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Michelle Romo

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Sculpture

Les Adam. La sculpture en héritage

En 2020, la Ville de Nancy et le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle s'associent pour présenter une saison consacrée à la sculpture lorraine du XVIIIe siècle. Deux grandes expositions seront organisées au château de Lunéville et au Musée des Beaux-Arts de Nancy. A Lunéville, l'exposition " La sculpture en son château " sera présentée du 26 juin au 1er novembre 2020. Elle permettra de mettre en avant l'importance de la sculpture au sein des résidences ducales de Lorraine tant à travers la représentation des souverains que dans la décoration des appartements et l'ornementation des jardins. ? A Nancy, l'exposition " La sculpture en héritage. Les Adam, une dynastie lorraine " constituera la première rétrospective consacrée à cette célèbre famille de sculpteurs nancéiens dont le talent a rayonné bien au-delà des frontières des duchés. Un partenariat exceptionnel avec le Musée du Louvre En prêtant une quinzaine d'oeuvres majeures, le Musée du Louvre participe de manière exceptionnelle aux expositions présentées à Nancy et Lunéville. Guilhem Scherf, conservateur général du patrimoine et adjoint au directeur du département des Sculptures du Musée du Louvre, prend part à leurs commissariats scientifiques respectifs. Originaire de Nancy, la famille Adam est l'une des plus célèbres dynasties de sculpteurs français. Sur trois générations, ses membres déploient leurs talents au service des plus grands mécènes et participent à plusieurs chantiers importants du XVIIIe siècle européen. Formés en Lorraine dans le contexte d'essor artistique des règnes des ducs Léopold et Stanislas, ses plus illustres représentants, les frères Lambert Sigisbert, Nicolas Sébastien et François Gaspard Adam ainsi que leur neveu Claude Michel dit Clodion, oeuvrent à Rome, Paris, Versailles ou Berlin au service de princes européens comme Louis XV, Louis XVI ou Frédéric II de Prusse. Première rétrospective à leur être consacrée, l'exposition réunira un grand nombre de chefs-d'oeuvre issus des institutions nationales, internationales mais aussi de collections particulières. Elle sera l'occasion de dévoiler plusieurs sculptures prestigieuses inédites témoignant de la virtuosité de la famille Adam au coeur de l'Europe du XVIIIe siècle. Le catalogue qui l'accompagne a pour objectif de devenir l'ouvrage de référence sur le sujet en présentant les carrières des artistes de la manière la plus complète possible.

09/2021

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Histoire de la peinture

William barbotin. Un artiste rétais hors du commun

"Fils d'un pauvre marin rétais, William Barbotin voit le jour le 25 août 1861 à Ars-en-Ré. Passionné par le dessin, le jeune garçon couvre de ses oeuvres les murs des maisons blanches de son village. Le grand peintre rochelais William Bouguereau, de passage sur l'île de Ré, est frappé par son talent et le prend sous son aile. C'est le début pour le jeune casseron d'une brillante carrière artistique. Il deviendra l'un des plus grands graveurs de la Belle Epoque. William Barbotin obtient un premier prix de Rome de gravure en 1884, avant de s'installer à Paris avec sa compagne, Sophie Guériteau, qui vivait depuis son plus jeune âge au sein du foyer du grand géographe et théoricien de l'anarchie, Elisée Reclus et de sa compagne Ermance, qui la considéraient comme leur fille. Converti par son beau-père aux idées anarchistes, William Barbotin collabore à la presse libertaire. Il est également, durant une vingtaine d'années, l'un des animateurs du cercle anarchiste qui se reconstitue, chaque été, à Ars-en-Ré, où Elisée Reclus passe régulièrement ses vacances chez son gendre. Barbotin accède rapidement à la célébrité, au point d'être choisi par le président de la République Armand Fallières, pour réaliser son portrait officiel. Après la Grande Guerre, son étoile se ternit, la gravure étant passée de mode. L'artiste meurt à Paris, en 1931, oublié, désargenté et alcoolique. Il laisse deux filles, Carmen et Denise qui mèneront une existence misérable. Didier Jung : Après des études de sciences économiques, puis de sciences politiques, Didier Jung débute sa carrière professionnelle en 1970 à Alger, au sein d'une société d'Etat. Deux ans plus tard, il entre à EDF, où il occupera des postes très divers, notamment dans le domaine international. Depuis sa retraite, il partage son temps entre l'île de Ré et la région parisienne. Il a déjà publié onze oeuvres de fiction et neuf biographies de personnalités charentaises, pour lesquelles il a obtenu, en 2020, le prix "Ile de Ré" de l'Académie de Saintonge".

09/2021

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Poésie

Sultan Mourad

Sultan Mourad Victor Hugo Sultan Mourad La Légende des siècles, Hetzel, 1859 (p. 253-266). Mourad, fils du sultan Bajazet, fut un homme Glorieux, plus qu'aucun des Tibères de Rome Dans son sérail veillaient les lions accroupis, Et Mourad en couvrit de meurtres les tapis On y voyait blanchir des os entre les dalles Un long fleuve de sang de dessous ses sandales Sortait, et s'épandait sur la terre, inondant L'orient, et fumant dans l'ombre à l'occident Il fit un tel carnage avec son cimeterre Que son cheval semblait au monde une panthère Sous lui Smyrne et Tunis, qui regretta ses beys, Furent comme des corps qui pendent aux gibets Il fut sublime il prit, mêlant la force aux ruses, Le Caucase aux Kirghis et le Liban aux Druses Il fit, après l'assaut, pendre les magistrats D'Ephèse, et rouer vifs les prêtres de Patras Grâce à Mourad, suivi des victoires rampantes, Le vautour essuyait son bec fauve aux charpentes Du temple de Thésée encor pleines de clous Grâce à lui, l'on voyait dans Athènes des loups, Et la ronce couvrait de sa verte tunique Tous ces vieux pans de murs écroulés, Salonique, Corinthe, Argos, Varna, Tyr, Didymothicos, Où l'on n'entendait plus parler que les échos Mourad fut saint il fit étrangler ses huit frères Comme les deux derniers, petits, cherchaient leurs mères Et s'enfuyaient, avant de les faire mourir Tout autour de la chambre il les laissa courir Mourad, parmi la foule invitée à ses fêtes, Passait, le cangiar à la main, et les têtes S'envolaient de son sabre ainsi que des oiseaux Mourad, qui ruina Delphe, Ancyre et Naxos, Comme on cueille un fruit mûr tuait une province Il anéantissait le peuple avec le prince, Les temples et les dieux, les rois et les donjons L'eau n'a pas plus d'essaims d'insectes dans ses joncs Qu'il n'avait de rois et de spectres épiques Volant autour de lui dans les forêts de piques Mourad, fils étoilé de sultans triomphants, Ouvrit, l'un après l'autre et vivants, douze enfants Pour trouver dans leur ventre une pomme volée Mourad fut magnanime il détruisit Elée,

11/2022

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Musique, danse

Brahms

Nul autre n'était plus qualifié que Claude Rostand, grand spécialiste de la musique allemande romantique, pour traiter un sujet qui avait été jusqu'alors complètement négligé par la littérature musicale de notre pays. C'est, en effet, le premier livre complet et exhaustif paru à ce jour en français. Cet ouvrage considérable, Claude Rostand (1912-1970) y a consacré plusieurs années de sa carrière de critique et de musicographe, rassemblant tous les documents les plus récents à l'époque, lui permettant de tracer le portrait véridique d'une des plus grandes et attachantes figures du romantisme, et de faire justice d'un certain nombre de légendes qui en faussaient souvent la vérité. A travers les correspondances, les mémoires, les récits, les articles de journaux, il a su s'introduire au plus intime de son sujet et nous faire connaître la physionomie profonde d'un homme et d'un artiste parfois étrange, souvent déroutant, mais combien attachant pour qui le connaît. La valeur toute particulière du Brahms de Claude Rostand tient à ce que l'auteur a fait tout en même temps oeuvre d'historien d'une part, et de savant d'autre part. L'ouvrage comprend un élément biographique, récit très attachant, très vivant, au long duquel nous suivons le musicien presque jour après jour durant toute sa carrière. En outre, ce récit brosse une vaste fresque de l'Europe musicale d'alors : les grandes capitales de la musique, le cénacle de Schumann à Dusseldorf, celui de Mendelssohn à Leipzig, la Rome lisztienne de Weimar, Vienne à l'époque de François-Joseph et de Johann Strauss, etc. Nous y voyons vivre ou mourir Schumann, Liszt, Berlioz, Wagner, Hugo Wolf, Bruckner. Dans ce livre vivant, varié et passionnant, Claude Rostand a intercalé un élément qui, pour technique qu'il soit dans une certaine mesure, n'en reste pas moins à la portée de l'amateur moyen : toutes les oeuvres sans exception sont analysées de façon que cet ouvrage puisse également être consulté comme un guide et un dictionnaire brahmsiens. Toutes les oeuvres sont ainsi situées dans leur ambiance historique, psychologique, poétique et sentimentale, et expliquées sommairement et clairement du point de vue strictement musical.

09/1990

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Cinéastes, réalisateurs

Photogrammes

Renato Berta a écrit ces mémoires avec son ami Jean-Marie Charuau, réalisateur et scénariste. Quel est le point commun entre Godard, Rivette, Louis Malle, Rohmer, Chabrol, Resnais Téchiné, Amos Gitaï et Manoel de Oliveira ? Leur directeur de la photographie. Méconnu du public mais légendaire dans tout le 7ème art, Renato Berta a tourné près de 120 films avec les réalisateurs les plus mythiques de sa génération. On lui doit les images célèbres de Sauve qui peut (la vie) , d' Au revoir les enfants etdes Nuits de la pleine lune. Aujourd'hui, il nous livre ses mémoires, qui vibrent d'un amour sans cesse renouvelé pour le cinéma... Tout débute en Suisse au début des années 1960 : le jeune Renato, lassé d'un père qu'hypnotise la télévision, fonde un ciné-club dans son lycée et y projette des films de la Nouvelle Vague française et du Néo-Réalisme italien. Cet appétit pour le cinéma le conduit à l'Ecole de Rome et à Cinecittà où il fait ses premières armes. Là, il croise Rossellini, Visconti, Antonioni, et Pasolini surtout, qui le fascine. Il commence à travailler avec des réalisateurs suisses avant de tourner aux quatre coins du monde. L'Algérie en 1969, Bangkok en 1971 d'où il voit les B52 américains s'envoler pour bombarder le Vietnam, les Etats-Unis, et, bien sûr, la France où il accomplira la majeure partie de spn parcours. Des saillies de Godard aux conversations avec Sartre et Simone de Beauvoir, en passant par les Black Panthers, Robert Doisneau, Ingrid Caven, Susan Sontag, Isabelle Huppert, Marcello Mastroianni, Renato Berta a connu les plus grands, en ami et en génial accompagnateur. Ses mémoires sont truffés d'anecdotes, de portraits, de coulisses. Mais ils offrent aussi une méditation sur les "questions de cinéma" : rapport au réel, travail technique, lien entre l'éthique et l'esthétique... Renato Berta nous transmet avec passion et humilité sa vision lumineuse et sensible du cinéma, où les certitudes n'ont pas leur place. Inventif, novateur et libre, ce livre est à l'image de cet immense "opérateur" .

10/2021

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Histoire internationale

Le corps du Duce. Essai sur la sortie du fascisme

Au sommet de sa gloire, Mussolini fait don de son corps au peuple italien : photographies, affiches et films de propagande exaltent dans son physique ce que sera l'Homme nouveau. Le 29 avril 1945, ce même corps est suspendu par les pieds au treillis d'une station-service à Milan. Le régime fasciste a vécu. Mais l'Italie n'est pas pour autant sortie du fascisme. Un an après, à la veille du premier anniversaire de la Libération, un commando de jeunes néofascistes enlève de la fosse anonyme du cimetière de Milan la dépouille du Duce. Une fois celle-ci récupérée, la toute nouvelle République ne sait qu'en faire cependant : l'enterrer de nouveau, au risque de voir l'anonymat de la sépulture une fois encore percé par les nostalgiques du fascisme ? Ou la rendre à la piété de sa veuve et de ses enfants, au risque de voir le caveau familial devenir un lieu de pèlerinage pour des cohortes de néofascistes ? Dans le doute, les autorités profitent en secret de la disponibilité de l'Église : la caisse de bois brut est cachée dans un couvent, onze ans durant. L'Italie, poussée par la puissance du clérico-fascisme et la Guerre froide à s'attendrir chrétiennement sur les mésaventures des ex-fascistes plutôt qu'à s'enorgueillir des hauts faits des partisans, ne sait pas construire une mémoire fondatrice ni un culte patriotique sur le martyrologe des résistants. Entre l'Italie et la France, Sergio Luzzatto trame des fils plus robustes encore que ceux de l'enlèvement du cercueil de Pétain par des nostalgiques de Vichy en 1973, ou du mythe, commun à la mémoire néofasciste et à la mémoire pétainiste, du don de leur personne qui aurait fait du maréchal et du Duce des "boucliers" contre les exigences nazies. Les deux histoires sont avant tout unies par une gêne à l'égard de la Résistance comme événement fondateur. A Rome comme à Paris, une simple question d'ordre public - que faire de la sépulture d'un cadavre encombrant ? - en cachait une autre, bien plus délicate : comment transformer une réalité historique qui par définition exclut et divise - celle du mouvement partisan - en un mythe fondateur inclusif et partagé ?

11/2014

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Littérature étrangère

Scipion

Brillant historien de la Rome antique, couvert d'honneurs universitaires, le professeur Brenner a donné à son fils le nom du Carthaginois Hannibal, condamné par son vainqueur romain, Scipion, à l'exil et au déshonneur. Au contraire de sa soeur, Aníbal n'a jamais été à la hauteur des rêves du professeur. Il a adopté les théories de l'histoire les plus éloignées de celles de son père, puis il a sombré dans l'alcoolisme, a été chassé de l'université où il enseignait et vit en clochard fauché. A la mort de son père il découvre que celui-ci a tout légué à sa soeur et ne lui a laissé que trois cartons au contenu hétéroclite, dont l'examen lui révèle un rébus. Dans cet héritage, au milieu des journaux intimes et des souvenirs de son enfance se trouve le début d'un plan machiavélique qui va pousser Aníbal vers des personnages excentriques et d'anciennes amours jusqu'à une fortune inattendue. A travers les objets et les livres trouvés dans les cartons, Aníbal affronte l'ombre de son père, un archétype de l'aristocrate intellectuel latino-américain : séducteur, lyrique, intelligent, homme public construit sur une certaine idée de la virilité. Personnage à la voix paranoïaque, comique, pleine de ressentiment, Aníbal se laisse aller à ses lamentations, ce qui peu à peu l'éloigne des problèmes de la paternité et lui révèle la duplicité et le jeu des doubles que joue parfois la génétique. Et Aníbal devient malgré lui un double de celui qu'il déteste et se retrouve plus uni à son père qu'il ne l'a jamais été quand il était vivant. L'auteur transforme la colère en empathie et nous donne à penser que ce que nous haïssons le plus est peut-être la vision de ce que nous n'arriverons pas à être. Un roman original et un sens comique, dont la lecture se déploie dans des plans et des rythmes variés, une littérature rare. Un plaisir de lecture absolument délectable. "Un héritage piégé donne naissance à un grand roman qui se déploie entre la vérité maquillée qu'on adore et la vérité sans éclat qui retient les ombres. Deux territoires, un même paysage : éblouissant, vraiment, messieurs les lecteurs."

01/2015

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Critique littéraire

Bibliothèque Historique. Fragments Tome 4, Livres XXXIII-XL, Edition bilingue français-grec ancien

Le tome IV et dernier des Fragments de Diodore prend la suite du tome III, qui contenait les fragments des livres XXVII à XXXII et s'arrêtait en 145 av. J. -C. Après la prise de Carthage et la destruction de Corinthe par les Romains, la mort simultanée du roi de Syrie Alexandre I Balas et du roi d'Egypte Ptolémée VI marquait pour les dernières monarchies hellénistiques le début d'un déclin rapide et, pour les Romains, le commencement des luttes sociales et des guerres civiles. En huit livres, Diodore avait couvert environ 80 ans, puisque le terme de la Bibliothèque Historique doit être fixé en 61/60 av. J. -C. Le récit devait être très détaillé, chaque livre couvrant une dizaine d'années. Les fragments conservés, d'inégale longueur et d'inégale valeur (on peut légitimement douter de l'authenticité de certains...), donnent une idée du travail de synthèse accompli par Diodore qui, tout en accordant une grande attention aux res Romanae, ne perdait pas de vue l'évolution de la situation en Asie Mineure, en Syrie et en Egypte. Même s'il ne s'agit que de "débris" , les fragments transmis par les collections constantiniennes ou les résumés donnés par le patriarche Photios sont d'une valeur inestimable, car ils constituent parfois pour l'historien moderne la seule ou au moins la principale source d'information encore disponible. C'est le cas par exemples des deux guerres serviles qui désolèrent la Sicile ou encore de la guerre dite "sociale" , livrée par les Romains à leurs alliés italiens. Il était indispensable de donner une édition neuve de ces textes en essayant de retrouver, livre par livre, les intentions d'un auteur qui, loin d'être un simple compilateur, avait tenté de donner une interprétation personnelle d'événements appartenant à ce qui était pour lui de l' histoire "contemporaine" . Il est clair que pour lui Pompée le Grand était le point d'aboutissement de l'Histoire Universelle et qu'il avait adopté le point de vue des Romains les plus conservateurs, sans que l'on sache toutefois quel était le "patron" de ce Grec de Sicile installé à Rome.

03/2014

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Critique littéraire

Bibliothèque historique. Fragments Tome 3 Livres XXVII-XXXII, Edition bilingue français-grec ancien

Le tome III des Fragments de la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile réunit les restes précieux et relativement nombreux des livres XXVII-XXXII. Les "fragments" proprement dits nous sont parvenu par le canal des Extraits constantiniens (dont ne subsistent que quatre volumes). Ces Extraits ont préservé soit des sentences morales sorties de leur contexte, soit des anecdotes, soit encore des épisodes historiques de quelque ampleur. S'y ajoutent des témoignages indirects tirés d'auteurs byzantins qui résument Diodore, comme Photius, ou en tirent la matière de leurs propres chroniques, comme Georges le Syncelle. Les livres XXVII-XXXII couvrent trois quarts de siècle, depuis le retour d'Hannibal en Afrique à la fin de la IIe guerre punique jusqu'à la destruction de Carthage et de Corinthe en 146/5 av J-C. C'est un moment important de l'histoire méditerranéenne puisque Rome abat la puissance séleucide en Asie, détruit le royaume de Macédoine et l'empire de Carthage et, à l'autre bout de la Méditerranée, réduit les Celtibères et les Lusitaniens. Il est admis que ces livres dérivent de Polybe. C'est en partie vrai, mais l'examen des textes réédités par nos soins montre que l'influence de Polybe est indiscernable dans les livres XXVII-XXVIII. Pour les livres XXIX-XXXII, des concordances apparaissent certes entre Polybe et Diodore, mais on constate aussi que celui-ci résume son modèle en l'adaptant à son propre dessein et n'hésite pas à modifier en la rajeunissant son interprétation des événements. Dans certains cas, il dit même autre chose que son modèle supposé, ce qui oblige à nuancer l'opinion reçue. Pour toute cette période de l'histoire et tout particulièrement pour les décennies où Tite-Live fait défaut, ces fragments constituent une source de valeur en dépit de son caractère incomplet. Il importait donc d'en donner une édition moderne accompagnée d'analyses et de notes historiques, en faisant apparaître, comme nous l'avions fait pour le tome III paru en 2006, le degré de fiabilité des textes, révisés et corrigés de manière à les rendre intelligibles.

09/2012

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Esotérisme

L'ombre du temple. Vienne 1312-2012

16 Octobre 1311, dans les faubourgs de Lyon, 1500 templiers anonymes battent le pavé. Le concile oecuménique de Vienne va s'ouvrir. Ils attendent d'en découdre avec Clément V au sein même de la cathédrale St-Maurice. Philippe le Bel à Pontoise s'apprête à rejoindre ses légistes à Mâcon. Il veut en finir avec ces moines chevaliers, ces arbitres, aux réseaux européens structurés détenant un pouvoir insupportable. Comme pour les juifs, le roi séquestre leurs biens ! A l'aube du Concile, Guillaume de Nogaret s'inquiète aussi : qui arrêtera Enguerrand de Marigny ? Effaré par cette hardiesse, le pape craint un schisme. " Doit-il sacrifier l'Ordre du Temple pour sauver la mémoire de Boniface VIII ? ". La messe est déjà dite : " Nous sommes innocents Clément, tu l'as reconnu à Chinon en août 1308 et tu nous trahis encore ! " Bertrand de Got, frappé de népotisme se bouche les tympans, les Pères s'insurgent contre lui... En 1698, l'éminent historiographe de Colbert, Etienne Baluze de Tulle, voit ses travaux en France mis à l'index. Il prouve l'innocence des Templiers et dévoile les vices des papes en Avignon. Il dérange Rome, Louis XIV lui indique le chemin de l'exil, ses écrits survivront ! Bibliophile invétéré, Christian Rollat lève le voile sur les archives secrètes du Vatican, TOUTES transférées manu militari à Paris en 1810 sur ordre de l'Empereur. L'académicien François J.M Raynouard s'empressera de décortiquer les archives de l'Ordre du Temple et du procès. 700 ans après ce concile, l'auteur retrace au jour le jour ce passé nébuleux, l'aboutissement de ce guet-apens en secouant les tabous de l'Historiquement correct. Qu'on le grave dans la primatiale : " l'Ordre du Temple a été dissous oui, mais jamais condamné ". Ses dignitaires, coupables d'avoir enduré la torture sans autre forme de procès, marqueront le début des fantasmes ésotériques... Le VRAI parchemin de Chinon a resurgi en 2007 ! La vox populi en appelle donc sa sainteté Benoit XVI de réhabiliter Jacques de Molay à titre posthume. En 2011 C.Q.F.D...

06/2011

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Religion

Biographie d'Yvonne-Aimée de Malestroit (1901-1951). Tome 4, La grande épreuve et les gloires (1932-1946), L'irrésistible ascension

Ce livre évoque l'irrésistible promotion de Mère Yvonne-Aimée durant la période cruciale de sa vie. Ses charismes reconnus, son rayonnement la font nommer, avec dispense d'âge, maîtresse des novices, puis Supérieure locale et enfin générale de la Fédération des Augustines hospitalières qu'elle a fondée. La guerre de 40 est, pour elle, l'heure de toutes les épreuves. Elle fait des prodiges pour accueillir le flot des réfugiés et des blessés. Le 5 juillet 1941, elle reçoit, devant témoins, la plus haute grâce mystique, accompagnée de signes remarquables. Dans son couvent, occupé par les Allemands, elle accueille le Général en chef de la Résistance de l'Ouest et les blessés, maquisards et parachutistes, avec un sang-froid qui les sauve. Elle rencontre en même temps ses pires épreuves, prédites depuis 20 ans : En février 1943, à Paris, la Gestapo l'arrête et la torture ; quelques mois après, en mars-juin 1943, un prêtre ami interprète ses réussites comme fruit d'un pacte avec Satan, et prépare un procès pour la déposer. En 1944, les menaces allemandes s'aggravent. Malestroit est miné, promis au sort d'Oradour, mais le départ précipité des occupants permet d'éviter le drame. Avec la Libération, elle surmonte tous les obstacles et accueille, dans la simplicité, la gloire civile et la reconnaissance religieuse. Le 22 juillet 1945, . le Général de Gaulle vient à Vannes la décorer personnellement de la Légion d'Honneur. Il reste en relation avec elle jusqu'à sa mort. Mais elle relativise : "Résistance, connais pas, conclut-elle. Nous avons pratiqué la charité". Pie XII reconnaît et généralise le modèle collégial de Fédération promu par elle, en avance sur le Concile, alors qu'il était refusé depuis longtemps. Le pape reçoit Mère Yvonne-Aimée à Rome en 1946. Quelques intimes sont alors témoins d'une transfiguration qui atteste que le ciel est à l'unisson. Ce livre est concret et passionnant. Ce qu'il évoque paraissait aux auteurs eux-mêmes invraisemblable, mais la rigueur et l'authenticité des témoignages convergents qui étayent ce livre, le rendent incontestable.

12/2001

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Religion

Joseph de Cupertino. Giuseppe da Copertino. Giuseppe Maria Desa (1603-1663). Illettré, thaumaturge et théologien. Le saint qui s'envole devant le pape

La vie de Joseph de Cupertino est l'une des plus extraordinaires de l'hagiographie. Son procès de canonisation a été suivi par le pape Benoît XIV, célèbre pour sa modération et son érudition, ce qui suffit à garantir que l'Eglise a résolu toutes les questions relatives à ce cas aussi insolite. Les débuts de la vie de Joseph sont difficiles. Son père est si peu habile en affaires, que sa femme, pour se protéger du juge, doit se cacher dans une étable pour accoucher. Atteint d'une étrange maladie, Joseph est guéri par l'intercession de la Vierge. Il décide alors de consacrer sa vie à Dieu. A dix-sept ans, comme deux de ses oncles sont franciscains conventuels, il se présente dans leur ordre, mais il est refusé pour insuffisance intellectuelle. Les capucins l'acceptent ensuite comme frère convers ; cependant, s'il ne manque pas de piété, il est si maladroit et inapte aux études qu'ils doivent le congédier. Joseph devient quand même frère mineur conventuel, et il est ordonné prêtre, grâce à un concours de faits tout aussi incroyables que providentiels. Lors d'un voyage, ses charismes inquiètent un prélat qui le dénonce à l'inquisition, de sorte qu'il doit se présenter devant le Saint-Office de Naples. Plus tard, à Rome, son supérieur a la fâcheuse idée de le présenter au pape. Lorsque Joseph se prosterne devant lui, il entre en extase et s'envole jusqu'au plafond de la salle d'audience ! Quand Joseph a 36 ans, il est envoyé au couvent d'Assise où sa renommée de sainteté se répand. Après différentes affectations, le pape Alexandre VII le fait finalement conduire au couvent d'Osimo, où il vit ses six dernières années. Le récit de la vie de Joseph est passionnant, car sa sainteté évidente est ornée de charismes aussi nombreux que rares : outre ses lévitations, extases, vols et bilocations, il a le don de connaissance des coeurs et le don de prophétie. On lui attribue aussi un nombre important de miracles et de guérisons. L'ouvrage contient également un certain nombre de ses écrits, qui complètent le portrait humain et spirituel du grand saint italien.

01/2021

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Sports

L'Année du football 2017

Tous les matches de la saison 2016-2017, tous les résultats, les portraits des plus grands joueurs et les plus belles photos de l'année du football racontes par l'Equipe. Monaco Prince de la Ligue 1. Monaco devance un Paris-SG qu'on croyait indétrônable grâce à son attaque flamboyante (Falcao, Germain et la révélation Kylian Mbappé) et à son beau jeu (107 buts en Championnat !). La lutte à trois est passionnante entre l'équipe de la Principauté, l'inattendu Nice de la star Mario Balotelli et le PSG (vainqueur des deux Coupes nationales), où Edinson Cavani remplace Ibrahimovic dans le coeur des supporters. / Coupes d'Europe, nous revoilà. Monaco élimine Manchester City puis le Borussia Dortmund et parvient jusqu'aux demi-finales de la Ligue des champions, ce qu'aucun club français n'avait fait depuis Lyon en 2010. Le PSG se fait sortir par Barcelone au terme de deux matches qui entrent dans l'histoire (4-0 à l'aller, 1-6 au retour). En Ligue Europa, l'OL d'Alexandre Lacazette écarte l'AS Rome et le Besiktas Istanbul pour ne s'arrêter qu'en demi-finales. / Le triomphe de Ronaldo et Zidane. Le Real Madrid conserve la Ligue des champions grâce à sa victoire en finale contre la Juventus Turin (4-1). Le succès est total pour Cristiano Ronaldo, quadruple vainqueur de la compétition, et Zinédine Zidane, dont la carrière d'entraîneur est partie pour égaler sa carrière de joueur. Benzema et Varane sont eux aussi de l'aventure madrilène, tandis que Paul Pogba conquiert la Ligue Europa avec Manchester United. / Une Coupe du monde tant desirée. Les qualifications pour le Mondial russe voient la France et la Suède lutter au coude à coude. Les hommes de Didier Deschamps remportent un match capital aux Pays-Bas (0-1), battent aussi l'Italie (1-3) et l'Angleterre (3-2) en amical. Aux côtés d'Antoine Griezmann et de Dimitri Payet, les nouveaux venus Mbappé et Dembélé font souffler un fort vent de fraîcheur dans une saison également marquée par l'arrivée de l'arbitrage vidéo.

09/2017

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Critique littéraire

Europe N° 1034-1035, juin-juillet 2015 : Pierre Klossowski

Ecrivain, peintre et traducteur, Pierre Klossowski est né à Paris en 1905 dans une famille d'artistes. Frère aîné de Balthus, il a fréquenté dès ses jeunes années Rainer Maria Rilke et André Gide, puis Georges Bataille auprès duquel il participa au Collège de sociologie et à la revue Acéphale. Dans les années trente, sa rencontre avec les écrits de Sade marqua une étape déterminante dans son cheminement placé à la fois sous le signe de la discrétion et de l'excès. Pierre Klossowski apparaît comme l'une des figures capitales de la culture française du XXe siècle. Celui qui affirmait n'être «ni un écrivain, ni un penseur, ni un philosophe - ni quoi que ce soit dans aucun mode d'expression», aura tout de même laissé derrière lui une oeuvre considérable : des textes littéraires comme Les Lois de l'hospitalité, Le Bain de Diane et Le Baphomet, des études sur Sade et sur Nietzsche, mais aussi quelques scénarios, de nombreuses traductions du latin et de l'allemand (Virgile, Nietzsche, Kafka, Wittgenstein...), ainsi qu'une abondante production de dessins de grand format. Autour du concept de «simulacre», son oeuvre traite autant de la mythologie que de la théologie antique, de l'érotisme ou de l'économie générale. De Gilles Deleuze à Michel Foucault, de Giorgio Agamben à Jean-François Lyotard, plusieurs penseurs contemporains se sont intéressés de près à ses travaux. Les études réunies dans ce numéro d'Europe, ainsi que les nombreux inédits qui ont été recueillis, témoignent de l'extraordinaire diversité de l'oeuvre de cette figure atypique dont Georges Perros disait : «Cet homme semble venir de très loin. Pas seulement d'Europe centrale, pas seulement de la Rome impériale, pas seulement de Tübingen. Sous ce drôle de crâne, au front plus haut que nature, se battent, s'étreignent, se haïssent, font l'amour et la mort, comme nuages dans un ciel en difficulté, une multitude de cibles des héros de la mythologie aussi bien que ceux de Kafka, de Nietzsche, d'Hofmannsthal, de Rilke, tous véritables habitants de l'aujourd'hui des siècles et des siècles. Nous ne sommes pour cet homme hanté, cet homme d'extase, que contemporains de hasard.»

06/2015

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Développement durable-Ecologie

Aux origines de l'environnement

Le Petit Prince nous avait prévenus : « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour nos yeux. » Dans son acception la plus large, l’environnement représente en effet tout ce qui nous entoure. Les éléments et les paysages, les animaux, les micro-organismes et nos alter ego. Tous devenus invisibles à force d’être là ; invisibles, et pourtant essentiels à notre existence.Depuis un siècle, la perception individuelle et collective de notre environnement est passée d’une approche locale à une vision planétaire, confirmée par les clichés de la Terre que nous envoient les satellites. Ainsi l’environnement est-il aujourd’hui perçu à la fois comme un droit (mais aussi un devoir vis-à-vis des générations futures), un territoire à ménager, voire à restaurer, un capital-nature à faire fructifier sans le ruiner.Voilà pourquoi il faut sans doute parler non pas de l’environnement mais des environnements. C’est l’approche de ce livre, qui se penche par exemple sur les interactions qui existent entre les gènes et leurs multiples niveaux d’environnement, entre les différentes espèces qui constituent la microfaune du sol ou encore entre les virus, les bactéries et les hommes. Sont sollicités ici non seulement des systématiciens – pour débusquer l’arbre dans la forêt du vivant –, mais aussi des écologues, des biologistes évolutionnistes et des anthropologues, des philosophes et des géochimistes, des généticiens et des économistes, qui, tous, aident à comprendre la trame complexe de ce « tissu planétaire ».Un environnement dont l’être humain n’est évidemment pas absent. La sédentarisation d’Homo sapiens, sa croissance démographique et son incroyable expansion ont, pour partie, contribué à fragiliser ce tissu qui l’entoure. Or « ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil », rappelait Sitting Bull dans sa Lettre au président des États-Unis en 1886, ajoutant : « Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même. » Dans la lignée des précédents ouvrages de la collection, Aux origines de l’environnement a pour ambition de relier, voire de renouer, un à un, tous ces fils.

09/2010

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Histoire de France

Moi et Marie-Louise

Janvier 1814, Napoléon s'apprête à affronter la sixième coalition menée par l'Europe contre la France. Divorcé le 19 décembre 1809 de l'Impératrice Joséphine qui ne pouvait lui donner d'héritier et remarié avec l'Archiduchesse d'Autriche Marie-Louise le 2 avril 1810, Napoléon évoque avec cette dernière, lors d'une ultime rencontre le 24 janvier 1814, son parcours depuis cette époque. Exilé à l'île d'Elbe et définitivement éloigné de Marie-Louise, Napoléon continue à entretenir avec son épouse, réfugiée en Autriche avec leur fils le Roi de Rome, une relation épistolaire jusqu'en juillet 1815, date de son embarquement pour l'île de Sainte- Hélène, son dernier séjour. Marie-Louise, fille de l'Empereur François Ier d'Autriche, élevée à la Cour d'Autriche dans un climat de haine envers "l'ogre Corse" , découvre progressivement la vraie nature de Napoléon et s'attache désormais à cet époux attentionné qu'elle finit par aimer sincèrement. Napoléon, à son tour, s'éprend de cette jeune Princesse de dix-huit ans qui lui donne enfin le fils tant attendu pour assurer la dynastie Napoléonienne sur le trône de France. Marie-louise, dont la personnalité s'affirme rapidement, assure par deux fois la régence de l'Empire, en 1813 lors de la campagne d'Allemagne et en 1814 lors de la campagne de France. Au cours de ce dialogue imaginaire, mais qui aurait pu avoir lieu, Jacques di Costanzo fait revivre le fastueux mariage de Marie-Louise et de Napoléon qui a fasciné l'Europe ; le somptueux voyage de noces à travers les territoires récemment acquis par la France ; le périlleux accouchement de leur fils en 1811 ; les désastreuses campagnes de Russie en 1812, d'Allemagne en 1813 et de France en 1814 ; la première abdication à Fontainebleau le 21 avril 1814 ; le court séjour à l'île d'Elbe suivi de l'incroyable "vol de l'Aigle" ; les cent jours ; la mythique bataille de Waterloo et finalement la seconde abdication le 22 juin 1815 jusqu'au départ pour Sainte Hélène, la dernière demeure de l'Empereur déchu.

03/2018

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Histoire ancienne

La politique des Gaulois. Vie politique et institutions en Gaule chevelue (IIe s. av. N. E.-70)

Petit-on, aujourd'hui, écrire une histoire de la Gaule ? Les descriptions faites par César dans le récit de sa conquête - la fameuse Guerre des Gaules - relèvent-elles du mirage et obéissent-elles à la seule règle de la communication politique ? Quelle était la réalité indigène des Gaules du Ier siècle avant notre ère ? En reprenant l'ensemble du dossier grec et latin, cet ouvrage fait d'emblée le pari de l'unité de la Gaule en montrant comment s'y sont développées, avant César, des pratiques politiques communes : assemblées à différentes échelles, reconnaissance d'une autorité commune, mise en place de coalitions générales placées sous l'autorité de chefs de guerre dont Vercingétorix fut le dernier et le plus célèbre représentant. Après la conquête romaine, ces pratiques constituèrent une partie du socle administratif de la Gaule romaine. Ainsi l'entité gauloise fut pérennisée par le culte du Confluent, à Lyon, ignorant la tripartition provinciale imposée par Rome et obéissant en partie à une tradition héritée du temps de l'indépendance. En s'appuyant sur le dynamisme de l'archéologie régionale, cet ouvrage enrichit considérablement l'image communément partagée de la Gaule. Fini le temps où les seuls Eduens représentaient, élevés au rang de modèle unique, tout ce que l'on pensait savoir sur les Gaulois : la diversité des institutions gauloises, liées à celle des peuples de la Gaule, donne à voir une société bien plus complexe et bien plus intéressante. Le découpage provincial et la mutation civique réalisée par les Romains en 16-13 après notre ère, tout en punissant à davantage d'homogénéisation institutionnelle, ne mettent pas un terme à cette diversité. L'adaptation aux normes importées d'Italie suit en effet, selon les régions, des schémas et des rythmes variés. Documentés par un large corpus de textes relus à l'aune de nouvelles questions et par l'exploitation d'un important matériel archéologique et numismatique, la Gaule et ses peuples trouvent ici une épaisseur politique surprenante qui renouvelle largement notre regard sur ceux qui furent longtemps considérés comme de fameux "ancêtres", nos Gaulois.

01/2018

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Droit

La diffusion du droit international pénal dans les ordres juridiques africains

Aujourd'hui, l'Afrique est sans aucun doute la partie du monde la plus affectée par la commission des crimes internationaux les plus graves. Pourtant, depuis des décennies, il existe des mécanismes juridiques visant à sanctionner les responsables des crimes qui heurtent la conscience humaine. Seulement, l'échec relatif de ces mécanismes peut pousser l'observateur à se demander s'il est possible de garantir la diffusion du droit international pénal sur le continent africain. Cette interrogation est loin d'être incongrue, car même si un nombre important d'Etats africains ont ratifié le Statut de Rome qui organise la répression du génocide, des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre et même du crime d'agression, il n'en demeure pas moins que l'application de ce Statut dans les différents ordres juridiques concernés est très souvent compromise. La principale raison à cela est que, le droit international pénal ne tient pas forcément compte des particularismes juridiques des Etats qui ont pourtant la primauté de compétence, en vertu du principe de subsidiarité, pour sanctionner la commission des crimes internationaux selon les règles classiques de dévolution des compétences. De plus, il faut préciser que l'Afrique est le terrain de prédilection du pluralisme juridique qui favorise la juxtaposition de l'ordre juridique moderne et de l'ordre juridique traditionnel. Si le premier est en principe réceptif aux normes internationales pénales, le second qu'il soit musulman ou coutumier avec l'exemple des Gacaca rwandais, repose sur une philosophie juridique différente de celle du droit international pénal. Dans tous les cas, l'articulation du droit international pénal avec les ordres juridiques africains est une des conditions de sa diffusion. Cette articulation pourrait d'ailleurs être favorisée par le dialogue entre les juges nationaux et internationaux qui doivent travailler en bonne intelligence pour édifier un système international pénal ; d'où l'intérêt pour les Etats africains de favoriser une coopération effective avec les juridictions pénales internationales. Il va sans dire que, tout ceci ne sera possible qu'au sein des régimes politiques démocratiques capables de renoncer aux règles et pratiques juridiques anachroniques pour s'appuyer sur une politique criminelle pouvant favoriser, dans un avenir plus ou moins lointain, un véritable universalisme du droit international pénal.

09/2017

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Sciences historiques

Le fléau de Dieu. Au temps des Sarrasins

Damien Tracqui évoque le Moyen Age en poète inspiré : son roman, limpide et tourmenté, grave et étourdissant de verve, est à l'image de ce Xe siècle où s'épanouit l'amour parfait d'Eldrine et Colomban : âge de ténèbres et de lumière, rayonnant de foi et terrifié par la damnation, pénitent et paillard, confiant aussi bien en la sainte figure de Landry qu'en l'énigmatique sorcier meneur de loups ; immense nuit de violences que déchirent des éclairs de pure compassion où la fulgurance des miracles... Dans ce monde noir comme l'enfer, bleu et or comme les yeux de la Vierge que peint Jean-Chrysostome à l'abbaye de la Novalaise, une troupe de guerriers sarrasins, emportée par la fièvre de l'aventure et la passion des armes beaucoup plus que par l'ardeur à servir la foi musulmane, débarque en Provence et remonte vers les Alpes. Passant châteaux altiers ou hameaux crasseux, ils vont allégrement leur chemin semé de viols, de rapines et de crimes, et se fixent dans la Haute vallée de la Maurienne, terre hostile, mais place de choix pour rançonner les pèlerins qui se rendent à Rome par le Mont-Cenis. Là ils dressent leur bastion, entre Lanzo (Lanslevillard) et Beczano (Bessans). Au fil des ans, quand la noblesse du cœur parle plus haut que la différence de race et de religion, des amitiés indéfectibles se nouent, des amours se tissent entre sarrasins et montagnards - et naissent des enfants marqués au creux des reins de la tache bleue mongolique qui signe leur ascendance sarrasine. Lorsque les Maures doivent refluer, chassés par une vaste croisade, ils ne s'en retournent pas tous vers leur pays... L'Histoire ou la Légende ? Du côté de Lanslevillard et de Bessans, " on a toujours dit " que les sarrasins sont venus et ont fait souche ici. On a toujours dit... A l'heure où s'éteint la flamme tremblante des veillées, Damien Tracqui relaie la Tradition orale, insuffle à la mémoire l'éternité que confère l'écrit et donne à son pays natal la geste qui lui manquait. Eldrine et Colomban, avec leur ami Slimane le sarrasin s'unissent pour marquer la Légende du sceau de l'Histoire.

07/2006

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Ethnologie et anthropologie

Histoire du concept de couvade. Edward B. Tylor et l'ethnologie victorienne

Figure de proue de l'anthropologie britannique de la deuxième moitié du XIXe siècle, Edward Burnett Tylor (1832-1917) renvoie, par la notion de convoite, à un ensemble de représentations, interdits et pratiques liés à la naissance, lesquels imposent au père de renoncer à ses activités et nourritures habituelles et, éventuellement, de s'aliter. Mobilisant une vaste littérature, allant des Argonautiques d'Apollonios de Rhodes à l'ethnographie exotique et européenne du XIXe siècle, Tylor repère ces usages en Amérique, Asie, Europe et Afrique. Il propose de les désigner par le mot français couvade dans la première édition de ses Researches into the Early History of Mankind and the Development of Civilization (1865), ouvrage qui s'inscrit dans le vaste renouveau des sciences de l'homme promu par la reconnaissance, en 1859, de la haute antiquité du genre homo et de la préhistoire. Focalisant l'attention sur ce traité, Maria Beatrice Di Brizio reconstitue l'émergence du concept tylorien de couvade. La notion est d'abord analysée dans le cadre des Researches, dont on précise les enjeux de connaissance, les sources, les critères de sélection, classement et interprétation des données empiriques. Dans la seconde partie de son étude, l'autrice aborde le contexte d'émergence du concept au Royaume-Uni, entre 1810 et 1865, et prend en compte la naissance de l'ethnologie comme science générale de l'homme et science des races, le débat sur l'unité de l'espèce humaine, les théories sur l'origine et le développement de la civilisation. La troisième partie explore les usages, avant Tylor, des informations sur les comportements de couvade et du terme couvade (1538-1865). L'objectif de cet essai est d'éclairer le rôle du concept de couvade dans la construction de l'ethnologie tylorienne, théorisant l'unité de l'homme et le progrès naturel des sociétés à partir de l'état dit "sauvage". L'autrice interroge ainsi, à la fois, l'émergence d'une catégorie de classification anthropologique, le comparatisme ethnologique de l'époque victorienne et les matrices intellectuelles de l'évolutionnisme culturel britannique.

03/2021

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Beaux arts

Les Etrusques

La civilisation étrusque naît à la fin de l’âge du bronze, dans les régions de l’Italie qui correspondent aujourd’hui à la Toscane et à une partie du Latium. Elle s’étendra au cours des siècles suivants à la Campanie septentrionale et à la région du Pô. Elle finira par être totalement absorbée par Rome. La fascination qu’elle a exercée dès l’époque romaine tient à l’aura de mystère qui l’entoure, due à l’absence complète de sources écrites directes, et à des découvertes extraordinaires, qui attestent une grande richesse artistique. C’est ainsi qu’en 1553, la construction des remparts d’Arezzo entraîne une trouvaille étonnante : une sculpture que l’on a appelée la Chimère, fabuleuse créature à tête de lion et queue en forme de serpent, sur le dos de laquelle surgit une tête de chèvre. Nombre de monuments et objets seront progressivement mis à jour, en particulier des tombeaux qui recèlent des peintures murales révélant bien des aspects de cette culture. Ces vestiges, auxquels il convient d’ajouter les témoignages des Anciens, qu’il s’agisse de Diodore de Sicile, d’Homère, de Tite Live ou de Strabon, nous apprennent que le monde étrusque se caractérise par son urbanisation, qui ira jusqu’à la création de cités-État, puis de dodécapoles, système fédérant entre elles douze villes. Ils nous montrent également des savoir-faire raffinés en matière d’artisanat – céramique, bucchero, orfèvrerie – et dans d’autres domaines comme la métallurgie ou l’exploitation de mines. L’abondance de sanctuaires est le signe d’une forte religiosité, marquée par le culte des ancêtres ; elle nous renseigne sur les rituels et sur le panthéon. Enfin, les Étrusques marqueront l’histoire de leur temps en dominant les mers. La civilisation étrusque est sans doute la plus brillante des civilisations de l’Italie avant les Romains. Elle rayonna pendant sept siècles entre le VIIIe et le IIe siècle avant Jésus-Christ et connut son âge d’or au cour du VIe siècle, il y a maintenant plus de 2 500 ans.

03/2010

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Linguistique

L'instinct du sens. Essai sur la préhistoire de la parole

Cet ouvrage scientifique traite de l'origine de la parole chez une espèce de primate bipède qui a fini par perdre son langage animal au cours des 2 à 3 millions d'an-nées qui ont précédé notre époque. Relier cognition, évolution et langage dans une même problématique tel que proposé dans l'ouvrage est une démarche novatrice par rapport à la littérature consacrée à cette question fondamentale. Dans une perspective aussi inédite, la parole, d'une part, est une créature du sens et le langage humain, d'autre part, tel que nous le connaissons, est une créature de la parole. C'est pourquoi il est plus juste d'envisager l'apparition et l'évolution de la faculté de langage en termes d'une préhistoire du sens et de la parole. Cette oeuvre apporte une réponse aux questions fondamentales que se pose un scientifique, à savoir : Pourquoi le langage est-il apparu chez les présapiens ? Comment la parole s'est-elle inscrite dans le comportement de la nature humaine ? Quand les hommes se sont-ils mis à parler ? Quant à la question : De quoi le langage est-il fait ? , il faut convenir que depuis cent ans, les linguistes ont dressé un portrait détaillé et substantiel de tout ce qui participe à la nature et au fonctionnement des langues naturelles et du langage humain. En définitive, un livre qui va bien au-delà de la notion de proto-langage développée par Bickerton et ses émules, ou encore celle du recâblage neuronal génétiquement déterminé de Chomsky et son école, qui serait subitement intervenu il y a quelque 60 000 ans chez l'homo sapiens. Pourquoi une espèce évoluée de primate, vivant il y plus de 2. 5 millions d'an- nées, a-t-elle perdu son langage animal pour le remplacer par la parole ? Philippe Barbaud, linguiste et universitaire de renom, a consacré sa vie à l'étude du langage. A travers cet essai, l'auteur vous apporte aujourd'hui les réponses à cette question universelle... Comment et pourquoi l'Homme a-t-il appris à parler ?

04/2021

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Littérature française

Un chef de chantier à l'isthme de Suez - Une campagne en Kabylie. Un roman d'Erckmann-Chatrian

Fin 1872, Emile Erckmann, contre qui un mandat d'arrêt a été émis par les Prussiens qui occupent l'Alsace et la Moselle, s'installe à StDié. L'été précédent, il a fait la connaissance à Paris d'un Lorrain, entrepreneur de travaux publics, qui avait longtemps travaillé en Egypte à la construction du canal de Suez, Alban Montézuma Goguel, qui possède une propriété dans sa ville natale de StDié, l'Ermitage. Erckmann y est très bien accueilli et s'y sent bien, au milieu des Vosges et tout près de la nouvelle frontière qui le sépare de chez lui. Mais bientôt, "une envie furieuse" le prend de revoir l'Alsace. Pour s'empêcher de commettre cette imprudence, il entreprend avec Montézuma Goguel un voyage en Egypte et dans l'Orient méditerrannéen. Le voyage leur procure leur lot d'émotions, leur navire manquant de couler entre l'Italie et la Grèce. Ils visitent les ruines de Grèce, puis Alexandrie, le Caire, Gizeh. Ils embarquent sur un petit vapeur qui les mène d'un bout à l'autre du canal de Suez, où ils s'arrêtent sur les lieux des chantiers de Montézuma. Le retour les mène par Jaffa, Beyrouth, Tripoli, Rhodes, Constantinople, Corfou puis Rome, Gênes et le champ de bataille de Marengo. Ils rentrent à StDié au bout d'un voyage de trois mois. Goguel a une grande expérience du monde oriental actuel, des ses moeurs, de sa religion, de sa langue. Erckmann, lui, est plutôt versé dans l'histoire des anciennes civilisations. Tout le long du trajet, ils échangent leurs observations. D'Egypte, Erckmann rapporte la matières de ce livre. Il écrira plus tard à Chatrian : "C'est la première fois que nous sortirons d'Europe. Paysages, figures, tout est nouveau... Il faudra que le monde oriental y soit solidement indiqué, la couleur vive, originale de ces payslà devra ressortir avec une grande vigueur, mais sans exagération". De plus, Goguel, qui avait servi comme engagé volontaire dans la dernière guerre, s'était trouvé, en 1871, parmi les troupes chargées de réprimer l'insurrection de la Grande Kabylie. De ses souvenirs qu'il partagea avec Erckmann, celuici rédigea en grande partie pendant le voyage même, "Une campagne en Kabylie" .

01/2023

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Lire un tableau

Piero della Francesca et la Flagellation d'Urbino. Un pacte pour l'Europe

Tout le monde connaît Piero della Francesca, un des plus grands artistes de l'histoire de l'art. Et tout le monde connaît au moins de vue sa peinture la plus célèbre : la Flagellation dite d'Urbino, en référence à son lieu de conservation. La Flagellation n'est pas seulement une des oeuvres les plus fameuses de la Renaissance italienne et du quattrocento en particulier. Elle est la Renaissance qu'elle incarne à elle seule, purement et simplement, tant d'un point de vue formel qu'iconographique. L'une des images les plus débattues aussi depuis des siècles par la critique qui tente désespérément de lever le mystère et résoudre l'énigme qu'elle renferme apparemment. Ce livre, fruit d'une recherche acharnée depuis plus de vingt ans sur les chemins de la Grèce et de l'Italie, révèle enfin son sens profond tout en dévoilant pour la première fois de façon probante l'identité des protagonistes de la représentation. Une rencontre diplomatique pour sauver Byzance de la catastrophe imminente qui la guette et une Passion allégorique afin d'exprimer les souffrances de l'Eglise chrétienne d'Orient, c'est le sens littéral qu'elle exprime. Image de propagande subliminale, elle contient également un voeu implicite : laver la réputation du duc d'Urbino tragiquement assassiné et, surtout, faire renaître le grand empire romain à travers la réconciliation oecuménique et culturelle de Rome avec Constantinople enfin réunis, depuis le grand schisme, dans une même croisade pour la civilisation contre le barbare ottoman. Sol invictus d'Apollon-Constantin, premier empereur romain chrétien et fondateur de Byzance, qui s'assimile au Christ miséricordieux et vainqueur de l'obscurantisme. Plus que jamais ce tableau, que nous n'hésitons pas à qualifier comme l'image la plus importante du quinzième siècle, et le livre qui l'illumine dans toute sa beauté et sa vérité cachée sont d'actualité pour comprendre l'histoire des relations entre les deux pôles géopolitiques de l'Europe alors que se profile de nouveau à l'horizon de l'Orient la menace impérialiste de ceux qui ont la nostalgie d'un autre temps.

05/2021

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

Comment Kennedy évita la Troisième Guerre mondiale

Le 16 octobre 1962, lorsque John F. Kennedy arrive dans son bureau, son conseiller lui annonce : "Monsieur le Président, nous avons maintenant les preuves photographiques formelles que les Russes ont installé des missiles offensifs à Cuba." Pendant une semaine, le monde est brutalement saisi d'angoisse. Un nouveau conflit mondial semble imminent. Aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens, des magasins sont pris d'assaut et vidés de leurs stocks par des consommateurs affolés qui font des provisions de guerre. Le Pape Jean XXIII, qui a réuni à Rome le concile Vatican II, lance un appel pressant pour la sauvegarde de la paix. Aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui pensent, en effet, que la guerre est proche - et qu'elle sera nucléaire. Des mouvements de panique ont lieu çà et là, provoqués par des exercices d'alerte. Le climat est à la résignation et rares sont les voix qui s'élèvent pour appeler à la paix. Ce climat est alimenté depuis les années 1950 par une intense propagande antisoviétique et par la préparation du public à accepter l'utilisation d'armes nucléaires en cas de conflit. L'idée qu'une guerre risque à tout moment d'éclater est partagée au plus haut sommet de l'Etat. Un plan d'évacuation de la Maison-Blanche est même prêt. Comment Kennedy est-il parvenu à solder cette "crise des missiles" - la plus aiguë que la guerre froide ait produite - après un bras de fer d'une semaine avec Khrouchtchtev ? C'est ce que nous raconte Vincent Touze dans cet ouvrage passionnant. Car l'auteur a pu avoir accès aux enregistrements des conversations secrètes qui se déroulèrent pendant ces jours dangereux, dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, entre le Président et ses conseillers. Le lecteur pourra donc suivre, jour par jour, heure par heure, comme s'il était présent dans la pièce, les discussions, souvent tendues, et observer l'évolution des réflexions quant à l'enjeu et aux stratégies imaginables. Une grande leçon de leadership, aux côtés de John F. Kennedy, durant ces journées dramatiques qui auraient pu conduire à la Troisième Guerre mondiale.

08/2022

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Empire

Histoire de Jules César

Napoléon III, le premier président de la République française (1852-1870), n'a jamais caché sa fascination pour l'archéologie antique. Il reprit à son compte toutes les vieilles lunes de la France et de ses dynasties : son mythe fondateur, désormais fixé à la rencontre tragique, mais glorieuse, entre Vercingétorix et Jules César ; le rêve impérial, remontant à Charlemagne ; le rêve italien, remontant au XVe siècle et aux guerres d'Italie. Napoléon III avait en outre une passion pour l'archéologie, science nouvelle qui permettait de matérialiser le passé et, plus prosaïquement, de vérifier l'exactitude des sources littéraires. Aussi se lança-t-il, à partir de 1861, dans un programme de fouilles sans précédent : Alésia, Gergovie, le Palatin à Rome, pour ne citer que les plus emblématiques. En achetant en 1861 les jardins Farnèse au roi de Naples, François II, Napoléon III mit le pied sur le Palatin, "palais des Césars" , comme on l'appelait alors, établissant un lien direct entre sa personne et les empereurs romains. En 1861, il visite le site d'Alise-Sainte-Reine identifié comme Alésia. Il se rend ensuite à Gergovie et à Bibracte en 1862. Le 8 mars de la même année, il crée le Musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines (actuellement le Musée d'Archéologie nationale) par décret, auquel il fait don de sa collection. Son inauguration se déroule le 12 mai 1867 en présence de l'Empereur. Les salles sont ouvertes trois jours par semaine et présentent le produit des fouilles qu'il a ordonnées. On peut également y admirer des moulages et des maquettes relatives à la guerre des Gaules ainsi que la donation de Jacques Boucher de Perthes et les collections offertes par le roi Frédéric VII de Danemark. Il finance à hauteur de plus de 8 millions de francs des recherches archéologiques, des études expérimentales et des travaux cartographiques. En 1865, il fait ériger une statue de Vercingétorix au mont Auxois dont le piédestal porte l'inscription suivante : "La Gaule unie ne formant qu'une seule nation, animée d'un même esprit peut défier l'univers. Napoléon III à la mémoire de Vercingétorix". Ce livre rare et magistral paraît à l'apogée de sa passion pour César et la Guerre des Gaules.

04/2021

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Religion

Lettre ouverte aux catholiques perplexes

L'Eglise, dans les années 1960-1970, a pris sur sa route un tournant. Les prêtres ont quitté la soutane. La messe est passée du latin au français, ressemblant souvent à un repas de fête. Les enfants ont subi un nouveau catéchisme : on y remplaçait les questions-réponses par des activités d'éveil. La morale enseignée par les curés est devenue moins exigeante. Ils ont tendu les bras aux protestants et même aux religions non chrétiennes. Rome a décidé que, dorénavant, les Etats devaient reconnaître les autres religions. Des évêques ont sympathisé avec les communistes. Bref, en quelques années, autour du concile Vatican II, un chamboulement a agité l'Eglise. De nombreux catholiques se sont trouvés perplexes. Ce qu'on leur avait enseigné était parfois le contraire de ce qu'on leur prêchait à présent : qui fallait-il croire ? Les pratiques traditionnelles ne représentaientelles que des rites rétrogrades ? Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II expliquaient que l'Eglise se renouvelait : était-ce un bon chemin ? Mais un évêque se fit entendre. Il avait été chargé jadis de missions importantes par le pape Pie XII, qu'il représentait pour l'Afrique noire. Il s'exprima pendant Vatican II, il continua de parler après. Il exhuma des textes clairs qu'on avait enfouis dans le fond des tiroirs. Il se leva contre le "religieusement correct" et montra, faits à l'appui, que la parole de Jésus-Christ et des dizaines de papes qui avaient précédé valait toujours et qu'elle jetait une lumière sur la tempête que vivait l'Eglise. En 1985 enfin, cet évêque, Mgr Marcel Lefebvre, écrivit une Lettre aux catholiques perplexes afin de les aider à sortir de leur perplexité. Des années ont passé. La situation de l'Eglise est-elle la même qu'en 1985 ? Non. Les hommes d'Eglise ont-ils renoncé à l'adaptation au monde moderne ? Non plus. Il y a par conséquent toujours des catholiques perplexes. Mgr Marcel Lefebvre est mort, mais comme il n'est que l'écho de la Tradition de l'Eglise, sa parole est vivante. Elle s'adresse aux catholiques d'aujourd'hui. Ils n'ont qu'à lire.

05/2016

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Ecrits sur l'art

Le musée national

Quelle idée d'aller passer une nuit de décembre 2020 dans ce musée-là ! Le Musée National de Beyrouth se situe sur la ligne de démarcation qui fut la frontière visible, meurtrière, dite "la ligne verte" par la luxuriance de la végétation, entre Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest, tout au long de la guerre civile, laquelle dura 15 ans, si l'on admet même que la guerre est aujourd'hui achevée. Diane Mazloum est une romancière qui aime l'imagination et le passé récent. Elle n'aurait sans doute pas dû se frotter à la matière historique, sédimentée, confetti d'empires disparus, qui veille sous les murs et s'agrippe aux cryptes du seul musée qui fait office de mémoire au Liban. Musée d'une nation ou de l'absence d'une nation ? Par quel miracle ce temple qui abrite les trésors des civilisations disparues, des Egyptiens aux Babyloniens, des Byzantins aux Mamelouks, a-t-il pu survivre aux assauts de la brutalité des hommes ? Ici, c'est un franc-tireur qui creusa un trou dans le mur pour y viser le passant dont la tête éclatera. Là, ce sont les soldats israéliens qui se réchauffèrent à un brasier aux pieds noircis du Colosse. Ici, c'est une statuette en équilibre que le souffle de l'explosion du 4 août 2020 a fait dévier de son axe ? Là, ce sont les 31 statues aux yeux tournés vers l'intérieur qui semblent plus vivantes que les vivants du dehors ? La romancière n'aime pas le passé lointain. Mais elle se rend compte, dans cet émouvant récit griffé de vérités, que de Rome à Beyrouth, c'est le passé qui fait le présent, c'est l'ombre des morts qui recouvre la pauvre existence des vivants et l'illumine. "Le Liban est celui à qui l'avenir arrive le premier" écrit Dominique Eddé. Alors, si cette phrase est vraie, cette nuit au musée, une nuit qui s'étend jusqu'au jour, sera peut-être le livre que la romancière ne voulait pas écrire sur la fin de nos civilisations. Mais qui s'est imposé à elle.

03/2022

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Education sexuelle

Parler sexe. Comment informer nos ados

"Quand une meuf ne veut pas, est-ce qu'un copain peut la tenir pour qu'on puisse se la faire ? " . "Pourquoi les garçons ne regardent que nos fesses alors que nous les filles on tombe amoureuses ? " . "Est-ce qu'avaler du sperme fait grossir ? " . "Je n'aime faire l'amour qu'avec un âne, est-ce normal ? " . Florilège des questions, déroutantes, inquiétantes, drôles parfois, auxquelles répond le professeur de gynécologie Israël Nisand lors de ses interventions en classe de troisième et de seconde. "Sortir de sa zone de confort, se confronter aux gamins" , c'est l'idée qu'il a eue au début des années 1990. A l'époque, chef de service dans un hôpital de la région parisienne, il reçoit chaque semaine des jeunes filles de 14 ou 15 ans venues pour se faire avorter. Ces patientes en déshérence ignorent tout de la contraception, de l'IVG et de la sexualité en général. En face de l'hôpital, un collège. Le médecin s'y rend. Proviseur et professeurs, désemparés, acceptent volontiers sa proposition, informer les élèves : masturbation, jouissance, avortement, homo et bi sexualité, violence, inceste, domination masculine, IST, genres, désir et amour aussi, tout est abordé en une heure et demi. Succès immédiat, voilà le gynéco demandé partout en France où il fait à chaque fois le même constat : nos ados sont ignorants et tous, sans exception, sont formatés par la pornographie. Depuis, le nombre d'avortements chez les mineures a baissé mais reste le plus élevé d'Europe (15 000 chaque année chez les moins de 18 ans, 90 000 chez les moins de 24 ans). Et les plaintes pour violences sexuelles ont largement augmenté. Aujourd'hui, Israël Nisand se bat pour que l'on parle de sexe dans toutes les écoles, ce sujet crucial, intime et universel, mis à mal par la désinformation, le machisme et l'intégrisme religieux. Dans ce livre, celui qui se présente comme un homme de science, athée, féministe et de gauche, mêle au déroulé de son "cours à la sexualité" , récits et anecdotes d'une carrière brillante au service de tous et toutes.

02/2024

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Romans historiques

Hildegarde de Bingen. La puissance et la grâce

Cette vie d'Hildegarde de Bingen se présente clairement comme un "roman historique". La tradition littéraire dans laquelle s'inscrit l'auteure, Lucia Tancredi, est celle de l'Italien Alessandro Manzoni ou de la Française Marguerite Yourcenar. Pour eux, les documents des historiens, s'ils rendent compte des faits et gestes des puissants, n'apportent pas ce "vraisemblable" des poètes et des romanciers qui parvient à pénétrer plus profondément dans tous recoins de la vie des hommes, y compris des plus humbles. Il s'agit d'une approche historique plus libre mais non moins authentique. A la base du parcours existentiel d'Hildegarde de Bingen, demeure une interrogation : les biographies qui nous restent d'elle ont été établies par des hommes, sous sa dictée : Gottfried, Wilbert de Gembloux et Théodore d'Echtemach. On est donc en droit de se demander pourquoi la puissante abbesse, entourée de ses moniales qu'elle voulait pleines de sagesse et intrépides, et avec lesquelles elle communiquait au moyen d'un code secret fait de mots et de sons, n'a jamais transmis sa vie à l'une d'elle. Tout de suite après sa mort, documents, textes manuscrits de ses œuvres et témoignages furent expédiés à Rome pour l'instruction du procès en vue de la canonisation qui ne fut jamais menée à terme. Le roman historique "Hildegarde de Bingen, la puissance et la grâce" se base sur cette trame "vraisemblable" et reconstruit une biographie au féminin qui pourrait avoir été dictée à la moniale Adelheidis, future abbesse de Gandersheim, qui vécut aux côtés d'Hildegarde jusqu'à sa mort. Le récit dicté et recueilli par une femme permet une reconstruction plus intime et fidèle, capable de décrire la vie extraordinaire d'une femme comme Hildegarde, auteure de grandioses sommes mystiques, amie des reines et des empereurs, témoin génial et encyclopédique de son temps, mais aussi enfant "oblate" dans l'enceinte de l'abbaye, fille éprouvée, éducatrice affectueuse et maternelle, musicienne et guérisseuse, capable de trouver, dans les subtilités de la nature, le secret pour se sentir en harmonie avec la beauté et le don de la création.

09/2012