Recherche

Albert Poisson

Extraits

ActuaLitté

Thrillers

Cinabre

Cinabre, c'est la couleur de l'hôtel le plus chic de Toulouse, étau de velours fréquenté par une clientèle fortunée. Un rouge minéral qui rappelle la couleur du sang. L'Hôtel Ferdinand fut le théâtre d'un quadruple homicide dans les années 1980. Son directeur, Eugène Ferdinand, y massacra sa famille avant d'être abattu par la police. Tous sauf Richard, petit dernier miraculé qui décidera trente ans plus tard de rouvrir l'établissement... Six anciens camarades de promo ont fui l'hôpital pour se lancer en indépendants, mais l'un d'eux disparaît après avoir soigné une cliente de l'Hôtel Ferdinand. Seul Elliot Akerman, infirmier sensible et sans concession, va partir à sa recherche. Pendant ce temps, Toulouse vit sous la terreur d'un tueur qui attaque ses victimes au sabre. Pour le capitaine Aubert et son équipe, c'est le début d'un combat sans fin contre une hydre voilée par des nappes de sang. A propos de l'auteur Cinabre est le quatrième roman de Nicolas Druart après Nuit blanche (Grand Prix du Suspense psychologique, 2018), Jeu de dames (2019), L'Enclave (Prix de l'Embouchure, 2021). "Il y a du Shining et de la Maison Usher là-dessous". Julie Malaure, Le Point " Nicolas Druart nous offre un polar moderne, tendu, aux dialogues percutants. " Page des libraires "Un excellent thriller, sombre et envoûtant". La Dépêche du Midi

06/2023

ActuaLitté

Développement personnel

J'arrête de vivre à Paris ! 21 semaines pour enfin quitter la capitale

Ah, Paris. Capitale, Ville Lumière, centre d'un monde. Splendeur de chaque instant. Peut-on aimer Paris à demi ? Que nenni. On peut l'avoir aimée follement, passionnément, et pourtant choisir d'enfin la quitter pour aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs qu'au Champ-de-Mars. Spoiler alert : elle l'est. Plus verte, plus haute, et plus drue. Et si vivre au coeur de la capitale n'était plus si tendance ? Et si la tendance, c'était de vivre là où ce n'est pas si tendance ? Une révolution est en marche, et cette fois pas vers la Bastille : en marge d'un modèle à bout de souffle, les Parisiens sont de plus en plus nombreux à fuir les particules fines et les loyers massifs pour enfin ralentir, se rapprocher de la nature, cultiver leur lumière intérieure et leurs propres légumes, élever des poules sans luxe ni luxure. Vous avez usé l'intégralité de votre capital Paris, comme la peau brûle son capital soleil, et vous sentez gronder en vous la furieuse envie de quitter Paris, d'un coup, demain peut-être. Alors, quand partez-vous ? Ce programme inédit en 21 semaines va vous aider à passer le cap sereinement. Vous allez pouvoir assumer vos envies d'ailleurs, dompter vos angoisses de l'inconnu et finalement planter votre drapeau sur le terrain de jeux de vos rêves !

06/2019

ActuaLitté

Littérature française

Bourses de voyage. Tome 1

Antilian School est un collège londonien réputé, qui accueille exclusivement les jeunes gens natifs des Antilles. Neuf de ses pensionnaires viennent de se voir attribuer des bourses de voyage, offertes par une riche propriétaire de la Barbade, mistress Seymour. Harry Markel - ex-capitaine au long cours devenu pirate - vient d'être capturé et transféré en Angleterre ; il s'évade avec ses complices et s'empare de l'Alert, un trois-mâts en partance, après avoir massacré le capitaine et l'équipage. Or, c'est précisément sur ce navire que viennent s'embarquer les lauréats, accompagnés de leur mentor Horatio Patterson, l'économe de l'école. La longue traversée de l'Atlantique commence et Markel, qui a pris l'identité de l'officier assassiné, se prépare à égorger ses passagers. Mais il apprend que ceux-ci doivent recevoir une importante somme d'argent des mains de leur bienfaitrice, à leur arrivée à la Barbade. Par cupidité, il se résigne à épargner provisoirement les collégiens. D'escales en escales, ceux-ci vont visiter les îles où ils sont nés, recevant un accueil chaleureux de leurs parents et de leurs amis. Le voyage dans l'archipel est un enchantement, mais il risque de se terminer tragiquement. En effet, lorsque Markel acquiert la certitude que les jeunes gens sont en possession de la récompense offerte par mistress Seymour, il s'apprête à commettre son forfait.

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

Bourses de voyage. Tome 2

Antilian School est un collège londonien réputé, qui accueille exclusivement les jeunes gens natifs des Antilles. Neuf de ses pensionnaires viennent de se voir attribuer des bourses de voyage, offertes par une riche propriétaire de la Barbade, mistress Seymour. Harry Markel - ex-capitaine au long cours devenu pirate - vient d'être capturé et transféré en Angleterre ; il s'évade avec ses complices et s'empare de l'Alert, un trois-mâts en partance, après avoir massacré le capitaine et l'équipage. Or, c'est précisément sur ce navire que viennent s'embarquer les lauréats, accompagnés de leur mentor Horatio Patterson, l'économe de l'école. La longue traversée de l'Atlantique commence et Markel, qui a pris l'identité de l'officier assassiné, se prépare à égorger ses passagers. Mais il apprend que ceux-ci doivent recevoir une importante somme d'argent des mains de leur bienfaitrice, à leur arrivée à la Barbade. Par cupidité, il se résigne à épargner provisoirement les collégiens. D'escales en escales, ceux-ci vont visiter les îles où ils sont nés, recevant un accueil chaleureux de leurs parents et de leurs amis. Le voyage dans l'archipel est un enchantement, mais il risque de se terminer tragiquement. En effet, lorsque Markel acquiert la certitude que les jeunes gens sont en possession de la récompense offerte par mistress Seymour, il s'apprête à commettre son forfait.

01/2023

ActuaLitté

Littérature étrangère

Seul

J'ai rencontré Johnson sur le quai d'un de ces villages de pêcheurs bretons où tout le monde s'adonne à la peinture, et si je suis entré en conversation avec lui, c'est d'abord parce que nous parlions tous les deux anglais et ensuite parce que nous avons découvert que nous venions du même pays - lequel n'était pas l'Angleterre. Nous avons un peu bavardé en regardant les filets bleus des bateaux de pêche pendre et sécher au soleil, en regardant aussi les salopettes rouges des marins et la toile rouge-brun des voiles, et par-dessus tout cela nous respirions la forte odeur du poisson. Nous sommes ensuite montés prendre un repas au café de Bordeaux. Le bistro était bondé? ? : un groupe était arrivé de quelque part en car. Ces gens occupaient toute la salle à l'exception d'une ou deux tables sur un côté, de sorte qu'il nous était difficile de nous faire servir ou d'entendre ce qu'on disait, mais nous n'étions pas pressés et nous sommes restés là à manger des crevettes et à boire du vin rouge bon marché. Au bout d'un moment, nous nous sommes mis à parler de la guerre. Ce Johnson, pour autant que je puisse le décrire, sortait juste d'Espagne. Tout cela se passait il y a un ou deux ans - une autre époque. Il était en permission mais, ensuite, il retournerait en Espagne. C'était un homme de taille moyenne au teint très brun, presque noirci par le soleil, avec un visage rond d'aspect banal, une grande bouche et de fortes dents jaunies par le tabac. Il avait des cheveux blonds, pas de chapeau et des yeux qui pouvaient être gris ou verts. Comme j'étais curieux de cette guerre - et, d'ailleurs, de toute guerre -, je l'ai poussé à m'en parler, mais il ne voulait pas en dire grand-chose. Il a dit ?? : "? La guerre, on en parle foutrement trop. ? " J'ai attendu un peu. Dans le café, le bruit ne faisait qu'empirer. On nous a enlevé les crevettes, puis on nous a apporté du veau et une autre bouteille de vin. "? Des guerres, tu peux en voir quand tu veux, a dit Johnson. Dans le monde, aujourd'hui, il y en a plein. Il y a quelques années, c'était différent. C'était des histoires de vieux. Le genre de choses qu'on racontait autour du feu. - Tu as été dans la Grande Guerre. Dis-moi comment c'était. - J'ai été dans toutes les guerres, a dit Johnson, mais je ne pourrais rien t'en dire. - Tu n'as pas envie ?? - Je ne pourrais rien t'en dire même si je voulais. C'était rien de particulier. Tu ne comprends pas la guerre si tu ne l'as pas vue. Et si tu l'as vue, tu ne la comprends pas. ? " La chaleur était étouffante, dans le café, mais le bruit a quand même commencé à baisser autour de nous ? ; l'odeur de poisson et d'huile de cuisine se mélangeait à la fumée du tabac. "? Je ne pourrais pas te parler de la guerre, a dit Johnson. Ce n'était pas très différent du reste. Je pourrais te raconter des choses pires sur la paix. - La paix, c'était quoi ?? - Le petit bout entre deux. - Des choses pires ?? - Plus vraies. ? " Alors, comme je ne voulais pas bouger et que j'étais tout prêt à l'écouter, je lui ai dit ?? : "? Eh bien, parle-moi de la paix. ? " Héroïque dans son propos, Seul est un roman qui donne une perspective essentielle sur la Nouvelle-Zélande et la crise qui a précédé la Seconde Guerre mondiale. Efficace à la manière d'Hemingway, anticipant sur l'existentialisme de Camus, Seul s'inscrit comme une oeuvre marquante de la littérature mondiale du XXe siècle. Quelques années avant la grande crise de 1929, le jeune Johnson, personnage central de Seul, émigre vers la Nouvelle-Zélande, pays qu'il découvrira en étranger, toujours un peu décalé. Emporté par le ? ot de l'Histoire et de ses bouleversements économiques, Johnson va errer d'un travail à l'autre jusqu'à ce qu'il rencontre, dans une ferme isolée, une jeune Maorie qui fera de lui un meurtrier involontaire. Il s'enfuira alors dans les forêts presque impénétrables de l'île du Nord où, tel un Robinson, il ne survivra qu'au prix de terribles privations. Il finira par gagner l'Angleterre avant de repartir combattre en Espagne aux côtés des Républicains. Parcours tumultueux qui semble dessiner une question : l'homme seul, à la fois fort et faible par sa solitude même, peut-il dépasser sa condition et trouver le chemin d'une nouvelle fraternité? ?

08/2011

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

Une pensée de l'écart et de la fête. Hommage à Georges Thill

Mathématicien, chercheur en physique des particules élémentaires, puis professeur ordinaire au département interdisciplinaire Sciences, philosophies sociétés de la Faculté des sciences à l'Université de Namur qu'il dirige durant douze ans, Georges Thill, né en 1935, a contribué à promouvoir le co-développement durable. La science est pour cet intellectuel chrétien une activité innovante et créatrice : on y transgresse les standards admis, on progresse par écart. Soutenue à l'Institut catholique de Paris, sa thèse doctorale La Fête scientifique le révèle comme un précurseur de la socio-épistémologie des sciences. La reconnaissance de la techno-science comme une activité humaine, individuelle et sociale l'ont rendu attentif aux limites de l'expertise. C'est dans la critique des sciences et leurs rapports avec la société que Georges mènera ses activités d'enseignant, de chercheur et de militant. Il fonde et assure la coordination scientifiquedu réseau PRELUDE (Programme de recherche et de liaison universitaires pour le développement). Cette ONG présente sur les cinq continents contribue à combiner les savoirs locaux ou traditionnels avec les sciences et les technologies avancées et préconise le métissage des cultures.

01/2019

ActuaLitté

Cinéma

Jean Grémillon et les quatre éléments

Jean Grémillon et les quatre Eléments entend, sinon réhabiliter, du moins rendre un hommage renouvelé à l'un des cinéastes majeurs de l'école française du vingtième siècle, un créateur qui occupe une place à part, paradoxale : même si elle n'est pas tout à fait oubliée, l oeuvre de cet homme nourri d'art musical demeure aujourd'hui étrangement en retrait, sans doute en raison de son originalité irréductible et, plus encore, de sa complexité déstabilisante. Pas moins de quatre axes ont paru nécessaires pour approcher celui que l'on a trop souvent qualifié seulement de cinéaste maudit. Quatre chapitres, en résonance intime avec son dernier film, son testament poétique, André Masson et les quatre Eléments. En premier lieu, encore trop peu fréquenté et condensant pourtant l'essentiel d'une vision universelle, érudite et fraternelle, l'axe méconnu de l'ésotérisme (" l'air "), car l'homme de culture Grémillon inscrit ses films dans une rêverie précise se rattachant aux grandes traditions ; il est l'alchimiste du septième art. Puis l'axe du sonore (" l'eau "), les liens du cinéaste à l'expression musicale sous toutes ses formes s'avérant déterminants. Ensuite, l'axe des conflits de l'Histoire (" le feu "), Grémillon s'étant toujours voulu un témoin de son temps. Enfin, l'axe du réalisme documentaire (" la terre "), Jean Grémillon présentant le cas unique d'un cinéaste réputé, reconnu pour ses fictions de long métrage, commençant et surtout achevant sa carrière par une série de courts métrages documentaires, d'exemplaires films d'art qui sont autant de libres films d'essai : des films d'art et d'essai. On a souhaité, par ces quatre déclinaisons, donner des clefs pour mieux apprécier une poétique plus que jamais actuelle, ô combien vitale pour notre temps.

05/2019

ActuaLitté

Réalistes, contemporains

Escobar. Une éducation criminelle

Quand son père gérait son juteux business, qui gérait l'éducation de son jeune fils ? Certains des hommes de mains de Pablo Escobar, bien sûr ! Ses bien nommées "nounous tueuses" ! Autant dire que Juan Pablo fut régulièrement le témoin de situations tendues et sanglantes. Un récit autobiographique inédit à l'humour grinçant et une galerie de personnages hallucinants. Ames sensibles s'abstenir !

04/2023

ActuaLitté

Physique 4e

Physique chimie 4e. Bilans et méthodes illustrés - Cahier élève, Edition 2021

Fiches détachables de Physique Chimie pour la 4e Des fiches détachables en recto seul à compléter et à coller dans le cahier, pour limiter les photocopies ! - Des fiches illustrées (schémas, photos d'expérience...) en couleurs pour une trace écrite soignée et une prise de notes facilitée - Des cartes mentales et des flashcards pour mémoriser - Des ressources numériques complémentaires : flashcards, vidéos d'expérience...

05/2021

ActuaLitté

Revues de psychanalyse

Ornicar ? N° 56 : Dire

Ornicar ? 56 - Dire s. /dir. Jacques-Alain Miller et Deborah Gutermann-Jacquet Suffit-il de dire "Je suis" pour être ? Qu'est-ce qu'un dire qui fait acte ? Ce numéro d' "Ornicar ? " explore la pluralité des manières de dire, à travers les époques et les discours : de l'Antiquité romaine, où "n'agit que le dire" , à l'idéal d' "autodétermination" de certains contemporains rêvant de se signifier sans médiation de l'Autre. Telle parole de l'Autre (père, mère, etc.) peut prendre une valeur déterminante pour le sujet, parfois à son insu. Si la parole a un pouvoir, comment accède-t-elle au statut d'un dire qui compte ? Lacan distingue ce qui "se dit" et le "dire" . Le pari de la psychanalyse est de faire fond sur la puissance de la parole pour interpréter : produire un "dire" , porté par une énonciation, apte à dépétrifier, à faire chuter les identifications mortifiantes avec lesquelles le sujet se défend de la vie. Découvrons les richesses du dire dans les facéties de la Renaissance, la "disputatio" médiévale, le "flow" des rappeurs et son usage dans la psychanalyse.

04/2023

ActuaLitté

Beaux arts

Une vie d'architecte à Tokyo

"Le critère pour l'architecture après le tsunami est l'humilité". Kengo Kuma avait presque 10 ans lorsqu'il visita, à l'occasion des Jeux olympiques de Tokyo de 1964, le gymnase Yoyogi, en forme d'immense poisson, conçu par Kenzo Tange. Ce bâtiment le marqua profondément et suite à cette expérience forte, il décida de devenir architecte. Passionné par la culture et l'architecture traditionnelles de son pays, où l'usage et le travail des bois sont poussés à une sorte de paroxysme symbolique et où matériaux naturels et gestes ancestraux sont mêlés de manière surprenante à une modernité sans concession, Kengo Kuma a tracé son chemin. Il a créé son atelier en 1990 et se retrouve aujourd'hui à la tête d'un groupe d'agences d'architecture implantées au Japon, en Chine, aux Etats-Unis et en France. Sa production, impressionnante en nombre de projets, demeure pourtant empreinte de la même philosophie : une audacieuse inventivité et une frugalité de moyens, un recours aux matériaux traditionnels (bois, bambou, terre, pierre) utilisés de manière contemporaine et, à l'inverse, un usage vernaculaire des matériaux innovants, un respect de l'histoire et des sites. D'abord confiée à Zaha Hadid finalement écartée pour des raisons budgétaires, la conception du stade olympique des JO 2020 (2021) est revenue comme une évidence à l'enfant de Tokyo, Kengo Kuma. Celui-ci sera devenu en trente ans l'un des architectes les plus fascinants et les plus influents au monde. Mais il est peut-être moins connu pour son travail dans son Japon natal, où il oeuvre activement à la préservation des techniques de construction traditionnelles et de l'artisanat ancien. Sa vive curiosité pour toutes les techniques et une richesse de connaissances sur le monde, acquises au cours de ses voyages, font de Kengo Kuma un commentateur unique de la mégapole tokyoïte. A travers vingt-cinq histoires axées autour de quartiers et de quelques-uns de ses projets, cet ouvrage intimiste dresse un tableau du Tokyo qui a inspiré sa vocation à un jeune garçon et illustre la façon dont l'héritage national japonais a contribué à modeler durablement sa réflexion et son inspiration. Il nous offre également à nous donner un aperçu de la culture japonaise et des clés pour comprendre comment tradition et modernité s'articulent au Japon. "Nous devons chercher à architecturer la nature et non pas naturaliser l'architecture, comme nos prédécesseurs l'avaient tenté".

01/2021

ActuaLitté

Littérature française

Le Carnet d'Anna

"Ce carnet est un chaos ! " écrivait Edouard de Pomiane dans la préface de cet ouvrage insolite, copie du carnet de travail d'Anna, cuisinière au destin hors norme. Abandonnée par sa mère, confiée à des paysans sans scrupule, violée à 15 ans, elle accouche d'un fils, Michel, qu'elle est obligée de confier au curé du village. Pour subvenir à ses besoins, Anna devient cuisinière et bonne à tout faire à Paris. C'est là qu'Edouard de Pomiane la croise et découvre sa cuisine. Lorsqu'Anna meurt d'une pneumonie, il décide de publier le carnet de cette cuisinière à l'inspiration naïve. "Anna n'a rien créé ; elle en était incapable. Mais, sans en comprendre la beauté, elle faisait une admirable cuisine en appliquant des formules qu'elle avait glanées un peu partout". Dans ce carnet, un entremets est suivi d'un potage, ou d'un dessert. Le texte retombe ensuite sur un ragoût ou un poisson, pour revenir à une soupe. Ce carnet de plus de 160 recettes de cuisine dite "bourgeoise" , du boeuf en daube au poulet Marengo, en passant par les oeufs brouillés au boudin, la tarte à l'oignon ou les pets-de-nonne, propose, au-delà de simples recettes, les réflexions d'Anna qui font de ce carnet un document exceptionnel. Ainsi, à propos de la sauce hollandaise, Anna écrit : "C'est très vite fait. Je ne l'ai jamais manquée. Madame Fumal m'a dit que si la sauce tournait, il faut ajouter une demi-cuillère à café d'eau tiède et tourner au fouet. Ca se peut". et au sujet de l'omelette du curé : "Madame m'a dit que c'est une recette de Brillat-Savarin. J'ai parlé de cet homme à Madame Fumal. Elle ne le connaît pas. Il n'habite pas le quartier". Publié initialement en 1938, ce carnet est l'un des premiers recueils de recettes écrit par une femme. Comment lire ce carnet ? "Il ne faut pas le lire. Il faut le consulter". précisait Edouard de Pomiane avant de conclure : "Lorsque vous réussirez quelques-uns des plats décrits sur ces feuilles, n'omettez pas, en les dégustant, d'évoquer le souvenir d'Anna et de boire un bon coup à ma santé". Ce carnet est réédité dans son format d'origine en édition limitée à 800 exemplaires numérotés.

03/2021

ActuaLitté

Religion

Le grand dérangement. La part de fable dans l'Histoire

Le but de l'école laïque n'est pas d'apprendre à lire, ,à écrire et à compter, c'est de former des libres penseurs. L'école laïque est un moule où l'on confie un fils de chrétien et d'où il ressort un renégat. Ces paroles de l'inspecteur d'Académie Dequaire-Brohel, au convent maçonnique de 1896, rejoint l'idée maîtresse de Jules Ferry, au convent de 1891, nous voulons organiser l'humanité sans rois et sans Dieu, confirmée par Jules Viviani, lors de son discours du 8 novembre 1906, en instituant l'enseignement obligatoire, nous nous sommes attachés à une œuvres d'irréligion. Voilà qui est clair, mais quoi d'étonnant dès lors, que l'Histoire de France académique ne soit systématiquement déformée, dans le sens de la haine des rois et de la négation de Dieu ? Que ce soit Jules César, à propos de sa Guerre des Gaules, ou Charlemagne "qui a inventé l'école" pour les chevaliers, obligés d'apprendre "comment s'est fait la France", de tout temps, sur le canevas de faits bien réels, princes et chroniqueurs ont brodé une histoire fabuleuse. C'est en travaillant sur la question de l'Eglise, où les évêques n'ont jamais hésité non plus à broder des légendes, que Daniel Leveillard a relevé des falsifications quant à l'Histoire réelle. Dans cet ouvrage, l'auteur traite de Christophe Colomb, le dernier des Croisés; du Saint Suaire, du Précieux Sang; de Louis XVI, martyr pour la cause de la foi, mais également de "l'apocalypse écologique", de géopolitique confessionnelle, de la Prophétie du Saint Pape et du Grand Monarque, et même, à commencer, par la tradition du Poisson d'avril où la farce prévaut. Ainsi voit-on comment, en permanence, se mêlent le réel et la fiction, d'où le sous-titre : "La part de fable dans l'Histoire". Un livre de nature à déranger, sûrement, surtout peut-être le dernier chapitre où l'auteur adresse une lettre au pape Benoît XVI... Et si l'Eglise chrétienne, assurément moribonde comme on le crie assez au regard de ses églises vides, n'était au contraire en train de renaître, belle comme au premier jour ? A la phrase emblématique de la Troisième République, Du passé, faisons table rase !, c'est l'historien qui répond : Qui ne connaît son passé, ne peut être maître de son avenir !

11/2011

ActuaLitté

Littérature française

Tout paradis n'est pas perdu. Chronique de 2015 à la lumière de 1905

"Cette chronique est à cheval sur les années 2014-2015. Le thème m'en a été offert par le Front national qui, aussitôt prises quelques mairies, s'empressa d'imposer le menu unique dans les cantines scolaires. On n'en attendait pas moins de Marine Le Pen, mais ce qui changeait dans son argumentaire, c'était l'alibi de la laïcité. C'était au nom de la loi de 1905 qu'elle pouvait en toute impunité stigmatiser les enfants musulmans. Grâce à quoi on a vu se joindre à sa voix tous les laïques purs et durs qui au nom d'une stricte lecture de cette loi se retrouvait de facto en comité de soutien du Front national tout en jurant, main sur le cour, être évidemment en désaccord avec son idéologie. Ah bon. On peut donc faire une chose et dire son contraire. Ce qui doit plus ou moins s'appeler de la schizophrénie. Ce qui valait la peine de s'interroger sur les motivations des uns et des autres et de se pencher sur ladite loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Mais en fait d'églises il s'agissait de la seule église catholique, les autres faisant de la figuration - l'Islam, qui se trouve à la source de ces querelles sur le menu et le voile, il n'avait pas droit au chapitre, les musulmans d'Algérie n'ayant pas le statut de citoyen. Loi dite de séparation mais plutôt accommodante avec l'Eglise, continuant de chômer les fêtes religieuses, de meubler son calendrier des noms des saints et de servir du poisson le vendredi dans toute les cantines. C'est au milieu de cette chronique qu'une autre actualité, tragique, s'invita brutalement dans la réflexion. L'exécution de l'équipe de Charlie au nom de l'offense faite au prophète nous rappelait que ce droit à la représentation des figures sacrées avait été pour notre société le fruit d'un long débat qui avait occupé tous les premiers siècles du christianisme. Débat tranché en 843, à Nicée, sous un argument de haute volée : l'image n'était pas une idole mais une médiation pour s'approcher du divin. Tout notre monde envahi d'images vient de cet arrêté. L'art occidental lui doit tout. Et donc, paradoxalement, la caricature de ces mêmes figures sacrées. "Jean Rouaud

01/2016

ActuaLitté

Cuisine

La cuisine

En amour – quel que soit le sujet ou l'objet du rêve – on souhaite soit se montrer sous son meilleur jour pour séduire celui ou celle que l'on aime, soit se comporter en professionnel afin d'apprendre tout ce qui se rapporte à cet objet. La cuisine est un art complexe à plusieurs facettes qu'il faut maîtriser. Il faut, comme un virtuose débutant, commencer par faire ses gammes. Le marché est la première étape incontournable. Puis vient la préparation des produits, l'assemblage des saveurs, leur assaisonnement avant l'ultime étape, la cuisson. On fait des erreurs car la cuisine fait appel à plusieurs spécialités très différentes. Le produit a sa propre identité qu'il faut respecter. L'assaisonnement doit magnifier le met que l'on va déguster ou offrir aux convives. Enfin, la cuisson fait appel à la chimie. Le comportement d'un aliment à la cuisson s'apprend. Le trop ou le pas assez peut se traduire par l'immangeable. Lorsque l'on maîtrise l'ensemble, c'est le soleil dans l'assiette et le plaisir dans les yeux, le nez, la bouche et le coeur. Les odeurs d'une salle d'opération ne flattent pas l'odorat, c'est une La Palissade. Après une longue journée d'intervention, on a envie de respirer l'odeur des roses car le soir, on ne peut supporter ce que l'on a respiré. Dans ce cas, c'est donc par le nez que l'on vient à la cuisine. Et puis les souvenirs des plats cuisinés par les tantines, les grands-mères, la maman, remontent à la mémoire. Les effluves melliflues des pâtissiers, celle des croissants au beurre, les parfums des plats mijotés longuement dans des marmites joufflues, plus culottées que vieilles pipes par le feu de bois, la salinité odorante des charcuteries sorties toutes chaudes des chaudrons, celle des pâtés, terrines et autres cochonnailles sont autant d'invitations à la fête des sens. Par contre, le poisson frais n'a pas d'odeur. Cet habitant de la mer se décompose très vite. Cela se manifeste par un bouquet d'ammoniaque qui vous empuantit le nez. Il existe à Bayeux une poissonnerie exceptionnelle. Si l'on passe sans regarder, on ne la voit (sent) pas. Il faut fuir les magasins odorants et pénétrer en gourmet dans l'antre inodore des citoyens de Neptune.

01/2020

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

GLIM FOR ECOLOGISTS. Disk included

Learning GLIM will almost certainly change the way you do statistics. The flexibility and generality of the GLIM language encourage a different approach to statistical analysis, which stresses parameter estimation and model criticism rather than hypothesis testing. The GLIM package can handle most of the models that ecologists are likely to fit to their data, including log-linear models of count data using Poisson errors, logistic regression of proportion data using binomial errors, and a wide variety of models for the analysis of survival data. It also allows an extremely general approach to more familiar procedures such as analysis of variance, multiple regression and the analysis of contingency tables. The book provides a practical approach to learning the rationale and methods of linear modelling, starting from absolute basics and progressing in simple steps to cover the critical analysis of experimental and observational data. Minimal background in mathematics or statistical theory is assumed, and the book is aimed at all ecologists front students to experienced researchers. Statistical modelling in GLIM is introduced through an extensive series of ecological examples, where graphical display, model criticism, model simplification, plots of residuals and tests of assumptions about error specification are explained in full. The reader is encouraged to work through examples while sitting at a computer, and all of the necessary data, along with numerous exercises and fully worked answers, are provided on a disk supplied at the back of the book. GLIM for Ecologists is not a statistical recipe book; it informs and educates on the proper use of statistics in ecology, on experimental design and on how to get the most out of your data. Learning GLIM Will certainly bc worth the effort. It's not a question of finding out how to do the same old tests in yet another new statistics package. On the contrary, it involves mastering a powerful set of tools that were originally developed for professional statisticians, but which are now accessible to ecologists through the simple step-by-step approach adopted in this book. The Methods in Ecology Series The aim of this series is to provide ecologists with concise and authoritative books that will guide them in choosing and applying an appropriate methodology to their problem. New technologies are a feature of the series.

01/1993

ActuaLitté

Ethnologie

Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandé

En abordant l'étude de la société zandé (Soudan méridional), E.E. Evans-Pritchard a constaté que le surnaturel jouait un rôle primordial dans la vie d'un peuple par ailleurs très positif d'esprit. Vingt mois de recherches l'ont éclairé sur l'insertion sociale de certaines notions mystiques : à peu près tous les aspects de la vie des Azandé se trouvent impliqués dans la sorcellerie. Etre sorcier, c'est avoir reçu dans son héritage la faculté de nuire à autrui. Le Zandé dirige ses pulsions agressives vers son semblable. Or la société maîtrise tout réflexe de défense. On recherche le sorcier qui a nui ; on lui demande, avec l'assentiment du prince, de retirer son influence maligne. Il proteste de sa bonne foi, non sans se déclarer surpris d'être tenu pour sorcier ; et, après décès, les siens peuvent procéder à un examen des entrailles pour en être sûrs. Au cours des séances de divination, des exorciseurs localisent l'être nuisible. Ces détectives de la sorcellerie se doublent souvent de guérisseurs. On consulte surtout des oracles. En dernier ressort, on s'adresse à l'oracle du poison du prince, qui se trouve être ainsi le surveillant et le régulateur des conflits de personnes. Le roi et les princes sont les seules sources du droit, parce qu'ils sont les maîtres de l'oracle. Enfin, la magie est un recours constant : bonne, même si elle est destructrice comme la magie de vengeance ; mauvaise, si elle nuit en dehors des lois, sans souci d'équité. Pressentant que les catégories de la pensée européenne l'empêcheraient de saisir les mécanismes de ce système complexe, E.E. Evans-Pritchard s'est attaché à connaître d'abord l'idiome propre de ces notions et à en examiner l'emploi, cas par cas. Son ouvrage, publié en 1937, demeure le grand classique de sa discipline.

02/1972

ActuaLitté

Littérature française

Najat ou la survie

Najat s'est toujours promis de quitter Oujda mais rien ne se passe comme prévu. Le portrait déchirant d'une femme marocaine dont la vie est faite de compromis plutôt que de choix. Un premier roman courageux, tout en nuances. Najat s'est toujours promis de quitter Oujda, cette ville marocaine coincée à la frontière algérienne, où les rares hommes qui travaillent sont fonctionnaires à la baladia. Najat ne veut pas se résigner à prendre un mari et devenir institutrice. Elle rêve de kharij, l'Europe. Mais le sésame ne peut venir que d'un homme : un cousin lointain qui a émigré et qu'on peut espérer épouser avec l'accord du père. Younes a des plans pour bouger en Allemagne, sera-t-il le bon cheval ? A chaque fois, tout près du but, quelque chose se grippe dans la mécanique. Quelque chose qui vient des hommes, de l'administration, du mauvais oeil... Qui vient de ce pays dont la jeunesse se soulève pour exiger que les promesses d'embauches du gouvernement soient tenues, que cesse le népotisme et la corruption. A l'hôpital, il faut même graisser la patte des infirmières si Najat et ses soeurs veulent que leur mère soit nourrie et lavée. Fatiha finira par mourir des suites d'un AVC quand un simple Aspégic aurait pu la sauver. Najat voit venir le printemps arabe, elle sent le poison de l'espoir infuser le pays jusqu'au terrible retour de bâton des Islamistes. Et quand enfin elle rejoint son mari en France, à Alençon, la tragédie continue. L'administration flotte telle une masse aux contours flous. Attendre, encore. A quoi bon vivre dans un pays au système de santé exceptionnel si l'on ne peut pas être en règle, si l'on ne peut pas conduire une voiture, travailler ?

01/2023

ActuaLitté

Esotérisme

Bêtes, hommes et dieux. L'énigme du roi du monde

En 1920, dans une Russie toujours déchirée par la guerre civile entre les Bolcheviques et les Blancs, l'auteur, brillant ingénieur géologue polonais au service de la Russie tsariste, va être arrêté par un détachement de l'Armée rouge voulant le fusiller. Pour sauver sa vie, il décide de traverser à pied la Sibérie, la Mon­golie et le Tibet pour atteindre l'Inde anglaise ; ce périple lui fait traverser une nature hostile, à cheval et bien armé avec des compagnons de voyage tout aussi menacés. Son récit n'est pas une simple his­toire de fuite et de survie : il rend hommage à la beauté âpre de l'Asie. Après de nombreuses péripéties – comme la débâcle de l'Iénisséi : les énormes blocs de glace qui partent à la dérive dans des cla­quements assourdissants entraînent derrière eux les cadavres encore frais des innombrables victimes de l'automne précédent – qui le conduise à Pékin, après une tentative manquée pour s'échapper par le Tibet. Grand amateur de mystères, Ferdinand Ossendowski donne en­fin une di­men­sion ésotérique à son odyssée lorsqu'il évo­que ses expériences chamaniques et sa révélation du mythe du Roi du monde : en Mongolie, il rencontre ainsi des personnage historiques, tel le Bouddha vivant, le " roi du monde ", le Bogdo Khan, des cha­mans visionnaires, des lamas em­poison­neurs, le baron von Ungern-Sternberg un mon­de de magie et de folie mystique... Remarquable notamment est l'évocation faite de l'Agarttha (sanctuaire souterrain caché sous la chaîne de l'Himalaya où officieraient les Maîtres du Monde) : " Le roi du Monde apparaîtra devant tous les hom­mes quand le temps sera venu pour lui de conduire tous les bons dans la guerre contre les méchants ; mais ce temps n'est pas encore venu. Les plus mauvais de l'humanité ne sont pas encore nés. "

02/2019

ActuaLitté

Ethnologie

Les religions ancestrales des Akan de Côte d'Ivoire

Rites, symboles, culte et croyance sont les quatre notions auxquelles ce livre se réfère pour restituer une décennie d'enquête de terrain sur le religieux en milieu Akan (Côte d'Ivoire). L'enjeu est d'analyser le conservatisme religieux ou la "résistance" des religions traditionnelles face aux monothéismes révélés (christianisme et islam), massivement présents sur le marché ivoirien du religieux. L'ethnographie de la spiritualité Akan montre qu'au sein de ce marco-groupe ethnique, les religions ancestrales sont présentes dans l'organisation sociale (pouvoir politique et judiciaire, économie et dévolution successorale en ligne utérine, etc.) et rythment divers aspects des pratiques culturelles et cultuelles (naissance, mariage, mort, désignation d'un prêtre, etc.). Face à l'adversité et à l'hostilité de l'inconnu, la croyance à la puissance des ancêtres permet de tenir. En renouvelant ces pratiques cultuelles, les Agni, les Baoulé et les Yoourè, trois branches diasporiques de la communauté Akan, montrent la force de la structure sociale, où croyance et religion sont imbriquées et jouent un rôle prépondérant. Ils se forgent des forces surnaturelles, en l'occurrence des dieux, et font de l'au-delà, le blô-lô, monde invisible, un univers constamment présent dans leur vie de tous les jours. Tanoe, Fiéoussou, Bégan ou d'autres cérémonies cultuelles comme la fête des ignames ou les rites funéraires marquent la présence de ces forces et le recours permanent aux ancêtres qui contrent les puissances maléfiques et nocives : sorcellerie, poison, mauvais oeil, etc. Le concept cultuel se forge ainsi autour des ancêtres supposés surpuissants et qui, sous les figures des dieux, veillent sur leurs descendants. En renouvelant les pratiques des religions ancestrales, les Akan contemporains et les prêtres apparaissent comme des médiateurs au service de l'au-delà (blô-lô).

08/2016

ActuaLitté

Critique littéraire

LE PROCHE ET LE LOINTAIN. Sur Shakespeare, le drame élisabéthain et l'idéologie anglaise aux XVIème et XVIIème siècles

Au moyen de textes rarement ou jamais utilisés, l'auteur tente de décrire quelques aspects d'un système de représentation essentiel à la compréhension de Shakespeare et de rendre sensibles, par l'étude de Titus Andronicus, de Jules César, de Macbeth, d'Othello, de La tempête et d'autres œuvres dramatiques, l'extrême proximité et l'extrême éloignement d'un auteur et d'une culture qui ont marqué au plus profond le monde occidental. Quatre sujets principaux sont abordés : la forêt et la chasse ; le sacrifice et le sang répandu ; les relations entre le roi, le royaume, les sujets et les étrangers ; la différence ethnique, théologique et culturelle. L'auteur utilise, pour l'effet de contraste et de miroir qu'elles produisent, quelques oppositions attestées à l'époque élisabéthaine et importantes dans les sciences humaines aujourd'hui : entre la nature et la culture, le sacrifice et le sacrilège, le pur et l'impur, la nourriture et le poison. Le rapport - ou le conflit - entre le " proche " et le " lointain " donne son titre à l'ouvrage, car, à propos d'une époque où se produisent des mutations sociales, religieuses, politiques et économiques en même temps que l'expansion du monde exploré, il unifie des thèmes à première vue disparates : l'Indien (ou le Noir) et l'Anglais, le braconnier et le cerf, le roi et l'assassin, la violence et la vertu, le religieux et le politique, la chasse, l'inceste et le meurtre. Il permet en outre de parler simultanément de l'espace, du temps, des relations de parenté, de l'amour et de la haine destructrice. Des œuvres dramatiques, juridiques, théologiques et des récits de voyage s'épaulent ainsi les uns les autres pour parler, à l'unisson, d'une voix qui est la leur et d'une voix qui est celle de notre temps.

01/1999

ActuaLitté

XVIe siècle

Le fils secret du Vert-Galant. 1e édition

Ce livre n'est pas une biographie supplémentaire d'Henri IV, promu à la fin du XXe siècle idole monarchique des Français. Tentant de résoudre la plus extraordinaire énigme criminelle du temps des guerres de Religion - l'empoisonnement du prince de Condé à Saint-Jean d'Angély en 1588 -, Robert Muchembled démontre la responsabilité assurée d'un commanditaire dissimulé, père naturel, qui plus est, du fils posthume du prince assassiné : Henri de Navarre, futur roi de France. C'est donc une histoire (incomplète) de la personnalité secrète du Béarnais qui est ici proposée. Si elle diffère de la mythologie traditionnelle appliquée à son souvenir, elle lui rend toute son humanité : ses qualités et ses succès vont de pair avec des traits moins glorieux, indispensables, probablement, pour survivre et triompher durant l'une des périodes les plus tragiques du passé français. Dénué de scrupules moraux ou religieux, confiant (superstitieusement) en son étoile, le Vert-Galant élimine sans pitié ceux ou celles qui le gênent ; maître de la désinformation, grand producteur de fausses nouvelles, il forge lui-même sa propre légende, dispose de l'un des plus efficaces services secrets du temps, cumule les maîtresses comme un sultan oriental, dont l'épouse de son fils secret, et traite durement celui-ci (héritier au trône intermittent, puis rival de Louis XIII après le régicide). Bien qu'il véhicule des images fortes, d'ambitions effrénées, de sang, de poison, de violence, de désirs charnels, dignes de romans historiques ou policiers, le récit, chronologique, appuyé sur les documents d'époque (parfois inconnus, ou souvent mal mis en perspective) présente des faits réels et des personnages qui n'ont rien de fictif. Il invite à découvrir un exercice du pouvoir suprême plus chaotique, baroque et dramatique que celui évoqué par les manuels scolaires.

09/2021

ActuaLitté

Généralités médicales

L'Aconit et l'orpiment. Drogues et poisons en Chine ancienne et médiévale

Toutes les civilisations ont eu recours à des substances toxiques, aussi bien comme poisons de chasse et de guerre que comme sources de médicaments, mais elles le firent selon des modes de pensée et des procédés techniques propres à chacune. Ce livre est à la fois une analyse détaillée de l'emploi en Chine ancienne et médiévale des produits toxiques dans un but thérapeutique et une étude des implicaitons culturelles de la notion de poisons. Quels étaient les minéraux, les plantes ou les animaux qui fournissaient au médecin des remèdes souvent difficiles à maîtriser ? Comment expliquait-on la toxicité de certaines substances ? Comment cherchait-on à lutter contre les empoisonnements ou contre les morsures venimeuses ? C'est à ce questions que l'auteur s'attache à répondre en premier lieu. Mais l'utilisation des toxiques dépassait le cadre du strict exercice de l'art médical, et on la rencontrait encore dans des pratiques de magie noire, ou dans la consommation effrénée de divers cocktails médicamenteux qui fut longtemps à la mode dans le milieu des élites politiques et intellectuelles. Certains philosophes prirent même le poison et sa valeur de métaphore comme sujet de dissertations qui peuvent sembler aujourd'hui étonnantes. En ce sens, cette étude, qui se fonde sur les textes originaux et qui donne en contrepoint la traduction d'un grand nombre d'entre eux, nous entraîne aussi dans les profondeurs de l'univers culturel chinois. Si elle emprunte l'essentiel de son savoir aux sciences et aux techniques, la médecine se nourrit aussi du commerce des hommes, participe à l'élaboration des idées philosophiques et se trouve engagée dans les choix éthiques fondamentaux. Dans cette perspective, la collection Penser la médecine se propose de promouvoir des ouvrages originaux alliant l'étude des sources historiques à l'analyse sociologique et à la réflexion épistémologique.

08/1997

ActuaLitté

Philosophie

Prendre soin. Tome 1, De la jeunesse et des générations

Le biopouvoir que Michel Foucault s'est si puissamment attaché à décrire n'est plus ce qui trame notre époque : l'enjeu est désormais le psychopouvoir, où il s'agit moins d'" utiliser la population" pour la production que de la constituer en marchés pour la consommation. Foucault décrit la genèse de l'État s'acheminant vers la révolution industrielle avec la conquête du pouvoir par la bourgeoisie et les conditions de formation du capitalisme typique du me siècle, tel que l'aura analysé Marx, où la première préoccupation est la production. Or, la seconde moitié du XXe siècle rencontre de tout autres questions : il s'agit d'organiser la révolution des modes d'existence humains, voire leur liquidation, comme modes de consommation éliminant les savoir-vivre dans ce qui devient une économie industrielle de services dont les industries de programmes sont la base. La science de cette nouvelle mobilisation totale est moins la cybernétique, comme le croyait Heidegger, que le marketing. Le psychopouvoir apparaît de nos jours pour ce qu'il est : ce qui fait des enfants les prescripteurs de leurs parents, et de ces parents, de grands enfants - le marketing détruisant ainsi tout système de soin et, en particulier, les circuits intergénérationnels. Il en résulte une destruction systématique de l'appareil psychique juvénile. Les psychotechnologies monopolisées par le psychopouvoir sont des cas de ce que Platon, critiquant l'usage de l'écriture par les sophistes, appelait un pharmakon : un poison qui peut aussi être un remède. Au début du XXIe siècle, la reconstitution d'un système de soin exige de renverser la logique du psycho-pouvoir pour mettre en œuvre une politique de l'esprit. Cela requiert l'élaboration d'une pharmacologie qui analyse les caractéristiques des psychotechnologies contemporaines et d'une thérapeutique qui les mette au service d'un nouveau système de soin.

02/2008

ActuaLitté

Droit

Le nazisme, l'apartheid et le droit. Quand l'injustice se fait loi

Quel est le point commun entre un Juif allemand au temps du nazisme et un Noir sud-africain durant l'apartheid ? Dès leur conception, l'un et l'autre sont marqués pour la vie et le jour de leur naissance coïncide avec celui de leur condamnation. Le Juif parce qu'il n'est pas "aryen" et le Noir parce qu'il n'est pas Blanc. Telle est la loi de l'Etat raciste ! Cette discrimination raciale était le fruit d'un travail minutieux auquel se consacraient avec enthousiasme des milliers de juristes. Rien n'était laissé au hasard et les juges n'étaient pas les moins empressés à sévir contre les victimes de cette ségrégation. En Allemagne, un tribunal a jugé "qu'un Juif s'apprêtant à avoir des rapports avec une femme allemande ne peut se contenter des allégations de celle-ci sur sa prétendue ascendance juive. Il doit s'employer à obtenir des preuves écrites et satisfaisantes de son statut". En Afrique du Sud, un juge devant lequel comparaissait une femme venant du Transkei qui séjournait illégalement au Cap et qui plaidait qu'elle allait mourir de faim dans ce bantoustan misérable, lui rétorqua : "Vous mourrez de faim au Cap. Vous pouvez aussi bien le faire chez vous !" Alors que le virus du racisme continue à distiller son poison un peu partout dans le monde, ce récit documentaire relate deux expériences historiques d'Etat raciste, en s'attachant plus particulièrement au rôle des juristes. Appliqué sans réflexion critique, par conformisme ou simple routine, le positivisme juridique recèle un piège qui peut se révéler mortel pour ses victimes auxquelles est refusé ce qu'on nomme justement le secours de la loi. Se souvenir des errements du passé peut aider les faiseurs de lois et ceux qui les appliquent à déjouer ce traquenard.

05/2016

ActuaLitté

Policiers

San-Antonio Tome 15

«Si un jour votre grand-mère vous demande le nom du type le plus malin de la terre, dites-lui sans hésiter une paire de minutes que le gars en question s’appelle San-Antonio», Réglez-lui son compte (1949). La saga des enquêtes du commissaire San-Antonio comporte 175 épisodes parus entre 1949 et 1999. Monument sans égal dans la littérature policière française, mêlant intrigues échevelées et humour débridé, elle reste sans pareille, bigarrée, tonitruante, populaire et bourrée de références. San-Antonio est né du désir de son auteur, Frédéric Dard, de parodier les romans de la Série noire (Peter Cheney, James Hadley Chase). Mais dès les années 1950, le flic matamore et son rabelaisien collègue Bérurier s’éloignent du cadre policier classique pour accéder à une fresque souvent bouffonne et pleine d’invention langagière. Dès les années 1970, la «langue de San-Antonio», saluée par d’éminents spécialistes mais aussi par de célèbres écrivains, de Jean Dutourd à Jean d’Ormesson, commence à faire figure de phénomène. Elle reste à ce jour aussi savoureuse et inventive qu’à l’origine. Les San-Antonio sont aujourd’hui publiés par «Bouquins» dans l’ordre de leur première parution dans la mythique série «Spécial-Police» du Fleuve noir. Cette édition intégrale en plusieurs volumes respecte aussi le texte original, reflet des décennies au long desquelles San-Antonio s’est fait le témoin attentif et irrespectueux de la vie hexagonale. Le tome 15 contient : Pleins feux sur le tutu ; Laissez pousser les asperges ; Poison d’avril ou la Vie sexuelle de Lili Pute ; Bacchanale chez la mère Tatzi ; Dégustez, gourmandes ; Plein les moustaches ; Après vous, s’il en reste, monsieur le Président ; Chauds, les lapins !

02/2015

ActuaLitté

Sociologie

La presse, le pouvoir et l'argent. 2e édition

Il arrive que la presse n'ait pas bonne presse. Ce fut le cas, il y a cinquante ans, durant les événements de mai et juin 1968. On vit alors fleurir des affiches qui ne faisaient pas dans la nuance. L'une montrait une bouteille de poison accompagnée de cette mise en garde : "Presse. Ne pas avaler". Une autre rendait un verdict sans appel : "Toute la presse est toxique". D'autres encore, visant l'audiovisuel public, présentaient un policier casqué avec ce commentaire : "La police vous parle tous les soirs à 20h00". Or, au même moment, on pouvait trouver dans les librairies un livre qui contredisait cette vision uniforme d'une presse ligotée et de journalistes asservis. Ce livre, c'est celui-ci, La Presse, le Pouvoir et l'Argent de Jean Schwoebel, sorti aux Éditions du Seuil précisément en ce printemps 1968. La nouvelle édition de cet ouvrage pionnier permet de mettre en évidence l'actualité d'une tradition, celle de rédactions se battant pour l'indépendance de leurs médias. "Résister, c'est créer. Créer, c'est résister" : cette formule a souvent inspiré la génération de la Résistance, celle de Jean Schwoebel et de ses collègues, dont les combats inauguraux nous aident, aujourd'hui, à inventer les réponses qui manquent. L'un des grands mérites de ce livre est de nous transmettre cette énergie vitale. Il fait plaisir, en nos temps saisis par les peurs et, hélas, travaillés par les haines, d'y lire un éloge intraitable du non-conformisme. Jean Schwoebel n'hésite pas à plaider pour une presse qui inquiète ses lecteurs, les dérange et les bouscule. Une presse qui préfère les politiser au sens le plus noble du terme, de souci du commun et de l'autre, plutôt que de les divertir et de les distraire.

03/2018

ActuaLitté

Mondes fantastiques

The Nightshade Crown Tome 1 : The Foxglove King

Un royaume décadent inspiré d'une cour de Versailles gothique. Une nécromancienne traquée dissimulant une magie des morts interdite. Un prince et un prêtre-guerrier ennemis prêts à tout pour servir leur cause. Bienvenue à la cour de la Citadelle... A treize ans, Lore a échappé aux griffes d'un culte secret officiant dans les catacombes de la ville de Dellaire. Depuis dix ans, elle suit une unique règle : ne pas se laisser reprendre. Devenue trafiquante de poison pour le cartel qui l'a prise sous son aile, elle s'efforce de rester dans l'ombre et de garder le secret sur son affinité illicite avec la Mortem, la magie de la mort qui la lie irrémédiablement à la cité. Mais lorsqu'une transaction se passe mal, Lore est capturée par la Presque Mort, une faction de prêtres-guerriers habilités à utiliser la Mortem pour le compte du Roi Sanctifié... Lore pense être promise au bûcher, or le roi semble avoir d'autres intentions. Des villages entiers sont en train de disparaître aux confins du royaume sans explication rationnelle, et Lore est confrontée à un choix : user de sa magie pour enquêter et démasquer les responsables à la cour de la Citadelle... ou être exécutée. Mais dans cet étincelant monde d'en haut fait de lumière et de faux-semblants où elle ne peut accorder sa confiance à personne, Lore doit se trouver des alliés. Entre Gabriel, le duc devenu prêtre de la Presque Mort chargé de la guider et Bastian, le sulfureux et controversé prince héritier, Lore se perd dans un dangereux labyrinthe d'intrigues politiques, religieuses et amoureuses... alors que les sombres secrets qu'elle a laissés dans les profondeurs des catacombes sont en passe de la rattraper...

05/2024

ActuaLitté

Critique littéraire

Alexandre Ritter. Allées et venues entre deux mondes

Avec l'entrée d'Alexandre Ritter dans la collection " Classiques pour demain ", celle-ci trouve pleinement sa justification. Un poète de vingt-quatre ans, né à Mexico, au sein d'une famille équatorienne et vénézuélienne, ayant vécu à Caracas et vivant aujourd'hui à Paris, vient prendre place dans une liste longue en noms prestigieux, aux côtés d'autres pour lesquels le temps n'a pas encore pleinement accompli son devoir de reconnaissance. On lira le présent volume comme un premier bilan : il porte sur six recueils de poésie dont les deux derniers ont été écrits en français et publiés en France. Coordonné par Constanza Alzamora, mère du poète, et par le responsable de la collection, Daniel-Henri Pageaux, il offre un ensemble d'études et d'hommages ainsi qu'un long entretien qui permettra au lecteur français d'accompagner " la naissance d'un poète ". Pour une lecture plus approfondie, Giuseppe Bellini, grand spécialiste des littératures hispaniques et hispano-américaines, se montre sensible à une méditation qui plonge dans " les catacombes de la pensée ". Luis Alberto Crespo, poète, critique, ambassadeur du Venezuela à l'Unesco, part à la recherche de " l'écriture poético-réflexive de cet homme- enfant ", tandis que Victor Bravo, écrivain, essayiste, professeur à l'Université de los Andes, souligne la préoccupation éthique du jeune poète et son " sens épique de l'être ". De son côté, Lupe Rumazo, romancière et essayiste équatorienne, fixée à Caracas, retrace de façon précise et émouvante la trajectoire d'un poète qui est aussi son petit-fils.

06/2018

ActuaLitté

Littérature française

Plus jamais là

François-G. Bussac ne cesse de renouer : avec le passé, les racines, les lieux des enfances, écrit-il si justement, et la source intérieure. Avec son écriture nuancée et souriante sur les larmes retenues, il y a une grande présence des signes : les pensées, la grâce du don, les objets qui demeurent, la pérennité des choses et du coeur. Et les mains nouées-ici, comme les mots où de la lumière se retient de finir. Chacune des figures tutélaires y trouve sa place : un frère après l'errance de la douleur, des oncles, un grand-père lumineux, une tante, les vieilles cousines, un village où le soleil frotte l'âme aux pierres du chemin, une mère aimée, "Veux-tu du thé, mon chéri ? " Un jour, on sait que la tendre voix des phrases familières, on ne l'entendra plus. C'est à la mort de mon père que j'ai pensé : il disait mon petit surnom d'une façon particulière qui vient de partir avec lui. Au moment où le coeur se serre, où tout se brise et se défait, François-G. Bussac renoue les fils secrets de l'être, et il répond au creux de l'absence et les répare avec ce récit aux jaillissements purs : sensations de vérité, rêves et instants sauvés composent un album de partage où la délicatesse attentive, le respect et une grâce rare sont d'autres noms de l'écriture pour dire l'héritage d'une mère, cet amour qui ne cesse d'être et de vivre, au-delà du visible. Olympia Alberti.

09/2004