Recherche

Rustica, Roland Motte

Extraits

ActuaLitté

Décoration

Les Gobelins au siècle des Lumières. Un âge d'or de la manufacture royale

Dirigée successivement par les architectes Jules-Robert de Cotte, Jean-Charles Garnier d'Isle, Jacques-Germain Soufflot et le peintre Jean-Baptiste Marie Pierre, sous l'autorité de directeurs généraux des Bâtiments du roi, tels que le duc d'Antin, le marquis de Marigny et le comte d'Angiviller, la manufacture royale des Gobelins connaît au XVIIIe siècle son apogée artistique et technique - quarante suites différentes créées en cent ans. Les plus grands maîtres du temps (Charles Coypel, Jean-Baptiste Oudry, Charles Natoire, François Boucher, Carle Vanloo, etc.), du style rocaille au néoclassicisme, conçoivent pour les métiers les gigantesques modèles nécessaires, puisant leur inspiration dans tous les domaines, profanes ou sacrés, historiques ou mythologiques. Sous la conduite d'entrepreneurs d'exception, tel Jacques Neilson, et accompagnant l'intérêt de l'époque pour les sciences et les techniques, le tissage des tapisseries atteint un niveau de perfection qui suscite l'admiration sans réserve de Diderot lors des Salons. Les élites européennes (souverains, ministres ambassadeurs...) sont enthousiasmées par ces oeuvres, objets de cadeaux qui vont orner les murs des grandes demeures, grâce à l'intervention d'architectes inventifs, tel l'Écossais Robert Adam. Cet ouvrage, la première synthèse jamais écrite sur le sujet, traite de l'ensemble des tentures produites à cette époque. Son iconographie reproduit en couleur - le plus souvent pour la première fois - un ensemble de tapisseries sélectionnées pour leur état de fraîcheur exceptionnel : pièces de L'Ancien Testament d'Antoine Coypel, du Nouveau Testament de Jean Jouvenet et Jean Restout, de la fameuse Histoire de Don Quichotte et de L'Iliade de Charles Coypel, de L'Histoire d'Esther de Jean-François de Troy, de L'Ambassade turque de Charles Parrocel, des Chasses de Louis XV de Jean-Baptiste Oudry, de L'Histoire de Thésée de Charles Vanloo ou des Amours des dieux de François Boucher. Un ensemble de modèles peints décoratifs ou d'esquisses, dont plusieurs cartons d'alentour spectaculaires du peintre de fleurs Maurice Jacques photographiés après la restauration accomplie grâce à un mécénat de la Fondation BNP Paribas, des sièges couverts en tapisserie, des tableaux faits sur métier et des planches gravées des ateliers viennent compléter cette évocation des Gobelins au temps des philosophes.

04/2014

ActuaLitté

Sciences politiques

Du conflit de civilisation à la guerre de substitution

Provoquer la guerre, sans l'aimer et sans la faireâ! Le Ponce Pilate américain s'en lave les mainsâ! C'est aux provinces de l'Empire de le servir et aux soumis de lui obéir, aux dépens de leurs propres intérêts. Plutôt des intérêts vitaux de leurs peuples. Il suffit que l'oracle de Kiev, Zelensky, parle pour que tout le monde se mette à maudire le Satan du Kremlin. Dès que ce saltimbanque, dont on loue le nationalisme qu'on exècre chez soi, tousse, c'est tout le corps européen qui souffre... mais c'est seulement Renault qui plie bagage. Par nationalisme ukrainien et pour se passer du gaz russe, BHL, qui passe sa vie entre le sud de la France et Marrakech, propose au Français de baisser leur chauffage d'un degré. Une écologiste qui se chauffe à la bouse de vache double la mise : deux degrésâ! En temps de guerre, outre les innocents tués et les populations déplacées, la première victime c'est la vérité, et le premier bénéficiaire c'est la propagande. Comme avant lui Nasser, Mossadegh, Saddam, Bachar, Kadhafi, Poutine serait la réincarnation d'Hitlerâ! Et Soljenitsyne, prix Nobel de littérature et dissident historique autrefois sanctifié en Occident, est renvoyé au Goulag pour son soutien post mortem au "âcriminel de guerreâ" . L'ennemi n'est plus Daech, mais la Russie. Le péril majeur n'est plus le totalitarisme vert, que Poutine a éradiqué en Tchétchénie avant de l'écraser en Syrie, mais le fantôme du totalitarisme rouge ressuscité par les thuriféraires des Etats-Unis. Thèse de Mezri Haddad : la théorie du choc des civilisations n'est pas caduque. C'est juste le point d'impact qui s'est déplacé en faisant tomber les pions du grand échiquierâ! Le choc ne serait plus entre l'islamisme et l'Occident, mais entre des démocraties finissantes et des autoritarismes ré-émergents, entre un modèle de civilisation spirituellement desséché et un modèle en plein renouveau orthodoxe et exaltation nationaliste. Une guerre qui se joue sur le même continent et à l'intérieur de la même ère civilisationnelle... pour le meilleur ou pour le pireâ!

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

Et soudain tout s'éteint

"Pourtant, tu savais à quel point il m'avait été difficile de devenir candidat à la Mairie de Paris. Etait-ce d'ailleurs bien l'ordre des choses, quand on est enfant de femme de ménage, enfant de rien, sans héritage, homosexuel de surcroît ? Tout cela, oui, tu le savais. Tu en avais même durant toutes ces années façonné le désir, celui de la fuite et du rêve d'un autre monde. Ce que je réalisais alors, c'était aussi un peu de toi. Et pourtant, c'est ce moment que tu as choisi pour me dire que tu allais mourir. Alors oui, quand j'ai appris en ce début de campagne électorale que tu avais une tumeur au cerveau et qu'il ne te restait qu'une poignée de mois à vivre, durant quelques instants, je n'ai pu étouffer ma colère à ton encontre. Rends-toi compte ! Au moment où je croyais me libérer des chaînes de notre milieu, tu cherchais à m'y ramener avec la tragédie de ta mort certaine. Durant chaque meeting, tu étais dans un coin de ma tête, ton visage, les bribes de l'enfance, et cette peur panique, maman va mourir, et je ne suis pas là. Dans les trains qui me faisaient osciller entre Paris et Vesoul, dans le fatras de la vie publique, dans le silence de l'attente assis sur le bord de ton lit, à te donner à manger, à te regarder partir. Maman va mourir, et je ne suis pas vraiment là, je me répétais dans ce tourbillon qui n'en finissait pas. Puis Maman est morte, et plus rien, ou si peu. Alors, je t'ai écrit, pour retrouver ces souvenirs que j'ai voulu oublier, cette famille que j'ai voulu fuir, le désir de tout effacer et celui de ne pas vous perdre, pour te retrouver, toi". Cette lettre que David Belliard nous donne à lire, c'est l'espace-temps entre l'enfant et l'adulte, le trajet entre la Haute-Saône et Paris, le tiraillement entre deux mondes. C'est l'espace que laisse la maladie pour les souvenirs doux et abrupts parfois, et les derniers mots, sans fard, poignants. Une magnifique déclaration.

03/2022

ActuaLitté

Romans noirs

La deuxième femme

Sandrine ne s'aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Timide, mal à l'aise, elle bafouille quand on hausse la voix, reste muette durant les déjeuners entre collègues. Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme, et qu'il lui fait une place. Une place dans sa maison, auprès de son fils, sa maison où il manque une femme. La première. Elle a disparu, elle est présumée morte, et Sandrine, discrète, aimante, reconnaissante, se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour redonner le sourire au mari endeuillé et au petit Mathias. Mais ce n'est pas son fils, ce n'est pas son homme, la première femme était là avant, la première femme était là d'abord. Et le jour où elle réapparaît, vivante, le monde de Sandrine s'écroule. La deuxième femme est dans la sélection du Prix Landerneau 2020 Et dans la dernière sélection du Prix Maison de la Presse 2020 "Figurant parmi les sept finalistes du Prix Maison de la Presse 2020, La Deuxième Femme est le quatrième roman de Louise Mey. Ce polar psychologique traite avec talent du sujet de l'emprise et de la violence conjugale". France Dimanche " C'est un coup de génie que réalise Louise Mey avec La Deuxième Femme, l'un de ses romans les plus puissants de cette rentrée de janvier. " Causette " Une jeune auteure à suivre " ELLE "Féministe, écrivaine, et auteure attachée aux rapports que les femmes entretiennent avec leur corps, elle décortique dans ses romans, avec une terrible acuité, les mécanismes psychologiques de la violence. " Marie Claire " Manipulations, angoisses et violences conjugales se mêlent avec réussite dans ce thriller psychologique aussi formidable qu'étonnant. " Femme Actuelle " Avec un style incisif, cette jeune auteure de romans noirs aborde la violence conjugale à travers une plongée dans le mécanisme de l'emprise. Vertigineux ! " Version Femina " Bouleversant. (...) Un roman engagé sur l'emprise et la violence conjugales. " Ici Paris " Un roman sombre et douloureux qui aborde avec force des thèmes aussi noirs que la violence, l'emprise et la manipulation". Vaucluse Matin "Au-delà du simple thriller, un roman qui parle du corps des femmes et des violences conjugales". Femmes d'aujourd'hui

01/2020

ActuaLitté

Indépendants

Un beau voyage

" Ah les voyages ! Aux rivages lointains, aux rêves incertains, que c'est beau les voyages ! " chantait Barbara. Mais il faut bien le dire, durant cette année 2020, les voyageurs, ceux qui se ressourcent auprès de paysages, de senteurs, de saveurs inconnues, ont été bien malmenés. Heureusement, en 2021 " Un beau voyage ", de Delphine Panique, arrive pour leur venir en aide ! Comment faire pour voyager lorsqu'on est bloqués ? Imaginons-nous, en mer, pendant un calme plat : pas de vent, pas de courant. Le navire, telle une souche morte, est immobilisé. Que faire, à part imaginer les îles qu'on pourrait accoster, les terres qu'on souhaiterait aborder ? Que faire, à part évoquer diverses légendes marines et autres monstres aquatiques ? Que faire, à part se raconter des aventures passées, et, pourquoi pas, futures ? Tant que vous resterez calme, tant qu'il vous restera des vivres, tout ira bien... Et après ? Après Orlando, fausse adaptation littéraire, et En temps de guerre, chronique historique douteuse, Delphine Panique revient chez Misma, son éditeur originel, pour s'attaquer au genre du récit de voyage en mer, et, comme à son habitude, le détourner. Son voyage sera donc immobile. Les protagonistes ont beau être sur un bateau à voile, ou quelque chose qui y ressemble, ils sont bloqués. Ils ne peuvent qu'imaginer. Dès lors, Delphine Panique, au travers d'une longue discussion entre le Capitaine et son mousse Béber, développe tout un imaginaire traditionnel et référencé sur le voyage en mer : îles inconnues, naufrages, tempêtes, pêche à la baleine, monstres marins et autres créatures des profondeurs. Mais petit à petit, malgré leurs joyeuses rêveries, les deux protagonistes vont faire face à l'angoisse de la solitude, de l'inconnu, et laisser apparaître leurs faiblesses et leurs peurs devant la force des éléments qui les entourent, devant l'immense et secrète monstruosité de l'océan... Pour ce nouvel album, Delphine Panique accentue brutalement le minimalisme de son dessin et de sa mise en scène. Horizon plat, dessins géométriques tirant vers l'abstraction, pour un récit dénué d'actions mais ponctué de dialogues truculents et de curieux paysages imaginaires qui invitent le lecteur à la rêverie, à la divagation, au voyage.

04/2021

ActuaLitté

Sports de glisse

Alexis Pinturault. Le globe de ma vie

Il est le skieur alpin le plus titré de France. Retour sur le parcours de celui qui a remporté la Coupe du monde 2020-2021, soit le gros globe de cristal, la récompense suprême. Athlète complet, il est à ce jour le seul skieur à avoir remporté des titres de Coupe du monde dans six disciplines différentes. Entré dans le gotha du ski mondial très jeune, il a également remporté les Championnats du monde en combiné et est monté trois fois sur un podium olympique. Originaire de Courchevel en Savoie, Alexis Pinturault est né avec des fixations aux pieds et deux bâtons dans les mains. Sportif doué sur divers terrains de jeu (il aurait pu être footballeur), il est repéré pour son aisance naturelle sur les pistes. Alexis choisit d'entrer au Pôle France du lycée d'Albertville et sa vie en sera à tout jamais bouleversée. Homme réservé et tenace, il est devenu le plus grand skieur français, mais surtout le plus polyvalent qui soit. De l'or au cristal retrace le parcours d'un champion perfectionniste attaché à l'éthique du sport, au respect des codes et de ses adversaires. Dans ce témoignage rare, on découvre un personnage attachant qui se livre sur les hauts et les bas de sa carrière dans laquelle il s'est investi pleinement. Son choix de s'aligner en slalom, slalom géant, super-G et combiné témoigne de son exigence supérieure à l'instar de son ami et rival Marcel Hirscher. Mélange d'instinct et d'excellence technique, Alexis Pinturault dévoile avec une grande sincérité et humanité combien la quête du gros globe de cristal est un véritable parcours du combattant. " Au départ, il ne faut plus se poser de questions, il s'agit d'oublier ses émotions, les enjeux. Je suis seul avec moi-même. Je suis dans l'instant présent, uniquement dans l'instant présent. Le bourdonnement de la foule que l'on entend distinctement avant de s'élancer se transforme en bruit de fond. Il n'y a plus d'avant, plus d'après, rien que le frottement des lames sur la glace. "

10/2022

ActuaLitté

Mystique

Autobiographie

Voilà un texte qui rayonne par la simplicité de son auteur : il exprime toute la force qui se dégage au sein de la faiblesse humaine. L'autobiographie de Maria Valtorta est sans aucun doute une oeuvre de grande envergure et de grande valeur humaine et spirituelle. Née en 1897, Maria Valtorta écrit son autobiographie en 1943. Elle est alors grabataire depuis déjà neuf ans, et elle raconte sa vie avec une sincérité rare et très attachante. Toute son histoire est rédigée sur l'ordre de son directeur spirituel, qui lui a demandé le récit de sa vie. C'est donc à lui qu'elle écrit. Et cela inscrit son texte dans la vivacité de l'entretien spirituel. Maria est morte en 1961, après dix-huit ans encore d'une infirmité rayonnante et féconde. Ce récit est le premier texte du grand écrivain qu'elle a été : il marque le début d'une activité prodigieuse, qui trouvera son apogée dans l'oeuvre monumentale de la vie de Jésus, qui a été publiée en français en dix volumes. L'autobiographie est d'abord une leçon de vie chrétienne : Maria enseigne que Dieu parle à chacun de nous à travers nos faiblesses et tout spécialement à travers la souffrance. Et au sein de la souffrance, Dieu nous introduit à la joie authentique de l'intimité avec lui. C'est par une supplique étonnamment ouverte sur le monde qu'elle clôt le récit de sa vie, somme toute, humainement banale. "Dans ce récit, je me suis présentée telle que je suis ; on y trouve ma chair avec ses passions humaines, mon âme avec ses espérances spirituelles, mon esprit avec son amour d'adoration. [... ] Oh ! Seigneur, par mon sacrifice caché de chaque instant, donne-moi des foules d'âmes à t'offrir. Fais-les avancer et moi aussi dans la lumière, dans ta lumière, et, lorsque pour nous le temps sera accompli, ouvre-nous, ô Dieu, les portes de ton royaume et les portes de ton coeur en sorte que pour l'éternité on se délecte de toi, tout puissant, éternel, et Dieu trine". Avec de nombreuses photos en noir et blanc

02/2021

ActuaLitté

Littérature française

Les deux orphelines. Tome 2

Vers la fin du règne de Louis XV, à l'époque où le successeur de Louis le Grand en était à se défendre, et à se mal défendre, d'autoriser le pacte de famine en se faisant lui-même accapareur de grains, une grande misère désolait la France. L'hiver vint l'augmenter encore, un hiver d'une violence rare dans nos climats, mais qui, malheureusement, devait se reproduire quelques années plus tard et amener les plus terribles désastres. L'inquiétude, disons mieux, une sorte de terreur régnait partout. Paris lui-même, ce Paris d'ordinaire si animé, si vivant, ce centre de l'activité, du travail et des plaisirs sous toutes les formes les plus brillantes, Paris avait pris un aspect lamentable. La nuit venue, toutes les lumières s'éteignaient, il se faisait un silence lugubre. Paris semblait une ville morte. Dans une vieille maison de la rue de la Mortellerie, qui était alors une des plus sombres et des plus anciennes rues du vieux Paris, au sixième étage, sous les toits, vivait un ménage d'ouvrier, bien heureux d'avoir trouvé à se loger pour trente écus par an ; les loyers étaient déjà si chers ! Certes, l'installation n'était pas somptueuse ; une toute petite mansarde, des murs blanchis à la chaux, un plafond que l'on touchait facilement de la main, pas de cheminée et, comme fenêtre, une espèce de lucarne si étroite que, pour respirer un peu d'air frais, ou profiter d'un rayon de soleil, il fallait, si l'on était deux, se prendre par la taille et se serrer l'un contre l'autre. Les deux jeunes époux qui habitaient cette mansarde ne voyaient aucun inconvénient à cela, pas plus qu'ils ne se plaignaient, en quittant la rue pour rentrer chez eux, d'avoir à parcourir, bras dessus, bras dessous, une allée basse, humide, et de grimper un sombre escalier tournant, à peine éclairé à chaque étage par un oeil- de-boeuf qui donnait sur la cour, si l'on peut appeler ainsi une espèce de puits empoisonné par les eaux ménagères que l'on jetait du matin au soir.

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

L'homme de neige. Tome 1

Nous prions le lecteur de vouloir bien entrer avec nous au coeur du sujet de cette histoire, comme il fait quand, au théâtre, la toile se lève sur une situation que les personnages vont lui révéler. De même, et par conséquent, nous le prions de pénétrer avec nous d'emblée dans le centre de la localité où se passe l'aventure, avec cette différence qu'au théâtre le rideau se lève rarement sur une scène vide, et qu'ici, le lecteur et moi allons nous trouver quelques instants tête à tête. C'est dans un local assez bizarre et peu réjouissant que nous voici transportés : salle carrée, régulière au premier coup d'oeil, mais dont un des angles rentre évidemment plus que les trois autres, pour peu qu'on observe le carré du plafond de bois sombre, dont les solives en saillie sont engagées plus que de raison dans le coin qui répond au nord-est. Cette irrégularité est, d'ailleurs, rendue plus frappante par la présence d'un escalier de bois dont la rampe se découpe en balustres d'une menuiserie assez recherchée, ouvrage d'un caractère massif qui paraît de la fin du XVIe siècle ou du commencement du XVIIe. Cet escalier monte six marches, se repose à un petit palier, tourne carrément, et va engager la dernière de ses six autres marches dans la muraille. Il y a eu là autrefois, évidemment, une porte qui a été supprimée. Les dispositions de l'édifice ont été changées ; on eût dû supprimer également l'escalier, qui ne sert plus qu'à encombrer l'appartement. Pourquoi ne l'a-t-on pas fait ? Telle est, cher lecteur, la question que nous nous adressons l'un à l'autre. Malgré cette preuve de respect ou d'indifférence, la pièce que nous explorons a conservé intact son antique confort. Un vaste poêle circulaire, où depuis longtemps on n'a pas allumé de feu, sert de support à une très-belle pendule dans le genre de Boule, dont les vitres ternies et presque irisées par l'humidité envoient dans l'ombre des reflets métalliques.

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

Il faut beaucoup aimer les gens

A quoi tient la vie ? A nos liens invisibles. Nous, inconnus, sommes raccordés sans le savoir. Nos existences se percutent en silence. Eddy, onze ans, découvre une SDF morte dans la rue. Piqué par la curiosité, il fourre dans sa poche un Photomaton qui traînait près d'elle, où deux personnes sourient. Vingt ans plus tard, alors qu'il vide l'appartement de son enfance, Eddy retombe sur ces photos volées. Pour rendre à son inconnue l'histoire qu'il lui a confisquée, il se lance dans une enquête, à la recherche de ceux qui l'ont aimée. Un roman profondément humain et lumineux. A propos de l'autrice Solène Bakowski vit à Paris. Elle a publié sept romans, dont Rue du Rendez-Vous (Plon, 2021, HarperCollins poche, 2022). Portés par une magie douce, ses livres sont une invitation sensible au rapprochement entre les êtres. "Une histoire pleine d'humanité, épicée par des personnages authentiques et touchants". Paris Match " Il faut beaucoup aimer les gens déroule des vies de débrouille, des vies dans l'ombre. L'écriture de Solène Bakowski leur insuffle une splendeur étonnante et les rend à la lumière. C'est clairement le livre le plus réussi de Solène, le plus abouti, le plus romanesque aussi. Il y a une implication supplémentaire, une vulnérabilité, quelque chose de très fort. " Michaël Mathieu, Librairie de Paris " Ce roman m'a transportée par son style enlevé et la qualité de sa narration. " Caroline Drapier, Librairie des Fables (Château-Thierry) " Un style fluide, très agréable à lire où l'écriture fait passer énormément d'émotions, des personnages attachants et touchants que l'on a vraiment l'impression de connaître comme des amis, et que nous sommes tristes de quitter. Profondément humain et altruiste, cela fait du bien dans notre monde actuel. " Laurence Canova, Librairie Canova " Une écriture poétique, juste, musicale, dramatiques, indélébiles, sont une nouvelle fois au Rendez-vous dans ce nouveau roman de Solène Bakowski. Ce roman m'a transportée par son style enlevé et la qualité de sa narration. C'est mon gros coup de coeur de l'été. " Caroline, Librairie Le jardin des fables " Quelle histoire, quelle inventivité. C'est plein de mystère, de magie, de bulles de bonheur. " Sandrine Dantard, Fnac Grenoble

05/2023

ActuaLitté

Littérature française

L'homme de neige. Tome 2

Nous prions le lecteur de vouloir bien entrer avec nous au coeur du sujet de cette histoire, comme il fait quand, au théâtre, la toile se lève sur une situation que les personnages vont lui révéler. De même, et par conséquent, nous le prions de pénétrer avec nous d'emblée dans le centre de la localité où se passe l'aventure, avec cette différence qu'au théâtre le rideau se lève rarement sur une scène vide, et qu'ici, le lecteur et moi allons nous trouver quelques instants tête à tête. C'est dans un local assez bizarre et peu réjouissant que nous voici transportés : salle carrée, régulière au premier coup d'oeil, mais dont un des angles rentre évidemment plus que les trois autres, pour peu qu'on observe le carré du plafond de bois sombre, dont les solives en saillie sont engagées plus que de raison dans le coin qui répond au nord-est. Cette irrégularité est, d'ailleurs, rendue plus frappante par la présence d'un escalier de bois dont la rampe se découpe en balustres d'une menuiserie assez recherchée, ouvrage d'un caractère massif qui paraît de la fin du XVIe siècle ou du commencement du XVIIe. Cet escalier monte six marches, se repose à un petit palier, tourne carrément, et va engager la dernière de ses six autres marches dans la muraille. Il y a eu là autrefois, évidemment, une porte qui a été supprimée. Les dispositions de l'édifice ont été changées ; on eût dû supprimer également l'escalier, qui ne sert plus qu'à encombrer l'appartement. Pourquoi ne l'a-t-on pas fait ? Telle est, cher lecteur, la question que nous nous adressons l'un à l'autre. Malgré cette preuve de respect ou d'indifférence, la pièce que nous explorons a conservé intact son antique confort. Un vaste poêle circulaire, où depuis longtemps on n'a pas allumé de feu, sert de support à une très-belle pendule dans le genre de Boule, dont les vitres ternies et presque irisées par l'humidité envoient dans l'ombre des reflets métalliques.

02/2023

ActuaLitté

Celtisme, druidisme

Keltoï. Les légendes des premiers celtes

Laissons-nous bercer par les chants de l'âme celte, une musique venue de la nuit des temps qui bat au rythme du coeur de l'univers... Keltoï ! C'est le nom que se donnent les Celtes eux-mêmes, nous dit Pausanias, géographe Grec du 2ème siècle. Appelés Gaulois par les Romains, Galates par les Grecs, les Celtes dont l'origine se perd dans les brumes des premiers temps et le mystère des mégalithes, peuplent la majeure partie du continent européen, bien avant l'avènement de l'empire romain.
Ainsi beaucoup d'européens sans le savoir possèdent dans leur capital génétique, une goutte de sang celte. L'âme celte est une Déesse libre, une guerrière invincible et immortelle qui vit en harmonie avec les Esprits de la Nature. On l'a cru morte à jamais, cependant elle renaît toujours. Resplendissante, elle émerge de la forêt primordiale, souveraine toujours jeune, couronnée de feuilles de chêne et de fleurs sauvages.
Grâce aux bardes qui ont sauvé de l'oubli ces trésors sublimes, les légendes des Celtes traversent les siècles. Elles nous emmènent au-delà des terres connues, à la source où naissent les rêves qui enfantent les rivières et les montagnes. Aux confins des océans, elles racontent le voyage de Bran abordant l'île des Fées où vieillesse et maladie n'existent plus. L'histoire de Taliesin, le prince des bardes, avec la harpe magique des dieux et celle non moins merveilleuse de Merlin, le plus grand des enchanteurs, tandis qu'une princesse et un prince deviennent par amour deux cygnes majestueux qui s'envolent pour l'éternité.
La déesse, la reine et la femme y ont la part belle. Neuf fées veillent sur le " Chaudron d'Abondance " en Avalon, où bouillonne le mystère sacré de la vie éternelle, quête de toutes les aventures extraordinaires des héros et des sages. Enfin les druides nous y révèlent la sagesse qui brille au plus profond des êtres, tout comme la perle rare, cachée au fond de l'océan. Ces légendes nous rappellent la magie et la beauté de la vie, miroir de notre propre beauté, si l'on sait y regarder.

05/2021

ActuaLitté

Sociologie

Quitter Paris ? Les classes moyennes entre centres et périphéries

Quitter Paris ? Les évolutions du Grand Paris placent ses habitants, y compris ceux des classes moyennes, devant des choix difficiles. Cette situation suscite de multiples débats scientifiques, politiques et médiatiques, mettant en cause les processus de ségrégation urbaine à l'oeuvre dans la métropole parisienne. Ces discussions sont à l'origine de ce livre. Comment les classes moyennes habitent-elles une région capitale dont le coeur leur est de plus en plus inaccessible ? Quelle place Paris intramuros peut-elle conserver dans leur vie quotidienne ? La banlieue et les couronnes périurbaines ne sont-elles que des territoires de relégation, un choix par défaut, faute de pouvoir vivre au centre ? N'est-il pas temps de reconnaître les attraits des territoires situés au-delà du boulevard périphérique, et même au-delà de la Francilienne ? Les études urbaines abordent la relation des classes moyennes à la ville sous trois angles principaux : la gentrification, la périurbanisation, la dualisation des métropoles — avec la mixité sociale comme question transversale et la région parisienne comme terrain privilégié d'observation. Ces analyses restent trop souvent distinctes : ce livre établit les liens indispensables pour comprendre la métropolisation et les relations systémiques entre les différentes dynamiques qui la constituent. Tandis que certains tiennent à rester cotte que coûte au coeur historique de la métropole, pour d'autres quitter Paris ne se réduit pas a l'éloignement. Vivre dans les périphéries de Paris, c'est aussi ouvrir la possibilité de bénéficier d'un autre cadre de vie, dans les communes des banlieues plus ou moins proches ou dans les villages des campagnes périurbaines, au-delà des limites les plus visibles de l'agglomération. Pour saisir la place des classes moyennes dans la métropole et leurs rapports très divers au territoire, l'approche adoptée articule plusieurs dimensions : les mobilités résidentielles et quotidiennes, les usages des commerces et des équipements, les sociabilités et l'école. L'équipe de chercheurs réunie ici a mené deux cents entretiens qualitatifs auprès de ménages de classes moyennes installés dans cinq quartiers ou communes d'Ile-de-France. L'ouvrage qui en résulte est une contribution essentielle à l'analyse du rapport des classes moyennes a Paris et à ses périphéries.

01/2019

ActuaLitté

Réalistes, contemporains

Audrey Hepburn. Un ange aux yeux de faon

Une icône sans fard Née en Belgique en 1929, élevée dans la noblesse qui sied à son rang, rien ne prédestinait Audrey Hepburn à devenir une icône du cinéma, et l'une des plus adulées du 20e siècle. Durant son enfance marquée par la guerre, la résistance et les déménagements, elle n'avait qu'un rêve : devenir danseuse classique. Repérée par un heureux hasard en 1948 pour un petit rôle au cinéma elle aimante déjà la caméra de ses grands yeux noirs. Obligée de renoncer à sa passion pour la danse à cause d'une santé fragile, c'est le cinéma qui lui fera les yeux doux. Après le film Nous irons à Monte-Carlo de Jean Boyer (1951), Audrey Hepburn est choisie pour le rôle de Gigi à Broadway ! Sa prestation dans cette adaptation du roman de Colette lui ouvrira les portes des studios hollywoodiens. A seulement 24 ans, c'est la consécration avec l'Oscar de la meilleure actrice pour le chef-d'oeuvre de William Wyler Vacances romaines en 1953. Son visage d'ange conquiert le public (Sabrina - 1954, Drôle de frimousse - 1957, Diamants sur canapé - 1961, Charade - 1963 et My Fair lady - 1964), tandis que sa silhouette longiligne incarne un glamour plus moderne et élégant, à contre-courant des standards de l'époque. Mais sa vie sentimentale connaît des remous. Les hommes de sa vie se succèdent et le désir d'enfants la hante... Arrivée au sommet, l'actrice se retire brusquement de l'écran au début des année 70. Engagée, elle sillonnera le monde en faveur de l'Unicef jusqu'à la fin de sa vie. Star sans fard, appréciée pour sa générosité et sa droiture, elle reste à jamais une véritable icône du cinéma. Jean-Luc Cornette et Agnese Innocente nous dévoilent le parcours de l'actrice adulée mais aussi celui de la femme combative, à travers un travail d'auteur remarquablement mené tant sur le fond que sur la forme pour un roman graphique qui nous transporte et nous donne à voir l'authenticité derrière le strass.

01/2024

ActuaLitté

Littérature française

Guillaume Musso Coffret en 3 volumes : Et après... ; Seras-tu là ? ; Sauve-moi

Et après ? À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel lumineux de la " mort imminente ". Plongeant dans un lac pour aider une fillette, l'enfant s'est noyé. Arrêt cardiaque, mort clinique. Et puis, contre toute attente, de nouveau, la vie. Vingt ans plus tard, Nathan est devenu l'un des plus brillants avocats de New York. Il a tout oublié de cet épisode traumatisant. Il a même fini par épouser la " petite fille du lac ", Mallory, sa femme qu'il a passionnément aimée, puis qui l'a quitté, et qui lui manque comme au premier jour... Mais Nathan ignore que ceux qui reviennent de l'autre côté ne sont plus tout à fait les mêmes. Aujourd'hui il connaît la réussite, la notoriété et la prospérité. Il est temps pour lui de découvrir pourquoi il est revenu. Seras-tu là ? Elliott, médecin réputé, père comblé, ne s'est jamais consolé de la disparition d'Ilena, la femme qu'il aimait, morte il y a trente ans. Un jour, par une circonstance extraordinaire, il est ramené dans le passé et rencontre le jeune homme qu'il était alors. Les années 1970 battent leur plein à San Francisco, Elliott est un jeune médecin passionné et plein d'ambition. Fera-t-il cette fois le geste décisif qui pourrait sauver Ilena ? Saura-t-il modifier son implacable destin ? Sauve-moi Lorsque, par une froide soirée d'hiver, Juliette et Sam se croisent en plein cœur de Broadway, c'est le coup de foudre. Elle, jolie Française de 28 ans, multiplie les petits boulots en nourrissant des rêves d'actrice. Lui, la trentaine, est un jeune pédiatre new-yorkais dévoué corps et âme à son travail depuis le suicide de sa femme. Persuadés d'avoir enfin trouvé un sens à leur vie, ils vont s'aimer le temps d'un week-end intense, aussi magique qu'inoubliable. Mais Juliette doit retourner à Paris. Quant à Sam, il ne sait trouver les mots pour la garder à ses côtés. Du moins, pas assez vite. Car à peine l'avion de la jeune femme a-t-il décollé qu'il explose en plein vol...

11/2007

ActuaLitté

Italie

Calabre

Un guide de référence, à la fois pratique et culturel, pour découvrir la Calabre. Un guide entièrement consacré à cette destination du grand sud de l'Italie, qui occupe la pointe de la Botte, baignée à la fois par la mer Tyrrhénienne et la mer Ionienne. Un vaste choix de plaisirs balnéaires et aquatiques : la côte des Dieux (Costa degli Dei) et ses plages parmi les plus belles d'Italie ; Scilla et son charmant village de pêcheurs ; le sud de la côte ionienne (Costa dei Gelsomini), la plus sauvage de Calabre ; la plage d'Arcomagno à Saracena ; Capo Colonna au sud de Crotone... Les plus beaux sites culturels d'une région marquée par une succession de civilisations : la grotte du Romito, une mystérieuse grotte préhistorique gravée, les fabuleux bronzes grecs de Riace conservés à Reggio Calabria, les vestiges romains de Scolacium, l'église byzantine de Santa Maria delle Armi, l'emblématique Fortezza di Le Castella, une forteresse construite sur un îlot par les Aragonais, la charmante ville côtière de Tropea. Un guide nature sur un terroir généreux et encore assez sauvage : une péninsule au relief prononcé, trois parcs nationaux (Aspromonte, Pollino, Sila), des forêts aux arbres rares ou vénérables, des rivières tumultueuses, un cadre privilégié pour la randonnée, la canyoning et autres activités de plein air. Un florilège d'adresses gourmandes pour goûter les bons produits calabrais et savourer une "cuisine du pauvre', sans chichis mais pas sans caractère : piment de la 'nduja (une saucisse à tartiner), charcuterie de montagne, fromages variés, oignon doux de Tropea, réglisse, cédrat et bergamote, crème glacée de Pizzo. Tous les bons endroits pour rencontrer les Calabrais autour d'un verre. Des pages culturelles pour mieux connaître l'histoire mouvementée, la culture et les traditions d'un terroir où l'on parle l'italien, le calabrais, un dialecte albanais, un dialecte grec et même une variante de l'occitan. Des propositions d'itinéraires pour organiser son séjour et profiter au mieux de la région, le meilleur de la randonnée sur le Cammino Basiliano, des promenades à pied ou en voiture pour découvrir la province plus intimement en se laissant guider. Des cartes détaillées et des plans des villes principales

03/2023

ActuaLitté

Littérature francophone

Noces de coton

Avec ce huis clos au rythme haletant, où les mots et les gestes vibrent de colère et d'espoir, Edem Awumey nous entraîne dans un périple contemporain sur la route du coton. C'est le roman de la traversée de mondes en lutte contre le diktat de multinationales. C'est un cri de liberté trop longtemps retenu qui éclate enfin avec une violence tonitruante. Comme à chaque aube, pour accepter cette évidence que tout ce que je possède, c'est un pauvre corps et non pas ce qu'on pourrait appeler une terre à soi, un pays, un bercail, j'ai regardé la photo que m'a offerte un jour un vieillard quelque part dans un bourg paumé du Liberia. J'ai regardé la photo, le corps grêle, souffreteux et le dos meurtri de Samuel Brown. Samuel fouetté à mort par le sieur James Hoogan, contremaître discipliné, un matin de l'année 1850, par un beau soleil dans un champ de coton de l'Alabama. Dans une ville africaine située quelque part entre le Sahel et la côte atlantique, le planteur de coton Toby Kunta prend en otage un journaliste berlinois dans la salle d'exposition d'un musée. L'homme demande un dédommagement de plusieurs millions de francs pour lui-même et un groupe de paysans ruinés par la production de coton transgénique. Alors que le ton monte à l'intérieur du musée et qu'un bras de fer s'engage avec le chef de la police, Kunta se met à brûler une à une les oeuvres exposées et menace de faire de même avec son prisonnier s'il n'obtient pas justice. Avec ce huis clos au rythme haletant, où les mots et les gestes vibrent de colère et d'espoir, Edem Awumey nous entraîne dans un périple contemporain sur la route du coton, de l'Afrique des savanes au sud étasunien, des salons luxueux de Berlin aux champs du Rajasthan indien arrosés au glyphosate, des vallées de l'Ouzbékistan recouvertes par la fibre blanche aux filatures de Dacca au Bangladesh. C'est le roman de la traversée de mondes en lutte contre le diktat de multinationales. C'est un cri de liberté trop longtemps retenu qui éclate enfin avec une violence tonitruante.

06/2022

ActuaLitté

Second Empire

Eugénie, impératrice des Français. Actes du colloque du Centenaire de la disparition d'Eugénie de Montijo

Le 11 juillet 1920, l'impératrice Eugénie s'est éteinte à l'âge canonique de quatre-vingt-quatorze ans. Née dans l'Europe du Congrès de Vienne, elle disparait dans celle du Congrès de Versailles. De cette odyssée longue de près d'un siècle, la mémoire nationale a presque tout oublié. Après avoir été l'hôtesse éclatante de la Fête impériale, l'impératrice Eugénie a été accablée par une impitoyable légende noire qui, aujourd'hui, laisse place à un mélange d'opprobre et d'oubli. A l'occasion du centenaire de sa disparition, un colloque scientifi que sans précédent s'est réuni, sous le patronage de S. A. S. le prince de Monaco et de S. A. I. le prince Napoléon, dans le cadre prestigieux de l'opéra de Monte-Carlo puis du lycée Henri-IV à Paris, afi n de faire le point sur cette souveraine longtemps calomniée et souvent méconnue. Sous la direction de Maxime Michelet, biographe de l'impératrice, de nombreux intervenants lèvent le voile sur un règne qui mérite mieux que les caricatures habituelles. Toutes les facettes de la riche personnalité d'Eugénie ont pu être étudiées : ses relations avec son mari, avec la noblesse française ou avec la principauté de Monaco, son rapport à l'architecture ou à la diplomatie, ses racines espagnoles, son amitié avec Mérimée, ses responsabilités politiques et institutionnelles, ses investissements artistiques, son rôle dans le faste impérial, son insertion dynastique, les tragédies de l'exil et les réconforts de sa villa de Cyrnos. Cet ouvrage propose un tour d'horizon inédit d'un règne, d'une vie et d'une femme. Historien de la IIe République et du Second Empire, résident de la société historique des Amis de Napoléon III, Maxime Michelet a publié en 2020 une biographie inédite et remarquée : L'Impératrice Eugénie, une vie politique (Editions du Cerf). A l'occasion du centenaire de la disparition d'Eugénie, il a réuni autour de lui les meilleurs spécialistes parmi lesquels Eric Anceau, Xavier Mauduit, Marie-Hélène Baylac, Yves Bruley, Eric Mension-Rigau et bien d'autres.

04/2024

ActuaLitté

Sciences politiques

Les coulisses de l'Entente cordiale

Après six ans d'un déchainement de fureurs nationalistes de part et d'autre de la Manche, un tour de force diplomatique permit à la France et à la Grande Bretagne, de mettre officiellement fin à leurs querelles et à leur rivalité coloniales. Le 8 avril 1904, le roi d'Angleterre Edouard VII, Théophile Delcassé, Ministre français des affaires étrangères, Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres et Lord Lansdowne, secrétaire d'état aux affaires britanniques, pouvaient enfin se féliciter d'avoir mené à bien les négociations d'une entente dont les prolongements politiques allaient se faire sentir bien au-delà de la première guerre mondiale... Qu'y avait-il de commun entre un prince qui avait suivi son appentissage de roi pendant 59 ans, un républicain ariégois, fils d'un modeste commercant monté à Paris, un petit bougeois parisien poussé par l'ambition maternelle et un aristocrate anglais dont la longue généalogie remontait à l'invasion de l'Irlande par les Normands ? Que devaient-t-ils concilier ? Le point fondamental : légitimer la présence anglaise en Egypte et celle des Français au Maroc, alors que les Français avaient une antériorité en Egypte et que les Espagnols convoitaient le Maroc... Les aspects sensibles : la question de Terre Neuve, depuis 1713, les pêcheurs français ne pouvaient s'y approvisionner en appâts. La question du Siam : la France, installée au Tonkin en Annam et en Cochinchine, avait des prétentions sur la vallée du Mékong. Les intérets commerciaux britanniques au Congo français. Le statut des nouvelles Hébrides, découvertes deux siècles après le passage des Portugais par Bougainville en 1768, puis enregistrées sur carte par Cook en 1774. La question des sphères d'influence française au Niger, anglaise au Nigéria entre le lac Tchad à l'est et Sokoto à l'ouest, la Gambie entourée de territoires français, l'annexion pur et simple de Madagascar, et les Français qui ne répondaient pas aux protestations des Anglais... Echanges, concessions, marchandages, ces quatre hommes de coeur ont magnifiquement oeuvré, avec le soutien de l'opinion publique, pour équilibrer leur spères d'influence sans nuire au commerce, et donner à chacune des nations le sentiments de n'avoir pas perdu la face.

03/2004

ActuaLitté

Fantasy

Le Dévoreur de soleil, T2 : Les Ténèbres hurlantes

Hadrian Marlowe est perdu. Pendant un demi-siècle, il a exploré les soleils des confins à la recherche du monde mystérieux de Vorgossos, dans l'espoir d'entrer en contact avec les Cielcins. En vain, il a erré parmi les barbares de la Règle, à la tête d'une bande de mercenaires. Déterminé à mettre un terme à une guerre sans fin, Hadrian doit désormais quitter l'Empire pour s'aventurer chez les Extrasolariens, qui résident entre les étoiles. Là, il croisera la route de créatures qui ont cessé d'être humaines, de traîtres, ainsi que du plus vieil ennemi de son espèce. S'il réussit, il apportera une paix inespérée. S'il échoue, la galaxie se consumera... " Des scènes d'une prodigieuse intensité dramatique, un fond très solide, une fascinante allégorie de La Divine Comédie de Dante, d'excellents personnages... Une des sorties récentes les plus marquantes en matière de space opera d'envergure. " Le culte d'Apophis Sur L'Empire du Silence : " Une riche tapisserie narrant l'histoire d'un héros et d'un tyran, mais surtout d'un homme. " Kevin J. Anderson, auteur de La Saga des Sept Soleils " Artisan au talent rare, Christopher Ruocchio nous invite dans un futur plein de danger, d'action, d'ironie et de belle prose. Et de quelques beaux moments d'espoir. " David Brin, auteur de Elévation " Ce roman a la richesse et les intrigues politiques de Dune. L'intrigue prend de l'ampleur, la tension monte et la conclusion est impeccable. Recommandé. " David Drake, auteur du Seigneur des Isles " De la science-fiction épique de très haut niveau. Ruocchio nous livre une oeuvre fascinante. " James S. A. Corey, auteur de The Expanse " Un space opera épique et singulier rappelant Iain M. Banks et Frank Herbert... Une voix nouvelle et originale. " Eric Flint, auteur de 1632 " Une épopée richement imaginée et brillamment racontée. " R. M. Meluch, auteur de la série The Tour of the Merrimack " Savant mélange d'action et d'érudition, un space opera palpitant chargé d'adrénaline et de réflexions saisissantes sur la nature humaine. " D. J. Butler, auteur de The Witchy Eye

02/2022

ActuaLitté

Histoire de France

U-boote ! La Rochelle. Les sous-marins allemands à la Pallice (1941-1945)

A partir de novembre 1941, des sous-marins allemands arrivent à La Pallice après avoir terminé leur mission de combat. Leurs équipages sont logés dans la ville de La Rochelle, point d'appui de la 3e Flottille de U-Boote, alors que leur bâtiment est entretenu dans la base sous-marine. Durant le premier semestre 1942, ces sous-mariniers obtiennent de nombreux succès en s'attaquant aux navires alliés devant les côtes américaines. Ils patrouillent ensuite à l'ouest de l'Afrique mais n'empêchent pas les Alliés d'y mener leur débarquement le 8 novembre. Début 1943, les sous-marins qui partent de La Pallice participent aux plus grosses attaques de meutes contre les convois alliés traversant l'Atlantique Nord. En mai 1943, au plus fort de la bataille, cette base accueille jusqu'à 19 U-Boote simultanément. Mais ce mois marque aussi le tournant de la Bataille de l'Atlantique, avec 41 sous-marins allemands coulés, tant par la marine que par l'aviation alliée. Ce secteur est momentanément abandonné, le temps que les U-Boote reçoivent de nouveaux canons antiaériens et un détecteur capable de les avertir si un avion s'approche. En attendant, les sous-marins quittant La Rochelle sont envoyés patrouiller face aux côtes africaines, dans les Caraïbes ou face à la Guyane ; d'autres vont mouiller des mines devant les côtes américaines ou sont préparés pour rejoindre la Méditerranée. A partir de septembre 1943, dotés d'un nouveau détecteur de radar et surtout de torpilles acoustiques destinées à éliminer les destroyers escortant les convois, les U-Boote tentent de reprendre la lutte dans l'Atlantique Nord. Mais les Alliés, toujours en avance tant du point de vue technologique que numérique, restent les plus forts. Au printemps 1944, les sous-marins de La Pallice sont équipés du schnorchel et envoyés vers Brest. Le 6 juin, ils partent vers la Normandie pour essayer de contrer l'immense ?otte de débarquement alliée. En août 1944, La Pallice retrouve une forte activité.

06/2019

ActuaLitté

Napoléon

Napoléon 1er - Revue du souvenir napoléonien : La marine de Napoléon

L 'aspect le plus méconnu de la légende napoléonienne La Marine impériale est souvent assimilée à Trafalgar et au camp de Boulogne, parfois à Surcouf, presque jamais à ses aspects novateurs ou seulement humains. Pourtant, entre Boulogne et 1815, douze années se passent, intenses pour la Marine. La reconstruction de la ?otte, la réorganisation des e?ectifs, l'e?ort extrême consenti ?nancièrement et le développement de la guerre de course en sont les principaux aspects. Ce numéro a pour ambition de jeter un regard neuf sur les hommes qui ont fait la Marine de l'Empereur, et sur les événements les plus célèbres en les appréhendant sous un aspect moins connu. A la ?n du règne la Marine a changé en profondeur, mais son ministre est toujours le même. Denis Decrès est un marin intrépide et un ministre courtisan mais compétent. Garneray, le corsaire de Surcouf, deviendra le peintre de la prise du Kent, et le célèbre chant Au 31 du mois d'août évoluera en une réécriture magni?ée de l'événement. Napoléon au camp de Boulogne, de Maurice Orange, est considéré à juste titre comme un chef-d'oeuvre mais il dépeint un événement qui n'a jamais eu lieu. Trafalgar et ses prémices, la bataille des Quinze-Vingt, sont les deux batailles emblématiques de 1805 et les plus connues du règne. Mais qui se souvient du témoignage de Magon et surtout des circonstances de sa publication ? Qui se rappelle que le plan d'invasion avait été abandonné trois mois avant la célèbre bataille ? Ce fait invalide de facto la théorie pourtant encore répandue d'une bataille qui serait à l'origine de l'abandon du projet d'invasion de l'Angleterre. En?n, les e?orts de construcDon navale postérieurs à 1810 sont la partie du règne qui a permis qu'en 1815, l'Empereur ait une Marine moderne et des équipages militarisés.

05/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

Dans l'ombre de l'Occident et autres propos / Les Arabes peuvent-ils parler ?

Avec Yasser Arafat et Mahmoud Darwich, Edward W. Saïd est sans doute l'un des trois palestiniens les plus célèbre du XXe siècle. Bien que la plupart de ses textes soient traduits en français, la pensée de ce Palestinien de nationalité américaine, dont Tzvetan Todorov disait qu'il était l'un des intellectuels les plus influents du monde, est encore peu connue du public non académique francophone. À l'heure où éclatent les révolutions arabes, où les nationalismes s'affirment sans fard un peu partout en Europe, où la France est en proie aux polémiques sur « l'identité nationale », la pensée d'Edward Saïd s'impose dans toute sa puissance, son acuité politique, et permet de porter un regard critique sur l'actualité occidentale ; manière, en somme, de regarder sous le tapis d'un occidentalo-centrisme décadent. Blackjack éditions publie ainsi Dans L'ombre de l'Occident, titre générique d'un recueil de trois entretiens, inédits en français (extraits du recueil Power, politics and culture, interviews with Edward W. Saïd, publié en 2004 par Bloomsbury) qui offrent une approche transversale de l'univers d'Edward Saïd et permettent de comprendre comment le statut d'exilé est intrinsèquement lié au développement de cette réflexion originale. Edward Saïd parle depuis l'exil, sa parole est « entre mondes ». Et c'est de cette position qu'il critique les systèmes de représentations, la manière dont l'Occident construit des images de l'Orient, du Moyen-Orient. Il discerne, par extension, la manière dont l'Occident construit son rapport à l'Autre. Ces constructions se révèlent radicalement politiques, directement dominatrices. Edward Saïd montre ainsi comment la culture, dans son ensemble, est travaillée par les rapports de forces et d'instrumentalisation. Émanciper l'altérité au sein même des représentations, introduire la parole d'un Autre qui ne serait pas réductible ou manipulable, tel est sans doute l'enjeu majeur de l'oeuvre de Saïd dont il est question dans ces entretiens. « Pris entre “salamalecs” et “charabia”, les Arabes n'intéressent pas “le monde”. Les musulmans non plus. Si l'islam retient politiquement l'attention, le “monde arabe” est décor et paysage ». À travers ce texte au titre provocateur, Seloua Luste Boulbina, philosophe et politiste, ne se demande bien sûr pas si les Arabes sont, dans l'absolu, en capacité de parole, mais cherche des territoires où les paroles des Arabes peuvent trouver des résonances singulières dans une culture occidentale historiquement dominatrice. « Les frontières coloniales, écrit-elle encore, ne sont pas géographiques, elles sont avant tout humaines ». Dès lors, les « entre-mondes », concept forgé par Edward Saïd, ces lieux de l'art et de la littérature, deviennent un fil conducteur pour dire les déplacements et les migrations qui permettent de construire un langage commun et d'instaurer une réelle esthétique de la parole. Dans Les Arabes peuvent-ils parler ?, Seloua Luste Boulbina engage des dialogues, met en écho des voix aussi diverses que celles de Frantz Fanon, Sigmund Freud, Joseph Conrad, Edward Saïd, Hannah Arendt, Henri Michaux, Mallarmé, Arjun Appaduraï, Jean Josh Rabearivelo, Victor Segalen, Jacques Derrida, Frantz Kafka, Yoko Ogawa, Theodor Adorno, René Descartes, Samuel Beckett, Michel Foucault, Gilles Deleuze, Mahmoud Darwich, Sayed Kashua, Marcel Detienne, Amin Maalouf, Nietzsche, Joyce, Clément Rosset, Edgar Poe, Charles Baudelaire, Alexis de Tocqueville, Roland Barthes ou encore d'Ovide. La diversité des figures de l'exil met alors en question anciennes divisions coloniales et stéréotypes contemporains. Ici, les Arabes sortent de l'ombre, trouvent place dans l'expérience commune. Les philosophes, écrivains, poètes, artistes, exilés dans leur propre langue, seraient-ils tous des Arabes se demandant en français s'ils peuvent parler ? Entre esthétique et politique, le texte de Seloua Luste Boulbina est comme une respiration, au style précis, organique : il nous invite à tendre l'oreille.

11/2011

ActuaLitté

Critique littéraire

Revue de la Bibliothèque nationale de France N° 60/2020 : Ne les laissez pas lire ! Censure dans les livres pour enfants

Si la lecture apparaît comme une valeur refuge dans l'éducation des enfants, les livres qui leur sont destinés ne font pas toujours l'unanimité. Les discours actuels, de plus en plus impérieux, le confirment, et le débat reste ouvert : où s'arrête la liberté d'expression en regard des impératifs liés à la protection de l'enfance, où commence la censure ? La censure appliquée au livre pour enfants En préambule, Jean-Yves Mollier rappelle qu'au XIXe siècle, au moment même où se constitue une littérature pour la jeunesse, l'Enfant représente, de la même manière que la Femme ou le Peuple, une catégorie sous surveillance, perméable par nature à l'influence néfaste des mauvaises lectures. L'abbé Bethléem (dont les archives sont conservées à la bibliothèque de l'Arsenal) joue un rôle considérable dans la campagne menée dans la première moitié du XXe siècle contre les journaux licencieux et les illustrés pour la jeunesse (Anne Urbain). Ce sont en effet ces illustrés, français (L'Epatant) puis américains (Le Journal de Mickey), qui concentrent dans un premier temps les attaques des censeurs, dont les arguments d'ordre moral ou esthétique constituent paradoxalement l'un des premiers discours critiques sur la bande dessinée (Sylvain Lesage). La même accusation de propager, par l'exemple, la criminalité juvénile se retrouve dans les discours à l'encontre du cinéma (Roxane Haméry). En France s'est mise en place, en juillet 1949, une législation qui encadre les publications à destination de l'enfance et de l'adolescence, qui " ne doivent comporter aucune illustration, aucun récit [... ] présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine ou tous actes qualifiés crimes ou délits ou de nature à démoraliser l'enfance ou la jeunesse ". Dans le même temps, aux Etats-Unis, est apparue, selon des modalités un peu différentes, la Comics code authority qui régira pendant des décennies la publication des comics américains (Jean-Paul Gabilliet). Le tournant de mai 1968 Mai 1968 bouleverse le paysage bien ordonné de l'édition pour la jeunesse, en initiant un mouvement de libération de l'enfance opprimée par la famille, l'école, et le monde des adultes en général, dont le Petit livre rouge des écoliers et des lycéens, traduit et publié en France par François Maspero en 1971, est emblématique (Sophie Heywood). La plongée de Bernard Joubert dans les archives de la Commission de surveillance des publications pour l'enfance et l'adolescence, instaurée par la loi de juillet 1949, est riche d'enseignements sur la manière dont celle-ci examine au fil du temps les publications pour la jeunesse. Au-delà de la loi et de son application, de moins en moins restrictive, les pressions exercées sur le livre pour enfants restent multiples, qu'elles viennent des responsables politiques ou des parents, et s'expriment tout particulièrement dans les bibliothèques publiques (Véronique Soulé). La parole est aussi donnée aux acteurs de cette histoire contemporaine, à un éditeur (Thierry Magnier) et à des créatrices (Agnès Rosenstiehl et Katy Couprie). Laissez-les lire ! Du XIXe siècle à aujourd'hui, les discours à l'encontre des mauvaises lectures sont révélateurs des angoisses du temps, et des permanences des interdits liés prioritairement à la violence et à la sexualité, dont le livre pour enfants, territoire doublement sanctifié, devrait être protégé à tout prix. " Ne craignons pas trop vite de traumatiser les enfants. Le danger est bien plus grand dans ce qui est mièvre et ennuyeux que dans ce qui est trop fort dans sa vérité " disait pourtant Geneviève Patte dans Laissez-les lire ! en 1978... Rubriques : " Autour d'une oeuvre " mène l'enquête à propos d'un mystérieux jeu de tarot vénitien ; La " Découverte " se penche sur le ballet que Roland Petit (1976) consacre à Nana ; La rubrique " Portrait " autour de Judith Gautier ; La rubrique " Innovation " consacrée au livre augmenté ; Le récit de Nathalie Kuperman en " Résidence " à la BnF

03/2020

ActuaLitté

Récits de voyage

Lukanga Mukara. Voyage d'étude dans les profondeurs de l'Allemagne

Le destin de Hans Paasche (1880-1920) est hors du commun. Des steppes Massaïs à la campagne allemande, apôtre du changement, il met sa vie au service de cette idée apparemment simple : soldat, il devient militant pacifiste ; chasseur, il devient végétarien ; fils de politicien, il devient révolutionnaire, et ne cesse d'évoluer. Il va à l'encontre de l'évolution classique : en prenant de l'âge, on s'embourgeoise souvent - lui se désembourgeoise. Franchissant au fil du temps les barrières sociales et intellectuelles, il joue en permanence sur plusieurs tableaux : à la fois aventurier et père de famille, intellectuel et homme d'action, chrétien et fils des Lumières, bourgeois propriétaire et défenseur du petit peuple. Ses textes sont audacieux, profonds et empreints d'une ironie mordante ; il s'y appuie sur des valeurs et des connaissances classiques pour construire une pensée résolument moderne et iconoclaste. Le voyage d'étude de Lukanga Mukara dans les profondeurs de l'Allemagne (titre complet, 1912, inédit en France) est remarquable. Comme Hérodote, et davantage encore à la manière de Montesquieu, le chercheur africain Lukanga Mukara, guidé par sa curiosité scientifique, voyage pour faire progresser sa connaissance et celle de son peuple. Il est envoyé par son roi dans les profondeurs de l'Allemagne pour y étudier les coutumes et les comportements des indigènes... Les lettres qu'il envoie à son souverain pour partager ses découvertes sur ce drôle de pays sont à la fois pertinentes, drôles et sans concessions. Critique de l'hyperconsumérisme et du matérialisme effréné, plaidoyer pour l'écologie et un nouveau rapport de l'Homme à la Nature, incitation à un mode de vie plus sain et plus zen, apologie du relativisme culturel et de l'observation participante : difficile de croire que ce texte a 100 ans. Lire les lettres de Lukanga, c'est avoir le plaisir de découvrir un regard acéré, encore contemporain, sur notre plus proche voisin, à la veille de la première conflagration mondiale. En regardant dans le miroir que nous tend le voyageur africain, on réalise l'absurdité de choses qui nous paraissaient pourtant normales ; on prend conscience de la non-linéarité et la relativité du " progrès " ; et on comprend, peut-être, ces mots prononcés par Paasche au crépuscule de sa vie : " Il n'y a jamais eu d'époque qui ait réclamé d'action plus impérativement que la nôtre. Et jamais la tâche échue aux Hommes énergiques n'a été plus prometteuse de succès qu'aujourd'hui. Car alors même que l'être humain est si profondément abaissé, sont forgées les armes de l'esprit qui pourront servir à sa libération. " C'est peut-être ce livre qui a inspiré Le Palagui d'Eric Scheuermann, qui a eu tant de succès en Europe ces dernières années ; et les observations d'Hans Paasche s'inscrivent dans le droit fil de celles des humanistes Romain Rolland et Stefan Zweig.

09/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Journal 1954-1960. "Avec elle et la bande critique"

C’est un Jacques Lemarchand (1908-1974) bien installé dans ses doubles fonctions de lecteur et de critique théâtral, et compagnon depuis décembre 1950 de Silvia Monfort, que nous retrouvons dans ce Journal 1954-1960. Sous l’Occupation, il a connu les errements et les difficultés d’un jeune intellectuel bordelais «monté à Paris» pour devenir écrivain. Grâce à Jean Paulhan, il est entré au comité de lecture de Gallimard, puis Albert Camus lui a demandé de tenir la chronique théâtrale de Combat. Il devient alors l’un des critiques dramatiques les plus lus de l’après-guerre qui voit l’émergence de jeunes auteurs, acteurs et metteurs en scène, soutenus par la décentralisation théâtrale. Au Figaro littéraire, où l’a appelé Pierre Brisson en 1950, Jacques Lemarchand exerce sa lucidité ironique, sa grande culture et sa déontologie «janséniste». Ferraillant avec la «bande critique» de ses confrères, comme Jean-Jacques Gautier du Figaro ou Robert Kemp du Monde, il entame une défense acharnée de ce que l’on appellera «le Nouveau Théâtre». Chez Gallimard, il fonde la collection théâtrale «Le Manteau d’Arlequin» en 1955, puis la «Collection Blanche» de littérature pour enfants en 1959. Dans son bureau, qu’il partage avec Camus, passent de nombreux écrivains – Boris Vian, Jean Blanzat, Brice Parain, Eugène Ionesco, Arthur Adamov, Jacques Audiberti, Marguerite Duras, Violette Leduc et aussi les Gallimard, qui lui font part des bruits du jour… Devenu quinquagénaire, Jacques Lemarchand ne dédaigne pas jouer à «l’homme brûlé» en exagérant le nombre de ses conquêtes, mais désire par-dessus tout «inspirer confiance». L’angoisse de l’âge commence cependant à poindre et ses rêves s’en ressentent. Le 21 septembre 1954, il constate : «je bois fort et je tombe dans le sombre»… Liées à un profond ennui existentiel, ces crises se multiplient, parallèlement à une vie sentimentale fort agitée. Après une étonnante scène de rupture avec Silvia Monfort au Festival d’Avignon en juillet 1954, plusieurs jeunes femmes – actrices, écrivaines ou journalistes –, se succèdent ou s’imposent. Frénétique en amour, mais attaché à sa famille et fidèle en amitié, Jacques Lemarchand se montre très affecté par la mort de sa mère, en juin 1958, puis par celle de deux de ses proches amis : Boris Vian en juin 1959 et Albert Camus en janvier 1960.

05/2020

ActuaLitté

Policiers

Riposte

Las Vegas. Antoine Deco, étoile montante de la boxe, s'apprête à affronter le favori Kolya Konytsin, réputé pour ses dix-sept victoires par K-O, dans l'arène d'un des plus grands casinos du Strip, le Reef. Une consécration pour cet ancien délinquant qui vient de purger une peine de prison. En ce jour décisif, le hasard réunit autour de lui trois amis qu'il avait perdu de vue depuis dix ans. Tyron, un ex-marine tout juste rentré d'Irak. Keenan, le flic déchu, contre qui le mouvement Black Lives Matter s'apprête à manifester après qu'il a tué un jeune Noir désarmé dans la rue. Et Naomi, la fille de la bande, qui a fini par épouser Keenan. L'horloge tourne. Dans quelques heures, le Tout-Vegas se précipitera au Reef pour assister au combat. Pour la première fois depuis dix ans, le quatuor sera de nouveau rassemblé. Ce soir il y aura de la sueur, du sang... et justice sera faite. Ils ne le savent pas encore, mais leur vie va basculer. Une plongée dans l'envers de Vegas sur fond d'argent sale, de violence policière et de conflits communautaires ou 24 heures sous haute tension. " Riposte est à recommander à qui veut ajouter à son confinement une bonne dose d'adrénaline, teintée de nostalgie". Le Télégramme "Riposte, premier roman de David Albertyn, restera dans les mémoires". Le JDD " Riposte distille son lot de scènes de calibres, de lames effilées et donc d'uppercuts et autres jabs. C'est solide". The Killer Inside Me " Bien pensé, bien monté, bien raconté, très bien joué monsieur Albertyn... Assurément un nom à retenir. " NYCTALOPES " Riposte, c'est 24 heures sous haute tension, une lecture addictive et un véritable uppercut reçu par le lecteur qui, non loin du KO, en redemande encore... " FROGGY'S DELIGHT " Que c'est bon ! Un vrai bon polar, qui revisite tous les " clichés " , les grands classiques, et qui le fait avec classe, efficacité, rythme. Le pied. " Actu Du Noir A propos de l'auteur David Albertyn est né à Durban, en Afrique du Sud, en 1983. Il écrit depuis l'âge de six ans et le sport est, après l'écriture, sa seconde passion. Riposte est son premier roman.

03/2020

ActuaLitté

Beaux arts

California concrete: a landscape of skateparks

La Californie est le berceau de la culture du skateboard et même si les skateparks se trouvent aujourd'hui dans le monde entier, ces parcs continuent de prospérer à mesure que le sport évolue et que des architectes, des ingénieurs et des skateurs collaborent pour peaufiner leurs conceptions. L'artiste Amir Zaki a grandi en skate, il comprend donc bien ces espaces et depuis des années, il photographie le paysage bâti et naturel de la Californie et se passionne pour les grandes structures en béton. Non seulement sous des formes sculpturales, mais aussi comme des éléments significatifs du paysage contemporain, appartenant à une tradition de l'art public et de l'architecture brutaliste. Pour créer les images de ce livre, Zaki a photographié à la lumière de l'aube, grimpant à l'intérieur des bols et des pipes en l'absence de patineurs. Chaque photographie est composée de dizaines de photos prises avec un appareil photo numérique monté sur une tête de trépied motorisée. L'aspect des images obtenues est inhabituel dans la mesure où l'objectif de Zaki est plutôt un téléobjectif, ce qui a pour effet d'aplatir l'espace, mais l'angle de prise de vue est souvent assez large, ce qui exagère la profondeur spatiale. La technologie permet également à Zaki de photographier certaines zones à partir de positions difficiles qui seraient autrement impossibles à capturer. Dans son texte, Tony Hawk - l'un des skateurs professionnels les plus connus au monde - décrit comment les photographies de Zaki de skateparks vides et à ciel ouvert évoquent les souvenirs de la liberté idyllique qu'il ressentait lorsqu'il a visité un skatepark comme un enfant dans des piscines et des bols en béton. Dans son essai, l'architecte Peter Zellner, basé à Los Angeles, décrit les débuts du skateboard vertical moderne au milieu des années 1970 et la prolifération des skateparks construits à cet effet. Il établit un parallèle avec la réinvention presque simultanée de la photographie de paysage américaine, lorsque les photographes détournaient les yeux de la nature et se concentraient sur le paysage créé par l'homme. Les remarquables photographies de Zaki représentant des skateparks étrangement surnaturels, dépourvues de leurs utilisateurs, héritent de cette tradition réinventée en trouvant la beauté dans une banlieue en béton apparemment dénaturée.

09/2019

ActuaLitté

Développement personnel

Le stress, je gère !

Les cahiers du Dr GOOD, la nouvelle collection de référence en santé ! Dans ce cahier Le stress, je gère ! , le Dr Good, alias Michel Cymes, le médecin préféré des Français, donne ses conseils pour mettre le bien-être et la santé positive à la portée de tous. Le stress, impossible d'y échapper ! Mais on peut l'apprivoiser : on vous livre les bonnes routines et la boîte à outils pour arrêter de vous pourrir la vie... et la santé ! Au travail comme à la maison, personne n'est à l'abri du stress, le mal moderne le mieux partagé ! Ce mécanisme de défense vital, à la longue, pille notre énergie, sape notre moral et fragilise notre système immunitaire. Apprendre à mieux le gérer, c'est donc essentiel pour préserver nos ressources... et voir la vie du côté good ! Dans ce cahier, on va s'attaquer au Grand Méchant Stress pour retrouver sérénité et santé : on vous donne les meilleurs gestes et pratiques adaptés à chaque moment de la journée pour limiter les sources de stress, modifier votre perception des choses et ramener le calme au bon moment. Keep cool. Le stress, de quoi on parle ? Les clés pour comprendre les mécanismes physiologiques du stress : les 3 phases du stress, la distinction entre stress aigu et chronique, et ses effets sur notre santé. Le rôle de notre perception : les différents agents stresseurs, et les processus cognitifs et émotionnels qui jouent sur notre réaction face au stress. Tous les bénéfices à mieux le gérer, sur le plan de la santé, du moral, du sommeil, de la silhouette, de la forme et bien d'autres domaines de nos vies encore... Le coaching du Dr GOOD, on fait équipe Des pas à pas pour se mettre à la méditation + des exercices de respiration et de sophrologie, pour apaiser le corps et le mental lorsque le stressomètre monte. Les bons choix alimentaires du petit déjeuner au diner, pour apporter à l'organisme toutes les armes dont il a besoin pour se défendre contre le stress. Des conseils pour lâcher prise et prendre du recul : changer ses " lunettes de vie " pour mieux gérer son stress. Et tout ce qui apporte du good dans le quotidien : du sport, la nature, des activités créatives, du rire, des amis...

11/2020

ActuaLitté

Littérature étrangère

Confession téméraire

Anita Pittoni (1901-1982) est une femme de lettres italiennes sortant absolument de l'ordinaire. Styliste, écrivaine, éditrice, elle a un sens du travail et de la beauté qui explose dans chacune de ses activités. Dans le domaine de la mode, dans l'Italie des années 1950, elle dessine et compose une ligne de vêtements et surtout s'engage pour la défense de l'artisanat et contre la production de masse. Amie des intellectuels triestins parmi lesquels Roberto Baslen (l'un des fondateurs de la célèbre maison d'édition Adelphi) et le poète Umberto Saba, elle tenait salon et a monté une maison d'édition, Lo Zimbaldone, au catalogue remarquable (Italo Svevo, Umberto Saba, Giani Stuparich, Benedetto Croce...) De cette effervescence intellectuelle, elle tire ses écrits. Délicats et puissants, ils sont souvent courts, sous forme de nouvelles, journaux, bribes, et époustouflants. Confession téméraire est une suite de petites proses inspirées de la vie intime d'Anita Pittoni. "Les douze récits qui composent ce volume forment un tout, écrit Pittoni, relié par une constante vision introspective qui a son origine dans le rapport entre la vie intérieure et les événements, en tant qu'affrontement (ou drame) pacifié ; exprimé dans l'imagination par des images et des symboles. [... ] je dirais, si on me le permet, qu'il s'agit d'une formation géologique d'origine volcanique". Ses réflexions sont nourries par cette vision introspective et elle se place d'emblée sous la protection de Nietzsche : "C'est la même terre, te dis-je, la même terre ! Ce sont mes herbes fragiles, mes humbles fleurs des champs, mes amers chênes rouvres, et les arbres immenses de Nietzsche, forts, bien enracinés, capricieux, qui donnent un sens aux horizons". On découvre ainsi tout au long de ces proses une femme d'un grand courage, celui d'être aimante et intellectuelle et d'affronter sa créativité. Un exemple d'une puissance très rare. "Je suis folle, une femme dénuée de sentiment, je ne sais pas nourrir des sentiments vrais, et j'ai d'autres défauts. Il suffit que je veuille bien me voir telle que je suis, que j'aie le courage de me dire clairement le jugement porté sur moi et sur mes mouvements pour me sentir bouleversée. Franchement, je ne sais pas comment j'ai eu la force de me supporter".

05/2019