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Robert Lafore

Extraits

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Poésie

Tu vis ou tu meurs. Oeuvres poétiques (1960-1969)

La présente édition réunit les quatre premiers recueils d'Anne Sexton (1928-1977) publiés dans les années soixante, "To Bedlam and Part Way Back" (1960), "All my Pretty Ones" (1962), "Live or Die" (1966) et "Love Poems" (1969). Icône de la poésie américaine, Anne Sexton est un oiseau rare de l'histoire littéraire étasunienne. Autodidacte, elle mène dans un premier temps une vie conventionnelle d'épouse et de mère. Mais ce cadre se fissure rapidement, elle traverse alors une grave dépression nerveuse assortie de pulsions suicidaires qui la conduisent à l'hôpital psychiatrique, où elle fait une rencontre déterminante. Le docteur Martin Orne, se rendant compte du potentiel de sa jeune patiente, l'encourage à écrire. Son premier recueil, "To Bedlam and Part Way Back" (Retour partiel de l'asile), la place parmi les figures marquantes du confessionnalisme américain incarné par le poète Robert Lowell. Dans un style novateur et transgressif, d'une troublante beauté, Anne Sexton développe des thèmes absents de la poésie de l'époque, tels que les menstruations, l'avortement, le lien matriciel ou un regard féminin sur l'inceste et la psychanalyse. Durant la prolixe période des années 1960, elle publie des ouvrages reconnus par ses pairs comme des chefs-d'oeuvre, dont "Live or Die" ("Tu vis où tu meurs") récompensé par le prix Pulitzer en 1967. Une longue exégèse littéraire féministe reconnaîtra à son tour tout l'apport de cette immense poétesse. Les oeuvres couvrant la décennie de sa venue à l'écriture paraissent pour la première fois en France, présentées par Patricia Godi, dans la remarquable traduction de Sabine Huynh. "Et nous sommes de la magie se parlant à elle-même, bruyante et solitaire. Je suis la reine de tous mes vices oubliés. Suis-je toujours égarée ? Jadis j'étais belle. Maintenant je suis moi-même, comptant des mocassins rangée après rangée sur l'étagère muette où ils continuent d'espérer". Extrait "Si l'exploration des liens de parenté occupe une place centrale dans la poésie d'Anne Sexton, sa nouveauté réside aussi, fondamentalement, dans la venue à l'écriture de l'autre relation qui a interrogé la psychanalyse, à laquelle la culture androcentrée s'est généralement peu intéressée, contrairement à la relation entre père et fille, entre père et fils, mère et fils : la relation des mères et des filles. Dès lors que le sujet lyrique se situe en tant que fille dans nombre de poèmes, de même qu'en tant que génitrice, l'oeuvre entreprend doublement de pallier le silence qui a entouré les généalogies féminines" P. G.

01/2022

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Acteurs

Montgomery Clift, l’enfer du décor

Montgomery Clift a été une star immense entre la fin des années quarante et le milieu des années soixante. Mais il ne fut pas une étoile comme une autre. Il a traversé le ciel hollywoodien telle une comète : un peu plus de 13 années passées sur les planches, 20 sur les plateaux de cinéma, soit 17 films et une mort prématurée à 45 ans. Comme James Dean, il a été victime d'un accident de voiture. A la différence du rebelle sans cause qui l'admirait, celui que tout le monde appelait Monty a survécu. Rebelle, il l'a été à sa manière. Moins tonitruante que celle de son cadet. Il a été le premier à imposer ses conditions aux tout-puissants studios, se payant le luxe de réécrire ses dialogues. Aujourd'hui, le grand public se souvient davantage de Marlon Brando. Il était le concurrent numéro un de Monty. Dans les couloirs des rédactions, il se disait que si l'un n'obtenait pas un rôle, c'était l'autre qui l'aurait. Au-delà de cette rivalité, il y avait un grand respect mutuel. Elle révélait aussi l'envie d'approcher la perfection. Toute sa vie, Montgomery Clift n'a eu de cesse de donner le meilleur de lui-même, allant chercher profondément en lui, dans sa propre existence, les matériaux utiles à son art. Ses compositions sont le résultat d'un travail acharné. Ses personnages restent gravés dans les mémoires : Matthew Garth, le jeune cow-boy de Red River (La Rivière rouge) en lutte contre l'autorité, Robert E. Lee Prewitt, le soldat idéaliste de From Here to Eternity (Tant qu'il y aura des hommes), et Perce Howland, le héros blessé de The Misfits (Les Désaxés). Des êtres solitaires et écorchés, à l'image de l'homme qui les incarnait. Si ce livre doit prouver quelque chose, c'est l'étonnante proximité entre ces personnages et l'acteur. Montrer à quel point vie professionnelle et vie privée ont fini par se mêler. L'Enfer du décor n'est donc pas une biographie, mais un travail de synthèse mêlant éléments biographiques et analyse filmique conférant à cet ouvrage un aspect analytique qu'on ne trouve, à ce jour, dans aucun autre ouvrage consacré au comédien. Mais il a une autre particularité, celle d'être le seul en France à octroyer à cet acteur fabuleux et méconnu la place qu'il mérite, celui d'un créateur sensible, érudit et marginal, qui inspira de nombreux autres et changea le statut de l'acteur en insufflant à la profession un supplément d'âme et de coeur, une authenticité.

05/2023

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Thèmes photo

Pack en 2 volumes : Le voyage mexicain. 1965-1966 ; Jungle.1966

Le voyage mexicain, livre mythique de Bernard Plossu paru en 1979 est enfin réédité dans sa version originale accompagné de Jungle, un livre inédit de photographies couleurs qu'il réalisa à la même époque lors d'une expédition dans la jungle du Chiapas mexicaine. L'ensemble ainsi constitué révèle comment un jeune homme d'à peine vingt ans, amateur de cinéma d'auteur et de films grand public met spontanément en place dès ses débuts de photographe une esthétique personnelle sans rien connaitre des photographes importants de son époque. Et dans le même temps, que ce soit sur la route à travers l'approche poétique du Voyage mexicain ou narrative de Jungle, on sent que tout est déjà en place : la conscience de son devenir d'auteur et son approche conceptuelle à travers les livres conçus comme des oeuvres à part entière. Les deux ouvrages tirés à 1000 exemplaires vendus exclusivement ensemble sont présentés dans un fourreau. Le voyage mexicain, préface de Denis Roche C'est un témoignage optimiste de la beat génération, une rupture dans l'histoire de la photographie avec des cadrages à l'opposé de la tradition française, des images qui nous en disent autant sur le photographe que sur le pays traversé. La critique fut enthousiaste à la sortie de ce petit livre en 1979, et son auteur qualifié de "Robert Frank heureux" . Dans sa mémorable préface Denis Roche explique ce qu'est la liberté de la photographie qui permet qu'un savoir et une esthétique soient mystérieusement spontanés comme chez Bernard Plossu. Jungle, textes de Bernard Plossu et Claude Nori Début 1966, Bernard Plossu qui n'a que vingt ans est engagé comme photographe dans une expédition anglaise à la recherche d'un temple maya. Ce sera pour lui une façon d'améliorer sa technique mais aussi l'art de la débrouille et de la survie au contact d'une nature souvent hostile avec les quatre autres jeunes membres de l'expédition. Il tiendra tout le long de cette expérience, un journal dont des extraits sont publiés dans l'ouvrage, donnant à cette approche de son périple mexicain une dimension aventurière. " Dans la vieille Packard 50, on file vers Guanajuato, dans l'infini de l'espace, des routes, dormant n'importe où autour d'un feu sous les étoiles, réveillés par les paysans, déjeunant dans les marchés ou les cantinas, dansant, chantant partout, bavardant avec des vieillards aux chapeaux de paille esquintés par le temps. "...

05/2023

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Policiers

A poil en civil

Tony Zank, minable malfrat constamment allumé au crack, a perdu quelque chose de très précieux qu'il avait pourtant dissimulé dans une cachette à toute épreuve : sous le matelas de sa mère, pensionnaire d'une maison de retraite dans la petite ville du Haut-Marilyn, au sud-ouest de Pittsburgh. Flanqué de son comparse Mc Cardle (surnommé " le Dino noir " en raison de la couleur de sa peau et de sa ressemblance par ailleurs frappante avec Dean Martin), il n'hésite pas à employer les grands moyens pour récupérer son bien : il suspend la vieille dame par les pieds à la fenêtre jusqu'à ce qu'elle prononce le nom de son infirmière, Tina Podolsky, qui a dû faire main basse sur l'objet en changeant les draps... Tina a bien des soucis : elle vient de se débarrasser de son mari d'une manière suffisamment brutale pour que l'intervention de la police ne puisse être évitée. La police, c'est l'inspecteur Manny Rubert qui, lui, a un problème existentiel : il hait les flics au moins autant qu'il se hait lui-même d'en être un. Une situation impossible quand on a le coup de foudre pour la meurtrière. Et comme si les choses n'étaient pas assez compliquées, Tina confie à l'inspecteur l'objet hallucinant découvert sous le matelas de madame Zank : une photo des testicules du président George W. Bush, sur lesquels est dessiné au marqueur un visage lunaire, un visage qui semble sourire à la bouche de Madame le maire du Haut-Marilyn... Inutile de le dire, pour récupérer un tel cliché ou se l'approprier, tout le monde est prêt à tout. Politiciens, truands, policiers, toubibs véreux, médias, Jerry Stahl tire à vue sur une Amérique en train de perdre les pédales, dans ce roman aussi féroce que réjouissant. Depuis Harry Crews, on n'avait pas vu un univers aussi baroque et survolté, une fable d'une telle noirceur, saluée avec enthousiasme par James Ellroy et Nick Tosches.

05/2005

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Sports

Deviltime. Le livre officiel des Diables Rouges au Qatar

L'équipe belge va participer, au Qatar, à son cinquième tournoi consécutif. Une griffe de la fameuse génération dorée. Pour certains joueurs, cette Coupe du Monde fera office de tournée d'adieu. Et si c'était... cet hiver ou jamais ? Cet ouvrage condense des portraits décalés de chaque Diable Rouge susceptible de nous porter vers l'exploit tant attendu dans le désert et la fournaise. Des portraits déclinés au travers de témoignages parfaitement ciblés : famille, amis, (ex-)entraîneurs, (ex-)coéquipiers, agents, journalistes, consultants, humoristes aussi. La sélection de témoins a été impitoyable ! Un livre officiel qui évoque dans le détail, pour chaque joueur, son match le plus particulier en équipe nationale. Par exemple, qui d'autre que Thierry Courtois et Rodrigo Beenkens pour revenir sur la prestation improbable de Thibaut Courtois face au Brésil à la Coupe du Monde 2018 ? Tous deux étaient au stade. Thierry entretient une relation fusionnelle avec son fils, Rodrigo a connu ce soir-là son émotion la plus incontrôlable en trente ans de commentaire. Jan Ceulemans, recordman déchu ce soir-là, évoque le match où Jan Vertonghen est devenu le Diable au plus grand nombre de matches. Emile et Mbo Mpenza expliquent le ressenti de Thorgan Hazard, international aux côtés de son frère Eden. Stephan Streker se lâche à sa manière sur son idole absolue, Kevin De Bruyne. Frédéric Waseige se colle au portrait de son pote Thomas Meunier. Thierry Witsel raconte - les larmes aux yeux - le come-back express et retentissant de son fils Axel, à l'EURO 2020, après une blessure qui aurait pu être synonyme de fin de carrière. Des infos anecdotiques, très personnelles et inédites, achèvent de dépeindre cette génération qui ne tardera pas à se faire regretter et les nouvelles têtes du noyau, la fameuse relève mise en place par Roberto Martinez. Il est question de tatouages, de rap, de projets sociaux, de religion, d'investissement, etc.

10/2022

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Ethnologie et anthropologie

Les économies occultes de l'or blanc au Gabon

Au cours des dernières décennies, on observe en période électorale au Gabon, une recrudescence de la découverte de corps d'hommes ou de femmes délestés de leurs organes génitaux ou de cimetières profanés pour collecter des organes humains (crânes, langues, cheveux, coeurs, tibias, fémurs, phalanges, foies, poumons, sexes, testicules, clitoris, etc.). Ces organes humains aussi appelés "or blanc" servent à fabriquer des fétiches et de puissantes amulettes et permettraient de garantir les succès électoraux et le maintien ou l'acquisition de postes politiques. "Au Gabon, il n'est jamais innocent, ou simplement "scientifique", de se promener parmi les tombes en recueillant des informations, et en cherchant à comprendre comment fonctionne l'une des stratégies magico-politiques les plus extraordinaires du pays : le recyclage des os des morts dans des objets fétiches. La première chose à souligner est donc l'extrême audace du travail de Lionel Ikogou-Renamy, et les risques qu'il a encourus pour mener à bien cette recherche originale sur les cimetières et le trafic des morts au Gabon." Extrait de la préface de Florence Bernault, Professeure d'histoire à Sciences Po. "Ce qui fait l'intérêt du travail de Lionel Ikogou-Renamy, dont le but est "d'analyser le rapport entre le fétichisme, la mort et le pouvoir politique au Gabon ; rapport mis en relief par le marché des restes humains", est que cette "chose" dont la valeur fait l'objet de convoitise et d'un marché obscur dans les pays de la débrouillardise, ce sont les cadavres, les os, ramassés par une économie de la profanation qui s'acharne à les transformer en substance du pouvoir. Ainsi, dans les lieux de la nuit par excellence (les cimetières), on dépouille la terre de défunts déposés par leurs parents, on casse les murs et on suce par des tuyaux en PVC leur contenu, pour transformer cette matière en quelque chose capable d'accroître magiquement les chances du succès politique." Extrait de la postface du Pr Roberto Beneduce, professeur d'anthropologie culturelle à l'Université de Turin.

07/2021

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Autres

Hospitalité. Tome 1, Séminaire (1995-1996)

Qu'appelle-t-on un étranger ? Comment l'accueille-t-on ? Comment le refoule-t-on ? Quelle différence entre un autre et un étranger ? Qu'est-ce qu'une invitation, une visite, une visitation ? Comment la notion de l'étranger s'inscrit-elle dans la langue ? Quelle est son histoire européenne, et d'abord grecque ou latine ? Comment se distribue-t-elle dans les espaces de la parenté, de l'ethnie, de la Cité, de l'Etat, de la nation ? Comment analyser aujourd'hui, notamment en France et en Europe, la pertinence et les enjeux de l'opposition ami/ennemi ? Compte tenu de mutations technologiques (par exemple dans la structure et la vitesse de la communication), qu'en est-il des frontières, de la citoyenneté, des droits dits du sol ou du sang, des populations déplacées ou déportées, de l'immigration, de l'exil ou de l'asile, de l'intégration ou de l'assimilation (républicaine ou démocratique), de la xénophobie ou du racisme ? Ces questions sont travaillées par Jacques Derrida à travers des lectures croisées de grands textes classiques (de la Bible, de Sophocle ou de Platon - et surtout du fameux article de Kant sur le droit cosmopolitique à l'hospitalité universelle dans Vers la paix perpétuelle) et modernes (de Heidegger, de Benveniste sur l'ipséité ou sur le rapport hospes/hostis, d'Arendt sur le déclin de l'Etat-nation, de Roberte ce soir de Klossowski), mais aussi à propos de débats en cours au sujet de l'immigration ou du droit d'asile en France et en Europe. La réflexion préliminaire de Derrida dans cette première année de son séminaire " Hospitalité " est structurée par la distinction rigoureuse, quoique sans opposition, entre deux logiques hétérogènes qui risquent toujours de se pervertir l'une l'autre : celle d'une hospitalité stricte et conventionnelle (toujours finie, conditionnelle et subordonnée à la maîtrise du chez soi ou de l'ipséité) et l'idée d'une hospitalité inconditionnellement ouverte à l'arrivant. Séminaire établi par Pascale-Anne Brault et Peggy Kamuf.

11/2021

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Moto

Xl-ultimate collector motorcycles

Bécanes de rêve : les motos les plus spectaculaires de la planète. De la Hildebrand & Wolfmuller de 1894 à l'Aston Martin AMB 001 de 2020, cet ouvrage expose superbement 100 des plus belles motos à avoir jamais fait vrombir l'asphalte et se pâmer les passionnés. Premières briseuses de records, luxueuses voyageuses, bolides des routes ou des circuits de Grands Prix, légendaires superbikes de production et customs exotiques, cet ouvrage célèbre ce que le design et l'ingénierie moto ont produit de meilleur. Nombre de modèles sont issus de collections privées renommées et n'ont été montrées que rarement. D'autres sont les vedettes incontestées des plus grands musées de la moto - comme la Brough Superior "Golden Dream" de 1938 ou la MV Agusta 500 4C de 1957, qui emporta John Surtees jusqu'à la victoire en championnat du monde. Les reliques étonnamment bien conservées côtoient un écurie de sportives mythiques chevauchées par des pilotes comme Dario Ambrosini, Tarquinio Provini, Mike Hailwood, Giacomo Agostini, Barry Sheene et Kenny Roberts. Les histoires captivantes associées à ces motos fabuleuses sont racontées en détail et illustrées par les clichés des plus grands photographes du genre, réalisés spécialement pour cette publication, ainsi que des bijoux tirés de diverses archives, des affiches promouvant les premières courses aux photos prises dans le vif de la course. Elle s'ouvre sur un avant-propos de Jay Leno, célèbre accro à la mécanique, et contient des interviews de George Barber, le fondateur du Barber Vintage Motorsports Museum ; Sammy Miller, pilote de course et fondateur du Sammy Miller Motorcycle Museum ; Ben Walker, directeur du département Motos chez Bonhams ; Paul d'Orléans, fondateur de The Vintagent et Gordon McCall, co-fondateur du Quail Motorcycle Gathering, le concours de renommée mondiale qui se tient à Carmel, en Californie. Une abondance de bijoux sur deux roues et un livre incontournable pour tous les fanatiques de moto.

03/2023

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Monographies

Courbet et l'Italie. Prolégomènes pour l'histoire d'une réception critique, visuelle et politique

" Véronèse ! voilà un homme doué de tous les talents, un peintre sans faiblesse et sans exagération, un homme fort et d'aplomb [...] ; le Titien et Léonard de Vinci sont des filous. Si l'un de ceux-là revenait au monde et passait par mon atelier, je tirerais le couteau ! [...] Quant à M. Raphaël, il a fait sans doute quelques portraits intéressants, mais je ne trouve dans ses tableaux aucune pensée. C'est pour cela sans doute que nos prétendus idéalistes l'adorent. L'idéal ! Oh ! Oh ! Oh ! Ah ! Ah ! Ah ! Quelle balançoire ! Oh ! Oh ! Oh ! Ah ! Ah ! Ah ! " Gustave Courbet cité par Théophile Silvestre, 1856. Toute sa carrière, Gustave Courbet a publiquement rejeté l'art italien, source d'un académisme contre lequel son art était en lutte. Plus intimement, l'artiste a manifesté un intérêt tout autre. L'autodidacte, "élève de la nature", s'est formé devant les oeuvres italiennes et sa collection personnelle était entièrement tournée vers l'art italien, contredisant son seul intérêt revendiqué pour l'art flamand et espagnol. L'ambivalence de Courbet obligeait à porter un regard nouveau sur sa relation réelle à l'Italie. A travers cet ouvrage, fruit d'un important travail de recherche et d'analyse, mené entre le "Pays de Courbet" et l'Italie, Giuseppe Di Natale dévoile un sujet inédit, mais pourtant fécond. Permettant de repenser les sources italiennes des oeuvres de Courbet et d'approcher sa réception par les artistes italiens au XIXe siècle, cet ouvrage offre aussi une plongée dans la fortune critique importante du maître d'Ornans dans la première moitié du XXe siècle. Au rôle du jeune Roberto Longhi, qui initie le parallèle maintes fois repris entre Courbet et le Caravage, fait écho l'intérêt de Giorgio De Chirico, auteur de la première monographie italienne consacrée au maître d'Ornans. Dans un contexte historique finement retracé, marqué par les guerres et le fascisme, c'est une grande partie de l'Italie intellectuelle et artistique qui se passionne, débat et se confronte autour de l'art de Courbet.

02/2024

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Grandes réalisations

La cathédrale Notre-Dame de Chartres

Notre-Dame de Chartres est une cathédrale gothique emblématique dont les restaurations récentes révèlent de nouvelles merveilles, ici dévoilés. Avec l'ouverture au public de son trésor en 2022, ce guide fera événement. Notre-Dame de Chartres, cathédrale gothique emblématique, est élevée à partir de 1194, sur les bases d'un édifice dont d'insignes éléments romans ont été conservés : la crypte, dont le millénaire se prépare pour 2024, le Portail royal et les trois lancettes de sa façade ouest, et les panneaux de Notre-Dame de la Belle-Verrière. Outre les découvertes qui enrichissent son histoire, cet ouvrage décrit les soins spectaculaires dont ce monument colossal est l'objet, bien après la structure métallique alors totalement novatrice qui a remplacé la charpente de la nef, détruite par les flammes en 1836. Depuis la restauration récente de son décor intérieur polychrome et de ses quelques 150 baies fermées par des vitraux de couleur, il flamboie à nouveau dans une clarté approchant son état primitif. Le lien étroit entre architecture, vitrail et polychromie est d'ailleurs confirmé par les vitraux peints en trompe-l'oeil mis au jour dans les travées ouest. La splendeur d'une référence majeure dans l'histoire de la sculpture religieuse française vient également d'être restituée : il s'agit des quarante scènes insérées dans la dentelle de pierre du " tour de choeur ", une des rares clôtures subsistantes en France, sculptées entre 1529 et 1716 par les meilleurs artistes. Elles enchâssent le choeur mis au goût du xviiie siècle par l'architecte Victor Louis dont le stuc et les draperies bleues ont retrouvé leur éclat. Outre le mobilier liturgique conçu par l'orfèvre Goudji pour la croisée du transept, le designer contemporain Hubert Le Gall a réalisé un écrin en bronze doré pour le Voile de la Vierge, relique, considérée comme la Sainte Chemise de Marie, qui fait la fierté des Chartrains. Le présent ouvrage présente le clou de ces chantiers : la réouverture en 2022 de la chapelle Saint-Piat, fermée depuis plus de 20 ans où seront accueillis sur deux niveaux les plus beaux morceaux de sculpture gothique en France et le trésor de la cathédrale. Quatre verrières créées par l'artiste coréenne Bang Ai Ja y font pendant à quatre décors historiés d'un ensemble peint de grande qualité (seconde moitié du xive siècle) récemment révélées.

02/2022

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Littérature française

Jason Murphy

"Tous les lecteurs de la Beat Generation connaissent les poèmes de Jason Murphy, mais le bruit court qu'il aurait composé un roman, écrit sur un rouleau avant même le célèbre Sur la route de Jack Kerouac. Certains affirment que le professeur Marc Chantier l'aurait eu un moment en sa possession. Un éditeur et une étudiante s'envolent sur la trace du fameux "scroll" de Paris à San Francisco. Chacun a ses raisons, chacun a ses chemins, chacun a ses moyens et c'est à qui arrivera le premier." Que cherche-t-on quand on s'intéresse de près à un auteur de la Beat Generation comme Jason Murphy ? Veut-on percer le mystère d'un texte parmi cent mille ? Le secret d'un homme en révolte ? Les différences avec Kerouac ou Ginsberg ? Les mystères d'une époque et d'un lieu devenus mythiques ? Cherche-t-on une vérité ou un mensonge ? Se cherche-t-on soi-même ? Meunier est éditeur, ce qu'il cherche, c'est la fortune sur la trace de Jason Murphy. L'auteur lui importe peu, ce sont ses lointains lecteurs qu'il devine et qu'il vise. Madeleine, elle, doit écrire sa thèse. Elle fouille les textes de Jason Murphy pour trouver matière à écrire davantage en lisant toujours, mais, en fouillant dans les textes, qui va-t-elle rencontrer vraiment et quel étrange amour ? Et le professeur Chantier qui est le plus proche du secret, que cherche-t-il ? Et cherche-t-il seulement ? Aurait-il déjà trouvé ? Et Robert Dubois, le vieil éditeur qui sait par expérience ce que l'on peut trouver quand on cherche, pourquoi reste-t-il dans son fauteuil ? Et Valentine, sa jeune éditrice, que trouve-t-elle finalement en cherchant autre chose ? Chacun construit un Jason Murphy à sa mesure ajoutant à son mythe et épaississant son mystère à mesure que s'éloignent les fumées du "Summer of love" dans le Golden Gate Park de San Francisco. Ainsi se tournent les pages d'une histoire de la littérature. L'histoire de l'enquête et l'enquête elle-même autour d'un auteur imaginaire fournit ainsi la trame du nouveau roman de Paul Fournel. On y retrouve certains des personnages de "La Liseuse" mais dans un autre type d'aventures. Il y a du policier dans cette recherche mais aussi une réflexion romancée sur la littérature, la notoriété, la vanité de toute ambition. Et cela se déroule et se retourne avec ce charme caractéristique de l'écriture de Paul Fournel : une écriture souriante et fine, faussement naïve mais en fait très maligne et, qu'il s'agisse d'amour, de littérature ou de nourriture toujours très goûteuse.

08/2013

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Critique littéraire

Jean Lorrain. Miroir de la Belle Epoque

Il s'est surnommé crânement " l'Enfilanthrope ", ne laissant à personne le soin de lui décerner son meilleur sobriquet, lui qui en trouve de cruels à tout le monde. Il ne craint pas d'arborer ses vices à la boutonnière et se réjouit de ceux qu'on lui prête car ils servent sa " réclame " qu'il voudrait " formidable ". Ethéromane, bisexuel, érotomane, fauteur de scandale, rouleur de bas-fonds prompt à faire le coup de poing, telles sont quelques-unes des facettes de Jean Lorrain, pseudonyme du Normand Paul Duval (1855 -1906). Devenu, en quinze ans, l'un des rois du boulevard et l'un des journalistes les mieux rétribués de son temps, son talent lui vaut de chroniquer, de 1895 à 1905, en tête du Journal, l'un des principaux organes de presse parisiens. A la croisée du journalisme et du music-hall, de la littérature et du théâtre, du demi-monde et des milieux interlopes de la Belle Epoque, Jean Lorrain se trouve partout, voit tout, sait tout. Il en rend compte à ses lecteurs régulièrement, d'une plume tour à tour spirituelle, verveuse, alerte ou acerbe, et devient bientôt le miroir d'une époque qui se contemple dans ses yeux. Découvreur et lanceur de talents, tels Lalique, le caricaturiste Sem et Yvette Guilbert, entre autres, il s'érige également en pourfendeur de gloires usurpées, ce qui lui vaut quantité d'inimitiés indéfectibles, certains procès qui lui coûteront cher et quelques duels, dont un contre Marcel Proust. S'il reconnaît Barbey d'Aurevilly puis Edmond de Goncourt comme ses maîtres, il compte Sarah Bernhardt, Huysmans, Rachilde ou Marcel Schwob parmi ses amis. En revanche, Maupassant, Robert de Montesquiou ou Proust feront partie de ses têtes de Turc favorites. En un mot, il est l'arbitre des talents comme des modes et une chronique de lui suffit à consacrer ou à ridiculiser. Mais il ne se contente pas de créer un style de journalisme car son œuvre littéraire, seule, compte à ses yeux. Au fil de ses romans et nouvelles, il va peu à peu s'imposer comme l'un des écrivains-phare de la Décadence jusqu'à la publication de son chef-d'œuvre, Monsieur de Phocas (1901), roman par lequel il réalise une somme de sa période et liquide l'héritage d'A rebours de Huysmans et du Portrait de Dorian Gray de Wilde, tout en opérant une transition avec la littérature du XXe siècle. Lassé de Paris et du journalisme, il va s'exiler sur la Riviera, durant les cinq années qui lui restent à vivre, et tenter d'y soigner une santé compromise par ses abus d'éther.

05/2005

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Encyclopédies de poche

Blaise Cendrars. L'or d'un poète

«Tout enfant, très souvent, je brûlais dans mon berceau: je prenais feu comme une allumette et il ne restait de moi qu’un petit tas de cendres noires toutes entortillées.» Toute sa vie, celui qui naquit Frédéric Sauser, en Suisse, en 1887, brûlera une énergie inépuisable, pour créer l’une des grandes oeuvres de la littérature du XXe siècle. Enfant fermé, difficile, Freddy Sauser suit ses parents à Naples avant de rentrer en Suisse, où l’école buissonnière et sa passion pour la lecture, de Jules Verne à Tolstoï, de Nerval à erasme font de lui un fort mauvais élève. A seize ans, il quitte sa famille et part pour Moscou. A Saint-Pétersbourg en 1905, il est secrétaire d’un joaillier et se mêle aux milieux révolutionnaires. C’est là que le futur poète commence à écrire. Ce sont des années de formation, marquées par son premier amour, Hélène, qui périra par le feu. A Berne, en 1908, il reprend des études et rencontre Féla Poznanska, l’étudiante polonaise qui deviendra sa femme et la mère de ses trois enfants. Dans la misère, sous les toits, à Paris, à Bruxelles, puis à New York, il travaille à la recherche de son écriture, vivifiée en profondeur par le monde moderne. Il écrit Pâques à New York et invente son nom nouveau: Blaise Cendrars. A Paris en 1912, il rencontre les artistes dont la quête s’apparente à la sienne, poètes comme Apollinaire puis Reverdy ou Soupault, peintres comme Chagall, Léger ou Robert et Sonia Delaunay. Coup de tonnerre dans le ciel de la poésie, il écrit et publie, avec les couleurs de Sonia Delaunay, dans une forme nouvelle et inégalée depuis, le «premier livre simultané»: la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France (1913). Eclate la Première Guerre mondiale: engagé volontaire, Cendrars perd sa main droite. Dans l’effervescence du Paris de l’après-guerre, Cendrars est écrivain et poète, critique d’art, éditeur audacieux, assistant metteur en scène avec Abel Gance, réalisateur à Rome, ou encore librettiste de ballets. En 1924, il part pour le Brésil, qui deviendra une de ses sources d’inspiration. Le poète se fait prosateur et de 1925 à 1930 publie ses grands romans: L’Or, Moravagine, Le Plan de l’Aiguille, Dan Yack. Il fait ensuite l’expérience du grand reportage, puis publie trois livres de nouvelles. En juin 1940, désespéré par l’occupation allemande, il s’exile à Aix-en-Provence. Après trois années de silence et de vie contemplative, il reprend la plume, écrit L’Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer, Le Lotissement du ciel. Terrassé par une attaque d’hémiplégie en 1958, le poète à la main coupée tente encore d’écrire avec sa «main amie» paralysée. Il meurt le 21 janvier 1961.

01/2011

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Critique

Dictionnaire Cervantès

Parmi tous les écrivains espagnols dont le nom est connu en France, Cervantès occupe sans conteste la première place, au point d'incarner parfois à lui seul l'éclat des lettres hispaniques. Il a fait, comme il se doit, l'objet de plusieurs biographies. Mais, pour le lecteur qui ne veut pas s'accommoder d'un récit soumis aux contraintes de la chronologie, il est apparu qu'un dictionnaire serait à même de lui faciliter un libre parcours, pour ne pas dire un vagabondage, qui lui appartienne en propre. Le voici désormais à sa disposition, sous la forme d'un ensemble de quelque cent trente articles qui lui permettront, si l'envie lui en prend, de privilégier telle perspective de son choix : le milieu familial de l'écrivain ; les villes où il a séjourné ; ses campagnes militaires et sa captivité à Alger ; son expérience de munitionnaire et de collecteurs d'impôts en Andalousie, au service de l'Etat ; sa formation intellectuelle ; son regard sur le monde et sur l'Espagne de son temps, en fonction des multiples aspects d'une personnalité dont la complexité se dérobe souvent à nous ; sa production littéraire (Galatée, poésies, théâtre, Nouvelles exemplaires, Don Quichotte, Persilès, Voyage au Parnasse) ; et, finalement, sa postérité et sa renommée posthume. La fascination que Cervantès continue d'exercer sur nos contemporains, au terme de plus de quatre siècles, ne tient pas seulement, tant s'en faut, aux péripéties d'une existence mouvementée, et elle n'aurait pas été aussi forte s'il ne nous avait laissé que ses poésies, ses nouvelles et son théâtre. Elle est due avant tout à Don Quichotte, ce qui explique le nombre d'articles qui lui sont ici consacrés. Sans mésestimer l'intérêt que soulèvent les questions relatives à sa vie et au reste de sa production, j'ai jugé essentiel d'accorder à son chef-d'oeuvre toute la place qu'il mérite, ainsi qu'à la réception qui lui a été réservée dans le monde entier : réception artistique, qui s'observe chez Coypel, Goya, Daumier, Doré, Dalí, Picasso, Garouste ; réception musicale, dont témoignent Purcell, Telemann, Massenet, Richard Strauss, Manuel de Falla, Jacques Brel ou Cristóbal Hallfter ; réception cinématographique, depuis George Pabst jusqu'à Orson Welles et Manuel Gutiérrez Aragón ; réception critique qu'attestent Unamuno, Ortega y Gasset, Freud, Thomas Mann, René Girard, Marthe Robert, Michel Foucault ; mais aussi réception littéraire que déclinent, chacun à sa manière, Marivaux, Fielding, Sterne, Diderot, Dickens, Flaubert, Dostoïevski, Melville, Tourgueniev, Kafka, Borges et, plus généralement, tous ceux qui, depuis le XVIIIe siècle, ont médité non seulement l'exemple que leur offraient les aventures d'un héros comique transfiguré par les romantiques en un chevalier d'idéal, mais aussi un texte fondateur, tenu souvent pour le premier roman moderne.

09/2021

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Dictionnaires et ouvrages géné

Par la piste et la rivière. Un demi-siècle d'aventures africaines

"Nous pistons notre éléphant depuis deux heures déjà, il est 11h30 et il se dirige vers une zone de végétation dense sans doute pour se reposer. Nous avons du mal à suivre notre Pygmée qui se glisse comme un félin dans cette végétation pleine d'épines. Brusquement il s'arrête et nous attend. On entend clairement les branches cassées par l'éléphant, il doit être tout près mais nous ne voyons rien. Il faut encore avancer. Ambassadeur progresse très très lentement, je le suis, Arnaud est juste devant moi. La tension est à son comble, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Le Pygmée accroupi nous montre du doigt l'éléphant, Arnaud ne le voit pas bien mais il doit être surexcité. Nous sommes collés l'un à l'autre, soudés par notre passion commune. Arnaud le voit enfin, il est là, face à nous à une douzaine de mètres, immobile. On ne peut plus attendre. Le Pygmée nous met la pression et nous fait signe de tirer car si l'éléphant n'a pas une bonne vue, il a un odorat et une ouïe très subtils. Les secondes passent, Arnaud attend mon ordre, que je donne enfin. Il tire au moment précis où l'éléphant amorce un quart de tour pour fuir. Arnaud tire immédiatement une deuxième balle sur l'éléphant qui fonce vers la gauche." Mécanicien embarqué dans l'armée de l'air, Michel Coatmellec (né en 1936) est affecté en janvier 1962 à Pointe-Noire au Congo. Il découvre ce continent qu'il ne quittera plus. Il profite de toutes les occasions pour voler dans le ciel d'Afrique et pour sillonner les pistes du Tchad, du Cameroun, du Bénin, de Centrafrique, de Tanzanie ou du Rwanda pour chasser tous les grands gibiers africains. Il côtoie alors les guides Marcel Dupeley, Henri Eyt-Dessus, Marcel Tiran, Etienne Canonne, Claude Vasselet, Rudy Lubin, Robert Monvoisin, Jacky Meunier, etc. En 1986, il survit à une attaque de lion au Chinko. D'abord gestionnaire d'une zone de chasse au Bénin de 1998 à 2004 avec sa compagne Françoise, il monte un camp de chasse au bord de la Dja (Cameroun) en 2007 au pays des Pygmées, où il fait tirer des éléphants de forêt. En 2013, à 77 ans, le grand livre de la chasse en Afrique se referme pour Michel. L'heure des souvenirs a sonné. Cinquante ans après ses premières émotions africaines, Michel Coatmellec revient sur son exceptionnel parcours d'officier mécanicien navigant, de broussard, de chasseur et de guide membre d'honneur de l'ACP (Association des guides de chasse professionnel). Souvenirs inédits. Avec la participation de Françoise Lidbetter. Illustré de plus de très nombreuses photos en couleurs.

08/2021

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Ecrits sur l'art

Singuliers

Ce livre accompagne l'exposition présentée à l'abbaye d'Ardenne à l'été 2022. Conçue par Thierry Davila et réalisée en partenariat avec la Fondation Martin Bodmer et le musée d'Art moderne et contemporain de Genève, elle est consacrée aux carnets, cahiers et manuscrits d'écrivains, d'artistes, de philosophes... qui n'ont jamais fait l'objet d'une publication. Objets uniques, tous ont une présence matérielle et une expressivité visuelle exceptionnelles, que ce soit par leur graphie, leur beauté plastique ou leur facture particulière. Souvent exempts de corrections, ils fonctionnent comme des individus esthétiques achevés et autonomes, sans précédents : des oeuvres en soi. Richement illustré, cet ouvrage offre ainsi une constellation de singularités remarquables, dont certaines sont montrées pour la première fois en France. On y découvre notamment un traité polémique d'Isaac Newton sur l'Eglise, un premier essai de Jean-Jacques Rousseau sur l'éducation, les ajouts manuscrits proliférants d'Artur Schopenhauer entre les pages de son oeuvre inachevable, les audaces de Laurence Sterne dans l'édition originale de Tristram Shandy... A leur côté sont également présentées des pièces d'archives inédites d'auteurs et artistes majeurs du XXe siècle, parmi lesquels William S. Burroughs, Robert Filliou, Gisèle Freund, Philippe Lacoue-Labarthe, Henri Michaux, Wajdi Mouawad, Jean-Luc Nancy ou encore Antoine Vitez. Les documents réunis dans Singuliers sont pour les plupart des manuscrits qui tendent vers le livre, dont ils miment l'apparence et la structure, comme si l'idée du livre hantait l'activité créatrice dès son commencement. D'autres, imprimés retouchés à la main, se situent plutôt au-delà du livre, l'oeuvre se poursuivant dans les marges et les blancs du texte publié, l'auteur par son intervention rendant l'exemplaire imprimé unique, incomparable. Historien de l'art et philosophe de formation, Thierry Davila est conservateur chargé des éditions au Mamco de Genève. Il a organisé un certain nombre d'expositions, dont plusieurs ont mis en rapport l'art moderne et l'art le plus actuel, et a publié une dizaine d'ouvrages d'histoire et de théorie de l'art, parmi lesquels L'Art médecine (RMN, 1999) , Marcher, créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l'art de la fin du XXe siècle (Editions du Regard, 2002 et 2010), In extremis. Essais sur l'art et ses déterritorialisations depuis 1960 (La lettre volée, 2009), De l'inframince. Brève histoire de l'imperceptible de Marcel Duchamp à nos jours (Editions du Regard, 2010 et 2019), Uniques. Cahiers écrits, dessinés, inimprimés (Flammarion, 2018). Il est aussi l'éditeur, aux Presses du réel, du recueil Devant les images - Penser l'art et l'histoire avec Georges Didi-Huberman.

06/2022

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Antiquité

L'Odeur des Ombres de Babylone

Aranne est à la fois réel et magique. Il vient d'une époque et d'un monde qui n'existent plus : la Babylone antique. Il doit s'y rendre. Il a réussi à traverser le temps grâce à une transaction conclue un marché de l'ancienne ville, l'achat d'une horloge à eau qui possède une histoire sur le temps. En rencontrant Anna et en apprenant qu'elle se rend à Berlin pour traduire les tablettes qui proviennent des fouilles de sa ville, il comprend qu'elle est le message qu'il attend depuis son départ. Ses dieux ont choisi Anna pour l'aider à retourner à Babylone, même si cette ville n'est plus qu'un champ de ruines. Il doit s'y rendre parce qu'il se l'est promis, lorsqu'il a commencé son exil il y a bien plus de 2000 ans et il doit aussi y retrouver les documents comprenant son état civil et celui de ses proches qu'il avait enterrés dans des jarres sous sa maison juste avant son départ en se disant qu'elles lui serviraient de preuves, lorsqu'il accomplirait son retour. Aranne a vécu soixante vies. Lorsqu'il rencontre Anna, il décide qu'elle raccompagnera sur le lieu de son passé. Anna Moevus attend un poste de reporter en Irak. Entre temps elle doit se rendre à Berlin pour photographier douze tablettes babyloniennes qui viennent à peine d'être traduites. Elle se trouve gare de l'Est à Paris. Son train est en retard. A cause d'une odeur d'agneau provenant d'un sandwich que mange un inconnu non loin d'elle, va refaire surface le monde du magique et de l'improbable, rempli d'odeurs et sensations, ce monde qui l'a habitée pendant toute son enfance. Cet inconnu Aranne, bien réel, est lui aussi magique et improbable, puisqu'il provient d'un monde qui n'existe plus, Babylone. Ce roman s'apparente à un extraordinaire voyage vers des racines où l'imaginaire et le mystère rejoignent l'histoire de la vraie Babylone mésopotamienne, ce lieu situé à cent kilomètres au sud de Bagdad, qui rayonnera et qui alimentera une légende traverse les siècles, cet endroit où a émergé la plus grande cité du monde, celle de la tour de Babel, celles des jardins suspendus, où aujourd'hui presque plus rien de visible ne subsiste, sauf ce que seulement au XXe siècle l'archéologue Robert Koldewey mit au jour. Babylone se trouve sous la surface. Le livre nous y emmène à travers l'odeur des ombres mais la destination ne s'offrira pas à tout le monde.

06/2021

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Droit

Ni droite, ni gauche. L'idéologie fasciste en France, 3ème édition

Publié pour la première fois en 1983, Ni droite ni gauche donna lieu à l'un des rares conflits intellectuels des années 1980. En 1990, Le Monde le plaçait dans la liste des " quarante livres pour une décennie ". Aux Etats-Unis, Saül Friedlander parle de " livre extraordinaire " (The New Republic) et Robert Wohl note que " peu nombreux sont les livres récents consacrés à l'histoire de l'Europe qui aient provoqué un choc et une controverse comparables " (Journal of Modern History). Le débat qui aujourd'hui encore est loin d'être clos atteste les dimensions et les enjeux des questions soulevées. Pendant un demi-siècle, l'historiographie traditionnelle avait mis sur pied un corpus d'idées reçues fondé sur le postulat de la spécificité française. Immunisée une fois pour toutes par sa tradition républicaine, la France ne pouvait, par définition, produire une quelconque variété nationale de fascisme. Le livre de Zeev Sternhell a mis fin à ce long travail de banalisation et de refoulement qui fut un obstacle, majeur à la compréhension aussi bien de l'entre-deux-guerres que du régime de Vichy. En effet, la France a produit à la fois une tradition politique rationaliste, universaliste et humaniste, mais aussi son antithèse organiciste, particulariste, reposant sur un relativisme moral doublé d'irrationalisme, qui dès la fin du XIXe siècle entre, en révolte contre la démocratie, le libéralisme, le socialisme démocratique issu du marxisme et fidèle à son contenu rationaliste. Cette deuxième tradition politique exerce tout au long du XXe siècle une influence considérable sur l'évolution des mentalités et imprègne infiniment plus la société qu'on ne voudrait l'admettre. La révolte intellectuelle et morale contre la République, qui explose au tournant du siècle, se poursuit sans répit dans l'entre-deux-guerres et débouche finalement sur la Révolution nationale. Ainsi, le fascisme n'est pas un simple produit de la Grande Guerre et le régime, de Vichy n'a pas été un accident de parcours, une sorte de maladie passagère, un simple accès de fièvre. C'est le contraire qui est vrai : le régime instauré en 1940, à beaucoup d'égards plus brutal et plus sanguinaire que le fascisme italien, est un pur produit de l'histoire nationale. C'est l'idéologie de la droite révolutionnaire du tournant du siècle, mise à jour dans les années trente, qui représente l'essence de la dictature totalitaire de Vichy. C'est ainsi que la suite des travaux de l'historien de Jérusalem s'inscrit dans un cadre plus vaste, car une réflexion sur le fascisme est une réflexion sur la catastrophe européenne du siècle qui vient de s'écouler. Cette nouvelle édition est précédée d'un essai inédit d'une centaine de pages : " Morphologie et historiographie du fascisme en France ".

09/2000

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Cinéma

Hawks. Biographie

Peu de cinéastes ont été aussi acclamés qu'Howard Hawks. On a célébré sur tous les tons ses westerns fabuleux (Rio Bravo, La Rivière Rouge), ce chef-d'œuvre du film de gangsters qu'est Scarface, ses deux films noirs mythiques (Le Grand Sommeil, Le Port de l'angoisse) et ses comédies étourdissantes comme L'Impossible Monsieur Bébé. Grâce à lui, Lauren Bacall et Rita Hayworth sont devenues des stars. Son œuvre a inspiré les cinéastes du monde entier, de Jean-Luc Godard à Bernardo Bertolucci, de Martin Scorsese à Brian De Palma. Lorsqu'on lui demande comment il passera les quinze dernières minutes de sa vie, Quentin Tarantino déclare que ce sera en regardant Rio Bravo, ajoutant : " Quand je deviens sérieux avec une fille, je lui montre Rio Bravo et, elle a intérêt a l'aimer ! " Parce que Hawks fût l'un des cinéastes les plus interviewés et qu'il a longuement commenté ses films, on croyait tout connaître de lui. Erreur. Cette biographie prodigieusement documentée montre que cette œuvre et cette vie recelaient bien des secrets. Le regard admiratif, chaleureux mais lucide de Todd McCarthy détruit de nombreuses légendes, rétablit une vérité souvent malmenée. On découvre dans ce livre qui fera date que les récits de Hawks - dans lesquels il était au centre de tout, voyait toujours juste, donnait de judicieux conseils à Humphrey Bogart, John Wayne et Josef von Sternberg, remettait à leur place Jack Warner, Harry Cohn et Darryl Zanuck - n'étaient que le fantasmatique et extravagant reflet de l'imagination qui nourrissait ses films. La réalité se révèle autrement complexe : Hawks est le genre d'homme pour qui le mot énigme semble avoir été inventé. Ainsi, le livre fourmille de révélations sur le mystère de la double version de La Rivière Rouge ou sur l'acharnement des censeurs contre Scarface. On apprend de manière irréfutable qui écrivit et tourna vraiment La Chose d'un autre monde. On découvre enfin quelle part prit William Faulkner dans l'élaboration des scénarios qu'il écrivit pour Hawks. Howard Hawks fut le premier à produire ses propres films et à marquer vigoureusement son indépendance face aux studios. Associé d'Howard Hughes et ami d'Ernest Hemingway, il fut aussi le cofondateur du "gang des motards hollywoodiens", un joueur invétéré poursuivi par les bookmakers, un gentleman, un séducteur... et un fieffé, menteur ! Robert Capa disait à son sujet : "Il y a deux sortes de mythomanes : ceux qui le sont parce qu'ils n'ont jamais rien fait de leur vie et ceux qui en ont tellement fait qu'ils restent perpétuellement insatisfaits. Lui est le prototype de la seconde catégorie. "Mais quand, vers la fin, Hawks déclara : J'ai eu une vie formidable", pour une fois, il n'exagérait pas.

11/1999

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Essais

Empavillonner

Qu'il s'agisse, entre autres exemples, du Pavillon France réalisé par l'architecte Jean-Paul Viguier à l'occasion de l'Exposition Universelle de Séville (1992), de celui des Pays-Bas signé de l'agence MVRDV dans le cadre l'Exposition Universelle d'Hanovre (2000) ou encore, avant eux, des pavillons présentés comme "manifestes de la modernité" , tels que ceux de Richard Buckminster Fuller (Pavillon Etats-Unis, île Sainte-Hélène, Montréal, 1967), de Le Corbusier (Pavillon Philips, Bruxelles, 1958) de Robert Mallet-Stevens et des frères Martel (Pavillon du tourisme, Paris, 1925), tous sembleraient procéder d'une même intention (ou prétention)? : celle de définir les voies et préceptes d'une architecture résolument nouvelle laquelle, contestant ou refusant parfois ce qui a cours, préfigure et marque de quoi serait faite l'époque à-venir. Profitant aujourd'hui d'un certain recul, il est permis de constater quel aura été le devenir de ces tentatives architecturales ? : pour bon nombre d'entre elles, des "reliques" d'un temps révolu, des ruines (à l'image d'éléphants blancs), également des friches ou encore des déserts... Les stigmates d'édifications avancées comme "prototypiques" alors tombées dans l'oubli. C'est comme si ce qui s'était naguère pensé, tenté n'avait été, en réalité, que la consécration et "apothéose" d'une Culture de l'éphémère ? : un brusque et bruyant "déballage" de savoir-faire souvent techniques-technologiques, l'empreinte autrefois rutilante d'une audace créative ou encore une authentique démonstration de force, de puissance (un geste à l'énergie concentrée et dispersée) consacrant l'emprise et assise économiques, culturelles des états commanditaires pris au coeur d'une inexorable compétition mondiale. Aussi, bien plus que de conclure à l'échec du nouveau ? -? celui de ne pouvoir triompher qu'en de trop rares occasions ? -, reviendrait-il plutôt de s'interroger sur la fonction et les visées véritables de ces constructions, sur ce qui s'édifie et se programme vraiment au travers de la forme même du Pavillon, soit sur ce qui s'empavillonne. C'est-à-dire tout à la fois s'incorpore, se cristallise et se disperse en de multiples cellules pavillonnaires d'exposition entremêlant idées, visions, concepts et conceptions, également systèmes, stratégies, postures et positions tactiques... Conviendrait-il, en outre, de se demander quels places et rôles tiennent la maîtrise d'ouvrage ainsi que le commanditaire dans la pérennisation (et non seulement la conservation) de l'oeuvre architecturale. C'est très exactement là le cadre d'étude de cet ouvrage à paraître ? : s'appuyant sur des exemples précis, il s'agit de comprendre et de donner à lire de quoi le Pavillon est effectivement le projet.

03/2021

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Musicologie

Revue de musicologie Tome 107 N° 1 (2021)

Un grand amour de Beethoven. Parcours de Brigitte et Jean Massin Esteban Buch Pratiques de l'écoute en disposition de salon. Une enquête historique et empirique Emmanuel Reibel et Benoît Haug Notes et documents Le fonds de manuscrits musicaux de Maurice Ravel des Archives du Palais princier de Monaco Manuel Cornejo Nécrologie En souvenir d'Yves Gérard (1932-2020) Jean-Michel Nectoux, Achille Davy-Rigaux et Catherine Massip Daniel Heartz (1928-2019) Michel Noiray Comptes rendus Du bruit à la musique. Devenir organiste, M. Balthazar Lucille Lisack The Cambridge History of Music Criticism, dir. Chr. Dingle Katherine Ellis Bourdieu et la musique. Enjeux et perspectives, dir. P. Kaelblen, I. Kirchberg et A. Robert Isabelle Mayaud Les "bandes" de violons en Europe. Cinq siècles de transferts culturels. Des anciens ménétriers aux Tsiganes d'Europe centrale, L. Charles-Dominique Forence Gétreau London Voices, 1820-1840. Vocal performers, practices, histories, dir. R. Parker et S. Rutherford Edward Gillin Discordant Notes. Marginality and Social Control in Madrid, 1850-1930, S. Llano Aimée Boutin Une pluralité audible ? Mondes de musique en contact, dir. Talia Bachir-Loopuyt et A. Damon-Guillot Luc Charles-Dominique The Powers of Sound ans Song in Early Modern Paris, N. Hammond Leendert van der Miesen Sex, Death & Minuets. Anna Magdalena Bach and Her Musical Notebooks, N. Hammond W. Dean Sutcliffe The Cambridge History of Sixteenth-Century Music, dir. I. fenlon et R. Wistreich Richard Freedman The Cambridge Encyclopedia of Historical Performance in Music, dir. C. Lawson et R. Stowell Benoît Haug Operatic Geographies. The Place of Opera and the Opera House, dir. S. Aspden Mark Everist El músico como intellectual. Adolfo Salazar y la creación del discurso de la banguardia musical espanola (1914-1936), Fr. Parralejo Masa Stefan Etcharry Coquettes, Wives, and Widows. Gender Politics in French Baroque Opera and Theater, M. Ray Lola Salem Kunst, Spiel, Arbeit. Musikerleben in Deutschland, 1850 bis 1960, M. Rempe Alexander K. Rothe La création musicale à Montréal de 1996 à 2006 vue par ses institutions, A. Couture Gilles Demonet Sense and Sadness. Syriac chant in Aleppo, T. Jarjour Estelle Amy de la Bretèque Analytical Essays on Music by Women Composers. Secular and Sacred Music to 1900, dir. L. Parsons et B. Ravenscroft Susan Wollenberg Paul Dukas. Legacies of a French Musician, dir. H. J. Minors et L. Watson Cécile Quesney Decomposed. The Political Ecology of Music, K. Devine Gavin Williams Ruinas sonoras de la modernidad. La canción popular sefardí en la era post-tradicional, E. Seroussi, trad. et éd. S. Asensio Llamas Susana Weich-Shahak Journal d'un critique musical lyonnais (1907-1940), L. Vallas, intro. Ph. Roger et J. Dorival, éd. J. Dorival Yves Balmer La ricerca musicologica in Italia. Stato e prospettive, dir. A. Caroccia Giulia Gio

04/2021

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Sculpture

Le Facteur Cheval et son Palais idéal

A la lecture de l'ouvrage d'Alain Borne, paru pour la première fois à titre posthume en 1969 aux éditions Robert Morel, on peine à se garder d'une curieuse émotion rétrospective, la même peut-être qui mena l'auteur à consacrer cette très mince étude à la personne et l'oeuvre de Ferdinand Cheval, à une époque où la première n'était encore qu'une ombre et la seconde, pas encore une pièce de patrimoine. Il suffit presque d'ouvrir le livre au hasard pour entendre cette époque et comprendre cette émotion : Si d'autres déjà avaient livré au grand public la figure du facteur Cheval, il me serait permis de montrer ici son monument comme on fait en une monographie d'un château médiéval ou d'une cathédrale gothique. Mais puisque Ferdinand Cheval est encore un inconnu pour le plus grand nombre, je préfère accepter que le présent livre ne soit que l'esquisse d'un ouvrage plus important et ne pas négliger les liens bouleversants qui unissent le monument compliqué et inquiétant à l'homme simple traversé par un rêve qui le dépasse et lui permet, grâce à une surhumaine et presque incompréhensible opiniâtreté, d'accéder à l'art. Le livre est tout entier conforme à ce ton et à ce dessein. Les parties monographiques ne manquent certes pas, Cheval étant l'homme d'une seule oeuvre et le Palais idéal, l'oeuvre d'un seul homme ? ; et au lecteur qui ne connaîtrait encore ni l'un ni l'autre, le livre, en plus des aperçus photographiques, fournira donc l'ensemble des écrits de Ferdinand Cheval (son fameux "? testament ? " et ses lettres). Mais dans la mesure où ces approches sont susceptibles d'avoir été depuis rendues désuètes par la recherche, l'autre et véritable intérêt de ce livre réside dans le regard d'Alain Borne lui-même, qui, sans jamais se détourner de son sujet, ne fait aucunement mystère de ce qu'il se livre en grande partie à une spéculation sur les liens qui unissent l'homme et son oeuvre. "? Nous savons si peu de choses sur Cheval qu'il nous faut le réduire presqu'à une entité? ", avoue-t-il, profitant de ce vide de savoir pour se laisser guider par son émotion. Dans une langue d'une somptuosité d'époque, il laisse ainsi des pages de réflexions concentrées et sensibles sur "? la bataille de l'oeuvre ? " ou le rapport de l'art à la mort et à la sexualité, pages dans lesquelles, derrière la marque de son temps, on ne serait pas étonné de découvrir un autoportrait. Un livre précieux, à verser à la littérature consacrée à Cheval et à l'art naïf, mais surtout à garder pour son supplément d'âme.

05/2021

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Comics

Shadowman Intégrale

La Nouvelle-Orléans. Des démons venus du Monde des Morts - une dimension maléfique - envahissent la ville. Un jeune homme au passé trouble doit alors accepter son héritage et être à son tour possédé par un puissant esprit vaudou, un "loa". C'est ainsi que Jack Boniface devient Shadowman. Mais son nouvel alter ego est-il un allié ou une malédiction ? Comment affronter le terrifiant Maître Darque lorsqu'un démon est déjà tapi en soi, dévorant petit à petit tout ce qui nous rend humain ?

05/2018

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Biologie

Biologie de la reproduction et du développement

La collection PASS - Licence santé propose des outils indispensables pour évaluer ses connaissances et son degré de compréhension des cours pour toutes les nouvelles matières de la PASS et de la LAS : - Préparer les épreuves du nouveau concours ; - Réviser régulièrement les notions fondamentales du cours et évaluer ses connaissances ; - Compléter et améliorer ses révisions grâce à des entraînements complets.

03/2024

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Littérature française

L'origine du monde. Pour une ultime histoire de l'art à propos du " cas Bergamme "

L'origine de l'incendie criminel qui va ravager en 2020 le Grand Musée tient d'abord à la folie de Bergamme, nain cleptomane et iconoclaste, atteint de la pire des "pathologies nauséeuses". Pour sauver ce qui, selon lui, dans l'Art serait unique, cet étrange personnage prétend dérober, retoucher, inachever les plus célèbres tableaux - à commencer par L'Origine du monde devant lequel il vient si souvent faire scandale au Grand Musée... Mais la responsabilité de la tragédie incombe également à Gerbraun, conservateur en chef, apôtre de la duplication en série des chefs-d'œuvre. Séduit, amusé, puis fasciné par les baroques provocations du nain, c'est lui qui ouvre à Bergamme - dans quel secret dessein ? - les coulisses du prestigieux établissement. En haut, veille l'inénarrable commissaire Quevedo, chargé de la sécurité - un "déveinard" de la pire sorte, flanqué d'un chien doué de parole : M. Bull. Au laboratoire s'activent la pulpeuse Roberte, restauratrice en chef, et l'hygrométreur Alf, qui élève (secrètement) des rats-taupes glabres originaires du Kenya, et voue à L'Origine du monde un culte fétichiste. Dans les combles s'entasse depuis des siècles un véritable millefeuille de toiles abandonnées. Là, forant l'épaisseur des chefs-d'œuvre pourrissants, le personnel de l'établissement a creusé des niches où les uns et les autres s'adonnent à tous les plaisirs du commerce amoureux. Est-ce la présence obsédante de L'Origine du monde ? Une dangereuse ébriété sexuelle semble avoir envahi le Grand Musée - à quoi s'ajoute désormais la menace que constitue, dans ce temple de la conservation, l'inquiétante folie de Bergamme, qui confessera ses crimes au narrateur... En peintre et en romancier - en créateur indiscipliné -, Rezvani passe au crible d'une imagination provocante les aspirations les plus élevées et les ridicules les plus achevés de nos pratiques muséeuses. Avec une inimitable manière de dire gaiement les choses les plus graves, il poursuit ici une " poétique du désastre " entamée avec La Traversée des monts Noirs (Stock, 1992) puis La Cité Potemkine (Actes Sud, 1998), et fait de l'amour de l'Art - après celui de la Science - une des passions les plus ambiguës et les plus dangereuses du monde.

08/2000

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Thèmes picturaux

Jardins. Explorer l'art de l'horticulture

Jardins : Explorer l'art de l'horticulture emmène le lecteur dans un voyage unique à travers les continents et les cultures pour découvrir comment artistes, jardiniers, paysagistes et illustrateurs se sont inspirés des jardins depuis plus de 4 ? 000 ans, de l'Egypte antique à nos jours. Ce tour d'horizon superbement illustré réunit plus de 300 images spectaculaires couvrant un large éventail de styles et de techniques, des peintures, installations, sculptures et plans en passant par des images de cinéma, des bijoux et des textiles. Cette sélection, réalisée par un comité international d'experts, dévoile la diversité et la beauté des jardins, du jardin d'Eden aux jardins suspendus de Babylone en passant par les jardins paysagers anglais, les jardins zen japonais et de simples potagers. Cet ouvrage de référence inclut des oeuvres célèbres ou plus confidentielles d'artistes et de créateurs tels que Pierre Bonnard, Annie Faivre, Fergus Garrett, Jean Jullien, Roberto Burle Marx, Claude Mollet, Gertrude Jekyll, David LaChapelle, Marianne North, Piet Oudolf, Faith Ringgold, Vita Sackville-West, Jonas Wood et bien d'autres. Assemblées par paires, indépendamment de toute chronologie et toute géographie, les images révèlent des contrastes et des similitudes étonnantes. Observez des plans originaux de jardins, ceux du potager de Versailles au xviie siècle ou de Thomas Dolliver Church pour El Novillero, en Californie. Découvrez la campagne du gouvernement britannique pour promouvoir l'agriculture pendant la Seconde Guerre mondiale, et comment des horticulteurs envisagent de cultiver des plantes sur Mars. Apprenez tout de l'histoire du jardin de Claude Monet à Giverny, du sanctuaire créatif d'Anne Spencer à Lynchburg, en Virginie, pendant la Renaissance de Harlem et du jardin communautaire du "Gangster Gardener" Ron Finley à Los Angeles. Les jardins, qu'ils soient représentés sur d'anciennes fresques romaines, illustrés dans des manuscrits enluminés, rendus sur le papier ou capturés numériquement grâce aux dernières technologies de pointe, sont depuis longtemps un sujet de prédilection pour les artistes et les créateurs du monde entier. Des jardinières et des massifs de fleurs soigneusement entretenus aux jardins ouvriers, des oasis sur les toits-terrasses aux grands parcs publics, les jardins sont partout et nous connectent avec la nature.

10/2023

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XVIIe siècle

La marchande d'antiquités de Venise

Mon premier époux était un homme riche et noble. Sa famille possédait une vaste collection d'antiquités. Il m'a appris à distinguer l'authentique de la contrefaçon. A sa mort, sa famille a réclamé les clés de notre palazzo ! Il s'agissait de mes trésors, selon moi, et non des leurs. Je les ai donc laissés à l'abri, et nous avions, avec Roberto, prévu de vous les faire parvenir par bateau - ici, dans votre entrepôt - afin de les vendre à vos amis à la Cité. De Londres à la Nouvelle-Angleterre, en passant par Venise, les eaux troubles emportent tout, révélant secrets et ennemis... Veille du solstice d'été, 1670. Sur les quais brumeux de Londres, Alinor a rendez-vous avec James Summer, l'homme qui l'a abandonnée vingt ans auparavant. Celui-ci veut récupérer la seule chose qu'il ne peut obtenir avec sa fortune : leur fils, Rob, qui est né de leur amour. Mais l'arrivée de Livia, une jeune veuve bien trop charmante, vient semer le trouble. Elle affirme être la belle-fille d'Alinor et que Rob serait mort noyé à Venise. Alinor ne croit pas un mot de ce qu'avance cette prétendue marchande d'antiquités. Pour elle, cela ne fait aucun doute : son fils est vivant et Livia cache bien des secrets. Mais comment le prouver ? Angleterre, 1670. Une époque périlleuse pour toute femme indépendante... " Mystérieusement puissant et pourvu de multiples rebondissements. " Booklist " Le talent de Philippa Gregory est à son apogée. " Publishers Weekly " Philippa Gregory nous invite à nous plonger dans l'histoire fascinante de Londres, Venise et La Nouvelle-Angleterre à la fin du XVIIe siècle. " Woman & Home " Epoustouflant... La reine du roman historique parvient avec brio à nous emporter loin de la Cour des Tudors. " Parade " Le style de Philippa Gregory et son engagement pour révéler l'histoire ignorée des femmes font de La Marchande d'antiquités de Venise un roman divertissant et une oeuvre féministe inspirante. " Bookreporter. com " De véritables montagnes russes enchaînant rebondissements, intrigues et terribles secrets. " Woman's World Magazine

04/2024

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Romans policiers

Une enquête de Veronica Speedwell, T1 : Un étrange prélude

Londres, 1887. Maintenant que sa vieille tante est enterrée, Veronica Speedwell est libre de reprendre ses voyages pour une noble cause : la recherche scientifique, et, occasionnellement, un peu de batifolage amoureux. Aussi habituée à chasser les papillons qu'à éconduire ses admirateurs, Veronica a l'intention de s'embarquer dans l'aventure d'une vie ! Mais le destin en décide autrement... Veronica doit bientôt se libérer d'une tentative d'enlèvement, avec l'aide inattendue d'un énigmatique baron allemand. Il la confie à l'un de ses amis, un naturaliste reclus et irascible nommé Stoker. Lorsque le baron est assassiné sans avoir pu révéler ce qu'il savait du complot contre elle, Veronica, poursuivie par un assaillant insaisissable, est contrainte de former une alliance avec Stoker pour découvrir la vérité. " Un duo de choc, une toile de fond historique originale et une intrigue dont les mystères se dévoilent habilement, tel est le style inimitable de Deanna Raybourn. Cette nouvelle série commence en fanfare ! " Library Journal " Un roman brillant ! La narration pleine d'esprit de l'intrépide Veronica et la tension qui existe entre elle et l'excentrique Stoker rendent la lecture très plaisante. Et ce n'est que le début ! " Publishers Weekly " Les excentricités de l'Angleterre victorienne reçoivent un traitement passionnant dans ce roman extrêmement divertissant à la narration énergique. " South Florida Sun-Sentinel " Un régal ! Deanna Raybourn fait partie de ces rares écrivains capables de rendre l'Histoire immédiate et passionnante sans perdre en authenticité. " Rhys Bowen, autrice de Son Espionne Royale mène l'enquête " J'adore ce livre ! La charismatique Veronica Speedwell triomphe de l'adversité et du danger grâce à son esprit vif, son charme et son extraordinaire détermination. Une belle trouvaille ! " Robyn Carr, autrice des Chroniques de Virgin River " Veronica Speedwell fait assurément partie des incontournables du genre policier. " Alan Bradley, auteur de Flavia de Luce " Deanna Raybourn, conteuse hors pair à la voix unique, crée des personnages inoubliables dans un monde riche en détails. " Nora Roberts " Une héroïne intelligente qui a du cran et de l'avance sur son temps. " Fort Worth Star-Telegram

04/2022

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Economie

Macroéconomie. 8e édition

Economiste de renommée mondiale, Gregory Mankiw a révolutionné l'économie moderne. Il est l'un des représentants de la nouvelle économie keynésienne. Ses recherches sont extrêmement variées, aussi importantes pour la théorie que dans leurs applications. Ce manuel de macroéconomie est LE cours le plus connu, tant par ses richesses que par ses aspects pédagogiques. Il est également le plus utilisé dans le monde. Cette nouvelle édition expose de façon simple, progressive et rigoureuse les principes fondamentaux de la macroéconomie moderne avec le souci constant d'associer l'analyse théorique rigoureuse et le monde réel à l'aide de plus de 70 études de cas puisées dans l'histoire économique. Elle a été enrichie de nouvelles études de cas issueede l'actualité économique. Cette édition a été entièrement mise à jour. Plus particulièrement, elle revient sur les politiques non conventionnelles de relance, les incertitudes pesant sur la conduite de la politique économique, les développements récents du marché de l'emploi, ou encore les mesures de régulation macro-prudentielle. Tous les chapitres ont été révisés en profondeur afin de tenir compte des effets de la Grande Récession. En outre, les données empiriques ont été actualisées. Très complet, ce manuel est le support essentiel pour l'enseignant et le manuel de référence pour les étudiants en économie et gestion, en grandes écoles de gestion, en sciences politiques, MBA ou classes préparatoires. Il insiste sur l'importance de l'analyse aussi bien du court terme, tel que le cycle conjoncturel ou la politique de stabilisation, que du long terme notamment la croissance, le chômage, l'inflation, ou encore la dette publique. Il intègre les lignes directrices de la pensée économique tant keynésienne que (néo-) classique grâce à la place réservée aux théories modernes des prix et des salaires. Il multiplie les modèles simples plutôt qu'un modèle complexe à vocation universelle, exposant d'emblée les étudiants à des approches diversifiées des phénomènes économiques. Chaque chapitre se termine par un quiz rapide, une synthèse des concepts développés, et de nombreux exercices d'application. est professeur d'économie et titulaire de la chaire Robert M. Beren à l'université Harvard. Il y enseigne la macroéconomie tant au premier qu'au deuxième cycle. Il participe activement à la vie académique et aux débats économiques politiques. Outre sa charge d'enseignement à l'université Harvard, il est chercheur associé au National Bureau of Economic Research (NBER), membre du Brookings Panel on Economic Activity, et conseiller de la Federal Reserve Bank de Boston et du Bureau du Budget du Congrès américain. Entre 2003 et 2005, il a présidé le Council of Economic Advisors (CEA) auprès du président des Etats-Unis. est enseignant-chercheur, habilité à diriger des recherches en sciences économiques à l'université de Bourgogne Franche-Comté. Il est membre du Centre de recherche sur les stratégies économiques, CRESE. Il a assuré des responsabilités d'expertise auprès de la Commission européenne, direction générale de la Recherche et de l'Innovation, et du ministère de la Science, Technologie et Enseignement supérieur.

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Pléiades

Dracula et autres écrits vampiriques. Christabel ; Le vampire ; Fragment ; Carmilla ; Dracula suivi de L'invité de Dracula ; Le sang du vampire

Au cours de l'été 1816 à la villa Diodati, au bord du Léman, Mary Shelley n'est pas la seule à engendrer une créature de papier monstrueuse. Le médecin de Lord Byron, Polidori, qui participe également au concours d'histoires macabres organisé par son employeur, fait entrer le vampire en littérature. Le Vampire est un texte fondateur qui apporte l'impulsion décisive permettant au genre gothique de donner naissance à l'une de ses modalités les plus spectaculaires : la littérature vampirique. Avant Polidori, le vampire était un vuIgaire revenant cantonné à la tradition folklorique et aux récits légendaires. En faisant de lui un personnage éminemment byronien - aristocratique, désenchanté, séduisant ténébreux -, il invente une figure canonique qui continue d'essaimer aujourd'hui. Depuis le début du XIX ? siècle, la littérature britannique palpitait au rythme de pulsions sanguinaires. Avec la relation ambiguë mais cruellement prédatrice qui unit la très destructrice Géraldine à l'héroïne éponyme de Christabel (1797 et 1800), Coleridge a préparé les sensibilités à une mise en discours explicite de la morsure infligée par un revenant. Robert Southey, dans un épisode de Thalaba (1801), puis Byron, à la faveur d'un passage du Giaour (1813), ont l'un et l'autre franchi un pas symbolique crucial en utilisant non seulement le concept mais le terme de "vampire" . Christabel fait l'ouverture de ce volume, où l'on trouvera en appendice des extraits des deux poèmes séminaux de Southey et Byron. Un autre jalon est posé par Sheridan Le Fanu et Carmilla (1872). Ouvertement saphique, cette nouvelle met en scène un vampire femelle qui envoûte sa proie. La séduction est, littéralement, effrayante, et la prédation létale fait écho aux pulsions sexuelles refoulées de la victime. Un autre écrivain irlandais, Bram Stoker, saura s'en souvenir vingt-cinq ans plus tard. On ne présente plus sa création, le comte Dracula, ce grand saigneur. Reste que les adaptations cinématographiques se sont par trop éloignées de l'oeuvre originelle, et qu'il est bon de revenir au texte de Stoker pour saisir tout ce que son roman a de subversif. Dans Dracula (1897), projection des ténèbres de notre propre nature, la vie et la mort tissent un entrelacs lugubre, et la répulsion et le désir s'entremêlent. Quelques mois plus tard, Florence Marryat publie Le Sang du vampire et propose une variante féminine et insolite du mythe. Née sous le coup d'une malédiction héréditaire, Harriet Brandt, métisse originaire des AntiIles, est douée d'une propension fatale à faire du mal à ceux dont elle s'entiche, et c'est avec gourmandise qu'elle apprécie ses semblables. Autour d'elle, les êtres qui succombent à son charme exotique finissent par succomber tout court, tant ses cajoleries ou ses étreintes épuisent leur vitalité et se révèlent mortelles. Par un glissement sémantique, la jeune fille innocente en mal d'affection vampirise ses proches, et pour ce faire n'a même pas besoin de faire couler le sang.

04/2019