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Isabelle Falconnier Genève

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Photographes

Biarritz Paradiso

Biarritz n'est pas qu'une station balnéaire, c'est un théâtre ouvert sur le monde sauvage, un cinéma d'apocalypse en même temps qu'une terre d'élection pour les épiphanies. Un paradis paradoxal, en somme, qui porte sa propre nostalgie tout en donnant accès au fameux "sentiment océanique" cher à Freud, c'est-à-dire à une promesse métaphysique. Claude Nori s'y est installé en 1999 pour y être heureux et en faire son territoire rêvé qu'il photographie, doublé d'une nostalgie créative. La dolce vita italienne qu'il a maintes fois mise en avant dans ses livres se manifeste quelquefois sur les plages bordant l'océan comme un mirage étincelant. Biarritz devient alors Paradiso. Mais c'est Jacques-Henri Lartigue qui a inspiré la plupart de ses images. L'été, il se baignait tous les jours sur la plage du Port-Vieux. Un siècle plus tard, Nori perpétue la tradition, de même qu'il traque l'ombre de son aîné dans ses propres images, marchant sur ses traces, entre l'Hôtel du Palais et le Rocher de la Vierge, photographiant les petits miracles qui survivent à l'épreuve du temps. Des gestes, des reliques. Un fragment d'éternité fixé dans un sourire adolescent, la complicité d'Isabelle, la femme aimée ou la voussure d'un homme contemplant les vagues. Les deux ont finalement porté la photographie à son plus haut degré de délicatesse et d'incandescence, archivant les joies simples de l'enfance, les accélérations du présent, la griserie des bains de mer et la folle beauté des instants vulnérables. Pour Claude Nori, la vocation de capter la vie au présent est moins un témoignage d'insouciance qu'une façon élégante et polie d'enregistrer la disparition en cours. Erwan Desplanques se joint au livre afin de célébrer les deux artistes tout en évoquant ses jeunes années à Biarritz où il découvrit son métier de journaliste et sa vocation d'écrivain. Né en 1980, il a publié trois livres aux éditions de L'Olivier, dont L'Amérique derrière moi, prix Récamier 2019. Il est également commissaire d'exposition et critique littéraire à Sud-Ouest. Claude Nori photographe, écrivain à ses heures et quelques fois cinéaste a inventé la Photobiographie et ne cesse de surfer sur les vagues de son existence à la recherche d'épiphanies liées à l'enfance, aux amours balnéaires, aux flirts d'un été italien dont plusieurs de ses livres se font l'écho. En 2011, il avait déjà publié Jours heureux au Pays basque aujourd'hui introuvable. A travers ses nombreux albums, Jacques Henri Lartigue (1986-1894) relata avec des images d'une grande liberté formelle et des textes vifs et poétiques sa vie familiale, la société mondaine de la Belle Epoque, les premiers temps de l'aviation et l'ambiance sensuelle des lieux de villégiature où il séjournait les beaux jours. Biarritz Paradiso est également le titre d'une exposition organisée à la galerie Arrêt sur l'image, à Bordeaux, en septembre 2023.

09/2023

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Poésie

La Licorne et la Vie

La Vie humaine existe grâce à l'amour. Elle devient un rayon face à l'amplitude du temps, fait se scander les battements de coeur aux rythmes incessants (l'éternité ...) des vagues sur le rivage des plages, où Dieu a pensé. Chacun des galets ou des coquillages qui s'y trouvent sont les protecteurs de toute les vies qui naissent, puis retournent à la mer. L'océan étant les points de suspension qui suit les questions innocentes des enfants. L'amour irradie tel un rayon sans soupçon, une source de lumière résonnante qui ne trouve pas d'obstacle. Montant et descendant sur l'échelle humaine de la terre au ciel, l'amour existe depuis même avant l'humanité ; puisque déjà l'Eternel source de vie et d'amour (permanents) aimait sa création dès la Genèse " [...] le souffle de Dieu planait sur la surface des eaux." (Gn, 1.2) Ce qui explique la beauté des cieux, pleins des rayons de l'omniprésence créatrice, chacun y trouve son nom. ... Ce dernier à chaque fois qu'il est prononcé ou même simplement évoqué s'élève au patrimoine humain, via le Livre de La Vie. Cette écriture immatérielle rayonne parmi les Ecritures réelles "comme le dit la Bible elle-même, la parole de Dieu est valable pour l'éternité." (Jacob Kaplan, La Bible, texte intégral, traduite du texte original par le rabbinat français, aux éditions Colbo, Mars 2002, préface, p. VII). Lumière parmi la Lumière, l'amour offert dans l'Ancien et le Nouveau Testament propose des prophètes, des patriarches, des Rois, des entités très mystérieuses comme le Christ. Au coeur de l'amour, il y a ces pierres magnifiques, à l'origine du saint Graal. Il y a aussi la pierre noire de la Mecque, en Arabie Saoudite ; et le Kotel à Jérusalem, en Israël. L'amour, le rayon, le coeur, la pierre trouvent leurs symboliques dans les trois grandes religions monothéistes. Mais nous évoquerons également dans ce travail les croyances païennes. Le monde est riche et varié, soyons tolérants et toujours à l'écoute. La poésie est une hypnose contrôlée, elle est aussi une écoute : perpétuelle corne d'abondance.

09/2019

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Religion

Petite théologie pour les temps de pandémie

La pandémie causée par Le COVID-19 a surpris, désorienté et désorganisé dans toutes leurs structures tous les pays du monde. Les religions n'ont pas échappé à l'ébranlement subi par toutes les sociétés. Leur mode de fonctionnement habituel, impliquant à des degrés divers la vie communautaire et relationnelle, a été perturbé par les mesures de confinement imposées progressivement par tous les Etats, mais aussi par les mesures de distanciation qui ont subsisté par la suite.
Le christianisme a payé un lourd tribu : il a dû d'abord fermer ses églises, puis, Lors de leur réouverture, réduire le nombre de participants aux offices et à La communion eucharistique, et modifier la façon dont sont dispensés les sacrements et vénérés ses objets sacrés. Ces changements, mettant en cause des pratiques traditionnelles plus que millénaires, ont suscité d'importants débats, qui ont parfois touché des points essentiels de La foi.
En amont, de grandes questions théologiques et spirituelles ont surgi. La pandémie n'est-elle pas un châtiment de Dieu pour les péchés des hommes, ou du moins ne leur est-elle pas envoyée comme un avertissement ou un signe ? Quelle est son origine profonde ? Comment vivre positivement, malgré leurs inconvénients, les confinements et les e mesures barrières"? L'église est-elle un lieu protégé ? Quels sont Les moyens spirituels de faire face à La maladie et d'atténuer L'anxiété que sa menace génère ? Ce livre, qui aborde toutes ces questions et tous ces débats sur la base d'une large documentation, apporte des éclaircissements permettant d'affronter plus sûrement et plus sereinement non seulement La pandémie présente et ses séquelles sur les âmes, mais encore les pandémies qui, de L'avis de tous les spécialistes, ne manqueront pas de se multiplier à L'avenir.
L'auteur, docteur en philosophie et en théologie, est un spécialiste internationalement reconnu des questions relatives aux maladies corporelles, psychiques et spirituelles, auxquelles il a consacré de nombreux articles et ouvrages, en particulier Théologie de ta maladie (4e éd., 2017), Thérapeutique des maladies mentales (4e éd., 2017), Thérapeutique des maladies spirituelles (6e éd., 2013), Le Chrétien devant La maladie, la souffrance et la mort (3e éd., 2010).

01/2021

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Critique littéraire

L'avertissement de Socrate ; Je vous écris avant l'aube. 2 volumes

C'est un ensemble exceptionnel que ce coffret consacré au juriste et écrivain Salvatore Satta présente au lecteur. Exceptionnel, parce qu'il est exceptionnel aujourd'hui, dans le commerce ordinaire de la librairie, d'avoir le bonheur de suivre une grande pensée ; et de la suivre dans tout ce que les ressources du style et de la réflexion offrent d'ardent et de délectable, où se dessinent, tantôt de façon analytique et critique, tantôt sous la forme de la conversation intime que permet l'échange épistolaire, le portrait du monde d'après-guerre et la genèse de celui où nous sommes. Exceptionnelle encore, la mise à disposition du lecteur français d'une correspondance décisive encore inédite en Italie. On y trouvera non seulement le miroir d'une amitié, mais tous les paysages que celui-ci reflète et interroge du monde bouleversé d'après 1968 —dans l'université notamment, mais aussi dans la société en général, en proie d l'impitoyable réduction de tous les idéaux, et du droit lui-même, à des objets devenus relatifs, avalés par la nouvelle souveraineté sociologique, si savante dans l'art de mettre en place le système des prébendes et des intérêts de groupes, avant que ces objets mêmes ne s'abîment dans le gouffre de l'évaluation exclusivement économique qu'allait creuser cette souveraineté falsifiée. Salvatore Satta ne cesse de batailler par amour du monde, c'est-à-dire du destin de droiture auquel ce monde est appelé, seule source possible d'entente entre ceux que leurs intérêts propres sépareront toujours. Il le fait dans des essais, des articles, des polémiques, des méditations, des lettres, des romans : mais on y sent toujours la main aimante de celui qui griffonne le matin, pour ses proches, ses poèmes de l'aube. L'auteur du roman que George Steiner considérait comme l'un des plus grands du siècle, Le Jour du jugement, se découvrira ainsi un peu mieux au lecteur soucieux de l'unité de pensée que forme, dans l'appréciation du présent, l'attelage décisif du droit et de la littérature.

11/2019

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Sciences historiques

Corse, terre d'accueil, terre d'exil. 1914-1918

La déclaration de guerre en août 1914 a généré en Corse une histoire particulière. En effet, île éloignée de plus de 100 km de la terre ferme française, sa situation géographique la destinait tout naturellement à devenir un lieu de détention pour les différentes catégories de prisonniers ennemis. De plus, tout apport de main d'oeuvre, qu'il soit constitué de ressortissants de pays ennemis ou amis, était le bienvenu dans cette île vidée de sa jeunesse, partie au front. Dans une oeuvre précédente, parue en 2014, Simon Giuseppi a présenté le cas d'un millier d'internés civils austro-allemands évacués de la France continentale et détenus dans l'ancien couvent de Corbara. Pour coïncider, cette fois-ci, avec la commémoration de l'Armistice et la fin des hostilités du premier conflit mondial, ce deuxième ouvrage complète et élargit l'histoire de l'internement dans les couvents de Cervione, Oletta, Morsiglia et Luri, puis décrit et analyse la présence dans l'île de milliers de prisonniers de guerre allemands, turcs, bosniaques etc... et autant de réfugiés, pour la plupart serbes et israélites syriens. Parmi ces étrangers venus de tous horizons, un grand nombre a contribué, par leur travail volontaire ou forcé, au fonctionnement voire à la survie de l'administration et de l'économie insulaires. D'autres ont préféré consacrer le temps de leur captivité au développement de leur talent d'artiste ou d'écrivain. Les recherches menées par l'auteur ont fait resurgir la production artistique de prisonniers civils et de réfugiés qui constitue un véritable reportage graphique, venant enrichir et authentifier son récit. La parole est donnée, comme il se doit, aux auteurs allemands qui ont tenu à raconter leur version des conditions de détention, parfois sérieusement différente de celle qui émerge de la lecture des archives françaises. Enfin, les remarquables clichés réalisés en 1916 par l'opérateur-photographe Isidore Aubert lors d'une tournée des différentes communautés étrangères permettent au lecteur de mieux appréhender la réalité de cette période de l'histoire de la Corse, terre d'accueil et terre d'exil, période assez récente et pourtant bien mal connue.

12/2017

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Critique littéraire

Correspondance Alexandre Vialatte - Henri Pourrat (1916-1959). Tome 7, Les temps noirs Volume 2 (janvier 1943 - décembre 1946)

Les Presses Universitaires Blaise Pascal poursuivent la publication de la Correspondance Alexandre Vialatte-Henri Pourrat, ensemble épistolaire inédit échangé entre Alexandre Vialatte (1901-1971) et Henri Pourrat (1887-1959), de 1916 à 1959. Après les Lettres de collège (1916-1921), 2001 ; Lettres de Rhénanie 1(1922-1924), 2003 ; Lettres de Rhénanie H (1924-1927), 2004 ; Les Grandes Espérances (1928-1934), 2006 ; De Paris ir Héliopolis (1935-1939), 2008, viennent deux volumes complémentaires qui ont pour arrière-plan des périodes dramatiques : Guerre et Occupation pour Les Temps noirs I (,1939-1942) publiés en 2011, Résistance, Epuration, après-guerre pour Les Temps noirs 11 (1942-1946) présentés ici. Les lettres de 1943 à 1945 permettent de préciser les relations encore mal connues entre Pourrat et le Régime de Vichy au moment où l'Occupation se radicalise. Toujours fidèle à Pétain, entretenant de bonnes relations avec l'entourage du "chef français", Pourrat accomplit avec exactitude sa tâche de subdélégué du Secours National pour la région d'Ambert, un travail de terrain qui le conduit à voir de près certains événements de la Résistance (Affaire d'Arlanc, etc.) puis de l'Epura­tion. Certes les lettres ne fournissent que des indices souvent discrets, mais l'appareil critique important qui les éclaire fournit une véritable base de données pour l'histoire du Livradois-Forez. Les lettres de 1945-1946, quant à elles, permettent de suivre le périple de Vialatte, "correspondant de guerre" envoyé par le journal L'Epoque en Allemagne pour couvrir les procès de Lunebourg (jugement des criminels nazis du camp de Bergen-Belsen), puis de Hambourg. A l'intérêt que présentent les lettres pour l'histoire d'une époque complexe et trouble, s'ajoute l'intérêt littéraire de celles-ci. Pourrat continue à se consacrer avec constance à l'écriture, resserrant son inspiration autour de trois domaines majeurs : l'Auvergne, la tradition et les contes ainsi que l'inspiration chrétienne avec La Bienheureuse Passion. Vialatte pour sa part hésite entre journalisme et littérature, la seule voie que Pourrat, mentor exigeant, l'exhorte à suivre. En proie aux affres de la création, il s'essaie à plusieurs romans qui demeureront inachevés mais constituent cependant un banc d'essai pour Les Fruits du Congo, dont ils révèlent la genèse.

04/2015

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Science-fiction

Tolkien. Les racines du légendaire

Prendre Tolkien au sérieux : tel est le projet de La Compagnie de la Comté, association fondée il y a sept ans. La Terre du Milieu mise en scène par Tolkien en trois Âges est-elle le pur fruit de l'imagination ou en âge de raison ? Quelle rationalité pour la féerie ? Une mythologie ne peut-elle être que prolégomènes à un discours rationnel ou peut-on conserver le mythos auprès du logos après la fin des mythologies antiques ? Quelles racines innervent l'arbre féerique ? Pour créer la Terre du Milieu, Tolkien a puisé à deux sources : la matière du Nord (la culture scandinave qu'il enseignait à Oxford) et sa foi (catholique). Ses emprunts à la tradition patristique sont identifiables. L'étude de deux questions le prouve exemplairement. Comment nommer Dieu ? Les anges ont-ils un corps ? En outre, la féerie, telle que la pense Tolkien, n'est en riel assimilable au New Age - gnose moderne que, tels les Pères de l'Eglise hier, Tolkien, nous permet de repousser aujourd'hui. Car si Le Seigneur des Anneaus, est lui aussi un surgeon, ce nouvel arbre est enraciné, avec discernement, dans la tradition. Plus, cette féerie se pense elle-même comme tradition. Tolkien, dans la lettre à M. Waldman que nous publions, retrace la genèse complète de sa mythologie. Il apparaît comme le dernier scribe d'une tradition remontant à Eriol, voyageur anglo-saxon en contact avec les Elfes. Mais la féerie peut aussi se laisser penser non seulement comme discours sur le pays des Elfes, mais surtout par ses événements (la rencontre des créatures en ces lieux). C'est ce que suggère admirablement cet ami français de Tolkien qu'était le R. P. Louis Bouyer. Prendre au sérieux la féerie impose donc de rentrer dans son histoire propre, l'allégorie étant une facilité à laquelle il faut renoncer. L'on peut alors soutenir quelques thèses internes au légendaire. Ainsi découvrira-t-on pourquoi l'anneau n'est pas qu'instrument de pouvoir, pourquoi Sauron n'est pas qu'un nouveau Melkor, pourquoi Sauron encore n'est pas qu'un œil. Enfin, l'on verra pourquoi Númenor est un centre celtique - par où l'on rejoint l'autre source d'inspiration de Tolkien.

12/2003

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Religion

Origène. Sa vie et son oeuvre

De son vivant comme depuis dix-sept siècles, loué par les uns, attaqué par les autres, Origène est l'un des écrivains qui ont suscité le plus de controverses et, de nos jours, le plus d'études. Pourtant, s'il existe bien des monographies utiles sur sa doctrine, aucune étude d'ensemble sur l'homme et son oeuvre, conduite avec les ressources de la critique moderne, n'a paru depuis cinquante ans. Ce premier tome répond donc à un besoin réel en reprenant à la base toutes les sources qui nous informent sur Origène. C'est ainsi qu'on y trouvera une étude approfondie de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, de sa méthode, de sa chronologie, puis un examen des informations données par Porphyre, Epiphane, Jérôme, Palladius et d'autres. Vient ensuite une analyse de la liste des oeuvres d'Origène que Jérôme nous a transmise : d'où vient-elle, quelles transformations Jérôme lui a-t-il fait subir et que reste-t-il aujourd'hui de cette oeuvre immense ? Parmi les oeuvres d'Origène, l'auteur a choisi d'étudier trois séries d'ouvrages moins connus : les trois Commentaires des psaumes souvent confondus par les historiens, les Stromates, dont il a découvert une longue citation méconnue, enfin les Hexapies, question difficile autant qu'importante pour l'histoire du texte biblique : il établit notamment qu'Origène a composé cet ouvrage à partir d'une synopse juive. Puis il reprend la question de la chronologie. Des indices qui n'avaient pas encore été relevés permettent de dater presque toutes les oeuvres d'Origène et les principaux événements de sa vie. Après avoir jeté ces bases, le livre peut enfin esquisser une biographie d'Origène. Cette étude n'intéressera pas seulement les spécialistes d'Origène, mais elle sera nécessaire à tous ceux qui travaillent sur Eusèbe, Epiphane, Jérôme et sur l'histoire de la Bible. Le tome II donnera l'édition du traité inédit d'Origène "Sur la Pâque" retrouvé dans un papyrus de Toura. Un autre tome sera consacré à l'école d'Alexandrie, aux maîtres d'Origène, et à la genèse de sa doctrine.

01/1977

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Histoire ancienne

Château et pouvoirs en Champagne. Montfélix un castrum comtal aux portes d'Epernay

Situé sur un éperon, à proximité d'Epernay, le château de Montfélix (Chavot-Courcourt) a bénéficié de 1983 à 1995 d'une fouille programmée, assortie d'une enquête approfondie et élargie dans les sources écrites. Faits rares et propices à la mise en oeuvre d'un programme de recherche, on possède son acte de naissance et son occupation a été relativement brève. Linéairement composé, à son apogée, de deux mottes que séparent un rempart de barrage et une basse-cour, il est érigé en 952 par l'un des ancêtres des comtes de Champagne, Herbert, comte d'Omois, alors associé à son frère, le comte Robert, et il est abandonné dès le début du XIIIe siècle. Peu de monographies de châteaux comtaux du Moyen Age central ont été publiées à ce jour, surtout lorsque, comme c'est le cas ici, elles donnent une part majeure aux structures des Xe, XIe et du début du XIIe siècle, de telle sorte que nos connaissances en la matière demeurent fortement lacunaires. Deux thématiques majeures structurent l'exposé. La première traite du bâti et de ses caractéristiques morphologiques et fonctionnelles, au sein des espaces qui lui sont dédiés. Les huit phases de construction et d'occupation rendent compte de la mise en oeuvre progressive des fortifications et des diverses maisons nobles et annexes, qui jonchent le site. Complétées par un examen du mobilier, elles éclairent le sens de l'évolution et aident à en décrypter les ressorts. Intrinsèquement liée à la précédente, la seconde thématique élargit la focale. Elle est centrée sur l'étude des liens entre château et pouvoirs à grande et à petite échelles. Au niveau hexagonal, c'est de la genèse de la principauté " champenoise " dont il est question, et du rôle qu'y joue, à sa modeste échelle, Montfélix du Xe au XIIe siècle. Au niveau microrégional et local, la publication traite de l'impact du château et de sa châtellenie dans la structuration des hommes et de l'espace puis, à partir du XIIIe et plus essentiellement des XIVe et XVe siècles, est abordée la question de ces pôles d'habitat que l'on qualifiait jadis de " villages désertés " ; une appellation qui ne convient plus guère.

02/2019

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Littérature étrangère

Cette paisible poussière

Première oeuvre non romanesque de William Styron, Cette paisible poussière rassemble quarante et un textes, essais ou critiques, parus dans la presse entre 1953 et 1982. Sélectionnés par l'auteur pour la permanence de «leur intégrité et leur résistance à l'usure du temps», ces «écrits», en apparence disparates, reflètent avec cohérence les préoccupations majeures qui, de Un lit de ténèbres au dernier en date des romans, Le choix de Sophie, marquent chacune des étapes de l'oeuvre : la vie du Sud, la vie carcérale et la vie militaire, les trois thèmes fusionnant en une lancinante réflexion sur l'irréductibilité du Mal. Cette méditation sur l'Histoire, prétexte à une méditation sur l'Homme teintée de pessimisme, se double d'une méditation littéraire, sous la forme de brillants portraits des «grands ancêtres» - Thomas Wolfe, F Scott Fitzgerald, Faulkner - ou d'hommages à des proches, dont certains disparus - Malcolm Cowley, Robert Penn Warren, Peter Matthiessen, Philip Rahv, James Jones - : autant de clefs sur les influences, affinités et convergences qui placent l'auteur et son ouvre au carrefour de la littérature américaine d'aujourd'hui. Toujours présent en filigrane dans ses romans, Styron est ici omniprésent : la trame personnelle, partout apparente, donne à l'ensemble l'authenticité d'une tranche de vie ; les réminiscences et confidences qui émaillent les diverses rubriques culminent en une évocation nostalgique des années de jeunesse et de la genèse de l'ouvre : ardent et passionné, lucide et angoissé, foncièrement honnête envers soi-même et autrui, débordant d'amour pour la vie et pénétré du sens de la mort, William Styron affirme sa stature de moraliste et d'idéaliste, mû par ce qu'il considère comme son devoir d'homme et d'écrivain - comprendre le phénomène dominant de notre temps : le Mal protéiforme. Cette obsession fait de lui, au sens le plus noble, un auteur engagé dans la défense de causes indissociables de la vocation, souvent proclamée et parfois trahie, de l'Amérique : liberté, justice, humanité. Dans un genre ardu, parfois ingrat et austère, le style demeure vibrant de ferveur, la prose ample et soutenue, riche en images et métaphores où se retrouvent de multiples échos de la somptuosité et de la luxuriance des romans.

03/1985

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 7, La République en marche (1875-1876)

Cette nouvelle édition des ? oeuvres complètes de Zola est originale à un double titre. Elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Emile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son ? oeuvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des ? oeuvres par delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des ? oeuvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son ? oeuvre. Après une introduction générale, chaque volume, on trouve d'abord les ? oeuvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les ? oeuvres critiques et la correspondance. Le tome 7 couvre les années 1875-1876. En 1875, Zola achève la rédaction de La Faute de l'abbé Mouret, commence celle de Son Excellence Eugène Rougon (qu'il publie en 1876) et fait ses premières recherches pour L'Assommoir. Son activité journalistique est intense : tout en continuant de collaborer quasi quotidiennement au Sémaphore de Marseille, il entre, grâce à Tourgueniev, dans la presse russe (Le Messager de l'Europe) et commence une " Revue dramatique " dans Le Bien Public. Il poursuit également son ? oeuvre de critique d'art en rédigeant les comptes rendus des Salons de 1875 et 1876 Biographie de l'auteur Marie Scarpa est maître de conférences en langue et littérature françaises à l'Université de Metz. Elle a publié Le Carnaval des Halles. Une ethnocritique du Ventre de Paris de Zola (CNRS Editions), en 2000 Jean-Pierre Leduc-Adine, Université de Paris III - Sorbonne nouvelle, est directeur honoraire du Centre d'études sur Zola et le naturalisme (CNRS/ITEM). II a travaillé sur les rapports entre le texte et l'image dans la seconde moitié du XIXe siècle, il a publié les Ecrits sur l'art de Zola (Gallimard, 1991), ainsi que de nombreux articles sur Zola et le naturalisme. Plus récemment, il a dirigé la publication de Zola, genèse de l'? oeuvre (CNRS éditons)

01/2004

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Histoire de France

Camille Senon, survivante du tramway d'Oradour-sur-Glane. Aurai-je assez vécu pour tous ceux qui sont morts ?

Camille Senon Survivante du tramway d'Oradour-sur -Glane Aurai-je asses vécu pour toux ceux qui sont morts ? De Guy Perlier Camille vient d'avoir dix-neuf ans. Comme chaque samedi, elle prend le tram gare des Charentes à Limoges pour rentrer chez ses parents au Repaire, hameau voisin d'Oradour-sur-Glane. Nous sommes le 10 juin 1944... Elle ne reverra jamais son père, ni ses grands-parents, ni ses oncles et tantes, cousins et amis, tous massacrés par le détachement de la Waffen-SS Das Reich. Avec sa mère et les autres rares survivants, elle en est réduite à fouiller les décombres du village à la recherche de quelques restes de leur vie passée... Deux mois plus tard, dans l'enthousiasme généré par la Libération, Camille décide de s'engager comme militante. Elle intègre l'administration des Chèques postaux à Strasbourg, puis à Paris. Membre dirigeant de la fédération CGT des PTT, secrétaire générale du syndicat des Chèques postaux, l'entreprise féminine la plus importante d'Europe, elle est de toutes les luttes pour l'amélioration des conditions de travail, en particulier celles des femmes, mais aussi contre la guerre d'Indochine ou d'Algérie, et elle participe avec fièvre à Mai 68. Jamais pourtant elle n'oubliera son village, militant toujours de près ou de loin au sein de l'Association des familles des martyrs d'Oradour et des Familles de fusillés et massacrés de la Résistance. Elle trouvera aussi la force de témoigner lors du procès des auteurs du massacre, à Bordeaux, en 1953. Depuis son retour en Limousin à sa retraite, Camille Senon oeuvre inlassablement contre les horreurs de la guerre, pour la paix, la fraternité et la justice, organisant des visites dans les ruines d'Oradour. Aujourd'hui, à quatre-vingt-huit ans, ce grand témoin a accepté de laisser la plume de Guy Perlier parcourir sa vie. Camille SENON est née le 5 juin 1922. Officier de la Légion d'Honneur Chevalier des palmes académiques Survivante du tramway d'Oradour-sur-Glane. Militante de la mémoire des crimes nazis. Militante politique (P. C. F.) et syndicale (C. G. T.).

10/2013

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Généralités médicales

Une histoire de la médecine du travail

Ce petit ramoneur insouciant ignore le cruel destin qui l'attend. Il symbolise tous les enfants exploités, parfois dès l'âge de 4 ans, dans les mines, les usines ou les petits métiers, encore aujourd'hui. On passe un tiers de notre vie à travailler au bureau, à l'usine... Cette activité génère accidents et maladies par l'exposition à de multiples risques environnementaux. L'objectif de la médecine du travail est d'identifier et de prévenir les affections liées à l'activité professionnelle. Dans le passé, on a ainsi identifié de nombreuses pathologies professionnelles respiratoires, cancéreuses, allergiques, toxiques, infectieuses... Cet ouvrage relate leur histoire souvent chaotique depuis l'Antiquité, mais aussi celle de la lutte des travailleurs sociaux, syndicalistes et médecins du travail pour l'abolition du travail des enfants et l'amélioration des conditions de travail dans les pays occidentaux. On peut être reconnaissant à de nombreux médecins du travail, comme Ramazzini, Thackrah et Villermé et bien d'autres, qui permirent la mise en place d'un arsenal juridique pour la sécurité des travailleurs. L'histoire de la médecine du travail est parsemée de tragédies humaines. Pensez aux enfants broyés par des machines, ou tirant des chariots au fond des obscurs boyaux des mines, aux petits ramoneurs exploités par leurs maîtres, aux trieurs de laine qui mouraient en quelques heures de charbon pulmonaire, aux ouvrières mutilées des manufactures d'allumettes ou de cadrans fluorescents, aux chapeliers fous intoxiqués au mercure, aux mineurs de la tragique catastrophe des mines de Courrières... Ces morts absurdes au travail sont inacceptables. Beaucoup croient que cela fait partie d'une époque révolue. En réalité, les terribles conditions de travail du XIXe siècle existent toujours dans de nombreux pays du monde, y compris le travail des enfants sous ses aspects les plus abjects. Plus que jamais, on a besoin de la médecine du travail pour accompagner les évolutions rapides des technologies et des activités. Apparaissent des domaines nouveaux, écrans, nanotubes, stress, burn-out... Restent toutes les maladies connues qui vont décimer les populations des pays pauvres qui n'ont aucune restriction, réglementation, ni sécurité. Là est le futur challenge de la médecine du travail.

11/2019

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Art gothique

Questions de mobilités au début de la période gothique. Circulation des artistes ou carnets de modèles ?

L'intensité des mouvements des artistes, des oeuvres et des objets durant le Moyen Age, son rôle dans la diffusion des formes et des iconographies à travers le monde occidental et l'impact des échanges avec la sphère byzantine sont bien connus et ont été précisés à de nombreuses reprises dans des études stimulantes. En revanche, les modalités de ces mobilités artistiques n'ont pas encore trouvé de définition convaincante. En ancrant la réflexion dans le domaine des transferts artistiques au moment de la genèse de l'art gothique, cet ouvrage tente de mesurer l'impact sur une région donnée du déplacement des artistes. Quels itinéraires ceux-ci suivaient-ils ; quelles distances parcouraient-ils, quels étaient les réseaux de diffusion ? Durant combien de temps un modèle était-il imité ? Quels effets exerçait la mobilité des hommes ou des oeuvres sur la production d'une région donnée ? En outre, alors que l'importance accordée aux carnets de modèles en tant que vecteurs de transmission a maintes fois été soulignée par les chercheurs, leur rôle effectif n'a jamais été évalué ni remis en question. Ces problématiques sont traitées par des cas d'études bien distincts. Un aperçu des réseaux de circulation connus est dressé et leur étendue est envisagée en considérant à la fois les critères stylistiques et iconographiques. La question de la mobilité est abordée à travers des personnalités connues par leur signature sur leurs oeuvres permettant de retracer quelques itinéraires artistiques précis. Le chantier de la façade occidentale de la cathédrale de Chartres, noeud d'un réseau de circulation de sculpteurs, est utilisé pour tenter de cerner la dynamique des centres artistiques dans la diffusion d'innovations techniques et formelles. Un intérêt particulier est en outre porté aux dits carnets de modèles. Les dessins médiévaux conservés, leur utilisation et leur possible circulation sont examinés à la lumière de leur rôle supposé dans la transmission des formes artistiques. Pour certains d'entre eux, de nouvelles hypothèses sont proposées sur l'agencement originel des feuillets, sur la cohérence de leurs représentations ou encore sur leur fonction initiale.

02/2021

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Notions

Sur le concept d’histoire. Œuvres et Inédits (tome 19)

Les thèses Sur le concept d'histoire sont le dernier texte auquel a travaillé Walter Benjamin avant sa disparition prématurée en septembre 1940. Bien qu'il n'ait pas été publié du vivant de son auteur - et tout indique que Benjamin était loin de le considérer comme achevé -, ce texte est aujourd'hui communément considéré comme son "testament" , à tout le moins comme la quintessence d'une pensée de l'histoire que Benjamin a mûrie pendant plus de deux décennies. L'édition établie par Gérard Raulet renouvelle profondément la façon dont le texte est présenté au lecteur : à la différence de toutes les publications antérieures, cette nouvelle édition ne donne pas une seule et unique version de référence de Sur le concept d'histoire. Elle présente au contraire, outre le tapuscrit ayant servi de base à la version parue en 1942 et la version française établie par Benjamin lui-même, quatre versions supplémentaires publiées chacune dans son intégralité, à commencer par le manuscrit offert à Hannah Arendt par Benjamin lui-même, ainsi que son "Exemplaire de travail" . Les variations entre ces différentes versions permettent de suivre pas à pas les différentes phases de la rédaction, les hésitations de l'auteur, ou à l'inverse l'affermissement de sa réflexion. Sur le concept d'histoire est ainsi rendu à son statut de work in progress, sans pour autant rien perdre de sa force. Au contraire, la publication sur le même plan des différentes versions invite à multiplier les lectures, et cette nouvelle édition donnera certainement matière à de nouvelles interprétations. Aux différentes versions des Thèses l'édition ajoute les fragments et brouillons préparatoires, dont certains sont publiés pour la première fois. Gérard Raulet retrace dans le détail la genèse et le destin de ces différents textes, au cours de leur rédaction et au fil de leurs publications successives. L'édition fournit enfin un ensemble très riche de "Documents" qui éclairent les tensions suscitées par ce texte qui n'a cessé de diviser et d'opposer les amis de Benjamin, qu'il s'agisse d'Adorno et Horkheimer, de Scholem ou encore de Hannah Arendt.

01/2023

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Littérature française

Voyage biographique

Voyage Biographique est un livre sur l'enfance car on parle mal de l'enfance. C'est normal, l'adulte est aussi suffisant qu'il est dépourvu. Amateur de genèse, de germination, de culture en somme. On ficelle le temps comme un rôti du dimanche. Il y a des familles pour aimer cela. On s'ennuie mais c'est la tradition. Le Voyage, lui, largue les amarres. On file à l'aventure, d'île en île. L'enfant, c'est Ulysse, déjà roi et en attente du roi qu'il sera, le voilà en proie aux sortilèges, dieux et affidés. Pour le suivre, il faut une écriture qui file nez en l'air, qui flaire, qui marque l'arrêt, une écriture-chienne...Les personnages, les lieux et les objets de ce roman s'animent dans le flux d'un texte qui sourd et dévale comme un ruisseau. C'est En passant par les chiens, En passant par les filles, Par la mort et par la vie que Jojo, Dani, Marie, Monique, l'oncle, la blonde, la grand-mère, la mère..., perlent du Voyage comme des pierres alchimistes au hasard des condensations et dispersions du récit. Celui-ci palpe, jette et retient les événements dans une chronologie insaisissable au gré d'une forme itérative et différenciée qui résonne aux variations émotives de l'enfance, les fait naître ou les amplifie. Ainsi, les représentations de la vie, le biographique, relèvent ici d'une forme de dissolution de l'habituelle dichotomie entre l'auteur du livre, la voix qui raconte et les personnages qui s'animent. Au lieu d'être convoqués dans la circularité d'un récit qui constitue la topologie la plis fréquemment utilisée, chaque point de ce Voyage est en contact avec tous les autres, comme dans le réseau distribué de l'Internet. Voyage biographique confirme la rigueur et la puissance d'innovation de Joël Roussiez tout au long d'une écriture qui file, une écriture-chienne comme on l'a dit. Un livre qui apporte une contribution admirable à la question du récit qui marque profondément notre époque.

02/2010

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Royaume-Uni

Créer un pays, le royaume de Poyais. Gregor MacGregor, emprunts d'État et fraude financière 1820-1824. Gregor MacGregor et l'échec de Poyais 1820-1824

Depuis le 23 octobre 1822, la bourse de Londres enregistre l'échange sulfureux et enthousiaste d'un nouveau titre sur son marché des emprunts étrangers : l'obligation de l'État de Poyais. À sa tête se trouve Gregor MacGregor, un mercenaire écossais et nouveau Cacique flamboyant de ce territoire alors inconnu. Ce dernier emprunte plusieurs centaines de milliers de livres sterling au sein du centre financier le plus important du monde, gonflé à bloc par les prêts accordés aux récentes indépendances latino-américaines. Or, Poyais n'existe pas. C'est, du moins, ce dont MacGregor sera rapidement accusé par la presse et l'opinion publique de l'époque. L'ancien mercenaire incarne dès lors, et aujourd'hui encore, la figure de l'escroc par excellence, à l'origine de la fraude la plus audacieuse de l'Histoire. Des figures telles que "Bernie" Madoff ou Charles Ponzi font encore souvent pâle figure face à celui reconnu pour être parvenu à faire croire à l'entier de la communauté financière de Londres de l'existence d'un pays imaginaire. Ce livre propose une déconstruction et une réécriture de l'histoire du Poyais. En retraçant minutieusement la genèse, le développement, et la chute du projet de Poyais à l'aune des multiples traces laissées par MacGregor, l'idée d'émettre une dette souveraine sur le marché des capitaux londonien dans les années 1820 apparaît ainsi moins comme une fraude financière monumentale que comme une tentative ratée de financer l'établissement d'une colonie privée et de soutenir la création d'un nouvel État en Amérique centrale. Dans la lignée des travaux issus de la micro-histoire appliquée à l'histoire globale, cette étude de cas offre également une lunette à travers laquelle se révèlent nombre de dynamiques politiques, économiques, légales ou sociales propres aux transformations financières et impériales qui traversent l'Atlantique du début du XIXe siècle. En narrant l'histoire d'un emprunt raté, cette réinterprétation du Poyais contribue ainsi à l'étude de la formation de relations transatlantiques de crédits et commerciales, se forgeant entre la City de Londres et les nouveaux souverains issus des révolutions latino-américaines.

11/2022

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Histoire de l'art

Création plastique d'Haiti. Art et culture visuelle en colonie et post colonie

Ce livre étudie l'univers de la création plastique d'Haïti dans la durée, depuis l'arrivée, en 1492, des premiers conquérants espagnols sur ce territoire, tiers occidental de l'île qu'ils avaient rebaptisée Hispaniola. Pour mener son enquête, Carlo A. Célius interroge, déborde et renverse les discours et les représentations énoncés depuis l'Europe occidentale, qui ont, en continu, qualifié et classé toute création artistique non européenne à l'aide de critères propres au domaine des beaux-arts. L'histoire des modes de figuration proposée ici est aussi celle de l'accaparement, de l'exploitation et de la transformation d'un territoire, une histoire de migrations, de sujétion et d'extermination de populations. C'est une histoire de luttes, de libération et de reconfiguration sociétale ; une histoire des images et des imaginaires, de leurs échanges et de leurs confrontations. Dans cette enquête historique au long cours, qui emprunte tour à tour à l'histoire de l'art, à l'esthétique, à l'anthropologie et à la sociologie, l'auteur nous propose une approche plurielle de la figuration en colonie et postcolonie qui, au-delà des seuls beaux-arts, prend en compte l'ensemble de la culture visuelle. Du portrait aux dessins rituels du vodou et à l'iconographie catholique, des illustrations publiées dans la presse aux marques de scarification sur le corps des captifs africains réduits en esclavage, il met en lumière la complexité et les enjeux du visuel, les conflits qu'il génère, les phénomènes d'appropriation et de réappropriation. Carlo A. Célius démontre comment a pu s'édifier une hégémonie des beaux-arts dans un tel contexte et comment, à un moment donné, celle-ci a été ébranlée. Cet ouvrage revisite la notion d'art : il historicise les échelles de valeurs qui la constituent et les dynamiques sociales, politiques et culturelles à partir desquelles elle évolue. A l'aide d'un cadre conceptuel renouvelé, les lectrices et lecteurs pourront (re)découvrir les principales caractéristiques des courants artistiques du xxe siècle haïtien et apprécier quelques traits distinctifs de la nouvelle scène.

05/2023

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Histoire internationale

Genèses du Moyen-Orient. Le golfe persique à l'âge des impérialismes (vers 1800-vers 1914)

C'est au début du XXe siècle que fut inventé du côté des Indes ce "Moyen-Orient " qui aujourd'hui semble se défaire dans le sang sous nos yeux : il est alors conçu comme l'ensemble des territoires qui gardent, face aux menaces ottomanes, russes, françaises ou allemandes, l'approche de l'Empire anglo-indien. Cette invention, comme le démontre Guillemette Crouzet, procède d'une lente genèse qui eut pour cadre l'aventure britannique dans le golfe Persique. L'impérialisme britannique et anglo-indien est en effet actif tout au long du XIXe siècle dans les eaux et sur les rivages de la péninsule Arabique, de la Perse et du nord de l'océan Indien. Par la violence mise en oeuvre contre des " pirates " accusés de perturber la liberté des mers, par une politique systématique de traités imposés aux pouvoirs locaux, par des grandes entreprises cartographiques marquant symboliquement une prise de possession de l'espace, par une lutte acharnée contre les trafiquants d'esclaves, par le grand projet de création d'une route rejoignant la Méditerranée par l'Euphrate, Londres, Bombay et Calcutta imposent leurs règles, du détroit d'Ormuz jusqu'au Koweït. Dans ce contexte, les flux commerciaux, licites et illicites, augmentent, et le Golfe participe à une mondialisation croissante de l'économie. Ce sont alors autant de trafics de perles, de dattes et d'armes, autant de réseaux marchands et de connections multiples qui se découvrent. Guillemette Crouzet le souligne, l'or noir n'est pas encore exploité mais le golfe Persique a déjà acquis une centralité stratégique que les historiens avaient pourtant jusqu'à présent minorée. Si le "Moyen-Orient" protège le joyau de la couronne britannique que sont les Indes, il n'en est pas moins, dans la géopolitique mondiale de la fin du XIXe siècle, déjà en voie de s'autonomiser. Du siècle des Lumières finissant à la veille de la Première Guerre mondiale, cet essai d'histoire globale renoue avec des études spatiales de vaste ampleur et de longue durée pour restituer un espace multiplement connecté (mer Rouge, Perse, océan Indien, péninsule Arabique, Asie du Sud) : le golfe Arabo-Persique au coeur de sa première mondialisation.

10/2015

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Sources chrétiennes

Oeuvres exégétiques. Clés pour l'intelligence spirituelle Instructions

Les deux oeuvres d'Euscher rassemblées dans ce volume ont servi de manuels à de nombreuses générations de moines et ont été abondamment recopiés. Ils ont nourri la symbolique européenne au-delà même du Moyen Age. Avec Eucher, un grand auteur de l'Antiquité chrétienne fait son entrée dans la collection Sources Chrétiennes. Futur évêque de Lyon, il est moine à Lérins quand, vers 430-434, il rédige ces deux oeuvres pour la formation exégétique et théologique de ses fils, Salonius et Veranus, élevés sur l'île et futurs évêques eux aussi. Le premier écrit, intitulé Clés pour l'intelligence spirituelle, est, en 10 chapitres et pas moins de 458 entrées, un dictionnaire des symboles bibliques qui vise à faciliter une lecture spirituelle de l'Ecriture ; Eucher y traite d'une grande variété de sujets : Dieu ou le Christ, le monde d'en haut, la terre, les êtres vivants, certaines réalités ou certains mots, Jérusalem, les nombres... Le second écrit, intitulé Instructions, répond en deux livres à diverses questions sur la Bible, de la Genèse à l'Apocalypse (livre I), et fournit nombre d'explications (livre II, en 15 chapitres et 396 entrées) : sens de termes hébreux ou grecs, noms de lieux et noms propres, vêtements sacerdotaux, poids et mesures, calendrier et fêtes bibliques, etc. Puisant aux sources de Jérôme et d'Augustin, et de bien d'autres, les deux oeuvres ont servi de manuels à de nombreuses générations de moines et nourri la symbolique européenne au-delà même du Moyen Age. Ils sont utiles encore aujourd'hui à tous ceux qui s'intéressent à la Bible, à l'Antiquité tardive et au Moyen Age, Eucher étant souvent un précieux chaînon - jusqu'à présent manquant - dans la transmission d'un savoir biblique. Martine Dulaey, professeur des Universités, directeur d'études émérite à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, section des Sciences Religieuses, et membre honoraire du Laboratoire d'études sur les monothéismes (LEM, UMR 8584, CNRS), codirige, avec A. -I. Bouton-Touboulic, la Bibliothèque Augustinienne, publiée par l'Institut d'Etudes Augustiniennes. Elle compte de très nombreuses publications, dont déjà, dans la collection, Victorin de Poetovio, Sur l'Apocalypse, et autres écrits (SC 423, 1997).

10/2021

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Rock

David Bowie l’enchanteur. Portrait d'une icône sous les masques

Tour à tour Greta Garbo, Ziggy Stardust, Major Tom, Thin white duke... Combien de masques David Bowie a-t-il portés puis tombés au cours de son existence ? Bowie est un personnage caméléon, qui se réinvente dans et à travers les média et les scènes artistiques où il évolue. Trois auteurs, tous universitaires anglo-saxons, se sont emparés du sujet protéiforme qu'est David Bowie, se penchent et réfléchissent à son importance culturelle et artistique, partent à la recherche de son vrai moi sous les masques. Ils écrivent un texte à trois voix, où chacun s'empare d'un fragment de la personnalité ou de l'image de David Bowie, qu'ils dissèquent en quatre parties : (1) Comment Bowie crée un certain type d'espaces - urbain, extraterrestre, touristique et intergalactique - dans lesquels il existe ; (2) comment il subvertit et renégocie le temps et le temporel à travers des thèmes liés à la résurrection, la nostalgie et le désir ; (3) comment il incarne le genre, la race et la sexualité en ouvrant des capacités transgressives ; (4) comment son oeuvre génère, reproduit et appelle la mémoire et permet la mémorisation par le son, la vision, l'allusion, le souvenir et l'oubli. Sous un éclairage provocateur, les auteurs tentent de débusquer l'être de Bowie sous les alter ego qu'il crée, puis tue pour toujours renaître sous une autre forme. Ils nous aident à comprendre l'importance de son influence et la force de son attraction dans le monde entier et sur plusieurs générations. Au final apparaît le portrait d'un enchanteur, d'un ensorceleur. Il ne s'agit pas ici d'une biographie linéaire mais, à l'instar de la personnalité même de Bowie, d'une biographie mosaïque, passionnante parce qu'ouverte aux différentes incarnations d'un artiste qui est resté iconique jusqu'au bout. De ses débuts à l'ultime album, Blackstar, David Bowie, l'enchanteur entend rendre justice à l'oeuvre considérable d'un artiste hors norme tout en montrant les nombreuses façons dont son oeuvre enchante la vie sociale et culturelle contemporaine.

11/2021

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Economie

Les programmes du New Deal au Royaume-Uni : pour une "nouvelle donne" du marché du travail ?

Les programmes du New Deal au Royaume-Uni font partie de ce qu'en France on appelle "les politiques d'aide publique de retour à l'emploi" . Ils ont été mis en place par les travaillistes dès leur arrivée au pouvoir en 1997, après dix-huit années de gouvernement conservateur. Ils avaient été clairement présentés comme l'un des engagements prioritaires de leur programme électoral. L'originalité des programmes du New Deal résidait dans le recours à la formation, visant à aider les chômeurs de longue durée à retrouver un emploi. Ils se sont adressés au départ aux jeunes, puis aux parents célibataires élevant des enfants, et enfin aux personnes en situation de handicap. Cet ouvrage se propose d'étudier les programmes du New Deal de 1997 à 2010 en les resituant dans le contexte du marché du travail britannique. Une première partie analyse l'influence du modèle américain, mais aussi l'ascendant du monde politique américain sur Gordon Brown, Tony Blair et leur entourage. Il explicite le rôle de la théorie du capital humain, du néo-libéralisme et de la Troisième Voie dans la genèse de ces politiques. Une deuxième partie présente les principales caractéristiques du contexte économique et des différentes composantes des programmes du New Deal. Les principaux enjeux sont exposés aussi bien dans les domaines de l'économie et de la politique sociale que dans celui de la justice sociale et du bien commun. L'étude approfondie de ces mesures, de leur contexte social, politique, économique et culturel a pour but de tenter de faire la part des choses entre leurs différentes composantes. Malgré le bilan contrasté, certaines des solutions envisagées dans le cadre du New Deal pourraient s'avérer nécessaires, utiles et intéressantes à développer afin de résorber le chômage dans le futur et dans d'autres contextes. La question est de savoir si l'abandon du recours à la formation comme remède aux difficultés rencontrées par une partie de la population active à trouver un emploi n'a pas été un peu trop rapide et dans quelle mesure ces programmes ont changé la donne du marché du travail au Royaume-Uni.

06/2019

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Compositeurs

Rossini à la lettre

Comme Mozart et Schubert, Rossini a bénéficié un don d'une fulgurante précocité. Mais à la différence de Mozart et de Schubert, il n'a pas connu dans le cours de sa carrière l'incompréhension et l'insuccès, ce qui lui garantit une position économique et sociale que peu de compositeurs connurent, et que beaucoup lui envièrent. Cependant, face à cette fortuna, son histoire intérieure suit un parcours difficilement déclinable. La tentation de considérer comme fantasque sa décision d'arrêter le théâtre après 1829, de ne retenir de l'amoureux du farniente que les brillantes boutades et le goût pour la gastronomie créent un écran de fumée opaque empêchant de saisir la réalité de sa personnalité. Si la qualité des études qui lui sont consacrées a déjà éclairé la connaissance du Pésarais, force est de constater que les contributions francophones demeurent modestes, ce qui est un comble quand on sait qu'il a vécu en France et qu'il y est mort. Sur Gioachino Rossini, il manquait une étude monographique de fond qui rende raison à la figure polyédrique de l'homme et à son oeuvre multiple. Pour comprendre l'évolution de ses idées et les aléas de son quotidien, son histoire restait à écrire en tenant compte d'itinéraires plus complexes que ceux qu'il y a peu encore on tenait pour valides. Le dépouillement de sa correspondance a permis de dresser un portrait cohérent du compositeur éloigné des clichés habituels sur sa vie privée et son activité artistique. En outre, la lecture de cette documentation foisonnante éclaircit la genèse de ses opéras et de toute son oeuvre. Ce livre s'adresse tout aussi bien à un public de musicologues que de mélomanes curieux d'en savoir un peu plus sur la personnalité et l'oeuvre d'un compositeur hors pair qui, soucieux d'originalité, n'aura eu de cesse de modifier sa manière d'écrire la musique. "Archéologue de formation, ancien ingénieur de recherches à l'Université Lyon II, Grégoire Ayala nourrit depuis de nombreuses années une passion pour la musique classique. Cette étude unique sur Gioachino Rossini. est le prolongement de son intérêt pour pour l'oeuvre de l'un des plus grands créateurs du théâtre lyrique."

11/2023

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Correspondance

Lettres à Marie Canavaggia. 1936-1960

Marie Canavaggia, "Mlle Marie ma secrétaire" comme l'appelait Céline, fut à la fois secrétaire, en effet, mais aussi collaboratrice de l'écrivain : dès le 12 avril 1936, alors que leurs relations épistolaires s'engagent avec la mise au point de Mort à crédit, Céline lui écrit : "Mais non ! Mais non! Il n'est pas de petits détails qui peuvent me lasser! Je les veux tous! La moindre virgule me passionne." Marie Canavaggia, traductrice de l'anglais et de l'italien, en prenant la suite de Jeanne Carayon qui avait suivi l'établissement du texte de Voyage au bout de la nuit, entame ainsi à quarante ans une seconde carrière. Elle devient intime de toute l'œuvre de Céline, jusqu'à Nord en 1960, en lui manifestant une admiration et un dévouement passionnés, alors que rien ne semblait l'y préparer. D'une secrétaire, d'une assistante plutôt comme elle l'écrira elle-même, elle assure le travail en amont (relecture des dactylographies successives, puis des épreuves), mais aussi après les publications : elle collectionne les articles et comptes rendus, surveille la mise au point et l'expédition des lettres de répliques aux journaux, procure à l'écrivain des livres dont il a besoin et, à l'occasion, retrouve pour lui un mot qu'il a perdu... Son rôle devient prépondérant lorsque Céline s'exile au Danemark : "Je ne vis que par vos lettres", lui écrit-il en 1945, et quand plus tard la "fabrique" littéraire se sera remise en route tant bien que mal : " Quelle joie cette collaboration si intime, si intelligente, si vivifiante." Ainsi ces lettres à Marie Canavaggia, qui forment le corpus épistolaire célinien le plus important en nombre (508 lettres) comme le plus étendu dans le temps (1936-1960), sont-elles un inestimable témoignage sur la genèse du style et le travail acharné que Céline mène sur l'écriture, en toutes circonstances et jusqu'au bout de sa vie. Cette édition reprend le texte qui a été revu et l'appareil critique mis à jour de l'édition originale en trois volumes de 1995, dont le tirage à quatre cents exemplaires avait été rapidement épuisé.

11/2007

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Intelligence artificielle

Intelligence artificielle. Enjeux éthiques et juridiques

Après l'avènement de la société de l'information et la digitalisation de pans entiers d'activités de notre société, la révolution de l'IA est en marche. Cette (r)évolution s'accompagne d'une médiatisation tous azimuts, oscillant entre fantasmes dystopiques et électrochocs nécessaires d'une opinion publique souvent perdue au sein de ce maelström. Une chose est sûre, l'IA occupe les pensées et vient bouleverser notre droit. Le présent guide propose une réflexion pragmatique et pratique sur l'impact des progrès techniques associés à l'intelligence artificielle dans nos sociétés dites modernes. Les questions sont nombreuses : comment appréhender l'IA ? Comment en réguler l'utilisation ? Comment accompagner les extraordinaires promesses de l'IA tout en se protégeant contre les risques incroyables qu'elle génère ? Au travers d'exemples concrets touchant aussi bien la sphère privée individuelle, la sphère professionnelle de l'entreprise ou la sphère publique étatique, ce guide s'attache à éclairer le lecteur sur ce qu'est l'IA et ce qu'elle n'est pas ; sur les risques actuels et à venir d'une IA sans limite et sans droit. Les questions éthiques et juridiques seront au coeur de cette réflexion transversale poussant notre droit dans ses limites. Mais n'est-ce pas avant tout un éternel recommencement ? Peut-on parler de vide juridique comme ceux qui se trompaient lors de la naissance d'internet ? Certainement pas. Comme nous le verrons, c'est bien en appliquant ses fondamentaux que le professionnel du droit participera activement et efficacement à la régulation et au développement de l'intelligence artificielle. L'IA est ainsi soit objet soit acteur de la relation contractuelle. Il nous appartient dans ce contexte de clarifier sa responsabilité en tant que cause ou acteur du dommage. Nous devrons aussi nous interroger sur le sort des créations produites par l'IA ou encore sur son impact au regard des activités de chacun, des compétences et des métiers. Ainsi, ce guide s'adresse généralement à tous ceux qui s'intéressent à l'IA et plus particulièrement aux professionnels du droit qui en auront l'utilité.

08/2021

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Histoire des idées politiques

Joseph Fouché. Portrait d’un homme politique

Traduction nouvelle intégrale Le Fouché (1929) de Stefan Zweig occupe une place à part dans la série des Vies. L'ouvrage a pour cadre la France de la Révolution et de l'Empire. L'existence de celui qui fut associé à la Terreur, au règne napoléonien et à la Restauration comme "massacreur" et policier impitoyable n'est comparable à aucune autre. A bonne distance de la perspective universitaire illustrée par Louis Madelin (1901), Zweig s'est attaché à retracer la genèse psychologique d'une personnalité dont la cuirasse construite dans les épreuves et les humiliations fait obstacle à tout sentiment de sympathie de la part du lecteur. Chronologique, le récit est découpé en une suite de neuf chapitres. Son trait spécifique est une exceptionnelle intensité dramatique. Les face-à-face de Fouché avec Robespierre jusqu'à Thermidor puis avec un Napoléon dérivant vers la tyrannie avant d'être entraîné dans une chute inexorable, théâtralisent les moments clés d'une histoire aux retournements inattendus. Ces instants où opportunisme, conquête et volonté de conservation amorales du pouvoir se mêlent inexorablement, sont, aux yeux de Zweig, l'image désespérante du temps présent. Le succès de Stefan Zweig auprès du public français ne se dément pas. Son exploration des mouvements de l'âme continue de fasciner tout comme séduit l'élégance stylistique de ce Viennois cosmopolite. La fiction toutefois n'est pas seule à nourrir son art du récit. L'histoire elle aussi n'a cessé de le requérir. La suite de ses biographies non romancées (les Vies) découvre un agencement virtuose du matériau légué par les historiens. Tous ces textes donnent à voir un artiste que son refus de l'engagement militant rend paradoxalement plus sensible aux menaces qui pèsent sur les sociétés européennes de son temps. Nouveauté dans le choix du protagoniste : Fouché, dont il est question dans ce volume, est aux antipodes des hautes figures positives incarnées par Erasme et Castellion dont "le ministre de toutes les polices" est l'absolue face noire. L'humanisme zweigien se lit cette fois par contraste. Pour autant, il ne perd rien de sa force.

10/2021

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Critique littéraire

Lettres. Tome 1, 1929-1940

Figure emblématique de la littérature du XXe siècle, Samuel Beckett est avant tout connu et reconnu pour sa prose et son théâtre. Ce premier volume de lettres qu'il écrivit de 1929 à 1940 nous offre un portrait personnel et vivant de l'écrivain qui fut également un grand épistolier. Après avoir été lecteur d'anglais à Paris à l'Ecole normale supérieure, il revient à Dublin pour enseigner à Trinity College, et démissionne au bout d'un an et demi, retourne ensuite à Paris, avant de gagner Londres, où il suit une psychanalyse à la Tavistock Clinic. Il relate son voyage à travers l'Allemagne entre 1936 et 1937 avant de s'installer de nouveau à Paris jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Au fil des années, la genèse, souvent difficile, de ses premières oeuvres apparaît : son essai sur Finnegans Wake de Joyce, son étude sur Proust, son recueil de nouvelles Bande et sarabande, ses poèmes rassemblés dans Les os d'Echo et autres précipités, son premier roman Murphy. On découvre l'importance de sa relation avec Joyce et l'immense influence de celui-ci sur son oeuvre. Une familiarité frappante se dessine avec la littérature européenne, notamment avec les oeuvres de Dante, Goethe, Racine et Proust. Beckett révèle dans ses lettres un gons prononcé pour la peinture exposée dans les grands musées européens. Ce document remarquable nous présente un auteur naviguant sans effort entre l'anglais, le français, l'italien et l'allemand, jouant sans cesse avec les possibilités des langues, pratiquant un humour parfois féroce, écrivant dans un idiome à la fois polyglotte, encyclopédique et intertextuel. Mais un Beckett plus intime transparaît également : jeune écrivain à la recherche d'un éditeur essuyant de nombreux refus, il confie ici son obsession de la maladie et de la déchéance physique, tout en démontrant sa fidélité en amitié. Ce premier volume sera suivi de trois autres tomes offrant au lecteur une vision unique sur soixante années d'écriture (1929-1989) d'un grand auteur qui obtint le Nobel en 1969. L'ensemble de cette correspondance sera publié aux Editions Gallimard.

05/2014

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Cinéma

Filmer l'artiste au travail

Le rapport entre le cinéma et les autres arts a suscité un nombre considérable d'écrits, inaugurés par les premières tentatives pour définir le cinéma comme un art, fondées notamment sur des comparaisons avec la peinture et la musique. Les textes qui constituent cet essai se situent donc dans la continuité d'une histoire déjà longue, avec cependant le parti pris affirmé de prendre quelques distances avec d'une part cette dimension comparatiste et d'autre part l'affirmation du cinéma comme possible "synthèse des arts" ou manifestation d'une mythique "oeuvre d'art totale". Plus modestement, ces contributions proposent d'analyser des rencontres possibles entre le cinéma et la création artistique en prenant comme entrée les séquences de fictions ou de documentaires qui tentent de montrer l'artiste au travail. Cette approche très ouverte permet de parcourir l'histoire du cinéma, des danses serpentines des premiers temps aux autoportraits de Jean-Luc Godard, Agnès Varda ou Alain Cavalier, des critofilms de Carlo L Ragghiani aux mises en abyme complexes d'Abbas Kiarostami ou de Nuri Bilge Ceylan, tout en mêlant dans un même mouvement de pensée des films dont le projet est de donner à voir la genèse d'une oeuvre picturale (La Belle Noiseuse de Jacques Rivette) ou théâtrale (Elvire Jouvet 40 de Brigitte Jacques et Benoît Jacquot) et des films où la création est envisagée de manière moins frontale ou plus métaphorique, telles les figures d'écrivains en panne d'inspiration dans les films de Win Wenders ou encore la confusion entre acteurs et personnages dans les performances de Louis Jouvet et Sacha Guitry, "monstres sacrés" du cinéma français. Une telle pluralité de propositions n'aurait guère de sens si elle n'était envisagée dans un projet de recherche fermement bâti autour d'une étude des potentialités du cinéma à démythifier l'acte de création en considérant l'oeuvre non comme une réalité achevée mais comme un processus. Chacune des études présentées dans cet ouvrage travaille ainsi une tension entre le geste créateur comme recherche incertaine et une hypothèse selon laquelle tout oeuvre garde la trace des conditions de son élaboration.

09/2013

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Sciences politiques

Démocratie malienne et dialogue constitutionnel (1991-2007). La quête d'un Etat de choix

Depuis qu'en 1989 une vague démocratique a commencé à balayer l'Afrique, 57 nouvelles Constitutions ont été adoptées dans 41 pays africains. Une poignée d'entre elles, seulement, a permis de jeter les bases d'Etats réellement plus démocratiques. l e succès des transitions démocratiques ne tient pas seulement à la transformation des règles de la gouvernance sociétale, objet de l'écriture de nouvelles Constitutions, mais aussi au renforcement de la légitimité des gouvernements et des institutions. Après des années de pouvoir excessif et centralisé, la construction d'Etats postcoloniaux démocratiques demeure toujours un immense défi. A propos du Mali, ce livre se propose de montrer comment "délibération" et constitutionnalisme" peuvent être mis en oeuvre dans une société en transition, et comment un processus de constitutionnalisme est essentiel pour assurer la légitimité des institutions et du pouvoir. Pour la période 1990-2011, la République du Mali a été un des exemples les plus cités d'une démocratie réussie. Ce pays pauvre, ethniquement divisé, essentiellement musulman, semblait cumuler toits les obstacles. Pourtant, le dialogue constitutionnel y a servi de laboratoire à une démocratie délibérative. L'entrée en crise du Mali au cours de l'année 2012, puis l'aggravation du conflit dans la région Nord du pays début 201.3 n'effacent pas l'intérêt de l'ouvrage de Suzanne Wing sur l'expérience des années étudiées. Il reste au contraire utile pour affronter les nouveaux défis. Comme l'écrit Comi Toulabor : "Les acteurs sont préoccupés par le Mali post-conflit, mais ils n'ouvrent aucun débat public sur la dimension constitutionnelle qui a généré la crise. Tout se passe comme si la reconduction de la Constitution du 25 février 1992 suffisait à conjurer les mauvais sorts de son inobservance. Pour éviter de recourir à de vieilles recettes, le nouveau dialogue doit avoir le courage de se pencher sur les pratiques constitutionnelles, et le citoyen malien doit pouvoir se constituer en associations indépendantes qui veillent à ce que la Constitution de la République ne soit pas une fiction couchée sur du papier glacé, mais devienne une réalité vivante".

06/2013

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Histoire de France

Faire l'histoire de la résistance

Dès la Libération, "taire l'histoire de la Résistance " a été perçu comme une tache posant des problèmes spécifiques aux historiens. On ne peut comprendre les vicissitudes d'une historiographie à la fois riche et complexe sans prendre en compte les moyens mis en oeuvre pour faire face à ce défi, et notamment les travaux du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, qui pilota jusqu'en 1980 la plupart des travaux menés sur la Résistance. Pionnier par le recours aux enquêtes orales, unique par l'utilisation d'un réseau de correspondants régionaux, anciens résistants pour beaucoup, ce Comité est le signe le plus visible. d'un phénomène plus général : l'implication des résistants et de leurs associations dans l'historiographie de la Résistance. Celle-ci a donc été dès l'origine au coeur de questions aujourd'hui ressassées : la relation conflictuelle entre histoire savante et mémoire individuelle et collective, la possibilité même d'une histoire du temps présent, les risques d'une histoire officielle - sachant que le Comité n'en était pas moins animé et piloté par des historiens professionnels, et non des moindres puisque Lucien Febvre en fut le premier président. Organisé par la Fondation de la Résistance et l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon, ce colloque avait donc pour enjeu d'évaluer le degré de pertinence de l'affirmation courante selon laquelle on serait passé progressivement " de la mémoire à l'histoire ", de poser les jalons pour une étude dépassionnée des relations entre historiens et acteurs en histoire contemporaine et du lien entre évolution historiographique et demande sociale. Sans prétendre à l'exhaustivité, tant le champ couvert par le Comité fut vaste, les contributions rendent compte de sa genèse, de ses méthodes, de ses publications, des problèmes rencontrés pour accéder aux archives. Pour mettre en perspective son apport, d'autres acteurs de cette historiographie ont été évoqués aux niveaux régional et national mais aussi international avec les travaux des historiens anglo-saxons et le regard des historiens allemands. Des comparaisons avec la Belgique et l'Espagne ont enfin permis de mieux mesurer les problèmes communs à l'étude des résistances en Europe.

05/2010