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Critique littéraire

Les expressions figées en français. Noms composés et autres locutions

Les transformations économiques et sociales qui se sont produites depuis un siècle ont eu pour pendant linguistique un développement sans précédent de la néologie. Il a fallu dénommer des centaines de milliers d'objets et de concepts nouveaux. Pour ce faire, il y a, en théorie, plusieurs moyens linguistiques. On peut d'abord forger des unités lexicales simples par une combinaison nouvelle de lettres. Cette possibilité n'est guère exploitée par les langues, qui sont avant tout des réalités historiques. Un deuxième moyen consiste à attribuer un sens nouveau à un mot existant déjà dans la langue. Celle-ci n'y a recours que modérément : la polysémie en est augmentée d'autant, ce qui brouille le sens et complique le message. Il y a enfin la possibilité de créer des dénominations nouvelles par la combinaison d'éléments lexicaux existants : en utilisant des affixes (dérivation) ou en assemblant des unités lexicales (composition). C'est à ce dernier procédé qu'est consacré ce livre. Les conditions linguistiques de la création de dénominations à l'aide de mots préexistants sont le fait du figement, dont nous étudions, pour chacune des catégories grammaticales, les propriétés et les réalisations. Nous mettons en lumière, d'autre part, qu'au-delà des particularités propres à chaque catégorie, le figement a des caractéristiques spécifiques qui font de lui une des propriétés définitionnelles des langues naturelles, au même titre que les possibilités combinatoires. Les procédés à l'oeuvre dans la langue générale sont encore plus évidents dans les langues de spécialités, où les suites composées sont la règle. L'étude du figement est une condition nécessaire au traitement informatique, car il constitue pour lui, avec la polysémie, un obstacle de première importance.

12/1996

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Sciences historiques

Histoire de l'enfance en Occident. Tome 1, De l'Antiquité au XVIIe siècle

Peut-on écrire une histoire de l'enfance ? De celle-ci, il ne nous reste bien souvent que des lambeaux et nous ne pouvons croire sur parole ce qu'écrivent au soir de leur vie des mémorialistes enclins à enjoliver un passé lointain. Si la reconstruction de ce qu'ont pu être des identités enfantines ne date que du début de ce siècle avec la naissance de la théorie psychanalytique, l'historien doit faire flèche de tout bois pour saisir un sujet qui échappe aux regards et n'a laissé que des traces fugitives. Le but de ce livre est de faire, plus de trente ans après le grand livre de Philippe Ariès, le bilan de nos connaissances. Aucune source n'a été négligée : si derrière les discours (philosophiques, pédagogiques, médicaux ou religieux, etc.) que les adultes tiennent sur les enfants, on peut tenter de lire la fonction qui leur est assignée et l'évolution des pratiques, on n'a pas négligé les objets de l'enfance (jouets, livres pour enfants) ni l'iconographie (ainsi le message de la peinture hollandaise au XVIIe siècle) ni surtout les sources autobiographiques (journaux, correspondances) où l'enfant parle à la première personne. De l'enfance des rois aux enfants des rues, des saints enfants aux enfants sorciers, des familles aux écoles ou aux hôpitaux d'enfants trouvés, du jeu au travail, des tableaux du Moyen Age aux films de Fellini, ce livre cherche à cerner les multiples visages qu'a pu prendre à chaque époque cet âge de la vie : attentif aux lieux, aux segments sociaux et aux sexes, il tente de relier représentations et pratiques, discours, images et actes sans surimposer une interprétation anachronique. Chaque volume comprend une séquence iconographique.

02/1998

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Actualité et médias

Le chaudron français

Entre novembre 2013 et janvier 2015, une vingtaine de jeunes habitants de Lunel, petit bout de Camargue coincé entre Nîmes et Montpellier, partent pour la Syrie. Musulmans fraîchement convertis, juifs ou catholiques, ils ont à peine la trentaine, ils sont chômeurs, footballeurs ou ingénieur et tous fuient le bourg, où ils ont grandi, pour rejoindre des inconnus, dont ils ne parlent même pas la langue ; des chefs de guerre djihadistes. Le 27 janvier 2015, alors que sont pleurés les morts de Charlie Hebdo, une opération policière, la première contre les filières terroristes de France depuis les attentats, met un terme à cet exode macabre. Jean-Michel Décugis ne reconnaît plus Lunel, la ville où il a grandi, où il est allé à l'école. Dans ses souvenirs, son bourg ensoleillé n'était que vignes et oliviers, taureaux, football et passion de l'arène. Et voici qu'en quarante ans, la commune est devenue une des plus pauvres de France. Le chômage, la violence, l'immigration et le racisme y ont explosé. La population s'est divisée, les communautés radicalisées et face à ce naufrage, des politiciens locaux attentistes, complaisants, toujours impuissants. A Lunel, si longtemps terre de migrations et de brassage, Renaud Camus, l'écrivain vénéré des milieux identitaires, a pu concevoir sa théorie funeste du " grand remplacement " . Comment Lunel en est-elle arrivée là? Pendant des mois, les auterus ont disséqué cette commune emblématique d'un échec national. Ils ont rencontré des religieux, modérés ou extrémistes, des jeunes et des anciens, des professeurs, chefs d'entreprises, bénévoles associatifs, des élus, des policiers, magistrats, avocats et gendarmes. L'histoire qu'ils nous racontent est celle de jeunes partis mourir et tuer en Syrie. L'histoire de ceux qui, dans l'indifférence générale, les ont soutenus ou embrigadés. L'histoire d'une faillite française.

09/2017

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Religion

La religion du doute et du savoir

Il existerait un lien existentiel entre le Verbe et le cosmos des astrophysiciens, à l'instar de l'émergence et l'anéantissement. Dans le premier binôme, les scientifiques postulent pour le principe d'unification où l'infiniment petit est indissociable de l'infiniment grand, et où une seule règle mathématique suffit à expliquer l'émergence de tout ce monde. L'auteur suppose que le bulk (conglomérat d'univers) pourrait ressembler à un millefeuille constitué de branes (théorie des supercordes), lequel, dans un mouvement de respiration, partirait en expansion puis se rétracterait à l'infini. Mais il se peut aussi qu'un disque d'accrétion (trou noir) soit à l'origine de cette magie où des étoiles avalées, broyées et comprimées dans cet entonnoir d'une densité inimaginable, régurgite l'Univers dans un processus de régénération appelé Big Bang ; une matrice divine en quelque sorte ! Dans le second binôme, l'humanité a toujours été effrayée par la mort. Toujours selon l'auteur, la mort n'existerait pas car elle serait directement liée à une notion fractale du temps. Or, le temps n'étant qu'une chimère isentropique, l'éternité, ou l'immortalité biblique, serait contenue dans la portion infinitésimale de la dernière seconde de la vie que matérialise la perte d'un gramme du mourant (poids supposé de l'aura). La religion ne serait qu'un concept suranné et tellement controversé, quant à la possession de sa vérité et de son dieu, qu'elle a, durant son histoire, davantage incarné la mort que la vie en termes d'amour, de savoir et de concorde. Cette dernière réflexion appelle les deux autres volumes de la trilogie sur les problèmes cultuels : l'intolérance, le terrorisme et les frictions intercommunautaires autour des cultes monothéistes.

11/2006

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Sciences historiques

MLF, psychanalyse et politique 1968-2019. 50 ans de libération des femmes. Volume 2, La plus longue des révolutions

"Il y a cinquante ans, en 1968, naissait en France le Mouvement de libération des femmes (MLF). Souffle de vie, il a ouvert une nouvelle ère historique où les femmes existent et l'affirment. Pour en faire un "mouvement de civilisation", Antoinette Fouque, qui l'a cofondé, y a créé une forme d'université populaire, "Psychanalyse et politique". Après Génération MLF 1968-2008, première référence incontournable pour l'histoire du Mouvement de libération des femmes, MLF-Psychanalyse et politique 1968-2018, 50 ans de libération des femmes retrace l'élaboration d'une pensée pionnière, qui en articulant engagement politique et révolution intime, création et procréation, a levé la censure sur le corps des femmes et libéré une parole jusque-là enfouie. Le premier volume, paru en mars 2018, a restitué à l'Histoire, à travers des archives retrouvées, des témoignages, des documents tirés de l'oubli, les premières années d'un mouvement dont l'oralité a été la première expression. Ce second volume commence dans les années 1974-1975, temps de maturation, d'inventions et d'accomplissements qui n'ont jamais cessé. Il retrace le mouvement de pensée autour de la différence des sexes initié par Antoinette Fouque et l'apport qui est le sien à la théorie psychanalytique, aux sciences humaines, à la philosophie, à la politique et à la culture contemporaine. Ce faisant, MLF-Psychanalyse et politique contribue à éclairer la genèse du temps que nous vivons et à transmettre aux jeunes générations la mémoire d'un mouvement dont elles sont si évidemment les héritières. Ce livre a été réalisé par Michèle Idels, Sylvina Boissonnas, Elisabeth Nicoli, Christine Villeneuve, Catherine Guyot, avec d'autres du collectif Psychanalyse et politique."

02/2019

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Sciences politiques

Rosa, Lénine et la révolution

La figure de Rosa Luxemburg a souvent été placée au centre des dilemmes révolution ou réforme sociale, et socialisme ou barbarie, tout comme une partie importante de sa contribution politique a été développée entre les deux pôles de la révolution des conseils et la critique constructive à l'égard de l'expérience révolutionnaire bolchevique. Sans sous-estimer le vaste débat qui a reconstruit la présence monumentale de Rosa au sein du mouvement ouvrier internationaliste et de la théorie de la révolution, il reste toujours à développer la présence historique de la révolutionnaire allemande dans toute sa complexité et par rapport aux perspectives qu'elle a ouvertes pour le débat communiste : de son anticolonialisme si original à la configuration de l'impérialisme dans les termes marxiens de l'accumulation (qui sera propre aux revendications des mouvements de libération des années 60) ; des anticipations de la conscience de classe révolutionnaire (qui sera reconnue plus tard à Lénine lui-même) à la structure de la révolution socialiste qui passe à travers la démocratie absolue (qui sera propre aux revendications des mouvements pour les droits dans le monde entier) ; de la conception organique de la société au dépassement de la dialectique hégélienne du maitre et de l'esclave (qui sera le propre d'un postmodernisme critique) ; de l'ouverture à l'émancipation individuelle comme clé pour la lutte collective à la radicalisation des revendications bourgeoises comme point de rupture de l'ordre constitué (qui sera la base de la vision antagoniste de la contemporanéité). Des thématiques qui relancent l'actualité de la pensée et de la pratique de Rosa Luxemburg et l'urgence d'une réflexion qui, sans mépriser l'apologétique nécessaire à telle "disciple de Marx", la recontextualise au sein du débat d'aujourd'hui portant sur la conception de la classe et de la crise.

03/2019

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Esotérisme

Revue Spirite (Année 1861). le livre des médiums, l'esprit frappeur de l'aube, enseignement spontané des esprits

Ce numéro de la Revue Spirite contient, entre autres, le livre des médiums, l'Esprit frappeur de l'Aube, enseignement spontané des Esprits, pénurie des médiums, la tête de Garibaldi, entretiens avec Alfred Leroy, suicidé, discours de M. Allan Kardec, la peinture et la musique, effets du désespoir, Essai sur la théorie de l'hallucination, les dessins mystérieux, exploitation du spiritisme, le spiritisme à Lyon... Un an après l'apparition du Livre des Esprits, Allan Kardec se rend compte de la nécessité d'une revue mensuelle. Mais pour fonder un journal, il faut avoir des fonds. Allan Kardec n'en a pas assez. Il s'adresse à M. Tiedeman, ami des spirites et d'Allan Kardec. Mais Tiedeman hésite. Pendant ce temps, Allan Kardec demande l'avis des guides, par l'entremise de Mme E. Dufaux. On lui répond de mettre son idée à exécution et de ne s'inquiéter de rien. "Je me hâtai, dit Allan Kardec, de rédiger le premier numéro et je le fis paraître le 1er janvier 1858, sans en avoir rien dit à personne. Je n'avais pas un seul abonné, et aucun bailleur de fonds. Je le fis donc entièrement à mes risques et périls, et n'eus pas lieu de m'en repentir, car le succès dépassa mon attente. A partir du 1er janvier, les numéros se succédèrent sans interruption, et, comme l'avait prévu l'Esprit, ce journal devint pour moi un puissant auxiliaire. Je reconnus plus tard qu'il était heureux pour moi de n'avoir pas eu de bailleur de fonds, car j'étais plus libre, tandis qu'un étranger intéressé aurait pu vouloir m'imposer ses idées et sa volonté, et entraver ma marche ; seul, je n'avais de comptes à rendre à personne, quelque lourde que fût ma tâche comme travail.

10/2017

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Psychologie, psychanalyse

Magie et schizophrénie

Publié pour la première fois en français en 1974, Magie et Schizophrénie de Geza Roheim rassemble selon le voeu même de son auteur, deux essais posthumes : "Origine et fonction de la magie", "Fantasmes et Rêves dans la schizophrénie". On ne s'étonnera pas de trouver regroupés ici en un seul ouvrage une explication des pratiques magiques de "peuplades primitives" et l'analyse des mécanismes profonds qui fondent l'apparition d'une psychose. Roheim en effet, avait séjourné quelque temps en Australie et dans les Mers du Sud, puis observé les indiens Yuma d'Arizona avant de se consacrer à l'étude de plusieurs cas de schizophrénie à l'hôpital psychiatrique de Worcester aux Etats-Unis. Nous livrant avec la plus grande minutie les fantasmes et les rêves d'un jeune schizophrène soigné pendant dix-huit mois, Roheim fait la constatation que diverses sortes de pratiques magiques, tout à fait semblables à celles des ethnies étudiées découlent des processus initiaux de fondement de l'organisation psychique. D'où la théorie ontogénétique de la culture, concept central de son oeuvre à venir : le rituel magique des groupes ethniques conjure les mêmes démons que le moi en formation aux prises avec l'acceptation de la réalité. Clair, documenté, précis, appuyé de très nombreux témoignages, le livre apporte sans aucun doute un matériau précieux à l'étudiant, au chercheur en sociologie, ethnologie et psychanalyse, ainsi qu'à toute personne curieuse de ces matières. Aujourd'hui réédité, le livre offre une livraison augmentée de deux inédits de l'auteur : l'Argent sacré en Mélanésie qui précise le sens des pratiques magiques liées à l'argent ; Psychisme et société qui reprend pour la résumer l'analogie précédemment ébauchée. Deux éclairages nouveaux à l'appui de la thèse centrale, ainsi enrichie de documents supplémentaires et de fondements théoriques plus explicites encore.

09/1986

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Droit

L'analyse financière des communes. 4e édition

Quelles que soient leur taille et leur situation financière, les communes et leurs groupements connaissent des projets d'équipement. Pour savoir s'ils disposent des moyens nécessaires pour les réaliser, l'analyse financière peut apporter des réponses convaincantes. En effet, cette discipline permet de dégager les forces et les faiblesses financières, passées et à venir, d'une commune ou d'un groupement de communes. La méthode proposée ici s'inspire largement de celles qui ont cours pour apprécier la situation et les perspectives d'évolution financière d'une entreprise. Le contrôle préalable de la fiabilité des comptes s'impose. A partir des comptes administratifs et de gestion, il convient d'apprécier le niveau et l'évolution de l'épargne ainsi que l'équilibre financier grâce au bilan. Il a fallu adapter ces méthodes à la logique du secteur local. Certes, pour une commune ou le groupement dont elle fait partie, il ne s'agit pas de réaliser des profits, mais il est souhaitable, pour le moins, de dégager l'épargne nécessaire au financement des équipements. L'aller-retour entre théorie et pratique valide la méthode. L'examen des comptes n'épuise pas le sujet de l'analyse financière. Aussi importe-t-il de mesurer les risques, présents et futurs, auxquels une commune s'expose à travers ses engagements contractés avec des partenaires publics ou privés. C'est toute la question des relations entre une commune et les sociétés d'économie mixte locale ou les associations ou les entreprises privées... Ce livre est destiné aux étudiants qui envisagent d'approfondir leurs connaissances dans le domaine de la gestion financière des collectivités locales. Cet ouvrage devrait également intéresser un public de décideurs locaux et de fonctionnaires territoriaux, et, plus largement encore, les citoyens désireux de comprendre les mécanismes de l'analyse financière.

01/2019

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Philosophie

Jean-Jacques Rousseau et la pensée du malheur. Tome 3, Apothéose du désespoir

Dans l'apothéose du désespoir on part du Contrat social pour aboutir aux Rêveries du promeneur solitaire. La théorie de la communauté exposée dans le Contrat social montre l'homme tel qu'il aurait dû être. Mais la bonne totalité n'est qu'un rêve. JA. Rousseau se replie dans l'Emile sur un individu qu'il prétend éduquer dans la solitude. On assiste ici à la tentative désespérée du médecin du monde pour enrayer le progrès implacable qui ronge comme une maladie mortelle le monde humain. En dépit des richesses de la pensée éducative chez Rousseau, il n'est pas déraisonnable de penser que le désespoir l'envahissait de plus en plus. A la fin il se retrouve seul avec lui-même. Le médecin de l'humanité s'efface, comme le théoricien de la réforme des mœurs domestiques. Rousseau n'a plus qu'un homme à soigner et c'est lui-même. La tentative de régénération morale de la société et de l'homme s'abîme dans le dialogue de la pensée avec soi d'où doit émerger au moins comme monument dans la catastrophe générale le discours désespéré et vrai d'un homme qui veut croire qu'il est pur et saint. Ce troisième et dernier volume est dantesque ; plus on va, plus on se dirige vers une solitude de plus en plus claire, même si en son essence pure elle est inexplicable. Là se trouve la signature capitale du malheur : " Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, de prochain, d'ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord unanime ". (JJ. Rousseau).

03/1984

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Psychologie, psychanalyse

Lettres. 1904-1937

Voici sans doute la dernière des grandes correspondances de Freud. Eugen Bleuler–l'inventeur du concept de schizophrénie, et d'autisme dans un autre sens que celui d'aujourd'hui – est le premier psychiatre universitaire à prendre au sérieux les thèses freudiennes, en les important dans la théorie et au Burghölzli, clinique psychiatrique de Zurich, qu'il dirige (où se forment Carl G. Jung, Max Eitingon, Karl Abraham, Abraham Brill, Ludwig Binswanger). Là, ensemble, chaque matin, les médecins analysent avec enthousiasme leurs rêves de la nuit – et, au vu de ce qu'ils y découvrent, ils interdisent à leurs épouses d'en faire autant... Bleuler fait une "psychanalyse" par lettres, avec Freud, et non sans résistance : il croit à l'expérimentation, veut des preuves, a du mal avec ses rêves, n'aime guère la sexualité, surtout inconsciente. Rien ne le prédispose à suivre la découverte freudienne, sinon son honnêteté intellectuelle et sa passion de soignant. Freud, de son côté, souhaite introduire la psychanalyse dans le champ de la psychiatrie et, parallèlement, la sortir de Vienne : Zurich deviendra le centre mondial de la psychanalyse, à la fois universitaire et clinique, jusqu'à la rupture avec Jung en 1912-1913. A l'arrière-plan de ces lettres et de leurs visées divergentes, se dessine l'histoire conflictuelle du mouvement analytique – création de l'Association psychanalytique internationale, dissension avec Jung, séparation de Freud et de l'école dite de Zurich. L'échange dure trente-trois ans, et il est plus étroit et vif que ce que l'on savait, entre deux hommes droits, passionnés, qui ont de fortes divergences. Au coeur du désaccord, le rapport ambigu que la psychiatrie entretient déjà avec l'analyse.

10/2016

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Critique littéraire

L'expression américaine

José Lezama Lima (1910-1976) est le penseur latino-américain quia accompagné son temps et épousé son pays, Cuba, au point que son ami Cintio Vitier parlait de lui comme de " l'homme qui pénètre et rend la terre transparente ". Son roman Paradiso est une somme théologale ; ses poèmes restent à ce jour des oracles énigmatiques quoique tous ses lecteurs pressentent qu'ils fondent un nouveau classicisme ; sa conversation était socratique, ses premiers disciples militants furent Cortazar et Severo Sarduy. Octavio Paz lui témoigna sa révérence et, depuis, son enracinement dans l'universel ne cesse de s'approfondir ; il était conscient de sa puissance et disait : " Je comprends de vastes journées depuis le germe jusqu'à l'accouchement que la rhétorique apaise. " Dans L'Expression américaine, par un parcours chronologique qui met en lumière des faits et des individus généralement ignorés, depuis l'origine de Pachacamac jusqu'à Gershwin, c'est le rapport entre l'Europe et l'Amérique qu'il cerne, annulant la malédiction culturelle propre à chacun des deux continents : les uns sont rachetés de leurs abus de pouvoir, les autres sont sauvés de la honte, de l'impuissance. Le mariage heureux autour du banquet de la culture trouve enfin son couronnement au niveau de la théorie, selon ce qu'il appelle " l'éros connaissant " ou le " système poétique du monde " . Le groupe de créateurs aimantés par Lezama avait pour nom Origenes ; L'Expression américaine est la trace d'un geste collectif qui, par excellence, " ne cherche pas à formuler un programme, mais à lancer les flèches de son propre sillage " , parce qu'elle repose sur la conviction que " le peuple est une substance qui se projette dans le Temps ".

09/2001

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Philosophie

Eléments du droit naturel et politique

Les Elements du droit naturel et politique sont la première oeuvre politique de Hobbes. Ecrits en 1640, ils circulèrent en manuscrit, juste avant que Hobbes ne rejoigne la France où il demeurera en exil pendant onze ans pour échapper aux affres de la guerre civile anglaise. La rédaction de cet ouvrage est donc directement liée au contexte politique. Pourtant, Hobbes y accomplit une déterritorialisation radicale du politique. Loin de partir comme tous ses prédécesseurs de l'histoire ou de la nature, il arrache le politique à l'une et à l'autre pour l'enraciner dans une théorie de la nature humaine. On a sans doute de la peine à mesurer la révolution que constitue une telle décision. Sans doute Hobbes a-t-il pour but d'éclairer ses concitoyens sur les véritables règles qui régissent l'artifice politique et sans lesquelles le corps politique s'écroule comme un château de cartes dans la guerre civile, mais pour y parvenir il faut fonder la politique comme science. Il décontextualise donc le politique pour atteindre son essence et sa vérité. C'est là l'audace extrême de cette philosophie à laquelle sont aveugles ceux qui entendent la lire comme s'il s'agissait d'un écrit de circonstance dont le sens serait entièrement réductible au moment de sa rédaction. Le présent volume comporte la première édition critique de ce texte depuis l'édition Tönnies, laquelle se trouve, sur bien des points, corrigée ici. La traduction est en effet fondée sur un établissement du texte à partir de l'ensemble des manuscrits que nous connaissons. Le texte de base est fourni par le manuscrit qui comporte des corrections autographes de Hobbes. On trouvera aussi des annotations textuelles, historiques et philosophiques qui éclairent la lecture.

10/2010

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Histoire et Philosophiesophie

De l'intérieur du monde. Pour une philosophie et une science des relations

Michel Bitbol repense dans ce livre la théorie de la connaissance pour l'adapter aux découvertes de la science du XXe siècle. La physique contemporaine rend cette démarche nécessaire: elle porte de moins en moins sur des choses et de plus en plus sur des relations. Si bien que l'image baroque de relations flottant en l'air sans appui sur les choses, d'un "sourire de chat sans chat" pour paraphraser Lewis Carroll, se fait jour de manière insistante. Comment comprendre des relations qui préexistent aux objets ou aux propriétés qu'elles unissent? Une analogie est mobilisée pour élucider ce mystère: si la droite et la gauche se définissent par leur relation mutuelle, c'est que cette relation est orientée à son tour relativement à notre corps. Ici, comme en physique quantique, seul un supplément de philosophie relationnelle permet de résoudre les énigmes des relations. Seule la reconnaissance de notre situation à l'intérieur du réseau interconnecté du monde lève les paradoxes nés du rêve de le voir comme de l'extérieur. Le problème est qu'une résistance culturelle, dont le fil est retracé de Platon jusqu'à Russell, fait obstacle à l'indispensable radicalité de la pensée des relations. Une thérapie de cette résistance est cherchée dans la philosophie de Nâgârjuna, penseur indien du 11e siècle, auteur de référence de l'école bouddhique de la "voie moyenne". Car cette philosophie, loin de minimiser la corelativité des phénomènes et leur absence (ou vacuité) de nature propre, la prend pour prémisse de sa tension éthique vers une manière d'être ouverte et disponible. Une réflexion originale permettant de comprendre comment une épistémologie peut avoir partie liée avec la quête existentielle.

02/2010

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Sociologie

Psychologie sociale de la connaissance. Etayage expérimental

Que se passe-t-il lorsqu’un individu se trouve confronté à un désaccord avec d’autres individus à propos d’une connaissance, par exemple scientifique, d’un raisonnement, ou de la manière de résoudre un problème donné ? Va-t-il se laisser convaincre par l’autre ? Va-t-il l’imiter ou camper sur ses positions, voire s’opposer ? Va-t-il devenir créatif ? Va-t-il réussir ou échouer dans cette tâche ? Cet ouvrage propose une approche scientifique de ces questions. L’issue de tels désaccords ou conflits sociocognitifs dépend de trois facteurs essentiels : la personne qui introduit le désaccord est-elle compétente et donc digne de foi, ou incompétente ? Le sujet lui-même a-t-il le sentiment subjectif d’être lui-même compétent, ou au contraire reconnaît-il son incompétence ? Finalement, et quelles que soient les réponses à ces deux questions, le sujet ressent-il dans cette interaction interpersonnelle l’existence d’un élément qui menacerait l’estime qu’il a de lui-même, dont il se préoccupe alors, ou au contraire a-t-il le sentiment que l’image qu’il a ou donne de lui-même n’est pas en jeu, et peut alors se consacrer à l’examen de la tâche ? Plusieurs dizaines d’études expérimentales illustrent la conceptualisation de ces dynamiques d’influence sociale, qui recourt à trois approches de la psychologie sociale portant sur la logique des relations interpersonnelles, sur les façons que les gens ont de se comparer avec autrui, et sur la manière dont ils expliquent les réussites et les échecs. Cet ouvrage constitue une extension théorique et expérimentale des travaux de psychologie sociale développementale et de la théorie de l’élaboration du conflit dans les tâches d’aptitude, dont les applications sont pertinentes notamment dans le champ de l’éducation, de la formation et des organisations.

10/2014

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Musique, danse

Le Cinquième marteau. Pythagore et la dysharmonie du monde

Selon une antique tradition, c'est Pythagore qui a inventé l'harmonie. On rapporte qu'un jour, alors qu'il se promenait près d'une forge, il entendit de merveilleuses sonorités et s'aventura à l'intérieur pour en savoir plus. Il y trouva cinq hommes qui frappaient avec cinq marteaux. A sa vive stupéfaction, il découvrit que quatre de ces marteaux avaient entre eux d'admirables rapports de proportion, qui, réunis, allaient lui permettre de reconstituer les lois de la musique. Mais il y en avait aussi un cinquième. Pythagore le vit et l'entendit, mais ne parvint pas à le mesurer ; il ne put davantage rendre raison de ce son discordant. C'est pourquoi il l'écarta. Qu'était-ce donc que ce marteau, pour que Pythagore décidât si résolument de le rejeter ? Dans Le Cinquième Marteau, Daniel Heller-Roazen montre que ce geste mythique donne une clé pour comprendre ce que fut autrefois l'harmonie : théorie des sons musicaux, mais aussi paradigme pour l'étude scientifique du monde sensible. C'est en vertu de l'harmonie que l'on a réussi à transcrire la nature dans les éléments idéaux des mathématiques. Pourtant, à de multiples reprises, cette entreprise s'est heurtée à une limite fondamentale : quelque chose dans la nature lui résiste, refuse de se laisser transcrire dans une série d'unités idéales. Un cinquième marteau continue obstinément à résonner. De la musique à la métaphysique, de l'esthétique à la cosmologie, de Platon et Boèce à Kepler, Leibniz et Kant, Le Cinquième Marteau révèle que les efforts pour ordonner le monde sensible n'ont cessé de suggérer l'existence d'une réalité que ni les notes ni les lettres ne sauraient pleinement transcrire.

04/2014

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Ethnologie

Correspondance (1942-1982)

La correspondance publiée ici, pour la première fois, s'ouvre par des contrepèteries et se referme sur la couleur des voyelles. Elle entrecroise sur presque un demi-siècle le fil de deux vies dans la trame d'une amitié savante qui ne s'interrompra qu'avec la mort. Il y est question de poésie et de mathématiques, de champignons et d'épopées médiévales, autant que de langues et de mythes. Car, loin de l'image dont on les a parfois affublés, le linguiste Roman Jakobson (1896-1982) et l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009), ces deux grands sphinx des sciences sociales du xxe siècle, furent, plus que d'autres, des médiateurs entre l'abstraction de la science et l'expérience sensible. La théorie et la volupté se conjoignent dans leurs oeuvres respectives autant que dans leur rencontre. Dans l'éloge qu'il fera de Lévi-Strauss, Jakobson insistera sur un point : il faut concilier le sens de la variation et la recherche des invariants, ne pas opposer la passion pour le singulier, le différent, l'unique, et le souci des formes universelles – bref la science et l'expérience, le concept et la sensation, la vérité et la vie. Il attribue à son ami la solution : faire de ces fameuses structures invariantes rien d'autre que des matrices de variation. Nous n'avons rien en commun sinon ce qui nous fait différer les uns des autres ! Et cela, non seulement au sein de l'humanité, mais jusque dans l'immense concert de la diversité biologique et cosmique. Saisir sa place dans ce jeu de variations, c'est se comprendre soi-même – et telle est la tâche la plus haute des sciences humaines, pour laquelle témoigne cette correspondance inédite.

05/2018

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Littérature étrangère

Le Justicier

Vivian Winter, avocat londonien, jeune, riche, séduisant, est retrouvé mort dans sa cuisine, transpercé de seize coups de couteau. Sa mère, lady Winter, charge son meilleur ami de mener une enquête parallèle à celle de la police. En se fondant sur les indices de deux documents, le testament du défunt et la liste des meurtriers qu'il a défendus au cours des dernières années et qui ont pour point commun d'avoir assailli sexuellement et tué des femmes enceintes, le narrateur se lance dans une série d'investigations de plus en plus déconcertantes. Il est sur le point de renoncer à sa mission - dont lady Winter a d'ailleurs voulu le décharger très tôt - mais s'obstine, poussé par les doutes et les réticences des enquêteurs officiels. Sa théorie, tantôt étayée et tantôt ébranlée par le psychiatre qui a eu à connaître de plusieurs de ces cas, le conduit à rencontrer les proches de ces meurtriers ou de leurs victimes, et le lecteur se voit offrir un champ très vaste où risquer ses propres conclusions. L'énigme se résoudra au prix de deux morts supplémentaires, mais nous n'en sommes déjà plus à les compter. Il ne faudrait pas insister beaucoup auprès de l'auteur pour lui faire admettre qu'il partage nombre des curiosités, des raisonnements et des réactions du narrateur. Presque tous les ouvrages de Julian Gloag offrent une trame d'enquête policière, même ceux où l'analyse psychologique domine de beaucoup la recherche d'une solution satisfaisante aux yeux de la justice. C'est toujours un plaisir pour le lecteur quand le mystère de l'intrigue sert de support à une ouvre littérairement riche et accomplie. Le cas n'est pas si courant.

03/1987

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Psychologie, psychanalyse

Theraplay. Une nouvelle thérapie par le jeu basée sur l'attachement

Theraplay est une méthode de thérapie par le jeu largement utilisée dans les pays anglo-saxons, qui s'appuie sur le travail d'Ann Jernberg. Cette seconde édition de son livre a été reprise par Phyllis Booth est complétée au départ des dernières recherches sur l'attachement et sur les effets du stress et du traumatisme sur le développement des enfants. Cette méthode s'appuie sur la façon naturelle et ludique dont se passent les interactions entre enfants et parents pour proposer une aide aux familles en difficulté et les aider à développer réactivité et structure essentielles pour le développement d'un enfant. Elle montre aux parents comment utiliser le jeu pour communiquer amour et autorité et pour amener les enfants dans des interactions qui développeront leurs compétences, leur estime d'eux-mêmes et leur confiance. Ce livre est destiné aux thérapeutes d'enfants et aux personnes qui s'en occupent (psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux, éducateurs, infirmières pédiatriques, logopèdes, kinésithérapeutes... La première partie propose une vue d'ensemble de la méthode et des 4 dimensions Theraplay : structure, participation, maternage et défi. Les recherches et la théorie sous-tendant la méthode sont aussi expliquées, de façon à adapter la méthode aux besoins d'enfants différents. La deuxième partie explique comment organiser une séance, travailler avec l'enfant et avec les parents et comment adapter le travail à l'évolution de l'enfant. La troisième partie montre comment adapter le traitement à des enfants à besoin très différents : enfants avec des problèmes de régulation, enfants autistes, enfants handicapés physiques, enfants traumatisés, enfants séparés de leurs parents de naissance, enfants maltraités, adolescents et groupes. Ce livre est illustré de nombreuses vignettes et comprend des appendices proposant des activités concrètes en fonction de l'âge et des dimensions de Theraplay, ainsi qu'un index.

09/2014

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Economie

Histoire de l'analyse économique. Tome 2, L'âge classique (1790 à 1870)

J. A. Schumpeter (1883-1950) a été l'un des derniers grands économistes capables d'embrasser toute l'histoire de l'économie, celle de son temps et celle du passé. Il s'en était préoccupé de bonne heure : avant 1914, il avait rédigé, pour un ouvrage collectif dirigé par Max Weber, une Esquisse de l'histoire de la science économique. Il devait y revenir, après avoir écrit Business Cycles (1939) et Capitalism, Socialism, and Democracy (1942), et consacrer les neuf dernières années de sa vie à la préparation de cette History of Economic Analysis, qui parut en 1954, après sa mort. Non seulement la science de Schumpeter est immense, mais son style, son ton, la finesse de ses aperçus appartiennent à l'un des très grands hommes de culture de notre siècle, parfait représentant de "l'école autrichienne " et contemporain spirituel de Freud, Wittgenstein, Musil, Zweig, Mahler, Schànberg... Selon Schumpeter, la science économique se caractérise par la maîtrise, dans le domaine économique, de l'histoire, de la statistique et de la théorie. " Il serait illusoire, écrit-il, d'espérer que l'on comprendra quoi que ce soit aux phénomènes économiques [...] sans maîtriser suffisamment les données historiques. Il est de fait que les erreurs fondamentales qu'on commet aujourd'hui en analyse économique sont plus souvent dues à un manque d'expérience historique qu'à toute autre lacune de la formation des économistes ". La véritable culture économique exige donc de combiner la Vision historique avec la maîtrise des techniques d'observation et des modèles théoriques. Et ce livre explique comment, par des synthèses successives, s'élabore et progresse réellement la connaissance. Deux notions, que Raymond Barre dégage dans sa préface, en éclairent la lecture : celle de filiation des idées scientifiques ; et celle de situation classique, où les progrès de l'analyse se coordonnent et se consolident.

01/2004

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Physique, chimie

Optoélectronique térahertz

La théorie électromagnétique est un des plus grands achèvements de la réflexion scientifique. Connue depuis plus d'un siècle et demi, elle a été établie avec rigueur et validée très précisément par de nombreuses expériences. Néanmoins, parcourir le spectre Ce que réserve encore de belles surprises, particulièrement dans le domaine spectral de l'infrarouge très lointain, correspondant aux fréquences térahertz ; celui-ci offre de nombreuses applications encore impensables il y a quelques années, comme la " vision " par des caméras à travers des objets opaques, la détection de produits à risque (explosifs, drogues), la collecte d'informations par capteurs en faveur de l'environnement, la mise au point de composants électroniques ultra-rapides, la sécurisation des télécommunications. Peu exploré jusqu'aux années 1990 en dehors de certains laboratoires très spécialisés, le domaine térahertz a depuis bénéficié de nombreux progrès technologiques, en particulier dans le domaine de l'optoélectronique. Aujourd'hui, les ondes et signaux térahertz font l'objet d'une multitude d'études au sein de nombreux laboratoires et entreprises à travers le monde, et on assiste à la diffusion de cette technologie dans le monde industriel. Nous sommes donc à une période charnière s'il en est, puisque de nombreuses applications " grand public " n'attendent plus que sautent les derniers verrous technologiques. Rédigé par 15 chercheurs français sous la direction de Jean-Louis Coutaz, ce livre a pour but de donner les bases et principes de la science et de la technologie des ondes térahertz, en présentant les principales applications entrevues aujourd'hui. L'ouvrage se limite aux techniques optoélectroniques, pour donner une cohérence thématique et lui conserver une taille raisonnable. Il comporte les chapitres suivants : présentation générale du domaine térahertz, principes physiques de base, composants, techniques et systèmes, applications et perspectives

05/2008

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Généralités médicales

Moi, Jean Joseph Reisser, docteur en médecine à Thann : 1750-1816. Etude critique d'un manuscrit

Le manuscrit Observations médicales faites par moi, Jean Joseph Reisser, docteur en médecine à l'hôpital de Thann, nous fait entrer de plain-pied dans la pratique d'un médecin ayant exercé à partir des années 1775 dans deux petites villes alsaciennes, à Cernay d'abord, puis à Thann de 1794 à 1815 en tant que médecin de l'hôpital. Né dans cette dernière ville en 1750, Jean-Joseph Reisser obtient son doctorat à Valence en 1781. Animé d'une noble passion pour son métier, il soigne avec une égale empathie des malades issus de toutes les couches sociales. Après avoir attentivement considéré les symptômes qu'ils présentent et qu'il relate avec minutie, il prescrit à ces êtres souffrants des médications composées relevant de la pharmacopée de son temps : elles proviennent des règnes végétal, animal et minéral, de la chimie qui s'introduit peu à peu dans les remèdes, ainsi que l'hydrothérapie. S'il exerce son art avec pragmatisme, mettant à profit son expérience et une approche attentive de la complexion et des antécédents médicaux de ses malades, le docteur Reisser n'en est pas moins doté d'une culture savante qu'il puise dans le savoir encyclopédique médical du XVIIIe siècle. Cependant, les principes hippocratiques et traditionnels – théorie des humeurs, saignées, mire des urines – continuent d'imprégner sont art de soigner. Petit-fils et fils de bourreau, il n'aura de cesse de se mettre totalement au service de ses malades, avec la volonté sans faille d'obtenir leur guérison, ce qui traduit une vision du monde héritée des Lumières. Son itinéraire connaîtra les tourments révolutionnaires, le décès précoce de cinq de ses dix enfants et la maladie sans doute, puisqu'il décède à l'âge de 66 ans, en 1816.

01/2021

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Psychologie, psychanalyse

Essais d'anthropologie psychanalytique. Tome 2, Le symptôme et l'esprit du temps : Sophie la menteuse, la mélancolie de Pascal... et autres contes freudiens

Soutenir contre la théorie évolutionniste qu'il faut en urgence retourner à Freud et au Lacan structuraliste implique qu'il faille ouvrir la porte du cabinet du psychanalyste pour repartir de l'analyse du cas et montrer ce que l'actualité des formes du malaise subjectif doit à l'évolution de la culture et aux inhibitions, symptômes, angoisses, délires qui, de manière très classique, se déduisent de la clinique des structures freudiennes (Névrose, Psychose, Perversion) et donc en confirment la brûlante actualité. De ce point de vue, la manie-des-toxiques est paradigmatique de ces nouvelles formes du malaise recouvrant le travail des structures freudiennes, comme le montrera l'analyse des inhibitions de Norman, du délire de Kodjo ou de la perversion de Gaël s'exprimant dans sa passion toxique pour le rhum, mais aussi son fétiche de cuir dont il fait des manteaux comme pour nous mettre sur la piste du fétichisme de la marchandise, et plus largement sur celle des ressorts inconscients de la fabrique des objets de la culture dont la dette envers la sublimation, les dispositifs de recherche de plus de jouir et, plus généralement, les logiques de la perversion est immense. Ce que montrent de manière exemplaire l'écriture du journal intime de Sophie la menteuse - l'enfant fétiche de la mère -, l'analyse de la nocivité de l'oeuvre d'art et aussi... tous les autres contes freudiens qui forment le second volume de ces Essais d'anthropologie psychanalytique, partant cette fois de la clinique du cas vers celle de la culture et trouvant leurs conclusions dans Les leçons cliniques de Socrate, où Lacan aperçoit l'émergence des formes de l'amour en Occident et donc les formes originaires du transfert, Socrate dont Lacan fait du même mouvement le patron des psychanalystes. Lacan : un génie quoi !

03/2015

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Histoire et Philosophiesophie

LA MESURE. Instruments et philosophie

" On peut distinguer trois mesures ", note l'Encyclopédie de d'Alembert et de Diderot, " celle des temps, celle des lieux, celle du commerce ". A la source de cette " règle originairement arbitraire et ensuite devenue fixe dans différentes sociétés ", il y a une certaine quantité qu'on prend pour unité et dont on exprime les rapports avec d'autres quantités homogènes. La mesure se présente sous son visage concret. Les instruments de mesure sont fondateurs de la civilisation et de la raison même : l'horloge, le thermomètre, la balance et leurs récentes métamorphoses ont scandé et rythmé notre existence sous tous ses modes : mécanique et physique, médical, économique et commercial, esthétique, historique, juridique et social. L'indispensable homogénéité de la mesure et de la chose mesurée semble renvoyer à une identité ou à une analogie de substance, de nature, de matière ou de forme : il faut bien pouvoir comparer. D'un autre côté, le choix même de l'étalon fait de la mesure un acte conventionnel et de l'instrument de mesure un objet technique, artificiel. Le postulat d'une sorte de connivence entre les choses, garant de la comparaison, est comme démenti par l'instrument de mesure dont l'élaboration requiert bien plus qu'une commune mesure : une théorie. Il faut, en effet, rendre commensurable. Mais pouvons-nous le faire ? Dans quelles conditions ? Il s'agit de substituer à la diversité des choses des signes homogènes. Les instruments de mesure nous donnent-ils une idée de ce qu'ils mesurent ? Cet ouvrage constitue les Actes du colloque qui s'est tenu au Centre d'Analyse des Formes et Systèmes de la Faculté de philosophie de l'université Jean-Moulin-Lyon III, les 28 et 29 octobre 1993.

01/1994

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Critique littéraire

La raison, le langage et les normes

La grande question métaphysique, aujourd'hui, en matière de langage, est de savoir si le modèle computationnel suffit à expliquer le comportement linguistique humain. Est-ce que la faculté de langage de chacun d'entre nous et sa compétence dans telle ou telle langue, s'expliquent parce que nous avons des algorithmes implémentés dans notre tête ? C'est une question qui appartient de plein droit à la philosophie de la linguistique. Elle possède cependant une portée plus vaste. En aval, en effet, elle concerne la représentation d'une bonne partie du comportement humain, selon le modèle qu'en donnent les cognitivistes de stricte obédience. En amont, elle concerne le vieux débat de théorie de la connaissance entre le rationalisme et l'empirisme. L'ouvrage prend résolument partie pour une nouvelle forme d'empirisme, l'externalisme qui soutient le caractère originellement artificiel et externe de l'intelligence humaine. Le statut du langage est la pierre de touche de l'argumentation. Quoi qu'il soit le lieu de l'intelligibilité, sa facticité est irréductible. La démonstration de la sousdétermination grammaticale (aucun système de règles ne peut engendrer l'ensemble des énoncés émis par les locuteurs d'une langue donnée); l'hypothèse de l'histoire (la temporalité est créative); l'hypothèse des outils linguistiques (grammaire et dictionnaires sont des outils qui modifient l'écologie de la communication humaine) et la conjecture sociologique (ce n'est pas dans les individus mais entre eux que se passent les processus cognitifs) permettent d'étayer l'essentiel de l'analyse. En matière d'ontologie, celle-ci conduit à un réductionnisme fonctionnel. La thèse ultime de l'externalisme, c'est que l'esprit lui-même est d'essence historique et empirique.

12/1998

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Cinéma

Chris Marker, les médias et le XXe siècle. Le revers de l'histoire contemporaine

L'histoire du XXe siècle a produit un nombre d'images sans précédent : depuis la Grande Guerre, chaque événement laisse une multitude d'images fixes et animées. A partir de l'oeuvre du cinéaste et artiste Chris Marker (1921-2012), cette étude - essai historique et philosophique - s'intéresse au rõle du cinéma dans la médiatisation de l'histoire contemporaine. Révolution de 1917, seconde guerre mondiale, guerre du Vietnam. luttes de décolonisation, Mai 1968, 1973 au Chili, effondrement de l'URSS et du bloc de l'Est, 11 septembre 2001 ... Chris Marker n'a jamais cessé de réfléchir sur les soubresauts de l'histoire. Son oeuvre, foisonnante et polymorphe, traite ces sujets et plane sur cette longue durée. Quel est l'intérêt du cinéma de Chris Marker aujourd'hui ? Penseur autant que cinéaste, photographe, archiviste..., il est celui qui a le plus profondément et systématiquement réfléchi à la mise en scène cinématographique de l'histoire, en montrant ses envers et revers. De cette oeuvre très actuelle on peut tirer une leçon de philosophie et une réflexion inédite sur le temps et la mémoire, sur les rapports complexes entre image et réalité, au travers des événements, petits et grands, du XXe siècle. Ecrire l'histoire au cinéma c'est questionner les sources (archives) et la forme d'écriture offerte par le médium (montage). Pour l'auteur du Fond de l'air est rouge, écrire l'histoire au cinéma c'est aussi écrire une histoire du cinéma et penser l'histoire c'est penser le cinéma. L'étude se fonde sur des analyses de films, de vidéos et d'écrits de Marker mis en regard avec des textes de philosophie, de théorie de l'image et du cinéma ainsi que d'histoire et de sciences sociales.

07/2018

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Histoire internationale

Le trauma colonial. Une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l'oppression coloniale en Algérie

Psychanalyste, Karima Lazali a mené une singulière enquête sur ce que la colonisation française a fait à la société algérienne, enquête dont elle restitue les résultats dans ce livre étonnant. Car elle a constaté chez ses patient.e.s des troubles dont rend mal compte la théorie psychanalytique. Et que seuls les effets profonds du "trauma colonial" permettent de comprendre : plus d'un demi-siècle après l'indépendance, les subjectivités continuent à se débattre dans des blancs de mémoire et de parole, en Algérie comme en France. Elle montre ce que ces "blancs" doivent à l'extrême violence de la colonisation : exterminations de masse dont la mémoire enfouie n'a jamais disparu, falsifications des généalogies à la fin du XIXe siècle, sentiment massif que les individus sont réduits à des corps sans nom... La "colonialité" fut une machine à produire des effacements mémoriels allant jusqu'à falsifier le sens de l'histoire. Et en cherchant à détruire l'univers symbolique de l'"indigène", elle a notamment mis à mal la fonction paternelle : "Leurs colonisateurs ont changé les Algériens en fils de personne" (Mohammed Dib). Mais cet impossible à refouler ressurgit inlassablement. Et c'est l'une des clés, explique l'auteure, de la permanence du "fratricide" dans l'espace politique algérien : les fils frappés d'illégitimité mènent entre frères une guerre terrible, comme l'illustrent le conflit tragique FLN/ MNA lors de la guerre d'indépendance ou la guerre intérieure des années 1990, qui fut aussi une terreur d'Etat. Une démonstration impressionnante, où l'analyse clinique est constamment étayée par les travaux d'historiens, par les études d'acteurs engagés (comme Frantz Fanon) et, surtout, par une relecture novatrice des oeuvres d'écrivains algériens de langue française (Kateb Yacine, Mohammed Dib, Nabile Farès, Mouloud Mammeri...).

09/2018

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Economie

La gestion de portefeuille. Instruments, stratégie et performance, 3e édition

Cet ouvrage complet et pédagogique se positionne comme une référence en matière d'analyse de la stratégie de gestion de portefeuille et de l'examen de la performance de cette gestion. Il est destiné aussi bien aux étudiants qu'aux professionnels. Cet ouvrage complet et pédagogique se positionne comme une référence en matière d'analyse de la stratégie de gestion de portefeuille et de l'examen de la performance de cette gestion. Un soin particulier a été apporté dans la clarté et la mise en perspective critique de l'exposition des bases de la théorie moderne de portefeuille et de l'efficience des marchés, en précisant l'état de la science et de l'art en la matière. Ensuite, l'ouvrage passe en revue les classes d'instruments financiers susceptibles d'intégrer un portefeuille de valeurs mobilières, à savoir les actions, les titres à revenus fixes, les produits dérivés et les actifs alternatifs, avec leurs principes de valorisation et leurs propriétés dans le cadre de la gestion d'actifs. Les stratégies de gestion de portefeuille par classes homogènes ou dans une optique d'allocation d'actifs font l'objet d'un examen minutieux. Cette analyse est complétée par une partie importante consacrée à l'évaluation de la performance de portefeuille, permettant d'établir un lien concret entre la mise en oeuvre des principes de gestion et le contrôle de leur qualité. Les innovations récentes en matière de stratégie et d'évaluation de la performance de portefeuille sont décrites avec objectivité et sans complaisance, mettant en exergue leurs avantages et faiblesses potentiels. Cette 3e édition actualisée et augmentée s'adresse aussi bien aux étudiants de Licence (Bac) et Maîtrise en Sciences économiques et de gestion qu'aux professionnels de la gestion de portefeuille et de l'asset management.

10/2019

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Philosophie

LES CAHIERS DE MEDIOLOGIE N° 6 DEUXIEME SEMESTRE 1998 : POURQUOI LES MEDIOLOGUES ?

Ouverture : Régis Debray, Histoire des quatre M - Paul Valéry Louise Merzeau, Ceci ne tuera pas cela Médio : Pierre Lévy, La place de la médiologie dans le trivium Régis Debray, Michel Serres Daniel Bougnoux, Si j'étais médiologue... - Louis Aragon Maurice Sachot, Discipliner, mais à quel prix ?Monique Sicard, Eco-medio, la paire imparable Yves Jeanneret, La médiographie à la croisée des chemins Louise Merzeau, Stéphane Mallarmé Catherine Bertho-Lavenir, Clio médiologue Monique Sicard, François Dagognet Médias : François-Bernard Huyghe, L'arme et le médium ou La transmission en trois métaphores - Chaud et froid : d'un coup de fièvre théorique Régis Debray, En suivant la métaphore...Grégory Derville, Le pouvoir des médias... selon les classiques de la «com»Emmanuël Souchier, L'image du texte. Pour une théorie de l'énonciation éditoriale Nicole Boulestreau, Art contemporain et télévision : l'éphémère en partage Marc Guillaume, La révolution commutative François Dagognet, Incorporer Marc Guillaume, Jean-François Lyotard Bernard Stiegler, Leroi-Gourhan : l'inorganique organisé Daniel Bougnoux, Jacques Derrida Jacques Perriault, «Culture technique». Eléments pour l'histoire d'une décennie singulière, 1975-1985Daniel Bougnoux, Edgar Morin Louise Merzeau - Gerald Grunberg, Construire une bibliothèque (entretien)Marc Guillaume, Michel de Certeau Serge Tisseron, De l'inconscient aux objets Karine Douplitzky, Cet obscur désir de l'entre-deux Odon Vallet, L'alpinisme : techniques et symbolique de l'ascension Françoise Gaillard, Hippolyte Taine Abécédaire & partis pris : Collectifs, 105 entrées dans la médiologie Réponses : Derrick de Kerckhove, Les chances de la médiologie Bernard Lamizet, Pour une médiologie politique Bernard Miège, Quatre bonnes raisons de ne pas suivre le courant médiologique Erik Neveu, Pour une réflexion in-disciplinée sur les média Pierre Nora, Peu importe la couleur du chat...Régis Debray - Daniel Bougnoux, CorrespondanceAnthologie : Collectifs, De Platon à Leroi-Gourhan (sélection proposée par Robert Dumas)

11/1998

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Pléiades

Oeuvres en prose complètes. Tome 2

Le temps est véreux, dit ce Péguy-là. Un infatigable vautour ronge l'impérissable en nous. Et cette idée de progrès qui est au centre même du monde moderne, de la philosophie et de la politique et de la pédagogie du monde moderne est essentiellement une théorie de caisse d'épargne. Il y a une déperdition, une perte perpétuelle, une usure. D'un mot, il y a le vieillissement. Cet homme-là va vers ses quarante ans. Il sait donc. Il sait enfin que la Sorbonne et l'Ecole Normale et les partis politiques s'ils ont pu lui dérober sa jeunesse ne lui ont pas dérobé son cour. Il sait, et il sait qu'il sait. Quoi ? "Il sait que l'on n'est pas heureux." Il sait que, depuis qu'il y a de l'homme, nul homme - jamais - n'a été heureux. Et il le sait même si profondément que c'est assurément la seule croyance à laquelle il tienne et cette science-là ruine le dogme sur lequel est fondé tout le monde moderne. Aussi cet homme revient au monde antique. A Zeus hospitalier, le dieu des hôtes. Et si les hôtes viennent de Zeus, c'est que l'étranger vient des dieux. Que le mendiant, que le suppliant est un envoyé des dieux. Mais ces anciens dieux, malgré tout, ne savaient pas mordre. Et le Péguy de ces années-là, insatisfait, rencontre enfin le dieu qui mord et touche le dieu qui dévore. Un dieu qui, parce qu'il s'est dérangé en entrant dans l'histoire, sauve le temps. Est-ce parce qu'il se défait du monde moderne que Péguy trouve son dieu, ou le contraire ? Ces pages le disent qui rassemblent les textes de Péguy publiés ou écrits entre 1905 et 1909.

01/1988