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Rémi Kauffer

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Religion

Communio N° 179 : L'Europe unie et le christianisme

Editorial : Olivier Chaline : L'Eglise et l'Europe en voie d'union : quelles présences de l'une à l'autre ? Thème : L'Europe unie face au christianisme Aldino Cazzago : Jean-Paul II : l'Europe dont je rêve Dans un parcours historique des interventions pontificales, l'article montre que Jean-Paul II s'est attaché sans relâche à défendre la vocation spirituelle de l'Europe enracinée dans le christianisme qui, seule, peut faire d'elle une communauté pleinement humaine. Ysabel de Andia : Ecclesia in Europa Expert au Synode des évêques pour l'Europe, l'auteur tire les conclusions de l'exhortation Ecclesia in Europa qui, devant "l'apostasie silencieuse" d'une Europe rejetant ses racines chrétiennes, l'invite à revenir au Christ, source de toute Espérance : c'est dans la fidélité à sa vocation spirituelle qu'elle peut réussir à intégrer de nouveaux pays et à promouvoir une mondialisation solidaire ; de Benoît à Edith Stein, ses saints patrons lui montrent la voie à suivre. Rémi Brague : Le christianisme comme forme de la culture européenne On ne peut faire du christianisme un des contenus de la culture européenne : ill offre ce caractère unique d'être une religion et rien d'autre qui, dans sa dépendance du judaïsme qui l'a précédé et du cadre culturel gréco-latin où il s'est établi, a instauré avec eux une relation spécifique : il n'en a pas seulement hérité, il les a acceptés dans un rapport de reconnaissance fait de gratitude et de respect. Olivier Chaline : Ni maîtresse ni servante : l'Eglise et l'Europe en voie d'union Le christianisme peut aider l'Europe en voie d'union politique en l'empêchant de se refermer sur ses habitants, en lui rappelant qu'elle n'est pas sa propre fin et en lui opposant des limitations, voire des forces de résistance le cas échéant. Piotr M. A. Cywkinski et Marcin Przeciszewski : L'Eglise en Pologne après 1989 face aux nouveaux défis de la démocratie Comme son titre l'indique, l'article donne une analyse détaillée de l'évolution du catholicisme polonais depuis que la Pologne est libérée du régime communiste, jusqu'à son intégration à l'union européenne, fortement appuyée par le pape Jean-Paul II et l'épiscopat polonais. De Jean-Paul II à Benoît XVI Serge Landes : Action de grâces Il serait aujourd'hui prématuré de comprendre dans son intégralité le pontificat qui vient de s'achever, il est encore bon de méditer de quelle façon, dans son agonie et sa mort, Jean-Paul II est resté jusqu'au terme de sa vie configuré au Christ. Jean-Robert Armogathe : La Méditation sur l'Eglise de Benoît XVI Avant de devenir pape, le cardinal Joseph Ratzinger avait, de longue date, élaboré une oeuvre théologique personnelle, centrée sur la présence de l'Eglise dans l'histoire des hommes. Dans cette perspective ecclésiologique, il est possible de formuler un oecuménisme de communion. Signets Xavier Tilliette : Claudel bibliste Durant les vingt dernières années de sa vie, Claudel, le poète qui "aimait la Bible" , s'est "agenouillé à l'Ecriture Sainte... . , avec un entrain, une alacrité, une allégresse qui ont constamment accru son bonheur et régénéré son écriture" . Christophe Dufour : La religion populaire : Pastorale diocésaine et "Ostensions" dans le Limousin Comment un évêque peut-il réagir en découvrant dans son diocèse une tradition religieuse qui, depuis le Moyen Age, mobilise l'ensemble d'une population dite déchristianisée ? Serviteur de son peuple, le pasteur reconnaît là une manifestation de sa foi et voit un lien entre l'évangélisation et cette forme de religion populaire, veillant à la purifier de toute superstition et à s'appuyer sur le sens mystique et la prière qui habitent le coeur de ses ouailles. Didier Laroque : My Architect. A son's journey Le film de Nathaniel Kahn, en reconstituant la vie de son père, un des plus grands architectes américains, permet de réfléchir sur la relation entre volonté d'art et vie morale, exigence de cohérence démentie par l'opinion qui fait de l'artiste un être voué au dérèglement. Le film, tout en montrant la souffrance filiale qui est le prix du génie paternel, est à l'unisson de l'oeuvre du Bâtisseur par la qualité des images et la profondeur de vue de l'Ecriture du Fils. Jean Clapier : Thérèse de Lisieux et la souffrance humaine Thérèse de Lisieux a trouvé dans l'expérience de da souffrance, vécue dans l'amour de Jésus, le sens de sa vocation : participer, en union avec le Crucifié, à son oeuvre de rédemption. C'est ce dont témoignent les textes réunis dans cet article.

06/2005

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Littérature érotique et sentim

Step Sister - Tome 2. Une année pour tout recommencer

Plus qu'une attirance, une évidence : Amber est son avenir... La vie de Gabriel a radicalement changé depuis Noël. Ce qu'il pensait n'être que passager s'est avéré être une évidence : Amber est indispensable à son bonheur. Toutefois, il apprend très vite qu'un bonheur n'arrive jamais seul... Saura-t-il se créer une place dans la vie d'Amber, déjà bien occupée par la présence de son fils Nathanaël ? Arrivera-t-il à faire accepter par sa famille ce lien spécial qui l'unit à sa demi-soeur ? A toutes ces interrogations s'ajoute ce lourd passé qui réapparaît de façon aussi soudaine qu'inquiétante... Savourez le deuxième tome de la série Step Sister et prenez part à cet amour que tous semblent condamner ! EXTRAIT Jade secoue la tête. J'ai vraiment la sensation d'être retourné en adolescence et de devoir expliquer le moindre de mes gestes. - Gabriel ? ! Tu te moques de moi ?? Ca, ce n'était pas un jeu entre vous deux. Ce que vous avez fait, et à plusieurs reprises, n'aurait jamais dû arriver en temps normal ? ! Pourquoi l'avez-vous refait hier soir ?? Vous étiez bourrés ?? J'inspire profondément. Pourquoi ?? Car Amber est magnifique et que j'ai été jaloux de savoir qu'elle voulait se caser avec un homme. - Non, nous n'étions pas bourrés, réponds-je. Et où as-tu eu l'appareil ?? - Déjà, je l'ai trouvé dans les affaires de ta soeur, s'exclame-t-elle, en mettant ses mains sur ses hanches. Elle l'avait oublié ici. Alors, pourquoi ?? Je me recule de quelques pas. Je n'ai pas l'intention de lui dire. J'observe Amber qui, elle, a l'air d'attendre la réponse. - Je n'ai rien à te dire. - Oh que si ? ! Ton père, lui, s'en fout peut-être, mais pas moi ? ! Je n'arrive pas à le croire ? ! Je croyais que nous étions une famille... pas ce genre de chose... ça n'aurait jamais dû arriver. Vous auriez dû vivre votre vie séparément... Je me demande même si ce n'était pas une erreur ? ! - Amber n'est pas une erreur, lancé-je amèrement. Ses yeux me lancent des éclairs. Elle n'aime pas savoir que j'ai touché à la fille qu'elle a adoptée. - Je n'ai pas dit que ma fille était une erreur. Mais votre relation, oui. Vous ne pouvez pas faire ça. - Nous n'avons pas le même sang, nous défends-je. Jade n'aime pas que je la contredise. Seulement, dans cette histoire, elle aura toujours tort. Amber et moi avons le droit à une chance et elle ne peut pas choisir pour nous deux. A PROPOS DE L'AUTEURE Née à Montpellier, Avril Morgan écrit depuis qu'elle a onze ans. Si elle est diplômée de deux CAP, vêtements tailleur et maroquinerie, l'écriture reste sa préoccupation majeure... à tel point que, quand elle s'adonne à cette activité, plus rien d'autre ne semble avoir d'importance.

10/2019

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Littérature française

Théa et les portes du soir

Suivez Théa, une jeune femme désabusée, dans une aventure onirique étourdissante au-delà de la Porte des Fées !C'est une révoltée, Une désabuséeElle a des convictions, Des rêves et des passionsMais croit que le mondeNe mérite pas ses idéesElle les garde pour elleEt s'invente un mondeDans lequel, elle s'enfermeEt aimerait vivre toute sa vieMais c'est impossible. C'est pourquoi elle erre, Parmi vous, parmi tousAu cour de ce monde, De futilités et d'hypocrisiePoursuivant sa quête, Sa recherche de la véritéEt priant pour découvrirAu tournant d'une rueAu bout d'un cheminUn passant comme elleQui lui tendra la main. Pour Théa, inventer est devenu une nécessité. Immergez-vous pleinement dans ce roman fantastique où les rêves prennent le pas sur la réalité pour mieux avancer vers la vérité !EXTRAITSacré conseil, me dis-je, ironique. Les créatures de ce monde étaient douées pour déclamer des discours ombrageux et philosophique. Je me rappelai les centaures de la Forêt interdite dans Harry Potter et riais sous cape, en me disant qu'à ce rythme-là, je ne retrouverai jamais le Génie. Dans un dernier sourire, je pressai mes talons contre le flanc de Calypso et elle bondit en avant. Un cri m'arrêta et je coupai net Calypso dans son élan. Je me retournais et vis la Babouchka qui me faisait de grands signes. Je reviens vers elle.- Théa ! Attends ! Ne bouge pas !Inquiète, je regardais les alentours m'attendant à un danger quelconque, tandis que la Babouchka prenait son panier de baies et rentrait le poser chez elle. Quelques minutes plus tard, elle ressortit, ferma à clé sa chaumière et se dirigea à l'arrière de sa maison. Elle revient un tenant une mule par la bride.- C'est très gentil, dis-je, gênée, mais l'Enchanteresse m'a prêté sa licorne.- Cette mule n'est pas pour toi ! Elle ne rivalise pas avec la monture de l'Enchanteresse. C'est la mienne. Elle se mit en selle à ma plus grande surprise.- Eh oui, Théa, je pars avec toi. Allons ensemble voir dans quel camp joue la Dame Blanche, et dans quel état d'esprit elle se trouve !- Vous devez rester, certains ont besoin de vous ici !- Qu'ils attendent ! Tu es bien plus importante. Si tu réussis, tout ira pour le mieux. Je préfère venir avec toi, plutôt qu'attendre seule ici. Tu es devenue ma priorité, et je dois m'assurer que tu arrives saine et sauve. Alors, je t'accompagne jusqu'au château. Après je verrai si je te suis ou si je fais demi-tour.- Merci, c'est vraiment adorable. Êtes-vous certaine que votre mule arrivera à tenir la cadence de Calypso ?À PROPOS DE L'AUTEURLaëtitia Creysson aime lire et écrire depuis toujours. Elle vit dans le Gard, en pleine campagne, entourée de ses livres chéris. Parfois, une lumière brille encore à sa fenêtre en pleine nuit. C'est l'auteure qui couche sur papiers d'autres mondes, d'autres histoires, dans lesquels elle espère vous plonger.

04/2019

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Littérature française

Michel buhler helvetiquement votre

Michel Bühler "Hélvètiquement vôtre" La chanson de Michel Bühler est à l'opposé du tout-venant, de ces insipides ritournelles que pissent en continu les robinets du showbiz et des médias asservis. De ce qu'ils n'osent même plus qualifier de "chanson" mais de "son" . De ce son dont on nourrit les ânes. Cet Helvète puise son art dans d'autres origines, entre Commune et Communale. Commune comme ces soixante-et-onze jours d'utopie qui imaginèrent une démocratie directe, hélas furtive, vite réprimée ; commune comme un chant commun, mutualisé. Communale pour l'instit' qu'il fut, pour encore cette idée de partage, de transmission... Le chant de Bühler est, sinon de combat, au moins d'engagement. A l'évidence d'utilité publique. Il n'existe pas pour franchement distraire, encore que, mais pour témoigner, instruire, à la manière d'une gazette. Pour bien le situer, il nous faut tirer de l'oubli ce terme si beau d'éducation populaire qui, en des temps pas si lointains, allait de pair avec la chanson. Avant que celle-ci, par abandon autant que par vouloir, ne devienne majoritairement outil d'abrutissement... Ca fait cinquante ans que, avec un succès fluctuant digne des montagnes suisses, il chante les gens, la marche de ce monde qui ne sait vraiment que reculer, les méfaits de la mondialisation, la lutte des peuples à disposer d'eux-mêmes. Un chant toujours remis sur le métier, tissé d'humanité, frappé au coin du bon sens. Qui plus que jamais, se heurte au silence, à l'indifférence, et vit dans le maquis où il partage le sort des siens, d'autres artistes de sa trempe, de son caractère, rebelles et insoumis au seul fait qu'ils osent chanter quand rien ne les invite à le faire encore. Ce qui frappe au premier abord chez Bühler, c'est l'évocation des gens, des petites gens. Ceux qui, justement, n'ont jamais voix au chapitre. En cela, Michel Bühler est parent des François Béranger, Anne Sylvestre, Gilles Vigneault, Michèle Bernard et autres encore, qui font large place dans leurs vers à ces vies anonymes, aux espoirs et aux souffrances des peuples, aux lieux où ils vivent. Bühler est empathie, dont le chant rend justice aux déclassés, leur rend la dignité dont on les a spolié. Dans ses vers, les gens existent. Au moins, là, ils ne sont pas invisibles. Le chant de Bühler n'est pas "moderne" au sens des canons, des dogmes du moment : programmateurs et journaleux le raillent pour ça. Mais lui comme nous s'en contrefoutent : il est sans âge et survivra aux modes dérisoires et futiles, aux chanteurs qu'on produit en batterie, hors sol, aux chansons à l'obsolescence programmée, à peine chantée déjà oubliées. Il est d'un chant puissant qui existe depuis toujours et existera longtemps encore, qui trouvera toujours les sillons, les sentiers, les maquis s'il le faut, pour exister, pour instiller une différence qui, à ben l'écouter, n'est jamais qu'une expression de bon sens. Michel Bühler est de cette tradition de colporteurs de nouvelles, de chansons, de presqu

11/2022

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Littérature étrangère

Dans les tranchées de Stalingrad. La ville natale, carnets d'un badaud

Le livre rassemble trois titres majeurs de l'oeuvre de Viktor Nekrassov. Tout d'abord Dans les tranchées de Stalingrad, son premier roman, pour l'écriture duquel il s'est très largement inspiré de sa propre expérience de guerre, est la chronique de la vie quotidienne des soldats et d'un bataillon durant la Seconde Guerre mondiale. Cette oeuvre est récompensée par le prix Stalineen 1946, malgré le fait que le récit ne correspond pas à la description de l'héroïsme de guerre, de rigueur à cette époque. En effet, le thème principal du livre est l'exécution d'un ordre absurde qui coûte la vie à la moitié d'un régiment et met surtout l'accent sur l'amitié entre les combattants. Mais l'approbation de Staline lui-même met fin à la polémique qu'avait suscité la parution de l'oeuvre, jugée "pacifiste". Ce texte n'est pas seulement un récit de guerre, l'engagement de l'auteur ainsi que son style sobre et élégant, en font une oeuvre universelle qui rencontre immédiatement un grand succès. Un film intitulé Les Soldats et réalisé par Alexandre Ivanov en 1956 en est tiré. Avec son deuxième roman paru en 1954, La Ville natale, Viktor Nekrassov s'éloigne du réalisme soviétique. Il relate l'histoire d'un soldat qui s'oppose à une campagne injuste contre un professeur de l'institut où il étudie. Le livre déclenche lui aussi une véritable polémique, notamment car la plupart des figures de dirigeants sont des personnages négatifs. Mais il est tout de suite apprécié pour la vérité des situations et des caractères. Carnets d'un badaud, enfin, est un récit autobiographique et de mémoire couvrant un demi-siècle – des années 1930 à 1980. L'écrivain revendique désormais être un "badaud", "c'est-à-dire un homme qui pour rien au monde ne renoncerait à un spectacle intéressant". Les "spectacles intéressants" qu'il observe, au cours de son périple, de Kiev à Paris en passant par la Suisse ou le Japon, sont autant d'occasions de se remémorer des souvenirs, de laisser libre cours à ses réflexions et d'imaginer des associations, parfois étonnantes, comme si n'existaient ni les années écoulées, ni les distances géographiques. La force de Nekrassov, son charme, c'est d'associer, d'une phrase à l'autre des entités a priori absolument opposées. Dans un monde divisé, il réunit, il associe. Ce monologue empreint de nostalgie a été écrit au cours de sa période d'émigration forcée, il y décrit parfois avec désapprobation et regret, parfois avec moquerie, mais sans malice, sa réalité quotidienne, car l'émigration est au coeur de sa vie, mais aussi de son oeuvre. L'écrivain s'interroge sur le sens et les raisons d'un phénomène qui est d'abord, pour lui, une donnée historique, avant de devenir une expérience personnelle. Nekrassov estime même que "le plus grand crime", commis en URSS en soixante-sept ans, a peut-être été "le projet, conçu et concrétisé de façon diabolique, qui consistait à séparer les gens".

06/2019

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Biographies

Jean de Renaud. L'ingénieur militaire de François 1er

Juillet 1494. Les murailles de Turin, Gènes, Florence, volent en éclats sous la puissance des boulets métalliques de l'armée royale française. Il sera désormais vital pour les défenseurs italiens de renforcer les murailles d'enceinte des villes pour que ces boulets métalliques soient moins destructeurs. En rupture avec l'architecture militaire médiévale, les ingénieurs italiens, vont succéder aux maîtres-maçons et architectes pour contrer efficacement les attaquants avec "le tracé à l'italienne" . Le rempart médiéval traditionnel en maçonnerie est remplacé par un mur de terre remparé dans lequel les boulets s'enfoncent dès lors sans causer de dégâts. Des bastions, armés de canons, remplacent les tours pour interdire aux pionniers l'accès au pied de l'enceinte et faire, à terme, disparaître les échelles pour entrer dans une place. Ces deux innovations permettent de rétablir un équilibre entre défenseurs et attaquants. La rivalité constante entre les deux souverains, les plus puissants d'Europe, François 1er et Charles Quint, va faire de Jean de Renaud un officier d'artillerie, spécialisé dans l'attaque des places. De grandes dates marquent la première partie de son parcours : 1515 : victoire de Marignan - 1524 : invasion de la Provence - 1525 : défaite de Pavie. Face à l'agressivité de l'empire germanique, François 1er se doit maintenant de protéger impérativement les frontières du royaume. Le "tracé à l'italienne" va présider à une réfection totale des places fortes stratégiques. C'est une "ceinture de fer" que François Ier initie. A 40 ans, choisi par le roi de France, Jean de Renaud va prendre une autre dimension en se consacrant désormais à fortifier nos frontières. Il va multiplier les déplacements, passant d'un chantier à l'autre, de la Picardie à la Provence. Il va mettre son art au service de deux rois successifs, François Ier et Henri II, comme "commissaire aux fortifications et réparations des places de frontières" . De tous ses chantiers, son chef-d'oeuvre est incontestablement Saint-Paul-de-Vence où il se consacre à la fortification d'un site exceptionnel, resté pratiquement en l'état. Son rôle capital au siège historique de Metz en 1552, où Charles Quint subira sa plus grande défaite, lui vaut d'être honoré par le roi et célébré par le maréchal de Thou qui écrit dans ses mémoires, qu'il était "le plus grand spécialiste des mines de son époque" . Philippe II ayant attaqué Saint-Quentin, Jean de Renaud, en vieux capitaine fidèle à l'esprit provençal, où : "chacun, dans ce péril extrême, se fait soldat depuis l'âge de 14 ans jusqu'à 60" , rejoint cette ville de Picardie. Retranché avec l'amiral de Coligny, Ambroise Paré et moins de 2 000 hommes, il va résister désespérément pendant trois semaines avant d'être blessé mortellement à 60 ans, après plus de 40 ans au service du royaume de France. Dans cette biographie, l'auteur nous fait découvrir dans sa réalité opérationnelle au quotidien, le parcours du premier ingénieur militaire choisi par François Ier pour construire "la ceinture de fer" , étape tout à fait remarquable en sites fortifiés sur les frontières du royaume. Ceinture fortifiée que Vauban terminera, un siècle et demi plus tard, en "pré carré" .

07/2022

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Poésie

Sur la voie abrupte

Jean-Claude Caër a pensé ce recueil durant cet étrange printemps 2020 où le gouvernement nous intimait de nous claquemurer et de limiter nos déplacements à l'essentiel. Plutôt que de rester à Montmartre sans pouvoir n'y rencontrer personne, Caër a décidé de retourner vivre avec sa femme dans la ferme même où il est né, à Plounévez-Lochrist. Ce retour amont sur les terres de son enfance semble l'avoir remis en contact avec tout un pays qu'il avait en partie refoulé lors de ses virées aux bouts du monde, celui, empreint d'une certaine raideur léonarde, de ses parents et grands-parents : "chaque route, chaque talus, chaque sentier / plongent vers les ancêtres" . Ce repaysement forcé est pour l'auteur l'occasion d'une inhabituelle mise à nu, alors même qu'il écrit depuis toujours une sorte de journal de sa vie en poèmes. Entre les ancêtres et lui s'établit un dialogue fait tantôt de connivence tantôt d'effroi : il faut d'ailleurs entendre ce mot d' "ancêtres" dans un sens large, qui recouvre à la fois ceux que la nature lui a donnés pour parents, et ceux qu'il s'est donnés pour maîtres parmi les grands morts : poètes, architectes ou sculpteurs (au cours de ses voyages d'avant et d'après le confinement, Caër se rend par exemple à Saint-Pétersbourg au musée Anna Akhmatova ou au cimetière non catholique de Rome où il se recueille sur les tombes de Shelley et Carlo Emilio Gadda). Reste que ses souvenirs les plus marquants lui sont redonnés en 2020 à travers le paysage immémorial de la Bretagne, où l'intermittent voyageur des confins qu'il est, angoissé par le désert d'hommes alentour, s'attache aux bernaches, ces oiseaux migrateurs en partance pour la Sibérie. Il y a quelque chose d'émouvant à voir Caër faire alors un usage quasi-magique d'objets, au premier rang desquels il y a la machine à écrire étiquetée du Vietnam qui lui vient du grand-père d'une amie, administrateur autrefois sur le territoire des Moï. En voyageant, en écrivant, Caër aura peut- être accompli sous le signe du bonheur ce que ses ancêtres, eux, auront fait, plus ou moins, par nécessité : au séjour contraint de son père en Allemagne pendant la guerre de 40 répond son propre désir - alors empêché - d'une marche en Forêt noire. Le recueil est composé de sept parties ; celle du confinement occupe le centre et donne la tonalité générale au volume qui, s'ouvrant sur une suite de poèmes en hommage discret à sa femme, s'achève, comme dans son précédent opus, sur une évocation de sa mère à l'agonie. Pour autant, ce livre quasi testamentaire, d'adieu au voyage ("Sur la voie abrupte, le monde ne reviendra pas".) n'est pas lugubre ; il est porté par une passion de la vie et un art de la légèreté qui se veut un peu japonais. Cäer évoque, dans l'esprit des haïkus, les sujets les plus graves sans jamais peser : "Après la pluie, les amis. / Après les amis / La neige. / Ah, quel délice ! "

04/2023

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Littérature française

Romans. 1936-1947

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Famille

Mères sans filtre. 8 récits intimes de déclics féministes pour libérer la parole sur la maternité

Dépression du post-partum, charge maternelle, fatigue extrême, inégalité dans la répartition de la sphère domestique... 8 autrices reconnues partagent le déclic féministe qui a accompagné leur expérience de la maternité, un recueil de récits intimes illustré avec délicatesse pour libérer la parole sur le sujet. Cinq ans après la vague #metoo qui a relancé le débat féministe et remis la libération de la parole à l'ordre du jour, cinq ans après la bande dessinée choc de la dessinatrice Emma qui a popularisé le concept de charge mentale, les mères mettent-elles au monde des bébés dans un monde égalitaire ? Apparemment pas constatent avec stupeur les huit autrices de ce recueil confrontées à une réalité loin de l'image d'Epinal de la mère parfaite et sa vie sans nuages qu'elles pensaient vivre. Comment traverser l'expérience de la maternité quand celle-ci se révèle une plus grande épreuve que prévue ? Pourquoi a-t-on tant de mal à parler des difficultés maternelles lorsqu'on y fait face personnellement ? Comment se détacher d'un récit collectif qui passe sous silence les inégalités dans la parentalité ? Une prise de conscience qui mène à un déclic féministe dont les autrices nous livrent le récit, chacune avec sa plume acérée et au travers de sa propre histoire. Ces témoignages émouvants dans lesquels de nombreuses femmes se retrouveront permettront de démystifier la maternité et de penser autrement le rôle de mère, car il est temps de poser un regard féministe sur l'intime. Les autrices contribuent ainsi à la libération de la parole sur la maternité, sujet resté dans l'angle mort du féminisme durant des années, et s'ouvrent ici sur des sujets variés : dépression du post-partum, charge maternelle, fatigue extrême, éducation égalitaire, parentalité queer. Camille Abbey lève le tabou social qui entoure la fatigue des mères. Anne-Sophie Brasme : après avoir frôlé le burn-out maternel, elle s'attaque au mythe de la mère parfaite qui élève un " enfant réussi ". Elodie Font : après un parcours de PMA, elle questionne le rapport ambivalent qu'elle s'est mise à entretenir avec son corps depuis qu'elle est mère. Renée Greusard raconte comment sa dépression post-partum lui a fait prendre conscience de la charge affective et mentale qu'elle portait, avant de s'en libérer Julia Kerninon parle de l'équilibre de vie pro-perso mis à mal par l'arrivée de son bébé, et du déclic féministe qui lui a permis de reprendre le pouvoir et revendiquer sa carrière. Gabrielle Richard : ayant construit une famille queer, elle s'interroge sur les attentes sociétales et patriarcales derrière le mot " maman ", qui norment le rôle de parent. Claire Tran nous confie la difficulté d'adopter une éducation non sexiste, et le déclic qui l'a poussée a cofonder l'association Parents féministes. Illana Weizman traite de l'injonction au silence qui est faite aux jeunes mères par la société, et qui l'a conduite à prendre la parole sur les réseaux et à cocréer le hashtag #MonPostPartum.

03/2023

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Sociologie

Après le Black Power, la libération des femmes et Comment j'ai commencé à écrire

Gloria Steinem raconte dans ces deux textes ce qui l'anime : l'écriture et l'activisme. I- Comment je suis devenue écrivaine - Pour la 1ere fois traduit en français. A 86 ans, Gloria Steinem est désormais une figure incontournable de l'histoire du fémi- nisme, mille fois récompensée pour son travail, elle est aussi le sujet du film, The Glorias, incarnée par Julianne Moore, et un des personnages principaux de la série America. Ce que l'on connait moins est sa conviction que l'écriture est son moyen d'action le plus puissant pour faire changer les mentalités et obtenir l'égalité entre femmes et hommes : "Trouver les mots qui permettront aux gens d'agir ensemble tout en appréciant leurs individualités respectives est sans doute la fonction la plus féministe et la plus profondément révolutionnaire de l'écrivain(e)" écrit-elle dans Actions scandaleuses et rébellions quotidiennes (Texte pour la première fois traduit en fran- çais aux Editions du Portrait - 2018-). Dans Comment je suis devenue écrivaine paru en 1965 dans Glamour, Gloria Steinem remonte le chemin qui l'a mené à comprendre que les mots, lorsqu'ils sont justes, participent à changer le monde pour le rendre plus égalitaire. Elle raconte son enfance passée dans une caravane, avec ses parents et sa soeur où ses seuls amis sont Wonder Woman, Autant en Emporte le Vent et Les 4 filles du docteur March. Sédentarisée, vers l'âge de 11 ans, elle suivra un excellent cursus et décroche le diplôme de sciences politiques à Smith College, l'une des seven sisters. Elle part alors en Inde, devient correspondante pour la presse et fondera plus tard Ms Magazine. L'écriture et l'activisme donnent le sens à sa vie et cela lui permet de signer des textes sensibles qui mettent à jour des constructions sociales à changer lorsqu'on rêve d'un monde plus juste. II- Suivi de Après le Black Power, la libération des femmes. Pour la 1ere fois traduit en français. Pour Gloria Steinem, le "sexisme est un racisme" . Dans ce texte paru dans le New York Magazine en 1971, elle établit des parallèles entre l'histoire du mouvement des femmes et celui des droits civiques. Les Afro-américains et les femmes partagent le fait d'être rabaissés, discriminés, réduits au statut de l'en- fant, ou de soutien à l'homme, de soutien à l'homme blanc. Ils partagent aussi une même dynamique dans leur mouvement d'émancipation : l'obtention de droit est toujours suivi d'un retour de bâton ; l'obtention du droit de vote des Noirs est suivie par l'instauration des lois Jim Crow et de la ségrégation. Les femmes, depuis l'obtention du leur et de nouvelles libertés, sont plus oppressées. Les deux mouvements sont protéi- formés et divisés. Mais ces réalités n'ont pas empêché les concernés de se rassembler, de créer des alliances et de voir leurs luttes monter en puissance. Elle rappelle toutefois (comme James Baldwin et donc Eddie Glaude) qu'il faut impérativement recon- naitre les oppressions pour aller de l'avant.

03/2022

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Thèmes photo

Satka. Ou la conquête de l'Est

Un voyage au coeur de la Russie d'aujourd'hui : un cahier de 32 photographies couleur et noir et blanc assorti d'un récit composé de 32 portraits d'habitants de la ville de Satka. En 2019, l'Ambassade de France en Russie et l'Institut français invitent le photographe Bruno Boudjelal à réaliser un travail sur la Russie. Celui-ci propose à l'écrivain François Beaune de l'accompagner. Pour leur résidence de création, ils cherchent une petite ville à même d'incarner la Russie contemporaine. Ce sera Satka, ville minière de l'Oural où la vie s'organise autour de Magnezit, une entreprise qui extrait un minéral, la magnésite, dont on fait des moules pour manipuler les métaux en fusion. Qui sont aujourd'hui les habitants de Satka ? Comment vit-on à Satka ? Jusqu'au milieu du 18e siècle et l'arrivée des premiers paysans, forcés de quitter leurs villages de l'Ouest et de se transformer en ouvriers pour forger les armes du tsar, cette région de basse montagne est peu peuplée. C'est une terre d'estivage, une forêt de bouleaux, de pins et de fraises des bois. Pendant un siècle et demi, Satka est un camp de travail pour les ouvriers des hauts fourneaux. Puis, la découverte de la magnésite au début du 20e siècle et son exploitation font de Satka une ville, officiellement, en 1937. Elle est aujourd'hui une unité de production de 30 000 habitants, avec ses HLM des années 60-70 typiques de cet oblast industriel de Tchéliabinsk. Entre 2019 et 2020, le photographe et l'écrivain séjournent à Satka à deux reprises (un été et un hiver), partant à la rencontre de ses habitants, tissant des liens avec une trentaine d'entre eux qui ont choisi de leur raconter leurs histoires. Le livre s'ouvre sur un cahier de 32 photographies légendées : paysages dépouillés souvent austères, qui dévoilent la pauvreté des habitats et portraits, certains en surimpression sur les paysages, les corps s'inscrivant dans les paysages qui les déterminent. Le grain marqué, le flou assumé et les teintes tragiques suggèrent les parts d'ombre et les traumatismes de l'Histoire qui se lisent sur les visages. Les photographies guident le lecteur jusqu'au récit qui les suit : 32 portraits de femmes et d'hommes que dresse François Beaune à partir d'une histoire, une anecdote intime, qu'ils lui confient : Svetlana, la belle enseignante aux origines mixtes, ukrainienne et bashkir, Marina la nostalgique de l'Union soviétique, Sergueï le tigre d'acier, nationaliste convaincu qui vit dans l'attente d'une guerre à venir, ou encore Alexander le dissident, opposant déclaré à Poutine, qui témoigne d'une Russie désunie. Les récits collectés, entrecoupés de réflexions plus personnelles de l'auteur, dévoilent par petites touches la réalité quotidienne d'un peuple qui n'a cessé de subir les guerres, les déportations, le joug des pouvoirs politiques. Un peuple souvent nostalgique du passé soviétique qui vit avec le mythe d'une nation héroïque, fière et vertueuse. Un peuple qui résiste à l'absence de perspectives en nourrissant un imaginaire riche et poétique.

03/2023

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Criminalité

Affaires de style

Molière a-t-il tout spoilé à Corneille ? Qui a écrit la Bible ? Comment a-t-on démasqué l'Unabomber ? En passant au crible les textes et leurs styles, linguistes et statisticiens mènent l'enquête grâce à la stylométrie. Cette méthode d'investigation révolutionnaire qui prend ses sources chez les scribes de Galilée, s'est solidifiée il y a plus d'un demi-siècle dans les couloirs de Harvard avant d'arriver dans nos tribunaux. L'objectif ? Identifier qui se cache derrière n'importe quel texte. De César à Shakespeare, en passant par les complotistes de l'affaire QAnon, Elena Ferrante ou encore le corbeau de l'affaire Grégory, la stylométrie n'épargne rien ni personne au point d'élucider certains des plus vieux cold cases et mystères de l'histoire. Pour le meilleur - et pour le pire ? Chapitre 1 : La stylométrie, comment ça marche ? -Des chiffres et des lettres : Il faut tout compter (syllabe, occurrences, fréquences, etc.) -" Ce n'est pas la taille qui compte ", vraiment ? : Analyser la longueur des mots ne sert à rien, la longueur des phrases oui ! -Les mathématiques et l'informatiques sont des très bons outils -L'auteur se cache dans les détails : -Pièce à conviction : L'affaire des Federalist Papers : In " of " we trust -Pièces à conviction : Les affaires Maupassant et Villon, le lourd poids des mots " insignifiants " Chapitre 2 : Le style : ADN la langue ? -Le style reflète l'individu, le groupe, la société -Du génome au stylome ? -Peut-on séquencer les textes comme on séquence l'ADN ? Chapitre 3 : La stylométrie au service des plus vieux cold cases de l'histoire -L'affaire Homère : A-t-il vraiment existé ? -L'affaire Enheduena : Une femme peut-elle transmettre la parole divine ? -L'affaire de la Bible : Whodunit ? -L'affaire Platon : Un léger problème de chronologie Chapitre 4 : Le club des auteurs disparus -L'affaire César : Reprendre à César ce qui n'est pas à César -L'affaire des troubadours : Leurs vies, leurs oeuvres, pour de vrai ? -L'affaire Héloïse et Abélard : Un (faux) couple pour la fame ? Chapitre 5 : De Shakespeare à Molière : la malédiction des comédiens poètes L'affaire Shakespeare : Etre ou ne pas être ? L'affaire Molière : Molière a-t-il tout spoilé à Corneille ? Chapitre 6 : Le masque et la plume L'affaire des épîtres de Saint Paul et du Livre de Mormons : Est-ce bien Dieu qui nous parle ? Les affaires Madeleine de Scudéry, Harriet Taylor Mill et Colette : " Anonyme " est-elle toujours une femme ? L'affaire J. K. Rowling : Grillée par un logiciel informatique L'affaire Elena Ferrante : L'Amie prodigieuse a-t-elle été écrite par un homme ? Chapitre 7 : Le style sur le banc des accusés L'affaire Unambomber : 35 000 mots pour résoudre l'enquête la plus chère et la plus longue du FBI L'affaire QAnon : Un ou des leaders du mouvement complotiste ? L'affaire Grégory : Le corbeau enfin identifié ? Conclusion / Chapitre 8 : Une méthode aux conséquences redoutables ? L'affaire d'Etat : Des dérives gouvernementales autoritaires possibles ? L'affaire des lanceurs d'alertes : Un danger possible ? L'affaire de toutes et tous : Vos messages en disent-ils plus longs sur vous que vous ne le pensez ?

04/2022

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Humour

Thérapie de groupe Tome 2 : Ce qui se conçoit bien

Le premier tome de "Thérapie de Groupe", "L'Etoile qui danse" (1), mettait en scène un auteur de bande dessinée en plein désarroi à la recherche de l'inspiration. Dans le second tome de cette trilogie, "Ce qui se conçoit bien" (2), l'auteur, toujours en panne, poursuit sa quête de l'idée du siècle afin de redevenir l'auteur à succès qu'il était. Après ses échecs répétés il est désormais hébergé par la Clinique des Petits Oiseaux Joyeux (" Clinique Psychiatrique pour fous, gros et demi-gros. "). Il y expérimente la vie en communauté et va donc participer, ou non, aux animations proposées : sport (" De vous à moi, c'est pas pour critiquer, mais on ne fait pas une équipe de foot potable avec des sociopathes. "), atelier de dessin, rencontre avec le psychiatre (" J'aime bien les psychiatres, ce sont les seuls à écouter sérieusement les fous... ", distribution de médicaments ("la drogue y est gratuite et en plus - et je n'ai jamais vu ça ailleurs - il y a toujours quelqu'un pour s'assurer qu'on prenne bien toute notre drogue. C'est bien simple, je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas plus de monde".). En décrivant un Manu Larcenet en manque d'idées, l'auteur ouvre des dizaines de pistes qu'il explore avant de les refermer et démontre paradoxalement une imagination débordante. Il continue d'explorer l'histoire de l'Art, fréquente Jérôme Bosch et Brueghel l'Ancien, convoque Boileau et Nietzche à un débat télévisé, dialogue avec Baudelaire et réinvente le western. Le séjour à la clinique porte ses fruits et l'auteur, pas forcément guéri mais apaisé, retrouve sa famille. Une happy end provisoire en quelque sorte : " Aux Petits Oiseaux Joyeux, si on met de côté quelques suicidaires, en général tout se finit bien . " Un album dense d'une originalité absolues. C'est riche, débridé, foisonnant, intelligent, drôle, décalé et désespéré. Mais l'auteur est aussi un artiste et, en revisitant les grands maîtres, il démontre une incroyable virtuosité graphique. Manu Larcenet, le dessinateur, peut tout dessiner, jongler avec les couleurs, le noir ou le sépia, adopter tous les styles ; c'est un créateur torturé et complet. Les lecteurs familiers de l'auteur ont évidemment déjà lu le premier tome de cette série hors-norme. Pour ceux qui sont en première année de Larcenet, il est recommandé de le découvrir en commençant par lire le sensationnel "Combat Ordinaire", son premier très grand succès. (1) " Il faut du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse ". (Frédéric Nietzche) "Le problème avec le chaos en soi, c'est que c'est pas marrant tous les jours. " (Thérapie de Groupe tome 1) (2) " Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément. " (Nicolas Boileau) "Je découvre que, si je veux trouver les mots pour dire mon chaos, il faudrait que je le conçoive bien. Or par définition si je le concevais bien ce ne serait plus du chaos... " (Thérapie de Groupe, tome 2)

01/2021

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Provence-Alpes-Côte d'Azur

Provence

Des voyages à vélo ou à vélo à assistance électrique pour découvrir les richesses patrimoniales, naturelles et paysagères de la Provence. Découvrir une région à vélo est plus que jamais écoresponsable et dans l'air du temps. Et aujourd'hui avec l'assistance électrique, voyager à vélo est offert au plus grand nombre quel que soit le profil du terrain. Nul besoin d'être un cycliste aguerri et entraîné, vous pourrez profiter des lieux traversés en mode plaisir, à l'écoute et au contact de la nature. Partez à la découverte de la Provence des auteurs et peintres, ses montagnes, calanques et ses villes de caractère, sur les traces de Pagnol, Daudet, Mistral ou encore Cézanne, de la Provence des étangs, la Camargue, pays des flamants roses, des taureaux et des chevaux camarguais, de la Provence historique et ses vestiges gallo-romains, des arènes d'Arles en passant par le pont du Gard, des Alpilles et des villages perchés parsemés de véritables trésors de notre patrimoine, du Luberon, ses paysages grandioses et ses champs de lavande, du Ventoux, pays des cyclistes et des défis dans un décor à couper le souffle ou des Côtes du Rhône aux vins à la réputation mondiale. Philippe Calas a concocté des parcours sur mesure : neuf itinéraires, essentiellement en boucle, de 2 à 5 jours, et de nombreuses variantes. Au total, ce ne sont pas moins de 1500 km avec des trajets qui vont d'une centaine de kilomètres le temps d'un week-end, à un peu plus de 250 km à envisager sur une petite semaine. Des itinéraires inédits et originaux, sur voies vertes et sur petites routes à la circulation la plus modérée possible avec, parfois, des portions sur revêtement stabilisé ou sur chemins de terre, accessibles aux VTC et VAE (vélo à assistance électrique). Les étapes courtes, de l'ordre de 50 à 60 km, soit 4 heures de vélo en mode balade, laisseront le temps aux visites et aux activités en chemin ou à l'étape. 9 parcours de 2 à 5 jours et leurs variantes ; 29 à 30 jours et 1 500 km de voyage cumulés ; un guide complet : cartes détaillées, profils altimétriques, descriptifs précis, présentations touristiques au fil des voyages, hébergements... Les parcours : Le Parc naturel régional des Alpilles 2 jours Cavaillon, Saint-Rémy-de-Provence, Saint-Etienne-du-Grès, Fontvieille, Les Baux-de-Provence, Maussane-les-Alpilles, Eyguières, Cavaillon ; La Provence historique 3 jours Arles, Saint-Gilles, Vauvert, Nîmes, Uzès, Pont-du-Gard, Remoulins, Abbaye de Saint-Roman, Beaucaire, Arles ; La Provence des étangs, Camargue 3 jours Arles, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Saintes-Marie-de-la-Mer, Saint-Gilles, Aigues-Mortes, Arles ; La Provence des auteurs et peintres 4 à 5 jours Marseille, Cassis, La Ciotat, Aubagne, Saint-Maximin, Aix-en-Provence, Marseille ; Le tour du Luberon 4 jours Cavaillon, Apt, Saignon, Forcalquier, Manosque, Ansouis, Cavaillon ; Le tour du Ventoux 3 jours Villes-sur-Ozon, gorges de la Nesque, plateau de Sault (lavandes), vallée du Toulourenc, Dentelles de Montmirail, piémont du Ventoux, plaine du Comtat Venaissin - Sur la Via Rhôna 152 km.

03/2021

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Littérature française

Oligarque

Voici le grand roman que l'on attendait sur la transformation du socialisme soviétique en capitalisme oligarchique. Au carrefour de la grande fresque balzacienne, du roman d'apprentissage et du thriller politico-financier, Oligarque raconte l'ascension prodigieuse d'un jeune orphelin dans la Russie soviétique en pleine décomposition jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir financier international. Une histoire haletante en trois actes : Première partie : La défense Ragozine (Russie, 1975-1993) En 1975, à Perm, le père de GrigoriYurdine, ouvrier d'une usine de câbles, la Permski Kabel Zavod (PKZ), meurt d'un accident. La mère de Yurdine est folle. L'enfant est adopté par la famille Makarov. Ils ont déjà une fille, Lena, qui devient la soeur adoptive de coeur de Grigori. On retrouve Yurdine en 92, un an après la chute du communisme. Il est étudiant du ponte Smirnov, professeur à l'institut polytechnique de Perm et ingénieur en chef de PKZ. Lena de son côté étudie à Moscou. C'est l'époque où le système s'effondre, et où les gros appétits locaux et la finance internationale se partagent les dépouilles. On assiste à l'ascension de Yurdine, joueur d'échec, esprit froid et cynique. Avec la complicité de Smirnov, il va s'emparer de PKZ, puis de bien d'autres usines. En chemin, une bavure : l'intimidation par deux hommes de main de Yurdine du comptable Alexei Lemonov tourne mal : Aléxei est tué par accident. Lena est amoureuse d'un jeune haut fonctionnaire français, Charles de Tretz, qui lui promet de l'emmener à Londres. L'homme est en fait marié et père de famille et l'abandonne après avoir profité d'elle... Deuxième partie : Le mat de Reti (Londres, 2008) Nous voilà en 2008. Yurdine est devenu un oligarque à la tête d'un conglomérat. Il vit à Londres et son mariage avec la fille d'un pilier du régime, dont il a deux fils, bat de l'aile. Au moment où la crise des subprimes s'annonce, il ambitionne de prendre le contrôle d'une banque anglaise, la Riverside, rendue fragile par la crise. Il retrouve face à lui Charles Tretz, l'amant de Lena à Moscou, désormais patron d'une grande compagnie d'assurance. La bataille boursière pour prendre le contrôle de Riverside en pleine crise des subprimes nous plonge dans une atmosphère au carrefour de Wall Street et de The Big short... Troisième partie : Le sacrifice de la Reine (Moscou, New York, Londres, Genève, Perm, 2020) Gagnant sur tous les tableaux, Yurdine est rattrapé par le passé : les mâchoires de la tenaille se referment sur lui. D'un côté, le régime poutinien veut régler son compte à l'oligarque occidentalisé. Il s'attaque à lui sur deux fronts : son conglomérat fragilisé par la crise du Covid, à l'assaut duquel se lance sur ordre un autre oligarque fidèle au Parti ; sa soeur adoptive Léna, devenue opposante au régime, que le FSB épaulé par un groupuscule paramilitaire d'extrême-droite tient dans sa ligne de mire. De l'autre, Charles de Tretz remonte la piste de l'assassinat d'Alexeï Lemonov trente ans plus tôt pour armer la vengeance de la soeur de Lemonov...

10/2022

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Littérature française

Romans. 1952-1955

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1932-1934

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1957-1961

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature française

Romans. 1952-1961, Coffret en 2 volumes

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Littérature anglo-saxonne

Passé et présent

Carlyle est un monument de la littérature anglaise. Né en 1795, avant que Bonaparte ne se fasse connaître, il meurt en 1881, à la fin de l'ère victorienne : la force, l'abondance et la longévité de son oeuvre en font l'homme-siècle de l'Angleterre littéraire. Il naît contemporain de Byron et de la génération des "Romantiques" (Keats, Shelley), mais dans ce XIXe siècle de tant de bouleversements, son génie érudit et patient, aussi longanime qu'insolent, lui ouvre d'autres voies que celles où les poètes maudits se consument. Issu d'une famille pauvre de la noblesse d'Ecosse, son goût pour l'étude le conduit à Edimbourg. La fréquentation des "Lumières" le rend neurasthénique. Détestant l'athéisme Carlyle découvre la force des auteurs de l'Idéalisme allemand, et y puise la sienne. Pendant plusieurs années, il traduit et commente ces auteurs de pointe. Son brio attire l'attention de Goethe : "Quelle force en lui ! " écrit le grand homme. Carlyle incarne la synthèse d'un équilibre puissant - d'un explosif équilibre ! Philosophe, érudit, traducteur, historien, ce savant d'avant-garde fait ainsi paraître, à presque 40 ans, son premier livre original, le roman Sartor resartus ("le raccommodeur raccommodé"). Roman d'initiation, baroque et mystique, satirique et philosophique, l'ouvrage est si nouveau que tous, encore aujourd'hui, demeurent en arrêt devant lui. Borges en affirma qu'il était "le plus hardi et volcanique" des romans qu'il connût. Carlyle publie dans la foulée l'une des oeuvres qui aura le plus d'influence sur son siècle, son Histoire de la Révolution française. Michelet concevra la sienne dans l'obsession d'y réagir. Son chef-d'oeuvre est publié en 1843 sous le titre Passé et présent. Dans une langue splendide et en un art flamboyant, il y rassemble ses pensées. Avec un demi-siècle d'avance, ces tableaux fracassants de la modernité, drôles et limpides, sont ceux dont, jusque dans ses titres, Chesterton reprendra l'inspiration. Le tempérament de Carlyle et son style sont d'un satiriste et d'un imprécateur : les colères brûlantes ou froides de ce Tacite furieux font aussi bien l'admiration de Marx que de Taine. Un tel auteur n'a toutefois rien du mastodonte égaré dans une époque qui ne serait pas faite pour lui : il est au contraire le plus perturbant des lecteurs de celle-ci. Il est l'un de ces grands et intemporels contre-modernes dans l'oeuvre de qui tous ont puisé. Aussi Victor Basch, le cofondateur de la Ligue des droits de l'homme, a-t-il pu écrire ces mots remarquables : "Le réquisitoire que dans Past and Present, Carlyle a dressé contre la faillite sociale des démocraties n'a jamais été dépassé". Notre édition reprend la traduction de Camille Bon soigneusement révisée par Thibaut Matrat, professeur agrégé de lettres. Elle comprend une abondante présentation historique de la vie, de l'oeuvre et de la pensée de Carlyle. Cette longue préface est le premier essai d'importance écrit en France sur l'auteur depuis des décennies.

11/2023

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Judaïsme

Le Talmud Steinsaltz T13 - Moed Katan / Haguiga. Moed Katan / Haguiga

Moed Katan Exposant dans sa première partie les lois relatives aux demi-fêtes ('Hol ha-Mo'ed) - désignées par le mot Mo'ed dans la Michna (voir par exemple Avot 3, 11) - notre traité a été appelé à l'origine Mo'ed tout court, puis Mo'ed Katan pour le différencier du deuxième Ensemble talmudique (Sèder Mo'ed) se rapportant aux fêtes. La seconde partie est consacrée aux règles du deuil. Ce lien entre les jours de joie et de tristesse paraît étrange a priori, mais il s'avère que, dans l'un et l'autre cas, les mêmes travaux sont défendus en vertu d'une tradition orale datant de l'époque de Moïse. Même si on y trouve des allusions dans l'Ecriture, il est admis à l'unanimité que le détail de ces lois a été fixé par les Sages, qui ont tenu compte de certains aspects pragmatiques. Ainsi, le Chabat et à Yom Kipour, la Tora interdit de manière catégorique tout travail créatif. Les jours de fête, seuls les travaux ne faisant pas partie des préparatifs culinaires sont défendus. A 'Hol ha-Mo'ed, l'in-terdiction porte uniquement sur les travaux fatigants ou professionnels sans aucun caractère d'urgence pour un particulier ni pour la collectivité, les Sages ayant voulu surtout éviter que 'Hol ha-Mo'ed se transforme en jours ouvrables. Il en va de même pour les travaux prohibés pendant la première semaine de deuil : pour avoir le temps d'exprimer ses sentiments, de panser ses blessures affectives et de retrouver son équilibre, celui qui a perdu un proche parent doit suspendre momentanément la routine quotidienne et ses activités professionnelles. Depuis le décès jusqu'à l'enterrement, il est dispensé aussi de tous les commandements positifs pour se consacrer entièrement aux derniers honneurs dus au mort. Après l'enterre-ment, il est soumis à différents rites de deuil - notamment déchirer ses vêtements, s'asseoir par terre (ou sur un siège bas) - et à des restrictions liées à son apparence extérieure et aux soins esthétiques, comme l'interdiction de se raser et de porter des habits fraîchement lavés. Haguiga Axé sur l'obligation de paraître au Temple aux trois fêtes de pèlerinage, le traité 'Haguiga porte sur deux sujets principaux : les offrandes imposées aux pèlerins et les règles de pureté rituelle liées aux fêtes. Au commandement général exigeant de chaque homme de venir en pèlerinage pour les fêtes (voir Ex. 23, 17) s'ajoute l'interdit de ne pas paraître au Temple les mains vides (ibid. 23, 15) qui, selon d'autres passages bibliques (voir par exemple Deut. chap. 12) implique l'obligation d'apporter des offrandes individuelles en l'honneur de la fête, en plus de celles de la collectivité (exposé dans Lévitique chap. 23 et Nombres chap. 28 et 29). Le texte biblique n'indique pas explicitement de quelles offrandes il s'agit, mais on sait par tradition orale que chaque pèlerin doit apporter un holocauste lors de sa première "apparition" ('olat reiya) devant le Temple, l'offrande de paix de la 'haguiga, et un nombre variable d'autres offrande

01/2022

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Musique

Spectres n° 03. Fantômes dans la machines

L'expression "fantôme dans la machine" a trouvé naissance dans un contexte particulier, celui de la critique du dualisme cartésien séparant l'âme et le corps, renouant ainsi avec un certain matérialisme mécaniste. Pour le dire simplement, cette approche nie l'existence d'une âme indépendante (le fantôme) qui serait véhiculée par un organisme corporel (la machine). Elle affirme, au contraire, que "l'âme" n'est qu'une manifestation du corps et ne fait qu'un avec lui. Si cette question est encore délicate à trancher, risquant à tout moment de glisser dans le registre des croyances, elle se réactualise à présent autour de l'émergence des intelligences artificielles : est-ce qu'une telle intelligence existe ? Ne se réduit-elle pas à la somme des opérations binaires qui la génère ? Et qu'est-ce au juste que l'artificiel ? L'artificiel porte toujours en lui un fantasme d'émancipation, d'autonomie et de rupture avec un ordre supposé naturel des choses. Il est subversif. L'IA, en tant, justement, qu'artificielle, embrasse une telle subversion, hybridant les mythes prométhéen et faustien, augurant tout autant de promesses que de dangers potentiels, poussant les enjeux aussi haut que la survie ou l'extinction de l'humanité. A ce titre, le domaine de la création musicale fait figure d'avant-poste. Il est à la fois un terrain d'exploration des applications possibles de l'IA et un domaine possédant déjà une histoire assez longue dans l'intégration des machines et leur puissance de calcul dans le processus de création. De la composition algorithmique aux méthodes de resynthèse, de l'approche logique à la création de systèmes cybernétiques, de la naissance de l'informatique musicale aux réseaux de neurones, la musique, depuis plus d'un demi-siècle, a entamé un dialogue ininterrompu avec l'univers binaire des flux d'électrons et des systèmes de plus en plus complexes qui les gouvernent. Les textes réunis ici racontent, chacun à leur manière, une face différente de ce prisme étrange que forme une telle alliance. Ils projettent chacun un spectre particulier, révèlent un fantôme, et évoquent une apparition composite d'idées, d'électricité et d'opérations. Ce livre ne se destine donc pas à essayer de trancher le noeud gordien que constitue la question des possibles devenirs et mutations de la logique binaire, et notamment de son dernier avatar, l'IA. Il propose au contraire d'apporter un éclairage multiple sur les manières possibles de s'en emparer, des rêves, des promesses et des doutes que ces devenirs soulèvent, qu'ils s'actualisent dans la création de codes et de programmes pour chevaucher les sons, qu'ils insufflent tout un projet compositionnel, qu'ils révèlent l'algorithmique chez l'humain ou encore qu'ils s'emparent directement de la rédaction du texte lui-même, se hissant à la hauteur de l'auteur. Mais plus que tout, l'enjeu, ici, est d'établir en quoi ces devenirs peuvent résonner et comment cela se manifeste, au travers de toutes ces démarches, de tou

10/2021

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Littérature française

Romans. 1932-1947, Coffret en 2 volumes

En publiant Casse-pipe dans la Pléiade en 1988, Henri Godard parlait de ce roman comme d'un texte "mutilé" et il déplorait "la perte du reste". Sans doute espérait-il que ce "reste" sortirait un jour des oubliettes. Rien ne permettait alors de prévoir que ce seraient des milliers de feuillets, concernant des projets romanesques inconnus (Guerre et Londres), ou attestés mais perdus (La Légende du roi René et La Volonté du roi Krogold), ou encore déjà publiés en partie (Casse-pipe), voire en totalité (Mort à crédit et Guignol's band), qui referaient surface, comme ce fut le cas dans l'été de 2021. Les manuscrits n'avaient donc pas été mis au feu : ils hibernaient. Leur importance est considérable. Tous concernent la première moitié de l'oeuvre romanesque de Céline. Pour l'essentiel, ce sont des récits autonomes, et non pas des "avant-textes" de romans publiés par leur auteur (mais quelques-uns relèvent de cette catégorie et ils sont passionnants). S'ils peuvent avoir l'apparence de brouillons, ils ne sont les brouillons que d'eux-mêmes. Ils ont (au moins) deux intérêts : ils favorisent une meilleure compréhension de la manière dont l'oeuvre romanesque de Céline s'est constituée, et ils valent pour eux-mêmes, comme des récits inattendus et captivants. Que nous apprennent-ils ? Par exemple que ce qu'on appelle le "cycle de Ferdinand" n'a pas toujours été composé de Mort à crédit, de Casse-pipe et de Guignol's band (1936-1944). Que Guerre, Londres et le manuscrit retrouvé de Mort à crédit jouent un rôle dans l'affaire. Que la légende du roi Krogold (ou René) n'a cessé de passionner Céline. Ou encore que des liens étroits unissent Guerre et Casse-pipe. Les thèmes et la tonalité des récits retrouvés sont immédiatement reconnaissables : si les textes sont encore, stylistiquement, en chantier, leur univers, lui, est entièrement célinien. La découverte, dans Guerre, de personnages et de situations que l'on connaissait par Casse-pipe est l'une des émotions fortes que peut éprouver un amateur de Céline. On en dirait autant de la rencontre avec le Dr Yugenbitz de Londres, prototype du Clodovitz de Guignol's band. Ou de la présence, dans un récit aussi étrange que Krogold, d'une idée centrale dès Voyage, celle de la vie vécue comme une agonie. Pour recueillir ces nouveautés, deux volumes de la Pléiade ont été remis en chantier. Dans le premier (1932-1934), les textes réapparus en 2021 figurent sous un intitulé, Textes retrouvés, qui traduit leur statut et rappelle qu'il s'agit de manuscrits, non de romans mis au point par Céline. De même, dans le deuxième (1936-1947), les séquences nouvelles de Casse-pipe sont réunies sous la rubrique Scènes retrouvées. Quant aux éditions des romans publiés du vivant de Céline, elles ont été revues et enrichies d'appendices nouveaux. Du manuscrit et du dactylogramme de Voyage, qui n'étaient pas accessibles dans les années 1980, il a été tiré des transcriptions révélatrices. Le passionnant manuscrit de travail de Mort à crédit,

05/2023

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Histoire de France

Chantres maudits de l'Europe nouvelle ! Conférences du Groupe Collaboration

Le Groupe Colla­bo­ration, autorisé en février 1941 et forte­ment soutenu par l'ambassadeur Otto Abetz, continue l'oeu­vre du Comité France-Allemagne d'avant la guerre et tra­vaille en liaison étroite avec l'Institut allemand, émana­tion des ser­vi­ces cultu­rels de l'ambassade. Le président est Alphonse de Château­briant, directeur de l'heb­do­­ma­­daire La Gerbe. Son comité d'honneur com­prend le physi­cien Geor­ges Claude, le cardinal Baudrillard, les écrivains Abel Bon­­nard et Abel Hermant, Fernand de Brinon. Un groupe de jeunes est fondé par Marc Augier (le futur écri­vain Saint-Loup), bientôt rem­­­pla­cé par l'avocat Jacques Schweit­­­zer : Les Jeunes de l'Europe nou­velle (JEN). D'abord limité à la zone occupée, le groupe Colla­bo­ra­tion est autorisé en zone libre dès la fin de 1941 et orga­nise à tra­vers toute la France une soixantaine de sous-comités. L'association veut plus culturelle que politique et se tourne vers la diffusion d'appels en faveur de l'unité du continent euro­­­péen ; Drieu en est le chantre et compte sur le iiie Reich pour réaliser cette unité : "L'Allemagne est en train de se faire euro­péenne, de pren­dre cons­cience de toutes les éten­dues et de tou­tes les limites de l'Europe par une dou­ble expé­rience extérieure et intérieure dont nous ne soup­çonnons pas l'am­pleur. " En dépit de tous ces efforts, l'organisation de Cha­teau­­briant ne tarde pas à entrer en léthargie, la seule activité notable en devient la tenue régu­­lière de conférences en faveur de la politique d'en­tente franco-allemande". Sont réunies dans ce premier volume quatre conférences du Grou­pe Collaboration, données en 1941 à la Maison de la Chi­mie à Paris : "Vers une nouvelle Europe" ; "La Révo­lu­tion technique et ses conséquences" ; "L'avenir de la quali­té française dans la protection européenne" ; "Notre rôle européen" ! Sommaire La Révolution technique et ses conséquences - Jean Maillot, préambule de Jacques Duboin Conférence données le 5 avril 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris Vers une nouvelle Europe - Baron Werner von Rheinbaben Conférence données le 19 avril 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris L'avenir de la qualité française dans la protection européenne - Henri-Marcel Magne, préambule de Jean Weiland Conférence données le 10 mai 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris Notre rôle européen - Jacques de Lesdain Conférence données le 1er juin 1941 sous les auspices du Groupe "Collaboation" à la Maison de la Chimie à Paris

08/2014

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BD tout public

Marvel Comics Library. Avengers. Vol. 1. 1963-1965

Début 1963, les fondations de l'ère Marvel sont posées. Après les Quatre Fantastiques en 1961, la maison présente l'extraordinaire (Spider-Man), le stupéfiant (Ant-Man), l'étrange (Docteur Strange), l'incroyable (Hulk), l'invincible (Iron Man) et le puissant (Thor). L'éditeur de Marvel Stan Lee trouve cependant qu'il manque encore quelque chose. "J'écrivais ces personnages et je me suis dit que ce serait amusant de les rassembler dans une équipe," se souvenait-il. C'est ainsi que Lee et l'artiste Jack Kirby réunirent Iron Man, Ant-Man et la Guêpe, Thor et Hulk pour former les Avengers. Dès ses premiers pas, l'équipe tranche sur ses prédécesseurs. Si les Quatre Fantastiques étaient une famille, les Avengers sont des collègues par obligation. L'entente ne règne pas entre tous ses membres, mais en unissant leurs forces ils parviennent à vaincre les pires méchants de Marvel, comme Loki, Kang le Conquérant alias Immortus et les Maîtres du Mal. La composition de l'équipe change en permanence : Hulk s'en va, Captain America arrive et Ant-Man se mue en Giant-Man. Quand soudain, les méchants Hawkeye, Vif-Argent et la Sorcière rouge deviennent les nouveaux héros vengeurs et les membres fondateurs du groupe disparaissent du jour au lendemain, laissant Captain America à la tête d'un groupe tout neuf. Retrouvez ces classiques que sont les vingt premières aventures des Avengers dans une édition format XXL, plus grosse que le poing de Hulk, plus lourde que le marteau de Thor et plus riche en accessoires que l'armure d'Iron Man. Plutôt que de recolorer les oeuvres originales (méthode la plus appliquée pour rééditer des comics jusqu'alors), TASCHEN a voulu créer une reproduction idéale de ces revues en retrouvant leur aspect originel. Les exemplaires les mieux conservés ont été aplatis et photographiés en étroite collaboration avec Marvel et la Certified Guaranty Company. Chaque page a été photographiée telle qu'elle fut imprimée il y a plus d'un demi-siècle, puis ces clichés ont été numérisés et retouchés avec les outils les plus modernes pour corriger les défauts liés à la piètre qualité du papier et des encres employées à l'époque. . . Tous chauds, comme s'ils sortaient des meilleurs presses des années 1960. Pour accompagner ces histoires, le patron des studios Marvel Kevin Feige signe un avant-propos exclusif et l'auteur Kurt Busiek, lauréat du prix Eisner, nous livre le récit détaillé de cette saga, illustré d'oeuvres originales, de photos peu publiées et d'autres documents rares. Cette collection consacrée aux Héros les plus puissants de la Terre est digne de la bibliothèque de Tony Stark. . . ou de la vôtre! © 2022 MARVEL À propos de la collection La BIBLIOTHÈQUE DE COMICS MARVEL est le résultat d'une collaboration exclusive de longue date entre TASCHEN et Marvel. Les comics classiques les plus rares, parmi lesquels Spiderman, Avengers et Captain America, sont méticuleusement reproduits dans toute leur gloire originelle, en très grand format. La collection offre aux collectionneurs une chance unique de posséder les comics les plus recherchés au monde. Chaque tome contient un essai signé par un historien du comic book, ainsi que des centaines de photos et de documents, notamment des compositions et croquis originaux exceptionnels.

05/2022

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Sciences politiques

Le déluge 1916-1931. Un nouvel ordre mondial

Dans ce nouvel opus, Adam Tooze décrit et analyse les changements essentiels survenus pendant et après la Première Guerre mondiale - le plus important, qui constitue le thème principal du livre, étant l'accession des Etats-Unis à une position de suprématie économique, politique et morale sans précédent. Première économie mondiale, l'Amérique devient à partir de 1916 le "banquier" de la guerre, animée, selon l'auteur, par le dessein très clair d'exercer son hégémonie financière sur les pays de l'Entente devenus dépendants de ses prêts. Avec la disparition de ses empires naguère dominants au profit du grand empire américain et de sa prééminence économique et militaire, l'Europe se trouve ravalée au rang de "province" ; en 1918, le Président Wilson est en mesure de jouer le rôle d'arbitre du nouvel ordre mondial auquel il aspirait en imposant la paix au monde entier, avec son projet fétiche et idéaliste de Société des Nations. Pourtant, quand vient le moment d'endosser concrètement sa position de leader mondial, l'Amérique recule : le Congrès américain ne ratifie pas le traité de paix ; Washington n'intègre pas la Société des Nations. Selon l'auteur, les Etats-Unis n'ont pas encore atteint la maturité démocratique nécessaire pour assumer leurs responsabilités. Il faudra attendre une génération, sous les présidences de Roosevelt et Truman, pour que ce soit le cas. Une fois le traité de Versailles signé par l'Allemagne, une seconde guerre était-elle inévitable ? L'insistance des Alliés pour obtenir des réparations (et celle des Etats-Unis pour obtenir le remboursement des dettes de guerre) contribua-t-elle à l'échec de la République de Weimar ? Deux questions essentielles auxquelles l'auteur répond par la négative. A la fin des années 20, les Européens étaient en chemin vers un retour à la normalité, et des hommes d'Etat tels G. Stresemann en Allemagne et A. Briand en France travaillaient patiemment à une consolidation des liens qui déboucherait sur la CEE dans les années 50. Mais alors qu'en 1928, Hitler et Trotski désespéraient de voir un jour la chute de l'ordre capitaliste, l'année suivante, la faillite de Wall Street déclenchera une nouvelle série d'événements qui entraîneront la sortie de la Grande-Bretagne de l'étalon-or en 1931 et plongeront l'Allemagne dans le chaos économique et politique. Ceci étant, Adam Tooze récuse la vision, défendue par certains historiens modernes, de l'entre-deux-guerres comme d'une période où l'Europe renoua avec ses démons passés et rejeta le libéralisme démocratique au profit de l'autocratie et du fascisme. Pour lui, les principales nations d'Europe et d'Asie luttèrent alors pour s'adapter à la modernité et à la géopolitique moderne, s'acheminant tant bien que mal vers la création d'une structure qui garantirait la sécurité internationale - sans parvenir, au final, à couper sur le plan financier, le cordon avec Washington. De manière générale, l'auteur n'hésite d'ailleurs pas à s'inscrire en faux par rapport aux récits conventionnels de la période (il montre aussi que ce n'est pas le traité de Versailles mais celui de Washington, en 1922, qui scella le nouvel ordre mondial régi par la suprématie des Etats-Unis).

10/2015

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Sciences de la terre et de la

L'Alpe N° 84, printemps 2019 : Observatoires. Un oeil sur le cosmos

De par leur situation géographique singulière (altitude, températures extrêmes, sites isolés), leur réseau très dense d'universités et leur histoire, les Alpes se sont imposées comme l'un des plus importants laboratoires du monde. Une vigie tournée vers le ciel ou les profondeurs de la Terre. Un observatoire pluridisciplinaire, ouvert sur l'astronomie, la météorologie, la glaciologie, mais aussi la physique des particules ou la médecine. Au sommaire : - Après l'observatoire du pic du Midi de Bigorre en 2013, le parc national des Cévennes en 2018, ce sera sans doute cette année au tour du parc du Gantrisch en Suisse de se voir décerner le label " réserve internationale de ciel étoilé " valorisant l'absence de pollution lumineuse. Lancé par les milieux de l'astronomie professionnelle et amateur, l'engouement pour la création de ces parcs d'un nouveau genre a notamment pris corps autour d'observatoires scientifiques de montagne. - Sur les hauteurs de Nice, l'observatoire (1887) ne manque pas d'attirer tous les regards. Cette imposante demi-sphère immaculée marque les temps pionniers d'une architecture singulière appliquée aux observatoires astronomiques. Avec ses mécènes comme le banquier Raphaël Bischoffsheim et ses figures de proue comme Gustave Eiffel ou l'architecte Charles Garnier. - Aoste, Bauges, Baronnies provençales, etc. : les centres astronomiques sont nombreux à ouvrir leurs portes au public. Un guide pratique pour programmer ses prochaines visites. - Arrimée à plus de 3 500 mètres d'altitude sur le col qui sépare la Jungfrau du Mönch, la station scientifique suisse du Jungfraujoch a été, dès les années 1950, un laboratoire sentinelle pour observer la pollution et le réchauffement climatique. Des scientifiques du monde entier continuent d'y ausculter la chimie de l'atmosphère terrestre. - L'histoire de la construction de l'observatoire Vallot en 1890 par Joseph Vallot lui-même. Météorologue, glaciologue, botaniste et cartographe, il fait fi des réticences de tous pour construire un laboratoire à 400 mètres sous le sommet du Mont-Blanc pour y étudier les phénomènes météorologiques ou le mal des montagnes. De ce lieu improbable, il fera un petit bout d'Asie en décorant le salon à l'orientale. - Le laboratoire des rayons cosmiques, bricolé à dos d'homme au col du Midi à partir de 1947, n'aura pas fonctionné plus de dix ans. La théorie des quarks doit beaucoup à cet observatoire de particules élémentaires, le plus haut du genre à l'époque. - Au début du XXe siècle, Angelo Mosso se fait construire un laboratoire sur les pentes du Mont- Rose. Les études que le professeur de physiologie italien va y mener serviront surtout aux troupes de montagne ou aux futurs himalayistes, voire à l'étude de la santé des aviateurs, un métier alors en devenir. - Particulièrement sensible dans les Alpes, le dérèglement climatique actuel bouleverse les modes d'observation scientifique. La montagne bouge. La science aussi. Pour comprendre ces changements très rapides, les chercheurs en sciences de la nature comme en sciences sociales doivent mettre en place de nouvelles méthodes. Dont les maîtres mots sont " co-construction " et " participatif ". Et aussi : - Jean Mohr (1925-2018) nous a quittés en novembre dernier. Il nous laisse des archives imposantes dont une bonne partie est consacrée aux Alpes. - Vu par le " berger Carnino Michel ", le monde pastoral prend des allures truculentes au fil de ses créations à l'Opinel. - José Le Piez sculpte les arbres. Et de ces sculptures, il tire des sons. Invité de la troisième saison de Paysage Paysages, manifestation artistique qui mobil

03/2019

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Romans historiques

L'épée de l'empereur. Mons sous les occupations française, hollandaise et allemande

Le Montois Philippe Yannart, amoureux de sa cité et de son prestigieux passé, collectionneur invétéré et historien local avisé, signait, en 2014, deux belles études documentaires, Mons avant la Grande Guerre, publié par l'association des Montois Cayaux, et Mons, la Septième Porte, chez Memogrames. A l'occasion du bicentenaire de la bataille de Waterloo, il renoue avec le genre romanesque, qu'il avait déjà pratiqué en 2012 avec Le Secret du Gouverneur de Mons et nous propose L'Epée de l'Empereur, superbe intrigue ayant pour décor Mons sous les occupations française, hollandaise et allemande, et pour héros les anciens de la Grande Armée. Chargé de récolter, pour compte de la Régence montoise, les candidatures des anciens soldats de l'Empire pour l'obtention de la médaille de Sainte-Hélène, instaurée par Napoléon III en souvenir de son oncle Napoléon 1er, Louis Dechembry se retrouve mêlé à un terrible complot qui fixera son destin. Dès sa première rencontre avec le colonel Dumoulin, le futur notaire est fasciné par le récit de la vie mouvementée de son interlocuteur. L'individu a connu, tout jeune, l'arrivée à Mons des Sans-Culottes, suivie du vote en faveur de la réunion de la ville avec la France révolutionnaire, puis de la sinistre parenthèse de la Terreur. Enfin, le Consulat et l'Empire, durant lesquels il sert dans la Grande Armée. Simple acteur dans ces luttes gigantesques qui ont marqué le début du 19e siècle, le colonel Dumoulin se proclame fièrement enfant de la Nation, qui en fit un soldat n'ayant que son courage pour tout patrimoine, le monde pour famille, ses blessures comme passeport... Un soldat ayant accepté de n'avoir pour patrie que là où il pouvait se nourrir, pour tout protecteur que le bon Dieu, mais aussi un père : l'Empereur ! ... Jusqu'à ce jour de juin 1815 où, pour lui comme pour tous ses camarades, le Soleil s'était couché définitivement. Alors, abandonnés du Roi et de la Nation, il ne resta à ses Braves que leur demi-solde et leur courage pour survivre. Heureusement, les commémorations au sein de l'Association des Anciens Frères d'Armes de l'Empire, qu'ils ont créée et que préside le colonel Dumoulin, leur permettent de trouver un peu de chaleur, un peu de réconfort dans une paix retrouvée. Des circonstances rocambolesques ont mis entre leurs mains un des des plus beaux trophées qui soit à leurs yeux, une des plus belles reliques de leur gloire passée - une épée personnelle de l'Empereur. Un précieux trophée pour lequel l'orgueil des hommes et des nations déclenche une longue lutte acharnée qui ne trouvera son épilogue que de nos jours. Au fil du roman, le lecteur est invité à revivre tantôt les émeutes survenues durant la Révolution de 1830, qui chassent les Hollandais de la ville et du pays, tantôt l'invasion allemande en août 1914, la bataille de Mons et les quatre ans d'une occupation aussi humiliante que rigoureuse. Quant au notaire Dechembry, héritier et dépositaire du secret des anciens vétérans de l'Empire, il se sacrifie à cette noble cause qu'il a fini par embrasser, en mémoire de ces hommes ayant donné leur jeunesse, parfois leur vie, souvent leur santé pour un unique idéal : la défense de la Liberté. Tout ce qui est décrit dans ce récit est vrai. Ce qui ne l'est pas aurait pu l'être...

12/2015

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Philosophie

Les penseurs du monde. Pascal, Marx, Gândhî

" Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques ; qui, à seize, avait fait le plus savant traité des coniques qu'on eût vu depuis l'Antiquité ; qui, à dix-neuf, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l'entendement ; qui, à vingt-trois, démontra les phénomènes de la pesanteur de l'air, et détruisit une des grandes erreurs de l'ancienne physique ; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s'aperçut de leur néant et tourna ses pensées vers la religion... " Ainsi Chateaubriand résume-t-il dans Génie du christianisme l'histoire de cet " effrayant génie ", selon sa formule, qu'a été Blaise Pascal. Cela suffit à expliquer la passion que Jacques Attali, polytechnicien et écrivain, énarque et homme d'engagement, économiste et entrepreneur, a éprouvé pour le destin tragique d'un enfant prodige, génie absolu, esprit déchiré entre son amour de la vérité et sa foi, mais aussi pour l'histoire d'un demi-siècle qui vit la France régner intellectuellement sur le monde. Sa passion pour les hommes d'influence ne pouvait d'autre part qu'amener Jacques Attali à s'intéresser à Marx et Gandhi (dont les pensées, pour distinctes qu'elles soient, n'ont rien perdu de leur actualité). Karl Marx a été, écrit Jacques Attali, le premier penseur " mondial " porteur de " l'esprit du monde ". Son livre permet de comprendre comment ce jeune exilé allemand a pu rédiger, à moins de trente ans, le texte non religieux le plus lu de toute l'histoire de l'humanité. Il révèle ses rapports singuliers avec l'argent, le travail, les femmes, dépeint un grand journaliste, un exceptionnel pamphlétaire, un immense théoricien, un homme d'action orgueilleux et dictatorial. Il nous aide à réinterpréter ce XIXe siècle dont nous sommes les héritiers et à comprendre comment certains de ses successeurs ont créé nos démocraties pendant que d'autres, récupérant et distordant ses idées, en ont fait la source des deux principales barbaries de l'histoire moderne. Connaître Marx n'a jamais été aussi nécessaire qu'à l'heure où s'accélère une mondialisation dont il a été le précurseur. Jamais non plus la violence n'a été aussi présente et multiforme dans la vie des peuples. Jamais l'action et les idées de Gandhi, qui a combattu cette violence, sourire aux lèvres, jusqu'à en mourir, n'ont été plus porteuses de sens. Peu de gens ont laissé une trace aussi profonde dans l'histoire humaine que cet homme, qui traversa avec douceur un siècle de barbarie, qui fut adoré, divinisé par des dizaines de millions de ses semblables, qui tenta de raisonner les pires monstres, qui fit de son sacrifice un moyen de conduire les autres à l'introspection, qui révéla que l'humiliation est le vrai moteur de l'Histoire, et qui pratiqua jusqu'à l'absurde la seule utopie permettant d'espérer la survie de l'espèce humaine : la tolérance et la non-violence. Son exemple reste une référence pour tous ceux qui croient et espèrent pouvoir changer le monde et le faire évoluer par l'échange, le dialogue et la compréhension de l'autre. Jacques Attali est de ceux-là.

02/2012

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Littérature étrangère

L'argent a été viré sur votre compte

Un thriller au suspense haletantÀ un homme venu passer un entretien d'embauche, on demande la surface de son appartement. Car l'emploi dont il est question consiste à stocker, moyennant une forte rémunération, toutes sortes d'objets chez lui. Un contrat est signé. Peu à peu, l'appartement se retrouve envahi par un bric-à-brac de meubles qu'on y déverse jour et nuit. L'homme doit bientôt rester en permanence chez lui pour accueillir les livreurs, qui ne prononcent qu'une seule phrase : « ?L'argent a été viré sur votre compte? ». À mesure que gonflent les économies de l'homme, l'atmosphère de l'appartement devient littéralement irrespirable. Pendant ce temps-là, dehors, la mère du jeune homme doit être hospitalisée, son meilleur ami peintre tente de le mettre en garde contre les termes de ce drôle de contrat, tandis que sa petite amie lui conte la situation dans la ville, où une révolte gronde... Un roman noir et psychologique que vous ne pourrez pas lâcherEXTRAIT Emmitouflé dans une grosse écharpe bien serrée, je me frottais les mains l'une contre l'autre pour me réchauffer. Avec ce froid de tous les diables, j'étais incapable du moindre mouvement. Adossé contre le mur blanc, je jetais un regard anxieux toutes les vingt secondes en direction de la porte à demi fermée, en me disant que quelqu'un finirait bien par se montrer et m'autoriser à passer. D'après mes calculs, cela faisait au moins deux heures que je patientais, peut-être plus. La fille de l'accueil m'avait assuré qu'on ne tarderait pas à me recevoir, elle m'avait simplement prié d'attendre un peu car j'étais arrivé pile au moment où les directeurs de la société entamaient leur réunion hebdomadaire. Durant ces deux heures d'attente, nulle âme qui vive dans la salle hormis cette secrétaire qui avait fait une ou deux apparitions, transportant un plateau garni de verres pleins. J'eus envie de lui demander si on allait me recevoir bientôt pour l'entretien mais j'en fus incapable, réfrigéré que j'étais par la température hivernale et recroquevillé dans mon manteau. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE - "L'argent a été viré sur votre compte est "thriller sociétal" tendu, à l'écriture simple et elliptique, sur la futilité des désirs, la cupidité à l'ère de la surconsommation, sur la définition du bonheur vu par l'homme moderne, les sacrifices faits en espérant un bien-être matériel qui ne viendra même peut être jamais... L'expérience d'une sorte de purgatoire sur Terre, une allégorie de la vie, courte et si précieuse qu'elle ne s'achète pas, dans une lecture qui se fait d'une traite et laisse à bout de souffle... " (Séverine Laus-Toni)- "Un rythme qui donne le tournis comme le malaise étouffé du narrateur. Sotakis : un auteur à suivre dont on attends le prochain roman avec impatience." (Kevin Juliat)- "Ce roman étouffant propose une fable sombre et brillante sur l'abandon d'autonomie." (François Perrin, TGV Magazine)A PROPOS DE L'AUTEUR Dimitris Sotakis est né à Athènes en 1973. Il a étudié la musicologie à Londres et a publié son premier livre en 1997. Son ouvre a reçu de nombreux prix et ses livres connaissent un succès croissant en Grèce et plus largement en Europe. L'argent a été viré sur votre compte a remporté le Prix Athènes de Littérature en 2010. C'est le premier roman de Dimitris Sotakis à être traduit en français.

03/2014