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Clélia Constantine, Clotilde Bruneau, Diane Fayolle, Clara Karunakara-Chardavoine

Extraits

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Littérature française

Bruges-la-morte. Un roman de Georges Rodenbach

Depuis la mort de sa femme, Hugues Viane s'est installé à Bruges, une ville qui correspond à sa morosité, au calme et à la foi fervente auxquels il aspire. Tous les effets de la morte ont été soigneusement gardés, y compris sa belle chevelure, conservée comme une relique en châsse dans le salon. Jusqu'au jour où il rencontre la même chevelure dans la rue... Bruges-la-Morte est un roman de l'écrivain belge de langue française Georges Rodenbach (1855-1898), considéré comme un chef-d'oeuvre du symbolisme, publié d'abord en feuilleton dans les colonnes du Figaro du 4 au 14 février 1892, puis en volume en mai de la même année, chez Marpon & Flammarion (Paris), illustré de reproductions de photographies représentant divers aspects de la ville. Il s'agit là de la première apparition de photographies dans un texte littéraire. Cet ouvrage, dont le personnage central est la ville de Bruges elle-même, remporte un certain succès, rendant son auteur célèbre. Mais, pour avoir décrit en français Bruges, le coeur battant de la Flandre, sous un aspect nostalgique et avoir mené campagne contre le projet de Bruges-port de mer (ou Zeebruges), Rodenbach sera, selon Tom Lanoye, persona non grata dans sa ville d'élection, alors qu'il a largement contribué à sa renommée, et donc à une partie de son regain économique grâce au tourisme littéraire. Né à Tournai, déclinant des thèmes flamands en langue française, comme Emile Verhaeren, Georges Rodenbach, premier écrivain belge à réussir à Paris, annonce toutes les contradictions de la Belgique actuelle. Son cousin, le poète Albrecht Rodenbach, était d'ailleurs l'un des chantres d'une Flandre nationaliste en recherche d'émancipation. L'édition originale de 1892 présente une couverture avec la reproduction d'un dessin de Fernand Khnopff, tandis que le récit lui-même s'accompagne de similigravures issues de prises de vue de la ville de Bruges. Ces trente-cinq images ont été gravées par l'atelier Charles-Guillaume Petit et Cie. Il s'agit de clichés des studios Lévy et Neurdein, qui étaient spécialisées dans les images touristiques. Si elles ont été retouchées pour les besoins de l'impression à l'époque, elles font néanmoins partie intégrante du récit.

01/2023

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Sociologie

La Science et la Conscience

Le regrettable divorce de la science et de la métaphysique a suscité l'école et la méthode dites positivistes. Cette école et sa méthode relèguent les questions d'âme et de corps, d'esprit et de matière, de Dieu et de Providence parmi les problèmes scientifiquement insolubles, et en font un pur objet d'imagination, de sentiment et de foi pour l'âme humaine. Jusqu'ici pourtant, la lutte n'était qu'entre des doctrines, et la pensée s'agitait dans les hautes régions de la métaphysique. On pouvait espérer sauver du naufrage des théories spéculatives certaines vérités d'expérience intime qui ont toujours fait la base des sciences morales, comme le libre arbitre, la responsabilité, le devoir, le droit ; mais il s'agit maintenant d'un débat tout autrement sérieux que le dialogue éternel entre le spiritualisme et le matérialisme. La question n'est plus entre la science et la métaphysique, elle est entre la science et la conscience, entre la science et la morale. Nulle science digne de ce nom ne se borne à l'observation, à l'analyse et à la description des faits ; toutes les sciences, quel qu'en soit l'objet, que ce soit la nature, l'homme ou la société, ne s'arrêtent point dans leurs recherches avant qu'elles n'aient découvert et formulé les lois qui régissent les phénomènes... Que devient l'être moral, l'homme de la conscience avec ses attributs propres, au sein de cette fatalité universelle ? Où est le rôle, où est la place de la personne humaine dans une science naturelle qui explique tout par un concours de forces physiques, dans une science historique qui explique tout par l'action irrésistible des grandes forces naturelles et sociales, dans une spéculation métaphysique qui explique tout par le procès logique des idées ? Que deviennent le libre arbitre, la responsabilité, la moralité, la personnalité de l'être humain, individu, peuple, race, sous l'empire d'une pareille nécessité ? C'est ce que nous allons rechercher à propos des expériences et des conclusions de la physiologie, des théories historiques et des spéculations métaphysiques.

03/2023

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Fantasy

Inanna

" Les histoires, tels des serpents, nous glissent souvent entre les doigts. " Inanna a tout d'une impossibilité. La première Anunnaki de plein sang née sur Terre, dans l'antique Mésopotamie. Couronnée déesse de l'amour par ses douze pairs immortels vénérés dans tout Sumer. Promise à un destin hors du commun. A sa naissance pourtant, la guerre gronde et les Anunnaki, divisés en factions rivales, menacent de tout saccager dans leur conflit. Mariée de force afin de négocier une paix précaire, Inanna comprend très vite que sa nouvelle position la met en grand danger. Gilgamesh, fils mortel d'Anunnaki et séducteur notoire, se retrouve prisonnier du roi Akka, dont l'obsession est d'affranchir son peuple des dieux. Le héros dévoyé se voit cependant offrir une dernière chance de prouver sa valeur. Ninshubar, la fière guerrière, est chassée de sa tribu à cause d'un acte de bonté. Poursuivie par les siens, elle s'enfuit vers l'inconnu en quête d'acceptation et d'une place en ce monde. A mesure que leurs odyssées les rapprochent, tous trois prennent conscience que leurs destins mêlés pourraient bien changer la face du monde à jamais. Dans la lignée de Circé de Madeline Miller et d'Ariane de Jennifer Saint, la sublime réécriture épique d'une des oeuvres littéraires les plus anciennes de l'humanité : l'épopée de Gilgamesh. " Ciselé et élégant, ce roman m'a emportée dans un monde à la fois familier et inconnu - Inanna possède une magie envoûtante unique en son genre. " Claire North, autrice de Pénélope, reine d'Ithaque " Coup de coeur ! Une narration spectaculaire, une prose vibrante et une parfaite maîtrise du récit à plusieurs voix au service d'une histoire réellement captivante. " Joanne Harris, autrice de L'Evangile de Loki " Un récit subtil et envoûtant, mené à un rythme digne de ses racines épiques et alliant avec brio profondeur historique et imagination. Autrice prometteuse, Emily H. Wilson nous offre une formidable réécriture mythologique, porteuse d'un message intemporel sur le pouvoir, l'émancipation et la façon dont sont transmis nos récits culturels. " Lorraine Wilson, autrice de This Is Our Undoing

02/2024

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Théâtre

Le Chien du jardinier

Dès le début de la pièce, le lecteur prend conscience du vague danger que courent les deux personnages masculins et devine que leur sort dépend d’une femme. Et lorsque Diana paraît à leur poursuite, la situation se tend de plus en plus. Émule de la déesse dont elle porte le nom, mais aussi en parfait accord avec les lois de l’honneur du XVIIe siècle espagnol, la farouche comtesse de Belflor se montre scandalisée à la seule idée de voir un homme entrer de nuit dans ses appartements et déploie toute l’autorité que lui donne son rang pour tenir en haleine sa maisonnée tant qu’elle n’aura pas su le fin mot de cette intrusion masculine. La trajectoire des rapports entre les personnages suivra celle des états d’âme contradictoires de la comtesse puisque c’est sur sa versatilité, comparable au comportement du « chien du jardinier, qui ne mange pas les choux et ne les laisse pas manger », que repose presque toute l’action. La différence de niveau social, qui interdit le mariage des personnages principaux ou secondaires, est l’un des fondements de l’intrigue de nombre de pièces de Lope de Vega et de ses contemporains. Une filiation, ignorée tout au long de l’action, se dévoile souvent lors du dénouement et permet enfin l’union espérée, stratagème qui respecte les rigides conventions sociales de l’époque et ne perturbe nullement l’ordre établi, chacun(e) épousant son égal(e). C’est ce qui arrive dans Le Chien du jardinier, pièce magistralement orientée vers la production exclusive d’un immédiat, intense et durable plaisir théâtral, procuré par un dramaturge qui a su mettre en oeuvre le lent et inexorable crescendo des tensions, le jeu alternatif des espoirs et des craintes, la virtuosité d’une conduite psychologique au service constant de l’intrigue, et l’habileté d’un mécanisme final débouchant sur un dénouement qui comble enfin des attentes longtemps contrariées. Lope de Vega détache son oeuvre des contingences de la vie réelle et proclame le triomphe du théâtre en tant qu’illusion, fantaisie et rêve. Sa manière de construire le dénouement paraît être l’un des principaux facteurs, de l’intemporalité, de la modernité, qui caractérisent Le Chien du jardinier.

11/2011

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Littérature française

J'ai péché, péché dans le plaisir

Téhéran, 1955. A la suite d'une lecture de ses poèmes, le regard de Forough Farrokhzad (1934-1967), égérie des milieux littéraires iraniens qui n'a que vingt ans, est accroché par celui d'un jeune homme. Elle s'apprête à repousser les avances de Cyrus, ou la Tortue, comme elle le surnomme, et ignore qu'il va bouleverser son existence. Erudit, francophile, Cyrus lui traduit en persan les poèmes de Pierre Louÿs tout en lui racontant la vie du poète et celle de son grand amour, Marie de Régnier. A travers celle de Marie, Forough entrevoit la vie dont elle aurait rêvé. Grâcieuse, intelligente, perverse, la fille du grand poète José-Maria de Heredia est une des reines de la très libre Belle Epoque, tout Paris se l'arrache. Elle collectionne amants et maîtresses, publie sans cesse et s'amuse dans les salons les plus prestigieux. La poétesse iranienne, elle, mariée à 16 ans à un artiste sans fantaisie, est bridée par sa famille, son militaire de père et les moeurs de son pays. Tout le monde s'épie, tout se sait. Mais Forough ne sait qu'être libre et provoque scandale sur scandale au fil de la parution de ses recueils. Elle célèbre la chair, la vie, l'émancipation et ne se renie pas. Toute son existence, Forough cheminera avec l'histoire de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs au coeur, au point de venir à Paris avec Cyrus, sur les traces des deux amants et de leur cohorte d'amis, Claude Debussy, Marcel Proust, Léon Blum, Liane de Pougy et Nathalie Clifford-Barney. Sa mort tragique, à 32 ans, mettra un terme à son oeuvre d'une immense intensité, qui en fait sans aucun doute la plus grande poétesse de l'Iran contemporain. Dans ce roman puissant et subtil, au rythme effréné, Abnousse Shalmani met en regard les vies extraordinaires de ces deux écrivaines qui firent toujours le choix de la passion, amoureuse, poétique ou purement sensuelle, au risque de s'en brûler les doigts. Une ode très contemporaine à la liberté artistique et à celles qui ne renoncent jamais, en Occident comme en Orient.

01/2024

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Revues

Europe N° 1118-1119-1120 juin-juillet-août 2022 : Ecrivains et reporters dans la guerre d'Espagne ; Georg Lukács

Déclenchée à la suite de la tentative de coup d'Etat des 17 et 18 juillet 1936, la guerre d'Espagne opposa les forces nationalistes dirigées par une junte militaire aus forces du gouvernement légitime de la République, soutenu par le "Freite popular". Bientôt, des milliers d'hommes et de femmes affluèrent du monde entier pour rejoindre les Brigades internationales. Ces volontaires considéraient que se battre pour la République espagnole, c'était se battre pour la survie de la démocratie et de la civilisation contre l'assaut du fascisme. Des écrivains, des cinéastes, des photographes s'engagèrent dans ce combat. Ils le firent par le biais de leur art, par leur soutien apporté aux réseaux d'entraide et parfois en prenant les armes. Des centaines de journalistes et de reporters se rendirent eux aussi en Espagne. En raison de ce qu'ils virent sur place, même ceux qui étaient arrivés sans engagement prédéterminé en vinrent à embrasser la cause de la République assiégée. L'histoire des reporters étrangers en Espagne est fondamentalement une histoire d'hommes et de femmes courageux et compétents. La redécouverte de leurs écrits est hautement significative dans l'histoire de la guerre d'Espagne. Grâce à eux, des millions de gens qui ne connaissaient que peu de choses sur l'Espagne ont senti dans leurs coeurs que la lutte de la République espagnole pour la survie était, d'une certaine manière, leur bataille. Ce numéro d'Europe met en lumière de multiples aspects de ce drame et de nombreuses figures connues ou méconnues qui épousèrent, selon les mots du poète Luis Cerrada, une cause "noble et si digne de lutter pour elle". On voit se faire jour dans ces pages une conception de la culture indissociable d'un sens de la solidarisé humaine. Comme l'écrivait María Zambrano, figure majeure de la pensée contemporaine qui prit le chemin de l'exil en janvier 1939 et refusa de revenir en Espagne du vivant de Franco : "Il ne sert à rien de renoncer à toute action qui modifie l'histoire ou à à prendre une part active ; nul ne nous déchargera d'avoir à la subir"

06/2022

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Histoire de France

Marie-Antoinette la mal-aimée

Tout a commencé par une jeunesse heureuse à Vienne. Née un 2 novembre 1755, " Madame Antoine " pour sa famille, " Marie-Antoinette " pour les Français, est la quinzième enfant de la puissante impératrice Marie-Thérèse d'Autriche qui a patiemment négocié son mariage avec le futur roi de France. C'était en 1770, elle avait quinze ans, un frais visage rose entouré de boucles blondes, une taille faite à ravir, une peau " d'une blancheur éblouissante ", des yeux de porcelaine bleue. Tout a continué tel un conte de fée où la jeune reine de vingt ans, insouciante, trop rieuse, peu instruite tenta d'oublier une ombre à ce rutilant tableau : la non consommation de son mariage avec le Dauphin, d'un an plus âgé qu'elle, le malheureux Louis XVI. Il fallut sept années pour que la reine devienne enfin mère de son premier enfant. Marie-Antoinette se consola de ses difficultés conjugales par des fêtes sans fin, de folles dépenses en toilettes et bijoux, un entourage sans scrupules et une passion pour le Suédois Axel de Fersen, amoureux d'elle, qui tenta tout pour la sauver. Maladroite, elle multiplia les imprudences d'étiquette et financières qui alimentèrent la rumeur et les pamphlets injurieux et obscènes. L'affaire du collier, sombre escroquerie, marqua le tournant fatal. De l'adoration, l'opinion passa à la haine. Et même à la haine de l'Ancien Régime qu'elle symbolisait. On la surnomma " L'Autrichienne ". Elle trahit, dit-on, la France et ose informer Vienne de la politique du roi. Quand la révolution éclata, Marie-Antoinette changea, devenant une vieille femme aux cheveux blanchis par les épreuves. Avec la fuite ratée à Varennes, l'épouvante d'apercevoir sous ses fenêtres à la prison du Temple la tête de son amie la princesse de Lamballe, la mort du roi le 21 janvier 1793, l'enfermement à la Conciergerie où elle ne revit plus jamais ses enfants, son destin devint tragique. La reine changea, se transformant en femme digne dans l'adversité. Guillotinée alors qu'elle n'avait que trente-huit ans, elle est devenue l'objet, aujourd'hui, d'un véritable culte. Serait-elle, avec le temps, le secret remords des Français ?

02/2001

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Documentaires jeunesse

Découvre les grands singes avec Amandine Renaud

Une nouvelle collection de livres centrés sur des récits et des connaissances d'explorateurs actuels, passionnés de nature, qui répondent aux questions que les enfants aimeraient leur poser eux-mêmes, sur des métiers de rêve. Pour ce deuxième tome, rencontre avec Amandine Renaud, primatologue. La collection : Plonger dans un vécu, un témoignage, une expédition ; mieux comprendre la nature ; se tenir informé des dernières découvertes naturalistes : découvrir des contrées inexplorées ; rêver aussi... Et créer ses propres aventures naturalistes : toi aussi, jeune lecteur, en partant sur les traces de ces " nouveaux aventuriers de la nature ", tu peux devenir biologiste, botaniste, océanographe, zoologue, volcanologue, paléontologue, glaciologue, et partir à la rencontre de la nature ! Chaque titre de cette nouvelle collection permettra aux enfants de : - découvrir un nouvel explorateur, pénétrer dans son univers personnel et professionnel... - connaître ses expéditions, sa manière de se déplacer, de s'organiser, de découvrir l'écosystème exploré, quel mystère scientifique il a élucidé... - comprendre des données naturalistes, ce qu'on apprend de certaines parties du monde, comment fonctionne certaines espèces... - développer une conscience écologique, en posant un nouveau regard sur la planète à travers la sensibilité de cet explorateur. Le livre Amandine Renaud, fondatrice de l'association P-WAC, est une primatologue passionnée et doctorante en anthropologie de la nature, qui consacre sa vie à la conservation des primates. Elle a toujours été attirée par le monde animal, et la forêt. Elle a voulu travailler avec les animaux, la nature, avec l'envie que son métier dépote, la passionne et soit en lien avec la préservation de la nature. Son envie de vivre en forêt avec des singes remonte à l'époque où elle a vu le film " Gorilles dans la brume " sur la vie de Dian Fossey, à 7 ans. C'est à 22 ans qu'elle a mis le pied au pays des poilus comme elle les appelle. Elle est partie en mission bénévole en Afrique, et là, elle est tombée amoureuse des chimpanzés.

11/2020

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Romans policiers

Le prodigieux détective

Ce roman est tout autant un polar historique, voire par certains côtés un western ou un récit d'aventures qu'un Murder Mystery, tel que John Dickson Carr, Agatha Christie, Clayton Rawson ou S. S. Van Dine en écrivaient dans les années 1930. Assurément un " Roman pas policier mais presque... " L'histoire débute aux Etats-Unis, aux alentours des années 1870 pour s'étaler sur près de soixante-dix ans, soit jusqu'au début des années 1940. Des évènements véridiques, dramatiques s'entremêlent à des affaires fictives, la réalité se mêlant à la fiction dans un récit où le polar prédomine. Virgil Lennox, alors jeune homme frondeur et quelque peu esseulé ainsi que son ami fidèle Numaga, un indien recueilli par le père de Virgil, débutent ainsi leur vie puis leur adolescence dans une petite bourgade du Montana, la mal-nommée Perfection. L'endroit se révèle en effet émaillé de crimes, de chausse-trapes et de mystères que Virgil - devenu malgré lui détective amateur après sa rencontre avec le marshal Wyatt Earp et après avoir été frappé par la foudre - s'emploiera à résoudre. Devenu en quelque sorte une gloire locale pour certains, un démon pour d'autres - ses facultés et facilités à résoudre un meurtre font de lui un être résolument à part, " Prodigieux ", avancent même ses plus fervents défenseurs. Au fur et à mesure de l'avancée du roman, Virgil Lennox découvrira l'amour dans les bras de la belle Millie, sera amené à quitter Perfection pour rejoindre San Francisco puis Los Angeles où il oeuvrera dans le monde du cinéma. Il fera ainsi la connaissance des personnalités célèbres de l'époque, Charlie Chaplin, Harry Houdini, etc. , lesquelles auront un rôle à jouer dans son évolution. Parallèlement à ses rencontres, Lennox sera amené à résoudre des crimes dits " impossibles ", type meurtre en chambre close, et continuera son périple à New York où là encore, ses talents de détective feront merveille.

03/2022

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Critique littéraire

A la recherche de Marcel Proust

En 1949, lorsque Maurois publia son livre, Proust ne figurait pas au nombre des carrefours obligés, ceux que nous recommandaient Sartre et Camus, bientôt Robbe-Grillet ; seule Nathalie Sarraute... Ni le communisme en vogue, ni l'existentialisme n'avaient le temps de se rendre à une matinée Guermantes : on avait bien d'autres choses à faire. Le Du côté de chez Proust de Mauriac s'ouvre sur le fameux "ouais, c'était notre jeune homme" soupiré par Barrès à la sortie des funérailles de Marcel, sur les marches de Saint-Pierre de Chaillot. Mauriac, lui, avait dîné en pleine nuit rue Hamelin, devant un spectre oriental dépiautant sur ses draps des cuisses de poulet. Mais Mauriac est trop préoccupé du Christ pour laisser parler l'ceuvre ; Maurois aimait bien le Christ ; ses proches amis chrétiens, parmi lesquels Du Bos et l'Anglais Maurice Baring, le pressaient de faire le saut : c'était mal connaître un homme aussi convenable, aussi peu porté que possible à la galipette théologique, fût-elle la plus humble, la plus sincère, la plus dépourvue de malignité acrobatique à la Chesterton. On sait que la Recherche eût pu s'appeler L'Adoration perpétuelle et que l'écrivain ne fit jamais mystère de ce qu'avait représenté pour lui "l'arbuste catholique et délicieux". Juif par sa mère, catholique par son père (c'est ainsi qu'il se définit lui-même) , il est miraculeusement indemne de cette maladie française où les trois - quarts, pour ne pas dire la totalité des bons esprits de ce pays, ne cessent de tourner le même potage, remugle de fascination et de ressentiment vis-à-vis de l'autel. Proust et Maurois, de ce point de vue, sont tout bonnement libres - on voit très bien cette liberté proustienne à l'oeuvre pendant l'affaire Dreyfus, ne craignant pas la confrontation avec la sphère mondaine, majoritairement anti-dreyfusarde. Michel Crépu.

04/2003

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Histoire internationale

Moi, Sam Begay, homme-médecine Navajo

Depuis plus d'une vingtaine d'années de séjours prolongés chez les Indiens navajos, l'anthropologue de terrain Marie-Claude Feltes-Strigler a tissé les liens étroits avec de nombreux membres du peuple du Diné et notamment avec celui qui est devenu, dans la seconde moitié du XXe siècle, l'un des plus grands homme-médecine navajo : Sam Begay. Ce dernier a accepté de confier sa vision de ce qu'était le monde "avant le début des temps" , les mythes, les valeurs qui régissent la vie quotidienne dans la réserve. L'homme nous rapporte le déroulement de plusieurs cérémonies et rites de guérison qu'il dirige et pratique, donnant ainsi à appréhender cette Connaissance qui se transmet de génération en génération. Sa voix parle de la richesse de sa culture, d'une vie traditionnelle qu'il sent en danger, des maux du monde moderne qui menacent le mode de vie séculaire navajo, tout comme le nôtre. Dans ce voyage au coeur de l'Amérique indienne d'aujourd'hui, dans la Grand Rez de Monument Valley en Arizona, Sam Begay nous fait partager son savoir où se perpétue la mémoire du passé sur laquelle nous pouvons, bien souvent, fonder notre avenir. Sam Begay, (1935-2015), né dans la partie de la réserve navajo située en Arizona, est issu d'une famille nombreuse et traditionnelle. Il est devenu un homme-médecine renommé et respecté, qui a joué un rôle décisif dans l'élaboration du droit coutumier navajo. Son statut d'Ancien et d'homme-médecine ont fait de lui un des principaux interlocuteurs de la nation navajo. Marie-Claude Feltes-Strigler, Maître de conférences à l'Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, est l'auteur d'une thèse de doctorat, "La Nation navajo - tradition et développement" , ainsi que de divers ouvrages sur les Navajos, d'une histoire des Indiens des Etats-Unis et, dans la présente collection, du livre "Les Indiens osages" ainsi que de nombreux articles sur les nations indiennes.

04/2019

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Théâtre - Pièces

Maman

Une pièce de théâtre dont les quatre personnages sont " la femme " , " l'homme " , " le type " et " le gars " . -Premier tableau : Une femme de quarante-cinq ans sort d'un magasin de vêtements pour femmes enceinte dont l'enseigne indique MAMAN et descend le rideau de fer. Elle porte un manteau de fourrure et des talons. Un garçon de vingt ans appelé " le type " rôde autour d'elle et finit par l'aborder : " c'est combien ? " Méprise : elle n'est pas ce qu'il croit. Le dialogue s'engage, par brèves répliques nerveuses, tout à tour fantaisistes, absurdes, émouvantes, tendres, poétiques. On comprend que le type est seul, paumé, enfant abandonné, sans famille, sans mémoire claire de son passé. -Deuxième tableau : la femme dine avec son mari, appelé " l'homme " . Intimité d'un couple usé, qui ne parvient plus vraiment à se comprendre depuis un drame lointain que la banalité quotidienne de leurs échanges leur permet de ne pas aborder. Elle lui propose d'adopter un adulte, et pourquoi pas ce type rencontré plus tôt ? -Troisième tableau : L'homme et la femme attendent devant le magasin, espérant que le type repasse par hasard sur le même chemin. Se promène un homme appelé " le gars " , qui prend à son tour la femme pour une prostituée et son mari pour son mac. Décidément ! Le gars s'éloigne, le type arrive, le gars revient, on passe de la valse à deux temps à un trio puis un quatuor,. Tout se met en place peu à peu : ce qui s'est produit il y a vingt ans avec cet enfant conçu puis perdu lors d'une agression atroce, et ce qui se passe là comme une réparation... La femme propose au type de venir faire famille avec eux, pour qu'ils se tiennent chaud tous les trois. -Quatrième tableau : les jours passent, le type n'appelle pas... Viendra-t-il ?

09/2021

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XIXe siècle

Miss Austen

" Un roman inventif et profondément émouvant. J'ai autant ri que pleuré. " Karen Joy Fowler " Maintenant que le moment approchait, elle sentait flancher sa résolution. Elle s'empara des lettres de Jane. N'aurait-elle pas dû éprouver une profonde joie à l'idée de renouer avec sa soeur quelques heures durant ? Et pourtant, cette perspective la faisait frémir. Elle se laissa lourdement choir contre le coussin trop dur. Cela aurait été tellement plus simple de s'en tenir au présent pour les années qui lui restaient à vivre, sans se replonger dans le passé. " En 1840, plus de vingt ans après la mort de Jane Austen, sa soeur, Cassandra, retourne dans le village de Kintbury pour séjourner chez Elizabeth Fowle, une amie de la famille. Elle sait que la correspondance d'Elizabeth, cachée dans un recoin du presbytère, contient de nombreuses lettres de Jane et probablement des secrets de famille qu'elle veut à tout prix protéger. Tout en se remémorant sa jeunesse et ses relations avec sa soeur adorée, elle isole les lettres les plus intimes. Elle se trouve alors devant un choix difficile : les détruire pour protéger la réputation de Jane, ou bien permettre à la postérité de savourer l'esprit brillant et acéré d'une autrice disparue trop jeune. Inspiré par un mystère littéraire qui a longtemps intrigué les biographes et les universitaires, Miss Austen est un roman original, intense et complexe, sur les amours et la vie de Cassandra et Jane Austen. " Extraordinaire et déchirant, Miss Austenm'a transportée depuis la toute première page. Un roman remarquable, à la fois original, profondément émouvant et d'une grande finesse. Un cadeau pour tous les amoureux de Jane Austen. " Lara Prescott " Un roman parfait, tendre, avec une atmosphère particulière. Gill Hornby était destinée à écrire l'histoire de Cassandra et s'y est attelée avec toute sa finesse et sa sensibilité. " Kirsty Wark " Totalement absorbant. La vie des soeurs Austen est évoquée avec une précision et une assurance témoignant d'une connaissance approfondie de l'époque. " Artemis Cooper " Gill Hornby imagine avec finesse la vie de Cassandra Austen, avant et après la mort prématurée de sa soeur Jane, apportant une lumière originale sur le tableau biographique que nous connaissons, sans pour autant le déformer. " Deirdre Le Faye " Miss Austen émeut, suscite la réflexion et nous oblige à voir Jane et Cassandra Austen sous un jour nouveau. " Helena Kelly " Un livre intelligent, plein d'esprit, divertissant. J'ai adoré. " Claire Tomalin

08/2021

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Littérature française

Mémoires d'un veneur

Voici les mémoires du baron Hubert-Actéon-Méléagre-Nemrod d'Overbeck. "C'est l'histoire de ma vie qui a été consacrée tout entière à la chasse" écrit-il dans son testament en confiant ce texte au marquis de Foudras. "Le soir même mon aïeul fit sa demande au nom de mon père, elle fut agréée sans la moindre minauderie, et la semaine suivante, la belle Diane-Atalante de Plotow, était baronne d'Overbeck, et partait pour l'Alsace avec son beau-père et son mari. Ils firent leur voyage à cheval et toujours chassant : ma mère n'aurait pas compris une autre lune de miel, ni mon père non plus. "Cela ne m'empêcha pas de naître de ce mariage, après neuf mois jour pour jour, le 5 novembre 1751, fête de saint Hubert. Ma mère, qui ne se croyait pas aussi avancée dans sa grossesse, avait voulu accompagner mon père et mon aïeul à la chasse, et depuis huit heures du matin jusqu'à trois heures de l'après-midi, elle suivit à cheval, avec sa hardiesse accoutumée, un vieux dix-cors qui fit une défense magnifique. Ma mère arriva la première à l'endroit où le cerf, forcé, faisait tête aux chiens ; elle sonna l'hallali debout, sans manquer un ton, puis elle servit l'animal, c'est-à-dire qu'elle lui coupa les jarrets d'un revers de son couteau de chasse, au moment où mon père et mon grand-père la rejoignaient. Pendant la curée elle sentit quelques petites douleurs, auxquelles elle ne fit pas grande attention d'abord. Mais elles devinrent bientôt de plus en plus vives ; d'autres symptômes se manifestèrent : bref, il fallut passer à l'écart derrière une énorme touffe de houx et de genévriers. Une vieille charbonnière, qui avait mis au monde heureusement dix enfants dans les bois sans le secours de personne, se trouvait près de là. On l'envoya chercher par un homme à cheval, et elle arriva à temps pour me recevoir au seuil de la vie. On m'enveloppa dans la nappe du cerf, encore toute chaude ; on mit sur un brancard fait avec des branches ma mère qui me prit sur ses genoux ; les trompes entonnèrent une fanfare de triomphe, à laquelle les chiens mêlèrent des hurlements joyeux, et nous retournâmes à Overbeck, où nous fîmes une entrée dont on se souvient encore aujourd'hui". Ce volume est le douzième et le dernier de la collection des "Oeuvres cynégétiques complètes du marquis de Foudras (1800-1872)", célèbre "gentilhomme chasseur" bourguignon, publiée depuis l'an 2000 à l'occasion du deux-centième anniversaire de sa naissance. Mémoires d'un veneur paru en feuilleton dans le Journal des chasseurs. Il fut édité en volume pour la première fois en 1852 à Paris sous le titre Les aventures de monsieur le baron et réédité l'année suivante. Il ne fut publié qu'une seule fois depuis, par Nourry en 1910, et ne fut pas intégré dans les "Oeuvres cynégétiques" en 1922-1926.

06/2006

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Critique littéraire

Bibliothèque historique. Fragments Tome 1 Livres VI-X, Edition bilingue français-grec ancien

Le livre offre une édition critique, accompagnée d'une traduction et d'un commentaire philologique et historique, des livres de la deuxième pentade de Diodore de Sicile, qui fait aller le lecteur de la fin des antiquités grecques à la première guerre médique. Participant avant tout du renouveau d'intérêt qu'a connu l'oeuvre de Diodore dans les dernières décennies, cette édition entre également de façon générale dans le cadre des recherches qui se sont développées en Italie, en France, et en Belgique, dans le cadre des historiens "fragmentaires" . En effet, comme les livres des troisième et quatrième décades, les livres VI-X ne subsistent plus qu'à l'état de fragments, depuis qu'a péri, en 1453, le dernier témoin manuscrit du texte complet. Le gros des fragments se trouve dans les Excerpta Constantiniana, une collection d'extraits d'historiens de langue grecque que l'empereur byzantin Constantin VII Porphyrogénète fit compiler durant la première moitié du Xe siècle ; le reste est constitué de citations ou de paraphrases, témoignages de quelques apologistes, chronographes ou autres érudits de l'antiquité tardive et de la période byzantine, qui, pour différentes raisons, citèrent Diodore de Sicile dans leurs oeuvres. A partir de ce matériau riche et complexe, l'auteur a entrepris de reconstituer l'économie générale et le contenu de chacun des cinq livres, avec une attention particulière portée aux problèmes de chronologie : lorsque l'historien présente, au livre I, le plan d'ensemble de son enquête, en insistant sur l'unité des six premiers livres, celui-ci met en place une construction chronologique et thématique qui fait du livre VI le dernier livre "mythologique" , mais aussi le dernier livre des "archéologies grecques" . Dans la transition avec les temps olympiques (de 1184/3 à 777/6), Diodore semble suivre le modèle d'exposition défini par Apollodore d'Athènes dans ses Chronika : l'historien s'achemine donc définitivement vers le spatium historicum (introduit au livre VII), l'articulation choisie étant la fin de la guerre de Troie. Cet examen de la chronologie s'inscrit dans le cadre d'une analyse historiographique plus large. En effet, il est un point essentiel, pivot dans l'interprétation de la structure de la Bibliothèque, sur lequel Diodore se détache particulièrement de ses prédécesseurs : c'est dans la conception qu'il propose de l'histoire universelle, étudiée en détail dans l'édition. La tâche était particulièrement difficile de fondre dans une même narration le récit des épisodes survenus en tant de points de l'oecoumène (traitée comme ??? ?????), en partant des origines et rejoignant son temps, tout en respectant la méthode annalistique : comment éviter de manquer au précepte de continuité, à celui d'unité dans la composition, et enfin à celui de symétrie, que Diodore professe en tout point de l'oeuvre ? Dans les livres VI-X se trouvent certains éléments de réponse, et certaines traces de la façon dont l'historien tissa ensemble épisodes principaux et narrations de faits parallèles. Le commentaire examine en outre plusieurs questions d'exégèses théologiques, liées notamment à la doctrine évhémériste, qui trouvait un aboutissement dans la Bibliothèque historique. Les fragments de tendance évhémériste constituent du reste une parfaite illustration de la difficulté qu'il y a d'interpréter la littérature fragmentaire : le commentaire tâche de démêler soigneusement dans chaque fragment ce qu'il importe de prêter au citateur, voire aux citateurs successifs, dont la concaténation demandait à être détaillée, et ce qu'il convient de reconnaître en dernière analyse à Diodore de Sicile. Ancienne étudiante de l'université Paris-IV-Sorbonne et de l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm, docteur de l'université de Paris-IV et de la Scuola Normale Superiore de Pise, Aude Cohen-Skalli enseigne depuis 2010 à l'université de Nice-Sophia Antipolis. Elle a participé à plusieurs colloques sur l'oeuvre de Diodore de Sicile et sur l'histoire de la Sicile grecque et romaine, et est l'auteur d'une dizaine d'articles sur la Bibliothèque historique de Diodore, sur l'histoire de la Sicile, sur les historiens grecs de Rome et sur des questions d'historiographie fragmentaire.

05/2012

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Portugal

Portugal. 9e édition

Lonely Planet : un guide de référence, à la fois pratique et culturel, pour découvrir le Portugal Un guide tout en couleurs, pour plus de clarté et de lisibilité. Une sélection très pratique d'itinéraires pour découvrir le meilleur du Portugal, la nouvelle destination incontournable en Europe, quel que soit le temps ou le budget disponible. Un grand choix de logements et d'options de restauration dans tout le pays. Une grande variété d'excursions et de circuits ainsi qu'une carte présentant une couverture étendue des parcours moins connus, pour aider les voyageurs à sortir des sentiers battus. Une présentation détaillée d'une large palette d'activités de plein air. Une section particulièrement complète pour découvrir ou redécouvrir la riche gastronomie portugaise, et un itinéraire de dégustation des vins de Porto, à consommer avec modération ! Des cartes claires ainsi qu'une couverture exhaustive des moyens de transport pour être autonome dans ses déplacements. Un plan détachable de Lisbonne.

06/2022

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Musique, danse

Bruce Springsteen

Un ouvrage illustré qui fait la part belle aux couvertures des disques et qui présente pour chaque album l'histoire de sa création, une anecdote marquante et quelques phrases percutantes... Bruce Springsteen est aujourd'hui une superstar du rock remplissant les stades et livrant bien souvent sa vision du monde soutenant les déclassés et les laissés pour compte. Lorsqu'il est lancé dans le monde du rock sous l'appellation de " Nouveau Dylan " par le magazine Rolling Stone en 1972, Bruce Springsteen venait de sortir son tout premier opus. Mais derrière ce 33-tours de jeunesse, déjà pointaient la superstar, le travailleur acharné ne laissant aucune place au hasard, les chansons épiques, le son de ces musiciens qui allait devenir le E-Street Band, et surtout une voix, un charisme et des textes qui bâtiront la légende de celui qu'on appellera très vite Le Boss. Près de vingt albums studio plus tard, et presque autant de live, le taureau du New Jersey est, aujourd'hui à 69 ans, au firmament de carrière. De ses débuts discrets à la fin des années 1960 à l'ultra starisation des années 1980 avec Born In The USA, Springsteen a su rester au sommet, remplir les stades et, toujours, défendre avec une conviction rare les laissés pour compte d'un autre Amérique, celle des petits Blancs et des white trash, des wet back qui ont traversé la frontière ou encore, les vétérans perdus : tous ces oubliés de l'American Dream ont formé ce défilé de personnages uniques que le songwriter a incarné un à un et à la première personne. Et toujours dans un décor cinématographique évocateur : de petites villes en grandes cités, d'espaces vierges en frontières mexicaine ou canadienne, de friches industrielles en zones minière abandonnées, des banlieues sordides en routes reliant le tout, ces panoramiques américains servent de toile de fond aux amours perdus ou trouvés, aux franches amitiés, aux trajectoires dramatiques ou heureuses qui forment l'essentiel du répertoire springsteenien. Et, que ce soit avec la grosse artillerie de son groupe/confrérie ou en solo à la guitare, le rock distillé par le Boss nous promène dans ce que l'Amérique a produit de mieux, du blues au rhythm'n'blues, mais aussi du rockabilly à la folk, en digne héritier de Guthrie, Dylan, Elvis, Chuck Berry ou des Stones.

05/2019

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Sciences politiques

Inde : la démocratie par la caste. Histoire d'une mutation socio-politique (1885-2005)

L'Inde se présente comme " la plus grande démocratie du monde " ; de fait, cet autre empire du milliard qui organise des élections libres depuis plus d'un demi-siècle a pris l'habitude de l'alternance depuis 1977, jouit d'une presse libre et connaît une justice au moins aussi indépendante que sous nos latitudes. Longtemps cette démocratie a été conservatrice. L'influence de Gandhi —réformateur moins radical que ne le dit l'hagiographie occidentale — et la sociologie très élitiste des dirigeants du Congrès, le parti dominant au lendemain de l'indépendance, ont beaucoup contribué au statu quo. Mais les vraies racines du mal étaient ailleurs, dans l'agencement vertical d'une société de caste qui permettait depuis des siècles à une minorité d'hommes bien nés de gouverner sans partage. Cet ordre hiérarchique a été ébranlé, dès l'époque coloniale, non seulement par la pénétration des idées d'égalité et de liberté, mais aussi et surtout par les politiques de discrimination positive mises en oeuvre par les Britanniques en faveur des intouchables et des basses castes. Après l'indépendance, le Congrès s'est efforcé de circonscrire ces mesures au maximum, mais les basses castes y ont trouvé un objectif de mobilisation collective qui leur a finalement permis de former un front uni à partir de 1990. Désormais, les castes ne font plus système ; elles sont une collection de groupes d'intérêt en concurrence pour une part du pouvoir. La vieille logique clientéliste s'effondre, qui amenait la paysannerie ou les ouvriers endettés à voter pour des notables ruraux ou des magnats locaux du Congrès. A la place, des partis de basse caste prennent leur essor et s'emparent du pouvoir à travers toute l'Inde du Nord. C'est une véritable révolution silencieuse, unique en son genre : une révolution sans effusion de sang, aussi légaliste que l'ont toujours été les leaders de basse caste — à l'instar de leur modèle à tous, Ambedkar. L'Inde accède à une démocratie enfin digne de ce nom, et ce, paradoxalement, par la caste car celle-ci, point d'application des mesures de discrimination positive, aura été le cadre et le levier des mobilisations de la plèbe indienne, la structure collective qui a permis d'agréger les intérêts du grand nombre.

05/2005

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Pléiades

Oeuvres. Tome 3, Moby Dick, Pierre ou les Ambiguïtés

« Pour faire ouvre grandiose, il faut un sujet grandiose. » C'est sans doute Melville qui parle ici par l'entremise d'Ismaël, le narrateur de Moby-Dick (1851). Sur les conseils d'un ami, il décide d'utiliser ses souvenirs de marin baleinier pour son nouveau livre, rédigé dans la foulée de Redburn (1849) et de Vareuse-Blanche (1850) qui mettaient à profit son expérience dans la marine marchande et la marine de guerre. Très vite, ce récit documentaire sur la pêche de la baleine va s'enfler pour se métamorphoser en une épopée tragique et grandiose. Une fois remanié, le texte fait place à un navire-monde américain (le Pequod cosmopolite au nom indien) ; à un personnage métaphysique digne des grandes figures de la tragédie shakespearienne : Achab, le capitaine mutilé, monomaniaque, rejouant le destin d'un roi biblique ; à son affrontement mortel avec un cachalot blanc traqué comme on poursuit un innommable secret, mais qui incarne aussi les immaîtrisables violences de la nature ; à un équipage bigarrré, tour à tour foule, chour et peuple - toute une humanité où le drame le plus poignant côtoie la farce et le pittoresque. Considéré aujourd'hui comme un chef-d'ouvre, Moby-Dick - ici présenté dans une nouvelle traduction - n'a pas connu lors de sa publication le succès des précédentes aventures maritimes de Melville. Les comptes rendus parus dans la presse furent médiocres, voire hostiles. Au point que son auteur en conçut de la rancour et de la colère, qu'il insuffla dans le roman suivant : Pierre ou Les Ambiguïtés (1852). Ce dernier fit sombrer la baleine dans l'oubli tant il déchaîna de violence et de haine. Il dépeint les relations « ambiguës » (incestueuses ?) que Pierre, apprenti écrivain, entretient avec Lucy, sa fiancée, et avec Isabel, sa demi-sour. Tenu dès lors pour un auteur dangereux, irrévérencieux et dépravé, Melville fut notamment accusé d'avoir violé la sainteté des liens familiaux. Le présent volume contient les deux romans les plus ambitieux de Melville - qui sont aussi ceux que la critique a le plus éreintés. Pour cette figure majeure des Lettres américaines que la littérature n'a jamais fait vivre, l'échec était « la pierre de touche de la grandeur ». L'insuccès retentissant de Moby-Dick et de Pierre prouve qu'il avait touché au but.

09/2006

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Religion

Le Livre de la pauvreté spirituelle. Ou l'Imitation de la vie pauvre de notre Seigneur Jésus Christ

"J'estime que cet ouvrage, surtout en raison des beautés de premier ordre qu'il contient, mérite d'être publié" : le 22 avril 1914, Mgr Adam, vicaire général du diocèse de Paris, signe l'imprimatur d'un texte de jean Tauler à paraître chez Tralin, "libraire-éditeur, 12, rue du Vieux Colombier". Le traducteur de ce texte, qui a voulu rester anonyme, nous est présenté par l'éditeur comme "l'un des prêtres les plus distingués du diocèse de Strasbourg", "chanoine, archiprêtre aussi modeste que savant". Voici alors 40 ans que l'Alsace a été annexée par le Reich allemand et le mystérieux chanoine strasbourgeois n'a pas renoncé à user d'un français raffiné pour faire découvrir à ses contemporains les trésors de la plus haute mystique. Deux mois plus tard, l'attentat de Sarajevo rouvre les anciennes plaies : le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. S'étonnera-t-on si l'édition Tralin du Livre de la pauvreté spirituelle est passée quelque peu inaperçue et si ce texte " de premier ordre " reste aujourd'hui encore inconnu en français ? Comme si un sort malin s'acharnait sur cet ouvrage lumineux... De tous les livres parus sous le nom du disciple de Maître Eckhart, Charles Schmidt, l'un de ses meilleurs spécialistes, estimait que ce texte bien structuré et d'une pensée très proche des Sermons "tenait le premier rang parmi les oeuvres authentiques et qu'il devait lui être attribué sans conteste". Bien que contemporains de Tauler, aucun des manuscrits des Sermons n'est autographe. Si ceux du Livre de la pauvreté spirituelle sont plus tardifs (1429 et 1448) et anonymes, il n'empêche que ce texte admirable n'a cessé pendant plus de quatre siècles d'être attribué à Tauler, avant que le P. Denifle, en 1877, ne suscite les doutes. "Aussi bien, concluait le vaillant éditeur de 1914, l'ouvrage dont nous offrons la traduction peut être de qui on voudra : le lecteur jugera s'il est digne ou indigne de Tauler, sous le vocable de qui, par une ancienne habitude, nous le mettons. Pour nous, il suffit que ce livre soit destiné à faire, encore aujourd'hui, quelque bien aux âmes, et cela, nous l'espérons fermement. C'est le seul but que nous ayons en le publiant." Un siècle plus tard nous n'avons d'autre conviction ni d'autre but.

09/2012

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Sciences historiques

Femmes de pouvoir. Une histoire de l'égalité professionnelle en Europe (XIXe-XXIe siècles)

Un siècle et demi de combats ont été nécessaires pour que s’installe une réelle égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, et l’accès des femmes à tous les lieux de la décision et du pouvoir. Ce livre que en brosse les trois grandes étapes. La place des femmes et des hommes dans les professions supérieures s’organise au rythme des grandes étapes économiques qui, en particulier, créent de nouvelles professions. Chaque étape est marquée par des combats législatifs pour ouvrir aux femmes les secteurs d’enseignement, puis les métiers et responsabilité auxquels ils conduisent.1) Quand s’accélère l’industrialisation de l’Europe, entre 1860 et 1920, les femmes réclament leur place dans les nouveaux lieux d’enseignement et l’élargissement des perspectives professionnelles. Partout, on leur accorde l’accès aux universités, mais pas d’enseignement secondaire digne de ce nom qui leur permettrait d’accéder facilement à ces études supérieures. Il leur faut ensuite lutter pour se faire ouvrir les métiers de la médecine et du barreau. Par ailleurs, le service de l’Etat est conçu non mixte et des métiers restent complètement fermés : la magistrature, la haute fonction publique, les armées, la police.2) Après la Première Guerre mondiale, des pays accordent le droit de vote et d’éligibilité, l’enseignement secondaire des filles s’aligne sur celui des garçons, les écoles d’ingénieurs s’ouvrent, le service de l’Etat aussi. Des années 1920 aux années 1960, la part des femmes progresse rapidement dans l’enseignement supérieur, mais l’égalité professionnelle ne progresse pas de manière significative : dans les positions de pouvoirs, les femmes sont autour de 10%.3) La mixité s’agence réellement à partir de 1960 et surtout du milieu des années 1970 : alors les femmes contrôlent leur fécondité et leur maternité grâce aux découvertes médicales (la pilule) et, parallèlement, les anciens interdits sont laminés : tous les lieux d’enseignement deviennent mixtes, toutes les professions sont ouvertes, y compris les armées et la police, ces symboles de la pleine citoyenneté. Partout les femmes progressent à très vive allure dans les recrutements professionnels (82% des magistrats recrutés, 60% des commissaires de police, 75% des fonctionnaires de rang A, mais 30% des ingénieurs).Désormais, le combat des femmes s’est déplacé dans la sphère privée, où l’enjeu est l’égalité dans le travail domestique…

03/2010

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Critique littéraire

L'homme qui voulait être aimé

Georges Kiejman est un homme de combat et un survivant, dont l'ascension singulière épouse l'histoire d'un siècle tumultueux. Né à Paris le 12 août 1932 de parents juifs polonais illettrés qui ont fui la misère, il échappe miraculeusement aux rafles et à la déportation. Réfugié avec sa mère dans le Berry, il ne reverra jamais son père, assassiné à Auschwitz en 1943. S'ensuit un incroyable parcours, de la pièce unique dénuée de tout confort qu'il partage avec sa mère dans le quartier de Belleville de l'après-guerre aux ors de la République. Rapide, intelligent, cultivé, séducteur, mais aussi implacable et déterminé, il devient un avocat réputé dans les années 1960. Il est à la fois le défenseur du monde de l'édition et de celui du cinéma, l'ami de Simone Signoret et François Truffaut, le conseil de Carlo Ponti et de Claude Gallimard. A cette époque, il fait également une rencontre fondamentale en la personne de Pierre Mendès France que lui présente Françoise Giroud dont il est proche. Il se met au service de PMF dans ses campagnes victorieuses comme dans ses échecs et restera son ami jusqu'à sa mort. Epoux de l'actrice Marie-France Pisier, puis de la journaliste Laure de Broglie, il accède à la notoriété en sauvant de la réclusion criminelle à perpétuité le révolutionnaire et braqueur Pierre Goldman. Il sera ensuite de tous les grands procès -avocat de Malik Oussekine, le jeune étudiant frappé à mort par des policiers en 1986, du gouvernement américain contre le terroriste Georges Ibrahim Abdallah, de Mohamed El Fayed dans le cadre de la mort de Lady Diana, puis de Jacques Chirac et de Liliane Bettencourt. A la fin des années 1980, il lie une relation de confiance avec François Mitterrand sous la présidence duquel il sera trois fois ministre et avec lequel il partagera vacances, week-end et conversations sur la littérature. Pour la première fois, Georges Kiejman accepte de raconter. Portraits, choses vues, secrets, dialogues... Au carrefour des arts, de la justice et de la politique, grand amoureux des femmes à qui il rend un hommage pudique, il lève le voile sur ce que cachent sa robe noire et son intelligence ironique : un homme qui voulait être aimé. Ce texte, étincelant, joyeux, traversé d'ombres et de mélancolie, a été écrit par Vanessa Schneider, romancière, grand reporter au Monde, en complicité intellectuelle et littéraire avec Georges Kiejman.

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Actualité et médias

Lionel

On a toujours eu tort de prendre Lionel Jospin pour un homme simple, transparent, terne et austère. Il faut, comme Claude Askolovitch, se plonger dans l'étrange histoire de sa vie pour comprendre pourquoi ce fin politique a eu, depuis toujours, le besoin absolu de se forger une armure. Dans quel but ? Sans doute pour échapper à son clan familial. Pour devenir énarque. Pour être digne de sa morale, de ses convictions, de ses fonctions, de la gauche, cette autre famille qu'il dirige et qu'il va finir par incarner... Dans cette biographie, Claude Askolovitch a voulu, aussi, raconter le destin d'un homme qui a menti sur son passé tout en étant obsédé par sa propre cohérence : d'où ce Jospin militant révolutionnaire infiltré au Parti socialiste de François Mitterrand, qui devint le premier dirigeant de ce parti sans avoir rompu les liens avec sa secte d'origine ; qui fut trotskiste et socialiste à la fois, écartelé entre sa vérité officielle et ses rendez-vous clandestins, prisonnier de toutes ses fidélités... En chemin, l'auteur éclaire les zones d'ombre d'un être secret et riche de tous ceux qui l'ont aimé et subi à la fois : son père Robert, immense tribun à l'éloquence inutile, ce pacifiste qui voulut changer le monde et ne parvint qu'à se tromper. Sa mère, Mireille, sage-femme et militante, qui imposa aux siens sa morale et son amour. Ses femmes : Elisabeth la fantasque, la première épouse, celle du Lionel radical, militant, plein d'espoirs encore et de tourments déjà ; Sylviane, la compagne de l'accomplissement, la philosophe qui complète un gouvernant enfin apaisé. Ses amis, notamment le plus inconnu d'entre eux, l'ami perdu : Michel Lautrec, son plus proche compagnon, un frère rencontré à 20 ans, un éducateur d'enfants qui lui enseigna la révolte, l'intransigeance, la révolution, et ne pardonna pas à Lionel de devenir un bourgeois, un " installé ". Voici le roman vrai d'un homme irréductible, qui prétend imposer ses conditions au monde. D'un politique à la fois construit et habité par des fantômes. D'une personnalité infiniment plus complexe, profonde, intéressante, lorsque l'on fait effort pour le connaître de l'intérieur, que ne permet de le supposer le masque qu'il s'est lui-même imposé.

08/2001

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Pléiades

Oeuvres. Les aventures de Tom Sawyer ; La vie sur le Mississippi ; Aventures de Huckleberry Finn ; La tragédie de David Wilson, le parfait nigaud

L'oeuvre de Mark Twain (1835-1910) est considérable. A une anthologie rendant compte de sa diversité, on a préféré le remembrement, en quatre ouvrages, d'un territoire de l'imagination de l'auteur : son petit carré de terre natale, d'où il a tiré un monde d'histoires qui n'ont pas cessé d'enchanter, et des images d'une Amérique que nul n'avait montrée avant lui, une Amérique des lisières, celle de l'Ouest à demi-sauvage, qui se confondait presque entièrement avec celle du vieux Sud esclavagiste. Sont réunis ici quatre textes dans lesquels s'exprime l'inspiration mississippienne de l'écrivain : trois romans et un long récit, La Vie sur le Mississippi. Trois de ces oeuvres, Tom Sawyer, Huckleberry Finn et le récit consacré au Père des eaux, sont accompagnées de l'intégralité des illustrations qui figuraient dans les publications originales. Les origines de Twain lui donnent accès, en plein coeur de cet immense chantier politique, économique et culturel qu'est le XIXe siècle aux Etats-Unis, à un carrefour d'états et de conditions de la vie américaine, auxquels ses propres complexités intérieures sauront faire écho. Des aventures sensationnelles de Tom Sawyer dans un village digne d'un conte de fées, aux terreurs de l'esclavage qui entraînent une métisse et son fils dans une folie de destruction mutuelle (c'est la tragédie contée dans David Wilson), en passant par les splendeurs et le déclin de la batellerie du Mississippi, Twain aura fait le tour du propriétaire, haussant un monde d'expériences personnelles au rang de patrimoine national. Encore fallait-il qu'à un moment de sa vie et de son activité littéraire, il ressentît l'appel de son enfance perdue. Huckleberry Finn, son chef-d'oeuvre, donne la clef de ce retour amont en quatre temps vers la minuscule capitale de sa mémoire, où il met au jour quelques-unes des fondations de la société américaine. Le microcosme mississippien est le refuge des escrocs et imposteurs de tout poil ; le Sud esclavagiste, une mascarade tragique où ni le maître ni l'esclave ne sont ce qu'ils paraissent. L'identité, qu'est-ce précisément ? Une fiction ? Qui est encore libre au pays de la déclaration d'Indépendance ? C'est, au fond, la question qui hante Huckleberry Finn, roman écrit dans une langue neuve, inouïe, l'américain, à laquelle l'éblouissante traduction de Philippe Jaworski rend pleinement justice.

04/2015

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Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 2, Le citoyen d'Amérique 1775-1784

Le premier volume de cette monumentale biographie évoquait " l'irrésistible ascension de Beaumarchais, tour à tour horloger, maître de musique, homme d'affaires, journaliste, auteur à succès... et agent secret. Ce tome II nous entraîne dès les premières pages dans un tourbillon digne du meilleur roman d'aventures. Pour sauver l'honneur de Marie-Antoinette, menacé d'un virulent pamphlet, voici notre héros lancé à travers la Hollande, la Prusse et l'Autriche, affrontant tous les dangers, échappant de justesse à une tentative d'assassinat (c'est du moins ce qu'il raconte...) avant d'achever son équipée dans les geôles de l'impératrice Marie-Thérèse. Envoyé spécial de Louis XVI à Londres, il est alors chargé de négocier avec le célèbre chevalier d'Eon, dont le sexe incertain fait l'objet de paris dans la capitale anglaise. Rien de plus singulier, de plus cocasse, de plus riche en rebondissements que ses relations avec l'intraitable travesti. Mais bientôt, la grande Histoire lui ouvre enfin ses portes. Enflammé pour la cause des Insurgés d'Amérique, et la naissance de cette jeune République, Beaumarchais persuade le ministre Vergennes et le roi de France d'intervenir en leur faveur. Lui-même organise un trafic d'armes à grande échelle - sa société affrète quarante navires ! Son emploi du temps donne le vertige. Il est partout, pense à tout, s'occupe de mille choses à la fois. Outre les rendez-vous d'affaires, les visites aux arsenaux, les achats, les ventes et les expéditions de matériel, les rapports (parfois tendus) avec le Congrès des Etats-Unis, il trouve encore le loisir d'entretenir avec Mme de Godeville une correspondance érotique, de subir les scènes de sa " ménagère ", d'entreprendre au fort de Kehl une colossale édition des Œuvres complètes de Voltaire. Sans oublier l'âpre combat qu'il mène contre la toute-puissante Comédie-Française, en vue d'obtenir la reconnaissance du droit d'auteur, et d'instituer la toujours vivante SACD... Rien ne semble devoir résister à ce diable d'homme ! Après des années de lutte, il triomphe de la censure et de l'opposition du roi lui-même, et finit par imposer sur scène les audaces de son Mariage de Figaro qui connaît un triomphe mémorable en 1784. " Figaro a tué la noblesse ! " dira Danton.

02/2003

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Droits de l'homme

La fondamentalité des droits de l'homme

Les droits de l'homme passent parfois pour des évidences premières ou des vérités révélées, indiscutables pour ainsi dire ! Aussi, a-t-on longtemps soutenu que les droits de l'homme n'étaient qu'une simple constatation des vérités évidentes par elles-mêmes, antérieures à toute expérience sociale, imprescriptibles et inaliénables. Or, en remontant la généalogie et les différents courants de pensée qui ont contribué à leur émergence progressive, on s'aperçoit bien vite que les droits de l'homme sont essentiellement fondés sur des présupposés anthropologiques extrêmement divers qui sont avant tout des productions historiques liées à des contextes socioculturels, intellectuels et métaphysiques spécifiques. En effet, la diversité des sources de légitimation et les contradictions intrinsèques à ces constructions intellectuelles montrent à l'évidence que l'indiscutabilité supposée des droits de l'homme relève davantage d'une logique idéologique que démonstrative. Cependant, bien que la thèse selon laquelle les droits de l'homme seraient un simple dévoilement des vérités immuables demeure discutable, il ressort des différents discours qui les fondent une certaine convergence quant au statut spécifique de l'homme comme un être digne de respect. Ce statut spécifique de l'homme lui confère une dignité et une personnalité qui semblent être les principaux schèmes justificateurs de l'exigence d'inviolabilité des droits, considérés eux-mêmes comme inhérents à la nature de l'homme. Dès lors, ces "droits naturels" de l'homme sont entendus comme ceux de l'individu en tant que tel, indépendamment des contingences spatio-temporelles ! Le passage de la réflexion fondamentale à la production des normes juridiques, opposables tant à l'individu qu'à l'Etat, confère aux droits de l'homme des fonctions multiples qui se rapportent toutes à la question déterminante du vivre-ensemble, voire de l'être-ensemble des sociétés au niveau national et mondial. Aussi, les droits de l'homme sont-ils désormais considérés comme les fondements d'une charte éthico-juridique universelle, essentielle à la gouvernance mondiale, et comme des éléments nécessaires de structuration des relations internationales. Au-delà des spécificités socioculturelles, des antagonismes idéologiques récurrents et des contradictions inhérentes à la multiplicité de leurs discours, comment penser les droits de l'homme du point de vue de leur fondamentalité même, notamment dans leurs prétentions à l'universalité ?

02/2021

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Loisirs

Rencontre en Zone 51. Escape game

De nouvelles énigmes trépidantes à résoudre avec le Grand JD ! 60 minutes dans une base militaire au Nevada, 18 énigmes pour échapper à une périlleuse aventure classée secret défense. Le grand JD, fort de ses 2, 7 millions d'abonnés sur youtube, vous entraîne dans une nouvelle et trépidante aventure ESCAPE GAME, au coeur du Nevada dans la ZONE 51, une base militaire secret défense qui alimente depuis plusieurs décennies fantasmes et spéculations sur de possibles relations qu'entretiendrait l'armée américaine avec une vie extra-terrestre. Un des derniers grands reportages du grand JD a eu pour théâtre la zone 51, cette aire géographique extrêmement protégée dont on ignore véritablement l'objet des investigations qui y sont menées. Julien a voulu en avoir le coeur net. Il s'y est rendu, a recueilli beaucoup de témoignages, les choses n'ont pas tourné tout à fait comme il le souhaitait... sans issue fatale heureusement. Il signe ainsi un excellent scénario d'escape game soutenu par les excellents gamesplayers et illustrateur que sont Coline Pignat, Simon Gabillaud et William Bonhotal (auteurs et illustrateur du précédent titre : Cauchemar en Ecosse). Ce nouvel opus nous invite à vivre une aventure hors du commun à rythme extrêmement soutenu et où du sang-froid sera requis. Vous aurez 60 minutes seulement pour aider le grand JD à sortir du mauvais pas dans lequel son exploration interdite et sa découverte l'ont entraîné... situation où une disparition sans laisser de trace semble quasi inéluctable... Mais des codes à déchiffrer, des secrets les mieux gardés révélés par une logique extra-ordinaire, voire extra-terrestre, des poursuites, une immersion haletante et pleine de surprises dont une rencontre providentielle et des plus singulières, vont ponctuer votre lecture pour vous aider à vous échapper. Un livre escape game avec un scenario digne d'un très, très bon film d'action, avec du coopératif dans chaque double-page, des encres fluorescentes lisibles dans l'obscurité, des accessoires-indices pour vous aider, une bande musicale originale, et d'excellents auteurs et illustrateurs pour 60 minutes d'un moment intense que vous n'oublierez pas de sitôt... à vivre seul ou à partager avec vos meilleurs amis ! Une issue est possible pour un fin mot de l'histoire... ici ou ailleurs.

09/2020

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Histoire de France

L'affaire Jean Zay. La République assassinée

Jean Zay ? Ce nom, pourtant familier, n’évoque rien de précis chez la plupart des gens, si ce n’est un collège ou un lycée, plus rarement une rue dans une commune de gauche. C’est pourtant le nom de celui qui créa le Festival de Cannes, le Musée de l’Homme, le Musée d’Art Moderne, le Musée de la Marine, le Musée de la Découverte. Qui organisa l’Exposition Universelle de 1937, soutint la création de la Cinémathèque Française, rénova la Bibliothèque Nationale et fit restaurer la cathédrale de Reims et le Palais de Versailles. Qui créa le CRNS, mit en place l’obligation scolaire à 14 ans, instaura l’éducation physique et la médecine préventive à l’école, et inventa l’ENA (n’en déplaise à Michel Debré) !... Jean Zay, qui fut le ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux Arts du Front Populaire et dont Léon Blum disait que « tout en lui respirait la noblesse de la pensée, le désintéressement, la loyauté, le courage, l’amour du bien public » est pourtant aujourd’hui une figure oubliée. Il n’est pas tombé dans l’oubli, il y a été poussé par une extrême-droite qui haïssait en lui l’homme de gauche, le ministre réformateur, le républicain anti-pétainiste et, bien sûr, le Juif. Accusé de désertion en 1940 sous prétexte que, comme Mendès France et Georges Mandel, il avait gagné le Maroc à bord du Massilia pour continuer le combat outre-mer, arrêté, jugé dans un simulacre de procès, diffamé, spolié et emprisonné, Jean Zay fut assassiné par la milice le 20 juin 1944, quinze jours après le débarquement allié en Normandie. Il avait 40 ans. Ce destin est rendu plus tragique encore par le fait que Jean Zay « n’appartient pas à une mémoire politique dominante » et n’a donc pas été érigé à la Libération en martyr d’une cause quelconque, car il ne portait ni l’estampille gaulliste, ni la communiste ou même la socialiste, ni celle de « déporté », ni celle de « résistant », ni celle, même, de « Juif », ce qui est surprenant de prime abord. L’essai de Gérard Boulanger explore les causes profondes de cet oubli et de cette injustice, et ressuscite la mémoire du ministre étincelant à qui la France moderne doit tant, mais aussi de l’homme sensible, digne, aimant et courageux que fut Jean Zay.      

01/2013

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Littérature française

Le monde d'avant

" Je paie ma dette. Le petit garçon qui regardait est devenu l'homme qui se souvient. J'ai désormais atteint l'âge de mon grand-père lorsque je le côtoyais dans mon enfance. On croit parfois conquérir avant de comprendre que l'on retrouve. J'écris ici comme un être de la mémoire secondaire qui a vécu quelques étés d'avant dans un monde finissant. Sans ces fantômes, la main qui paraphe ne grifferait qu'une page blanche. Ces pauvres m'ont fait riche. J'ai le souci de ne pas décevoir leur digne passé. " A partir de la figure de son grand-père, Marc Lambron revisite une France perdue dans un texte bref qui a la densité d'un tombeau et la beauté d'une élégie. Pierre Denis nait en 1902 à Imphy, sur les bords de la Loire, dans la grande campagne nivernaise. La région, à la pointe du manufacturage des aciers spéciaux, est un des fleurons de la métallurgie française (un pied de la Tour Eiffel y sera forgé...). Orphelin de mère à 6 ans, placé dans la fermette de sa tante, alphabétisé à la communale, Pierre devient à 16 ans Compagnon du devoir, apprenti maçon et tailleur de pierre. A son retour de l'Algérie coloniale, il est embauché aux aciéries d'Imphy. C'est en 1929 qu'il épousera Léonie Lagarde, née quatre ans après lui à Imphy dans une famille nombreuse (6 frères et soeurs), vendeuse de vêtements, garde d'enfants et ménagère. De leur union naitra en 1931 la mère de l'auteur, Jacqueline, à laquelle ses mérites scolaires vaudront une bourse d'Etat pour aller étudier dans un collège à Nevers. Militant " rouge " en 1936 (" on a bien le temps de pâlir " disait-il...), Pierre sera Résistant dans la Nièvre pendant la deuxième guerre mondiale. Les maisons, les moeurs, la subsistance en autarcie, la vêture, la pêche, le patois, la parentèle éloignée : " tout cela peut paraître aussi lointain que la description d'un shtetl dans la Pologne d'antan. Et pourtant j'ai encore connu ce monde " . Un monde dont Jacqueline, " enfant du savoir " , s'éloigne en devenant institutrice à Nevers et en faisant la connaissance de Paul, fringuant élève de l'Ecole militaire qu'elle rejoindra à Lyon. De leur union naîtra en février 1957 le petit Marc, quatre ans avant la mort de sa grand-mère Léonie et vingt ans avant celle de son grand-père Pierre.

02/2023

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Sociologie

Enfance au Maroc, une précarité aux multiples visages

Abandon scolaire, mariage précoce, exploitation économique, absence d'état civil, violences sexuelles... , au Maroc la précarité frappe durement les enfants. Dans deux reportages dans des quartiers difficiles de Casablanca et sept enquêtes à travers le pays, Hicham Houdaïfa tire la sonnette d'alarme sur l'absence de véritable politique étatique de protection de l'enfance, et rend hommage au travail de la société civile. Synopsis des enquêtes 1-Casablanca, gare des Oulad Ziane : enfants dans la jungle urbaine De nombreux enfants fuyant un quotidien de violence se réfugient à la gare routière où ils sont livrés à tous les abus. Reportage. 2-Petites bonnes, enfants des rues : "Sans statut, sans défense et marginalisés" Plongée dans le quotidien des petites bonnes à travers le parcours d'Omar Saadoun, militant pour la réinsertion des enfants exploités. 3-Etat civil : les fantômes du Souss Ne pas avoir d'état civil est un indicateur de grande vulnérabilité et condamne des centaines d'enfants à la précarité sur tous les plans. Reportage à Taroudant et Agadir. 4-Préscolaire : le début de toutes les injustices L'enseignement préscolaire n'est toujours pas généralisé et un gouffre existe entre l'offre privée pour les riches et celle pour les pauvres. 5-Quartiers chauds : les oubliés de Lahraouiyine A Casablanca, reportage sur le quotidien des enfants de Lahraouiyine, entre violence, misère, trafic de drogue... et la résistance d'une société civile locale. 6-Centres de protection de l'enfance : "Un projet de vie pour les enfants" Créés pour des enfants en conflit avec la loi, les centres de protection de l'enfance accueillent aussi des enfants en difficulté. Une logique sécuritaire, sans projet de réinsertion ni d'éducation. 7-Exploitation sexuelle : entre hchouma et justice laxiste Culpabilisation des victimes, entraves au dépôt de plainte, mariage des mineures : la violence sexuelle contre les enfants fait l'objet d'une inacceptable tolérance. Témoignages d'acteurs clés. 8-Handicap : les associations à la rescousse Face à l'inaction de l'Etat, seule la société civile prend en charge les besoins des enfants en situation de handicap. Tour d'horizon de quelques associations. 9-Kafala : Entretien avec Fatima El Wafi, présidente de l'association Osraty, "Pour une refonte de la loi dans l'intérêt supérieur de l'enfant" La loi sur la délégation d'autorité parentale (kafala) ne permet pas aujourd'hui un véritable accompagnement des familles et stigmatise trop souvent enfants et parents kafil.

10/2020