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Dzack, Gérard Guéro

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Histoire de France

La correspondance du Cardinal de Richelieu. Au faîte du pouvoir : l'année 1632

La correspondance du cardinal de Richelieu est passionnante en ce qu'elle présente à la fois les grands événements du temps et tous leurs protagonistes. Elle dépasse largement les limites du royaume de Louis XIII pour s'inscrire en une dimension européenne, fondatrice par la volonté même du cardinal. Quelque deux mille documents inédits ont été mis au jour. Une partie d'entre eux, fondateurs de la civilisation dans laquelle nous évoluons, a été soigneusement choisie, présentée et annotée. Quelle richesse ! Ces lettres, ces mémoires, ces notes, ces plans, ces états divers de la France de Louis XIII nous plongent dans une œuvre politique et gouvernementale de tout premier plan, par ce que Richelieu en a lui-même laissé, par les textes qui ont conditionné ses décisions. Intrigues de Marie de Médicis, censure des libelles, répression de toute opposition politique dans la droite ligne de la journée des Dupes, création d'un tribunal d'exception, l'Arsenal, ce sont surtout les relations entretenues avec Monsieur, duc d'Orléans, et l'attitude de Louis XIII vis-à-vis de l'héritier présomptif du royaume, qui dominent cette année 1632. Le cadet de France entre en guerre ouverte contre l'autorité souveraine de son frère. Son arrivée, en armes, dans le royaume met les provinces qu'il traverse à feu et à sang, avant que la bataille de Castelnaudary ne mette un terme brutal à l'équipée. A l'issue de sa défaite, le duc de Montmorency est traduit en justice et condamné à mort. Mais les relations avec le duché de Lorraine, envenimées par le mariage de Monsieur avec la princesse Marguerite, soeur du duc Charles IV, ne s'arrangent guère. Epuisé, Richelieu, tombe malade à la fin de l'année 1632. Plus que jamais, le Roi lui réitère sa confiance. Le cardinal-ministre est au faîte de sa puissance, même si l'autorité acquise auprès de Louis XIII, dans le royaume, et au plan international, demeure un sujet d'inquiétude, et une position sans cesse à reconquérir.

11/2007

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Critique littéraire

William Blake. Poète et peintre

William Blake (1757-1827) est bien connu du public comme dessinateur, graveur, peintre, aquarelliste; le succès renouvelé des expositions de la Tate Gallery l'atteste. La variété des œuvres picturales séduit chez cet artiste proche de Henry Fuseli., à mi-chemin entre le "gothique" et le fantastique selon Goya, qui a en outre illustre la Bible, Dante, Shakespeare ou Milton. Mais Blake est aussi un poile considérable qui -fait assez exceptionnel- a lui-même illustré ses œuvres poétiques. Certes, innocence et expérience, ou Le Mariage du Ciel et de L'Enfer ont toujours été associés à Blake; cependant cela a conforté sa réputation de naïf ou d'illuminé pour de mauvaises raisons, car l'essentiel de l'œuvre poétique est demeuré fort longtemps méconnu, voire même pratiquement inédit. Cet ouvrage propose un portrait qui s'efforce d'être complet, avec une biographie. restituée à partir des faits connus, des journaux, lettres, anecdotes dont on dispose. une introduction à l'ensemble des œuvres picturales ou poétiques, sans les amputer de la moitié d'entre elles, et en s'interrogeant sur les rapports que gravure et écriture (la plume et le burin) entretiennent. Songeons que la plupart des poèmes sont publiés sans les illustrations avec lesquelles Blake les a conçues, alors qu'il s'agit d'un double texte pictural et verbal, quelquefois sur la même page. Le grand prêtre James Joyce fut l'un des premiers à exhumer et à utiliser cette œuvre singulière. Les titres étranges ou insolites (Urizen, Ahania, Thel, L'Amérique, Tiriel, Milton, Jérusalem) nous font découvrir hommes, femmes, enfants -un univers humain appréhendé dans sa gloire et sa boue, entre abjection et sublime, véritable archipel de ses bas-fonds, ses coraux, ses écumes, ses vagues successivement Jésus selon Blake y émergeant en surimposition. Présenter Blake comme un précurseur ou un pré-romantique n'a plus guère de sens. Son œuvre s'impose comme un roc sur un océan, énigmatique et d'une troublante immédiateté.

10/2008

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Pléiades

Romans et contes

"Le premier problème qui se pose à l'éditeur des Romans et contes de Voltaire est de savoir quelles limites donner à son entreprise, c'est-à-dire quels ouvrages ou morceaux il doit retenir, et quels exclure. De la réponse qu'il donne à cette question dépend non seulement le contenu de l'ouvrage qu'il présente au public, mais aussi la conception qu'il propose implicitement du roman et du conte voltairiens. La question ne se poserait pas si cet éditeur n'avait qu'à suivre les intentions de l'écrivain. Mais Voltaire n'a jamais donné la liste des ouvrages de lui qu'il considère comme contes ou romans. Il n'a jamais non plus donné, en ce qui le concerne personnellement, une définition de ces genres qui permettrait de retenir les oeuvres répondant aux critères énoncés et de rejeter les autres. A vrai dire, il ne lui arrive à peu près jamais de prononcer ces mots pour les appliquer à ses productions. "Petits ouvrages", "petits morceaux" sont les termes qu'on trouve sous sa plume, mais, même lorsqu'il les emploie, il est à peu près impossible de dire ce qu'il met dessous. Le problème serait résolu en pratique, si les premiers éditeurs de Voltaire avaient toujours rangé sous la rubrique en queftion une certaine liste ne varietur de ses ouvrages : on pourrait alors estimer que l'auteur leur aurait donné au moins un accord implicite sur la liste en question. Mais ils ne s'accordent nullement sur le détail du choix des pièces. Et si Voltaire aborde le sujet dans quelque lettre à tel ou tel de ses éditeurs, c'est seulement pour critiquer - de façon d'ailleurs vague - un choix déjà fait par cet éditeur et sur lequel il n'y a plus guère moyen de revenir. Il est donc indispensable de considérer les données du problème avant d'expliquer les raisons du parti auquel nous nous sommes finalement rangés. [... ]" Frédéric Deloffre.

11/2000

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Histoire de France

L'Impératrice Eugènie ou l'Empire d'une femme

D'une existence longue et contrastée -elle naquit dans l'Espagne post-napoléonienne et disparut au lendemain de la Grande Guerre-, on ne retient souvent que les années au cours desquelles Eugénie, comtesse de Teba (dite de Montijo), fut impératrice des Français (1835-1870). Or son destin, tantôt éblouissant, tantôt douloureux, exemplaire à plus d'un titre de ce que fut le XIXème siècle, instable et déchiré, appelle aujourd'hui encore de grandes interrogations. Qui était-elle, cette héritière d'une famille de l'aristocratie espagnole honorable mais désargentée ? Une jeune fille indépendante et fière, une ambitieuse et même une intrigante jouant, avec un zeste de cynisme, de sa beauté et de son élégance ; une femme généreuse et malheureuse. Devenue souveraine parce qu'elle avait rendu Napoléon III fou de désir, elle sut, en dépit d'un caractère capricieux et d'une culture médiocre, donner au trône et à la Cour un lustre et un rayonnement exceptionnels. Proche de toutes les têtes couronnées attirées dans un Paris rénové, elle rassembla aussi autour d'elle bon nombre des meilleurs esprits du temps. Hélas, le sens politique lui faisait défaut : ses tentatives pour contrecarrer certaines décisions libérales de son époux, ses interventions en faveur de l'expédition au Mexique et sa régence pendant la guere de 1870 furent catastrophiques. Après Sedan, le second versant de sa vie fut un interminable et douloureux chemin de croix. Veuve dès 1873, l'impératrice déchue perdit quelques années plus tard son fils unique en qui elle avait mis toutes ses espérances. Alors, elle consuma ses jours dans une grande solitude affective, courant les mers et les continents pour apaiser sa douleur, aspirant au dépouillement tout en gardant le souci de son rang. Néanmoins, elle ne cessa de s'intéresser à toutes les découvertes et inventions et ouvrit généreusement sa demeure en Angleterre aux blessés de la Grande Guerre, apportant ainsi sa contribution à la "revanche". Elle mourut à Madrid qu'elle avait voulu revoir. Elle avait plus de quatre-vingt-quatorze ans...

09/1995

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Histoire de France

L'Eglise et l'argent sous l'Ancien Régime. Les receveurs généraux du clergé de France aux XVIe-XVIIe siècles

"Ce livre puissant et neuf conduit de l'Eglise à l'Etat par l'intermédiaire de l'argent et aboutit, en un mouvement naturel, à une série de portraits de grands hommes, dont les deux derniers touchent au chef-d'oeuvre, tant par le fond que par la forme. Son évidente originalité n'empêche pas cet ouvrage de s'insérer dans le grand mouvement de remise en perspective et d'approfondissement des XVIe, et XVIIe siècles français, si difficiles à pénétrer sérieusement. (...) Ramené à une sorte de schéma, le thème de l'ouvrage offre une simplicité qu'on ose dire monacale. Dès François Ier, roi brillant et guerrier, la royauté est désargentée. Elle a donc l'idée de recourir à l'emprunt : elle imagine de "vendre des rentes", mais par l'intermédiaire de l'Hôtel de Ville de Paris, qui inspire quelque confiance aux acheteurs. Las ! fort vite, les descendants de ce roi multiplient les ventes de rentes, donc les emprunts, et se montrent parfaitement incapables de verser régulièrement lesdites rentes, et moins encore de les rembourser. Qui va le faire à sa place ? La monarchie se tourne vers l'Eglise de France dont l'ostensible richesse est peu populaire et que menacent sérieusement les progrès de la Réforme. Et l'Eglise, résignée et quelque peu bousculée, s'incline : à partir de 1561, elle va soutenir la royauté en quelque sorte en se cotisant ; puis, durant un bon quart de siècle, elle doit aliéner (c'est-à-dire vendre avec clause de rachat) une partie de ses biens, guignés par le tiers état et même par une partie de la noblesse. La terrible période des guerres de Religion achevée, le système, fort embrouillé - surtout par nous -, se stabilise et s'institutionnalise. L'Eglise de France aidera le roi jusqu'en 1789 - de moins en moins, on l'apprendra. Mais Claude Michaud, qui préfère le plus difficile, ne dépasse guère le début du XVIIIe siècle, sauf dans une rapide et fulgurante postface, qu'on fera bien de méditer." Pierre Goubert.

09/1991

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Faits de société

Lévy oblige

"Ma façon d'être ou de ne pas être juif ne m'a guère préoccupé, et si j'éprouve une vive irritation lorsque les représentants autoproclamés de la communauté juive prétendent s'exprimer en mon nom, cela ne me conduit pas à publier mes propres réflexions sur un sujet plus débattu qu'aucun autre. Mais les temps ont changé. Non pas que la question juive, toujours lancinante, ait gagné une actualité inconnue auparavant, mais le retour en force du conservatisme religieux, la fièvre identitaire associée au repli communautaire ainsi que la persistance de la guerre en Palestine me font craindre d'être embrigadé, au nom de mon nom, dans des causes qui ne sont pas les miennes et, par mon silence, d'attenter à ma liberté. Me voilà Juif. Pas par la religion, ni par les usages. Est-ce par la race ou bien seulement par la grâce de mon nom, transmis intact par mon père ? En tout cas je suis Juif aux yeux des autres, les Juifs et les non-Juifs mais, à mes yeux dont le regard ne m'importe pas moins, moi qui ne pratique aucune religion, ne respecte aucune tradition, ne fais partie d'aucun groupe, d'aucune coterie, d'aucun réseau, dans quel sens suis-je juif ? " A partir de cette interrogation identitaire, Thierry Lévy nous offre un bref essai brillantissime par son esprit de synthèse, son talent pédagogique, son sens de la formule... et hautement polémique sur le fond. Partant de son cas particulier, il retraverse en effet les débats qui ont opposé Hertzl et Bernard Lazare aux lendemains de l'Affaire Dreyfus pour déboucher sur la dénonciation de la victimologie contemporaine, en passant par... la relativisation du caractère spécifique de la Shoah ("Cette irrationalité, les nazis ne l'ont pas inventée : elle était déjà l'oeuvre dans la machinerie destructrice usinée par les Etats-Nations").

01/2008

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Sciences historiques

Histoire du rire et de la dérision

Le rire est une vertu que Dieu a donnée aux hommes pour les consoler d'être intelligents, disait Marcel Pagnol. Une vertu qui a plus de deux mille ans, comme en témoignent les recueils d'histoires drôles dont Grecs et Romains étaient déjà friands. Mais peut-on rire de tout ? Oui, affirme Démocrite, dont le rire désabusé a des accents étonnement modernes. Oui, dit aussi Cicéron qui répertorie mille façons de faire rire. Non, proclament en revanche les Pères de l'Église, car le rire est un phénomène diabolique, une insulte à la création divine, une manifestation d'orgueil. Leurs arguments ne sont cependant guère entendus au Moyen Age : les rois s'entourent de fous, les hommes jouent à se moquer les uns des autres lors des charivaris, et l'humour, qui n'est encore que parodie, se glisse même dans les sermons des prédicateurs. Avec Rabelais apparaît une autre façon de rire, un rire ambigu qui ébranle toutes les certitudes et se prolonge au-delà de la Renaissance, un rire tour à tour picaresque, grotesque, burlesque. La monarchie absolue veut faire rentrer les rieurs dans le rang. Mais peut-on domestiquer le rire ? Déguisé en humour acide, il ronge peu à peu les fondements du pouvoir et de la société. C'est tout naturellement qu'au XIXe siècle il trouve son terrain de prédilection dans la satire politique, tandis que les philosophes dissèquent ses vertus, parfois pour les déplorer, et que Baudelaire recherche le " comique absolu ". L'ironie devient un mode de relation de l'homme au monde. Elle protège contre l'angoisse et l'exprime en même temps. " Je ris avec le vieux machiniste Destin ", écrit Victor Hugo qui fixe en des formules immortelles l'ambiguïté du rire. Avec les Zutistes, Fumistes et autres J'menfoutistes, le XIXe siècle s'achève sur une apothéose du rire insensé. Le monde va désormais tout tourner en dérision, ses dieux comme ses démons.

09/2000

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Poésie

Satires. Epîtres. Art poétique

"Sa statue nous a masqué sa vraie stature. Mais il suffit de le relire pour le retrouver vivant presque à chaque page. Il ne s'est en effet guère moins mis dans son oeuvre qu'un La Fontaine, qui, malgré les apparences, ne se livre pas davantage. Il s'y peint à tous les âges, burinant avec une probité scrupuleuse chacun de ses portraits, reflets successifs d'une personnalité fortement accusée, plus complexe qu'il ne paraît de prime abord et qui doit à ses contrastes son puissant relief. Laissant le fabuliste confier à la flexible fluidité des vers irréguliers le libre vagabondage de son âme inquiète, il choisit pour instrument l'alexandrin, dont il se montre un incomparable ouvrier, et dont il sait tirer, à force de travail, une variété presque infinie d'effets. Doué d'une oreille très subtile et très sûre, il combine les sons de manière que chaque mot, mis à sa juste place, prenne, par un système savant d'échos, sa pleine valeur. Le temps paraît venu de lui rendre parmi ses pairs le rang éminent qui lui revient de droit. Nul ne méritait davantage de prendre place dans cette collection. On le croit trop connu, mais on se trompe. Il réserve toujours à son lecteur le plaisir de la surprise. Ce privilège n'appartient qu'aux poètes authentiques et seulement aux plus grands. Il a fixé la norme à partir de laquelle tout devient écart, excroissance, déviation. Qu'on le veuille ou non, l'alexandrin qu'il a forgé reste un peu comme le mètre-étalon de notre poésie. Plus que personne, il a contribué, par son travail obstiné sur les mots, à clarifier notre langue, dont nul n'a mieux senti d'instinct le génie, à lui donner cette sorte d'évidence lumineuse qu'on pourrait appeler le lustre de la raison" Jean-Pierre Collinet.

11/2008

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Histoire de France

Paul Reynaud (1878-1966). Un indépendant en politique

" Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts ", " La route du fer est coupée "... De Paul Reynaud, on ne retient guère aujourd'hui que son passage à la tête du gouvernement aux heures les plus sombres. Pourtant, il aura été député pendant plus de trente ans et souvent ministre : résumer sa carrière à quelques semaines paraît réducteur. Ce Bas-Alpin monté à Paris et devenu avocat, député de la Chambre bleu horizon, va participer à tous les grands débats de l'entre-deux-guerres, de la dévaluation du franc à la réforme de l'outil militaire en passant par les enjeux diplomatiques. A chaque fois, il se démarque de ses propres amis, faisant de lui un indépendant en politique. Une seule chose compte pour lui : tout faire pour maintenir en l'état la puissance française, en particulier face à l'Allemagne dont il perçoit très tôt le danger. Ministre du gouvernement Daladier en 1938, il prend une part essentielle dans la préparation de la guerre. Toutefois, parvenu enfin au pouvoir, il ne parviendra pas à renverser le cours des événements : manque de volonté ? accession au pouvoir trop tardive ? Cette question mérite un examen attentif. Après cinq années de captivité, on retrouve l'ancien président du Conseil, de 1945 à 1962, prenant position sur toutes les grandes affaires qui engagent l'avenir : décolonisation, construction de l'Europe, avènement de la Ve République. Farouchement opposé à la réforme de l'élection du chef de l'État, il prend la tête du cartel des non et parvient à censurer le gouvernement de Georges Pompidou. Fruit d'une étude minutieuse qui s'appuie sur une documentation souvent méconnue ou inédite, ce livre a pour ambition de redonner à Reynaud la place qui est la sienne dans l'histoire politique du XXe siècle. Sa contribution à la défense du modèle parlementaire comme sur l'intégration européenne a valeur de réflexion aujourd'hui encore.

04/2005

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Sciences politiques

Le regard politique

"Aujourd'hui, la faculté humaine qui reçoit toute l'approbation, c'est l'imagination. Or je n'ai pas d'imagination, je ne suis pas un artiste et je n'ai pas l'ambition de créer. En revanche, je voudrais comprendre. Comprendre quoi? Comprendre ce qui est. Or comprendre ce qui est ne motive guère les hommes d'aujourd'hui. Rousseau, grand maître des Modernes en cela, disait: "Il n'y a de beau que ce qui n'est pas." Au fond, pour moi, c'est le contraire, je né suis intéressé que par ce qui est. Et c'est peut-être pour cette raison que, au moins depuis ma maturité, je n'ai jamais été de gauche: la gauche préfère imaginer une société qui n'est pas, et j'ai toujours trouvé la société qui est plus intéressante que la société qui pourrait être. " Depuis une trentaine d'années, Pierre Manent creuse un sillon aussi original que discret dans le paysage intellectuel français. Ces entretiens veulent en restituer le mouvement et les étapes: la passion précoce pour la politique éveillée par un père communiste; la découverte de la religion catholique dans la khâgne toulousaine de Louis Jugnet; l'entrée à Normale Sup et le choix de la philosophie politique; la rencontre décisive avec Raymond Aron; la fondation de la revue Commentaire... Ainsi viennent au jour les caractères d'une démarche personnelle: la lecture inlassable des grands auteurs, la conviction qu'une science politique demeure possible à l'ère du relativisme, un certain " regard politique ", enfin, qui rend intelligible le monde contemporain. Ces entretiens sont une vivante introduction au travail de Pierre Manent, et notamment aux Métamorphoses de la cité qui paraissent simultanément. Les deux livres partagent en somme la même ambition: "Toute notre histoire, se déployant à partir de notre nature politique, voilà ce que je voudrais donner à voir et à comprendre."

09/2010

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Littérature française

Reflets dans le canal

Au coeur d'un quartier populaire, animé, bruyant, qu'éclaire seul le canal avec ses arbres et ses écluses, au lendemain de la Première Guerre mondiale, Jim est resté avec sa mère, une modiste à façon, le père, austère ouvrier fouriériste, les ayant quittés pour "refaire sa vie". C'est lui, l'écolier, plein de la vitalité de l'enfance mais déjà mûri (amoureux secret de la ravissante Ella, l'acrobate), qui protège cette jeune femme marquée par la maladie, courageuse, exigeante, puérile aussi et même quelque peu légère, niant son mal jusqu'à l'entrée tardive à l'hôpital où elle va mourir. Jim venait d'obtenir brillamment le certificat d'études et sa mère espérait le voir au lycée, mais, après avoir découvert tôt la solitude, il lui faut, à guère plus de douze ans, entrer comme "garçon à tout faire" dans une miroiterie où il se sent perdu. Expérience qui va se poursuivre dans la maison de soierie du Sentier où le père - qui a dû le reprendre en charge, veut faire de lui un "calicot" et qui, d'étape en étape, mènera Jim à la réalisation de lui-même à travers ses épreuves, ses interrogations sur un père qui le méjuge et doute de sa paternité, à qui il se sent, pourtant, en profondeur, ressembler, la découverte de l'amitié, la première expérience sexuelle, et tarifée, rue Saint-Denis, son idylle avec Ella, l'amour d'enfance retrouvé ; mais aussi l'irruption dans sa vie de personnes comme le cynique et clairvoyant Vérème, secrétaire de rédaction d'un quotidien de Bourse, qui lui fera acquérir une culture et, par défi lancé aux habitudes, en plein monde boursier devenu fou à l'approche du grand krach, assurera sa formation de journaliste et d'homme de réflexion. On ne peut qu'être séduit par la grâce et l'émotion, par la simplicité de l'écriture de ce roman de formation.

05/1986

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Droit

Ecrits de Droit constitutionnel et de Science politique

La production doctrinale de Georges Burdeau (1905-1988) est tout entière située sur les cinquante années centrales du XXe siècle (des années 30 aux années 80). Elle constitue une source de réflexion majeure sur les problèmes et les controverses juridiques et politiques qui ont marqué ce siècle depuis les défi s des totalitarismes dans les années trente, les difficultés de l’après-guerre et l’installation en France d’un régime politique stable avec la constitution de la cinquième République. Dès 1949, Georges Burdeau entame la rédaction de son Traité de science politique en dix volumes sur lequel il travaillera pour la mise à jour des éditions jusqu’à sa mort. Ce traité lui assurera, et assurera également à la doctrine française, une renommée internationale dont peu d’auteurs français peuvent depuis lors se prévaloir. Depuis sa disparition, le caractère monumental du Traité, sa difficulté d’accès dans les bibliothèques et dans les librairies, tout comme les modes doctrinales, inévitablement changeantes, ont relégué dans l’ombre un auteur dont les analyses et les thèses représentent pourtant une étape importante dans la réflexion du droit constitutionnel, de la science politique, de l’histoire des idées politiques, de la philosophie du droit et de la théorie de l’État en France. Outre son Traité, Georges Burdeau a donné dans les revues et les Mélanges un grand nombre d’articles qui ne sont plus guère disponibles sans de difficiles recherches en bibliothèque. Jean-Marie Denquin a sélectionné quarante-neuf de ces articles qui permettent d’aborder les grands thèmes de la pensée du maître. On y trouvera, tout particulièrement des écrits sur le pouvoir, l’État, la démocratie, les régimes politiques, la constitution et d’autres thèmes encore. L’ouvrage est précédé d’une remarquable présentation de la doctrine de Georges Burdeau par Jean-Marie Denquin, présentation qui est aussi une introduction générale à la pensée d’un des auteurs les plus marquants de la doctrine française du droit et de la politique.

06/2011

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Littérature française

Le canapé rouge

Parce qu'elle était sans nouvelles de Gyl, qu'elle avait naguère aimé, la narratrice est partie sur ses traces. Dans le transsibérien qui la conduit à Irkoutsk, Anne s'interroge sur cet homme qui, plutôt que de renoncer aux utopies auxquelles ils avaient cru, tente de construire sur les bords du Baïkal un nouveau monde idéal. À la faveur des rencontres dans le train et sur les quais, des paysages qui défilent et aussi de ses lectures, elle laisse vagabonder ses pensées, qui la renvoient sans cesse à la vieille dame qu'elle a laissée à Paris. Clémence Barrot doit l'attendre sur son canapé rouge, au fond de l'appartement d'où elle ne sort plus guère. Elle brûle sans doute de connaître la suite des aventures d'Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, de Marion du Faouët qui, à la tête de sa troupe de brigands, redistribuait aux miséreux le fruit de ses rapines, et surtout de Milena Jesenskà qui avait traversé la Moldau à la nage pour ne pas laisser attendre son amant. Autour du destin de ces femmes libres, courageuses et rebelles, dont Anne lisait la vie à l'ancienne modiste, une belle complicité s'est tissée, faite de confidences et de souvenirs partagés. À mesure que se poursuit le voyage, les retrouvailles avec Gyl perdent de leur importance. Arrivée à son village, Anne ne cherchera même pas à le rencontrer... Dans le miroir que lui tend de son canapé rouge Clémence, l'éternelle amoureuse, elle a trouvé ce qui l'a entraînée si loin : les raisons de continuer, malgré les amours perdues, les révolutions ratées et le temps qui a passé. Le dixième livre de Michèle Lesbre est un roman lumineux sur le désir, un de ces textes dont les échos résonnent longtemps après que la lecture en est achevée.

08/2007

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Ethnologie

La crise de la société rurale en Egypte. La fin du fellah ?

La crise de la société rurale est l'un des multiples paradoxes de l'Egypte contemporaine. Si l'agriculture égyptienne est l'une des plus productives et des plus intensives du monde, ses paysans sont parmi les plus pauvres : 50 à 80 % d'entres eux, selon les analyses, sont au-dessous du seuil de pauvreté. En outre, bien que l'Egypte soit devenue l'un des grands exportateurs de produits agricoles, elle demeure l'un des plus grands importateurs de denrées alimentaires. Une dépendance qui s'est traduite en 2008 par une grave crise qui a entraîné des troubles sociaux significatifs. " Accès " est le mot-clef qui résume la crise à laquelle est confrontée la communauté des fellahs, alimentée par l'ensemble des difficultés du pays. Les diagnostics sur l'émiettement ou la fragmentation de la terre agricole dissimulent, en fait, les difficultés d'accès à la terre et l'inégalité dramatiques des structures agraires. De même, alors qu'il est souvent question d'une " crise hydraulique ", il vaut mieux souligner les injustices nées de l'accès à l'eau qui provoquent une crise " hydro-sociale ". L'inégalité de l'accès à la terre agricole tout comme l'inégalité d'accès à l'eau ne sont en fait que les revers d'une même médaille. Ainsi, loin d'être l'expression d'une apathie, voir d'un refus d'agir, la situation du fellah découle d'une incapacité à faire entendre sa voix. Le paysan égyptien, privé des possibilités d'une action politique et d'une participation citoyenne ne peut guère se rendre maître de son destin. Comme le montre Habib Ayeb, aux termes d'une longue enquête, la disparition du fellah semble irréversible. Seule une démarche politique volontariste visant le maintien des paysans sur leur terre, dans le cadre global d'une lutte contre la pauvreté, de développement durable et de justice sociale, pourrait inverser le cours des choses.

03/2010

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Musique, danse

Franz Schubert (1797-1828). La musique du coeur, avec 2 CD audio

Franz Schubert est à la fois le plus célèbre, le plus prolifique et le moins joué des grands compositeurs. C'est effectivement lui qui a signé le plus grand nombre d'opus : 1000 oeuvres écrites entre 13 et 31 ans. Mais si absolument tout le monde connaît son nom (immanquablement associé, dans notre pays, à un malheureux poisson à la sauce "Frère Jacques"), qui - en dehors de la sphère germanique, bien entendu - donne aujourd'hui en récital ses dernières grandes sonates pour piano ou programme ses quinze opéras, ses sept messes, ses 300 oeuvres chorales ou ses neuf symphonies ? Et lorsque, comme c'est si souvent le cas, l'extraordinaire musique de chambre de Schubert illustre des films à succès, combien de spectateurs lui en attribuent-ils la paternité ? L'homme n'est guère plus visible car sa vie fut un court fleuve tranquille offrant peu de grain à moudre à d'éventuels cinéastes : pas d'enfance maltraitée, aucun voyage en dehors de l'empire austro-hongrois - Franz en effet n'a jamais vu la mer -, pas de grandes passions romanesques, pas le plus petit handicap, pas le moindre contact avec les Grands de son temps. Juste une syphilis (alors banale) qui a gâché les cinq dernières années de sa vie et causé sa mort prématurée. Comment quelqu'un de si ordinaire a-t-il donc pu laisser tant de pages aussi universelles que profondément germaniques, aussi bouleversantes que préservées de tout effet grandiloquent ? Comme si la musique lui coulait directement du coeur. Comment Franz Schubert a-t-il si bien su "faire parler la musique et chanter les mots" - comme l'écrivit à sa mort son ami le poète Grillparzer ? S'appuyant sur une bande-son de plus de deux heures et demie, avec les plus beaux thèmes de Schubert décryptés et replacés dans leur contexte, c'est à toutes ces questions que ce livre s'est, en toute humilité, attaché à répondre.

11/2019

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Poésie

Ku Tashi ! A Wassa ! - Recueil de poèmes

"Ku Tashi ! A Wassa" est un miroir, dans lequel de nombreuses gens, mieux des situations de nombreux Etat se reconnaîtront. Causticité, verve embrasée, c'est là une insurrection de conscience, qui témoigne de l'indignation inouïe, qu'éclot la tourbe de nos vécus. C'est une critique rationnelle de toutes les franges de la nation : les gouvernants, les gouvernés, l'Elite, la Jeunesse. C'est là, le théâtre chancelant entre bigarrés ressentis, nourris de récrimination : l'espérance et la déception. Cela s'illustre, par des poèmes alliant facture attifée et méticuleuse, mêmement critique aiguisée et acérée ; avec des titres à l'instar de "Complot Etatique" ; "République" , qui sont des questionnements, sur les sens de République. Outre, c'est la réprobation dans "l'Elite" , qui constitue les radicelles de nos chancres sociétaux, avec de surcroît la culpabilité de la plèbe dans "Talaka" ; ou encore plus patibulaire la sénilité déplorable de la jeunesse, comme l'illustre "La mort" . C'est aussi un sorite, des hydres apparaissant tels des goulots de strangulation, à l'émancipation naturelle de la Nation avec "Déconfiture" , "la loi Aguiara" , "Grève" ; outre le questionnement sur le devenir National avec "Déveine éducationnel" , "Régimes" . Au-delà de l'évocation des problèmes socioculturels, ayant pour soutènements la religion, nos assuétudes culturelles ; or ce n'est là qu'une fugue de nos responsabilités, en démontrent "Talibizo, Almajiri" , "Gangrène" . En plus, subsiste celle de la désagrégation de nos patrimoines naturels (Mère nature), dans "Ceinture verte" , "Les yeux mouillés du fleuve" . La subversion conscientale s'ensuit avec "Wa key ! Halte" , "Halte" , "Scandale" , "Contresens" et "Assez ! " ou toutes les violences perpétrées sous la chape étatique. En revanche, ces encres noires d'indignation ne sont guère une résignation de l'auteur, mais davantage une invite à plus d'union, de solidarité, d'amour et de civisme, dans "Union" ; "Brassage" ; "Réagis, agis, surgis" Les problèmes de notre nation, ne sont là que les corollaires de nos agissements communs. La condition sine qua non de ce dé

10/2017

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Philosophie

Du beau et de l'amour. Tome 2, Le livre de l'amour, édition bilingue français-latin

Lorsque Nifo rédigea, en 1529, le De Pulchro et Amore, il était un philosophe reconnu, auteur d'une ouvre considérable. Après de brillantes études à l'Université de Padoue, l'une des universités italiennes les plus renommées à la fin du XVe siècle, il obtint la chaire extraordinaire de philosophie dès l'âge de vingt-trois ans, et trois ans plus tard, la chaire ordinaire. Il enseigna ensuite dans de nombreuses autres universités, à Rome notamment, protégé par le pape Léon X, ou encore à Pise, avant de s'attacher définitivement à Salerne. Malgré cette carrière remarquable, à la fois universitaire et aulique, représentative des philosophes, écrivains et artistes de son temps, Agostino Nifo reste un philosophe sinon inconnu, du moins largement méconnu.Actuellement, à part le De Auguriis, traduit en 1546 par Antoine du Moulin, et le De regnandi peritia, traduit en 1987 par Simone Pernet-Beau et Paul Larivaille, l'ouvre de Nifo n'est pas accessible en français. A l'exception d'une version italienne du De re aulica (Il Cortigiano del Sessa) en 1560 et d'une récente traduction espagnole du De Pulchro et Amore en 1991, les ouvrages de Nifo ne sont guère davantage traduits dans d'autres langues. En revanche, les trente dernières années ont vu se développer, surtout chez les chercheurs anglo-saxons, des études précises sur la partie logique et scientifique de la pensée de Nifo en même temps qu'était mise en lumière l'importance de la pensée aristotélicienne dans l'Italie des XVe et XVIe siècles. Ainsi l'ouvre de Nifo connut-elle une fortune fluctuante malgré l'intérêt qu'elle suscita chez des écrivains, penseurs et chercheurs de renom. Ses nombreux déplacements, et les lacunes biographiques qui s'ensuivent, les multiples débats et controverses esquissent la figure d'un philosophe qui fut parfois difficile à cerner, même pour ses contemporains, fervents admirateurs ou adversaires acerbes.

10/2011

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Religion

La colonie huguenote de Prusse de 1786 à 1815. La fin d'une diaspora ?

Contrairement aux autres lieux de Refuge, la Colonie huguenote de Prusse a gardé pendant plus d'un siècle une forte structure administrative, avec une direction intégrée au plus haut niveau de l'Etat. La recherche ne s'est guère intéressée à la période tardive de la Colonie. Or sa longévité intrigue. Quels étaient la composition ethnique et les modes de vie de sa population ? En quelle langue y parlait et y priait-on ? Quel intérêt trouvait l'Etat prussien à son maintien ? C'est à cet état des lieux que s'attache la première partie de ce livre, qui met en lumière la durée et la complexité des phénomènes d'acculturation, mais tente aussi de replacer cette e histoire huguenote e dans le cadre de la politique globale menée par les Hohenzollern en matière de peuplement et de développement économique. La seconde partie est consacrée aux bouleversements qui marquèrent le début du XIXe siècle. Bouleversements culturels d'abord, avec l'extraordinaire floraison du "classicisme berlinois" (Berliner Klassik), dans laquelle des descendants de Français réfugiés tinrent une place éminente. Bouleversements politiques ensuite : arrivée d'émigrés de la Révolution française, débâcle militaire de 1806, occupation de Berlin par les troupes napoléoniennes. Quelle fut l'attitude des huguenots prussiens face aux Français de France en ces temps troublés ? Puis vint le temps des grandes réformes de l'Etat ; elles entraînèrent la suppression de la Colonie institutionnelle, mais dans un long processus dont l'étude est riche d'enseignements. Enfin, l'analyse de la place de descendants de réfugiés dans la réforme municipale (1808) et lors des Guerres de libération (1813) offre des occasions supplémentaires de s'interroger sur le lieu d'une minorité culturelle, linguistique et ethnique dans une société d'ancien régime en mutation. Ainsi, les destinées de cette minorité particulière croisent en permanence des problématiques plus vastes, qu'elles peuvent contribuer à éclairer.

04/2019

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Pédagogie

Le choix d'éduquer. Ethique et pédagogie, Edition 2018

Chacun sait bien, même si on ne l'avoue guère, que la réussite de l'acte pédagogique ne tient pas seulement aux qualités strictement scientifiques et didactiques de l'enseignant. Il n'est qu'à écouter les élèves eux-mêmes ou leurs parents, il n'est simplement qu'à nous interroger sur notre propre parcours scolaire pour nous en convaincre. Et c'est d'abord cela que Philippe Meirieu prend le risque d'expliquer dans cet ouvrage. Il montre l'importance décisive des choix éthiques de l'éducateur, quand il se donne pour fin l'émergence de sujets libres, quand il oeuvre simultanément pour leur instruction et leur émancipation, quand il parvient à articuler le principe d'éducabilité et celui de liberté... Tout faire pour que l'autre apprenne et pour lui communiquer la conviction du possible, sans attendre pour autant la soumission et encore moins la réciprocité marchande. L'éducation est ainsi une aventure imprévisible, une histoire toujours différente à écrire et dans laquelle l'éthique n'est pas une "nouvelle matière scolaire" ni même un "supplément d'âme", mais bien ce qui oeuvre, à travers l'ensemble des activités que l'éducateur organise. A partir de cette approche, l'auteur rencontre un certain nombre de thèmes majeurs de la réflexion éducative : l'universalité de la culture, la formation à la citoyenneté, la discipline et les sanctions, la place de la didactique et des apprentissages méthodologiques, la formation des maîtres, le travail en équipe, etc. Mais il les traite de manière originale, en une trentaine de brefs chapitres où il s'efforce de faire apparaître les enjeux essentiels. Ainsi le livre peut-il se prêter à une multiplicité de lectures : certains le liront "comme un roman" - et sans doute, à bien des égards, en est-il un -, d'autres y trouveront un outil de réflexion individuelle ou collective, l'occasion de questionner leur activité, le moyen de faire le point sur bien des débats d'aujourd'hui.

01/2018

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Décoration

Longines, du comptoir familial à la marque globale

Malgré l'étonnante continuité dont Longines fait preuve, il n'y a guère plus rien de commun entre le comptoir de 1832 et la marque globale du XXI e siècle. Organisation et gestion de l'entreprise, technologies de production, conception des produits, stratégie marketing, tout a changé en l'espace de 180 ans. Aussi, l'histoire de l'entreprise qui fait l'objet de cet ouvrage propose au lecteur de mieux comprendre les lignes de force de cette évolution. L'histoire de Longines n'est pas faite de ruptures brusques et de bouleversements, mais plutôt d'une mutation constante, faite d'adaptation à son environnement économique et technique, de crises et de difficultés, ainsi que de périodes d'essor, voire d'euphorie. Ce qui apparaît comme particulièrement marquant dans l'histoire de Longines, c'est la remarquable continuité de l'entreprise dans le temps. Malgré des changements techniques parfois majeurs, comme la mécanisation de la production ou l'avènement des montres à quartz, et l'intégration de la firme au sein de groupes horlogers, General Watch Co. en 1971, puis la Société suisse de microélectronique et d'horlogerie (SMH) en 1983 (Swatch Group depuis 1998), Longines est restée une entreprise horlogère ancrée dans un territoire, Saint-Imier, au coeur du Jura bernois, et défenderesse de valeurs qui ont peu changé au cours du temps : la précision et l'élégance de ses garde-temps. La continuité historique de Longines explique que pour cette entreprise l'histoire n'est ni un simple outil de promotion, comme elle tend parfois à le devenir dans cette branche, ni une justification marketing à l'usage d'une marque. L'entreprise de Saint-Imier a joué un rôle fondamental et déterminant dans l'évolution de l'industrie de la montre. Aussi, l'histoire de cette entreprise doit permettre de mieux comprendre sa contribution réelle à l'essor de l'horlogerie helvétique dans son ensemble et la manière dont elle est parvenue à traverser les décennies.

05/2018

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Histoire internationale

David Lloyd George (1863-1945)

"M. Lloyd George, disait Clemenceau, n'est pas un gentleman anglais." David Lloyd George (1863-1945) siège plus de cinquante ans à la Chambre des communes, élu et réélu quatorze fois dans la même circonscription. Il est ministre sans interruption, pendant dix ans, avant d'être propulsé au 10 Downing Street de 1916 à 1922. Il réussit l'exploit d'instaurer les conditions de l'Etat-providence au Royaume-Uni. La solution qu'il apporte, contre tout espoir, à l'épineuse question irlandaise s'avère enfin durable. Surtout il conduit le pays à la victoire lors de la guerre de 14-18. Un bilan politique, à première vue, des plus convaincants... D'autant que Lloyd George, né gallois, dans l'un des comtés ruraux du nord pauvres et décriés, n'a guère le profil idoine pour prétendre aux plus hautes fonctions de l'Administration. Qu'importe ! L'homme a le génie de transformer ses faiblesses en forces. Non content d'opposer sa spécificité galloise au sentiment de supériorité de l'Anglais bon teint, il en fait une arme politique redoutable, en s'attirant les suffrages d'un électorat qui se reconnaît en lui. Sa formation de solicitor, profession certes moins prestigieuse que celle d'avocat, lui permet néanmoins de développer les qualités d'un négociateur hors pair, qui sait se montrer aussi pragmatique qu'intraitable en cas de nécessité, autre atout de taille dont il saura se servir dans son oeuvre de législateur. Lloyd George détient enfin un dernier avantage : celui de la séduction. C'est, hélas, également son talon d'Achille. Outre les innombrables conquêtes féminines qu'on lui connaît, il en vient parfois à conclure certaines affaires financières des plus suspectes... A croire que deux Lloyd George habitent le même corps : l'homme fort, sauveur de la nation, et l'homme-enfant à jamais resté prisonnier de ses origines obscures, tourmenté par l'éternelle soif de plaire et de gagner. Le portrait atypique d'un ministre "anglais" tout aussi atypique.

01/2019

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Science-fiction

Martelin Tome 2 : L'héritier du miroir. Partie 1, La patience et la roublardise d'un jeu d'échec

L'apprenti sorcier Luckiel est envoyé pour récupérer Orianna et le miroir de l'enchanteresse PhénomaCordis. Une traque s'amorce, une bataille se prépare, mais pour quels enjeux ? Après tout, dans cette partie d'échecs où plusieurs joueurs veulent participer et changer la donne à leur avantage, Orianna n'est au fond qu'un simple appât. Le roi noir est prêt à tout pour garder la reine blanche hors-jeu et qu'elle ne puisse protéger Martelin. Ce dernier ignore encore qu'il vaut plus qu'une tour, un cavalier ou un fou, qu'il est en fait le roi blanc en personne. Que s'il tombe, la partie est terminée. Il n'est guère étonnant que les forces se rassemblent et concoctent une stratégie avant le début officiel d'un combat. Du côté des blancs, on fait tout pour garder un coup d'avance et préparer Martelin à survivre aux futures manoeuvres des noirs. Leurs adversaires tentent déjà de manipuler leurs pions pour conduire leurs proies dans leurs pièges, afin de les mettre en échec. Cependant, Luckiel hésite dans un rôle qui ne lui a jamais convenu et réfléchit sérieusement de quel côté, entre l'ombre et la lumière, il souhaite évoluer. Pour le plus grand plaisir des lecteurs du premier tome, l'auteure poursuit le cycle consacré à Martelin, un jeune humain adopté par des elfes promis à accomplir de grandes choses. A la fois récit initiatique et roman d'aventures, ce second tome accompagne l'intrépide protagoniste sur le chemin de son émancipation. Après avoir quitté sa famille pour suivre l'enseignement de son nouveau maître, ce prince des forêts doit affronter bien des épreuves avant de réaliser sa destinée : mettre à terre un tyran qui conquiert et étouffe année après année ce monde, à la manière d'un cancer. Donnant vie à un univers magique peuplé de monstres, de nains, de fées et de dragons, l'auteur, fidèle au genre du roman fantasy, imagine une épopée épique pleine de retournements et de péripéties.

07/2017

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Beaux arts

Les voies erratiques de l'urbanisation. Etre architecte et devenir urbaniste en Afrique du Nord

En accédant à l'indépendance, les pays du Maghreb ont mis en place de nombreux établissements d'enseignement supérieur destinés à former des architectes et autres ingénieurs ou techniciens de la construction en vue de faire face à une demande croissante de logements. Le besoin se fit rapidement sentir de trouver des prolongements aux cursus initiaux (de nature essentiellement opérationnelle) par des formations à la recherche destinées à alimenter le corps enseignant avec des nationaux plutôt qu'avec des coopérants et dans des domaines jusqu'alors négligés ou qui ne s'enseignaient guère qu'au niveau de troisièmes cycles universitaires fortement marqués par une interdisciplinarité délicate à gérer aussi bien dans un cadre institutionnel que du point de vue pédagogique. Dans le domaine de l'urbanisme et de l'aménagement, des post-graduations apparurent ainsi dans les années 1980. Leur démarrage supposa le recours à des universitaires devant effectuer des missions régulières plutôt qu'à celui de contractuels permanents. C'est ce qui fut mis en place successivement en Algérie, en Tunisie puis au Maroc dans le prolongement des études d'architecture. Le présent texte, issu de conversations avec un de ses anciens étudiants, confrère et collègue, est le récit d'un tel processus à partir de l'expérience principalement algérienne, puis tunisienne. La restitution, parsemée d'anecdotes sur la vie quotidienne et de prises de position critiques sur les politiques menées, des avatars de ces actions de coopération se veut une contribution à une réflexion d'ordre sociologique et anthropologique sur la fabrique aventureuse des territoires et sur la diversité des compétences toujours un peu incertaines en présence, qu'il s'agisse de celles des habitants ou de celles des professionnels. Il offre un regard original sur les mutations rapides vécues par ces pays et constitue un témoignage peu courant sur une institutionnalisation de savoirs par ailleurs aussi erratique en France que dans des pays cherchant légitimement à s'émanciper de leur ancienne métropole coloniale en composant tant bien que mal avec les travers dont elles ont hérité.

02/2016

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Décoration

Le commerce du luxe. Production, exposition et circulation des objets précieux du Moyen Age à nos jours

Il est peu de questions qui aient donné lieu à un aussi grand nombre de controverses que celle du luxe. La raison en est simple. Cette expression ne désigne pas une chose déterminée ; elle a au contraire un sens mobile et relatif et s'applique, selon les temps et selon les lieux, à des objets toujours différents (...). Il n'existe guère un seul article parmi ceux qui sont regardés aujourd'hui comme indispensables à l'existence, ou une seule amélioration d'une nature quelconque, qui n'ait été dénoncé à son apparition comme une superfluité inutile ou comme étant en quelque sorte nuisible." Dictionnaire encyclopédique universel de Camille Flammarion, 1894-98 ("Consommation"). La notion de luxe a souvent été condamnée par les moralistes et contestée par les économistes. Or l'identité distinctive du luxe, construction culturelle, économique et sociale qui repose sur la rareté, le savoir-faire, la provenance ou la convoitise, défie les définitions univoques. L'ouvrage entend revenir sur cet objet historique problématique en posant la question de la production, de la diffusion et de la consommation des objets de luxe - l'intérêt heuristique du marché du luxe est bien de mettre au premier plan la question des circulations et des connections -, et en analysant la spécialisation progressive d'un commerce qui concourt à l'embellissement de la personne ou du cadre de vie. Les contributions qui le composent sont issues d'une manifestation scientifique interdisciplinaire organisée à Lyon en 2012, qui était largement ouverte d'un point de vue chronologique, spatial et disciplinaire. Le luxe a souvent été cantonné aux productions des beaux-arts ; il s'agit ici d'en montrer la richesse et la diversité et d'observer comment se sont progressivement mis en place des marchés spécialisés. L'ouvrage développe trois approches spécifiques : la circulation spatiale du luxe (marchands et marchandises), l'économie du luxe (concevoir, produire, vendre), les circulations sociales du luxe (luxe et demi-luxe).

12/2015

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Pédagogie

Repenser l'échec et la réussite scolaire. Vers une clinique des apprentissages

"Tout le monde veut aujourd'hui "combattre l'échec scolaire", "aider les élèves à surmonter leurs difficultés d'apprentissage", "lutter contre toutes les formes d'exclusion"... Mais beaucoup s'arrêtent à des analyses générales, psychologiques, sociologiques ou institutionnelles. Or, cela ne permet guère d'appréhender la réalité singulière de chaque sujet si l'on souhaite l'accompagner dans une démarche, toujours difficile, de réconciliation avec soi-même, avec les autres, avec la culture et avec le monde. Or, voilà ce que, précisément, Jean-Sébastien Morvan nous propose dans ce livre : une pédagogie de la médiation qui permette aux enfants et adolescents en "rupture de connaissances", voire en "rupture d'identité", qu'ils soient ou non porteurs de handicap, de se réintroduire progressivement, pas à pas, dans "le monde commun". Car, c'est bien de cela qu'il s'agit : être attentif à ce qui mobilise, chez un sujet, ses capacités d'intérêt et d'investissement pour le savoir. Provoquer et convoquer ce qui, chez lui, favorise une reconfiguration positive du moi. L'aider à se reconnaître suffisamment estimable pour renoncer à son statut d'exception dans lequel il s'enferre souvent. Réinitialiser sans cesse ce qui est, pour lui, "moteur d'apprentissage". L'acclimater à la culture pour qu'il trouve dans le comprendre les moyens de grandir... Pour cela, il faut un éducateur qui se fasse constructeur patient et inventif de "ponts de sens", un enseignant soucieux de permettre à chacun de prendre sa place, et qui soit formé à une "clinique des apprentissages" nullement incompatible - bien au contraire - avec sa mission de transmission. Parce qu'il associe, dans ce livre, analyses de cas, évocation des contes de Grimm, données de la recherche, modélisations et propositions pour les praticiens, Jean-Sébastien Morvan nous livre un texte original et infiniment précieux. Contre tous les fatalismes, il plaide pour une pédagogie qui permette de passer du "non-apprendre" à "l'en-vie d'Ecole", une Ecole pour la vie". Philippe Meirieu

10/2015

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Droit

Variations juridiques sur le thème du voyage. Colloque annuel de l'Institut Fédératif de Recherche en Droit "Mutation des normes juridiques" 19 et 20 juin 2014

Le thème retenu par l'IFR droit «Mutation des normes juridiques» pourrait surprendre car assurément le voyage n'est pas une notion juridique. Mais tout aussi assurément il n'est guère de branches du droit qui ne contiennent de dispositions l'appréhendant. Il serait par ailleurs vraisemblablement vain de chercher une définition universelle et intemporelle du voyage. Pourtant il ne fait aucun doute que depuis ses origines l'histoire de l'humanité n'a cessé d'avoir partie liée avec celle des voyages humains même après la domination des sédentaires sur les nomades. Ces voyages à caractère sacré, commercial, conquérant, savant, initiatique..., ont constitué un défi constamment renouvelé pour le droit des sociétés sédentarisées requis de traduire le délicat équilibre à réaliser entre leur fermeture et leur ouverture à l'inconnu, autrement dit entre une appréhension du voyage et des voyageurs comme une menace pour la préservation de l'ordre social et une appréhension du voyage et des voyageurs comme une promesse du renouveau indispensable de la société. A la faveur de la révolution des transports l'essor du commerce international, l'avènement du voyage de loisirs au XIXe siècle et la massification du tourisme occidental à partir du XXe siècle ont marqué un tournant de l'histoire du voyage et donné naissance à un droit du marché du voyage. Aujourd'hui, alors que toutes les destinations de notre monde semblent connues et que sont menacés de disparition les derniers peuples nomades sous les coups de la globalisation, un fossé se creuse entre le monde des riches néonomades de la mobilité mondiale qui se rient des frontières et le monde des sédentaires ou nomades de misère que les frontières enferment ou menacent. Le défi pour le droit de l'ouverture du monde offerte aux premiers et le défi pour le voyage de la clôture du monde imposée aux seconds invitent à réinventer le voyage et son droit de demain.

05/2015

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Critique littéraire

La petite-fille de la sorcière. Enquête sur la culture magique des campagnes au temps de George Sand

Au XIXe siècle, cela faisait longtemps qu'on ne brûlait plus de sorcières. Les pièces de procès n'existent donc pas. La justice est muette, à part quelques affaires d'escroquerie et de rares faits divers tragiques. Ne comptons pas trop non plus sur les tout premiers folkloristes : ces notables cherchaient surtout dans les moeurs campagnardes des vestiges de cultes ou d'usages antiques et en somme ne s'intéressaient guère aux paysans de leur temps. On a dû procéder autrement et partir de la littérature. Relire La Petite Fadette, les Dus frays bessous du gascon Jasmin, d'autres oeuvres d'écrivains ayant eu une enfance rurale afin d'y repérer ce que Carlo Ginzburg appellerait des traces : traces à demi effacées d'une culture essentiellement orale et très méprisée, indices ténus qu'il faut interpréter à la lumière de ce que les anthropologues et les folkloristes nous ont appris des contes et des croyances. Il s'agit ainsi de reconstituer les logiques multiples d'un univers culturel très étrange à nos yeux, entre le rêve et le réel, peuplé de sorcières et de loups-garous, de devins et de feux follets. Et, en bon historien, d'inscrire ces croyances dans le temps : comprendre pourquoi, en dépit du mépris des Lumières qui faisait suite à la persécution sanglante des siècles précédents, elles étaient encore si vivantes au début du XIXe siècle ; puis tenter d'évaluer leur recul, ou plutôt les transformations qu'elles connaissaient à cette époque ; enfin apprécier l'enjeu politique qu'elles en vinrent à représenter lorsqu'en 1848 l'instauration du suffrage universel donna à des campagnards encore illettrés et "superstitieux" un poids décisif dans la destinée d'un pays. Vincent Robert enseigne l'histoire politique et culturelle du XIXe siècle à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne. Il a notamment publié Le Temps des banquets. Politique et symbolique d'une génération, 1818-1848 (2010) qui a obtenu le prix des Rendez-vous de l'histoire de Blois.

04/2015

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Histoire de France

Louis Pierre Dufaÿ. Conventionnel abolitionniste et colon de Saint-Domingue (1752-1804)

Louis Pierre Dufay est inconnu de la plupart des dictionnaires ou doté d'une brève biographie très erronée, par exemple la notice du Dictionnaire des conventionnels d'Auguste Kuscinski lequel écrivait très justement à son propos : «Les documents que nous avons consultés sur ce personnage... sont tellement contradictoires qu'il est bien difficile d'y démêler la vérité». On connaît mal sa vie avant son second voyage à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti), qui se situe en 1792 et guère mieux son action à partir de l'an III. Devenu le collaborateur fidèle de Sonthonax et Polverel qui ont mis en place une politique antiesclavagiste dans un contexte particulièrement difficile de guerre raciale et étrangère, il a tout naturellement été l'ennemi des colons de Saint-Domingue attachés au maintien de l'esclavage. Les colons n'ont jamais accepté son élection en qualité de député de la partie nord de Saint-Domingue en septembre 1793, élection qui l'a amené, à la tête d'une délégation tricolore (Dufaÿ, Mills, Belley), après bien des péripéties, dignes d'un roman d'aventures, à emporter l'adhésion des députés de la Convention le 16 pluviôse an II (4 février 1794), et à entraîner ainsi le vote de l'abolition de l'esclavage. A partir de documents d'archives, essentiellement, conservés à Paris aux Archives nationales (dans les séries D III, D XVV, AF 7, F 12 et le Minutier central des notaires, par exemple), et de rares imprimés notamment à la Bibliothèque nationale, mais aussi aux Archives de la Seine, et aux Archives d'Outre-mer à Aix-en-Provence (en particulier pour l'état civil et les actes notariés de Saint-Domingue), l'auteur a reconstitué l'itinéraire de ce personnage. Le résultat est surprenant et très contrasté : il n'est ni le diable que décrivent les colons ni l'apôtre que soutiennent les abolitionnistes, même si l'abbé Grégoire le cite parmi «les hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux Noirs et Sang-mêlés».

04/2015

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Généralités

Le meilleur ennemi que l'argent puisse acheter

L'histoire que vous vous apprêtez à lire est véridique. Les noms n'y ont guère été changés, de façon à ne pas protéger les coupables. La première édition de ce livre provoqua, au milieu de la décennie 1970, l'anéantissement de la carrière d'Antony Sutton en tant que chercheur universitaire salarié par la prestigieuse Hoover Institution. C'était un prix élevé à payer pour Sutton, mais pas autant que le prix que vous et moi serons sommés de payer à cause des agissements que cet ouvrage décrit en détail. Sutton identifie les sourds et aveugles qui vendent aux Soviétiques le matériel dont ils ont besoin pour conquérir la planète, mais il faut dire que ces idiots utiles en retirent néanmoins un bénéfice : beaucoup d'argent. Ils ne se font pas payer en roubles mais touchent bien des dollars américains de la part des Soviétiques qui, à leur tour, obtiennent des prêts à long terme garantis par le contribuable américain. Leur motivation est assez facile à comprendre, mais qu'en retiennent les universitaires et médias officiels ? Ce livre n'est pas vraiment fait pour être lu mot à mot. C'est une sorte de réquisitoire d'avocat, rempli de faits et de preuves, et si ces faits n'étaient pas décrits et ces preuves n'étaient pas fournies, alors la thèse de l'ouvrage paraîtrait trop tirée par les cheveux pour être acceptée tant la réalité peut sembler irréelle après lecture. Ces faits et preuves convergent vers une conclusion inéluctable : l'Occident a été trahi par ses élites et chefs de ses principales entreprises avec l'entière complaisance de ses dirigeants politiques nationaux. " Le commerce avec l'Union soviétique a fabriqué pour le monde libre un ennemi de premier plan [... ] Seul un corps électoral convenablement informé et éclairé disposerait potentiellement d'un pouvoir suffisant pour contrecarrer ces ambitions suicidaires. " (Antony C. Sutton).

11/2022

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Religion

Monseigneur Pie, évêque de Poitiers (1849-1880). Un prélat dans la tourmente de l'Eglise

Des statues presque ignorées, un nom rarement cité, hors des cercles d'historiens du XIXe siècle, sauf pour brandir, à propos d'un épiscopat de trente années (1849-188o), l'image incongrue d'une Eglise dominatrice et conservatrice. La stature de Mgr Pie supporte mal, pourtant, un silence, peu ou prou voulu, mais assurément dévalorisant. Du Poitou catholique, depuis 1789, il est le prélat majeur, celui qui, ayant achevé de relever l'Eglise des ruines révolutionnaires, entend lui donner prestige et puissance, en imposant à son diocèse vaste et mal soudé, une marque perceptible jusqu'au milieu du XXe siècle. Sa vision de l'Eglise dans la cité fait de lui un ardent lutteur, chef religieux à l'autorité intransigeante ou acteur politique avisé, mais non moins redoutable, au service d'une catholicité, en pleine tourmente depuis le choc révolutionnaire préparé par de puissants ébranlements antérieurs. Préoccupé du sort de la papauté que menace dans ses intérêts temporels l'unification italienne, il se place à l'avant des défenseurs de Pie IX. En union avec celui-ci jusqu'à être son inspirateur, il se veut le champion de la prééminence pontificale et le censeur de la modernité. Avocat, au concile de 1870, de l'infaillibilité pontificale, Pie, fort de sa science de l'Ecriture et de son talent, s'emploie à justifier des conceptions guère rejetées avant le concile de Vatican II, et qui nourrissent toujours le traditionalisme religieux ou politique. Davantage encore, les questions actuelles nées de la crise de l'Eglise, relatives à la "mort de Dieu" en Occident, à l'implosion annoncée du christianisme, ou celles que posent les dérives néo-païennes de la modernité ou de ses risques occultés de totalitarisme renvoient, en recherche de réponses, à une relecture approbative ou non de l'évêque de Poitiers à qui sa ville épiscopale dut d'être appelée, parfois, la "Rome française". M. Mathieu.

06/2013