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Carole Duplessy-Rousée

Extraits

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BD tout public

Conversation avec Robert Crumb

Dans les salons du Train Bleu, Robert Crumb et Hans Ulrich Obrist mènent une discussion à bâton rompu. Le maître de l'underground américain évoque son enfance, sa passion pour le cartoon et Walt Disney, comment il a découvert les surréalistes à l'adolescence et notamment Dali et Chirico. Robert Crumb s'est toujours tenu à l'écart des réseaux traditionnels de production et de commercialisation, préférant la liberté créatrice à l'assujetissement économique. Face aux difficultés qu'il rencontre à faire circuler son travail, il crée ses propres réseaux et défend résolument la culture underground comme seul terrain d'expression possible. Ces expériences fondatrices ont façonné un personnage à la parole libre et, au-delà de l'auteur de bandes dessinées cultes, on découvre un homme surprenant qui déplore la déshumanisation de l'architecture, la professionnalisation et la standardisations des métiers artistiques à laquelle il oppose la chaleureuse proximité des amateurs. Collectionneur compulsif depuis l'âge de 9 ans, il possède plus de cinq mille 78 tours. Les musiques du monde entier antérieure aux années 30 sont soigneusement classées dans son atelier du Sud de la France. Car en musique aussi, il préfère la sincérité, l'incarnation authentique dans un terroir à la technique fabriquée qu'on veut nous imposer. Ainsi se trace le portrait inattendu d'un homme qui a traversé toutes les tribulations politiques et artistiques de la deuxième moitié du XXe siècle, un portrait qui éclaire son oeuvre d'un jour nouveau.

03/2012

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Critique littéraire

Baudelaire. Clandestin de lui-même

Il existe un décalage frappant entre la poésie lumineuse de Baudelaire et sa triste réputation de poète maudit n'ayant jamais eu, malgré sa vie de débauche, qu'un seul amour : sa mère. Tant de chercheurs, romanciers, essayistes ont autopsié le poète qu'il n'en reste guère qu'un squelette reconstruit dans l'ombre du génie. Peut-être n'y a-t-il rien à ajouter, mais seulement à comprendre : et s'il fallait oublier Baudelaire pour redécouvrir Charles ? C'est en changeant de point de vue, par une lecture constante, approfondie et sensible de ses textes, qu'Isabelle Viéville Degeorges a été amenée à remettre en cause cette vision faisant la part belle au mythe. De sa correspondance et des témoignages de ses quelques rares amis ressortent des lignes de fuite qui tissent d'elles-mêmes la trame étonnante du parcours de Baudelaire. Il semble alors que sa vie, enfin, s'éclaire, jusque dans ses contradictions, du jeune garçon espiègle, puis de l'adolescent caustique et anxieux au jeune adulte résolu à faire l'homme. Nous découvrons comment la légitimité, de vivre, d'aimer, d'écrire… – lui fut confisquée, mise sous tutelle, de sorte que son extraordinaire personnalité a disparu sous les vapeurs de la légende de fumoir. Baudelaire, clandestin de lui-même, a passé sa vie à tenter de briser son invisibilité, ce que cette biographie souhaite mettre au jour en lui redonnant la parole.

12/2011

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Histoire de France

La Côte d'Opale en guerre d'Algérie (1954-1962)

Entre 1954 et 1962, la Côte d'Opale envoie des milliers de ses enfants " maintenir l'ordre " en Algérie, une terre largement inconnue de la partie la plus septentrionale de la métropole. Parmi ces jeunes, 378 ne reviennent pas. Comment les habitants du littoral ont-ils vécu et ressenti au quotidien cette guerre ? Partis politiques et syndicats, principalement de gauche, chrétiens et enseignants s'investissent contre la poursuite du conflit. Mais des engagements marginaux existent aussi en faveur de l'OAS et du FLN. Le littoral accueille favorablement le retour au pouvoir du général de Gaulle, tant la IV` République est discréditée. Dans les moments de crises graves, en mai 1958, en janvier 1960 ou en avril 1961, le soutien à l'action du général de Gaulle est très affirmé. Pour faire face à la douleur des familles endeuillées ou séparées, les instances officielles se manifestent pour tenter d'apaiser ou pour maintenir un lien avec le jeune soldat appelé en Algérie. Les organisations caritatives, les comités locaux leur viennent en aide. Les liens économiques entre les ports de la Côte d'Opale et la principale colonie du pays sont également affectés par le conflit, mais ils perdurent, au-delà de 1962. L'installation de quelques rapatriés et harkis sur le littoral permet le souvenir de ce conflit et de son issue. Près de 50 ans plus tard, la prise de parole sur la guerre demeure difficile.

07/2012

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BD tout public

Nos guerres

Roman graphique choral, Nos guerres fait entendre un ensemble de voix écrasées par la guerre industrielle et moderne, une guerre jamais nommée précisément, mais proche de la Première Guerre Mondiale. Dix récits se succèdent, d'une grande diversité de points de vue, qui tous réduisent à néant les illusions sur l'héroisme guerrier : de l'officier aristocrate contraint à des actes qui lui répugnent au troufion perdu dans le labyrinthe des tranchées en passant par le paysan pris en tenaille par tes champs de bataille, c'est toute l'absurdité cruelle de ta guerre qui s'exprime dans ces courts récits. Chaque histoire est dessinée et mise en page différemment, en adéquation avec le discours, le niveau social, les références picturales que le texte peut évoquer. Le traitement graphique fait référence tantôt aux avant-gardes, tantôt au dessin de presse ou aux débuts de la bande dessinée, mixés parfois avec des éléments beaucoup plus modernes. Cette vision kaléidoscopique évite tout manichéisme, et affronte au contraire la question de l'ambiguité du rapport des hommes (et des femmes) à la guerre. Intelligent, complexe, nuancé, le livre s'ouvre sur un prologue narratif, qui donne ta parole à un vieil homme riche, mutilé, partisan artiste de la guerre. On peut supposer que l'esprit tourmenté de ce personnage désagréable constitue le théâtre où se déroulent les dix récits. Un album très original, d'une grande virtuosité graphique.

10/2010

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Critique littéraire

Merlin, un mythe médiéval recyclé dans la production culturelle contemporaine

Le personnage de Merlin est né il y a fort longtemps à partir de chroniques galloises. Ses origines littéraires remontent à des textes du XIIe siècle, d’abord en latin puis en français, dans lesquels il devient le célèbre conseiller d’Arthur et acquiert une notoriété considérable auprès des lecteurs. C’est à partir de traits isolés et du mariage de différentes traditions que va s’élaborer peu à peu le portrait du héros. En réunissant ces traits issus de la littérature médiévale, on obtient un Merlin hybride, des « morceaux » de Merlin, dans lequel les écrivains postérieurs vont puiser les thèmes qui les intéressent pour composer leur propre recette. Cette enquête essentiellement narratologique s’attache à montrer comment un mythe médiéval peut survivre au XXIe siècle et se reconstruire perpétuellement, comment certaines caractéristiques du personnage de Merlin peuvent être modifiées, supprimées ou conservées, comment d’autres langages que le langage littéraire peuvent participer à cette réécriture. Le Merlin d’aujourd’hui devient accessible, il n’effraye plus comme au Moyen Age où son origine diabolique en faisait un personnage douteux. Il se présente comme le porte-parole d’un retour à la nature, comme il l’avait déjà été dans les premiers textes médiévaux. Par son appartenance au monde médiéval et son portrait, revisité par la production culturelle contemporaine, il nous attire, nous fait rêver, tout en nous rappelant notre propre être dans un rapport d’identification à lui-même.

10/2010

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Littérature française

La Débâcle

Un nombre impressionnant de soldats français, dont énormément de réservistes, sont faits prisonniers par l'armée allemande lors de l'été 40. Alors qu'il est lui-même fait prisonnier à Ledringhem, près de Dunkerque, César Fauxbras se met à consigner tous les propos de ses compagnons de fortune. La prison se fait lieu de libération de la parole, jusqu'alors bâillonnée par le "devoir" de réserve et la peur des représailles. Les opinions sondées sont celles d'hommes habituellement muets, s'exprimant ici sans détours, bien loin du panache militaire et des opinions officielles évoquant notamment la vaillance des soldats de l'armée française. Le ton est enlevé, gouailleur. Il sert une autre vision de l'Histoire. Les soldats cherchent à comprendre la situation, à expliquer les raisons de la défaite et de leur détention. Deux causes sont invoquées : la faiblesse de l'armée française face à l'efficacité de l'armée allemande ou bien le défaut de motivation des trouffions. C'est cette vie de trouffion qui est ici rapportée, les inquiétudes des uns, les regrets des autres – notamment le tiercé du dimanche ou l'éventuel raccourcissement du Tour de France causé par cette guerre… Les plaisanteries qui fusent sont des merveilles de français argotique. Des projets d'évasion franchement loufoques se profilent. Le texte montre au final les limites du patriotisme et de la désertion. Grand roman de la débâcle, écrit par les mobilisés eux-mêmes, qui se pensent victimes d'une vaste "couillonnade"…

01/2011

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Sociologie

Genre et changement social en Afrique

Les communications rassemblées dans cet ouvrage ouvrent des pistes de réflexion sur la notion de changement social et politique appliquée à une approche genre en Afrique. A partir d'exemples de type souvent monographiques, elles débusquent la façon dont les rapports sociaux de sexe interfèrent sur le changement social, brouillant les frontières qui séparent le public du privé, l'espace économique de l'espace politique, allant jusqu'à se jouer des frontières nationales pour ces femmes qui vont chercher ailleurs ce qu'elles ne trouvent pas ou plus chez elles. En donnant, très largement, la parole aux Africaines elles-mêmes, elles interrogent la place des femmes et les droits qui leur sont accordés dans les sociétés africaines, ainsi que les stratégies qu'elles mettent en oeuvre pour conquérir ces droits. Sans tomber sous la tyrannie d'une tradition mythifiée, sans non plus, à l'inverse, céder à l'occidentalisation globalisante, elles tentent de (re)devenir productrices de leur histoire, [re)devenir actrices politiques pour construire leur propre cheminement. En quoi les luttes menées par ces femmes à un niveau individuel peuvent rejoindre - et agir sur - les luttes collectives au sein des mouvements sociaux, au niveau local, national ou transnational ? L'avenir le dira mais à condition de reconnaître que le changement politique et social suppose une prise de conscience et une volonté de changer soi-même et de changer la collectivité. Reconnaître aussi qu'il est avant tout un processus et, par conséquent, un inachevé en mouvement.

01/2010

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Philosophie

Sartre et l'extrême gauche française. Cinquante ans de relations tumultueuses

Sartre et la politique : sur ce sujet, c'est toujours de son flirt avec les communistes dont on parle, et toujours pour condamner son coupable aveuglement. Le livre de Birchall n'évite pas le point mais le replace dans son contexte, celui de la guerre froide à sa pire période, où les dirigeants communistes français étaient mis en prison, les journaux saisis, les manifestations brutalement réprimées. Surtout, ce livre est comme une fresque où apparaissent des personnages fascinants avec lesquels Sartre a marché un temps dans ce demi-siècle agité : de Nizan à Leiris, de Colette Audry à Daniel Guérin, de Maurice Nadeau à Jean Genet... Et Birchall rappelle que l'attitude de Sartre pendant la guerre d'Algérie et la guerre du Vietnam lui a permis d'être à peu près le seul intellectuel de renom à pouvoir prendre la parole devant les étudiants en mai 1968. Mais il ne s'agit pas d'une hagiographie : les fragilités, les contradictions, les erreurs ne sont pas gommées, d'autant moins que Sartre lui-même les reconnaissait volontiers. Dans sa solidité documentaire, l'intérêt du livre est double : d'une part il éclaire la vie politique (et non philosophique ou littéraire, bien que par moments...) d'un personnage essentiel du XXe siècle, et d'autre part il offre la vision panoramique d'un territoire mal connu, celui de l'extrême gauche non communiste dans les années de l'après-guerre en France.

09/2011

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Géographie

Les chemins vers la ville. La migration vers Hô Chi Minh Ville à partir d'une zone du delta du Mékong

L'urbanisation a été étroitement contrôlée pendant longtemps au Viêt-nam avec l'instauration d'un permis de résidence. La faible croissance économique n'incitait pas non plus à la migration rurale-urbaine. La situation a totalement changé depuis la mise en œuvre d'une politique de libéralisation économique à partir de 1986, le Doi Moi ou Renouveau : affaiblissement du contrôle résidentiel, forte croissance économique, augmentation des disparités entre la ville et la campagne. Tout laisse en fait présager une forte croissance urbaine à l'avenir sous l'impulsion d'un accroissement des migrations en provenance du milieu rural. Dans ce contexte, on assiste à une résurgence des polémiques sur le rôle de la ville : prédatrice pour les uns, elle est le principal moteur du développement pour les autres. A partir d'une méthodologie originale, qui a consisté à suivre les migrants d'une zone rurale du delta du Mékong vers Hô Chi Minh Ville, une équipe de chercheurs de plusieurs disciplines a donné la parole à l'ensemble des protagonistes, aux migrants eux-mêmes, mais aussi à leurs parents restés au village. L'urbanisation est ressentie comme très bénéfique par la grande majorité des répondants, montrant clairement qu'il s'agit bien d'un phénomène irréversible. L'ensemble des acteurs de la vie publique se doit de tenir compte de cette évolution, afin d'en atténuer les effets négatifs et d'en capitaliser les effets positifs ; les uns comme les autres sont mis en lumière ici.

03/2002

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Actualité et médias

Rubans et turbans. Iran, la jeunesse contre les mollahs

Le 12 juin 2009, Mahmoud Ahmadinejad a remporté l'élection présidentielle iranienne au terme d'un scrutin entaché de fraudes. La suite : douze mois de révolte et d'espoir comme le pays n'en avait jamais connus. Ce livre donne la parole à ceux qui ont vécu les événements au plus près : les jeunes Iraniens armés de simples rubans verts à leurs poignets en défi aux turbans des mollahs. Rockeurs engagés, étudiants frivoles, féministes intrépides, chauffeurs de taxi désabusés et même miliciens bassidjis sont les acteurs de cette histoire parfois drôle, souvent tragique - à l'image du peuple iranien. Armin Arefi nous invite à faire leur connaissance au début de la campagne électorale, ces quelques jours de liberté qui ont vu une vague verte submerger l'ensemble du pays, avec au menu des danses endiablées, des foulards à terre... À voter avec eux pour nous rendre compte de l'immense mobilisation populaire pour le changement. À les suivre dans la rue, en silence et par millions, et à être les témoins de la répression féroce et arbitraire. Jusqu'à passer quelques mois dans les cachots de la République islamique. Enfin, à crier " Allah Akbar!" sur les toits, à la nuit tombée, en signe de protestation, avec les familles des victimes de la terreur. Au-delà des reportages convenus, Rubans et turbans offre un éclairage indispensable pour comprendre l'Iran d'aujourd'hui.

06/2010

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Philosophie

La Terre et les rêveries du repos

Gaston Bachelard (1884-1962) est le premier à avoir pris pour principal sujet de recherche l'imagination de la matière. Ses neuf grands ouvrages (traduits dans plusieurs langues) ont renouvelé durablement la critique. Avec La terre et les rêveries du repos, Bachelard analyse les rêves d'enracinement comme d'intimité et étudie " la vie souterraine comme image du repos ". " Je ne crois pas nécessaire de camper ici un portrait de Bachelard. Toute la presse s'en est chargée dans la dernière année de sa vie. Elle n'a rien laissé ignorer de cet homme trapu, râblé et d'une corpulence tout à fait 1900. Tout le monde sait maintenant qu'il avait le visage même du philosophe, tel du moins que le rêve l'imagination populaire. On en a admiré la chevelure romantique et la barbe peu soucieuse du ciseau. Ses familiers, ses étudiants savent seuls qu'il avait l'accueil jovial, la parole vive et que son rire était toujours prêt à fuser aux bons mots - et même aux calembours, à ceux des autres comme aux siens - que la conversation faisait jaillir. Bachelard forçait la sympathie dès l'abord : il n'est pas si commun de voir un grand esprit sous l'apparence d'un homme simple et comme ordinaire. Il avait conquis la mienne dès notre première rencontre, un an après la publication de son Lautréamont. " José Corti, Souvenirs désordonnés.

10/2004

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Religion

Exégèse et liturgie. Tome 2

Le premier volume paru sous ce titre rassemblait des communications faites aux Semaines liturgiques de Saint-Serge. Le présent volume réunit les conférences données par l'auteur dans le même cadre depuis dix ans, ainsi que quelques autres articles composés dans le même esprit : favoriser le dialogue entre exégètes et liturgistes pour mettre en valeur la richesse d'une Parole destinée d'abord à la proclamation liturgique en vue de l'évangélisation. L'attention au contexte culturel immédiat, juif ou hellénistique, s'impose si l'on veut cerner au plus près le contenu des textes, sans majorer la portée de passages qui répondent aux problèmes d'une époque donnée. Les réalités fondamentales de la vie chrétienne sont ainsi abordées : la foi, comme réponse à la prédication, le baptême et l'eucharistie, le mariage ou le choix de la virginité, l'attente du retour du Christ, les ministères dans la communauté. C'est la Tradition, au sens le plus large, qui sert de fil conducteur. Tradition qui constitue l'Eglise et trouve son origine dans le don que le Christ a fait de sa vie à son Epouse, l'Eglise. Cette tradition, qui est celle d'un dépôt légué une fois pour toutes, est appelée pourtant à se nourrir sans cesse de l'Ecriture, sous l'action de l'Esprit-Saint, inscrivant toujours plus profondément la mémoire des actes et des paroles du Christ.

03/1999

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Littérature étrangère

Dors, petite soeur

Henri Chester, peintre victorien de renom, est en quête du modèle parfait. Il le trouve en la personne d'une jeune enfant prénommée Effie. Persuadé qu'elle est la pureté incarnée, il la tient à l'écart de tout contact avec le monde extérieur et l'épouse dix ans plus tard. La nuit de noces fait tout basculer : pour ce puritain tiraillé entre des désirs d'absolu et de bas élans charnels Effie est désormais l'incarnation de la femme, c'est-à-dire la chair, la tentatrice, le démon. Pour Effie commence alors une vie misérable et solitaire, totalement dominée par un mari qui la traite avec cruauté. Elle trouve quelque réconfort auprès de Moïse Harper, artiste bohème sans moralité aucune, et fait la connaissance de Fanny Miller, tenancière d'une maison close. Un lien très fort se tisse entre les deux femmes, Fanny retrouvant en Effie le souvenir de sa fille Marta, assassinée dix ans auparavant. Effie découvre les infidélités de son mari, Moïse est avide d'argent et Fanny soupçonne Henri d'être l'assassin de sa fille. Tous les ingrédients sont alors réunis pour orchestrer une vengeance dans le but de briser le mariage d'Henry et lui voler sa fortune. Le drame peut commencer dans la plus pure tradition du roman gothique où chaque protagoniste prend ici la parole pour entraîner le lecteur dans le sillon de ses peurs, de ses désirs et de ses interrogations.

05/1999

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Psychologie, psychanalyse

Pourquoi la psychanalyse est une science. Freud épistémologue

Le statut scientifique de la psychanalyse est aujourd'hui contesté, tant par l'opinion commune et le législateur que par les institutions de recherche ou de soin, qui y voient une "croyance" du siècle dernier. Le projet de ce livre est de revenir à l'acte fondateur qui a fait passer le scientifique Freud, par "amour de la vérité", de la médecine à la science analytique. On y découvre que la psychanalyse, à partir de son dispositif et de sa méthode, construit un objet qui lui est propre, rend compte d'un "réel" extérieur à l'ordre de la parole qui est le sien. De ce "réel" en cause dans les symptômes, elle fait vérité : celle de l'excitation pulsionnelle. Ce repérage offre au patient de pouvoir se confronter, à travers l'acte de dire, à ce point de vérité qui lui échappe, d'en tirer un savoir et d'inventer un rapport possible à ce qui chez lui fait malaise : autant d'opérations que ne permettent ni la médicamentation, ni les psychothérapies non analytiques. Mais si la scientificité de la psychanalyse lui confère titre et statut dans le champ des savoirs, elle l'oblige. N'est-il pas exigible, aujourd'hui, que les analystes remettent ce "réel" au centre de leur clinique ? Le discours analytique se séparerait alors de l'érudition savante et renouerait - à l'instar de Freud et de Lacan - avec le courage de l'ignorance, qui est le propre de toute démarche scientifique.

04/2015

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Actualité et médias

Ce n'est rien qu'un président qui nous fait perdre du temps

Alors si ce n'est rien, pourquoi en parle-t-on autant ? Les commentateurs de la vie politique se trouvent dans la situation de leurs confrères commentateurs sportifs devant un match de foot au cours duquel le joueur vedette de l'équipe de France monopoliserait le ballon pour s'épuiser en figures incroyables. Il faudrait s'extasier, applaudir la dextérité de l'artiste, la précision du jongleur ou bien dénoncer la frime, le jeu perso et l'accaparement. Puis constater à la mi-temps qu'il n'y a toujours pas de but marqué. Rien. À mi-mandat, on attend la grande réforme. Au-delà d'une parole effrénée empreinte de volontarisme, on cherche la rupture, la modernité, la gouvernance modeste et transparente. Que sont devenus les marqueurs idéologiques du sarkozysme, le " travailler plus pour gagner plus" (impraticable), la " discrimination positive " (abandonnée), la " laïcité positive " (oubliée), la " réforme de la Françafrique " (même pas essayée), l'" immigration choisie " (infaisable), la " politique de civilisation (disparue), le " Grand Paris " (une ligne de métro) ? Ce n'est rien, Nicolas Sarkozy ne représente donc pas un danger pour la République. Il n'est qu'un Président banalement de droite, un pragmatique opportuniste dont le ton péremptoire n'a d'égal que sa capacité au revirement. Une perte de temps pour la modernisation de la vie politique française. Un Jacques Chirac en sueur, le dernier Président du XXe siècle.

01/2010

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Critique littéraire

Sur Pier Paolo Pasolini

" Je défendrai toujours l'œuvre de Pasolini, la liberté de sa parole, l'inventivité de son esthétique cinématographique, le génie de sa poésie, la férocité de sa critique des tièdes, des veules, des conformistes, son courage, sa faculté d'exposition, sa curiosité, sa vitalité, sa vérité. J'admirerai toujours ses films, ses poèmes, ses critiques, ses essais, ses romans, ses nouvelles. Je suis heureux d'avoir traduit l'une des plus grandes œuvres littéraires du XXe siècle, Petrolio, et d'avoir tenté d'en analyser la structure. Je publie peut-être trop tôt un recueil de mes articles et conférences sur Pasolini. Puisque je ne crois pas à la fin des histoires d'amour. On ne cesse pas d'aimer. Je ne cesse pas de lire Pasolini. Ce que j'écris est écrit dans cet amour-là qui a accompagné le premier texte que j'ai voulu publier. Mais ce n'est pas la fidélité douloureuse de la filiation. Non, ne jamais voir un père en Pasolini qui dédia son premier recueil frioulan à son père et en fut si mal aimé et l'aima si mal. On aime toujours mal un père. Je ne crois pas aimer mal Pasolini. " Sur Pier Paolo Pasolini (1922-1975) dont il a traduit de nombreux ouvrages, René de Ceccatty publie en même temps une biographie, Pasolini (" Folio biographies ", Gallimard) et un dialogue avec Maria Callas, dans Le Mot amour (Gallimard).

10/2005

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Sociologie

Alzheimer : la construction sociale d'une maladie

La maladie d'Alzheimer que l'on classait jusque récemment sous le vocable de "démence sénile" voire de "gâtisme" ou de "radotage" est aujourd'hui largement sortie du domaine médical pour devenir à la fois un problème de santé publique et un " problème public ", et par là même un véritable enjeu social et politique. À ce titre, elle doit être appréhendée comme un fait social à part entière, à la croisée de l'anthropologie, des sciences politiques et de plusieurs champs de spécialisation de la sociologie. Cet ouvrage se propose d'étudier l'ensemble des processus à l'oeuvre dans l'émergence d'une maladie touchant le fondement de la personne humaine, la mémoire, et les actions menées par les différents acteurs afin qu'elle soit reconnue et prise en compte dans notre société. La "sortie de l'oubli" de la maladie d'Alzheimer et des maladies apparentées et la possibilité de la prise de parole des personnes malades elles-mêmes dans l'espace public sont la résultante de plusieurs dynamiques : scientifique et médicale, associative, médiatique et politico-administrative. L'analyse pose en filigrane la question d'évolutions sociales plus larges, comme la médicalisation des phénomènes sociaux, la progression des maladies chroniques et l'alzheimérisation de la grande vieillesse : autant d'éléments d'arrière-plan qui ont contribué à modeler les représentations et le vécu des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.

09/2012

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Religion

Une grande amitié. Charles Journet - Jacques Maritain

Préface de Nathalie Nabert - "Voici longtemps que j'aime vos écrits, à cause de l'amour de la vérité que j'y sens, et de cette sagesse surnaturelle dont vous parlez si bien, où il y a plus de vrai thomisme que dans bien des volumes, et qui m'ont été comme une grâce de lumière surnaturelle". Tout est là d'un échange cœur à cœur qui durera cinquante-trois ans: amour de la vérité, défense du thomisme et goût de Dieu qui préside à la vie contemplative. il y a entre Charles Journet et Jacques Maritain une affinité naturelle et une vocation commune: Dieu et la vérité. Attachés à la beauté de Dieu et au déploiement de la vérité, l'un voué à la consécration de son ministère pastoral, l'autre à l'intelligence de la parole philosophique au milieu de sa petite communauté familiale éprise de vie contemplative, le cardinal Journet et le philosophe Maritain ne se laisseront pas atteindre par les années, la distance et la morgue du monde. De cette amitié discrète éprise du silence de Dieu, du jardin fécond des échanges épistolaires, des rencontres spirituelles et théologiques et du rien de la vie qui élève l'homme à sa dimension divine, il reste des mots forts et lumineux, des fruits qui demeurent et des sentiers de vie à travers lesquels nous conduit ce livre, pas à pas dans la rumeur des années.

11/2006

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Critique littéraire

La critique littéraire en France. Histoire et méthodes (1800-2000)

S'il y a une véritable légitimité à considérer que la critique littéraire des XIXe et XXe siècles constitue un ensemble qui mérite d'être cartographié pour lui-même, c'est que le terme de littérature, autour de 1800, vient supplanter celui de Belles-Lettres naguère ouvertes à un espace plus large que nos trois genres ; la poésie, le théâtre et le roman, et c'est aussi que, dans le même temps, disparaissent les Arts poétiques et leurs prescriptions : l'imitation des modèles maintenant a vécu, comme la mimèsis héritée d'Aristote, et la rhétorique dont le code contraignant bridait l'inventivité du Sujet est de plus en plus contestée. Par ailleurs, à côté de la parole que les écrivains eux-mêmes peuvent tenir sur la littérature, le développement de la presse, désormais, permet l'essor de la critique journalistique tandis que la refondation de l'Université au début du Premier Empire ouvre à un discours érudit qui va peu à peu gagner en rigueur et élaborer de véritables méthodes. Trois critiques se mettent en place qui permettent la constitution d'un savoir sur la littérature, mais un savoir où l'apport de chacune d'elles varie selon les époques : l'ambition de ce livre est ainsi de présenter doctrines et méthodes, de préciser le mouvement dans lequel elles se sont trouvées prises ou qu'elles ont initié, et de dégager les lignes de force qui ont traversé deux siècles de critique.

06/2016

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Sociologie

... même pas mâle ! La révolution clandestine

Il était une fois la révolution. Drôle de révolution. Sans arme, sans mort et sans violence. Sans nom, sans reconnaissance et sans célébrations. Pas de jour férié, pas de monuments, pas de plaques aux coins des rues... Pourtant, à la manière des continents qui se déplacent sans mouvement perceptible jusqu'à changer la face du monde, cette révolution bouleverse la société, impose une nouvelle réalité. Les limites entre espaces public et privé explosent. Les femmes ont massivement investi le monde du travail, la sphère publique. Que se passe-t-il à la maison ? Quand les femmes changent de place, tout le monde change de place. Mais qui s'interroge sur les ajustements qui s'imposent ? De quelle manière la politique répond-elle à ces nouvelles données ? Cette révolution est contrainte à la clandestinité. Au silence. Et ce silence a un prix. La société craque de partout. Le vieux patriarcat lève toutes sortes de troupes sauvages et pathétiques. Combat l'esprit par la censure de la parole féministe et féminine. Et contrôle les corps par la distillation quotidienne des codes pornographiques dans l'intimité de chacune. Défendre les principes et les valeurs de nos démocraties, c'est sortir cette révolution de la clandestinité. Dénoncer une citoyenneté à deux vitesses selon les sexes. Imposer la question des femmes comme un enjeu politique essentiel. Hommes et femmes ensemble, côte à côté, doivent construire un avenir différent, un monde plus juste, plus libre. Mixité ou barbarie, c'est la seule alternative.

02/2008

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Sociologie

Et si les pauvres nous humanisaient...

Pourquoi sommes-nous toujours plus émus par le dénuement matériel des pauvres que par leur détresse existentielle ? Plus enclins à vouloir résoudre leurs problèmes qu'à entrer en relation personnelle avec eux ? Etre exclu, ce n'est pas d'abord manquer de nourriture ou d'un toit, mais plus fondamentalement c'est ne pas avoir de place, une place signifiante au sein de la communauté humaine. C'est pourquoi il y a urgence à passer d'une charité secourable à une présence qui se propose et se dispose à entendre et à recevoir pleinement la parole, la pensée, l'amitié de ceux-là mêmes que nous pensons devoir aider. A partir des diverses questions que suscite leur engagement auprès des personnes sans domicile et des témoignages qu'ils ont reçus d'elles, les auteurs développent des réflexions de fond non seulement sur les pauvres, mais aussi sur notre regard, notre approche et notre relation à l'autre en général, au différent, à la personne en souffrance, quelle que soit la nature de celle-ci. Avec exigence et lucidité, ils nous invitent à démanteler nos schémas de pensée, à revisiter nos comportements individuels et collectifs, à démasquer nos réticences et nos blocages. A regarder en face notre impuissance et les échecs, ou ce que nous considérons comme tel, pour en comprendre le sens. Un livre dense à l'écriture engagée, qui, à partir d'une éthique de l'altérité, éveille à une véritable humanisation de nous-mêmes.

11/2004

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Philosophie

Parménide L'être 1 - Figure ontologique. Le séminaire 1985-1986

"J'ai, dès 1983, commencé humblement le trajet qui devait aboutir, cinq ans plus tard, à la publication de L'être et l'événement par un examen renouvelé de la grande histoire de la philosophie. La médiocrité intellectuelle du démocratisme ambiant était telle que j'étais sûr de trouver, dans cette grande histoire, de quoi démonter cette moderne machination. La méthode de ce Séminaire consiste à tenter de démontrer qu'il y a de sérieuses raisons de tenir Parménide pour le fondateur d'une discipline nouvelle, non parce qu'il a vaticiné sur l'être et le non-être, comme le firent de nombreuses mythologies, mais parce qu'il a convoqué dans cette vaticination poétique son contraire, à savoir la rigueur universelle absolue des procédures mathématico-logiques qui, au même moment, trouvaient en Grèce leur forme définitive. Il y a dans ce Séminaire un côté réjouissant de suspense, d'enquête policière, de contestation raisonnée des dires de quelques témoins importants, comme Platon ou Heidegger. Sa densité ne doit pas dissimuler l'espèce de science joyeuse qui l'anime." A. B. Depuis 1966, une part importante de l'enseignement du philosophe Alain Badiou, aujourd'hui professeur émérite à l'Ecole normale supérieure, a pris la forme d'un séminaire, lieu de libre parole et laboratoire de pensée. Les éditions Fayard publient l'ensemble de ces Séminaires de 1983 à aujourd'hui, période où la documentation est abondante et continue. Ce volume est le quatrième de la série.

10/2014

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Généralités médicales

Docteur Schweitzer, une icône africaine

En avril 1913, Albert Schweitzer (1875-1965) débarquait au Gabon, à la mission protestante de Lambaréné. En Europe, il est aujourd'hui quasiment oublié ; on l'associe encore parfois à son prix Nobel de la paix, obtenu en 1952, et à l'hôpital qu'il créa à Lambaréné. Son image de bon médecin blanc paternaliste, portant le casque colonial, a contribué à l'éclipser presque totalement. Derrière l'argument selon lequel il n'y aurait plus rien à dire sur Schweitzer se dessine un trait de pensée caractéristique de l'Occident qui croit à une histoire inventée, et n'imagine pas combien il n'est pas seul détenteur de la mémoire. Considérer que tout a été dit sur Schweitzer, c'est se complaire dans cette posture qui voulait, à l'époque coloniale, que la parole des colonisés n'ait aucune valeur. Il est temps d'entendre la version africaine de la rencontre entre l'Européen et l'Africain. Ce livre est le fruit de conversations et d'échanges qu'a eus pendant huit ans Augustin Emane avec une soixantaine de personnes qui ont été soignées à l'hôpital Schweitzer ou y ont accompagné des malades. À travers eux, on accède aux croyances et aux constructions imaginaires des populations gabonaises : le succès de Schweitzer est certes dû au fait qu'il a correspondu aux images endogènes du guérisseur, mais il doit beaucoup au fait qu'il était "un homme au service d'autres hommes".

03/2013

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Philosophie

L'infini Aristote, Spinoza, Hegel. Le séminaire 1984-1985

" Ce séminaire de l'année 1984-1985, portant sur l'Infini, est le frère de celui portant sur l'Un, tenu en 1983-1984, et déjà publié. Il s'agit de passer au filtre de la grande histoire de la philosophie quelques concepts majeurs de L'être et l'événement, publié en 1988. L'examen historique des concepts n'a pas pour objectif direct leur incorporation dans ma propre entreprise métaphysique. Je cherche plutôt à saisir la multiplicité des définitions et des constructions, un peu comme qui regarde un objet sous différents angles et exposé à différentes lumières. Au fond, quand on cherche une idée dans l'histoire, ce sont souvent les détails qui importent et parfois unifient des pensées qu'on aurait pu croire opposées. Cela donne à ce séminaire un tour exégétique et raffiné. Mais que le lecteur ne soit pas effrayé : la gymnastique intellectuelle est à la fin plus merveilleuse et plus féconde que l'autre. Et puis, j'ose le dire, je lui ai pas mal mâché le travail ! " Alain Badiou. Depuis 1966, une part importante de l'enseignement du philosophe Alain Badiou, a pris la forme d'un séminaire, lieu de libre parole et laboratoire de pensée. Les éditions Fayard publient l'ensemble de ces Séminaires de 1983 à aujourd'hui, période où la documentation est abondante et continue. Ce volume est le huitième de la série.

11/2016

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Beaux arts

Le corps des images. Essais sur la culture visuelle au Moyen Age

Il est devenu banal de dire que nous sommes entrés dans la " civilisation de l'image ". Les images animées, numériques, virtuelles façonnent notre monde avec une force sans précédent. Mais elles s'enracinent aussi dans une longue histoire, où la chrétienté médiévale a joué un rôle décisif : en osant - contre le vieil interdit biblique - faire et " adorer " les images, et même donner figure humaine au Dieu incarné, le Moyen Age a ouvert d'immenses possibilités à la création plastique et à l'imaginaire individuel et social. Ce livre s'attache à saisir ensemble, dans leur développement historique, les conceptions de l'imago médiévale et les pratiques rituelles (religieuses ou politiques) et fantasmatiques dont les images furent l'objet depuis le Haut Moyen Age jusqu'à la Renaissance et la Réforme. Aux images matérielles, en deux ou trois dimensions, l'auteur associe les images visionnaires et oniriques qui permettaient de les légitimer et de se les approprier, comme s'il s'agissait de personnes vivantes, douées de corps et de sang, de parole et de mouvement... L'image n'est jamais seulement un " objet d'art ", et moins encore l' " illustration " des textes. Elle est l'une des manières par lesquelles une société se re-présente le monde, c'est-à-dire se le rend à nouveau présent pour le penser et agir sur lui. C'est l'ambition de ce treizième volume de la collection " Le Temps des images " d'en faire la démonstration.

04/2002

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Beaux arts

Culture, les raisons d'espérer. Acte du forum d'Avignon culture, économie, médias 2012, Edition bilingue français-anglais

La culture, solution pour la crise ? Utopique, à l'heure des enjeux de compétitivité et de mondialisation ? C'est oublier que de l'atelier, de la table à dessin ou d'écriture sont issues les formes et les innovations qui ont changé le monde économique d'aujourd'hui. Les 450 participants du Forum d'Avignon 2012 venus de plus de 40 pays différents philosophes, décideurs privés et publics, universitaires et étudiants ont partagé leurs raisons d'espérer dans la culture. Au-delà de son impact économique réel, avec 6,1 % du PIB au niveau mondial pour un chiffre d'affaires de 2 700 milliards de dollars, 4 % du PIB de l'Union européenne et 8 millions d'emplois directs, la culture met en résonance le rôle de l'imagination, la créativité dans la cohésion sociale et la transmission d'un patrimoine culturel dans une période de perception d'accélération du temps. De nouvelles voies de réflexion s'ouvrent sur la fabrique de la culture et les emplois de demain, en mettant en lumière des initiatives ou des pratiques culturelles fédératrices et des dynamiques territoriales exemplaires. Parmi les participants de l'édition 2012 qui prennent la parole : Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, Paul Andreu, Julien Anfruns, Carlo D'Asaro Biondo, Elie Barnavi, Mircea Cantor, Renaud Capuçon, Rick Cotton, Axel Dauchez, Régis Debray, Kitsou Dubois, Amos Gitaï, Claudie Haigneré, Barbara Hendricks, Pierre Lescure, Richard David Precht, Stéphane Richard, David Throsby, Zahia Ziouani.

09/2013

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Critique littéraire

FIGURES I

Figures I rassemble dix-huit études et notes critiques écrites entre 1959 et 1965. A travers des sujets aussi divers que Proust et Robbe-Grillet, Borges et L'Astrée, Flaubert et Valéry, le structuralisme moderne et la poétique baroque, mais liées ici par un réseau continu d'implications réciproques, une question, constamment, reste posée : elle porte sur la nature et l'usage de cette étrange parole réservée (tout à la fois offerte et retenue, donnée et refusée) qu'est la littérature. La rhétorique classique, dont l'interrogation n'est pas encore refermée, voyait dans l'emploi des figures, c'est-à-dire d'un langage qui se dédouble pour cerner un espace et marquer sa distance, un des traits spécifiques de la fonction que nous appelons aujourd'hui littéraire. La littérarité de la littérature serait ainsi obscurément liée à cet espace intérieur où se trouble, et par là même se révèle, la littéralité du langage, à ce mince intervalle variable, parfois imperceptible, mais toujours actif, qui se creuse entre une forme et un sens, ouvert à un autre sens qu'il appelle sans le nommer. Mais la littérature tout entière - lettres, lignes, pages, volumes - ne dessine-t-elle pas comme une immense figure, toujours parfaite, jamais achevée, dont le texte immédiat parlerait, interrogativement, pour une signification plus distance - plus que distante - et n'offrant à déchiffrer, comme une trace sur le sol, que l'évidence de son retrait ?

05/1966

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Psychologie, psychanalyse

Le désir d'analyse

Psychanalyste didacticien alors qu'il a à peine trente ans, Wladimir Granoff sera tôt reconnu comme un maître par des élèves de Lacan qui lui demandent : " Apprenez-nous l'analyse. " C'est sa passion exigeante pour la psychanalyse qui l'a décidé à suivre Lacan dès la première heure. Il ne reniera jamais son admiration ni sa dette envers celui qui sut l'arracher, lui et certains de sa génération, à l'"orthodoxie" où se fanait la pensée freudienne. Articles devenus introuvables, nombreux inédits (conférences, extraits de sa correspondance, entretiens), les textes de Wladimir Granoff ici réunis traitent tous de la clinique et de la pratique psychanalytiques. Un récit de cas interroge les résistances de l'analyste et montre à l'œuvre le praticien d'exception qu'il fut durant cinq décennies. Des propos à bâtons rompus jettent un éclairage nouveau sur la formation des analystes, l'histoire des transferts et des techniques depuis Ferenczi, Klein, jusqu'aux praticiens qu'il côtoya, Balint, Winnicott, Dolto et Lacan. Enfin, ses lettres révèlent cette radicale nécessité, le désir d'analyse, qui le posséda toute sa vie, lui qui ne pouvait renoncer à faire entendre sa parole, celle de "l'enfant qui demande plus à être compris qu'aimé". Une grande voix de la psychanalyse en France, susceptible de nourrir les débats sur le statut du psychanalyste, le portrait d'un Granoff avec sa vibration et son intensité toujours singulières.

08/2007

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Santé, diététique, beauté

Portrait de l'écrivain en déchet. Autopsie du lent

Yves Mabin, poète et fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, a été victime d’un AVC à la fin 2006. Cet accident, provoqué par un traitement d’anticoagulants, a été aggravé par un mauvais diagnostic au service des urgences. Les conséquences graves ont considérablement affaibli l’écrivain, qui, après une hospitalisation, s’est retrouvé dépendant de son entourage familial (sa fille, son gendre, son fils adoptif africain) et de tout un personnel médical. Il se déplace en fauteuil roulant et ne peut plus écrire qu’avec un ordinateur. Il a conservé l’usage de la parole, malgré certaines difficultés d’élocution, et bien entendu toutes ses facultés intellectuelles. Yves Mabin décrit minutieusement son corps face aux obstacles nouveaux de la vie quotidienne et de la vie physiologique. Avec une crudité qui peut paraître choquante, il se présente en état de faiblesse, mais s’emploie à rendre compte de tous ses problèmes et de toutes les incongruités de sa vie. Il ponctue son livre d’un alphabet de mots rares, avec leurs définitions, qu’il met en rapport avec sa vie de manière assez habile. Il donne également la liste de tous les médicaments et tous les bilans médicaux exigés par son état. Ainsi, il dépeint au mieux ce qu’est un corps d’un point de vue physique, chimique, biologique ; ce que devient une identité habitant une telle carcasse, une telle machinerie.

03/2013

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Romans historiques

Po-on

Po-on ouvre la saga de Rosales, grande fresque romanesque retraçant le destin de deux familles philippines, de la domination espagnole du dix-neuvième siècle à la dictature de Marcos. " J'ai toujours essayé de donner la parole à ceux qui ne l'ont pas, cette foule de petits d'où je viens ", a déclaré l'auteur. ici, les " petits " sont les habitants d'un village, Po-on, qui, chassés de leurs terres par les Espagnols, jetés sur les routes de l'exil, partent en quête d'une vie nouvelle, humbles héros pris sans l'avoir voulu dans la tourmente de l'Histoire. Francisco Sionil José nous conte le dur combat des Philippins pour l'indépendance, ainsi que la difficulté d'édifier une nation, dans une contrée peuplée d'une trentaine d'ethnies réparties dans sept mille îles... A travers une épopée qui nous mène des rizières aux sombres forêts tropicales, des montagnes escarpées aux rivages infestés de pirates, l'auteur chante la beauté de son pays et le courage de son peuple face à l'oppression espagnole puis américaine, à la fin du dix-neuvième siècle. véritable hymne à la conquête de la liberté, Po-on est aussi l'histoire d'un jeune paysan, ilokano, Istak, partagé entre son individualisme et son sens du devoir, ne sachant qui servir, de sa famille ou de sa nation - interrogation qui donne au roman sa dimension universelle.

01/2001