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photographies Manufacture Morvan

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Histoire ancienne

Histoire de la Gaule. Une confrontation culturelle, VIème siècle avant J.-C. - Ier siècle après J.-C.

L'historien d'aujourd'hui ne peut envisager la Gaule et les Gaulois de la même manière que ses prédécesseurs : la génération de Jullian fut marquée par la revanche sur l'Allemagne, celle de Carcopino par la colonisation et celle de Hatt par la décolonisation. De plus, l'éventail méthodologique, qui s'est élargi et affiné (de l'épigraphie latine à la photographie satellitaire) depuis un siècle, permet de considérer cette histoire sur la longue durée, c'est-à-dire sur le large demi-millénaire qui s'ouvre au début du vil siècle av. J.-C. (fondation de Marseille). Bien avant la première intervention militaire romaine (125 av. J.- C.), le commerce étrusque puis grec eut une incidence considérable sur la vie même des habitants de la Gaule. Le vin eut ainsi une fonction beaucoup plus large que celle que lui assignent les sources grecques et latines - étancher la " soif celtique " - et modifia en profondeur, avec d'autres produits et objets du monde méditerranéen, les sociétés celtiques. Le commerce joua donc un rôle majeur dans la confrontation de deux civilisations, celle des Grecs et des Romains - fondée sur la pierre -, celle des Celtes - caractérisée par le bois et le torchis. Il n'importe guère finalement qu'un jour les Italiens aient, dès le milieu du IIe siècle au sud, pris le relais des Grecs, qui eux-mêmes avaient évincé les Étrusques : les échanges avaient dépassé l'ajustement de l'offre et de la demande pour remplir un véritable rôle culturel. Rome prit le problème autrement, imposant armées, colons et provinces. Cette brutalité ne constitua pourtant pas en soi une rupture et se borna à donner de tout autres dimensions aux relations économiques et aux contacts culturels. Une fois la saignée césarienne opérée, les Romains cherchèrent en outre à séduire, et de leur côté les Gaulois ne furent ni ces hommes falots faits de sable et de vent que décrit Mommsen ni des vaincus acculturés prêts à s'incliner devant la splendeur des décors urbains ou des autres formes de la civilisation méditerranéenne. La romanisation passa ainsi par un demi-millénaire de commerce, par de subtils accords politiques symbolisés par les cérémonies du culte impérial au Confluent des Gaules (Lyon), et par un élargissement du droit de cité (au milieu du Ier siècle ap. J.-C., les citoyens romains de Gaule étaient les égaux de ceux nés sur les bords du Tibre). Tout fut dit au concile de Reims (70 ap. J.- C.) où les notables assemblés refusèrent les chemins de la rébellion : ils étaient devenus non pas des Gallo-Romains - le terme est une invention contemporaine -, mais des Romains des provinces des Gaules.

04/1997

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Beaux arts

Surréalismus N° 7, hiver/printemps 2021 : Le surréalisme aux USA

Cette septième livraison de Surréalismus vous offre une maquette renouvelée, des rubriques repensées. L'objectif : laisser davantage de place aux œuvres et rendre les textes plus accessibles. Côté éditorial, quatre séquences jalonnent votre lecture : L’actualité dans la presse, les livres et les DVD, avec un hommage posthume à notre ami, grand poète, éditeur et incomparable défenseur du surréalisme Jean-Michel Goutier. Nous remercions chaleureusement Giovanna Goutier pour son aide. Les grands entretiens autour des expositions s’ouvrent avec Yolande Rasle et Renaud Faroux pour le Centenaire du P.C.F. à l'Espace Niemeyer, à Paris, au printemps prochain. Giovanni Lista raconte De Chirico à l’Orangerie. Sophie Krebs et Marion Brauner évoquent, chacune à sa manière, Victor Brauner au Musée d'Art Moderne de Paris. En instance d’ouverture, un projet autour de la naissance du surréalisme, mis en chantier par deux jeunes conservateurs de la BnF, Bérénice Stoll et Olivier Wagner. Didier Ottinger s’enthousiasme pour la période Renoir du peintre René Magritte qui ouvrira ses portes à l'Orangerie au printemps prochain. Une rencontre magnifique (bien qu’à distance) avec Sarah Meister, conservatrice au MoMA où elle nous initie au Fotoclubismo. Anne Yanover nous parle de l'amitié de Paul Eluard et Pablo Picasso au musée de Saint-Denis. Laurence Imbernon présente Hayter et l'atelier du monde bientôt visible au musée des beaux-arts de Rennes. Le dossier U.S.A. nous entraîne, pour cette première incursion, vers les contrées du nord-est des États-Unis. La couverture et un portfolio de douze pages sont consacrés à Alfred Stieglitz, inventeur de la photographie d'art, extraordinaire précurseur du surréalisme aux Etats-Unis et grand ami de Marcel Duchamp. Suit un long entretien avec Fabrice Maze, réalisateur du film-documentaire dédié à la peintre américaine Kay Sage. C'est aussi l'occasion de faire un point sur la collection Phares créée par la fille d'André Breton et de Jacqueline Lamba, Aube Breton-Elléouët. On vous plonge dans l'univers onirique d'Edgar Allan Poe avec The Raven (Le Corbeau) dans sa version d'origine en anglais illustrée par Gustave Doré, puis dans la traduction française de Charles Baudelaire avec notre choix de gravures d'Odilon Redon. Christophe Dauphin nous initie à l'œuvre de Philip Lamantia, poète et acteur important de la Beat Generation qui fit le lien entre le surréalisme et la contre-culture américaine. Pour clore la séquence : un entretien avec Alain Sayag sur Man Ray et la mode et un clin d’œil sur la grande exposition Alexander Calder programmée au MoMA. Le calendrier international des expositions liées au surréalisme se regarde dans une actualité bouleversée. Il est remis à jour régulièrement sur notre site www.surrealismus.fr (rubrique : + de surréalisme, sous-rubrique : calendrier).

12/2020

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Droit

Mélanges en l'honneur du professeur Nicole Dockès

Jalons pour une histoire culturelle de la firme : Grandes écoles et fonction publique, une voie française de la croissance, 1920-1980 par Jean-Pierre ALLINNE, PR Université de Pau La solution d'un industriel parisien à la crise financière et au paupérisme : Thomas Guinier et les crédit national (1848-1868), par Pierre ALLORANT, MC Université d'Orléans, Laboratoire Collectivités Territoriales de l'Université d'Orléans, Comité d'Histoire Parlementaire et Politique Catégories de juristes et catégories d'historiens : Quelle osmose ? par Mario ASCHERI, PR Università Roma III On devrait marier les prêtres ! par Jean BART, PR Université de Bourgogne (Dijon) Le choc de 1840, par Jacques BOUVERESSE, PR Université de Rouen Les origines guerrières de la propriété romaine par Jean-François BREGI, PR Université de Nice-Sophia-Antipolis Germanolâtrie et germanophobie en France au XIXe siècle, par Marie-Bernadette BRUGUIERE, MC Université Toulouse I-Capitole La philosophie politique, une utopie de la renaissance ? Réflexions autour de quelques "Républiques imaginaires" du temps, par Géraldine CAZALS, MC Université d'Avignon et des pays de Vaucluse Lettres de Bassora... , par Christian CHENE, PR Université René Descartes (Paris V) De Vincent Scheil à Guillaume Cardascia : un siècle d'assyrologie juridique française, par Sophie DEMARE-LAFONT, PR Université Panthéon-Assas Paris II Le florissant commerce de la photographie licencieuse en ses débuts, par Christiane DEROBERT-RATEL, MC Université de Toulon et du Var Rousseau juge de Jean... Calvin. La marque de Calvin sur la pensée politique de Rousseau, par Alfred DUFOUR, PR Université de Genève La séduction et le juge : Le rapt en Franche-Comté au XVIIIe siècle (1728-1774), par Sébastien EVRARD, MC Université de Lorraine, Institut François Gény EA 1138 La guerre des sexes n'aura pas lieu ou des vertus de l'ironie. Sylvain Maréchal et le projet d'une loi portant défense d'apprendre à lire aux femmes, par Jérôme FERRAND, MC Université Pierre Mendès-France - Grenoble II L'impuissance et ses conséquences dans l'ancien droit, par Karen FIORENTINO, MC Université de Bourgogne (Dijon) Fixer la Constitution : Une antenne des constituants de 1789, par Michel GANZIN, PR Université d'Aix-Marseille De l'empire des pères à l'emprise des mères : Quel statut pour le père séparé ? par Nathalie GOEDERT-MAITRE, MC Université de Paris-Sud (Paris XI) Dans une école de Gaule, la leçon du Maitre d'Autun, par Soazick KERNEIS, PR Université de Paris Ouest - Nanterre La Défense Paul Durand, théoricien du droit social, par Jean-Pierre LE CROM, CNRS, Université de Nantes Les parlementaires dans la vallée du Rhône et la séparation de l'Eglise et de l'Etat, par Catherine LECOMTE, PR Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Recherches autour d'une expression : Droit savant, par Anne LEFEVRE-TEILLARD, PR Université Panthéon-Assas Paris II De la condition du travail aux condit

11/2014

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Littérature française

Le déséquilibre du monde

" Durant les sombres jours de Verdun où votre pénétrante sagacité et votre vaillance contribuèrent si puissamment à changer l'orientation du destin, je reçus de vous, mon cher général, une photographie, dont la dédicace rappelait que vous étiez mon disciple. Depuis lors, vous m'avez affirmé que ma doctrine vous avait guidé tandis que vous prépariez la victoire décisive du 18 juillet 1918 et pendant les opérations qui la suivirent. Le psychologue ayant la rare fortune de trouver un tel élève pour appliquer ses principes, lui doit une vive reconnaissance". Les civilisations modernes se présentent sous deux faces, tellement dissemblables, tellement contradictoires, que vues d'une planète lointaine, elles sembleraient appartenir à deux mondes entièrement différents. Un de ces mondes est celui de la science et de ses applications. Des édifices qui le composent rayonnent les éblouissantes clartés de l'harmonie et de la vérité pure. L'autre monde est le ténébreux domaine de la vie politique et sociale. Ses chancelantes constructions restent enveloppées d'illusions, d'erreurs et de haines. Des luttes furieuses le ravagent fréquemment. Cet éclatant contraste entre les divers domaines des grandes civilisations tient à ce que chacun d'eux est formé d'éléments n'obéissant pas aux mêmes lois et n'ayant pas de commune mesure. La vie sociale est régie par des besoins, des sentiments, des instincts légués par l'hérédité et qui pendant des entassements d'âges, représentèrent les seuls guides de la conduite. Dans cette région, l'évolution progressive demeure très faible. Les sentiments qui animaient nos premiers aïeux : l'ambition, la jalousie, la férocité et la haine, restent inchangés. Durant des périodes, dont la science révèle l'accablante longueur, l'homme se différencia peu du monde animal qu'il devait tant dépasser intellectuellement un jour. Dans cette région, l'évolution progressive demeure très faible. Les sentiments qui animaient nos premiers aïeux : l'ambition, la jalousie, la férocité et la haine, restent inchangés. Durant des périodes, dont la science révèle l'accablante longueur, l'homme se différencia peu du monde animal qu'il devait tant dépasser intellectuellement un jour. Restés les égaux des animaux dans le domaine de la vie organique, nous les dépassons à peine dans la sphère des sentiments. C'est seulement dans le cycle de l'intelligence que notre supériorité est devenue immense. Grâce à elle les continents ont été rapprochés, la pensée transmise d'un hémisphère à l'autre avec la vitesse de la lumière. Mais l'intelligence qui, du fond des laboratoires, réalise tant de découvertes n'a exercé jusqu'ici qu'un bien faible rôle dans la vie sociale. Elle reste dominée par des impulsions que la raison ne gouverne pas. Les sentiments et les fureurs des premiers Ages ont conservé leur empire sur l'âme des peuples et déterminent leurs actions.

03/2023

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Beaux arts

La miniature, portrait de l'intimité

Loin d'être uniquement " une peinture en petit ", bonne à ranger parmi les bibelots, la miniature est une oeuvre d'art à part entière. Elle apparaît en Angleterre, à la cour des Tudors où, sous le règne d'Élisabeth Ier, son rôle est indispensable à la politique et à la célébration de la personne royale. Liée à la littérature et à la poésie, elle acquiert un sens savant et emblématique. En raison précisément de ses dimensions réduites, elle a tenu un rôle majeur dans l'histoire de la société et des sentiments. Facilement cachée, offerte ou dérobée, tenue sur soi, échangée entre amants, parents ou amis, elle fut le précieux témoignage des sentiments. Image-souvenir indispensable lors d'une séparation, elle est alors souvent multipliée après la mort. Montée en bijou, présente sur ou à l'intérieur d'une boîte ou dans un écrin pour échapper aux regards indiscrets, accompagnée des cheveux de l'être cher, elle fut ardemment aimée, comme en témoignent la littérature et la peinture. Elle fut aussi un cadeau diplomatique entre souverains, même si sa connotation demeure sentimentale. Peinte sur ivoire à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle connaît un engouement qui touche toutes les classes de la société et que la Révolution puis les guerres napoléoniennes ne feront qu'amplifier. Ses rôles divers sont décrits, accompagnés d'une évocation des artistes les plus talentueux et originaux qui ont pratiqué cet art, en Angleterre, en France et dans toute l'Europe où la miniature règne jusqu'au milieu du XIXe siècle. Entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle, son âge d'or, elle est relayée par le physionotrace, gravure de portrait en petit, puis par la miniature sur porcelaine dure qui se développe et se perfectionne durant la première moitié du XIXe siècle. A partir de 1850, la photographie remplace peu à peu la miniature qui, avant de céder sa place, tâchera d'adopter le style de ces nouveaux portraits. Très abondamment illustré, l'ouvrage fait découvrir des œuvres inconnues exceptionnelles provenant de collections privées et dévoile quelques chefs-d'oeuvre, non encore publiés, des musées des Arts décoratifs de Paris et de Bordeaux, du musée Cognacq-Jay, de la collection de Frits Lugt (Fondation Custodia), ainsi que de musées étrangers, notamment le Victoria & Albert Museum à Londres. Préfacé par Emmanuel de Waresquiel, ce panorama du petit portrait dans tous ses états est accompagné des textes de trois spécialistes : Fabienne Xavière Sturm, qui publie, avec le carnet d'atelier de Louis-Ami Arlaud-Jurine, les secrets d'un des meilleurs miniaturistes genevois. Claude Tanner, restauratrice de petits portraits sur ivoire, qui donne des conseils pour leur conservation et leur restauration. Chantal Bouchon, qui évoque la personnalité du grand collectionneur et donateur Lefebvre de Viefville.

12/2010

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Généalogie

Destins français. Essai d'auto-ethnographie familiale

Martine Segalen se livre à une enquête historique et généalogique de la " saga " de deux familles juives dont elle est issue, venues à la fin du 19e siècle à Paris. Entre démarche personnelle et professionnelle, très documentée, cet exercice de retour en soi est sensible, émouvant et représentatif d'une histoire de beaucoup de familles françaises ou qui le sont devenues. La photo sur le bureau Les albums de famille sont comme des petites machines à remonter le temps. Les photographies en sont les arrêts sur images, les moments figés d'un film muet sautillant et fragile. Jaunies, altérées par les plissures et les mauvais traitements elles disent peu d'elles-mêmes. Entre les photos il y a des blancs, des marges et parfois telle ou telle part écrite succincte, juste un mot, un lieu, un prénom, une date, un bref commentaire. C'est une matière que Martine Segalen (née Appel) connaît bien. Ethnologue connue par ses travaux de sociologie de la famille, sur le mariage, la parenté, la transmission dans les sociétés françaises, traditionnelles et contemporaines, elle se livre ici à un exercice de retour en soi, une sorte d'auto-ethnographie. Elle a pu le faire à partir d'une double dynamique : celle, personnelle, fortement motivée par le désir légitime de retrouver ses origines, d'explorer les archives et les traces de sa propre famille afin de s'assurer de la transmission ; l'autre, professionnelle, en utilisant la " boîte à outils " de son savoir anthropologique qui lui a permis de comprendre les mécanismes de composition familiale tels qu'elle a pu les observer et les analyser dans d'autres groupes sociaux. Cet ouvrage en est le résultat. Pour mener à bien cette enquête, l'ethnologue s'est faite historienne, elle est allée sur le terrain, dans les archives, a fait resurgir ses propres souvenirs. Son exigence méthodologique et cette pratique d'une ethnologie de soi ne cache pas l'émotion qu'elle a senti surgir à la vue des documents, des sites et des photographies qui la concernaient directement. Sagas familiales, exils croisés, destins d'exilés C'est une description historique de la " saga " de deux familles juives dont elle est issue, venues à la fin du xixe siècle jusqu'à Paris, symbole de la liberté de penser ; elles s'y intégrèrent au milieu professionnel des fabricants et commerçants du vêtement (principalement dans la branche de la casquette et de la fourrure). Martine Segalen a exploré minutieusement la trajectoire de ces exilés et enquêté sur le milieu socioprofessionnel judéo-parisien jusque dans les années 1930. Elle décrit les systèmes d'alliances et les stratégies mises en oeuvre au cours de plusieurs générations pour consolider les fruits d'un exode et fait le récit de ces trajectoires sociales ascendantes. Les premiers chapitres retracent le parcours des deux lignées, du côté du père et du côté de la mère. Chacune de ces lignées a connu une forme d'exil différente et d'ailleurs assez semblable aux lignées de la famille de Nathalie Heinich (voir Une histoire de France). Partis de la Pologne et de l'Autriche russe, une branche a rejoint l'autre lignée partie d'Alsace après 1870. Leur ressemblance est moins l'appartenance à un milieu social qu'une communauté religieuse. Dans un autre chapitre elle raconte aussi, de manière encore plus impliquée, cet épisode paroxystique du camp de Drancy où furent internés ses parents (Paul et Ginette Appel) durant deux ans (1942-1944), au moment de sa toute première enfance. Ce fut un moment très difficile où tous les rêves et les efforts des générations précédentes semblaient devoir se briser et s'effacer. Ce chapitre renvoie aussi à l'actualité des recherches historiques sur Drancy. 2022 est une année de commémoration de la terrible rafle du Vél d'Hiv et des exactions contre les juifs qui ont suivi et qui ont fait de la Cité de la Muette à Drancy un épicentre de la déportation vers Auschwitz et Birkenau. Parmi les témoignages réunis par les équipes du Mémoriel de la Shoah, il y a ceux des parents de Martine Segalen et c'est avec une grande lucidité et sans partialité qu'elle relate ces faits. " Ethnologie du chez soi " Cet essai aurait pu avoir pour titre Du train à la Péniche. Martine Appel-Segalen a suivi les traces de son grand-père, Israël Appel, depuis les voies ferrées où roulait le train qui le conduisit à la fin du xixe siècle de Katowice en Pologne jusqu'à Paris. C'est sur la " Péniche ", ce long banc en bois du hall de Sciences Po, qu'elle-même rencontra son futur mari Renaud Segalen, petit-fils de Victor Segalen. Cette période a constitué pour elle un drôle de départ dans la vie : elle est née en 1940. Mais tant d'opiniâtreté a abouti : Martine Appel a intégré Sciences Po, a eu une première vie professionnelle dans les hautes sphères commerciales, est devenue Martine Segalen par son alliance avec Renaud, se liant ainsi à une famille au parcours transnational, elle aussi. Puis elle a connu une trajectoire pleine de bifurcations et d'imprévus. Mère de trois enfants, elle a fait une brillante carrière d'ethnologue, devient une intellectuelle reconnue. Elle est en même temps une grande sportive qui accumule les coupes et les trophées de marathonienne et elle a souvent pris position publiquement pour la place des femmes dans le sport. L'histoire des Segalen et la biographie plus détaillée de Martine mériteraient des développements propres. Mais ce n'est pas le propos de son ouvrage, écrit juste avant sa disparition et auquel elle tenait beaucoup. Voyages, archives, enquêtes lui ont permis de reconstituer et mettre en récit une histoire accidentée et cicatrisée qui est celle de beaucoup de familles françaises ou qui le sont devenues. Le texte, articulé en plusieurs chapitres, est très documenté aussi bien par les récits de l'exil et les photos de famille que par des certificats de nationalité, des contrats de mariage, des demandes de naturalisation, des publicités pour les ateliers de confection, les en-tête d'entreprises. L'ensemble compose un tableau de familles dont les motifs sont les déménagements, les parcours résidentiels et professionnels au sein de la société française à chaque époque et dans les événements de la grande Histoire de France. Le livre nous fait pénétrer dans l'intimité des familles mais avec une très grande retenue, voire une distance critique, que la chercheure en sciences sociales qu'est Martine Segalen applique avec une certaine rigueur. L'ouvrage contribue ainsi à une réflexion déjà ancienne sur la réelle " identité de la France ", au sens de ce qu'est ce pays et ce qui s'y passe aujourd'hui en résonnance avec le destin d'exilés contemporains.

05/2022

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Poésie

Contemporaine

Ce livre traite de ce que l'auteure appelle les " lieux Janus ", ces lieux où l'horreur et la beauté se sont côtoyées dans le même temps. Ces lieux sont comme irradiés par un traumatisme majeur survenu dans notre passé. Et si c'était la poésie d'avant Auschwitz qui était " barbare " après Auschwitz ? Et si la poésie contemporaine était celle de l'Après-Auschwitz ? Le texte Contemporaine, entrepris lors d'une résidence d'écriture en 2013 autour de l'ancienne gare de déportation de Bobigny en 2013, et finalisé en 2018, traite de ce que l'auteure appelle les " lieux Janus ", ces lieux où l'horreur et la beauté se sont côtoyées dans le même temps. Aujourd'hui encore, ces lieux sont comme irradiés par un traumatisme majeur survenu dans notre passé. Ces lieux qu'Annie Zadek a investis (non sans risque) pour nourrir ce texte ont une très grande importance. Voici ce qu'elle en dit : " La Maison des Enfants d'Izieu fut pour moi le lieu augural de ce sentiment d'insurmontable aporie entre la douceur des paysages du Bugey, la grâce émanant de ces photographies d'enfants, la tendresse des lettres adressées à leurs parents, et leur destin lamentable. Son écho ne cessera de se répercuter lors de mes déambulations dans l'ancienne gare de déportation de Bobigny, à la Cité de la Muette, au mémorial de la Shoah de Drancy, à Auschwitz-Birkenau, l'autre face de la lumineuse Cracovie - encore imprégnée de la présence de Tadeusz Kantor -, à Terezin, le " camp des Artistes " ! Si près, si loin du Prague de Kafka ". Traversés par les figures de divers créateurs - dont la cinéaste Marceline Loridan-Ivens - ces lieux sont questionnés ici pour ce qu'ils nous disent sur la possibilité de la transmission, de la résilience, et peut-être même surtout de l'art et de la littérature, dans notre temporalité de l'Après-Auschwitz. Contemporaine est ainsi le lieu d'une réflexion sur nos rapports aux images. Celles que traversent les textes des romans-photo, des écrans de cinéma sous-titrés et des plateaux de théâtre surtitrés ; celles aussi du continent en dérive des productions vernaculaires, modestes, que sont les images orphelines, les albums de famille et les " légendes " qui quelquefois les accompagnent. Contemporaine a surtout pour ambition d'interroger, une fois encore, le doute émis par Adorno sur la poésie d'après Auschwitz (Dialectique négative, 1978) : " Je suis prêt à concéder que, tout comme j'ai dit que, après Auschwitz, on ne pouvait plus écrire de poèmes - formule par laquelle je voulais indiquer que la culture ressuscitée me semblait creuse -, on doit dire par ailleurs qu'il faut écrire des poèmes, au sens où Hegel explique, dans l'Esthétique, que, aussi longtemps qu'il existe une conscience de la souffrance parmi les hommes, il doit aussi exister de l'art comme forme objective de cette conscience ". Et si c'était la poésie d'avant Auschwitz qui était " barbare " après Auschwitz ? Et si la poésie contemporaine était celle de l'Après-Auschwitz ?

06/2019

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Revues

Revue du crieur N° 24 : Droites radicales. 50 nuances de brun

Le vingt-quatrième numéro de la Revue du Crieur plonge dans les idéologies des extrêmes droites contemporaines en proposant quatre grands portraits de penseurs et relais de ces courants divers mais tous mortifères : Murray Rothbard, le théoricien de l'anarcho-capitalisme et référence du président argentin Javier Milei, qui défend une vision radicale d'une société capitaliste sans Etat ; Mencius Molbug, le gourou de la néoréaction version 2. 0, qui appelle de ses voeux un avenir dans lequel se mêleraient transhumanisme débridé et gouvernements autoritaires sous forme d'Etat-entreprises, tout cela grâce à la colonisation de la haute mer et du cosmos ; Yoram Hazony, l'éminence grise, ou comment un néomaurrassien israélo-étatsunien chante dans le monde entier les louanges de son " conservatisme national " ; Mathieu Bock-Côté, le passeur qui exporte les paniques morales à travers l'Atlantique depuis son Québec natal et martèle un discours hostile au multiculturalisme à longueur de plateaux télé. Cinquante nuances de brun qui se rejoignent autour d'un désir de transgression. Les lecteurs et lectrices retrouveront ensuite les enquêtes culturelles du Crieur. L'une est consacrée à la vague féministe qui secoue actuellement le milieu éditorial, où l'on plonge dans les rouages de la création de maisons d'édition ou de collections et l'ouverture de librairies. On se penche ensuite sur les images : comment filmer les luttes féministes ? Pourquoi avons-nous gardé peu de traces de l'ébullition des années 1970 ? Comment faire pour que les luttes présentes ne soient pas oubliées ? Un autre article se propose de décrypter les innombrables polémiques qui s'agitent autour du sensitivity reading, c'est-à-dire le travail qui consiste à faire relire des ouvrages avant leur publication afin de veiller à ne pas véhiculer de stéréotypes (sexistes, racistes, validistes...). Nombre de commentateurs crient à la censure, à la réécriture de l'histoire et au " politiquement correct ". Mais ces polémiques passent à côté de l'essentiel : la composition très homogène du monde éditorial hexagonal, qui ne saurait voir les oppressions qu'il contribue à reproduire. On s'interroge ailleurs sur la disparition du " sexe " dans les théories et luttes féministes : avec le concept de genre, peut-être n'avons-nous plus besoin du sexe ? Cet article entend au contraire remettre le sexe sur la table du genre, et ne pas l'abandonner aux réactionnaires qui s'attellent à le renaturaliser pour mieux disqualifier celles et ceux qui entendent vivre selon le genre qui leur convient. Un autre papier se penche sur les passages de frontières raciales, c'est-à-dire sur l'expérience qui consiste à passer d'une catégorisation raciale à une autre, volontairement ou non. Mais est-il véritablement possible de " changer de race " ? Et que cela implique-t-il quant à notre compréhension de ce qu'est la race ? Le numéro propose enfin un grand portfolio sur les prisons, traversé par une interrogation centrale : comment photographier à l'intérieur d'un système de surveillance ? Comment cadrer sans enfermer ?

04/2024

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Esotérisme

Astro Map. Dessine ta carte du ciel, découvre ton potentiel, écris ta propre histoire

Le carnet d'astrologie pour apprendre à décoder son thème astral + le poster de la carte du ciel à personnaliser pour écrire, pas à pas, son propre récit astrologique et prendre sa vie en main. Une approche créative et moderne de l'astrologie, par la créatrice du podcast Z comme Zodiaque. L'astrologie nouvelle génération. #astro #astrologie #astrology... avec des millions d'occurrences sur les réseaux, l'astrologie, c'est tendance ! Finis les horoscopes et les prédictions, l'astrologie est aujourd'hui devenue un formidable outil d'introspection et de connaissance de soi, pour appréhender son évolution personnelle et ré-enchanter sa vie. La carte du ciel, un GPS cosmique. Les planètes dialoguent et communiquent. Identifier leurs influences selon leur position dans le ciel nous guide vers le commencement d'une réflexion astrologique. Grâce à sa carte du ciel - ou thème astral - qui photographie l'état des astres au moment de notre naissance, chacun dispose d'indices et d'informations pour prendre conscience de son potentiel, identifier ses forces, ses failles, ses talents, ses problématiques, et comprendre ses grandes dynamiques intérieures. Une approche créative. Créatrice du podcast Z comme Zodiaque, Mathilde Fachan revisite ce savoir ancestral et propose une lecture du ciel moderne, bienveillante et créative. Pas à pas, elle accompagne le lecteur dans l'interprétation de son thème astral, grâce à un parcours pour construire sa carte du ciel, à la manière d'un jeu de pistes. En s'appuyant sur un poster à personnaliser, un espace de prise de notes (l'Astro-journal), chacun pourra faire émerger ses pistes d'évolution, forger son propre récit intérieur et faire des planètes ses alliés pour mieux s'épanouir. Illustré par la pétillante Clémence Gouy, ce livre est un bel outil pour s'initier à l'astrologie et mettre des étoiles dans sa vie. Toutes les bases de l'astrologie pour comprendre son thème natal, décoder la symbolique des astres et interpréter la trame qui nait de l'interaction des 12 signes avec les 12 maisons, les 11 planètes et leurs " aspects ". Un poster avec la carte du ciel : un outil créatif et visuel à personnaliser avec les informations de son thème astral, qui servira de véritable feuille de route pour trouver sa voie. Un astro-journal : un espace personnel de notes à la fin du livre, avec tableaux récap et trackers à compléter, pour reporter les informations glanées au fil de sa lecture, ses propres interprétations et comprendre son cheminement personnel. Des conseils, des exercices d'introspection et des rituels pour répondre à des questions et problématiques dans tous les domaines de notre vie (amour, travail, accomplissement personnel...) mais aussi pour ouvrir des pistes de réflexion. Les grands rendez-vous astrologiques : pour se familiariser avec l'étude des transits planétaires (la révolution du Soleil ou de Saturne, les cycles de la lune, les rétrogrades...) et comprendre leur influence au quotidien.

09/2020

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Montagne

Lucien Briet. Voyageur photographe

De 1889 à 1911, Lucien Briet photographie la montagne et ses habitants autour de Gèdre et de Gavarnie, ainsi que le Haut Aragon et ses canyons, versant espagnol. Il participe à l'essor de l'aventure photographique dans les Pyrénées Centrales. Si les Aragonais ont très vite compris le rôle majeur que Lucien Briet avait eu dans la naissance du Parc national d'Ordesa, il aura fallu plusieurs décennies pour que les Pyrénéens du nord redécouvrent son immense travail. Et pourtant, le regard que Lucien Briet porte sur les Pyrénées n'en finit pas de nous étonner et de nous révéler une beauté parfois trop quotidienne pour être appréciée à sa juste valeur. Ce que nous montre Lucien Briet, ce sont des paysages extraordinaires et leurs habitants, une société qui, avant la première guerre mondiale, vit une forme d'apogée d'une histoire commencée des siècles plus tôt. C'est une histoire de bergers, d'artisans et de villageois qui inventent, en s'adaptant aux contraintes montagnardes et en mettant en valeur un relief, un territoire très attachant. Ce territoire est fait de sommets, de cols, de travail, d'échanges et de mythes... L'oeuvre de Lucien Briet, débutée à la fin du 19 siècle, est aussi un témoignage fondamental de l'évolution des paysages. Les marques des changements climatiques que nous sommes en train de vivre y sont par exemple, parfaitement lisibles avec la fonte des glaciers. La société agro-sylvo-pastorale que Lucien Briet découvre au tournant du siècle a connu de profondes mutations. Son travail nous donne la mesure de ce que le 20e siècle a apporté de changements dans un paysage que nous pensons immuable mais qui reste extrêmement fragile. Le Parc national des Pyrénées oeuvre avec passion depuis plus de cinquante ans à la protection des sites et des paysages de la partie centrale des Pyrénées. Ces missions en faveur des patrimoines ne se concentrent pas uniquement sur la faune, la flore et les milieux. Pour bien comprendre un lieu, une approche paysagère et culturelle est aussi fondamentale. C'est elle qui ancre l'action, dans la réalité du terrain. L'engagement essentiel du Parc national aux côtés du Musée pyrénéen de Lourdes et de l'association Montagnes Cultures Avenir de Gèdre est la preuve tangible de la nécessité de ces partenariats pour une action au service du territoire. Parce qu'il a su révéler aux Pyrénéens la beauté et la fragilité des milieux qu'ils habitent et travaillent, parce qu'il nous permet de mesurer aujourd'hui l'évolution des milieux et la fragilité de la vie montagnarde, parce qu'il a permis de fédérer des initiatives locales en un projet partenarial au service des patrimoines, il était juste que le Parc national des Pyrénées concoure à ce projet de valorisation de l'oeuvre de Lucien Briet.

06/2019

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Musique, danse

Pratique de la musica ficta au XVIe siècle dans les tablatures de luth. Edition en 2 volumes

Les tablatures de luth ont l'immense avantage sur les autres sources musicales, qu'elles soient vocales ou instrumentales, de noter non pas les notes de musique, mais les lieux où placer les doigts de la main gauche sur la touche. Par conséquent, les altérations y sont précisément indiquées. Grâce à leur analyse, nous obtenons une sorte de photographie des pratiques des instrumentistes du XVIe siècle. Le répertoire étudié se concentre sur les transcriptions de chansons, de motets et, dans une moindre mesure, de danses de Francesco da Milano, Albert de Rippe, Jean-Paul Paladin, Guillaume Morlaye et Adrian le Roy, sans exclure les compositions originales que sont les fantaisies. L'original a été reproduit à chaque fois que cela était possible. La transcription diplomatique en notation musicale permettra aux lectrices et lecteurs qui ne sont pas luthistes de les décrypter. Avant d'aborder un tel répertoire, il est absolument nécessaire d'exposer quelques principes essentiels sans lesquels il ne serait guère possible de tirer des conclusions utiles sur les pratiques des musiciens du XVIe siècle. Cela fait l'objet des trois premiers chapitres. Les six chapitres suivants abordent la question de l'emploi des tons anciens et de leurs altérations accidentelles dans les tablatures de luth, pratique désignée aujourd'hui - d'une manière quelque peu réductrice puisque certains accidents appartiennent à la musica recta -, par l'expression musica ficta, d'où le titre de cet ouvrage. Enfin, les trois derniers chapitres sont consacrés à des questions particulières : emploi des intervalles augmentés et diminués ; altérations dans la figuration et les tons ambigus. Ce volume a été conçu de manière à ce qu'il soit possible de consulter un chapitre indépendamment des autres en fonction de ses propres recherches d'où la présence de nombreux renvois permettant soit d'effectuer des comparaisons soit de retrouver une notion nécessaire à la compréhension du propos. La table des matières, l'index des termes techniques et celui des noms propres permettent aussi de s'orienter dans l'ouvrage. Les bibliographies donnent aussi bien les références des sources musicales et théoriques que celles des éditions modernes et de la littérature musicologique. Grâce aux pratiques exposées dans le présent volume, les interprètes pourront (ré)introduire les altérations, lacunaires dans les tablatures de clavier ou les danseries, avec le plus haut degré possible de vraisemblance. En effet, si l'interprétation authentique de la musique ancienne demeure une utopie, l'observation rigoureuse des pratiques du temps permet au moins d'étayer nos choix. Cette recherche sera aussi profitable aux chanteurs. Certes, la pratique des altérations est parfois fort différente dans le répertoire instrumental, particulièrement en ce qui concerne la figuration. Cependant, nous y retrouvons également nombre d'altérations attestées non seulement dans les sources vocales, mais aussi dans les traités du XVIe siècle. Une bibliographie des sources de l'original vocal de chaque tablature étudiée a donc été établie.

05/2018

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Religion

Sainte Marie-Madeleine apôtre des apôtres

Le personnage de Marie-Madeleine a intéressé et fait rêver beaucoup de théologiens, d'écrivains, de poètes et surtout d'artistes peintres. Il existe une abondante bibliographie et une surabondance de représentations picturales. Marie Madeleine reste pourtant un personnage à la fois connu et méconnu : certains exégètes n'ont-ils pas distingué trois femmes où les auteurs de cet ouvrage n'en voient qu'une ? La divergence d'interprétation s'explique facilement : soit on utilise une critique textuelle externe en posant a priori la distinction – et aucune preuve historico-critique ne peut en effet établir l'unité des personnages ainsi distingués à cause de la disparité des textes des évangiles ; soit on essaye de comprendre la signification des textes et on découvre, par critique interne, qu'ils ne deviennent intelligibles qu'avec l'unité d'une seule personne, Marie de Béthanie. Cet ouvrage suit cette voie, corroborée par l'opinion de plusieurs Pères de l'Église (comme saint Grégoire le Grand) et par l'oeuvre de Maria Valtorta, dont il n'est pas fait usage dans l'exégèse des textes, laissant à cette oeuvre sa valeur de "révélation privée" mais en en montrant, sur ce point, la vraisemblance. Pour l'histoire de Marie-Madeleine en son exil de Provence, la méthode historique classique est évidemment suivie. Cet ouvrage comporte donc deux parties : la première explique les implications théologiques et anthropologiques de la Révélation ; la seconde développe les fruits historiques de la présence de Marie Madeleine en Provence, l'enracinement du christianisme en cette belle "province" romaine et la dévotion à Marie-Madeleine – "la femme la plus importante de l'Évangile après la Vierge Marie" – qui n'a cessé de grandir au fil des siècles. Jean-François Froger a publié une dizaine d'ouvrages développant une anthropologie rationnelle cohérente avec la révélation biblique, dont une étude approfondie du monde des archétypes. Ces études épistémologiques ont contribué à l'élaboration d'une nouvelle théorie de la physique fondée sur la logique quaternaire. Jean-Michel Sanchez est docteur en histoire de l'art, spécialiste de l'art sacré, enseignant et conférencier, membre du Centre interna­tional d'études sur le Linceul de Turin. Ses recherches portent sur l'architecture et la décoration des églises françaises, italiennes et espagnoles. Il a publié de nombreux articles et divers ouvrages, dont Reliques et reliquaires aux mêmes éditions. En quarante ans de pratique, Jean-Paul Dumontier s'est spécialisé dans la photographie de l'art religieux dans les églises de France, mettant en valeur avec une rare maîtrise des sujets souvent inconnus ou difficiles d'accès. Les différentes approches des auteurs font toute la richesse anthropologique, historique et iconographique de cet ouvrage, où le lecteur découvrira les raisons pour lesquelles sainte Marie-Madeleine a été choisie pour être l' "Apôtre des apôtres", dans la révélation des mystères de la Résurrection.

03/2017

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Méthodologie

Photolangage Travail et changement. Entrer dans le changement au travail

Pourquoi un dossier Photolangage® sur le changement ? Bien que la vie soit en évolution permanente, le quotidien est vécu comme un temps stable entrecoupé d'évènements plus ou moins perturbateurs qui rythment la vie de chacun. Comment s'approprier ces périodes, afin de les vivre, non comme des épreuves, mais comme des ouvertures, des découvertes, des approfondissements, ou des consolidations de soi et de sa présence au monde ? Cet ouvrage se concentre sur les changements qui surviennent dans le contexte de travail. Changements de postes, passages au télétravail, compétences professionnelles à reconstruire, reconfigurations d'entreprises, réorientation professionnelle : comment les personnels vivent-ils ces changements qui s'imposent dans le monde du travail ? Omniprésent dans les démarches de management, le changement est rarement considéré du point de vue des personnes qui le vivent, mais plutôt du point de vue des dirigeants et des cadres à qui il est expliqué comment le faire adopter au mieux par leurs équipes ou leurs collaborateurs. La spécificité de ce dossier est d'explorer le changement dans le monde du travail, du point de vue de ceux à qui il advient, des changements souvent imposés, rarement demandés. Comment des salariés, des employés abordent-ils les changements qu'ils ont à vivre ? Qu'est-ce qui les affecte le plus dans le changement ? Qu'est-ce qui les aide particulièrement à s'engager dans un changement de lieu, de poste, d'entreprise, de métier ? Et lorsqu'ils résistent, freinent, en essayant de survivre, comment le vivent-ils ? Comment gèrent-ils les résistances qui apparaissent ? Quels sont les moyens à leur disposition pour s'approprier et vivre au mieux les changements en cours ou à venir ? D'un point de vue personnel, un être humain est fondamentalement un être inachevé, mais un être qui a besoin de certitudes et de permanence. Comment les changements que nous vivons peuvent-ils nous permettre de nous construire, de repenser notre identité, de repositionner nos valeurs ? Etre capable d'identifier et de caractériser le changement est crucial, car selon l'origine, l'ampleur, la rapidité, la direction du changement, l'attitude à adopter ne sera pas la même et le changement ne sera pas vécu de la même façon. Avec la photographie comme médiation de la communication, ce dossier propose aux intervenants un outil pour organiser des échanges en groupe avec des adultes leur permettant de mieux comprendre et vivre les enjeux des changements en explorant un des axes suivants : - identifier et comprendre les changements dans son environnement de travail ; - construire de nouveaux repères pour entrer dans le changement ; - changer, oui, mais en cohérence avec ses valeurs essentielles. L'objectif de ce dossier est de fournir les moyens à chacun pour qu'il ou elle puisse mieux comprendre ses réactions aux changements, et redéfinir ou construire les repères indispensables pour mieux relever les défi s des changements dans sa situation de travail.

11/2021

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Beaux arts

Pour une histoire du regard. L'expérience du musée au XIXe siècle

Les institutions muséales qui désirent repenser leurs missions confèrent une profondeur supplémentaire à leur réflexion en revisitant leur propre histoire. L'histoire institutionnelle des musées, cependant, ne suffit pas à combler leur attente. Une histoire culturelle du regard sur l'art semble plus appropriée, puisqu'elle seule est capable de saisir les modalités qui affectent radicalement la contemplation artistique, et par conséquent les objets contemplés à une époque donnée. Une telle approche peut être conçue dans la ligne des travaux de Francis Haskell, mais sa mise en oeuvre doit reposer sur des bases théoriques nouvelles. Les enjeux de ce type d'étude réclament de nouvelles méthodes ; il suffit de songer à l'immense impact d'internet, de l'image digitale et de la téléphonie contemporaine sur la perception actuelle de l'oeuvre d'art. Cette histoire du regard, Pascal Griener ambitionne de l'appliquer à une époque essentielle pour la compréhension de notre modernité : le XIXe siècle. En effet cette période voit s'affirmer, pour la première fois, la programmation d'une contemplation publique globale et immédiate à l'ambition démocratique. Les grands musées anglais de l'ère victorienne inventent, dès les années 1840, la statistique mensuelle des visiteurs, index certifié d'une popularité de masse ; les grandes institutions nationales ouvrent leurs portes gratuitement. Programmé par des politiques contrastées en Europe, le regard sur l'art se construit de manière complexe, mais sur des bases radicalement nouvelles. La reproduction en deux ou en trois dimensions connaît alors un développement sans précédent ; la photographie remplace graduellement la gravure de reproduction, et les musées de copies en plâtre assument un rôle majeur dans presque toute l'Europe. La littérature artistique se propose d'accompagner la visite au musée comme événement cognitif et émotionnel, à l'aide de nouvelles formes. L'architecture muséale propose une mise en condition du visiteur par la vertu de programmes iconographiques éloquents, mais surtout la programmation spatiale de la rencontre d'une conscience avec les oeuvres. Le marché de l'art, pour la première fois, est contraint de se positionner par rapport au musée et au système de valeurs qu'il sanctionne. Certains conservateurs, comme Wilhelm von Bode, tentent d'explorer ce lien entre marché de l'art et musée jusqu'à ses dernières conséquences. La typologie des oeuvres d'art "muséalisables" devient alors un enjeu majeur - commercial et scientifique - qui n'a pas encore été étudié. Dans les grands empires européens, les musées nationaux entrent en concurrence directe ; cette concurrence, avivée par l'impact des expositions universelles, dessine un paysage muséal commun parcouru d'échanges, d'emprunts, mais aussi de refus ou de conflits. Les institutions muséales les plus importantes tentent de produire un tableau universel de l'art. Seule une approche globale, comparative des politiques propres à ces musées permet à l'historien de saisir l'ampleur de tous ces phénomènes comme leur articulation. Tous ces phénomènes modifient la littérature artistique, tant dans ses contenus que dans ses formes, et jusque dans sa matérialité.

10/2017

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Montagne

L'Alpe N° 88 : Refuges. De l'abri de fortune au tourisme d'altitude

Abri pour la nuit, havre de réconfort et de convivialité, les refuges alpins sont des lieux emblématiques de la moyenne et haute montagne. Des repères pour les alpinistes chevronnés comme pour les randonneurs d'un jour. Ce numéro accompagne l'exposition "Refuges alpins. De l'abri de fortune au tourisme d'altitude" que le public est invité à découvrir au Musée dauphinois à Grenoble du 4 juin 2020 au 21 juin 2021. Trouver un lieu où passer la nuit en sécurité, telle est la première fonction du refuge, celle-là même des hospices implantés sur les grands cols qui accueillaient les voyageurs au Moyen Age et les dérobaient au froid, à la neige et à la peur de la mort. Avec la naissance de l'alpinisme et la création des clubs alpins, l'arc alpin se couvre peu à peu de refuges de toutes tailles et de toutes sortes (cabanes non gardées, refuges " gardiennés ", " hôtels " d'altitude, etc.). Ces dernières années, nouveau bouleversement, les refuges se métamorphosent ici en ateliers culturels, là en observatoires du changement climatique, ailleurs en lieux touristiques, devenant même le but de certaines randonnées (et non plus seulement une étape). Ce sont toutes ces mutations que ce numéro de L'Alpe va examiner à la loupe. AU SOMMAIRE DE CE NUMERO DE PRINTEMPS : - De l'abri au tourisme Dans son exposition, le Musée dauphinois se penche sur l'histoire des refuges, réfléchit à leurs usages et à l'imaginaire qu'ils véhiculent. - Système débrouille Les cabanes de bergers, prisées aujourd'hui, n'ont longtemps été qu'un abri spartiate. - Un laboratoire architectural Depuis la fin du XVIIIe siècle, combien de structures ont été expérimentées pour abriter alpinistes et randonneurs ? - Des modèles de durabilité ? Comment construire un abri dans les conditions extrêmes de la haute montagne avec le moins d'impact sur l'environnement ? - (Ré)inventer l'inventaire ? L'Inventaire du patrimoine a lancé une campagne photographique atypique sur les refuges des Alpes françaises. - Un p'tit coin d'paradis Formidable, cet (autre) inventaire sur les... toilettes en montagne (! ) entrepris par le photographe suisse Marco Volken. - Chroniques des hauteurs Les livres d'or des refuges sont une source précieuse pour suivre l'évolution des pratiques. - Le casse-tête du casse-croûte Le refuge du col de la Vanoise accueille une centaine de visiteurs par jour. Une foule incertaine qu'il faut nourrir. - Gardienne du Temple (Ecrins) Marie Gardent est gardienne. Elle évoque son quotidien là-haut... - Portfolio : Uli Wiesmeier Quarante ans de photographie. Un regard respectueux et corrosif, lumineux et sombre. - La nouvelle vie des refuges Buts de randonnées, pôles culturels, échappatoires pour urbains en mal d'authenticité ou écoles de la montagne : quelles seront les fonctions des refuges demain ? - Brèves de refuges Guide, Claude Gardien a fréquenté les bat-flanc de centaines de refuges et y a glané des petites tranches de vie.

03/2020

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Musique

Chemin d'écriture. Intégrale 16 CD Yves Duteil

Retracer dans un coffret ce demi-siècle d'écriture et de musique est plus qu'un itinéraire, c'est un nouveau voyage. Pour offrir un écrin à ces deux cents chansons, il fallait trouver une cohérence, donner un reflet fidèle à leur parcours, montrer comment naissent les chansons, "de ces riens qui pour moi font un tout... " , deux vers surgis d'une révolte, une phrase volée au vent léger d'une conversation ou l'instant précieux d'un regard échangé... . La vie est une source d'inspiration permanente que la poésie enveloppe de beauté pour la rendre plus supportable. Rien n'est indicible en chanson. La souffrance, le désespoir, la violence et la douceur y cheminent de concert. Dans un même album, l'amour, le regret, la nostalgie et l'espérance font bon ménage. Nos années se succèdent en laissant au passage le sillage de leur tristesse ou de la joie qui les illumine. Un carnet de chansons... Comme si j'étais peintre en émotions. Pour surtout ne rien perdre de ces instantanés fragiles à ranger dans nos malles aux trésors. L'immatériel est plus résistant parfois que la pierre des statues, et la mosaïque exige du recul pour en révéler l'image... Elle suppose aussi parfois qu'on couche sans attendre sur le papier la photographie des sentiments avant qu'elle ne s'efface. Du plus intime au plus ouvert, tout est là, en partage de confiance... Entre jardin secret et jardin public, voici l'intégrale de mes chansons... Yves Duteil auteur-compositeur-interprète du patrimoine de la chanson francophone, signe 50 ans de carrière. Par son goût des mots et de la musique, il nous propose un voyage en chanson au coeur de la langue française ! Son 1er single Virages sort en 1972 mais c'est en 1974 que sa carrière sera lancée suite aux prix du public et de la meilleure chanson remportés au festival international de la chanson française en Belgique et à la parution de son 1er album studio L'écritoire. Tout au long de sa carrière, Yves Duteil sera récompensé à de nombreuses reprises : le prix Jeune Chanson du Haut Comité de la langue française, l'Académie Charles Cros, le prix du secrétariat à la Culture... A la sortie de l'album Statut d'histoire, il reçoit l'insigne de Chevalier des Arts et des Lettres. En 1985, La langue de chez nous obtient la médaille d'argent de l'Académie française et le grand prix de la meilleure chanson française par la SACEM. En 1988, Prendre un enfant est élue meilleure chanson française du XXè siècle. Il signe La fleur de l'impossible, chanson des Jeux Olympiques d'hiver d'Albertville en 1992. En 1997, il reçoit à nouveau le grand prix de la SACEM pour l'album Touché. En 2018, il reçoit le grand prix de la société des poètes français.

05/2023

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Récits de voyage

Corse, les plus beaux treks. Fra a Corsica

Grand connaisseur des lieux qu'il arpente et photographie depuis 40 ans Fernando Ferreira vous propose dans ce beau livre 10 voyages à pied pour découvrir toutes les richesses &ZeroWidthSpace ; de l'Ile de Beauté Pour le plus grand bonheur des trekkeurs l'Ile de Beauté offre une rare variété de paysages sauvages et préservés qu'un dense réseau de centaines de kilomètres de sentiers quadrille du nord au sud de la haute montagne au bord de mer Ce livre vous propose une sélection d'une dizaine de voyages à pied inédits qui gravitent coupent ou accompagnent les tracés officiels des GR®20 Mare è Monti Mare a Mare Des parcours pour la plupart en boucle qui facilitent la préparation des treks si vous partez sans voiture Des sentiers pour tous les niveaux du débutant au plus aguerri de 2 à 15 jours Dans ce beau livre la narration photographique côtoie merveilleusement les récits les anecdotes... et une partie pratique avec toutes les infos pour organiser son trek dont les traces GPS téléchargeables grâce à un QR-code Outre le mythique GR®20 la Corse offre une grande variété de treks à parcourir en toutes saisons du cap Corse au littoral du sud &NewLine ; 1/ le GR®20 la légende du trek et de la montagne Corse - " Fra li monti " version classique De Calenzana à Conca / 16 jours - " La haute route " version originale du GR®20 / L'Alta Via Sur les pas de Michel Fabrikant par la ligne de crêtes de séparation des eaux 2 / " La Grande Parallèle " / 16 jours 9 J 7 J / In Fiancu di l'Alta Via La grande parallèle au GR®20 par les forêts et les torrents 3 / " La Montagnarde " / 9 jours / boucle / A Via Muntagnola Des forêts de pin laricio jusqu'au Monte Cintu le plus haut sommet de la Corse 4 / " La Centrale " / 6 jours / boucle / A Via Cintrale Autour des deux versants de la Montagne corse 5 / " L'Automnale " / 6 jours / boucle / A Via di Vaghjime A la découverte du centre de la Corse entre hautes montagnes et châtaigneraies 6 / " La Sudiste " / 6 jours / boucle / A Via Pumuntincu Les sentiers ombragés des montagnes sud 7/ " Les Balcons du cap Corse " / 4 jours / traversée / I Balcò di u Capi Corsu A la découverte d'une île dans l'île 8 / " Désert des Agriates " / 2 jours / traversée / U Disertu di l'Agiate Traversée entre Saint-Florent et l'Ostriconi 9 / " Phare de Senetosa " / 2 jours / boucle / U Fanale di Sinitosa Boucle entre Campomoro et le refuge du phare de Senetosa 10 / " L'Odyssée Corse " traversée intégrale nord-sud / 30 jours / L'Odissea Corsa Du cap Corse à Bonifacio par les différents réseaux de sentiers qui quadrillent l'île un voyage unique un trek au long cours inédit entre mer et montagne

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Communication - Médias

Le monde à la une. Une histoire de la presse par ses rubriques

Pour la première fois, une histoire de la presse par celle de ses rubriques. Une grande aventure, portée par les meilleur·es spécialistes, littéraires ou historien·ne·s, et qui nous fait parcourir près de deux siècles dans la presse française, tout en s'interrogeant sur la manière dont les supports informent leurs lectrices et lecteurs des événements du monde. " EDITO Depuis bientôt deux siècles, la presse française rubrique le monde. A celles et ceux que leurs vies ne jettent pas sur les grands chemins, elle a apporté et apporte encore, chaque jour, des récits et des images d'ailleurs. Elle l'a fait très différemment selon les époques. Les choses ne se passaient pas de la même façon avant le télégraphe électrique, avant le téléphone, avant le bélinographe, avant la radio, avant la télévision, avant Internet. Elle le fait très différemment, surtout, selon les rubriques. On ne raconte pas le monde de la même façon dans le roman-feuilleton, la chronique boursière, la correspondance, le reportage, la mode, le sport, la météo, l'horoscope. On ne le montre pas de la même façon à la Une, en gravures, en photographies, en caricatures, en bandes dessinées. Celles et ceux qui ont participé à ce livre sont toutes et tous, d'une façon ou d'une autre, des universitaires spécialistes de leurs rubriques et de la façon dont celles-ci ont donné à voir et à lire le monde. Nous leur avons demandé très précisément : 1°) De partir d'un exemple précisément situé : une date, un événement, un journal. 2°) Depuis ce point de vue, nous leur avons demandé de faire l'histoire de la rubrique elle-même, en remontant autant que possible dans le temps et en redescendant autant que possible jusqu'aujourd'hui. 3°) Nous leur avons demandé d'expliquer en quoi chacune de ces rubriques a permis à ses lectrices et à ses lecteurs de saisir - ou pas - la complexité du monde. 4°) Nous leur avons suggéré d'écrire leurs textes comme bon leur semblait, avec le style approprié, car ce livre veut être ce que les journaux sont depuis deux siècles : des espaces de liberté et d'invention. Nous les remercions d'avoir joué le jeu, en ces temps où les universitaires sont si occupés à des tâches parfois un peu tristes. Ils ont fait, à leur tour, la preuve que le savoir peut être joyeux. Nous vous présentons ce livre dans l'ordre chronologique des exemples choisis. Il n'est pas question de prétendre ici que la presse a toujours été une merveilleuse fenêtre ouverte sur le monde. Bien au contraire - et vous vous en rendrez vite compte - elle a souvent été le lieu de solidification des identités locales et nationales. Elle a parfois perpétué des stéréotypes dont nous aimerions nous défaire. Si elle s'est ouverte à la globalité, c'est en raison de mouvements généraux qui, pour une bonne part, la dépassaient. Mais, avec une grande diversité d'expression, dont ce livre veut rendre compte, elle a aussi fait autre chose, modelant en grande partie notre façon de voir, de comprendre et de ressentir le monde. En ces temps de profonds renouvellements du journalisme - sites Internet, commentaires, fake news - et cependant que la " mondialisation " fait l'objet de tant de débats, il est important de revenir, attentifs et amusés, sur une histoire qui nous concerne tous. Marie-Eve Thérenty et Sylvain Venayre "

09/2021

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Cuisine

La pâtisserie en famille

Les 50 recettes de Christophe Michalak pour partager et vous amuser en famille ! Le jour où j'ai surpris Victor, mon fils de 5 ans, la main dans le pot de pâte à tartiner... j'ai bien compris le message : gourmand comme son papa, lui aussi voulait mettre la main à la pâte ! Alors, pour lui transmettre ma passion, partager un moment convivial et ludique, quoi de mieux que de pâtisser, ensemble ? Plaisir d'être en famille, de découvrir des recettes, pas-à-pas. Fierté de faire goûter à sa maman tartelettes et cookies, sablés et douceurs chocolatés confectionnés tous les deux. Et comme le partage est un mot qui voit grand, j'ai voulu que d'autres parents puissent connaître cette même joie, avec leurs enfants ! C'est de cette envie de partage, en toute simplicité, que ce livre est né. Maintenant, c'est à vous de vous emparer de ces recettes... et de ces moments de bonheur avec vos petits. Pour rire et se créer des souvenirs communs. Parce que c'est aussi ça, la magie de la cuisine. A votre tour de pâtisser & de vous amuser en famille ! A propos de l'auteur Christophe Michalak est l'un des chefs pâtissiers français les plus réputés de sa profession, il est reconnu pour ses créations avant-gardistes et élégantes qui ont offert un nouveau souffle à la pâtisserie française. Après 15 ans en tant que chef pâtissier du Plaza Athénée, Christophe Michalak devient tour à tour champion du monde de la pâtisserie en 2005, auteur et présentateur de l'émission Dans la peau d'un chef sur France2, puis chef d'entreprise avec trois boutiques parisiennes depuis 2013. Désormais papa d'un petit Victor, " transmission " est le maître mot aussi bien dans ses Masterclass que dans sa cuisine familiale. "Faire de la pâtisserie en famille, c'est simple comme bonjour ! Avec Christophe Michalak, cela donne encore plus envie de mettre la main à la pâte. Ces 50 recettes classées par thème (sablés, tartes, glaces...) sont un concentré de plaisir". ELLE "Quoi de mieux que de pâtisser en famille et de faire découvrir le goût des bonnes choses à ses enfants ? Pour que d'autres parents puissent connaître cette même joie avec leurs enfants, le chef propose des recettes à réaliser avec ses petits. Et la magie de la cuisine opère ! " GOURMAND "Le plus rock des pâtissiers est aussi un papa poule, et cela tombe bien, car son univers ludique, fun et régressif parle parfaitement aux petits gourmands". FOU DE PATISSERIE "Plus qu'un livre de recettes : une invitation à partager des moments conviviaux en famille" TETE A MODELER "Et si vous passiez du temps en cuisine, mais avec vos enfants ? Découvrez 50 recettes de desserts plus gourmands les uns que les autres, adaptées aux enfants de 6 à 12 ans, et créez des souvenirs et des moments de partage à n'en plus finir". MAXI "Ce livre de 50 recettes est adressé aux apprentis chefs pâtissiers (...). Sa mise en page, parcourue d'illustrations, de photographies et d'adresses directes à l'enfant, permet d'inclure entière ment les plus jeunes dans le processus de création pâtissière". BIBLIOTECA MAGAZINE "Une pratique guidée et accessible de la pâtisserie avec un ton pédagogique, des illustrations et des photos explicites". IDEAL PATISSERIE "Christophe Michalak propose de vous réunir en famille afin de préparer des recettes pleines d'amour et de gourmandise ! " FRANCE DIMANCHE "Pour mieux savourer le temps qui passe en famille" ICI PARIS

10/2019

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Monographies

Hans Emmenegger (1866-1940)

Du 25 juin au 31 octobre 2021, la Fondation de l'Hermitage consacrera une importante rétrospective au peintre lucernois Hans Emmenegger (1866-1940) – une première en Suisse romande. A travers une centaine de tableaux, l'exposition dévoilera l'oeuvre de cet artiste qui, malgré un fort engagement au sein de la communauté culturelle suisse alémanique, reste méconnu du grand public. Fin observateur et amoureux de la nature, Emmenegger est un peintre d'une originalité frappante, tant dans le choix de sujets insolites que dans l'audace de ses compositions, qui compte parmi les artistes suisses les plus importants de sa génération. Formation artistique Emmenegger commence sa formation à l'école des arts appliqués de Lucerne (1883-1884). Il la poursuit à Paris, à l'Académie Julian auprès de Jules Lefèbre et Gustave Boulanger, puis dans l'atelier de Jean-Léon Gérôme. Dans cette effervescence artistique, il se lie d'amitié avec Cuno Amiet et Giovanni Giacometti. En hiver 1885-1886, il séjourne à Munich, où il rencontre Max Buri, avec qui il voyagera en Afrique du Nord en 1891. En 1893, Emmenegger hérite du domaine de son père à Emmen, près de Lucerne, où il vivra et travaillera jusqu'à sa mort. En 1895-1896, il passe un second hiver à Munich. Il y pratique la gravure avec Albert Welti et s'initie à la peinture de plein air avec Bernhard Buttersack. Fasciné par le travail d'Arnold Böcklin, il séjourne à plusieurs reprises au Tessin et en Italie entre 1897 et 1903. Un artiste singulier Au début du 20e siècle, Emmenegger s'affranchit de l'influence de Böcklin et développe son propre langage artistique en s'attardant sur des thèmes d'une étonnante modernité – intérieurs obscurs de forêt, fonte des neiges, ombres portées ou reflets à la surface de l'eau. Son style réaliste, qui plonge le spectateur dans des décors au cadrage serré, parfois sans horizon, génère une atmosphère aussi étrange que mélancolique. Grâce à de subtils agencements d'aplats de couleur et à la fragmentation de l'espace pictural par de puissants contrastes d'ombres et de lumière, une grande tension se dégage de ses compositions. Dès les années 1910, Emmenegger se passionne pour la question de la représentation du mouvement et livre des toiles, inspirées de la chronophotographie, qui ne sont pas sans rappeler les expérimentations des artistes futuristes. Engagement dans le milieu artistique Emmenegger était notamment Président de la section lucernoise de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses (1902 à 1913 et 1928 à 1930) et membre du comité de la Société des beaux-arts de Lucerne (1904- 1926). Philatéliste et collectionneur averti, il possédait, entre autres, des oeuvres de Ferdinand Hodler, Cuno Amiet, Max Buri, Giovanni Giacometti et Albert Trachsel ainsi qu'un ensemble de photographies, de minéraux et de fossiles. Il exposait régulièrement ses tableaux en Suisse et à l'étranger. En dialogue avec d'autres artistes L'époustouflante modernité de l'oeuvre d'Emmenegger sera mise en évidence par une sélection exceptionnelle d'une centaine de tableaux, qui dialogueront avec des peintures de ses mentors, amis et contemporains tels que Cuno Amiet, Arnold Böcklin, Giovanni Giacometti, Ferdinand Hodler, Félix Vallotton et Robert Zünd. Le parcours sera également ponctué d'oeuvres d'artistes contemporains inspirés par son travail : Albrecht Schnider, Silvia Bächli, Nicolas Party, Alois Lichtsteiner, Stefan Banz et Caroline Bachmann. Une carte blanche sera confiée à l'Ecole cantonale d'art de Lausanne (ECAL), pour mettre en résonance l'oeuvre d'Emmenegger avec la nouvelle génération.

07/2021

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Musique, danse

Mikis Théodorakis par lui-même

Né en 1925, Mikis Théodorakis est l’un des plus grands compositeurs du XXe siècle. Il évoque ici sa vie, son art, les personnalités qu’il a côtoyées au fil de sa prestigieuse carrière et ses engagements politiques. Portrait d’un homme aux deux amours : la musique et la démocratie. Né en 1925, Mikis Théodorakis est l’un des plus grands compositeurs du XXe siècle. Passionné de musique dès son plus jeune âge, il écrit ses premières compositions à treize ans. Après des études au Conservatoire d’Athènes, il s’inscrit au Conservatoire de Paris où il suit notamment les enseignements d’Eugène Bigot et d’Olivier Messiaen. Il a mis en musique les plus grands auteurs de la littérature grecque des XIXe et XXe siècles (les prix Nobel Odysséas Elytis et Georges Séféris, Yannis Ritsos, Angelos Sikélianos…) mais aussi Pablo Neruda et, en parvenant à concilier sa formation symphonique classique et les spécificités de la musique traditionnelle grecque, il a créé un fantastique renouveau musical en Grèce et plus largement en Europe. Ses oeuvres sont présentées sur les plus grandes scènes internationales, certaines ont inspiré des chorégraphes parmi lesquels Maurice Béjart. En parallèle de son activité musicale, Mikis Théodorakis n’est jamais resté indifférent aux combats de don temps : pendant la Seconde Guerre mondiale, il prend part à la Résistance ; il est du côté des communistes lors de la guerre civile qui a déchiré la Grèce dans la seconde moitié des années 1940 (à ce titre il est arrêté, torturé à plusieurs reprises, déporté sur l’île d’Icarie puis à Macronissos… dans la cellule commune, il donnait des cours de solfège à ses codétenus !). Victime ensuite de la junte des colonels (arrêté, placé en résidence surveillée, banni dans un village de montagne avant d’être déporté dans un camp, il a finalement été relâché grâce à une forte mobilisation internationale initiée notamment par Leonard Bernstein, Dmitri Chostakovitch, Arthur Miller ou Harry Belafonte), il s’exile et poursuit, de France, son combat pour que personne n’oublie la Grèce opprimée. Il a traversé le XXe siècle en penseur libre et indépendant, parfois décrié car il ne s’est jamais soumis à aucune structure politique (même quand il est élu député), préférant à la lutte des partis le choix souverain du peuple, la démo-cratie. Ces dernières années ont été l’occasion de prises de position beaucoup plus réactionnaires, qu’il évoque également. Quelques-unes de ses plus grandes oeuvres symphoniques : Axion Esti (oratorio, texte d’Odysséas Elytis), Mauthausen (cycle de chansons, texte de Yakovos Kabanellis), Romiossini (cycle de chansons, texte de Yannis Ritsos), Canto General (oratorio, texte de Pablo Neruda), La Marche de l’esprit (oratorio, texte d’Angelos Sikélianos). Quelques musiques de films qu’il a composées : Zorba le Grec de Michel Cacoyannis, Z et Etat de siège de Costa-Gavras, Les Troyennes de Michel Cacoyannis, Serpico de Sidney Lumet. Issu d’un cycle d’entretiens, cet ouvrage est construit thématiquement plus que chronologiquement. Chaque chapitre commence par un préambule de Yorgos Archimandritis, qui vise à replacer ce qui va suivre dans son contexte, à en éclairer certains aspects ; ensuite c’est Mikis Théodorakis qui prend la parole. Le résultat, vivant et spontané, donne l’impression de dialoguer avec l’artiste. Environ quatre-vingt-dix photographies montrent le compositeur en compagnie des membres de sa famille mais aussi avec toutes les célébrités qu’il a côtoyées, avec lesquelles il a travaillé : Mélina Mercouri, François Mitterrand, Pablo Neruda, Manos Hadjidakis, Odysséas Elytis, Yannis Ritsos, Arthur Miller…

04/2011

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Thèmes photo

Oileán Arann. Une île faite main

Sur l'archipel irlandais d'Aran, surexposé aux éléments, les habitants ont construit des milliers de murets de pierre sèche pour délimiter des parcelles cultivables. Que révèlent ces paysages témoins d'une histoire ancestrale qui interroge notre relation complexe à la terre ? Ce livre est une sorte de guide de voyage porté par les regards d'une photographe et d'un philosophe. Si L'Homme d'Aran (1934) de Robert J. Flaherty a rendu mondialement célèbre la puissance d'évocation de ces paysages, Aran prête autant à l'étude scientifique et à la rêverie poétique qu'à la méditation philosophique : ses surfaces témoignent d'une domestication du monde, d'un man's land précaire, à jamais provisoire. L'archipel d'Aran, dans la baie de Galway en Irlande, est un bout du monde occidental surexposé aux éléments. L'érosion a restreint la formation naturelle d'un sol fertile sur ces îles calcaires : leurs habitants ont dû créer de minces parcelles cultivables, délimitées par des milliers de murets de pierre sèche assemblés par gravité. Par un harassant effort collectif, à la seule force de l'énergie musculaire, humaine et animale, et avec très peu d'outils. Ce plateau de maillage de pierres est bordé par de hautes falaises. Le pourtour est ponctué d'énigmatiques " forts " d'architecture préchrétienne. La photographe Beatrix von Conta a fait le voyage d'Aran en 2019. Elle y a poursuivi son travail au long cours sur des " paysages contradictoires ", scrutant la permanence des traces du passé, relevant les signes de résistance et de ruptures inscrits dans les surfaces matérielles. Attentive aux transformations des lieux dans la durée historique, la série se confronte à la mémoire diffuse et involontaire du travail humain, omniprésente, sur cette " île faite main ". Ce livre poursuit le " questionnement sans jugement " de la photographe dans un rapport complexe à une réalité où se mêlent herbe, pierre, air et eau. Le paysage est aussi pour elle une fiction que l'image photographique rend possible. Une réalité nouvelle, offerte par le cadrage et le point de vue. Ces pierres assemblées dans un apparent déséquilibre, auto-bloquées sans liant ni joints, sont autant des obstacles visuels que des voies de franchissement du pas et du regard. Qu'est-ce qui émeut tant dans ses photographies, et de quelle beauté s'agit-il ? Que révèlent ces paysages fabriqués de main d'homme, témoins d'une histoire ancestrale qui interroge notre relation complexe à la terre ? En parallèle du parcours visuel, le philosophe Olivier Gaudin interroge la lente formation du territoire d'Aran, de sa géologie à ses architectures et à ses paysages. La pierre calcaire sombre se retrouve dans toutes les constructions anciennes, sans exception - habitations, églises, tours de guet, phares. Les formes des paysages sont issues d'une très longue hybridation des activités humaines avec les processus spontanés appelés aujourd'hui " naturels ", mais que l'on associait tout aussi volontiers, par le passé, aux intentions de puissances autrement sauvages. Les éditions Créaphis poursuivent avec ce livre une réflexion sur les caractères des paysages et leurs potentialités de résistance face aux menaces qui les environnent. Ce livre est un " vrai faux " guide de voyage nécessaire autant aux futurs arpenteurs qu'à ceux déjà amoureux de l'île, grâce à ces regards d'auteurs à hauteur d'oeil et pas à pas.

11/2022

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Ecrits sur l'art

Dépassons l'anti-art

Acteur et témoin de plusieurs mouvements expérimentaux d'après-guerre, dont ceux du surréalisme-révolutionnaire et de Cobra, historien des arts impliqué dans l'histoire qu'il raconte, théoricien emporté cependant à l'écart de la théorie par sa fidélité à la confusion des sensations immédiates, telles sont les facettes de Christian Dotremont que révèlent ses nombreux écrits sur l'art, la littérature et le cinéma. A leur lecture, c'est d'abord comme si on déroulait plusieurs fils de noms, qui retracent certaines constellations artistiques et intellectuelles majeures de son époque, dans ce qu'elles eurent de tumultueux et de vivant. On croise ainsi, évoquées à travers leurs oeuvres comme à travers leur existence quotidienne, de grandes figures du milieu artistique belge, tels René Magritte et son "? anti-peinture ? " traversée d'humour et de poésie, ou Raoul Ubac et la "? forêt de formes ? " de ses photographies, mais aussi du surréalisme parisien, tels Paul Eluard accomplissant sa "? grande tâche lumineuse ? " dans la nuit de 1940, Nush Eluard servant du porto rue de la Chapelle, ou Pablo Picasso dans son atelier rue des Grands-Augustins, occupé à faire du café et à dessiner sur des pages de vieux journaux, en ces temps de pénurie de papier. On croise également des personnages plus inattendus, comme Gaston Bachelard, lecteur des Chants de Maldoror, Jean Cocteau, "? délégué de l'autre monde ? ", ou Jean-Paul Sartre, travaillant frénétiquement à sa table du Dôme, et s'interrompant pour lire avec bienveillance les poèmes que lui soumet jeune Christian Dotremont. Mais celles et ceux dont il esquisse les portraits les plus denses, ce sont les artistes de Cobra, qui de 1948 à 1951 fut "? une somme de voyages, de trains, de gares, de campements dans des ateliers ? ", une manière de travailler en "? kolkhozes volants ? ", entre Copenhague, Bruxelles et Amsterdam. Entre autres, sont évoqués avec une finesse critique particulière Asger Jorn, qui avec ses toiles "? sème des forêts ? " à l'écart des dogmes, Pierre Alechinsky, dont la peinture est "? comme un coquillage où s'entend l'orage ? ", Egill Jacobsen, inventant des "? masques criants de vérité chantée ? ", Erik Thommesen, dont les sculptures sont "? un grand mystère trop émouvant pour être expliqué? ", ou Sonja Ferlov, qui réconcilie "la pierre et l'air" ... Dans les textes qu'il consacre à ses amis et amies artistes, on retrouve la musique et les images obsédantes qui travaillent aussi sa poésie, telle l'image de la forêt, pour dire chaque fois les surgissements de la trame illisible du monde qui le fascinent. Artiste révolutionnaire, déçu pourtant par l'étroitesse des conceptions esthétiques communistes, il se fait théoricien d'un art du non-savoir, contre la propension à ordonner et à policer du "? réalisme-socialiste ? ". Il s'agit avant tout pour lui de ne pas trahir "? toutes ces confuses sensations que nous apportons nuit et jour ? ". Cela, seule une écriture affirmant sa dimension graphique le peut vraiment. Lignes discursives et lignes expressives doivent être pensées et tracées ensemble, comme en attestent ses logogrammes ou les "? peintures-écritures ? " de Cobra. A ses yeux, l'écrivain est un artiste, voire un artisan ? ; les gestes de sa main sont ce qui compte avant tout. Ses écrits sur l'art manifestent sa volonté de réconcilier la dimension intellectuelle et la dimension matérielle de l'écriture, le verbe et l'image, de même, dit-il, que sont réconciliés la création et l'interprétation dans le jazz. Ainsi l'écrivain doit-il être, selon ses termes, "? spontané" et "sauvage ? ".

10/2022

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Architecture

Le bois dont on fait les villes

Une architecture résilience voir actuellement le jour avec des bâtiments nouvelle génération dont la structure et l'ossature bois séquestrent le carbone, remplissant ainsi l'une des conditions de la transition écologique. Présent dans la cité depuis des temps anciens, le bois se développe à présent dans les villes à très grande échelle grâce à des technologies innovantes qui facilitent la mise en oeuvre de ce matériau. Le bois d'oeuvre requalifie les métiers du bâtiment à tous les échelons - le scieur, le transformateur, l'architecte et l'ingénieur - et interroge les modes constructifs conventionnels. En France, l'industrie du bois est-elle suffisamment bien implantées sur nos territoires pour développer ses savoir-faire séculaires et proposer d'autres solutions que les modèles standards ? La gestion raisonnée de ses forêts lui permet-elle de répondre à la demande et de concurrencer les importations de résineux du Nord de l'Europe ? Cette enquête de terrain permet de mieux comprendre le changement de paradigme issu des politiques urbaines qui s'impose aussi bien au secteur du bâtiment qu'aux maîtres d'oeuvre. L'usage du bois dans le bâti et les questions qu'il soulevé montrent que l'architecture est à la croisée des chemins entre les débats critiques et les nouveaux procédés industriels de construction. Cet ouvrage initié par l'agence Leclercq Associés, pionnière au tournant des années 2000 dans la réalisation d'équipements sportifs et éducatifs d'envergure, permet à François Leclercq, Paul Laigle et Charles Gallet, ses associés, de retracer leur expérience à travers cinq réalisations phares. Celles-ci s'inscrivent dans la première et la seconde génération des ouvrages en bois et questionnent la dimension contemporaine et prospective dans la maîtrise d'oeuvre. Eu même temps, elles sont la preuve des ressources de la filière sèche, synthèse entre l'artisant et l'ingénierie, un mode constructif balbutiant en France à cette époque. Porter l'éco-construction à son meilleur niveau relevait donc d'un défi, à fortiori dans le cadre de la commande publique. Mais cet ouvrage permet aussi - en donnant la parole à des histoires, à des chercheurs, aux acteurs de la sylviculture et de la recherche forestière et à des industriels du bois - d'appréhender le contexte de notre territoire à la fois riche d'un savoir-faire séculaire et miné par une industrie en perte de vitesse depuis quarante ans. Difficilement soutenable, ce paradoxe s'est invité dans la réflexion : existe-t-il en France un example de mise à l'épreuve du bois dans la construction qui tienne lieu de référence dans le développement économique et urbain d'une région ? La réponse se trouve en Isère. L'expérience menée par le CAUE de Grenoble met en lumière des avant-gardes urbaines inspirées par de ombreux voyages d'études dans le Vorarlberg, laboratoire écologique et fief du mouvement des Baukunstler (architectes-artistes). Cette investigation entre Vercors et Chartreuse a donné lieu à une campagne photographique menée par Cyrille Weiner, elle vient compléter les images des réalisations-bois de Leclercq Associés qu'il fixe depuis vingt ans. Ses photographies et les textes de Michèle Leloup éclairent les enjeux de la filière bois confrontée à de multiples défis écologiques, forestiers, économiques, industriels et constructifs.

02/2022

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Art contemporain

À mains nues. Parcours de la collection du MAC VAL

A mains nues Parcours de la collection du MAC VAL 192 pages 160 reproductions Format : 21 x 17 cm Broché, dos toilé pailleté, cahiers à la japonaise Textes : Marie Darrieussecq, Romina de Novellis, Alexia Fabre, Agnès Gayraud, Caroline Honorien, Philippe Liotard, Mélanie Meffrer Rondeau, Claire Moulène, Mathieu Potte-Bonneville, Fabienne Radi, Anne-Lou Vicente, Marion Zilio Graphisme : Lisa Sturacci Editions du MAC VAL ISBN : 978-2-900450-13-0 Parution : 8 avril 2022 15 euros Après "Le vent se lève" , exposition de la collection incarnant les relations que l'humanité entretient avec la Terre, le MAC VAL poursuit son exploration de l'humain en se recentrant sur le corps, son langage, son pouvoir et sa puissance de réinvention, avec cette nouvelle exposition "A mains nues" . Inédites ou plus anciennes, les oeuvres évoquent la réinvention de soi, le futur qu'il nous appartient de créer, à mains nues. En cette expérience partagée de la pandémie, d'empêchement de l'autre, de son contact, du violent constat de notre fragilité corporelle et de notre statut de corps vivant, nous avons eu envie de nous projeter dans le futur et de l'envisager avec désir, élan et espoir. Les oeuvres ici réunies racontent d'une part la corporéité et son langage, les fluides vitaux, les membres, dont les mains, qui incarnent la question de la réinvention de soi contre la réalité, la fatalité ou les déterminismes sociaux. La fiction, le récit, la mise en scène, le travestissement sont autant de stratégies mises en oeuvre par les artistes pour engager cette réinvention, douce, déterminée ou plus guerrière. Ont ainsi été composés des ensembles d'artistes particulièrement chers au musée et qui incarnent ces sujets : Annette Messager, Jena-Luc Blanc, Esther Ferrer, Gaëlle Choisne, Jean-Luc Verna, Nina Childress, Kapwani Kiwanga, Edi Dubien, Romina de Novellis, parmi d'autres... L'adresse à l'autre, à son regard comme à son corps, est au coeur des oeuvres, à travers la fabrication de sa propre image, portraits ou autoportraits qui résonnent ainsi avec les phénomènes historiques et contemporains de l'invention de soi, questionnant la distance au réel. Un réel souvent contredit, transformé par des artifices, maquillage, chorégraphie, tatouages, mises en scène... Il est avant tout question des langages des corps, de ce qu'ils peuvent dire, faire, enveloppe fragile, unique (? ), malléable, signifiante de l'âme qu'ils habillent et qui les habitent. Pour nous accompagner dans cet ouvrage, exclusivement illustré de photographies de ce nouvel accro- chage, nous avons invité des auteur. e. s et des artistes pour leur engagement, leur partage d'expériences positives, singulières et combatives, afin de l'ouvrir à des regards extérieurs, à d'autres voix. Exposition au MAC VAL à partir du 12 mars 2022. Avec les oeuvres de Boris Achour, Pierre Ardouvin, Bianca Argimón, Kader Attia, Elisabeth Ballet, Eric Baudart, Jean-Luc Blanc, Nina Childress, Gaëlle Choisne, Clément Cogitore, Mathilde Denize, Romina de Novellis, Angela Detanico ? /? Rafael Lain, Mario d'Souza, Edi Dubien, Mimosa Echard, Eléonore False, Sylvie Fanchon, Valérie Favre, Esther Ferrer, Nicolas Floc'h, Mark Geffriaud, Shilpa Gupta, Kapwani Kiwanga, Thierry Kuntzel, Emmanuel Lagarrigue, Ange Leccia, Natacha Lesueur, Annette Messager, Marlène Mocquet, Charlotte Moth, Frédéric Nauczyciel, Melik Ohanian, Bruno Perramant, Françoise Pétrovitch, Abraham Poincheval, Laure Prouvost, Judit Reigl, Jean-Luc Verna, Catherine Viollet, We Are The Painters...

04/2022

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Photographie

Sarajevo. Ma ville, mon destin

"C'est l'histoire d'un pays, d'une ville, de ses habitants, d'un homme. Le pays n'existe plus : c'était la Yougoslavie. La ville a été blessée à jamais : c'est Sarajevo. Ses habitants, en grande partie, ne sont plus les mêmes, certains tués, d'autres partis. L'homme est vivant mais blessé, lui aussi, pour la vie. Il se souvient, et ces photos sont comme les cicatrices indélébiles de ce souvenir. Aussi indélébiles que celle de la balle qui l'a frappé au menton, un jour comme les autres, parmi les mille trois cent quatre-vingt-quinze jours qu'a duré le siège." Ainsi l'écrivain François Maspero évoque-t-il l'exceptionnel travail que le photographe Milomir Kovacevic a consacré à son pays, devenu aujourd'hui Bosnie-Herzégovine, et à sa ville emblématique, Sarajevo. Né à Cajnice en 1961, Milomir Kovacevic, qui a commencé dès l'âge de dix-sept ans la pratique de la photographie, est en quelque sorte le chroniqueur infatigable et passionné de Sarajevo. Il a commencé à en arpenter les rues, armé de son premier Nikon, alors qu'il était étudiant, parcourant une ville "qui vibrait de la beauté de ses habitants", cherchant à la saisir dans sa diversité et son étonnante vitalité. Devenu photographe de presse, il a connu et documenté ce qu'il définit lui-même comme les trois époques d'une ville dont la traversée du XXe siècle s'apparente à une page emblématique de l'histoire contemporaine. Elle commence par le Sarajevo d'avant 1990, qu'il décrit comme une ville paisible, capitale culturelle et ouverte d'une Yougoslavie où le régime du maréchal Tito distend partiellement un rideau de fer qui ceinture l'Est de l'Europe. La fraternité et le désir d'avenir, symbolisés par l'hommage aux héros et l'enthousiasme des pionniers, ne connaissaient pas alors le poison des nationalismes particuliers. Le 6 avril 1992, l'édification des premières barricades marque le début de l'effroyable siège de la ville qui, quatre années durant, va révéler à l'Europe sa fragilité et au monde l'impuissance de sa solidarité. Plongé au coeur du drame, Milomir Kovacevic fait de son appareil "un bouclier et une épée", parcourant la ville sur laquelle s'abattent les premiers obus. L'assassinat de son propre père achève de briser "l'irréel de cette tragédie" et fait de sa quête photographique "un besoin", une nécessité irrépressible de "garder la trace et de faire de l'enfer sarajévien un document visuel qui accompagnera avec pudeur et discrétion le quotidien des habitants, leur rendant ne serait-ce qu'un peu de leur fierté". Vient enfin le temps de la paix, plus exactement celui de l'après-guerre. Milomir Kovacevic sait mieux que quiconque le poids des souvenirs hantés, des blessures traumatisantes, des reconstructions fragiles, qu'il saisit dans la pudeur de leur manifestation. Installé à Paris, il entreprend de faire découvrir au monde, à travers expositions et publications, l'horreur d'un conflit dont l'histoire n'a pas fini de s'écrire, tout en poursuivant une recherche sur la mémoire des disparus et la vie solidaire des exilés dispersés.

11/2012

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Beaux arts

Pérégrinations. Paysages entre nature et histoire

Cet ouvrage a reçu 3 prix consécutifs : le Prix de l'Académie ds Beaux-Arts-Prix Bernier 2018, le Prix Vitale et Arnold Blokh 2018 et le Prix Pierre Daix 2018. Le paysage n'existe que dans l'oeil de celui qui le regarde. Il faut donc suivre les pas de l'homme en marche si l'on veut comprendre comment notre rapport au monde et à l'histoire se dessine : par la confrontation de l'individu et de la nature. Car le paysage, c'est la nature éprouvée : nature traversée, nature possédée, nature sublimée, nature terrifiante, nature qui échappe à qui tente de la conquérir. L'artiste qui s'adonne au genre du paysage nous offre bien plus qu'une simple représentation de morceaux de nature. Il se fait archéologue, scrutant comme dans un livre le sol où affleure la mémoire de l'histoire humaine, sous forme de traces. Ecrire l'histoire du paysage à l'époque contemporaine c'est aussi faire le constat d'une relève : celle qui voit, à partir du début du XIXe siècle, la peinture de paysage se substituer progressivement à la peinture d'histoire afin de porter le grand récit de l'humanité dans ses tentatives de connaître et de façonner le monde. Un genre s'épuise, un autre s'épanouit afin d'explorer d'autres formes de représentation, et d'interrogations. Lorsque le sculpteur français David d'Angers, contemplant La Mer de Glace dans l'atelier de Caspar David Friedrich, à Dresde, dit que le peintre est l'inventeur d'un genre nouveau, "la tragédie du paysage" , c'est cela qu'il désigne. Cette manière, qui va traverser toute la période contemporaine, de faire du paysage le lieu de l'enfouissement et de l'émergence de l'histoire. Parce que l'histoire devient un présent qui saute à la gorge - révolutions, guerres, massacres, génocides -, les artistes se tournent de façon privilégiée vers le paysage comme une forme capable d'accueillir l'innommable en son sein et d'exprimer ce qui aveugle, terrifie, ou fascine. Peintres, dessinateurs, photographes, de Goya à Sophie Ristelhueber, d'Otto Dix à Zoran Music et Anselm Kiefer, vont s'affronter au paysage comme à ce lieu où peut se manifester l'inquiétude de l'homme face à l'histoire. Mais aussi son désir, ses croyances, et sa liberté. Ce sont les étapes de cette aventure de l'homme au monde que nous suivons dans cet ouvrage : paysages de ruines, paysages en guerre, paysages où l'on foule une histoire oscillant entre affleurement et invisibilité, paysages qui nous confrontent à l'indifférence du monde, sont quelques-uns des thèmes qui racontent les pérégrinations inquiètes de l'homme contemporain marchant dans le monde à la recherche de sa propre trace. C'est enfin une méditation personnelle sur la nécessité qu'éprouvent tant d'artistes, aujourd'hui, d'avoir recours au paysage pour affronter ce que le XX° siècle nous a légué de plus terrible : l'anéantissement sans traces. Le paysage s'impose comme l'une des formes majeures, pudique et émouvante, de l'histoire contemporaine.

11/2017

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Littérature étrangère

Rouge Paris

Paris, 1862. Victorine Louise, la narratrice âgée de 17 ans, partage avec son amie Denise (18 ans), une petite chambre près de la place Maubert. Elles vivent dans la plus grande misère et travaillent comme brunisseuses dans un atelier d'argenterie. Un jour, elles remarquent un jeune trentenaire qui les observe avec intérêt. Bientôt, celui qui dit s'appeler Eugène et habiter Gennevilliers les invite au restaurant, entreprenant de les séduire. Denise a déjà donné naissance à un enfant qui vit à la campagne. Mais Victorine Louise, plutôt taiseuse, est toute prête à céder aux charmes d'"Eugène". Un matin, elle décide d'aller retrouver ce mystérieux garçon, qui s'avère être peintre, dans son atelier de la plaine Monceau. Elle sait qu'elle met ainsi fin à sa vie avec Denise, mais elle trouve aussitôt sa place auprès de l'artiste dont elle devient l'amante et le modèle attitré. D'autant plus que le peintre constate avec satisfaction que Victorine Louise possède un oeil assez acéré, que ses remarques peuvent lui être utiles. Louise est heureuse de son travail, de sa chambre de la rue La Bruyère, mais elle sent bien que son statut de modèle est précaire. Elle sait que le peintre est plus attaché à Suzanne, une femme un peu plus âgée qui lui a donné un enfant. Lorsque "E" doit partir assister aux funérailles de son père, Louise se pense abandonnée. C'est pourtant le moment où Alfred Stevens, un ami de "E", lui confie une enveloppe contenant deux mois de salaire. Quelque temps après, "E" lui fait parvenir une lettre accompagnée d'un croquis érotique. A son retour, le peintre fait poser Louise pour un tableau dont l'achèvement, aux dires de l'artiste, est en partie dû au talent du modèle. C'est une révélation pour tous les deux. Derrière ce prénom déguisé, l'on reconnaît rapidement la vie et la trajectoire d'Edouard Manet. Si son nom n'est jamais cité dans le texte, Victorine Louise Meurent a bien été son modèle et la principale figure féminine des deux chefs-d'oeuvre qui firent scandale et installèrent le peintre comme chef de file d'une avant-garde : Olympia et Le Déjeuner sur l'herbe. Combinant habilement faits réels et évènements inventés, Maureen Gibbon fait ici le récit, par la voix de Victorine, des débuts de leur relation amoureuse et artistique, qui voit l'épanouissement à la fois de sa sensualité et de son propre tempérament d'artiste. Olympia, tandis que Victorine, elle-même future peintre, fait aux côtés de Manet l'apprentissage d'une ouverture du regard et d'une passion pour la couleur. A travers le récit très personnel de Victorine, c'est aussi toute une époque-charnière que Maureen Gibbon nous fait revivre au présent : l'essor de la photographie et l'apparition des premières cartes postales érotiques ; les réunions au café Guerbois du groupe de peintres des Batignolles, parfois rejoint par Baudelaire ; et surtout un Paris en pleine révolution haussmannienne, puisque les pérégrinations de Victorine nous emmènent volontiers du vieux Paris populaire (la place Maubert, les Halles, le boulevard du Crime...) aux nouveaux quartiers.

10/2014

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Photographie

GENESIS

Elevé dans une ferme au Brésil, Sebastiao Salgado éprouve un amour et un respect profonds pour la nature. Il est particulièrement sensible à la manière dont les êtres humains sont affectés par les conditions socio-économiques dévastatrices dans lesquelles ils vivent. Des très nombreux reportages produits par Salgado au cours de sa carrière, se détachent trois grands projets menés sur une longue période : La Main de l'homme (1993) sur les modes de vie en cours de disparition des travailleurs manuels dans le monde ; Exodes (2000), hommage rendu aux migrations de masse provoquées par la faim, les désastres naturels, les dégradations de l'environnement et la pression démographique ; Genesis, sa nouvelle oeuvre, aboutissement de huit années d'expéditions épiques pour redécouvrir les montagnes, les déserts et les océans, les gens et les animaux qui ont jusque-là encore échappé à la pression de la société moderne - la terre et la vie sur la planète des origines. "Quelque 46 % de la planète vivent encore au temps de la Genèse, nous rappelle Salgado. Nous devons préserver ce qui existe". Le projet Genesis, mené avec l'Instituto Terra fondé par Lélia et Sebastiao Salgado, veut montrer la beauté de notre planète. et revenir à une période précédant les dommages qu'elle a subis, pour mieux préserver le futur. Au cours de 32 voyages, à pied, en petit avion, en bateau, en canoë et même en ballon, sous une chaleur extrême ou un froid polaire et dans des conditions parfois dangereuses, Salgado a réuni des images qui nous montrent la nature, les peuples indigènes et les animaux dans leur splendeur. En utilisant uniquement la photographie en noir et blanc, il a créé une sorte de tissu visuel d'une texture si complexe que mêmes les plus petits détails semblent se développer à l'infini. Que découvre-t-on dans Genesis ? Les espèces animales et les volcans des Galapagos ; les manchots, les lions de mer, les cormorans et les baleines de l'Antarctique et de l'Atlantique-Sud ; les alligators et les jaguars du Brésil ; les lions, les léopards et les éléphants d'Afrique ; la tribu isolée des Zo'é au fond de la jungle amazonienne ; le peuple Korowai vivant à l'âge de pierre en Papouasie occidentale ; les éleveurs de bétail nomades Dinka au Soudan ; les nomades nénètses et leurs troupeaux de rennes dans le Cercle arctique ; les communautés mentawai des îles à l'ouest de Sumatra ; les icebergs de l'Antarctique ; les volcans d'Afrique centrale et de la péninsule du Kamtchatka ; les déserts du Sahara ; le rio Negro et le rio Jurua en Amazonie ; les failles du Grand Canyon ; les glaciers de l'Alaska... Conçu et édité par Lélia Wanick Salgado, cet ouvrage illustre l'extraordinaire et unique aventure du projet Genesis à travers une sélection d'images réparties en cinq chapitres géographiques : Aux confins du Sud, Sanctuaires, Afrique, Terres du Nord et Amazonie et Pantanal. Pour avoir passé tant de temps et consacré tant d'énergie et de passion à la réalisation de cette oeuvre, Salgado a pu écrire de Genesis que c'était "sa lettre d'amour à la planète".

05/2013

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Littérature française

Grumeau & Hubris

Grumeau / Hubris (Alain Rivière & Post face François de Coninck, Roland Hélié, Jean-Yves Jouannais) Profil d'une oeuvre : "Ce coin est atroce... " . On dit souvent que la première phrase d'un roman est importante. Mais pas plus, en fait, que la dernière. "Ce coin est atroce... " . Ainsi débute "Grumeau" d'Alain Rivière. Une attaque à la hussarde avec un jugement définitif, lapidaire. Et puis après avoir déroulé quelques milliers de phrases, quelques centaines de pages, on tient normalement un roman. Oui, mais voilà, au vingt-et-unième folio du livre, tombe une ultime réplique : "D'accord Grumeau, ça, je vois très bien". Point final. On pourrait alors penser à certaines nouvelles énigmatiques de Carver, ou bien à l'évocation d'une atmosphère, d'une situation, dans la veine de Sam Shepard. On pourrait, mais tel n'est pas le cas de "Grumeau" . Il s'agit bel et bien d'une histoire sans fin, d'un roman inachevé, à l'instar des projets littéraires esquissés dans "Hubris" , inachevé comme cet autoportrait d'Alain Rivière figurant en couverture, où l'auteur investit le profil de l'ancêtre Atget photographié par Berenice Abbott. On y perçoit une sorte de fatigue, pas vraiment du découragement, peut-être une forme de désillusion, celle qui renvoie aux promesses non tenues, aux projets avortés... un ego ravalé. Et pourtant "un homme de profil est à moitié sauvé. " Peintre - écrivain - cinéaste - photographe, Alain Rivière revendique cette part de négativité, mais il s'en sert, comme dans un bras de fer, pour la renverser, laisser entrevoir une ouverture, une justification beaucoup plus positive que l'impossibilité du "Je préférerais ne pas / I would prefer not to" . "Les mots ne viennent pas facilement. " Il s'agit donc de forcer le destin, de travailler comme une âme damnée, ou un âne bâté (s'agissant des auteurs de la série Hubris), de revenir sur ses brouillons, ses esquisses... de ne pas lésiner sur les biffures, les ratures. Gommer, estomper, épurer, essayer de trouver le mot juste pour que le texte produise - au delà des métaphores - réellement des images. Il y a probablement une part d'orgueil, mais aussi de déraison ou de dérision, dans cette démarche ; une façon de ne pas se prendre au sérieux, sans céder sur le métier. Facétieux et rigoureux. Une part de lucidité également : "Je savais qu'on se trompe rarement quand on perçoit la fin d'une histoire. C'est même, souvent, qu'elle est déjà finie depuis longtemps. " Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, comme dans ses clichés, Alain Rivière est une sorte de Buster Keaton, de clown blanc, une ombre croisée depuis quelques années, dans un petit village de la Riviera française ; une présence discrète figurant à la terrasse d'un bar sur le quai du port - "happy smoker" et amateur de Ricard à la tombée du soir. C'est un "sorbelien1" , qui au fil de nos rencontre hivernales, s'est laissé convaincre de faire de ses ébauches polymorphes, un corpus, un livre à son image : déconcertant.

09/2018