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Guillaume Vallet

Extraits

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Théâtre

De Targuiya à Tobbie. 6 pièces du théâtre africain

Récupérations (Moussa Diagana) – Une Touareg de 17 ans est aux prises avec les tourments de la guerre et de l'amour. Une fois l'orage passé, elle met au monde un enfant de père inconnu. Chassée par les siens, sans souvenir précis, elle erre dans le désert en compagnie de la mystérieuse Houriya. La vallée de l'ignorance (Hermas Gbaguidi) – Tiécoro a demandé à sa femme de lire son dernier manuscrit. Devant l'incompréhension et la mauvaise foi de son mari, Aïcha finira par "vider son sac" et jeter sur la table toutes ses frustrations de femme et de citoyenne dans un pays qui se déglingue. Comme des flèches (Koulsy Lamko) – A l'enterrement de Bouba, un goût d'inachevé promenait son amertume sur toutes les langues. Car le jeune homme est mort du Sida, abandonné de tous. Seule, Amina, sa dernière compagne, revoit défiler les temps forts de leur liaison amoureuse... A petites pierres (Gustave Akakpo) – Elle était destinée à un autre. Mais comment résister à celui qui revient au pays et trouve les mots pour la séduire ? Elle a donc commis un crime aux yeux des siens et sera lapidée. Ce qui pourrait n'être qu'une sombre tragédie prend ici les allures d'une farce moliéresque. Carte d'identité (Diogène Ntarindwa) – Né au Burundi, terre d'exil de ses parents, l'auteur déroule le tapis de son enfance déracinée, de sa prise de conscience "patriotique" à l'adolescence, de son engagement militaire... jusqu'au retour de ses parents dans le village dont ils avaient été chassés. Tobbie (Rodrigue Norman) – Après sept années d'absence, Juan renonce au rock et revient au pays pour y retrouver ses frères et soeurs. Mais comment réinventer la vie ensemble quand on n'a rien de la Star rêvée par les autres ? Comment parler d'avenir quand on ne sait même plus conjuguer le futur ?

12/2020

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Pléiades

Correspondance. Tome 2, 1836-1841

Le 13 février 1836, une inconnue écrit à Balzac ; elle voudrait savoir s'il correspond à l'idée qu'elle s'est faite de lui en le lisant, se dit incapable de séparer l'homme de l'auteur et éprouve le désir "senti et réfléchi" d'une rencontre : "trouvez-vous lundi à une heure au foyer de l'Opéra et abordez-moi ; je serai noire de la tête aux pieds, et des noeuds roses au bas des manches". Balzac s'est-il rendu à l'invitation ? On l'ignore, l'affaire n'a pas laissé de traces. Mais toute sa correspondance répond à la dame en noir : l'homme et l'auteur, inséparables, s'y livrent à coeur ouvert. Ces années, de 1836 à 1841, sont marquées par l'achèvement des Etudes de moeurs et des Etudes philosophiques, et par l'écriture et la publication d'oeuvres de premier plan, Le Lys dans la vallée, César Birotteau, Illusions perdues, Béatrix... Le travail est plus intense que jamais, "je suis dans mon cabinet, comme un navire échoué dans les glaces" . Au printemps de 1839, le plan de La Comédie humaine est établi : ce qui a toujours paru gravé dans le marbre, le voici à l'état naissant. Et il y a d'autres fronts, que Balzac ne déserte jamais : les salons, la presse, le théâtre (avec Vautrin, interdit au lendemain de la première) - et toujours des imprimeurs rétifs, des fournisseurs impatients, des huissiers intraitables et des créanciers revêches (au nombre desquels figure la mère d'Honoré). il y a les dames, enfin, une Louise notamment, dont on ne sait rien, mais à travers qui on touche aux secrets les plus intimes de Balzac. "Ma vie est décidément trop pesante pour être jamais épousée par un coeur où il y a quelque sensibilité. N'ayez pas d'amitié pour moi, j'en veux trop".

11/2011

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Histoire de France

Avoir vingt ans à Dachau. L'histoire de mon père

Résumé : C'est un récit poignant, « sur la captivité de mon père » écrit Joëlle Delpech-Boursier sur André Delpech, qu'elle nous livre à travers ces pages. Durant plusieurs années, elle écoute, recueille patiemment ses mots, sa blessure, son témoignage distillé par bribes par ce jeune résistant, mais ô combien essentiel pour saisir et vivre notre aujourd'hui en liberté. André Delpech est quercinois, arrêté par la Gestapo à Cahors le 17 mai 1944, puis déporté au camp de la mort lente de Dachau, dans un des Kommando les plus durs de la vallée du Neckar en Allemagne, après avoir survécu au fameux train de la mort. Le récit évoque avec force détails l'enfer que ce jeune résistant a vécu dans sa déportation aux côtés de ses compagnons d'infortune dans ce camp de concentration, les Stücks qu'ils étaient devenus devant disparaître sans laisser aucune trace. Après la guerre, André Delpech fit une brillante carrière militaire avec le grade de général de corps d'armée. Son nom restera toujours attaché à Dachau dont il a présidé le Comité International pendant quatorze ans. La chancelière allemande Angela Merkel a accepté en 2013 de recevoir le prix de ce comité portant le nom du général André Delpech. Ce témoignage ainsi recueilli se veut avant tout un travail, un devoir de mémoire œuvre portée par une enfant d'un déporté résistant, elle qui n'a pas connu la guerre mais qui hérite d'une histoire et de certaines valeurs à transmettre pour aider à faire de nos enfants des citoyens. En particulier celles que son père a défendu toute sa vie, la liberté et le respect de la dignité humaine. « La liberté qui paraît évidente à ceux qui l'ont toujours connue, exige pour être conservée et vécue une vigilance constante des hommes et des femmes de tous les continents du globe » avait-il dit lors d'un discours prononcé sur la place d'appel de Dachau devant une assemblée internationale.

08/2015

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Critique littéraire

Correspondance. 1890-1942

Cette amitié fait rêver. Deux des écrivains les plus doués et les plus intelligents de leur génération se sont rencontrés au début de leur carrière et, malgré leurs différences profondes, sont restés très proches l'un de l'autre jusqu'à la mort du premier plus d'un demi-siècle plus tard. Pour Gide, ce fut " une amitié de plus de cinquante ans, sans défaillances, sans heurts, sans failles et telle enfin que sans doute nous la méritions, si différents que nous fussions l'un de l'autre ". Quant à Valéry, il s'en explique longuement dans une lettre à Paul Léautaud de 1905 où il conclut : " Il y a entre Gide et moi quelque chose qui n'est ni littérature, ni goûts communs ou complémentaires, ni rien qui s'exprime par un calcul régulier mais quelque chose de l'ordre de la vitabilité, de la faculté de se suivre, de s'adapter instantanément, de se deviner avec bonheur... " L'importance de la correspondance qu'ils ont échangée contribue à justifier de telles appréciations : plus de six cents lettres qui s'échelonnent entre 1890 et 1942. Il ne s'agit pas d'une correspondance régulière et l'on ne manque pas d'y déceler des tempi différents. Pendant les trois premières années, les deux futurs amis vont plutôt à la découverte l'un de l'autre et cherchent à se connaître avec un enthousiasme juvénile. Ensuite, jusqu'à la fin du siècle, la correspondance se fait plus dense. Au cours de cette période se situent les échanges les plus riches, même s'ils sont parfois conflictuels. À partir de 1900, les lettres sont plus ou moins espacées sans pour autant que l'amitié ne se démente. Cette nouvelle édition comporte 176 lettres de plus que celle publiée par Robert Mallet en 1955, dont quelques-unes sont parmi les plus désolées que Valéry ait jamais écrites. Elle profite aussi des connaissances acquises et des autres correspondances de Gide et de Valéry publiées depuis cinquante ans.

02/2009

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Littérature française

Comédie d'automne

" Comédie d'automne constitue le sixième et dernier épisode de " La vie poétique " . Je travaillais au kiosque quand " le tournant de la rigueur " nous a précipités dans une course à l'argent. Parmi les habitués se trouvait un homme d'une soixantaine d'années, Albert, dont j'appris au fil du temps qu'il était rentier, d'où son intérêt pour la seconde édition du Monde et des cours de la bourse. Spécialiste de Stendhal, il sera mon premier lecteur, et un conseiller avisé. Il est un des trois personnages centraux du livre. Avec ma mère qui ne vit pas d'un bon oeil la parution des Champs d'honneur, et encore moins l'attribution à son fils du prix Goncourt. Ce qui nous amène à cette " comédie d'automne " . On pourrait croire que le prix récompense le seul mérite d'un livre. Ô naïveté, les arcanes de l'édition ne fonctionnent pas sur des critères aussi élémentaires. C'est oublier les intérêts économiques, les rivalités, les ambitions, de sorte que les jurés du prix, dont la probité aux yeux de la presse était sujette à caution, furent très contents de pouvoir l'attribuer à un innocent n'ayant rien à voir avec le milieu, qui plus est auteur d'un livre paru aux très austères et vertueuses Editions de Minuit. L'entreprise de blanchiment était parfaite. Le troisième personnage crucial, car c'est par lui que le livre existe, c'est l'éditeur. Moins détaché qu'il n'y paraît. Et le narrateur ? Tout d'abord spectateur, venant d'une époque où ce genre de prix était discrédité, il assiste depuis son kiosque à cet étrange ballet de journalistes, de curieux, de rumeurs, de caméras de télévision, sans se sentir vraiment concerné. Le moment venu, ce ne sera pas aussi simple. Mais c'est bien grâce à ce livre qu'il fit la connaissance de deux hommes merveilleux : Bernard Rapp et Robert Doisneau. Ensuite, ce n'est plus la même histoire. " J. R.

08/2023

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Sciences politiques

Retour de flamme en Côte d'Ivoire

Durant la période charnière des années 1990 et du début du 21e siècle, les populations de la Côte d'Ivoire, secouée par le premier coup d'Etat militaire de son histoire suivi d'une guerre civile qui a abouti à la partition du pays, prennent conscience que l'avenir prospère qu'elles n'avaient cessé d'attendre et d'espérer n'aura pas lieu. Au développement économique ne succédera pas le développement social. Le premier producteur mondial de cacao et septième producteur mondial de café, verra se développer sa production pétrolière mais le service de la dette continuera à plomber l'économie du pays. Les conditions de vie des populations vont devenir de plus en plus difficiles, leur dépendance vis-à-vis du reste du monde plus évidente ; précisément quand elles verront de grands chantiers s'immobiliser et lorsque la faim fera son apparition pour des couches de plus en plus larges de la société. Le regard et le point de vue développés dans cet ouvrage sont ceux d'une association française, spectatrice et actrice, qui est restée aux côtés de ses partenaires ivoiriens aussi longtemps que possible. La dégradation progressive des infrastructures urbaines et rurales, mais aussi les tentatives de réhabilitation de plusieurs quartiers d'Abidjan et d'une vallée proche de la capitale économique sont décrites avec le souci de rendre compte de la situation des habitants en s'approchant au plus près de leurs réalités quotidiennes. Les dates des élections sans cesse reportées, jalonnent le corps du texte de manière à l'encadrer et situer dans le temps et l'espace les observations et le récit de missions associatives qui, comme de nombreuses autres qui se sont succédées pendant un demi siècle, ont rarement abouti à des réalisations concrètes. Ce qui est habituellement tu et occulté est décrit et conté de manière circonstanciée. A la lumière de ces expériences de terrain, des hypothèses sont formulées sur les raisons de ces échecs successifs. Les causes avancées sont économiques, structurelles, événementielles, culturelles également.

04/2010

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USA - Grands parcs

Fabuleux parcs du Sud-Ouest américain

Découvrez les fabuleux parcs du Sud-Ouest américain avec ce guide de voyage illustré de splendides photos, incluant la Californie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado, l'Utah et le Nevada. Fabuleux parcs du Sud-Ouest américain vous propose une véritable odyssée visuelle à travers les parcs de la Californie, de l'Arizona, du Nouveau-Mexique, du Colorado, de l'Utah et du Nevada, contrées aux paysages spectaculaires de forêts imposantes, d'étendues désertiques superbes, de profonds canyons, de côtes découpées et de sommets vertigineux. De splendides photographies en couleurs, présentées dans une mise en page des plus soignées, y révèlent leurs innombrables attraits à ne pas manquer. Le guide Ulysse Fabuleux parcs du Sud-Ouest américain vous invite à découvrir les remarquables espaces naturels de cette vaste région, depuis la Death Valley et la Sierra Nevada en Californie jusqu'aux immenses déserts, plateaux et mesas du Nouveau-Mexique. Il vous livre tous les secrets du Grand Canyon, joyau incontesté de l'Arizona, et du Grand Lac Salé en Utah, le plus important plan d'eau salée du continent américain. Il vous conduit au coeur des territoires infinis du Colorado, des grandes plaines aux colossales montagnes Rocheuses, et vous entraîne dans les décors arides et rocailleux du Great Basin et du Red Rock Canyon au Nevada. Il vous convie aussi à marcher sur les traces des aventuriers, pionniers et chercheurs d'or qui ont participé à la conquête de l'Ouest, et à partir à la rencontre des peuples autochtones qui habitent ces terres depuis des millénaires. Fabuleux parcs du Sud-Ouest américain renferme en outre un portrait géographique, historique et culturel de ces territoires, des renseignements sur leur faune, leur flore et les activités de plein air qu'on peut y pratiquer, ainsi que des cartes claires et précises. Fabuleux parcs du Sud-Ouest américain, un guide pour planifier votre itinéraire et pour vous accompagner tout au long du voyage. Un ouvrage pour revivre votre séjour ou pour succomber aux charmes des parcs du Sud-Ouest américain.

06/2021

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Ouvrages généraux

Quand le transhumanisme interroge

Courant de pensée fréquemment assimilé à l'idéologie ultralibérale des startuppers et des magnats de la Silicon Valley, le transhumanisme fait depuis quelques années l'objet d'une franche controverse des deux côtés de l'Atlantique. Mais comme souvent, l'inflation d'une polémique sur la scène publique politise les débats et renforce les oppositions, au détriment du souci de la nuance, de la diversité des lectures et des angles d'analyse possibles d'un phénomène complexe. Car le transhumanisme est bien un phénomène complexe, irréductible à l'épouvantail de paille que ses innombrables pompiers pyromanes en proposent, ou à l'image, bien souvent idéalisée, que ses promoteurs en dépeignent. Qu'il s'agisse - ou pas - de "l'idée la plus dangereuse du monde "(Francis Fukuyama), le présent ouvrage introduit de façon critique, pluridisciplinaire et multi-perspectives à la pluralité des voix, des acteurs, des questions, des idées et des visions qui font aujourd'hui scintiller ce courant de pensée. A n'en pas douter, le plus grand mérite du transhumanisme est de mettre ses critiques au défi de lui trouver des alternatives et de reprendre à nouveaux frais les questions les plus fondamentales qui nous hantent depuis l'aube de l'humanité : la vie, l'amour, la mort, la destinée humaine. L'ouvrage intéressera un public cultivé et lecteur. De portée philosophique, il est cependant accessible et conçu pour des non spécialistes. Il constituera notamment une ressource incontournable pour tout enseignement sur la thématique abordée. Cet ouvrage est le fruit du travail conduit, en collaboration avec l'Université de Namur, par la chaire Ethique, technologie et transhumanismes de l'Université catholique de Lille. A travers un séminaire annuel, l'organisation de nombreuses journées d'études et de deux colloques internationaux sur le sujet, la chaire s'est imposée comme la principale source d'expertise reconnue non seulement dans l'espace francophone mais aussi à l'échelle internationale.

07/2021

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Guides pratiques

Routes de la bière. 50 itinéraires de rêve autour du monde

Routes de la bière - 50 itinéraires de rêve autour du monde, un livre magnifiquement illustré, une splendide source d'inspiration pour imaginer vos expéditions aux quatre coins du monde brassicole. Routes de la bière - 50 itinéraires de rêve autour du monde vous fera voyager dès la première page ! Rédigé par de grands voyageurs doublés de fins connaisseurs en matière de bière, ce magnifique album constitue une splendide source d'inspiration pour imaginer vos futures expéditions aux quatre coins du monde brassicole. Abondamment illustré de photographies spectaculaires, Routes de la bière - 50 itinéraires de rêve autour du monde vous invite à vivre des moments de pur bonheur : dégustations de bières tchèques dans une brasserie monastique de Prague, d'une bière ancestrale de type sahti dans une ferme finlandaise ou de bières pâtissières (pastry stouts) dans les gastropubs de la Floride ; initiation au somptueux héritage brassicole de l'Angleterre et à la réinterprétation de l'India Pale Ale (IPA) par les artisans brasseurs du Nord-Ouest américain ; tournées des pubs irlandais, des estaminets belges, des bars à real ale écossais et des kellers et biergartens allemands ; pauses pour siroter une pinte de blonde dans un café de Vienne ou une chicha de jora dans les picanterias et chicherias de la Vallée sacrée du Pérou ; célébrations du Vermont Brewers Festival aux abords du lac Champlain et du Banff Craft Beer Festival au coeur des Rocheuses ; haltes dans les birrerie romaines, sur les terrasses québécoises ou dans les microbrasseries vancouvéroises ; exploration d'une des cultures brassicoles les plus anciennes de la planète en Norvège, et plus encore ! Routes de la bière - 50 itinéraires de rêve autour du monde décrit chaque circuit au jour le jour, les lieux de fabrication et de dégustation à découvrir et les paysages à admirer. Il présente aussi des capsules liées au monde de la bière, traitant des malts, houblons et autres ingrédients employés ainsi que des accords mets et bière.

10/2021

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Thèmes photo

Campagne anglaise

Jean-Pierre Gilson a sillonné l'Angleterre sur les traces des grands écrivains et peintre de et 19e siècles. Du Devon au Yorkshire et la Cornouaille sur les lieux même des Hauts du Hurlevent des soeurs Brontë, Les chiens de Baskerville de Conan Doyle, L'Auberge de la Jamaïque de Daphné du Mourier, les paysages de Constable, de Gainsborough ou de Ruskin, le photographe s'attache, dans la morte saison, aux paysages qui fondent la culture anglaise. Ce livre s'inscrit dans la veine de ses chefs d'oeuvre noir et blanc, notamment Scotland (1991, 2004 , 2019), Ireland (1998), ou Somme (2016) Texte de Willam Boyd [extraits] Quelques observations sur Campagne anglaise de Jean-Pierre Gilson Je l'ai déjà dit, mais cela mérite d'être répétéA : la photographie de paysage est un aspect extrêmement difficile de la forme d'art qu'est la photographie [... ] En regardant les photographies exceptionnelles de paysages anglais de Jean-Pierre Gilson, on constate, de manière presque subliminale, qu'elles contrastent puissamment et dramatiquement avec ce que nous pouvons voir de nos propres yeux. Ce simple fait est ce qui rend une photographie d'une vallée du Yorkshire différente et mémorable. [... ] Quand je regarde la photographie de Jean-Pierre Gilson prise à Modbury, Devon - une allée bordée d'arbres qui sépare une sorte de petit bâtiment en blocs recouvert de lierre - pourquoi cela me reste-t-il à l'espritA ? Pourquoi est-ce que je l'admire ? Pour le dire simplement, cette photographie est presque parfaitement composée. La plupart des paysages présentés ici me paraissent typiquement anglais. Quiconque a survolé l'Europe continentale puis au-dessus de l'Angleterre aura enregistré la différence dans la configuration du paysage ci-dessous. La campagne anglaise cultivée est un patchwork de champs clos - des haies, pour l'essentiel, des murs sans mortier faits de pierre et de roche. Ces superbes photographies nous rappellent que la " photographie de paysage " - ce sous-genre de l'art - est, paradoxalement, et dans de nombreux cas, une forme de portrait indirect.

06/2023

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Littérature française

Nous nous aimions

Dans les années 1980, tous les étés, la scène se rejoue à l'aéroport de Moscou, escale obligatoire au retour des vacances en Géorgie : les douanières fouillent les valises, terrorisent les filles et menacent leur mère, Daredjane, de ne pas la laisser repartir à Paris, lui rappelant qu'ici, elle est toujours soviétique. Mais Daredjane tient à ce que Kessané et sa soeur gardent un lien avec leurs grands-parents et avec son pays natal, qu'elle a quitté pour s'installer en France. Son mari, Tamaz, finissait par les retrouver et la famille reprenait le cours limpide des jours, dans leur pavillon du Vésinet. Bien longtemps après, Daredjane contemple tristement le portrait de Tamaz, mort depuis dix ans déjà. Elle se sent étrangère dans la belle maison de Kessané, devenue journaliste, à qui elle reproche sa dureté. La mort du père a fait voler en éclats l'harmonie passée, les soeurs, si proches, se sont éloignées l'une de l'autre. Tout était si simple avant, et si romanesque : le coup de foudre de Tamaz pour Daredjane, venue se produire au Théâtre des Champs-Elysées avec le ballet de Géorgie ; la détermination de la belle danseuse à le rejoindre à Paris ; le premier flirt de Kessané, son aînée, avec ce jeune voisin d'Abkhasie... Elucidant les raisons de ce désamour à la clarté des souvenirs heureux, la subtile romancière excelle à suggérer les failles, à scruter les dissonances et surtout les silences : si on ne parlait pas de politique, c'est pourtant sur fond d'exil et de guerre que s'est écrite l'histoire de cette famille apparemment si ordinaire. Comme autant d'ondes de choc, les drames de leur pays d'origine viennent se mêler au drame intime que vivent ces trois femmes désormais confrontées à leur solitude. Nous nous aimions est un très beau roman sur l'empreinte ineffaçable de l'enfance.

08/2022

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Thèmes photo

Semeuses de joie. Edition bilingue français-anglais

Dans la grande tradition des livres de photographes-voyageurs, les Semeuses de Joie est à la fois une ode à la Nature, un rendezvous unique avec l'altérité, une ouverture sur le monde, une quête de sens, un éclairage humanist e, un album de famille où amour, resp ect et bienveillance éclatent à chaque page. L'hist oire Alors qu'elle traverse, seule, l'Asie au fi l de l'eau, le chemin d'une jeune française de 30 ans croise par hasard celui d'une communauté religieuse singulière, minuscule et composée exclusivement de femmes. Ces femmes vivent à Puntsokling : l'une des dix nonneries bouddhist es totalement dépourvues de ressources du Zanskar, vallée aux confi ns de l'Himalaya, dans le nord-ouest de l'Inde, encore isolée du rest e du pays par sa géographie inhosp italière. Cett e rencontre du bout du monde va changer le cours de son exist ence et, sans aucun doute, celle des nonnes. Une révélation et un voyage au long cours, humain autant que sp irituel. A travers l'hist oire que Caroline Riegel nous raconte, nous découvrons à la fois le charme d'une "tribu" unique à l'étonnante sororité (un voyage dans l'intime) et la beauté magist rale de leur territoire (un voyage dans le paysage). La photographe livre à travers ce livre un hommage lumineux, en images et en mots, à ces femmes qui partagent, au coeur des montagnes du Zanskar, loin du monde moderne, leur équilibre de vie. Face au dénuement : la joie. Face à la solitude : la solidarité. Face à l'autarcie : l'authenticité. De la même manière que Matt hieu Ricard - le préfacier du livre - parle d'émerveillement au monde, les "Semeuses de joie" off rent un regard singulier sur ce qui les entoure, sur le sens de l'exist ence. Un récit de voyage rare où la photographie magnifi e autant les protagonistes d'une histoire

10/2021

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Généralités

Histoire de Cailly. Les moulins, le pont, la laiterie

Premier ouvrage d'une collection proposée par l'Association Histoire et Patrimoine du Haut-Cailly, ce livre retrace l'histoire des moulins, du pont et de la laiterie sur le cours supérieur de la rivière Cailly. L'eau de la rivière a toujours représenté un potentiel important pour le développement économique d'un village. C'est le cas pour la rivière Cailly prenant sa source dans le village du même nom. Nombreux sont les moulins (de la Nation, Aux enfants, Mainet et bien d'autres), souvent destinés à moudre le blé, qui sont inscrits dans l'histoire de la vallée. Les problèmes de voisinage entre les propriétaires, les habitants et les rapports avec l'Administration inhérents à tous les travaux envisagés ou entrepris sont abondamment décrits par l'auteur. Jusqu'au XIXe ? siècle, la traversée du Cailly s'effectuait par un gué pour les transports hippomobiles et un petit pont de bois pour les piétons. Vers 1850, l'amélioration des voies de communication, notamment le chemin de Grande Communication N°? 6 (de Pavilly à Mesnil-Godefroy) nécessite la construction d'un pont pour traverser la rivière. Les aménagements ultérieurs et les différentes reconstructions sont évoqués, ponctués de nombreuses anecdotes par l'auteur. La laiterie de Cailly a été source d'une grande activité du village de la fin du XIXe ? siècle à sa fermeture en juin ? 1986 ; elle aura employé jusqu'à 60 personnes dans le milieu des années 1960 et bon nombre de Caillais y ont été employés ou ont eu un membre de leur famille y ayant travaillé. C'est un lieu de mémoire de la vie ouvrière du village. Il fallait raconter son histoire et certains habitants nous ont aidés à faire remonter les souvenirs. Une grande partie des bâtiments sont encore présents et un panneau du Parcours Numérique Histoire et Patrimoine rue de la laiterie rappelle cette activité passée qui a rythmé la vie du village.

09/2023

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Economie (essai)

La valeur des choses. Qui produit et qui profite dans l'économie mondialisée

La valeur des choses est une dénonciation percutante du système financier mondialisé actuel. Mariana Mazzucato y étudie avec rigueur et brio la manière dont la valeur a été définie par les économistes des différentes écoles de pensée depuis le xviiie siècle jusqu'à nos jours, où le débat autour de la notion, trop souvent rabattue au simple prix, a complètement disparu. C'est ainsi que la distinction entre création de la valeur et extraction de la valeur est devenue de plus en plus floue. Cette confusion a permis à certains acteurs économiques de se considérer comme producteurs de valeur, alors qu'ils ne faisaient en réalité que déplacer la valeur déjà existante, voire tout simplement en profiter, sous prétexte d'avoir pris tous les risques. De la Silicon Valley au secteur financier et à la grande industrie pharmaceutique - dont l'analyse vibre d'actualité depuis la pandémie de Covid -, ce phénomène touche tous les secteurs du capitalisme et est à l'origine de graves distorsions dans les politiques économiques. Pour sauver notre économie de la prochaine crise et pour permettre une croissance à long terme et durable, il nous faut redéfinir comment nous devons et souhaitons mesurer la valeur dans nos sociétés. Il s'agit rien de moins que de repenser le capitalisme, le rôle de la politique, et rêver à un avenir meilleur. Traduit de l'anglais par Christophe Beslon Lauréate du Prix Léontieff 2018 pour l'avancement des limites de la pensée économique, Mariana Mazzucato est professeure d'économie de l'innovation et de la valorisation des biens publics à l'University College London (UCL), où elle a fondé et dirige l'Institut pour l'Innovation & l'Intérêt général (IIPP). Elle est l'auteure d'ouvrages très remarqués : L'Etat entrepreneur (Fayard, 2021), qui a reçu le prix Colbert 2021 de l'Institut de France, Mission Economie (Fayard, 2022) et, avec Rosie Collington, The Big Con (2023), sur les sociétés de conseil. Elle conseille les décideurs politiques du monde entier sur la croissance durable, inclusive et fondée sur l'innovation.

05/2023

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Littérature française

Merde à l'an 2000

Le meilleur des articles publiés dans la presse quotidienne et magazine de 1964 à 2000, année de sa disparition. Du Boudard brut et giclé dru, paru entre 1959 et 1999, des colonnes du Crapouillot à celles du Monde, en passant par les pages vallonnées de Playboy, et d'autres encore. Si le début s'avoue rude, et même plus, avec le récit de l'enterrement de sa mère subi, entre deux flics, les menottes aux poignets, notre homme étant pour l'heure en tôle, la suite pétule à fond et congratule à pleins bras. Tout le monde est de la revue, des amis aux ennemis, des mornes tristesses aux enchantements profonds et autres ardeurs roboratives. Boudard salue ses morts, mais pas au clairon, une dernière tape dans le dos et un ultime pour la longue route avec Hardellet, Fallet, Brassens, Losfeld, Gen Paul. Autre temps de la revue : Défense et illustration de la lecture, la bonne fée qui s'est penchée sur son grabat, à lui l'enfant miséreux, l'ado délinquant, le résistant vaillant. Boudard lit comme on retrouve l'air après un plongeon, comme le naufragé se cramponne à son fragment d'épave. Et là, on va à l'essentiel, aux grands vitaux que sont Zola, Giono, le tant aimé Marcel Aymé, Céline certes et Rebatet pour faire grincer les dentiers. L'occasion, à chaque ligne, de capter l'amitié comme on chasse le papillon, mais aussi d'évoquer le vieux Paris défunt, défiguré par les urbanistes chantres de la modernité, de témoigner sur la Libération de Paris ou la fermeture des bordels, l'une suivant l'autre, de revenir sur l'abolition de la peine de mort avec un point de vue bien à lui. Et tout cela écrit en boudarien : un rameau de la langue française reconnaissable aux frissons de plaisir qu'il suscite au long des lombaires et à l'euphorie qu'il déclenche à tous coups. Alors, garçon, un Boudard, sinon rien !

11/2023

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Histoire internationale

Le carrousel des panzers tome 2

Le 12 juin au soir, Weygand ordonne à toutes les troupes qui se battent encore d'opérer un décrochage brutal sur l'ensemble du front et de se replier le plus loin possible vers le sud afin d'éviter à ce qui reste de l'armée française de subir un anéantissement total. Les Allemands ne mettent pas longtemps à comprendre que les Français se dérobent et ils lancent aussitôt toutes leurs unités sur les traces des troupes en retraite pour contrarier ce projet de sauver ce qui peut encore l'être. Il en résulte une course poursuite au cours de laquelle d'un côté, des hommes vont se sacrifier pour une cause déjà perdue alors que de l'autre, des hommes vont tomber pour une cause déjà gagnée. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les combats de cette deuxième quinzaine de juin vont se révéler aussi durs que ceux des semaines précédentes et des accrochages sanglants auront lieu de part et d'autre, tant pour la conquête de Cherbourg qu'en Champagne, en Bourgogne ou dans les Alpes ou le long de la frontière suisse que les unités de la Gruppe Guderian vont verrouiller, enfermant dans une nasse gigantesque toutes les armées de l'Est. C'est le récit de ces combats souvent méconnus voire inconnus que ce livre se propose de retracer en plus de quatre cents pages et plus d'un millier de photos, pour la plupart inédites. L'Histoire n'a, semble-t-il, voulu retenir de ces derniers jours de la campagne que la défense de Saumur ou les combats de Voreppe mais c'est faire bien peu de cas des hommes qui sont tombés sur le canal de la Marne, sur la Saulx, à Montplonne, à Saulieu, à Sainte-Seine-l'Abbaye, à Maîche, à Saint-Hippolyte, sur les cols des Vosges ou dans la vallée de la Moselle, pour n'évoquer que quelques lieux où le soldat français a fait honneur jusqu'au bout à son drapeau.

04/2014

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Littérature étrangère

Adieu, miss Julie Logan. Un conte d'hiver

Par un hiver rigoureux, en Ecosse, à la frontière des Highlands et des Lowlands, le pasteur Adam Yestreen, nouveau venu dans la congrégation presbytérienne, décide de tenir un journal intime pour rompre avec la monotonie de cette austère région du glen barré par la neige. Son prédécesseur l'avait pourtant mis en garde contre la présence de spectres, et dans la vallée circulent des légendes sur les "Etrangers", hommes et femmes venus d'ailleurs, présences fantomatiques que les habitants, bernés, prennent pour les leurs. Au moment où commence le journal, des événements étranges frappent la communauté : Joana accouche avec l'aide d'une mystérieuse inconnue ; Christily, la fière servante d'Adam, paraît folle ; quant au révérend, il tombe sous le charme d'une certaine Miss Julie Logan, qui n'est peut-être qu'un être chimérique, une créature des limbes issue de son imaginaire ou de l'inconscient de son pays natal... Vingt-cinq ans après cette période trouble, Adam Yestreen, marié et beaucoup plus expérimenté, feuillette son ancien journal intime, portant un regard empreint de regrets sur sa jeunesse enfuie et sur le jeune homme incrédule qu'il a été. Inédite en France, cette nouvelle de James Matthew Barrie est le dernier de ses textes romanesques publié. S'y égrènent les thèmes emblématiques de l'univers de l'auteur de Peter Pan : l'ambiguïté du rêve, le pouvoir de l'imaginaire, le monde secret et clos de la jeunesse. Un conte d'hiver fantastique, délicatement angoissant, qui a la couleur de la nostalgie chère à l'âme du poète. La seule prête à accueillir ces revenants et ces might have been, comme les échos du royaume perdu d'Ecosse, de ses ballades et autres légendes. Dans une traduction qui sait nous faire goûter au plus haut point l'art de Barrie et l'étoffe de sa langue, on avance en suivant "une ligne de sorcière" dans la blancheur silencieuse de ce Never Never Land, ultime trésor laissé à la postérité.

10/2012

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Actualité et médias

Le nouveau Moyen-Orient. Les peuples à l'heure de la Révolution syrienne

La Révolution syrienne, qui a débuté en mars 2011, participe de la vague démocratique qui traverse le monde arabe depuis décembre 2010. Pourtant, là où les protestataires tunisiens et égyptiens sont parvenus à renverser leurs despotes en quelques semaines, la contestation syrienne s'est heurtée à une répression déchaînée. C'est que, pour l'emporter sur la " Syrie d'Assad ", les forces révolutionnaires doivent non seulement affronter la barbarie du régime, mais aussi dénouer le lacis des ingérences étrangères, puisque Assad est passé maître dans la manipulation des crises internationales à son profit. La Syrie actuelle, née sur les ruines de l'Empire ottoman, à la fin du premier conflit mondial, dont les frontières ont été dessinées par les puissances européennes en 1920, est le fruit du déni colonial du droit à l'autodétermination. Et c'est cette exigence d'autodétermination, par la voie civile et militaire, qui alimente le soulèvement populaire. Un tel renversement de perspective fait que la chute de la maison Assad aura des retombées encore plus considérables que les révolutions de Tunisie et d'Égypte sur l'ensemble d'une région géostratégique, pensée comme telle au début du XXe siècle : le Moyen-Orient. L'enjeu n'est rien de moins que de remettre le peuple syrien au centre de sa propre histoire, qui fait de lui le " cour de l'arabité " et l'héritier d'une longue tradition culturelle et politique. Le ballet diplomatique et les rivalités régionales peuvent encore aujourd'hui entretenir l'illusion d'une Syrie-théâtre où se mèneraient des " guerres par procuration ", l'essentiel se passe désormais à l'intérieur de cet espace syrien où, loin du regard des observateurs étrangers, mûrit la Syrie de demain, et se joue donc l'avenir de la région. Le Nouveau Moyen-Orient est le premier livre consacré à la Révolution syrienne qui mêle perspective historique, analyse d'actualité et réflexion prospective.

01/2013

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Beaux arts

Epernay. Cité du champagne

La ville d'Epernay est admirablement située dans la vallée de la Marne, à la limite de la plaine champenoise et des côtes d'Ile-de-France, au coeur des meilleurs vignobles de Champagne. Restée longtemps une petite cité blottie autour de son abbaye Saint-Martin, l'agglomération commença à s'étendre hors de son enceinte médiévale au milieu du XVIIIe siècle, grâce à la nouvelle route Paris-Strasbourg et au succès grandissant du vin mousseux. Pour l'établissement des caves nécessaires à l'élaboration de ce produit, le socle crayeux du mont Bernon, à l'est de la ville, s'avéra bien approprié par sa facilité de creusement. Durant la période allant du milieu du XIXe siècle jusqu'à la Grande Guerre, le négoce connut un formidable développement, stimulé par la création de la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg. L'implantation d'ateliers de fabrication de locomotives vint renforcer l'essor économique. Les maisons de vins rivalisèrent alors de bâtiments luxueux et les nouveaux quartiers se parèrent de demeures plus modestes mais non moins soignées. D'originales initiatives de logements à bon marché complétèrent le parc d'habitations. La prospérité des grands établissements de champagne entraîna, indirectement par l'augmentation de la population ou directement par le mécénat des négociants, la construction de nombreux édifices civils (orphelinat, crèches, écoles, théâtre), le plus emblématique d'entre eux étant l'hôpital entièrement financé par Victor Auban-Moêt, ou religieux comme l'église Saint-Pierre-Saint-Paul dont l'édification et l'ameublement furent totalement pris en charge par les Chandon. Des architectes de talent oeuvrèrent à ces bâtiments : Eugène Cordier, Alban Gaillandre, Henri Clouet, Henri Piquait ou encore Edouard Deperthes. II fallut ensuite attendre les Trente Glorieuses pour assister à une nouvelle extension de la ville. Deux jeunes architectes associés, Michel Andrault et Pierre Parat, y expérimentèrent de nouvelles formules d'habitations groupées qui furent peu après reprises à plus grande échelle en Ile-de-France et assurèrent leur renom.

09/2010

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Economie

L'Afrique forme ses élites. Histoire d'une réussite

Cet ouvrage, sur fond de crise de l'enseignement supérieur, raconte l'aventure d'une renaissance qui ouvre un espoir pour la formation des élites en Afrique. Il montre que l'Afrique est faite d'hommes et de femmes qui ont les mêmes rêves, les mêmes besoins et les mêmes comportements économiques que les habitants des autres continents. Ils ont les mêmes exigences en matière scientifique et technologique qu'au Nord. C'est pourquoi les performances doivent être évaluées avec les mêmes indicateurs et la même rigueur en Afrique que dans la Silicon valley. La gestion financière doit être exemplaire et répondre aux normes internationales. La gouvernante doit être aussi robuste que dans une entreprise du CAC 40. Ces affirmations qui paraissent d'une grande banalité sont pourtant à la source de la vision qui a conduit à la réforme de 2iE : faire d'une école d'ingénieurs, moribonde et sous perfusion il y a 5 ans, une institution réellement internationale; une institution d'enseignement et de recherche dont les diplômés sont reconnus en Europe et ailleurs et qui garantit un emploi de qualité en contrepartie d'une participation au coût de formation. Trop de faillites en matière de renforcement des capacités s'expliquent parce qu'en important des modèles, on a cru pouvoir modifier la réalité, alors qu'il s'agissait de s'ajuster au réel, comme a su le faire 2iE. Il n'y a pas de fatalité en matière de formation de haut niveau, la recherche scientifique de qualité est possible en Afrique. L'expertise africaine peut revenir pour servir le continent si, dans un monde globalisé, elle y trouve des perspectives d'emploi compétitives. 2iE montre enfin que la fuite des cerveaux peut être inversée et que la mobilisation des compétences au Sud est possible pourvu qu'une vision mobilisatrice suscite leur adhésion. La persévérance, l'énergie et l'optimisme peuvent changer les choses et montrer que comme le disait Churchill : " C'était impossible, c'est pour cela que nous l'avons fait ! "

11/2010

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Beaux arts

L'Enfant obscur. Peinture, éducation, naturalisme

On connaît surtout du portrait d'enfant l'image conventionnelle d'une enfance innocente et souriante, posant sagement pour le peintre. Cette représentation, conforme au sentiment moderne de l'enfance, s'est poursuivie depuis le siècle de Reynolds jusqu'à nos propres albums photographiques. En présence du modèle enfant, la peinture devient éduquante. Elle ne se contente pas de traduire en image des conceptions pédagogiques : elle participe elle-même de l'acte éducatif en imposant à l'enfant de se tenir, de garder la pose. Tout au long du XIXe siècle, la représentation traditionnelle de l'enfant se fera l'interprète des idées pédagogiques en cours, depuis les théories " redresseuses ", jusqu'aux tendances progressistes qui misent sur un développement naturel de l'enfant. Parallèlement, certains artistes vont trahir cette mission à la fois picturale et pédagogique, pour demander au portrait de peindre, en l'enfant, ce qui résiste à la séance de pose, au rapport éducatif que la peinture instaure avec son modèle : c'est le cas de Géricault, Corot, Degas, Manet, Gauguin, Van Gogh. Chez eux, l'enfant regagne sa part de mystère et de sauvagerie, il devient cet inconnu qui fascine par son regard indéchiffrable, par la liberté de ses mouvements, par la grâce paradoxale de ses disproportions. Sous leur pinceau, l'enfant n'est plus la docile créature du portrait de famille, comme il ne l'est pas davantage sous la plume des romanciers qui, de Balzac à Zola, de Dickens à Vallès, renversent la figure de l'enfant modèle en enfant rebelle, et la naïveté enfantine en lucidité de l'enfance. En ce XIXe siècle où l'enfance suscite à foison des spécialistes, pédagogues et psychologues qui la dissèquent comme jamais, qui prétendent ne plus rien en laisser dans l'ombre, des artistes s'obstinent à peindre un enfant obscur et à trouver dans cette obscurité la raison même de leur intérêt pour lui.

10/2007

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Sociologie

Le mal de Paris

Paris a été chanté, filmé, raconté tant de fois ! Mais Paris, aujourd'hui, fait-il encore rêver ? Des photos de Robert Doisneau aux films de Marcel Carné ou aux polars de Léo Mallet, une vision en noir et blanc, réverbères et pavés luisants sous la pluie, a façonné notre imaginaire, avant de se transformer en clichés de cartes postales. La ville estelle condamnée à devenir un musée à ciel ouvert, centré sur sa splendeur patrimoniale ? Ou peut-elle se redéployer, se muer en capitale du XXIe siècle et se projeter dans un nouvel imaginaire grand parisien ? Amoureuse des mégapoles et nouvelle flâneuse de notre post-modernité, Régine Robin revisite Paris à l'aune de cette incertitude. Le Belleville populaire de son enfance, inventorié par Georges Perec, n'existe plus depuis longtemps. Il n'était pas vraiment joli, reste un peu de mélancolie. Le quartier où elle habite, près de la gare Montparnasse, à l'ombre de la tour, a été métamorphosé dans les années 1960. On le dit moche, pour elle qui l'arpente, il a son atmosphère, sa poésie, comme les nouveaux espaces, du côté de Bercy ou de la Bibliothèque de France. Foin de nostalgie donc, de "c'était mieux avant", comme si on ne pouvait choisir qu'entre l'image carte-postale d'autrefois et les quartiers-villages pour bobos qui se jouent la comédie de "l'authenticité". Ses déambulations nous mènent au delà du périphérique, découvrant ce qui palpite derrière cette frontière, dans ces banlieues malaimées de la petite et de la grande couronne, où vivent 10 millions d'habitants et où des mondes se rencontrent. Les parcours insolites auxquels elle nous invite croisent aussi la littérature et le cinéma. Dans ses pas, et ceux des architectes, des artistes, des écrivains avec lesquels elle chemine, on prend le pari d'un Grand Paris, avec des rêves à sa mesure.

01/2014

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Littérature étrangère

El Sexto

Le jeune Gabriel est incarcéré au pénitencier El Sexto, au centre de Lima, dans le cadre de la répression des mouvements d’opposition étudiants. Là, il va rencontrer des représentants des partis politiques qui luttent contre le pouvoir despotique. Il découvre les hiérarchies de la prison, où en fonction des étages se côtoient en haut les politiques, puis les droits communs et les délinquants sexuels, et enfin, au rez-de-chaussée, les clochards. Les politiques se divisent entre partisans de l’APRA (de gauche) et communistes, considérés comme “vendus à l’étranger”. Sous la direction de Poignard les droits communs font régner leur loi, distribuent la drogue et forcent les homosexuels à la prostitution. Gabriel se lie avec Camac, son compagnon de cellule originaire des Andes, syndicaliste communiste, un homme honnête et droit auquel tous rendront hommage quand il mourra. Il fait la connaissance de Pucasmayo, l’homme jovial, espoir du parti apriste de sa région, qui abattu par la maladie se suicidera pour protester contre l’avilissement auquel est soumis le jeune La Fleur, prostitué par Poignard et devenu fou. Les maîtres de cet inframonde, Poignard, Maravi et Rosita, l’homosexuel à la voix d’ange, luttant pour le pouvoir, s’affrontent à mort. L’assassinat de Poignard déclenchera une répression brutale qui mettra à jour la totale malhonnêteté des autorités légales. Construit sur des dialogues ce roman est, comme le souligne M. Vargas Llosa, remarquable par la structuration des “personnages collectifs, ces entités grégaires absorbant l’individu effacé par l’ensemble, fonctionnant avec une synchronie de ballet”. J. M. Arguedas, emprisonné en 1938 pour avoir manifesté contre l’arrivée à Lima d’un représentant de Mussolini, a défini El Sexto comme, à la fois, une école du vice et une école de la générosité. Un grand classique de la littérature latino-américaine. Ce roman a été inspiré à l’auteur par son expérience de la prison politique en 1938.

10/2011

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Critique littéraire

Théophile Gautier

Théophile Gautier (1811-1872) est le personnage le plus flamboyant de l'histoire littéraire du XIXe siècle. Le gilet rouge qu'il portait lors de la bataille d'Hernani suffit à le rendre célèbre en une soirée. Puis, à vingt-quatre ans, son roman Mademoiselle de Maupin, fut considéré comme un événement par toute une génération. Prodigieusement doué, il aborda tous les genres et collectionna les succès tout au long de sa vie. Son premier ballet, Giselle, se révéla la plus grande réussite de toute l'histoire de la danse. Ses récits de voyage en firent le maître d'un genre à la mode. Le Roman de la momie et Le Capitaine Fracasse ravirent des générations de lecteurs. Mais, pour ses amis, il était d'abord un poète ; Baudelaire lui dédia Les Fleurs du Mal - on connaît la dédicace fameuse : " Au poète impeccable, au parfait magicien ès lettres françaises... ", et Flaubert disait : " On reconnaîtra plus tard que c'était un grand poète. " Le feuilleton du lundi de Théophile Gautier (d'abord dans la Presse, puis dans le Moniteur) fit de lui, pendant plus de trente ans, le critique dramatique et artistique le plus courtisé et le plus redouté de Paris. À cela s'ajoutait un réseau d'influence, car ses amis étaient innombrables. Mais il considérait son travail de journaliste, qui était à la fois son gagne-pain et la source d'un pouvoir considérable sur les arts et les lettres, comme une servitude qui le détournait de son œuvre de poète - cela ne l'empêcha pourtant pas de composer Émaux et Camées. De l'avis des Goncourt sa parole était un enchantement : ses tirades improvisées faisaient la joie des invités de la Présidente, de la princesse Mathilde ou de la Païva, et sa séduction lui valut de nombreuses aventures féminines. C'est une existence d'une richesse exceptionnelle que relate avec minutie et brio Gérard de Senneville.

10/2004

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Histoire ancienne

Evans, à l'aube du Moyen Age. La nécropole des "Sarrazins" (VIe-VIIe siècle) ; L'église funéraire du "Champ des Vis" (VIIe-Xe siècle) - Jura

Deux sites funéraires du haut Moyen Age - le "Champs des Vis" fouillé entre 1987 et 1990 et les "Sarrazins" en 1995 - sont localisés sur le territoire de la commune d'Evans, dans la vallée du Doubs. Le plus ancien, celui des "Sarrazins", est implanté sur la partie basse d'une pente orientée au sud. Des chambres funéraires étayées de bois et des coffres en pierre occupent deux espaces distincts de la nécropole. Soixante-cinq tombes ont été découvertes sur un nombre probable de quelques centaines. Vingt-six d'entre elles étaient dotées de mobilier funéraire permettant de les dater entre la seconde moitié du VIe siècle et le troisième quart du siècle suivant. L'ensemble confirme tout à la fois l'influence d'une population d'origine franque et la présence des coutumes mortuaires régionales. Le second site se trouve sur un point haut, lieu de construction de l'église du "Champ des Vis", inscrite sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques en 1991. Il s'agit à l'origine d'une église funéraire. Les sépultures en fosse avec cercueil en bois, les tombes en coffre de pierre et les structures mixtes témoignent le plus souvent d'inhumations successives au sein d'un même contenant. Deux cents individus sont présents et le mobilier associé à quelques-uns d'entre eux se rapporte au Mérovingien tardif et au début de l'époque carolingienne. Une tombe, située dans une annexe au sud du choeur, est dédiée à un personnage important. Sa position privilégiée et son costume funéraire illustrent une position sociale distinctive : des symboles, tels ses éperons, évoquent son statut de cavalier. Les résultats de cette fouille constitueront désormais un travail de référence pour comprendre l'origine de ces petites églises rurales. Bien que ce secteur géographique - tout autour d'Evans et de Saint-Vit - ait été densément occupé au cours de l'Antiquité, ces deux cimetières se présentent comme des créations consécutives à la conquête franque en Burgondie.

11/2019

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Histoire de France

Journal de guerre. 7 septembre 1939 - 8 juin 1940

Ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement pour la dernière fois, Henri Queuille commence à rédiger son journal le 7 septembre 1939. Il s'agit d'un document brut que l'auteur n'a manifestement ni repris ni modifié par la suite et c'est un premier élément d'intérêt. Trop de "Mémoires" sont parus, corrigés, remaniés a posteriori, revus pour bien figurer dans l'Histoire. Ici, il n'en est rien, ces lignes sont parfaitement authentiques. Le second intérêt est que le texte n'est pas "nu"; il est accompagné d'un certain nombre de documents qui étayent les dires et sont tirés des archives personnelles d'un ministre en exercice. On est aussi en présence d'un homme qui est au centre d'un double réseau national et international. De par ses fonctions, Henri Queuille est en relations directes avec dix-neuf des vingt-trois membres que compte le cabinet Daladier au 13 septembre 1939, avec les membres des assemblées et les dirigeants des organisations professionnelles agricoles, dont les visites complètent ce "ballet" politique. Sur le plan international, les échanges sont plus difficiles qu'en temps de paix, mais loin d'être interrompus et touchent à la diplomatie. En période de guerre, le Ravitaillement est vraiment un problème central, plaçant celui qui en est responsable au cœur d'une sorte de grande toile d'araignée dont les fils s'étendent aux régions les plus éloignées de la planète comme ils atteignent les coins les plus secrets du système politico-administratif français. Enfin ce personnage, jugé parfois "immobile", fait preuve, en réalité, d'une étonnante vitalité. Il est loin d'être un "tendre". Cet homme, affable certes, écrit d'assez nombreuses lettres au "picrate", il traite les inspecteurs généraux des Subsistances de "moules" etc. Bref, on le verra au fil des pages, Queuille n'est pas homme à se laisser faire, il tient fermement en mains les rênes d'un ministère capital en ces heures tragiques de notre Histoire.

04/1993

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Histoire internationale

Moi, Sam Begay, homme-médecine Navajo

Depuis plus d'une vingtaine d'années de séjours prolongés chez les Indiens navajos, l'anthropologue de terrain Marie-Claude Feltes-Strigler a tissé les liens étroits avec de nombreux membres du peuple du Diné et notamment avec celui qui est devenu, dans la seconde moitié du XXe siècle, l'un des plus grands homme-médecine navajo : Sam Begay. Ce dernier a accepté de confier sa vision de ce qu'était le monde "avant le début des temps" , les mythes, les valeurs qui régissent la vie quotidienne dans la réserve. L'homme nous rapporte le déroulement de plusieurs cérémonies et rites de guérison qu'il dirige et pratique, donnant ainsi à appréhender cette Connaissance qui se transmet de génération en génération. Sa voix parle de la richesse de sa culture, d'une vie traditionnelle qu'il sent en danger, des maux du monde moderne qui menacent le mode de vie séculaire navajo, tout comme le nôtre. Dans ce voyage au coeur de l'Amérique indienne d'aujourd'hui, dans la Grand Rez de Monument Valley en Arizona, Sam Begay nous fait partager son savoir où se perpétue la mémoire du passé sur laquelle nous pouvons, bien souvent, fonder notre avenir. Sam Begay, (1935-2015), né dans la partie de la réserve navajo située en Arizona, est issu d'une famille nombreuse et traditionnelle. Il est devenu un homme-médecine renommé et respecté, qui a joué un rôle décisif dans l'élaboration du droit coutumier navajo. Son statut d'Ancien et d'homme-médecine ont fait de lui un des principaux interlocuteurs de la nation navajo. Marie-Claude Feltes-Strigler, Maître de conférences à l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, est l'auteur d'une thèse de doctorat, "La Nation navajo - tradition et développement" , ainsi que de divers ouvrages sur les Navajos, d'une histoire des Indiens des Etats-Unis et, dans la présente collection, du livre "Les Indiens osages" ainsi que de nombreux articles sur les nations indiennes.

04/2019

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Histoire de France

Correspondance générale. Tome 14, Leipzig, juillet 1813-décembre 1813

Aux premiers jours de juillet 1813, l'Empire menace de s'effondrer. Si Napoléon espère une paix qui ne soit pas "honteuse", il subit le ballet de masques que sont les négociations menées sous la houlette de Metternich, aboutissant à la déclaration de guerre de l'Autriche. Il affecte pourtant une confiance et une détermination inébranlables. Grâce au tome de cette correspondance consacré à la seconde moitié de l'année 1813, nous devenons les compagnons privilégiés de l'empereur dans la recherche d'une paix impossible, de l'homme de batailles, offensif et dominateur par nature, que les circonstances réduisent à la défensive. Il trompe avec virtuosité cette passivité imposée en mettant à profit chaque minute, chaque seconde, et gère inlassablement les affaires de l'Empire dans les moindres détails. Les 2600 lettres de ce volume démontrent une nouvelle fois la débauche d'énergie de Napoléon pour réorganiser une Grande Armée mise à mal par la stratégie défensive que dictent les évènements. Page après page, ses capacités à organiser, distribuer, donner des réponses simples à des problèmes toujours plus complexes forcent l'admiration. Mais il ne peut ignorer les failles de l'Empire : alors même qu'il se trouve en prise directe avec les chefs de corps d'armée et les oppositions intérieures, les alliés d'hier tournent le dos à la puissance française en décadence. Dans ce contexte de mise en défense générale de l'Empire dont la bataille de Leipzig est le point culminant,  Napoléon ne trouve aucun soutien auprès du clan Bonaparte qui se fissure. Parmi les lettres et notes consacrées à la chose militaire, on découvre dans ce quatorzième volume de la correspondance de Napoléon des sujets autrement plus légers, comme les poèmes du roi de Rome ou les gratifications des acteurs de la Comédie française. Si par l'optimisme dont il fait montre l'empereur donne l'illusion d'être encore maître des évènements, ses ennemis ne s'y trompent pas. Après vingt années de conflits et de domination, l'Empire et Napoléon sont au bord du gouffre.

10/2017

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Beaux arts

Montparnasse 1900-1930. Art nouveau - Art déco

Haut lieu de la bohème entre 1900 et 1914, Montparnasse, après la Première Guerre mondiale, a détrôné Montmartre et est devenu un carrefour du monde artistique. Les noms de quelques lieux de rencontres cosmopolites et festifs de l'époque, La Coupole, La Closerie des Lilas, Le Select, La Rotonde, Le Dôme, Le Jockey... sont passés à la postérité. L'architecture fut aussi de la partie, et deux styles neufs, l'Art Nouveau, avant 1914, puis l'Art Déco, ont accompagné l'effervescence culturelle de ce quartier qu'hantaient, parmi d'autres, Paul Fort, Man Ray, Picasso, Pascin, Modigliani, Hemingway, Cocteau, Kiki la reine de Montparnasse, Joséphine Baker... Les glaces et les céramiques du Bouillon Chartier, l'immeuble à gradins de la rue Vavin, les précieux bow-windows de Théo Petit, la tombe en mosaïques étincelantes de la famille Wallon, les couples lascifs du sculpteur anarchiste Emile Derré, les portes fantastiques d'Eugène Petit, la forêt de métal de Notre-Dame-du-Travail... autant d'expressions d'un art neuf dont les courbes sensuelles bousculent joyeusement les autres styles. Après la Grande Guerre, les pavements en mosaïque des brasseries, les piliers peints de La Coupole, les audacieuses verrières des ateliers d'artistes, les vitraux de Louis Barillet, les aménagements élégants de Rob Mallet-Stevens les appartements bourgeois, les HBM... renvoient à une société modernisée qui apprécie la vitesse, encense la Fée Electricité, promeut la libération de la femme, découvre les bains de mer et la nudité, accueille le jazz, l'american bar et ses cocktails. Les architectures, formant la scène bâtie des mythiques "années chaudes" de Montparnasse et des quartiers voisins de Plaisance et du Petit Montrouge, sont rassemblées ici pour la première fois. Elles sont signées par de grands noms : Henri Sauvage, Louis Süe, Michel Roux-Spitz ou Bruno Elkouken, mais souvent aussi, par d'autres créateurs talentueux tombés dans l'oubli et à redécouvrir absolument.

11/2018

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Littérature française

Sous le ruban rouge . Tome 1

« Beaucoup d'entre vous me craignent pour ma personnalité hostile, d'autres pour ce que mon physique représente. Je suis petit et dangereux. Mais je vis près de vous, en estampes souillées, en propos désastreux, en préoccupations dévastatrices, et en souvenances, peut-être. On m'analyse, on m'étudie, on me rejette. Je suis le centre d'un monde empoisonné de calculs et de cobayes. Je ne vous crains pas, mais je vous hais tant, que mon sadisme n'a aucune limite. Je m'en prends à vous, poupée de chair, endettée jusqu'aux os et que rien ne pourrait sauver, qui longe jours et nuits les sombres ruelles d'Anacostia. Ou à toi, petit garçon aux phalanges maculées par la vie, dans lesquelles la société t'a mis un revolver. T'en serviras-tu pour ta survie ou ton déclin ? Je m'en prendrai toujours à d'innocentes personnes, heureuses de vivre ou au bord du gouffre. Ma vie consiste à détruire la vôtre. Et j'aime cela plus que tout. » Washington. Dénuée de sensibilité, Charlie Blackberty, psychologue, ne vit que pour son travail. Son existence se résume à une solitue appréciée, à quelques patients insignifiants, à plusieurs chiffres sur un chèque et à quelques joutes verbales avec son camarade d'enfance et collègue, Denzel. Mais tout cela va se retrouver balayé, à ses dépens, par une petite fille prénommée June, qui s'avérera avoir bien plus d'impact sur Charlie qu'elle n'aurait pu elle-même l'imaginer. Quand l'âme se déchire entre le coeur et la raison, c'est le monde qui semble s'écrouler. Guérilla familiale, trahison, révélations... De portraits plus vrais que nature en répliques savoureuses et dévastatrices, "Le Ruban rouge" est un condensé de cynisme et d'émotions, une bombe acide, un ballet fascinant où cruauté et humanité s'entremêlent avec une aisance déconcertante. L'auteur de "She's Unlucky" gagne en maturité et en noirceur, signant avec ce troisième roman une réussite incontestable.

05/2015