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Eyal Weizman

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Musées français

Le musée autrement. Gilbert Delaine et le musée d'art contemporain de Dunkerque, histoire d'une utopie sociale et artistique au coeur de l'industrie (1974-2013)

Aujourd'hui appelé le LAAC, le musée d'art contemporain de Dunkerque a été créé par Gilbert Delaine (1934-2013) au début des années 1970, au moment où la ville est au faîte de l'expansion économique qui a caractérisé la période des Trente Glorieuses. N'étant ni un collectionneur ni un industriel fortuné, Delaine a fondé son projet sur la logique du don qui a fait du musée une oeuvre sociale et collective résultant du mécénat des industries locales, des donations des artistes et de l'engagement de la Ville de Dunkerque. Ce fonctionnement hybride a constitué un mode inédit de création d'une institution artistique qui a remis en question les fondements du modèle culturel français. Inauguré le 4 décembre 1982, le musée édifié dans un jardin de sculptures conserve une rare collection consacrée à la scène française des années 1950/1970. Les principaux courants qui y sont représentés sont l'abstraction lyrique et géométrique, le groupe Cobra, la nouvelle figuration, le Nouveau Réalisme, la Figuration narrative, Supports/Surfaces et l'Op'Art, auxquels s'ajoute une oeuvre iconique d'Andy Warhol. Initié en 1974 dans le but de rendre l'art du présent accessible notamment aux ouvriers dunkerquois, le projet de Delaine fut une utopie sociale et artistique au service du territoire. La crise économique des années 1980 a cependant modifié la signification du musée qui avait été créé à l'égal des infrastructures industrielles locales. Fermé en 1997, il a rouvert en 2005 sous un nouveau nom, le LAAC, Lieu d'art et action contemporaine. Dans un nouvel environnement, il interroge aujourd'hui la gestion de la mémoire industrielle de Dunkerque. Cette publication en retrace l'histoire et situe dans une perspective historique l'actuelle politique culturelle de la ville qu'incarne la nouvelle Triennale Art & Industrie dont la seconde édition sera présentée à partir de juin 2023.

08/2023

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Littérature étrangère

Apprendre à prier à l'ère de la technique. Position dans le monde de Lenz Buchmann

" Tout l'art de l'auteur tient dans cette faculté à nous dévoiler, d'une main sûre, les méandres attachants ou dérangeants, mais toujours fascinants, de la psyché - sans jamais oublier un doigt d'ironie. " Le Monde des livres " Ce qui le fascinait chez les gens étranges, c'était l'absolue liberté avec laquelle ils faisaient leurs choix individuels. Chez le fou ou le mendiant qui erraient dans les rues en demandant du pain, Buchmann voyait des hommes pouvant choisir, avec une liberté pure et sans conséquences, leur morale individuelle. Une morale à nulle autre pareille, sans équivalent aucun. Un fou n'était pas immoral, un mendiant non plus. C'étaient des individus sans égal, de même qu'un roi n'a pas de pair, n'a personne à ses côtés. Buchmann regardait avec admiration ces hommes qui avaient dans leur poche un système juridique unique, avec leur nom à la fin. D'une certaine manière, c'était cela que Buchmann désirait : être le héraut d'un système légal dont les lois ne s'appliqueraient qu'à lui, d'une morale qui ne serait ni celle du monde civilisé ni celle du monde primitif, qui ne serait pas la morale de la cité ni même celle de sa famille, mais une morale qui porterait son nom, rien que son nom, inscrit à son fronton. " Lenz Buchmann envoûte et révulse, obsédé qu'il est par la force et la puissance. Apprendre à prier à l'ère de la technique s'immisce dans ses fibres, ses terminaisons nerveuses, les cellules de son cerveau, celui d'un homme à l'intelligence terrifiante par son absence absolue d'affect. Tavares affronte le XXIe siècle, qui expérimente l'effondrement des utopies et des idéologies. Et l'on s'incline devant son talent, comme l'ont fait Antonio Lobo Antunes, Enrique Vila-Matas, Alberto Manguel, ou José Saramago. Ce livre a reçu le prix du Meilleur Livre Etranger - Hyatt Madeleine 2010 et le Grand Prix Littéraire du Web - Cultura 2010.

09/2010

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 797, avril 2023

Depuis un long et mythique voyage pour interviewer les plus grands cinéastes américains dans les années 1980, partir rencontrer ceux qui font le cinéma hollywoodien est devenu un horizon permanent pour les Cahiers du cinéma. C'est particulièrement important aujourd'hui où Hollywood semble plus que jamais avoir une place incertaine dans le paysage cinématographique mondial : les plateformes, la crise des salles, la délocalisation des productions... Il était capital d'interroger cinéastes, producteurs et exploitants pour comprendre que ce cinéma hollywoodien est justement le plus conscient des enjeux esthétiques et industriels qui comptent aussi en France. Dans cette enquête qui le mène des studios Warner aux universités où se forment les jeunes cinéastes américains, Yal Sadat a longuement conversé avec David Lynch, avec Walter Hill, David Robert Mitchell ou encore John Carpenter, dans un entretien fleuve. De Mullholland Drive à Invasion Los Angeles, en passant par Under The Silver Lake et Driver, ces cinéastes ont dessiné un imaginaire de Los Angeles au cinéma que notre envoyé spécial retrace à travers une fine analyse de cette ville-décor. A ces 40 pages s'ajoutent nos habituelles critiques des sorties du mois (films d'Ari Aster, Alain Cavalier, Lucie Borleteau, Nicolas Philibert...), ainsi que des livres et dvds et un entretien fourni avec Céline Bozon sur son travail de cheffe opératrice. Pour clore le numéro, invitation est faite à l'écrivaine Nathalie Léger de livrer sa vision de Jeanne Dielman de Chantal Akerman, qui ressort en salles restauré après sa désignation comme "Meilleur film" de l'histoire par un tonitruant sondage lancé fin 2022 par Sight & Sound.

04/2023

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Paramédical

Handi'taf

Bien plus qu'un livre consacré au handicap, Handi'taf est un outil pédagogique, par les photographies, les témoignages, les informations, les portraits de vie qu'il offre. Destiné à tous, et pas seulement aux entreprises, il propose une réflexion sur le travail, les parcours, des difficultés d'accès à une vie professionnelle. En situation de handicap ou non, chacun est, peu ou prou, concerné par les questions qu'il aborde. Précieux est donc ce nouvel opus de l'oeuvre de Jean-Baptiste Laissard. Depuis 10 ans, photographe inlassable, il s'applique à ouvrir, au-travers de ses livres et expositions, des voies renouvelées de compréhension, bien au-delà du seul handicap. Ses photographies nous parlent. Elles façonnent positivement notre regard, les témoignages qui les accompagnent donnant à voir une autre image de la diversité humaine. Elles révèlent en même temps la dimension profonde du mouvement inclusif, en montrant que l'égal accès à l'ensemble des droits ne prendra chair que concrètement traduit par la participation de tous à l'ensemble des domaines qui composent la société : l'éducation, l'habitat, les transports, les espaces publics, les lieux d'art, de culture, de sport, de tourisme, de loisirs... Les lieux professionnels n'y font pas exception. Or, reconnaissent-ils, de façon effective, que tout membre de la Cité doit bénéficier de la liberté de "faire oeuvre", à sa mesure ? Au nom de l'équité, veillent-ils à s'adapter à la diversité des besoins : accompagnement vers l'emploi, professionnalisation, adaptation de poste, maintien dans l'emploi, passerelles entre les milieux de travail ordinaires et protégés... ? Car "la première égalité, c'est l'équité", comme le proclamait justement Victor Hugo. L'équité : telle est bien la visée primordiale, la condition impérative d'une société plus vivable, plus juste. Plus digne. C'est cette préoccupation qui infiltre ce livre de Jean-Baptiste Laissard, attentif à redonner un visage humanisé au monde du travail, dont on peut espérer beaucoup s'il permet à chacun d'apporter sa contribution aux évolutions d'une société, dont il se sent ainsi partie prenante. vi4 9 uAOAPT Prix France 20 € TTC resTOLLIOnCe ® . ; 9 ® HAN i_,Ì.=,1 c.,) une OAP1C11 FBNPAlft

10/2019

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Beaux arts

Courbet. La vie à tout prix

Deux cents ans après la naissance du peintre, l'oeuvre de Gustave Courbet ne laisse personne indifférent : ses toiles engendrent l'adhésion ou l'aversion. Ou plutôt la personnalité de l'artiste suscite encore des réactions passionnées : pour certain, il est toujours le rebelle des autoportraits de jeunesse et l'artiste scandaleux, relatant l'histoire d'Ornans ou celle de sa vie parisienne avec la grandeur des peintures d'histoire. Courbet a nié les hiérarchies académiques, il a brouillé les genres, transformant son pays natal en une matière, une substance, une odeur, un souvenir, une émotion : un univers entier. Parce qu'il ne sut pas séparer l'art de sa personnalité, Courbet a caché ses souffrances par celles des plus misérables et sa vulnérabilité par des provocations. L'extraordinaire naît du frisson devant la réalité. C'est pourquoi sa sensibilité est mesure de toute grandeur. Car l'artiste a manifesté une insolence tout au long de sa cardère, repoussant avec une apparente spontanéité le convenu, le coutumier, l'habituel, sachant jouer des mécanismes de la peinture officielle pour les détourner à son profit, avec une puissance et une conviction qui s'imposent aujourd'hui à l'égal des plus grands maîtres. Son orgueil fut son triomphe et sa perte. Gustave Courbet : l'un des peintres les plus importants, les plus novateurs les plus originaux du XIXe siècle. Un vrai créateur, inclassable, ni impressionniste, ni naturaliste mais romantique, buveur, dévoreur de femmes, de nourriture, de vie, bourgeois faux pauvre mais vrai révolté, accusé d'avoir ordonné la démolition de la colonne Vendôme, exilé politique en Suisse où il décédera en 1877 dans la commune de La Tour-de Peilz... Après des décennies de silence sur Courbet, l'entrée au musée d'Orsay d'un tableau de petites dimensions a déclenché une avalanche de biographies et d'études. Cette monographie de référence, abondamment illustrée, fait le tour complet du personnage en incluant les dernières découvertes (correspondance) ainsi que les oeuvres récemment restaurées (L'Atelier par exemple). Elle paraîtra à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'artiste.

09/2019

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Humour

Comment cesser d'exister

"Les deux derniers grands alques ou grands pingouins de la planète ont été tués le 4 juin 1844 sur l'île d'Eldey, au large de l'Islande... Comme les dodos, ils avaient tendance à s'enticher de n'importe qui. Chaque fois qu'ils remarquaient quelqu'un qui cherchait à s'approcher d'eux subrepticement, un instrument contondant à la main, ils se précipitaient à sa rencontre avec des petits piaillements accueillants et ils tendaient le cou. Eh bien, voilà deux espèces qui ont fait ce genre de démarche une fois de trop". Ainsi s'exprime Will Cuppy au moment d'aborder dans ce nouveau traité écologiste précurseur le cas épineux des espèces disparues, des dinosaures au dodo, en passant par le mammouth laineux. L'auteur n'en continue pas moins d'explorer les espèces semi-résistantes, des oiseaux aux poissons, sans oublier ces satanés insectes ("Les insectes seraient-ils en train de gagner ? "). Truffé de notes de bas de page aussi savantes que cocasses, ce véritable traité de zoologie est avant tout un classique de la littérature comique, signé par l'homme qui n'hésita pas à écrire au sujet des pékinois : "Je ne vois vraiment pas pourquoi ils ont l'air si contents d'eux. Ils ne sont pas mieux que nous". . Critique littéraire, Will Cuppy (1884-1949) écrivit durant l'entre-deux-guerres des chroniques humoristiques (au Herald Tribune et au New Yorker) sur ses sujets favoris : la zoologie et l'histoire. Il est ainsi l'auteur d'une trilogie drolatique sur les animaux (Comment distinguer vos amis des grands singes, Comment cesser d'exister et Comment attirer le wombat) et de l'anti-manuel d'histoire Grandeur et décadence d'un peu tout le monde. Misanthrope au point de vivre en ermite sur une île plus d'une décennie, Will Cuppy mit fin à ses jours en 1949. Ecrivain comique sans égal, qui comptait parmi ses admirateurs P. G. Wodehouse et James Thurber, il est l'incarnation même de l'adage selon lequel "l'humour est la politesse du désespoir" .

11/2020

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Musique, danse

Verdi, un théâtre en musique

Pendant de nombreuses années, on s'est plu, particulièrement en France, à considérer Verdi comme un habile faiseur d'opéras, flattant les goûts d'un public amateur de belles voix. La situation a fort heureusement changé depuis quelque temps et de nombreux ouvrages consacrés à sa vie, à sa personnalité musicale ou à ses opéras ont appris à porter un tout autre regard sur son activité de créateur. Restait à montrer que, par-delà chaque opéra, son oeuvre forme un tout et qu'à l'égal d'un Mozart ou d'un Wagner, Verdi construit un monde dramatique original et cohérent destiné à se réaliser pleinement sur la scène. Qualifié un jour de "grand musicien", Verdi répondit : "Laissez tomber le grand musicien, je suis un homme de théâtre." Conformément à son souhait, c'est bien de théâtre qu'il s'agit dans ce livre. De théâtre en musique. Considérée comme un ensemble logique et articulé, sa vision dramaturgique est ici examinée dans une optique pluridisciplinaire, où s'entrecroisent la littérature, le théâtre, la musique, l'histoire politique et sociale, l'esthétique... De l'étude fouillée des livrets et des partitions, Gilles de Van dégage les éléments de base du rite que constitue souvent l'opéra, et notamment celui de Verdi, avec ses personnages (le héros, le justicier, le rival, le tyran) ou ses thèmes (la malédiction, la vengeance, la figure paternelle...). Sur le plan stylistique, il met en évidence les deux esthétiques qui orientent l'oeuvre de Verdi, le mélodrame, dominé par des personnages simples mais évidents, de situations fortes et contrastées, et le drame musical qui s'attache à la complexité et au mouvement. Si son évolution le conduit plutôt du mélodrame vers le drame musical, son originalité vient de la présence constante de ces deux approches qui se combattent et s'enrichissent mutuellement. L'une comme l'autre dessinent un monde marqué par d'insolubles conflits d'où naît la souffrance des personnages. Ambitieux dans son propos, d'une réelle nouveauté de conception, prenant de front un auteur majeur et un genre complexe, cet ouvrage constitue sans aucun doute une contribution essentielle à la connaissance de l'univers verdien.

05/1992

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Littérature étrangère

Le bûcher de Times Square

L'histoire de l'Amérique est avant tout l'histoire de la conscience d'un peuple. Disons plus l'histoire d'une succession de consciences. Et pour ce qui est de la mauvaise conscience qui travaille l'opinion " Made in USA ", on peut dire que la Guerre froide et le Maccarthysme, et leur extension la plus dure, l'exécution des Rosenberg en 1953, en constituent la phase exemplaire. De là date - un homme et une femme " brûlés " à l'électricité, comme en un étrange écho au brûlement des sorcières de Salem - un surcroît de folie de l'histoire qui se serait mise à parler plus fort que jamais, à corps perdu. Robert Coover, l'un des écrivains américains les plus controversés de sa génération (on comprend pourquoi quand on a lu son livre), a choisi la meilleure façon de faire sonner plus vrai encore le discours fou de ce temps-là - disons du Maccarthysme au Watergate - en mêlant aux personnages (surtout Ethel Rosenberg et Nixon) et aux événements réels, restitués ici avec une minutie étonnante, d'autres personnages et d'autres événements (par exemple le combat que se livrent les deux chefs de bande, Oncle Sam à la tête des Fils de la Lumière et le Spectre qui conduit les Fils des Ténèbres) qui, pour être le pur fruit de son imagination, n'en sont pas moins révélateurs là fiction, entrant par effraction dans la " vérité " des historiens, fait qu'on entend mieux l'Histoire. Imaginez Dos Passos porté à l'écran par Fellini, et vous aurez une idée du mal que Coover fait à l'Amérique, à son Droit et à sa Lettre. A la sortie du livre, les critiques américains ont d'ailleurs inventé un mot pour en parler, fascinés par le mélange des genres mis au point par l'auteur : " fact-ion ", hybride de " factuel " (c'est-à-dire vrai) et de " fiction " (c'est-à-dire faux). On peut désormais dire qu'aux Etats-Unis les années 70 auront été marquées par deux très grandes " machines à fiction ", à l'égal l'une de l'autre : Rainbow, de Thomas Pynchon, et le Bûcher de Times Square, de Robert Coover.

05/1980

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Manga

L'école emportée Tome 4

Auteur encore injustement méconnu en France, Kazuo Umezu fait pourtant partie de la famille des très grosses pointures de la bande dessinée mondiale, aux côtés de Moebius, Alan Moore, Hergé ou Neil Gaiman. Au Japon, il porte officieusement le titre de "Dieu du manga d'horreur" . Mais pour beaucoup de nippons, dont l'enfance a été bercée par ses uvres, cet auteur mythique est tout bonnement l'égal d'Osamu Tezuka, catapulté lui "Dieu du manga" tout court. "L'école emportée", son manga le plus célèbre, narre la disparition brutale d'une école primaire et de tous ses occupants, mystérieusement projetée dans un monde désertique, dépourvu de vie, où le sable dispute à un ciel aux brumes obscures les limites incertaines de l'horizon noir. Complètement dépassés par la situation, les adultes chargés de la protection des enfants vont se révéler incapables d'assurer leur rôle. Certains laisseront libre cours à leur folie naissante, d'autres préfèreront le suicide. C'est dans ce monde que les enfants, désemparés, à court de repères tant familiaux que géographiques, se devront à eux seuls de s'accorder l'espoir d'une survie improbable. Umezu est fasciné par les aspects les plus sombres de la nature humaine. Ses uvres peuvent être lues comme des cauchemars dont le lecteur, quand bien même il le voudrait, ne pourrait s'échapper. S'impliquant au même titre que ses protagonistes, l'auteur se livre à des expériences émotionnelles d'une intensité inédite en bande dessinée. L'école emportée, écrite voilà trente ans, n'a pourtant jamais été égalée dans sa tragique peinture de la condition humaine. Si l'horreur (sous toutes ses formes) et la peur semblent être les domaines de prédilection d'Umezu, elles ne sont que les éléments d'une oeuvre dont le propos est avant tout universel, libre de toute contingence morale. Ainsi, ses principaux récits se révèlent être d'incroyables histoires d'amours. Celle qui se cache dans l'école emportée est sans doute l'une des plus belles jamais écrites. Ce chef d' uvre est présenté dans un nouveau format poche dédié aux grands classiques du manga, et compte six volumes au total.

06/2005

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Littérature française

Oeuvres complètes / Victor Segalen. Tome 1

Victor Segalen (1878-1919) est resté pendant longtemps un auteur méconnu. Mais depuis quelques années nous saluons en lui l'égal de Nerval ou de Lautréamont, eux aussi victimes d'une conspiration du silence. Né à Brest, Segalen, après des études chez les jésuites, choisit la carrière de médecin naval. Passionné de littérature, il consacre sa thèse aux névroses dans les œuvres fin de siècle (Les cliniciens ès lettres) et entre en contact avec Huysmans et Remy de Gourmont qui lui ouvre les portes du Mercure de France. Affecté à un navire mouillé en rade de Thyiti, il découvre, après Gauguin, la Polynésie et sa civilisation frappée à mort par le choc avec l'Occident. Les Immémoriaux évoque les Tahitiens d'autrefois et l'agonie de leur savoir traditionnel. De retour à Brest (1905-1909), il entre en contact avec Debussy et compose pour lui un Orphée-Roi (qui ne sera malheureusement jamais mis en musique). Mais l'Orient l'appelle à nouveau. Segalen part pour la Chine, où il fait trois longs séjours ; entre 1909 et 1918, il enseigne la médecine et accomplit d'importantes missions archéologiques. Dans Briques et Tuiles, il dit son éblouissement devant les monuments et les paysages chinois et devant la littérature, car il apprend la langue et pousse ainsi beaucoup plus loin la Connaissance de l'Est que son contemporain Paul Claudel. Ce premier volume de ses Oeuvres réunit tous ses textes, de ses débuts à son premier grand séjour en Chine. Il contient notamment deux textes publiés pour la première fois dans leur intégralité : Le Maître-du-Jour et Feuilles de route. Les Œuvres complètes en deux volumes de Victor Segalen réunissent tous les textes connus de l'auteur et les complètent par une série d'inédits. Les œuvres sont disposées dans l'ordre chronologique et regroupées par cycles thématiques. Le premier volume couvre les années de jeunesse jusqu'au premier séjour en Chine (1909-1913) et contient le cycle des apprentissages, le cycle polynésien, le cycle musical et orphique et le cycle des ailleurs. Le second est essentiellement consacré à la Chine. Cette édition a été préparée par Henry Bouillier, professeur émérite de la Sorbonne et grand spécialiste de l'oeuvre de Segalen.

10/1995

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Histoire et Philosophiesophie

Le troisième chimpanzé. Essai sur l'évolution et l'avenir de l'animal humain

La chose est désormais connue de tous : l'homme, partageant plus de 98 % de ses gènes avec le chimpanzé pygmée et le chimpanzé commun, représente, dans le monde animal, le troisième chimpanzé. On en mesure habituellement peu les implications. Le langage, l'art, la technique et l'agriculture - qui distinguent ce chimpanzé - sont le fruit d'une évolution non pas seulement anatomique, comme on le dit trop souvent (station debout, grossissement du cerveau), mais également comportementale : le cycle vital de l'homme se particularise par le faible nombre de petits par portée, les soins parentaux bien au-delà du sevrage, la vie en couple, l'espérance de vie, la ménopause. Autant de traits qui soulèvent le problème de l'éventuelle présence de précurseurs dans le monde animal, et du stade auquel le troisième chimpanzé fit le saut quantique en matière de réussite évolutive - non pas avec l'apparition de l'outil de pierre, voilà deux millions et demi d'années, mais avec l'acquisition de l'aptitude au langage, il y a moins de cent mille ans. Alors l'animal humain déploie tous ses traits particuliers - à commencer par son aptitude unique à détruire massivement son genre (c'est la soudaine disparition des Néandertaliens après l'arrivée de Cro-Magnon, première destruction massive de l'histoire de l'homme) et sa capacité, manifestée elle aussi dès l'époque préhistorique, à détruire les écosystèmes, à ruiner la base même de sa propre alimentation. L'expansion géographique de l'espèce s'accompagne toujours de l'éradication de grands mammifères ; de Pétra à l'île de Pâques, de Mycènes au Chaco Canyon, le déclin des civilisations est rythmé par la déforestation, le surpâturage, l'érosion des sols. Génocide et holocauste écologique - ces deux caractéristiques de l'homme que décuple potentiellement aujourd'hui la technologie - posent désormais la question cruciale de l'extinction de l'espèce humaine, à l'instar de milliards d'autres espèces disparues au cours de l'histoire de l'évolution. Telle est l'ampleur de la perspective que Jared Diamond ouvre, avec une impressionnante culture scientifique, géographique et historique, dans cet ouvrage sans égal.

11/2000

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Bouddhisme tibétain

Le vol du Garouda

"Le Garouda désigne la réalisation sublime : l'expérience directe de la nature de l'esprit. (...) Si vous êtes curieux de découvrir ce qui se cache derrière le masque de votre persona, la "personne" que vous essayez si désespérément de comprendre, et si vous voulez savoir qui vous êtes vraiment, mon conseil est d'étudier ce texte et d'intégrer la profonde sagesse qu'il contient ! " Jigmé Khyentsé Rinpoché, dans sa préface au Vol du Garouda "La nature de l'esprit est semblable à un cristal, Translucide, immaculé. Sa nature est vacuité, Son expression est luminosité, Sa compassion est illimitée. Cette nature demeure inaltérée. Nulle souillure du sa ? sara ne l'entache. Depuis toujours, la nature de l'esprit est pur Eveil". Extrait du chant IV, Le Vol du Garouda A l'âge de vingt-six ans, Shabkar Tsogdrouk Rangdreul (1771-1851) composa Le Vol du Garouda alors qu'il était en retraite sur l'île de Tsonying, le "Coeur du Lac" , au milieu du lac Kokonor. Ce recueil, constitué de vingt-trois chants rédigés dans un style à la fois limpide et poétique, fut écrit à l'attention de ses disciples et des pratiquants de son pays natal, la région de Rékong, dans l'Amdo. Au fil du temps, ces chants qui exposent la vue, la méditation et l'action selon la Grande Perfection sont devenus, à l'égal de sa biographie, son oeuvre la plus célèbre et l'un des textes les plus admirés de la littérature tibétaine. En 1985, au Bhoutan, Dilgo Khyentsé Rinpoché (1910-1991), maître parmi les plus éminents du bouddhisme tibétain, enseigna Le Vol du Garouda et en donna un commentaire lumineux, reproduit dans le présent ouvrage, qui en éclaire la quintessence. Ces deux grands maîtres présentent ainsi les étapes cruciales de la compréhension, par l'expérience, de la nature de l'esprit. Il s'agit de la première traduction en français de ces chants et de leur commentaire à partir du tibétain. Le Comité de traduction Padmakara réunissait à cette occasion Matthieu Ricard, Carisse Busquet et Anne Tardy.

07/2022

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Successions, libéralité

Le pacte successoral global

DROIT BELGE La fréquence des conflits déchirant une famille à la suite d'un décès n'a d'égal que l'amertume qu'ils génèrent. Les contentieux surgissent autour de successions humbles ou cossues. Ils se moquent de la probité morale car, dans les tréfonds de l'âme humaine, ce n'est pas l'or qui est générateur des conflits, et pas davantage la conscience qui les endigue. Emotion obscure et indéfinissable qui pousse les gens à venir consulter les praticiens parce qu'ils se sentent blessés dans leur âme d'enfant par un testament "inique" , par une donation "injustifiable" , par un oubli de leur nom dans l'attribution bénéficiaire d'une assurance-vie. Le législateur fédéral du 31 juillet 2017 a parfaitement compris l'enjeu. Il a doté les praticiens d'un outil formidable de pacification des relations familiales en autorisant le pacte successoral global. Il est désormais possible aux familles de s'asseoir sereinement autour de la table de travail du notaire, d'examiner dans le respect mutuel et la transparence les donations et avantages que chaque enfant a reçus, et de corriger ainsi les rancoeurs et les frustrations liées à ce qui a pu apparaître comme des iniquités et en remettant, comme le précise lui-même le législateur, "les compteurs à zéro" . Le présent ouvrage a pour objet d'encourager les praticiens à utiliser cet outil novateur et fécond, en suggérant un modèle détaillé et commenté, sans rien omettre des difficultés, tant civiles que fiscales, qu'il a pu générer. Rien n'échappe à l'analyse, de la définition de l'objet du pacte, de l'équilibre subjectif à atteindre, de la créance d'allotissement et de son traitement fiscal, de ses effets particuliers, du traitement des donations non visées par le pacte, de l'invalidation éventuelle d'une donation prévue au pacte, jusqu'aux allotissements possibles, à l'intervention au pacte du conjoint du disposant, à la survenance ou à la perte de la qualité d'héritier présomptif. Les modèles proposés dans l'ouvrage sont téléchargeables en format Word sur le site www. legis. be

07/2021

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Droit

Les partenariats enregistrés en droit international privé

Les partenariats enregistrés sont les statuts obtenus par des couples de même sexe ou de sexes opposés par enregistrement devant une autorité publique en vue d'obtenir la reconnaissance juridique et sociale de leur relation affective et dont la plupart des effets sont prédéfinis par la loi. A la suite de plusieurs Etats européens, la France a adopté l'institution le 15 novembre 1999 en créant le pacte civil de solidarité. L'expansion de ce nouveau mode d'organisation de la vie de couple risquant de conduire à un important contentieux international, il devient urgent de réfléchir à son appréhension par le droit international. La spécificité de l'institution devrait tout d'abord conduire à la création d'une catégorie de rattachement autonome aux contours suffisamment larges pour accueillir les deux grands modèles de partenariats, les partenariats institutions et les partenariats contrats, et suffisamment restreints pour exclure les unions de fait et les mariages homosexuels. A cette nouvelle catégorie sera associé un rattachement à la loi de l'Etat dont dépendent les autorités qui ont procédé à l'enregistrement afin d'éviter la désignation d'une loi qui ignore l'institution et de garantir la cohérence du statut des partenaires. Cette règle de conflit définie, il conviendra ensuite de déterminer si les partenariats étrangers qui produisent des effets plus importants que le PACS seront susceptibles d'être reconnus en France. L'ordre public et les difficultés de coordination pourraient en effet s'opposer à leur réception dans l'ordre juridique français. L'évolution des mentalités, les principes de droit international privé et l'influence du droit européen invitent cependant à faire preuve de tolérance en posant un principe de reconnaissance de la validité des partenariats étrangers tout en limitant leurs effets selon une approche au cas par cas. Les partenariats étrangers seront finalement traités à l'égal des autres institutions étrangères perturbatrices : loin de remettre en cause les principes de droit international privé, l'apparition de l'institution dans les systèmes, juridiques occidentaux met en lumière la capacité de la matière à appréhender des réalités juridiques nouvelles.

01/2005

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Manga

L'école emportée Tome 2

Auteur encore injustement méconnu en France, Kazuo Umezu fait pourtant partie de la famille des très grosses pointures de la bande dessinée mondiale, aux côtés de Moebius, Alan Moore, Hergé ou Neil Gaiman. Au Japon, il porte officieusement le titre de "Dieu du manga d'horreur" . Mais pour beaucoup de nippons, dont l'enfance a été bercée par ses uvres, cet auteur mythique est tout bonnement l'égal d'Osamu Tezuka, catapulté lui "Dieu du manga" tout court. "L'école emportée", son manga le plus célèbre, narre la disparition brutale d'une école primaire et de tous ses occupants, mystérieusement projetée dans un monde désertique, dépourvu de vie, où le sable dispute à un ciel aux brumes obscures les limites incertaines de l'horizon noir. Complètement dépassés par la situation, les adultes chargés de la protection des enfants vont se révéler incapables d'assurer leur rôle. Certains laisseront libre cours à leur folie naissante, d'autres préfèreront le suicide. C'est dans ce monde que les enfants, désemparés, à court de repères tant familiaux que géographiques, se devront à eux seuls de s'accorder l'espoir d'une survie improbable. Umezu est fasciné par les aspects les plus sombres de la nature humaine. Ses uvres peuvent être lues comme des cauchemars dont le lecteur, quand bien même il le voudrait, ne pourrait s'échapper. S'impliquant au même titre que ses protagonistes, l'auteur se livre à des expériences émotionnelles d'une intensité inédite en bande dessinée. L'école emportée, écrite voilà trente ans, n'a pourtant jamais été égalée dans sa tragique peinture de la condition humaine. Si l'horreur (sous toutes ses formes) et la peur semblent être les domaines de prédilection d'Umezu, elles ne sont que les éléments d'une oeuvre dont le propos est avant tout universel, libre de toute contingence morale. Ainsi, ses principaux récits se révèlent être d'incroyables histoires d'amours. Celle qui se cache dans l'école emportée est sans doute l'une des plus belles jamais écrites. Ce chef d' uvre est présenté dans un nouveau format poche dédié aux grands classiques du manga, et compte six volumes au total.

02/2005

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Sciences historiques

L'Affaire des Quatorze. Poésie, police et réseaux de communication à Paris au XVIIIe siècle

Incomparable " exhumeur " d'archives, Robert Darnton a découvert dans celles de la Bastille un étrange dossier fait de paperolles, qui n'étaient pourtant pas les habituelles et séditieuses " Nouvelles à la main ", mais plutôt des noms, des rimes et des indications " Sur l'air de... ". Il s'agit d'un incroyable dossier ayant mobilisé au printemps 1749 le Lieutenant de police et ses forces, sans oublier ses " mouches " (ses indicateurs), pour retrouver l'auteur d'une chanson " Monstre dont la noire furie " qui moquait le roi Louis XV et sa maîtresse avec un succès sans égal dans les cabarets parisiens. De cette anecdote qui n'avait jusqu'alors retenu l'attention de personne, Robert Darnton tire les mailles d'un étonnant filet : celui de la communication politique dans le Paris populaire du XVIIII e siècle où, des siècles après Gutenberg, la plupart des hommes et des femmes (ces dernières surtout) ne maîtrisaient pas la lecture. Constamment, ils échangeaient de vive voix des informations, qui n'ont pour l'essentiel pas laissé de traces Or voici une occasion exceptionnelle d'écrire une histoire de la communication à partir de son élément majeur, l'oralité. Au début de l'Affaire, se trouve un professeur de l'Université de Paris qui avait déclamé un poème qu'il connaissait par coeur et qui comptait quatre-vingts vers. L'art de la mémorisation était une force capitale dans le système de communication de l'Ancien Régime. Mais le moyen mnémotechnique le plus efficace était la musique. Deux des poèmes en rapport avec l'Affaire des Quatorze avaient été composés pour être chantés sur des airs connus que l'on retrouve dans les recueils appelés chansonnier où ils figurent avec d'autres formes d'échanges verbaux - plaisanteries, devinettes, rumeurs et bons mots. La suppression des mauvais propos à l'encontre du gouvernement faisait partie des tâches normales de la police. Malheur dès lors à celui dont la police retrouve dans les poches un bout de papier conservant des rimes ou des portées : ils seront 14 emprisonnés par le Lieutenant, étudiants, abbés, bourgeois établis, piliers de cabaret, amis des femmes publiques, tous milieux confondus, simplement pour avoir moqué le pouvoir en reprenant cet air, loin pourtant de toute intrigue politique.

09/2014

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Littérature Espagnole

Les romans de l'interdit

Un géant de la littérature espagnol franchit enfin les Pyrénées Serait-il le plus grand auteur espagnol du XIXe siècle ? Là-bas, de l'autre côté des Pyrénées, on le présente comme l'égal de Balzac et de Dickens, il est un maître du roman de moeurs, un génie de la critique sociale - sachant que sa puissante ironie le relie à Cervantès. Mais si l'Espagne est la patrie des âmes originales, elle est aussi, hélas, un continent littéraire méprisé et Benito Pérez Galdós un géant méconnu. Avec ce cycle des Romans de l'interdit, vous êtes sur le point de découvrir l'humanité et son théâtre comme jamais vous ne les avez lus. 1868 à Madrid. Tormento s'ouvre sur l'emménagement de la famille Bringas dans les étages supérieurs du Palais-Royal, véritable ville-dédale dont les logements sont réservés aux fonctionnaires de la Couronne. Amparo - dite Tormento - est pauvre, extrêmement belle. Dévouée à en mourir, elle manque cruellement de caractère. Ainsi passe-t-elle ses journées à servir la famille Bringas et ses nuits à empêcher sa soeur de dépenser les trois sous qu'elle a difficilement gagnés. Agustín Caballero, un homme richissime, célibataire déconcertant, s'éprend de la jolie domestique. Tormento n'y est pas insensible, cependant elle doit cacher un grave secret qui, déjà, commence à s'ébruiter. Dans le second roman du recueil, Galdós révèle le personnage de madame Bringas, déjà présent dans Tormento, ridicule et attachant ; on la retrouve ici dotée d'une finesse psychologique inattendue. Et si la famille Bringas fonctionne comme un astre autour duquel gravite une kyrielle de personnages, c'est bien l'amour et le désir qui sont au centre de toutes les intrigues. Benito Pérez Galdós décrit dans ce diptyque les défauts et manigances humaines dans une langue riche et vive, soulignée par un humour à nul autre pareil. Excellant dans la construction de ses récits, il trame des intrigues qui se développent dans une succession de courts chapitres alliant l'art de la tension dramatique à celui de la parodie. Par nature, on le sait, le genre humain se refuse à la simple observation ; et cependant, Galdós, lui, accomplit l'exploit de nous voir... de l'intérieur.

04/2022

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Policiers

La nuit du solstice

Chaque année, à l'époque du solstice d'été, un dangereux maniaque, juché sur les toits de New York, fait tomber un énorme bloc de béton sur les foules qui se pressent à la sortie des théâtres et des cinémas. Crimes parfaits, bien sûr. Pas de piste, pas de mobile apparent. Mooney, parfait prototype de gros flic, dur et débonnaire, absolument rebelle à la hiérarchie, mène l'enquête, dans une ville à l'aspect de bocal putride, parmi les obsédés de la pire espèce, les déchets les plus asociaux qui hantent les bas-fonds de la mégalopole. Très vite, l'enquête va se fondre dans cette atmosphère lourde, insidieuse, rapidement terrifiante, à l'égal de l'extraordinaire Nécropolis qui avait fait la gloire d'Herbert Lieberman (Grand Prix de littérature policière en 1978). On fera connaissance avec deux des plus étonnants personnages que le roman policier américain ait inventés : Watford, l'éternel assisté, vaincu par l'abjection urbaine, qui s'injecte des saloperies, des excréments, toutes sortes de rebuts, sous sa propre peau, perdu dans une manière d'extase rédemptrice : et le richissime Peter Quintius, fleur du gratin, comme l'autre est une fleur de la fange. Quintius élève des cactus dans une serre, des nightbloomers, ainsi appelés parce qu'ils fleurissent la nuit : le maléfice répondant ainsi, page après page, à l'immondice et à l'horreur, comme autant de variations nocturnes et ténébreuses, jusqu'à la nausée. Rarement suspense aura été plus violent et plus maîtrisé, les personnages plus fascinants, la vision d'un auteur de romans noirs plus précise, à l'instar des maîtres de l'après-guerre, de Goodis à McBain, mais sans doute dans une dimension plus foisonnante, qui permet une plongée mémorable dans un univers en proie aux démons, au sang et à l'ignominie. De la fin du livre, nous ne dirons rien, sinon ceci : à New York, rien ne se passe vraiment comme ailleurs. Quand un tueur disparaît, un autre prend aussitôt sa place. L'horreur ne peut pas s'interrompre, ni la nuit des esprits, ni la peur de chacun.

04/1985

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Chine

Fei Xiaotong. L'homme qui voulait comprendre la Chine

Très peu connu dans le monde francophone, Fei Xiaotong (1910-2005) est l'un des personnages les plus considérables de la Chine contemporaine. Fondateur de la sociologie chinoise, il occupe en Chine un statut au moins égal à celui d'un Max Weber ou d'un Bergson dans le monde occidental. Formé en Chine mais aussi en Occident, Fei Xiaotong, est resté toute sa vie profondément attaché à la culture chinoise traditionnelle. Tout au long de sa vie, ses recherches n'auront qu'un but : mieux faire comprendre la Chine et trouver le moyen de la faire renaître de ses cendres. Après la parution en 1938 de son ouvrage Peasant Life in China, le sociologue ne changera plus jamais de ligne. "Du travail de la terre à l'industrie rurale, de l'industrie rurale à l'industrie nationale" : pour lui, seul ce chemin pouvait s'accorder avec les particularités de la Chine. La disparition de sa toute jeune épouse lors de sa première enquête de terrain, les persécutions politiques qu'il allait devoir subir à l'époque maoïste, rien ne l'arrêtera dans sa détermination. Réhabilité à la mort de Mao et bien que déjà âgé, il ne cessera jusqu'à sa mort de sillonner la Chine et d'élaborer, pour chacune ou presque de ses provinces, des modèles de développement qui, pour la plupart, seront mis en oeuvre avec les résultats que l'on sait. Il se distanciera aussi de ceux qui ne considèrent le développement de l'Empire du Milieu qu'en termes de progrès matériels en faisant abstraction de la dimension humaine primordiale à ses yeux. A ceux qui pensent que le développement de l'Empire du Milieu "vient du haut" et non de la base, ce livre montrera que la société civile des villes et des campagnes a été le principal moteur des réformes que connait la Chine. A ceux qui souhaitent mieux connaître la Chine, il permettra d'y pénétrer au plus profond et de découvrir, non seulement un grand lettré chinois mais un homme profondément attachant qui déclarait : "Le but de ma vie, mon unique objectif, est de comprendre la Chine et les Chinois".

10/2023

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Théâtre

Le Chien du jardinier

Dès le début de la pièce, le lecteur prend conscience du vague danger que courent les deux personnages masculins et devine que leur sort dépend d’une femme. Et lorsque Diana paraît à leur poursuite, la situation se tend de plus en plus. Émule de la déesse dont elle porte le nom, mais aussi en parfait accord avec les lois de l’honneur du XVIIe siècle espagnol, la farouche comtesse de Belflor se montre scandalisée à la seule idée de voir un homme entrer de nuit dans ses appartements et déploie toute l’autorité que lui donne son rang pour tenir en haleine sa maisonnée tant qu’elle n’aura pas su le fin mot de cette intrusion masculine. La trajectoire des rapports entre les personnages suivra celle des états d’âme contradictoires de la comtesse puisque c’est sur sa versatilité, comparable au comportement du « chien du jardinier, qui ne mange pas les choux et ne les laisse pas manger », que repose presque toute l’action. La différence de niveau social, qui interdit le mariage des personnages principaux ou secondaires, est l’un des fondements de l’intrigue de nombre de pièces de Lope de Vega et de ses contemporains. Une filiation, ignorée tout au long de l’action, se dévoile souvent lors du dénouement et permet enfin l’union espérée, stratagème qui respecte les rigides conventions sociales de l’époque et ne perturbe nullement l’ordre établi, chacun(e) épousant son égal(e). C’est ce qui arrive dans Le Chien du jardinier, pièce magistralement orientée vers la production exclusive d’un immédiat, intense et durable plaisir théâtral, procuré par un dramaturge qui a su mettre en oeuvre le lent et inexorable crescendo des tensions, le jeu alternatif des espoirs et des craintes, la virtuosité d’une conduite psychologique au service constant de l’intrigue, et l’habileté d’un mécanisme final débouchant sur un dénouement qui comble enfin des attentes longtemps contrariées. Lope de Vega détache son oeuvre des contingences de la vie réelle et proclame le triomphe du théâtre en tant qu’illusion, fantaisie et rêve. Sa manière de construire le dénouement paraît être l’un des principaux facteurs, de l’intemporalité, de la modernité, qui caractérisent Le Chien du jardinier.

11/2011

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Photographes

Heartland. Terre de coeur

En 2023, Anne Rearick a passé plusieurs semaines en Auvergne, auprès de ses habitants, de leurs animaux et de leurs paysages. Sa photographie décrit l'expérience quotidienne des univers dans lesquels elle s'immerge et qu'elle célèbre avec délicatesse. "Dépourvue de tout projet englobant, elle permet à chacun de s'exprimer tour à tour avec des regards, des postures, des gestes, un mouvement et elle renoue précisément avec cette photographie profondément humaniste qui ne se regarde jamais le nombril, qui ne cherche pas son ego ou son identité mais va à la rencontre de l'autre, son égal" (Christian Caujolle). Que ce soit aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, au Pays Basque, à Sète, dans Le Perche ou en Auvergne, elle porte ce même regard généreux sur les êtres pour saisir des images qui cherchent, avant tout, à exprimer le plaisir de l'instant et la qualité de la rencontre. Travaillant sur des sujets au long cours, Anne Rearick s'inscrit dans la grande tradition photographique documentaire, en s'attachant principalement au quotidien et à la ruralité. Cherchant une forme d'intemporalité, elle magnifie le banal en s'intéressant à la nature et à l'environnement des personnes qu'elle rencontre, tout en gommant les signes qui distraient les spectateurs de l'authenticité de sa narration. Elle s'immerge le plus souvent dans des lieux à forte identité, explorant la notion de communauté, centrale dans son travail. Clermont-Ferrand Massif central 2028, porteuse de la candidature de la ville et du territoire pour le titre de Capitale européenne de la culture 2028, initie une série inédite de livres photographiques nommée Traversée. Cette collection propose à des artistes d'explorer, de ressentir et d'observer le Massif central, tout en faisant la rencontre des hommes et des femmes qui animent ce territoire. S'inscrivant dans la lignée des itinéraires mythiques qui traversent le Massif central, à l'image du chemin de Stevenson ou de celui de Compostelle, Traversée incite les artistes à tracer leur propre parcours. Ces nouvelles voies constituent également une cartographie des émotions, révélant ce qui demeure habituellement invisible, et invitant à de nouvelles aventures pour renouveler notre vision de ce paysage vaste et diversifié qu'est le Massif central.

11/2023

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Ethique et droit

L'avocat souverain. Plaidoyer déontologique pour l'avocat en entreprise

La déontologie des avocats fait-elle obstacle à l'extension de leur statut aux juristes en entreprise ? Nullement, pour peu qu'on prenne la peine d'en analyser les fondements. C'est à cet exercice que l'avocat Loïc Dusseau s'est livré. Il nous restitue ses conclusions dans un essai brillant de déontologie croisée. Ce "nouvel" avocat – omnipotent, souverain – permettrait de garantir un exercice efficace, probe et loyal du droit, de nature à favoriser la compétitivité internationale des entreprises françaises. La question de la création du statut de l'avocat en entreprise, déjà installé dans une dizaine de pays européens, agite depuis trente ans les barreaux français. Régulièrement repoussée pour des raisons conservatrices et protectionnistes, l'idée est aujourd'hui sur le point d'éclore. Quelques ajustements législatifs permettraient cette avancée nécessaire. Le parlement est prêt à s'en saisir. Tous les parties y seront gagnant. Dans cet essai, l'auteur, ancien membre du Conseil de l'Ordre et du Conseil national des Barreaux, a choisi de traiter le rapprochement des professions essentiellement sous l'angle déontologique, car cette question est le principal point d'achoppement brandi par les adversaires de l'élargissement. En comparant les règles et usages des avocats avec ceux des juristes d'entreprise, il démontre non seulement leur compatibilité qui devrait permettre de les rassembler dans un statut unique, mais la nécessité d'un tel statut pour en assurer l'effectivité. En leur offrant une déontologie forte et une véritable protection légale, le statut de l'avocat, reconnu aux juristes d'entreprises, leur garantirait une indépendance intellectuelle et le respect de leur secret professionnel, non pas au détriment mais dans l'intérêt des entreprises qui les emploient. Quant à la prévention et la gestion des conflits d'intérêts, elles se révèlent être des préoccupations majeures de l'exercice du droit en entreprise comme pour les avocats. Les autres principes essentiels de la profession d'avocat se retrouvent dans la pratique en entreprise et ne peuvent constituer des obstacles. Dès lors les entreprises pourront être épaulées, selon leurs besoins, d'avocats internes et externes, issus d'une profession forte et unifiée garantissant tant leur éthique que leur compétence, qui pourront avoir jeu égal avec leurs concurrents internationaux.

08/2023

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Histoire régionale

Histoire des Guerres de l'Ouest - Vendée, Chouannerie (1792-1815). Tome 2

Concernant cet épisode sanglant que constituent les Guerres de l'Ouest nous nous trouvons en présence d'une guerre civile comme en a déjà connu à de nombreuses reprises la France. Mais nous trouvons-nous en présence d'un génocide ?? Un génocide perpétré notamment par ce que l'on a surnommé les colonnes infernales et qui fit environ 200 ? 000 victimes entre ? 1793 et ? 1796. Le débat toujours ouvert n'est pas près d'être clos. L'argument en faveur du génocide se base sur la sauvagerie dont on fait preuve les forces militaires de la République vis-à-vis de populations civiles ne représentant pas de potentielles menaces (femmes, enfants, vieillards). Ces actes n'avaient pas de justifications militaires, politiques ou idéologiques, par contre les motivations relevaient tout simplement d'un pur sadisme auquel venait se mêlait le goût du lucre. L'image donnée par la Révolution française, à cette occasion, n'a rien de bien honorable et relève plutôt du fond d'une sauvagerie poussé à l'extrême et toujours présent dans l'Homme. Fort heureusement, certains chefs militaires républicains vinrent, par leur humanité, contrebalancer ces méfaits. Les tenants de la thèse du génocide considèrent que cette période marque le premier grand génocide de l'Europe (Luc Ferry). Stéphane Courtois, l'historien du Communisme, dans une biographie consacrée à Lénine, mentionne le fait que le leader communiste se référait à la guerre de Vendée comme d'un modèle à suivre. Certains historiens dont Jean-Clément Martin, contestent l'emploi du terme génocide "? car il n'y a pas eu de population ciblée ? ", il préfère l'emploi de termes tels que crimes de guerre ou crime contre l'humanité. Sur le plan des idées, le débat présente de l'intérêt car il met en relief le clivage politique qui s'opère toujours en France sur des événements qui se déroulèrent il y a plus de deux cents ans. Génocide ou crime contre l'humanité, ceci serait certainement bien égal pour les victimes, si celles-ci pouvaient s'exprimer. Le livre de Théodore Muret nous plonge au coeur de cette période tragique.

05/2023

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Littérature étrangère

La maison de l'Arbre joueur

Japon, 1857. Depuis des siècles, le Japon vit replié sur lui-même. Mais il sera contraint de s'ouvrir aux influences étrangères. Les Occidentaux forcent les portes de l'ancien monde. La révolution couve. L'époque des samouraïs est désormais révolue, le pays est à l'aube d'une ère nouvelle. La maison de l'Arbre joueur, dans le domaine du Chôshû, où habitent Tsuru et sa famille, n'est pas épargnée par le vent du changement. La jeune femme rêve de suivre les traces de son père, médecin, qu'elle assiste depuis son plus jeune âge. Quand celui-ci l'autorise à épouser l'homme qu'elle aime, lui aussi médecin, elle s'imagine que ses vœux sont exaucés : un mariage heureux, la possibilité d'exercer son métier à l'égal des hommes. Bientôt, la situation politique s'aggrave et le pays est au bord de la guerre. Le mari de Tsuru refuse cependant qu'elle l'accompagne pour soigner les soldats. Trop brillante pour être reléguée au second plan, la jeune femme décide de s'affranchir du poids des traditions ancestrales et de vivre librement sa destinée. Elle se trouve alors entraînée dans un monde de subversions, d'intrigues politiques et d'amours interdites. Autour d'elle agissent de jeunes hommes passionnés qui aspirent à écrire une nouvelle page de l'histoire du Japon. Hostiles au gouvernement féodal du shôgun, ils refusent que leur pays soit colonisé par l'Occident. Leur slogan est : " Sonnô jôi : vénérez l'empereur, expulsez les étrangers. " Leur méthode est la violence. A travers l'inoubliable destin de Tsuru, symbole de l'émancipation de son pays, Lian Hearn raconte une grande histoire d'amour et de guerre, d'hommes et de femmes, dans un Japon fascinant. Lian Hearn a effectué de fréquents séjours au Japon et a étudié la langue japonaise. Alors qu'elle constituait sa documentation pour l'écriture de sa saga best-seller Le clan des Otori , elle passa plusieurs mois dans la préfecture de Yamaguchi, l'ancien domaine féodal du Chôshû - point de départ de ce roman -, où elle s'intéressa à l'histoire de ces jeunes hommes ayant pris part à la restauration de Meiji. Mêlant habilement personnages fictifs et figures historiques, elle compose un roman plein d'atmosphère, aussi passionnant qu'envoûtant.

01/2013

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Histoire militaire

Chars B au combat. Hommes et matériels du 15e BCC

En cette après-midi du 16 mai 1940, un groupe d'une vingtaine de chars B appartenant à l'armée française, des engins de 32 tonnes armés chacun d'un canon de 75 et d'un canon de 47 - ce qui fait d'eux le plus puissant matériel blindé existant dans le monde en 1940 - fait son approche sur une petite ville qui va bientôt entrer dans l'Histoire : Montcornet. Depuis l'avant-veille, l'ennemi a crevé le front et ouvert une brèche gigantesque dans le dispositif allié. Lancés en enfants perdus dans la trouée, les chars de bataille français ont une mission simple : "Détruisez tout sur votre passage", leur a simplement dit le bouillant général Giraud... Ce fait d'armes - qui précède de 24 heures l'action célèbre du colonel de Gaulle sur la même localité, avec des chars du même type -, est l'un des nombreux épisodes que ce livre retrace avec une exactitude rigoureuse et un saisissant souci du détail, appuyé sur les témoignages directs des combattants : les officiers, sous-officiers et chasseurs du 15e bataillon de chars de combat, appartenant à la 2e division cuirassée. Le présent ouvrage ne se limite cependant pas au récit, presque heure par heure, de la campagne 1939-1940 vécue jusqu'à son dernier souffle par une magnifique unité de première ligne. Il est aussi un recueil documentaire sans égal sur les hommes, leurs matériels, leurs uniformes et leurs insignes. En effet, ce quatrième tome de l'Encyclopédie de l'Armée française est illustré à profusion par une extraordinaire collection de photographies d'époque pieusement conservée dans les albums-souvenirs des Anciens du bataillon et réunie pour la première fois : plus de 500 documents, quasiment tous inédits, ont été rassemblés et parfaitement classés dans cet ouvrage en vue de constituer une véritable revue de détail, char par char. De nombreux profils en couleurs restituent tous les détails des marques et camouflages des chars B engagés dans les actions relatées, tandis que des éclairages sont apportés sur les questions cruciales touchant d'une manière plus générale aux chars de bataille français de l'époque : armement, rayon d'action et ravitaillement en essence, moyens de transmission radio, disponibilité des matériels. Une documentation historique de première main qui enrichit l'éternel débat sur l'"étrange défaite" subie par la France en 1940

11/2021

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Histoire de France

Histoire du consulat et de l'Empire. Volume 3, La crise de l'Empire (1810-1811) ; L'Empire de Napoléon ; La Nation sous l'Empereur ; La catastrophe de Russie

L'Histoire du Consulat et de l'Empire, de Louis Madelin (1876-1956), est l'oeuvre d'une vie, rédigée sur des cahiers d'écolier, par un homme qui tient alors sous son seul regard tout un âge de notre passé, comme l'avaient fait avant lui Michelet ou Thiers. Il faut imaginer ce tête-à-tête, plusieurs décennies durant, entre l'historien et ce Napoléon Bonaparte qu'il suit pas à pas, à Rome, en Egypte, à Moscou, jusqu'à son abdication et son départ pour la Malmaison. Le " mangeur d'histoire " et le conquérant, l'homme de cabinets et de bibliothèques, dévoré par l'immensité de sa tâche, et ce fantôme qu'il poursuit, fondateur d'empire et " compagnon de Prométhée ". Pour ma part, j'ai toujours fréquenté cette Histoire du Consulat et de l'Empire avec un plaisir égal, de même nature que celui que procure la lecture d'un grand roman. Sans doute parce que cette histoire selon Madelin n'est pas seulement connaissance du passé, mais aussi, comme l'écrivait Emile Henriot, " présence vibrante et passionnelle " de tous ceux, " héros, criminels, monstres, vainqueurs, fondateurs de codes et d'institutions, moteurs d'énergie, agents d'utiles et de bienfaisantes réformes ", qui en furent les acteurs heureux ou malheureux. Madelin s'empare d'eux comme sur le vif. Il nous fait entrer dans le secret des caractères, dans le dédale des ambitions et des faiblesses, des grandeurs aussi, et nous jette dans le mouvement d'une époque. Les seize volumes de son Histoire, publiés ici dans leur intégralité, et qui furent avant la guerre un énorme succès de librairie, restent une somme inégalée, qui réjouira ceux qui s'intéressent à la période napoléonienne, mais aussi tous les amateurs d'histoire et de ton juste. Daniel Rondeau La présente édition de l'Histoire du Consulat et de l'Empire se compose de 4 tomes. - Tome 1 : La Jeunesse de Bonaparte - L'Ascension de Bonaparte - De Brumaire à Marengo - Le Consulat. - Tome 2 : L'Avènement de l'Empire - Vers l'Empire d'Occident (1806-1807) - L'Affaire d'Espagne (1807-1809) - L'Apogée de l'Empire (1809-1810). - Tome 3 : La Crise de l'Empire (1810-1811) - L'Empire de Napoléon - La Nation sous l'Empereur - La Catastrophe de Russie. - Tome 4 : L'Ecroulement du grand Empire - La Campagne de France - L'Interrègne impérial - Les Cent-Jours. Waterloo.

10/2003

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Musique, danse

Anton von Webern

Si la musique de Webern a suscité une vaste littérature depuis la consécration qu'elle reçut après la mort du compositeur en 1945, il manquait une monographie récente qui considère l'homme et son œuvre indépendamment de l'éclairage mythique dont la postérité les a entourés. A la lumière de sources pour la plupart inédites en français, Alain Galliari propose du plus radical des représentants de l'école de Vienne une vision qui contredit sous bien des aspects l'image qui en a été colportée. Loin du cérébral dominateur que sa gloire post mortem a tissé, l'homme que les sources découvrent montre un être tout en paradoxes, introverti et intense, vulnérable, mais décidé et intransigeant, perpétuellement en recherche, hanté par une quête métaphysique à dimension religieuse - celle d'une Vérité supérieure qui est celle du mystère de la vie, dont les formes naturelles étaient à ses veux les manifestations directes et à laquelle toute œuvre d'art devait se conformer. Vision essentielle à l'approche de 1'oeuvre du musicien, économe jusqu'au vertige, qui éclaire son organisation exigeante et présage une intensité expressive qui n'a pas toujours été comprise. Cette monographie, qui tend à cerner par la biographie les fondements esthétiques de l'œuvre de Webern, cherche aussi à éclairer l'attitude de l'homme à l'égard des turbulences de son temps, questionnant la relation qu'il put avoir avec la monarchie, l'austro-marxisme et finalement le nazisme. Alain Galliari réinscrit ainsi l'homme complexe et secret que fut Anton von Webern dans les soubresauts de l'Autriche des années 1900-1945, déchirée par le cataclysme de la Grande Guerre, l'effondrement d'un empire dont il était l'enfant, la terrible double décennie de l'entre-deux-guerres, l'annexion au Reich hitlérien et le sombre épilogue de la Seconde Guerre mondiale, à l'issue de laquelle le compositeur trouva une mort qui fit partie intégrante de sa légende posthume et que ce livre cherche aussi à démêler. A l'égal de celles de Schönberg et de Berg, comme des autres membres de l'école de Vienne, dont elles ne se séparent pas, la vie et l'œuvre d'Anton von Webern reflètent ainsi un temps bouleversé et tragique, où le pire se double d'une aspiration permanente au vrai par le beau et le neuf, offrant un ultime éclairage au radicalisme de sa musique.

10/2007

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Religion

Moses Mendelssohn. La naissance du judaïsme moderne

Il est des vies qui ne valent que par leurs œuvres. Telle est bien l'existence de Moses Mendelssohn (1729-1786). Issu d'un milieu pauvre et pieux, il se fit très tôt remarquer par ses dons intellectuels, salués par les plus grands de ses contemporains - Kant, Goethe, les frères Humboldt, sans oublier Lessing qui en fit le héros éponyme de sa pièce sur l'amour du genre humain, Nathan le Sage. Père fondateur d'une dynastie d'une quarantaine d'aristocrates, de banquiers, d'industriels, de juristes, d'officiers, de politiciens, de professeurs d'université, de religieuses et d'un compositeur- Felix Mendelssohn -, Moses fut un pivot des Lumières allemandes et européennes : soucieux de réconcilier la foi et la raison, il n'eut de cesse de souligner l'immortalité de l'âme ; de prouver que, par la raison, l'homme pouvait, tout autant que par l'observance des rites et la récitation des prières, accéder à la Révélation divine; de défendre enfin la singularité du judaïsme, seule religion dont la Loi a été révélée. De là, sa défense et illustration de la foi de ses ancêtres et son engagement dans la bataille en faveur de l'émancipation civique de ses coreligionnaires, pour lesquels il traduit le Pentateuque en allemand mais en caractères hébraïques, afin que la culture juive puisse innerver la culture allemande. Il entend célébrer les noces des Lumières allemandes (Aufklärung) et des Lumières juives (Haskala). L'Europe intellectuelle se précipite sur ses ouvrages. Celui qui, dans la journée, tenait les livres de compte d'une soierie, " Monsieur Moyse, grand savant juif à Berlin " devient, de son vivant, le " Platon allemand ".Vénéré à l'égal de Maimonide, son nom chemine en France lors des débats sur les juifs à l'Assemblée nationale entre 1789 et 1791, puis grâce à Mirabeau. Il y a quelques années encore, son portrait se trouvait aussi bien à Rehavia chez les juifs allemands de Jérusalem que dans la banlieue de Boston ou dans le "quatrième Reich ", Washington Heights à New York, partout où les juifs allemands s'exilèrent. Car la vie réelle de Moses Mendelssohn, c'est la postérité de son œuvre essentielle : la " symbiose judéo-allemande ". La débauche d'intelligence issue de cette mystérieuse alchimie et illustrée par les noms célèbres de Heine, Marx, Einstein, Freud, Schönberg et tant d'autres, naquit grâce à Moses Mendelssohn, le Dernier Moïse.

05/2004

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Histoire de France

Histoire du Consulat et de l'Empire. Volume 1

L'Histoire du Consulat et de l'Empire, de Louis Madelin (1876-1956), est l'oeuvre d'une vie, rédigée sur des cahiers d'écolier, par un homme qui tient alors sous son seul regard tout un âge de notre passé, comme l'avaient fait avant lui Michelet ou Thiers. Il faut imaginer ce tête-à-tête, plusieurs décennies durant, entre l'historien et ce Napoléon Bonaparte qu'il suit pas à pas, à Rome, en Egypte, à Moscou, jusqu'à son abdication et son départ pour la Malmaison. Le " mangeur d'histoire " et le conquérant, l'homme de cabinets et de bibliothèques, dévoré par l'immensité de sa tâche, et ce fantôme qu'il poursuit, fondateur d'empire et " compagnon de Prométhée ". Pour ma part, j'ai toujours fréquenté cette Histoire du Consulat et de l'Empire avec un plaisir égal, de même nature que celui que procure la lecture d'un grand roman. Sans doute parce que cette histoire selon Madelin n'est pas seulement connaissance du passé, mais aussi, comme l'écrivait Emile Henriot, " présence vibrante et passionnelle " de tous ceux, " héros, criminels, monstres, vainqueurs, fondateurs de codes et d'institutions, moteurs d'énergie, agents d'utiles et de bienfaisantes réformes ", qui en furent les acteurs heureux ou malheureux. Madelin s'empare d'eux comme sur le vif. Il nous fait entrer dans le secret des caractères, dans le dédale des ambitions et des faiblesses, des grandeurs aussi, et nous jette dans le mouvement d'une époque. Les seize volumes de son Histoire, publiés ici dans leur intégralité, et qui furent avant la guerre un énorme succès de librairie, restent une somme inégalée, qui réjouira ceux qui s'intéressent à la période napoléonienne, mais aussi tous les amateurs d'histoire et de ton juste. Daniel Rondeau La présente édition de l'Histoire du Consulat et de l'Empire se compose de 4 tomes. - Tome 1 : La Jeunesse de Bonaparte - L'Ascension de Bonaparte - De Brumaire à Marengo - Le Consulat. - Tome 2 : L'Avènement de l'Empire - Vers l'Empire d'Occident (1806-1807) - L'Affaire d'Espagne (1807-1809) - L'Apogée de l'Empire (1809-1810). - Tome 3 : La Crise de l'Empire (1810-1811) - L'Empire de Napoléon - La Nation sous l'Empereur - La Catastrophe de Russie. - Tome 4 : L'Ecroulement du grand Empire - La Campagne de France - L'Interrègne impérial - Les Cent-Jours. Waterloo.

10/2003

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Cinéma

Philippe Torreton

Pour beaucoup, les histoires sont écrites. Plus rares sont ceux qui réinventent leur destin. Philippe Torreton est de ceux-là. L'enfant né au milieu des années soixante à Rouen, d'une mère institutrice et d'un père employé d'une station-service, est un jour devenu le grand comédien que nous connaissons. Au cours de sa jeunesse, le collégien se montre plutôt timide, réservé. L'inscrire à un stage de théâtre organisé par son établissement scolaire l'aiderait peut-être à se désinhiber... L'expérience se révèle déterminante, une ferveur dévorante s'empare de l'adolescent, ne le quittera plus. Cet ouvrage est agrémenté d'entretiens exclusifs, le comédien se livre en toute simplicité et dévoile comment le gamin qui n'osait envisager une carrière artistique, s'est retrouvé littéralement happé par le souffle de la passion puis propulsé dans la spirale d'une irrésistible ascension. En 1987, Philippe Torreton passe le concours d'entrée du Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Il va fréquenter les classes de Catherine Hiegel et Daniel Mesguich. En 1990, il entre à la Comédie Française comme pensionnaire. Il en devient sociétaire en 1994. Mais comment retracer les débuts de la carrière de l'acteur normand sans évoquer sa rencontre avec Bertrand Tavernier ? Cette collaboration avec l'immense metteur en scène contribuera à la naissance de sa carrière cinématographique. Philippe Torreton recevra le César du meilleur acteur pour son rôle dans Capitaine Conan en 1997. Quand on demande au comédien quelles sont les personnalités qui l'ont le plus marqué, il hésite, elles sont si nombreuses ! Après une brève réflexion, le quinquagénaire confie : " Je pense à Bob Villette de la Compagnie errante, à mes professeurs au Conservatoire puis au Français. A Daniel Mesguich mais aussi à Antoine Vitez qui m'a engagé à la Comédie Française. A Bertrand Tavernier pour le cinéma et sans doute à Jeanne Moreau, Claude Rich et Jean-Claude Brialy pour les acteurs... " Philippe Torreton porte un regard sur son époque mais se confie également sur ses hobbies, ses projets, ses espoirs... Un artiste dont le talent n'a d'égal que l'humilité. Un homme capable de relever tous les défis, celui de passer du rôle de Cyrano à celui de Napoléon, de Robert III d'Artois dans les Rois maudits à celui d'Hamlet de Shakespeare, un comédien sans frontières qui n'a pas fini de nous étonner !

02/2019