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Fred Boot

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Littérature française

Don Creux est mort

En 1965, Randall Webb apprit la bonne nouvelle à ceux qu'il appelait ses phrères : l'Amérique se dotait enfin de son corps électrique, c'est-à-dire d'une musique à son image, enfantée par de jeunes hommes pubères dans les garages de banlieues pavillonnaires, et qui, transcendée en une éthique et en une vision, reçoit le nom de Psycho-Batave. Dès 1968 toutefois, affaibli par le pressentiment des difficultés à venir, le Psycho-Batave entrait dans son crépuscule... Avant que les ténèbres ne débutent leur règne en 1971, année de l'exil européen de Randall Webb, dont nul parmi les phrères lancés à sa poursuite ne put retrouver la trace. En 1980, Don Creux, considéré comme " la clef de voûte " du Psycho-Batave, décède dans sa Floride natale. C'est le moment choisi par Randall Webb pour revenir d'entre les morts. Escorté du sage Sred Sweign et de la pupille de celui-ci, l'adolescent Jeremiah, Randall Webb accomplit un périple jusqu'au Désert des Mojaves, où seront dispersées les cendres de Don Creux. Ce long voyage émaillé de rencontres, de fugues, de faux-semblants et de missions, est à la fois le requiem d'une époque enfuie et le récit de la découverte d'une nouvelle Amérique. Pourra-t-on faire reverdir la terre désolée, y semer à nouveau les graines du Psycho-Batave ? Car Randall Webb sait bien qu'on ne meurt que pour mieux ressusciter. C'est pourquoi l'adolescent Jeremiah sera initié aux arcanes du Psycho-Batave, afin qu'une deuxième fois, en dépit de l'universelle surdité, la bonne nouvelle soit répandue.

09/2020

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Beaux arts

L'autre art contemporain. Vrais artistes et fausses valeurs

Ecrit par un non-spécialiste passionné, ce petit livre vif et brillant s'adresse à tous, et entend fournir un manuel de résistance au discours sur l'art contemporain. Ce dernier fonde son emprise sur une vision mythifiée de l'histoire de l'art : le XXe siècle aurait été avant tout le siècle des avant-gardes, chacune ayant été plus loin que la précédente dans la remise en cause de notions comme la figuration, la beauté, et même l'oeuvre. Or non seulement ces notions anciennes ont continué d'exister dans les arts dits mineurs, mais surtout, il y a eu un autre XXe siècle artistique, une tradition de peinture qui s'est obstinée à représenter la réalité et qui réémerge aujourd'hui, de Bonnard à Balthus, de Morandi à Hopper, de Giacometti à Lucian Freud. Cet essai présente cette autre histoire de l'art, dont l'existence infirme le discours, le mythe ... et le marché de l'art contemporain. Cette histoire s'est prolongée secrètement jusqu'à nous : il y a eu en France, au cours du dernier demi-siècle, de très grands artistes, dont certains sont encore vivants, qui ont continué de représenter le monde et de chercher la beauté. Connus d'un petit milieu de collectionneurs, de critiques, de poètes, mais ignorés des institutions culturelles et du grand public, ces artistes sont les sacrifiés de l'art contemporain, les véritables artistes maudits de notre époque. Comme les artistes maudits de jadis, ce sont eux pourtant qui rendent notre modernité digne d'être aimée et sauvée. Ils sont la gloire de l'art français.

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 5, Critique littéraire, II

"Une oeuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'oeuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à "sauver" la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'où le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore". Bernard Baillaud.

06/2018

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Littérature française

Tutoyer l'essentiel jusqu'aux poésies du monde

L'essentiel, ce sont tous ces moments que l'on n'oublie pas, le reste n'est que dérision. Que serait le poète esseulé sans sa fidèle muse, indispensable désir de son éternelle inspiration ? Même pétri d'amour sincère " Il n'y a pas de rapport sexuel " laisse entendre Jacques Lacan (via Sigmund Freud) " il n'y a qu'un acte sexuel " ... ni même avec sa muse, ajouterai-je empli de tendresse envers les femmes et envers les muses, mais qui n'a connu cette sublimation immaculée ne peut imaginer ce qu'offre l'abandon du corps et de l'esprit à l'indicible bonheur de se livrer, exempt de toute salissure, à la suprématie des poésies du monde. La muse est là, puis disparait, puis revient à sa guise, et s'approprie le coeur et l'esprit du poète alors inspiré. Sa plume glisse comme une danseuse légère sur la surface lisse d'un lac symphonique qui le soustrait, un temps, à l'insignifiance. Ainsi les mots, la musique, les images se chevauchent, s'entrelacent, s'épousent, de l'océan tumultueux de l'Ile d'Oléron aux fascinants rochers rouges de la Côte d'Armor, des Pins Penchés témoins muets de la naissance d'un fil de soie intemporel à l'étonnante révélation du chemin de Compostelle, d'un littoral méditerranéen suave aux montagnes bleues de l'insondable Cévenne, la muse apparait, riante et victorieuse, dans une ample robe verte qui libère de ses plis ondoyants la grande espérance de vie vers les vagues insoumises de ces poésies du monde qui répandent sur les rivages humains assainis le message d'une paix universelle.Daniel Bernabé - 18 avril 2019.

02/2019

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Histoire et Philosophiesophie

EINSTEIN. Le génie, L'homme

S'appuyant sur des archives accessibles depuis peu, Denis Brian jette un nouveau regard sur le génie qui a marié le temps et l'espace. C'est, sur Einstein, le livre le plus complet, le plus passionnant aussi, qui ait jamais été publié. De sa naissance en 1879 à sa mort en 1955, les pièces manquantes de la vie prodigieuse et tumultueuse d'Albert Einstein sont enfin assemblées: les travaux et les découvertes, les femmes et les enfants, les combats pour toutes les grandes causes. Denis Brian décrit un Einstein iconoclaste et engagé qui dérangea son époque. Le prix Nobel lui fut d'ailleurs refusé pendant douze ans. On apprend qu'en 1928, en compagnie de Freud, Einstein sauva de la mort un jeune photographe juif viennois accusé à tort du meurtre de son père... On apprend également que le FBI, sous Edgar J. Hoover, le surveilla pendant dix ans: un dossier désopilant de 1160 pages! On découvre aussi l'homme privé et ses mystères, une petite fille conçue avant mariage dont on n'a jamais entendu parler, un fils schizophrène, et, pour la première fois, des lettres d'amour... et de désamour, tirées du secret. Bref, un personnage complexe mais particulièrement attachant, dont un grand physicien britannique a dit que c'était " le plus grand juif depuis Jésus". Denis Brian est l'auteur de plusieurs biographies et d'un livre d'entretiens avec des Nobel scientifiques. Comme le montrent ses très nombreuses notes, il a commencé à travailler sur son Einstein au début des années 80. Outre les archives récemment accessibles, il a exploité de nombreux témoignages de personnalités et d'amis d'Einstein.

02/1997

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Théâtre

Hamlet. D'après la tragique histoire d'Hamlet, prince de Danemark

"Hamlet symbole du névrosé ? Peut-être, mais, semble dire Freud, ne nous hâtons pas de psychanalyser Hamlet ou Shakespeare en Hamlet. N'oublions pas, avant de penser quoi que ce soit de la pièce et du personnage d'Hamlet, que ce personnage et cette pièce pensent déjà, et que c'est sans doute là une des raisons de la fortune exceptionnelle de l'oeuvre au travers des époques. Hamlet est celui qui vient sur le devant de la scène, figure de la perplexité, pour interpeller vivement le spectateur, le prendre à témoin de ses pensées dans des monologues d'une force singulière, capables de toucher encore aujourd'hui un public si peu métaphysique. La singularité d'Hamlet est d'abord celle-là : il est celui qui vient se parler à lui même en l'absence des autres, comme s'il avait une vérité particulière à nous communiquer, à exhiber en notre présence. N'est-ce pas cela qui d'emblée nous touche, cette manière très sensible qu'il a de se réfléchir en notre présence sans pour autant paraître nous voir ? Hamlet pense, et la pièce à son tour le pense ou le donne à penser : ce qu'il communique ne tient pas à sa seule présence, ne coïncide pas avec la représentation qu'il donne de lui-même, sa vérité se joue aussi au-delà de lui, entre ce qu'il croit penser et la pensée des autres, entre ce regard qu'il pose sur lui-même et celui qui, venu des autres, l'éclaire en retour - sans parler de ce regard qu'il a sur le regard des autres".

11/2019

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Psychologie, psychanalyse

L'invention de la mémoire. Le cerveau, nouvelles donnes

Ce livre a pour objet un mythe : notre capacité à nous souvenir des êtres, des lieux et des choses grâce à l'image que nous en possédons, imprimée et emmagasinée en permanence dans notre cerveau. Dans l'invention de la mémoire, I. Rosenfield conteste ce mythe. Il nous raconte les travaux de Charcot, Broca, Dejerine, entre autres, qui ont fondé la neurologie, la psychologie et la philosophie moderne. Analysant et critiquant les diverses théories du mode de fonctionnement de la mémoire et du cerveau en général, I. Rosenfield montre en particulier comment l'idée d'utiliser l'ordinateur de fonctionnement du cerveau se révèle inadéquate. Freud a essayé de résoudre le paradoxe suivant : si les souvenirs sont réellement stockés en permanence quelque part dans le cerveau, pourquoi nous est-il si difficile de les rappeler à volonté sous leur forme originelle ? la notion d'inconscient tente de répondre à cette question, mais aujourd'hui d'autres travaux nous donnent de meilleures réponses, en particulier ceux du prix nobel Gerald Edelman. La théorie d'Edelman affirme que nous pouvons reconnaître, nous souvenir, sans qu'il y ait besoin d' " inventer " un centre de la mémoire : nous ne pensons pas, nous ne nous souvenons pas, notre cerveau ne fonctionne pas comme un ordinateur. Comme des magiciens, nous ré-inventons notre passé. Ce que nous sortons du chapeau magique qu'est notre mémoire est différent de ce que nous y avons mis, et le chapeau a lui aussi changé. Ce livre nous explique pourquoi et comment chaque cerveau, chaque individu, est unique et quelle est l'origine de cette singularité.

03/1994

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Sports

Le mystère Sindelar. Le footballeur qui défia Hitler

Matthias Sindelar (1903-1939) était, dans les années 1930, considéré comme le meilleur footballeur du monde. Frêle mais vif comme l'éclair, avant-centre réputé pour ses dribbles et ses frappes, "le Mozart du football", né à la frontière tchèque en 1903, fut toujours un véritable Autrichien, amoureux inconditionnel de Vienne. Animateur de la Wunderteam nationale, Sindelar était passionnément dévoué à son club l'Austria. Mais, en 1938, Hitler impose l'Anschluss. Tout doit être unifié. Sindelar, que l'on prétendra juif, refuse de porter le maillot de la nouvelle équipe allemande avec la croix gammée et de faire le salut nazi. Un temps, sa popularité le préservera, lui et sa compagne Camilla - jeune juive italienne -, de l'envoi en camp de concentration. Mais, en 1939, les nazis jugent son attitude comme un défi au führer. Un tragique destin marquera la fin de ce génie du football. Ce récit haletant, restitue l'atmosphère régnant alors dans le pays entre la mise à sac des magasins juifs, les lynchages, ou l'assassinat de Dollfuss. Eugène Saccomano évoque les représentants de la culture autrichienne avant l'exil tels Freud, Alma Mahler, Kokoschka, mais aussi la vie souterraine d'une ville qui se hâte de jouir avant d'être emportée. Avec, en contrepoint, les errances amoureuses de Matthias et Camilla dans Vienne, ou les escapades en Italie et les voyages à Prague, à Berlin, à Paris en 1938 lors de la coupe du Monde du football. L'auteur saisit ainsi le portrait d'une Europe qui, à la veille d'une guerre destructrice, vit ses derniers moments de liberté.

05/2016

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Sports

Le grand essor de l'hydraviation (1913-1934)

Au cours de la première guerre mondiale, une entreprise, la Franco-British Aviation, créée par Louis Schreck, développa la technologie du " petit hydravion à coque et fond plat " qui se révéla être une machine de guerre maniable et rapide. Sur un total de 2 800 hydravions fabriqués en France pendant le conflit, la F.B.A. en produisit 1 325. Déployés pour assurer la défense des navires, des installations portuaires et la lutte anti sous-marine, les Alliés, grâce à cette armada, s'assurèrent la supériorité sur mer qui fut déterminante dans l'issue de la guerre. Outre la France, la F.B.A. fut le fournisseur de la Grande-Bretagne, la Belgique, l'Italie, le Danemark, les Etats-Unis... et même l'Autriche ! Après la guerre, auréolés du prestige de la Victoire, ces appareils performants furent exportés en Estonie, Finlande, Serbie, Espagne, Suisse, Suède, Pologne, Pérou, Brésil, Canada, Chine... Ces machines " géniales " accumulèrent records de vitesse et d'altitude et entamèrent une reconversion à usage civil... Mais l'aviation d'affaires n'avait pas encore déployé ses ailes, l'aviation sportive et de loisirs ne connut le succès que dans les années cinquante et en 1929-1931 la crise mondiale amena les compagnies de transport civil à se détourner des machines légères rapides " sans capacité utile " pour s'équiper d'hydravions lourds (même lents) capables de transporter simultanément du fret postal et des passagers. Les grands hydravions multi-moteurs révélèrent leur aptitude à tenir sur mer houleuse, aussi dans les années trente " les coléoptères de métal triomphèrent des libellules de toile et bois ". Ce fut ainsi que la F.B.A. replia définitivement ses ailes.

09/2010

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Littérature française

Terminus Babel

Après Alger, journal intense, son dernier ouvrage paru aux Editions Macula, Mustapha Benfodil poursuit son expérimentation formelle avec Terminus Babel : le texte est mots, ratures, dessins, prose, poésie... fragments, fracas, convulsions. Le narrateur de Terminus Babel est... un livre... Un livre abîmé par une lectrice maladroite, qui se retrouve mis au rebut, prêt pour le pilon. Ce livre, K'tab ("livre" en arabe) a une mémoire, la sienne propre, qui se souvient de ceux dont les mains ont caressé sa couverture ; la mémoire de "L'Ecrivain" , dont il connaît la vie et les pensées dans ses moindres recoins ; la mémoire d'Alger et de l'Algérie aussi. Après sa belle vie dans les rayonnages supérieurs de la Grande Bibliothèque, K'tab se retrouve dans une salle de transit, l'antichambre du pilon, avec ses compagnons d'infortune dont il partage la destinée : le distingué CRAIPU (Critique de la Raison Pure, Emmanuel Kant) ; l'austère TraiDez (Traité du désespoir, Sören Kierkegaard), mais aussi CHEQMENUP (Chemins qui ne mènent nulle part, Heidegger) ; ToTab (Totem et Tabou, Freud) ; A Prendre ou à Lécher (San Antonio)... Un artiste a alors l'idée d'un projet qui va éloigner pour quelque temps K'tab et ses amis des atroces perspectives du pilon et nous permettre d'entendre son histoire... et sa vision du monde. Cette trame un peu fantasque est le point de départ d'une plongée dans les affres de la création littéraire, dans les pensées profondes et parfois inavouées de "L'Ecrivain" , petits tracas du quotidien qui l'empêchent d'écrire, perles du quotidien qui l'inspirent, bonheurs, malheurs, espoirs, souvenirs, K'tab connaît tout des moindres pensées de son auteur.

06/2023

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Critique littéraire

Mes passions de toujours. Van Gogh, Proust, Woolf, etc.

C'est une autobiographie des plus intimes que forme cet ensemble de préfaces, critiques littéraires, conférences de Viviane Forrester. Pour elle, tout livre est une personne, toute œuvre en est une. Toute création est une créature. Sa voix musicale, étrangement convaincante, souvent pleine d'humour, mène irrésistiblement à la lecture, à la relecture. Celles des ouvrages si divers qui font dire à la langue ce qu'elle est faite pour taire et qui nous conduisent à découvrir ainsi nos propres et plus secrets secrets... Comme dans un perpétuel et fascinant roman, nous découvrons une kyrielle d'êtres, qui vont de Thomas Bernhard à la Bovary, de Hamlet à Jocaste, de Freud à Gauguin, de Joyce à Caliban, d'Emilie Dickinson au baron de Charlus ; des voix périlleuses du Christ, d'Antonin Artaud, Beckett ou Pasolini à celle de Virginia Woolf découverte sous toutes ses facettes, de Proust analysé au plus profond, de manière tout à fait inédite. Van Gogh y est défendu avec une verve des plus ironiques. Nous découvrons Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Julien Green, Jean Rhys à travers leur amitié avec l'auteur : intimité, rires et confidences souvent liés aux arcanes de la création. On découvre ici la pulpe, les affres et l'euphorie de la pensée, l'énergie qui conduit souvent du drame d'un auteur à la joie même tragique de l'œuvre. Viviane Forrester ouvre à la pensée des espaces nouveaux. Pour elle, à travers et malgré la langue, avec des auteurs si divers, mais voué au même regard et à la même attente, il s'agit de récuser l'impossible.

03/2006

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Critique

Vladimir Nabokov

Le succès de Lolita (1955) a parfois occulté l'immense oeuvre littéraire, polymorphe et multilingue de Vladimir Nabokov. Au-delà des dix-sept romans qu'il a composés entre 1926 et 1974, il s'est également essayé à tous les genres littéraires : la poésie, le théâtre, l'essai, la critique littéraire. En exposant l'itinéraire exceptionnel de cet écrivain né à Saint-Pétersbourg en 1899, forcé deux fois à l'exil, naturalisé américain en 1945, puis regagnant l'Europe en 1959, où il publia les grands romans que sont Feu pâle (1962) et Ada (1969), ce Cahier de L'Herne propose de dresser un portrait plus juste et complet de cette oeuvre multiple. La publication de nombreux inédits de Nabokov rend ainsi compte de cette diversité : un extrait de la pièce de théâtre en vers La Tragédie de Mr. Morn ; un poème consacré à Superman ; des essais rédigés en russe et en anglais entre 1921 et 1945 sur différents sujets littéraires, artistiques et politiques ; des notes sur ses rêves nocturnes qui montrent son intérêt soutenu pour la dynamique du subconscient au-delà de sa critique acerbe de Freud ; des notes préparatoires pour ses oeuvres qui nous permettent d'explorer son laboratoire littéraire... On y retrouve aussi une correspondance de grande valeur, dont une lettre intime à sa gouvernante suisse ou encore un échange avec le premier traducteur français de Lolita. Les différents axes du Cahier permettent d'explorer la grande richesse de la carrière et de l'oeuvre de Nabokov, ainsi que sa résonance contemporaine : ses trajectoires translinguistiques et transculturelles, ses affinités personnelles et culturelles, l'analyse de sa création romanesque ou encore la postérité de son oeuvre.

10/2023

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Essais

Ce qui se passe. Métapsychologie de la psychothérapie institutionnelle

Dans ses conversations avec les malades, ses dialogues avec l'oeuvre philosophique et psychiatrique, et ses échanges avec d'autres passionnés, Jean Oury a consacré sa vie à construire des ponts entre la base et le fondement, pour bâtir une métapsychologie originaire. En s'appuyant sur Freud, il la traverse et extrait des concepts au plus près de ce qui se passe. A la base, il y a la notion de la vie quotidienne : est-ce que l'homme-malade arrive à s'accorder au rythme qu'est la vie, et arrive à (se) trouver dans son paysage à lui ? Au fondement, il y a l'aliénation et le Collectif. Au lieu de le nier, de le dénier, ou de le rejeter, la psychothérapie institutionnelle prend le "parti pris" d'accueillir l'étrange(r), l'inattendu. La notion de Collectif tisse un ensemble d'outils, de fonctions et de pratiques institutionnelles afin de laisser apparaître chacun là où il en est. L'homme-malade ex-iste à l'épreuve de la rencontre. Même si le malade se heurte à l'autre qui le frappe d'impouvoir, l'ambiance, le hasard, la convivialité et la veillance créent des plages à se (re)trouver "tranquille" dans la présence de l'autre. Marc Ledoux (philosophe, docteur en sociologie, psychanalyste) travaille depuis vingt ans à la Clinique de La Borde. Il est responsable d'un séminaire de psychopathologie clinique psychanalytique et phénoménologique à l'université de Gand et intervient dans différentes structures de soins. Il est l'auteur de Qu'est-ce que je fous là ? - Psychothérapie institutionnelle en résistance et dialogue avec la psychiatrie de qualité aux éditions Literarte en 2005.

04/2023

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Histoire de la psychologie

L heredo. Essai sur le drame interieur

Léon Daudet est alors enpleine gloire. Journaliste à l A c t i o n Française et critique littéraire reconnu, son poids politique ne fait que croître durant la guerre 14-18. Il est élu député trois ans plus tard. Léon Daudet vit, à cette époque, un moment de stabilité dans ses engagements personnels. Il semble avoir trouvé sa voie. Après des hésitations professionnelles (médecine, littérature), des déboires familiaux (divorce, décès de son père), il est remarié et père d'un deuxième garçon de 8 ans, Philippe. L'Hérédo est publié dans un moment particulier de l'histoire de la psychanalyse, même si Léon Daudet n'y fait aucune mention, et qu'il n'ait probablement pas lu les ouvrages de Jung et de Freud. Ceux-ci se livrent depuis quatre années à une controverse sur l'hypothèse d'un inconscient collectif, défendue par Jung dans son ouvrage Métamorphoses et symboles de la libido. -+-nervure-psy. com Extrait : " Ce livre, et celui qui suivra sans doute, se proposent un double but : d'abord, montrer comment, contrairement à un préjugé courant, la personnalité humaine tend à se réaliser pleinement au cours de la vie et à échapper à la servitude héréditaire. Ensuite, aider à cette réalisation et à cette délivrance. Ainsi se trouvera établi le fondement psychologique et physiologique de la responsabilité morale. Ainsi seront, je l'espère du moins, dissipées les tenaces erreurs que le fatalisme scientifique et le déterminisme son compère avaient, depuis une soixantaine d'années surtout, accréditées contre la liberté intérieure. Nos ascendants pèsent sur nous, mais nous pouvons secouer leurs chaînes".

03/2023

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Psychologie, psychanalyse

Tendresse et cruauté

Dans cet ouvrage, l'auteur expose une pensée clinique de la cruauté et de la tendresse. Ces deux formes de pulsions d'autoconservation, les pulsions de cruauté (liées à Thanatos) et les pulsions de tendresse (liées à Eros) sont pré-ambivalentes et leur but commun est la préservation de la vie somatique et psychique. Pulsion de cruauté et pulsion de tendresse étant imbriquées dans la vie psychique, l'auteur rend compte de cet enchevêtrement dans la composition même de l'ouvrage. De nombreux cas cliniques servent d'appui pour élaborer une métapsychologie propre à chacune de ces deux pulsions. La métapsychologie de la cruauté est construite à partir de la pulsion de cruauté de l'enfant, mais aussi de la cruauté maternelle dont une des figures est celle du surmoi cruel. L'auteur propose une analyse de la cruauté meurtrière comme destin de la cruauté primaire, une étude clinique de la relation vampirique et une réflexion sur le besoin de se scarifier. La métapsychologie de la tendresse conduit l'auteur à reconsidérer ce que Freud appelait " le courant tendre " de la pulsion et à discerner les diverses composantes de la pulsion de tendresse. Elle montre ensuite comment la tendresse et le sexuel émergent et s'agencent dans la vie psychique. Le dernier chapitre du livre aborde les enjeux techniques de cette conceptualisation pour le psychanalyste. Avec cet ouvrage, Dominique Cupa nous permet de mieux comprendre " les meurtris de la vie ", " ces patients violents avec les autres et avec eux-mêmes, patients difficiles qui nous conduisent par moments aux limites de la compréhension, du supportable et qui pourtant nous touchent tellement. "

01/2007

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Histoire de France

Le Moyen Age. Histoire de France, Ce volume contient les livres 1 à 18 de l'histoire de France de Michelet

Le Moyen Âge s'inscrit entre deux espaces symboliques: celui de la forêt primitive et celui de la cathédrale. Dans le parcours qui va de l'une à l'autre, Michelet reconnaît le chemin qui mène de la naissance à l'accomplissement, de la vie de nature à la cité engendrant la culture. Au-delà de la cité médiévale commence l'agonie d'une civilisation; dans ses ruines s'édifieront l'Etat moderne et la nouvelle structure du corps social. Devançant les perspectives de Freud sur les maladies de la civilisation, Michelet décrit la longue aventure médiévale comme la suite des périls auxquels l'âme est exposée, cette âme collective dont on mesure mieux la véritable dimension depuis que l'on a reconnu combien de peuples ont perdu la leur au hasard des conquêtes, des colonisations ou des assimilations abusives... En assumant cette histoire, Michelet la fonde à nouveau et c'est de l'histoire ainsi fondée que naîtra l'écrivain. La plongée dans les débuts de la France est pour Michelet un moyen de se délivrer de tout ce qui pèse sur lui, l'empêche d'accéder à sa source authentique : son éducation, les préjugés de son temps et ceux de sa classe, et surtout l'immense confusion des idées et des espérances qui se mêlent dans la France d'après la Révolution. Dès l'origine du projet, le mot qui sous-tend toute l'entreprise de Michelet est là: celui de résurrection. Car l'histoire est sans cesse à réinventer, dont le but est de faire des hommes "des maîtres des pierres vives".

10/1998

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Psychologie, psychanalyse

Psychanalyse et révolution. Essais

Le destin d'Otto Gross (1877-1920), un des plus turbulents, mais aussi l'un des plus brillants disciples de Freud, mort de pneumonie quelques jours après avoir été retrouvé inanimé, vaincu par le froid et par la faim, dans l'entrée d'un immeuble de Berlin, a fasciné l'Europe entière : Apollinaire et Cendrars, mais aussi Max Brod, Werfel et Kafka lui ont consacré des lignes inoubliables. Fils d'un pénaliste et criminologue renommé, Otto Gross avait entamé une carrière de médecin psychiatre. Il découvrit avec enthousiasme la psychanalyse et, autour de 1907, joua un rôle important dans le mouvement freudien. Toxicomane, figure de la bohème intellectuelle, artistique et révolutionnaire de Schwabing, à Munich, il combina l'immoralisme, le freudisme et le nietzschéisme pour élaborer un programme de libération sexuelle et de révolution culturelle qui apparaît comme une préfiguration des "freudo-marxistes", de Wilhelm Reich et Erich Fromm à Herbert Marcuse. Proche des soeurs von Richtofen et du cercle de Max Weber, il attira sur lui l'attention réprobatrice du grand sociologue. Considéré comme un malade mental depuis sa cure tumultueuse sous la conduite de C G Jung, à la clinique Burghölzli, en 1908, mais aussi comme un redoutable ennemi de la société, Otto Gross fut poursuivi par son propre père, qui usa de toute sa science et de tout son entregent pour déchaîner contre lui les polices et les tribunaux autrichiens et allemands. Cette guerre à outrance entre père et fils apparut aux expressionnistes contemporains comme le psychodrame oedipien dont la réalité dépassait la fiction. Le présent volume rassemble les principaux essais théoriques et manifestes révolutionnaires d'Otto Gross.

10/2011

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Philosophie

La République de Platon

La République de Platon est peut-être le texte le plus connu, le plus traduit et le plus commenté de toute l’histoire de la philosophie. Mais comment restituer la vérité de cette œuvre aujourd’hui, 2500 ans après sa rédaction? Alain Badiou a choisi d’inventer un genre nouveau pour rendre au texte de Platon son universalité et sa vivacité sans passer par un commentaire critique. Il a traduit l’œuvre à partir de l’original grec et a procédé à quelques changements afin de l’adapter à notre temps. Tout d’abord, il a supprimé toute référence aux particularités de la société grecque antique, des interminables développements sur la valeur morale des poètes aux considérations politiques destinées par Platon à la seule élite aristocratique (les mesures révolutionnaires que Platon réserve aux seuls « gardiens » de la cité valent, sous la plume de Badiou, pour tous les habitants du pays). Il a élargi les références culturelles : la philosophie fait feu de tout bois, ainsi Socrate et ses compagnons connaissent-ils Beckett, Pessoa, Freud et Hegel. Ils  réalisent l’actualité intemporelle de toute philosophie véritable, propre à s’ajuster à son époque. Enfin, Badiou, par ailleurs dramaturge, a fait du dialogue socratique une véritable joute oratoire : dans cette version de la République, les interlocuteurs de Socrate ne se contentent pas d’approuver ce qu’énonce le Maître. Ils lui tiennent tête, le mettent en difficulté et livrent ainsi une pensée en mouvement. Grâce à ce travail d’écriture, d’érudition et, avant tout, de philosophie, Alain Badiou donne à lire pour la première fois une version absolument contemporaine, vivante et stimulante du texte de Platon.

01/2012

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 1, Récits

Une œuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'œuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à " sauver " la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'on le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore.

06/2006

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Généralités médicales

Comment la psychiatrie et l'industrie pharmaceutique ont médicalisé nos émotions

Connaissiez-vous l'importance du DSM? Né aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, il est devenu dans les années 1980, avec plus de trois cents maladies mentales répertoriées, le Manuel diagnostique de référence de la psychiatrie mondiale, y compris en France. Pourquoi un tel succès? Qu'a-t-il révolutionné dans la pratique clinique? Et d'où vient que les psychiatres américains l'ont imposé en dépit de partis pris contestables? L'enquête magistrale menée par Christopher Lane - profitant des archives inédites de l'Association américaine de psychiatrie - nous ouvre les coulisses de cette vaste et ubuesque entreprise de classification des "troubles" mentaux, subventionnée par les géants de la pharmacie, appuyée par la surpuissante FDA (Food and Drug Administration), bénéficiant du concours des universités, de la complicité des médias, et du redoutable savoir-faire des agences de publicité. Car avant de vendre un médicament, il faut vendre la maladie. Et cela n'a jamais été aussi vrai que pour le "Trouble de l'anxiété sociale ", pathologie vedette aux États-Unis, qui, à en croire le DSM, caractérise indifféremment la timidité, ou bien la peur d'uriner dans des toilettes publiques, ou tout simplement celle de faire une gaffe... Comment en sommes-nous arrivés là? Quelles stratégies ont été mises en place pour imposer la priorité de la recherche diagnostique sur la pratique clinique? Comment l'histoire de la psychiatrie a-t-elle pu être aussi radicalement réécrite comme si Freud et la psychanalyse n'avaient jamais existé? Un livre percutant qui vient à point nommé éclairer un débat d'actualité bien connu des Français, premiers consommateurs européens de psychotropes.

03/2009

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Psychologie, psychanalyse

Avant que d'être hommes

Nous avons tous été enfants avant que d'être hommes, se désole Descartes : être enfant, c'est être trompé. Les modernes, avec Rousseau, inventent alors une enfance à la mesure de leur rêve, font de l'enfant le lieu sacré de la liberté de l'homme. Conséquence : éduquer devient un devoir, un impératif catégorique, puis droit, universel, indiscuté. Une promesse, dit Hannah Arendt. Qui se risque aujourd'hui à soutenir la promesse moderne d'éducation rencontre, non l'innocence de l'enfance mais l'impossible de l'infans, du sans nom. L'enfance, de plus en plus ouvertement, refuse la béatification dont elle est l'objet. L'éducateur - le parent, l'enseignant - affronte son échec. L'expérience de l'échec est douloureuse lorsqu'on en récuse la raison. Œdipe a toutes les raisons d'ignorer la cause de la peste qui ravage son royaume. Il veut savoir, cependant. Quand il sera convaincu que personne d'autre que lui-même n'est cette cause, il fixera ses yeux sur l'inconcevable sans nom qu'il est et que l'oracle avait dit. Eduquer, c'est avoir affaire au dire infans, inéduquable, qui se transmet malgré soi. Un métier de l'impossible, affirme Freud. Impossible n'est pas impraticable ; mais de l'idéal promis, un infans - en moi, en l'autre - toujours se rira. Ce livre propose une analyse, sans nostalgie, de la crise de l'éducation moderne et fait entendre, dans la secrète confrontation au démon de la lecture d'un Sartre ou d'un Pascal Quignard, une " réson " de cet avant qui dure encore...

07/2000

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Psychologie, psychanalyse

LE MOI ET SON ANGOISSE. Tome 1, Entre pulsion de vie et pulsion de mort

En 1926, dans "Inhibition, Symptôme et Angoisse", Freud propose une nouvelle théorie de l'angoisse dans laquelle le Moi joue un rôle capital. Dans ce nouveau cadre le Moi fait plus que ressentir l'angoisse, il la produit. Cette théorie s'oppose à celle qui la précédait où l'angoisse était une transformation, dans certaines conditions, de la libido. On peut opposer ces deux théories en disant que l'une, la plus ancienne, était pulsionnelle, alors que l'autre est topique. Il est bien entendu que la topique sur laquelle se fonde cette dernière théorie est la nouvelle topique introduite pour l'essentiel après 1920. Mais celle-ci ne peut se concevoir, selon l'auteur, que fondée sur la dernière théorie freudienne des pulsions introduite, elle aussi, après 1920, et ceci en dépit du fait que certains de ses éléments sont apparus avant cette date. En fonction de quoi l'auteur pense qu'il faut ajouter une troisième étape théorique où l'angoisse est bien produite par le Moi (la théorie topique) mais où le danger qui la suscite ainsi que sa production même dans le Moi ont des sources pulsionnelles. Cette troisième étape a, selon l'auteur, valeur de synthèse des deux autres. Ainsi s'ouvre la possibilité d'un renouvellement théorique-métapsychologique de l'angoisse sans pour cela changer la phénoménologie de celle-ci, surtout son rôle dans la névrose et dans la psychopathologie en général. De cette façon est satisfaite, pour ce cas, une exigence métapsychologique fondamentale, à savoir montrer la genèse des phénomènes psychiques, surtout les plus importants, à partir des pulsions, c'est-à-dire à partir des sources de la vie psychique.

01/1997

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Littérature étrangère

Crépuscule d'automne

Je ne sais pas ce qui rend un livre inoubliable mais je sais que, depuis que je découvris Salvo el crepúsculo, dans la première édition mexicaine, je n'ai jamais pu l'oublier. C'était en 1984, année de la mort de Cortázar. Une nouvelle édition est sortie récemment aux éditions Alfaguara, elle inclut de légères retouches faites par l'auteur sur des épreuves retrouvées. Mais il n'a rien supprimé, ni changé, ni désavoué de cet ensemble de textes d'époques diverses de sa vie, choisis et spécialement réunis par ses soins. De quelle manière ce livre est arrivé entre mes mains, je ne saurais le dire. J'en suis tombée amoureuse et ensuite il s'est de lui-même enraciné dans mon souvenir. Car peu de temps après, je me suis mise sans succès à le chercher sur mes étagères. Depuis lors, à intervalles réguliers, je n'ai pas cessé d'essayer de le retrouver en vain. Il me semblait impossible de l'avoir perdu ou prêté à quelqu'un ; il avait disparu et je ne me consolais pas. Il m'était cher, il enfermait une signification particulière, une musique, une indépendance, une nostalgie qui trouvaient en moi une résonance pleine. Après qu'il eut publié Rayuela (Marelle) en Argentine, Cortázar adressa une lettre à son ami Fredi Guthman, où il dit : "Maintenant les philologues, les rhétoriciens, les versés en classifications et en expertises se déchaîneront, mais nous sommes de l'autre côté, dans ce territoire libre et sauvage et délicat où la poésie est possible et arrive jusqu'à nous comme une flèche d'abeilles...".

05/2010

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Psychologie, psychanalyse

La mère et les poissons. Résurgences et métamorphoses du lien filial en amour de transfert et de contre-transfert

Les histoires d'amour de transfert commencent mal en général... Mais elles peuvent avoir la vie dure. Donc une chance de métamorphose. Et une chance d'échapper à la malédiction dont nombre de psys les menacent : il faudrait liquider le transfert. Comme on liquide une dette ou un témoin gênant. Il y a pourtant moyen de se débarrasser de la matière solide un peu lourdingue, et quelquefois très encombrante, en zappant l'élément liquide intermédiaire, et d'accéder direct à quelque chose de plus léger, plus éthéré, qui vous ferait croire au ciel : l'étonnant processus dont Freud a emprunté la métaphore à la physique... la sublimation. Mais pourquoi faudrait-il tarir cet épanchement, plutôt que le laisser suivre son cours et se répandre, irriguer les voies souterraines et féconder les profondeurs où se font les enracinements ? Peut-être rejaillira-t-il en résurgence... où d'autres amours s'abreuveront, comme il s'est lui-même abreuvé au sein et au regard qui ont versé en nous la faculté d'aimer. "L'on n'aime bien qu'une seule fois, c'est la première"... dit La Bruyère. Cette expérience princeps étant le lien filial, tout amour n'est-il pas transfert ? Et sa répétition n'aurait-elle pas, comme au théâtre, une fonction d'approfondissement, d'exploration ? Ne se peut-il qu'en tout attachement se fasse jour, en perfectible apprentissage, ce qui unit la créature au Créateur ? Peut-être l'expérience d'aimer fixe-t-elle moins note âme en une cristallisation stendhalienne qu'elle ne scande nos états de conscience en une sorte de cristal de temps... ?

06/2017

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Philosophie

Cet obscur objet du vouloir

"Je ne veux rien." Une formule en apparence anodine, une énigme pourtant, en raison de sa plurivocité. Est-elle l'expression d'un amour désintéressé (on ne veut rien pour soi) ou d'un renoncement à la vie (on ne veut rien du tout) ? Ces deux horizons de sens semblent irréductibles l'un à l'autre. Il s'agit ici d'interroger leur possible rapport : d'envisager qu'ils puissent constituer deux déclinaisons d'une même figure du vouloir. Entre un amour qui se voudrait au-delà de tout désir et un désir qui ne veut plus rien d'autre que la mort, pourrait-il exister un lien ? Le premier temps du parcours explore cette figure multiforme, en faisant appel à quelques grands témoins, venus du cinéma, de la littérature ou de la mystique. Il conduit à ce constat : que ce soit ouvertement sous la figure du désespoir ou plus obscurément sous le masque de l'amour, certains êtres aspirent à n'être plus. Le second temps se concentre sur cette aspiration paradoxale, afin d'en comprendre la nature et d'en dégager le fondement. Si la philosophie l'a largement ignorée, la psychanalyse s'est efforcée de la thématiser, en avançant l'hypothèse d'une "pulsion de mort". Or penser l'aspiration au non-être en termes de pulsion, c'est en faire une tendance inhérente au vivant. On propose d'y reconnaître plutôt une possibilité de l'existant. L'objet de ce livre est en somme de rapatrier en philosophie ce que Freud avait nommé pulsion de mort, et d'en tirer les conséquences pour une compréhension renouvelée de l'existence humaine.

04/2019

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Psychologie, psychanalyse

Enigmes du corps féminin et désir d’enfant. De la gynécologie à la psychanalyse, vers la PMA

Quel lien établir entre médecine et psychanalyse ? Quelle part prend l'inconscient dans la problématique du corps tel qu'il est conçu en médecine et comment la psychanalyse peut-elle y faire entendre sa pertinence ? L'auteur répond en décryptant les énigmes du corps et de la sexualité féminine dans sa pratique de gynécologue orientée par la psychanalyse. Quand le désir d'enfant se fait entendre le corps peut faire barrage et le symptôme infertilité vient alors redoubler le mystère du corps féminin qui ne répond pas là où il est attendu. Comment un sujet féminin se débrouille-t-il des bouleversements techniques des modes de procréation ? Déplaçant l'universel des protocoles médicaux, l'auteur montre comment l'approche psychanalytique permet à chaque sujet pris un par un, de trouver une réponse au plus près de son désir lors de sa demande adressée à un centre d'AMP. Ce livre est issu d'une réflexion à partir de l'expérience clinique de gynécologue et de psychanalyste de l'auteur. Il explore les liens entre médecine et psychanalyse dans lesquels la question du corps est prise. S'appuyant sur les travaux de Freud et de Lacan qui étayent sa pratique de gynécologue orientée par la psychanalyse, l'auteur décrypte les énigmes du corps et de la sexualité féminine. Ce livre s'adresse aux médecins praticiens ou pas en AMP et aux psychanalystes. Il s'adresse aussi aux étudiants en médecine ou en psychologie et à un plus large public, celui des parents, futurs parents confrontés à l'épreuve de l'infertilité et des procréations médicalement assistées.

02/2018

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 4, Critique littéraire, I

"Une oeuvre n'est jamais complète. Elle peut l'être plus, elle peut l'être moins. Depuis la mort de l'auteur, en 1968, on n'a pas cessé de découvrir des textes nouveaux de Jean Paulhan. Manuscrits, dactylogrammes, lettres en forme de traité, réponses à des enquêtes, publications devenues inaccessibles, les références se sont accumulées au point de modifier les contours de l'oeuvre entier. Il arrive même que l'on hésite sur une attribution, et ce n'est pas sans un certain plaisir. Paulhan commence sa carrière à vingt ans, en 1904, en signant un compte rendu sur la fatigue. Dès 1907, c'est-à-dire avant tout le monde, il publie un article sur Freud. De 1908 à 1910, il s'emploie à "sauver" la poésie malgache. Qu'en sera-t-il de la poésie française ? Paulhan cavale en amazone sur le mouvement Dada, prêt à sauter, et d'une attention confondante à l'adresse de tous les poètes. Prendre langue avec Paulhan ne revient pas seulement à prendre acte de la littérature. Dans ce premier volume, consacré aux récits, un corps rêve en pleine guerre. Un esprit résiste. Un homme voyage. Il n'est pourtant question que de langage ; et voilà pourquoi les récits de Paulhan tiennent devant l'Histoire. Critique, peinture, politique trouveront leur place dans les sept volumes prévus, d'où le visage de Jean Paulhan pourrait bien sortir changé, et plus vrai, comme celui d'une bonne part de la littérature de son siècle. Le lecteur sera donc bien inspiré de prendre garde à son esprit. Car le langage est chose, et chose utile, et mieux encore". Bernard Baillaud.

06/2018

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Littérature érotique et sentim

La vie de A à Z

"Croyez-moi, si je pouvais vivre éternellement et être toujours à vos côtés, je le ferais. Au lieu de ça, je vous fais un cadeau. Il y a des choses là-dedans qui vous surprendront. Vous choqueront, même. Des secrets à révéler, des histoires à raconter. Ne vous attendez pas à ce que ce soit facile - ce qui vaut le coup ne l'est jamais, si ?" Poppy et Rose étaient auparavant aussi proches que peuvent l'être deux soeurs, mais cela fait plus de dix ans qu'elles ne se parlent plus. Jusqu'au jour où elles apprennent que leur mère est morte - sans avoir jamais eu la chance de voir ses filles réunies. Mais Andrea n'était pas le genre de femme à laisser la mort se mettre en travers de ses plans. Connaissant ses filles mieux qu'elles ne se connaissent elles-mêmes, elle leur a légué un dernier cadeau d'un genre unique dans l'espoir de les réconcilier : La Vie de A à Z. "J'ai dévoré ce roman profondément émouvant sur les mères, les filles, les soeurs et - en fin de compte - l'amour". Jane Costello "Drôle et poignant, une ode à la vie et à l'amour". Carys Bray "Tendre, authentique et bouleversant". Carmel Harrington "Debbie Johnson a l'art de vous mettre les larmes aux yeux et du baume au coeur". On My Bookshelf "Fort en émotions et inspirant. Après la lecture de ce roman, on a soi-même envie de dresser la liste des choses qu'on voudrait changer, dont on voudrait se souvenir ou se libérer". Free Press Journal

06/2018

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Psychologie, psychanalyse

Revue Française de Psychanalyse Tome 82 N° 5, décembre 2018 : Transformations et accomplissements psychiques

Le concept de transformation est omniprésent dans la psychanalyse, bien qu'il soit rarement utilisé d'une manière spécifique. C'est seulement avec Bion qu'il prend une signification particulière, c'est-à-dire qu'il devient un concept absolument central, définissant une nouvelle théorie et une nouvelle technique pour la psychanalyse. Au départ, Bion ne fait que proposer une théorie de l'observation en psychanalyse plus efficace et susceptible d'augmenter le niveau formel des concepts psychanalytiques. Mais bien vite, il en arrive à la définition d'un nouveau paradigme. Contrairement au paradigme classique, ce dernier peut être défini comme esthétique ou intersubjectif. La relation mère enfant est le modèle central de ce nouveau paradigme. Et la transformation est un outil des plus précieux (" clarificateur [illuminating] ") pour saisir l'évolution de l'expérience émotionnelle de la séance. Le concept de transformation permet de rendre l'analyste plus réceptif au discours inconscient et au spectre des manifestations oniriques en séance : rêverie, transformation en rêve, transformation en hallucinose, flash onirique, rêverie " somatique ", etc. C'est cela qu'il s'agit d'analyser dans ce numéro issu des communications du 78e Congrès des psychanalyste sde langue française. A propos de la revue : Première revue internationale de psychanalyse en langue française, fondée sous le patronage du Pr Sigmund Freud, la revue existe depuis 1927. Elle a été et reste partie prenante de tous les débats qui ont animé et animent le monde psychanalytique. La Revue française de Psychanalyse les publie, et les confronte aux données freudiennes classiques et post-freudiennes ainsi qu'aux avancées contemporaines des autres sciences humaines, de la psychiatrie et des neurosciences.

01/2019

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Histoire de la musique

Abba. L'album des 50 ans

50 ans de succès disco, le livre événement ! En remportant l'Eurovision 1974, ABBA explose littéralement sur la scène de la musique pop en subjuguant toute la communauté internationale avec son single Waterloo. Ce livre-album des 50 ans remonte jusqu'aux tout débuts du groupe, à Stockholm en 1972, quand ABBA se crée, formé des initiales des quatre membres du groupe : Agnetha, Björn, Benny et Anni-Frid (" Frida "). Ainsi naît l'un des groupes les plus prolifiques de l'histoire de la musique pop, et qui régnera en tête des charts mondiaux durant toute une décennie avec des tubes inoubliables comme Dancing Queen, Gimme ! Gimme ! Gimme ! (A Man after Midnight), SOS , Super Trouper ou encore Knowing Me, Knowing You. L'auteur suédois et contributeur du musée ABBA de Stockholm, Carl Magnus Palm revient dans ce livre sur la difficile séparation du groupe en 1982, puis l'incroyable renaissance musicale au cours des années 1990, couronnée en 1999 par la fabuleuse comédie musicale Mamma Mia ! Celle-ci inspirera deux superproductions au cinéma, Mamma Mia ! The Movie (2008), et Mamma Mia ! Here We Go Again (2018). Après quarante années de pause, ABBA sort un nouvel album " Voyage " en 2021, et revient sur scène avec leurs avatars numériques pour un concert 3D en 2022. Magnifiquement illustré par des photographies souvent rares et inédites, agrémenté de nombreux souvenirs et témoignages exclusifs du groupe, ce beau livre nous fait redécouvrir leur musique si mélodieuse et entraînante. Ce répertoire si particulier dont Bono, le chanteur d'U2, a pu dire : " La musique d'Abba est infusée d'un pur bonheur, et c'est ce qui la rend extraordinaire. "

10/2022