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Jonathan J. Moore, Moore jonathan J.

Extraits

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Psychologie, psychanalyse

Née sous X. L'enquête interdite

" A l'âge de 33 ans, j'ai appris que je n'étais pas l'enfant de mes parents. J'avais été adoptée et personne ne me l'avait dit. Mon existence reposait sur un mensonge organisé. Qui étais-je vraiment ? C'est ce que je me suis employée à découvrir, me heurtant de plein fouet à une indécente réalité, celle de la naissance sous X. J'étais née d'une mère qui, en choisissant l'anonymat de l'abandon, m'avait laissée sans racines. La vie ayant fait de moi une journaliste, j'ai enquêté pour retrouver l'identité de celle que l'exception française avait permis d'effacer, allant jusqu'à édicter de faux états civils. Nulle part ailleurs l'accouchement sous X n'existe. Alors, j'ai milité pour qu'il disparaisse. Aux côtés des pupilles et des personnes nées par insémination artificielle avec donneur anonyme, j'ai porté la voix et la souffrance de ceux que l'on a privés de leurs origines. Que nous fûmes des enfants désirés ou subis, nos histoires nous appartiennent. Bien plus, à mon sens, qu'à nos parents dont seules les voix comptèrent. Quatre ans me furent nécessaires pour retrouver ma mère, renouer des liens et écrire mon histoire dans toute sa complétude, généalogique et adoptive... Pour me reconstruire, témoigner et défendre à travers ce livre un message d'espoir et de concorde ".

09/2019

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Religion

Amour et responsabilité. Etude de morale sexuelle

"L'amour ne s'apprend pas, et pourtant il n'existe rien au monde qu'un jeune ait autant besoin d'apprendre ! Quand j'étais jeune prêtre, j'ai appris à aimer l'amour humain. C'est l'un des thèmes sur lesquels j'ai axé tout mon sacerdoce, mon ministère dans la prédication, au confessionnal et à travers ce que j'écrivais. Si l'on aime vraiment l'amour humain, on ressent le besoin urgent de s'engager de toutes ses forces en faveur du grand amour. Nous étions alors dans la période d'après-guerre, et la controverse avec le marxisme battait son plein. Pour moi, la priorité devenait ces jeunes qui frappaient à ma porte. Ils ne venaient pas seulement avec des questions sur l'existence de Dieu, car ils me demandaient surtout comment ils devaient vivre, c'est-à-dire comment ils pouvaient affronter les défis de l'amour et du mariage, les problèmes liés à la vie professionnelle. Les questions posées par ces jeunes, durant la période qui a suivi l'occupation allemande, se sont incrustées dans ma mémoire ; ce sont leurs interrogations, leurs doutes qui m'ont, d'une certaine manière, fait découvrir le chemin à suivre. A partir de l'expérience de ces rencontres, de mon intérêt pour les problèmes de leur vie, j'ai rédigé une étude dont j'ai synthétisé la teneur dans le titre : Amour et responsabilité". Jean-Paul II

01/2014

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Sciences politiques

Au coeur du volcan. Carnets de l'Elysée, 2007-2012

Je me souviens avoir été submergé de bonheur quand, le 14 mai 2007, Emmanuelle Mignon et Claude Guéant, les deux plus proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy, m'ont proposé un poste de conseiller au cabinet du président de la République fraîchement élu. J'allais enfin entrer au coeur du pouvoir - sans savoir que ce coeur-là était surtout celui d'un volcan !A l'Elysée, jusqu'à fin 2011, j'ai été en charge de deux dossiers sensibles, essentiels aux yeux du président : la sécurité et l'immigration. Pendant presque cinq ans, j'ai partagé la vie quotidienne de l'équipe du chef de l'Etat, et pris part, auprès de ce dernier, à l'élaboration et à la mise en oeuvre de sa politique. J'ai vécu dans les coulisses plusieurs événements qui ont marqué l'actualité, par exemple la tempête Xynthia, le discours de Grenoble, la réforme des retraites ou l'intervention de la France en Libye. J'ai été témoin d'épisodes demeurés jusque-là confidentiels, comme les visites du chef de l'Etat aux habitants des quartiers sensibles, mais aussi spectateur des réactions, coups de gueule et autres bons mots de figures politiques telles que François Fillon, Alain Juppé, Brice Hortefeux, Roselyne Bachelot, Eric Woerth... Ce furent cinq années intenses, riches en satisfactions comme en désillusions, un quinquennat où j'ai fréquenté, analysé et contemplé une scène politique que je ne pouvais pas une seule seconde imaginer.

08/2014

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Psychologie, psychanalyse

Les racines inconscientes de la prise de risque. Déprogramer nos mécanismes d'autodestruction

Que l'on soit porteur d'un deuil non fait, d'une mémoire de victime ou de bourreau, d'une empreinte de gestation difficile, le problème vient presque toujours d'une distorsion entre notre conscient et notre inconscient. Pour ma part, j'ai passé une grande partie de ma vie à chercher à mourir au plus vite, en appliquant à la lettre le non désir conscient de mes parents. Cela a duré jusqu'à ce que je découvre mon "programme caché". Le voyage extraordinaire que j'ai effectué en remontant mon arbre généalogique m'a montré à quel point j'étais en réalité parfaitement désiré par mes parents et mon clan sur un plan inconscient. Le temps que j'accède à cette information capitale à l'origine de ma salutaire renaissance, j'ai failli mourir une bonne vingtaine de fois. Aujourd'hui, je suis en paix avec la vie. Mais si je suis passé définitivement du noir à la couleur, je n'ai pas pour autant renoncé totalement à la prise de risque. Mon expérience me le permet et j'y prends grand plaisir. Désormais réalisée en conscience, elle a une toute autre saveur. Et surtout, elle n'est plus nécessaire. Le libre-arbitre a opéré son chemin en moi. Cet ouvrage a pour seul but de vous livrer le fruit de mes découvertes. A vous de les utiliser comme bon vous semble...

08/2019

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Critique littéraire

Isaac Bashevis Singer

Isaac Bashevis Singer détestait les biographies : " C'est l'œuvre qui compte, disait-il, pas le bonhomme. " J'ai quand même mis mes pas dans les siens. J'ai tenté de reconstituer ses trente premières années, en Pologne. Je suis allée à Leoncin, sur la Vistule, et à Radzymin, le village de son enfance. J'ai cherché ce qui avait pu échapper à l'enfer nazi, et retrouvé quelques très vieux témoins qui l'avaient connu à Varsovie. J'ai interrogé le fils que Singer avait laissé derrière lui, en Pologne, à l'âge de cinq ans... À New York, j'ai convaincu des femmes qui comptèrent dans sa vie de bien vouloir me parler de lui. À Stockholm, j'ai rencontré ceux qui, en 1978, décidèrent d'attribuer le prix Nobel à ce grand écrivain qui s'exprimait dans " la langue de personne ". Peu à peu m'est apparu, derrière le facétieux fabuliste de l'âme juive, un champion du désarroi physique et métaphysique, l'un des virtuoses les plus modernes de l'angoisse, de l'inhibition et du fiasco. Ce Singer-là est à mille lieues des stéréotypes généralement véhiculés sur lui. Qu'il me pardonne donc cette biographie, qui n'est pas un ouvrage de chercheur, mais une lecture de sa vie. Ce livre contreviendra peut-être à sa conception des écrivains et de la littérature. Mais, après tout, il a bien connu, lui aussi, le plaisir de la transgression. (Florence Noiville)

10/2003

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Ecriture, lecture

Mes premières majuscules bâton

Avec le livre-ardoise Mes premières majuscules bâton, l'enfant découvre et s'entraîne à écrire ses premières lettres majuscules. Le support effaçable lui permet de recommencer autant de fois qu'il le souhaite. Le livre-ardoise Mes premières majuscules bâton accompagne votre enfant dans l'apprentissage de l'écriture de façon simple et progressive. L'enfant découvre et reproduit le tracé de chaque lettre en repassant d'abord le modèle avec le doigt. Puis, il s'exerce avec le feutre effaçable en suivant les pointillés. Enfin, il sera capable d'écrire seul toutes les lettres de l'alphabet. Le support effaçable lui permet de recommencer autant de fois qu'il le souhaite. Dès 4 ans, l'enfant s'approprie le geste de l'écriture et progresse dans l'apprentissage des lettres tout en s'amusant ! Les onglets facilitent la prise en main et le repérage des enfants. Pour mémoriser le geste, l'enfant suit la méthode : je repasse, j'écris, j'efface, j'apprends : Je repasse : je m'entraîne à tracer en suivant le modèle sur l'illustration J'écris : je m'entraîne à tracer en suivant les pointillés, puis tout seul J'efface : je n'ai pas peur de me tromper, je peux recommencer autant de fois que je le veux J'apprends : je sais écrire toutes les lettres majuscules bâton et mon prénom ! Inclus dans cet ouvrage : le feutre effaçable 2 couleurs !

01/2023

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Littérature française

Maman, ta violence a effacé mes rêves d'enfance...

Tout ne peut se dire, tout ne peut s'écrire, les enfances gâchées sont des chefs d'oeuvres, des passés repeints aux couleurs du dé-sespoir. J'ai valsé avec la mort, avec l'angoisse, j'ai imaginé des royaumes dont j'aurais dû être le roi, mais contraint, je me suis con-tenté d'en être un simple vassal, condamné à être "moins" , à être "Petit" , à être "sombre" . J'ai parfois passé du temps à faire plus, à lire plus, à imaginer plus, à apprendre davantage, sans même comprendre que l'on me demandait moins, peu, si peu. Je me suis longtemps regardé avec les yeux de mes éducateurs. Merci à eux de m'avoir ainsi condamné, de m'avoir humilié, si mal entendu, grâce à eux, j'ai pu me hisser hors de l'ombre et courir vers la lumière, j'ai pu comprendre et pardonner. Même dans le pire, rien n'est jamais inutile. L'ennemi, qui a vécu hors de vous, se loge parfois dans le recoin de votre âme, encore faut-il y prêter garde pour qu'il ne surgisse pas une nouvelle fois, à travers vous. La répétition est un risque. Rien n'est grave pour la victime qui arrive à se hisser la tête hors de l'eau, jamais il ne vous tiendra rigueur de vos erreurs, si vous acceptez de reconnaître ce que vous lui avez fait endurer.

05/2014

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Littérature française

Ils ne savent plus dire "je t'aime"

" Le paysage masculin a une portée émotionnelle à laquelle je n'ai pas su résister, d'où ce livre. Au cours de la rédaction de ces textes, j'ai dû admettre que décrire un homme est infiniment plus difficile que décrire une femme, ce qui déjà n'est pas une mince affaire. Lorsqu'on s'approche de l'homme, il fuit, cache ses sentiments derrière une sexualité qui souvent le défigure, se déguise en ce qu'il n'est pas, aggrave son caractère : "Laissez-moi tranquille !" " Mais j'en reviens à la confession que l'âge m'autorise à faire publiquement : j'aime les hommes et, qui plus est, sans les convoiter, ni les envier, ni regretter de n'en être pas un. J'aime les hommes d'un amour complice et fraternel que rien ne ternira jamais, ni leurs défauts, ni leurs faiblesses, ni leur aveuglement, encore moins leurs refus. J'aime les hommes, ce qui ne m'empêche pas de les critiquer et de me moquer de leur lâcheté, car il est indéniable qu'ils ont leur part de responsabilité dans cette dérive des continents. Comme on va pouvoir le constater dans les pages qui suivent, du sarcasme, du scepticisme, je suis devenue l'amie, de la taquinerie aussi. Mes accès de violence ne sont que l'écorce derrière laquelle se cache l'affection douloureuse que je porte au monde. " J. C.

02/2007

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Non classé

Mon Viêt Nam - Histoires d'adoptionS

23 novembre 1992 : je pose les pieds pour la première fois au Viêt Nam, à Hô Chi Minh ville plus connue sous le nom de Saigon. Je viens adopter un enfant, je ne sais rien de lui et surtout je ne sais pas que je vais aussi adopter ce pays... à moins que ce ne soit l'inverse ? J'y suis retournée très souvent depuis, seule ou avec mon fils, avec des groupes ou des amies parfois. J'ai arrêté de compter à partir du trentième voyage. Je suis en retraite depuis 2013 et peux désormais faire de plus longs séjours dans le pays, parfois deux par an. J'y partage la vie d'une famille vietnamienne et également celle des enfants de l'orphelinat où était mon fils au moment de son adoption. On m'a souvent demandé : "Pourquoi avoir adopté au Viêt Nam et retourner si souvent dans ce pays ? Là-bas comment vis-tu ? Tu y fais quoi exactement ? " J'espère que ces quelques lignes répondront à ces questions. J'ai eu envie et besoin de partager mes souvenirs, rencontres et expérience de vie avec les enfants handicapés, le personnel de l'orphelinat mais aussi avec cette famille dont tous les membres m'accueillent maintenant comme une des leurs. A leur façon j'espère, avec générosité et simplicité, je vous invite à mon tour à pénétrer dans "mon Viêt Nam" .

08/2019

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Spiritueux

Edouard Bardinet. L'homme qui fit entrer le rhum dans toutes les cuisines

En 1857, Paul Bardinet, de Limoges, invente un nouvel alcool en distillant du tafia, issu de la canne à sucre. C'est le début de la longue aventure (qui perdure de nos jours) des rhums Bardinet. En 1895, son fils Edouard Bardinet (le héros de notre livre), quitte Limoges pour s'installer à Bordeaux pour avoir accès aux quais et développer l'exportation. L'entreprise prend alors une dimension internationale. Elle restera entre les mains de la famille Bardinet jusqu'en 1993, date à laquelle elle est achetée par le groupe La Martiniquaise. Nicolas Bardinet, musicien, enseignant, directeur de maison d'édition, n'a pas connu son grand-père. Mais il a décidé d'écrire son histoire, s'appuyant sur des sources... et imaginant certains épidodes. Ecoutons-le : " Avec ses deux épouses, ses neuf filles, ses quatre garçons, ses 62 petits-enfants, ses 1 399 descendants directs au 1er mai 2021 et une entreprise toujours rayonnante, on disait Edouard pieux, besogneux, généreux, sérieux, silencieux et même... Barbe-bleue ! Avec le temps qui passe, allez donc savoir qui se cachait derrière la moustache et le look mélancolique d'Edouard Bardinet ! J'ai cherché, j'ai enquêté, j'ai subodoré, j'ai cru deviner, j'ai dû inventer, j'ai tenté de maîtriser mon imagination pour lui rester fidèle. Fidèle à quoi ? Me pardonnera-t-il de m'être lancé à sa poursuite ? Moi, en tout cas, je puis lui dire merci : il m'a beaucoup donné ! "

05/2023

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Littérature française

Un roman russe

La folie et l'horreur ont obsédé ma vie. Les livres que j'ai écrits ne parlent de rien d'autre. Après L'Adversaire, je n'en pouvais plus. J'ai voulu y échapper. J'ai cru y échapper en aimant une femme et en menant une enquête. L'enquête portait sur mon grand-père maternel, qui après une vie tragique a disparu à l'automne 1944 et, très probablement, été exécuté pour faits de collaboration. C'est le secret de ma mère, le fantôme qui hante notre famille. Pour exorciser ce fantôme, j'ai suivi des chemins hasardeux. Ils m'ont entraîné jusqu'à une petite ville perdue de la province russe où je suis resté longtemps, aux aguets, à attendre qu'il arrive quelque chose. Et quelque chose est arrivé : un crime atroce. La folie et l'horreur me rattrapaient. Elles m'ont rattrapé, en même temps, dans ma vie amoureuse. J'ai écrit pour la femme que j'aimais une histoire érotique qui devait faire effraction dans le réel, et le réel a déjoué mes plans. Il nous a précipités dans un cauchemar qui ressemblait aux pires de mes livres et qui a dévasté nos vies et notre amour. C'est de cela qu'il est question ici : des scénarios que nous élaborons pour maîtriser le réel et de la façon terrible dont le réel s'y prend pour nous répondre.

03/2007

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Art mural, graffitis, tags

Montpellier street art

C'est pendant mes études que j'ai découvert avec jubilation l'art urbain à ses débuts, Paris, New York, Los Angeles, Berlin... Devenue professeur d'arts plastiques, j'ai réalisé avec mes élèves de nombreuses créations murales, qui répondaient à leur passion pour ce qu'on n'appelait pas encore le Street art. En arrivant à Montpellier, j'ai découvert une autre dimension, plus ludique, plus poétique, plus universaliste. Quand j'ai voulu en savoir plus sur les artistes montpelliérains, je me suis aperçue qu'il n'y avait pas de livre sur le Street art à Montpellier. Des sites, oui, bien sûr, des blogs, des articles, mais pas un vrai livre qu'on pourrait garder, regarder, feuilleter, savourer... Alors, j'ai arpenté les rues de Montpellier et pris des centaines de photos. J'ai rencontré des artistes, visité des ateliers, collecté des légendes urbaines, et tenté de comprendre d'où venait leur étonnante énergie créatrice. Mes amis se sont pris au jeu et m'ont apporté quelques pépites photographiques. Certains artistes m'ont même aidée à récolter les photos des oeuvres disparues... Aujourd'hui, je voudrais offrir au grand public ce panorama superbe d'une saison de Street art à Montpellier. Tenter de rendre visible et compréhensible cet art extrêmement vivace dans notre ville, pour permettre aux amateurs de s'y retrouver et créer un lien entre les artistes et les passants. Sylvie Léonard

06/2022

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Littérature française (poches)

Autoportrait

"Adolescent, je croyais que La Vie mode d'emploi m'aiderait à vivre, et Suicide mode d'emploi à mourir. J'ai passé trois ans et trois mois à l'étranger. Un de mes amis jouit dans la trahison. J'oublie ce qui me déplaît. J'ai peut-être parlé sans le savoir avec quelqu'un qui a tué quelqu'un. Je vais regarder dans les impasses. Ce qu'il y a au bout de la vie ne me fait pas peur. Je n'écoute pas vraiment ce qu'on me dit. J'ai parlé à Salvador Dali à l'âge de deux ans. Décrire précisément ma vie me prendrait plus de temps que la vivre. La date de naissance qu'indique ma carte d'identité est fausse. Je ne sais pas sur qui j'ai de l'influence. Je parle à mes objets lorsqu'ils sont tristes. Je ne sais pas pourquoi j'écris. Je suis calme dans les retrouvailles. Je n'ai rien contre le réveillon. Quinze ans est le milieu de ma vie, quelle que soit la date de ma mort. Je crois qu'il y a une vie après la vie, mais pas une mort après la mort. Je ne demande pas si on m'aime. Je ne pourrai dire qu'une fois sans mentir "je meurs". Le plus beau jour de ma vie est peut-être passé".

09/2013

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Littérature française

Blanès

"Et si on allait à Blanès ?" C'était mon idée. Je l'avais lancée le samedi 10 mars vers onze heures du matin, après mes deux cafés, consciente de ce que je disais et aussi du fait que je le disais pour lui faire plaisir, sans soupçonner une seconde que cette phrase innocente serait celle qui me ferait chuter tout au fond du gouffre où je suis. Pourtant des phrases, j'en ai dit. J'ai trop dit "je t'aime" alors que je savais que cela le fatiguait, j'ai dit des choses intelligentes aussi, puis des conneries comme tout le monde. Mais je n'aurai pas survécu à cette phrase-là. Samuel a répondu pourquoi pas ? Ça te dirait ? J'ai dit oui ça me dirait, on n'est jamais allés à Blanès, ce n'est pas si loin, une heure en voiture depuis Barcelone, à peine plus. On s'est mis d'accord, on irait le lendemain. Le soir, on s'est couchés en chien de fusil dans des draps blancs comme un linceul, j'ai respiré son odeur du soir, un peu âcre, et senti la chaleur de sa cuisse sur laquelle j'avais posé la main. Je me suis endormie heureuse sûrement, sans doute, pourquoi pas ? Je ne savais plus bien à présent, et le matin du dimanche 11 mars, en fin de matinée, nous avons pris chacun un livre et nous sommes partis pour Blanès.

08/2014

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Littérature française

L'heure bleue

J'ai vécu 15 ans avec Patricia. Sans penser à la précarité de l'existence. Un vilain cancer est venu la prendre et Patricia a quitté son habit de chair pour s'envoler vers l'immensité; le jour de la Saint Olivier voici bientôt six ans. Le lendemain, tôt le matin, le jour se levait à peine, je suis descendu dans le salon. Je me suis installé sur ma chaise, doucement, pour ne pas réveiller mes enfants. J'ai pris ma plume et j'ai laissé l'encre dessiner l'histoire que Patricia me soufflait à l'oreille. Mon petit amour m'a conté sa vie. Les moments essentiels de son existence ont pris mots, ont pris phrases. Tantôt avec son style. Tantôt avec le mien. Ces rendez vous, ponctués par l'écriture, m'ont permis de supporter la cruauté de l'absence et ne pas basculer dans l'abîme du désespoir. Au travers de son témoignage, j'ai découvert que la vie n'avait pas de fin. Elle adoptait des formes diverses, mais restait plus forte que tout. J'ai compris la détresse et la solitude face à la maladie qui ronge. J'ai mesuré l'essence même de notre existence. L'amour et le partage. Les chapitres se sont construits doucement. Ils ont fini par bâtir un livre. Ce livre que je voulais laisser à mes enfants. A nos enfants. Pour que la trace éphémère d'une belle jeune femme reste figée à jamais.

06/2009

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Critique littéraire

Un privé à Tanger Tome 2 : Ma haie

Petit, j'étais désordonné, mais désordonné comme il n'est pas possible de l'être. J'étais champion toutes catégories de désordre. Ma mère disait que le désordre dans ma chambre était à l'image du désordre dans ma tête. Et elle avait raison. J'en ai beaucoup souffert. Toutes mes tentatives de rangement se sont toujours soldées par des échecs épuisants, physiquement et moralement. En dépit de mes efforts pour mettre de l'ordre dans ma tête via ma chambre, je ne suis jamais arrivé à rien parce que je ne parvenais pas à concevoir un principe d'ordre satisfaisant. Et j'abandonnai. Je regarde maintenant mon désordre comme un penchant. Ou un besoin. "Chez moi", les choses sont aujourd'hui à peu près en ordre. Mais ce n'est qu'une ruse. En fait, mon désordre s'est déplacé. Il est aujourd'hui caché au coeur de mon ordinateur. Quand j'allume mon ordinateur, il y a quelques grands dossiers : mes Cours à l'Ecole, mon Courrier, ma Banque, mon Grand Frère, ma Vie, mon Ouvre, mon Editeur, etc. Un de ces grands dossiers s'intitule ma Haie. C'est là. Là que gisent, pêle-mêle, une quantité de documents inclassables, sans liens entre eux, sorte de rhizome incontrôlé (amorces de textes, bouts de journal, notes, blaireaux, Dernières nouvelles de la cabane, lettres privées...) dans lequel j'ai puisé une bonne part des éléments qui constituent ce "livre".

04/2001

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Littérature française

Théorie du Bonheur

J'ai affirmé, un jour, être malheureux. Je me suis demandé pourquoi, et comment ne plus l'être. J'ai affirmé, plus tard, être heureux. A nouveau, je me suis demandé pourquoi, et comment le rester. Même si je suis d'abord parvenu à progresser empiriquement, quoique méthodiquement, vers le bonheur, c'est bien la philosophie qui m'a ensuite offert les meilleures explications quant à celui-ci. Je me suis alors proposé de les synthétiser dans cet ouvrage. Les recommandations que j'y ai incluses se basent sur un raisonnement logique, dont j'ai explicitement posé les définitions et hypothèses de départ. J'appelle " bonheur " un état conscient, indépendant des circonstances de la vie, et pleinement satisfaisant. Je préconise d'en confier la recherche à notre raison objective. Encore nous faut-il parvenir à la consulter, en nous efforçant, avec discipline, de dépasser les influences qu'exercent sur nous nos biais et nos émotions. Je propose de quelle manière appréhender divers thèmes de la vie, comme notre rapport aux autres, à la société, à la fortune, à l'univers, au temps, et à bien d'autres concepts encore, de sorte qu'ils contribuent à ce bonheur. Je démontre enfin que la recherche du bonheur devrait être le but de notre vie. En publiant Théorie du Bonheur, un procédé d'approche logique de celui-ci, j'espère aider tous ceux qui le liront dans leur poursuite de cet objectif.

12/2019

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Esotérisme

1717-1747. Les 30 glorieuses de la Grand Loge des Modernes vues par la presse de l'époque

"Ce livre achève la quête que j'avais entreprise pour rechercher les véritables origines de la Franc-Maçonnerie. Dans mes précédents ouvrages, j'avais donné à l'étude des circonstances dans lesquelles était née la Grande Loge de Londres et de Westminster, l'aspect d'une enquête policière. J'avais évoqué les mobiles, le contexte et les acteurs principaux. Dans ce présent ouvrage, j'ai appelé les témoins à la barre, c'est-à-dire la presse anglaise de l'époque, première presse moderne de l'histoire, et j'espère que le lecteur aura le même saisissement que j'ai ressenti en découvrant la richesse de cette documentation qu'on n'avait jusqu'à présent qu'imparfaitement exploitée. C'est comme si on vidait progressivement l'eau d'un lac dans lequel gisait un village englouti, dont la population se serait exilée et dispersée. Avec le "GADLU", on avait vu ressurgir le clocher de l'église et le toit des maisons. Avec "1717, rétablissement d'une vérité historique ", ce sont les maisons elles-mêmes qui sont apparues. Avec ce dernier ouvrage, qui va retracer les 30 premières années qui ont suivi la fondation de 1717 de la Grande Loge des "Modernes", quasiment dans son quotidien, alors qu'il n'y avait qu'une seule Grande Loge en Angleterre, ce sont les rues, les places et les boutiques qui sortent de l'engloutissement, rappelant la vie qui animait ce village, comme un "âge d'or" disparu."

03/2019

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Faits de société

Ce sera notre secret

" A 11 ans, je rencontre un étudiant en médecine, lors d'une colonie de vacances. Peu après, j'ai repris contact avec lui et l'horreur a vite commencé. Deux ans d'abus sexuels, à son domicile en banlieue parisienne ainsi qu'au sien, face auxquels je suis totalement impuissant tant son emprise et sa perversité étaient imparables. Comme de nombreuses victimes d'abus, j'ai été enfermé dans le silence et la honte. J'ai alors connu l'enfer durant l'adolescence : chaque jour, je noyais mes souffrances dans l'alcool, sans omettre divers TOC, phobies et une déscolarisation. Je raconte cette dérive mais aussi mon parcours de résilience. J'ai aujourd'hui une vie de famille et j'exerce le métier d'ingénieur à Lyon. Après des années de silence, convaincu par des amis victimes et les récentes affaires de pédophilie dans l'église, je me suis enfin décidé à déposer plainte. La police m'a alors appris que mon agresseur était un récidiviste et qu'il n'allait pas tarder à être jugé pour d'autres faits non prescrits de pédophilie. J'ai alors pris un avocat médiatique, Maître Gilles-Jean Portejoie, pour défendre au mieux mes intérêts. Mon combat est désormais de tout mettre en oeuvre pour aider la justice à faire condamner cet homme et contribuer à briser la loi du silence et les tabous de la société en encourageant les hommes à témoigner. "

02/2018

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Histoire de France

De Gaulle comme de Gaulle ?

Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée... du nom que je porte. Du moins depuis que j'ai pris conscience de sa singularité. Né au début des années cinquante, j'ai traversé, enfant puis adolescent, la période de pouvoir de mon grand-oncle. Du président Pompidou à celui qu'un facétieux a qualifié de "capitaine de pédalo", j'ai accumulé les souvenirs, tristes ou gais, avec le regard particulier d'un de Gaulle : l'école, l'université, le service militaire, la vie professionnelle, tout, y compris mon mariage, m'a renvoyé et me renvoie sans cesse au nom qui est le mien. C'est tout cela que j'ai entrepris de raconter : la découverte de la charge que j'aurais à porter et son influence sur le déroulement de ma vie, l'origine de mon nom, ma parenté, les rapports avec les membres de ma famille et en particulier le Général, la guerre d'Algérie et ses conséquences, mes expériences en politique ou à l'étranger, outre quelques portraits de parents et les "petites histoires" dont on m'a fait le dépositaire. Voilà bien de quoi remplir le "sac" qu'une fois retiré dans ma "thébaïde" provençale j'ai décidé de vider. Sans gêne ni retenue, mais sans prétention ni voyeurisme, avec la simplicité et la fantaisie qui font de moi ce que je suis : un de Gaulle parmi d'autres.

02/2018

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Critique littéraire

À l'ombre du charbon

J'ai travaillé vingt-six années aux Houillères du Bassin de Lorraine, dont les sept dernières dans une Unité d'Exploitation de charbon, précisément celle de le Houve. J'y ai découvert un rythme de travail surprenant et une cohabitation singulière entre des hommes et des métiers très différents. J'ai vécu avec eux des moments difficiles, mais aussi des moments de joie et de bonheur. C'est pourquoi dès ma cessation d'activité j'ai ressenti le besoin de noter quelques données techniques que ma mémoire retenait, ainsi que mes impressions vécues auprès de ce personnel. Ma fonction de responsable d'entretien bâtiments, s'est déroulée de 1993 à 2000. Lors de l'une de mes premières visites du carreau, mon ingénieur chef de service, Pierre K. en présence de mon supérieur Jean G. m'a lancé : "Tu seras notre mémoire" . J'étais effectivement plus jeune qu'eux, mais à l'époque je n'avais pas osé imaginer une seule seconde que cette phrase était prophétique. Que je m'attacherais tant à ces hommes et à ce Siège, au point de me lancer dans un travail d'écriture, afin qu'ils ne soient pas oubliés et laissés en marge de l'aventure du charbon. J'ai appris à les connaitre et reconnaitre comme des hommes débordant de bonne volonté et d'espoir. Qu'hommage leur soit ici rendu pour leur aventure à L'OMBRE DU CHARBON. GLÜCK AUF

10/2018

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Beaux arts

Papiers peints

Très jeune, je voulais être peintre. J'y travaillais en solitaire entre les quatre murs d'une chambre de bonne ou sur le vif des rues de Paris et des campagnes environnantes. Quoi qu'il arrive, je passais le jeudi au Louvre comme d'autres préféraient les plaisirs du stade ou du bowling. Puis le doute s'est emparé de moi avec fureur. A mes yeux, il y avait trop d'art dans la peinture et pas assez de vérité. Seule l'approche de la vérité me semblait devoir être tentée. Pour joindre l'acte à la parole, j'ai détruit tout ce que j'avais conservé, fais table rase des pinceaux et tubes de couleur, bien décidé à tirer un trait définitif sur mon rêve d'enfant. D'ailleurs, la littérature et la radio ont presque aussitôt pris le relais. Jusqu'au jour où, en 2014, venant de quitter définitivement la radio, j'ai osé franchir la porte d'une boutique de matériel pour artistes. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire du chargement avec lequel je suis ressorti. Très vite, je me suis jeté à l'eau. Une peinture en a appelé une autre, des séries se sont composées, et je me suis retrouvé pris dans un rythme d'enfer, une vraie addiction qui m'accapare du matin au soir comme si, un demi siècle plus tard, j'essayais de rattraper le temps perdu.

05/2017

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Littérature française

Et maintenant qu'ils sont là... on fait quoi ?

- Pardonnez-moi, monsieur le procureur, j'ai dû manquer une case. A vingt-cinq ans j'étais un bandit, je vendais de la drogue, j'ai payé pour cela, j'ai pris trois ans fermes et j'ai rendu ma dette à l'Etat. Et maintenant, devenu vieux, que je fais de l'humanitaire en aidant de pauvres gens épuisés qui ont soif, froid et faim... vous voulez me mettre en prison tout ça parce que je ferais partie d'une bande organisée ? Je ne saisis pas bien votre raisonnement, là... je vous le dis, j'ai dû louper une case. - Arrêtez, vous vous fichez du monde. "Eux, les migrants, ils disent merci toutes les cinq minutes. Merci de quoi ? pense Pierre. C'est lui qui doit dire merci de ce rappel impérieux de la nécessité du partage. Eux, ils ont les yeux grands ouverts sur l'avenir, pupilles noires au centre de billes blanches. Ce sont eux qui sont propres et c'est lui qui a la gale, pas sur la peau du corps, mais sur la peau du coeur sans doute depuis toujours..." "Une famille nombreuse, c'est quelque chose. Il n'y a pas un avis comme aux époques patriarcales, il n'y a pas deux positions qui s'affrontent comme en politique au moment du choix présidentiel, il y a une foultitude d'avis qui vont, qui viennent, qui remettent tout en cause et qui font qu'on évolue."

05/2019

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Poésie

Liberté sur parole. Condition de nuage. Aigle ou soleil. À la limite du monde. Poèmes. Pierre de soleil

Liberté sur parole Là où cessent les frontières, les chemins s'effacent. Là commence le silence. J'avance lentement et je peuple la nuit d'étoiles, de paroles, de la respiration d'une eau lointaine qui m'attend où paraît l'aube. J'invente la veille, la nuit, le jour qui se lève de son lit de pierre et parcourt, yeux limpides, un monde péniblement rêvé. Je soutiens l'arbre, le nuage, le rocher, la mer, pressentiment de joie - inventions qui s'évanouissent et vacillent face à la lumière qui se désagrège. Et puis, les arides montagnes, le hameau d'argile séchée, la réalité minutieuse d'un pirú stupide, de quelques enfants idiots qui me lapident, d'un village rancunier qui me dénonce. J'invente la terreur, l'espoir, le midi - père des délires solaires, des femmes qui châtrent leurs amants d'une heure, des sophismes de la lumière. [...] Là où s'effacent les chemins, où s'achève le silence, j'invente le désespoir, l'esprit qui me conçoit, la main qui me dessine, l'oeil qui me découvre. J'invente l'ami qui m'invente, mon semblable ; et la femme, mon contraire, tour que je couronne d'oriflammes, muraille que mon écume assaille, ville dévastée qui renaît lentement sous la domination de mes yeux. Contre le silence et le vacarme, j'invente la Parole, liberté qui s'invente elle-même et m'invente, chaque jour. Octavio Paz.

07/1998

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Album de films

Cinéfils

Mes parents ont toujours passé des films à la maison. Rarement des films d'auteurs ou avant-gardistes, plutôt du cinéma populaire, français ou américain. Surtout mes parents revoyaient souvent -vraiment souvent- les films qu'ils aimaient. J'ai continué à regarder des films. Le cinéma est devenu une langue commune avec mes consoeurs et mes confrères de la bande dessinée et l'édition ; avec le public aussi lors des rencontres. A partir de 2020, avec les confinements successifs, les films n'ont jamais autant fait partie de vie. Je dessine au quotidien, dans des cahiers, des plans des films visionnés chaque semaine. Au gré de mes projections, visionnage à la maison ou en salles, discussions, recherches. Le cinéma m'apprend à vivre et à dessiner. Je me considère comme le " ciné-fils " des films avec lesquels j'ai grandi. L'amour du cinéma, et du dessin, j'ai voulu y consacrer ce livre où j'ai reproduit en l'état les pages de ces cahiers. J'ai voulu aussi rendre un hommage aux magazines de cinéma. Comme un numéro spécial, avec des commentaires et des sous-titres de plus de 300 films : surtout du cinéma américain classique et populaire (de 1950 à 1980). J'aimerais que ce livre puisse même être lu comme une bande dessinée, avec ses vignettes, ses ellipses. Un roman graphique ciné-familial. Je veux passer du fils au père, et devenir avec ce livre un " ciné-parent " pour d'autres ! Julien Magnani

03/2023

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Littérature française

Rien de confidentiel, disent-ils (récit)

"Sans m'en apercevoir, j'ai glissé vers ce puits infini, esseulée que j'étais par les prémices de la dépression puis par la violence blanche de ma maladie. Dépossédée de ma propre vie. Un voile s'est posé sur mon coeur et mon corps". J'ai voulu mourir. J'ai voulu m'extraire d'un vide qui m'aspirait vers la folie. Je devais me débattre contre la fulgurance de mes maux. Alors, jour après jour, j'ai jeté les mots de l'indicible sur le papier, pour me relever et ne pas sombrer tout à fait. L'écriture de la douleur s'est dévoilée comme une catharsis. Je cherchais à mettre du sens sur une existence disloquée par les angoisses. Vint la valse des hôpitaux de secteur, peuplés de soignants dont la seule réponse à ma souffrance fut l'enfermement, l'indifférence et le mépris. J'ai dû lutter pour recouvrer une humanité qu'ils m'avaient volée. Ecrire, pour rester accrochée à la vie, coûte que coûte. Et puis, à force, je fus habitée par un espoir auquel je ne croyais plus. Nouvelle déflagration. Mort de ma mère, il me faut arracher à l'oubli des souvenirs qui se dérobent, partis avec elle. Ecrire, à nouveau. Et au détour d'une phrase, me laisser cueillir par la poésie des mots, qui s'annonce comme un retour à la vie. Emmanuelle Pittau

11/2014

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Littérature française

Naissance d'un Goncourt

" Quand j'ai vu ces deux bougies charbonner dans les ténèbres, je me suis demandé où j'arrivais ? Dans quel port inconnu j'allais devoir entrer à la voile, manoeuvrer à la voile et rien qu'à la voile, accoster en douceur ? Santander ? La Corogne ? Yeu ? Noirmoutier ? La Rochelle ? Je n'ai reconnu Belle-Isle-en-Mer qu'au dernier moment, à l'énorme silhouette oblique de la citadelle Vauban. On a déboulé vent arrière entre les deux môles à peine visibles sous la pluie rageuse, et j'ai viré de bord en catastrophe, suppliant Claudius de baisser la voile, de la tuer. J'espérais ralentir le voilier, lui briser son élan, mais il a filé sur son erre entre deux yachts au corps-mort, deux ombres gesticulantes, et c'est le quai des visiteurs qui l'a fait s'arrêter - net ! avec un méchant bruit de ferraille disloquée. Pour morfler, il avait morflé ! Des échelons brillaient comme des yeux. Je suis monté sur le quai passer une amarre à l'anneau. A quoi pouvais-je penser ? Mes mains avaient doublé de volume, le vent m'incendiait les tympans. J'étais sorti du monde civilisé où le mot Littérature a la moindre chance de vous choper au collet. Pourtant je n'avais pas la berlue, quelqu'un me tapait sur l'épaule et crevant les rafales j'entendais ces mots complètement nases, délivrés du nord, du sud, de tous mes fantasmes du moment : - Toi, chéri, tu as une gueule d'écrivain. " C'est ainsi que Yann Queffélec, 27 ans, rencontra Françoise Verny, papesse de l'édition. Un hommage tendre et drôle au chemin que parcoururent ensemble ce jeune inconnu et cette femme aux excès aussi célèbres que ses intuitions. Un hommage à l'écriture, aussi, qui sait faire sa place dans la vie des écrivains par des voies parfois inattendues.

09/2018

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Football

Je suis le président masqué

"Je dois vous dire que je me suis bien amusé et que cela m'a rapporté un bon petit paquet. Je ne suis pas milliar- daire mais j'ai de quoi assurer l'avenir de mes enfants. Certains diront que je n'ai pas toujours été réglo. Mais qui est réglo dans le football ? Jeune homme, j'avais apprécié la méthode Tapie lors de son retour à l'OM dans les années 2000 et vu les agents agglutinés comme des mouches autour du pot. Là, il y avait, croyez-moi, de l'oseille à la clé. Je me voyais bien agent, des commissions bien grasses, la Rolex Daytona en or au poignet et l'appartement avec terrasse sur le Larvotto à Monaco. Le sort en a décidé autrement. Je suis devenu manager sportif , à l'anglaise comme ils disaient autrefois, d'un club de milieu de tableau du centre de la France. Avec quelles compétences ? Aucune, j'avoue, mais j'avais pu faire deux ou trois bons coups comme coordinateur sportif, de quoi faire rêver avec le trading joueur. Il n'en faut pas plus, je vous jure, pour être dirigeant, d'autant que la veuve du propriétaire a fini par me laisser le club, lassée d'éponger les dettes et les larmes de crocodile des joueurs. Il m'a fallu un peu d'imagination, certes... J'ai regardé mes aînés à l'oeuvre, avec un faible pour le petit père Aulas et du respect pour la maestria de Labrune. A la table de la Ligue, je me suis délicatement fondu dans la masse, pas très difficile tant les Caillot, Caïazzo ou Kita sont gonflés d'importance. J'avais en plus deux ou trois agents dans la poche et les fonds américains ont créé la demande. J'ai vendu. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu. ". .

06/2023

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Histoire de France

I Sturietti di ziu Antonu

Dessins d'Elia Santucci Mi piaci monda à scriva è cù" i sturietti" , sarà u me terzu libru è com'edda dicia Marguerite Yourcenar : "Scriva hè ùn parlà micca, hè silènziu. Ghjè stridà senza rimori ! " . Après "E Fole di Ziu Antonu" que j'ai écrit en 2015, j'ai eu l'idée d'écrire une petite histoire de Corse mais cette fois ci dans le parler du sud uniquement, la langue de mon enfance, a favella di Sartè, u me paesi. Professeur de langue corse pendant 22 ans, j'ai été aussi professeur d'histoire et géographie pendant 20 ans et j'ai toujours été passionné par les anecdotes et les mystères de l'histoire J'ai rencontré en 2014 dans mon lycée à Bastia une jeune professeure d'arts appliqués, Elia Maria Santucci avec qui j'ai eu la chance de partager cette aventure ... Nous avons décidé d'illustrer chaque "sturietta" ... en parcourant ainsi les diérentes périodes de l'histoire de Corse (la période romaine, les grandes familles corses du Moyen Age des Ìstria à Samperu Corsu, l'enfance et la vie quotidienne de Napoléon, les boues rouges, les bandits corses méconnus, la tradition du Carnaval ect ... en passant par des sites géographiques chargés d'histoire et de légendes comme Sartè, Vizzavona, San Bàrtule, Pancheràccia, Bocognanu ... Elia Santucci C'est depuis l'enfance que je baigne dans le milieu des arts, m'intéressant tour à tour à la bande dessinée, aux arts plastiques puis aux arts appliqués que j'enseigne aujourd'hui depuis 2009. Peu après notre rencontre, Antoine, avec lequel je partage l'amour de la Corse et de sa culture, m'invita à participer à la réalisation de ses "sturietti" en tant qu'illustratrice. Il m'aura ainsi donné la chance de raconter la Corse à ma manière.

08/2019

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Sciences historiques

Histoire de Chartres. Tome 1, Des origines au XIVe siècle

L'ouvrage que je donne au public est le fruit de huit années d'études. A peine arrivé à Chartres, j'ai voulu connaître son histoire et j'ai feuilleté ses historiens. Je cherchais la cité, la commune je trouvais partout la cathédrale et le Chapitre. Je me suis demandé si les archives de ce pays se taisaient complètement sur son passé municipal ; je les ai consultées, et une mine inexplorée s'est ouverte à mes yeux. J'en ai conclu que l'histoire de Chartres restait à faire. J'ai pensé que je devais, autant que possible, circonscrire mon récit aux murs de la cité, et qu'en écrivant une monographie, il était de mon devoir de me défier de cette tendance de quelques-uns de mes devanciers à sortir des bornes de leur sujet pour aborder le champ des hypothèses de l'histoire générale ; en un mot, il m'a semblé que je ne devais pas faire une histoire de France à propos de Chartres. J'ai emprunté les divisions de mon travail aux faits principaux de l'histoire locale ; j'ai cherché à conduire de front les hommes et les choses, de manière à offrir à mes lecteurs un tableau animé et vrai de la vie de Chartres à chaque siècle ; lorsque j'ai jugé que certaines matières exigeaient quelque développement, je les ai traitées à fond dans des chapitres particuliers, après en avoir fait incidemment usage dans le corps du récit. Sans prétendre avoir fait mieux que mes devanciers, je puis affirmer que j'ai fait autrement. J'ai travaillé avec l'intime conviction que, pour être goûté, l'auteur d'une histoire locale doit être consciencieux, exact, exempt de froideur comme de pédantisme ; qu'il ne lui est pas permis de négliger les sources même les plus arides ; que son mérite gît presque tout entier dans le classement judicieux des documents dont il fait usage. Si je ne réussis pas, je ne devrai m'en prendre qu'à mon inhabileté, car les matériaux ne m'ont pas manqué ; sans parler de l'ample récolte que m'ont fournie les archives du département, de l'Hôtel-Dieu et de la Mairie. Que les Chartrains lisent mon livre, et s'ils y trouvent leur histoire nationale, mon labeur sera largement payé ! .. (extrait de l'Avant-propos, édition originale de 1854).

06/2019