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Histoire de France

Ces Alsaciens qui ont infiltré Vichy

Les ouvrages historiques n'ont pas manqué sur la brutalité de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par le Ille Reich, le drame des Malgré-nous, le Struthof, la Résistance alsacienne, les combats de la Libération, les compromissions des "autonomistes"... Avec cet ouvrage, Jean-Claude Streicher revient une nouvelle fois sur l'autre versant de cette période, très, très rarement abordé : la relation alsacienne avec l'Etat français et Vichy. Elle avait une importance qu'on n'imagine pas. Le 1er octobre 1943, la direction vichyssoise des réfugiés avait en effet estimé à 142 472 le nombre des Alsaciens et Lorrains réfugiés en zone sud, à 24 659 ceux de la zone nord. Il s'y ajoutait 50 à 60 000 évacués de septembre 1939 non rentrés en Alsace ; plus 45 à 50 000 expulsés alsaciens et 90 000 expulsés de Moselle. Soit au total de 352 135 à 367 135 personnes pour les trois départements. Dix parlementaires alsaciens, sur les 16 qui avaient voté le 10 juillet 19401es pleins pouvoirs constitutionnels à Pétain, étaient de plus restés en zone libre. Cette diaspora a continué de profiter des institutions mises en place par la Ille République lors de l'évacuation de septembre 1939. Elle avait des intérêts matériels à défendre et vivait de l'espoir de revenir dans ses foyers libérés des Allemands. Espoir que les autorités vichyssoises ne négligeait pas d'entretenir, mais le plus discrètement possible, afin de ne pas réveiller la fureur de l'occupant. Ces intérêts matériels et moraux avaient leurs défenseurs - Alsaciens - à la périphérie et jusque dans le coeur de l'appareil d'Etat pétainiste. Ce livre remonte patiemment le fil de ces réseaux d'influence que le régime ne traquait pas, bien au contraire, puisqu'il tenait à leur marquer sa fidélité française. On découvre ainsi que ceux qui purent se hisser aux plus hautes fonctions (chefs de cabinet, de services ou préfets...) se connaissaient dès avant la guerre, notamment pour avoir combattu ensemble en Alsace par la presse et l'action politique l'autonomisme, le communisme et la germanophilie. Ils étaient maréchalistes avant l'heure, catholiques nationaux, Engagés volontaires de la Grande Guerre, Action française, Camelots du roi ou Cagoulards... Mais nullement collaborationnistes, façon Darnand, Déat ou Doriot. La grande révélation de cet ouvrage est que le concepteur de la francisque gallique, le capitaine Robert Ehret, était lui-même d'origine alsacienne, preuve généalogique à l'appui. C'est aussi le premier travail à apporter toute la lumière sur les déplacements très controversés à Vichy du député clérical autonomiste de Colmar, Joseph Rossé. Il éclaire par ailleurs des figures moins pétainistes (Alfred Gaessler, Schiesslé, Eugène Schueller...) pour mieux faire ressortir la diversité des engagements de ce temps. Marc Bloch, François-Georges Dreyfus, René Hirschler et Isaïe Schwartz, enfin, illustrent, le cas bien plus tragique des Juifs d'Alsace qui ont eux aussi été en contact direct avec l'Etat vichyssois, le dernier d'entre eux, grand rabbin de France, ayant même eu deux entretiens avec le Maréchal pour tenter de freiner Ies persécutions Comme à son habitude, Jean-Claude Streicher réalise ici un travail pionnier, factuel, très documenté, bien sourcé, se gardant de toute extrapolation à prétention psycho-psychanalytique.

10/2018

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Histoire de France

La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718)

Au matin du 2 septembre 1715, alors qu'il vient d'être désigné régent par le Parlement de Paris, Philippe d'Orléans annonce qu'il entend modifier la forme du dispositif gouvernemental prévu, dans son testament, par Louis XIV. Celui-ci souhaitait que, pendant la minorité du roi (Louis XV est encore un enfant), un conseil unique, le Conseil de Régence, préside aux destinées du royaume, assisté par des ministres et des secrétaires d'Etat. Philippe d'Orléans estime en revanche qu'ayant besoin des lumières de chacun, il est plus opportun de créer plusieurs conseils, chargés d'assister dans sa lourde tâche le Conseil de Régence. Quelques semaines plus tard, sept conseils, placés à la tête des départements ministériels, remplacent les secrétaires d'Etat, pierre angulaire du système institutionnel louis-quatorzien. Et c'est ainsi que durant trois ans, de 1715 à 1718, la France fut gouvernée par cette administration, qui marqua le retour aux affaires de la noblesse d'épée. Elle passera à la postérité sous le nom de "polysynodie" (gouvernement par conseils). A l'image de la Régence de Philippe d'Orléans, souvent réduite à une époque de libertinage, "où l'on faisait tout sauf pénitence" s'il faut en croire Voltaire, la polysynodie, tantôt qualifiée de "piège à nobles", tantôt présentée comme une vaine réforme qui ne suscita que désordre dans l'administration, a souvent été dénigrée : une véritable "pétaudière" selon Saint-Simon ! Mais du fonctionnement réel de ce gouvernement, nous n'avons qu'une connaissance très vague. C'est ce vide historiographique que cette étude, totalement novatrice, comble, en démontant, pour la première fois, la mécanique de cet édifice institutionnel ; en revenant aussi sur les circonstances de sa création et sur les véritables motifs de sa suppression. Avec le Régent, avec le duc de Noailles, avec le duc de Saint-Simon ou encore avec le comte de Toulouse, nous assistons aux séances des conseils ; nous suivons pas à pas le cheminement des dossiers, depuis les provinces du royaume jusqu'à la table du Conseil de Régence présidé par Philippe d'Orléans ; nous pénétrons dans le secret des cabinets de travail ; nous découvrons les taches réservées aux commis de l'administration, tandis que se dévoilent les multiples discussions et intrigues qui agitent la Cour... A la fois réflexion sur les pratiques gouvernementales, essai sur la vie politique des premières années de la Régence, une Régence absolue bien éloignée des clichés qui lui sont souvent accolés, ce livre, fondé sur un travail d'archives jusqu'à présent jamais étudiées, jette un éclairage neuf et inattendu sur les arcanes et les "mystères" de l'Etat moderne et contribue à l'intelligence de l'ancienne royauté, en ces années décisives qui séparent le Siècle de Louis XIV du Siècle des Lumières.

04/2011

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Mer

Partir 66° Nord. Chroniques d'une apprentie capitaine

Partir ! Plein nord, entre Islande et Groenland... C'est là que Sandrine Pierrefeu a choisi de faire ses premiers pas de capitaine. Trois mois d'aventure qu'elle livre dans un récit plein d'humour et de poésie. " Ils ont l'air de mauvais poil, les glaçons. Ils halètent, soufflent, plongent et ressortent, tout dégoûtants et si puissants. "On va mourir ? " demande un passager livide. J'aurais bien fait demi-tour et contourné ce manège à manger les bateaux si nous n'avions avec nous cette tigresse de Teresa. " Moitié chronique locale, moitié carnet de mer, Partir 66° Nord évoque un nord drôle, rugueux et tendre à la fois. A bord des voiliers Arktika et Aurora, aux côtés de Siggy, le " Père Noël " armateur et de Sandrine, aux prises avec son nouveau métier de capitaine, on navigue, bonnet capelé, du quotidien des Westfjords islandais aux tempêtes de sable sur l'île volcan Jan Mayen, jusque dans les communautés inuits de la côte est du Groenland. Sandrine Pierrefeu raconte ici trois mois de voile entre l'Islande et le Groenland sur des bateaux islandais. Ou comment elle parvient à survivre au jour perpétuel, au régime ultra-carné, aux moustiques, à l'abstinence et à l'espièglerie mutique des marins nordiques grâce à l'amitié d'une Anglaise apprentie Inuit, aux bains glacés, à l'infusion citron gingembre et à l'époustouflante beauté des lieux. Mise en bouche : On dirait qu'une tornade est passée sur Aurora. Le sol est couvert de miettes et de papiers froissés. Les coffres sont ouverts. Des outils, des canettes et des boîtes de biscuits traînent partout. Les cabines passagers sont en vrac, la moquette bleue pleine de plumes (les duvets et les doudounes des clients en laissent partout), de cheveux, de débris. Quand il retrouve la parole après son second café, le skipper, amical mais comme lassé d'avance, lâche : " Pour apprendre à connaître un bateau, la meilleure manière, c'est de le nettoyer de fond en comble. L'aspirateur est là. Les produits ménagers et les gants ici. Il y a à manger dans le frigo, sers-toi et jette ce qui n'est plus bon. J'ai à faire en ville. " Minute ! Nous allons vivre deux mois ensemble. Nous partons dans quatre jours avec des clients dont nous avons la responsabilité, dans un coin mal famé de l'océan glacial Arctique et il me lâche ? J'ai un milliard de questions. Il est à demi dehors quand je retrouve mon souffle et réussis à lui demander où trouver le moteur. Pourquoi le moteur ? Aucune idée mais l'information, d'un coup, me paraît vitale.

03/2020

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Droit des affaires

Droit social appliqué aux procédures collectives. Edition 2024-2025

Le premier ouvrage sur le droit social dans les procédures collectives. Cet ouvrage contient une étude approfondie de l'intersection existant entre le droit social et le droit des entreprises en difficulté. Est d'abord exposée la place des salariés dans le droit des entreprises en difficulté, tant dans la prévention, que dans les procédures collectives. Puis sont présentées les règles relatives au contrat de travail dans les diverses phases des procédures collectives : période d'observation, plans et liquidation judiciaire. Sont étudiées la continuation, la cession et la rupture du contrat de travail, avec la question essentielle des licenciements économiques. L'ouvrage s'intéresse ensuite aux créances salariales, à leur traitement, leur fixation au passif et à leur garantie de paiement, spécialement celle de la couverture des créances salariales par l'Association de gestion des créances salariales (AGS). Enfin, l'ouvrage expose la question des instances prud'homales, qu'elles soient entamées avant ou après le jugement d'ouverture d'une procédure collective. La rencontre du droit social et du droit des entreprises fait naître des problèmes complexes. Ceux-ci sont aggravés par l'effervescence législative dans les deux domaines du droit social et du droit des entreprises en difficulté. Complexité et mouvance des deux matières au centre de l'ouvrage rendent d'autant plus utile un outil permettant de rendre accessible et compréhensible le droit social dans son application au droit des entreprises en difficulté. C'est l'ambition de cet ouvrage. L'ouvrage est original en ce qu'il constitue la première étude pratique et théorique à destination des praticiens du droit social de l'entreprise en difficulté. Il a vocation à répondre aux préoccupations des administrateurs et mandataires judiciaires, des avocats, des magistrats, juges consulaires et conseillers prud'homaux, des cabinets de restructuring, et des personnes ayant vocation à graviter autour des difficultés sociales des entreprises en difficulté. Les auteurs sont tous docteurs en droit. Le Directeur scientifique, Pierre-Michel Le Corre, Professeur agrégé des Universités, auteur du Dalloz Action Droit et pratique des procédures collectives, est praticien spécialiste du droit des entreprises en difficulté en qualité de formateur et de consultant. Laurence Fin-Langer, Professeur agrégé des Facultés, co-dirige la Lettre d'actualité des procédures collectives, est auteur de nombreux fascicules consacrés au droit social appliqué aux procédures collectives, et commente maintenant depuis 15 ans les décisions intéressant le droit social appliqué aux procédures collectives. Christine Gailhbaud, maître de conférences des universités, exerce comme avocat en droit social et en droit social des entreprises en difficulté. Elle assure la formation continue des mandataires de justice et de leurs collaborateurs dans cette spécialité. Enfin, Léa Vecchioni-Ben Cheik a consacré sa thèse de doctorat aux avances de l'AGS, Institution au sein de laquelle elle a travaillé pendant sept ans, jusqu'en 2019, à la direction juridique.

12/2023

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Autres

Philosophie latine

C'est au milieu du IIe siècle avant notre ère que la philosophie commença à s'introduire à Rome. Progressivement, le latin devint la seconde langue de la philosophie, sous l'impulsion d'auteurs comme Lucrèce et Cicéron, qui s'efforcèrent à la fois de forger une nouvelle langue philosophique, d'introduire et d'adapter concepts et thèmes, et parfois de traduire les textes grecs en latin. Parallèlement, les Romains s'efforcèrent de vivre en philosophes, tel Caton, stoïcien fameux. Ce sont ces différents aspects de la philosophie à Rome qui sont examinés dans ce numéro, de l'integritas de Caton à la traduction cicéronienne du Timée en passant par différents aspects de la philosophie de Lucrèce, de Cicéron, de Sénèque et même du rhéteur Fronton : usages philosophiques de l'étymologie, valeur éthique de la gloire, de la claritas ou de l'horror, questions du suicide et des officia.

12/2022

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Théâtre

Léonie, donne-moi la misère du monde ; Hamlet de Toulouse ; Les plaisanteries de Roquelaure ; Une impossible Cendrillon

Toujours en perpétuelle évolution, ETGSO propose des spectacles où les arts se croisent et où les problèmes de société sont traités par l'art d'aujourd'hui. Le présent éventail de pièces offre la peinture d'un monde actuel ou passé, un monde qui reste en fait intemporel. Le meilleur et le pire s'y côtoient. Un monde injuste, destructeur, effrayant et drôle. Dans Léonie, donne-moi la misère du monde de Régine Bruneau-Sui Las, Léonie fuit le foyer pour plonger dans les abîmes de la rue, au grand désespoir de Mère. Une vision onirique du monde des marginaux s'impose, ceux qui choisissent la dissidence contre l'ordre établi. Léonie prend différents visages de clochards aux comportements surréalistes tandis que des témoins, le regard de la société contemporaine, vaquent, non concernés, à leurs occupations quotidiennes." Hamlet de Toulouse de Bernard Da Costa est l'histoire de Léon Dutour qui, au début de cette pièce, vit dans les environs de Toulouse, France. Il a dans les quarante à cinquante ans, marié, père de deux enfants. Profession courante, situation normale, tout en apparence, sans problèmes particuliers. Sauf que l'ennui taraude à un tel point Léon Dutour, qu'il finit par se demander ce qu'aurait fait Hamlet à sa place. Et afin de mieux connaître la réponse, il part s'installer avec toute sa tribu à Elseneur même, lieu d'action comme tout le monde le sait, du fameux héros shakespearien. Un voyage sidérant à travers le mental d'un monsieur tout le monde devenant progressivement un effrayant Hamlet de Toulouse. " L'Humanité, assure-t-il, est composé de trois sexes : un qui se prend pour un homme, l'autre qui se croit une femme, et le troisième, Hamlet. " Les Plaisanteries de Roquelaure d'Eric durnez, c'est, Horreur ! Des sketches ! Issues d'un compagnonnage avec les "'Truculents gascons" (!) association de passionnés du théâtre du bon village de Roquelaure (Gers), ces saynètes, adaptables et transformables à souhait, ont été jouées lors du festival " Coups de théâtre" entre 2001 et 2005, dans les rues du dit village. Elles représentent une synthèse unique et, disons-le, prodigieuse entre la littérature de (fond de) terroir, l'humour tendance belge et la poésie potache la plus raffinée. "Remarquable" comme dirait l'autre. On rétablirait la censure pour moins que ça." Une impossible Cendrillon de Michel rey, est-elle Une Cendrillon... ? En chair et en os... ? Mais oui. Une adaptation théâtrale du conte de Perrault... ? Mais non. D'abord parce que cette Cendrillon-ci est impossible. Elle l'est parce qu'elle ne sera jamais jouée - malgré les efforts méritants de Thomas, fidèle et généreux soupirant, qui loue une scène de théâtre en manière de cadeau d'anniversaire. Ensuite parce que la désirable Clémence, mariée à un lointain cadre commercial, est fermement décidée à voir se prolonger leur amitié particulière. Un concierge perspicace, une belle-mère encombrante et un enfant muet complètent la petite troupe de cette "comédie d'auteur".

12/2007

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Non classé

Peut-être, n° 6, 2015. Revue poétique et philosophique

Ce sixième numéro de Peut-être s'ouvre avec le souvenir de Daniel Vigée, qui s'est éteint au début du mois de novembre 2013. Il aurait eu soixante et un an à la fin de novembre 2014. Tous ceux qui ont côtoyé Daniel, tous ceux qui l'ont connu à travers les poèmes de Claude Vigée, partagent une grande tristesse et s'associent pleinement au deuil de sa famille, et tout particulièrement de son épouse Jola et de ses enfants, Nathalie (et son époux) et Raphaël. Nous reproduisons la brève allocution que Claude avait dictée à Nathalie pour la cérémonie de Bischwiller ainsi que le discours de Claude Heymann, Rabbin de la communauté de Haguenau. Nous associons Evy à son fils dans notre souvenir. Les essais de Claude Vigée ici repris, partiellement pour "L'annonce d'un matin d'hiver" , et dans son intégralité pour "Esclaves et étrangers : Flaubert et Chateaubriand à Jérusalem" , permettent de bien mettre en relief la complémentarité de ces lieux, l'Alsace et Jérusalem, dans l'existence et dans l'oeuvre de Claude ainsi que dans la vie de sa famille. Blandine Chapuis dédie à Evy son étude fouillée, très sensible et pertinente, sur l'oeuvre de Claude Vigée : "La poésie comme promesse d'avenir" . Il est aussi beaucoup question de cette oeuvre qui nous rassemble dans le dossier qu'Oleg Poliakow a réuni pour nous autour d'une réflexion sur le verset de la Genèse concernant la création de l'homme (Genèse 2, 7) associée à cette belle expression du philosophe Paul Ricoeur : "L'homme, c'est la Joie du Oui dans la tristesse du fini". Nous traversons une période de commémorations multiples. L'année 2014 marquait le centenaire de la naissance de Dylan Thomas, que célèbre Jean Migrenne, mais inaugurait également une double perspective historique, le centenaire du début de la Grande Guerre s'associant avec le soixante-dixième anniversaire de la Libération. Nelly Carnet s'est entretenue avec Nelly Leviandier-Coulon, résistante. Je poursuis mon travail de réflexion sur les poètes de la Grande Guerre. Pierre Brunel nous parle de Rimbaud et établit un lien particulier avec l'oeuvre de Claude Vigée. Le cahier de création s'ouvre avec des poèmes inédits de Claude. Marc Sagnol nous initie par ses traductions à l'oeuvre d'Alexandre Guelman, poète russe, et d'Inna Fridkina. Je propose, en version bilingue, des poèmes très célèbres de Wilfred Owen, Charles Hamilton Sorley, Isaac Rosenberg, Ivor Gurney et Robert Graves. On retrouvera ensuite, ou on découvrira, Gabrielle Althen, Beryl Cathelineau-Villatte, Marc Kauffmann, Pénélope Sacks-Galey et Marc Sagnol. Jean-Luc Hohl-Muller nous donne à lire un essai sur la langue alsacienne, sous forme de nouvelle, "Les écureuils" . Lydie et Guy Baranton, fille et fils du peintre dont nous présentons l'oeuvre, Roger Baranton, évoquent pour nous leur père et sa joie de peindre, qui transcenda pour lui toute autre difficulté d'existence. Il se situe dans cette école de Paris d'après la Seconde Guerre mondiale.

12/2014

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Du XVIe au XIXe siècle

Du monde au désert, l'aspiration à la solitude au XVIIe siècle

Dans la première moitié du xviie siècle, un véritable engouement apparaît pour la vie contemplative et solitaire, en dehors des ordres constitués. Cet engouement touche des femmes du siècle, d'anciens militaires, des laïcs, avocats, chevaliers, seigneurs de province, clercs qui tout en souhaitant mener une vie intérieure plus dense et plus contemplative, ne s'engagent pas dans les ordres monastiques. Ils se retirent du monde, totalement ou partiellement, dans des lieux isolés, parfois éloignés des villes et s'engagent au silence, à la prière et à la conversion de leurs moeurs. Ils rejoignent les solitaires de Port-Royal, comme Pierre-Thomas du Fossé, ou fondent, pour certains, des résidences, comme ce fut le cas de Jean de Bernières-Louvigny, Trésorier du roi de France, membre laïc du Tiers-Ordre franciscain et qui fonda, à la fin de sa vie, l'ermitage de Caen. Cet univers de l'entre-deux, du monde au désert, se constitue de façon pérenne dans un contexte encore marqué par le souvenir de la Ligue et bientôt confronté à la Fronde. Il s'élabore dans une période où le sentiment religieux s'individualise et s'approprie la mystique Rhéno-flamande et la Devotio moderna dont la chartreuse de Paris - qui fut une des grandes inspiratrices du désir de retrait du monde - favorisera la diffusion en français. Ces nouveaux convertis s'attachent donc à la contemplation mais aussi à la doctrine de la pauvreté volontaire, dans la mouvance franciscaine, comme Gaston de Renty qui se retirera de la vie militaire, en Normandie, pour se consacrer aux pauvres. Tous sont attirés par la doctrine de l'abandon véhiculée par les écrits de Benoît de Canfield, de Surin et plus tard de Madame Guyon, ce qui vaudra à certains d'entre eux la méfiance de l'autorité ecclésiale, voire la condamnation pour quiétisme. Il s'agit avant tout de fortes personnalités qui iront jusqu'au bout de leur projet, parfois en marge des institutions, comme Jean de Labadie. L'aspiration à la solitude, à travers ses modèles institutionnels, leur dépassement et sa réinvention permanente pose ainsi la question de la liberté de l'homme face aux enjeux de sa foi et de son engagement sociétal dans un XVII e siècle commençant, marqué, comme le soulignait Henri Bremond, par l'invasion mystique. Et au-delà des cas de figure étudiés au cours de la première journée, c'est toute une tradition esthétique du retrait du monde qui se laisse percevoir et qui perdurera dans les milieux laïcs où progressivement retraite et contemplation de la nature se rejoignent laissant un patrimoine architectural et pictural riche qui évoqué dans la troisième partie de ce livre. Conseil scientique : Nathalie Nabert, Institut Catholique de Paris, CRESC, Pascal Pradié (osb), CRESC, attaché de recherches au CNRS, CRAHAM, Jean-Robert Armogathe, Ecole Pratique des Hautes Etudes, président de la Société d'étude du XVII e , Gérard Ferreyrolles Paris IV-Sorbonne, Philippe Luez, Conservateur général du patrimo

04/2021

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Autres

Philosophie N° 161, mars 2024

Le huitième et dernier chapitre du grand livre d'Aron Gurwitsch, Leibniz. Philosophie du panlogisme, dont nous proposons ici la traduction par Thomas Piel, présente les fondements de la lecture phénoménologique tentée par Gurwitsch de l'ensemble de la pensée leibnizienne, comprise et interprétée comme une philosophie transcendantale : comme corrélat objectif de la pensée divine qui en soutient l'unité systématique et la cohérence originaire, l'être du monde est lui-même de part en part compris comme réalisation et "incorporation" du logique entendu en un sens élargi. Interrogeant notamment le statut ontologique des relations et la conception leibnizienne de l'entendement divin comme sujet transcendantal des "mondes possibles", cet ultime chapitre rassemble les lignes directrices qui portent et soutiennent l'ensemble de son interprétation. Dans "Spinoza entre les nuages. Philosophie de l'identité dans l'Ethique", Stéphane Ferret donne une interprétation dite intégrative de la pensée du philosophe, à la fois distincte de celles de Wolfson (dite subjectiviste) et de Gueroult (dite objectiviste), et qui peut se résumer en une formule lapidaire la philosophie de Spinoza est une philosophie de l'identité. Pour donner corps à cette affirmation et l'articuler, trois énoncés d'identité sont proposés : Dieu = Monde, Pensée = Etendue, Esprit = Corps. A l'exception du premier, ils sont souvent ignorés et, même quand ils sont entrevus à travers les nuages d'interprétations contradictoires, demeurent incompris. Trois siècles et demi après la parution de l'Ethique, l'auteur tente ici de mettre au jour le soubassement logique du texte. Dans "L'Appel de Wheeler et Thompson : refonder l'utilitarisme par l'égalité entre les hommes et les femmes ? ", Benjamin Bourcier étudie cet Appel où, en réponse à l'article de James Mill Du Gouvernement, Anna Wheeler et William Thompson proposent une critique radicale de la pensée utilitariste, mais aussi de l'exclusion politique des femmes et de la légitimation du patriarcat que défend James Mill (père de John Stuart Mill). Contrairement à ce dernier, ils défendent leur inclusion et leur égalité politique, et ce afin de répondre au mieux aux aspirations d'une société des égaux et du plus grand bonheur pour tous. Le féminisme de John Stuart Mill a fait l'objet de nombreuses discussions, de la publication de L'Asservissement des femmes en 1869, à nos jours. Dans "Un féminisme sans sujet : Mill, Taylor, et l'émancipation des femmes", Ludmilla Lorrain propose une lecture critique des thèses féministes de Mill, lues en regard de celles d'Harriet Taylor. Elle restitue à la question de l'émancipation des femmes sa place majeure dans son oeuvre, tout en montrant que son point de vue reste marqué par des points aveugles - notamment le statut de la femme au sein du foyer et l'enjeu de la maternité. La comparaison avec le féminisme de Harriet Taylor, co-autrice de plusieurs de ses textes majeurs, permet de voir que des positions plus émancipatrices étaient alors tout à fait audibles.

03/2024

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Architecture

Stream N° 5 : Nouvelles intelligences. Edition bilingue français-anglais

CONTEXTE : DE L'URBANOCENE A LA VILLE-METABOLISME - Stream 03 analysait les évolutions de l'urbanisation globale et le changement de paradigme de l'ère anthropocène. - Stream 04 étudiait les scénarios de réponse à l'Anthropocène selon une nouvelle relation de l'homme au vivant et un renforcement du modèle de la ville-métabolisme. - Stream 05 poursuit cette réflexion en explorant les avancées de la connaissance des intelligences naturelles, les progrès des intelligences technologiques et les expérimentations d'intelligence sociale pour agir collectivement sur la ville de demain. LES QUESTIONS - Une meilleure connaissance du vivant permet-elle de repenser la place et le rôle de la nature en ville ? - Comment les artistes influent-ils sur notre rapport à la Terre et nos systèmes de représentation ? - L'IA et le big data révolutionnent-ils la conception et la fabrique de la ville ? - Comment créer les conditions d'une intelligence collective pour aborder la complexité urbaine ? LES INTERVENANTS - Une quarantaine d'intervenants de toute discipline et nationalité pour une approche riche et pluridisciplinaire des enjeux. - Des chercheurs des plus grandes institutions, comme Pascal Picq, Michel Lussault ou Kent Larson. - Des artistes et critiques d'art de premier plan, comme Tomás Saraceno, Nicolas Bourriaud ou Thijs Biersteker. - Des philosophes au coeur des grands débats contemporains, comme Emanuele Coccia, Sandra Laugier ou Cynthia Fleury. - Des praticiens reconnus par de nombreux prix, comme Andrew Freear, Jeffrey Raven ou Antoine Fenoglio... LES PISTES DEVELOPPEES - De nouveaux récits dépassant la vision anthropocentrée et le principe de séparation de la modernité occidentale, au profit d'une pensée inclusive. - La mobilisation d'une pluralité d'intelligences complémentaires, naturelles, technologiques et sociales, selon une vision systémique. - De nouvelles cohabitations urbaines avec le vivant. - Des approches encadrées de l'intelligence artificielle, à rebours du pur solutionnisme technologique de la smart city. - Un renforcement de la place du care pour répondre aux enjeux sociaux de la fabrique de la ville. - Des approches pluridisciplinaires selon des protocoles d'expérimentation et de soin. - Des initiatives participatives pour mobiliser les communautés. - De nouvelles échelles de gouvernance pour favoriser l'expérimentation urbaine. - Un changement de paradigme du progrès, qui passe des logiques productivistes de l'extraction à des logiques d'interrelation, d'interdépendance, d'attention et de faire avec.

10/2021

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Littérature étrangère

Vies privées

Peu connu en France, Josep Maria de Sagarra est considéré en Espagne comme un des auteurs majeurs de la littérature catalane du XXe siècle. Son roman Vies privées, paru en 1932, est désormais considéré comme un classique. Paru en 1932, ce texte a fait scandale pour sa dimension sulfureuse. Il a ensuite fait l'objet d'une version expurgée en 1961, avant d'être rééditée en 1982 dans sa version originale. En 2007, le 75e anniversaire de sa parution a même été célébré dans une édition commémorative. Josep María de Sagarra offre la chronique d'une famille barcelonaise et en particulier des frères Lloberola, deux "fins de race" : Frédéric, l'héritier veule et incapable, et Guillem, son cadet, prostitué, tous deux fils de Tomàs, aristocrate réactionnaire, catholique, royaliste, carliste, qui assiste à l'effondrement de son monde. L'histoire se déroule entre 1927 et 1932. La première partie, qui s'étend sur cinq mois, dans le quartier huppé de la rue Mallorca ou à l'Eixample, s'articule autour d'un chantage dans lequel se trouvent impliqués des membres de la vieille noblesse et de la nouvelle aristocratie, englués dans des affaires de sexe et d'argent. La seconde partie nous transporte cinq ans après la mort de la victime du chantage, au moment de l'instauration de la République, après la dictature de Primo de Rivera. On y suit principalement les enfants de Frédéric : Maria Lluïsa et Ferran. Portant les stigmates de la décadence familiale initiée par la génération antérieure, ils ont intégré le vice et l'argent comme valeurs de substitution de l'ancien ordre. Marquée par une forme de réalisme pessimiste, la narration est rythmée par une série de portraits physiques et moraux, de descriptions, qui brossent une satire noire, mais non dénuée d'humour, de la société barcelonaise, dans une langue d'une grande intensité expressive. Josep Maria de Sagarra s'attache à décrire et à analyser les changements profonds qui affectent la haute société catalane ou majorquine dans cette première moitié du XXe siècle, secouée par les convulsions politiques qui précèdent l'avènement de Franco, l'effondrement moral et économique de la vieille aristocratie terrienne et l'avènement d'une haute société ambitieuse, frivole et cynique.

10/2015

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Critique littéraire

Revue de littérature comparée N° 354, 2/2015 : Les Littératures du Nord de l'Europe

Sylvain BRIENS, La mondialisation du théâtre nordique à la fin du XIXe siècle. Le fonds Prozor de la Bibliothèque nordique de Paris lu au prisme de la sociologie de l'acteur-réseau, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 137-150. Le fonds Prozor de la bibliothèque nordique de Paris témoigne de la percée du théâtre scandinave en France et en Europe à la fin du XIXe siècle. Par l'analyse du travail du traducteur Prozor, des porte-paroles et intermédiaires agissant comme médiateurs, des points de passage, cet article examine les mécanismes de diffusion internationale du théâtre nordique, il s'articule autour de trois acteursréseaux : Prozor dans sa fonction complexe d'agent littéraire ; Paris et ses chaines de traduction ; le réseau de théâtres libres dans sa fonction de diffusion mondiale du théâtre nordique. Thomas MOHNIKE, "Le Dieu Thor, la plus barbare d'entre les barbares divinités de la Vieille Germanie" . Quelques observations pour une théorie des formes narratives du savoir social en circulation culturelle, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 151-164. En 1915, l'imprimerie d'Epinal, connue pour ses estampes amusantes, publia un résumé symbolique des événements de la première année de la Première Guerre mondiale. Sur cette gravure, le dieu norrois Thor est présenté comme le dieu du Kaiser allemand, détruisant des cathédrales gothiques et ainsi la civilisation. Thor symbolisait ainsi la nature prétendument barbare des Allemands. Cet article se propose de cartographier les chemins et opérations historiques qui conduisirent le dieu nordique Thor de l'Islande du XIIIe siècle en France du XXe siècle en le transformant en symbole de l'hostilité allemande. Des contextes importants sont l'Anneau de Nibelung de Richard Wagner et tout particulièrement la philologie comparée. Ces observations peuvent servir de point de départ pour une théorie des formes narratives du savoir social en circulation culturelle. Régis BOYER, Méditation sur Rosmersholm, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 165-173. De l'avis de tous les connaisseurs, Rosmersholm (1886) est le chef-d'oeuvre d'Ibsen, même si ce n'est ni la plus connue ni la plus fréquemment jouée de ses pièces. On peut se demander pourquoi. Cette pièce, extrêmement difficile à jouer, est favorable à toutes les confusions ou erreurs d'interprétation possibles, pièce dont il est permis d'avancer qu'Ibsen n'est jamais allé aussi loin dans sa quête du tragique. Cet article cherche à élucider les modalités et les raisons d'un tel chef-d'oeuvre dans une perspective moderniste. Sans entrer dans la discussion sur le post-tragique, il s'agit de cerner ce qui fait en soi l'originalité moderne de cette étrange pièce. Corinne FRANCOIS-DENEVE, Anne Charlotte Leffler, dans l'ombre portée de Strindberg, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 175-186. "Auteure" prolifique du "genombrott" suédois, "féministe" affichée, dont les pièces étaient davantage populaires que celles d'August Strindberg, Anne Charlotte Leffler a peu à peu disparu des anthologies de la littérature scandinave. En a-t-elle été chassée par des critiques phallocrates, comme ont pu le clamer les partisans des gender studies dans les années 1970 ? Son oeuvre était-elle trop datée ? La redécouverte récente de son théâtre, en Suède, puis en France, permet de recontextualiser cette "oubliée" qui a sans doute toujours des choses à dire. Harri VEIVO, Cosmopolite en crise. Décentrements de modernité et fractures de subjectivité dans les récits de voyage d'Olavi Paavolainen, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 187-203. Dans les années 20 et 30, l'écrivain finlandais Olavi Paavolainen (1903-1964) s'est donné la tâche d'interroger et analyser la modernité dans toutes ses manifestations et dans tous les lieux où elle se fait ressentir. Ce projet l'amène à s'intéresser d'abord à la modernité jouissive et émancipatrice des années folles, ensuite à la montée du totalitarisme en Europe et, après ce tournant dysphorique, aux pays de l'Amérique latine, jugés capables de transcender les conflits européens. Les récits de voyage de Paavolainen produisent ainsi un décentrement de la modernité ; en même temps, ils expriment la crise de la subjectivité de l'auteur, fondée sur l'idéal européen du cosmopolitisme. Philippe CHARDIN, Un beau roman d'éducation estonien : Vérité et Justice d'Anton Tammsaare, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 205-217. Le long chef-d'oeuvre de Tammsaare, écrit durant l'après-guerre et retraçant 50 ans d'histoire de l'Estonie, apparaît comme une synthèse extraordinairement originale de plusieurs genres européens différents parmi lesquels un roman rural dans sa première partie et un roman du Crime et du Châtiment, sorte de tragédie familiale du péché originel ; mais on remarque aussi de fortes analogies avec trois formes de romans d'éducation : un roman pédagogique tragi-comique à l'Ecole de M. Maurus, le roman d'une éducation sentimentale douloureuse et par-dessus tout un roman de la transformation d'un jeune homme qui vient de son village en intellectuel avec son ironie dévastatrice contre toutes les valeurs sociales et religieuses, sa "conscience malheureuse" et ses engagements à demi forcés dans la vie politique ou dans sa vie privée qui rappellent d'autres grands romans contemporains, de Musil, de Proust, de Thomas Mann et de Svevo. Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE, Phèdre et la Suède : un "décentrement de modèles" ?, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 219-230. Cet article examine, à partir de la pièce de l'écrivain suédois, Per Olov Enquist, Till Fedra, les modalités et les enjeux de ce transfert culturel que constitue cette réécriture de la célèbre tragédie de Racine. Utilisant les ressources scientifiques de l'imagologie et de l'ethnocritique, cet article met en évidence les différentes opérations de ce que nous avons appelé un "décentrement de modèles" , par le biais de la déconstruction de la langue française, de l'oedipianisation du mythe, un transfert d'images et un déplacement de concepts. Mickaëlle CEDERGREN et Ylva LINDBERG, Vers un renouvellement du canon de la littérature francophone. Les enjeux de l'enseignement universitaire en Suède, RLC LXXXIX, n° 2, avril-juin 2015, p. 231-243. Même si la circulation de la littérature francophone est aujourd'hui en pleine expansion à travers le monde, sa diffusion et, par conséquent, sa place dans les circuits de canonisation, reste encore inégale. Cet article analyse la place octroyée aux lettres francophones dans l'enseignement universitaire du français langue étrangère en Suède. Proposant une réflexion sur le canon littéraire traditionnel et montrant la nécessité de reconsidérer sa valeur dans un contexte universitaire étranger, la Suède apparaît tantôt comme le pays promoteur de la haute-culture française tantôt comme le bastion des littératures francophones souvent contemporaines et/ou de la littérature couronnée de prix littéraires. Sylvain BRIENS, The globalization of Nordic Theatre. The Prozor collection at the Nordic library in Paris read through the Actor-network Theory, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 137-150. The Prozor collection at the Nordic library in Paris demonstrates the breakthrough of Scandinavian theatre in France and Europe at the end of the 19th Century. Through an analysis of Prozor's translations, the work of spokespeople and intermediaries acting as mediators, and points of passage this article will attempt to understand the mechanisms promoting Nordic theatre's international distribution. The study is centred on three actor-networks : Prozor in his complex function as literary agent ; Paris and its translation supply chains ; the network of free theatres in its role in the worldwide distribution of Nordic theatre. Thomas MOHNIKE, "The god Thor, the most barbarous of all barbarous gods of the Old Germany". Some observations for a theory of narrating forms of social knowledge in cultural circulation, RLC LXXXIX (in French), no. 2, apriljune 2015, p. 151-164. In 1915, the Epinal printing company, known for its often amusing illustrated one page prints, published a summary of the first year of the First World War, depicting the Old Norse God Thor as the god of the German Kaiser, destroying gothic cathedrals and thus civilization. Thor thus served as symbol for the supposedly barbarous nature of the Germans. In my article, I try to map some of the ways and historical operations that took the Old Norse god Thor from 13th century Iceland to 20th century France and transformed him to a symbol for German warfare. Major contexts appear to be Richard Wagner's Ring of the Nibelung and particularly comparative philology. These observations, I propose, could serve as a starting point for a theory of narrating forms of social knowledge in cultural circulation. Régis BOYER, Meditation on Rosmerholm, RLC LXXXIX (in French), no. 2, apriljune 2015, p. 165-173. In the opinion of all the experts, Rosmersholm (1886) is the masterpiece of Ibsen, even though it is neither the most famous nor the most frequently performed of his plays. One may wonder why. This piece, extremely difficult to play, supports all the confusions and errors of interpretation possible, and it is permitted to put forward that Ibsen never went as far in his tragedy quest. This article seeks to clarify how and why such a masterpiece in a modernist perspective. Without going into the discussion of the post-tragic, we try to identify what is in itself modern originality of this strange room. Corinne FRANCOIS-DENEVE, Anne Charlotte Leffler, the forgotten one, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 175-186. A prolific female writer belonging to the Swedish "genombrott" movement and a staunch feminist, Anne Charlotte Leffler, whose plays were even more successful than Strindberg's, slowly disappeared from Scandinavian literature anthologies. Did male critics expel her from them, as researchers in "gender studies" began to claim in the 1970s ? Or was it that her works were thought to be too old-fashioned ? Her theatre has been recently re-discovered, in Sweden as well as in France : it is high time to put again into perspective this "forgotten one" , who has still many things to say. Harri VEIVO, Cosmopolite in Crisis. Decentring Modernity and Fracturing Subjectivity in Olavi Paavolainen's Travelogues, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 187-203. In the 1920s and 30s, the Finnish writer Olavi Paavolainen (1903-1964) took up the task of exploring and analysing modernity in all its manifestations and in all the places where it was felt. This project focalised first on the emancipatory and joyful modernity of the années folles, then on the rising of totalitarism in Europe and, after this dysphoric turn, on Latin America, considered capable of transcending the European conflicts. Paavolainen's travelogues produce thus a decentring of modernity, while leading at the same to the crisis of the author's subjectivity, based on the European ideal of cosmopolitism. Philippe CHARDIN, Truth and Justice, a beautiful Estonian novel of education, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 205-217. Tammsaare's long masterpiece, written after the first world war and retracing 50 years of Estonian history, is an extraordinary and original synthesis of several different literary European genres among which in its first part a "Rural Novel" and also a novel of "Crime and Punishment", a kind of Tragedy of Original Sin in a family but there is also a strong analogy between Taamsaare's Justice and Truth and three kinds of Educational Novels : a tragi-comical pedagogical novel in Mr Maurus's College, a painful sentimental apprenticeship and above all the novel of a young man coming from his village who becomes an "Intellectual" with his devastating irony against all social and religious values, his "Unhappy Consciousness" and his half forced bad commitments in political or private life which recall other great contemporary novels by Musil, Proust, Thomas Mann, Svevo. Frédérique TOUDOIRE-SURLAPIERRE, Phaedra and Sweden : a "shift model" ?, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 219-230. This paper examines, from the part of the Swedish writer Per Olov Enquist, Till Fedra, terms and issues of this cultural transfer : the rewriting of the famous tragedy of Racine. Using scientific resources of imagology and ethnocritic, this paper shows the various operations of what we called a "shift model" through the deconstruction of the French language, the oedipalization of the myth, the image transfer and the movement concepts. Mickaëlle CEDERGREN - Ylva LINDBERG, Towards a renewal of the Francophone literary canon. The role of higher education in Sweden, RLC LXXXIX (in French), no. 2, april-june 2015, p. 231-243. Even though francophone literature is expanding its territory throughout the world, its status remains ambiguous on the global field and in canonization processes. The analysis is focusing on a re-evaluation of the literary canon in the academic context abroad. Various didactic demands are revealed as essential criteria for a selection divergent from the traditional canon. It is also found that Swedish universities promote both French high-status literature, extra-occidental francophone literature and prize-winning literature, which is often commercial.

09/2015

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Immobilier, droit de la constr

Mélanges en l'honneur de Daniel Tomasin. Par le droit immobilier et au-delà

Hommage à un auteur important en droit immobilier Le Professeur Daniel Tomasin était assurément un juriste de première grandeur. Il était un civiliste multidimensionnel qui avait à son arc plusieurs cordes toutes solides et étincelantes : le droit de la procédure civile auquel il a notamment consacré sa remarquable et remarquée thèse de doctorat de droit privé et sciences criminelles ; le droit des contrats spéciaux qu'il a toujours enseigné avec passion et vulgarisé avec brio dans ses travaux de recherche ; le droit de la promotion immobilière et le droit des intermédiaires immobiliers auxquels son nom est systématiquement associé grâce à l'ampleur et à la qualité de ses publications ; le droit des biens et, spécialement, le droit de la copropriété des immeubles bâtis auxquels il a, sans aucun doute, consacré ses plus belles années universitaires et dédié les pages les plus riches de sa vie doctrinale. " Par le Code civil mais au-delà du Code civil " (comme disait Saleilles), " par le droit civil mais au-delà du droit civil " (comme le disait Jean Foyer), ainsi était assurément la philosophie du Professeur Daniel Tomasin. Grâce à sa saine curiosité intellectuelle, à son sens de l'ouverture scientifique et à son adhésion à la " doctrine du donner et du recevoir ", quasiment aucun pan de la science juridique ne lui était étranger ou inhospitalier. En attestent, de manière on ne peut plus éloquente, la diversité et la richesse des contributions scientifiques rassemblées dans les Etudes que Dalloz, son éditeur fidèle, s'apprête à publier pour lui rendre hommage. " Par le droit immobilier et au-delà ", tels sont le titre et le contenu de ces écrits aujourd'hui proposés.

12/2022

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Musique, danse

American Rock Trip

Encore un livre sur le rock ? Pire : un livre sur les musées du rock, et par capillarité sur les musées du blues, de la soul et de la country music. Les Américains n'ont pas de grottes de Lascaux, ni de Chapelle Sixtine mais au beau milieu du XXe siècle ils ont inventé le rock'n'roll et depuis quelques années ils développent un art bien à eux : accommoder leurs reliques en les exposant sous des vitrines. Aussi peu rock'n'roll soit-il, l'arsenal muséal constitue aujourd'hui l'étape ultime du processus de sacralisation des mythologies populaires. Exit une certaine tradition muséale à l'européenne : au pays du rock'n'roll où Elvis Presley est le King, on confère le statut de trésor national à un pied de micro, une paire de santiags ou une brosse à cheveux. Cette patrimonialisation à tout crin peut s'apparenter à " une réaction névrotique devant le vide des souvenirs " (Umberto Eco) - elle révèle en tout cas la place qu'ont prise ces musiques dans la vie de tout un chacun. American Rock Trip est le résultat d'une véritable enquête de terrain menée par un auteur qui, par ailleurs, travaille lui-même dans le plus grand musée du monde (le Louvre). 12 000 kilomètres parcourus pied au plancher, 6 semaines de voyage pour visiter une cinquantaine de lieux et aller à la découverte de musées, de cabinets de curiosités pop et autres singularités locales : du cabanon où a grandi Muddy Waters aux pierres tombales de Robert Johnson, en passant par la chambre à coucher de Britney Spears, l'enfer de Jerry Lee Lewis, les combinaisons luminescentes de Daft Punk, la machine à raffermir les fesses de Dolly Parton, les dessins de Jimi Hendrix, le singe de Michael Jackson, le bunker du plus grand fan au monde d'ElvisPresley, le " Louvre du rock'n'roll " à Cleveland - and so on... American Rock Trip s'ouvre avec une carte du parcours effectué et la liste des lieux visités avec leurs coordonnées (ce qui fait aussi de l'ouvrage un guide pratique à destination des touristes), puis l'ouvrage se divise en trente-trois courts chapitres qui articulent descriptions des lieux visités, analyses de leur fonctionnement symbolique, impressions de fans, témoignages de stars, citations de spécialistes, regards d'artistes contemporains... avec un casting de personnages hauts en couleur rencontrés en cours de route à Seattle, Los Angeles, Las Vegas, Phoenix, Chicago, Detroit, New York, en Louisiane, au Mississippi, dans le Tennessee et au Texas. Chaque chapitre est illustré, à la manière d'un scrapbook, avec notamment des photographies prises in situ - et la couverture se décline en trois versions, rendant hommage à trois monstres sacrés de la pop américaine. En jetant son dévolu sur ces musées d'un nouveau genre, American Rock Trip restitue l'attachement, universel et irrationnel, qui régit la relation entre musiciens et publics. En bref : le rock tel que vous ne l'avez jamais lu.

02/2012

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ST2S (Sciences et technologies

Toutes les matières 1re ST2S. Cours et entraînement au contrôle continu, Edition 2023

Un ouvrage de révision  complet  : - Le  cours illustré  par de nombreux  schémas et exemples : schémas, infographies, cartes mentale - des  entraînements  corrigés  aux épreuves de contrôle  continu  de 1re - un  entraînement  ciblé sur l'épreuve finale anticipée de Français - des  enrichissements numériques  variés (vidéos, cartes, presse, etc. ) disponibles sur  foucherconnect. fr  pour approfondir ses connaissances et enrichir sa culture personnelle Nouveautés 2022 : - Français : toutes les oeuvres au programme déclinées en fiches de révision, téléchargeables sur foucherconnect. fr - De nouveaux entraînements corrigés, au plus près des nouvelles épreuves du bac ! - Plus de 150 QCM interactifs pour vérifier l'acquisition des connaissances Matières  -Sciences et techniques sanitaires et sociales -Biologie et Physiopathologie humaines -Physique-Chimie pour la santé -Mathématiques -Français -Histoire-Géographie -Anglais Le titre le plus efficace pour bien se préparer et réussir son année décisive de 1re ST2S !

07/2022

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Essais

Je parle aux fétiches

Sans jamais lâcher la robe de l'avocat, Emmanuel Pierrat nous parle des sept vies qu'il mène à chaque instant du jour et de la nuit. De la plaidoirie à ses échanges nocturnes avec des fétiches, on songe au Cicéron, l'auteur De la divination. MEME SOUS LA ROBE DE L'AVOCAT, Emmanuel Pierrat vit constamment avec la parole. De la plaidoirie au palais de justice, jusqu'au moment d'intimité avec son client, à huis clos dans son bureau, l'autre est son semblable parce qu'il parle. Lorsqu'il écrit il parle, il écrit et en même temps il improvise, il est dans la théâtralité. Lorsqu'il se couche, au lieu de parler au miroir de la salle de bain, il parle à des masques, à des statues, à des objets. Il parle aux fétiches et les fétiches le font parler. Il aime dire d'un seul coup à haute voix ce qui peut être très intime. Au moment où il parle au fétiche, le fétiche s'humanise, il se produit quelque chose de l'ordre de la faille, de la fêlure, de quelque chose qui met en danger ses propres raisonnements. Il sait à quel point les mots peuvent être violents, il les utilise pour accuser, pour défendre, pour jouer des vies. Troublé de l'éveil, collectionneur de fétiches, bibliophage d'ouvrages licencieux et rares, auteur de romans érotiques, avocat au barreau de Paris, il y a en Emmanuel Pierrat du Cicéron, brillant orateur, avocat, homme d'état qui à la fin de sa vie nous lègue son oeuvre majeure, De la divination, il y a dans Emmanuel Pierrat du Apulée, l'orfèvre de la langue latine, l'auteur des Métamorphoses et du discours De la Magie tenu devant le tribunal où il est accusé de sorcellerie. Emmanuel Pierrat porte la voix, la sienne, celles des accusés, des absents, des fétiches, des sans voix. "Vous laissez l'homme dans ses pulsions, c'est la cata, dit-il, parce que l'homme n'a qu'une envie, tuer et violer son voisin". Alors il prend avec lui une partie de la charge et du fardeau d'un sujet, advocatum, il porte la voix de l'autre. Sous la robe de l'avocat, il y a l'homme qui traque, jour et nuit, les lieux où la voix vient à manquer. Le jour, comme ces témoins muets que sont les pièces à convictions, dans un procès criminel, devant une cour d'Assises, rangées dans une vitrine, ou les objets exposés dans une vitrine du Musée de Dakar qui l'ont plongé dans une sorte d'état de grâce, d'où il en est sorti fervent collectionneur d'art africain. Quand Philippe Bouret lui demande quel est son rapport à la psychanalyse, Emmanuel Pierrat répond : "Je me tiens à une certaine distance de la psychanalyse, dans la mesure où les réponses viendraient éclairer ma fringale de fétiches, ou répondre à mon refus du vide, où elle viendrait expliquer le mécanisme de mes accumulations, mon rythme de vie sans fin, et cent mille autres choses qui font partie de mon moteur et sont mes carburants essentiels, j'ai très peur en fait que la psychanalyse ne me dise. ". . Il a vécu en Inde où on croit à la réincarnation et à la possibilité de vivre sept vies, lui qui est athée, il a décidé de mener sept vies dans une vie, il est Shiva Nataraja dansant avec ses multiples bras, qui combat, dirige, danse, qui fait de l'art africain, de la franc-maçonnerie, du cabinet d'avocat, du Palais de justice, des livres, des voyages, des débats télévisés, des chroniques hebdomadaires, du Musée du barreau de Paris, du Musée du Quai Branly, qui donne des interviews et tout cela en même temps.

10/2022

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Littérature française

La sablière - roman

Un jeune homme, inconnu, blotti dans la cabine du Berliet est arraché d'un mauvais sommeil par Manu qui le découvre là un beau matin en prenant son travail. Il s'appelle Idriz, il a fui le Kosovo en guerre, il est seul, égaré et démuni. Le camion dans lequel il a trouvé refuge appartient à Charlot, vieux et fatigué propriétaire de la sablière qu'il avait renoncé à faire tourner jusqu'à l'arrivée de Manu qui leur a redonné vie à tous les deux... A tous les trois si l'on compte bien... Charlot, Manu et la sablière. Puis, après plusieurs jours de luttes... A tous les quatre ! Malgré le temps qui passe, inexorable pour Charlot, rude pour manu, la sablière se voit devenir symbole de renaissance, d'espoir et inspire à Yves Turbergue, le titre de son nouveau roman. Yves n'a jamais envie de parler de tout, comme il l'écrit, pourtant il parle d'amour qu'il transcende, d'amitié qu'il vénère, de justice... sans commentaires, de destins perdus qu'il veut récupérables, de mauvais plis qu'il veut repasser et de la mort, aussi, bien entendu, qu'il croit apprivoiser... car il y a un ton Turbergue, des mots, des phrases Turbergue, des ponctuations ou pas, Turbergue mais surtout un coeur, une tendresse, une rudesse Turbergue , que la nostalgie effleure et teinte Artisan réservé plus qu'artiste volubile Turbergue maçonne les mots comme du mortier plus que ne les étale afin de ne pas dévier de sa recherche de la vérité et de la solidarité. Mais ne pas se méprendre, avec Yves Turbergue, la poésie se mêle de tout, du plus sentimental au plus tragique sans oublier trois petites notes de musique... Pas de chantier sans chansons, pas de nuit sans harmonica. Extrait : "Le ciel craque d'étoiles. Dans la nuit tiède, une odeur d'herbe humide monte des talus. Ca sent bon l'été dans la mesure où on a envie de coller une odeur à l'été. Vaguement malaise, Manu se traîne vers le campement-logis de son père. Il se collerait des baffes. Tout à l'heure à nouveau, il n'a pas osé aborder la gamine qui hante ses nuits et ses journées depuis le jour où pour la première fois il l'a vue danser. Quoique danser... Disons qu'elle se tortille du mieux qu'elle le peut sur le plancher surélevé d'une loterie cabane de foire. Un décor qui se prétend théâtre ambulant. Une scène, si l'on n'a pas peur des mots. Pauvre gamine risée de tout un parterre de cons, faite pour danser comme lui pour prendre la soutane. Amoureux oui amoureux non, il se demande. Toujours est-il qu'il la poursuit de samedi en samedi, de ville en village depuis qu'a commencé la saison des fêtes foraines sur le secteur. Il voudrait... il faudrait... il pourrait... Il n'ose pas".

11/2016

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Littérature érotique et sentim

La Dernière Reine

" Ce roman rend justice au tour de force accompli par Catherine Parr tout en faisant le portrait d'une femme intègre et sensible qui apprend à survivre aux dangers de la vie de cour. " Historical Novels Review " Philippa Gregory est la maîtresse du roman historique. La Dernière Reine se lit comme un thriller. Pas de répit pour le lecteur. " Liz Smith Par l'auteure de Deux soeurs pour un roi. " Il veut que je meure. L'unique raison pour laquelle il m'accuse d'un crime passible de la peine de mort est qu'il veut me tuer. Henri, qui a fait exécuter deux de ses femmes et qui attendit qu'on lui annonce la mort de deux autres, entend désormais me faire subir le même sort. " A trente et un ans, Catherine Parr est une jeune veuve et vit l'idylle parfaite avec Thomas Seymour. Mais lorsque Henri VIII, le souverain d'Angleterre qui a conduit quatre de ses femmes au tombeau, l'invite à l'épouser, elle doit se résigner à un choix qui n'en est pas un. Brillante et indépendante d'esprit, elle est une cible toute désignée pour ses adversaires politiques qui l'accusent d'hérésie, crime puni par le bûcher et dont l'ordre d'exécution est signé... par le roi. Catherine devra déjouer les pièges de la Cour si elle veut un jour retrouver son amant. Auteure à la renommée internationale, Philippa Gregory est reconnue comme la maîtresse du roman historique. " Ce roman raconte l'histoire de celle qui survécut habilement aux complots mortels des Tudor et à la folie meurtrière de son mari, le roi Henry VIII. Une leçon d'histoire fascinante racontée de manière captivante. " People " Un livre qui plaira à tous. Du grand Philippa Gregory ! A ne manquer sous aucun prétexte ! " NPR, Weekend Edition Sunday " Ce roman met en scène de manière saisissante la tension qui régna à la cour d'un fou. Ce roman fera le régal des amateurs d'histoire et de romans à suspense. " Library Journal " L'auteure réussit à impliquer son lecteur dans l'intrigue grâce à des descriptions d'une précision remarquable. " Kirkus Review " Philippa Gregory s'y entend pour faire grimper la tension de l'intrigue et le suspense. " Booklist " De rebondissement en rebondissement, les femmes et les hommes qui ont fait l'Histoire et que l'on croyait connaître prennent vie sous sa plume. Chaque page est le fruit d'un travail de recherche irréprochable au service de dialogues prodigieusement réalistes et d'une galerie de personnages qui s'animent sous nos yeux. Philippa Gregory est une historienne qui rend l'histoire accessible en la racontant avec émotion et humour. " Romantic Times " Philippa Gregory brosse le portrait d'une femme forte, audacieuse, luttant pour garder son honneur et sa tête. Puissant. " La Voix du Nord " Une très belle et romanesque leçon d'Histoire ! " Télé Z " Philippa Gregory dresse le portrait d'une femme exceptionnelle de modernité " Maxx " Si vous aimez les romans historiques, la dynastie des Tudors ou les portraits de femmes fortes, n'hésitez pas ! " Café Powell

07/2019

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Elevages domestiques

L'Homme et l'Animal. L'invention de nouveaux liens

Le regard de scientifiques sur l'extraordinaire relation entre l'homme et l'animal entre fascination, peur et exploitation. Chiens, chats, chevaux, vaches, cochons... A quand remonte la domestication ? Quelle place occupent les animaux sauvages ou méconnus ? Comment expliquer la menace d'extinction qui plane sur certaines espèces ? Quels sont ces animaux sentinelles susceptibles d'anticiper l'émergence de nouvelles maladies infectieuses ? L'humanité a toujours entretenu une relation complexe avec l'animal. C'est ce lien, qui s'est intensifié lors de la révolution Néolithique par la domestication de certaines espèces et qui n'a cessé d'évoluer au fil des époques et des cultures, que la science cherche aujourd'hui à explorer. L'agriculture et l'élevage ont en effet constitué la première mise à distance entre le sauvage et le domestique. Avec la mécanisation et les élevages intensifs, les animaux sont devenus des machines vivantes à la fois optimisées et contrôlées en raison de problèmes sanitaires. Quant aux animaux sauvages, leurs espaces se sont réduits, et ils ont été de plus en plus surveillés par l'homme pour leur conservation ou pour leurs impacts réels ou supposés sur la santé et le bien-être humains. L'espèce humaine s'inspire de l'animal depuis les origines mais elle a souvent entre tenu un rapport de supériorité avec lui. Comment aujourd'hui repenser cette rela tion trop souvent conçue comme utilitariste ? Peut-être en s'interrogeant sur la place de l'humain comme " vivant parmi les vivants ". Cette nouvelle approche passe par la reconnaissance du juste apport de l'animal dans de nombreux domaines. Elle permet de mesurer combien humains et animaux ont évolué de concert en s'appor tant savoirs et connaissances. Aujourd'hui, la crise sanitaire nous interroge sur les mécanismes de l'émergence de nouveaux agents infectieux issus de la faune sauvage, mais aussi plus généralement sur les rapports entre les animaux et les humains. Un lien qu'il nous appartient de décrypter pour inventer une relation plus équilibrée, permettant de dessiner les contours d'un nouveau pacte avec l'animal. Un ouvrage collectif sous la direction de Martine Hossaert-McKey, Frédéric Keck et Serge Morand Institut écologie et environnement INEE/CNRS Rose-Marie Arbogast, Fabienne Aujard, Silvia Bagni, Eric Baratay, Nicolas Baron, Philippe Billet, Clotilde Boitard, Thomas Cucchi, Colin Fontaine, Philippe Grandcolas, Martine Hossaert-McKey, Christian Jeunesse, Sabrina Krief, Olivier Le Bot, Jane Lecomte, Virginie Maris, Serge Morand, Ludovic Orlando, Marie Pelé, Violette Pouillard, Emmanuelle Pouydebat, Emmanuel Porte, Charles Stépanoff, Cédric Sueur, Stéphanie Thiébault, Claire Vial, Jean-Denis Vigne Dans la même collection : Biodiversité(s). Nouveaux regards sur le vivant ; Mondes polaires. Hommes et biodiversités, des défis pour la science ; Ecologie chimique. Le langage de la nature ; Mondes marins. Voyage insolite au coeur des océans ; Ecologie tropicale. De l'ombre à la lumière ; Empreinte du vivant. L'ADN de l'environnement ; Ecologie de la santé. Pour une nouvelle lecture de nos maux ; Mangrove. Une forêt dans la mer ; Pré-histoires. La conquête des territoires ; Abeilles. Une histoire intime avec l'humanité.

11/2021

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Policiers

Je suis le dernier Juif debout

Le lieutenant Dan Reles aurait tout pour être heureux. Il est à la tête de la brigade criminelle d’Austin au Texas. Il vit avec Rachel, une femme qui a réussi dans l’immobilier, a un petit garçon et vient d’emménager dans une nouvelle maison. Mais toute médaille a son revers : Rachel a sombré dans l’alcoolisme, Dan, lui, n’a toujours pas réglé ses comptes avec son passé. Un passé qui le rattrape quand il voit débarquer son père Ben, après vingt ans d’absence. Depuis l’enfance de Dan, ce père lui a posé problème : comment en effet expliquer à ses camarades de classe que son père n’est pas boucher ou plombier mais homme de main de la mafia ? Et voilà que Ben Reles revient, au volant d’une voiture volée, avec Irina, une prostituée russe en fuite. Ben aussi est en fuite. Il cherche à échapper à Sam Zelig, Sam le psychopathe, dernier caïd de la mafia juive. Zelig est capable de tout pour récupérer Irina, par exemple de prendre la ville en otage.Dan doit alors choisir entre son devoir filial, familial ou civique : protéger la ville, sa famille ou son père ?Un nommé Sam Zelig fait partie des Texas Chronicles qui ont pour héros le lieutenant Dan Reles. Ce livre riche et complexe se lit bien sûr comme une histoire policière à la construction et au suspense impeccables ; l’auteur y a l’art de camper des personnages à la forte stature, totalement inoubliables. Mais comme tous les grands du roman noir, Michael Simon ne se contente pas d’une œuvre univoque. Il nous parle aussi de la question de l’identité en Amérique, ayant créé un héros doublement extérieur à la norme, par son appartenance à la communauté juive (ce qui n’est pas anodin au Texas, dans le milieu de la police) et par son père gangster. Cette difficulté d’appartenance, Michael Simon en fait le cœur de son histoire, qui tourne aussi autour de la relation inaboutie entre un père et son fils, entre un homme et sa femme. Dan ne cesse d’être renvoyé à son enfance à travers ses souvenirs, qui sont souvent traités comme des scènes de cinéma. De fait, ce roman peut aussi être lu comme une tentative désespérée de tous les personnages de se raconter des histoires et d’en raconter, comme les gamins qu’ils n’ont cessé d’être, y compris ceux qui se croient héritiers des durs de la grande époque. En cela, Un nommé Sam Zelig est un livre à la noirceur profonde ; il traite de la solitude des êtres humains qui ne peuvent durablement se raccrocher ni à la Bible ni à la loi, tel Dan qui se rend compte qu’être flic, c’est « une vie de gangster à l’envers. »« La prose de Simon est aussi fascinante que ses personnages. » James Ellroy« Une exploration brillante de la complexité des liens familiaux et du prix à payer pour l’amour et la loyauté… C’est un roman criminel qui transcende les frontières du genre. » Thomas Kelly

03/2010

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Littérature française

Baron Rouge 19-59

Le narrateur de ces pages se veut le Baron Rouge d'un voyage identitaire dans le troisième millénaire. De Jules à Julio, en passant par Julien, le Je se risque à un récit de soi à la fois spatial et temporel. Hawaï, Louisiane et Belgique se découpent sur la cartographie d'une identité morcelée, patchwork de vie que tisse le fil rouge d'une écriture mosaïcale. L'écriture se fait coruscante et odorante dans la luxuriance d'une nature hawaïenne indomptable. Le narrateur devient aussi le témoin d'une Louisiane mutilée et pantelante, se relevant péniblement des blessures infligées par la rageuse Katrina. L'intertextualité belge se plaît, quant à elle, à moucheter le paysage identitaire, déposant çà et là de petites touches sarcastiques colorées d'humour et de tendresse. Tout cela sur fond de décor temporel où passé et futur se conjuguent dans un plus-que-présent amovible. Le Moi, dans ce roman-mosaïque, ne rencontre pas seulement son double, il le multiplie dans le fantasme prismatique d'une triple rencontre spéculaire, avec soi et aussi l'autre en soi. Triple identité, donc, dans un personnage qui se découvre le privilège magico-surréaliste de traverser le temps, prenant du plaisir à brouiller les pièces du puzzle, de 59 à 19. Et le lecteur, séduit, d'entrer dans le jeu, se laissant emporter avec délice dans les tourbillons des Sept piscines sacrées. Geneviève De Clerck Il nous créolise, Freddy De Pues, un plat de plat pays... un belgo-gombo aux fruits de volcan, assez piquante, cette cuisine... et que vous ne comprendrez que trop bien. Oufti, cher, mais ça paume en Waikiki ! Voici une histoire qui voyage tout doucement comme dans un U-HAUL Gentle Ride Van avec le lecteur comme complice-passager, songeur du bagage en arrière avec les bouleversements petits et grands. Mais malgré les embouteillages des cités obscures, ainsi que l'ennui infernal des autoroutes vides de sens, le chauffeur arrive à livrer ses métamorphoses intactes. C'était un bon moment pour rouler ; c'était au temps où Freddy De Puesait. Dans Baron Rouge 19-59, on devine les visages de réalités voilées telles que dans Les Amants de Magritte. Comme des pétales d'un magnolia japonais, on déplie un origami mutuel de vies embaumées dans une sensualité étourdissante. Dans les affres des siroccos locaux, on meurt à la Thomas Mann devant une décadence exquise, pas à Venise cette fois, mais alors dans le 17th Street Industrial Canal d'une Orléans dégoûtée de se faire encore une fois nouvelle. Et dans l'exotica d'un Hawaï sans serpents où la terre frissonne de mutations sublimes, on improvise le langage d'amour transcendantal exprimé dans un pidgin local mais profondément personnel. Freddy De Pues nous sert son pays plat du jour, bombé de nuit, dans une voix franche et d'une perspective à vue d'oiseau où la prose plane à la hauteur des nuages. Voilà une oeuvre qui par ses hélices poétiques, transcende bayous et lagons où l'évolution ne fait qu'embêter les espèces. Voilà u

11/2015

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Littérature anglo-saxonne

Romans et récits (1979-1991)

"Tu tires des récits de tes vices, tu rêves des doubles pour tes démons" : c'est ainsi que Nathan Zuckerman, la créature de papier de Philip Roth, décrit son entreprise d'écriture dans La Leçon d'anatomie. Apparu sous la plume de l'écrivain Peter Tarnopol dans Ma vie d'homme (1974), ce double assumé du fictif Tarnopol et de Roth, lequel les invente tous deux en vertu d'un processus de création fait de reflets et de répliques, prend pour ainsi dire vie dans le premier cycle romanesque qui lui est consacré, Zuckerman enchaîné. Cette série de romans - une trilogie et son épilogue - offre à Roth l'occasion d'exposer les métamorphoses de la subjectivité. Elle met en scène quatre moments-clefs de la carrière de Zuckerman : la relation de l'aspirant écrivain avec son mentor (L'Ecrivain fantôme, 1979) ; le romancier devenu une célébrité et la victime de son succès (Zuckerman délivré, 1981) ; l'homme souffrant de douleurs mystérieuses en pleine crise de la quarantaine, rattrapé à la fois par la complexité de sa vie amoureuse et sexuelle et par la mort de ses parents (La Leçon d'anatomie, 1983) ; l'homme de lettres privilégié face aux intellectuels de l'Europe de l'Est communiste (L'Orgie de Prague, 1985). On retrouvera Zuckerman dans La Contrevie (1986), un "labyrinthe de miroirs" (Philippe Jaworski), et un chef-d'oeuvre de virtuosité, qui est en quelque sorte la réponse de Roth au postmodernisme américain incarné notamment par Thomas Pynchon. Un brouillon donne à penser que le roman aurait pu être intitulé Tu dois changer ta vie ; "Tout peut arriver, et c'est précisément ce qui arrive : tout". Pendant la période de création couverte par ce volume, Roth explore la frontière poreuse entre réalité et fiction. S'il occupe le devant de la scène jusqu'en 1986, Zuckerman n'est pas l'unique alter ego de l'auteur. Emerge en effet un nouveau personnage (de fiction ? ) nommé Philip ou Philip Roth. Il dialogue avec Zuckerman dans Les Faits (1988), sous-titré "Autobiographie d'un romancier" ; avec des femmes dans Tromperie (1990), roman tout entier construit en dialogues - "la bande-son d'un roman sans images" , selon Ph. Jaworski -, tandis que Patrimoine (1991), récit de la maladie et de la mort du père (non plus celui de Zuckerman, celui de Roth), est présenté comme "Une histoire vraie" . Les faits seraient-ils enfin débarrassés de leur gangue de fiction ? A la fin de la lettre que le Roth des Faits écrit à son lecteur Zuckerman, il admet que les "faits" sont en réalité des souvenirs déjà retravaillés. Ses expériences personnelles et son passé ne prennent forme et sens qu'une fois racontés. Et c'est à un personnage de fiction, l'inévitable Zuckerman donc, que Roth confie le soin de porter un jugement sur son manuscrit "autobiographique" . L'autobiographie est sans doute "le genre le plus manipulateur dans toute la littérature" , estime Zuckerman. C'est le moins que l'on puisse dire. Toute tentative de figer la frontière entre

02/2022

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Poésie

Sonnets de la prison de Moabit. Edition bilingue français-allemand

Les "Sonnets de la prison de Moabit" d'Albrecht Haushofer occupent une place particulière dans la poésie allemande du XXe siècle : leur auteur, avant de les écrire, n'avait composé que très peu de poèmes et était surtout connu pour ses travaux savants. Professeur d'université, géographe réputé, spécialiste de géopolitique, Haushofer, sans jamais adhérer au Parti nazi, avait occupé des fonctions officielles, notamment dans une organisation diplomatique du IIIe Reich (le "bureau Ribbentrop"). Impliqué, comme bon nombre de ses amis, dans le putsch manqué du 20 juillet 1944 (tentative d'assassinat de Hitler), il fut arrêté les jours suivants et incarcéré à la prison de Moabit, prison berlinoise tenue par les SS. C'est là qu'il composa, sur seulement cinq feuilles A4 recto-verso couvertes d'une écriture minuscule, les 80 sonnets qu'on retrouva sur lui après sa mort : il fut abattu avec quatorze autres prisonniers par un détachement de SS dans la nuit du 22 au 23 avril 1945, à la veille de l'entrée des armées soviétiques dans Berlin. Publiés en 1946, ces "Sonnets" eurent aussitôt de nombreux lecteurs et furent traduits dans de nombreuses langues européennes. Une première traduction française (la seule à ce jour) parut chez Seghers en 1954 (sous le titre "Sonnets de Moabit"). Elle n'a jamais été réimprimée. Il était grand temps de donner de ce chef d'oeuvre de la poésie allemande une nouvelle traduction : non seulement parce que le temps a passé, mais aussi parce que le texte publié en 1946 était tronqué par rapport à l'original, comportait des erreurs de lecture et ne présentait les sonnets dans l'ordre voulu par l'auteur. Ce n'est qu'en 1976 qu'une édition fiable et complète a vu le jour, en édition de poche, vendue à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires en Allemagne. Comparables en un sens aux "33 sonnets composés au secret" de Jean Cassou (1944), les "Sonnets de la prison de Moabit" ne sont pas l'oeuvre d'un "résistant" de la première heure, mais d'un homme qui fait son examen de conscience et s'accuse de ne pas s'être opposé plus tôt à un régime qu'il désapprouvait depuis longtemps, mais en silence. Haushofer n'est pas tendre pour lui-même, ni pour son père, Karl Haushofer, plus gravement compromis que lui, qui souffla à l'oreille d'Hitler la notion d' "espace vital" (avant de rompre, il est vrai, avec les nazis). Ces sonnets sont le testament d'un homme qui sait qu'il ne sortira pas vivant de sa prison : il y passe en revue les épisodes de sa vie, se remémore ses voyages, ses amitiés, ses amours, cherche à prendre exemple sur d'illustres persécutés (de Boèce à Thomas More), et se fraye un chemin vers la sérénité en s'inspirant surtout des sagesses orientales. Ce sont les circonstances qui ont fait éclore en Haushofer le poète. Ces 80 sonnets suffisent pour lui assurer une place dans la poésie du XXe siècle.

01/2019

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Beaux arts

Techniques et matériaux des arts

Le visiteur d'un musée, d'une église ou d'une galerie d'art se trouve en présence d'oeuvres chargées d'histoire et porteuses de significations symboliques, mais aussi au contact quasi direct de leur matérialité, que ce soit la feuille d'or incluse dans les tesselles des mosaïques byzantines, la polychromie brillante et dense du panneau d'un retable flamand, ou les bleus lapis-lazuli stupéfiants que Lorenzo Lotto préparait selon un procédé tout particulier. Ces éléments, toujours très fascinants, ne sont pas que des accessoires dans la construction d'une oeuvre, mais, indissolublement liés au contexte historique et à la personnalité de l'artiste, ils constituent le support du langage symbolique des images. La technologie des procédés et des matériaux a une place plus évidente encore dans les arts appliqués, parfois dits, à tort, mineurs, qui, à chaque époque - voyez le panorama artistique des XVe et XVIe siècles, mais aussi du XVIIIe -, jouent un rôle d'une très grande importance, voire remplissent une fonction de véritable " guide " , pour la peinture, la sculpture et l'architecture. Rappelons, par exemple, que Pollaiolo et Verrocchio commencent par pratiquer l'orfèvrerie, et que de nombreux peintres maniéristes et baroques aiment à concevoir et souvent à réaliser eux-mêmes des bronzes décoratifs et des objets de verre ou de cristal ornés de figures. Au XVIIIe siècle, la redécouverte, par Böttger, de la formule de la porcelaine est si révolutionnaire et si déterminante que le délicat matériau inventé en Chine devient l'un des protagonistes du siècle, influençant l'expression du goût dans la peinture et la sculpture, et s'imposant dans le mobilier et jusque dans l'architecture d'intérieur, comme en témoignent les cabinets de porcelaine du palais royal de Madrid et de celui de Capodimonte. C'est que, derrière chaque oeuvre, petite ou grande, se cachent un infini travail de recherche et d'innombrables expériences, véritables épreuves alchimiques. De surcroît, le hasard et d'heureuses " erreurs " entraînent parfois la découverte de procédés et de méthodes que le temps et la pratique d'artistes et de " maîtres expérimentateurs " perfectionnent et transmettent à travers les siècles. Les articles de ce guide des arts illustrent les techniques artistiques fondamentales en même temps que l'origine et l'emploi des matériaux les plus communément utilisés dans le dessin, l'estampe, la peinture et la sculpture. Les arts appliqués ne sont pas oubliés, et une grande partie de ce guide leur est consacrée : sont notamment examinés la mosaïque, la marqueterie, la céramique, le verre, l'orfèvrerie et la joaillerie. Un dernier chapitre présente un bref panorama de divers procédés employés dans l'art contemporain, ceux qui, selon nous, représentent le mieux le profond changement irréversible opéré dans l'expression artistique du xxe siècle. Conformément à l'esprit de la collection " Guide des arts " , ce volume se propose de fournir une clef de lecture particulière des oeuvres d'art en montrant par l'illustration comment elles sont faites et en dévoilant ainsi au lecteur certains de leurs aspects les plus intimes et les plus cachés.

04/2017

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Europe centrale et orientale

Journal de Ponary 1941-1943. Un témoignage oculaire unique sur la destruction des Juifs de Lituanie

"Pour les Allemands, 300 Juifs représentent 300 ennemis de l'humanité. Pour les Lituaniens, 300 paires de chaussures et de pantalons" . Chronique de la Shoah à l'Est de l'Europe, rédigée en temps réel par un témoin oculaire, et pour la première fois accessible au public français, Le Journal de Ponary, constitue un document unique et "sans aucun équivalent dans les annales des témoignages sur les grands massacres par fusillades" , selon l'ex-président de Yad Vashem, Y. Arad. Dès l'arrivée des Nazis, en 1941, en Lituanie, Kazimierz Sakowicz, un journaliste polonais catholique qui venait d'emménager, en pleine nature, dans le cadre idyllique de Ponary, près de Vilnius (Wilno), se retrouve aux premières loges d'une gigantesque tuerie. De sa véranda ou caché derrière la lucarne de son grenier, il consigne scrupuleusement - jour après jour et au péril de sa vie -, les atrocités qu'il observe sous ses yeux : l'acheminement des victimes, leur déshabillage, les tortures, les charniers mal recouverts, la sophistication progressive du mode opératoire des tueurs, tous de jeunes volontaires lituaniens " âgés de 17 à 23 ans" ... L'autre intérêt majeur de ce Journal est de montrer pour la toute première fois le sordide quotidien d'un site de mise à mort, entre rapines et beuveries, et le rôle crucial des collaborateurs locaux. Celui des " tireurs " , mais aussi des riverains, que l'on ne saurait sans malhonnêteté qualifier de " témoins " . Et qui, dès les premières semaines, se livrent à un " ignoble trafic d'affaires juives " . Une noire industrie dont on découvre ici - dans la foulée des travaux de l'historien J. Tomas Gross, l'auteur des Voisins (Fayard, 2002) -, l'invraisemblable ampleur. Entre 1941 et 1944, ce sont 70 000 Juifs, hommes, femmes et enfants, qui, à Ponary, furent massacrés aux bords de sept immenses fosses, ainsi que 20 000 Polonais et 10 000 prisonniers soviétiques. Sakowicz dissimulait les feuillets de son journal dans des bouteilles de limonade qu'il enterrait au fur et à mesure dans son jardin. Il a été tué dans des circonstances troublantes juste avant la Libération. Exhumé après-guerre puis sciemment dispersé par le régime communiste dans différentes archives, la reconstitution de ce journal, miraculeusement sauvé, fut une odyssée en soi. Texte présenté, annoté et traduit du polonais par Alexandra Laignel-Lavastine

11/2021

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Philosophie

Philosophie N° 148, janvier 2021 : Reiner Schurmann interprète de Heidegger et penseur de l'histoire

Ce numéro thématique est consacré à Reiner Schürmann, phénoménologue qui, dans Le principe d'anarchie et Des hégémonies brisées, a prolongé et interrogé la pensée du second Heidegger pour tenter de repenser l'historicité de la pensée occidentale et le statut postmétaphysique de l'Ereignis. Il s'ouvre sur la traduction, par Bruce Bégout, de l'article de Schürmann intitulé ""Que dois-je faire" à la fin de la métaphysique ? ", qui pose la question de l'agir dans sa relation avec le problème du statut et du destin des "principes époquaux" qui régissent l'être et l'action. La question "que dois-je faire ? " sonne le glas d'une certaine normativité principielle dont il s'agit alors, sous le nom d'anarchie, de mesurer le possible ainsi ouvert. Dans "Reiner Schürmann, phénoménologue des ultimes", Vincent Giraud introduit à sa pensée au fil conducteur du phénomène et du mot d'ordre "sauver les phénomènes". Si ce qui se montre est originairement un singulier, que les différents "fantasmes hégémoniques" réduisent à un cas particulier de leur loi, retrouver les phénomènes se fera par une épopée du singulier qui nous établit dans la "condition tragique", fond de notre rapport à l'apparaître. Dans "Fin de partie. Philosophie de l'histoire et clôture de la métaphysique chez Reiner Schürmann", Bruce Bégout interroge la notion d'époque dans sa philosophie, montrant que sa critique de la philosophie de l'histoire procède d'une conception de l'histoire comme dépérissement des hégémonies, à laquelle se soustrait l'ultime époque. Il met en question le paradigme ontologique du contingent, fondement anarchique de la philosophie tragique. Dans "La recherche des origines : entre anamnèse et oubli. Heidegger relu par Schürmann", Servanne Jollivet en expose la lecture de Heidegger à partir des textes tardifs, qui en radicalise le geste et en montre l'ambivalence : en l'inscrivant dans l'histoire des hégémonies, il remonte de l'interrogation sur les origines à l'origine première, repensée de manière non fondamentale comme "violence originaire". Dans "L'absent, vois-le comme fermement présent", Thomas Aït Kaci s'attache au problème de l'effacement de la figure hégélienne dans Des hégémonies brisées. Que dans son opiniâtre combat mené contre la dialectique, du commencement à la fin et de Parménide à Heidegger, Schürmann ne rencontre pas à un moment ou à un autre son adversaire hégélien, surprend. Quel est le sens philosophique d'une telle absence, concertée et déconcertante ? Dans "Des langues brisées. Silence et origine dans la pensée de Reiner Schürmann", Vincent Blanchet comprend l'ensemble de son oeuvre à la lumière de la méditation de la langue qui la traverse jusqu'à son accomplissement dans Des hégémonies brisées ; il s'agit par là d'interroger la possibilité, pour la parole, de demeurer fidèle aux conditions dernières de l'expérience. Enfin, dans "La source", Emmanuel Cattin s'attache à la question de ce que Schürmann nomme "l'origine", en lien essentiel à "l'expérience originaire avec le langage". Dans l'héritage de l'Ereignis de Heidegger, Schürmann n'aura cessé de méditer le sens de la source de tout apparaître, et le mode de séjour accordé à celle-ci, "l'errance". Entre le Maître Eckhart de 1972 et Des hégémonies brisées de 1996, la joie errante aura disparu pour céder devant le regard tragique. D P.

01/2021

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 4, La poésie du XVIIIe siècle

Un siècle sans poésie ? Voire. Disons qu'elle se déplace, qu'elle s'affirme plus volontiers dans la prose : Diderot, Marivaux, Montesquieu, Laclos, Jean-Jacques, Chamfort, Saint-Pierre, Restif, Sade, Buffon, Lacépède, Volney, Cazotte, Mercier le Prophète, Cousin de Grainville. Des esprits curieux (Fabre d'Olivet, Court de Gébelin, Plis) poussent très loin l'étude des correspondances. Qui lit encore l'oeuvre versifiée du roi Voltaire ? Apprécié, lu, discuté en son temps, poète par éclats avec des formules déjà hugoliennes, lassant, futile ou accordé à l'histoire, qui aurait cru que ce serait le prosateur qu'on retiendrait ? N'existe-t-il plus de poètes en vers ? Les strophes de Jean-Baptiste Rousseau annoncent Valéry. Louis Racine a de rares envolées. Voltaire croit que Saint-Lambert passera à la postérité. La Motte fait la distinction entre poésie et vers. Voici Je discret Fontenelle et le joyeux Piron fils, Sainte-Aulaire, Sénécé. Ils ne valent pas un inconnu, Claude Cherrier, avant-goût de Jacques Prévert. Et puis Gentil-Bernard, Marmontel, Rulhière parfois vigoureux, Voisenon frétillant, Bernis acceptable en partie, le bon Pompignan, le charmant Gresset, Dorat et Moncrif, le maçon Sedaine, cent autres. De l'esprit en petite monnaie, des épigrammes, de la crème fouettée. Quelques joyeux compères : Vade, Collé, Panard. Des poètes bizarres. Des épopées ridicules. Autour de Florian, un flot de fabulistes. On ne rejette pas d'emblée la poésie didactique. Delille, Roucher, Rosset, Watelet et leurs comparses font un effort pour poétiser arts, sciences, industrie, nature. Ils sombrent, parfois étonnent. La poésie mnémotechnique invente de curieux enseignements. Célèbres à d'autres titres, Jean-Jacques, Diderot, Helvétius, d'Alembert écrivent au besoin en vers. Et aussi les économistes comme Turgot, Condorcet et Dupont de Nemours qui transcrit en vers le chant des oiseaux. Et Marivaux, Beaumarchais, Chamfort, Rivarol, rimeurs occasionnels sont parfois significatifs des tendances. Hors des frontières, il se passe déjà quelque chose : en Belgique, en Suisse, au Québec, en Amérique. Les princes d'Europe, les grands étrangers s'expriment en vers français. On rencontre la poésie féminine, le théâtre en vers, la survivance occitane, les provinces. Le romanesque annonce le romantisme. Gessner, Thompson, Gray influencent les Français. Voici Colardeau le sentimental, Feutry le sombre, Malfilâtre l'exquis, Gilbert l'infortuné, La Harpe élégiaque. Des poètes venus des îles : Léonard l'idyllique, Bertin le sensuel, Parny père du poème en prose. Legouvé, Millevoye, Arnault, Cubières, Chênedollé, Thomas peuvent étonner le lecteur : on pense à Lamartine, Hugo, Musset. André Chénier plus parnassien que romantique reste mal connu. Et aussi son frère Marie-Joseph. On les rencontre longuement. Mauvais, l'Organt du jeune Saint-Just ? Cette épopée étrange, mal faite, licencieuse, avec des airs de complainte rabelaisienne, exprime cependant le sentiment d'une jeunesse exigeante comme le fera Rimbaud. La Révolution : les poètes sont mal préparés pour répondre à l'événement. La chanson populaire, anonyme souvent, prend le relais. Les hymnes, les pamphlets, les chants contre l'esclavage des noirs par exemple rythment l'histoire. "Il nous faut un barde !" s'écrie Bonaparte. Chateaubriand et Mme de Staël sont ailleurs. L'académisme pompier fleurit : folies didactiques, héroïques et théâtrales ampoulées, ridicules. Mais déjà quelques-uns osent un oeil vers les poètes des nations voisines. Dès la chute de l'Empire, des enfants, des adolescents sont présents au monde. Ils se nomment Lamartine, Hugo, Vigny, Sainte-Beuve, Musset. Le phénix va brûler pour renaître de ses cendres. La plus belle période va naître. Tout recommence.

10/1990

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Religion

Une querelle autour de l'amour jean-pierre camus, eveque de belley

Passant en revue les principales raisons qu'il avait de ne pas écrire sur l'amour divin, saint François de Sales évoquait la longue lignée d'illustres devanciers qui lui semblaient avoir épuisé le sujet. Sainte Thérèse, sainte Catherine de Gênes, sainte Catherine de Sienne, saint Jean de la Croix l'intimidaient quelque peu et à juste titre. Mais quelle n'est pas la surprise de lire, au terme de cette liste impressionnante, le nom de Jean-Pierre Camus, évêque de Belley ? Jean-Pierre Camus, n'est-ce pas le fameux évêque humaniste ? Ses nombreux romans lui méritent déjà de figurer à côté d'Honoré d'Urfé, de Mademoiselle de Scudéry. Et voilà que saint François de Sales lui accorde une place très honorable dans la littérature spirituelle. Etait-ce simplement l'hommage de l'ami à un ami ? Pas uniquement. C'est que Camus n'a pas seulement prêté sa plume à de tendres bergères soupirant après un prince charmant. Evêque et grand chrétien, il a chanté, avant tout, les gloires de la divine charité. Son Parénétique de l'amour divin, paru avant le Traité de l'Amour de Dieu, lui méritait d'être cité avec tant d'auteurs éminents qui avaient exalté la charité. C'est à ce titre encore que son nom figure dans la Querelle du Quiétisme. Soucieux de ménager le plus de garanties d'orthodoxie à son amour pur, Fénelon faisait appel à l'autorité des grands noms de la littérature chrétienne. Parmi ces derniers : Camus. Assurément, il faisait figure assez pâle à côté de saint Thomas, saint Bernard, saint François de Sales. Fénelon, du reste, était trop avisé pour lui demander plus d'appui qu'il n'en pouvait fournir. Pourtant, J.-P. Camus présentait un intérêt tout particulier. C'est qu'en effet, quelque cinquante ans à l'avance, il préludait, en petit, à la querelle de la fin du XVIIe siècle. Comme M. de Cambrai, il fut traité d'esprit chimérique ; on lui reprocha aussi de détruire les vertus chrétiennes sous prétexte de parfaite charité. A son tour, il dut se justifier. Fénelon n'entendait-il pas, à peu de choses près, résumer l'histoire de son propre procès lorsqu'il écrivait à Bossuet : "M. Le Camus, évêque de Belley, ami intime de saint François de Sales, et qui déclare avoir été son disciple pendant quatorze ans, fut accusé depuis l'an 1639 jusqu'en 1642, d'enseigner l'illusion sous le nom du pur amour. On lui disait, Monseigneur, presque tout ce que vous me dites. On assurait qu'il voulait faire oublier le paradis et l'enfer, étouffer l'espérance et la crainte, enfin saper les fondements de la religion" En regard de la grande bataille qui désola le XVIIe siècle finissant, la querelle que nous allons retracer ne fut qu'une escarmouche. Ni les personnages, ni l'ambiance ne lui permettaient les proportions d'un grand débat. Ce fut comme le prélude d'un grand drame qui allait occuper la scène pendant de longues années. A ce titre déjà il mérite intérêt. Mais en plus il soulevait à l'avance un certain nombre d'idées qui dresseront, l'un contre l'autre, Bossuet et Fénelon. Son histoire a le bénéfice de poser, sur quelques points essentiels, le problème de l'amour pur tel qu'il se présenta plus tard.

04/1997

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Histoire de l'art

Une histoire intime de l’art. Yvon Lambert, une collection, une donation, un lieu

Coédition Dilecta / Cnap / Collection Lambert "A mon avis, les choses intéressantes se font quand on ne pense pas au futur, indépendamment de tout calcul historique". A l'occasion de la publication d'Une histoire intime de l'art. Yvon Lambert, une collection, une donation, un lieu, la Collection Lambert (Avignon) présentera une sélection d'oeuvres emblématiques de la Donation Yvon Lambert de mars à juin 2023. En 2012, le marchand d'art Yvon Lambert fait la donation à l'Etat français d'un ensemble unique de près de 600 oeuvres de sa collection personnelle, constituée principalement d'oeuvres acquises auprès des artistes qu'il exposait dans ses galeries de Vence, de Saint-Germain-des-prés puis de New York. Au-delà d'une "belle collection" , dont l'intérêt historique majeur légitimait que le Centre national des arts plastiques en accepte la donation, c'est une collection des plus originales et intimes qui s'offre à la vue de tous, une "succession d'émotions" acquise durant près de soixante-dix ans par un homme passionné et audacieux, à l'écoute des soubresauts de l'histoire de son temps. La Donation Yvon Lambert reflète cette clairvoyance du galeriste qui introduisit auprès d'un public français plusieurs générations d'artistes qui seraient certainement restés méconnus dans l'Hexagone sans son intervention. C'est pourquoi elle constitue un enrichissement exceptionnel pour les collections publiques françaises tant en quantité qu'en qualité. La volonté du collectionneur de partager "sa seule fortune" s'incarne également par l'ouverture au public en 2000 d'un lieu dédié dans sa Provence natale, à Avignon, et la mise en oeuvre d'une proposition culturelle singulière dont la fonction sociale est clairement revendiquée. L'ouvrage, coédité par le Centre national des arts plastiques (Cnap), la Collection Lambert et les Editions Dilecta, donne à voir un choix d'oeuvres emblématiques de la donation et à comprendre les évolutions, depuis les années 1960 jusqu'à nos jours, du monde de l'art occidental, comme le soulignent les contributions inédites des historiens de l'art invités à porter leur regard sur cet ensemble exceptionnel. Avec des oeuvres de Carlos Amorales, Carl Andre, Shusaku Arakawa, Miquel Barceló, Robert Barry, Jean-Michel Basquiat, Berndt et Hilla Becher, James Bishop, Jean-Charles Blais, Christian Boltanski, Slater Bradley, Candice Breitz, Marcel Broodthaers, Daniel Buren, André Cadere, Mircea Cantor, Christo, Francesco Clemente, Robert Combas, Jean Degottex, Daniel Dezeuze, Jan Dibbets, Marcel Dzama, Bernard Faucon, Spencer Finch, Hamish Fulton, Vincent Ganivet, Anna Gaskell, Nan Goldin, Douglas Gordon, Shilpa Gupta, Thomas Hirschhorn, Jenny Holzer, Roni Horn, Jonathan Horowitz, Douglas Huebler, Louis Jammes, Donald Judd, On Kawara, Zilvinas Kempinas, Idris Khan, Anselm Kiefer, Jeong A Koo, Joseph Kosuth, Joey Kötting, Jannis Kounellis, Delphine Kreuter, Barbara Kruger, David Lamelas, Bertrand Lavier, Louise Lawler, Sol LeWitt, Richard Long, Robert Mangold, Brice Marden, Agnes Martin, Gordon Matta-Clark, Adam Mcewen, Jonas Mekas, Jonathan Monk, Olivier Mosset, Rei Naito, Bruce Nauman, Rika Noguchi, Cady Noland, Dennis Oppenheim, Tsuyoshi Ozawa, Giulio Paolini, Adam Pendleton, Giuseppe Penone, Edda Renouf, Robert Ryman, Fred Sandback, Charles Sandison, Julian Schnabel, Rudolf Schwarzkogler, Richard Serra, Andres Serrano, David Shrigley, Ross Sinclair, Haim Steinbach, Jana Sterbak, Niele Toroni, James Turrell, Richard Tuttle, Cy Twombly, Salla Tykkä, Francesco Vezzoli, Lawrence Weiner

04/2023

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Cirque

Nouma Hawa, Reine des fauves. La véritable histoire de la première dompteuse du monde

Cet essai relate le parcours invraisemblable d'une petite lingère ardéchoise dévorée d'ambition qui va faire de sa propre vie un roman d'aventures digne d'un conte des mille et une nuits. Maîtresse de son destin comme un auteur déciderait de celui de son héroïne, elle se crée de toutes pièces un personnage spectaculaire, exotique et fascinant. Se jouant des conventions sociales, elle devient dompteuse de fauves puis propriétaire de sa propre ménagerie. Une maîtresse femme qui ne se laissera pas plus intimider par la domination masculine qui règne dans le monde forain que par les crocs du redoutable tigre du Bengale. A la scène comme à la ville, Nouma Hawa aura été une femme libre - en un temps où l'émancipation féminine n'est encore qu'un horizon. Mariée plusieurs fois, elle a connu les divorces, la solitude (si malvenue pour une femme mûre de l'époque) et même, selon certaines rumeurs, un libertinage assumé. Sur l'arène, elle alimente les fantasmes les plus troubles de ses contemporains, frêle sylphide parmi les bêtes sauvages, intrépide amazone face à des dangers souvent mortels, étendant l'empire de sa séduction jusqu'à réduire à des matous les fauves les plus féroces de son seul regard de braise. C'est la femme fatale à tous égards, faisant sienne sans sourciller la lourde réputation des premières dompteuses, qui seraient à la fois sauvages, dépravées et dominatrices. Apanage qui toucherait au vulgaire si notre héroïne n'avait su en faire, précisément, ses armes et sa parure, et disons-le, jusqu'à son bouclier médiatique. Née en 1845 (et morte en 1925), la belle Nouma Hawa va vivre "de plein fouet" le virage du XIXème au XXème siècle, période de profondes mutations qui se répercutent évidemment sur le monde du cirque. Tout d'abord, l'Exposition internationale d'Electricité (1881) ainsi que l'Exposition universelle de 1889 marquent un tournant dans l'économie du spectacle ambulant. On y découvre les inventions les plus révolutionnaires, notamment le phonographe et le kinétoscope, ainsi que d'autres créations de Thomas Edison comme l'ampoule et les générateurs électriques, dont les forains vont profiter pour développer des attractions originales et innovantes et des équipements modernisés afin de prendre en marche le train du progrès. De même, l'apparition du cinématographe (dont la popularisation devra beaucoup au monde du cirque) va bouleverser la conception des numéros qui sauront ingénieusement intégrer des projections filmées. L'industrie du cinéma, précédant de peu la Première Guerre mondiale, s'empare très vite elle-même de l'image des fauves qui ont le don de faire voyager les spectateurs (mobilisant par conséquent nombre de conseillers animaliers, souvent d'anciens dresseurs). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, en 1924, la Metro-Goldwyn-Mayer, l'un des plus anciens studios de cinéma, choisit pour emblème un lion rugissant, image acccompagnée bientôt du son (enregistré sur gramophone en 1928). Quant à Nouma Hawa, son sens inouï de l'adaptation, son intelligence et son inventivité en termes de stratégies commerciales ainsi que son génie dans l'utilisation des médias - et dans la médiatisation de sa propre vie - feront d'elle une star à tous les âges de son existence. Elle finira ses jours à Genève dont elle a marqué des générations d'enfants et de leurs parents magnétisés par celle que ses contemporains surnommèrent à juste titre "la Reine des fauves" et qui fut sans conteste la dompteuse la plus populaire de la Belle-Epoque.

11/2023