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revendication politique

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Littérature française

Le complexe de Gulliver

Tantôt comparable à Gulliver ou à un Lilliputien, dans ce livre profondément sincère et sans langue de bois, l'auteur se dévoile. Il raconte sa carrière politique, ses rencontres, ses échecs, ses réussites, ses joies, ses peines, ses erreurs, ses coups de

01/2015

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Actualité et médias

La République compassionnelle

Gouverner, désormais, c'est compatir, prendre le pouls et tâter le front des Français, s'adonner à la surenchère émotionnelle... Les gouvernants sont devenus des aumôniers, les officiants d'une société lacrymale, où l'on voit les bons sentiments tenir lieu de politique...

03/2006

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Sciences politiques

Si nous voulions

"En confessant que ma génération a manqué de volonté en politique, je veux dire à celle qui nous suit : relevez la tête! La France a besoin d'un sursaut mais elle n'est pas en sursis. L'optimisme est un sport de combat."

05/2014

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Sociologie

Actes de la recherche en sciences sociales N° 169, Septembre 2007

L'asile au guichet Alexis Spire " C'est plein de mecs bien en taule ! " Megan Comfort Le rôle politique des sondages Antoine Rémond La Vespa : histoire sociale d'une innovation industrielle Andrea Rapini Ferragus, une " sociologie-fiction " de la confiance Paul Lagneau-Ymonet

09/2007

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Religion

La Faim dans le monde

Le défi posé à toute l'humanité aujourd'hui est bien sûr d'ordre économique et technique, mais plus encore d'ordre éthico-spirituel et politique. C'est une affaire de solidarité vécue et de développement authentique autant que de progrès matériel.

11/1996

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Littérature française

L'histoire véritable de Lazare Méradec

Sur fond de catastrophe climatique, un roman d'aventures et de politique fiction où Jacques Lafarge nous propose une réflexion sur le type de société que nous pourrions mettre en place en s'appuyant sur les aspects les plus positifs de notre civilisation.

09/2016

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Théâtre

Intrigue et amour

Grâce à son discours passionné et sa structure dramaturgique dense et raffinée, Intrigue et Amour continue d'émouvoir son public : cette nouvelle traduction montre que sa puissance dramatique et la portée politique de son propos s'adressent bien à notre monde contemporain.

07/2015

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Littérature étrangère

Une fille nommée Aglaé

Salué comme un des meilleurs livres de Prilepine, c'est la quintessence de son œuvre que ce recueil nous offre, revisitant à travers huit nouvelles ses thèmes de prédilection : la violence sociale et politique, la figure du père, le rapport aux femmes…

04/2015

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discriminations, exclusion, ra

La nuit n°7 - Égalité . Le grand entretien qui éclaire vos jours

Une question contemporaine / Un grand entretien / Egalité. Réponses aux anti-Lumières 2 Entretien avec Eric Fassin, sociologue "La bataille politique vise à rendre le monde que nous désirons désirable pour d'autres, et rendre l'égalité désirable est l'enjeu démocratique par excellence".

02/2023

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Romans policiers

Meurtres au puits d'enfer. La nuit Mélusine

Dix ans après leur Sophie et Joseph ont donné naissance à un petit garçon, Noé. Pendant que Joseph, subit les menaces de chantage d'une petite mafia locale, Sophie se lance en politique et constitue une liste "éco-féministe" pour conquérir la mairie.

03/2024

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Ecologie

Penser la biodiversité

Quarante ans après son introduction, la notion de biodiversité a creusé son sillon : des politiques publiques, à toutes les échelles, lui consacrent leurs objectifs, et notre vie quotidienne est ponctuée d'appels à la préserver, dans les journaux, les publicités, les slogans politiques. Mais que nous disent réellement tous ces discours qui gravitent autour de la biodiversité ? Avant tout, ils expriment un constat d'échec : échec de la préservation de notre environnement, échec des tentatives de mesurer sa valeur, échec dans la construction de dispositifs d'expertise probants pour aiguiller les politiques environnementales. En interrogeant ce que son omniprésence nous enseigne sur notre rapport à l'environnement et sur la connaissance que nous en avons, cette enquête propose de repenser la notion de biodiversité. Ni synonyme de nature ni objet ni mesure, la biodiversité est une périphrase : c'est un appel elliptique à rendre nos décisions environnementales plus rationnelles. Penser la biodiversité, c'est interroger cette exigence de rationalisation, au-delà des caricatures que la science économique et ses critiques véhiculent. Penser la biodiversité, c'est creuser une rationalité qui s'enracine dans une exigence de justification et d'argumentation ouverte, contradictoire et exploratoire, seule à même de fonder des politiques environnementales légitimes et efficaces.

11/2021

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Géographie

Agir sur les évolutions démographiques

Une série de défis pressants, crise économique, réchauffement climatique, renchérissement des prix céréaliers et terrorisme pour en citer quelques-uns, a éclipsé les questions de population de l'agenda international. Depuis une vingtaine d'années, les enjeux démographiques ne retiennent guère l'attention des décideurs politiques, des médias et du grand public. En outre, le sentiment prévaut qu'il est très difficile de modifier les évolutions démographiques ou qu'on ne peut le faire que de manière autoritaire. Cette idée est pourtant démentie par l'expérience des 60 dernières années dans de nombreux pays qui se sont attelés à résoudre leurs problèmes démographiques, malgré certains abus dans les premiers programmes de planification familiale. En fait, il est possible d'agir sur les évolutions démographiques au moyen de politiques basées sur les faits et ce, de manière efficace et respectueuse des droits de l'Homme. Il est même indispensable de le faire si l'on veut assurer un développement durable pour la planète. Cet ouvrage décrit le paysage démographique contemporain, définit les politiques de population et examine les premières interventions en la matière. Il démontre ensuite pourquoi les questions démographiques sont devenues un enjeu mondial, avant de mesurer l'efficacité des politiques et d'examiner les nouveaux défis démographiques.

09/2013

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Economie - Publication annuell

Ramses. Un monde à refaire, Edition 2024

RAMSES, l'ouvrage prospectif de référence, propose chaque année à un large public (étudiant, enseignant, manager, journaliste, diplomate...) les clés et repères indispensables pour décrypter les évolutions du monde, selon un credo simple : "Eclairer, ne rien imposer". RAMSES 2024 interroge le monde d'après autour de 3 thématiques : - Ce que nous dit la guerreLes effets de la guerre sur le continent eurpéen seront pluriels : orientations politiques, errances diplomatiques, institutions, élargissement, politiques énergétiques et économiques. L'Union européenne ressortira-t-elle renforcée ou marginalisée de ce conflit en Ukraine ? Une nouvelle alliance avec l'Europe centrale peut-elle se dessiner ? - Inde : L'émergence ignoréeL'Inde, puissance technologique et démographique, peut-elle devenir la nouvelle puissance économique du monde ? Quelles sont les dynamiques internes qui la traversent et quel est son poids dans la géopolitique régionale et mondiale ? - Ebauche d'un nouveau mondeComment saisir la double dynamique des interdépendances qui se redéfinissent sans disparaître et des tentations de repli en unités politiques ou économiques aux intérrêts concurrents ? Dynamiques économiques et politiques sont-elles convergentes pour dessiner de nouveaux rapports de puissance ? Assorti d'un riche appareil documentaire (annexes statistiques, chronologie, cartographie originale) et de vidéos des auteurs venant compléter et approfondir les analyses de l'ouvrage.

09/2023

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Actualité politique France

Il n'y a que moi que ça choque ?

Huit ans dans la bulle des journalistes politiques. Postface de François Ruffin. Dans les rédactions, les journalistes politiques forment une communauté à part qui se retrouve tous les jours à la table des politiques, sur Twitter ou dans les bus et les hôtels pendant les campagnes électorales. Pour eux, tout est tactique. Derrière chaque déclaration, se joue un coup de billard à trois bandes. Ils partagent des références inconnues du public. Ils se délectent des infos croustillantes. Ils s'enivrent de confidences off the record. Rivaux et complices à la fois, ils réagissent en meute. Ils peuvent passer d'une rédaction à l'autre sans jamais sortir de la bulle. Ainsi va leur monde. Rachid Laïreche a été chargé pendant huit ans de suivre les partis de gauche pour Libération. Il raconte comment il a été happé dans la bulle jusqu'à s'y perdre. Au fil des pages, il nous entraîne dans les coulisses de ses rencontres avec Hollande, Mélenchon, Duflot, Dray, Taubira, Rousseau ou Jadot. Il décrypte les rites de la meute des journalistes politiques, les codes de l'entre-soi, la déréalisation collective de la bulle. Ironique, instructif et émouvant, son récit met à nu la profondeur du mal démocratique.

09/2023

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Sciences historiques

Le savoir du Prince. Du Moyen Age aux Lumières

De quoi doit être faite l'éducation d'un enfant appelé à régner ? Quelles qualités, vertus, connaissances faut-il imprimer dans son esprit pour le préparer à exercer le métier de roi ? Existe-t-il un savoir de la politique qui soit propre au prince ? Du Moyen Âge aux Lumières, nombre de juristes, de prélats, de lettrés, de philosophes, d'apologistes de la monarchie absolue, mais aussi de ses censeurs, se sont efforcés d'éclairer ces questions. C'est cette littérature exceptionnellement riche qu'interrogent les essais qui composent cet ouvrage. À défaut d'en offrir un tableau exhaustif, ils tentent d'apporter autant d'éclairages sur l'" institution " des futurs monarques, objet d'une attention méticuleuse, et, au-delà, sur l'intelligence politique de la royauté. Au fil des pages, et d'un chapitre à l'autre, ce livre met ainsi en lumière le legs ambigu de la Bible au savoir de la royauté, les tensions propres à la notion de sagesse royale dans la France médiévale, le statut particulier que réclament juristes et magistrats à la connaissance du droit. Il étudie les " miroirs du prince " de la Renaissance, le redoutable enseignement de Machiavel et l'éducation des enfants du roi sous la monarchie absolue. Il interprète les arts martiaux comme mode d'apprentissage de la souveraineté, sonde les vertus du prince de la raison d'État, restitue la vision janséniste du roi légitime et fait parler la pédagogie politique de Fénelon. Avant de découvrir ce qu'est devenu le savoir du prince au temps de l'Esprit des lois et de l'Encyclopédie, et enfin sous le dernier règne de l'Ancien Régime. Ce qu'il donne à voir, c'est la lente érosion de l'idée, autrefois inhérente à la majesté du trône, d'une compétence politique qui serait l'apanage du seul monarque : au siècle de la raison, le savoir du prince est tombé pour ainsi dire dans le domaine public.

04/2002

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Notions

Avec et par delà l'écologie : la Camargue

Cet essai de philosophie définit l'écologie comme l'engagement pour sauver la Terre, lieu par lieu. Par souci du concret, il se consacre à la Camargue, en tant qu'elle est à la fois un pays menacé par le réchauffement climatique et l'exemple d'une réussite de l'écologie française. Sur ce cas singulier, il oppose l'écologie et la politique : il n'y a pas d'écologie politique. Sur fond de la crise de la représentation politique, il élabore autrement le concept de représentation. Il propose une écologie élargie, complète, entre anthropologie générale, théologie et psychanalyse. Avec et par delà l'écologie, il soutient qu'on ne peut sauver chaque lieu de la Terre que si on leur rend leur pleine valeur. Aussi l'écologie doit-elle s'appuyer sur une poétique de la célébration des pays et sur une réévaluation de la littérature. C'est pourquoi cet essai étudie la Camargue à travers ses représentations littéraires chez Mistral, Barrès, Baroncelli et Montherlant. Dans ce corpus poétique de la Camargue, le présent essai dessine le partage entre la politique et l'écologie. Il met particulièrement en évidence la figure de Folco de Baroncelli comme celle d'un guide et d'un précurseur d'une écologie d'avenir, à la fois concrète et spirituelle. Il s'efforce de tenir ensemble une enquête monographique sur l'histoire écologique d'un pays aimé de tous et une construction conceptuelle générale, pertinente pour tout autre lieu. Le corps du texte se présente comme une succession de paragraphes dont le titre indique le concept général mis au travail. La méditation se construit au fil d'une étude des oeuvres littéraires qui servent d'appui. Ce corps principal de la recherche est enserré entre une introduction et une conclusion évoquant la catastrophe qui menace la Camargue, notre objet d'étude. Enfin, l'ensemble est précédé d'un préambule et suivi d'un épilogue qui posent les questions les plus générales de notre approche philosophique.

04/2023

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Histoire de France

La République imaginée (1870-1914)

La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la République. Après une première décennie marquée par la guerre étrangère et intérieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, celle-ci s'affirme comme une possibilité de démocratiser le pouvoir et la société. La dynamique politique qui s'instaure à partir de 1878 dans la jeune IIIe République ne se limite pas en effet à la vie des institutions, à la pratique gouvernementale ou à l'exercice du suffrage. Des questions nouvelles sont posées aux Français qui s'en emparent et imaginent leur République. Les ambiguïtés des républicains n'en demeurent pas moins fortes comme le montre la tentation de répression des mouvements sociaux, des avant-gardes intellectuelles ou des luttes civiques. Les oppositions nationalistes et même antisémites, restent elles aussi toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et pendant l'affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société, un pays, des univers, et que restituent discours, articles et œuvres d'art. La République imaginée raconte et explique ce moment politique de la France qui, par sa richesse, sa profondeur et sa complexité, constitue un volet essentiel de la France contemporaine et de sa modernité sociale autant que culturelle. Bornée pourtant à l'origine par la guerre de 1870 et la Commune et à la fin par le conflit européen déclenché en 1914, la France de 1870 à 1914 est parvenue à s'extraire de ces engrenages, inaugurant une "Belle Epoque " qu'avait préparée une riche "fin de siècle". L'ouverture au monde - que ne résumait pas une colonisation impériale et destructrice - l'expérience politique, les engagements démocratiques, les expériences sociales, la découverte des espaces et des temps fondent une histoire à écrire et décrire ici. Elle est constitutive du présent et de l'avenir.

07/2010

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Droit

Principes des négociations pour servir d'introduction au droit public de l'Europe

Admiré à l'égal de Rousseau par les révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle, utilisé comme référence par les apprentis diplomates dans toute l'Europe, Mably (1709-1785) est l'un des philosophes des Lumières qui a le plus influencé la pensée du XVIIIe siècle sur les relations internationales. Les Principes des négociations (1757) s'inscrivent dans le débat sur les relations entre les Etats qui parcourt toute l'époque moderne. La contribution de Mably est capitale. Les Principes des négociations contribuent à fixer une norme de même importance, dans le domaine restreint des relations entre les peuples, que L'Esprit des Lois pour l'ensemble de la réflexion politique des Lumières. Le projet de Mably est de fonder une science morale des négociations. Il s'agit de montrer qu'au-delà des événements et de l'action des passions des hommes d'Etat, il existe des éléments objectifs qui déterminent les relations entre les peuples. La critique mablienne de l'ordre européen est une remise en cause globale de la politique internationale de son temps. Elle ne se contente pas d'une condamnation morale des pratiques de la diplomatie d'Ancien Régime, mais cherche en profondeur les causes structurelles des conflits qui ensanglantent l'Europe et le monde. Ces facteurs premiers des guerres entre les puissances, Mably les trouve dans l'organisation des Etats et dans une politique économique d'accumulation primitive. La société internationale et le modèle de l'Etat-nation qui lui sert de base traversent aujourd'hui une crise de redéfinition. Cette phase historique de transition réactualise la problématique de la paix et de la puissance au centre de l'œuvre de Mably. Bien que vieux de plus de deux siècles, le programme mablien de justice, de modération et de transparence dans les relations internationales peut encore nous aider à penser les dialectiques de la puissance et du droit, de l'hégémonie et de la régulation, de la politique et de la morale.

04/2001

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Droit

Le moment républicain en France

Le modèle républicain en France appartient-il au passé? La réponse à cette question ne semble plus faire de doute aujourd'hui. Pour les libéraux, le modèle jacobin fantasme l'égalité abstraite de tous les citoyens mais il ne réussit, au nom de cet idéal, qu'à étouffer la société civile sous le poids de la bureaucratie et à paralyser les initiatives et la liberté des individus. Les partisans déclarés de la république tiennent, pour leur part, que le projet d'autogouvernement est une arme de résistance à la marchandisation et à la transformation de la société politique en servante de la production et des échanges. Si les libéraux ne veulent voir que l'économie, ils ne veulent voir que le politique, et demeurent convaincus qu'une société d'individus sans projet politique commun est vouée à la dévitalisation. Or le républicanisme français a toujours été autre. Etudié dans son moment le plus aigu, lors de l'affaire Dreyfus, quand ses grands philosophes (Henry Michel, Alfred Fouillée, Léon Bourgeois, Emile Durkheim et Célestin Bouglé) le définirent face à ses adversaires, il révèle une philosophie politique originale. Profondément individualiste, elle pose que l'aspiration centrale de l'homme moderne - le bien être - est un objectif créateur de lien social pour autant qu'il est poursuivi dans des conditions d'égalité des chances. Cette égalité, qui légitime aux yeux de tous la quête individuelle du bien être, seule la présence de la puissance publique dans le jeu social la rend possible. Les sociétés modernes sont cimentées par la représentation de l'égalité de leurs membres. Or cette égalité trouve sa réalité non pas dans l'activité abstraite des citoyens débattant les uns avec les autres de ce qu'ils veulent faire ensemble, mais dans la construction d'un mode de répartition qui assure à chacun la même chance de vouloir et de faire par lui-même. Le fondement de l'être ensemble n'est pas l'action commune mais la justice de son objet. Inactuel, le républicanisme ?

10/2005

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Philosophie

La force du vide. Essai de métaphysique

En physique (ensemble vide, vide quantique, etc.), en philosophie mais aussi en mystique et même dans la vie courante, le terme de vide occupe une place centrale. Le terme lui-même, dans la langue française, reste très équivoque, alors qu'il existe, en anglais, au moins trois mots pour le désigner : emptiness, void, vacuum. Cet ouvrage commencera donc par dégager les différents sens du vide et analyser le concept de manière rigoureuse dans les domaines où il est employé et à la lumière de sa longue histoire. La thèse qui accompagne cette analyse est qu'il existe un lien entre les changements dans le domaine de la physique et les mutations de la réflexion politique. On peut voir ce lien à l'oeuvre dans l'atomisme antique, la naissance de la physique moderne au XIVe siècle et chez Pascal où la ruine du cosmos va de pair avec l'émergence d'un machiavélisme chrétien renouvelant les thèmes de l'augustinisme politique. Mais ce qui est visible dans le passé l'est moins dans le présent. Cet ouvrage s'efforcera de montrer que, dans la théorie politique contemporaine, le totalitarisme, qui est une manifestation du nihilisme, est en fait à la fois une affirmation du vide et un refus du vide, ce qui conduit à réfléchir sur le sens du " rien " ou du " néant " à l'oeuvre ici. Toutes les figures du totalitarisme nihiliste sont des figures du plein : sujet plein, apologie des frontières, refus de la surface, fusion des relations sociales dans la plénitude de la masse etc. Il ne s'agit pas d'opposer mécaniquement à cette plénitude du néant un vide fondé sur le dynamisme et la liberté du rien, mais de discerner l'importance du concept de vide. Il ne s'agit pas de faire du vide un opérateur critique dans la théorie politique, mais de montrer que l'ontologie de la physique contemporaine est un abandon du plein sous toutes ses formes, et que cela confère peut-être les moyens de construire une métaphysique critique, radicalement critique.

11/2011

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Histoire internationale

Chronique de la guerre interne au Pérou 1980-2000. Etude d'anthropologie de la violence

Ce livre complète deux autres publications de Mariella Villasante sur les violences de masses qui ont été perpétrées au Pérou entre 1980 et 2000 : Le Grand récit de la guerre interne au Pérou (2015, Paris, L'Harmattan), et Violence politique au Pérou 1980-2000. Sentier Lumineux contre l'Etat et la société (2016, Paris, L'Harmattan). Dans cette Chronique de la guerre interne au Pérou, les principaux faits de violence et leur contexte politique sont présentés suivant les lieux, les dates, les acteurs, les responsables des violences, les enquêtes judiciaires et de médecine légale, et les procès en justice. Cet inventaire des violences, inédit jusqu'à présent, se veut un outil au service des victimes engagées dans des procès, des institutions qui les soutiennent, mais aussi des chercheurs qui s'intéressent à la violence politique interne et au terrorisme. Il permet également de favoriser des comparaisons avec d'autres terrains, par exemple en Colombie, au Guatemala, au Salvador, en Algérie, en Afghanistan, en Mauritanie ou en Syrie. De cette étude, il ressort que la grande majorité des victimes ont trouvé la mort dans un contexte de violences de masse, et que le Parti Communiste du Pérou-Sentier Lumineux est responsable de 62% d'entre elles, suivi par les forces de l'ordre (27%), et par les miliciens et d'autres acteurs de la guerre (11%). Une répartition inédite en Amérique latine. L'analyse de la guerre péruvienne montre à l'évidence que la violence politique se développe dans un contexte caractérisé par la faiblesse de l'Etat, de l'idée de nation et de l'identité nationale. Durant plus de vingt ans, les Péruviens ont connu des massacres de masse, des camps de concentration senderistes, des violences sexuelles, des enfants-soldats et la répression des militaires, dans le cadre d'une corruption généralisée au sein de l'Etat et du délitement des institutions. La grave crise que traverse actuellement le Pérou peut être vue comme la conséquence de ces faits, largement passés sous silence.

06/2018

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Droit constitutionnel

Droit constitutionnel. Approche critique et interdisciplinaire Tome 1, L'Etat

Comment comprendre aujourd'hui la notion juridique d'Etat et celles qui lui sont associées : la souveraineté, la Constitution, le pouvoir constituant, la nation, la nationalité, la citoyenneté et le territoire, dans le contexte général de plus en plus déterminant de l'appartenance à l'Union européenne et dans celui, plus particulier, d'un Etat fédéral plurinational aussi original que la Belgique ? Telles sont les questions que cet ouvrage examine de manière systématique. Il constitue le premier tome d'une étude du droit constitutionnel de l'Etat belge qui s'inscrit dans une démarche de "droit politique" analysant les fondements théoriques des règles de cette branche du droit et mettant en lumière leurs relations avec la politique. Tout en tenant compte des données d'autres branches du droit, en particulier le droit international public et le droit institutionnel de l'Union européenne, l'ouvrage adopte une perspective juridique qui se veut à la fois critique et interdisciplinaire. Critique, car il ne s'agit pas seulement de décrire le droit public, belge et comparé, mais aussi de l'expliquer et d'en fournir des clés d'évaluation. Interdisciplinaire, car les auteurs articulent les ressources de l'histoire, de la science politique et de la philosophie politique pour développer les registres explicatifs et évaluatifs de leurs analyses, sans confusion des genres et sans rien céder aux exigences de la rigueur juridique. Porté par cette ambition, l'ouvrage est sans équivalent dans la doctrine francophone. Même s'il propose de nombreux développements permettant d'approfondir les problématiques qu'il aborde, il est accessible à un large public. Il intéressera non seulement les juristes, qu'ils soient praticiens ou théoriciens, les politologues, les sociologues et les philosophes intéressés par l'étude de l'Etat, mais aussi les citoyens engagés qui cherchent à comprendre les règles qui organisent les institutions étatiques et déterminent leurs droits fondamentaux, ainsi qu'à saisir les fondations théoriques de l'Etat et les bouleversements qui affectent celui-ci.

03/2021

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Sociologie du travail

Le travail éthique dans les professions indépendantes

Des chauffeurs de taxis aux céramistes d'art, en passant par les livreurs à vélo, praticiens en médecine chinoise et courtiers en assurance, cet ouvrage porte un regard inédit sur le travail éthique des professions indépendantes. La vie ou la mort, la quête de justice... Pour un cercle restreint de professions établies et " prestigieuses " (magistrat·es, médecins, etc.), les contenus éthiques de leur activité sonnent comme une évidence. Qu'en est-il pour des professions caractérisées a priori par leur quête de reconnaissance et leur utilitarisme, et à ce titre éloignées de toute autorité morale ? Des chauffeur·es de taxi aux céramistes d'art, en passant par les livreurs et livreuses à vélo, les praticien·nes en médecine chinoise ou les courtiers et courtières en assurance, cet ouvrage porte la focale sur les mondes professionnels de l'indépendance. Il met en lumière comment l'activisme de ces travailleurs et travailleuses se déploie en faveur de la formalisation et de la diffusion d'une éthique professionnelle appelée à définir un idéal de métier cohérent auprès de leurs pairs, et de l'ensemble de la société. Clémentine Comer est postdoctorante Inrae-Irisso. Ses recherches se situent à la croisée de la sociologie des professions, de l'action publique, de l'engagement et des études de genre. Elle travaille actuellement sur les recompositions économiques de la médecine vétérinaire en élevage. Bleuwenn Lechaux est maîtresse de conférences en science politique à l'université Rennes 2 et membre d'Arènes. Ses recherches s'inscrivent dans les domaines de la sociologie politique (action collective, inégalités et discriminations), des études de genre et des professions artistiques, en France et aux Etats-Unis. Pierre Rouxel est maître de conférences en science politique à l'université Rennes 2 et membre d'Arènes. Au confluent de la sociologie politique et de la sociologie du travail, ses recherches portent sur les transformations des formes d'engagement et de mobilisation dans les entreprises multinationales.

05/2023

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Histoire de France

Emile Combes

Au centre de la lutte de la IIIe République contre le pouvoir catholique se dresse la figure indomptable d'Emile Combes. Ce n'est pas lui qui déclara la guerre anticléricale, mais il la conduisit avec une telle vigueur qu'elle passa pour une guerre antireligieuse même s'il ne visait qu'à reconcilier l'Eglise avec la République, réconciliation passant selon lui par une rupture de relations vieilles d'un siècle dans les textes et de mille ans dans les esprits. Cette rupture exigeait un courage politique que ses devanciers n'avaient pas eu. S'il prit le pouvoir à reculons, Combes, lui, l'exerça sans faiblesse. Celui qu'on commençait à appeler le " Petit Père Combes " fut longtemps soit encensé, soit haï, mais sa destinée posthume est plus ambiguë. Les enfants de ses laudacteurs oublièrent son bilan, e ceux de ses adversaires n'oublièrent pas les griefs de leurs pères (sans pour autant, d'ailleurs, souhaiter un retour à un quelconque concordat...) Aussi a-t-on peu travaillé et peu écrit sur Emile Combes. Aussi connaît-on mal ce politique qui inventa l'union de la gauche, qui avait prêché la République sous l'Empire, puis, comme sénateur, combattu les " féodalités " et qui avait conçu pour les " indigènes " d'Algérie un projet d'enseignement primaire digne de Jules Ferry, cet humaniste à la carrière multiforme (séminariste thomiste, critique littéraire et journaliste politique, médecin de campagne et paléontologue), ce croyant qui était passé de la foi en Dieu à la foi au progrès. Travailleur acharné et intègre, dédaigneux des honneurs, vif et tendre, homme aux brefs éclats et à la longue mémoire, aux faiblesses rares, il avait ses jardins secrets. C'était aussi un homme de fer, stoïque devant la lassitude, les deuils et la calomnie. Personnalité originale et complexe, destin hors norme, vie droite et digne, acte politique majeur qui, par-delà des péripéties initiales, fonda la paix religieuse d'aujourd'hui : autant de raisons de découvrir Emile Combes et réviser à la hausse son imortance historique.

02/1995

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Sciences historiques

Les Habsbourg et la Lorraine

Les liens de la Lorraine avec la maison de Habsbourg ne relèvent ni d'accords diplomatiques, ni d'entreprises matrimoniales, pas même de la simple subordination féodale, puisque le duché de Lorraine, indépendant de fait à l'égard du Saint Empire durant la plus grande partie du Moyen Age, le devenait en droit à partir du traité de Nuremberg de 1542. Les rapports de solidarité entre les deux puissances politiques se fondent essentiellement sur une même conception de l'Europe. Profondément marquée par la Réforme catholique, spécialement par l'esprit tridentin, la Lorraine se considéra investie d'une mission providentielle : celle de faire obstacle par la persuasion, par la controverse ou par les armes, aux progrès de l'"hérésie". En 1525, le duc Antoine écrasa devant Saverne les Rustauds, c'est-à-dire les paysans révoltés venus d'Allemagne. Au XVIIe siècle, au moment où s'ouvrait la guerre plus tard appelée "de Trente ans", le duc Charles IV, en communion de pensée avec son peuple, opta pour l'Europe impériale et catholique - c'est-à-dire la chrétienté - contre l'Europe nationale et laïque du cardinal de Richelieu. La plupart des grands capitaines de l'armée habsbourgeoise furent, durant tout le conflit, des nobles lorrains. Les mêmes raisons ont déterminé les Lorrains à s'engager dans la lutte contre l'invasion ottomane : ils furent les soldats de la dernière croisade, celle du XVlIe siècle. Les victoires de Charles V dans les plaines danubiennes et, en 1683, au Kahlenberg, devant Vienne, sauvèrent à la fois l'Empire et la chrétienté. La célèbre union du duc François III et de l'héritière de l'Empire, Marie-Thérèse, en 1736, ne se réduit donc pas à un brillant fait divers matrimonial : elle est l'aboutissement d'une longue politique fondée sur une même conception de l'Europe chrétienne. Si bien que, depuis le Moyen Age mais surtout depuis le XVIe siècle, l'histoire de la Lorraine repose sur cet étonnant paradoxe : largement tributaire de la France par sa langue et ses valeurs de civilisation, elle demeure proche de l'Empire par sa conception de l'Europe. Ces courants de pensée ont décliné après la Révolution française, mais n'ont pas disparu. Ils susbsistent sous des formes adaptées aux temps nouveaux : au XIXe siècle, avec le mouvement lotharingiste animé par le baron Guerrier de Dumast ; plus près de nous dans l'oeuvre de Maurice Barrès et dans la sensibilité politique de Robert Schumann.

01/1988

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Histoire de France

La Troisième République au Village. Une vie du docteur Belletrud (1856-1934)

Michel Belletrud, médecin et homme politique, fut un administrateur avisé et entreprenant, toujours à la recherche de solutions nouvelles, de projets d'ensemble audacieux. Comme médecin et directeur des asiles d'aliénés de Rennes, du Mans et de Pierrefeu dans le Var, il cherche inlassablement à soulager les malades et à apporter des conditions de vie décente aux infirmiers. Comme maire de Cabris (à partir de 1911), puis comme conseiller général (à partir de 1922), il mène une politique hardie à partir d'un constat : les villages du canton de Saint-Vallier se dépeuplent inexorablement et se meurent. Il faut donc sortir le pays de son isolement. Le programme que poursuit avec acharnement le docteur Belletrud se résume en trois points : développement de l'agriculture, création d'un système d'irrigation, construction de routes. L'agriculture doit s'enrichir par l'introduction de nouvelles techniques et de nouvelles cultures. Ces transformations ne seront possibles que si les villages possèdent un système d'irrigation efficace. Ce sera sa préoccupation principale, laquelle aboutira, en 1931, à la construction du canal qui porte son nom. Produire plus procurera des revenus supplémentaires, mais encore faut-il pouvoir aller vendre le surplus des récoltes. C'est pourquoi le docteur Belletrud cherche aussi à désenclaver le pays par de nouvelles routes qui permettront d'atteindre plus facilement les villes voisines et qui développeront le tourisme. Pour réaliser ce programme, il s'oppose à l'appétit sans partage des élus des villes de la côte et particulièrement de Nice. C'est dans ce but qu'il oeuvre au conseil général et qu'il se présente aussi aux élections de la chambre d'agriculture, élections dans lesquelles il se heurte non seulement au solide lobby des horticulteurs d'Antibes, mais aussi au préfet. A l'issue de ce dernier scrutin où il a emporté les suffrages, il ne peut s'empêcher d'écrire à "son cher préfet" une lettre qu'il ne postera pas, mais qui, dans son apostrophe finale, résume bien ses engagements successifs : "Quant à moi, j'ai choisi le côté des pauvres, des travailleurs, de ceux qui en définitive "hériteront la terre". Le parcours du docteur Belletrud comme médecin et comme homme public, n'a été possible que grâce à son caractère résolu et pugnace, grâce aussi à une vision d'ensemble des problèmes de sa région. Il n'a "lâché" prise devant aucun obstacle. Guidé par ses convictions politiques tout au long de sa vie, le docteur Belletrud est assurément une figure de la Troisième République.

06/2011

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Religion

De la Rochelle vers l'Aunis. L'histoire des réformés et de leurs Eglises dans une province française au XVIe siècle

L'histoire protestante de La Rochelle a plus retenu l'attention des chercheurs que celle de sa province, l'Aunis, Erigé en gouvernement en 1373, cet espace frontière est l'arrière-pays rochelais. Les institutions ecclésiales protestantes en font un colloque dépendant de la province synodale de Saintonge au milieu des années 1560. Dans ce cadre géographie privilégié, à la fois politique et religieux, l'auteur offre un éclairage nouveau sur l'histoire des réformés et de leurs Eglises au XVIe siècle. A partir des actes notariés et judiciaire croisés avec les sources littéraires, sont levées une à une les relations ambiguës que cette province maritime tisse avec le protestantisme. Terre huguenote après 1568, l'Aunis est paradoxalement peu touchée par la Réforme avec 1538. Après cette date, les autorités politiques et judiciaires se montrent à la fois complices et répressives vis-à-vis de ceux qui manifestent violemment leurs nouvelles croyances. Dans les années 1550, si l'agitation cesse officiellement, l'idée d'une réforme de l'Eglise catholique n'a pu disparaître de l'esprit de certains habitants de la province. Mais dans un tel contexte, l'Aunis n'est pas une destination privilégiée des prédicateurs itinérants genevois qui partent évangéliser la France après 1555. A partir d'un important matériau d'actes notariés - près de 7 000 - et " pappiers " de l'Eglise réformée rochelaise - près de 10 000 -, la sociologie des réformés aunisien est étudiée pour mieux comprendre la diffusion de leur religion dans la province. Le réseau des Eglises réformées est édifié à partir de La Rochelle par des prédicateurs-pasteurs provenant de Genève. Seule Surgères, petite ville située à l'est, échappe à ce phénomène. En janvier 1568, beaucoup d'Aunisiens suivent la politique du corps de ville rochelais. Les actes de baptêmes, de mariages et de réceptions en l'Eglise de La Rochelle et ceux des notaires montrent que le nombre de réformés augmente dans la province, faisant écho à celui des nouvelles Eglises dressées. Quant aux réfugiés qui arrivent en grand nombre jusqu'à la cinquième guerre de religion (1574-1576), ils agissent comme modèle de foi sur les consciences aunisiennes. La période 1577-1598 est appréhendée comme l'apogée du protestantisme en Aunis qui s'affirme alors en tant que véritable terre huguenote jusqu'à l'Edit de Nantes. Si tout recommence en 1585 après huit années de paix, le refuge (1585-1589) ne provoque pas de nouvelles conversions au calvinisme, religion que les réformés aunisiens pratiquent de manière bien originale au sein de leurs Eglises.

01/2003

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Sciences politiques

Le réveil des somnambules. Le parti communiste, les intellectuels et la culture (1956-1985)

" Ce livre fait largement entendre la voix des communistes et des "ex", et expose ce qu'ils ont produit au cours de ces trente dernières années. A la différence de ses aînés, l'intellectuel post-56 a souvent revendiqué sa définition d'intellectuel et, de plus en plus, a refusé de se soumettre aux politiques. Dans ce réveil des intellectuels communistes, la coupure décisive est l'invasion de la Tchécoslovaquie en août 1968 : s'étant identifiés aux acteurs du Printemps de Prague — intellectuels comme eux-mêmes —, ils virent alors s'effondrer leur rêve d'une action positive de l'intelligentsia en pays communistes et leurs espoirs d'une réforme du régime soviétique. Depuis lors, ils renoncent à la production "au service du parti" et ont repris un certain contact avec le réel, que les utopies sanglantes du stalinisme leur avaient fait oublier. Cependant, l'absence d'analyse du stalinisme, "condamné" et non démonté, les maintient dans une situation auto-entravée. Face à la culture, on voit ici ce que produit le `point de vue de classe". Face à la politique, ils continuent de ne pas savoir reconnaître le stalinisme partout où il est — et pas seulement dans le Goulag. Ils ne peuvent admettre que les valeurs fondamentales de Marx "pouvaient difficilement être concrétisées autrement" que dans le totalitarisme stalinien (Kolakowski). Aujourd'hui délaissé, Marx a suscité dans les années pré- et post-68 une pléthore de commentaires. Mais personne ne s'est interrogé sur l'une des bases les plus fausses de ses théories ; il a été incapable de penser en fonction d'un homme réel, c'est-à-dire nullement angélique et rationnel, mais au contraire traversé de pulsions obscures, affronté à ses manques, à sa détresse intérieure, à la mort... Le volontarisme marxien entraîne nécessairement la violence faite aux hommes réels et aux structures sociales. Faute de remettre en cause les mythes fondateurs (et consolateurs) de la Révolution, ils sont condamnés à penser de manière mutilée et à rester en marge de la société. Ils connaissent bien aujourd'hui la faillite du socialisme, ils s'accrochent seulement à un refus de ce monde-ci, au lieu de travailler à le connaître et à l'améliorer. Le problème, c'est que ce refus immature du monde ne se limite plus aux intellectuels communistes. Comment faire admettre qu'aucun programme politique ne pourra assurer le "bonheur" des hommes ? Ce monde, irrémédiablement tragique, exige des intellectuels, comme l'a écrit encore Kolakowski, qu'ils ne remplacent pas la pensée par l'engagement. " J. V.-L.

01/1987

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Religion

Ioudaïsmos-Hellènismos. Essai sur le judaïsme judéen à l'époque hellénistique

Cet essai procède de la conviction de ce que le monde hellénistique oriental n'était pas sans parenté avec les mondes coloniaux modernes et de ce qu'il pourrait être avantageux de lui appliquer certaines démarches de l'anthropologie politique, sociale et culturelle du XXe s. : dans quelle mesure les phénomènes d'acculturation et de contre-acculturation provoqués par l'irruption grecque en Orient pourraient-ils 'être saisis, en Judée, non seulement dans leurs résultats (connus), mais dans leur dynamique propre ? La première conclusion à laquelle a conduit cette démarche est que la confrontation judéo-grecque s'est déroulée non autour d'un problème religieux relatif au yahwisme (Yahweh et son culte face à la religion ou à la philosophie grecques), mais autour du problème du légalisme en tant que fondement de la vie juive, problème opposant les tenants de la stricte observance de l'écrit (de la torah) aux tenants de la jurisprudence orale en voie d'expansion continue : de quel côté se situe la volonté d'ouverture à l'hellénisme ambiant, de quel côté le refus de l'hellénisation et la volonté de clôture sur la tradition ethnique ? Question à laquelle la réponse apparaît complexe et à certains égards paradoxale : le rigorisme scripturaire autorisait en effet des innovations révolutionnaires sur des points dont la torah ne parlait pas (la forme de l'Etat en est un), mais l'attachement à la jurisprudence orale, multipliant les obstacles à l'acculturation en comblant les lacunes de l'écrit, n'interdisait pas pour autant des innovations non moins révolutionnaires dans l'ordre spirituel et moral. Ceux qui introduisirent en Judée des formes politico-sociales grecques, la polis, la monarchie de type hellénistique, loin d'être des apostats (à l'exception du groupe qui provoqua la fameuse "persécution d'Antiochos IV"). apparaissent comme les tenants du strict légalisme scripturaire (ils sont, après tout, prêtres...) : mais ils étaient minoritaires et durent compter avec les jurisconsultes traditionalistes, dont la longue lignée s'épanouit dans le pharisaïsme. Entre les deux tendances s'instaure, à l'époque de la royauté hasmonéenne, un débat sur ce que pourrait et devrait être un Etat authentiquement juif, mais non absolument étranger au monde du temps — débat interrompu par les interventions de la politique mondiale (mais poursuivi théoriquement dans les milieux rabbiniques). Cette issue, au terme de la brève période d'indépendance hasmonéenne, laisse les légistes pharisiens maitres du terrain : la Loi de Yahweh transcende les institutions politiques au point de pouvoir s'en passer. La tentation hellénique et les expériences hellénisantes menées dans le cadre du yahwisme aboutissent à la confirmation de l'irréductible originalité judaïque.

06/1991

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Sociologie

Culture du dialogue, identités et passages des frontières

Cet ouvrage est le résultat d'un programme de recherche soutenu par l'Agence universitaire de la Francophonie et qui rassemblait des chercheurs, principalement en philosophie et sciences politiques, de France, du Cameroun, de la République Démocratique du Congo. Son but était tout d'abord de constituer une véritable culture du dialogue : quand, où, avec qui et dans quel but pouvons-nous et devons nous dialoguer ? Si le dialogue peut bien en effet être présenté comme un principe qui nous oblige, et si bien sûr il est nécessaire de rappeler les sources, diverses et pas seulement européennes de ce principe, il faut aussi préciser quand, avec qui, et selon quels buts et conditions ce principe peut effectivement trouver sa réalisation. C'est à ces deux points que s'attache en premier lieu cet ouvrage, en mobilisant des ressources principalement philosophiques, issues de traditions différentes. La première partie met l'accent sur un aspect central du dialogue, à savoir son lien aux problématiques de l'identité, car au fond le dialogue tire sa difficulté autant que sa richesse d'être le temps et le lieu d'une mise en cause de l'identité, ou d'une mise en cause de soi et de ses croyances. C'est ainsi ce lien qui rend compte à la fois de sa difficulté et de sa valeur et qui permet de le penser comme une discipline difficile, et donc objet d'une certaine culture. En second lieu on ne pouvait méconnaître toute une dimension politique du dialogue et méconnaître toute une sphère d'analyse où, et alors même que l'on ne cesse d'en appeler à lui, il semble de plus en plus impossible et au fond pas vraiment souhaité. Le dialogue devient ainsi une sorte d'injonction abstraite dans un monde qui par certains côtés semble vouloir se fermer de plus en plus, comme en témoignent la force et le goût toujours vifs pour une opposition entre " eux et nous la rigidité constamment accrue des passages des frontières et la mise à mal de toute politique d'accueil, l'usage parfois très guerrier d'une rhétorique du dialogue. On peut bien discuter et appeler au dialogue, il faut aussi que les corps et les personnes restent à leur place. Mais dans ces conditions que vaut encore ce "principe dialogique", et avons-nous bien quelque raison d'y croire et de le vouloir, et d'où peut-il bien tirer sa force et nous donner quelque raison d'espérer ? Quel passage des frontières annonce-t-il et promet-il malgré tout ?

11/2011