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patti smith

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Sciences politiques

Sauver la Tunisie

Que reste-t-il de la Révolution tunisienne, déclenchée le 14 janvier 2011 sous le regard étonné et admiratif du monde entier ? Un pays traversant une crise dramatique, à la fois économique, sociale et politique. Un modèle de société mis en péril par la montée de l'obscurantisme et des actes de violence sans précédent. Une nation exceptionnelle, fondée sur une terre à la tradition millénaire de tolérance et d'harmonie, aujourd'hui menacée dans son identité même. Oui, il est urgent de sauver la Tunisie. La confiscation de la Révolution par les islamistes a sonné le glas des revendications de démocratie portées par un peuple en liesse. Puissamment soutenu par des financements et des réseaux étrangers, Ennahda, le parti islamiste, s'est hissé au pouvoir grâce à son art du double langage. Aujourd'hui, il dévoile ses véritables intentions et met en place un régime bafouant libertés fondamentales, droits de la femme et institutions démocratiques. Acteur engagé de la société civile, Lotfi Maktouf dresse ici un portrait lucide, complet et parfaitement informé de son pays et propose la voie d'une possible reconquête de la Révolution par les citoyens. Diplômé des universités de Tunis, de la Sorbonne et de Harvard, avocat et membre du barreau de New York, Lotfi Maktouf a exercé pendant plusieurs années à Wall Street avant de servir en qualité de conseiller principal au FMI. De retour en Europe en 1990, il allie ses métiers de conseil en finance internationale et ses activités de mécénat dans les domaines de l'éducation, des métiers d'art et de la protection des océans. Au lendemain de la Révolution tunisienne, il a créé l'association Almadanya afin de promouvoir le développement et l'éducation dans son pays. L'intégralité des droits d'auteur est reversée à l'association Almadanya.

06/2013

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Histoire internationale

Le peuple des rats. Dans les sous-sols interdits de la Chine

"Mao les avait glorifiés. La Chine moderne leur doit son miracle économique. La première puissance mondiale en devenir s'est hissée sur les épaules de ces millions de paysans transformés en ouvriers. S'inscrivant dans la plus grande migration humaine de l'histoire, cette masse laborieuse a quitté les campagnes. A Pékin, ils sont plus d'un million à peupler les sous-sols insalubres de la capitale. Enchaînant les petits boulots en attendant de trouver mieux, les Mingongs, les ouvriers migrants, sont forcés de vivre sous terre. Venu des quatre coins du pays, issu de minorités ethniques diverses, ce peuple avance sans états d'âme à la recherche d'une vie meilleure. Il a fini par adopter le surnom dont il a été affublée : les Shuzu, la "tribu des rats". Je suis allé à sa rencontre dans les boyaux tentaculaires de Pékin. J'ai partagé leur quotidien, par petites immersions, pendant près de deux ans : dans un monde interdit, sans fenêtre, sans eau et sans chauffage, éclairé au néon. Je les ai suivis dans leurs villages d'origine. Je suis allé à la rencontre des dizaines de millions d'enfants qu'ils ont abandonnés dans les campagnes. Car ils sont l'incarnation des paradoxes chinois. Le rêve du président Xi Jinping, apôtre de l'idéologie maoïste, est un lointain mirage pour eux, au pays du capitalisme débridé. Leur vie n'a rien du conte de fée. Mais ils ne sont pas prêts de renverser le système. La propagande du Parti Communiste, l'espoir d'une vie meilleure et la résurgence du confucianisme ont fait des "miracles"". Patrick Saint-Paul. Une enquête stupéfiante dans les sous-sols interdits de la nouvelle Chine, dans la tradition des grands reportages littéraires.

05/2016

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Economie

Nous, on peut ! Pourquoi et comment un pays peut toujours faire ce qu'il veut face aux marchés, face aux banques, face aux crises, face à la BCE, face au FMI...

On connaît tous la rengaine de l'impuissance : "Dans une économie mondialisée, le gouvernement d'un seul pays ne peut plus faire grand-chose pour contrer le pouvoir de l'argent et des marchés. Ne songez donc pas à faire payer les riches, à mater les spéculateurs ou à présenter la facture des crises aux vrais responsables ! Ce n'est plus possible, et les peuples doivent accepter la régression sociale nécessaire pour payer la crise à la place des banquiers et des rentiers qui l'ont provoquée ! C'est ignoble, mais c'est ainsi : on ne peut pas faire autrement ! " Eh bien, Nous, on peut !, comme l'explique ce bref précis d'économie politique à l'usage du simple citoyen. "Nous", c'est-à-dire l'autre gauche incarnée ici par le secrétaire national à l'économie du Parti de gauche et par le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui préface l'ouvrage. Avec le talent pédagogique qui fait le succès permanent de ses livres d'économie, Jacques Généreux montre que la mondialisation néolibérale n'est pas une fatalité : c'est un processus politique entièrement commandé par des gouvernements nationaux qui font en réalité ce qu'ils veulent. Il explique comment un gouvernement déterminé peut se débarrasser des spéculateurs, reprendre le contrôle de la finance, surmonter la crise de la dette publique, s'affranchir du carcan imposé par les traités européens, sans même sortir de l'Union européenne ou de l'euro. "Donnez-nous une semaine, un mois peut-être, et, en voyant ce que, nous, on peut faire, tous les Européens sauront aussitôt que le seul et unique obstacle à une autre politique... c'est leur gouvernement".

09/2011

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Musique, danse

Ferrat, l'inoubliable

Jean Ferrat restera à jamais dans Le coeur des Français. Cet immense artiste, humaniste et sensible, a profondément marqué son époque par son oeuvre romanesque et rebelle. Le pouvoir indéniable de ses chansons. La grâce de ses mélodies. La puissance de ses textes en font un artiste à part. Homme de convictions et de résistance, Jean Ferrat se servait de sa poésie comme d'un manifeste social, mêlant révolte et idéal, engagements, fraternité et amour. Depuis son refuge dans les montagnes ardéchoises, il n'a cessé de se révolter et de prendre parti pour les causes qui lui semblaient justes. Ses chansons populaires parlent de la vie de tous les jours, de la souffrance du plus grand nombre. Il s'efforçait de rendre leur dignité à tous ceux qui travaillent pour subsister. Chacune de ses chansons engagées est un hymne à la résistance populaire et, dans le même temps, un hommage vibrant à la beauté du monde. Ferrat l'insoumis est inséparable de Ferrat l'amoureux, celui qui de sa belle voix grave et profonde se mettait au service des textes d'Aragon, qu'il transformait en d'inoubliables chansons d'amour. Malgré son succès, il était resté accessible et modeste. Jean Ferrat incarnait la vérité, comme son ami Georges Brassens, celle des artistes qui ne trichent pas. Les Français l'avaient très vite compris et adopté. Son héritage, riche de plus de deux cents chansons, est à jamais gravé dans l'imaginaire de la grande chanson française. Alain Marouani, son photographe et ami fidèle, retrace en textes et en images la vie du dernier rebelle romantique. Véronique Estel, sa fille adoptive, s'exprime pour la première fois, en confiant des souvenirs d'une grande sensibilité.

03/2020

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Littérature française

Loin des mosquées

Turc grandi en Belgique, Evren achève à Cologne de brillantes études de comptabilité. Hébergé chez son oncle, ce garçon de vingt et un ans, encore chaste et au visage ingrat, s'éprend de sa cousine, la belle et sensuelle Derya. Rentré en Belgique, Evren fait part aux siens de sa décision : il va épouser Derya. Une délégation familiale se rend donc en Allemagne pour demander la main de la jeune fille. Mais les choses ne tournent pas exactement comme prévu : Derya éconduit Evren. Outragés par cette humiliante fin de non-recevoir, les parents d'Evren cherchent un nouveau parti pour leur fils et choisissent Yasemin, une paysanne anatolienne de seize ans, vive et dégourdie, qu'Evren connaît à peine. Les noces ont lieu, et le jeune couple apprend peu à peu à s'apprivoiser. Jusqu'au jour où Derya, dont Yasemin ignore l'existence, débarque à l'improviste en Belgique. Quel secret cache le voyage de Derya ? Qui est véritablement Evren, ce grand garçon obéissant et en apparence si maladroit ? À quel jeu dangereux se livre Yasemin ? Quels rôles viennent jouer dans cette histoire René, voisin de la famille d'Evren et croque-mort de son état, et Marcel, son colocataire, attardé mental qui passe ses journées à visionner les enquêtes de l'inspecteur Colombo ?... Raconté du point de vue des principaux protagonistes, Evren, Derya, Yasemin et René, soumis, chacun à sa manière, au respect des traditions et aux caprices du destin, Loin des mosquées s'apparente à une tragédie antique. À travers l'évocation des mariages arrangés, Armel Job livre ici un conte à la morale subtile sur le combat courageux des femmes pour le droit à la dignité, à l'égalité et à la liberté.

02/2012

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Economie

DECHIFFRER LES GRANDS AUTEURS DE L'ECONOMIE ET DE LA SOCIOLOGIE. Tome 2 , Les héritiers

Ce tome 2 présente les auteurs majeurs de l'après-guerre dans les domaines de l'économie et de la sociologie : François Perroux, Milton Friedman, Friedrich Hayek, Pierre Bourdieu, John K. Galbraith, Albert Hirschman, Joan Robinson, Gunnar Myrdal ou Nicholas Kaldor. Connaître les travaux des économistes et des sociologues qui, par le passé, ont marqué l'histoire de leur discipline est un exercice imposé pour tous les étudiants ou lycéens en sciences sociales. Mais c'est aussi, pour les non initiés, un excellent moyen de comprendre la logique des débats actuels d'experts sur l'emploi, la croissance, les inégalités... Le parti de ce livre n'est donc pas celui de l'exhaustivité, mais de la clarté : après le tome 1 de Déchiffrer les grands auteurs de l'économie et de la sociologie (des mercantilistes à Schumpeter et Keynes), ce tome 2 présente les auteurs majeurs de l'après-guerre (François Perroux, Milton Friedman, Friedrich Hayek, Pierre Bourdieu, John K. Galbraith, Albert Hirschman, Joan Robinson, Gunnar Myrdal ou Nicholas Kaldor). Avec cette qualité de style qu'on lui connaît pour rendre vivantes et accessibles les analyses de spécialistes, Denis Clerc expose de façon remarquablement limpide l'originalité scientifique de chacun des auteurs sélectionnés, et leur polémiques - parfois vives - sur des débats toujours d'actualité : l'aggravation des inégalités nuit-elle à la croissance économique, comme le pense N. Kaldor ? Pourquoi J. Robinson, F. Hayek, M. Friedman ou J. Hicks plaident-ils pour, ou contre, l'intervention économique de l'Etat ? Peut-on relancer la croissance et l'emploi en créant de la monnaie ? Comment le prix Nobel A. Hirschman explique-t-il le rôle des idées et des mouvements sociaux dans l'évolution économique ? ... Des débats académiques qui n'ont rien d'académique !

09/1997

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Technologies

COUVERTURES TOITURES-TERRASSES. Conception, réalisation, pathologie, contentieux, 2ème édition 1997

Les statistiques sont implacables. Près d'un quart des sinistres dans la construction touchent les toitures-terrasses et les couvertures : défauts d'étanchéité, arrachements, condensations... Il s'ensuit pour les maîtres d'ouvrage, les constructeurs et les assureurs des tracasseries et de lourdes dépenses à supporter. Est-ce là une fatalité ? Pas du tout. A condition de connaître les nombreuses et très dures contraintes auxquelles sont soumises les toitures et de les prendre en compte dès la conception. Il faut aussi choisir les matériaux et les procédés parfaitement adaptés aux ouvrages à réaliser et suivre les règles de mise en œuvre définies notamment dans les DTU et vérifées par l'usage. Précisément, ce livre apporte aux maîtres d'ouvrage, aux maîtres d'œuvre, aux étancheurs et aux couvreurs les éléments techniques qui leur permettront de limiter les désordres dans le domaine du " couvert " et d'éviter la plupart des litiges. Ainsi, ces professionnels y trouveront-ils expliqués : - la pente des toitures ; - la constitution des toitures-terrasses ; - les éléments porteurs, les isolants, les protections ; - la mise en œuvre des revêtements d'étanchéité et leur pathologie ; - les types de couvertures ; - les condensations et les défauts d'étanchéité ; - la résistance aux charges descendantes ; - les fixations des couvertures. De plus, une partie de l'ouvrage, consacrée aux aspects juridiques et réglementaires, met l'accent sur les responsabilités des différents intervenants et donc sur la répartition des frais de remise en état, en tenant compte de la jurisprudence la plus récente. Le livre s'appuie, bien entendu, sur les spécifications énoncées dans les normes, les DTU, les Avis techniques, les directives UEATC et dans les guides techniques du CSTB. Il tire parti de l'enseignement qu'apportent les enquêtes de sinistres et les cas de pathologie observés sur le terrain.

06/1997

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 2 : 1808-1814

Dans ce deuxième volume de la Correspondance générale prend fin la vie militaire de Paul-Louis Courier. Soldat sans gloire diront les uns. Soldat courageux dont un orgueil bien placé a méprisé les honneurs, diront les autres. Mais une autre gloire, bien différente l'attendait. Si depuis son enfance, l'étude et particulièrement celle du grec, avait été sa grande préoccupation, c'est à partir de 1807 que Courier s'est vraiment affirmé dans ce domaine. Le 18 décembre 1807 il découvre à Florence un fragment inédit du roman de Longus, Daphnis et Chloé. Mais obligé de quitter la ville, c'est seulement le 5 novembre 1809 qu'il peut à nouveau examiner le manuscrit. Le 5 février 1810 il en donne la première édition complète, imprimée par Piatti à Florence. En 1813 paraît la traduction des deux livres de Xénophon : Du commandement de la cavalerie, et de l'équitation. Il travaillait à cet ouvrage depuis de longues années, explorant toutes les bibliothèques d'Italie. Mais le point central, si l'on peut dire, de ce volume, est un pâté d'encre fait sur le fameux manuscrit de Longus. Jamais pâté n'a excité autant de passions contradictoires, mobilisant polices et chancelleries. Les trois dernières années passées en Italie par Courier ont été sans doute les plus heureuses de sa vie : sa chère liberté reconquise ; le temps d'étudier dans de riches bibliothèques ; de bons et savants amis ; un pays admirable. Mais ses affaires si longtemps négligées le rappelèrent en France. Et jamais plus il ne devait revoir l'Italie... Les évènements politiques le clouèrent en France et les revers catastrophiques de nos armées le bouleversèrent profondément. Il trouva refuge dans une famille qu'il aimait, près d'un maître qu'il révérait ; une très jeune fille le séduisit. Il se maria, et une toute autre vie allait commencer pour lui.

01/1978

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Critique littéraire

JEAN PAULHAN, LE CLAIR ET L'OBSCUR. Colloque de Cerisy-la-Salle 1998

Voici plus de trente ans que Jean Paulhan est mort et que le nombre de ses écrits ne cesse de grandir. On a rassemblé des chroniques, des "traités", des carnets, des fragments autobiographiques ; et chaque année qui passe fait un peu moins incomplète son immense correspondance. Face à tant d'écrits nouveaux et d'informations inédites, il était temps d'essayer de faire le point, et d'interroger sur de nouveaux frais l'œuvre encore méconnue d'une figure illustre et secrète. Car ce subtil (à qui l'on a parfois reproché trop de subtilité mais qui sut, après Munich ou aux jours sombres de l'Occupation, faire les choix simples que les temps exigeaient) ne s'est pas contenté d'être, un demi-siècle durant, au centre de la vie littéraire et intellectuelle française, d'éclairer la voie du jeune Éluard ou celle de Joë Bousquet, d'être le "grand juge" de Michaux, d'aider Ponge à accoucher du Parti pris des choses, de favoriser l'essor de Blanchot, ou encore de saluer le génie de Braque ou de Dubuffet. Il a également donné (avec le Guerrier Appliqué, les Progrès en Amour assez lents ou Les Fleurs de Tarbes) quelques récits et essais parmi les plus singuliers de ce siècle : avec une précision incisive et joueuse, ennemie de tout pédantisme, il y invite son lecteur à considérer quelques-uns des paradoxes auxquels notre modernité littéraire, politique, picturale, continue de se heurter, et que les actes de ce colloque - le premier qui ait été consacré à Paulhan depuis 1973 - voudraient essayer d'éclairer, à l'aide de contributions venues de plusieurs disciplines et d'horizons intellectuels très divers. Le présent volume porte le numéro 9 bis de la "Série Jean Paulhan ".

12/1999

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Littérature française

Sans domicile fixe

Déhanché par le sac trop bourré qu'il porte à l'épaule, le vagabond au masque de Pierrot lunaire avance en titubant sur le trottoir. Son nom : Bébert. Son âge : trente-cinq, quarante ? Voici que dans sa poitrine soudain trop étroite le coeur s'emballe. Encore une crise ? La brume de novembre étouffe la petite ville de l'Est où l'a conduit, en fraude, un wagon de marchandises parti à l'aube de Paris. Avant de devenir un sans-domicile-fixe, Bébert a été Gilbert, un garçon doux, sensible et fin, grandi entre un père, Luc, et une mère, Cécile, attentifs et aimants. Luc d'abord, Cécile ensuite sont morts, peut-être un peu trop tôt, surtout pour un jeune homme qui semblait porter en lui la rupture et l'échec. Des illusions au chômage, de la boisson à la rue, Bébert l'a emporté sur Gilbert. Il va, pour la première fois depuis des années, grâce à la générosité d'un passant de la ville inconnue, coucher cette nuit dans une vraie chambre et un vrai lit, à l'hôtel de la Gare. Par un sursaut que rien ne laissait prévoir, il ne boira pas de vin ce soir. Défilent dans sa tête, entre deux crises qui lui tordent le coeur, les images de l'enfant amoureux de poésie et de fables, celles de Fanny, la jeune fille en casquette sous les marronniers en fleur, leurs vacances au bord de l'Océan, avant la rupture et l'échec. Comme les précédents romans de Marilène Clément, dont l'un a reçu le prix Charles Veillon et deux ont été adaptés à la télévision, celui-ci reflète un problème familial et social actuel, raconté avec une sobriété et une gravité qui ne vont pas sans humour, poésie et tendresse.

04/1988

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Psychologie, psychanalyse

Lacan, Ferenczi et Freud

Parmi les nombreux textes de Wladimir Granoff (1924-2000), nous n'en avons retenu que quelques-uns pour constituer ce recueil qui ne prétend donc pas donner une vue d'ensemble des travaux et des intérêts de l'auteur. Le titre donné à cet ouvrage indique ce qui a motivé le parti que nous avons pris : celui de regrouper les textes choisis autour de trois figures, de trois noms qui ont tout particulièrement marqué le trajet de l'auteur de Filiations. Trois noms. Celui de Lacan d'abord. L'entretien " Propos sur Jacques Lacan " donnera au lecteur une idée de ce que lut la relation, intense, difficile, comme l'est tout amour qui connaît la déception, entre Granoff et Lacan. Ferenczi : Granoff fut le premier à faire connaître en France cet analyste d'exception. Freud enfin, dont Granoff resta tout au long de sa vie un lecteur fervent. Sa lecture n'était pas celle d'un universitaire ou d'un " freudologue ". Ce polyglotte à la croisée des langues, également exercé à la pratique du russe, de l'allemand, de l'anglais, du français, se montra singulièrement attentif à la langue de Freud et en conséquence aux problèmes que pose sa traduction, comme si, pour lui, il n'y avait d'autre voie d'accès à la pensée que ce qui s'inscrit dans les langues et voyage à travers elles. Le méconnaître, ce serait déjà s'apprêter à " quitter Freud ", ce à quoi Granoff ne se résolut jamais. On trouvera en fin de volume les hommages rendus à ses deux vieux compagnons de ce qui, à un moment particulièrement chaud de l'histoire de la psychanalyse, s'appela la " troïka " : François Perrier et Serge Leclaire.

03/2001

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Critique littéraire

Sémantique, codes, traductions. Quelques essais sur la sémantique des langues formelles et des langues naturelles

La sémantique prend connaissance des lois structurales, comme le faisaient avant elle la phonologie et la syntaxe. Mais les structures qu'elle étudie ont pour caractéristique d'être fuyantes et labiles, riches d'ailleurs de conditions entrecroisées. C'est pourquoi, en adoptant le point de vue exact des sciences, elle reste singulière par sa recherche et par la manière dont l'analyse doit s'y conjuguer avec l'interprétation. La complexité de ses approches est encore accrue par la diversité des informations qu'elle doit recueillir, venant de la logique, de la linguistique, de la théorie mathématique des modèles, de la sociologie et de l'histoire. Le Centre de Recherches sur l'analyse et la théorie des savoirs (section sémantique) de l'Université de Lille III a mis en discussion certains de ces problèmes qui touchent à la fois aux méthodes d'analyse et à la théorie des signes. Il a invité des spécialistes qui leur ont apporté leur compétence et il a fixé quelques unes des idées qui ressortaient de cet échange. Ainsi des questions ont été posées, concernant le régime des sigles, la typologie des références et des codes, l'incidence des champs catégoriaux sur le discours. Derrière ces questions théoriques se profilait la question politique des traductions, c'est-à-dire du transport des significations dans des langues différemment codées. Ces interrogations sont présentes dans les textes que nous avons transmis en symposion, elles apparaissent traitées à part ou jointes dans le corps des mêmes articles. Nous publions ce cahier en formant l'espoir que les lecteurs pourront tirer parti de la diversité des thèmes et des voies d'approfondissement qui s'annoncent à travers eux. Ont collaboré à cet ouvrage : D. Cahen-Van de VeldeB. HarrisonN. MouloudA. NicolasG. StahlJ. -M. Zemb

01/1979

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Littérature étrangère

Crève !

"Je suppose que j'étais un sale voyou depuis le début. C'était en regardant crouler cette sale école que j'avais pour la première fois compris combien j'avais de haine en moi, et comme c'était bon de la laisser s'exprimer. Quand les flics réussirent à me faire avouer, après m'avoir bien coincé dans tous mes mensonges, mon père, pendant des semaines, m'avait battu, dans la baignoire, avec de grosses rallonges de fer à repasser. Je dormais dans le garage, entre les poubelles et les rats. L'endroit était si moche qu'il n'y garait même pas sa voiture. Mes parents avaient divorcé juste après que j'avais foutu le feu à l'école. J'étais parti vivre avec ma mère à Aliso, un village de moins de deux kilomètres carrés composé de cubes de ciment délabrés que tout le monde appelait les Boîtes. La "solution finale" que nous avait réservée la ville de Los Angeles : habitations à bon marché avec toute la panoplie, routes de terre battue, cafards format Cadillac, et des milliers de mamas de l'assistance sociale. La population était composée pour deux tiers de Mexicains et pour un tiers de Noirs. Tous les gamins appartenaient à une bande. La règle tacite voulait que tout petit Noir surpris dehors pendant la nuit serve de gibier aux Mexicains. Les flics ne bougeaient pas et rigolaient. Inutile de les appeler. Les bandes de gosses se battaient comme chiens et chats, des crétins s'entre-tuaient... ça n'intéressait pas les flics qui n'auraient eu à défendre, en fait de propriété, que le magasin de liqueurs du coin et les blocs de ciment." James Carr

04/1994

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Actualité et médias

C'était Charlie

«Après les attentats du 7 janvier 2015, je me suis réveillé dans un cauchemar : rien de ce que j’entendais ne correspondait plus à la réalité. Certains, effrayés par l’horreur, ou habités par d’obscurs ressentiments, se sont permis de réinventer notre histoire «Ils sont morts, mais ils l’ont quand même bien cherché». Puis, la presse et Internet se sont mis à grouiller d’articles, de dossiers, de tribunes où les fondateurs du second Charlie, dont il ne reste que trois survivants, étaient présentés comme des petits malins qui avaient publié les caricatures de Mahomet pour gagner de l’argent et disparaître avec la caisse. Alors que mes amis venaient de mourir, j’ai été interrogé dans les médias par des gens qui s’érigeaient en procureurs. Depuis toujours, nous avions pris le parti des immigrés et lutté contre les préjugés racistes. Et soudain, nous avons vu ceux pour qui nous demandions le respect et la justice brandir les poings et demander notre mort. Une partie de la gauche, prête à brader la laïcité pour ne pas perdre un réservoir de voix, nous a insultés en traitant de zombies ceux qui exprimaient leur peine et leur attachement aux valeurs démocratiques qu’incarnaient les victimes des terroristes. Dans cette confusion où règnent le mensonge et la peur, qui, aujourd’hui, peut comprendre l’étendue de L’oeuvre accomplie pendant plus de vingt ans par cette équipe joyeuse et géniale : Cabu, Cavanna, Wolinski, Renaud, Caroline Fourest, Riss, Charb, Luz, Gébé, Oncle Bernard, Riad Sattouf, Catherine, et tant d’autres dont il sera question ici ? Alors j’ai décidé d’écrire ce livre. Pour la mémoire des morts et l’honneur des vivants». Avec Cabu, en 1992, Philippe Val a refondé le journal Charlie Hebdo qu’il a dirigé pendant dix-sept ans.

11/2015

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Sciences politiques

François Fillon

Les résultats sont tombés ce dimanche 23 avril, François Fillon a été éliminé au premier tour de l'élection présidentielle. Avec 19, 9 %, il se classe en troisième position après marine le Pen. Tout comme en 2002, le front national se retrouve au deuxième tour des présidentielles face à Macron tout juste arrivée dans le champ politique après un passage éclair dans le gouvernement de François Hollande. On peut dire que la politique n'est pas une science sûre, et quelle est souvent injuste. Tout comme au football ce n'est pas toujours les meilleurs qui l'emportent. Une grande partie de la droite avait fait son deuil depuis longtemps. François Fillon et son carré de fidèles y ont cru jusqu'au bout, mais le poids des affaires l'a empêché de réaliser le sursaut tant attendu. C'est vrai il avait toutes les chances de l'emporté. C'est dans la régularité qu'il a assumé sa défaite en en annonçant devant ses supporteurs que malgré tous ses efforts, malgré toute sa détermination, il n'a pas réussi à les convaincre. Et que dans l'immédiat, il assumait ces responsabilités. Cette défaite est la sienne et c'est à lui seul qu'il revient de la porter. Il a ensuite appelé sa famille à se rassembler pour les élections législatives qui ne sera pas non plus un succès vu la montée du mouvement de Macron. François Fillon en bon gentleman a déclaré qu'il voterait, au second tour, pour Macron sans toutefois donner de consignes de vote en déclarant : "L'abstention n'est pas dans mes gènes, surtout quand un parti extrémiste est aux portes du pouvoir. (...) Je voterai donc pour Emmanuel Macron. Il vous revient en conscience de réfléchir". Avec cette défaite, la droite fait donc face à son scénario le plus redouté : un 21 avril à l'envers.

07/2017

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Informatique

Centreon. Maîtrisez la supervision de votre système d'information, 3e édition

Ce livre sur Centreon s'adresse à toute personne souhaitant découvrir ou mettre en oeuvre une solution de supervision efficace en phase avec les meilleures pratiques du marché : chefs de projet, directeurs des systèmes d'informations, responsables informatiques, intégrateurs, administrateurs réseaux et systèmes... Centreon est l'outil indispensable pour la supervision des systèmes d'information, de l'infrastructure au respect des SLA. Sa généricité fait de lui l'outil idéal pour bâtir une solution sur mesure adaptée aux systèmes hétérogènes les plus complexes. Après avoir rappelé les concepts de la supervision informatique et dressé un historique de la solution, les auteurs familiarisent très vite le lecteur avec Centreon à travers la présentation de son architecture, son installation et la découverte de son interface web. Le lecteur apprend ensuite comment utiliser Centreon pour la supervision en temps réel, l'exploitation quotidienne et la configuration efficace des points de contrôle. Il apprend ensuite à détecter les causes d'erreur et aussi à anticiper les ressources informatiques à mettre en place grâce à l'analyse des graphiques de performances fournis par Centreon. Le module Centreon IMP Solutions est également présenté pour aider le lecteur à améliorer son Time To Monitoring. Un chapitre entier est consacré au produit de cartographie Centreon MAP pour se familiariser avec son architecture et ses interfaces. Les auteurs présentent également les modules Centreon MBI et BAM. Au-delà de la description des fonctionnalités standards de Centreon, les auteurs partagent leur retour d'expériences à travers des recommandations tout au long de l'ouvrage et indiquent des astuces d'administration avancée pour pouvoir tirer le meilleur parti de la solution. Une bonne connaissance d'un système Linux et de ses commandes d'administration est indispensable pour tirer le meilleur profit de ce livre. Des éléments complémentaires sont en téléchargement sur le site.

08/2019

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Histoire de France

Le journal des moissons sanglantes (août-septembre 1914). La bataille de Proyart-Framerville-Rosières

Août 1914. Les blés ont été coupés mais pas encore rentrés. Adrienne Dumeige, une jeune Amiénoise qui vient d'obtenir son brevet supérieur d'institutrice se repose dans un calme village du Santerre. Comment peut-elle imaginer que les rumeurs de guerre qui se font entendre au loin, du côté de Sarajevo, vont s'amplifier et devenir, en quelques semaines, un roulement de tonnerre dans le nord de la France ? En maniant une gerbe d'avoine, elle constate que ses mains sont tâchées de sang ; étrange présage de cette sanglante moisson de jeunes hommes qui fauchés par dizaines de milliers répandront leur sang sur les récoltes abandonnées. Après la violation de la frontière belge par les armées allemandes, le 5e Régiment de Dragons, parti de Compiègne, marche sur Liège avec le Corps de Cavalerie que commande le général Sordet, pendant que le gros des troupes françaises se bat en Alsace. Mais les Alliés ont gravement sous-estimé l'importance des forces allemandes qui, après avoir pris Liège, se déversent sur la Belgique et, progressant rapidement, envahissent la France. Les voilà à Cambrai puis à Péronne. Dans son village, la jeune institutrice a vécu le départ des hommes pour l'armée, l'angoisse de l'attente, le passage des réfugiés. Le 5e Dragons, menant des actions retardatrices, se bat, recule sans cesse, arrive dans le Santerre. La jeune femme et les dragons vont se rencontrer dans le tumulte de la bataille de Proyart-Framerville, le 29 août, affrontement violent mais oublié, à la veille de la bataille de la Marne. A Rosières en Santerre, Adrienne recueille des blessés, les cache, les soigne. Son courage, naturel et lucide, force l'admiration de tous. Photos, cartes postales anciennes, documents d'époque. Préfaces : Michel Talon, Ministère de la Défense ; et Colonel Hubert Laudier.

07/2010

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Histoire internationale

Chronique de la révolution arménienne. Avril-Mai 2018

La révolution arménienne qui, du 13 avril au 8 mai 2018, a triomphé en moins d'un mois d'un régime oligarchique apparemment inamovible sans que le sang ait été versé, apparait d'emblée comme un événement majeur de l'histoire contemporaine de l'Arménie. Qualifié par son maître d'oeuvre, Nikol Pachinian, de "révolution de l'amour et de la concorde" et de "révolution de velours démocratique et sans violence", le printemps arménien n'est pas sans évoquer la révolution tchécoslovaque de 1989, cependant que les termes "démocratique" et "sans violence" mettent délibérément l'accent sur son caractère pacifique, légal et constitutionnel. C'est ce miracle d'une révolution inattendue à l'issue inhabituellement heureuse, qu'en 2018, la rédaction du magazine britannique The Economist a voulu distinguer en désignant l'Arménie comme le "Pays de l'année", tandis que le lectorat du quotidien économique russe Vedomosti (Les Nouvelles) a élu Nikol Pachinian "meilleur homme politique de l'année". Pour relater cette révolution pas comme les autres, nous avons choisi d'offrir au lecteur un récit pas comme les autres, non pas linéaire et postérieur mais dynamique et concomitant, constitué par la réunion des post que la journaliste et auteure Sèda Mavian a publiés sur le net durant les événements jour par jour et parfois heure par heure, après avoir pris le parti de transformer sa page Facebook en média francophone entièrement placé au service de l'information la plus rigoureuse et la plus diversifiée possible. Complétant le récit, des documents présentés en annexe favorisent la compréhension des faits ainsi que l'appréhension de sujets divers tels que les relations Arménie-diaspora, la démocratie au sein de la diaspora et la notion d'engagement, notamment des artistes.

03/2019

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Sciences politiques

Macky Sall et le Sénégal

En interrogeant les concepts de résilience et d'émergence appliqués à la lecture et la compréhension de l'histoire et la culture sénégalaises, et à la personnalité d'un Homme d'Etat, Macky Sall, Boubacar Siguiné Sy essaie d'apporter des éclairages sur les scenarii possibles dans un futur proche. Dans cet essai à mi-chemin de la psychologie, de l'économie et de la politique, il décrit l'évolution d'un pays remarquable par sa cohésion nationale, sa stabilité politique, son ouverture démocratique et sa croissance fulgurante depuis quelques années qui préfigure une dynamique d'émergence au regard des énormes potentialités et des réformes d'envergure en cours. Il s'agit aussi de comprendre l'itinéraire exceptionnel de l'actuel Président de la République, qui, après avoir démissionné de ses fonctions au PDS, fonde un parti d'opposition, l'APR, pour aller à la conquête du pouvoir et changer radicalement la trajectoire du Sénégal. Il montre aussi comment ce parcours résilient de résistance à divers chocs se nourrit des valeurs culturelles africaines reposant sur la parenté à plaisanterie, l'entente entre les religions et les terroirs, résilience qui constitue un legs à préserver et promouvoir. En ce sens, il apparaît que l'évolution du Sénégal semble être traversée par une résilience permanente face aux aléas naturels, historiques et culturels qui préfigure un tournant décisif vers l'émergence économique et semble coïncider avec la " vie de combat " de Macky Sall, défenseur de la République et de ses valeurs, au péril de sa vie et de sa liberté. Celui-ci en effet constitue autant une synthèse de ses prédécesseurs, Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade sur l'unité nationale et les principes démocratiques, et inaugure une rupture radicale dans la vision et la doctrine de l'Etat réformateur posant les solides jalons dans la logique d'émergence.

02/2019

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Sciences politiques

Francoise Carton. Une femme au Sénat

Qu'est-ce qui disposait cette anonyme petite file des Landes, très jeune orpheline de père, à devenir institutrice, sénatrice puis vice-présidente du Palais du Luxembourg, c'est-à-dire un des personnages parmi les plus importants de la République française durant trois ans. La réponse pourrait être la parité, cette mise en place d'une égalité entre les hommes et les femmes ou du moins la possibilité pour chacun et chacune d'obtenir les mêmes droits, les mêmes salaires et la possibilité d'accéder a tous les postes de la vie publique. Certes, pour les militantes moins nombreuses sur les terrains politiques et sociaux, une opportunité se pressentait. Mais cela ne suffisait pas pour atteindre la haute marche. La compétition entre postulantes de bords différents et surtout l'énorme étouffoir des traditions masculines font qu'en permanence une élue doit faire preuve de vigilance et de prudence. Et pour garder le pouvoir, II faut avoir la trempe d'une militante comme Françoise Cartron qui va défendre les valeurs de justice, en s'opposant, si besoin est, a ceux qui préconisent la force ou la mauvaise foi, même a l'intérieur de son propre parti. De ses origines modestes a son ascension jusqu'à la vice-présidence du Sénat, la lecture de cet ouvrage vous informe sur la trajectoire et l'oeuvre d'une petite normalienne devenue une grande Dame. Un parcours politique et culturel, mais aussi un album aux souvenirs qui retrace la vie familiale, les rencontres entre amis et personnalités, les découvertes et les voyages. Une biographie d'une grande sincérité, hors de la langue de bois ou des pressions hiérarchiques. Un vrai plaisir... plus un régal !

05/2018

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Sciences politiques

Georges Séguy, syndicaliste du XXe siècle (1927-2016)

La vie de Georges Séguy, secrétaire général de la CGT de 1967 à 1982, décédé en août 2016, s'inscrit dans l'histoire du XXe siècle. Son père, tour à tour employé dans les vignes, soldat pendant la guerre 1914-1918 et cheminot, le plonge très tôt dans les combats syndicaux. A 12 ans, le petit Georges assiste au congrès de réunification de la CGT à Toulouse. Durant l'Occupation, il rejoint un groupe de résistants. Arrêté et déporté à 16 ans à Mauthausen, il survit grâce à la solidarité de ses compagnons. A son retour, devenu lui aussi cheminot, il accède alors qu'il n'a pas 20 ans à des responsabilités au sein de la CGT. Secrétaire général de la Fédération CGT des Cheminots en 1949, il devient membre du bureau politique du Parti communiste en 1954, peu avant la révélation des crimes de Staline. Treize ans plus tard, il succède à Benoît Frachon à la tête de la CGT et joue un rôle clé dans les événements de Mai-Juin 68, proposant l'immense manifestation du 13 mai qui lance la grève générale et représentant sa confédération syndicale lors des négociations de Grenelle. Il dirige ensuite la CGT tout au long des années 1970, tandis que se forge l'union de la gauche et que commence la désindustrialisation. Il exprime alors le désir de donner à la confédération une plus large assise et une plus grande indépendance vis-à-vis du PCF sans toutefois parvenir totalement à ses fins. En retraçant le parcours de ce militant syndical emblématique que fut Georges Séguy, Christian Langeois dessine le portrait d'un homme affable, atteint dans sa chair par le drame du stalinisme, qui puise la source de son engagement dans l'expérience douloureuse et indélébile de la déportation.

04/2018

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Economie

De la réglementation du commerce. Réponse à Galiani

Ce nouveau volume de la collection Naissance de l'économie politique regroupe deux textes de Pierre Joseph André Roubaud (1730-1792), plus communément appelé "abbé Roubaud". Récompensé pour ses travaux sur les synonymes français, auteur d'une monumentale Histoire générale de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, ce membre influent de la secte des Economistes s'est fait reconnaître en économie politique par ses qualités de journaliste et de publiciste. Dans les deux livres regroupés dans cette publication, c'est comme physiocrate engagé que Roubaud a pris part à la défense des lois de libéralisation du commerce des grains de 1763 et de 1764 mises à mal au tournant des années 1770. Le premier, intitulé Représentations aux magistrats, contenant l'exposition raisonnée des faits relatifs à la liberté du commerce des grains, et les résultats respectifs des Règlements et de la liberté, est daté de 1769. C'est son ouvrage le plus connu, bien que sous-estimé, puisque l'auteur y développe une rhétorique mettant en avant l'évidence des faits en croisant l'histoire des textes réglementant le commerce des grains et des denrées avec celle des prix, d'où le premier titre de cette réédition : "De la réglementation". Quant au deuxième livre, publié en 1770, il s'agit des Récréations économiques, ou Lettres de l'auteur des représentations aux magistrats, a M. le chevalier Zanobi : principal interlocuteur des Dialogues sur le commerce des bleds. Ce texte est donc une critique de Galiani, d'où le deuxième titre de cette réédition : "Réponses à Galiani". L'oubli relatif de cette contribution de Roubaud dans l'énorme littérature physiocratique à propos de la liberté du commerce des grains s'explique certainement par le parti-pris de Roubaud qui a voulu combattre l'auteur des Dialogues avec ses propres armes.

09/2018

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Littérature française

Scandale de la vérité. Essais, pamphlets, articles et témoignages

On ne présente pas Bemanos, on l'a lu, on le lit. Soixante-dix ans après sa mort, il apparaît plus que jamais dans sa totale singularité. Bernanos n'est pas seulement un écrivain impressionnant, il est aussi un mélange étonnant d'individualité irréductible et d'engagement à la fois constant et inclassable : aucun parti politique, aucune idéologie, aucune droite ni aucune gauche n'ont pu récupérer à leur profit les essais et pamphlets de cet admirateur d'un autre "irrécupérable" : Léon Bloy. Catholique flamboyant, Bernanos n'hésite pas, bien que royaliste de coeur, à soutenir les républicains pendant la guerre d'Espagne, ni, bien que nationaliste, à s'exiler au Brésil lorsque certains "nationaux" prennent le pouvoir en profitant de la victoire allemande de 1940. Il voit alors en Charles de Gaulle un "prédestiné" et se rallie à la cause résistante qu'il incarne. Ce volume rassemble ses essais majeurs et un grand nombre de ses articles politiques, historiques ou littéraires, témoignages directs de l'histoire universelle vécue par l'écrivain. A côté de textes devenus des classiques, comme Les Grands Cimetières sous la lune ou Le Chemin de la Croix-des-Ames, on trouvera ici des oeuvres fondamentales, comme Nous autres Français ou La France contre les robots, ainsi que des chefs-d'oeuvre rares mais indispensables à la compréhension de l'itinéraire de Bernanos : son Saint Dominique ou son magnifique essai sur Jeanne d'Arc, Jeanne relapse et sainte. Lire ou relire Bernanos n'a jamais cessé d'être nécessaire et l'est peut-être plus encore aujourd'hui où ses maîtres mots et principes directeurs, "révolte de l'esprit" et "scandale de la vérité", sont les meilleures répliques au poids des conformismes et à l'inertie des consciences.

01/2019

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Histoire internationale

Thomas Cook. 1808-1892 L'inventeur des voyages

Béatrix de l'Aulnoit et Philippe Alexandre nous révèlent le destin d'un pionnier méconnu, dont le nom est pourtant célèbre dans le monde entier. Leur biographie a le souffle de l'aventure, portée par cette magie de l'ailleurs à laquelle le nom de Cook reste attaché depuis qu'il la fit découvrir au plus grand nombre. Quand Jules Verne publie, en 1872, son Tour du monde en 80 jours, les Anglais lisent dans le Times le récit du vrai voyage de Thomas Cook, parti deux mois plus tôt pour son premier tour du monde organisé. Ce génie du tourisme a tout inventé : la publicité, la brochure de voyage, l'agence, le coupon d'hôtel, le traveller's cheque... Il a créé le "voyage pour tous". Il n'est pourtant jamais allé à l'école. Le 5 juillet 1841, Cook affrète son premier train pour emmener 570 militants à un meeting anti-alcoolique. Puis il organise une excursion à Liverpool pour 1 200 travailleurs : c'est un tel succès qu'il en monte une autre quinze jours plus tard. Il s'aperçoit alors que non seulement le voyage détourne les excursionnistes des tavernes mais qu'en plus il éduque ceux qui ne savent ni lire ni écrire. Pendant quinze ans, il fera visiter la Grande-Bretagne aux Anglais, avant de leur faire traverser la Manche et découvrir Paris, l'Italie, Constantinople, la Terre sainte, où aucun touriste ne s'est encore hasardé... En 1863, ses premiers tours à Genève, Chamonix et Lucerne vont lancer l'hôtellerie alpine. En 1869, il sera le seul Anglais présent à l'ouverture du canal de Suez. Jusqu'à la fin du siècle, il possédera l'unique flotte de bateaux de croisière du Nil et sera le maître de l'Egypte. Ce qui va faire sa fortune.

10/2018

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Littérature érotique et sentim

Enlightenment. Tome 1, Provocation

David Lauriston a du mal à se bâtir une réputation au sein du monde privilégié qu'est le système juridique d'Edimbourg. Ses origines modestes sont un obstacle en soi, sans parler de sa décision récente de défendre un groupe de tisserands accusés de trahison, ce qui entraîne la rumeur qu'il pourrait appartenir au parti radical. La dernière chose dont il ait besoin, c'est d'aider le frère de l'un des tisserands à retrouver l'agent du gouvernement qui a causé la ruine de sa famille. Ce n'est pas bien mieux, niveau personnel. Tourmenté par ses désirs interdits envers les hommes, et les souvenirs douloureux de l'ami d'enfance qu'il aimait à l'époque, David fait de son mieux pour vivre en célibataire endurci, et se blâme à chaque fois que sa résolution faillit. Jusqu'au jour où lord Murdo Balfour entre dans son monde bien rangé de pulsions réprimées. Cynique, hédoniste et parfaitement dépourvu de tout remords, Murdo ne pourrait pas être plus différent de David. Ce dernier refuse catégoriquement l'idée de se marier sans amour dans le seul but de respecter la bienséance, mais Murdo est lui bien décidé à s'unir à une femme un jour et n'a aucunement l'intention d'abandonner la compagnie d'autres hommes lorsque ce sera fait. Pourtant, aussi choqué que David puisse être de l'égoïsme du lord, il n'arrive pas à résister à son charisme. Murdo le tente autant qu'il le provoque, l'empêchant de se concentrer sur sa promesse de retrouver l'agent provocateur responsable du sort des tisserands, et l'obligeant à faire face à ses désirs charnels. Mais Murdo est-il plus qu'une simple distraction ? Est-il possible qu'il soit exactement l'homme que David attendait ?

12/2018

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Religion

Le bon Dieu sans confession. Mélanges offerts à Yvon Tranvouez

Yvon Tranvouez occupe une place à part dans l'histoire religieuse contemporaine. Cela tient autant de sa position – brestoise ! – que de sa patte – une écriture historique personnelle, précise, polie par le sens de la formule. Et des idées, toujours des idées… Ses collègues et amis, en lui offrant ce Bon Dieu sans confession, s'en remettent volontiers à la photographie de couverture pour expliquer ce titre tranvouezien. Qu'y voit-on ? Eté 1967, à Keraudren. Le chanoine Elard, supérieur du petit séminaire, décide de capter et de fixer un entracte. Le cliché, exclusivement ecclésiastique, hésite entre le portrait de groupe et la scène de genre. On active la fin d'une session d'extérieur. On pose devant l'objectif. On sourit sans trop regarder. Entre soi, la scène est parfaitement modeste, bonhomme et bienveillante. Soleil trompeur ? La sagesse finistérienne impose de remiser le mobilier extérieur en prévision du futur grain ou de l'humidité de la nuit. Mais les chaises qu'on range annoncent tout autant la prochaine fermeture du petit séminaire brestois qui, aux portes de "la Terre de prêtres", devait pourtant constituer une vitrine attirant le Léon. Cette photographie appartient bien à l'univers Tranvouez, historien du "moment 68", selon Etienne Fouilloux. Ce dernier le désigne comme le meilleur expert de la transition du catholicisme français et breton entre le temps long de la tradition qu'il n'oublie jamais et celui de la rupture qui le passionne. Les vingt-trois contributions de ces Mélanges entendent rendre hommage à cette oeuvre. Elles ont pour cadre le Finistère, la Bretagne ou le concile. Elles parlent aussi bien de cinéma ou de photographie que de littérature. Culture et religion coexistent sans mal avec le politique. Bref, la curiosité du lecteur ne sera pas épuisée, puisqu'il lui suffit de suivre celle – insatiable – d'Yvon Tranvouez.

05/2017

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Philosophie

Vers une définition de la philosophie

Qu'est-ce que philosopher en temps de crise ? Suffit-il de recourir aux "valeurs" pour échapper à la détresse du présent ? Quels sont les liens entre la pensée, la science et la vie ? Ces questions sont au coeur des deux premiers cours de Martin Heidegger prononcés à l'université de Fribourg en 1919, au lendemain de la défaite allemande. Ces leçons marquent la toute première expression publique d'une pensée qui cherche les mots pour se dire et une méthode pour accéder à son domaine. Le jeune Heidegger débat avec ses contemporains, surtout les philosophes néokantiens, de la notion de "culture" qui a perdu de son évidence après quatre années de déferlement de violence. De là l'ébauche d'une réflexion sur l'essence de l'Université qui trouvera son achèvement catastrophique dans le Discours du rectorat de 1933. Derrière la critique du concept de la culture et des "valeurs" pointe pourtant déjà le souci de rapporter la philosophie au vécu dans sa dimension quotidienne, le plus souvent occultée par la théorie de la connaissance. Au-delà du contexte historique, ces cours annoncent sur un mode clair et pédagogique les gestes théoriques qui seront déployés dans Etre et Temps (1927) : déconstruction de la tradition philosophique, interrogation sur le sens de l'historicité, analyse de la vie facticielle (qui ne se nomme pas encore "existence"), souci de retour aux "choses mêmes" par-delà les objectivations de la science, lien essentiel entre le sujet et le monde. A ce titre, ces cours constituent un document exceptionnel pour approcher une oeuvre aussi essentielle que controversée. La pensée de Martin Heidegger (1889-1976), dont l'oeuvre publiée traverse le XXe siècle, a profondément marqué la philosophie des dernières décennies tout en étant régulièrement l'objet de vifs débats en raison de l'engagement, un temps, du philosophe en faveur du parti national-socialiste.

05/2017

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Photographie

Tina Modotti

La jeune Tina nait en 1896 près de Venise, dans une famille très pauvre, qui se trouve contrainte d'émigrer aux Etats-Unis pour survivre. Tina fascine tôt par sa beauté et sa forte personnalité : engagée à son arrivée comme ouvrière dans le textile, elle devient mannequin puis actrice, mais préfère la vie de bohème de San Francisco où elle rencontre le célèbre photographe Edward Weston. Le couple part s'installer au Mexique : ils parcourent le pays, photographiant les paysans et la vie quotidienne, fréquentent le milieu artistique de Mexico - Diego Rivera, Frida Kahlo. Profondément touchée par la misère du peuple mexicain, Tina s'engage auprès des communistes et fait ainsi la connaissance de Julio Antonio Mella, le fondateur du parti communiste cubain, dont elle tombe follement amoureuse. Mais, seulement quelques mois après, il est assassiné en pleine rue. Trainée dans la boue pour sa vie "dissolue", Tina est bientôt emprisonnée, puis expulsée du pays. Une vie d'errance commence alors, Berlin, puis Moscou. Tina se radicalise. En adhérant à la pensée soviétique, elle entre littéralement en religion : plus d'amis, plus de photos, plus d'art, une vie de clandestinité. A la fin de la guerre, lorsqu'elle souhaite rentrer, les Etats-Unis la refoulent vers le Mexique où elle passera les deux dernières années de sa vie, fuyant tous ses anciens amis. L'ancienne égérie des artistes à l'allure de vieille dame n'a que 48 ans lorsqu'elle meurt d'une crise cardiaque à l'arrière d'un taxi... à moins qu'elle n'ait été assassinée ? Avec l'exactitude de la biographe et le souffle de la romancière, Bernadette Costa-Prades nous entraîne dans le bouillonnant Mexique post révolutionnaire et l'Europe tourmentée des années 30, pour nous faire découvrir une femme libre et fascinante.

10/2015

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Histoire internationale

Joseph Roth, journaliste. Une anthologie (1919-1926)

Avant d'être célébré comme écrivain, Joseph Roth fut un journaliste vedette de la presse écrite. Reportages de guerre, articles politiques ou chroniques judiciaires, les textes sélectionnés dans cette anthologie entretiennent une étroite correspondance avec son oeuvre littéraire. Ils empruntent volontiers aux codes de la nouvelle et, dans le même style acéré, certains personnages ont directement inspiré leurs homologues romanesques. La littérature n'est jamais loin, mais l'intention est celle d'un témoin direct : il s'agit de " dessiner le visage du temps " , de rendre compte d'une époque et de la dénoncer. Au fil des articles présentés dans l'ordre chronologique, on chemine avec Roth à travers les régions ébranlées par la défaite de 1918 : guerre russo-polonaise, troubles politiques en Hongrie, en Silésie, en Rhénanie. S'il affiche un parti pris, c'est celui des républiques, d'Autriche puis de Weimar, contre les tentations autoritaires. C'est aussi celui des victimes, des réfugiés, des déplacés, des expulsés, en particulier des juifs de l'Est menacés par l'antisémitisme. On découvre un Roth engagé qui mène par l'écriture un combat de plus en plus désabusé contre le nationalisme identitaire et la violence xénophobe. Il assiste au procès des assassins du ministre Rathenau, à celui de Hitler après le putsch raté de 1923. Il scrute les faits divers, les affaires de moeurs, comme des révélateurs de leur temps. Exercice obligé pour les journalistes de langue allemande, son récit de voyage en URSS, intégralement traduit, témoigne d'un regard singulier. Roth s'y montre sans illusion sur l'Union soviétique juste avant la terreur stalinienne mais aussi curieux et impressionné, non sans réserves, par l'effort de modernisation de la Russie. Sélection, traduction et commentaire de Hugues Van Besien.

09/2016

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Histoire de France

Dictionnaire amoureux de François Mitterrand

Le 8 janvier 2016, cela fera 20 ans que François Mitterrand s'est éteint. Jack Lang fut un des témoins privilégiés de la carrière politique de François Mitterrand, aussi longue qu'exceptionnelle, qui fera de lui le premier homme de gauche à être élu à l'Elysée en 1981. Réélu en 1988, il sera également le premier président à exercer ses fonctions durant deux septennats consécutifs. Homme de gauche, mais non encarté dans un parti, impliqué dans le théâtre à Nancy, Jack Lang rencontre François Mitterrand pour la première fois dans les années 1970, à la demande de ce dernier. Dès cet instant, c'est un coup de foudre intellectuel réciproque et ils ne se quitteront plus. Ils écriront ensemble parmi les pages les plus célèbres de la gauche au pouvoir, notamment en termes de politique culturelle : grands travaux, pyramide du Louvre, Grande Bibliothèque, loi sur le prix unique du livre, la liste est longue. Au-delà de cet engagement politique commun, Jack Lang deviendra l'ami de la famille Mitterrand, et sera l'un des rares à être invité régulièrement à Latche, l'antre du Président, privilège réservé aux vrais intimes. Là, il découvrira à l'occasion de longues promenades dans la campagne, le Mitterrand secret, aux vies multiples et aux amitiés aussi solides que l'airain, en dépit des années et des événements. De A à Z, Jack Lang fait revivre pour nous l'homme, l'ami, le politique et le Président, mais aussi l'homme de gauche engagé dans un combat pour la justice sociale, le passionné de culture, de littérature, des arts sous toutes leurs formes. Qui mieux que Jack Lang, qui fut son ami durant ces "décennies Mitterrand", pouvait nous convier à ce voyage, aussi amoureux qu'impartial, dans la mémoire d'un homme public dont il reste cependant encore beaucoup à découvrir ?

12/2015