse obstination, que les précieuses collections purent échapper à de regrettables autodafés. Sa culture cosmopolite et son universalisme philosophique le firent voyager aux quatre coins du globe comme journaliste d’investigation. Il a publié dans la presse étrangère un nombre considérable d’articles scientifiques et politiques qui témoignent d’un grand esprit d’observation. Il y analysa les croyances populaires dans divers groupes sociaux, décrivit leurs usages religieux, leurs pratiques sexuelles… Ainsi, toute son existence fut dominée par la claire vision de la grande loi de continuité sociale qui, nous faisant tous solidaire du présent, du passé et de l’avenir, nous montre sans cesse que l’humanité ne connaît pas d’étrangers et que toute guerre est fratricide. Devenu, comme son frère Elisée, professeur à l’Université Nouvelle de Bruxelles, Elie Reclus anima jusqu’à sa mort une chaire d’Histoire des Religions et des Mythes. De ses leçons se dégage une philosophie calme et profonde d’une grande rigueur intellectuelle et morale. Ses deux livres, Les Primitifs et Les Primitifs d’Australie, sont deux puits de sciences en ce qui concerne l’Anthropologie, l’Ethnographie et la Sociologie. On peut dire qu’il ouvrit la voie aux fameux anthropologistes du XXe siècle.

09/2018

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Travail social

La fin des EHPAD ? Réalités ignorées et vérités rejetées

Depuis des décennies, le domicile est considéré comme le lieu de vie privilégié des personnes âgées. Soutien et maintien à domicile ont été érigés en normes, alors que les politiques gouvernementales ont favorisé la création constante d'EHPAD. Ces derniers, qui auraient dû représenter un véritable "prolongement" du domicile, sont perçus par l'ensemble de la population comme une réponse "institutionnelle et collective" , régulièrement critiquée et rejetée. Des réflexions récentes demandent avec fermeté la fin de la création de ces établissements et de nombreuses actions actuelles favorisent la diversité de la vie des personnes âgées dans des domiciles adaptés, tels que les habitats inclusifs, les résidences-seniors, les résidences-autonomie, et plus généralement les habitats intergénérationnels. Les canicules et les pandémies qu'a connues la société française, et notamment la pandémie actuelle, ont révélé la terrible faiblesse du fonctionnement des EHPAD et la mauvaise adaptation de la politique du maintien à domicile, aboutissant, au niveau national, à un véritable constat d'un "désastre gérontologique" . Parlementaires, experts et surtout personnes âgées affirment désormais une absolue nécessité de développer toutes les formules de soutien et de maintien à domicile et de modifier profondément la nature et la gouvernance des EHPAD. La fin de ces établissements sur leur modèle actuel est-elle réellement enclenchée ? C'est ce que cet ouvrage a pour mission de démontrer. Docteur en droit et directeur d'hôpital honoraire, Gérard Brami a dirigé des EHPAD pendant quarante années. Chargé d'enseignement à l'université, il est l'auteur de nombreux articles et de plus de 25 ouvrages sur les EHPAD et le Grand âge. Il est membre d'associations, d'instituts et de fédérations qui touchent à la gérontologie. En 2010-2011, il est nommé dans l'internationale Who's Who.

02/2022

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Faits de société

Les secrets de l'affaire Yann Piat

Députée du Var, Yann Piat est assassinée en 1994. Seule élue du Front National dans une Assemblée nationale passée à gauche après la victoire de François Mitterrand en 1988. Cette chronique d'un assassinat retrace le destin d'une femme fragile et ambitieuse, fausse candide et vraie battante, engagée dans un combat perdu d'avance contre les combines et les mafias. Yann Piat a débarqué comme un chien dans un jeu de quilles au pays des boîtes de nuit et des casinos. La députée claque la porte du FN à la fin de 1988, révoltée par la sortie de Jean-Marie Le Pen sur "Durafour crématoire". Rejoint l'UDF. Tient tête au parrain politique du département, le sénateur UDF Maurice Arreckx, ami du truand Jean-Louis Fargette. Claude Ardid fait revivre l'extrême tension de la campagne législative de 1993. Investie par l'UDF, la liste de Yann Piat est concurrencée par celle de Joseph Sercia, homme lige d'un Arreckx passé maître dans l'art du double jeu. Insultes, intimidations physiques : tous les moyens sont bons pour faire taire la députée va-t-en-guerre, qui l'emporte de haute lutte sur son rival. Et d'annoncer son intention de briguer la mairie de Hyères. L'ambition de trop. Qui a commandité l'assassinat de Yann Piat, abattue dans sa voiture par deux hommes à moto alors qu'elle regagnait son domicile ? L'exécution a été ordonnée par Gérard Finale, patron du bar "Le Macama", petit escroc longtemps proche de Fargette. Ses hommes de main ont avoué et ont été condamnés à de lourdes peines. Reste un doute : et si, au-dessus de Finale, d'autres intérêts, plus puissants et plus politiques, avaient eux aussi contribué à actionner la gâchette des tueurs ?

08/2016

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Histoire internationale

Le clan Mikhalkov. Culture et pouvoirs en Russie (1917-2017)

Les Mikhalkov-Kontchalovski constituent sans doute la plus célèbre dynastie dans la culture soviétique, puis russe, des dernières décennies. Le père, Sergueï Mikhalkov (1913-2009), ex-président de l'Union des écrivains de la Russie soviétique, a écrit des pièces et des poésies que tous les enfants ont lues et apprises en URSS. Il est aussi l'auteur des paroles des trois hymnes nationaux : le stalinien de 1943, le brejnévien de 1977 et le poutinien de 2000, ce qui témoigne d'une continuité souhaitée par certains dirigeants politiques. Les fils, Andreï Kontchalovski (1937-) et Nikita Mikhalkov (1945-), actuel président de l'Union du cinéma russe, ont tourné des films qui ont impressionné les cinéphiles, y compris en Occident. Le plus jeune s'est engagé aux côtés de Boris Eltsine et, surtout, de Vladimir Poutine, alors que l'aîné, parti à Hollywood à la fin des années 1970, se partage entre la Russie, l'Europe occidentale et les Etats-Unis. Leur mère aussi écrivait, tandis que leur grand-père et leur arrière-grand-père étaient des peintres reconnus dont les toiles se trouvent dans de nombreux musées. Malgré son caractère extra-ordinaire ou, peut-être, grâce à lui, ce clan familial agirait comme une sorte de révélateur de ce que la Russie traverse, y compris par le si séduisant conte qu'il semble incarner. Explorer les parcours des Mikhalkov-Kontchalovski implique donc d'étudier l'histoire de la Russie, soviétique et postsoviétique, et d'approfondir les raisons et justifications des artistes qui ont servi le pouvoir en Russie et s'en sont servis. Cette recherche sur une famille est ainsi au croisement des histoires politique, sociale, intellectuelle et culturelle de la Russie, de 1917 à 2017.

04/2019

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Histoire internationale

Les origines du mouvement national en Afrique noire : le cas du Bénin (1900-1939)

La question nationale constitue en effet l'un des points les plus controversés de l'histoire de l'Afrique. En dehors des problèmes de terminologie qui ne sont pas mineurs, la difficulté vient peut-être du fait que le débat porte souvent sur la période de la "décolonisation". Le phénomène est alors saisi dans ses manifestations les plus spectaculaires, mais rarement dans ses fondements. Dans le cadre du présent travail, notre démarche consistera à nous interroger sur ces fondements de façon à dégager "les origines du mouvement national en Afrique : le cas du Dahomey" dans la période de 1900-1939. Qu'est-ce qui motive le choix de nos dates ? En ce qui concerne l'année 1900, elle ouvrait une nouvelle ère dans les relations entre les populations de cette région d'Afrique et les Européens. Le rapport de force devenait désormais défavorable aux populations locales. A cette date en effet, la France avait terminé la conquête militaire proprement dite. Les différentes missions internationales de délimitation de frontière avaient pratiquement achevé leurs travaux. La colonie du "Dahomey et Dépendances" prenait définitivement corps en lieu et place des formations politiques préexistantes. Quant à l'année 1939, elle constitue une date charnière dans l'évolution politique du Dahomey colonial. En effet cette date marque la fin d'une période, celle des multiples initiatives visant à mobiliser le plus large front alors possible contre le pouvoir colonial. L'éclatement de la seconde guerre mondiale provoque l'affaiblissement du mouvement de revendications diverses qui secouait le pays depuis les années 1930. Par ailleurs la tension qui prévalait sur le plan international entraîna - comme le montre la tenue en 1944 de la Conférence de Brazzaville - quelques modifications de forme dans le comportement du colonisateur."

12/2014

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Ouvrages généraux

Histoire de la Libye. des origines à nos jours

Vieille terre berbère aujourd'hui arabisée et islamisée, après avoir été tour à tour colonisée par les Grecs, les Carthaginois, les Romains, les Byzantins, les Arabes et enfin par les Italiens, la Libye se caractérise par la faiblesse du pouvoir central face aux permanences tribales et régionales. Véritables "fendeurs d'horizons" , les ensembles tribaux les plus forts ont toujours contrôlé les couloirs de nomadisation reliant la Méditerranée à la région tchadienne. Les trafics d'aujourd'hui (drogue et migrants), se font le long de ces voies tracées par la géographie. Sur elles s'ancrent les solidarités jihadistes qui, aujourd'hui, désolent la bande sahélo-sahélienne. N'ayant pas voulu voir que la réalité politique libyenne repose sur l'équilibre et sur les jeux de pouvoir entre les grandes confédérations tribales et régionales, ceux qui, en 2011, au nom de l'ingérence démocratique, mirent à bas le régime du colonel Kadhafi, ont donc directement provoqué le chaos. Remontant dans le temps, ce livre permet de comprendre pourquoi aujourd'hui il serait singulièrement inconséquent de prétendre vouloir stabiliser puis reconstruire la Libye sans prendre en compte l'archéologie tribale sur laquelle reposent ses définitions culturelles, politiques, sociales, économiques et religieuses. Spécialiste de l'Afrique, Bernard Lugan fut professeur à l'Ecole de Guerre et à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan. En 2011, il fut le premier universitaire à annoncer les conséquences dramatiques qui allaient suivre l'intervention militaire franco-otanienne en Libye. Il a publié au Rocher une monumentale Histoire de l'Afrique du Nord, une Histoire de l'Egypte et un Atlas historique de l'Afrique. Il anime un blog (www. bernard-lugan. com) et il édite la revue mensuelle par internet, L'Afrique Réelle.

02/2022

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Economie agricole

L'Académie d'agriculture de France. Une vision de l'agriculture française de l'entre-deux-guerres

Entre 1919 et 1939, dans les murs de l'Académie d'agriculture de France (AAF), l'agriculture a été abordée sous ses aspects économique, sociologique, politique. Quelle vision en résulte-t-il ? Les agriculteurs membres de l'Académie sont des représentants de la grande exploitation à salariés, que soutiennent aussi la majorité des autres membres. L'exploitation familiale est cependant reconnue comme portant les vertus morales que requiert la "démocratie rurale". Le fait social considéré comme le plus marquant de la période est l'exode rural : il constitue une quasi-obsession, en accord avec une réalité productive que ne parvient pas encore à battre en brèche la mécanisation et encore moins une motorisation balbutiante. Jouant son rôle dans la défense de l'agriculture, l'Académie est une tribune où s'exprime la stigmatisation de la fiscalité. La revendication est systématique en faveur de mesures protectionnistes aux frontières. Certaines politiques publiques sont appréciées, comme c'est le cas pour le Crédit agricole mutuel mais, au contraire, d'autres sont fermement critiquées comme celle du Front Populaire et son ONIB (Office national interprofessionnel du blé). Des marchés domestiques, l'Académie a une vision critique, défendant les agriculteurs dans des filières où la commercialisation est dominée par les intermédiaires. Conservatisme, protectionnisme, humanisme vis-à-vis des groupes agricoles défavorisés, défense de l'exploitation à salariés plutôt que l'exploitation familiale, louanges à l'égard de la "démocratie rurale", tels sont les comportements qui conduisent à la vision de l'Académie d'agriculture de France dans l'entre-deux-guerres Un ouvrage important pour comprendre la France rurale de l'entre-deux-guerres et la façon dont certaines élites appréhendent la société de leur temps. Un livre d'histoire qui vient compléter notre connaissance.

02/2021

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Afrique

De Gléxwé à Ouidah. Histoire d'une ville multi-séculaire (XIVe-XXIe siècle)

Cet ouvrage composé de six chapitres, propose une vue holistique de l'histoire de la ville de Ouidah, des mouvements migratoires qui ont abouti à la fondation du royaume de Saxè au XVI siècle, à nos jours. De ce royaume, Gléxwé (Ouidah) fut d'abord la ferme royale avant de revêtir les attributs de capitale commerciale, avec l'arrivée, à partir du XVII siècle, des Européens qui l'ont préférée à d'autres localités. Ce nouveau statut suscita la convoitise du royaume du Danxomè qui finit par conquérir Saxè en 1727 pour y installer une administration pendant plus de 160 ans, avant que la France ne prenne possession du pays, en 1894. Au total, l'histoire pluriséculaire de Ouidah a fait de la ville une cité cosmopolite qui peut se targuer de la richesse de sa culture, une terre de religions où se côtoient harmonieusement religions révélées et religions endogènes, avec parfois de fortes imbrications dont le catho-vodoun est une parfaite illustration. Toutes choses pouvant permettre de faire de la ville une véritable attraction touristique. Professeur de Sciences économiques et politiques à l'Université de Princeton (Etats-Unis), membre de l'Académie Américaine des Arts et Sciences, Léonard WANTCHEKON est auteur de plusieurs publications en Histoire économique et en Economie politique dans les revues internationales les plus prestigieuses. Il est aussi Fondateur de l'Ecole Africaine d'Economie (African School of Economics) au Bénin et en Côte d'Ivoire. Titulaire d'un doctorat en Histoire économique et sociale, H. W. Serge OUITONA s'investit principalement dans l'histoire des transports dont il fait son domaine de prédilection, sans perdre du regard les autres champs de l'historien. Valère SOGBOSSI prépare une thèse de doctorat en Histoire urbaine à l'Université de Toulouse 2 Jean Jaurès.

09/2021

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Cinéma

La mort d'un pirate. La société de l'information à l'épreuve des ondes

En Angleterre, les pirates se sont multipliés. Forcément, il y a eu des conflits ; forcément, ces conflits ont parfois pris des allures de règlements de comptes. Le 21 juin 1966, Reginald Calvert, le propriétaire de Radio City, est abattu par son rival, Oliver Smedley, le patron de Radio Atlanta. Cet ultime affrontement entre deux pirates devait couler par le fond des bateaux qui eurent un rôle fondamental dans l'émergence de la pop : seules ces radios pirates offshore offraient à la jeunesse exaltée une musique absente des ondes de la BBC. La mort d'un pirate revient sur les origines de la radiodiffusion pour aborder les raisons profondes de cet événement détonnant. Dès l'apparition des premiers pirates dans les années 1920 (de simples auditeurs accusés de trafiquer leurs récepteurs), un combat technologique, économique, culturel et politique s'engage entre deux camps : ici les défenseurs du monopole d'État et de la BBC, respectueux de la propriété intellectuelle et soucieux d'instruire le peuple par les ondes ; là les féroces militants du laissez-faire financier, partisans des radios commerciales et de la liberté. Oliver Smedley et Reginald Calvert avaient choisi leur camp. Mais Radio City avait un avantage. Elle émettait depuis des anciens forts militaires, vestiges de la Seconde Guerre mondiale perdus dans les brumes de la mer du Nord : Shivering Sands... Avec l'expertise de l'historien et la plume d'un auteur de polar, Adrian Johns mène l'enquête et nous confronte aux interrogations soulevées par une société de l'information aujourd'hui devenue numérique : la légitimité des pratiques populaires, la liberté d'expression et de création, l'exercice de la démocratie, l'économie du droit d'auteur. Autant de questions qu'il adresse aux pirates modernes comme aux décideurs politiques.

02/2011

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Histoire des idées politiques

Mérite

Alors que les inégalités sociales (notamment face à l'école) ont été aggravées ces vingt dernières années par les crises économiques, pourquoi continue-t-on de croire au mérite ? "Yes, we can ! ", "Qui veut, peut", "premiers de cordées"... Défendu autant par les partis progressistes que conservateurs, peu de notions font l'objet d'un consensus politique aussi complet que le mérite. Il est ainsi investi comme un principe "juste" de distribution des ressources rares. De la même façon, l'école s'est imposée dans de nombreuses sociétés comme l'espace de construction de l'émancipation des individus par le mérite par excellence. Pourtant qui définit le mérite aujourd'hui, et surtout comment le définit-on ? Cet essai incarné et sensible vise, à partir de l'apport d'études récentes en sciences sociales, à réhabiliter les luttes (ordinaires ou politiques) qui structurent les usages de la rhétorique méritocratique comme principe de justice. Car loin d'être univoque, le mérite fait l'objet d'une reconfiguration perpétuelle, autant dans l'espace public, que dans nos relations ordinaires aux institutions. De la même manière, à rebours d'une lecture qui ferait du mérite un principe abstrait de la justice sociale hérité de la Révolution française, la sociologue Annabelle Allouch propose de comprendre le mérite comme une morale sensible de la reconnaissance qui structure notre quotidien, ce qui permet de comprendre notre attachement à cette notion, malgré les critiques dont elle fait l'objet. Pour ce faire, elle mobilise avec talent un ensemble de saynètes tirées de l'actualité ou bien ses propres enquêtes autour de la sociologie du concours et des effets de la discrimination positive dans l'accès à l'enseignement supérieur.

09/2021

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Sociologie

Héritocratie. Les élites, les grandes écoles et les mésaventures du mérite (1870-2020)

Pour relancer un " ascenseur social " interminablement en panne, les grandes écoles affichent depuis quelques années leur ouverture à la " diversité " et leur volonté de renouer avec la méritocratie qu'elles auraient incarnée par le passé. Certains les accusent au contraire d'instaurer des critères étrangers au mérite, quand d'autres dénoncent une volonté de sceller le sort des universités, reléguées à la gestion des flux étudiants. Mais, de la IIIe République à nos jours, les grandes écoles ont-elles jamais récompensé le mérite ? En retraçant les controverses oubliées et les choix politiques qui ont garanti les prérogatives de ces établissements et ainsi légitimé un haut niveau de reproduction sociale, cette enquête sociohistorique montre que rien n'est moins sûr. Si l'évocation rituelle de figures emblématiques de boursiers entretient le mythe d'un âge d'or méritocratique, l'histoire de ces filières d'excellence révèle la pérennité d'un système héritocratique, grâce auquel des élites résolues à défendre leurs frontières et leurs intérêts parviennent à consacrer leur héritage comme un privilège mérité. Replacée dans des rapports de force qu'occulte la croyance en l'égalité des chances, l'introuvable démocratisation des grandes écoles ne s'explique pas par un complot de caste, mais par une succession de luttes dont les élites en place sont régulièrement sorties victorieuses. Face aux perspectives de changement et aux projets de réforme, elles ont su se mobiliser pour restaurer l'ordre qui était sur le point de s'ébranler. Des lendemains de la Commune au Front populaire et à la Résistance, de la Libération à Mai 68 et aux années Mitterrand jusqu'à Parcoursup et la refonte de l'ENA, la continuité qui s'observe derrière les secousses éphémères et les évolutions structurelles ne relève donc pas d'une mécanique implacable - ni d'une fatalité politique.

08/2021

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Philosophie

La phénoménologie à l'épreuve de la vie sapientiale africaine. Dominique Kahang'a Rukonkish à l'école de la philosophie de Michel Henry

Penser le pathos de la vie sapientiale africaine à la lumière de la phénoménologie de Dominique Kahang, c'est chercher à fonder des certitudes d'une "philosophie du sentir" de toute une culture et d'une tradition. Réfléchir sur la philosophie sapientiale de la maturité revient à déceler les défis éthiques, politiques et épistémiques de la gestion de la postcolonie par les "élites africaines", écartelées entre l'autonomie et une situation géopolitique et néolibérale qui marginalise l'Afrique. Il s'agit en effet de déployer, à la lumière de la phénoménologie radicale de la vie de Michel Henry, trois questions fondamentales, dont l'articulation n'est pas une évidence : quelle est l'essence de la vie dans la conception négro-africaine ? En quoi consiste la visée de maturité du Muntu dont la maturité se révèle dans le langage symbolique initiatique, porté par l'intelligence de la rationalité symbolique ? Comment la pensée du "sentir" qui est au coeur de la réflexion de Kahang peut-elle promouvoir le vivre-ensemble dans un horizon cosmopolitique universel ? En s'interrogeant sur la visée phénoménologique de maturité de la vie africaine, cet ouvrage montre que la pensée de Kahang reste fortement imprégnée par une expérience de la temporalité de l'homme africain, capable d'assumer son destin devant l'histoire. Par ailleurs, elle s'affiche clairement comme une phénoménologie politique, qui stimule l'éveil de conscience de tout homme opprimé qui se découvre dans l'épreuve de la vie, celle qui s'autoaffecte dans les contingences, les enjeux de savoir et de pouvoir. Soucieux de bâtir un Etat de droit, un espace public en Afrique, enrobé dans les valeurs républicaines et démocratiques, Kahang appelle à construire une éthique du pouvoir et de la responsabilité, fondée sur les principes de reconnaissance et de justice.

12/2017

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Histoire de France

1914-1919 ceux qui protestaient

1914-1918 fut un intermède belliciste entre deux époques marquées par un fort rejet de la guerre. En 1914 il ne fallut que quelques jours pour que les très nombreuses voix pacifistes qui s'élevaient dans tous les milieux et parmi toutes les sensibilités politiques soient submergées par la vague de violence qui déferlait sur l'Europe. En 1918 l'évidence du désastre et le deuil immense qu'il avait provoqué redonnèrent à ces voix toute leur pertinence et leur poids. Bien des années après, l'influence de ces idées se fait encore sentir dans l'historiographie, au point d'affecter l'analyse de la contestation pendant la durée même du conflit. Galit Haddad reprend donc cette question à nouveaux frais. Elle s'affranchit de la politique et de l'idéologie en questionnant la protestation en tant que phénomène culturel, à travers une analyse du discours des contestataires, combattants et civils, homme ou femmes. Elle décrypte l'argumentaire qu'ils déploient dans un contexte qui leur est hostile, marqué par la répression et les arrestations, ainsi que les rythmes suivis par ce mouvement multiforme. Mais, surtout, elle y expose une découverte qui fera date : il est impossible de comprendre le phénomène de la protestation sans le relier aux idées que se formaient les acteurs sur la durée de la guerre et sur les perspectives de défaite ou de victoire. Ainsi, à partir du moment où la contre-offensive alliée de juillet 1918 ouvre le chemin du succès final, la contestation combattante disparaît de l'armée française. Débarrassée de ses préjugés, cette analyse de la protestation permet au lecteur de rejoindre combattants et civils dans leurs angoisses et leurs espérances d'êtres ordinaires confrontés à un drame qui les dépasse.

03/2012

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Histoire internationale

Histoire de l'Algérie et du Maghreb. Etudes et documents (1939-1977)

Marcel Emerit (1889-1985) est à l'histoire sociale de l'Algérie coloniale ce que Charles-Robert Ageron a été à l'histoire politique et institutionnelle de l'Algérie. Et cela tant par l'ampleur de l'oeuvre, son acuité interprétative, que par son audace pour soulever des questions et exhumer des archives négligées par ses pairs : du mouvement des opinions publiques, aux cercles fermés des groupes de pression, en passant par les associations locales et les sociétés secrètes. Pourquoi donc l'oeuvre de Marcel Emerit a-t-elle été si peu lue de son vivant ? C'est que son histoire sociale n'avait rien à voir avec celle mise à la mode par l'Ecole des Annales et moins encore avec celle alors pratiquée par les historiens marxistes. Ce que nous propose Marcel Emerit c'est une histoire sociale des idées, des rêves, des utopies et des fantasmes qui ont informé et accompagné les pratiques des différents acteurs de l'histoire coloniale. On ne trouvera donc pas dans cet ouvrage, des statistiques et des graphiques, moins encore des considérations théoriques, mais une évaluation précise et circonstanciée des effets des idées sur le réel - tant au plan des luttes sociales et politiques que sur le plan diplomatique, économique ou imaginaire. A rebours de la perspective courante qui n'envisage les représentations des acteurs qu'en termes d'idéologie - c'est-à-dire de représentations destinées à justifier des pratiques honteuses d'elles-mêmes - cet ouvrage réunissant les principaux articles de Marcel Emerit permet mieux qu'aucun autre de prendre la mesure de la ferveur, de la sincérité et de l'hétérogénéité des idées, des croyances, des rêves et des fantasmes à travers lesquels une multiplicité d'acteurs ont fait l'histoire coloniale de l'Algérie.

12/2015

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Actualité et médias

La France en faillite. La vérité sur l'explosion de la dette publique

Il faut se rendre à l'évidence : la maison France est au bord de la banqueroute. Sa dette publique réelle, deux fois et demi plus élevée que sa dette avouée - déjà astronomique - asphyxie l'économie du pays : comment imaginer qu'il en soit autrement quand le paiement des intérêts absorbe d'ores et déjà à lui seul la totalité des recettes de l'impôt sur le revenu ? Rémi Godeau détaille pour nous, avec une précision féroce, un exceptionnel talent de pédagogue et une bonne dose d'humour noir trente ans de gabegie, d'inconscience et de filouterie qui ont conduit la France au bord du gouffre. L'irresponsabilité et le cynisme ne sont ni de droite ni de gauche. Ils sont le fait d'hommes politiques de tous bords qui, par facilité ou par clientélisme, ne veulent pas imposer à leurs électeurs l'indispensable potion amère dont les effets bénéfiques profiteront à leurs successeurs. Alors, depuis trente ans, on truque, on tronque, on maquille, on manipule et on diffère : que les générations suivantes se débrouillent avec la facture de nos excès ! Quelques-uns, adeptes de la dépense à tout va, poussent l'inconscience jusqu'à affirmer que la dette ne représente aucune menace sérieuse pour le pays. Au diable l'euro et ses contraintes ! Qu'importe le vieillissement de la population ! Silence sur l'archaïsme de notre administration ! Les contribuables, eux, ne sont pas dupes. Parce qu'ils savent qu'un jour la note leur sera présentée, ils économisent plus que leurs voisins européens, plombant par ricochet la croissance. A bout de souffle, le " modèle social français " se meurt. La classe politique fait l'autruche. Au risque qu'un jour, pas si lointain, la bombe de la dette explose...

02/2006

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Cartographie

Contre-cartographier le monde

Que nous disent les cartes ? Comment faire évoluer leur discours, leur lecture et la vision du monde qu'elles traduisent ? Issue de la contreculture des années 1960 et 1970 aux Etats-Unis, la géographie dite radicale ou critique conteste l'hégémonie de la carte en tant qu'outil de représentation désincarnée, totalisante et universelle de l'espace, imposé par le processus de colonisation européen et la mise en place d'un ordre mondial façonné par les conquérants. Théorisée, entre autres, par Brian Harley, Denis Wood, Nancy Lee Peluso ou encore David Harvey, la contre-cartographie repense la carte comme une construction sociale, subjective et idéologique, un objet politique et culturel analysable qui oeuvre à interroger les rapports de force institués par l'acte performatif de la re-présentation cartographique. La spécificité de cette pratique intrinsèquement militante réside dans le rôle central embrassé par des populations, souvent rendues invisibles sur la carte classique du territoire, qui ébranlent les structures de domination en se réappropriant le discours et le pouvoir des cartes. Au carrefour des justices sociale, environnementale et spatiale, elle entend aussi reconstruire de nouvelles géographies, faire émerger une diversité d'expressions cartographiques et de rapports cognitifs à l'espace comme lieu et support de vie. C'est dans la multiplicité de ses déclinaisons disciplinaires et épistémologiques que cet ouvrage explore le concept de contre-cartographie : quels enjeux sous-tendent de telles dynamiques ? Dans quels contextes les logiques contre-cartographiques éclosent-elles ? Quels savoirs mobilisent-elles ? Dans quelle mesure parviennent-elles à déjouer les représentations hégémoniques de l'espace ? Chercheurs, militants et artistes offrent ici des réponses plurielles où s'entrecroisent les contre-cartographies politiques, cognitives, numériques, corporelles, artistiques et littéraires.

09/2021

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Critique littéraire

LE PROCHE ET LE LOINTAIN. Sur Shakespeare, le drame élisabéthain et l'idéologie anglaise aux XVIème et XVIIème siècles

Au moyen de textes rarement ou jamais utilisés, l'auteur tente de décrire quelques aspects d'un système de représentation essentiel à la compréhension de Shakespeare et de rendre sensibles, par l'étude de Titus Andronicus, de Jules César, de Macbeth, d'Othello, de La tempête et d'autres œuvres dramatiques, l'extrême proximité et l'extrême éloignement d'un auteur et d'une culture qui ont marqué au plus profond le monde occidental. Quatre sujets principaux sont abordés : la forêt et la chasse ; le sacrifice et le sang répandu ; les relations entre le roi, le royaume, les sujets et les étrangers ; la différence ethnique, théologique et culturelle. L'auteur utilise, pour l'effet de contraste et de miroir qu'elles produisent, quelques oppositions attestées à l'époque élisabéthaine et importantes dans les sciences humaines aujourd'hui : entre la nature et la culture, le sacrifice et le sacrilège, le pur et l'impur, la nourriture et le poison. Le rapport - ou le conflit - entre le " proche " et le " lointain " donne son titre à l'ouvrage, car, à propos d'une époque où se produisent des mutations sociales, religieuses, politiques et économiques en même temps que l'expansion du monde exploré, il unifie des thèmes à première vue disparates : l'Indien (ou le Noir) et l'Anglais, le braconnier et le cerf, le roi et l'assassin, la violence et la vertu, le religieux et le politique, la chasse, l'inceste et le meurtre. Il permet en outre de parler simultanément de l'espace, du temps, des relations de parenté, de l'amour et de la haine destructrice. Des œuvres dramatiques, juridiques, théologiques et des récits de voyage s'épaulent ainsi les uns les autres pour parler, à l'unisson, d'une voix qui est la leur et d'une voix qui est celle de notre temps.

01/1999

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Histoire de France

Le destin des hommes de Pétain. De 1945 à nos jours

Que sont devenus les hommes qui ont suivi Pétain ? Ceux qui se sont engagés avec le régime, - dans la fonction publique, l'armée, la police, l'agriculture, dans les entreprises travaillant pour l'Allemagne, dans la presse et l'édition, dans l'Eglise, à la radio, dans la justice -, dans une politique ardente de lutte contre les juifs et les francs-maçons ? L'épuration sauvage - sans doute 15 000 tués sans jugement véritable - a permis peut-être à l'épuration légale de s'accomplir plus sereinement. Sur une population de 40 millions d'individus, 300 000 furent convoqués devant les tribunaux dans le cadre d'une justice d'exception. Avec seulement une condamnation sur trois, la France montre une volonté certaine de passer rapidement à la phase de reconstruction. Aucun autre pays européen n'a si peu poursuivi ses collaborateurs. Ainsi voit-on se dessiner la carte des épurations légales, parfois brutales, parfois clémentes. Au final, de nombreux responsables du régime de Vichy sont parvenus à traverser sans lourds dommages les soubresauts de la Libération. Quelques Français à peine sont encore privés de liberté, seulement dix années après l'entrée du général de Gaulle dans Paris libéré... Les hommes de Pétain, souvent discrets sur leur parcours entre 1940 et 1944, ont su asseoir leurs carrières politiques, occuper le secteur agricole, poursuivre leurs parcours, littéraires ou artistiques, trouver leur place dans l'enseignement supérieur ou la médecine, gérer leurs entreprises bancaires et d'assurances. Au-delà de ceux qui ont échappé à toute sanction - que le grand public connaît pour partie -, se dessine la carte sectorielle de ceux qui ont su poursuivre, voire amplifier leurs carrières jusque dans les années 1970-1980. Une carte presque inversée par rapport à celle de l'épuration. Et qui repose assez largement sur l'appartenance à des réseaux relationnels ou institutionnels.

06/2014

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Maroc

Temps du maroc (Le)

500 jours vont mettre l'Humanité aux prises avec un ennemi invisible, révélant de profondes lignes de fracture économiques, sociales et environnementales ; préfigurant peut-être le crépuscule d'un système de gouvernance mondial à bout de souffle. Partout, les gouvernements vont être sous tension, l'ordre établi remis en question alors qu'une colère populaire gronde. Le Maroc ne fait pas exception. Il doit relever son plus grand défi collectif depuis la Seconde Guerre mondiale. Comment cet Etat d'Afrique du Nord de 36 millions d'habitants se rêvant comme la nouvelle passerelle entre l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient va-t-il traverser ce séisme mondial ? Comment va-t-il affronter la crise sanitaire, trouver les ressources nécessaires pour réinventer son modèle de développement tout en déroulant une nouvelle partition diplomatique qui bouleversera les alliances régionales ainsi que l'épineuse question du Sahara ? C'est l'histoire de ces 500 jours que raconte Abdelmalek Alaoui. Il en révèle les secrets, les moments de doute et de dépassement mais aussi les échecs. Le Maroc est-il passé au bord de la catastrophe ? Dans ce document exceptionnel, écrit au jour le jour pendant que le Royaume chérifien et son souverain, Mohammed VI, mettaient en oeuvre un ensemble de mesures décisives pour le pays, l'auteur plonge dans les abysses du Maroc politique contemporain tout en menant le récit de la riposte contre le virus. Il en profite pour donner les clés de lecture de cet Etat-nation millénaire, la plus ancienne monarchie régnante au monde dont l'on disait la technostructure administrative inefficace, l'économie pas suffisamment dynamique, et les forces politiques désuètes. Ce récit révèle un portrait méconnu et inédit de ce Royaume et de son Roi, capitaine dans la tempête, dont les décisions se révéleront déterminantes.

09/2021

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Littérature francophone

L'odyssée d'un fils d'Afrique. Témoin et acteur

Cette autobiographie dépeint le parcours atypique d'un fils d'Afrique, depuis la période coloniale jusqu'à la poussée démocratique des années quatre-vingt-dix. L'auteur a été étudiant, militant, enseignant, puis ministre à des moments clés de l'histoire africaine. Etudiant, puis enseignant en Europe, juste avant et juste après les indépendances africaines (1959 à 1969), il découvrit le militantisme estudiantin et s'initia aux enjeux des relations nord-sud. De retour au Bénin, il fut l'un des acteurs d'une grande réforme agraire puis s'engagea dans les mouvements syndicaux. Sa vie bascula en 1975 lorsque suite à l'appel à une grève générale qu'il co-signa, il devint une personne à abattre par le pouvoir marxiste-léniniste du Président Kérékou. Traqué, il n'eut d'autre choix que de fuir, en pleine nuit, en pirogue, vers le Nigeria voisin. Le Nigeria où il trouva refuge pendant 15 ans lui ouvrit une fenêtre inédite sur une autre Afrique, l'Afrique anglophone. Enseignant dans différentes universités du pays, il participa aux débats intellectuels et idéologiques bouillonnants parmi les élites du pays. Il se retrouva aussi témoin des soubresauts politiques et économiques ayant secoué le pays durant cette période, depuis la guerre du Biafra jusqu'à la montée en force du fanatisme islamiste. L'exil de l'auteur et le récit prennent fin en 1991 avec un retour au bercail et une nomination à un poste de ministre. Ouvrage à la fois didactique et politique, il plaira aussi bien aux passionnés de l'Afrique qu'aux "non-initiés". L'auteur a pris soin d'agrémenter le récit d'anecdotes et de faits insolites, tantôt drôles, tantôt graves, accessibles à tout public.

06/2021

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Ouvrages généraux

Simone Veil. Les combats d'une immortelle

La vie et les combats d'une immortelle. La vie de Simone Veil est à la fois connue de tous et de personne. En effet, certains moments de son parcours tant politique que personnel sont si célèbres que nous avons parfois l'impression de tout savoir d'elle. Pour toujours, Simone Veil (née Jacob) sera associée aux rescapés des camps de la mort, elle qui vécut les horreurs d'Auschwitz-Birkenau avec sa mère et ses soeurs en 1944. Pour l'éternité, elle sera liée au président Valéry Giscard d'Estaing, et surtout à la loi sur la dépénalisation de l'avortement votée en 1974. Mais que savons-nous d'autre sur elle ? Se rappelle-t-on qu'elle fut la première présidente du Parlement européen en 1979 ? Sait-on que, parmi toutes les fonctions qu'elle occupa au cours de sa carrière, celle qu'elle préféra fut celle de membre du Conseil Constitutionnel (1998-2007) ? Parce qu'elle mit toute sa vie au service ces autres - et surtout des femmes -, faut-il pour autant faire d'elle une icône du féminisme ? Revenant sur tous les combats sociaux et politiques menés par Simone Veil, cette biographie cherche aussi à percer l'être. Femme forte mais parfois dure, traditionnelle mais progressiste, attachée à la nation française mais pour la construction européenne, l'ancienne ministre, députée et magistrate est un personnage complexe qui ne cesse de surprendre. S'appuyant sur de nombreuses archives (fonds Simone Veil aux AN, etc.) et sur des entretiens inédits (notamment avec sa famille proche), l'historienne Laurène Vernet nous plonge au coeur de la carrière et de la vie hors du commun de la cinquième femme panthéonisée.

10/2023

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Sciences politiques

Hong Kong en révolte

Au Loong Yu vit à Hong Kong et a participé activement à la révolte contre le projet de loi sur l'extradition imposé par la Chine. Il nous propose une plongée au coeur de cette rébellion qui a débordé sur la question démocratique, notamment sur le droit au suffrage universel. Il nous propose de suivre le déroulement des évènements, de découvrir ses acteurs et ses actrices et s'interroge sur l'avenir de ce soulèvement. En ouverture, l'ouvrage revient sur les événements de 2019 et les différentes tendances politiques qui traversent la révolte de Hong Kong, en particulier les "localistes" antichinois. L'auteur se concentre également sur le rôle-clé joué par la jeunesse, les salarié·es et leurs organisations syndicales. Il retrace la montée de la "génération 1997", qui a constitué l'épine dorsale de la révolte. Et revient sur les temps forts de la protestation ? : les manifestations, les occupations ou les journées de grève générale les plus importants. Les lecteur·trices peuvent ainsi comprendre ce qui s'est passé réellement sur le terrain et prendre connaissance avec précision ce que les manifestant·es ont dit et fait. Au Loong Yu analyse également la nature de la révolte. Profond mouvement démocratique pour la liberté ou réaction de droite, voire raciste contre les Chinois, comme certains l'affirment ?? Le chapitre intitulé "Evénements" nous propose un récit de la montée du mouvement puis de son reflux. Les modes d'organisation et d'action des différents courants protestataires sont également abordés. Enfin, Au Loong Yu explore la politique du Parti communiste chinois à l'égard de l'île, les luttes de fractions en son sein, la nature de ce régime et les raisons de sa volonté de domestiquer les Hongkongais. Il revient également sur la gestion de la pandémie de Covid-19.

06/2021

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Histoire internationale

Les martyrs oubliés du Tibet. Chronique d'une rencontre manquée (1855-1940)

Alors que se développait en Europe la vision mythique d'un Tibet tolérant et mystique, les prêtres français des Missions étrangères de Paris, envoyés à la conquête du Toit du monde, se heurtèrent à une violente opposition de la part des autorités lamaïques. Refoulés à la frontière et contraints de se replier dans les confins occidentaux des provinces chinoises du Sichuan et du Yunnan où un puissant réseau monastique entretenait l'influence spirituelle et politique de Lhassa, ils végétèrent pendant un siècle au sein de petites communautés chrétiennes perpétuellement menacées, jusqu'à leur expulsion définitive par les communistes en 1952. Entre 1865 et 1940, huit d'entre eux furent assassinés. Fondateurs des communautés chrétiennes qui conservent encore fidèlement leur souvenir, ils furent explorateurs et pasteurs, infirmiers et enseignants, bâtisseurs et cultivateurs, botanistes et linguistes. Mais, poussés par les circonstances à devenir les complices plus ou moins consentants des ambitions coloniales d'une France qui avait imposé à la Chine son protectorat sur les missions, ils furent aussi les témoins et les cibles privilégiés des rivalités de pouvoir et des conflits entre Chinois et Tibétains, qui ravagèrent la région bien avant que la question de l'autonomie du Tibet devienne un problème international. Peut-on les considérer comme des martyrs victimes de l'ostracisme des lamas ? Furent-ils les pièces sacrifiées d'une mission vouée à l'échec en raison des multiples contradictions politiques qui pesaient sur elle ? Comment envisageaient-ils eux-mêmes l'éventualité d'une mort violente alors qu'en France leur maison mère acquérait sa réputation de "Séminaire des Martyrs" ? Sans prétendre apporter des réponses définitives à ces questions, cet ouvrage retrace leur carrière et analyse leurs comportements dans le contexte extrêmement confus et tumultueux durant lequel ils exercèrent leur ministère.

11/2012

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Critique littéraire

Les prémices littéraires des Révolutions arabes. Yasmina Khadta, Assia Djebar, Abdellah Taïa

Cet essai explore les origines littéraires des Révolutions arabes. La triple perspective critique, politique et discrètement autobiographique qui y est adoptée, éclaire d'un jour original les romans nord-africains des années deux mille, en identifiant notamment, dans cette littérature pré-révolutionnaire, la nette émergence d'un romanesque de la subversion. Sans se laisser prendre au piège d'une analyse qui voudrait faire des écrivains arabes de cette période les " mages romantiques " de Tunis et de Tahrir, cet ouvrage adopte une approche raisonnée du roman nord-africain contemporain, en tant qu'il a pu constituer le révélateur, ou mieux, le sismographe de ces sociétés au bord de l'éruption : l'auteur nous montre, par exemple, comment des romanciers tels le truculent Boualem Sansal, le subversif Abdellah Taïa ou encore l'audacieuse Assia Djebar, ont su capter et amplifier, par leur plume alerte, les avant-secousses du Printemps arabe. Ce livre aborde, sans tabou ni complaisance, les diverses questions de l'islamisme liberticide, du militarisme autoritaire, de la corruption endémique, de l'oppression des femmes, de l'ostracisme des homosexuels et de l'héritage francophone. La plume de Samir Patrice El Maarouf, qui oscille entre la parole parfumée et poétique du jasmin et le verbe franc et tranchant du tonnerre, épouse ainsi parfaitement la littérature nord-africaine de ce début de XXI° siècle, dans tous ses méandres identitaires, dans toutes ses insoumissions sociologiques et, surtout, dans toutes ses espérances politiques. Car une telle exploration rétrospective du Printemps arabe n'est pas sans se doubler d'une esquisse prospective. Tout au long de cet ouvrage, l'auteur ébauche en effet ce qui pourrait ressembler à un avenir laïque et républicain, pour l'Afrique du Nord postrévolutionnaire, un avenir où les valeurs démocratiques et humanistes seraient définitivement ancrées au coeur des hommes et des institutions. Pour qu'un jour, enfin, les révoltes deviennent récoltes...

05/2014

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Ouvrages généraux et thématiqu

La naissance de l'opinion publique. Bertin et le Journal des débats

Qui est ce personnage au regard pénétrant qui domine le XIXème siècle : Le fondateur du "Journal des Débats littéraire et politique" et font de lui l'inventeur d'une force qu'on appellera "le Quatrième pouvoir" : la presse ? Son nom : Louis François Bertin l'Aîné (1766-1841), dont on peut admirer le portrait par Ingres, au Musée du Louvre. Apôtre et défenseur de la liberté, il sera tout d'abord victime de l'autoritarisme impérial. Il connaîtra la prison, puis l'exil, avant d'être dépossédé de son journal en 1811 et 1814 mais la grande période commence pour lui avec la Restauration. C'est en pensant à sa collaboration aux Débats politiques et littéraires que Chateaubriand attrait pour un pamphlet devant un juge qui lui demanda sa profession, répondit avec fierté : "Journaliste" . Les Débats, journal conservateur éclairé, exerça pendant près d'un siècle une influence considérable sur la vie intellectuelle et artistique de la France. Bertin l'Ainé fut aussi un grand mécène. Il comptait parmi ses amis les plus connus qu'il recevait à l'époque romantique dans son domaine de Bièvres : Hugo, Lamartine, Ingres, Berlioz, fréquentaient son salon. Le succès de son journal lui permit d'engager des correspondants dans les grandes capitales d'Europe. Une telle diversité porte la marque d'une personnalité exceptionnelle que ce livre vous invite à découvrir. Cette biographie est une contribution à l'Histoire de la presse et un tableau coloré d'une société représentée ici à travers ses personnalités les plus prestigieuses. Jean-Paul Clément est l'auteur de nombreux ouvrages dont deux biographies de Chateaubriand, l'autre de Charles X. Dans Bertin, il ressuscite un personnage méconnu en s'appuyant sur des témoignages et des documents inédits.

09/2023

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Histoire des idées politiques

La belle époque de l’anarchisme argentin. Buenos Aires (1880-1920)

L'histoire de l'anarchisme argentin est très mal connue. En réalité, entre 1870 et 1930, il est véritablement le plus prolifique et le plus original de toute la région latino-américaine, si l'on exclut l'exemple du Mexique où, avec les frères Flores Magón, on a plutôt affaire à un contexte révolutionnaire paysan. Sous-estimé par les historiens européens, qui préfèrent généralement s'intéresser à la CNT espagnole, syndicat constitué en 1911. L'anarchisme en Argentine (né en 1870) échappe aux débats européens alors en cours sur le vieux continent. Sur le Río de la Plata, les anarchistes ont avec les socialistes des liens de proximité contradictoires, occupant le même terrain et multipliant avec eux les controverses endiablées. Ils passent, dans un premier temps, d'un fonctionnement fondé sur l'associationnisme, à une structure unique, la société de résistance, souvent mal comprise, mais dont la complétude politique va lui conférer une force considérable et la capacité de s'imposer comme organisation de lutte. Dès 1901, la création de la Fédération ouvrière argentine (FOA, devenue par la suite Fédération ouvrière régionale argentine) pose les bases d'un anarchisme organisé et structuré, qui en fait la première organisation de masse libertaire au monde en se distinguant nettement du syndicalisme. Dans le texte que nous vous proposons, Hélène Finet, spécialiste des mouvements anarchistes latino-américains, présente la richesse de cette histoire qui, malgré les fragilités, les contextes politiques et sociaux régionaux et internationaux, continue à ­susciter un écho dans la " socialité ouvrière et militante d'aujourd'hui ". Hélène Finet est enseignante chercheuse en Histoire latino-américaine contemporaine à l'université de Pau et des pays de l'Adour, spécialiste des femmes et de l'anarchisme argentin. Elle est aussi l'autrice de plusieurs ouvrages et articles sur les femmes anarchistes espagnoles et argentines.

09/2023