Recherche

nomination président

Extraits

ActuaLitté

Histoire internationale

Le rassemblement de la société civile guinéenne. Une union impossible ?

Depuis l'indépendance, trois présidents se sont succédé à la tête de la Guinée. Leur mauvaise gestion a plongé le pays dans un abîme sans fond. J'ai participé aux campagnes pour unir les Guinéens dans des structures de concertation centrées sur la subordination des intérêts personnels égoïstes à l'intérêt général et national. Nous n'avons pas réussi à créer un pôle d'union solide pour réorienter notre lutte vers des objectifs profitables aux populations. Le parti politique RPG humilie et divise les gens. Il vient les mains vides aux réunions convoquées par le FRAD (Front républicain pour l'alternance et la démocratie) pour faire obstruction. Il rançonne les "sans papiers" qui y adhèrent seulement pour obtenir une attestation servant à compléter leur dossier de demande de carte de séjour. Le PRP de Siradiou Diallo et l'UNR de Ba Mamadou, quant à eux, se sont affaiblis mutuellement en refusant toute unité d'action. Après la première élection présidentielle de 1993 légalisant, par la fraude, le régime militaire, l'UNR signe une déclaration politique avec le PUP, parti du pouvoir. Dans cette démarche, les deux partis, PUP et UNR, adoptent un programme politique qui pourrait, s'il est appliqué, sortir le pays de l'impasse dans laquelle il agonise depuis plus d'un demi-siècle. Cette nouvelle approche a pour but de réunir PUP, UNR et PRP qui représentent plus de 60 % des votes. Une telle orientation ouvre la voie à un changement concret profond. Un tel virage serait capable de mobiliser les populations pour remettre le pays sur les rails. Un tel soutien populaire permettrait de convoquer une conférence de réconciliation pour apurer le passif du PDG et les méfaits de la gestion des militaires. Les pressions ethniques et les intérêts personnels égoïstes ont tué dans l'oeuf cette tentative de débloquer le pays.

02/2016

ActuaLitté

sociologie du genre

Questionnements de « genre » chez les enfants et les adolescents. Analyses, enjeux... les spécialistes répondent

En France, de plus en plus d'enfants revendiquent une "identité de genre" différente de leur sexe biologique. On s'intéresse ici aux enfants dont le sexe a été constaté à la naissance et qui ne souffrent pas d'anomalie des organes génitaux. Soutenir que chacun, dès son plus jeune âge, devrait pouvoir auto-déterminer son identité de genre en fonction de son ressenti sans tenir compte de son sexe, est-ce servir l'intérêt des enfants ? L'enquête de terrain et la confrontation au réel cherchent à répondre à cette question. Pour cela, l'ouvrage s'appuie sur l'expertise et l'expérience de juristes pour analyser les enjeux sociétaux et l'évolution qui s'opère ; de chirurgiens et praticiens hospitaliers pour identifier les actes médicaux que cela entraîne et leurs conséquences à long terme ; de responsables d'établissements scolaires confrontés à ces demandes ; de psychiatres et psychologues pour discerner les enjeux de cette souffrance et, enfin, sur le témoignage direct de personnes en questionnement de genre ou de leurs proches. Cette approche pluridisciplinaire nous donne toutes les clés de compréhension et de discernement pour cerner ce phénomène et accompagner de façon constructive les jeunes concernés. Aude Mirkovic est juriste, maître de conférences en droit privé, directrice juridique de Juristes pour l'enfance, auteur notamment de PMA, un enjeu de société, Artège et En rouge et noir (roman), Première partie. Claire de Gatellier est présidente de Famille et Liberté, auteur du Livre Blanc pour une nouvelle politique familiale et Les Femmes au travail... à tout prix ? , éditions Famille et Liberté. Toutes deux interviennent auprès de différents publics (parents, directeurs d'établissement, enseignants) sur la question de la "transidentité" chez les jeunes.

10/2022

ActuaLitté

Thérapies familiales

Quelle est ma place ? Où est ma place ?. La subir ou la choisir

Quelle est ma place, où est ma place, suis-je à la bonne place ? Lequel d'entre nous n'a pas été un jour hanté par cette question. Avoir, trouver, se faire une place, en changer, parfois la perdre, la subir ou la choisir nous concerne tous. Nous vous invitons dans cet ouvrage à redécouvrir et visiter autrement cette interrogation fondamentale. Nous vous proposons de l'explorer à travers l'histoire de la famille SAKHOV au gré d'entretiens avec des professionnels à différentes étapes de leur cycle de vie. La petite enfance, l'école, l'entrée dans la vie d'adulte, l'histoire du couple, la vie sociale, le vieillissement etc. sont des moments clés qui viennent bousculer nos certitudes et nos représentations quant à notre place dans notre famille, nos différentes appartenances, bref dans notre place au monde. Nous avons choisi d'accompagner les SAKHOV dans cette quête car elle illustre également les émotions et sentiments soulevés qui sont liés au changement de place et donne à cette notion une épaisseur plus sensible et charnelle. Yveline REY est docteure en psychologie clinique, professeure émérite des universités, thérapeute familiale systémique, ancienne directrice du CERAS Grenoble et actuelle présidente du CERAS (Centre d'Etude et de Recherche en Approche systémique) Nouvelle-Aquitaine. Laurence COMMANDEUR est psychologue du travail, intervenante systémique, thérapeute familiale et membre du CERAS, Grenoble puis Nouvelle Aquitaine Lucien HALIN, est psychologue, thérapeute systémique de couple et de famille, membre du CERAS, Grenoble puis Nouvelle-Aquitaine. Céline PARIS ZAPATA est psychologue clinicienne, thérapeute familiale systémique et responsable du CERAS Nouvelle-Aquitaine. Patrick VINOIS est psychiatre, psychanalyste et thérapeute familial. Il est membre du CERAS, Grenoble puis Nouvelle-Aquitaine.

09/2022

ActuaLitté

Faits de société

Le guide de la conspiration mondiale (et comment y mettre en terme)

Qui sommes-nous ? Où somme- nous ? Et quel est donc ce "grand revirement" que le journaliste britannique David Icke nous exhorte à accomplir pour nous arracher au noir destin qui se dessine pour toute l'humanité ? Toutes les réponses sont désormais à la portée de chacun, là, nichées dans cet énorme ouvrage conçu comme un guide : 28 "points " qui, une fois reliés, nous livrent un grand dessein infernal entamé depuis des milliers d'années. Destination finale : la dictature mondiale qui nous attend... Des révélations étayées par des preuves incontestables que les médias continuent d'ignorer. Les accusations ? Accablantes.Les présidents américains ont trempé dans les pires crimes, soutenus par les vrais maîtres de la planète : Icke livre des preuves au nom desquelles il n'a jamais pu se retrouver attaqué en diffamation, et grâce auxquelles il protège sa propre vie. Objectif : la 3e Guerre mondiale. Les nations européennes, dont la France, sont en train d'abdiquer leur indépendance au profit d'instances fédérales non élues. Finalité : la dictature. Les évènements du 11 Septembre ont bien été montés de toutes pièces par le gouvernement et l'armée des Etats-Unis. Pourquoi ? Les guerres pour le pétrole. Les industries de l'alimentation, du médicament et de la santé réussissent à rendre malades les populations nanties et à décimer le reste de l'humanité. But : la maîtrise des cerveaux. Les technologies de pointe dans le secteur des télécommunications engendrent des cancers et tuent la créativité. Enjeu : affaiblir les populations. Le réchauffement climatique relève d'un phénomène solaire naturel, mais l'homme doit croire qu'il est le seul responsable. Comment mettre un terme à cet agenda démoniaque ? Dans les meilleures pages de son essai, David Icke nous ouvre à la perception infinie, au-delà de notre univers illusoire des cinq sens il appartient à chacun de nous de refuser notre destin d'esclaves !

01/2021

ActuaLitté

Musiques du monde

La musique qui vient du froid : arts chants et danses des Inuits

La musique des Inuit est surtout connue dans le monde des Qallunaat (les "non-Inuit") pour les chants de gorge des femmes du Nunavik et de ses environs, au point que ces étonnantes particularités sonores sont devenues un marqueur identitaire. Ces chants ne sont toutefois pas le seul genre musical que les Inuit pratiquent ; de la Sibérie au Groenland, on peut observer les danses à tambour et leurs chants qui, selon les principes de l'animisme, sont exécutés au cours de rituels, notamment pour assurer une chasse ou une pêche fructueuses. Même si elle a été transformée par la christianisation et le contact avec les Qallunaat, cette musique très ancienne, probablement millénaire, est toujours bien vivante. On trouvera dans cet ouvrage, écrit par un musicologue érudit et passionné, une anthropologie et une histoire de la culture musicale inuit en plus d'un panorama de ses manifestations. Des renvois en ligne à un ensemble d'enregistrements, de vidéos et de documents d'archives en font une véritable anthologie. Son iconographie abondante met l'accent sur les représentations artistiques - sculptures, dessins, estampes - des danses à tambour et des chants de gorge. Enfin, ce livre se veut un hommage à l'immense talent artistique et à la virtuosité musicale de ce peuple qui vient du froid. Lisa Qiluqqi Koperqualuk est une figure importante du monde culturel et politique des Inuit. Elle a été cofondatrice de l'Association des femmes inuit du Nunavik (Canada) et a longtemps travaillé au Musée des beaux-arts de Montréal comme conservatrice et consultante pour l'art inuit et comme membre du comité organisateur de l'exposition que le présent livre accompagne. Elle est également présidente de la section canadienne du Conseil circumpolaire inuit.

01/2023

ActuaLitté

Géopolitique

Agir entre les lignes. Les sociétés militaires privées : Wagner, Blackwater, Mozart et les autres

Autrefois on les appelait reîtres, lansquenets, condottieres et un peu plus tard mercenaires, vendant leur science du combat et leur goût de la guerre contre quelques écus et surtout le droit au butin et à son partage. Aujourd'hui ? Ils sont encore là, passant de l'artisanat à l'ère industrielle, regroupés au sein de sociétés privées reconnues désormais par les Etats, ou presque : Blackwater, Mozart, voire la milice Wagner, etc. Toutes les grandes armées sous-traitent une partie de leurs missions à des sociétés militaires privées (SMP), pour des questions de disponibilité des forces, de besoins, mais aussi de visibilité, voire de coûts. La Russie et les Etats-Unis bien sûr, mais aussi la Chine, la Turquie, la Grande Bretagne, le Canada... En France, les compétences existent. Mais les réticences hexagonales de ces vingt dernières années ont empêché la montée en puissance des sociétés militaires privées françaises, absentes des grands enjeux internationaux, contrairement à tous ces compétiteurs. Peut-on y remédier ? Le doit-on ? Que faire pour que les SMP françaises prennent leur essor ? Avec la guerre en Ukraine, et l'arrivée de Wagner au Mali, n'est-il pas temps de leur faire une place ? Le débat est ouvert. Dans cet essai très documenté, le colonel (er) Peer de Jong, ancien chef de corps du 3e régiment d'infanterie de marine, aide de camp de deux présidents de la République et fondateur de l'institut Thémiis, fait le point sur la question, en illustrant son propos de sa riche expérience qui lui a permis de côtoyer les principaux acteurs de ce milieu. De Bob Denard qui se voulait roi sans couronne d'une île de l'Océan indien, à Erik Prince, ancien Navy Seal, fondateur de Blackwater.

03/2023

ActuaLitté

Réussite personnelle

L'albatros parcours de vie. Le golf, théâtre de votre développement personnel

Le golf est un sport qui exacerbe les émotions. Le joueur est seul face à lui-même et aux challenges que lui propose le parcours. Chaque obstacle est un nouveau défi, qui nécessite de garder la lucidité essentielle pour prendre la bonne décision, pour réaliser le bon coup en fonction d'un contexte donné. Une partie de golf est un condensé de la vie. Le joueur devra déterminer des objectifs et les adapter en fonction de sa forme et de son ressenti. Il lui faudra mettre en place une stratégie et essayer de la suivre au mieux. Il sera confronté à des émotions positives ou négatives qu'il devra gérer... Ne pas céder à l'euphorie ni à la frustration, se soustraire au regard des autres, être déterminé et patient, bienveillant avec lui-même... Que l'on soit débutant ou expert, le golf est un sport qui nécessite un apprentissage continu et beaucoup d'humilité, une remise en cause permanente. L'auteur s'est appuyé sur le parcours mythique de l'Albatros pour aborder différentes thématiques en lien avec le développement personnel et le management. Surprenant et enthousiasmant, cet ouvrage se déroule en 18 trous pour autant de chapitres. Il vous invite à jouer une partie où chacun des 72 coups correspond à une stratégie pour réussir. Jean-Christophe Buchot va à la rencontre de personnalités (champions de golf, coachs, présidents et directeurs de la Fédération, hommes d'affaires, médecins, etc.) pour les questionner sur leurs expériences, leurs secrets, leurs motivations, mais aussi sur des sujets plus personnels, afin de mettre ceux-ci en perspective. Chaque rencontre est l'occasion d'explorer des idées essentielles en lien direct avec les enjeux de la vie.

05/2021

ActuaLitté

Histoire de l'architecture

Pour une histoire culturelle de l'architecture. Essais offerts à Anne-Marie Châtelet

Cet ouvrage collectif est conçu en hommage à Anne-Marie Châtelet - anciennement professeure d'histoire et de culture architecturales et présidente de la Commission de la recherche et de la pédagogie à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Strasbourg -, qui a fortement défendu, pendant son parcours de chercheure et d'enseignante dans les écoles d'architecture, la place du champ historique et ainsi contribué à développer et à enrichir la recherche en histoire de l'architecture. Sont rassemblés ici près de 40 contributions signées par ses condisciples, actuels ou anciens collègues, vieux amis et jeunes doctorants, étudiants d'antan et collaborateurs d'aujourd'hui. Elles font écho aux principaux thèmes de recherche chers à Anne-Marie Châtelet : Un premier axe regroupe des textes centrés sur l'histoire d'édifices bâtis aux 19e et 20e siècles en Europe, analysant ainsi l'architecture scolaire, religieuse mais aussi celle du logement ou d'équipements plus exceptionnels, par le biais de méthodes d'étude typo-morphologique. Le deuxième aborde le milieu et la pratique des architectes, au fil du 20e siècle, moins dans une approche des individus que dans celle des bâtisseurs comme groupe professionnel, voire comme groupe social. Le troisième axe éclaire des problématiques liées aux échanges, transferts et métissages dans les domaines architectural et urbain. Ces phénomènes sont principalement considérés au prisme d'itinéraires ou d'événements singuliers, de sources imprimées, là encore du 19e au 20e siècle. Le quatrième axe réunit des articles à la démarche "autoréflexive" sur l'enseignement de l'architecture, dans une approche épistémologique et historiographique. Les contributions entrent en écho avec le vaste chantier de recherche développé depuis une décennie sur l'enseignement de l'architecture en France et propose aussi des contributions à caractère théorique ou prospectif.

05/2023

ActuaLitté

Economie

Francafricophonie - la "decolonisation" par la recolonisation perpetuelle

Les présidents et régimes français changent, passent et trépassent. L'empire colonial français d'Afrique Noire, solide lui, demeure et se porte bien. Le mythe et les fantasmes de l'empire colonial – préjugés stupides, racisme primaire et autres poncifs coloniaux débiles – sont toujours là, vivaces. Décolonisation, indépendance : de belles fictions depuis 50 ans pour structurer, renforcer et rendre indolores la colonisation, l'humiliation multiforme des peuples africains, la tutelle et la soumission que Paris veut perpétuelles sur l'Afrique. Avec souvent hélas, la complicité, connue et visible ou non, de ses propres fils soi-disant gouvernants, traîtres professionnels bien stipendiés ! Cette bien incongrue histoire de célébration par Paris, en juillet 2010, des 50 ans (1960-2010) de ce qu'on prétend être les "indépendances" des pays d'Afrique Noire colonisés par la France et où ont été convoqués ses vassaux africains, en est la preuve la plus éclatante avant d'être suprême humiliation coloniale, cynisme et mépris flagrants pour les demeurés colonisés. La puissance colonisatrice supposée avoir perdu son empire, ses colonies et perles vitalement juteuses avec logiquement l'indépendance et la souveraineté de celles-ci (comme l'Angleterre pour les USA et l'Inde, par exemple, ou encore le Portugal et le Brésil), en célèbre le Jubilé ! Du jamais vu dans l'histoire des nations et/ou des colonisations. Quel flagrant aveu (mère des preuves) que la décolonisation n'a jamais eu lieu ! Et l'avenir de l'Afrique avec ses grandes questions (démocratie en échec, mal-gouvernance chronique, dégradation sanitaire, sous-développement continu, jeunesse sacrifiée, famine, absence d'un siège au Conseil de Sécurité de l'ONU, école, sciences et techniques, etc.) et celles de ses peuples maintenant ? Bien incertain, hélas ! Même si le continent n'est pas fatalement, obligatoirement condamné, perdu… Mais que de forteresses à forcer !

06/2016

ActuaLitté

Philosophie

De la servitude volontaire. Edition français-arabe classique, arabe algérien, kabyle

Les hommes renoncent-ils volontairement à leur liberté ? Choisissent-ils la servitude ? Un tyran peut-il parvenir à impliquer l'ensemble de ses sujets, les transformant ainsi en complices ? A la faveur des "printemps arabes" l'intérêt d'une réflexion sur les ressorts de la servitude volontaire confère au texte de La Boétie une actualité impérieuse. Cet ouvrage en propose pour la première fois une édition polyglotte : le texte du manuscrit du XVIe siècle en regard d'une nouvelle traduction en français contemporain, sa traduction en arabe classique, en arabe algérien et en kabyle. Le travail d'édition critique esquisse une histoire de la réception du texte de LaBoétie entre XVIIIe et XXIe siècles, à partir d'une étude comparée des huit traductions en français contemporain publiées entre 1789 et 2008. La résurgence de ce texte à l'occasion de tous les combats contre la tyrannie s'accompagne immanquablement de l'incompréhension enthousiaste de lectures pressées d'y trouver la justification du tyrannicide. Loin des annexions militantes, Alain Mahé s'attache à la radicalité du questionnement de La Boétie, poursuivant ainsi une histoire critique de la question politique moderne, menée par Claude Lefort. Déployant la typologie des relations sociales esquissée par La Boétie, selon la part qu'y prennent l'amitié, la complicité, l'échange ou l'alliance, il montre comment l'inégale vocation politique de ces relations tient à leur plus ou moins grande capacité à agréger pacifiquement les hommes dans des collectifs stables. La Boétie place au coeur de son texte l'entr'cognoissance, envisagée autant comme un lien que comme un lieu - notamment celui de la langue. Sa lecture conduit à reformuler les débats récents sur la quête de reconnaissance. Elle invite à dépasser les apories auxquelles aboutissent les tentatives de la sociologie contemporaine de faire dériver le social d'un intersubjectif conçu uniquement sur le mode d'un lien entre individus monadiques. En inventant la philosophie politique moderne, Machiavel postulait l'irréductibilité de deux désirs contraires - le désir des grands de dominer et celui du peuple de ne pas l'être. De la servitude volontaire déplace cette dualité de désirs à l'intérieur même de chaque individu. Radicalisant ainsi la pensée du conflit inaugurée par Machiavel, La Boétie propose une anthropologie politique irréductible à une sociologie de la domination.

04/2015

ActuaLitté

Sciences politiques

Politique et émigration irrégulière en Afrique. Enjeux d'une débrouille par temps de crise

Ce livre est le résultat d'une longue recherche de sociologie politique sur les origines et les enjeux africains de l'émigration " irrégulière " vers l'Europe. L'ouvrage s'interroge en ouverture sur les procédés d'enquêtes, et notamment ceux des théories globales et économiques, peu au fait des questions de politique africaine. L'étude prend en " situation " les figures d'émigrants " irréguliers ", l'économie de la défection (exit option), et part des faits sociaux qui interviennent dans la construction de la volonté de partir. L'émigration " irrégulière " est l'un des marqueurs du changement qui opère partout en Afrique depuis l'irruption de la tutelle financière multilatérale et la libéralisation politique, deux facteurs de crise pour le modèle néo-patrimonial de l'Etat africain, très résistant au changement. A travers l'exemple du Cameroun, on voit comment l'imaginaire et l'économie matérielle des départs et des destinations se greffent sur cette crise, qui crée de nouveaux termes de la dualisation sociale et élargit la pauvreté aux classes moyennes en modifiant les termes des rapports de l'Etat à la société. Dans cette conjoncture qui confine à l'intégration sociale au rabais, l'émigration " irrégulière " est une riposte à la crise de l'Etat africain et une modification, par le bas, des attentes, des lieux et des ententes de la domination (post)coloniale. Elle montre à l'oeuvre, par-delà les déclassés sociaux en quête de salut, un Etat-rhizome africain qui n'a pas fini de complexifier ses ramifications, de s'adapter aux temps de pauvreté et d'inventer de nouvelles modalités de sa légitimation. Circuit de la débrouille parmi d'autres, l'émigration " irrégulière " pose la question de la gouvernabilité des sociétés africaines contemporaines et incite à réexaminer certaines pratiques à nouveaux frais : corruption, clientélisme politique, insubordination à l'" ordre qui vient d'en haut ", promotion des cadets, etc. L'enquête montre aussi qu'à travers l'analyse de l'urbanisation du pouvoir et de la pauvreté, se pose la question de la sociogenèse de la fascination réelle ou supposée des Africains pour une Europe inscrite dans la subjectivité des colonisés comme " pays de cocagne ", et cela par l'invention de plusieurs dispositifs de la violence, en l'occurrence la ville (post)coloniale.

06/2010

ActuaLitté

Sports

Sports et mouvements de jeunesse catholiques en Guadeloupe au XXe siècle. Histoire de l'identité créole

Cet ouvrage étudie l'éducation au sein des mouvements de jeunesse catholiques masculins (patronages et scoutisme), en Guadeloupe, au XXe siècle. Ces mouvements, dépendants de l'église locale, sont encadrés par les prêtres du diocèse, au sein des différentes paroisses. Ils font une place importante, et parfois exclusive, aux pratiques corporelles. Le travail de l'auteur repose sur une analyse de la pertinence éducative des activités corporelles pour une institution comme l'Eglise catholique dans un contexte plus large de domination coloniale et post-coloniale. L'ouvrage se propose ainsi de dégager les orientations de l'église locale en matière d'éducation de la jeunesse, en mettant en évidence les objectifs poursuivis par ces systèmes éducatifs confessionnels, leur évolution au cours de la période étudiée, ainsi que les activités proposées aux jeunes. Il s'agira de mettre à jour les raisons qui font que ces organisations de jeunesse guadeloupéennes ont introduit les activités corporelles dans leur éducation ; en quoi ces activités sont porteuses d'un message éducatif intéressant pour ces mouvements, d'abord dans un contexte où la volonté d'assimilation et d'acculturation de la France est forte, puis dans un contexte de revendication identitaire ? Les politiques éducatives mises en place par l'Eglise s'expriment dans le contexte particulier de la Guadeloupe d'abord colonie de l'Empire français, puis département d'outre-mer à partir de 1946. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, cette éducation se situe dans un contexte colonial où la politique d'assimilation à la mère patrie est centrale. La politique éducative de l'église locale est ainsi indissociable d'une poursuite d'objectifs d'assimilation, elle-même corrélative d'une politique d'acculturation des populations locales. Mais ces logiques assimilationniste et acculturatrice sont elles-mêmes indissociables d'une lutte de l'église locale contre la laïcisation de la société et le développement des mouvements de jeunesse laïcs. A partir de 1946, cette éducation se poursuit dans un contexte d'émancipation identitaire des Guadeloupéens et d'émergence d'une prise de conscience d'une culture locale spécifique. Les mouvements de jeunesse et les pratiques corporelles apparaissent alors comme des indicateurs pertinents des politiques éducatives de l'Eglise en révélant les finalités réellement poursuivies en fonction des contextes définis par des périodes différentes de l'histoire de l'archipel au XXe siècle.

12/2010

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire des Togolais, Des origines aux années 1960. Tome 3, Le Togo sous administration coloniale

La méthode utilisée dans les tomes 3 et 4, à l'inverse de celle qui a prévalu dans l'élaboration des deux premiers tomes, privilégie une étude diachronique des faits tout au long des 76 ans de colonisation. Elle vise une ré-interprétation plus vigoureuse des événements, selon une logique plus conforme à la vision des historiens togolais ce passé récent, avec une volonté de regarder en face ce kaléidoscope générateur de certains maux qui minent la société togolaise actuelle. L'histoire de la période allemande, revisitée, insiste ainsi sur le régime d'apartheid qu'une poignée d'administrateurs institua pour dominer le million de Togolais du début du XXe siècle. Que seraient devenus ces Togolais sans la victoire alliée de 1918 ? En tout cas, pas ces citoyens fiers d'une prétendue "colonie modèle" dans laquelle vivaient des sous-hommes sans aucun droit. Colonie modèle pour qui ? Pas pour ceux qui subissaient les pires humiliations. Le Togo n'était en fait une "colonie modèle" que pour l'administration allemande, lorsqu'il cessa d'être subventionné par la métropole à compter de 1905. La défaite de Kamina a donc véritablement libéré les Togolais d'un joug humiliant et inhumain, bien éloigné des systèmes français et anglais. Mais, paradoxe de l'histoire, la propagande du Bund, qui regroupa dès les années 1920 quelques anciens fonctionnaires locaux de l'administration allemande rejetés par les Français au profit des agents dahoméens parlant français, fut si active en vantant les mérites de la présence allemande aux dépens des Français, que dans les années 1960, la grande majorité des Togolais croyaient que les 30 années de présence allemande avaient été un âge d'or pour le Togo. Et malgré tous les démentis, le mythe demeure. La période de la domination coloniale au Togo aura été, au regard de l'Histoire, bien courte : 76 ans sur la côte, environ 60 au Nord, soit à peine une vie d'homme. Il y en eut, comme Felicio de Souza, qui, adolescents, virent l'arrivée des Allemands et, au soir de leur vie, assistèrent à l'indépendance. C'est pourtant cette colonisation qui, à partir de populations jusque-là disparates, donnera au Togo son existence - un territoire internationalement reconnu - et son identité : une nation (en devenir) dont la grande singularité est d'avoir été façonnée par trois colonisations successives, fort différentes dans leurs principes.

06/2011

ActuaLitté

Sociologie

Violences et rapports de genre

Quinze ans après l'Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (l'Enveff), l'enquête Violences et rapports de genre (dite enquête Virage), réalisée par l'Institut national d'études démographiques (Ined), renouvelle les connaissances sur les violences à l'encontre des femmes. Elle apporte des connaissances détaillées sur les violences de genre. L'analyse des résultats permet une meilleure perception des processus de production de ces violences, des liens entre auteur·e·s et victimes, des rapports de domination et des facteurs déterminants dans l'exposition aux violences. Afin de resituer ces expériences dans les parcours de vie des personnes, différentes sphères de vie ont été scrutées : la famille, le couple, les études, la sphère professionnelle et les espaces publics. En ayant interrogé, pour la première fois, les femmes et les hommes, l'enquête Virage a permis d'analyser l'impact des normes de genre sur l'expérience de la violence. Quels sont les types de faits, à quelle fréquence et dans quels espaces les violences sont-elles vécues par les femmes et les hommes ? Quelles réalités traduisent les faits de violence déclarés selon le sexe ? Les conséquences matérielles et psychologiques sont-elles semblables pour les deux sexes ? L'examen des déclarations des enquêté·e·s mène au constat, en ce qui concerne les femmes, d'un continuum de violences multiformes, tout au long de la vie, et pour les hommes, d'une expérience plus discontinue et différenciée de la violence. L'élaboration des questionnaires, les relations des enquêteurs avec les personnes interrogées, les thématiques intimes et traumatiques, les contraintes particulières d'une production scientifique rigoureuse et de sa restitution constituent les différentes facettes d'un dispositif complexe. La description de leur mise en oeuvre et des difficultés rencontrées offrent ici le panorama complet d'une enquête hors normes. Dans un contexte très médiatisé de libération de la parole et de recherche de solutions viables, les violences fondées sur les rapports de genre sont aujourd'hui au centre d'enjeux sociétaux majeurs. Cet ouvrage, état des lieux des expériences individuelles des violences, met à la disposition du plus grand nombre l'éclairage nécessaire et une meilleure connaissance de ces phénomènes qui touchent tous les niveaux de la société. Il constitue un tournant dans l'appréhension des violences de genre.

01/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Architecture de la contre-révolution. L'armée française dans le Nord de l'Algérie

Dans Architecture de la contre-révolution Samia Henni analyse les politiques en matière d'urbanisme et d'architecture mises en oeuvre par l'Etat colonial français pendant la longue guerre d'indépendance algérienne (1954-1962) au croisement des vastes opérations militaires contre-insurectionnelles menées sur l'ensemble du territoire algérien. Tout au long de ce violent conflit armé, les autorités civiles et militaires françaises ont profondément réorganisé le vaste territoire urbain et rural de l'Algérie, transformé radicalement son environnement bâti, construit de nouvelles infrastructures en un temps record et implanté de manière stratégique de nouveaux centres de population afin de maintenir l'Algérie sous domination française. Cet ouvrage montre de façon documentée et précise comment le régime colonial a planifié et mis en oeuvre des programmes de démolition tactique, et développé de nouvelles structures afin de faciliter le contrôle étroit de la population algérienne et la protection des communautés européennes en Algérie. Le travail de Samia Henni se concentre sur la teneur politique de trois stratégies spatiales contre-révolutionnaires interconnectées : le déplacement forcé massif de paysans algériens ; les programmes de logement de masse conçus à destination de la population algérienne dans le cadre du Plan de Constantine du général de Gaulle ; et la nouvelle ville administrative fortifiée censée permettre la protection des autorités françaises pendant les derniers mois de la Révolution algérienne. L'autrice s'applique à décrire le modus operandi de ces stratégies spatiales, leurs racines, leur évolution, leur portée et leurs effets, ainsi que les acteurs, les protocoles et les logiques de conception qui les sous-tendent. Les chapitres de ce livre ne prétendent pas offrir un panorama exhaustif des 94 mois de destruction et de construction qui caractérisèrent la guerre menée par la France en Algérie ; ils ne cherchent pas non plus à fournir une description et une analyse exhaustives de tous les édifices construits ou détruits par les autorités coloniales françaises pendant la Révolution algérienne. L'ouvrage cherche plutôt à enquêter sur les pratiques coloniales de la France telles qu'elles s'incarnent dans des instruments juridiques, des opérations militaires et des projets architecturaux, et à mettre en lumière le rôle respectif d'une série d'officiers, de technocrates, d'architectes, de planificateurs et d'ethnologues dans la création architecturale (au sens large du terme) tout au long de cette sanglante guerre d'indépendance.

11/2019

ActuaLitté

questions militaires

Le Führer et le Duce. Volume 1, De la fascination unilatérale au Pacte d'Acier et à l'entrée en guerre. 1919-1940

Le Fascisme fut une variante "italianissime" du populisme. Les caciques du Komintern ont défini le fascisme comme étant "le système de domination de la classe bourgeoise et sa dictature" . Le Bulgare Georgi Dimitrov, le Français Maurice Thorez ou l'Italien Palmiro Togliatti ont multiplié les discours et les articles sur ce thème et les marxistes, fossilisés dans leur dogme, continuent de le faire, en dépit de l'évidente erreur de perspective. Le fascisme fut effectivement "l'ennemi mortel du prolétariat" : le populisme en action est une lutte contre l'esprit prolétarien, soit la guerre contre la haine des classes, contre l'envie mesquine et le sabotage du travail. C'est le combat pour élever le niveau économique et culturel des travailleurs, mais c'est également une lutte contre l'alcoolisme, tellement encouragé en URSS, contre la prostitution et l'amour libre, contre l'inceste, l'étalage de la dépravation et les violences conjugales. C'est enfin la promotion de la condition de mère de famille. Le fascisme ne fut pas seulement un mouvement anticapitaliste, antiparlementaire et un socialisme non collectiviste, donc un mouvement d'essence antibourgeoise, mais non marxiste. Ce fut aussi une application de ce Futurisme, dont la Grande Guerre assura la première prestation. Filippo Marinetti avait eu le mérite d'assimiler le Modernisme à une énergie un peu brouillonne visant à détruire le conformisme bourgeois, son art maniéré, ses préoccupations purement économiques et son parlementarisme insipide et corrompu. Le rhéteur communiste et fils d'escroc Antonio Gramsci, aigri par son nanisme et sa tuberculose chronique, n'a voulu voir dans le Futurisme qu'un mouvement d'idées conçues pour bousculer la digestion des bourgeois. En réalité, cet éloge de la technique moderne, cette griserie de la puissance et de la vitesse, cet ardent désir de participer à la destruction d'un monde sclérosé par l'argent et les conventions sociales, ont abouti à un essai, transformé grâce à la Grande Guerre, de destruction de la société italienne, suivie d'une reconstruction assez efficace : le fascisme. Comme l'a écrit Pierre Drieu la Rochelle en 1937 : "Le fascisme c'est vivre plus vite et plus fort" ... ce qui est peut-être un peu léger pour transformer une Nation. On va le constater l'année 1940, après la très curieuse entrée en guerre de l'été 39, que l'on détaille de façon anti-consensuelle.

02/2021

ActuaLitté

Ethnologie

Maladie et santé selon les sociétés et les cultures

À l'origine de cet ouvrage dirigé par Maurice Godelier, anthropologue de réputation internationale, il y a deux hypothèses : la première postule que les réactions des populations à diverses épidémies ou pandémies, tel le sida, dépendent assez étroitement des représentations culturelles que ces populations se font de l'origine et des causes des maladies qui les affectent ; la seconde que les gouvernements de ces sociétés doivent prendre en compte ces représentations dans les politiques de santé qu'ils mettent en place pour lutter contre ces maladies. Pour éclairer la complexité de cette recherche, quatre textes ouvrent ce livre : de Jean-Pierre Dozon, Le sida en Afrique subsaharienne : problème culturel ou problème de politique publique ? ; de Francis Zimmermann, Du phlegmon à l'azadirachtine. Représentations indiennes des maladies et bioprospection ; d'Elisabeth Hsu, Expériences de la personne, de la santé et de la maladie en Chine ; de Sylvie Fainzang, La culture, entre représentations de la personne et politiques de santé. Mises en perspective avec quelques données occidentales. Sous la rubrique " Contrepoints ", Claudine Attias-Donfut, Marie-Odile Bertella Geffroy, Xavier Carpentier-Tanguy, Jean-Marc Ferry, Joseph Maïla, Serge Marti débattent des analyses proposées. Préalablement à ces réflexions, Maurice Godelier propose une définition en quatre points de ce qu'il entend par " représentations culturelles " ; ce qui le conduit à faire la part de l'imaginaire et du symbolique. Il insiste également sur un autre préalable théorique : ne pas coller sur toutes les formes d'individualité sociale et historique les attributs de la personne humaine tels que l'Occident les pense. Apparaissent alors en filigrane dans cet ouvrage les premiers traits d'esquisse d'un Manifeste de l'anthropologie. Prendre en compte et analyser chacun des facteurs qui entrent dans un processus en développement est une exigence scientifique qui impose la mobilisation et la coopération d'un grand nombre de disciplines des sciences sociales et des sciences médicales. Toutes doivent se décentrer et se distancier par rapport aux stéréotypes et préjugés que nos sociétés nourrissent contre les autres sociétés, leurs cultures et leurs pratiques. L'anthropologie pratiquée par un Occidental avec cette rigueur, cette érudition et cette vigilance critique n'est pas une description au service de la domination occidentale sur le reste du monde. Cette anthropologie-là produit un savoir partagé qui bénéficie aussi bien aux partenaires indiens ou africains qu'à leurs collègues européens. Ni arrogance, ni auto-flagellation.

08/2011

ActuaLitté

Romans historiques

Le Généralissime. De Saint-Tropez à Lahore, le destin exceptionnel du général Allard, officier de Napoléon

Jean-François Allard est né à Saint-Tropez le 8 mars 1785 et mort à Peshawar le 22 janvier 1839. Officier de Napoléon, il est mis en demi-solde après les " Cent Jours ". Les trois vies d'Allard, officier de Napoléon, général de l'empire sikh, légat de France, auraient pu sortir de l'imaginaire d'Alexandre Dumas, si ce n'est que la réalité dépassât la fiction... Jean-François Allard est né à Saint-Tropez le 8 mars 1785 et mort à Peshawar le 22 janvier 1839. Officier de Napoléon, il est mis en demi-solde après les " Cent Jours ". Considéré comme factieux par les Bourbons, il part mettre son sabre et son expérience au service du Maharajah Ranjit Singh, souverain du Pendjab, qui le charge d'organiser un corps d'élite sur le modèle napoléonien pouvant rivaliser avec les Cipayes de l'East India Compagny. Il devient ainsi le conseiller diplomatique et militaire de celui que l'on surnomme le " Grand Roi " et qui résiste jusqu'à sa mort à la domination anglaise. Marié à Bannou Pan Deï, une jeune princesse du piémont himalayen, le général Allard se passionne pour la culture, l'histoire et l'archéologie de ces régions. Il se lie notamment d'amitié avec le jeune et brillant naturaliste Victor Jacquemont. En pleine gloire, il arrache la permission de ramener sa femme et ses enfants à Saint-Tropez, afin de " les élever dans la foi de leur père ". De retour en France, il reçoit un accueil triomphal et le roi Louis Philippe le nomme Agent de France, avec la mission d'officialiser les liens entre les deux royaumes, afin de cantonner les appétits anglais. De retour au Pendjab, il doit lutter contre les mouvements du Djihad walabite (salafite) en Afghanistan et surveiller les Russes et les Persans dans leurs ambitions vers ce même Afghanistan. Il meurt à son poste de commandement en janvier 1839. Six mois après, le Maharajah décède à son tour et dix années plus tard, le royaume du Pendjab est conquis par les Anglais. Les trois vies d'Allard, officier de Napoléon, général de l'empire sikh, légat de France, auraient pu sortir de l'imaginaire d'Alexandre Dumas, si ce n'est que la réalité dépassât la fiction...

11/2013

ActuaLitté

Communication - Médias

Temporalités numériques. Tome 1, La dynamique des technologies de l'information et de la communication (XIXe-XXe siècles)

Les TIC et plus globalement le numérique sont le plus souvent saisis dans leur immédiateté. Comme si le numérique était voué à ce que F. Hartog a nommé le "présentisme" . Il semblerait que ces technologies soient toujours nouvelles, comme extraites de la dynamique historique, ce qui participe de L'impensé numérique. Or, elles possèdent également leurs propres dimensions temporelles, au pluriel, pour ne pas sacrifier la complexité de leur rapport au temps. Ce livre en deux tomes voudrait, sur le mode des sciences sociales et non de la philosophie, réinvestir cette question des temporalités numériques. Ce premier tome propose ainsi une histoire problématisée des TIC, comme archéologie du numérique, qui lie histoire et concepts au lieu de les séparer. Parce qu'il faut historiciser les concepts pour mieux en tester la pertinence et voir s'ils tiennent dans le temps. Parce qu'il faut équiper de concepts cette histoire qui ne peut pas être restituée sans que les enjeux politiques des TIC et du numérique ne soient clairement discernés. D'où cette Dynamique des TIC qui présente une véritable grille de lecture pédagogique de l'histoire des TIC et du numérique depuis la fin du XVIIIe siècle. Elle en dégage les grandes lignes de force (la tension entre l'état et le marché, la montée en puissance du grand nombre, la multiplication de l'espace, la densification et l'accélération temporelle, l'omniprésence de la logistique informationnelle) et les trois grandes phases (de lubrification, d'installation et de domination). Histoire mondiale. Histoire politique. Histoire économico-gestionnaire aussi. Histoire, en définitive, du processus que j'ai nommé la "gestionnarisation" de la société. Le livre qu'on va lire a été rédigé pour l'essentiel voilà 25 ans. Victime de l'impensé à l'époque, il n'était pas question de le réécrire, ce qui l'aurait fait disparaître. Une postface revient en détail sur la manière dont son système conceptuel permet d'éclairer encore aujourd'hui, avec efficacité, l'actualité économique et politique du numérique. Et c'est bien tel qu'il est, synthèse historique et témoin d'une histoire tout à la fois, qu'il peut oeuvrer à lutter contre cet impensé en participant à l'installation d'une culture historique des enjeux politiques et économico-gestionnaires

02/2022

ActuaLitté

Musicologie

Recentrer la musique. Tome 1, Audiotactilité et ontologie de l'oeuvre musicale : musique d'écriture, jazz, pop, rock

Qu'est-ce qu'une oeuvre musicale ? La question est posée depuis toujours. Mais l'examen de la littérature montre qu'elle est le plus souvent traitée avec pour seul modèle l'oeuvre musicale écrite, c'est-à-dire l'oeuvre sur partition de la tradition savante occidentale. Qu'en est-il des musiques d'oralité, phonographiques ou d'impro­visation, du jazz, de la pop, du rock ? Un autre clivage apparaît dans le corpus des textes traitant de ces questions, qui sépare la philosophie analytique anglophone et l'esthétique dite continentale. C'est à partir de ces constats que l'auteur procède à un examen minutieux des textes fondamentaux de chacune de ces tendances. Il montre ensuite que la Théorie des musiques audiotactiles du chercheur italien Vincenzo Caporaletti offre un cadre rénové pour traiter de la question de l'être de l'oeuvre musicale dans toutes ses dimensions, écrites, orales, enregistrées, improvisées. Après avoir exposé les principes fondamentaux de cette théorie, Laurent Cugny divise son exploration de la littérature en séparant les textes ne prenant en compte que les oeuvres d'écriture et ceux qui élargissent à d'autres horizons. Dans la première de ces deux parties, on retrouve les principaux auteurs de l'esthétique analytique anglophone (Nelson Goodman, Peter Kivy, Jerrold Levinson). Leurs thèses sont mises en regard de celles des philosophes continentaux dont, outre les classiques (Jean-Paul Sartre, Roman Ingarden), certains auteurs plus rarement pris en compte : Gisèle Brelet, Boris de Schloezer, Mikel Dufrenne, Etienne Gilson, Etienne Souriau. Dans l'autre partie sont examinés des textes questionnant l'oeuvre de jazz (Andrew Kania, Julian Dodd), de rock (Theodore Gracyk, Roger Pouivet), de pop (Agnès Gayraud). Enfin, l'auteur nous livre sa propre vision d'une théorie parvenant à englober l'ensemble des musiques, appuyée sur le concept d'audiotactilité. Ce volume s'inscrit dans un projet plus large, se donnant pour ligne, comme l'indique son titre, de Recentrer la musique, après la longue période de domination d'un décentrement prôné par la New musicology et ses prolongements. Dans un second tome, l'auteur, à partir d'une critique du culturalisme en musique, proposera un cadre renouvelé pour l'analyse musicale, reposant sur le socle méthodologique établi dans ce premier tome et tourné vers une musique en particulier, le jazz.

06/2021

ActuaLitté

Sciences politiques

Terrorisme/Résistance. D'une confusion lexicale à l'époque des sociétés de masse

Albert Camus notait que "mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur de ce monde". Il réactualisait là la formule de Socrate dans le Phédon : "Une expression vicieuse ne détonne pas uniquement par rapport à cela même qu'elle exprime, mais cause encore du mal dans les âmes". "Terrorisme" et "Résistance" sont entrés dans la sémantique politique moderne à la même période, par la Révolution française. "Résistance" à la Tyrannie, "Terrorisme" pour désigner les années robespierriennes. Deux modalités combattantes qui sont dans leur fondement antinomiques. La Résistance fait obstacle à la libido dominandi. La terreur appartient pleinement à l'ordre de la domination et de la cruauté et contredit de facto les horizons émancipateurs de tout projet "libérateur". La terreur est la signature du principe de tyrannie. Elle est le signal anticipé de la politique à venir de ses tenants quand bien même ceux ci ne seraient pas encore parvenu à s'emparer des instruments étatiques du Pouvoir. En s'appuyant sur les Résistances durant la Seconde Guerre Mondiale (résistances armées, résistances de "sauvetage" des persécutés, résistances culturelles), en recourant aux ressources de l'histoire, de l'anthropologie, et de la sociologie, il s'agira de dégager du point de vue de la philosophie politique et de l'interrogation éthique ce que peut signifier "Résistance" comme "Esprit" en valeur absolue. Il s'agira encore de tenter de corriger les approximations du parler public, les extensions trivialisantes, les emphases tribuniciennes et les propagandes instrumentales, qui, dans une pente anomique lexicale, brouillent les distinctions radicales entre "Résistance" et "Terrorisme". Car il en va de "résistance", comme il en va par exemple de "génocide", un dévoiement de sens au gré des idola fori. Ces idoles du langage de la place publique épinglées par Francis Bacon dans son Novum Organum. La où la résistance dessine une "société éthique" transversale, fut-elle exceptionnelle, contingente, transitoire ; le "terrorisme" lui porte la mort pour la mort, dans une tension de destruction, de haine, de toute puissance et de raison instrumentale. On ne s'étonnera donc pas que réseaux mafieux et réseaux terroristes s'imitent en violence et s'interpénètrent en intérêts, dans une porosité entre groupes terroristes et "crime organisé". La confusion entre "résistance" et "terrorisme" n'a pas donc pour conséquence un défaut cognitif, elle participe d'une "carence éthique" comme on dit "carence affective" ou "carence alimentaire" - qui entame l'humain dans l'Homme.

05/2014

ActuaLitté

Histoire internationale

HISTOIRE DU JAPON 1868-1945

La compréhension du Japon contemporain s'appuie sur la connaissance des années essentielles qui ont précédé la Première Guerre mondiale. On a voulu mieux lier la " révolution Meiji " au destin historique du pays et à son entrée fracassante dans l'histoire du monde. Contraint d'inventer un syncrétisme propre à assurer la survie de son identité tout en lui permettant de prétendre à l'égalité avec l'Occident, le Japon impose à ce dernier une réussite gênante. En effet, non seulement il se taille un empire en Asie, mais il conquiert l'alliance anglaise et bat les Russes en 1905. En 1914, il choisit par intérêt bien compris le camp de l'entente pour mieux effacer l'Allemagne du champ asiatique. Du coup, Meiji, qui s'acheminait contre toute attente vers une sorte de parlementarisme - les fondateurs ne le souhaitaient guère -, évolue après la guerre vers un régime encore plus national et encore plus militaire. Pas de contradiction pourtant avec les idéaux et les principes qui ont animé la restauration de 1868. Mais la dérive martiale et agressive s'accélère et s'exacerbe au rythme des crises qui secouent le monde et l'archipel : volonté américaine de domination du Pacifique ; crise économique des années 30 ; incertitude politique des gouvernements en place ; besoins nationaux propres, tant du point de vue démographique que du point de vue économique. Dans son originalité le Japon offre une vision asiatique de ces problèmes. Son ambition, trop précoce, échoue dans la folle guerre du Pacifique. Les 77 ans d'histoire qui s'écoulent entre 1868 et 1945 ont tracé tous les profils de la grande puissance d'aujourd'hui : les formes de la vie politique, très largement inspirées de la vie traditionnelle des clans originels ; les fondements de la puissance économique, bâtis sur la connivence des besoins de l'État et des intérêts des entrepreneurs ; l'originalité de la question sociale, tout en proposant la palette complète des luttes idéologiques, n'a pas permis d'aboutir à une remise en cause fondamentale de la tradition nationale ; la spécificité des expressions culturelles qui font encore du Japon un mystère entretenu pour l'Occidental. Au point, paradoxe, de devenir lui-même le modèle, lui qui avait fondé tout le pari de sa survie sur l'imitation du " barbare ".

11/1999

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

L'Esclavage et son ombre. L'île Bourbon aux XIXe et XXe siècle

" On s'étonnera peut-être que le titre de la thèse, qui s'applique à deux siècles d'histoire, ait privilégié le terme "Bourbon" plutôt que celui de "Réunion" . L'île ne s'appelle Bourbon que sous l'Ancien Régime et pendant une partie du XIXe siècle mais l'usage peut en être préféré à celui de Réunion encore au siècle suivant. (...) Si l'usage peut justifier cette appellation, la principale raison du choix de cette dernière est autre : la société bourbonnaise, pendant les quelques décennies du XIXe siècle où elle portait officiellement ce titre, était une société d'esclavage hantée par la liberté, espoir pour les uns, menace pour les autres. Après 1848, la société réunionnaise, société de liberté, nous semble marquée par de tels archaïsmes que le nom de Bourbon, plus que tout autre, marque peut-être la fixation sur un passé de servitude vécu par ses membres. Ombre d'un esclavage, dont les uns gardent la nostalgie et dont les autres, portent le poids, réel ou fantasmatique, poids de chaînes, de misère, de mépris, de léthargie ou de fureur. [... ] Ces sociétés, qui avaient connu ou connaissaient l'esclavage et paraissaient avoir abandonné le problème, n'exigeaient-elles pas de leurs membres qu'ils oublient des pans entiers, voire la totalité de l'esclavage, sauf à n'en mémoriser que les affabulations dont elles étaient porteuses ? Loi du silence. (...) Silence des uns et des autres : ne pouvait-on penser qu'il y avait un lien entre ces deux formes de silences, et que finalement ils se rejoignaient ? Triviale était sans doute l'explication initiale du silence servile : ce n'était pas pour les entendre qu'on avait acheté des esclaves mais pour en tirer un profit ou un plaisir. L'absolue domination que semblait légitimer un voisinage dangereux entraînait-elle à des excès que l'on voulait taire ? (...) Les maîtres avaient défendu l'esclavage quand il était menacé ; leurs descendants, s'en accommodant bien ou mal, recevraient le souvenir du combat - voire le combat lui-même - en héritage. Dans les limites de cette pugnacité, le silence pouvait être rompu, la mémoire recevoir droit d'exercice. Restait à savoir si, par la parole ou l'écriture, les souvenirs étouffés avaient été - étaient - susceptibles de surgissements ; si cette société qui paraissait avoir beaucoup oublié, qui s'affirmait trahie par sa mémoire, aurait à en supporter de plus cruelles trahisons, une fois décryptés certains signes. " Hubert Gerbeau

09/2023

ActuaLitté

Empire

Histoire romaine. Tome 2, D'Auguste à Constantin

L'histoire de l'empire romain a tout pour séduire le lecteur moderne, qui pourra puiser dans son récit bien des leçons sur le temps présent : des personnages hors norme, des portraits de " monstres " façonnés par une historiographie hostile, mais aussi une capacité de résilience qui a permis à un Etat, né d'une cité installée sur les bords du Tibre, d'imposer sa domination pendant plusieurs siècles et d'assurer à une partie du monde une période de paix qu'elle n'a jamais connue depuis lors. Mieux appréhender l'histoire de l'empire romain de l'avènement du principat (29/27 av. J. -C.) jusqu'à l'édit de Milan (313), en mettant en particulier en exergue les ressorts de son gouvernement qui ont alimenté ses capacités de conquête, de résistance et de résilience dans des circonstances parfois difficiles, tel est l'enjeu de ce livre. Il dévoile ce qui fit la force de cet empire mondial, le premier de ce genre, aux limites jusqu'alors inégalées, des extrémités des Iles britanniques aux bordures du Caucase et du plateau iranien, des rives de l'Atlantique à celles de la Caspienne et de la mer Rouge, des bords du Danube aux confins du désert saharien. Ses relations avec le monde extérieur, considéré comme " barbare " , un temps contenu au-delà d'une ligne de défense, un limes mouvant, puis sans cesse renforcé, constituèrent une préoccupation des princes qui se succédèrent, soucieux d'assurer la protection de l'empire et de son coeur, l'Italie. Dans ce livre aux multiples facettes, quatre des meilleurs spécialistes de l'histoire de Rome dressent un portrait vivant de cet empire qui domina le monde. Le lecteur croisera au fil des pages empereurs, princes, membres de la famille impériale et " maréchaux " que les sources littéraires, tout empreintes de la pensée sénatoriale, se sont plu à distinguer ou à proscrire, mais aussi, au travers de la documentation épigraphique, d'autres moins illustres, qui ont voulu, de même, laisser une trace de leur existence. Michel Christol est professeur émérite d'histoire romaine à l'université de Paris-1. Pierre Cosme est professeur d'histoire ancienne à l'université de Rouen depuis 2010. Frédéric Hurlet est professeur d'histoire romaine à l'université Paris Nanterre et membre de l'Institut universitaire de France. Jean-Michel Roddaz est professeur émérite d'histoire romaine à l'université Michel de Montaigne

ActuaLitté

Italie

Charles Quint maître de la péninsule italienne aux temps de la ligue de Cognac

Charles Quint incarne à lui seul un changement d’époque, le passage du Moyen Age à la Renaissance. La rivalité et les alliances qu’entretien l’Empereur auprès des différents souverains européens influencent le XVIe siècle. L’alliance matrimoniale avec João III, roi de Portugal, assure à l’Empereur une aide militaire contre les Barbaresques, tout en lui apportant une immense dot, lors de son mariage avec Isabel de Portugal. Cette union entre les dynasties Aviz et Habsbourg, d’abord politique, ce transforme au premier regard en romance amoureuse entre les deux époux qui s’arrêtera seulement avec la mort de l’impératrice qui donnera naissance au futur Philippe II. L’alliance portugaise permet à Charles Quint de tourner son regard en direction de la péninsule italienne, où sa présence est déjà très présente avec le royaume de Naples, de Sicile, et de Milan, sans compter les immenses domaines contrôler par les grandes familles italiennes telles les Colonna ou les Orsini. L’affrontement entre les deux souverains a atteint leur paroxysme lors de la bataille de Pavie, où François Ier fut capturé, puis a été contraint de signer le traité de Madrid lors de sa captivité. Ce traité prévoit en autre de restituer le duché de Bourgogne à Charles Quint. Une fois sa liberté retrouvé, le roi de France reprend la lutte, grâce à sa mère, Louise de Savoie, qui lors de la captivité de son fils, est parvenue à constituer la Ligue de Cognac. Elle réunit Henry VIII, roi d'Angleterre, le pape Clément VII, les républiques de Florence, de Venise et le duché de Milan. Les Etats italiens souhaitant restaurer l'équilibre entre le roi de France et l'Empereur, devenu trop puissant à leurs yeux, menaçant leur indépendance. Le roi de France profite également de l'offensive menée à l'Est par les troupes ottomanes de Soliman le Magnifique. La ligue de Cognac et le sac de Rome voient s'affronter les territoires sous domination de Charles Quint, en particulier l'Espagne et le Saint-Empire romain germanique, appuyé par ses alliés portugais et italiens, face aux États coalisés de la ligue de Cognac, alliance comprenant la France, les Etats pontificaux, l'Angleterre, le duché de Milan, et les républiques de Venise et de Florence. La ligue de Cognac s'inscrivit dans le contexte plus vaste des grandes guerres d'Italie de la fin du XVe et du début du XVIe siècle.

10/2021

ActuaLitté

Police

Les réseaux secrets de la police. Loges, influence et corruption

La police est constituée de chapelles qui souvent s'ignorent, quand elles ne se font pas la guerre. Cela laisse une grande latitude aux réseaux plus ou moins secrets, souvent transversaux, en leur permettant de tisser des liens. Une habitude qui remonte à la Résistance et qui s'est solidifiée à l'époque du SAC, le service d'action civique, à la botte des gaullistes, où se côtoyaient des policiers de tous grades. Une kyrielle d'affaires de ripoux ont marqué l'histoire de la police sous la Ve république, avec un terreau commun : les liens occultes noués dans le secret des loges ou ailleurs. Et avec un moteur récurrent : l'argent, les prébendes, l'influence. Ce sont ces affaires que ce livre rassemble, avec à l'appui les témoignages de nombreux acteurs de premier plan, gardiens de la paix, commissaires ou préfets. Une histoire de la Place Beauvau à travers ses réseaux. De Daniel Voiry à Daniel Beaulieu, du brigadier-chef qui régnait sur la Préfecture de police de Paris au début des années 80 à la loge Athanor, un scandale qui a éclaté en 2020, ce livre raconte 40 ans de coups tordus dans la police, sur fond de loges maçonnes, de réseaux en tous genres, syndicaux, politiques, corses, sportifs... Parfois la dérive est allée jusqu'à laisser des cadavres en chemin. Certains réseaux sont plus inoffensifs, mais non moins actifs, que ce soit celui des policiers originaires de l'île de Beauté ou celui des amateurs de rugby, sans oublier celui des Sarko boys, héritier du clan Pasqua, ou celui des fidèles du Grand Orient, dans l'orbite de la gauche socialiste. La franc-maçonnerie a toujours été très vivace parmi les membres des forces de l'ordre. Pendant la guerre d'Algérie, elle s'est particulièrement illustrée dans la lutte contre l'OAS. La maçonnerie offre un écrin dans lequel les hiérarchies officielles sont bousculées : le brigadier-chef peut y donner des ordres à un préfet. De quoi perturber, susciter des anomalies et expliquer bien des nominations... surtout lorsque le ministre de l'Intérieur lui-même est un maçon qui s'affiche, on l'a vu notamment avec Gérard Collomb. Frédéric Ploquin est journaliste, spécialiste de la police et du grand banditisme. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, Les Narcos français brisent l'omerta (Albin Michel, 2021), La peur a changé de camp (Albin Michel, 2018)

10/2023

ActuaLitté

Scandinavie

La civilisation scandinave et son histoire

Il en est des nations déchues comme des vieilles familles nobles tombées dans la médiocrité et l'oubli ; elles s'efforcent de se consoler de leur abaissement en recueillant les souvenirs de leur ancienne splendeur. Les peuples qui ont perdu le rang élevé qu'ils occupaient jadis dans le monde s'attachent à tous les témoignages propres à démontrer l'importance qu'ils avaient autrefois, et, faute de dominer dans le présent, ils se reportent sans cesse au temps où la domination leur appartenait. C'est aujourd'hui un peu l'histoire de la Grèce, de Rome, de Venise ; c'est surtout celle des nations Scandinaves, envers lesquelles la fortune s'est montrée de notre temps si injuste. Après avoir joué un rôle considérable en Europe, la race Scandinave s'est vue refoulée dans son berceau, elle a perdu presque toutes ses anciennes conquêtes, et si elle se distingue encore par sa culture intellectuelle et l'avancement de sa civilisation économique, elle n'est plus qu'une fraction minime de la population européenne ; elle a eu ses gloires et ses grandes oeuvres qui se sont mêlées à celles de bien des nations. Mais, tandis que plusieurs des peuples que les Scandinaves avaient d'abord subjugués se sont élevés au premier rang, le Danemark, la Norvège, la Suède se trouvent à cette heure réduits à la condition politique la plus humble. Il est donc naturel que l'archéologie soit populaire en ces pays, car c'est elle qui peut fournir les preuves du rôle important qu'ils ont joué ; c'est elle qui grossit incessamment pour la race scandinave ces titres de noblesse qu'elle oppose au dédain de nations récemment parvenues. La civilisation scandinave remonte haut dans le passé ; ils avaient atteint un développement matériel supérieur à celui que des nations germaniques et slaves qui les avoisinent atteignaient à peine deux ou trois siècles plus tard. Ils exerçaient sur les mers un empire que nulle nation n'était en mesure de leur disputer, et jusque dans des contrées lointaines leur nom était connu et redouté. Il y a dans ce passé de la civilisation scandinave une ample moisson à faire pour les érudits, et ceux qu'elle devait le plus tenter n'ont pas manqué de s'assurer tous les produits de la récolte. Ce livre traite de la civilisation Scandinave et de son histoire.

01/2022

ActuaLitté

Beaux arts

Miodrag Mica Popovic (1923-1996). Peindre à travers les mailles du rideau de fer

"Ce livre que Milica Zivadinovic consacre à l'oeuvre de Popovic est d'autant plus important qu'il révèle avec une singulière pertinence que cette "conscience européenne " n'a pas cessé, en dépit d'un rideau de fer qui l'a coupée en deux pendant près de cinquante ans, d'être une réalité pour des artistes comme Mica Popovic, pour lequel Paris aura été une étape décisive. Si l'on n'y prend garde, si l'on n'accorde pas toute l'attention qu'elle mérite à une oeuvre comme la sienne, l'histoire de l'art du XXe siècle continuera d'être hémiplégique, à tout le moins boiteuse et partielle... L'histoire de l'art, de la peinture, doit savoir se tenir à distance des injonctions de cette Histoire qui trace sur les cartes des frontières qu'elle efface bientôt... Au bout du compte - et je veux espérer que ceci n'est pas une illusion -, les pages de ce livre renouent à leur manière avec celles qu'écrivit Stefan Zweig en 1941, dans un temps où l'Europe était écrasée, meurtrie et avilie par la domination nazie, pages où il évoque les années d'avant la Première Guerre mondiale où "on apprenait soudain une nouvelle façon de voir (il vient de citer les impressionnistes et les pointillistes de Paris, Munch le Norvégien, Rops le Belge et leurs prédécesseurs méprisés, Grünewald, le Greco et Goya) et en même temps, en musique, grâce à Moussorgski, à Debussy, Strauss et Schoenberg, des rythmes et des timbres nouveaux ; le réalisme faisait irruption dans la littérature avec Zola, Strindberg et Hauptmann, le démonisme slave avec Dostoïevski, une sublimation et un raffinement du verbe poétique jusqu'alors inconnus avec Verlaine, Rimbaud, Mallarmé. Nietzsche révolutionnait la philosophie... " Ce sont toutes ces pages qui sont un hymne à la culture européenne qu'il faudrait citer. Notre mémoire, notre conscience de ce qu'a été et de ce que doit être la culture européenne, doit être au diapason de ce que Zweig a pu décrire, un temps d'échanges et de défis fertiles. C'est en dépit d'une histoire implacable de conflits politiques, guerriers et idéologiques, que s'est construite l'oeuvre de Mica Popovic. L'ceuvre d'un Serbe, d'un Yougoslave qui aura avant tout été un peintre européen". Pascal Bonafoux, extrait de la préface

06/2014

ActuaLitté

Histoire internationale

De la Berbérie à l'Algérie. Des origines à Bouteflika. Un pays, un peuple, pas encore une nation

L'auteur veut faire connaître, parfois d'une façon volontairement provocatrice, aux Pieds-noirs (mais aussi aux Métropolitains et aux Algériens, prisonniers d'une histoire gaullienne ou révolutionnaire), leur histoire et la fin inéluctable de leur Algérie. Ils ont été les victimes d'un système inégalitaire qu'ils n'ont pas eux-mêmes construit, mais qui leur a convenu, que leurs élus ont contribué à maintenir au nom de leurs intérêts et victimes d'une image de colonialistes colportée par le contingent et l'intelligentsia métropolitaine durant les années de guerre. L'Algérie actuelle n'est pas la leur, ils n'ont à cet égard rien à regretter. L'auteur retrace l'histoire d'un peuple de la période phénicienne à Boutéflika... Peuple qui ne s'est jamais autant réalisé et intégré que sous domination étrangère : phénicienne, romaine, vandale, byzantine, arabe, turc et française... En réalité, les Pieds-noirs ont été les jouets d'une politique parisienne changeante, dont par-fois ils ont tiré les ficelles sans maîtriser les commandes : l'appel à Charles De Gaulle a per-mis à celui-ci de revenir au Pouvoir, mais il ne leur pardonnera pas leur empathie pour le maréchal Pétain et le général Giraud, aussi les " lâchera "-t-il lamentablement en 1962 en même temps que les Harkis... La guerre d'Algérie a déjà été longuement disséquée, mais ce document s'attache à certains de ses aspects : la question de la torture, les massacres, les porteurs de valise, l'action des SAS, le sort des Harkis, le retour et l'accueil des Pieds-noirs en France... De Ben Bella à Bouteflika l'indépendance du pays a été confisquée par une armée et un pouvoir corrompus (parfois avec notre complicité), qui n'ont cessé d'attiser les passions pour faire oublier au peuple algérien qu'il est enfermé dans un système archaïque et corrompu, un régime policier où la presse et les jeunes sont muselés, un champ clos de tortures et de massacres (250 000 morts et 50 000 disparus depuis 1992) au nom d'appétits démesurés pour le Pouvoir et l'argent de la manne pétrolière... Le printemps d'émancipation (ou l'hiver islamiste) des peuples arabes de Tunisie, d'Egypte, du Yémen, de Syrie, de Libye, du Maroc... n'a curieusement pas touché l'Algérie : les quelques manifestations de mécontentement ont été étouffées rapidement par l'armée et la police... jusqu'à quand

04/2012

ActuaLitté

Science-fiction

Nicolas Eymerich, inquisiteur : Mater Terribilis

En 1362, L'inquisiteur Nicolas Eymerich d'Aragon enquête sur la mort mystérieuse de confrères dominicains dans le sud de la France. En se rendant dans la région de Cahors, sous occupation anglaise, il est confronté à d'étranges phénomènes : nuées d'insectes deux fois plus gros que la normale qui détruisent toutes les récoltes, réduisant les populations à la misère, murailles de brumes qui recouvrent des régions entières, moines difformes et autres maléfices que la raison a du mal expliquer. Parallèlement à cette enquête, nous suivons l'épopée de Jeanne d'Arc au début du quinzième siècle, son ascension et sa chute, ses visions parfois horribles et ses rapports avec Gilles de Rais, son compagnon d'armes aussi héroïque que pervers. Sur un troisième plan de réalité, se déroule la guerre qui oppose l'Euroforce et les néonazis de la RACHE de 1990 à 2068, en de terrifiantes batailles entre les Mosaïques, soldats fabriqués avec des morceaux de cadavres, et les Polyploïdes, soldats génétiquement modifiés. Mais l'arme la plus terrible est le Vortex, une station orbitale capable de manipuler les rêves et l'imaginaire de l'humanité qui gère pour le compte de l'ONU tous les réseaux oniriques satellitaires. Arme terrifiante qui devient soudain incontrôlable... A l'origine de ce chaos qui se fait échos à travers les siècles, un texte ancien, ésotérique, l'Aurora consurgens, (traité alchimique attribué à St Thomas d'Aquin, redécouvert par C.G. Jung. et traduit par Marie-Louise von Franz), d'une part, et un virus informatique intitulé Kaiser Söze (en référence au personnage du 3Diable boiteux3 dans le film de Bryan Singer, Usual Suspects) qui contamine le Vortex, d'autre part. Un rationalisme absolu et l'exaltation de la foi le guident et vont permettre à Eymerich de démêler les fils de l'intrigue qui relient ces trois niveaux de réalité temporelle. Il va ainsi se retrouver face à l'entité qui est à l'origine de tous ces désordres du temps et de la matière, la face obscure de l'archétype féminin, la grande dévoreuse, sans pitié et famélique, antithèse de l'image maternelle dont elle est complémentaire pour former l'éternel féminin. Ce monstre terrifiant a concocté au fil des siècles un plan totalement hérétique pour l'inquisiteur aragonais : substituer à la domination masculine un monde matriarcal impitoyable...

03/2013