Recherche

Paméla Diane Alexi

Extraits

ActuaLitté

Sociologie

La Science et la Conscience

Le regrettable divorce de la science et de la métaphysique a suscité l'école et la méthode dites positivistes. Cette école et sa méthode relèguent les questions d'âme et de corps, d'esprit et de matière, de Dieu et de Providence parmi les problèmes scientifiquement insolubles, et en font un pur objet d'imagination, de sentiment et de foi pour l'âme humaine. Jusqu'ici pourtant, la lutte n'était qu'entre des doctrines, et la pensée s'agitait dans les hautes régions de la métaphysique. On pouvait espérer sauver du naufrage des théories spéculatives certaines vérités d'expérience intime qui ont toujours fait la base des sciences morales, comme le libre arbitre, la responsabilité, le devoir, le droit ; mais il s'agit maintenant d'un débat tout autrement sérieux que le dialogue éternel entre le spiritualisme et le matérialisme. La question n'est plus entre la science et la métaphysique, elle est entre la science et la conscience, entre la science et la morale. Nulle science digne de ce nom ne se borne à l'observation, à l'analyse et à la description des faits ; toutes les sciences, quel qu'en soit l'objet, que ce soit la nature, l'homme ou la société, ne s'arrêtent point dans leurs recherches avant qu'elles n'aient découvert et formulé les lois qui régissent les phénomènes... Que devient l'être moral, l'homme de la conscience avec ses attributs propres, au sein de cette fatalité universelle ? Où est le rôle, où est la place de la personne humaine dans une science naturelle qui explique tout par un concours de forces physiques, dans une science historique qui explique tout par l'action irrésistible des grandes forces naturelles et sociales, dans une spéculation métaphysique qui explique tout par le procès logique des idées ? Que deviennent le libre arbitre, la responsabilité, la moralité, la personnalité de l'être humain, individu, peuple, race, sous l'empire d'une pareille nécessité ? C'est ce que nous allons rechercher à propos des expériences et des conclusions de la physiologie, des théories historiques et des spéculations métaphysiques.

03/2023

ActuaLitté

Théâtre

Le Chien du jardinier

Dès le début de la pièce, le lecteur prend conscience du vague danger que courent les deux personnages masculins et devine que leur sort dépend d’une femme. Et lorsque Diana paraît à leur poursuite, la situation se tend de plus en plus. Émule de la déesse dont elle porte le nom, mais aussi en parfait accord avec les lois de l’honneur du XVIIe siècle espagnol, la farouche comtesse de Belflor se montre scandalisée à la seule idée de voir un homme entrer de nuit dans ses appartements et déploie toute l’autorité que lui donne son rang pour tenir en haleine sa maisonnée tant qu’elle n’aura pas su le fin mot de cette intrusion masculine. La trajectoire des rapports entre les personnages suivra celle des états d’âme contradictoires de la comtesse puisque c’est sur sa versatilité, comparable au comportement du « chien du jardinier, qui ne mange pas les choux et ne les laisse pas manger », que repose presque toute l’action. La différence de niveau social, qui interdit le mariage des personnages principaux ou secondaires, est l’un des fondements de l’intrigue de nombre de pièces de Lope de Vega et de ses contemporains. Une filiation, ignorée tout au long de l’action, se dévoile souvent lors du dénouement et permet enfin l’union espérée, stratagème qui respecte les rigides conventions sociales de l’époque et ne perturbe nullement l’ordre établi, chacun(e) épousant son égal(e). C’est ce qui arrive dans Le Chien du jardinier, pièce magistralement orientée vers la production exclusive d’un immédiat, intense et durable plaisir théâtral, procuré par un dramaturge qui a su mettre en oeuvre le lent et inexorable crescendo des tensions, le jeu alternatif des espoirs et des craintes, la virtuosité d’une conduite psychologique au service constant de l’intrigue, et l’habileté d’un mécanisme final débouchant sur un dénouement qui comble enfin des attentes longtemps contrariées. Lope de Vega détache son oeuvre des contingences de la vie réelle et proclame le triomphe du théâtre en tant qu’illusion, fantaisie et rêve. Sa manière de construire le dénouement paraît être l’un des principaux facteurs, de l’intemporalité, de la modernité, qui caractérisent Le Chien du jardinier.

11/2011

ActuaLitté

Littérature française

J'ai péché, péché dans le plaisir

Téhéran, 1955. A la suite d'une lecture de ses poèmes, le regard de Forough Farrokhzad (1934-1967), égérie des milieux littéraires iraniens qui n'a que vingt ans, est accroché par celui d'un jeune homme. Elle s'apprête à repousser les avances de Cyrus, ou la Tortue, comme elle le surnomme, et ignore qu'il va bouleverser son existence. Erudit, francophile, Cyrus lui traduit en persan les poèmes de Pierre Louÿs tout en lui racontant la vie du poète et celle de son grand amour, Marie de Régnier. A travers celle de Marie, Forough entrevoit la vie dont elle aurait rêvé. Grâcieuse, intelligente, perverse, la fille du grand poète José-Maria de Heredia est une des reines de la très libre Belle Epoque, tout Paris se l'arrache. Elle collectionne amants et maîtresses, publie sans cesse et s'amuse dans les salons les plus prestigieux. La poétesse iranienne, elle, mariée à 16 ans à un artiste sans fantaisie, est bridée par sa famille, son militaire de père et les moeurs de son pays. Tout le monde s'épie, tout se sait. Mais Forough ne sait qu'être libre et provoque scandale sur scandale au fil de la parution de ses recueils. Elle célèbre la chair, la vie, l'émancipation et ne se renie pas. Toute son existence, Forough cheminera avec l'histoire de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs au coeur, au point de venir à Paris avec Cyrus, sur les traces des deux amants et de leur cohorte d'amis, Claude Debussy, Marcel Proust, Léon Blum, Liane de Pougy et Nathalie Clifford-Barney. Sa mort tragique, à 32 ans, mettra un terme à son oeuvre d'une immense intensité, qui en fait sans aucun doute la plus grande poétesse de l'Iran contemporain. Dans ce roman puissant et subtil, au rythme effréné, Abnousse Shalmani met en regard les vies extraordinaires de ces deux écrivaines qui firent toujours le choix de la passion, amoureuse, poétique ou purement sensuelle, au risque de s'en brûler les doigts. Une ode très contemporaine à la liberté artistique et à celles qui ne renoncent jamais, en Occident comme en Orient.

01/2024

ActuaLitté

Revues

Europe N° 1118-1119-1120 juin-juillet-août 2022 : Ecrivains et reporters dans la guerre d'Espagne ; Georg Lukács

Déclenchée à la suite de la tentative de coup d'Etat des 17 et 18 juillet 1936, la guerre d'Espagne opposa les forces nationalistes dirigées par une junte militaire aus forces du gouvernement légitime de la République, soutenu par le "Freite popular". Bientôt, des milliers d'hommes et de femmes affluèrent du monde entier pour rejoindre les Brigades internationales. Ces volontaires considéraient que se battre pour la République espagnole, c'était se battre pour la survie de la démocratie et de la civilisation contre l'assaut du fascisme. Des écrivains, des cinéastes, des photographes s'engagèrent dans ce combat. Ils le firent par le biais de leur art, par leur soutien apporté aux réseaux d'entraide et parfois en prenant les armes. Des centaines de journalistes et de reporters se rendirent eux aussi en Espagne. En raison de ce qu'ils virent sur place, même ceux qui étaient arrivés sans engagement prédéterminé en vinrent à embrasser la cause de la République assiégée. L'histoire des reporters étrangers en Espagne est fondamentalement une histoire d'hommes et de femmes courageux et compétents. La redécouverte de leurs écrits est hautement significative dans l'histoire de la guerre d'Espagne. Grâce à eux, des millions de gens qui ne connaissaient que peu de choses sur l'Espagne ont senti dans leurs coeurs que la lutte de la République espagnole pour la survie était, d'une certaine manière, leur bataille. Ce numéro d'Europe met en lumière de multiples aspects de ce drame et de nombreuses figures connues ou méconnues qui épousèrent, selon les mots du poète Luis Cerrada, une cause "noble et si digne de lutter pour elle". On voit se faire jour dans ces pages une conception de la culture indissociable d'un sens de la solidarisé humaine. Comme l'écrivait María Zambrano, figure majeure de la pensée contemporaine qui prit le chemin de l'exil en janvier 1939 et refusa de revenir en Espagne du vivant de Franco : "Il ne sert à rien de renoncer à toute action qui modifie l'histoire ou à à prendre une part active ; nul ne nous déchargera d'avoir à la subir"

06/2022

ActuaLitté

Histoire de France

Marie-Antoinette la mal-aimée

Tout a commencé par une jeunesse heureuse à Vienne. Née un 2 novembre 1755, " Madame Antoine " pour sa famille, " Marie-Antoinette " pour les Français, est la quinzième enfant de la puissante impératrice Marie-Thérèse d'Autriche qui a patiemment négocié son mariage avec le futur roi de France. C'était en 1770, elle avait quinze ans, un frais visage rose entouré de boucles blondes, une taille faite à ravir, une peau " d'une blancheur éblouissante ", des yeux de porcelaine bleue. Tout a continué tel un conte de fée où la jeune reine de vingt ans, insouciante, trop rieuse, peu instruite tenta d'oublier une ombre à ce rutilant tableau : la non consommation de son mariage avec le Dauphin, d'un an plus âgé qu'elle, le malheureux Louis XVI. Il fallut sept années pour que la reine devienne enfin mère de son premier enfant. Marie-Antoinette se consola de ses difficultés conjugales par des fêtes sans fin, de folles dépenses en toilettes et bijoux, un entourage sans scrupules et une passion pour le Suédois Axel de Fersen, amoureux d'elle, qui tenta tout pour la sauver. Maladroite, elle multiplia les imprudences d'étiquette et financières qui alimentèrent la rumeur et les pamphlets injurieux et obscènes. L'affaire du collier, sombre escroquerie, marqua le tournant fatal. De l'adoration, l'opinion passa à la haine. Et même à la haine de l'Ancien Régime qu'elle symbolisait. On la surnomma " L'Autrichienne ". Elle trahit, dit-on, la France et ose informer Vienne de la politique du roi. Quand la révolution éclata, Marie-Antoinette changea, devenant une vieille femme aux cheveux blanchis par les épreuves. Avec la fuite ratée à Varennes, l'épouvante d'apercevoir sous ses fenêtres à la prison du Temple la tête de son amie la princesse de Lamballe, la mort du roi le 21 janvier 1793, l'enfermement à la Conciergerie où elle ne revit plus jamais ses enfants, son destin devint tragique. La reine changea, se transformant en femme digne dans l'adversité. Guillotinée alors qu'elle n'avait que trente-huit ans, elle est devenue l'objet, aujourd'hui, d'un véritable culte. Serait-elle, avec le temps, le secret remords des Français ?

02/2001

ActuaLitté

Documentaires jeunesse

Découvre les grands singes avec Amandine Renaud

Une nouvelle collection de livres centrés sur des récits et des connaissances d'explorateurs actuels, passionnés de nature, qui répondent aux questions que les enfants aimeraient leur poser eux-mêmes, sur des métiers de rêve. Pour ce deuxième tome, rencontre avec Amandine Renaud, primatologue. La collection : Plonger dans un vécu, un témoignage, une expédition ; mieux comprendre la nature ; se tenir informé des dernières découvertes naturalistes : découvrir des contrées inexplorées ; rêver aussi... Et créer ses propres aventures naturalistes : toi aussi, jeune lecteur, en partant sur les traces de ces " nouveaux aventuriers de la nature ", tu peux devenir biologiste, botaniste, océanographe, zoologue, volcanologue, paléontologue, glaciologue, et partir à la rencontre de la nature ! Chaque titre de cette nouvelle collection permettra aux enfants de : - découvrir un nouvel explorateur, pénétrer dans son univers personnel et professionnel... - connaître ses expéditions, sa manière de se déplacer, de s'organiser, de découvrir l'écosystème exploré, quel mystère scientifique il a élucidé... - comprendre des données naturalistes, ce qu'on apprend de certaines parties du monde, comment fonctionne certaines espèces... - développer une conscience écologique, en posant un nouveau regard sur la planète à travers la sensibilité de cet explorateur. Le livre Amandine Renaud, fondatrice de l'association P-WAC, est une primatologue passionnée et doctorante en anthropologie de la nature, qui consacre sa vie à la conservation des primates. Elle a toujours été attirée par le monde animal, et la forêt. Elle a voulu travailler avec les animaux, la nature, avec l'envie que son métier dépote, la passionne et soit en lien avec la préservation de la nature. Son envie de vivre en forêt avec des singes remonte à l'époque où elle a vu le film " Gorilles dans la brume " sur la vie de Dian Fossey, à 7 ans. C'est à 22 ans qu'elle a mis le pied au pays des poilus comme elle les appelle. Elle est partie en mission bénévole en Afrique, et là, elle est tombée amoureuse des chimpanzés.

11/2020

ActuaLitté

Romans policiers

Le prodigieux détective

Ce roman est tout autant un polar historique, voire par certains côtés un western ou un récit d'aventures qu'un Murder Mystery, tel que John Dickson Carr, Agatha Christie, Clayton Rawson ou S. S. Van Dine en écrivaient dans les années 1930. Assurément un " Roman pas policier mais presque... " L'histoire débute aux Etats-Unis, aux alentours des années 1870 pour s'étaler sur près de soixante-dix ans, soit jusqu'au début des années 1940. Des évènements véridiques, dramatiques s'entremêlent à des affaires fictives, la réalité se mêlant à la fiction dans un récit où le polar prédomine. Virgil Lennox, alors jeune homme frondeur et quelque peu esseulé ainsi que son ami fidèle Numaga, un indien recueilli par le père de Virgil, débutent ainsi leur vie puis leur adolescence dans une petite bourgade du Montana, la mal-nommée Perfection. L'endroit se révèle en effet émaillé de crimes, de chausse-trapes et de mystères que Virgil - devenu malgré lui détective amateur après sa rencontre avec le marshal Wyatt Earp et après avoir été frappé par la foudre - s'emploiera à résoudre. Devenu en quelque sorte une gloire locale pour certains, un démon pour d'autres - ses facultés et facilités à résoudre un meurtre font de lui un être résolument à part, " Prodigieux ", avancent même ses plus fervents défenseurs. Au fur et à mesure de l'avancée du roman, Virgil Lennox découvrira l'amour dans les bras de la belle Millie, sera amené à quitter Perfection pour rejoindre San Francisco puis Los Angeles où il oeuvrera dans le monde du cinéma. Il fera ainsi la connaissance des personnalités célèbres de l'époque, Charlie Chaplin, Harry Houdini, etc. , lesquelles auront un rôle à jouer dans son évolution. Parallèlement à ses rencontres, Lennox sera amené à résoudre des crimes dits " impossibles ", type meurtre en chambre close, et continuera son périple à New York où là encore, ses talents de détective feront merveille.

03/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

A la recherche de Marcel Proust

En 1949, lorsque Maurois publia son livre, Proust ne figurait pas au nombre des carrefours obligés, ceux que nous recommandaient Sartre et Camus, bientôt Robbe-Grillet ; seule Nathalie Sarraute... Ni le communisme en vogue, ni l'existentialisme n'avaient le temps de se rendre à une matinée Guermantes : on avait bien d'autres choses à faire. Le Du côté de chez Proust de Mauriac s'ouvre sur le fameux "ouais, c'était notre jeune homme" soupiré par Barrès à la sortie des funérailles de Marcel, sur les marches de Saint-Pierre de Chaillot. Mauriac, lui, avait dîné en pleine nuit rue Hamelin, devant un spectre oriental dépiautant sur ses draps des cuisses de poulet. Mais Mauriac est trop préoccupé du Christ pour laisser parler l'ceuvre ; Maurois aimait bien le Christ ; ses proches amis chrétiens, parmi lesquels Du Bos et l'Anglais Maurice Baring, le pressaient de faire le saut : c'était mal connaître un homme aussi convenable, aussi peu porté que possible à la galipette théologique, fût-elle la plus humble, la plus sincère, la plus dépourvue de malignité acrobatique à la Chesterton. On sait que la Recherche eût pu s'appeler L'Adoration perpétuelle et que l'écrivain ne fit jamais mystère de ce qu'avait représenté pour lui "l'arbuste catholique et délicieux". Juif par sa mère, catholique par son père (c'est ainsi qu'il se définit lui-même) , il est miraculeusement indemne de cette maladie française où les trois - quarts, pour ne pas dire la totalité des bons esprits de ce pays, ne cessent de tourner le même potage, remugle de fascination et de ressentiment vis-à-vis de l'autel. Proust et Maurois, de ce point de vue, sont tout bonnement libres - on voit très bien cette liberté proustienne à l'oeuvre pendant l'affaire Dreyfus, ne craignant pas la confrontation avec la sphère mondaine, majoritairement anti-dreyfusarde. Michel Crépu.

04/2003

ActuaLitté

Histoire internationale

Moi, Sam Begay, homme-médecine Navajo

Depuis plus d'une vingtaine d'années de séjours prolongés chez les Indiens navajos, l'anthropologue de terrain Marie-Claude Feltes-Strigler a tissé les liens étroits avec de nombreux membres du peuple du Diné et notamment avec celui qui est devenu, dans la seconde moitié du XXe siècle, l'un des plus grands homme-médecine navajo : Sam Begay. Ce dernier a accepté de confier sa vision de ce qu'était le monde "avant le début des temps" , les mythes, les valeurs qui régissent la vie quotidienne dans la réserve. L'homme nous rapporte le déroulement de plusieurs cérémonies et rites de guérison qu'il dirige et pratique, donnant ainsi à appréhender cette Connaissance qui se transmet de génération en génération. Sa voix parle de la richesse de sa culture, d'une vie traditionnelle qu'il sent en danger, des maux du monde moderne qui menacent le mode de vie séculaire navajo, tout comme le nôtre. Dans ce voyage au coeur de l'Amérique indienne d'aujourd'hui, dans la Grand Rez de Monument Valley en Arizona, Sam Begay nous fait partager son savoir où se perpétue la mémoire du passé sur laquelle nous pouvons, bien souvent, fonder notre avenir. Sam Begay, (1935-2015), né dans la partie de la réserve navajo située en Arizona, est issu d'une famille nombreuse et traditionnelle. Il est devenu un homme-médecine renommé et respecté, qui a joué un rôle décisif dans l'élaboration du droit coutumier navajo. Son statut d'Ancien et d'homme-médecine ont fait de lui un des principaux interlocuteurs de la nation navajo. Marie-Claude Feltes-Strigler, Maître de conférences à l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, est l'auteur d'une thèse de doctorat, "La Nation navajo - tradition et développement" , ainsi que de divers ouvrages sur les Navajos, d'une histoire des Indiens des Etats-Unis et, dans la présente collection, du livre "Les Indiens osages" ainsi que de nombreux articles sur les nations indiennes.

04/2019

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

Maman

Une pièce de théâtre dont les quatre personnages sont " la femme " , " l'homme " , " le type " et " le gars " . -Premier tableau : Une femme de quarante-cinq ans sort d'un magasin de vêtements pour femmes enceinte dont l'enseigne indique MAMAN et descend le rideau de fer. Elle porte un manteau de fourrure et des talons. Un garçon de vingt ans appelé " le type " rôde autour d'elle et finit par l'aborder : " c'est combien ? " Méprise : elle n'est pas ce qu'il croit. Le dialogue s'engage, par brèves répliques nerveuses, tout à tour fantaisistes, absurdes, émouvantes, tendres, poétiques. On comprend que le type est seul, paumé, enfant abandonné, sans famille, sans mémoire claire de son passé. -Deuxième tableau : la femme dine avec son mari, appelé " l'homme " . Intimité d'un couple usé, qui ne parvient plus vraiment à se comprendre depuis un drame lointain que la banalité quotidienne de leurs échanges leur permet de ne pas aborder. Elle lui propose d'adopter un adulte, et pourquoi pas ce type rencontré plus tôt ? -Troisième tableau : L'homme et la femme attendent devant le magasin, espérant que le type repasse par hasard sur le même chemin. Se promène un homme appelé " le gars " , qui prend à son tour la femme pour une prostituée et son mari pour son mac. Décidément ! Le gars s'éloigne, le type arrive, le gars revient, on passe de la valse à deux temps à un trio puis un quatuor,. Tout se met en place peu à peu : ce qui s'est produit il y a vingt ans avec cet enfant conçu puis perdu lors d'une agression atroce, et ce qui se passe là comme une réparation... La femme propose au type de venir faire famille avec eux, pour qu'ils se tiennent chaud tous les trois. -Quatrième tableau : les jours passent, le type n'appelle pas... Viendra-t-il ?

09/2021

ActuaLitté

Communication - Médias

Le manuel de journalisme

Un guide pratique pour connaître les mondes de l'information, les métiers du journalisme et se préparer aux épreuves des écoles de journalisme. Cet ouvrage se divise en 8 chapitres : - l'histoire et l'actualité de la recherche en journalisme ; - les étapes de la formation et de l'insertion professionnelle ; - l'économie des médias ; - l'éthique des journalistes et le décryptage de l'actualité ; - les écritures de l'information ; - le journalisme international ; - la présentation des écoles de journalisme ; - la constitution du dossier de candidature et la préparation aux concours. Il s'adresse aux étudiants en journalisme ou en information-communication et aux professionnels des médias.

07/2022

ActuaLitté

Nouvel âge

Les enfants indigo. Comprendre et accompagner ces enfants à la sensibilité "extra-ordinaire"

Mieux comprendre ces enfants extra-ordinaires Le jeune Lucas, âgé de 5 ans, m'est adressé car l'école le décrit comme ayant " un problème de communication ". Seul, il ne se mélange pas aux autres, parle " dans le vide " et son comportement intrigue ses proches. Lors du premier entretien avec les parents, ces derniers évoquent d'emblée un événement : lorsque Lucas avait 4 ans, son jeune frère Alex, âgé de 20 mois, est mort noyé dans la baignoire, en sa présence. Son père m'explique que Lucas a un " ami imaginaire " et qu'il dit des choses " bizarres ". Dès notre première rencontre seul à seul, Lucas m'impressionne par sa sensibilité, son application et la force particulière qu'il dégage. Mon téléphone vibre alors qu'il est en train de dessiner. Tout en continuant son oeuvre avec application, il me dit sans me regarder : " C'est une dame qui ne peut pas venir ce soir ; mais il y a une autre dame qui va téléphoner après et prendre sa place. " Je le remercie pour son avertissement... qui se révélera exact. Psychologue clinicienne et psychothérapeute depuis plus de quarante ans, Patricia Serin a côtoyé très tôt " l'extra-ordinaire ", appelé autrefois " paranormal ". Une EMI à 19 ans lui a définitivement permis d'acquérir la certitude qu'il existait une autre forme de réalité, un monde invisible perçu par un nombre croissant de personnes ne présentant aucun signe de déséquilibre mental. Aujourd'hui, il semble qu'une vague de nouveaux enfants, spirituellement plus éveillés que ceux des générations précédentes, émerge depuis les années 90. Sensibles, réceptifs, clairvoyants, ces enfants atypiques possèdent une conscience différente de la nôtre avec un fonctionnement et un regard différents sur la vie. Ils ne rentrent dans aucune norme ; ni pédopsychiatrique, ni éducative, ni scolaire. Ce phénomène reconnu outre-Atlantique est encore très marginalisé en France. En intégrant le réseau de l'INREES en 2011, Patricia Serin a eu la chance de recueillir un nombre conséquent de témoignages de parents d'enfants aux vécus extra-ordinaires. Le but de cet ouvrage est de permettre au grand public de mieux comprendre ce phénomène indigo, de l'identifier et de trouver des pistes de compréhension, de soutien et d'accompagnement. Ces Indigos, créatifs, férus de justice, à la conscience écologique chevillée au corps, sont-ils une chance pour le monde de demain ?

10/2023

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Pense à demain

En ce 15 août 1963, jour férié, Paris désert, Christine Lewenthal traîne au jardin du Luxembourg ; Antoine, un jeune projectionniste de ciné-club de banlieue, fonce en 2 CV sur les routes d'Ile-de-France vers la ferme de ses parents, au-dessus de laquelle se dresse la demeure ancestrale du Mesnil, une ruine perdue dans les ronces que visite à l'instant Alex, jeune historien affligé de strabisme et spécialiste des ostraca, qui a sauvé des flammes un document bouleversant. Au même moment, une étudiante allemande débarque à Paris, une autre jeune fille prépare son mariage et un pianiste de Kinvara, petit port d'Irlande, donne un concert à Prague... Ces jeunes gens, qui s'ignorent encore les uns les autres, sont de leur temps : une fois tournée la page des années noires, on construit des barres d'immeubles aux périphéries, on ouvre des supermarchés, et les paysans prennent le nom d'agriculteurs. Un mur divise l'Europe de l'Est et de l'Ouest, mais Martin Luther King marche en Alabama, Johnny Hallyday électrise ses fans place de la Nation. L'époque n'est pas romanesque, pas héroïque : elle est pragmatique, tout occupée à son présent euphorique, sa prospérité économique. Et le bidonville de Nanterre fait le plein. Dans les décombres incendiés d'un domaine, dans les ruines d'une guinguette perdue au fond d'un quartier populaire, sur les hauteurs de Zurich, dans les caves où croupissent les archives de l'infamie, apparaissent les fantômes hideux d'un passé qui ne passe pas... Mais qui "tourne la manivelle" de l'Histoire ? De quel sordide passé aux crapuleuses ramifications mêlant politique et affairisme les uns et les autres sont-ils comptables ? De quels terribles marécages - et parfois quels charniers - s'élèvent les existences ? Qui a pouvoir de désigner le visage du crime, d'absoudre sa face et d'abolir son image ? Comment naissent les histoires, sinon par leur fin, souvent ? Ainsi le présent est-il prescrit par hier, et demain, illisible, chiffré au passé, souvent très antérieur. Dernier volume d'un grand roman séculaire qui débute en 1913 avec Dans la main du diable, et se poursuit dans les années 1930 avec L'Enfant des ténèbres, Pense à demain couvre une période qui s'étend des années 1960 à septembre 2010 et clôt une trilogie romanesque d'une ampleur et d'une ambition rares dans le paysage littéraire français contemporain.

01/2012

ActuaLitté

Mer

Golden Globe. Une épopée solitaire autour du monde

Le 30 juin 2018, trente marins quitteront Plymouth pour un tour du monde en solitaire et sans escale à bord de voiliers d'un autre temps. Pas de GPS, de pilotes électriques, d'appareils photo numériques, mais des équipements identiques à ceux embarqués en 1968 par Robin Knox Johnston, le seul à boucler l'épreuve après 313 jours de mer. Le Golden Globe Challenge fut une aventure épique et tragique dont ce récit met en lumière les héros invraisemblables. Hommage soit rendu à leur engagement avec la course du 50e anniversaire ! En 1968, ils sont neuf à s'élancer. C'est une première : jamais un tel défi n'a été relevé et personne ne sait alors s'il peut être réalisé. Le journal londonien Sunday Times, sponsor de la course, lui donne le nom de Golden Globe Challenge. Bernard Moitessier, Loïck Fougeron, Chay Blyth, Robin Knox-Jonhston, John Ridgway, Donald Crowhurst, Bill King, Nigel Tetley et Alex Carozzo pointent leur étrave vers l'inconnu, avec en ligne de mire le mythique cap Horn. Plusieurs d'entre eux, à l'image du Britannique Chay Blyth, n'ont pratiquement jamais navigué en solitaire. D'autres ont choisi des bateaux incapables d'affronter les quarantièmes rugissants. Qu'importe ! Part qui veut, à condition de larguer les amarres depuis la côte anglaise entre le 1er juin et le 31 octobre. L'époque est encore au sextant, aux girouettes automatiques et aux postes de radio lourds et encombrants que Bernard Moitessier, le favori, refuse d'embarquer. On est bien loin de la sacro-sainte communication qui régit les courses d'aujourd'hui... Dix mois plus tard, un seul concurrent franchira la ligne d'arrivée à Falmouth. Abandons, naufrage, et même suicide - l'ultime salut de Donald Crowhurst - ont écrit les pages de cette course inimaginable. En tête de la flotte, Bernard Moitessier a décidé d'abandonner pour " sauver son âme " et poursuivre sa Longue Route jusqu'à Tahiti, ajoutant un demi-tour du monde à celui qu'il venait de réaliser... Avec ses protagonistes insensés, ses rebondissements et ses drames, le Golden Globe reste l'une des aventures maritimes les plus marquantes de tous les temps. Un livre traduit de l'anglais (américain) par le navigateur et écrivain Gérard Janichon, avec un avant-propos du journaliste nautique Bernard Rubinstein.

03/2018

ActuaLitté

Lecture, écriture

Français CE/CM Quartier libre. Pack en 2 volumes : La bande affiche ses couleurs CE-CM ; Juliette fait équipe avec M. Lebrun, Edition 2022

Découvrez les packs découverte Quartier Libre avec 2 albums et un guide pédagogique ! Aborder certains sujets de société avec des élèves de CE/CM n'est pas toujours simple. Comment rendre concrètes des notions d'EMC qui leur semblent généralement abstraites ? Boualem Aznag et Stéphane Grulet ont conçu Quartier libre pour donner du sens à des problématiques sérieuses, susciter une prise de conscience individuelle et collective et permettre aux élèves de transformer des notions d'EMC en actions, en prenant du recul sur les idées reçues et en devenant acteurs de leur propre vie. Quartier libre propose des romans courts qui abordent des sujets d'EMC avec humour, ainsi qu'un guidage pédagogique. Dans ce pack découverte Quartier libre, vous trouverez 1 exemplaire du roman La bande affiche ses couleurs et 1 exemplaire de Juliette fait équipe avec M. Lebrun (tous deux 32 pages, format 13 x 19 cm), ainsi qu'un guide pédagogique commun de 32 pages. Les histoires proposées dans cette collection, à lire en autonomie ou en collectif, sont proches du quotidien des élèves. Elles mettent en scène une bande de copains attachants, auxquels ils s'identifient facilement, ce qui leur permet de les lire avec plaisir, de comprendre et d'intégrer les notions sous-jacentes plus efficacement. Le guide pédagogique Quartier libre Il vous donne des pistes claires pour : travailler la compréhension générale de chaque roman (qui, quoi, lexique, inférences, traits d'humour) ; étayer et partager sur les problématiques lors de débats collectifs ; aborder des notions d'EMC, s'interroger ; trouver des solutions ensemble et mener des activités concrètes ; réaliser des projets de classe. Une courte interview d'un. e spécialiste permet de cerner les enjeux de chaque sujet abordé. Le roman La bande affiche ses couleurs Le centre culturel organise un concours : les participants doivent représenter la diversité du quartier en s'inspirant d'une oeuvre d'art. Juliette convainc Alex, Lisa et Nadir d'y participer. Elle a une super idée : construire des statues à leur effigie, rappelant la célèbre " Danse " de Matisse. Mais les quatre amis vont découvrir qu'il n'est pas si simple de se représenter... Le roman Juliette fait équipe avec M. Lebrun Les quatre amis décident de participer à une course de caisses à savon. Toutefois, construire et piloter sa propre caisse ne s'avère pas si facile ! Heureusement, la mécanique n'a pas de secret pour monsieur Lebrun, leur voisin retraité...

04/2022

ActuaLitté

Rock

Bob Dylan. Mixing up the Medicine

Une plongée inédite dans les archives de l'icone américaine. Il y a plusieurs années, l'existence d'un trésor contenant quelque 6000 manuscrits originaux de Bob Dylan a été révélée. Leur destination ? Tulsa, dans l'Oklahoma. Ces documents, aussi essentiels qu'intrigants - brouillons de paroles, carnets de notes et autres documents éphémères - constituent l'une des archives culturelles les plus importantes du monde moderne. Avec d'innombrables images fixes et animées et des milliers d'heures d'enregistrements en studio et en live, cette collection inestimable se trouve désormais au Bob Dylan Center à Tulsa, dans l'Oklahoma, à quelques pas de la maison d'archives du premier héros de Dylan, Woody Guthrie. Presque tous les documents conservés au Bob Dylan Center sont uniques, indisponibles jusqu'à présent et, dans de nombreux cas, même inconnus auparavant. Publication officielle du Bob Dylan Center, BOB DYLAN : MIXING UP THE MEDICINE est le premier regard sur les archives de Dylan, un livre qui promet d'être d'un grand intérêt pour les nombreux fans du lauréat du prix Nobel, mais aussi pour un public international. Edité par Mark Davidson et Parker Fishel, BOB DYLAN : MIXING UP THE MEDICINE se concentre sur l'ensemble de la vie professionnelle de Dylan, en particulier du point de vue dynamique de ses processus créatifs continus et changeants - de ses premiers enregistrements à domicile au milieu des années 1950 jusqu'à aujourd'hui, en passant par Rough and Rowdy Ways (2020), son enregistrement studio le plus récent. La pièce maîtresse de BOB DYLAN : MIXING UP THE MEDICINE est une sélection soigneusement élaborée de plus de 600 images, dont des brouillons de paroles, des écrits, des photographies, des dessins et d'autres documents éphémères jamais diffusés, provenant des archives de Dylan. Avec un essai introductif de Sean Wilentz et un épilogue de Douglas Brinkley, le livre présente un éventail surprenant d'écrivains, d'artistes et de musiciens distingués, dont Joy Harjo, Greil Marcus, Michael Ondaatje, Gregory Pardlo, Amanda Petrusich, Tom Piazza, Lee Ranaldo, Alex Ross, Ed Ruscha, Lucy Sante, Greg Tate et bien d'autres encore. Après avoir fait l'expérience directe de la collection à Tulsa, chacun des auteurs a été invité à sélectionner un seul objet qui l'a séduit ou inspiré. Les essais qui en résultent, écrits spécifiquement pour ce volume, jettent un éclairage nouveau non seulement sur le processus créatif de Dylan, mais aussi sur le leur.

10/2023

ActuaLitté

Littérature française

Mémoires d'un veneur

Voici les mémoires du baron Hubert-Actéon-Méléagre-Nemrod d'Overbeck. "C'est l'histoire de ma vie qui a été consacrée tout entière à la chasse" écrit-il dans son testament en confiant ce texte au marquis de Foudras. "Le soir même mon aïeul fit sa demande au nom de mon père, elle fut agréée sans la moindre minauderie, et la semaine suivante, la belle Diane-Atalante de Plotow, était baronne d'Overbeck, et partait pour l'Alsace avec son beau-père et son mari. Ils firent leur voyage à cheval et toujours chassant : ma mère n'aurait pas compris une autre lune de miel, ni mon père non plus. "Cela ne m'empêcha pas de naître de ce mariage, après neuf mois jour pour jour, le 5 novembre 1751, fête de saint Hubert. Ma mère, qui ne se croyait pas aussi avancée dans sa grossesse, avait voulu accompagner mon père et mon aïeul à la chasse, et depuis huit heures du matin jusqu'à trois heures de l'après-midi, elle suivit à cheval, avec sa hardiesse accoutumée, un vieux dix-cors qui fit une défense magnifique. Ma mère arriva la première à l'endroit où le cerf, forcé, faisait tête aux chiens ; elle sonna l'hallali debout, sans manquer un ton, puis elle servit l'animal, c'est-à-dire qu'elle lui coupa les jarrets d'un revers de son couteau de chasse, au moment où mon père et mon grand-père la rejoignaient. Pendant la curée elle sentit quelques petites douleurs, auxquelles elle ne fit pas grande attention d'abord. Mais elles devinrent bientôt de plus en plus vives ; d'autres symptômes se manifestèrent : bref, il fallut passer à l'écart derrière une énorme touffe de houx et de genévriers. Une vieille charbonnière, qui avait mis au monde heureusement dix enfants dans les bois sans le secours de personne, se trouvait près de là. On l'envoya chercher par un homme à cheval, et elle arriva à temps pour me recevoir au seuil de la vie. On m'enveloppa dans la nappe du cerf, encore toute chaude ; on mit sur un brancard fait avec des branches ma mère qui me prit sur ses genoux ; les trompes entonnèrent une fanfare de triomphe, à laquelle les chiens mêlèrent des hurlements joyeux, et nous retournâmes à Overbeck, où nous fîmes une entrée dont on se souvient encore aujourd'hui". Ce volume est le douzième et le dernier de la collection des "Oeuvres cynégétiques complètes du marquis de Foudras (1800-1872)", célèbre "gentilhomme chasseur" bourguignon, publiée depuis l'an 2000 à l'occasion du deux-centième anniversaire de sa naissance. Mémoires d'un veneur paru en feuilleton dans le Journal des chasseurs. Il fut édité en volume pour la première fois en 1852 à Paris sous le titre Les aventures de monsieur le baron et réédité l'année suivante. Il ne fut publié qu'une seule fois depuis, par Nourry en 1910, et ne fut pas intégré dans les "Oeuvres cynégétiques" en 1922-1926.

06/2006

ActuaLitté

Philosophie

Qu'est-il arrivé à la beauté ?

La beauté, comme question et comme valeur, a été au centre de la culture occidentale depuis les Grecs jusqu'à l'aube du XXe siècle, en passant par le christianisme et l'âge classique. Elle occupe également une place centrale dans les civilisations orientales et arabo-musulmanes. Il semble que, depuis un siècle, cette centralité ait été perdue, les arts, qui l'exaltaient, ont joué à cet égard un rôle pionnier en cultivant des valeurs comme celles d'originalité, d'expressivité, d'étrangeté ou d'authenticité, qui peuvent jouer directement contre la beauté. Cet essai, né du constat de la presque totale absence d'une valeur qui fut, pendant plus de deux millénaires, la forme par excellence de l'idéal, commence par l'analyse de l'idée de beauté : comment elle a été conçue, à quelles controverses elle a donné lieu, quels sont ses différents domaines d'application ? Cette première partie, plus philosophique que les deux suivantes, s'achève sur la révolution de la modernité esthétique, qui a contribué à la dévalorisation de la beauté au profit d'autres valeurs. La deuxième partie de l'essai analyse la façon dont le monde, à travers les quatre domaines de réalisation de la beauté (l'art, la nature, la ville et le corps humain), est entré, depuis un siècle, dans un processus d'enlaidissent accéléré. Désormais, en effet, la beauté est à ce point refoulée et détruite qu'il n'est pas excessif de parler d'une véritable détestation à son égard. Même dans les secteurs où la beauté semble aujourd'hui particulièrement valorisée (le corps féminin, avec la mode, le cinéma, les spectacles d'une manière générale), le refoulement est sensible : on demande désormais à une actrice moins d'être belle que d'être excitante. La troisième et dernière partie traite des raisons profondes de cette rage particulière et jamais nommée qui s'en prend à ce qui, pendant longtemps, était par excellence source d'admiration. La sécularisation, c'est-à-dire la profanation du monde (la perte du sacré), l'universalisation de cet affect qu'est l'envie, et où Alexis de Tocqueville voyait le sentiment démocratique par excellence, et enfin la volonté de puissance d'autant plus destructrice qu'elle dispose désormais de moyens technoscientifiques pour s'exercer de manière illimitée sont, selon nous, les facteurs décisifs du refoulement et de la destruction de la beauté. Cet essai, qui contient une dimension historique et sociologique autant que philosophique, a été rédigé avec l'intention d'être lu et compris par le plus grand nombre. La question traitée intéresse en effet tous les gens de bonne volonté, et pas seulement une élite cultivée. Comment, en effet, concevoir sans la beauté un monde véritablement humain, accueillant au plaisir, à la joie et au bonheur ?

03/2019

ActuaLitté

Musique, danse

Bruce Springsteen

Un ouvrage illustré qui fait la part belle aux couvertures des disques et qui présente pour chaque album l'histoire de sa création, une anecdote marquante et quelques phrases percutantes... Bruce Springsteen est aujourd'hui une superstar du rock remplissant les stades et livrant bien souvent sa vision du monde soutenant les déclassés et les laissés pour compte. Lorsqu'il est lancé dans le monde du rock sous l'appellation de " Nouveau Dylan " par le magazine Rolling Stone en 1972, Bruce Springsteen venait de sortir son tout premier opus. Mais derrière ce 33-tours de jeunesse, déjà pointaient la superstar, le travailleur acharné ne laissant aucune place au hasard, les chansons épiques, le son de ces musiciens qui allait devenir le E-Street Band, et surtout une voix, un charisme et des textes qui bâtiront la légende de celui qu'on appellera très vite Le Boss. Près de vingt albums studio plus tard, et presque autant de live, le taureau du New Jersey est, aujourd'hui à 69 ans, au firmament de carrière. De ses débuts discrets à la fin des années 1960 à l'ultra starisation des années 1980 avec Born In The USA, Springsteen a su rester au sommet, remplir les stades et, toujours, défendre avec une conviction rare les laissés pour compte d'un autre Amérique, celle des petits Blancs et des white trash, des wet back qui ont traversé la frontière ou encore, les vétérans perdus : tous ces oubliés de l'American Dream ont formé ce défilé de personnages uniques que le songwriter a incarné un à un et à la première personne. Et toujours dans un décor cinématographique évocateur : de petites villes en grandes cités, d'espaces vierges en frontières mexicaine ou canadienne, de friches industrielles en zones minière abandonnées, des banlieues sordides en routes reliant le tout, ces panoramiques américains servent de toile de fond aux amours perdus ou trouvés, aux franches amitiés, aux trajectoires dramatiques ou heureuses qui forment l'essentiel du répertoire springsteenien. Et, que ce soit avec la grosse artillerie de son groupe/confrérie ou en solo à la guitare, le rock distillé par le Boss nous promène dans ce que l'Amérique a produit de mieux, du blues au rhythm'n'blues, mais aussi du rockabilly à la folk, en digne héritier de Guthrie, Dylan, Elvis, Chuck Berry ou des Stones.

05/2019

ActuaLitté

Sciences politiques

Inde : la démocratie par la caste. Histoire d'une mutation socio-politique (1885-2005)

L'Inde se présente comme " la plus grande démocratie du monde " ; de fait, cet autre empire du milliard qui organise des élections libres depuis plus d'un demi-siècle a pris l'habitude de l'alternance depuis 1977, jouit d'une presse libre et connaît une justice au moins aussi indépendante que sous nos latitudes. Longtemps cette démocratie a été conservatrice. L'influence de Gandhi —réformateur moins radical que ne le dit l'hagiographie occidentale — et la sociologie très élitiste des dirigeants du Congrès, le parti dominant au lendemain de l'indépendance, ont beaucoup contribué au statu quo. Mais les vraies racines du mal étaient ailleurs, dans l'agencement vertical d'une société de caste qui permettait depuis des siècles à une minorité d'hommes bien nés de gouverner sans partage. Cet ordre hiérarchique a été ébranlé, dès l'époque coloniale, non seulement par la pénétration des idées d'égalité et de liberté, mais aussi et surtout par les politiques de discrimination positive mises en oeuvre par les Britanniques en faveur des intouchables et des basses castes. Après l'indépendance, le Congrès s'est efforcé de circonscrire ces mesures au maximum, mais les basses castes y ont trouvé un objectif de mobilisation collective qui leur a finalement permis de former un front uni à partir de 1990. Désormais, les castes ne font plus système ; elles sont une collection de groupes d'intérêt en concurrence pour une part du pouvoir. La vieille logique clientéliste s'effondre, qui amenait la paysannerie ou les ouvriers endettés à voter pour des notables ruraux ou des magnats locaux du Congrès. A la place, des partis de basse caste prennent leur essor et s'emparent du pouvoir à travers toute l'Inde du Nord. C'est une véritable révolution silencieuse, unique en son genre : une révolution sans effusion de sang, aussi légaliste que l'ont toujours été les leaders de basse caste — à l'instar de leur modèle à tous, Ambedkar. L'Inde accède à une démocratie enfin digne de ce nom, et ce, paradoxalement, par la caste car celle-ci, point d'application des mesures de discrimination positive, aura été le cadre et le levier des mobilisations de la plèbe indienne, la structure collective qui a permis d'agréger les intérêts du grand nombre.

05/2005

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres. Tome 3, Moby Dick, Pierre ou les Ambiguïtés

« Pour faire ouvre grandiose, il faut un sujet grandiose. » C'est sans doute Melville qui parle ici par l'entremise d'Ismaël, le narrateur de Moby-Dick (1851). Sur les conseils d'un ami, il décide d'utiliser ses souvenirs de marin baleinier pour son nouveau livre, rédigé dans la foulée de Redburn (1849) et de Vareuse-Blanche (1850) qui mettaient à profit son expérience dans la marine marchande et la marine de guerre. Très vite, ce récit documentaire sur la pêche de la baleine va s'enfler pour se métamorphoser en une épopée tragique et grandiose. Une fois remanié, le texte fait place à un navire-monde américain (le Pequod cosmopolite au nom indien) ; à un personnage métaphysique digne des grandes figures de la tragédie shakespearienne : Achab, le capitaine mutilé, monomaniaque, rejouant le destin d'un roi biblique ; à son affrontement mortel avec un cachalot blanc traqué comme on poursuit un innommable secret, mais qui incarne aussi les immaîtrisables violences de la nature ; à un équipage bigarrré, tour à tour foule, chour et peuple - toute une humanité où le drame le plus poignant côtoie la farce et le pittoresque. Considéré aujourd'hui comme un chef-d'ouvre, Moby-Dick - ici présenté dans une nouvelle traduction - n'a pas connu lors de sa publication le succès des précédentes aventures maritimes de Melville. Les comptes rendus parus dans la presse furent médiocres, voire hostiles. Au point que son auteur en conçut de la rancour et de la colère, qu'il insuffla dans le roman suivant : Pierre ou Les Ambiguïtés (1852). Ce dernier fit sombrer la baleine dans l'oubli tant il déchaîna de violence et de haine. Il dépeint les relations « ambiguës » (incestueuses ?) que Pierre, apprenti écrivain, entretient avec Lucy, sa fiancée, et avec Isabel, sa demi-sour. Tenu dès lors pour un auteur dangereux, irrévérencieux et dépravé, Melville fut notamment accusé d'avoir violé la sainteté des liens familiaux. Le présent volume contient les deux romans les plus ambitieux de Melville - qui sont aussi ceux que la critique a le plus éreintés. Pour cette figure majeure des Lettres américaines que la littérature n'a jamais fait vivre, l'échec était « la pierre de touche de la grandeur ». L'insuccès retentissant de Moby-Dick et de Pierre prouve qu'il avait touché au but.

09/2006

ActuaLitté

Religion

Le Livre de la pauvreté spirituelle. Ou l'Imitation de la vie pauvre de notre Seigneur Jésus Christ

"J'estime que cet ouvrage, surtout en raison des beautés de premier ordre qu'il contient, mérite d'être publié" : le 22 avril 1914, Mgr Adam, vicaire général du diocèse de Paris, signe l'imprimatur d'un texte de jean Tauler à paraître chez Tralin, "libraire-éditeur, 12, rue du Vieux Colombier". Le traducteur de ce texte, qui a voulu rester anonyme, nous est présenté par l'éditeur comme "l'un des prêtres les plus distingués du diocèse de Strasbourg", "chanoine, archiprêtre aussi modeste que savant". Voici alors 40 ans que l'Alsace a été annexée par le Reich allemand et le mystérieux chanoine strasbourgeois n'a pas renoncé à user d'un français raffiné pour faire découvrir à ses contemporains les trésors de la plus haute mystique. Deux mois plus tard, l'attentat de Sarajevo rouvre les anciennes plaies : le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. S'étonnera-t-on si l'édition Tralin du Livre de la pauvreté spirituelle est passée quelque peu inaperçue et si ce texte " de premier ordre " reste aujourd'hui encore inconnu en français ? Comme si un sort malin s'acharnait sur cet ouvrage lumineux... De tous les livres parus sous le nom du disciple de Maître Eckhart, Charles Schmidt, l'un de ses meilleurs spécialistes, estimait que ce texte bien structuré et d'une pensée très proche des Sermons "tenait le premier rang parmi les oeuvres authentiques et qu'il devait lui être attribué sans conteste". Bien que contemporains de Tauler, aucun des manuscrits des Sermons n'est autographe. Si ceux du Livre de la pauvreté spirituelle sont plus tardifs (1429 et 1448) et anonymes, il n'empêche que ce texte admirable n'a cessé pendant plus de quatre siècles d'être attribué à Tauler, avant que le P. Denifle, en 1877, ne suscite les doutes. "Aussi bien, concluait le vaillant éditeur de 1914, l'ouvrage dont nous offrons la traduction peut être de qui on voudra : le lecteur jugera s'il est digne ou indigne de Tauler, sous le vocable de qui, par une ancienne habitude, nous le mettons. Pour nous, il suffit que ce livre soit destiné à faire, encore aujourd'hui, quelque bien aux âmes, et cela, nous l'espérons fermement. C'est le seul but que nous ayons en le publiant." Un siècle plus tard nous n'avons d'autre conviction ni d'autre but.

09/2012

ActuaLitté

Sciences historiques

Femmes de pouvoir. Une histoire de l'égalité professionnelle en Europe (XIXe-XXIe siècles)

Un siècle et demi de combats ont été nécessaires pour que s’installe une réelle égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, et l’accès des femmes à tous les lieux de la décision et du pouvoir. Ce livre que en brosse les trois grandes étapes. La place des femmes et des hommes dans les professions supérieures s’organise au rythme des grandes étapes économiques qui, en particulier, créent de nouvelles professions. Chaque étape est marquée par des combats législatifs pour ouvrir aux femmes les secteurs d’enseignement, puis les métiers et responsabilité auxquels ils conduisent.1) Quand s’accélère l’industrialisation de l’Europe, entre 1860 et 1920, les femmes réclament leur place dans les nouveaux lieux d’enseignement et l’élargissement des perspectives professionnelles. Partout, on leur accorde l’accès aux universités, mais pas d’enseignement secondaire digne de ce nom qui leur permettrait d’accéder facilement à ces études supérieures. Il leur faut ensuite lutter pour se faire ouvrir les métiers de la médecine et du barreau. Par ailleurs, le service de l’Etat est conçu non mixte et des métiers restent complètement fermés : la magistrature, la haute fonction publique, les armées, la police.2) Après la Première Guerre mondiale, des pays accordent le droit de vote et d’éligibilité, l’enseignement secondaire des filles s’aligne sur celui des garçons, les écoles d’ingénieurs s’ouvrent, le service de l’Etat aussi. Des années 1920 aux années 1960, la part des femmes progresse rapidement dans l’enseignement supérieur, mais l’égalité professionnelle ne progresse pas de manière significative : dans les positions de pouvoirs, les femmes sont autour de 10%.3) La mixité s’agence réellement à partir de 1960 et surtout du milieu des années 1970 : alors les femmes contrôlent leur fécondité et leur maternité grâce aux découvertes médicales (la pilule) et, parallèlement, les anciens interdits sont laminés : tous les lieux d’enseignement deviennent mixtes, toutes les professions sont ouvertes, y compris les armées et la police, ces symboles de la pleine citoyenneté. Partout les femmes progressent à très vive allure dans les recrutements professionnels (82% des magistrats recrutés, 60% des commissaires de police, 75% des fonctionnaires de rang A, mais 30% des ingénieurs).Désormais, le combat des femmes s’est déplacé dans la sphère privée, où l’enjeu est l’égalité dans le travail domestique…

03/2010

ActuaLitté

Critique littéraire

L'homme qui voulait être aimé

Georges Kiejman est un homme de combat et un survivant, dont l'ascension singulière épouse l'histoire d'un siècle tumultueux. Né à Paris le 12 août 1932 de parents juifs polonais illettrés qui ont fui la misère, il échappe miraculeusement aux rafles et à la déportation. Réfugié avec sa mère dans le Berry, il ne reverra jamais son père, assassiné à Auschwitz en 1943. S'ensuit un incroyable parcours, de la pièce unique dénuée de tout confort qu'il partage avec sa mère dans le quartier de Belleville de l'après-guerre aux ors de la République. Rapide, intelligent, cultivé, séducteur, mais aussi implacable et déterminé, il devient un avocat réputé dans les années 1960. Il est à la fois le défenseur du monde de l'édition et de celui du cinéma, l'ami de Simone Signoret et François Truffaut, le conseil de Carlo Ponti et de Claude Gallimard. A cette époque, il fait également une rencontre fondamentale en la personne de Pierre Mendès France que lui présente Françoise Giroud dont il est proche. Il se met au service de PMF dans ses campagnes victorieuses comme dans ses échecs et restera son ami jusqu'à sa mort. Epoux de l'actrice Marie-France Pisier, puis de la journaliste Laure de Broglie, il accède à la notoriété en sauvant de la réclusion criminelle à perpétuité le révolutionnaire et braqueur Pierre Goldman. Il sera ensuite de tous les grands procès -avocat de Malik Oussekine, le jeune étudiant frappé à mort par des policiers en 1986, du gouvernement américain contre le terroriste Georges Ibrahim Abdallah, de Mohamed El Fayed dans le cadre de la mort de Lady Diana, puis de Jacques Chirac et de Liliane Bettencourt. A la fin des années 1980, il lie une relation de confiance avec François Mitterrand sous la présidence duquel il sera trois fois ministre et avec lequel il partagera vacances, week-end et conversations sur la littérature. Pour la première fois, Georges Kiejman accepte de raconter. Portraits, choses vues, secrets, dialogues... Au carrefour des arts, de la justice et de la politique, grand amoureux des femmes à qui il rend un hommage pudique, il lève le voile sur ce que cachent sa robe noire et son intelligence ironique : un homme qui voulait être aimé. Ce texte, étincelant, joyeux, traversé d'ombres et de mélancolie, a été écrit par Vanessa Schneider, romancière, grand reporter au Monde, en complicité intellectuelle et littéraire avec Georges Kiejman.

ActuaLitté

Actualité et médias

Lionel

On a toujours eu tort de prendre Lionel Jospin pour un homme simple, transparent, terne et austère. Il faut, comme Claude Askolovitch, se plonger dans l'étrange histoire de sa vie pour comprendre pourquoi ce fin politique a eu, depuis toujours, le besoin absolu de se forger une armure. Dans quel but ? Sans doute pour échapper à son clan familial. Pour devenir énarque. Pour être digne de sa morale, de ses convictions, de ses fonctions, de la gauche, cette autre famille qu'il dirige et qu'il va finir par incarner... Dans cette biographie, Claude Askolovitch a voulu, aussi, raconter le destin d'un homme qui a menti sur son passé tout en étant obsédé par sa propre cohérence : d'où ce Jospin militant révolutionnaire infiltré au Parti socialiste de François Mitterrand, qui devint le premier dirigeant de ce parti sans avoir rompu les liens avec sa secte d'origine ; qui fut trotskiste et socialiste à la fois, écartelé entre sa vérité officielle et ses rendez-vous clandestins, prisonnier de toutes ses fidélités... En chemin, l'auteur éclaire les zones d'ombre d'un être secret et riche de tous ceux qui l'ont aimé et subi à la fois : son père Robert, immense tribun à l'éloquence inutile, ce pacifiste qui voulut changer le monde et ne parvint qu'à se tromper. Sa mère, Mireille, sage-femme et militante, qui imposa aux siens sa morale et son amour. Ses femmes : Elisabeth la fantasque, la première épouse, celle du Lionel radical, militant, plein d'espoirs encore et de tourments déjà ; Sylviane, la compagne de l'accomplissement, la philosophe qui complète un gouvernant enfin apaisé. Ses amis, notamment le plus inconnu d'entre eux, l'ami perdu : Michel Lautrec, son plus proche compagnon, un frère rencontré à 20 ans, un éducateur d'enfants qui lui enseigna la révolte, l'intransigeance, la révolution, et ne pardonna pas à Lionel de devenir un bourgeois, un " installé ". Voici le roman vrai d'un homme irréductible, qui prétend imposer ses conditions au monde. D'un politique à la fois construit et habité par des fantômes. D'une personnalité infiniment plus complexe, profonde, intéressante, lorsque l'on fait effort pour le connaître de l'intérieur, que ne permet de le supposer le masque qu'il s'est lui-même imposé.

08/2001

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres. Les aventures de Tom Sawyer ; La vie sur le Mississippi ; Aventures de Huckleberry Finn ; La tragédie de David Wilson, le parfait nigaud

L'oeuvre de Mark Twain (1835-1910) est considérable. A une anthologie rendant compte de sa diversité, on a préféré le remembrement, en quatre ouvrages, d'un territoire de l'imagination de l'auteur : son petit carré de terre natale, d'où il a tiré un monde d'histoires qui n'ont pas cessé d'enchanter, et des images d'une Amérique que nul n'avait montrée avant lui, une Amérique des lisières, celle de l'Ouest à demi-sauvage, qui se confondait presque entièrement avec celle du vieux Sud esclavagiste. Sont réunis ici quatre textes dans lesquels s'exprime l'inspiration mississippienne de l'écrivain : trois romans et un long récit, La Vie sur le Mississippi. Trois de ces oeuvres, Tom Sawyer, Huckleberry Finn et le récit consacré au Père des eaux, sont accompagnées de l'intégralité des illustrations qui figuraient dans les publications originales. Les origines de Twain lui donnent accès, en plein coeur de cet immense chantier politique, économique et culturel qu'est le XIXe siècle aux Etats-Unis, à un carrefour d'états et de conditions de la vie américaine, auxquels ses propres complexités intérieures sauront faire écho. Des aventures sensationnelles de Tom Sawyer dans un village digne d'un conte de fées, aux terreurs de l'esclavage qui entraînent une métisse et son fils dans une folie de destruction mutuelle (c'est la tragédie contée dans David Wilson), en passant par les splendeurs et le déclin de la batellerie du Mississippi, Twain aura fait le tour du propriétaire, haussant un monde d'expériences personnelles au rang de patrimoine national. Encore fallait-il qu'à un moment de sa vie et de son activité littéraire, il ressentît l'appel de son enfance perdue. Huckleberry Finn, son chef-d'oeuvre, donne la clef de ce retour amont en quatre temps vers la minuscule capitale de sa mémoire, où il met au jour quelques-unes des fondations de la société américaine. Le microcosme mississippien est le refuge des escrocs et imposteurs de tout poil ; le Sud esclavagiste, une mascarade tragique où ni le maître ni l'esclave ne sont ce qu'ils paraissent. L'identité, qu'est-ce précisément ? Une fiction ? Qui est encore libre au pays de la déclaration d'Indépendance ? C'est, au fond, la question qui hante Huckleberry Finn, roman écrit dans une langue neuve, inouïe, l'américain, à laquelle l'éblouissante traduction de Philippe Jaworski rend pleinement justice.

04/2015

ActuaLitté

Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 2, Le citoyen d'Amérique 1775-1784

Le premier volume de cette monumentale biographie évoquait " l'irrésistible ascension de Beaumarchais, tour à tour horloger, maître de musique, homme d'affaires, journaliste, auteur à succès... et agent secret. Ce tome II nous entraîne dès les premières pages dans un tourbillon digne du meilleur roman d'aventures. Pour sauver l'honneur de Marie-Antoinette, menacé d'un virulent pamphlet, voici notre héros lancé à travers la Hollande, la Prusse et l'Autriche, affrontant tous les dangers, échappant de justesse à une tentative d'assassinat (c'est du moins ce qu'il raconte...) avant d'achever son équipée dans les geôles de l'impératrice Marie-Thérèse. Envoyé spécial de Louis XVI à Londres, il est alors chargé de négocier avec le célèbre chevalier d'Eon, dont le sexe incertain fait l'objet de paris dans la capitale anglaise. Rien de plus singulier, de plus cocasse, de plus riche en rebondissements que ses relations avec l'intraitable travesti. Mais bientôt, la grande Histoire lui ouvre enfin ses portes. Enflammé pour la cause des Insurgés d'Amérique, et la naissance de cette jeune République, Beaumarchais persuade le ministre Vergennes et le roi de France d'intervenir en leur faveur. Lui-même organise un trafic d'armes à grande échelle - sa société affrète quarante navires ! Son emploi du temps donne le vertige. Il est partout, pense à tout, s'occupe de mille choses à la fois. Outre les rendez-vous d'affaires, les visites aux arsenaux, les achats, les ventes et les expéditions de matériel, les rapports (parfois tendus) avec le Congrès des Etats-Unis, il trouve encore le loisir d'entretenir avec Mme de Godeville une correspondance érotique, de subir les scènes de sa " ménagère ", d'entreprendre au fort de Kehl une colossale édition des Œuvres complètes de Voltaire. Sans oublier l'âpre combat qu'il mène contre la toute-puissante Comédie-Française, en vue d'obtenir la reconnaissance du droit d'auteur, et d'instituer la toujours vivante SACD... Rien ne semble devoir résister à ce diable d'homme ! Après des années de lutte, il triomphe de la censure et de l'opposition du roi lui-même, et finit par imposer sur scène les audaces de son Mariage de Figaro qui connaît un triomphe mémorable en 1784. " Figaro a tué la noblesse ! " dira Danton.

02/2003

ActuaLitté

Droits de l'homme

La fondamentalité des droits de l'homme

Les droits de l'homme passent parfois pour des évidences premières ou des vérités révélées, indiscutables pour ainsi dire ! Aussi, a-t-on longtemps soutenu que les droits de l'homme n'étaient qu'une simple constatation des vérités évidentes par elles-mêmes, antérieures à toute expérience sociale, imprescriptibles et inaliénables. Or, en remontant la généalogie et les différents courants de pensée qui ont contribué à leur émergence progressive, on s'aperçoit bien vite que les droits de l'homme sont essentiellement fondés sur des présupposés anthropologiques extrêmement divers qui sont avant tout des productions historiques liées à des contextes socioculturels, intellectuels et métaphysiques spécifiques. En effet, la diversité des sources de légitimation et les contradictions intrinsèques à ces constructions intellectuelles montrent à l'évidence que l'indiscutabilité supposée des droits de l'homme relève davantage d'une logique idéologique que démonstrative. Cependant, bien que la thèse selon laquelle les droits de l'homme seraient un simple dévoilement des vérités immuables demeure discutable, il ressort des différents discours qui les fondent une certaine convergence quant au statut spécifique de l'homme comme un être digne de respect. Ce statut spécifique de l'homme lui confère une dignité et une personnalité qui semblent être les principaux schèmes justificateurs de l'exigence d'inviolabilité des droits, considérés eux-mêmes comme inhérents à la nature de l'homme. Dès lors, ces "droits naturels" de l'homme sont entendus comme ceux de l'individu en tant que tel, indépendamment des contingences spatio-temporelles ! Le passage de la réflexion fondamentale à la production des normes juridiques, opposables tant à l'individu qu'à l'Etat, confère aux droits de l'homme des fonctions multiples qui se rapportent toutes à la question déterminante du vivre-ensemble, voire de l'être-ensemble des sociétés au niveau national et mondial. Aussi, les droits de l'homme sont-ils désormais considérés comme les fondements d'une charte éthico-juridique universelle, essentielle à la gouvernance mondiale, et comme des éléments nécessaires de structuration des relations internationales. Au-delà des spécificités socioculturelles, des antagonismes idéologiques récurrents et des contradictions inhérentes à la multiplicité de leurs discours, comment penser les droits de l'homme du point de vue de leur fondamentalité même, notamment dans leurs prétentions à l'universalité ?

02/2021

ActuaLitté

Loisirs

Rencontre en Zone 51. Escape game

De nouvelles énigmes trépidantes à résoudre avec le Grand JD ! 60 minutes dans une base militaire au Nevada, 18 énigmes pour échapper à une périlleuse aventure classée secret défense. Le grand JD, fort de ses 2, 7 millions d'abonnés sur youtube, vous entraîne dans une nouvelle et trépidante aventure ESCAPE GAME, au coeur du Nevada dans la ZONE 51, une base militaire secret défense qui alimente depuis plusieurs décennies fantasmes et spéculations sur de possibles relations qu'entretiendrait l'armée américaine avec une vie extra-terrestre. Un des derniers grands reportages du grand JD a eu pour théâtre la zone 51, cette aire géographique extrêmement protégée dont on ignore véritablement l'objet des investigations qui y sont menées. Julien a voulu en avoir le coeur net. Il s'y est rendu, a recueilli beaucoup de témoignages, les choses n'ont pas tourné tout à fait comme il le souhaitait... sans issue fatale heureusement. Il signe ainsi un excellent scénario d'escape game soutenu par les excellents gamesplayers et illustrateur que sont Coline Pignat, Simon Gabillaud et William Bonhotal (auteurs et illustrateur du précédent titre : Cauchemar en Ecosse). Ce nouvel opus nous invite à vivre une aventure hors du commun à rythme extrêmement soutenu et où du sang-froid sera requis. Vous aurez 60 minutes seulement pour aider le grand JD à sortir du mauvais pas dans lequel son exploration interdite et sa découverte l'ont entraîné... situation où une disparition sans laisser de trace semble quasi inéluctable... Mais des codes à déchiffrer, des secrets les mieux gardés révélés par une logique extra-ordinaire, voire extra-terrestre, des poursuites, une immersion haletante et pleine de surprises dont une rencontre providentielle et des plus singulières, vont ponctuer votre lecture pour vous aider à vous échapper. Un livre escape game avec un scenario digne d'un très, très bon film d'action, avec du coopératif dans chaque double-page, des encres fluorescentes lisibles dans l'obscurité, des accessoires-indices pour vous aider, une bande musicale originale, et d'excellents auteurs et illustrateurs pour 60 minutes d'un moment intense que vous n'oublierez pas de sitôt... à vivre seul ou à partager avec vos meilleurs amis ! Une issue est possible pour un fin mot de l'histoire... ici ou ailleurs.

09/2020

ActuaLitté

Histoire de France

L'affaire Jean Zay. La République assassinée

Jean Zay ? Ce nom, pourtant familier, n’évoque rien de précis chez la plupart des gens, si ce n’est un collège ou un lycée, plus rarement une rue dans une commune de gauche. C’est pourtant le nom de celui qui créa le Festival de Cannes, le Musée de l’Homme, le Musée d’Art Moderne, le Musée de la Marine, le Musée de la Découverte. Qui organisa l’Exposition Universelle de 1937, soutint la création de la Cinémathèque Française, rénova la Bibliothèque Nationale et fit restaurer la cathédrale de Reims et le Palais de Versailles. Qui créa le CRNS, mit en place l’obligation scolaire à 14 ans, instaura l’éducation physique et la médecine préventive à l’école, et inventa l’ENA (n’en déplaise à Michel Debré) !... Jean Zay, qui fut le ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux Arts du Front Populaire et dont Léon Blum disait que « tout en lui respirait la noblesse de la pensée, le désintéressement, la loyauté, le courage, l’amour du bien public » est pourtant aujourd’hui une figure oubliée. Il n’est pas tombé dans l’oubli, il y a été poussé par une extrême-droite qui haïssait en lui l’homme de gauche, le ministre réformateur, le républicain anti-pétainiste et, bien sûr, le Juif. Accusé de désertion en 1940 sous prétexte que, comme Mendès France et Georges Mandel, il avait gagné le Maroc à bord du Massilia pour continuer le combat outre-mer, arrêté, jugé dans un simulacre de procès, diffamé, spolié et emprisonné, Jean Zay fut assassiné par la milice le 20 juin 1944, quinze jours après le débarquement allié en Normandie. Il avait 40 ans. Ce destin est rendu plus tragique encore par le fait que Jean Zay « n’appartient pas à une mémoire politique dominante » et n’a donc pas été érigé à la Libération en martyr d’une cause quelconque, car il ne portait ni l’estampille gaulliste, ni la communiste ou même la socialiste, ni celle de « déporté », ni celle de « résistant », ni celle, même, de « Juif », ce qui est surprenant de prime abord. L’essai de Gérard Boulanger explore les causes profondes de cet oubli et de cette injustice, et ressuscite la mémoire du ministre étincelant à qui la France moderne doit tant, mais aussi de l’homme sensible, digne, aimant et courageux que fut Jean Zay.      

01/2013