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Gaston Fleury

Extraits

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Poésie

Essart

Quelle est cette terre que Gabriela Mistral cherche à essarter, à défricher ? Celle de son Chili natal, de la Cordillère des Andes, des légendes Mayas ? Ou la terre des exils et des ombres ? Essart est un livre mystérieux ; on lit ces poèmes comme on marche sur une terre ouverte, dont on embrasse les sommets du regard, cheminant au plus près d'une parole dense et profonde, rustique et mystique. Gabriela Mistral hisse ses poèmes vers la fable, au moyen d'une langue bruissante d'hommes et de dieux, de traditions et de légendes, de dialectes archaïques. Nous sommes séparés, Mistral nous rassemble dans la circulation interne d'un pouls, d'un sang à la pulsation puissante qui a le mouvement d'un fleuve. On se perd dans un "hallali de pierres roulées" , au milieu des iguanes et des tortues, des cerfs et des colombes, avec cette étrange impression d'être "toujours blessé, jamais chassé" . Essart opère une transfiguration de l'enfance en odeurs, des fantômes en brumes, des hommes en paysages, des visages en fables, des peuples en fleuves, des corps en zodiaques et des dieux en rêves, en une lumière qui mystifie tout. Dans ces poèmes où vivre et mourir, dans cette confession plus vaste que soi, des profusions de monde aux "quarante points cardinaux" tiennent dans un mot, dans une langue habitée, c'est à dire peuplée de souvenirs, de charmes, de fleuves, d'oiseaux et de fleurs, de disparitions et d'esprits, vaste comme un horizon ou un ciel étoilé. Cette voix qui nous soulève vers la liberté, nous berce entre les épiphanies et les pleurs avec "le pur rythme tranquille des vieilles étoiles" semble ne jamais vouloir interrompre son chant, ne jamais briser le sortilège et c'est ce qui nous tient, nous emmaillote à ces lignes : la crainte d'une magie dissipée, le retour brutal sur la terre vide et nue, inconsolables de la fable. Aussi nous ne quittons ni les anges, ni le rêve de cette poésie qui "regarde le monde aussi familièrement que si elle l'avait créé".

08/2021

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Autres philosophes

Poème allégorique du Capital. Baudelaire chez Water Benjamin

Poème allégorique du Capital. Baudelaire chez Water Benjamin reconstruit les grands axes de la lecture de Baudelaire à laquelle Walter Benjamin a consacré ses efforts philosophiques depuis ses traductions de jeunesse jusqu'aux débordements, à la fin des années 1930, de la liasse des Passages consacrée au poète. A partir de ce qu'aura été le Baudelaire, son dernier livre inachevé et fragmentaire, il devient possible de suivre le mouvement de convergence des motifs benjaminiens - l'allégorie et le fétichisme de la marchandise - avec l'univers lyrique des Fleurs du mal. En plaçant les textes en regard, il s'agit d'évaluer l'articulation inédite du matérialisme historique et de l'écriture allégorique qui présente le recueil baudelairien comme un complément poétique des analyses du capitalisme développées quelques années plus tard par Marx. L'ouvrage fait ressortir dans quelle mesure la lecture de la poésie de Baudelaire a pu servir à remodeler les concepts hérités de la pensée marxiste de l'histoire et ainsi contribuer au positionnement de Benjamin dans le contexte intellectuel de l'entre-deux-guerres. Il s'agit ainsi de restituer les débats et les vicissitudes qui ont découlés de sa résolution à poursuivre ces recherches dans le contexte historique français de la fin des années 1930. Si les analyses sont centrées sur la période située entre le moment où Benjamin soumet le projet d'un livre autonome sur le poète français à l'Institut für Sozialforschung de Francfort (1938) et sa mort, l'ensemble de ses productions littéraires et philosophiques antérieures sont discrètement impliquées dans la construction du livre. On peut alors mesurer l'influence de Baudelaire sur sa trajectoire intellectuelle, autant sur le choix des thématiques de recherches que sur les stratégies d'écriture et le rapport entre la pensée et l'actualité historique. Ainsi le livre s'adresse-t-il autant à un public intéressé par la philosophie allemande et contemporaine que par la réception et l'interprétation de la littérature des XIXe et XXe siècles. Le style d'écriture cherche à rendre accessible les écrits de Walter Benjamin sans jamais sacrifier la rigueur universitaire.

09/2023

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Poésie

Croyons à l'aube de la saison froide

Quel que soit leur âge, il n'est pas rare que des Iranien. ne. s connaissent par coeur des vers de Forough Farrokhzâd. Sa poésie, émaillée d'allusions à sa vie amoureuse mouvementée, à ses aventures ouvertement vécues, échappe heureusement à la mise en scène complaisante du scandale à laquelle aimaient la rabaisser certains de ses contemporains. Croyons à l'aube de la saison froide est le dernier recueil de Forough Farrokhzâd. Publié de manière posthume en 1974, après la mort accidentelle de la poète iranienne en 1967, ce recueil inachevé commence par un long poème qui lui donne son titre. Il met en scène "une femme seule" , hantée par son passé, regardant devant elle cette autre saison de sa vie qui s'annonce. Elle évoque ce réel qui toujours lui échappe, ces relations courtoises et distantes qui ne font que souligner sa solitude. Le "seul et unique ami" , déjà au coeur de son précédent recueil, reste une figure ambivalente, tantôt source de joie et d'espoir pour celle qui l'appelle, tantôt cet adversaire qui la retient "au fond d'un océan" . Les souvenirs d'enfance, chargés de désirs et ponctués parfois de gifles, sont aussi présents dans ces poèmes. Ils sont aussi l'occasion pour Forough Farrokhzâd de se moquer de ses parents, de ses frères et soeurs, de leur comportement égocentrique, autoritaire ou nihiliste, se sentant étrangère à ce qui les préoccupe. Elle préfère contempler ce jardin à la beauté fragile, qui hélas se meurt, tout comme se meurt ce "lien vivant et lumineux / entre nous et l'oiseau" . La poète lutte pour demeurer "l'intime du soleil" , contemplant la lignée sanglante de fleurs à qui elle doit la vie, tiraillée sans cesse par des émotions contradictoires. Cette tension est devenue ici plus douloureuse que celle qui traverse déjà son précédent recueil Une autre naissance (1964) paru aux éditions Héros-Limite en 2021. Le cycle Croyons à l'aube de la saison froide est accompagné par une série d'extraits d'entretiens radiophoniques. Ces enregistrements datant de 1964 ont paru en 1997 à Téhéran, sous le titre Conversations avec Forough Farrokhzâd : Quatre entretiens.

04/2023

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Phytothérapie

Des plantes contre les infections : sinus, bronches, voies urinaires, peau, etc. Se soigner sans recours systématique aux antibiotiques

Les antibiotiques ont été très utiles, et le sont encore, pour le traitement de grandes maladies comme la tuberculose, la diphtérie et de nombreuses autres infections bactériennes. Mais, ils ont aussi été prescrits pour lutter contre des pathologies banales ou même des infections d'origine virale. Les bactéries ont dès lors développé des résistances et les antibiotiques n'arrivent plus guère à les détruire : le spectre d'une bactérie super-résistante crée de l'inquiétude ! Quelques plantes médicinales arrivent à vaincre diverses infections, mais ne peuvent pas se substituer aux antibiotiques pour le traitement de pathologies graves comme par exemple la pneumonie bactérienne. Parmi les infections respiratoires qui représentent environ 65% de l'ensemble des infections, il faut citer la bronchite qui est surtout d'origine virale. Les antibiotiques souvent administrés ne servent à rien alors qu'il existe des médicaments à base de plantes efficaces. C'est le cas des extraits du géranium du Cap, dont l'action antivirale est établie. Des médicaments à base de diverses associations de plantes, comme par exemple thym et lierre ou primevère et lierre peuvent aussi venir à bout des bronchites ou sinusites. Contre les infections urinaires (19% de l'ensemble des infections), le recours aux antibiotiques est la thérapie de choix. Mais ce sont souvent les bactéries responsables de ces infections qui développent des résistances. Un extrait de fleurs de capucine et de racines de raifort ne provoque pas de résistance et peut dans certains cas se substituer à un antibiotique classique. Le jus de canneberge (cranberry) et le mannose (un sucre naturel non assimilable) peuvent prévenir ou traiter les cystites. Pour les autres infections, on peut aussi faire appel aux plantes médicinales. A titre d'exemples, on peut citer l'huile essentielle de l'arbre à thé contre les infections gynécologiques et dermatologiques. Beaucoup d'autres plantes seront encore citées avec la manière de les employer, les doses à utiliser et les effets secondaires ou interactions médicamenteuses possibles. Les plantes médicinales ne remplacent pas les antibiotiques, mais leur utilisation judicieuse peut contribuer à baisser leur surconsommation

04/2021

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Cuisine

Les atmosphères de Madame est servie. Edition bilingue français-italien

Soyez les bienvenus dans le monde de l’ouvrage "Les Atmosphères de Madame est servie", un monde magnifique, fait de mises en scène, de créations, de fleurs mais, surtout, de sentiments et de joie. Les quatorze «atmosphères» de ce livre vous passionneront et vous enthousiasmeront car chacune racontera une histoire captivante, vous surprendra avec un détail agréable, vous fascinera avec l’idée qui m’a guidée et vous communiquera la passion qui m’a animée. Les lumières d’un mariage sur une plage au coucher du soleil, la simplicité d’une Garden Party au milieu de corbeilles remplies de roses, la douceur du repas de Pâques, l’enchantement d’une fable pour la table d’automne, l’atmosphère élégante de la table contemporaine, la table de Noël avec des biscuits en pain d’épices dans des jardins anglais : tout est à découvrir dans les merveilleuses photographies de ce livre. Laissez-vous guider, dans les pages de cet ouvrage "Les Atmosphères de Madame est servie", comme lors d’un voyage imaginaire dans la beauté des émotions, pour vous, pour vos futurs invités et pour tous ceux que vous aimez. Benvenuti nel mondo di "Le atmosfere di Madame est servie" : un mondo bellissimo fatto di scenografie, creazioni, fiori ma, soprattutto, di sentimento e di gioia. Le quattordici atmosfere di questo libro vi appassioneranno ed entusiasmeranno perché ognuna di esse vi racconterà una storia accattivante, vi sorprenderà con un dettaglio gentile, vi affascinerà con l’idea che mi ha ispirato e vi trasmetterà la passione che mi ha animato. Le luci di un matrimonio in spiaggia al tramonto, la semplicità di un Garden Party tra cestini traboccanti di rose, la dolcezza del pranzo di Pasqua, l’incanto di una fiaba per la tavola d’autunno, l’atmosfera elegante della tavola contemporanea, le tavole di Natale tra giardini inglesi e biscotti di panpepato : tutto da scoprire nelle straordinarie fotografie di questo libro. Lasciatevi guidare attraverso le pagine di "Le atmosfere di Madame est servie" come in un viaggio immaginario nella bellezza delle emozioni per voi, per i vostri futuri invitati e per tutti quelli a cui volete bene.

11/2015

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Beaux arts

Comment regarder le Japon

Nouvelle édition dans la collection Guides Hazan. Mieux comprendre la civilisation japonaise de la période protohistorique à la fin de la période d'Edo. Il présente les personnages importants, les écoles de pensée, le pouvoir et la vie politique, la religion, la vie quotidienne, le monde des morts et l'art funéraire. Si la civilisation japonaise fascine et inspire les Occidentaux, attirés par sa simplicité et son austérité comme par son exotisme et son excentricité, elle reste bien lointaine, encore mal connue. Cet ouvrage s'efforce de la faire mieux comprendre, au-delà des caractéristiques qui lui sont communément attribuées. Il couvre un champ chronologique qui s'étend de la période protohistorique jusqu'à la fin de la période d'Edo, marquée par l'ouverture des ports japonais à l'Occident. C'est l'art qui sert ici de fil conducteur, et permet d'approcher au plus près le Japon, dans une société qui a élevé certaines de ces oeuvres au rang de "trésor national" . La première partie, "Les personnages" , est consacrée aux vies de peintres, lettrés, moines ou figures légendaires, et permet d'aborder la mythologie et la naissance des nombreuses écoles de pensée. "Le pouvoir et la vie politique" met l'accent sur l'évolution historique du pays, évoquant les empereurs, guerriers ou chefs militaires et soulignant les déplacements géographiques du centre politico-administratif qui en découlèrent. La troisième partie présente les diffférents édifices sacrés, temples bouddhistes et sanctuaires shintoïstes. Dans "La vie quotidienne" , peintures, paravents et rouleaux illustrés, choisis pour rendre compte en particulier du développement de la ville d'Edo (la Tôkyô actuelle), mettent en évidence les lieux spécifiques de la nouvelle vie urbaine : théâtres, maisons de thé... , et différentes pratiques traditionnelles y sont décrites, comme la cérémonie du thé ou l'ikebana, "l'art d'arranger les fleurs" . Enfin, "Le monde des morts" permet d'aborder la période dite des "tertres anciens" , remarquable par son art funéraire. Au fil de la lecture, on découvrira les innombrables monuments et sites de la civilisation japonaise, temples, résidences aristocratiques et châteaux. Les "Annexes" comprennent une carte du Japon localisant sites et édifices cités, un glossaire, une présentation des musées conservant des collections d'art oriental, ainsi qu'une orientation bibliographique.

08/2018

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Animaux, nature

Hautes-Vosges. Chemins sauvages

Dans ces montagnes que sont les Hautes-Vosges les saisons rythment la vie des animaux sauvages. Le photographe animalier sans bruit, soigneusement dissimulé a photographié ces instants précieux et uniques. Ce livre est le résultat de plus de trente ans passés dans la nature à observer une faune craintive et fragile. Les images réalisées au fil des saisons témoignent d'une réelle proximité avec les animaux. Elles sont surtout rendues possibles par des années d'observation et des techniques d'affût parfaitement au point. L'ouvrage débute au mois de mars, tout au début du printemps. Alors que les premières fleurs égayent les prairies, le cincle plongeur est déjà en train de construire son nid. Sur les chaumes l'objectif surprend les chamois encore vêtus de leur pelage hivernal tandis que plus bas, sur les prairies, les chevreuils se gavent des premières pousses d'herbe tendre. Au fil des pages, dans leur habit de couleur, les oiseaux occupent une place importante, que ce soit au printemps, en été, en automne ou en hiver. Dans les décombres d'une carrière abandonnée le livre nous fait partager l'intimité d'une famille de renards tandis que dans la hêtraie sapinière l'écureuil, le mystérieux chat forestier et la martre se laissent surprendre par le téléobjectif. Alors que la nuit étend sa couverture sur le bord d'un étang, c'est le castor qui apparaît en surface. Autre nocturne un blaireau nous fait la grâce d'une sortie inhabituellement tôt. Dans les lumières de l'été les pages s'ouvrent sur une rareté de la nature avec des chevreuils albinos et dans les couleurs de l'automne le livre nous conduit auprès des cerfs qui clament leur amour dans une forêt qui retrouve à cette époque son origine sauvage. La saison avançant les images nous ramènent sur les Hautes-Chaumes pour assister au rut des chamois. Décembre voit tomber les premiers flocons de neige et l'hiver s'installe peu à peu. Poussés par la faim les oiseaux sédentaires se rapprochent des maisons et surtout de l'affût du photographe qui enregistre des images sans dérangement. Enfin le livre se termine par des photographies d'animaux dans la neige dont l'hermine dans son costume immaculé.

11/2014

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Littérature française

Le roman rouge - Tome I

" Le roman rouge répond en dérision, et il lui arrive de dire " Si vous voulez rassembler, cessez de me mettre à l'écart. " Le roman rouge est une tache rouge qui éclabousse et salit la page blanche, le roman rouge est comme une goutte de sang sur le drap, mais il n'y est nullement question de virginité, et l'on pourrait se demander si ce n'est pas le blanc qui macule le rouge. Le roman rouge installe l'émotion selon laquelle au départ il n'y a pas d'innocence, le roman rouge est entre la cruauté de la chair et la fouille des corps, il ouvre les blessures, empêche les coutures et les guérisons. A sa façon le roman rouge écrit crûment la cruauté et ses mots sont crus, dans le roman rouge il n'est pas question de croire. Si le roman rouge est politique, c'est parce que la bouteille d'encre rouge est politique, ici, nulle trace de souvenir, mais simplement l'opération vivante qui opère dans le cheminement politique. Ici, il n'est pas question de miroir, de souvenir ou de règlement de compte, non, plus simplement il est question de la nature humaine, de son écorchement, d'une peau qui se sépare de la chair. Dans le roman rouge, la politique rejoint la poétique, c'est le même mot, la même fabrication, la même production. On peut même dire que dans le roman rouge il y a un champ de fleurs rouges, qui partent de la même racine, ce sont peut-être des coquelicots au milieu d'un champ de blé. Le roman rouge n'est pas l'occasion d'un savoir, d'un porté à connaissance, il est à lui-même sa vraie naissance, il est à lui-même son mouvement et ne se pose ni la question du vrai ni la question du faux. Jean-Joël Lemarchand, né en 1947, a reçu une formation philosophique et littéraire qui, très tôt, lui a donné l'amour des mots et, plus que leur sens, l'amour de leur son.

02/2014

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Critique littéraire

Théophile Gautier

L'homme au gilet rouge de la bataille d'Hernani : c'est l'image légendaire que conserve Théophile Gautier dans la mémoire collective. Et la légende dit vrai. Gautier a été l'un des coeurs battants du romantisme, à l'heure de son embrasement : 1830, où se succédèrent deux révolutions, le drame flamboyant de Victor Hugo et les barricades. Agé d'à peine vingt ans, il fit alors l'expérience de la politique et entra en littérature. Aux illusions de l'une, il allait répondre par la religion de l'autre. Tandis que les prédicateurs, Hugo, Lamartine ou Vigny, aspiraient à remettre le siècle dans la bonne direction, Gautier entendait incarner une sorte de libertinage irresponsable et d'insoumission. Autour de lui se pressaient des poètes - Pétrus Borel et Nerval notamment - et d'autres artistes aussi singuliers que soudait une même fureur de vivre. Mais le culte de l'art nouveau contre les perruques classiques et les corsets de la morale devait se heurter, fatalement, aux réalités de la France moderne. Difficile pour un fils de famille modeste d'échapper à sa condition sociale ; difficile également de concilier l'audace esthétique avec le marché élargi de la chose écrite. Fort du scandale que provoquèrent, en 1835, Mademoiselle de Maupin et sa préface, Gautier devint journaliste. Pendant près de quarante ans, l'apôtre de " l'art pour l'art " dut composer et ruser avec les servitudes de la presse et les pouvoirs en place. Ce qui n'empêcha pas ses chroniques d'enregistrer le meilleur de l'époque : de Balzac et Musset à Baudelaire et Flaubert, d'Ingres et Delacroix à Courbet et Manet, de Berlioz et Chopin à Verdi et Wagner. Avec Gautier pour guide, le lecteur d'aujourd'hui traverse le romantisme et voit se lever notre modernité ; car l'auteur du Capitaine Fracasse a aussi été le dédicataire des Fleurs du mal. Dérouler son existence, c'est enfin pénétrer dans l'intimité d'un homme qui redoutait plus que tout la solitude et la chasteté. Grand amoureux, grand voyageur, grande plume, tel que ce livre le fait revivre.

04/2011

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Littérature étrangère

Treize

"La disparition soudaine, complète, totale, de tout son propre poids, accompagnée et même immédiatement suivie, c'est logique, de la conscience aiguë d'avoir perdu ledit poids de manière si subite. S'éloigner rapidement, de plus en plus rapidement, d'un très bref instant de suspension. Mais nous n'avons pas le temps de spéculer sur cela : d'innombrables souvenirs occupent tout notre être. Ils ne se succèdent ni en ordre chronologique ni par ordre d'importance, ils viennent à notre rencontre depuis toutes les directions, en vrac, eux aussi à une vitesse croissante, épisodes significatifs, futiles, très futiles et très significatifs ; femmes, hommes, enfants, animaux, plantes, fleurs, parfums, autres odeurs, saveurs, une vue d'arbres, l'image d'une vipère qui dévore un crapaud, notre père qui rit, notre mère qui rit, pleure, rit de nouveau puis pleure de nouveau ; les yeux d'un homme que nous avons haï et le pourquoi de cette haine ; les mains d'une femme : la droite qui saisit les doigts de la gauche et les courbe vers le haut, regarde comme j'arrive à les courber, fait sa voix, les femmes arrivent toujours à courber leurs doigts d'une façon incroyable, songeons-nous, ce que nous n'avons jamais su et ne saurons jamais faire, nous, car il n'est plus rien que nous saurons faire : nous nous hâtons de quitter tout et tous, toutes les choses et tous les gens ; tout ce qui n'est pas à nous est déjà derrière nous. Tout est suspendu. Nous tombons. Précisément aujourd'hui, précisément maintenant et par surprise. Et, de fait, nous n'avons pas peur : nous sommes surpris. Nous pensions être prêts et nous avons été pris au dépourvu. Nous étions distraits. Nous devions vivre. Jamais été prêts, songeons-nous en tombant, mais jamais eu ni argent ni peur non plus. Et tandis que la simplicité de notre vie, que nous croyions si compliquée, n'en finit pas de nous surprendre, voici que tout notre poids nous est rendu". Treize rassemble pour la première fois toutes les nouvelles de Vitaliano Trevisan. Réunies, elles forment un ouvrage singulier, d'une puissance littéraire exceptionnelle, signé par un des auteurs italiens les plus importants aujourd'hui.

04/2013

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Musique, danse

Stromae. Formidable Maestro des temps modernes !

Il aurait pu choisir Popaul, son surnom à la communale, Grand Jacques, comme cet autre belge à qui on le compare, ou même son vrai nom : Van Haven, trop couleur cacao à son goût : il a préféré Stromaé, Maestro en verlan. Le ton était donné, car si Stromaé n'est pas seul dans sa tête, il n'est pas non plus seul sur scène : son choix c'est le groupe. Lui, c'est simplement l'homme-pupitre, celui qui donne le "la" d'une symphonie bien orchestrée. Si ce touche-à-tout de génie est inclassable et percute aussi bien le coeur des mômes dans les cours de récréation avec son Papaoutai, des victimes de chagrins d'amour avec Formidable ou des fêtards avec Alors on danse c'est qu'il ne se contente pas d'apporter sa rime : il la déclame. Du rap à l'électro, de la rumba à la salsa, il est l'incarnation même du groove. Stromaé fait sonner les mots comme personne. Il les sculpte, les façonne comme les flèches d'un sorcier primitif. A ces mots taillés sur mesure, dans un français classique que tout le monde comprend, Stromaé ajoute juste cette pointe de gouaille qui fleure bon la modernité. Il suffit qu'il ouvre la bouche pour que la magie opère et envoûte. On oublie instantanément le look surlooké, la mise en scène réglée au cordeau et les gestes saccadés, pour se perdre dans ses mots et son phrasé de slameur : Stromaé redevient simplement ce qu'il est : un chanteur formidable. Un homme vrai, sincère, dont l'extravagance nous renvoie l'image de sa double culture : couleurs qui flashent, mouvements qui déplacent les lignes et brisent, comme fétus de paille, les idées reçues. Pas à la mode, et surtout peu désireux d'en lancer une, Stromaé projette sa voix, son style, sa langue, ses thèmes qui font mouche en chacun de nous, sans souci du paraître mais d'être lui-même, avec ses fêlures si semblables aux nôtres. Ce livre vous propose de visiter ensemble l'univers de Stromaé, de découvrir ses origines, ses goûts, ses passions, tout ce qui a façonné cet ovni, cet homme étrange venu d'ailleurs, qui enchante et réconcilie toutes les générations.

04/2014

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Littérature française

L'Anglaise d'Azur

Artiste, botaniste, dessinatrice, première femme ayant publié un ouvrage avec des illustrations photographiques, Anna Atkins (1799-1871), fille du grand chimiste John George Children fait partie des pionnières de la photographie à l'instar de Constance Fox Talbot, Clémentine Hawarden et Julia Margaret Cameron. Fille unique et chérie d'un grand savant trois fois veuf qui habite avec elle au British Museum, elle reçoit une éducation scientifique hors du commun, aussi bien en chimie, en botanique qu'en zoologie. A l'âge de 25 ans elle produit deux-cent cinquante dessins pour illustrer la version anglaise du classement des coquillages de Lamarck, traduite par son père. Contemporaine de John Keats, de Lord Byron et de Jane Austen, elle vit au coeur du cercle des amis et collègues scientifiques de son père, en ayant accès aux travaux des pionniers de la photographie comme John Herschel qui lui enseigne la technique du cyanotype. Son époux John Pelly Atkins Henry est ami de William Fox Talbot qui brevète le calotype à la même période. De quarante à cinquante ans, Anna Atkins effectue plus de quatre-cent cyanotypes, afin de reproduire sous forme de dessins photogéniques à fond bleu les familles des algues, des fougères et des fleurs essentiellement britanniques. A la mort de son père, elle rédige une émouvante biographie sur la vie de ce dernier. Moderne par sa liberté de créer, volontaire par sa puissance de travail et exemplaire par son inlassable curiosité scientifique, Anna Atkins a laissé des oeuvres d'art inoubliables dont les bleus azuréens éblouissent encore aujourd'hui ceux qui les contemplent. Cette fiction inspirée de faits réels raconte le destin d'Anna Atkins, "l'Anglaise d'Azur", une femme d'apparence ordinaire qui va rendre sa vie quotidienne extraordinaire grâce à l'art et à la science dans une Angleterre victorienne emportée parla révolution industrielle et la tourmente romantique. Héroïne inconnue qui traverse son siècle avec passion, Anna Atkins a été remise à l'honneur par Google sur son moteur de recherche le 16 mars 2015 pour commémorer le 216e anniversairede sa naissance.

08/2018

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Critique littéraire

Correspondance 1926-1962

"Avant même d'être surréaliste", Michel Leiris disait avoir été "fasciné par l'espèce de linguistique amusante - comme il y a une "physique amusante"- que le futur et imprévisible académicien Jean Paulhan, alors auteur des plus discrets, esquissait dans son bref mais substantiel ouvrage, très mine de rien, Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes ". Autant dire que Leiris et Paulhan n'étaient pas sans "lieux communs": l'un et l'autre, comme écrivains, s'attachèrent tout particulièrement à la question du langage ; l'un et l'autre furent critiques littéraires, critiques d'art et, à des degrés divers, linguistes et ethnologues ; l'un et l'autre s'intéressèrent à l'oeuvre de Raymond Roussel, Antonin Artaud, Laure, Jean-Paul Sartre... Si l'on découvre, dans cette correspondance quelques autres sujets de complicité, apparemment plus futiles - les boules, la nage, la tauromachie, les voyages, la peinture contemporaine -, il est ici essentiellement question de l'oeuvre de Leiris, de ses relations réservées de jeune auteur, puis d'écrivain confirmé, avec l'attentif éditeur et directeur de revues qu'était Paulhan. Ainsi, à l'occasion de la publication de Miroir de la tauromachie, le dialogue entre les deux hommes trouve-t-il son point d'équilibre en même temps que d'affrontement : "Je trouve très forte et très juste, reconnaît Jean Paulhan le 25 août 1939, votre tentative d'explication par la bande de la beauté littéraire. Ne pensez- vous pas, s'il est si rare de nos jours d'attaquer franchement le problème littéraire (je veux dire : d'expression), que la cause en pourrait bien être - malgré tant d'apparences contraires -- qu'il est aussi le plus dangereux ? " A cette réflexion de l'auteur des Fleurs de Tarbes, Michel Leiris fait un sort : "Le problème littéraire représente-t-il un vrai danger, c'est ce que je me demande... L'une des grosses questions qui m'embarrassent depuis longtemps est la suivante : où trouver, dans l'écriture, quelque chose qui soit l'équivalent de ce que sont les cornes pour le travail du torero ? est-on bien réellement fondé admettre comme un équivalent de ces cornes tout ce qui est, pour celui qui s'exprime, possibilité de "déchirement"? "

01/2000

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Poésie

Une même lunaison

Une même lunaison est le "journal" d'une lunaison, l'intervalle de temps séparant deux nouvelles lunes. Ce journal tel un cycle en partage relatant les vies d'ils ou elles - au singulier, en solitude souvent, des gens plutôt âgés, quelques enfants ou écoliers - est séparé en deux parties construites chacune sur quinze jours, "Un même vent" et "Un même temps" , titrées d'après le terme de marine "lunaison de vent ou du même temps / du même vent ou de temps" . "Il y a ici tout un monde qui s'affaire invisible" , un réseau de petits riens qui vont et viennent au fil des pages : la pêche à la ligne, les animaux (ragondins, chats), les légumes à préparer, les trains, les horloges, les mouchoirs, les fleurs... des traces qui dessinent des vies de peu. Des vies comme sous influence de la lune où point une certaine mélancolie, une tristesse des humeurs, la bile noire, comme on disait jadis, ou alors un ennui des mêmes gestes fatigués. Il y a le voisin ou la voisine acariâtres, il y a elle, sûrement dans un intérieur - "Au-dehors tout est moins clair" -, qui a "peu de choses à vivre" , si ce n'est observer les mouvements des autres : "Elle n'a rien d'autre que de dire de ce que les autres font, ce que les autres ne font pas" . Ou il, son corps : "De la route elle voit son corps d'homme / de cris et d'abois / qu'elle voudrait toucher de tendresse et de sexe" . Elle s'imagine - "Puisqu'il est là le bien-aimé" -, et "enfin dort au bruit du dernier train de nuit" ... Il n'y a guère d'échappatoire, pas de pensée magique, ici on est au ras du réel. Mais il y a encore du désir, beaucoup de tendresse aussi malgré l'usure et le quotidien. Des cheveux blancs, des mains usées, juste quelques gestes, quelques mouvements furtifs dans la pénombre, qui suffisent pour qu'une "main entre les cuisses" , pour qu'une "main qui sait encore s'agiter, caresser les souffles" ...

04/2019

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Décoration

Les Gobelins au siècle des Lumières. Un âge d'or de la manufacture royale

Dirigée successivement par les architectes Jules-Robert de Cotte, Jean-Charles Garnier d'Isle, Jacques-Germain Soufflot et le peintre Jean-Baptiste Marie Pierre, sous l'autorité de directeurs généraux des Bâtiments du roi, tels que le duc d'Antin, le marquis de Marigny et le comte d'Angiviller, la manufacture royale des Gobelins connaît au XVIIIe siècle son apogée artistique et technique - quarante suites différentes créées en cent ans. Les plus grands maîtres du temps (Charles Coypel, Jean-Baptiste Oudry, Charles Natoire, François Boucher, Carle Vanloo, etc.), du style rocaille au néoclassicisme, conçoivent pour les métiers les gigantesques modèles nécessaires, puisant leur inspiration dans tous les domaines, profanes ou sacrés, historiques ou mythologiques. Sous la conduite d'entrepreneurs d'exception, tel Jacques Neilson, et accompagnant l'intérêt de l'époque pour les sciences et les techniques, le tissage des tapisseries atteint un niveau de perfection qui suscite l'admiration sans réserve de Diderot lors des Salons. Les élites européennes (souverains, ministres ambassadeurs...) sont enthousiasmées par ces oeuvres, objets de cadeaux qui vont orner les murs des grandes demeures, grâce à l'intervention d'architectes inventifs, tel l'Écossais Robert Adam. Cet ouvrage, la première synthèse jamais écrite sur le sujet, traite de l'ensemble des tentures produites à cette époque. Son iconographie reproduit en couleur - le plus souvent pour la première fois - un ensemble de tapisseries sélectionnées pour leur état de fraîcheur exceptionnel : pièces de L'Ancien Testament d'Antoine Coypel, du Nouveau Testament de Jean Jouvenet et Jean Restout, de la fameuse Histoire de Don Quichotte et de L'Iliade de Charles Coypel, de L'Histoire d'Esther de Jean-François de Troy, de L'Ambassade turque de Charles Parrocel, des Chasses de Louis XV de Jean-Baptiste Oudry, de L'Histoire de Thésée de Charles Vanloo ou des Amours des dieux de François Boucher. Un ensemble de modèles peints décoratifs ou d'esquisses, dont plusieurs cartons d'alentour spectaculaires du peintre de fleurs Maurice Jacques photographiés après la restauration accomplie grâce à un mécénat de la Fondation BNP Paribas, des sièges couverts en tapisserie, des tableaux faits sur métier et des planches gravées des ateliers viennent compléter cette évocation des Gobelins au temps des philosophes.

04/2014

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Celtisme, druidisme

Keltoï. Les légendes des premiers celtes

Laissons-nous bercer par les chants de l'âme celte, une musique venue de la nuit des temps qui bat au rythme du coeur de l'univers... Keltoï ! C'est le nom que se donnent les Celtes eux-mêmes, nous dit Pausanias, géographe Grec du 2ème siècle. Appelés Gaulois par les Romains, Galates par les Grecs, les Celtes dont l'origine se perd dans les brumes des premiers temps et le mystère des mégalithes, peuplent la majeure partie du continent européen, bien avant l'avènement de l'empire romain.
Ainsi beaucoup d'européens sans le savoir possèdent dans leur capital génétique, une goutte de sang celte. L'âme celte est une Déesse libre, une guerrière invincible et immortelle qui vit en harmonie avec les Esprits de la Nature. On l'a cru morte à jamais, cependant elle renaît toujours. Resplendissante, elle émerge de la forêt primordiale, souveraine toujours jeune, couronnée de feuilles de chêne et de fleurs sauvages.
Grâce aux bardes qui ont sauvé de l'oubli ces trésors sublimes, les légendes des Celtes traversent les siècles. Elles nous emmènent au-delà des terres connues, à la source où naissent les rêves qui enfantent les rivières et les montagnes. Aux confins des océans, elles racontent le voyage de Bran abordant l'île des Fées où vieillesse et maladie n'existent plus. L'histoire de Taliesin, le prince des bardes, avec la harpe magique des dieux et celle non moins merveilleuse de Merlin, le plus grand des enchanteurs, tandis qu'une princesse et un prince deviennent par amour deux cygnes majestueux qui s'envolent pour l'éternité.
La déesse, la reine et la femme y ont la part belle. Neuf fées veillent sur le " Chaudron d'Abondance " en Avalon, où bouillonne le mystère sacré de la vie éternelle, quête de toutes les aventures extraordinaires des héros et des sages. Enfin les druides nous y révèlent la sagesse qui brille au plus profond des êtres, tout comme la perle rare, cachée au fond de l'océan. Ces légendes nous rappellent la magie et la beauté de la vie, miroir de notre propre beauté, si l'on sait y regarder.

05/2021

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Littérature française

Le Spleen de Paris. Petits poèmes en prose

Le Spleen de Paris, également connu sous le titre Petits poèmes en prose, est un recueil posthume de poésies en prose de Charles Baudelaire, établi par Charles Asselineau et Théodore de Banville. Il a été publié pour la première fois en 1869 dans le quatrième volume des oeuvres complètes de Baudelaire publié par l'éditeur Michel Levy après la mort du poète. Ce recueil fut conçu comme un " pendant " aux Fleurs du Mal. Baudelaire y fait l'expérience d'une " prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ". Le recueil de Baudelaire comprend les poèmes suivants : A Arsène Houssaye I. L'Etranger II. Le Désespoir de la vieille III. Le Confiteor de l'artiste IV. Un plaisant V. La Chambre double VI. Chacun sa chimère VII. Le Fou et la Vénus VIII. Le Chien et le Flacon IX. Le Mauvais Vitrier X. A une heure du matin XI. La Femme sauvage et la Petite-maîtresse XII. Les Foules XIII. Les Veuves XIV. Le Vieux Saltimbanque XV. Le Gâteau XVI. L'Horloge XVII. Un hémisphère dans une chevelure XVIII. L'Invitation au voyage (2e version) XIX. Le Joujou du pauvre XX. Les Dons des fées XXI. Les Tentations ou Eros, Plutus et la Gloire XXII. Le Crépuscule du soir XXIII. La Solitude XXIV. Les Projets XXV. La Belle Dorothée XXVI. Les Yeux des pauvres XXVII. Une mort héroïque XXVIII. La Fausse Monnaie XXIX. Le Joueur généreux XXX. La Corde XXXI. Les Vocations XXXII. Le Thyrse XXXIII. Enivrez-vous XXXIV. Déjà ! XXXV. Les Fenêtres XXXVI. Le Désir de peindre XXXVII. Les Bienfaits de la lune XXXVIII. Laquelle est la vraie ? XXXIX. Un cheval de race XL. Le Miroir XLI. Le Port XLII. Portraits de maîtresses XLIII. Le Galant Tireur XLIV. La Soupe et les Nuages XLV. Le Tir et le Cimetière XLVI. Perte d'auréole XLVII. Mademoiselle Bistouri XLVIII. Anywhere out of the World XLIX. Assommons les Pauvres ! L. Les Bons Chiens Epilogue.

01/1979

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Littérature française

Sulak

Comme le dira plus tard le commissaire Georges Moréas, en d'autres circonstances, Bruno Sulak aurait pu devenir un des meilleurs flics de France. Mais le hasard a fait de lui un braqueur, sans doute le plus audacieux et le plus fascinant de son époque. Après avoir grandi à Marseille et brièvement fréquenté quelques voyous, Bruno intègre l'armée. Doté d'une mémoire prodigieuse, doué dans toutes les disciplines, il est rattrapé par un vol de motocyclette commis à l'adolescence. On le chasse sans le moindre égard. Il rejoint alors la Légion, comme son père. Sportif émérite, il s'entraîne au parachutisme, et bat le record de chute libre. Mais on lui refuse l'homologation de son exploit, à moins de s'engager pour 5 ans de plus. Une injustice qui le pousse à faire le mur pour aller passer le week-end en famille. Pendant son absence, l'ordre est donné à son régiment d'embarquer pour le Zaïre et ce qui n'était qu'une escapade devient une désertion. Il ne peut plus rentrer et bascule alors dans la délinquance. Avec son fidèle complice Drago, il se lance alors dans le braquage de supermarchés, rencontre la belle Thalie, une jeune fille de bonne famille qui va participer à certains vols à main armée, au volant de la Simca que Bruno utilise comme une signature à chacun de ses hold-up. Incarcéré une première fois, il étudie l'anglais et le droit, puis s'évade au nez et à la barbe des gardiens. Il s'attaque à des bijouteries, se présente chez Cartier en tenue de tennisman, une raquette à la main, profite d'une visite officielle d'Helmut Khol pour aller cambrioler un joailler parisien dans un quartier truffé de policiers... Adepte de la non-violence, il n'a jamais blessé personne, avait toujours deux balles à blanc dans son revolver au cas où on le forcerait à tirer. Généreux, épris de liberté, révolté par l'injustice, il se tint jusqu'au bout à son code d'honneur et ne dénonça jamais ses complices. Mais sa dernière incarcération à Fleury-Mérogis lui fut fatale : son ultime tentative d'évasion tourna à la tragédie et suscite encore la polémique. Il fallait toute l'ironie et le second degré de Philippe Jaenada pour trouver la bonne distance vis-à-vis de ce personnage magnifique. Construit sous forme d'anecdotes croisées, son récit nous permet de suivre en simultané l'évolution des personnages clefs qui vont s'associer à Sulak. Avec son humour pince-sans-rire et son style inimitable (usage immodéré des parenthèses, digressions en chaîne), Jaenada imagine ce que la vie de Sulak aurait pu être si tel ou tel événement ne s'était produit, montrant par là les hasards qui président au destin d'un homme. D'une grande tendresse à l'égard de son personnage, il dresse le portrait d'un homme intègre et retrace avec nostalgie cette époque où les gangsters avaient encore du panache.

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Littérature française

Plusieurs vies en une seule. Autobiographie

Un jour que je déplorais devant mon fils Jean-Philippe ma vie d'octogénaire, je lui dis : "Jusqu'à l'an dernier, je me faisais plaisir en achevant d'écrire un gros travail, Les Elites françaises. Et maintenant j'en suis à ranger ma bibliothèque et à entrer sur un tableau Excel titres, noms d'auteur, éditeurs, etc. Je m'ennuie à mourir ! — Tu devrais écrire tes mémoires pour tes petits-enfants. Le monde que tu as connu quand tu étais jeune, tes parents, tes grands parents, la guerre et même l'avant-guerre. — Je les vois déjà me dire : "Ca me gonfle, quel intérêt, tous ces gens morts depuis longtemps ? "" Mais Jean-Philippe insista, et je me décidai à prendre la plume. Vais-je, pour autant, tenter de faire oeuvre d'historien ? Non ; ni moi, ni mes parents, ni mes grands-parents n'avons la moindre prétention à entrer dans l'Histoire, fart-ce par une petite porte. Et les seuls éléments concrets dont je dispose, c'est dans ma mémoire que je peux les trouver — hormis concernant ma vie professionnelle qu'emporté par mon élan, j'ai commencé à raconter, et pour laquelle je disposais de sources abondantes. C'est donc à partir de quelques connexions neuronales survivant dans un coin de mon cerveau que je peux chercher à faire un récit où apparaîtront mon entourage, mes proches et quelques reflets d'une époque à jamais disparue. Ces souvenirs anciens, je les ai souvent revisités, ce qui les a consolidés, mais peut être aussi altérés, bien que pourtant le plaisir du souvenir vient justement de leur fraîcheur. Proust n'est pas le seul à avoir eu ses madeleines et ses aubépines en fleur. Ecrire sa vie, écrire la vie, c'est justement le thème que mon ancien élève et ami, Antoine Compagnon, traite tous les mardis au Collège de France. Ces souvenirs, comment les trier ? Aucun système de classement ne me semble satisfaisant. Alors que faire ? Simplement laisser courir la plume en espérant que, dans ce désordre, certains lecteurs, dont mes petits-enfants, peut-être, trouveront une petite lucarne éclairant ce passé déjà lointain, qui nous fait ce que nous sommes, qui fait ce que vous êtes !

01/2020

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12 ans et +

The rest of the story

Emma Saylor regarde son père danser sur la piste, un peu désabusée : elle assiste à son mariage avec une femme adorable, qui leur permet d'échapper enfin aux difficultés qui les poursuivent depuis la mort de sa mère, cinq ans plus tôt, d'une overdose. La jeune fille ne sait pas grand-chose de ce qui est vraiment arrivé. Et, pour pouvoir aller de l'avant, elle aussi, elle aimerait bien connaître... la fin de l'histoire. Or elle n'a plus revu sa grand-mère maternelle ou ses cousins depuis un séjour chez eux quand elle était toute petite. Mais le destin va lui donner un coup de pouce : pendant la lune de miel de son père, elle doit justement passer un mois au bord du lac où vit cette énigmatique famille. Car si, pour son père, elle est Emma, aux yeux de sa mère, de ses cousins et des amis d'autrefois, en revanche, elle était quelqu'un d'autre - elle était la petite Saylor, même si ce ne fut que le temps d'un été. Et c'est ce passé enfoui qu'elle va redécouvrir comme un trésor. Un parquet qui grince sous ses pas, une odeur familière... Elle qui ne se rappelle pas même le visage de sa grand-mère se rend compte qu'elle connaît cet endroit. Elle retrouve sa cousine, qui joue avec le feu comme la mère d'Emma avant elle, et Roo, le garçon dont elle était inséparable enfant. Tel un détective, elle va remonter le temps en arrière, pour découvrir non seulement qui elle est, mais aussi quelle adolescente a été sa mère. Car avant de tomber amoureuse d'un fils de famille privilégié, celle-ci a perdu son meilleur ami dans un étrange accident de bateau à moteur... Un roman de Sarah Dessen n'est jamais, jamais une déception. La reine de la fiction young adult observe les mouvements du coeur d'un adolescente dans la tourmente avec une justesse stupéfiante - ce qui fait dire à tout le milieu littéraire aux Etats-Unis qu'elle est, ni plus ni moins, une rock star. Emotion à fleur de peau et regard acéré sur les choses : venez savourer en sa compagnie une gourmandise à nulle autre pareille...

06/2019

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Littérature française

Naissance

Ce roman est si particulier, si original, si multiple, qu’il sera préférable de le présenter pédagogiquement, et point par point… 1/ Ce roman s’intitule donc Naissance et il est gros, voire « hénaurme ». Il est gros, et non pas gras. L’auteur précise : « ce livre est gros comme une femme enceinte de neuf mois ». 2/ Ce roman raconte comment son narrateur est venu au monde : il naît, déjà circoncis, dans une famille qui ne veut pas de lui. Ses parents lui font recoudre un prépuce - mais le mal est fait : ce personnage sera, en permanence, un bouc-émissaire. 3/ Roman d’initiation, Naissance raconte comment un enfant devient peu à peu, à l’insu de sa famille, un écrivain. Rejeté par sa famille, il sera influencé en ce sens par un personnage incroyable, un certain Marc-Astolphe Oh, hurluberlu hilarant et collectionneurs de… collections. 4/ Ce roman contient et prolonge tous les précédents livres de Yann Moix : Jubilations vers le ciel pour l’enfance ; Les cimetières sont des champs de fleur pour la folie ; Anissa Corto pour les sentiments ; Podium pour la province et la vie française des années 1970 ; Partouz pour la mystique et pour Charles Péguy ; Panthéon pour l’enfance maltraitée ; Mort et vie d’Edith Stein pour ses pages sur le judaïsme et le christianisme. Naissance est le roman de tous les romans de Yann Moix. 5/ Naissance est aussi un hommage absolu à la littérature. Il contient des chapitres sur Stendhal, Faulkner, Gide, Georges Bataille. Il insiste également, et ceci est en rapport avec cela, sur la mort de Charles Péguy et celle de Brian Jones. 6/ Ce livre évoque aussi les milieux de l’édition dans les années 1970. Ledit Marc-Astolphe Oh, auteur d’un Que sais-je ? sur la photocopie et la reprogravure, est désireux de se faire éditer chez Grasset. Il passe par Franz-André Burguet, venu écrire l’un de ses romans à Orléans, et qu’il harcèle pour que ce dernier lui présente Jean-Claude Fasquelle (autre personnage du roman). 7/ On l’aura compris : ce roman est fou, désopilant, grave, métaphysique, étincelant, loufoque, rabelaisien. Naissance sera… l’heureux événement de la rentrée !

08/2013

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Manga

Le pacte de la mer

Dans le village de pêcheurs d'Amidé, on raconte qu'autrefois, un pacte fut scellé entre un prêtre shintô et une sirène. Ainsi, en échange de la protection d'un d'oeuf, une pêche abondante et une mer clémente assurent la prospérité de la ville. Cette légende s'est répandue et attire médias et promoteurs. Partagé, Yôsuké, benjamin du clan des prêtres shintô, a un étrange pressentiment. Et si la légende était vraie ? Les hommes ne devraient-ils pas redouter la colère de la mer ? Un pacte avec la nature Au Japon, le respect inspiré par les éléments naturels rime souvent avec tradition puisque la religion shintô est censée assurer une bonne relation entre la nature et les intérêts humains. Or, depuis les années 1970, un nouveau débat a pris place au sein de la société japonaise : le développement du pays doit-il se faire au détriment de la tradition ? Le Pacte de la mer illustre de façon sobre et pourtant très forte cette tension entre modernité et tradition ; le jeune héros Yôsuké étant le symbole d'une nouvelle génération qui cherche sa place dans ce système où parent et grands-parents s'opposent. Satoshi Kon réussit à décrire avec justesse l'évolution d'une jeunesse partagée entre modernisation effrénée et respect des mystères de la nature. Un propos finalement très contemporain. Le Pacte de la mer bénéficie d'une préface d'un " parrain " prestigieux sous la plume de Jean-Pierre Dionnet, co-créateur de la revue Métal Hurlant et de la maison d'édition Les Humanoïdes Associés, producteur, scénariste et journaliste qui a contribué au succès de la bande-dessinée asiatique et du manga en France et qui décrit l'oeuvre de Satoshi Kon avec passion : " Son oeuvre est rare en quantité, mais tout y est facette d'un édifice unique et, en réalité, achevé : il avait la prescience sans doute de sa courte floraison. Une oeuvre à fleur de peau de poisson [... ] miroitant comme de la peau de galuchat : cette peau tannée faite de centaines de miroirs obscurs, comme une onde changeante, inconstante. "

09/2017

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Critique littéraire

John Florio alias Shakespeare

La question de l’identité de William Shakespeare hante le monde littéraire depuis 400 ans. Ces dernières années, cette oeuvre immense a été attribuée à plus d’une cinquantaine d’Anglais dont Francis Bacon, Edouard de Vere et Marlowe... L’attribuer, une fois pour toutes, à un « génie » petit-bourgeois de province réfractaire aux langues étrangères, entrepreneur de spectacle à Stratford-upon-Avon ne convainc personne. Par une démonstration-enquête minutieuse et érudite, Lamberto Tassinari dévoile que John Florio était Shakespeare. Fils d’un émigré italien, Michel Angelo Florio, juif converti, prédicateur érudit en religions, John Florio naquit à Londres 12 ans avant le Shakespeare officiel… John, lexicographe, auteur de dictionnaires, polyglotte, traducteur de Montaigne puis de Boccace, précepteur à la cour de Jacques 1er, employé à l’ambassade de France ne cessa de jouer les « passeurs » culturels. Produire l’oeuvre de Shakespeare supposait d’immenses ressources matérielles, circonstances à l’époque rarissimes, telles que la possession d’une riche bibliothèque, la connaissance de langues étrangères (au premier rang desquelles l’italien), des voyages en Europe continentale, la fréquentation de la cour et de la noblesse. Et que dire de cette intimité passionnée avec la musique, avec l’Ecriture sainte, et de sa connaissance précise des humanistes de la Renaissance continentale (Dante, l’Aretin, Giordano Bruno pour l’Italie, Montaigne chez nous) ? La Tempête exprime de façon poignante, quoique cryptée, la plainte de l’exilé, la perte du premier langage, sa consolation par la fantasmagorie et les méandres douloureux du rapport générationnel…Les tourments de l’exil hantent, à fleur de texte l’auteur des Sonnets : sont-ils vraiment de la plume d’un homme voyageant pour ses affaires de Stratford à Londres, et qui ne sortit jamais de son île ? On a souvent remarqué l’étrangeté de la langue de Shakespeare sans jamais faire l’hypothèse qu’il pourrait être étranger… Au fil des pages les preuves s’accumulent... On découvre « Shakespeare » rendu à sa richesse, à sa complexité nées des souffrances de l’exil et du polylinguisme. Et s’il était juif et italien… mais comme le dit Florio « anglais de cœur »…

01/2016

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Autres collections (6 à 9 ans)

La Vie compliquée de Léa Olivier Duo T04

Waouh ! Léa Olivier a eu droit à un relooking ! Retrouvez notre célèbre best-seller La Vie compliquée de Léa Olivier dans une superbe édition DUO à un prix très attractif. Dans chaque tome, suivez non pas une mais deux aventures palpitantes de Léa : 7. Trou de Beigne + 8. Rivales Tome 7 : Trou de Beigne : L'année scolaire tire déjà à sa fin, et Léa doit décrocher son premier emploi d'été. Malheureusement pour elle, le seul endroit qui semble enclin à l'engager la force à porter un uniforme qui lui donne l'air d'un zèbre nauséeux, une ressemblance qui n'échappera certainement pas aux nunuches ! Avec Félix qui se prépare pour partir en voyage, Marilou qui doit composer avec les conséquences de ses actes, ses parents qui sont avides de passer du temps en famille et son amoureux qui possède un calendrier social plus chargé que celui d un scout, les "vacances" de Léa ne s'avèrent pas de tout repos. Et ce n'est certainement pas les clients exigeants et ses collègues excentriques du Roi du beigne qui lui faciliteront la tâche. Voici un été qui s annonce rempli de rires, de larmes, de remises en question et de délicieux trous de beignes. Tome 8 : Rivales : Après avoir fait ses adieux au Roi du Beigne, Léa doit entamer sa dernière année de secondaire. La rentrée lui réserve toutefois une surprise de taille avec l arrivée de Bianca Gosselin-Gossante, la-nouvelle-élève-qui-possède-tous-les-talents et qui la fait sentir aussi rayonnante qu une mousse de nombril. Léa devra non seulement apprendre à côtoyer cette nouvelle rivale, mais elle se verra aussi forcée de travailler en équipe avec Maude et d endurer ses crises de diva, de remonter le moral de Félix, métamorphosé en fleur-bleue-poétique, et de soutenir Marilou dans sa mission "Récupérer JP" . Alors que Léa doit prendre des décisions importantes concernant son avenir, voilà aussi que son c ur se pose des questions existentielles et la pousse à tout remettre en question. Décidément, la route sera remplie d embûches et de nunuches d ici la remise des diplômes !

02/2022

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Littérature française

Courir sur ton ombre ou Nocturne à Pontaniou

La folie amoureuse dans un espace de réclusion, à travers un roman épistolaire en trois temps. Le 26 septembre 1982, le corps d'Anna Guibert, jeune peintre, est retrouvé sans vie dans sa cellule de la prison de Pontaniou. Sa dernière lettre révèle la folie amoureuse morbide qui la liait à son amant, Antoine, pianiste, avec qui elle entretenait une liaison aussi passionnelle que désespérée, puisqu'Antoine était marié. Condamnée pour le meurtre de sa rivale, Anna laisse une correspondance qui, dix ans plus tard, constituera le fil qui permettra à Agathe, sa fille, de remonter jusqu'à Antoine et d'éclaircir le mystère de ses origines. Inspiré d'un fait divers qui défraya la chronique dans les années 80 (une élève tenta de poignarder son professeur de piano), le roman a pour cadre la prison de Pontaniou. L'ancienne prison du port de Brest était, à la fin du 17e siècle, un asile nommé la Madeleine, qui fut reconverti en maison de correction pour les filles et femmes " de mauvaise vie " - prostituées, jeunes filles égarées, libres-penseuses ou femmes engagées. Les détenues étaient marquées de la fleur de lys au fer rouge sur la place publique avant d'être enfermées et exploitées (pour le tannage des voiles, notamment). Trois siècles plus tard, quand la prison maritime deviendra une maison d'arrêt dans les années 1950, le bâtiment d'origine subira peu d'aménagements dignes de décence. Pontaniou détiendra alors la triste réputation d'être une des prisons les plus dures de France, au point que l'établissement devra fermer ses portes en 1993. Le site continue d'exercer une grande fascination sur les artistes (photographes, peintres, urbex). Appartenant aujourd'hui à la ville de Brest, il fait l'objet d'un appel à projet visant à réhabiliter le lieu (fin mai 2023), sous l'impulsion des enfants des Résistants qui y furent incarcérés et torturés durant la Seconde Guerre mondiale. Allégorie de la liaison tumultueuse et passionnée de George Sand et Frédéric Chopin, le roman fait également de la musique un personnage à part entière, avec le choix de la nocturne, composition intime et expression romantique par excellence.

08/2023

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Littérature française

L'enfant de la rue et la dame du siècle. Entretiens inédits avec Germaine Tillion

Grande dame du siècle, Germaine Tillion, née en 1907, traverse l'histoire et y met son grain de sable pour empêcher les hordes hitlériennes d'envahir le monde et d'imposer le pouvoir de la force contre la raison ou pour empêcher l'Etat de broyer les proscrits, de torturer et d'exécuter impunément, pour empêcher les combattants du FLN de tuer aveuglément, pour promouvoir l'éducation pour tous, et donner le statut d'étudiant aux prisonniers. Infatigable et fragile, elle dresse sa silhouette contre les injustices comme un géant qui ferait rempart de son corps contre la détresse et le désespoir, elle sait que résister c'est avant tout rester debout et vivre, se moquer de soi, tirer leçon de la fleur poussée dans les cendres du camp. Toute sa vie, elle usera de sa propre dérision comme source d'énergie. Germaine Tillion prend par la main son ami des mots, son ami écrivain et poète et l'entraîne dans la folle épopée de ses colères et de ses émois. Un enfant de la rue, Michel Reynaud a pour habitude de dire qu'il est un enfant sans mémoire, c'est pour cela qu'il soigne si bien celles des autres, de nos valeurs humaines. Résistance, déportation, exil, sont ses engagements, recherches, combats. Quoi de plus naturel, en poursuivant les ombres de l'histoire, ceux dont jamais on ne parle, que ses pas croisent et se mêlent à ceux d'une grande Dame qui a traversé, non construit au corps à corps, notre histoire de sa marche têtue. Entrez dans l'intimité de la grande Dame et de son ami, l'enfant des rues, que rien ne disposait à une rencontre, mais qui pourtant ont su trouver le chemin l'un de l'autre pour partager notre siècle et apprendre l'humilité dans ce dédale des " Grands de l'Histoire ". Entre un déjeuner préparé par elle et la promenade du chien, nous allons de l'un à l'autre pour savoir, les courages et les défilades des hommes. Une rencontre exceptionnelle entre Histoire et intimité, dans l'alchimie de la littérature et de la poésie dans la complicité et l'alliance de l'intelligence et de l'action par le verbe.

12/2010

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Récits de voyage

Losar. Mon nouvel an tibétain

L'odyssée sensible au Tibet pendant le Nouvel An d'une artiste qui ne parvient pas à trouver sa place dans le monde. Quand Karen Guillorel cesse ses longs voyages en 2013 et " s'installe ", elle se sent alors en décalage par rapport aux autres. Echouant à discerner ce qui ne tourne pas rond, elle se demande quotidiennement : comment entrer avec justesse dans la danse humaine ? L'interrogation parvenue à son pic en 2019, elle ressent alors le besoin de repartir pour réfléchir. Elle choisit l'Himalaya en une occasion particulière : les festivités de Losar, le Nouvel An Tibétain. Autour des cérémonies célébrant l'entrée dans la nouvelle année, les Tibétains pratiquent des rituels qui établissent l'abandon de ce qui est ancien ou mauvais et permettraient d'entrer dans un esprit de renouveau. Cela entre en résonance avec la quête de Karen. En début d'année 2020, elle se rend donc au Népal. La pandémie de covid-19 parait alors un spectre lointain aux occidentaux. Son objectif est concret : vivre les trois jours de festivités de Losar au sanctuaire de Bodnath où elle souhaite voir en particulier les danses masquées des moines. Pour la préparation, elle s''en remets à la musique des syllabes de Losar. Dans Lo-sar, j'entends aussi : " le hasard " et espère de la dérive du périple qu'il m'amène à mon but. Mais la déception est au rendez-vous dans ce célèbre écrin du bouddhisme à Katmandou et elle fait alors un pari : celui de partir au petit bonheur la chance dans un village de réfugiés tibétains de Pokhara, au pied de l'Annapurna. Puis sous l'impulsion d'un rêve, elle m'envole pour le Dolpo jusqu'au Lac Phoksundo et son village Ringmo, désert durant l'hivernage. Dans ces lieux vides et ensevelis sous la neige, les claquements des drapeaux de prière et le miroir du lac glacé répondront à la question qui m'a fait partir pour l'Himalaya. D'une plume sensible, à fleur de peau, ce carnet de voyage narre l'odyssée intérieure de l'auteur et sa rencontre avec le Tibet et ses rituels. Plusieurs dessins de l'auteure ponctuent le texte.

09/2021

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BD tout public

La cicatrice

LA CICATRICE par Gilles Rochier Dans La cicatrice, Gilles Rochier se penche sur la vie d'un jeune couple de trentenaire, Denis et Sophie, partagé entre le travail, la rénovation d'un appartement et la vie familiale. Denis et Sophie vivent en région parisienne, travaillent dans de grandes entreprises : peu de temps pour communiquer, pas de nuage non plus. Un jour, Denis remarque une cicatrice sous son bras dont les causes lui échappent totalement. Accaparé par une vie professionnelle intense qu'il semble mener sereinement, c'est avec discrétion et obsession que Denis va tenter d'obtenir de la part de son entourage des indices et des bribes d'explications sur l'origine de cette cicatrice. C'est le début d'une introspection, d'un retour sur soi et son passé qui commence. Après le succès de son précédent ouvrage paru en 2011, TMLP (Prix révélation 2012 au Festival International de la bande dessinée d'Angoulême, Prix des Lycéens et apprentis Iles de France, Maison des écrivains 2012, Prix des Lycéens et apprentis Région PACA, Centre régional du livre, 2013), Gilles Rochier nous propose de nouveau une histoire dense et à fleur de peau, où le tragique point dans les interstices du quotidien. L'auteur Je découvre le monde du fanzine. Le fait de faire de la bande dessinée, sans avoir besoin des gros éditeurs me ravit, Envrac naît en septembre 1996. J'y raconte des histoires qui me sont arrivées dans mon quartier en faisant intervenir quelquefois des amis sans tomber dans les clichés classiques de la banlieue. J'essaye de parler juste, mais déjà je sais pertinemment que les histoires que je raconte sont très très loin de ce qui se passe réellement dans les banlieues de nos jours. J'essaye de toujours rester en action. La journée, j'écris, je m'occupe de mes enfants et j'attends que la nuit tombe pour dessiner... je peux pas trop avant. Je tente de monter des projets de réinsertion par la bande dessinée, la narration graphique moderne. Grâce à mon éditeur et à cette nouvelle visibilité, je vais me confronter au public "empêché" (prison, HP, hôpital), à celui des écoles etc.

03/2014

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Esotérisme

Rose+Croix

Rose+Croix : quel nom, quel mouvement, quelle société initiatique en Europe - et ce, depuis plusieurs siècles - aura suscité plus d'interrogations et généré plus de questions et plus de mystères que celui-là ? Comment expliquer la fascination, l'engouement et la curiosité du public à l'égard d'une étrange et insaisissable " Confrérie " dont on ignore, encore aujourd'hui, qui sont ceux qui en furent précisément les véritables maîtres ; qui sont les insaisissables personnages qui présidèrent à sa constitution et organisèrent, avec grande prudence et un sens élevé du secret, sa discrète diffusion ? Ce B.A.-BA des Rose+Croix, présentant la plupart des données historiques disponibles et les replaçant dans une vue générale et globale de la perspective ésotérique, sera, à ce titre, certainement fort utile à chacun. Il saura favoriser un accès, rendu de plus en plus délicat, tant aux documents qu'aux différentes connaissances qui existent concernant la tradition rosicrucienne. On est souvent surpris, il est vrai, devant les noms de ceux, alchimistes, francs-maçons, philosophes, théologiens, etc., qui, de près ou de loin, appartinrent ou côtoyèrent la secrète " Fraternité ", épousant son message d'amour évangélique, d'ouverture et de tolérance religieuse, qui la caractérise dans son exigence spirituelle et, parallèlement, la distingue dans ses positions de principe. C'est pourquoi la compréhension de la pensée des Rose+Croix est du plus haut intérêt pour ceux qui cherchent les germes de la Vérité, et qui attendent que s'épanouissent enfin les semences supérieures qui résident dans le centre de l'âme. Pour ceux qui participent de ce petit nombre, on ne peut en douter, il leur sera toujours offert de contempler le sens véritable de la " Rose " et de la " Croix " et, surtout, comme le montre cet ouvrage, de célébrer l'éternelle union de ces deux symboles en plaçant, au centre du bois où fut cloué le divin Réparateur, la fleur mystique que l'on dit représenter la céleste rosée de notre Rédemption, de manière à ce que ne cessent de se consommer, dans l'invisible lumière du cœur, les sublimes noces de l'âme et de l'Agneau Divin.

03/2005

ActuaLitté

Théâtre

Plein coeur

C'est une histoire inventée, dictée par les courants. Une histoire enfouie au creux des océans. Celle de Joy, fleur de pavé en mal de douceur, arrachée à son bitume pour être envoyée là où elle ne gênera plus, vers ces Antilles aux parfums de vanille qui, elle l'espère, lui ouvriront grand les bras comme une Mama créole. Celle de Caron, passeur de peu de mots qui met le cap sur les îles malgré l'ombre du kraken, le chant des sirènes et le souffle des noyés pour y livrer sa cargaison. C'est l'histoire d'un face-à-face. D'un voyage entre deux eaux. Le dernier. Mais ça, Joy ne se l'avoue pas vraiment. Elle préfère s'accrocher à la promesse d'une vie plus belle, à cet amour qui l'attendra, elle en est sûre, au terme de la traversée. Alors, seulement, ses racines repousseront... C'est une pièce sur l'exil. La solitude. Les quotidiens à réinventer et les proches qu'on laisse derrière soi. C'est une pièce sur la joie. Les souvenirs qui tiennent chaud et les rêves qui donnent la force de continuer. C'est une pièce sur l'enfance. Comme elle fait mal... Comme nous aspirons pourtant à la retrouver. C'est une pièce sur les femmes, leur talent pour la vie, leur soif de liberté. La nécessité de faire des choix et d'être la seule à savoir ce qui est bien pour soi. C'est une pièce sur les mots et leur pouvoir autoréalisateur. Comme ils nous détruisent... Comme ils savent si bien nous rafistoler. C'est une pièce sur les faiseuses d'anges, les ailes qu'on déploie et les âmes qu'on dit soeurs. Les regards dont on s'éprend et les rencontres qui chamboulent une vie. C'est une pièce sur tout ce que nous avons en commun. Nous, êtres humains. Quels que soient la couleur de notre peau, notre âge, genre, culture, religion, revenu et sexualité. C'est une pièce sur la vie. Et la fin du périple. Là-bas, de l'autre côté

10/2018