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Littérature française

Journal de Diogène

Ce Journal de Diogène est une réécriture contemporaine de la vie de Diogène le cynique, célèbre figure de l'antiquité qui vivait dans une jarre en marge de la société. Cédric Le Penven s'appuie sur les événements saillants de la vie du philosophe provocateur et virulent, tels que racontés dans Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres par Diogène Laërce au IIIe siècle. Avec sa chienne Arga qui est son seul compagnon, le Diogène d'aujourd'hui vit en surplomb de la ville, près d'un centre commercial en bordure d'autoroute. Dans ce monde de parkings, de baies vitrées et d'agents de sécurité, le clochard affamé se nourrit de poubelles et de sa détestation de ceux qu'il appelle ses "frères humains" , dénonce les travers d'un mode de vie vissé à la surconsommation, l'aliénation au travail, les vies à crédit et les antidépresseurs. Si Le Penven n'édulcore rien des outrances de son modèle antique - invectives acerbes, scatologie, cynisme noir -, sa volonté de retour à la nature trouve de puissants échos avec l'urgence écologique contemporaine. Un rapport au monde, au sol, aux étoiles, le plaisir d'entendre la neige crisser sous les pieds, de s'asseoir au bord du fleuve et de regarder "l'eau qui fumait dans l'aube" , d'oublier son regard dans la nuit. Il existe tout autour de nous quelque chose de plus vivant que nous et à quoi nous tournons le dos. Diogène se veut loin des hommes sous tous les aspects, alors qu'il n'en est qu'à l'écart, à portée de vue. Il ne peut s'empêcher de les observer, de leur parler, même s'il semble rêver d'une humanité sans hommes, mais à quoi bon ? Et peut-on regarder l'humanité de haut ? Ce sont les rencontres impromptues qui vont l'ouvrir à la tendresse, avec Jésus, un autre mendiant qui vient vers lui le soir de Noël, puis Gatzo le tzigane, avec qui va se nouer une histoire entre amitié et amour. Deux rencontres brèves, dont l'issue douloureuse, si elle ébrèche la haine de Diogène, et lui montre qu'il "a tort" dans sa posture, précipitent sa fin. Les repères sont brouillés et le moraliste finalement est fou. En conclusion de ce livre amer et solitaire, Le Penven opère une transfiguration littérale du cynisme de son clochard philosophe qui se réfugie dans une société de canidés, une meute aussi violente que celle des hommes où voracité et dévoration sont les seules façons de s'approcher et de s'aimer.

10/2022

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Physique, chimie

L'Histoire de la Radio En Union Soviétique de 1880 à 1950

Bienvenue dans un monde où autrefois, des étincelles éclairaient la route des marins et de tous ceux dont les vies dépendaient de la radio. Longtemps avant, déjà, certaines personnes savaient se repérer à l'aide des étoiles, mais très vite, cela se révéla être insuffisant. Maintenant, imaginons les débuts de la radio : d'abord une étincelle, puis plusieurs mètres plus loin, un appareil qui vibre, bouge tout seul. Pas de contact, un véritable mystère ! Cela peut ressembler à de la magie et pourtant, l'histoire de la radio a commencé de cette façon. Peu après, une compétition mondiale, acharnée, politique, s'instaura entre les pays occidentaux et les pays de l'Est. Pendant qu'à l'Ouest se déroulaient nos essais et nos expérimentations, que se passait-il alors en Union soviétique (URSS) ? Partout dans le monde, la radio a facilité la vie des hommes, elle leur a permis de donner de leurs nouvelles à des proches, de s'informer et de pouvoir crier " Au secours ! " en cas de danger, sachant que quelque part quelqu'un, un casque sur les oreilles entendrait leur signal de détresse. Un simple émetteur de radio, le morceau de fil faisant office d'antenne devenaient des amis qui les reliaient à l'espoir et à la survie. Désormais, nous savons tout ce qui ce passe dans le monde. Nous pouvons communiquer les uns avec les autres. Nous pouvons être tristes ou joyeux en écoutant les nouvelles et quand nous sommes seuls ou isolés, il nous est possible d'écouter notre musique préférée. Toutes ces facilités, toutes ces avancées, nous les devons à tous ces pionniers et gens de l'ombre qui ont su relever les défis qui se présentaient à eux et maîtriser des techniques de plus en plus complexes. De nos jours, l'accès à la radio et à la télévision, nous semble aller de soi. Elles nous aident dans notre vie quotidienne, à nous rapprocher de nos familles et de nos amis, à faire de nouvelles connaissances, parfois même dans notre vie amoureuse, mais n'oublions pas ces pionniers qui avec des moyens dérisoires, en faisant du " bricolage ", nous ont apporté tout cela. Mais aussi, combien de vie sauvées grâce au courage et à l'abnégation de techniciens envoyés dans des zones reculées et le plus souvent inhospitalières ! Ce livre raconte les débuts de la grande aventure des transmission radio. Il va vous faire connaître les secrets de femmes et d'hommes passionnés par l'univers des ondes, mais aussi leurs découvertes, leurs motivations et leurs passions.

12/2020

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Leïka, le pouvoir de la marque. Tome 2

Trois ans après leur séparation brutale dans la réserve amérindienne des Blackfeet, Satinka et Ohanzee se retrouvent à Neah Bay, refuge d'élus du Grand Esprit aux pouvoirs sensoriels exceptionnels. Mais ces retrouvailles sont tendues, perturbées par des figures machiavéliques serpentant autour d'eux afin de contrecarrer leur destinée. Entre alliances fragiles et révélations bouleversantes, chacun de leurs choix risque de sceller le sort de l'humanité. Satinka et Ohanzee parviendront-ils à surmonter les obstacles pour préserver un destin inscrit dans les étoiles ? Il y a des rencontres si marquantes qu'elles vous laissent tel un tatouage une marque indélébile dans l'âme et le coeur ! C'est ce genre de rencontre que nous raconte Leïka ! Après le récit du Tome 1 dans la réserve des Blackfeet, du lien si envoûtant puis de la séparation si brutale de nos deux héros Satinka et Ohanzee, notre auteure nous entraine dans cette suite trois années plus tard dans une autre réserve amérindienne dans la baie de Neah Bay dans l'Etat de Washington : Satinka et sa famille sont installés depuis trois ans à Omak jusqu'au jour où un dénommé Achak se présente comme le porte-parole du mystérieux chaman, Amarok, révélant un lien fort avec la grand-mère de Satinka. Kachina emporte dès lors avec joie toute sa famille au paradis des Marqués à la réserve de Neah Bay. C'est dans son Repaire que le chaman dirige le Cercle Parfait constitué de seize jeunes portant la Marque porteuse de facultés sensorielles extraordinaires. Elle est Le cadeau du Grand Esprit, un Leïka, qui permettra à ces jeunes adultes d'affronter un avenir funeste, de sauver et de guider l'humanité après une Apocalypse dévastatrice imminente. Mais, cet aménagement paradisiaque de la famille de Satinka prend un tournant cauchemardesque avec le retour des autres membres du Cercle partis en expédition et l'identification du sombre Tyee Waban, ravivant le douloureux passé de nos deux héros ! Le destin se réactive lorsque Ohanzee rebaptisé désormais Tyee, retrouve Satinka et tente de la reconquérir avec une obsession croissante ! Tandis qu'Amarok est convaincu que leur union est la clé pour réaliser sa prophétie, comment nos deux héros parviendront-ils à dépasser leurs tensions passées, leurs peurs et surtout leurs différences d'autant que leur destinée de rédempteur est semée d'embûches avec les ondes machiavéliques de certains Marqués ? "Leïka" offre dès lors un voyage initiatique où l'amour, l'amitié et la destinée s'entremêlent dans une toile ensorcelante faisant de cette lecture une expérience marquante.

04/2024

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Thèmes photo

Pack en 2 volumes : Le voyage mexicain. 1965-1966 ; Jungle.1966

Le voyage mexicain, livre mythique de Bernard Plossu paru en 1979 est enfin réédité dans sa version originale accompagné de Jungle, un livre inédit de photographies couleurs qu'il réalisa à la même époque lors d'une expédition dans la jungle du Chiapas mexicaine. L'ensemble ainsi constitué révèle comment un jeune homme d'à peine vingt ans, amateur de cinéma d'auteur et de films grand public met spontanément en place dès ses débuts de photographe une esthétique personnelle sans rien connaitre des photographes importants de son époque. Et dans le même temps, que ce soit sur la route à travers l'approche poétique du Voyage mexicain ou narrative de Jungle, on sent que tout est déjà en place : la conscience de son devenir d'auteur et son approche conceptuelle à travers les livres conçus comme des oeuvres à part entière. Les deux ouvrages tirés à 1000 exemplaires vendus exclusivement ensemble sont présentés dans un fourreau. Le voyage mexicain, préface de Denis Roche C'est un témoignage optimiste de la beat génération, une rupture dans l'histoire de la photographie avec des cadrages à l'opposé de la tradition française, des images qui nous en disent autant sur le photographe que sur le pays traversé. La critique fut enthousiaste à la sortie de ce petit livre en 1979, et son auteur qualifié de "Robert Frank heureux" . Dans sa mémorable préface Denis Roche explique ce qu'est la liberté de la photographie qui permet qu'un savoir et une esthétique soient mystérieusement spontanés comme chez Bernard Plossu. Jungle, textes de Bernard Plossu et Claude Nori Début 1966, Bernard Plossu qui n'a que vingt ans est engagé comme photographe dans une expédition anglaise à la recherche d'un temple maya. Ce sera pour lui une façon d'améliorer sa technique mais aussi l'art de la débrouille et de la survie au contact d'une nature souvent hostile avec les quatre autres jeunes membres de l'expédition. Il tiendra tout le long de cette expérience, un journal dont des extraits sont publiés dans l'ouvrage, donnant à cette approche de son périple mexicain une dimension aventurière. " Dans la vieille Packard 50, on file vers Guanajuato, dans l'infini de l'espace, des routes, dormant n'importe où autour d'un feu sous les étoiles, réveillés par les paysans, déjeunant dans les marchés ou les cantinas, dansant, chantant partout, bavardant avec des vieillards aux chapeaux de paille esquintés par le temps. "...

05/2023

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Littérature française

Sympathie pour le Diable

""Don't shoot. Don't waste your bullets. I am immortal" était la devise inscrite sur la voiture, qui était le prolongement de son être, de Paul Marchand à Sarajevo, pendant le siège de la ville. D'autres sources prétendent que Paul avait plutôt écrit : Morituri te salutant. Ceux qui vont mourir te saluent. C'est le sujet de Sympathie pour le Diable, qui fuse comme des balles dans la nuit : comment un grand reporter outrepasse son rôle, tombe amoureux et sauve des vies malgré lui, dans un Sarajevo de neige et de sang, de larmes et d'espoir. On ne revient pas entier de pareil voyage, et la balle qui traversa la main de Paul fracassa aussi sa conscience. Je n'ai donc pas été surpris d'apprendre un 20 juin 2009 son suicide, alors que nous nous étions parlé quelques jours auparavant. Paul Marchand est une légende, une étoile filante, un styliste suicidaire, un Hemingway fréquentable, qu'il faut absolument découvrir et lire. En 1997, je tombe sur un texte de cet inconnu, Sympathie pour le diable, publié au Québec puis par Florent Massot. C'est une rhapsodie de vie et de mort, l'un de ces livres de guerre qui, avec ceux de Norman Mailer et de Malaparte, devraient figurer au rang de classique. Peu d'écrivains me restent en mémoire comme l'indomptable Paul, inventeur de sa vie de Beyrouth-Ouest sur la ligne verte, à Sarajevo qu'il franchissait à tombeau ouvert, humant les morgues, aidant les uns et les autres, refusant d'accepter l'inacceptable quotidien. A sa mort, il laissa une femme à la beauté nordique et une petite fille, Asta. Il laissa aussi ce livre que Guillaume de Fontenay a adapté au cinéma dans une fougue aussi partageuse et irréductible que celle de Paul, le fumeur de toscans. Souvenez-vous : cette boucherie de Sarajevo, au coeur de l'Europe, c'était hier. So Long, Paul". Manuel Carcassonne

11/2019

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Sciences historiques

Vivre à Paris de la Restauration à la Belle Epoque

Effectuées de la Restauration à la Belle Epoque, les sept flâneries proposées dans ces pages vous livreront les secrets de plusieurs hauts lieux de la vie parisienne, animés ou désolés : une traversée de Paris en omnibus au lendemain de la révolution de 1830, de la barrière du Trône à la barrière de l'Etoile ; une promenade dans les rues de la Cité bien avant qu'Haussmann ne les mette en pièces et ne travestisse le berceau de Paris en vaisseau amiral de l'administration ; la peinture des très curieux métiers qui hantent la Seine et ses berges en 1868 ; la découverte des Grands Boulevards au temps où le monde entier s'y pressait pour y célébrer leurs fastes et leurs richesses ; une exploration, en 1832, des passages couverts à la recherche des échoppes les plus originales ; un compte rendu nostalgique et enthousiaste de la vie montmartroise, de ses excentriques, de ses bals et de ses artistes, et, enfin, une randonnée mélancolique le long de la Bièvre à Paris, des fortifs au boulevard de l'Hôpital, lorsqu'elle coulait encore, romantique et puante, à ciel ouvert, des tableaux et des esquisses révélant la vraie nature des Parisiens à ces époques. Un atlas en couleurs des vingt arrondissements, travail unique d'un topographe du Second Empire, sera votre guide dans le dédale des rues de l'ancien et du nouveau Paris, au temps où le baron Haussmann donnait le coup de grâce à la capitale encore médiévale pour faire place à la Ville lumière. Plus de 500 photographies et documents, pour beaucoup inédits, illustrent cette nouvelle exploration du Paris disparu, une ville où se côtoyaient les caractères les plus discrets ou les plus extravagants, du bourgeois fêtard au cocher d'omnibus, du provincial grassouillet aux demi-mondaines insatiables, du poète famélique au tailleur pour miséreux des berges de la Seine, une ville encore à échelle humaine !

10/2012

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Poésie

Contrée suivi de Calixto

Quand il écrit les poèmes de Contrée, en 1942-1943, Robert Desnos tente "d'arriver à une "poétique fine" comme les mathématiciens sont arrivés à des "calculs fins" indispensables en relativité ou en mécanique ondulatoire". Le modèle mathématique le retient d'ailleurs par son exigence du détail exact. En somme, le poème dans sa clôture peut devenir une mécanique de précision dont les pièces sont ajustées minutieusement pour assurer le fonctionnement de l'ensemble. Le flux verbal que tentait de saisir dans sa continuité l'écriture automatique a fait place à l'assemblage de groupes de vers en attente de trouver leur juste contexte. La forme poétique - sonnet, ballade, ode - est l'horizon d'attente où des fragments surgis indépendamment viennent s'assembler - et révéler leur intime proximité. Quant à Calixto, achevé en septembre 1943, il partage avec Contrée le recours aux formes closes du sonnet et, avec Le Bain avec Andromède, la volonté de donner au recueil une structure d'ensemble qui fasse sens. Toutefois la mise en ouvre d'une architecture allégorique est appuyée dans Le Bain avec Andromède : Calixto procède de façon plus nuancée, renonçant à toute coupure entre ses différents moments pour privilégier le flux général sur l'autonomie des parties qui ne sont annoncées par aucun titre. D'où, à la lecture du recueil, le sentiment d'un tressage des textes plus que d'une succession nettement ponctuée. Mais qu'évoque en fait ce titre de Calixto ? Vocable reflet, né du baiser de multiples sources, synonyme de liberté, d'amour et de poésie, image de tout lecteur qui vient s'y mirer, image de Desnos lui-même. "Nymphe prétexte", elle rassemble en son cri la clameur de tous : "Tu, vous, les autres, nous, clames, clamez, clamons..." ; elle est "l'étoile de la terre", accordée au "couple parfait" des "enfants de la terre". "Passante" en perpétuelle métamorphose, elle traverse le poème sans jamais s'y fixer, car, comme le dit très exactement Desnos : "Ton être se dissout dans sa propre légende".

10/2013

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Religion

Manuel d'éducation à la paix en Afrique

Notre époque doit être un nouveau départ. L'occasion de transformer ensemble la culture de la guerre et de la violence, l'oppression des riches sur les pauvres et les structures d'injustice, en une culture de la paix et de la non-violence active. Pareille transformation en Afrique exige la participation de tous les Africains dont l'engagement des leaders à façonner un monde plus juste, plus solidaire, plus libre, digne et harmonieux et plus prospère pour tous. En effet, la culture de la paix rend possibles le développement durable, la protection de l'environnement et l'épanouissement de tout un chacun dans un monde de droits et de devoirs. En vérité, la paix s'apprend, car elle est un art qui transcende la science. Un art qui en appelle à des artistes et à des artisans, des révolutionnaires et des théoriciens, libres de tout conformisme étroit et pourtant rigoureux dans leurs méthodes spéculatives et pragmatiques. Un art qui vise la conciliation des contraires, la communion des ennemis à la même table et non la suppression d'un adversaire au profit d'un autre. Le manuel d'éducation à la paix en Afrique concentre en un seul livre des savoirs universels et une sagesse contextualisée de l'Afrique des profondeurs. Il vient susciter et raviver l'autodétermination et la résilience des femmes et des hommes de bonne volonté, à travailler pour une Afrique pacifiée et réconciliée avec elle-même et avec l'Histoire. Et pour ce faire, il présente sept domaines à explorer, qui sont en réalité des connaissances stratégiques et des outils à maîtriser, pour tisser les toiles de la paix positive entre Africaines et Africains : les relations sociales ; le conflit et sa transformation ; la paix et ses différentes dimensions ; la communication et la non-violence active ; les valeurs religieuses et culturelles ; les droits et devoirs humains et la justice transitionnelle ; la bonne volonté et l'esprit de sacrifice.

11/2020

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Cuisine

Chemins croisés

55 recettes par le chef étoilé de La Mare aux oiseaux. Une déclaration d'amour à son territoire de Brière et aux hommes et femmes qui ont marqué et influencent son travail Eric Guérin a toujours mis en avant son amour pour la Brière, ce territoire, cette île au milieu d'un marais, que les locaux appellent La presqu'île. C'est là, au coeur de cette biodiversité incroyable, qu'il a créé il y a 25 ans son restaurant La Mare aux oiseaux. 25 ans, l'âge de la maturité ! Il a dès le début, comme la majorité de ses confrères, cherché les meilleurs produits et les meilleurs producteurs, pour qu'ils deviennent l'encre nécessaire à son écriture en cuisine. Sans "crier" au bio, sans le signaler partout, de la carte des mets à la carte des vins, puisque cela lui semblait naturel, il a créé autour de lui un maillage humain de producteurs régionaux qui travaillent bien et de façon responsable. Ainsi deux fois par semaine, Benjamin, son second, fait le tour, récoltant ce que chacun a de meilleur, au rythme non plus de la saison, mais de la quinzaine. Chez Arnaud, 3 kg de betteraves noires d'Egypte, des oignons ; chez Mélanie, des haricots verts qu'elle a en surproduction ou les poires de terre qu'elle n'a pas vendues ; Jean-Marie quant à lui aura un superbe haricot de mer à maturité pendant 3 semaines... Et tous les dimanches matin, Eric Guérin compose avec cette liste, pour assembler la vie et animer sa terre de prédilection. Depuis 3 ans, il travaille avec son ami et photographe Erwan Balança à ce nouvel ouvrage Chemins croisés, dans lequel il rend hommage à ces hommes et femmes qui l'ont marqué, influencé son art et dont dépend son travail. Il présente les recettes qui en découlent et sont intiment liées à ce terroir.

10/2020

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Décoration

Un exercice de style. Van Cleef & Arpels

L'histoire qui s'écrit dans les pages de cet ouvrage est celle d'un désir, d'une recherche, d'une rencontre entre deux maisons centenaires. Van Cleef & Arpels cisèle les pierres et le métal, Gallimard les mots et toutes deux ont apporté à ce bel oeuvre le soin, le temps et l'exigence qu'impose l'idée même d'une création qui leur ressemble. Poli comme on l'aurait fait d'un bijou, ce livre est celui de deux maisons où le relais se passe de génération en génération sans que jamais soit sacrifié l'idéal d'excellence de leurs métiers respectifs. Il incarne le temps d'une rencontre poétique et littéraire, le temps de concevoir cet écrin de papier unique et précieux dont les découpes théâtrales ouvrent les portes d'un monde où le mot et l'image s'unissent dans un double langage, un véritable exercice de style. L'exercice comme geste sans relâche, indispensable à l'inspiration, travail sur la matière au nom d'un rêve, pour lui donner les formes et les cadences qui sont le propre d'un style, d'un art. Pour exprimer l'essence de la maison Van Cleef & Arpels, venir au plus près de son âme, vingt-cinq mots chers au coeur du joaillier ont été choisis avec minutie, définis puis racontés par une plume poétique, et illustrés de bijoux et documents porteurs de l'histoire patrimoniale et de l'audace maîtrisée du geste. Ils racontent la beauté, la poésie de la création, donnent libre cours à la puissance de l'imaginaire et déroulent leurs métamorphoses sous nos yeux éblouis. Et puisqu'il n'est de maison sans hôtes pour l'honorer de leurs présences bienveillantes, ces mots précieux ont été confiés à une constellation d'amis pour qu'ils s'en emparent, les interprètent, les enchantent, les magnifient. Artistes, algébriste, créateur de mode, designers, écrivains, jardinier, chorégraphe, astrophysicien, photographes, cantatrice, horloger, chef étoilé, philosophe, ils ont ouvert leur coeur et l'ont laissé parler.

09/2015

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Beaux arts

Délivrer le temps, écrire le musée. (XIXe-XXIe siècles)

Que nous dit la littérature du lieu où la peinture s'expose ? Musée : le lieu s'éclaire de la présence des oeuvres. Soit qu'à leur avantage, il passe à la trappe, s'efface et se fasse oublier ; soit qu'au contraire, il s'impose dans son rayonnement et son autorité, et vaille pour lui-même. Est-ce un tableau que l'on vient voir, est-ce un endroit que l'on veut découvrir ? Quel espace étrange, quel lieu singulier ! Comment la littérature y pénètre-t-elle ? A petits pas, grandes enjambées ? En silence, bruyamment ? Faut-il s'y rendre seul ou entouré ? S'y trouve-t-on épanoui devant les toiles, admiratif, enthousiaste, crispé, radieux, ennuyé, stupéfait, intimidé, pompette, impatienté ? Du reste, écrivaines, écrivains, est-ce le même pas ? Est-ce le même regard ? La question passe dans le genre du mot lui-même, puisqu'on dit " le " Musée, quand on parle de " la " Montagne des Muses, de " la " Maison des amis, des enfants, des esprits. C'est qu'interroger le musée revient à questionner la façon dont la littérature recrée le dialogue entre les oeuvres, à mesurer non seulement l'action qu'elles exercent sur la spectatrice ou le flâneur, mais le lien qu'entretiennent avec elles gardiens et gardiennes des lieux, tandis que le monde alentour se laisse découvrir par la fenêtre. Par cet argument, Patrick Wald Lasowski nous invitait à réfléchir à la place de la littérature au musée. Cet ouvrage rassemble 26 études sur la littérature du XIXe au XXIe siècle. Elles interrogent la possibilité d'une pensée littéraire spécifique sur les oeuvres d'art réunies au musée. Avec les contributions de P. Bayard, P. Brasart, F. Bercegol, F. Berquin, L. Cariou, M. Créac'h, V. Dalmasso, D. de Font-Réaulx, M. Delon, J. Desclaux, C. Gheerardyn, J. M. Ibeas-Altamira, S. Kovalova, A. Lavernhe-Grosset, D. Lyotard, F. Mardrus, R. de Raphélis, T. Sanz, M. Séguy, N. Servissole, C. Swensen, D. Viart, L. Vazquez, P. Wald Lasowski, B. Wesley, A. Wroblewski.

11/2020

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Divers

L'Arme à gauche

Quand on dépose les armes, que nous reste-t-il ? Le parcours désenchanté d'un activiste italien dans la campagne française. A chaque fois que Mario traverse la place du village c'est la même histoire. Sur son passage, les commérages vont bon train. Le truc c'est que personne ne sait vraiment qui est Mario, ce vieux gars louche qui vit en ermite dans son cabanon. Pourtant, Mario n'a pas toujours été un ours taciturne.

Alors que son vieux téléphone sonne et lui annonce le décès d'un camarade, il va prendre la route à travers la campagne française et se remémorer ses souvenirs de jeunesse marqués par la lutte ouvrière dans l'Italie des années 70. A l'époque, un certain nombre de groupuscules de gauche avaient choisi de prendre les armes. Activiste, Mario était l'un d'entre eux. Convaincu du bienfondé de ces méthodes, il a d'abord participé aux réunions syndicales, puis rendu des visites musclées aux commerçants qui pratiquaient des prix trop élevés pour les familles de grévistes et ensuite... Ensuite, les choses ont commencé à se corser.

Au fil de sa longue marche ponctuée de nuits à la belle étoile, ce passé mouvementé va resurgir. On devine que Mario a refait sa vie en France mais qu'elle n'a pas toujours été un long fleuve tranquille... Des années après les faits, il va dresser un bilan douloureux et constater que les formes de militantisme que lui et ses amis ont connues sont tout simplement devenues impensables de nos jours. Après sa série Michel, avec son protagoniste phare, Pierre Maurel rejoint le catalogue Glénat et nous invite à faire la connaissance de Mario.

Un personnage tout aussi attachant qui nous plonge au coeur des mouvements clandestins des années 70, dans une Italie en pleine effervescence. Un album mélancolique, drôle et militant qui traite avec beaucoup d'humanité du désenchantement politique et jette un regard désabusé sur une certaine génération. Un roman graphique intime, jamais aigri qui se lit d'une seule traite.

01/2023

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Récits de voyage

Le voyage en Grèce. Anthologie du Moyen Age à l'époque contemporaine

Le voyage en Grèce, depuis toujours, est vécu comme un retour aux origines. Au pays d'Homère bat le cœur même de l'Europe. Et tous ceux qui ont arpenté le Péloponnèse, prié sur l'Acropole, navigué d'île en île ont retrouvé, à l'instar d'Ulysse, leur patrie. Le voyage, ici, n'est pas un divertissement, mais une initiation. Ainsi, le marquis de Nointel, ambassadeur du Roi-Soleil, descend-il avec cordes et échelles dans la grotte d'Antiparos et en ressort-il métamorphosé. Il a vu, dans cette île des Cyclades, une vraie merveille, " un abrégé du monde ". Avec un sens inouï du spectacle, il décide de célébrer là les fêtes de Noël de 1674. Plus de cinq cents personnes assistent à la messe de minuit célébrée dans cette cathédrale improvisée, une stalagmite servant d'autel, illuminée par l'étoile du Berger suspendue à la voûte. Trois siècles plus tard, le philosophe Martin Heidegger fait sa première croisière en mer Egée. Ce périple conforte ses intuitions : la Grèce est la terre des commencements, des fondements de la pensée européenne. Cette anthologie de récits de voyage en Grèce est la première qui paraît en français. Elle invite le lecteur à découvrir ou à redécouvrir un univers à la fois familier et inconnu en mettant ses pas dans ceux de ces pèlerins du Moyen Age qui, venant de Venise, s'arrêtent en Grèce avant d'appareiller pour d'autres lieux saints, ou dans ceux de ces archéologues qui espèrent retrouver le trésor de Priam perdu devant Troie, à moins que ce ne soit dans ceux d'auteurs contemporains, comme Simone de Beauvoir, Jacques Lacarrière ou Tim Severin. Paysages, monuments, habitants aux mœurs empreintes tantôt de majesté antique, tantôt de pittoresque moderne, défilent devant les yeux du voyageur ébloui. Même l'un des plus blasés reconnaissait qu'il " en était revenu autre " (Raymond Queneau).

05/2003

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Policiers

Suburra Tome 2 : Rome brûle

Rome, de nos jours. Samouraï, le chef des mafias de la capitale, est en prison, peut-être pour toujours. Sebastiano, son représentant, tente de maintenir son emprise sur les différentes bandes, Siciliens, Calabrais, Napolitains et Gitans, qui mettent la capitale en coupe réglée. L'annonce par le pape François d'un nouveau Jubilé qui va attirer des millions de pèlerins et relancer des travaux publics aiguise les appétits et Fabio, l'étoile montante du trafic de drogue, commence à remettre en cause la suprématie des chefs du moment. Martin, le nouveau maire de Rome, veut nettoyer les écuries d'Augias. Pour piloter les grands projets urbains il désigne Adriano Polimeni, un sénateur communiste intègre. Tandis que Chiara la séduisante députée pleine d'ambition trouble Sebastiano, le mafieux qui rêve de retour à une vie normale. Les coups bas et les violences des truands seront peu de choses à côté de ce qui se passera dans les coulisses du Capitole, la mairie de Rome, où sévissent les vieux ripoux comme Temistocle Malgradi, représentant des intérêts des constructeurs. Contre Martin, Malgradi et l'évêque don Giovanni qui veulent le mettre hors jeu, Sebastiano déclenche une opération d'obstruction apocalyptique, et bientôt Rome brûle... Cette fois encore en collaboration avec Carlo Bonini, Giancarlo De Cataldo poursuit le bouillonnant fleuve feuilletonesque sur les dessous de Rome qu'il a lancé avec Romanzo criminale. En s'appuyant sur une connaissance très fine des réalités romaines, les auteurs restituent les parlers de la rue aussi bien que les "éléments de langage" des politiciens, les accents des différentes mafias et la phraséologie des intellectuels, avec un accent particulier mis, cette fois, sur un milieu politique aussi dépourvu de scrupule que le Milieu tout court. Un récit qui opère aujourd'hui quasiment en temps réel (quiconque suit l'actualité de la capitale italienne reconnaîtra sans mal la plupart des protagonistes), et que les auteurs réussissent par leur talent à transformer en oeuvre d'art.

09/2016

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Histoire et Philosophiesophie

L'affaire Galilée : une supercherie du sot XIXe siècle ?

En l'an 1630, meurt l'homme de génie qui avait révolutionné l'astronomie théorique, Johannes Kepler, que le clergé luthérien avait persécuté en raison de ses idées scientifiques. Débarrassé de cette inopportune concurrence, le premier astronome (et astrologue) qui ait tourné une longue-vue en direction du ciel étoilé, Galileo Galilei, fait imprimer un livre rétrograde, dans lequel il conteste toutes les idées novatrices de Kepler, interprète à sa façon trois passages de l'Ancien Testament pour démontrer la thèse héliocentrique et propose deux " preuves" absurdes en faveur de la rotation de la terre. En cette période extraordinairement agitée (le Saint Empire est ravagé par une terrible guerre de religion qui tourne au génocide ; la guerre larvée entre Bourbons et Habsbourg risque à tout moment de déchirer la catholicité), le pape Urbain VIII ne veut en aucun cas troubler l'esprit de ses ouailles, déjà agitées par la reprise de la querelle opposant les théologiens sur la grâce divine et la prédestination. En 1616, Galilée avait juré de ne plus présenter ses thèses comme avérées tant qu'il ne pourrait les prouver et de ne plus s'adonner à l'exégèse de la Bible et des écrits des Pères de l'Eglise. En 1632, par son Dialogue, il se rend coupable de parjure. En juin 1633, l'Eglise condamne au silence, essentiellement pour des raisons de politique et de discipline, un lamentable théoricien en matière d'astronomie. Ni génie, ni martyr, Galilée fut, avant tout, un mégalomane importun, avide de gloire et d'argent. Il meurt en 1642, quelques mois avant la naissance de Newton, le génie qui révolutionnera l'astronomie théorique en parachevant les travaux de Kepler. La douche froide assénée à la vanité de Galilée, en 1633, par le Saint-Office, deviendra aux XIXe et XXe siècles le symbole de " l'obscurantisme religieux ", pour les champions de l'anti-catholicisme.

08/2010

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Psychologie, psychanalyse

LE CORPS DE L'OEUVRE. Essais psychanalytiques sur le travail créateur

Les nombreuses contributions de la psychanalyse à l'esthétique se sont surtout attachées à l'interprétation du contenu fantasmatique des oeuvres ou à la psychopathologie des auteurs. Si féconds qu'aient été en leur temps ces travaux, ils laissaient sans réponse les questions que pose toute oeuvre d'art: l'effet de captation qu'elle produit, les affects et les identifications qu'elle suscite, le dévoilement du réel qu'elle opère. Pour saisir de tels effets, on doit interroger moins le produit fini que l'expérience et le processus d'où résulte ce produit. Tout comme le rêve suppose un "travail", non visible, tout comme l'épreuve de la perte engage un douloureux "travail de deuil", l'oeuvre d'art et de pensée est tout entière traversée par un travail créateur. Bien plus, son originalité et son pouvoir sur nous tiennent à ce qu'elle figure ce travail dans sa forme et dans son style. Le corps de l'oeuvre - et non le seul texte - est l'oeuvre elle-même. Trois parties dans cet ouvrage. D'abord, une clinique et une théorie du travail créateur, où le cas de Freud est pris pour paradigme. Ensuite une analyse, menée à partir du Cimetière marin, "poème de la création du poème", qui permet à l'auteur d'y différencier cinq phases: l'état de saisissement, l'appréhension d'un représentant psychique inconscient, sa transformation en code organisateur, la donation d'un corps à ce code, l'affrontement imaginaire puis réel à un publie. Enfin, venant préciser et affiner le modèle théorique, quelques monographies: sur une nouvelle d'Henry James et le dédoublement, sur les contes et codes de Borges, sur la détresse et les toiles de Francis Bacon, sur les romans de Robbe-Grillet et les techniques de la pensée obsessionnelle. Autant de lectures psychanalytiques qui nous font effectuer un aller et retour entre l'opacité de la création et la complexité de l'intelligible. Une "poétique" psychanalytique serait donc possible ?

01/1981

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Photographes

Bernar Venet. Photographies

Bernar Venet célébré dans le monde entier pour son oeuvre sculptée, pièces monumentales en acier corten, a pratiqué la photographie tout au long de sa carrière. Par séries, en marge, ce médium photographique a été le vecteur de plusieurs explorations plastiques dont ce catalogue raisonné va fixer l'histoire. Les Macadams trouvent leur origine en 1961, alors qu'à 19 ans il se promène près de Marseille : il observe sur les pans d'une falaise une coulure de goudron solidifié... qu'il photographie pour mémoriser cet évènement aléatoire. Deux ans plus tard, il travaille le goudron sur des toiles et prend un ensemble de photographies de macadam qui constituent cette première série sur la matière, alors que la série Acier roulé est réalisée en observant les fusions du métal, matière familière pour le sculpteur qu'il est. Fruit de son goût pour les expérimentations, il réalise les séries Photofax (effacement progressif de l'image par envois successifs par fax) et Saturations (projet graphique de superposition progressive de plusieurs pages d'un dictionnaire, les unes sur les autres, l'accumulation des couches successives aboutissant au noir profond). Curieux de sciences et de techniques, Bernar Venet explore par ailleurs les moyens photographiques sophistiqués des laboratoires scientifiques les plus pointus : il réalise une série de "particules" élémentaires en mouvement dans le synchrotron (Bubble chambers) ou photographie l'invisible (Plasma in the Tokamak), images créées par des champs magnétiques générés par de très puissants aimants supraconducteurs... Bernar Venet a également, toute sa vie, réalisé des portraits en noir et blanc, de ses proches comme des artistes et amis qu'il fréquente : Man Ray, Andy Warhol, Richard Serra, Arman, Christo... mais aussi des Portraits noirs, presque invisibles ceux-là, en argentiques ou polaroïd, réalisés dans le noir absolu, qui semblent presque uniformément noirs et où seule une vague lueur permet de distinguer un profil, une présence. "La seule chose qui compte c'est qu'entre ce noir et l'objectif, il [le photographié] était bien là. ". . dit d'eux Bernar Venet.

11/2022

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Critique littéraire

Le cas Céline. Coupable, mais de quoi ?

Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) est celui qui a imposé le pamphlet comme médium de masse privilégié de la fiction. Faut-il absolument s'en désoler ? Il a bousculé la syntaxe et la grammaire. Il a dynamité bien d'autres règles encore et voué aux gémonies à peu près tout le monde, renvoyant dos à dos le Dieu et le Bon Dieu. Il a transformé les biens-pensants en bien-suivants et la troupe des beaux-parlants en une cohorte de beaux-parleurs, interdisant toute descendance littéraire. Il a ajouté à la littérature quelque chose que le peuple a dans les tripes, le ton, et, dans le changement de ton, le changement de musique. En un mot, veillant à la santé de la langue française, lui inoculant la banalité de la vie ordinaire d'un guérisseur des faibles, il a ouvert une plaie sans immédiatement la cautériser. Voyeur, spectateur nocturne des temps sombres, menteur en scène anobli par la croyance dans sa spontanéité révolutionnaire, Céline a constamment invoqué et brandi sa pyrotechnie du Verbe contre la république des Lettres et les limitations de la démocratie formelle. Jamais vraiment libéré de l'obsession décadentiste, humaniste déguenillé, échotier des miséreux, entre argot et blasphème, il incarne la figure de l'hygiéniste littéraire des années 30-40 du XXe siècle. Insurpassable dans l'éloge-détestation de la vie humaine, le Maudit de Meudon offre, du fait de son statut exorbitant d'écrivain inclassable, un pa­rapet d'où embrasser le paysage littéraire con­tem­porain. Romancier autoproclamé de la misère et de la banlieue, dénonciateur de la bêtise universelle et de la violence faite aux êtres et aux choses, l'Er­mite se veut manifestes, ou presque. Malgré ses trois pamphlets antisémites, l'étoile de Céline, figure inversée et crue du Juif errant, est progressivement remontée au firmament des lettres. Le livre de Philippe Pichon propose une lecture mo­derne et audacieuse : une revi­si­tation partiale, mais une connaissance intime et personnelle de l'oeuvre du maudit de Meudon.

12/2019

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Critique

Hymne à Muriel Cerf

Muriel a toujours entretenu une relation difficile avec sa mère. Elle l'enjoint d'écouter, et comme si elle craignait de devoir la convaincre pour ce faire, elle ajoute en soulignant "parce que" , que "la beauté et la force existent" , souligne encore le mot "sublimes" plus loin, comme pour lui expliquer que c'est le sublime qui fait tout ça être beau et fort, avant de revenir sur les "cheveux blancs" qu'elle associe à l'accouchement de son nouveau roman. Or Muriel, fille unique, a su de la bouche de sa mère que cette dernière avait accouché sous anesthésie générale de peur de sentir la douleur. Le titre, La Nativité à l'étoile, en dit long. Muriel n'accouchait pas sans douleur de ses enfants, ses livres, car le sublime, aussi beau et fort qu'il soit, n'est pas un accouchement sans douleur. Muriel, en accompagnant Raphaël dans sa souffrance intérieure, souffre avec lui. Elle se demande elle aussi si elle est indispensable et ce que signifie cet "indispensable" . C'est une question douloureuse et inhérente à toute personne qui risque un enjeu dans sa vie. Edward Bond dit à ses acteurs qu'ils doivent tous se demander chaque jour : "Pourquoi est-ce que je veux être acteur ? " . C'est une interrogation qui s'assimile à celle de Raphaël dans ce roman qui "avait la confuse et dérangeante certitude qu'à elle, il aurait pu l'être" (indispensable). Peut-on être un acteur sans répondre à la question "pourquoi est-ce que je veux être acteur ? " , sans trouver dans sa valeur personnelle d'acteur une raison indispensable pour poursuivre dans cette voie ? Je ne crois pas. C'est pourquoi la question que soulève ici Muriel Cerf est extrêmement pertinente. Il faut bien avoir la foi à un moment donné en un acte pour oser le fonder, parce que si quelqu'un d'autre peut le faire aussi bien, voire mieux que moi, alors pourquoi est-ce que je me fatiguerais à risquer un tel enjeu ?

08/2021

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Musées français

Musée Fabre. Guide des collections, 2e édition revue et augmentée

Initié par la Société des beaux-arts à la fin du XVIIIe siècle, le musée de Montpellier vit le jour en 1795, à la faveur de la Révolution française qui fit émerger l'idée du musée public fondé sur l'humanisme des Lumières. Mais c'est en 1825, avec le don par François-Xavier Fabre de sa collection, que le musée prit toute son ampleur. Ce peintre montpelliérain, élève de David et lauréat du prix de Rome, vécut durant près de trente ans en Italie où il se constitua une vaste collection de peintures et de sculptures avant d'en faire don à sa ville natale. Cet ensemble d'oeuvres de l'école française et italienne, de la Renaissance au XVIIIe siècle, fut complété en 1836 par le legs d'Antoine Valedau de tableaux du Siècle d'or flamand et hollandais. En 1868 puis 1877, Alfred Bruyas amateur montpelliérain passionné par l'art de son temps, offrit au musée près de deux cents peintures et dessins réalisés par les plus grands artistes du XIXe siècle, Delacroix et Courbet au premier chef. La donation par Pierre et Colette Soulages en 2005 d'un riche ensemble de toiles représentatives de sa carrière est le point d'orgue de cette tradition de dons illustres. Ce guide a pour ambition de proposer une approche renouvelée de ce fonds, grâce à la présentation, aux côtés des peintures les plus célèbres, d'oeuvres nouvelles, acquises depuis les années 2000. Il invite à suivre un parcours dans cette foisonnante collection, à la découverte de l'histoire de l'art européen, de la Renaissance à nos jours, grâce à un florilège d'oeuvres de Véronèse, Rubens, Poussin, Zurbarán, Greuze, Houdon, David, Ingres, Delacroix, Courbet, De Staël, Soulages et des représentants du groupe Supports/Surfaces, tout en mettant à l'honneur un bel ensemble d'artistes natifs de Montpellier : Bourdon, Ranc, Raoux, Vien, Cabanel, Bazille. Bioulès, et bien d'autres.

07/2021

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Sciences historiques

De la crypte de Saint-Denis dite Notre-Dame des Champs au carmel du faubourg Saint-Jacques. Une tranche d'histoire, un lieu de mémoire

Ce travail n'est ni une étude historique, ni une étude théologique, c'est un parcours à travers une histoire qui raconte la vie de la crypte de Notre-Dame des Champs en lien avec son environnement. L'arrivée de Denys à Lutèce vers le milieu du me siècle apparaît comme une écriture de légende mais, dans une légende, il y a toujours un fond de vérité. Vivant dans les carrières méridionales, Denys évangélise. Il est suivi par le peuple, mais il meurt peu de temps après, martyrisé lors d'une des persécutions qui frappaient les chrétiens. Sa mémoire est très tôt vénérée : sainte Geneviève lui voue une dévotion particulière dès le Ve siècle. De ce fait, le lieu supposé de son arrivée et de son habitat est lui aussi vénéré, devenant la crypte d'une église dédiée à la Vierge. Dès le vie siècle, l'église Notre-Dame des Champs apparaît dans le Paris mérovingien. Sur les plans de Paris dressés aux Temps modernes, elle est constamment figurée. Les traces écrites de l'attachement que lui portent les rois pendant des siècles, comme les documents d'archives et les textes anciens, éclairent aussi l'histoire du sanctuaire dans la longue durée du deuxième millénaire. La Révolution brise la continuité séculaire de l'église Notre-Dame des Champs. La crypte néanmoins n'est pas oubliée, elle renaît même au XIXe siècle en même temps que le culte voué au frère Réginald. Au XXe siècle, les Editions Nelson, installées sur les lieux du monastère, entretiennent encore la crypte, toujours ornée de toiles, et l'ouvrent aux visiteurs jusqu'à leur départ en 1958. La richesse mémorielle de la crypte légitime l'espérance d'une renaissance, allant de pair avec la reconnaissance de sa valeur patrimoniale. Elle fait pleinement partie de l'histoire de Paris, et nombreux sont ceux qui, en France et dans le monde, s'en souviennent encore.

08/2019

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Science-fiction

Point rose

Point Rose est un roman scientifique évoquant de façon stylisée Proxima B, la plus proche planète de la Terre, hors Système Solaire, découverte en 2016. Dans ce livre, l'auteur, écrivaine et physicienne albanaise formée en France, s'attache à communiquer la vérité scientifique sur les planètes hors du système solaire, et la vie extraterrestre. L'histoire se développe au fur et à mesure d'événements réels ou imaginaires, d'épisodes, d'annonces, de dialogues, conversations, méditations, d'essais, dans différents centres d'étude spatiale, parmi les plus importants au monde. S'ils sont inventés, les personnages, une dizaine, sont typiques d'un tel milieu. Ils partagent et portent des noms, ont des tempéraments ou caractères similaires à ceux de plusieurs hommes et femmes que l'auteur a rencontrés dans sa vie et son parcours scientifique. Chacun dans son rôle a la même mission, à savoir découvrir des planètes ! Sara attendit jusqu'à ce que l'écran affiche 37 : 05 : 07 : 05 : 47 : 47. Décidément, c'était son jour de chasse aux nombres premiers ! Quels étaient les chiffres en ce jour du 14 février 1990, la Saint-Valentin ? La sonde Voyager se retourna une dernière fois vers la Terre et les planètes qu'elle avait laissé derrière elle, pour prendre la photo de famille solaire. Sur le mur du bureau, Sara remarqua la photo prise 25 ans auparavant. Dans un cadre gigantesque, la Terre, ce point bleu clair : Pale Blue Dot, sur un fond obscur et entourée de petites sphères, semblait encore plus fragile. Point Rose près de Point Bleu, l'inspiration artistique lui éclaira le regard, avant de partager ses pensées avec le groupe d'étudiants. Contente du nom de la mission d'observation qui démarrerait dans un an, nommée Point Rose, Sara se sentit délivrée de ses émotions. En janvier 2016, ils suivraient pendant des semaines au télescope l'étoile Proxima de Centaure, et HARPS, le spectrographe incomparable, montrerait si Proxima se déplaçait. Les cordes de la harpe sonneraient-elles ?

07/2021

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XIXe siècle

Louis Janmot. Le poème de l'âme

Commencé à Rome en 1835 et poursuivi jusqu'en 1881, Le Poème de l'âme est le grand oeuvre de l'artiste lyonnais Louis Janmot (1814-1892), à la fois pictural et littéraire. Il illustre en 34 compositions accompagnées d'un long poème le parcours initiatique d'une âme sur la Terre. Formé de deux cycles respectivement composés de 18 peintures et de 16 grands dessins, il fut qualifié par Henri Focillon, directeur du musée des Beaux-Arts de Lyon de 1913 à 1924, "d'ensemble le plus remarquable, le plus cohérent et le plus étrange du spiritualisme romantique" . Le premier cycle, achevé en 1854, raconte les premières années au Ciel et sur la Terre d'une âme, représentée sous les traits d'un jeune garçon et accompagnée d'une jeune fille. On suit les étapes et les vicissitudes de leur parcours, de la naissance du garçon jusqu'à la mort prématurée de la jeune femme. Théophile Gautier et Baudelaire furent attirés par ces toiles exposées à l'Exposition Universelle de 1855, grâce à l'intervention de Delacroix. Achevé en 1881, le second cycle raconte comment le garçon, désormais seul, est confronté aux tentations et aux malheurs de l'âme humaine. Un poème de 2814 vers, écrit par Janmot et intitulé L'Ame, accompagne les oeuvres. Il renforce leur signification et leur est indissociable. L'ensemble compose une oeuvre hybride, littéraire et picturale, qui invite à la contemplation, à l'écoute, à la déambulation. Janmot, peintre de l'âme, est un artiste très singulier dans son temps, mais son oeuvre fait écho à celle de plusieurs autres artistes tels que William Blake, Philipp Otto Runge ou Francisco de Goya avant lui, ses contemporains les Préraphaélites, ou encore, plus tard, les symbolistes, en particulier Odilon Redon qui a été en contact avec lui. L'ouvrage replace Le Poème de l'âme et son auteur à la croisée de références, d'influences et de courants aussi bien littéraires, religieux et philosophiques qu'artistiques.

09/2023

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Monographies

Jan Van Imschoot. La présentation des absents, Edition bilingue français-anglais

Comment parler d'art ? Ou plutôt, peut-on parler d'art ? Et l'art peut-il parler littérature ? Catalogue d'exposition à la galerie Templon, parution fin octobre 2021, sur l'artiste Jan Van Imschoot. 64 pages 23 x 30 cm. Depuis ses débuts, le peintre belge Jan Van Imschoot confronte langage pictural et langage verbal en explorant les multiples strates de signification laissées par les grands peintres occidentaux dans leurs oeuvres. Avec La présentation des absents, nouvelle série de tableaux de Jan van Imschoot exposée à la galerie Templon en novembre 2021, l'artiste belge " anarcho baroque " poursuit ses recherches sur la signification du langage pictural en détournant l'oeuvre de l'un de ses prédécesseurs. Après avoir exploré les natures mortes de l'Ecole du Nord du XVIIe siècle dans Le bouillon d'onze heures, Van Imschoot prolonge l'immersion dans ce genre avec par exemple des toiles comme La vision féérique. Toutefois, c'est le travail de Manet qu'il a cherché avant tout à appréhender dans cette deuxième série. Comme il le dit, il " confronte l'infini de [son] imagination aux libertés que prend Manet avec l'histoire de l'art ". Cette rencontre conduit à une mise en abyme vertigineuse. L'échange des bêtises fait référence au Déjeuner sur l'herbe de Manet, lui-même écho à Suzanne et les Vieillards du Tintoret. Van Imschoot apporte son propre regard en multipliant les clins d'oeil et références érotiques, historiques ou religieuses, dans une fantaisie symbolique magnifiée par une maîtrise des lumières et des couleurs digne des plus grands Flamands. " Le rapport qu'entretiennent la langue et l'image reste un territoire ouvert ; les mots y rencontrent leurs propres limites, alors que l'art, tel un oiseau, le survole en toute liberté. ", conclut l'artiste. Le beau livre édité par la galerie Templon laisse tout loisir au lecteur d'explorer cette liberté dans tous ses détails.

11/2021

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Monographies

Bonnard

Japoniste obsessionnel, intimiste espiègle, impressionniste tardif, nudiste voluptueux, greffier mélancolique du quotidien et de la fuite du temps... Les tentatives visant à résumer Pierre Bonnard (1867-1947) d'un mot ou d'une formule ont toutes échoué. On croit aussi le grandir en faisant de Matisse et de Mark Rothko, peintres de l'ivresse solaire, ses héritiers directs. Il y a du vrai dans toutes ces approches, l'erreur est de les opposer ou de réduire cet artiste génial à l'évidente séduction de ses tableaux. Bonnard fut bien plus que l'observateur malicieux ou sensuel des moeurs bourgeoises, cultivant un hédonisme confortable, apte à fidéliser une clientèle vite internationale. Sans ignorer le charme que lui reconnaissait Renoir, ce livre fait le pari d'un artiste autrement ambitieux et plus profondément ancré aux deux siècles qui furent les siens. Voilà un peintre, un photographe, et très vite un décorateur aux mille prouesses, qui s'élance au temps des attentats anarchistes, devient un des piliers de la Revue blanche et un acteur de l'Affaire Dreyfus au côté d'Alfred Jarry, avant de se lier à Ambroise Vollard et à la galerie Bernheim-Jeune, et traverser, en triomphe, les folles années 1920, le Front populaire et l'Occupation. Suivre sa carrière, c'est aussi communier avec le bocage normand et les pentes du Cannet, se pencher sur ses liens avec le monde politique, observer le flux des commandes, et le cours de ses tableaux. Sa vie elle-même, au-delà des femmes qu'il a tant aimées et si bien glissées dans ses toiles, méritait un examen plus approfondi. L'homme et l'oeuvre, au terme d'une enquête qui ne les sépare jamais, justifient pleinement la thèse de l'ouvrage : n'en déplaise à Picasso, Bonnard, soucieux de la beauté du monde, fut l'un des grands inventeurs de l'art français.

11/2023

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Divers

Hergé. Les ultimes secrets

D'où viennent les initiales "J. W". du prénom du docteur Muller ? Qui a donné son étrange nom à Didi ? Qui a réellement inspiré Haddock, Nestor, Rackham le Rouge, le marquis di Gorgonzola ou Aristide Filoselle ? D'où viennent le scénario de L'Etoile mystérieuse, les épisodes de la fausse noyade de Tintin et de la mise en quarantaine du Pachacamac dans Le Temple du soleil, la devise syldave "J'y suis, j'y reste" , ou encore les pastilles explosives de L'or noir ? ... Voici quelques-unes des dernières révélations inédites dévoilées ici. En se livrant à un véritable travail d'archiviste sur la totalité des magazines auxquels Hergé collaborait, Bob Garcia a découvert un véritable gisement d'informations à portée de main et encore jamais exploité. A la lumière des rubriques et articles parus dans Le Petit Vingtième, Le Soir jeunesse ou le Journal Tintin (soit environ 80 000 pages), il relit donc toutes les bandes dessinées achevées de Tintin, depuis Les Soviets jusqu'aux Picaros, puis les aventures de Jo, Zette et Jocko, et enfin les gags de Quick et Flupke, et révèle les sources qui ont inspiré le dessinateur. Ces recherches lui permettent en outre de restituer les opinions d'Hergé (et/ou de ses proches collaborateurs, souvent sous sa responsabilité en tant que rédacteur en chef) sur de nombreux sujets : la guerre, le racisme, l'antisémitisme, la religion, les femmes... Une façon de redécouvrir certaines vérités - et de mettre à mal quelques affirmations rapides - concernant le créateur de Tintin. Passionné de littérature populaire, de musique et de bande dessinée, Bob Garcia a publié une dizaine de romans policiers et de nouvelles, des essais et des articles sur le monde du jazz, et des études sur Tintin, parmi lesquelles Tintin, le Diable et le Bon Dieu (2018) ; Tintin, du cinéma à la BD (2019) ; et Tintin et l'Histoire (2022).

02/2023

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Beaux arts

Cézanne et Paris. Album de l'exposition

Jeune homme ambitieux, désireux de devenir peintre, Paul Cézanne (1839-1906) vient pour la première fois à Paris en 1861, entraîné par son ami d'enfance Emile Zola. Il y fréquente le Louvre où il étudie les maîtres anciens et dessine les modèles qui posent à l'académie Suisse. Mais Cézanne reste insensible aux charmes de la capitale dont la fréquentation est néanmoins à l'époque indispensable à toute carrière artistique ; tout au long de sa vie, il alternera régulièrement les séjours à Paris et en Provence, ne prenant cependant que très rarement Paris pour sujet de sa peinture. Paris offre de multiples tentations auxquelles le peintre se montre réfractaire, traduisant cette résistance dans des toiles violentes aux tonalités sombres. Après la guerre de 1870, il se convertit à la peinture de plein air en compagnie de Pissarro et de Guillaumin, en allant sur le motif du côté d'Auvers, de Pontoise et de Melun. Lorsqu'il séjourne à Paris, Cézanne sort peu. Il reste enfermé dans les différents appartements où il loge, et poursuit ses recherches picturales en peignant avec obstination des natures mortes, disposées devant un papier peint à motif de losange. Puis, à partir de 1888, il emprunte les voies du silence sur les bords de Marne, les rives de la Seine, à Fontainebleau, où il vient peindre en solitaire. Sa quête de reconnaissance est terminée : il est à présent un maître dont les jeunes générations recherchent le contact. Cet album, qui suit les étapes thématiques de l'exposition "Cézanne et Paris", présente trente-deux oeuvres parmi les plus emblématiques tant du parcours personnel du peintre que du développement de son art, et qui ouvrent les pistes nécessaires pour répondre à la question centrale de l'exposition : les incessants va-et-vient de l'artiste entre région parisienne et Midi sont-ils l'une des clefs indispensables à la compréhension de son oeuvre ?

10/2011

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Art mural, graffitis, tags

Graffiti Art N° 71, juillet-août 2023

L'été est l'occasion rêvée de participer à des festivals, de partir à la conquête de hot spots, de redécouvrir des villes et des quartiers à la recherche de nouveaux murs... Année après année, le Street Art s'affirme comme une destination à part entière. Cet été, vous pourriez cocher sur votre feuille de route : LayUp Saison 3 au Garage à Toulouse, Seth se la joue au Musée en Herbe, le MACO à Sète, Street Art City à Lurcy-Levis ou encore le village pittoresque de Grimaud. Le Street Art a pris ses quartiers d'été. Profitez, dès à présent, des fresques murales, qui sont éphémères par nature, dont la durée de vie ou d'exposition se limite parfois à quelques mois, voire quelques semaines. Les collages vivent souvent un été, voire seulement quelques jours ou jusqu'au prochain orage. La conservation des oeuvres et la sauvegarde de l'éphémère permettra au Street Art de marquer de façon indélébile l'Histoire de l'Art. Mais l'histoire est aussi une succession de temps forts et de moments intenses. A Las Vegas, oubliez les tables de roulette et de poker et autres bandits manchots pour partir à la conquête des fresques du Strip ou du Land Art habillant le désert environnant. Les émotions seront au rendez-vous, souvent plus fortes qu'à l'annonce du fatidique "Rien ne va plus" . Côté Talents, nous avons rencontré des street artistes aux styles singuliers : Maye et ses personnages poétiques et surréalistes, qui prendra possession du Garage à Toulouse en septembre prochain ; Judith De Leeuw, l'étonnante étoile montante de la scène néerlandaise, passée de l'ombre à la lumière avec ses fresques monumentales engagées ; CREN et ses inspirations graffitis teintées de Pop-Art ; FanSack et son travail mêlant spiritualité et culture pop ; Zeso et ses bouillonnements créatifs à l'assaut de la société de consommation. En juillet, votre magazine évolue. Une nouvelle boutique en ligne sera disponible. Sous le Street Art, un été enchanté.

07/2023

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Art mural, graffitis, tags

New-York Street Art - Uptown Downtown

Les graffeurs new-yorkais qui se sont fait les dents en peignant des trains dans les années 70 et 80 ont transposé l'art de la rue Old Skool sur un support plus permanent et plus facile à collectionner dans ce livre, en utilisant des cartes de transport en commun, plutôt que des wagons de métro, comme toiles. GHOST, T-KID, QUIK, REVOLT, BLADE, SHAME125, COPE2, SKEME et d'autres ont décoré des cartes MTA ordinaires de 23 32 pouces avec leurs propres tags et graphismes, rappelant l'apogée du graffiti dans les trains new-yorkais. Seize sections, une pour chaque auteur, présentent un total de plus de 100 cartes, ainsi que de brèves déclarations sur l'évolution artistique et le style des peintres. Tel un "piece book" dynamique ou un carnet de croquis, cette collection est un échantillon exclusif des traits et tags caractéristiques des peintres sous forme portable. En fait, de nombreux artistes présentés ici ont utilisé l'art des cartes de métro comme tremplin pour passer du genre éphémère du marquage des trains à la plate-forme plus solide du circuit international des galeries d'art. New York graffiti writers who cut their teeth painting trains in the '70s and '80s transfer Old Skool street art to a more permanent, collectible medium in this book, using transit maps, instead of subway cars, as canvases. GHOST, T-KID, QUIK, REVOLT, BLADE, SHAME125, COPE2, SKEME, and others decorated ordinary 23" 32" MTA maps with their personal tags and graphics -echoing the heyday of New York train graffiti. Sixteen sections, one for each writer, feature a total of more than 100 maps, as well as brief statements about the painters artistic evolution and style. Like a dynamic "piece book, " or sketchbook, this collection is an exclusive sampling of the painters signature strokes and tags in portable form. In fact, many of the artists featured here have used subway-map art as a springboard from the fleeting genre of train-tagging to the sturdier platform of the international art gallery circuit.

10/2023

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Décoration

Coco Chanel

Elle a tout inventé : les tailleurs gansés, les accessoires qui deviennent bijoux, les tenues liberté pour des femmes irrévérencieuses, des parfums très parisiens qui ont conquis le monde, et surtout une mode, un style : le sien. Mais, un soir de 1971, l'une des indomptables du siècle tire sa révérence. Coco Chanel s'éteint seule dans sa chambre du Ritz. Ce monstre sacré, tellement inscrit dans son époque qu'on a parlé des " années Chanel ", a connu une existence tourmentée. Issue d'une famille de forains sans le sou, orpheline à douze ans, élevée sévèrement par des religieuses dans un couvent de Corrèze, rien ne prédisposait la jeune Gabrielle Chanel à devenir l'égérie des " années folles ". Rien n'annonçait que la couturière aux doigts d'or allait enflammer Deauville, Biarritz et Paris, révolutionner la silhouette des femmes, séduire l'intelligentsia de son temps, envoûter Cocteau, Colette, Picasso, Diaghilev, Stravinsky, ni même vivre des passions tumultueuses avec un cousin du Roi d'Angleterre, un neveu du tsar ou un poète surréaliste. Royale et généreuse, impétueuse et colérique, la petite auvergnate devenue étoile de la mode, ne manqua pas non plus d'accrocs dans la trame de sa vie : des drames sentimentaux à répétition, la surprenante fermeture de sa maison de couture à l'aube de la guerre puis son tout aussi inattendu retour à la mode à l'âge de soixante et onze ans, un caractère que ses admirateurs disaient " affirmé " mais les mauvaises langues " infernal "... c'est tout cela Coco Chanel. Un personnage hors du commun dont les revers passionnent autant que les succès, dont le nom est devenu tout un symbole. Riche de la consultation de sources inédites et d'entretiens avec d'importants témoins ayant connu Coco Chanel, Henry Gidel écrit, dans cette Grande Biographie, le roman vrai d'une femme qui a parcouru avec éclat les trois quarts du XXe siècle.

01/2006