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Musique, danse

La musique parle, la musique peint. Tome 1, Histoire. Les voies de l'imitation et de la référence dans l'art des sons

"Toute musique qui ne peint ni ne parle est mauvaise" : cette déclaration d'un compositeur protégé de Diderot, datée de 1771, apparaît à l'auditeur contemporain comme un étrange paradoxe. En effet, le son étant extérieur à nos deux principaux systèmes de représentation, les mots et les images, comment la musique pourrait-elle parler et peindre ? Nul n'en a pourtant douté pendant une période s'étendant au moins de 1600 à 1750. Christian Accaoui se propose d'élucider ce paradoxe et d'explorer les voies de la référence en musique, en commençant par retracer l'histoire de l'idée d'imitation en musique, de son émergence jusqu'à sa survivance aux XIXe et XXe siècles. Il décrypte ainsi la crise conduisant d'un Ancien Régime où la musique, sous le règne de la notion aristotélicienne d'imitation, avait acquis comme tous les beaux-arts la capacité et le devoir de référer au monde, à un Nouveau Régime revendiquant, avec le primat de la forme, une autonomie de plus en plus radicale de la musique. Il démontre que la notion romantique de "musique pure" et la tabula rasa des avant-gardes du second XXe siècle n'ont pu anéantir toute prétention référentielle de la musique. Ce premier volume pose les jalons d'une analyse des mécanismes et procédés par lesquels la musique imite, ou plus largement réfère ; le second volume étudiera plus spécifiquement l'iconisme propre à la musique, présentant une sémiotique musicale entièrement nouvelle.

01/2021

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Thèmes photo

Disparitions

Alors que plus de cent dix mille personnes sont déclarées "disparues" en Syrie, que des civils ukrainiens sont victimes de disparitions forcées, à l'approche de la commémoration des 50 ans - 11 septembre 1973 - du coup d'état du général Pinochet, les Editions d'une rive à l'autre ont réuni les voix de Cyril Burget - artiste plasticien - et de Martine Déotte - sociologue - dans un travail de mémoire, de témoignage et d'hommage à toutes les victimes de disparitions forcées mais aussi pour rappeler que la disparition forcée est un crime contre l'humanité. Cyril Burget, artiste plasticien, tente de redonner corps aux disparus chiliens jetés dans l'océan afin d'effacer toute trace de leur existence durant la dictature. Leurs portraits, confiés par les familles, sont imprimés par un procédé sans chimie, qu'il appelle "phytocopie" , sur de grandes algues recueillies au Chili. Leurs visages apparaissent et disparaissent. Ni morts, ni vivants. "Comme l'eau, comme chaque substance vivante, l'algue a cette capacité d'absorber dans ses cellules la mémoire de ceux qui la touchent, soit les traces non visibles d'une existence passée. Elle est à mes yeux le symbole métaphorique de la mémoire, la représentation de cette métaphore" . Cyril Burget Martine Déotte, sociologue, met en évidence la spécificité de la disparition politique et ce qui en fait un crime contre l'humanité. Elle prend pour point de départ le contexte des dictatures sud-américaines et élargit son analyse à l'échelle internationale.

03/2023

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Monographies

Le voyage en Italie de Louis Gauffier

Lauréat du grand prix de l'Académie à l'âge de vingt-deux ans, Louis Gauffier arrive à Rome en 1784 et s'établit définitivement en Italie où il meurt prématurément en 1801. Témoin de l'univers passionnant du Grand Tour, de la fin de l'Ancien Régime aux débuts de la Révolution jusqu'aux campagnes du général Bonaparte, Gauffier traverse une époque de transformations radicales influent sur sa vie et son art. D'abord peintre d'histoire à Rome, il propose des compositions marquées par le goût néoclassique où se lit sa fascination pour les découvertes archéologiques de son temps. A Florence, il devient le portraitiste des voyageurs de toute l'Europe. En inscrivant ses modèles dans des paysages mêlant les monuments de la capitale toscane et les beautés de la nature, il développe une formule qui associe intimité, charme et décontraction. Il pratique la peinture en plein air, étudie les arbres et les rochers, l'atmosphère et la lumière, qu'il transpose dans des paysages annonciateurs des inventions du xixe siècle. L'amitié de Gauffier avec François-Xavier Fabre, fondateur du musée de Montpellier, explique sa représentation dans les collections du musée depuis près de deux siècles. Ce catalogue est le premier ouvrage monographique à lui être consacré. A travers plus d'une centaine de peintures et de dessins, il propose de découvrir un artiste sensible et visionnaire, dans la lumière de l'Italie.

05/2022

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Policiers

Dawa

" Pour frapper l'imagination, rester dans les mémoires, il fallait quelque chose de soigné et de spectaculaire. Et, en la matière, il n'y avait pas mieux que les modèles classiques, New York 2001, Madrid 2004, Londres 2005, Paris 2014. Montparnasse, Austerlitz, Saint-Lazare, gare du Nord, gare de l'Est, gare de Lyon. C'était le grand chelem du terrorisme hexagonal : six bombes - et le septième jour, se disait-il parfois, le cœur affamé de néant, le diable pourrait chômer. " Dans une France post-républicaine, en proie au vertige identitaire et aux marchandages politiques, deux hommes poursuivent une vengeance au long cours, l'un derrière l'illusion du djihad, l'autre sous le masque de la loi. Autour d'eux, dans les coulisses du pouvoir ou sur les dalles de la banlieue parisienne, la violence de leur idée fixe va renverser le destin d'inconnus, sans épargner les êtres qui leur sont chers. De l'agrégé d'arabe au superflic corse, de la politicienne sans vergogne au caïd capverdien, de la filière ZEP de Sciences-Po aux salles de boxe des 3000, rarement la société française n'a été scrutée avec tant d'acuité, d'ampleur et d'humanisme. Dawa est un joyau brut, un polar en forme de tragédie, l'histoire d'une vengeance, le portrait d'une nation en crise, une représentation réaliste de la société française à en donner le frisson. Ben Laden chez Balzac.

03/2014

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Pédagogie

Tout l'art du monde GS. Une année de production plastiques et visuelles en Grande Section, avec 1 CD-ROM

La collection "Tout l'art du monde" vise à mettre les élèves en situation de recherche, afin qu'ils deviennent "chercheurs d'art" et créateurs. Conforme aux programmes de 2015, ce volume pour la GS est organisé autour de trois projets qui peuvent être menés aussi bien conjointement qu'indépendamment. un projet au fil de l'année : "Vers la maitrise des gestes et techniques", qui poursuit l'exploration des supports, des instruments, des techniques, des médiums, des gestes débutée en PS et MS. Un projet fil rouge : "Objets et quotidien", qui permet aux élèves de porter un regard décalé sur leur quotidien. Un projet court : "Le corps dans tous ses états", qui explore et se joue de la représentation du corps et du visage. Les points forts : une progressivité des apprentissages au fil de l'année ; une riche palette d'artistes, d'époques et de sensibilités différentes, Van Gogh, Picasso, Liu Bolin, Cy Twombly, Philippe Ramette, Sandy Skogkund ; des animations permettant des lectures actives des oeuvres avec les élèves ; des activités testées en classe ; le langage au coeur des activités proposées ; des liens, des mises en réseau et des pistes vers les autres disciplines. Le CD-Rom contient toutes les ressources nécessaires à la mise en oeuvre des séances : les reproductions des oeuvres d'art et des diaporamas originaux permettant de les découvrir ; des documents variés en lien avec les activités proposées, photographies, gabarits, affiches, flashcards, fiches d'activités...

01/2018

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Beaux arts

Comment regarder le portrait

Qu'est-ce qu'un portrait ? S'il s'agit bien de la représentation d'une personne, la ressemblance physique avec le modèle n'est pas toujours le critère le plus pertinent pour le définir. Cet art a évolué au fil du temps, en particulier les conventions régissant sa réalisation. Son origine est rapportée par des mythes ou des légendes. Parce qu'ils se réfèrent à l'absence d'une personne ou à sa disparition, ces récits soulignent une fonction essentielle du portrait : garder le souvenir de celui qui n'est plus là, à commencer, pour les chrétiens, par le Christ ou des saints. Ils mettent aussi en avant des croyances, notamment sur son rôle de substitut. L'art funéraire et l'art religieux, relié aux notions de mémoire et célébration, éclairent sur les usages et fonctions du portrait, de la dévotion à la propagande, au désir de pérenniser le souvenir d'un ancêtre. La figure du collectionneur et les théories du portrait complètent cette présentation. Tous les types de portrait sont déclinés, mais aussi les costumes, accessoires et attributs, la grande variété des techniques, matériaux et supports, ou les sujets, de même que " l'envers " du portrait, envisagé comme punition, ou utilisé pour critiquer, avec la caricature. Cet ouvrage présente le portrait dans sa diversité, sans se limiter aux oeuvres peintes, avec quelques exemples du Proche-Orient antique ou de l'Afrique actuelle. Il est complété par deux index et une bibliographie.

04/2018

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Histoire internationale

La quatrième partie du monde. La course aux confins de la Terre et l'histoire épique de la carte qui donna son nom à l'Amérique

La course aux confins de la Terre et l’histoire épique de la carte qui donnera son nom à l’Amérique.En 2003, la Library of Congress de Washington achète pour la somme de dix millions de dollars la première carte sur laquelle figurait le nom « America ». Elle avait été dessinée en 1507, quinze ans après le voyage de Christophe Colomb, par un cartographe allemand, Martin Waldseemüller, et était considérée comme « l’acte de naissance de l’Amérique ». Dans cette superbe saga, Toby Lester raconte comment, à cette époque, la convergence des idées, des découvertes et des forces sociales rendit la carte possible. Les moines du monastère de Saint Dié, en rassemblant les témoignages, les récits de voyages des explorateurs, des érudits, des dignitaires de l’Église, des navigateurs et bien sûr de leurs prédécesseurs cartographes et géographes mirent de l’ordre et du sens à la représentation du monde à une époque où les Européens – en particulier Copernic – repensaient leur place dans le cosmos. La carte de Waldseemüller donne son unité à l’ouvrage : du cœur de l’Europe on part à la conquête du monde avec Amerigo Vespucci, Christophe Colomb, Marco Polo, on découvre aussi comment les conciles permettent autant que les quais des grands ports de transmettre les dernières découvertes, comment des légendes interpénètrent la véritable histoire. Un fabuleux voyage aussi bien géographique qu’intellectuel.Traduit de l’anglais par Bernard Sigaud

04/2012

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Critique littéraire

Langages (de) frontaliers. La traduction esthétique de situations-limites dans la littérature occidentale (XIXe-XXe siècles)

Dans la littérature et les arts, les personnages "frontaliers" expriment un mal être affectant les civilisations occidentales. Leur langage est conditionné par une bipolarité intime ou par une double appartenance culturelle qui peuvent être traduites de multiples façons. Le compte rendu d'états intermédiaires de la conscience, l'exploration des zones de passage de la pensée à son expression pour autrui, la traduction textuelle, sonore ou visuelle de difficultés à (se) dire, sont autant de dispositifs esthétiques auxquels se consacrent les études rassemblées dans cet ouvrage. Elles explorent en effet ces régions intermédiaires où évoluent des figures marginales, soit qu'elles outrepassent certaines barrières morales ou sociales, soit qu'elles participent de deux territoires distincts. Car cette seconde acception met au jour, elle aussi, des problématiques identitaires, où prévalent tour à tour la représentation d'une division douloureuse, atteignant l'être jusque dans sa langue, ou, au contraire, celle d'une conciliation féconde entre les cultures et les hommes. Le "frontalier", tout à la fois victime et bourreau, symptôme et remède, miroir et conscience critique d'une époque, est avant tout un signe doté d'une valeur herméneutique au sein d'un environnement culturel instable. Ces figures de l'"entre-deux", toujours susceptibles de s'égarer en chemin, ressemblent aux apatrides, soumis aux lois étranges d'un espace transitoire. La question de l'expression du sujet en situation limite est donc étroitement corrélée à une réflexion politique excédant largement l'intérêt supposé pour les psychologies du débord.

01/2013

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Sciences politiques

Les conservateurs britanniques dans la bataille des idées, 1929-1954. Ashridge College, premier think tank conservateur

Dans l'entre-deux-guerres, malgré sa domination politique et électorale écrasante, le parti conservateur britannique vit dans la hantise d'un échec électoral et la crainte d'une hégémonie intellectuelle, culturelle et artistique de la gauche, amplifiée par l'élargissement du suffrage universel. Ashridge Bonar Law Memorial College, fondé en 1929 en réponse au succès de la Fabian Society, a pour objectif de créer une pépinière d'intellectuels conservateurs capables de lutter à armes égales avec la gauche et d'enseigner les principes du conservatisme. Think tank avant la lettre, lieu de recherche et d'enseignement, centre de formation à la citoyenneté, Ashridge College va dès lors jouer un rôle essentiel dans la transformation de l'identité conservatrice ; il contribue notamment à donner forme et sens politiques à la notion de classe moyenne. Ce nouveau conservatisme, associé aux valeurs de la méritocratie, marque la fin de l'exclusivité du paternalisme aristocratique et fournit un contenu intellectuel à l'identité politique conservatrice, même si l'anti-intellectualisme est encore un trait revendiqué par de nombreux dirigeants du parti conservateur actuel. Ashridge College, devenu aujourd'hui l'une des premières écoles de management britanniques, témoigne de la faculté des dirigeants conservateurs à trouver des solutions adaptées aux nouvelles règles du jeu de la représentation politique ; à enregistrer et à accompagner les transformations profondes de la société tout en leur donnant une forme et un langage politiques qui se traduisent par une adhésion de masse.

01/2011

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Religion

A qui me comparez-vous ? (Is 40,25). La polémique contre l'idolâtrie dans le Deutéro-Isaïe

Le Deutéro-Isaïe (Is 40-55) présente une collection d'oracles qui ridiculisent le culte des idoles et la représentation humaine des divinités anciennes. Cette polémique contre l'idolâtrie est ici étudiée à la lumière d'un document qui lui est contemporain, le Cylindre de Cyrus, déclaration officielle du grand roi alors même qu'il incorpore la Babylonie à l'empire perse et restaure le culte officiel de Marduk. L'auteur explore cette époque, l'importance des statues et des rites ; elle expose la crise des cultes idolâtriques sous le règne de Nabonide, le dernier roi babylonien, et la réponse qu'y apporte Cyrus, allié au clergé de Marduk. Elle peut ainsi dégager l'originalité du message du Deutéro-Isaïe et la critique subtile qu'il élabore à l'égard même de son modèle. Le Deutéro-Isaïe se met au service d'un yahwisme royal, exclusif et universel et de son prophétisme. Et alors qu'il stigmatise les images divines, il ouvre la voie au mystère de l'Incarnation en redéfinissant la seule image de Dieu possible. Le grand intérêt de ce livre réside dans la démarche de l'auteur qui étudie comment l'Ancien Testament fait usage de sources, de thèmes, de motifs littéraires et de théologies étrangères : comment le judaïsme naissant a formé son identité en relation et en opposition à ces sources. Le glossaire sera de grande utilité pour voyager dans les littératures du Proche-Orient ancien.

01/2011

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Beaux arts

Thomas Hardy. Figures de l'aliénation

Auteur de romans aussi majeurs que Far from the Madding Crowd, The Mayor of Casterbridge, Tess of the d'Urbervilles ou Jude the Obscure, Thomas Hardy a vu son oeuvre de fiction longtemps écartée du canon de la littérature anglaise alors même qu'elle rencontrait un réel succès auprès du public. L'oeuvre de ce romancier de la fin de l'époque victorienne a posé et pose encore, il est vrai, à la critique bien des problèmes idéologiques et esthétiques. La surface humano-libérale et réaliste des textes de Hardy s'avère en effet troublée par une vision sombre et absurdiste de l'existence, et par des contradictions formelles. Cette étude n'a pas pour objet de chercher à atténuer le pessimisme de l'oeuvre ou d'effacer ses incohérences, mais au contraire de les mettre en lumière, de souligner précisément le caractère central du thème de l'aliénation dans les " Romans de caractère et d'environnement " en mettant en perspective ses différentes manifestations et en attirant finalement l'attention sur les parallèles entre niveaux diégétique et narratif. L'auteur ébranle le mythe d'un sujet souverain et unitaire : les personnages de ses romans et nouvelles sont exilés, décentrés, menacés de fragmentation et de dissolution par des forces extérieures et intérieures. Quant à la représentation, elle aliène son propre discours en affichant ses divisions et ses apories. Hardy annonce une forme de modernité, la crise de la mimèsis.

11/2010

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Histoire de France

Les vingt décisives 1965-1985. Le passé proche de notre avenir

Tout au long du XXe siècle, la ligne d'horizon de la société française a été dessinée par la croyance dans le progrès, que la République prenait en charge et incarnait tout à la fois. Mais une telle ligne d'horizon est bientôt devenue une sorte de mirage, tant le progrès est devenu une notion qui se montre et se dérobe dans le même temps. Bien plus, la règle et le consentement, qui fondent la représentation politique, loin d'être fortifiés par les prémices de la " démocratie d'opinion ", se retrouvent au contraire entre chien et loup, menacés par un extrémisme politique croissant aussi bien que par la perte de sens dans le débat politique. Si la République en tant que régime politique avait donc paru connaître une sorte d'aggiornamento au cours des années 1960, en tant qu'écosystème socioculturel elle ne connut pas alors une telle reviviscence, la grande mutation française déstabilisant la civilisation républicaine beaucoup plus qu'elle ne la réactiva. Un tel constat débouche sur une question essentielle : la phase de moindre rayonnement de cette civilisation, que l'on constate au terme de ces Vingt Décisives, était-elle seulement une éclipse de République, qui nimbe la vie de la Cité en ajoutant momentanément au trouble des consciences, ou bien cette République commençait-elle alors une sorte de fatale redescente depuis le firmament des valeurs d'établissement qui fondent et perpétuent la communauté nationale ?

03/2007

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Economie

Le choc de la décroissance

Alors que 20 % des humains s'accaparent plus de 80 % des ressources naturelles de la planète, que les capacités de celle-ci à absorber les pollutions que nous émettons ont largement été dépassées et que les ressources fossiles s'épuisent, avons-nous encore le choix, dans les pays riches, entre croissance et décroissance ? La croissance " verte ", " propre ", " dématérialisée ", ou le " développement durable ", présents dans la bouche de toute notre représentation politique, ne sont-ils pas autant d'opérations cosmétiques qui nous empêchent de regarder la réalité en face et nous conduisent à accentuer une folle fuite en avant ? Un enfant de cinq ans comprend qu'une croissance infinie est impossible dans un monde aux ressources limitées ; pourtant, de cette réalité, notre société fait un véritable déni. Sans relais dans les grands médias, des intellectuels, des militants et quelques rares hommes et femmes politiques tracent de nouvelles perspectives et réfléchissent à l'incontournable décroissance économique des pays riches. Ils théorisent leurs idées et les expérimentent aux niveaux individuel, collectif et politique. Ils cherchent aussi à mettre en lumière les écueils et les dérives de cette perspective en rupture profonde avec l'idéologie d'un monde sans limites qui traverse désormais notre société. L'auteur, un des acteurs majeurs de ce mouvement en France, fait partager ici son analyse pour une décroissance, certes en rupture radicale avec l'imaginaire de la société de consommation, mais profondément inscrite dans les grands mouvements d'émancipation de cette société.

04/2008

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Littérature française

La Fiancée de Makhno

Un établissement étrange pour commencer, un genre de décharge sociale, une réserve de clones auxquels on prélève les organes dont on a besoin à l'extérieur, avec ses exclus, ses reclus séparés des autres, tous ceux qui dans leur existence précédente ne cessaient de les contraindre et de les harceler : «le Centre». On y voit passer quelqu'un qui pourrait bien être la représentation abîmée du marquis de Sade, seule conscience peut-être des enjeux politiques de la situation de violence et de confusion qu'une accélération des processus d'accumulation capitalistique a entraînée au-dehors. Mais c'est la figure de Makhno, cet anarchiste russe, un moment allié de l'Armée rouge puis finalement contraint à l'exil, qui domine le livre, par son évocation d'abord et par la référence qui lui est faite dans la dramaturgie même de ce roman : une pensionnaire, Laïka, «la fiancée de Makhno», qui semble sortie de cette époque et avoir été mise comme en attente, va s'enfuir, et tenter de rejoindre les bandes insurgées qui essaient d'organiser la résistance. Mais «des bribes greffées sur le corps traité resurgissent, mêlant des outils de propagande aux souvenirs amoureux» et elle erre dans les campagnes, sans repère, se guidant au gré de rencontres pas toujours heureuses, luttant contre la famine et tous les dangers d'un monde dévasté. Un homme, son presque frère, un autre pensionnaire du Centre, la recherche en vain.

02/2004

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Histoire ancienne

La démocratie grecque vue d'ailleurs. Essais d'historiographie ancienne et moderne

La démocratie grecque vue d'ailleurs. Titre un peu étrange, à première vue, pour ce recueil d'essais qui rassemble des textes sur Homère, Platon, la Grèce mycénienne, l'Atlantide aussi bien que le despotisme, la Révolution française et Ernest Renan... En fait, la réflexion sur le système démocratique n'a jamais cessé d'être au coeur du travail de Pierre Vidal-Naquet. Ailleurs social : on retrouvera dans ces pages l'étude des femmes, des esclaves, des étrangers, ou d'autres exclus de la Cité, qui permet d'en comprendre le noyau central. Ailleurs temporel : la Cité grecque s'oppose à des formes politiques qui l'ont précédée et que nous lisons aujourd'hui à travers elle. Toute cité n'était pas démocrate, et Sparte, sa contemporaine, est à l'opposé d'Athènes. Enfin, de réalité vivante, la démocratie grecque est devenue représentation. L'ailleurs intellectuel commence avec les critiques de la démocratie, il se poursuit avec le christianisme, il se prolonge avec la découverte, au XVIIIe siècle, des valeurs démocratiques, à travers l'époque révolutionnaire et les lectures que Marx et Renan donnèrent de l'héritage grec. Egalement, tout discours historique voit ce dont il parle d'ailleurs, il est dans l'historiographie. Moses Finley et Arnaldo Momigliano sont sans cesse présents dans ces pages car ils ont été des interprètes privilégiés. Ces essais forment un itinéraire intellectuel où se retrouvent la richesse et l'unité plurielle du monde grec.

07/2009

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Religion

L'apocalypse enluminée. Textes en français et anglais

Il est compliqué de faire... simple ! C'est pourtant l'objectif de cet ouvrage qui allie mots et images, les uns répondant aux autres d'une manière attrayante mais sérieuse, légère mais profonde, originale mais accessible, créative et... instructive ! Un livre illustré... concernant la vie et l'oeuvre de Carl Gustav Jung, quelle audace ! Parce qu'une représentation graphique se révèle souvent plus explicite.
c'est donc en images que nous entrons dans le monde de Jung afin de pénétrer sa pensée. L'oeuvre jungienne est un feu d'artifice, un jaillissement éblouissant au cour de la nuit la plus noire de l'être. Attention, il y a danger mais aussi nécessité de la Lumière... Au fil des pages, nous cheminerons dans les méandres de la psyché, carnet de voyage psychologique et spirituel, afin de nommer la motivation qui pousse le héros à répondre à son appel d'accomplissement.
Il semble que Jung, plus que jamais, par sa pensée et sa capacité "visionnaire". nous interpelle dans l'exigence à Etre, à Naître à nous-mêmes dans cette quête du Sens. Il y a donc... urgence "de" Jung ! Quel est le moteur de cette audace quelque peu "transgressive" dans l'exposition de ces illustrations ? La conviction que Jung, Trickster de son état, doté d'un grand sens de l'humour, aurait apprécié et se serait réjoui de cette "facétie" en images mettant en lumière son génie et la puissance de son enseignement.
A chacun de puiser... au Sens !

11/2018

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Histoire internationale

Tunisie. Un siècle d'images 1857-1956

Au lendemain du " Printemps arabe " de 2011, l'identité et la culture de la Tunisie sont devenues des enjeux politiques. Faisant écho à ces débats contemporains, les images rassemblées ici, qui couvrent un siècle d'histoire tunisienne - de la proclamation du Pacte fondamental en 1857 à l'Indépendance en 1956 -, sont autant de clefs permettant de mieux comprendre un pays, que son antique et précieuse vocation de trait d'union entre l'Orient et l'Occident situe plus que jamais à l'avant-garde des échanges, des luttes et des révolutions à venir. Cet ouvrage présente une grande diversité de regards sur la Tunisie. Gravures, cartes postales, peintures, clichés de photographes célèbres, mais aussi amateurs. Car l'une des originalités de ce livre est la présence d'images d'archives familiales. Loin des poncifs et de l'imagerie officielle, elles racontent aussi une autre Tunisie : celle d'une élite qui, malgré la colonisation, continue dans la représentation de sa vie quotidienne à affirmer son identité et à cultiver sa différence. Et qui a contribué à inventer une certaine modernité arabe, faite de luttes et de résistance, mais aussi d'un esprit d'ouverture et d'une capacité à faire dialoguer entre eux les peuples et les cultures. Un siècle d'histoire, un siècle d'images. Une très riche iconographie - souvent inédite - qui offre une vue d'ensemble de la Tunisie rarement proposée.

11/2012

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Sociologie

La sexualité queer au Maghreb à travers la littérature

La sexualité queer demeure un sujet indicible et tabou dans les sociétés arabes. Ce livre met en conversation les récits de plusieurs romanciers d'origine maghrébine qui ont osé rompre l'intolérable silence à propos de l'homosexualité. Les romans des écrivains comme Rachid O., Abdellah Tala, Eyet-Chékib Djaziri, Nina Bouraoui et Hicham Tahir sont synchrones avec l'intérêt croissant pour divers aspects des sexualités " marginales " au Maghreb. Ce livre propose une déconstruction du personnage de l'homosexuel qui est à la fois contentieux et également le locus de nombreux discours concernant la remise en cause du statu quo et le dévoilement de l'indicible. La construction et la représentation littéraire de la sexualité "marginale" jouent certes un rôle central dans la déstabilisation des conceptions simplistes de la politique identitaire tout en mettant en cause les systèmes de valeurs qui sont à la base des désignations des identités et des orientations sexuelles. L'ouvrage de Gibson Ncube offre donc une lecture plurielle des récits littéraires queer en soulevant des observations poignantes sur la problématique de l'identité postcoloniale et l'appartenance globale dans le contexte de la façon dont l'altérité peut être encadrée par l'agence de la différence. Elaborant un paradigme interprétatif compréhensif, ce livre s'efforce de combler la lacune qui existe par rapport à l'analyse de la mise en scène de la sexualité queer dans des oeuvres littéraires et cinématographiques au Maghreb francophone.

09/2018

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Religion

Qu'est-ce qu'une révolution religieuse ?

Face aux événements tumultueux qui secouent le monde, et particulièrement le monde islamique, Qu'est-ce qu'une révolution religieuse ? propose une autre lecture que celle de la simple géopolitique. Il met en relief les structures millénaires de la vision traditionnelle du monde et explique leur éclatement face à l'avènement de la modernité. Pour ce faire, le recours à de multiples niveaux de représentation, religieux, philosophique et sociologique, et à de nouveaux outils de conceptualisation comme la double illusion, la brèche fondamentale, l'occidentalisation inconsciente ou l'idéologisation de la tradition, n'est pas seulement utile mais nécessaire si l'on veut saisir des phénomènes qui ne s'identifient pas uniquement aux conflits opposant le Nord et le Sud mais s'inscrivent dans l'histoire douloureuse des consciences. Sans la connaissance de ce qui fonde les systèmes de pensée occidental et oriental, le chevauchement de ces deux ordres, leur évolution et leurs déchirures, nous met en garde Daryush Shayegan, "nous resterons rivés aux stéréotypes et aux clichés qui peuplent le panthéon creux de l'homme moderne" . Daryush Shayegan, qui fut professeur de philosophie comparée à l'université de Téhéran, a notamment publié Le Regard mutilé, Schizophrénie culturelle : pays traditionnels face à la modernité, aux Editions Albin Michel. De par sa double culture orientale et occidentale, il poursuit un travail de mise en valeur des structures des sociétés traditionnelles, doublé d'un regard critique sur l'état actuel de ces civilisations.

01/1984

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Technologies

LE DESIGN : L'OBJET DANS L'USAGE. La relation objet-usage-usager dans le travail de trois agences

L'étude du travail des designers prend place dans une interrogation générale qui vise le travail de construction nécessaire pour que la situation de marché apparaisse. Les designers, obligés de réaliser physiquement l'objet et d'anticiper sur un marché futur, sont particulièrement intéressants pour qui veut comprendre les mécanismes complexes de l'incorporation de la demande dans les produits. Le design est pris dans des définitions divergentes. Mais les designers partagent une définition commune de leur travail : celle d'une articulation entre l'usager et l'objet. C'est à ce titre qu'ils sont étudiés, comme sociologues de l'usage. Trois équipes de designers industriels, choisies pour la complémentarité de leur conception du design et de leur cadre de travail ont été suivies. L'étude de leurs pratiques, de leurs modes d'organisation et des techniques de représentation utilisées a dégagé les modalités possibles d'une anticipation de l'usage. Par opposition au marketing, les designers sont soumis à une contrainte pressante : leur tâche de " réalisation " de l'objet souligne tout ce que l'objet comporte d'indéterminé par rapport à un cahier des charges idéal portant les desiderata de la demande. Cette indétermination impose la nécessaire condensation de ses dimensions esthétiques, techniques, fonctionnelles, marchandes. C'est ce moment indécis où l'objet prend forme, qui refait surgir des esquisses la pluralité des solutions possibles, et l'indétermination structurelle de l'offre par rapport à la demande.

07/1997

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Philosophie

Théologie et aliénation dans la pensée du jeune Hegel

Dans les premiers écrits de Hegel, G Rohrmoser retrouve un problème actuel : la confrontation du christianisme avec la Cité Séculière moderne. Hegel, qu'on ne peut comprendre que dans une double perspective à la fois religieuse et politique, dépend d'une situation ecclésiastique et politique très particulière : d'une part un piétisme dans l'attente d'une société parfaitement démocratique et, d'autre part, un courant philosophique révolutionnaire. Contestant vigoureusement les institutions ecclésiastiques et politiques de son temps, il apporte une solution d'ensemble : dépasser l'intériorité subjective religieuse s'isolant du monde et s'engager dans le monde, ce qui est possible par la confiance en la Résurrection du Christ. La contribution de la religion chrétienne à l'Etat hégélien, c'est qu'elle produit un sujet qui, dans la foi, étant libéré en soi-même de toute fixation à sa particularité naturelle, est libre pour faire l'universel, comme cela se réalise dans l'Etat. Réciproquement, ce qu'apporte l'Etat à la religion c'est de permettre que, dans l'actualité historique, l'exigence de liberté, née de l'intériorité religieuse, se manifeste au grand jour. La raison, pour Hegel, n'a jamais consisté qu'à entendre intégralement, sans se laisser restreindre par quelque opinion ou représentation subjective que ce soit, l'oeuvre de Dieu, manifestée dans le Christ, accomplie et s'accomplissant encore dans la Nature et dans l'Histoire.

04/1970

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Mathématiques

ESPACE GRAPHIQUES ET GRAPHISMES D'ESPACES. Contribution de psychologues et de didacticiens à l'étude de la construction des savoirs spatiaux

Les technologies de représentation et de traitement graphiques de l'espace physique se rencontrent sous des formes multiples et familières dans tous les secteurs de l'activité humaine, que ce soit celui de la science, du travail et de l'éducation: épures, perspectives, plans, cartes, schémas, dessins géométriques.... Or dès qu'il y a formation en jeu, ce que les graphismes d'espaces donnent à voir apparaît fréquemment comme opaque. Quelle est la nature des obstacles qui entravent leur acquisition et leur utilisation ? Quelles sont les conditions permettant leur apprentissage et leur enseignement sous les contraintes éducatives actuelles ? Dans quelles situations le sens des graphismes d'espaces se constitue-t-il ? Quel rôle le statut instrumental des graphismes joue-t-il dans cette constitution? Cet ouvrage rend compte de recherches conduites autour de ces questions, au sein d'un groupement de recherche CNRS, intitulé "Didactique et acquisition des connaissances scientifiques". Son originalité est d'avoir réuni pour la première fois sur ce thème des chercheurs en psychologie et en didactique. Cette collaboration donne sa qualité à l'ouvrage puisque le questionnement est précisé et approfondi par la confrontation de problématiques et de méthodologies spécifiques et ce, dans des domaines aussi différents que l'enseignement général et la formation professionnelle aux métiers du bâtiment et de la mécanique. Les exemples donnés n'épuisent pas les questions soulevées par ce travail. De nombreux champs de réflexion s'en trouvent ouverts qui invitent à inaugurer des débats de fond.

06/1993

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Régionalisme

Souvenirs d'Annecy. Ecrivains et peintres

Passionnante et précieuse anthologie artistique d'Annecy, cet ouvrage, mêle avec bonheur regards littéraires et émotions picturales. Dès le début du XIXe s., sur les traces des artistes des siècles passés, des peintres paysagistes au romantisme délicieux (d'A. Töpffer à P. Dunant) donnent naissance à une belle lignée puisque même le grand Cézanne viendra ponctuer, de son génie précurseur, un célèbre panorama local. Des artistes du XXe s. comme Louis Glasser ou René Ricard ont poursuivi avec une talentueuse obstination cette même quête de représentation du mystère annécien, tandis que des peintres de la jeune vénération, aux côtés d'innombrables amateurs, rejoignent la confrérie des guetteurs de beau en posant leur chevalet, qui sur une rive du Thiou, qui sur tel surplomb prodigieux des alentours. D'autre part, Annecy s'est immiscée dans la grande littérature, chez François de Sales et Jean-Jacques Rousseau, Michelet et Dumas père, Hippolyte Taine, Paul Claudel, Valery Larbaud, Anna de Noailles, Pierre Drieu La Rochelle ou Patrick Modiano. Poésies romantiques ou lyriques, impressions fugitives imprégnées de nostalgie onirique, brèves notes de voyage, élans platoniques ou envolées amoureuses, plaidoyers ou panégyriques, chroniques légères ou narrations raffinées, quelle qu'en soit la forme, cette extraordinaire profusion de " souvenirs d'Annecy " compose un florilège qui ne manquera pas de réjouir tous ceux pour qui, selon le mot d'Amédée Achard, " Annecy est une des plus coquettes et des plus gracieuses villes qui soient au monde ".

12/2008

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Sciences historiques

Le péché et la peur. La culpabilisation en Occident (XIIIe-XVIIIe siècles)

Jamais une civilisation n'avait accordé autant de poids - et de prix - à la culpabilité et à la honte que ne l'a fait l'Occident des XIIIe - XVIIIe siècles. Nous sommes là devant un fait majeur que l'un ne saurait trop éclairer. Tenter, dans un espace et une tranche chronologique donnés, l'histoire du péché, c'est se placer au coeur d'un univers humain. C'est dégager du même coup un ensemble de relations et d'attitudes constitutives d'une mentalité collective. C'est retrouver la méditation d'une société sur la liberté humaine, la vie et la mort, l'échec et le mal. C'est découvrir sa conception des rapports de l'homme avec Dieu et la représentation qu'elle se faisait de celui-ci. C'est donc, à l'intérieur de certaines limites, entreprendre conjointement une histoire de Dieu et une histoire de l'homme. Dieu est-il plutôt bon ou plutôt juste ? Une civilisation entière s'est interrogée inlassablement pendant plusieurs siècles sur cette question. A l'étage collectif naquit au XVIe siècle une "maladie du scrupule" qui s'amplifia par la suite. Comme si l'agressivité qui se déchainait contre les ennemis du nom chrétien ne s'était pas épuisée en ces luttes pourtant diverses et sans cesse renaissantes. Une angoisse globale, qui se fragmentait en des peurs "nommées", découvrit un nouvel ennemi en chacun des habitants de la cité assiégée ; et une nouvelle peur : la peur de soi.

11/1994

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Beaux arts

La Rome antique dans l’art lyrique. 2200 ans d’histoire introduits par 600 opéras

2200 ans d'histoire introduits par 600 opéras. Existe-t-il des lecteurs aimant à la fois la Rome antique et l'opéra ? Sans doute ne sont-ils pas légion ? Quel que soit leur nombre, peut-être trouveront-ils à la lecture du présent ouvrage un intérêt, voire un plaisir, rejoignant ceux que j'ai éprouvés lors de sa rédaction. Quoi qu'on en pense, ce mariage insolite de 2200 ans d'histoire romaine et de 400 ans d'art lyrique n'en a pas moins été fécond puisqu'il a accouché de près de 600 opéras ! Succès d'un jour ou de toujours, oeuvres mort-nées ou immortelles, j'ai tenté de les débusquer et leurs titres m'ont permis d'évoquer une histoire romaine dont la chronologie ne progresse qu'avec leur introduction et des explications-relais nécessaires à la bonne compréhension de l'ensemble. Quand plusieurs opéras titrent sur le même personnage ou le même évènement, ils sont classés d'après la date de leur création ou de leur première représentation. Les éléments biographiques des compositeurs sont donnés avec la première apparition d'un de leurs opéras dans la chronologie romaine. Leurs autres oeuvres y renvoient systématiquement. A la fin de chaque partie, quelques paragraphes sont consacrés à l'évolution de l'art lyrique, aux compositeur ou à leurs oeuvres. S'agissant d'un hommage à l'Italie, on comprendra que ses musiciens soient ici à l'honneur, Verdi notamment.

05/2018

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Photographie

Richard Kalvar

"Considérer avec application les choses physiques et les choses morales" : la définition que Le Littré donne du mot "observation" semble caractériser à merveille l'oeuvre et la pratique photographique de Richard Kalvar, photographe américain, membre de l'agence Magnum. Né à Brooklyn (New York) en 1944, il voyage entre Europe et Etats-Unis, perfectionnant sa technique et précisant l'objet de sa photographie, avant de s'établir durablement à Paris. Son paysage photographique essentiellement urbain, ses scènes de rue, sa maîtrise du noir et blanc ont conduit certains à lire l'oeuvre de Richard Kalvar comme celle d'un des ténors de la street photography. Cette épithète, qu'il réfute à juste titre, se montre en effet trop restrictive pour témoigner de la diversité et de la subtilité de l'univers esthético-éthique que construit son regard. Tour à tour drôle, grave, ironique, malicieuse, poétique, absurde, la vision du photographe - qui ne cesse d'interroger les enjeux de la représentation du réel et des apparences - déploie une forme d'ambiguïté fascinante qui revisite en creux certains standards de l'humanisme en photographie. Guetteur tout autant que flâneur, Richard Kalvar est à l'affût de ce qui se trame dans les espaces de rencontre de ses semblables. sachant se rendre disponible - un mot français qu'il affectionne tout particulièrement - aux effets de distorsions de la réalité qu'engendre l'art de la photographie.

07/2018

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Histoire internationale

Le monde vu d'Asie. Une histoire cartographique

Ce beau livre relate une autre histoire du monde, centrée sur l'Asie à travers des chefs d'œuvre cartographiques et iconographiques, célèbres ou méconnus, qui témoignent des échanges féconds entre les différentes régions asiatiques, ainsi qu'entre l'Asie et le reste du monde du XVe au XXe siècle. Après avoir présenté les univers cosmographiques hindou, jaïn, bouddhiste et taoïste qui constituent la matrice des cartographies religieuses, les auteurs nous invitent à suivre certains explorateurs comme l'amiral Zheng He, des moines tel Xuanzang et ses fameuses Pérégrinations vers l'Ouest, et les commerçants partis sur les routes des "grandes découvertes" asiatiques. Les nouveaux pouvoirs royaux et impériaux mettent en scène leur autorité sur le territoire grâce à la cartographie, à travers la représentation des conquêtes, des frontières, des grands travaux et des capitales. Longtemps, les mappae mundi chinoises, coréennes et indiennes confondent le monde avec l'Asie et relèguent l'Europe et l'Afrique dans les marges des cartes. A partir de la fin du XVIe siècle, la coopération entre les jésuites européens et les savants chinois induit un décentrement, qui ouvre des perspectives géographiques aux élites autochtones, tout en situant l'Asie au cœur du monde. Au XIXe siècle, la présence coloniale européenne apparaît sur les cartes qui traduisent d'autres formes d'hybridation des savoirs. Les Occidentaux se sont alors réapproprié ces savoirs cartographiques asiatiques et une grande partie de ces œuvres ont été déplacées notamment dans certaines collections françaises.

05/2018

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Beaux arts

Une collection africaine et son donateur. Georges-Emmanuel Waterlot et les perles de verre des marchés de Bamako (1934)

Dans cet ouvrage, Marlène-Michèle Biton, historienne d'art africain, étudie le parcours remarquable d'un étonnant fonctionnaire de l'administration coloniale, Georges-Emmanuel Waterlot qui fut directeur d'imprimerie au Dahomey, au Sénégal, à Madagascar et au Soudan fiançais. Celui-ci fut collecteur et donateur pour le Musée d'Ethnographie du Trocadéro, puis pour le Musée de l'Homme, de 1907 à 1938. Il rapporta, en 1911, les empreintes de trente-six bas-reliefs des palais d'Abomey, la capitale du Dahomey, et fit connaître ici l'art et l'histoire d'une région d'Afrique, peu connue, si ce n'est par sa résistance à la conquête française. Parmi ses multiples donations, il rapporta en 1934 un ensemble conséquent de perles de jaspe, de cornaline et de verre achetées sur les marchés de Bamako. L'étude porte sur les perles de verre. Ce petit produit européen d'exportation fut l'occasion de découvrir son histoire, ses fonctions et ses caractéristiques technologiques et esthétiques. L'auteur tente de comprendre ce qui relie ces modestes objets et le directeur de l'Imprimerie du Soudan français. Elle nous entraîne dans des méharées mauritaniennes, loin des mesquineries de laboratoires ou auprès d'idéalistes passionnés parle patrimoine tentant de réunir dans un même lieu, le Musée, une représentation universelle des créations humaines. On peut ainsi attribuer aux perles de Waterlot plusieurs sens, dont étonnamment celui de l'humour.

12/2018

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Littérature étrangère

D'Alep à Paris. Les pérégrinations d'un jeune Syrien au temps de Louis XIV

Hanna Dyâb, chrétien maronite d'Alep, fait le récit du voyage effectué dans sa jeunesse en compagnie du Français Paul Lucas, au début du XVIIIe siècle. Son texte en arabe nous est parvenu sous la forme d'un manuscrit unique, inédit à ce jour, conservé à la Bibliothèque vaticane. Le périple conduit l'auteur d'Alep à Tripoli, Saïda, Chypre, puis en Egypte, d'où il rejoint la Libye, puis Tunis. De là il passe à Livourne, Gênes et Marseille, avant de gagner Paris, où son séjour culmine avec sa réception à Versailles dans les appartements de Louis XIV. Sur le chemin du retour, il passe par Smyrne et Constantinople, d'où il rejoint Alep en traversant l'Anatolie en caravane. Conteur hors pair, Hanna Dyâb fut l'informateur d'Antoine Galland pour une douzaine de contes des Mille et Une Nuits, notamment Aladin et Ali Baba. Extrêmement vivant, son récit relate rencontres et conversations, déplacements en caravane, tempêtes et attaques de corsaires en mer. Il décrit précisément l'horloge astronomique de l'église Saint-Jean à Lyon, la vie sur les galères, le Grand Hiver de 1709, le supplice de la roue ou une représentation d'Atys de Lully à l'Opéra. Il entrecoupe son récit d'histoires plus ou moins légendaires, inspirées de vies de saints, de contes populaires, de faits divers. Le regard vif et original d'un «Oriental» sur le monde méditerranéen et la France au temps de Louis XIV.

06/2015

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Ecrits sur l'art

Louis Marin. Événements de contemporanéité et autres écrits sur l'art au XXe siècle

Connu pour ses recherches sur les pouvoirs de l'image à l'âge classique et la figurabilité du mystère dans la peinture chrétienne, Louis Marin (1931-1992) s'est aussi passionnément intéressé à la culture visuelle de son temps. Le présent recueil met à disposition l'essentiel des contributions de l'auteur à la pensée de l'art au XXe siècle, jusque-là dispersées et souvent difficilement accessibles. Le trait de leur conjonction n'est cependant pas de simple pertinence chronologique, il réside plus profondément dans une exploration des "événements de contemporanéité", à la faveur desquels les images du présent et du passé entrent dans une "communauté temporelle". A cet égard, l'art moderne et contemporain, loin de désigner le moment d'une crise dans le système de la représentation longuement étudié par Louis Marin, devient plutôt le lieu de son analyse, comme il en révèle les dynamiques figurales "entre forme et forces, entre visible et visuel, entre figurativité et figurabilité ". C'est en lisant Rembrandt à travers De Kooning et réciproquement, en repérant dans la cartographie de Disneyland les transformations de l'Utopie de Thomas More, c'est en concevant la matérialité de la peinture de Klee comme une origine a-chronologique, c'est en empruntant bien d'autres trajectoires du regard et des signes, que nous sommes appelés par Louis Marin à un voyage dans une histoire de "co-temporalités" inattendues, ce qu'il nomme ici " logique indéterministe de l'histoire de l'art ".

04/2021