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Lucrece. Tragédie (1638)

Extraits

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Musique, danse

Gustav Mahler. Un génie universel

Chef d'orchestre parmi les meilleurs, directeur d'opéra exceptionnel, pianiste de talent, metteur en scène d'oeuvres lyriques révolutionnaire, Gustav Mahler (1860-1911) mène toutes ces activités à un niveau proche de la perfection, mais à contrecoeur : sa seule passion est la composition musicale. Un échec à un concours l'en écarte dans un premier temps. De famille modeste, deuxième de quatorze enfants, il réalise ce parcours par nécessité. A l'âge de vingt-cinq ans, il se lance avec frénésie dans la composition, tout en poursuivant ses premiers métiers. Mahler est un " compositeur d'été ", selon son expression non dénuée d'humour, un de ses traits de caractère. Idéaliste et humaniste sans cesse à la recherche d'un au-delà, Gustav Mahler veut composer de la musique pour créer un monde plus heureux. Ce passionné de la nature, dont il se sent si proche, est très attentif à la douleur des autres. Lui-même doit faire face à des tragédies qui le marquent profondément mais ne l'écartent pas de sa mission de créateur. "Chaque symphonie de Mahler raconte l'histoire d'une vie, avec ses drames, ses angoisses, ses peurs, ses élans d'amour", déclare le chef sud-coréen Myung-whun Chung, fasciné par sa musique. Il confesse d'ailleurs "être devenu chef d'orchestre pour diriger Mahler". Le compositeur autrichien choque par le modernisme et l'originalité de ses dix symphonies, bien trop en avance sur son temps. Après une longue période d'éclipse, sa musique est unanimement reconnue. Les oeuvres de Mahler sont, à partir des années 1960, jouées dans le monde entier. En hyperactivité permanente, ce personnage d'exception est terrassé à cinquante ans par une maladie du coeur, incurable à cette époque. L'auteur est convaincu que Gustav Mahler, génie universel, rejoint le Panthéon des Léonard de Vinci, Michel-Ange, Albert Einstein, Pierre et Marie Curie... Le but poursuivi est d'inciter des mélomanes, connaissant peu Mahler, à partir à sa découverte. Le parcours est fascinant.

04/2020

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Histoire de l'Eglise

Catholiques d'Ukraine. Un pays, une Église, un message

Trente ans après son indépendance, sa brutale invasion par la Russie a placé l'Ukraine, malgré elle, sous les lumières de l'Histoire. La guerre quasi-fratricide dicte désormais sa loi et appelle des questions essentielles : Quelle est l'histoire de ce pays au centre de l'Europe ? Quelles relations a-t-il entretenu avec la Russie au fil des siècles ? Quelle place tient le christianisme dans l'identité ukrainienne ? et particulièrement l'Eglise gréco-catholique d'Ukraine ? En parfait connaisseur de cette Eglise orientale de rite byzantin unie à Rome, l'auteur met en relief son importance dans une Ukraine à majorité orthodoxe abîmée par 70 ans de totalitarisme athée. Avec lucidité, il pointe sans concession la double menace pesant sur elle parce qu'ukrainienne et parce que catholique. Son histoire trop longtemps méconnue, est depuis des siècles tissée de tragédies et de fidélité. Elle a été au xxe siècle une Eglise martyre, totalement liquidée avant de renaître plus forte que jamais. C'est cette histoire et son présent qui sont ici racontés à travers ceux qui l'ont faite, y compris les responsables de l'Eglise des catacombes et les survivants du Goulag que l'auteur a longuement rencontrés. Au carrefour entre Orient et Occident, l'Eglise gréco-catholique d'Ukraine se révèle être une formidable clé de compréhension des enjeux du conflit pour l'Europe. Au moment où se joue une partie de l'avenir de l'Union européenne et du continent au risque de l'écartèlement, l'auteur nous donne ainsi de précieuses clés de compréhension de la situation actuelle dans toutes ses dimensions spirituelles, historiques et politiques. Didier Rance est diacre latin et byzantin, ancien directeur national de l'AED, historien, auteur d'une trentaine d'ouvrages, surtout sur les martyrs de notre temps et les Eglises persécutées, dont A travers la grande épreuve (Artège, 2016). Il a obtenu le grand prix catholique de littérature 2013. Il donne des cours sur l'unité des chrétiens à l'Université catholique d'Ukraine à Lviv.

10/2022

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Littérature chinoise

Illustres contes illustrés de l’île aux eaux tumultueuses

Premier livre d'une série de trois envisagés à La Barque - les deux autres étant "Le dossier Bulin" (1983) et "Mercure" (1988) -, "Illustres contes illustrés de l'île aux eaux tumultueuses "est le plus tardif de Gu Cheng (1956-1993), poète chinois des plus inventifs, extrêmes, surprenants et doués de la seconde moitié du xxe siècle. Ce livre mêle la comptine, le conte philosophique taoïste, la gatha zen, le pamphlet et des dessins improvisés au stylo réalisés en 1990, entre les mois de juillet et de septembre, le tout en un maelström poétique inédit en sa forme. Chaque texte est d'une concision extrême. Le rythme est celui, rapide, des textes anciens. Le ton en est enfantin, drôle, libre. Il s'agit d'amuser bien qu'ils témoignent des tragédies qui se jouent alors : son amour avec Xie Ye, la faim et la nourriture, la pauvreté, la lutte organique entre l'esprit et la matière... Il s'agit de créer une oeuvre nouvelle, un genre nouveau. Ainsi résuma-t-il le genre de ces textes : "Je les ai écrits en chinois classique, et à ceci sont venus s'ajouter des contes humoristiques. C'est une chose qui m'a amusé". - Deux registres de langue sont ainsi convoqués à la perfection : le chinois classique, souvent rimé et rythmé même s'agissant de prose, et un langage propre au conte traditionnel populaire huaben. Gu Cheng emmenant ainsi ses lecteurs dans un espace imaginaire. C'est une période où Gu Cheng s'adonne totalement et avec passion à ses expériences de vie sur l'île néo-zélandaise Waiheke, à une vingtaine de kilomètres d'Auckland - en maori, Waiheke signifiant précisément "île aux eaux tumultueuses" . Outre ici la singularité du texte du poète chinois Gu Cheng encore peu traduit en France, c'est aussi pour nous l'occasion de faire connaître au lectorat français son oeuvre pictographique-picturale, oeuvre telle d'un artiste total, en quête de liberté dans un art séculaire dont il maîtrisait les codes, se trouvant être aussi un excellent calligraphe.

01/2023

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Midi-Pyrénées

L'eau des deux rivières Tome 2 : Colette

Après nous avoir fait vivre, à travers l'histoire de son village fictif de Santa-Coloma, les causes lointaines et les préludes au conflit, la fin du premier tome nous a laissés au moment où l'état de guerre provoqué par le soulèvement militaire contre la République s'étend à tout le pays. Des centaines de milliers d'hommes et de femmes, dont la plupart n'avaient jusque-là jamais fait de mal à une mouche, se sont mis en marche les uns en direction des autres pour s'affronter dans une lutte sans merci destinée à devenir l'une des plus grandes tragédies du XXe siècle. A Santa-Coloma, Colette n'a pas pu empêcher Dago, l'homme de sa vie, le père de ses enfants, de partir lui aussi au combat. Tandis qu'Angel, également engagé dans une colonne de miliciens anarchistes, commence à remettre en doute sa foi en la révolution sociale. Projetée à son tour dans le tourbillon des évènements, son volontarisme allié à son sens atavique du réel va à présent l'amener à tendre de plus en plus souvent la main à tous ceux que les circonstances placeront dans les mêmes difficultés qu'elle. Avec et grâce à ses compagnons d'infortune, elle va surmonter une à une toutes les épreuves qu'elle aura à traverser. A la fin du roman, elle sera devenue une « héroïne » et se sera redécouverte elle-même en dépassant son propre égo. Elle aura acquis la possibilité de repartir sur de nouvelles bases et de régénérer l'avenir de toute sa lignée. L'eau des deux rivières nous raconte la tension entre la chimère qui nourrit la réalité mais qui écrase aussi la vie et la vie à tout prix au-delà du rêve. Les guerres et les révolutions comme tombeaux de toutes les illusions ou alors comme "extra ordinaires" opportunités de révélation à soi-même ?

08/2022

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Russie

Le livre noir de Vladimir Poutine

La Russie de Vladimir Poutine décryptée. Le 24 février 2022, en lançant son armée contre l'Ukraine, Vladimir Poutine a pris une décision qui bouleverse l'équilibre politique et économique européen et mondial, et qui aura de tragiques répercussions sur la société russe et sur l'image du pays. Il était persuadé d'obtenir une victoire facile, mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. La nation ukrainienne est entrée en résistance, l'Union européenne s'est découvert une unité inattendue pour adopter de sévères sanctions contre la Russie, et les Etats-Unis ont été contraints de se réintéresser au Vieux Continent. Néanmoins, cette guerre provoque de terribles tragédies humaines, d'immenses destructions matérielles, et pose une question cruciale : qui est Vladimir Poutine, cet homme qui refuse de tirer les leçons de l'effondrement de l'URSS en 1991 et ne rêve que de retour aux frontières de l'empire tsariste et du rétablissement d'un régime utilisant les méthodes totalitaires du KGB ? Comment a été formé cet homo sovieticus né à Leningrad en 1952 dans un milieu très modeste ? Pourquoi fut-il fasciné très jeune par l'idée " héroïque " de travailler au KGB ? Quelles y furent ses activités jusqu'à l'implosion de l'URSS ? Comment ce modeste lieutenant-colonel a-t-il pu se hisser au sommet du pouvoir dans la Russie post-soviétique ? Pourquoi a-t-il déclenché plusieurs guerres très meurtrières, d'abord en Tchétchénie en 1998, puis en Géorgie en 2008, en Crimée et au Donbass en 2014, et enfin dans toute l'Ukraine ? En dépit d'un réarmement massif, quelle est la valeur réelle de l'armée russe ? Pour quelle raison a-t-il fait de la conquête de l'Ukraine une obsession personnelle ? - Autant de questions brûlantes, parmi beaucoup d'autres, auxquelles répond dans cet ouvrage une équipe de spécialistes de l'URSS et de la Russie, français et étrangers, menée par Galia Ackerman et Stéphane Courtois.

11/2023

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XXe siècle

Le siècle Tome 3 : Aux portes de l'éternité

Dans "La Chute des géants", cinq familles, une américaine, une russe, une allemande, une anglaise et une galloise, se sont croisées, aimées et déchirées au rythme de la Première Guerre mondiale et de la Révolution russe. "L’Hiver du monde" racontait la vie de leurs enfants au moment de l’accession au pouvoir des nazis puis des grands drames de la Seconde Guerre mondiale. "Aux portes de l’éternité" retrace leurs destinées toujours enchevêtrées à l’ère des immenses troubles sociaux, politiques et économiques des années 1960 à 1990 : lutte pour les droits civiques, guerre du Vietnam, construction du mur de Berlin, crise des missiles de Cuba, guerre froide… Rebecca Hoffman, professeur en Allemagne de l’Est, découvre que la Stasi l’espionne depuis des années et prend une décision qui aura de graves conséquences sur la vie de tous les membres de sa famille… George Jakes, enfant d’un couple interracial, renonce à une carrière d’avocat d’affaires pour rejoindre le ministère de la Justice que dirige Robert F. Kennedy, participant ainsi aux principaux événements de la lutte pour les droits civiques, tout en livrant une bataille beaucoup plus personnelle… Cameron Dewar, petit-fils de sénateur, n’hésite pas s’engager dans un travail d’espionnage officiel et officieux, au profit d’une cause qu’il croit juste, pour découvrir que le monde est un lieu infiniment plus dangereux qu’il ne l’avait cru… Dimka Dvorkine, jeune collaborateur de Nikita Khrouchtchev, se trouve pour le meilleur comme pour le pire aux premières loges de la course qui conduit les Etats-Unis et l’Union soviétique au bord de la guerre nucléaire, tandis que sa soeur Tania se taille une place qui la conduira de Moscou à Cuba, puis à Prague et à Varsovie. "Aux portes de l’éternité" clôt magistralement cette ample fresque des Temps modernes, où des personnages attachants affrontent toutes les tragédies du XXe siècle avec une pugnacité sans pareille.

09/2014

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 18, Ecrits autobiographiques

" Ah ! comme je suis mal fait pour ma part, si j'ose ainsi parler de moi mais je ne parle pas de moi ou je ne parle pas que de moi, parce que nous sommes tous mal faits. " Cette phrase tirée d'Une main exprime la complexité du rapport que Ramuz entretient avec l'écriture autobiographique. Aux yeux de l'écrivain, sa trajectoire personnelle et les événements qui la jalonnent ne sont pas dignes d'être confiés au public. Sa vie individuelle lui apparaît comme anecdotique, et il se refuse à attribuer à son parcours une qualité exceptionnelle, en dépit des personnalités qu'il a fréquentées et du rôle qu'il a joué dans l'histoire littéraire : " Toute sa vie, on va, on fait : et c'est toujours comme si on n'avait pas avancé, comme si on n'avait rien fait ", écrit-il encore dans Une main. Mais malgré ces allégations, Ramuz parle souvent de lui, et utilise volontiers la première personne pour justifier sa vision, ainsi qu'en témoignent ses essais des années 1930. À l'exception notable de Découverte du monde, sa pratique de l'autobiographie obéit au principe de généralisation qui régit sa démarche d'essayiste. Dans Souvenirs sur Igor Strawinsky et dans René Auberjonois, la remémoration n'est pas le support d'une évocation de relations amicales, mais l'occasion de développer un discours sur la condition de l'artiste et son statut d'élection. Dans Vendanges comme dans Une main ou dans Paris (notes d'un Vaudois), l'expérience individuelle n'est abordée que dans la mesure où elle possède une valeur exemplaire, et qu'elle peut être partagée avec le lecteur : d'où le recours à des figurations de soi qui placent la sphère intime à distance. Plus que les vecteurs d'un discours introspectif ou psychologique, le " petit Vaudois " de Paris (notes d'un Vaudois) et le " petit garçon " de Découverte du monde sont les incarnations d'une relation au réel que Ramuz tend à son public comme il le ferait d'un miroir. Le volume contient les six récits autobiographiques que Ramuz a publiés en volume, Vendanges (1927), Souvenirs sur Igor Strawinsky (1928), Une main (1931), Paris (notes d'un Vaudois) (1938), Découverte du monde (1939) et René Auberjonois (1943), ainsi que dix-sept textes, dont huit inédits, au genre proche de celui de l'écriture intime.

01/2011

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 17, Essais Tome 3 (1936-1943)

" Je regarde une fois de plus tout au travers de ce pays qui est le mien, des sources du Rhône à un de ses bouts, et jusqu'à l'autre de ses bouts, où le Rhône quitte ce pays, étant bleu et jaune entre des falaises. De l'endroit où il est encore à son berceau, et sort le pied timidement de son berceau, s'agitant entre des rideaux de soie verte et de dentelle blanche ; jusqu'à l'endroit de son adolescence, où il part en sifflant, les mains clans les poches, à la découverte du monde " (Besoin de grandeur). A la suite de Taille de l'homme (1933) et de Questions (1935), Ramuz publie en 1937 Besoin degrandeur. Il y scrute fiévreusement son pays et les réactions que suscite la montée des totalitarismes en Europe ; avec des accents parfois angoissés, l'écrivain, alors au sommet de sa notoriété aussi bien en Suisse qu'en France, cherche une espérance différente de celle que prétendent offrir les idéologies de son temps. Il en appelle aux valeurs paysannes de ceux qui vivent encore au contact de la nature, à leur " grandeur cachée " qu'il aimerait voir s'exprimer. Les textes réunis clans ce volume ont en commun l'attention portée au pays : leur fonction est à la fois identitaire - ce qui contribuera à faire de Ramuz le " chantre " d'une société largement idéalisée - et poétique. Car le pays, aux frontières variables mais toujours inscrites dans la topographie, est aussi l'espace de l'imaginaire et de l'écriture, le rêve d'une langue capable de dire le contact immédiat avec les choses - et de le faire partager. Et si l'écrivain admet, à demi-mot, qu'il s'est inventé le pays dont il avait besoin, il revendique également et par-dessus tout le droit à l'invention et à l'expression, un droit fondé sur les yeux et le cœur Ce volume contient trois textes écrits pour des livres de photographies, La Suisse romande (19.36), Pays de Vaud et Vues sur le Valais (les deux de 1943), ainsi que Besoin de grandeur (1937), Une province qui n'en est pas une (1938) et L'Année vigneronne (1940), commentaire du film homonyme de Charles-Georges Duvanel.

01/2011

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Religion

Strasbourg

L'histoire du diocèse de Strasbourg n'est pas de celles qu'il est facile de présenter dans un volume de faibles dimensions. Non pas qu'elle comprenne beaucoup plus d'événements majeurs que d'autres ; ou qu'il faille évoquer l'action d'un nombre exceptionnellement élevé de grands personnages. C'est la complexité de ce qu'il faudrait exposer brièvement qui risque de désespérer celui qui s'est imprudemment engagé à le faire. Notons d'abord que l'Alsace est incluse en entier dans un seul diocèse depuis 1802 seulement. Avant la Révolution, trois évêchés se partageaient son territoire : au Nord, celui de Spire englobait Wissembourg; au Sud, la Haute-Alsace dépendait de Bâle ; quant au diocèse de Strasbourg, il s'étendait sur la rive droite du Rhin, dont il administrait un large secteur. Comment, dans ces conditions, parler correctement de ce qui se passe à l'intérieur des limites actuelles sans en sortir ? Il est presque impossible, d'autre part, de se contenter d'allusions au contexte dans lequel s'inscrivent les faits religieux. Jusqu'en 1648, l'Alsace fait partie du Saint-Empire, dont les institutions et l'histoire ne sont pas de celles que les Français connaissent le mieux. Dans l'évocation de cet « environnement », il est malaisé de trouver la mesure juste, de n'en dire ni trop, ni trop peu. Enfin comme si le destin s'était ingénié d'avance à rendre délicate la tâche des historiens, il a fait de l'Alsace l'enjeu des guerres franco-allemandes. Le clergé, qu'il l'ait voulu ou non, dut se jeter dans la mêlée politique : après 1870, parce qu'il devait combler les brèches ouvertes par l'option dans les élites qui, d'habitude, s'acquittaient de telles missions ; après 1919, parce que la République radicale menaçait le régime concordataire et l'école confessionnelle, après 1940 enfin, parce que les occupants entendaient faire de notre province un Gau modèle et qu'ils ne pouvaient pas ne pas combattre le catholicisme, d'autant plus fort qu'il était populaire au meilleur sens de ce mot. Les lecteurs ne s'étonneront donc pas de voir ces problèmes prendre dans ce volume plus de place qu'ils n'en occupent ailleurs. « La France est diversité », disait L. Fèbvre. De cette diversité, la vie religieuse, et partant J'histoire des diocèses, n'était évidemment pas exclue. Francis RAPP

01/1982

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Littérature française

L'âme du violon

Un vieux luthier Italien au XVIIème siècle, un tsigane orphelin qui vit de sa musique sur les chemins de la France des années 30, une jeune femme bohème qui rêve de voir un jour ses toiles exposées dans le Paris contemporain et un PDG infatigable dont le coeur n'est touché que par les airs classiques qui résonnent dans son bureau new-yorkais : si différents soient-ils, ces quatre personnages ont en commun, un objet, le violon. Giuseppe lui a consacré sa vie, penché sur son établi jour après jour pour le compte d'un célèbre atelier italien ; un drame va le pousser à sortir de sa solitude et à transmettre son art à un jeune apprenti pour tenter de réaliser l'instrument parfait. Lazlo joue sans cesse de celui qu'il a reçu en seul héritage ; son incroyable talent lui permet d'en vivre et d'espérer un jour gagner cette Amérique dont on lui parle tant, et vers laquelle on le suivra. Lucie se voit obligée de reprendre sa vie en main pour vendre l'instrument que sa grand-mère musicienne lui a confié afin de lui permettre d'acheter le matériel nécessaire à la préparation de sa première exposition. Un projet qui la mènera de Londres à Vichy, mais surtout loin de ses peurs. Et Charles se met à enquêter sur les traces de violons mystérieusement signés pour conquérir une musicienne qui a su, par son art, ré-enchanter son existence jusqu'ici réduite à des chiffres et des contrats. Il redécouvrira dans cette aventure les plaisirs simples de joies qui ne s'achètent pas. De 1630 à nos jours en passant par l'entre-deux guerres, de la Lombardie aux gratte-ciels de New-York en passant par Paris et la Camargue, Marie Charvet lie ces quatre destins pour révéler l'âme d'un violon unique qui changera à jamais la destinée de nos quatre personnages. En lutherie, l' "âme du violon" désigne l'ultime pièce que dépose l'artisan au coeur de l'instrument et qui détermine sa sonorité et sa vibration. Dans ce roman choral, musical et léger, conçu comme une fugue à quatre voix et dont les chapitres déroulent en alternance les vies de chaque personnage, elle permet à l'auteur de faire résonner ensemble trois époques, plusieurs cultures et d'accorder ces destins bouleversés par un même instrument.

04/2019

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Beaux arts

Vermeer. L'oeuvre complet

L'attrait pour l'art de Johannes Vermeer de Delft (1632-1675), dont la brève existence n'est guère (mais toutefois précisément) documentée et dont l'oeuvre se limite à quelques dizaines de toiles, s'est accentué au cours du siècle dernier, au point de devenir un phénomène culturel presque unique en son genre, donnant lieu à des films, à des romans, et bien sûr à des expositions qui connurent un immense succès. Quant à la critique, elle se pencha sur cet oeuvre avec une attention extrême. La peinture de Vermeer, d'une qualité absolue, et fruit d'un travail de très longue haleine, se caractérise par une apparente objectivité photographique, associée à la capacité d'engendrer, chez l'observateur, des sensations et des pulsions, des inquiétudes, des questions et des attentes constamment renouvelées et insondables. Ses figures, indifférentes à notre regard captivé, ainsi que ses intérieurs préparés tels des plateaux de cinéma, où chaque objet semble doté d'une matérialité qui lui est propre et d'une vie autonome, exercent sur l'observateur un total et étrange pouvoir de séduction. Vermeer doit cependant être replacé dans son temps, dans le monde du collectionnisme hollandais du "siècle d'Or". Certains aspects de la peinture de Vermeer, comme la composition extrêmement soignée de ses représentations, la disposition des tentures, des fenêtres et des chaises, la figuration des habits et des colliers de perles, le goût pour les allégories, peuvent alors être lus sous un jour nouveau. Et il en va de même pour l'étude des phénomènes optiques ou de la réfraction de la lumière, lors d'une contingence philosophique et scientifique décisive, puisque le maître de Delft vivait à quelques pas du naturaliste Antoni van Leeuwenhoek (du même âge que lui) et à quelques encablures d'un autre contemporain : Baruch Spinoza. Vermeer construisit pour l'essentiel un discours éthique et géométrique, d'une subtilité et d'un raffinement inégalés, sur "l'art de la peinture" en tant que pratique de la dissimulation et de l'allusion. Cet ouvrage se penche sur les différentes déclinaisons de l'extrême complexité de l'art de Vermeer, à travers l'analyse de tout son oeuvre autographe et des tableaux qui lui sont attribués, en cernant tour à tour les liens avec la peinture et la culture de son temps.

10/2012

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Histoire internationale

La Diplomatie-monde. Autour de la paix d'Utrecht - 1713

Ce livre a l'ambition d'ouvrir une nouvelle dimension pour l'histoire des relations internationales en étudiant la naissance, en Europe, d'une diplomatie prenant en compte le monde entier, où les Européens cherchent à être présents en ce temps de première mondialisation. Les traites de paix, signés à partir de 1713 à Utrecht puis à Rastatt et à Baden, mettent fin à un conflit qui dure depuis 1701, la guerre de Succession d'Espagne, et ils règlent en particulier le sort de l'immense monarchie espagnole qui contrôle des territoires sur tous les continents. Depuis les traités de Westphalie de 1648, le congrès diplomatique s'est imposé comme l'instrument des grandes recompositions géopolitiques destinées à établir la paix. Une telle réunion de négociateurs correspond à une confrontation maîtrisées où sont évalués les résultats des campagnes militaires et où sont cherchés des expédients pour faire accepter l'arrêt des hostilités. Pour des siècles trop souvent considérés comme des successions de guerres, par lesquelles des Etats en formation s'imposent en s'opposant, ce recueil d'études propose d'approcher l'histoire de l'Europe et du monde sous un autre angle, plus lumineux : celui de la négociation, puisque l'affrontement débouche aussi sur l'élaboration de pratiques destinées à résorber à tout prix la violence entre les pays européens-Néanmoins, cela conduit aussi à esquiver des litiges ou des souffrances collectives pour ne pas retarder ou empêcher la conclusion des traités. Finalement, une paix durable, comme celle de 1713-1714, fait de tous les belligérants des mécontents, tout en les obligeant à accepter un oubli général des traumatismes subis. Ces discussions intègrent les questions économiques, commerciales et coloniales, ce qui permet de parler de diplomatie-monde, afin d'aborder le dialogue avec des populations lointaines mais aussi des drames humains comme la traite des esclaves africains. Cet ouvrage se propose de considérer également les fondements d'une culture de paix, à travers l'émergence d'une opinion publique internationale, la réflexion sur la paix perpétuelle, la construction d'un événement historique qu'il faut célébrer et commémorer. Des historiens, venus d'horizons variés, donnent ici des études d'une grande rigueur, offrant une somme de connaissances historiques d'une incomparable richesse, et ils proposent des analyses originales et des interprétations novatrices, renouvelant en profondeur l'histoire des relations internationales, de la diplomatie et des sociétés des Temps modernes.

11/2019

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Franc-maçonnerie

Francs-Maçons : réalité, influence, histoire, avenir

Que l'on soit maçon ou pas, ce livre est celui qu'il faut lire pour savoir de quoi on parle. Les francs-maçons sont-ils des personnes proches du pouvoir ? En quoi les francs-maçons concernent-ils la société alors qu'ils n'en représentent qu'un petit pourcentage ? Les réponses dans cet ouvrage sans filtre. Que l'on soit maçon ou pas, ce livre est celui qu'il faut lire pour savoir de quoi on parle. Les francs-maçons sont-ils des personnes proches du pouvoir ? Ont-ils une moralité? En quoi les francs-maçons concernent-ils la société alors qu'ils n'en représentent qu'un petit pourcentage ? Elite d'influence, système obsolète ou école dite de sagesse qui deviendrait un ensemble de clubs d'affaires, que représente la franc-maçonnerie mondiale et française en particulier ? De quoi se comporte-t-elle et qu'y fait-on ? Les réponses dans cet ouvrage sans filtre. L'auteur, franc-maçon de Haut-Grade, présente la franc-maçonnerie et ses membres en leur évolution, aborde les questionnements, les sujets qui dérangent, les caractéristiques et une diversité méconnue. Il s'interroge sans tabou sur les réalités, les activités et le futur, en toute transparence. Le sujet alimente les conversations, suscite les oppositions, intrigue ou laisse indifférent. Le propos de ce livre n'est ni de défendre la franc-maçonnerie ni de l'attaquer, mais de la décrire à travers sa réalité. Elle n'est pas née en 1717, a été d'obédience catholique, anglicane ou protestante, a prospéré dans le monde entier ou presque. Elle connaît des problèmes, à commencer son image et elle génère des inquiétudes. Elle se répartit en deux pôles dont l'un occupe 95 pourcents des Loges au niveau international. Elle n'est pas anticléricale bien qu'une partie de la franc-maçonnerie continentale ait opté pour une autre approche de la mouvance anglo-saxonne. Nombre de Francs-Maçons déclarent croire en un Dieu révélé. D'autres ont pris de la distance. L'excommunication les frappe depuis 1738. Les loges véhiculent une réputation de réseaux. Elles semblent très masculines et demeurent entourées d'une sorte de secret qui nourrit tout et son contraire. Chacun peut solliciter d'entrer en Loge, mais les réunions se déroulent à huis clos.

02/2022

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Littérature française

Romans, récits, souvenirs - Tome 1

" Quand j'étais petite, une grande sagesse précoce m'envoya, au plus beau de mes joies, plusieurs avertissements mélancoliques, d'une amertume savoureuse au-dessus de mon âge. Elle me dit... Vous pensez à une belle dame en blanc avec un diadème, qui m'apparut parmi l'obscur feuillage du vieux noyer ? Pas du tout ! C'était simplement, banalement, la " voix secrète ", une immobilisation presque douloureuse de ma pensée, de tout mon petit animal bien portant, excité et repu, une porte entrouverte qui pour les enfants de mon âge demeure d'habitude fermée... Elle me disait : " Vois, arrête-toi, cet instant est beau ! Y a-t-il ailleurs, dans toute ta vie qui se précipite, un soleil aussi blond, un lilas aussi bleu à force d'être mauve, un livre aussi passionnant, un fruit aussi ruisselant de parfums sucrés, un lit aussi frais de draps rudes et blancs ? Reverras-tu plus belle la forme de ces collines ? Combien de temps seras-tu encore cette enfant ivre de sa seule vie, du seul battement de ses heureuses artères ? Tout est si frais en toi que tu ne songes pas que tu as des membres, des dents, des yeux, une bouche douce et périssable. Où ressentiras-tu la première piqûre, la première déchéance ? ... Oh ! souhaite d'arrêter le temps, souhaite de demeurer encore un peu pareille à toi-même : ne grandis pas, ne pense pas, ne souffre pas ! Souhaite cela si fort qu'un dieu, quelque part, s'en émeuve et t'exauce ! ... " Colette, La Retraite sentimentale (1907) Cette édition des oeuvres de Colette comprend trois volumes de Bouquins " La collection ". Le tome 2, Romans, récits, souvenirs (1900-1919), contient : Chéri - La Chambre éclairée - Le Voyage égoïste - La Maison de Claudine - Le Blé en herbe - La Femme cachée - Aventures quotidiennes - La Fin de Chéri - La Naissance du jour - La Seconde - Sido - Douze dialogues de bêtes - Le Pur et l'Impur - Prisons et Paradis - La Chatte - Duo - Mes apprentissages - Bella-Vista - Le Toutounier - Chambre d'hôtel. Le tome 3, Romans, récits, souvenirs (1941-1949). Critique dramatique (1934-1938), contient : Journal à rebours - Julie de Carneilhan - De ma fenêtre - Le Képi - Trois... six... neuf... - Gigi - Belles saisons - L'Etoile Vesper - Pour un herbier - Le Fanal bleu - Autres bêtes - En pays connu - La Jumelle noire.

04/2023

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Droit bancaire

Droit bancaire. 14e édition

Le droit bancaire contemporain est en mouvement constant. Les crises (notamment de 2008), la technologie (Fintech et blockchain...), l'essor de l'Union européenne (et de l'Union bancaire) et l'internationalisation (avec l'accès des entreprises de pays tiers au marché européen) modifient profondément les règles qui le composent, que ce soient des règles internes, européennes ou internationales. Les travaux du Comité de Bâle (notamment en matière prudentielle) comme les directives et règlements européens toujours plus abondants (sans oublier les RTS, ITS et la soft law des autorités européennes de surveillance) nourrissent et enrichissent le droit interne qui doit nécessairement être étudié en prenant en compte l'ensemble des sources qui reflètent un monde globalisé. Après avoir développé les nouons élémentaires du droit bancaire qui concernent à la fois les autorités de supervision (ACPR et ABE...), les professionnels (établissements de crédit, sociétés de financement...) et les clients (comptes bancaires, secret bancaire...), l'auteur insiste sur quelques notions complémentaires qu'il regroupe en deux rubriques afin de mettre en exergue les deux volets de l'activité bancaire : les opérations de clientèle, en particulier les opérations de paiement, les crédits internes (cession Dailly...) et internationaux (comme le crédit documentaire), ainsi que les relations interbancaires et les opérations intéressant les professionnels, telles que la titrisation. L'ouvrage, à jour des dernières réformes (notamment l'ordonnance n° 2020-1544 du 9 décembre 2020 renforçant le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme applicable aux actifs numériques, l'ordonnance n° 2020-1636 du 21 décembre 2020 relative au régime de résolution dans le secteur bancaire, la loi n° 2021-402 du 8 avril 2021 relative à la réforme de l'assurance et du courtage en opérations de banque et en services de paiement et le règlement (UE) 2020/1503 du Parlement européen et du Conseil du 7 octobre 2020 relatif aux prestataires européens de services de financement participatif pour les entrepreneurs, l'ordonnance n° 2021-796 du 23 juin 2021 portant transposition de la directive 2019/2034 du 27 novembre 2019 concernant la surveillance prudentielle des entreprises d'investissement, l'ordonnance n° 2021-858 du 30 juin 2021 portant transposition de la directive covered bonds du 27 novembre 2019) intéressera, en raison de ses niveaux de lecture, tant les étudiants que les professionnels.

08/2021

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Littérature française

Le Carnet d'Anna

"Ce carnet est un chaos ! " écrivait Edouard de Pomiane dans la préface de cet ouvrage insolite, copie du carnet de travail d'Anna, cuisinière au destin hors norme. Abandonnée par sa mère, confiée à des paysans sans scrupule, violée à 15 ans, elle accouche d'un fils, Michel, qu'elle est obligée de confier au curé du village. Pour subvenir à ses besoins, Anna devient cuisinière et bonne à tout faire à Paris. C'est là qu'Edouard de Pomiane la croise et découvre sa cuisine. Lorsqu'Anna meurt d'une pneumonie, il décide de publier le carnet de cette cuisinière à l'inspiration naïve. "Anna n'a rien créé ; elle en était incapable. Mais, sans en comprendre la beauté, elle faisait une admirable cuisine en appliquant des formules qu'elle avait glanées un peu partout". Dans ce carnet, un entremets est suivi d'un potage, ou d'un dessert. Le texte retombe ensuite sur un ragoût ou un poisson, pour revenir à une soupe. Ce carnet de plus de 160 recettes de cuisine dite "bourgeoise" , du boeuf en daube au poulet Marengo, en passant par les oeufs brouillés au boudin, la tarte à l'oignon ou les pets-de-nonne, propose, au-delà de simples recettes, les réflexions d'Anna qui font de ce carnet un document exceptionnel. Ainsi, à propos de la sauce hollandaise, Anna écrit : "C'est très vite fait. Je ne l'ai jamais manquée. Madame Fumal m'a dit que si la sauce tournait, il faut ajouter une demi-cuillère à café d'eau tiède et tourner au fouet. Ca se peut". et au sujet de l'omelette du curé : "Madame m'a dit que c'est une recette de Brillat-Savarin. J'ai parlé de cet homme à Madame Fumal. Elle ne le connaît pas. Il n'habite pas le quartier". Publié initialement en 1938, ce carnet est l'un des premiers recueils de recettes écrit par une femme. Comment lire ce carnet ? "Il ne faut pas le lire. Il faut le consulter". précisait Edouard de Pomiane avant de conclure : "Lorsque vous réussirez quelques-uns des plats décrits sur ces feuilles, n'omettez pas, en les dégustant, d'évoquer le souvenir d'Anna et de boire un bon coup à ma santé". Ce carnet est réédité dans son format d'origine en édition limitée à 800 exemplaires numérotés.

03/2021

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XVIIIe siècle

Le corps souffrant. Dire la maladie dans quelques écrits du for privé en Lorraine, au XVIIIe siècle

L'histoire de la maladie fut longtemps celle de la médecine, de ses héros et de leurs exploits, mais dès les années 1970-1980, grâce entre autres à Jacques Revel, Jean-Pierre Peter ou Roy Porter, un renversement radical de perspective a invité l'historien à prendre en compte le vécu de la maladie plutôt qu'à se complaire dans l'analyse du discours médical, dans l'histoire des maladies ou les biographies de soignants célèbres. Depuis, les travaux se sont multipliés à partir des récits de malades ou de leurs proches, car ce nouvel angle d'attaque donne une place centrale à l'individu mais également aux sources qui en parlent, c'est-à-dire à ces écrits du for privé - journaux, mémoires, livres de famille, correspondances intimes... - qui suscitent, surtout depuis l'aube des années 2000, un nouvel engouement. Sources non médicales, ces écritures privées sont ici privilégiées, telles les lettres qu'Elisabeth-Charlotte d'Orléans, duchesse de Lorraine, adresse à son amie la marquise d'Aulède entre 1715 et 1738. Une importante correspondance que complète heureusement l'analyse de quelques livres de familles incontestablement moins bavards mais rédigés par quelques apparentés Marcol qui, peu ou prou, appartiennent au milieu de la Robe nancéienne. Des textes à la première personne, auxquels ce travail fait la part belle, qui procèdent à une mise en récit de la maladie, mettent l'accent sur l'expérience subjective du malade et de ses proches et donnent accès aux parcours de santé de quelques individus appartenant, certes, à une frange restreinte de la population, les "gens de qualité", mais les seuls, en Lorraine, à avoir laissé, pour le bonheur de l'historien, quelques traces écrites... Autant de regards que l'individu porte sur son corps malade ou le corps souffrant de l'autre qui, à travers l'écrit, révèlent les façons dont la maladie est dite, vécue, interprétée et les représentations qu'on s'en fait. Histoire du corps malade, cet ouvrage esquisse aussi une histoire de la relation thérapeutique, car au fil du récit s'expriment parfois les attentes du malade, de ses proches vis-à-vis du soignant et des soins prodigués ; les parcours de santé individuels étant, comme il se doit, restitués dans le tissu de leur environnement familial et social et les narrations privées confrontées aux discours médicaux ambiants. Car la maladie, nul besoin désormais de le démontrer, est socialement et culturellement construite.

01/2022

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Histoire internationale

Au-delà de l'Oural. Un ouvrier américain dans la métropole russe de la sidérurgie

Magnitogorsk, énorme combinat sidérurgique et ville-champignon, fut créé en 1929, au sud de l'Oural, au milieu de la steppe, à des milliers de kilomètres à l'est de Moscou. Cette ville-usine surgie à partir de rien, comme des centaines d'autres construites à la même époque en Union Soviétique, allait abriter ce qui fut longtemps le plus important complexe sidérurgique mondial. Alors que, partout ailleurs dans le monde, la crise de 1929 et ses suites provoquaient la fermeture de nombre d'entreprises en jetant sur le pavé des dizaines de millions d'hommes et de femmes, l'URSS s'industrialisait à grande vitesse. Conçus dans le cadre de la planification d'une économie que la révolution d'octobre 1917 avait collectivisée, des usines géantes, des barrages, des villes industrielles voyaient le jour, en mobilisant des millions de travailleurs. John Scott, jeune Américain sympathisant communiste, devenu ouvrier qualifié pour aider l'URSS, participa de 1933 à 1938 à la construction de Magnitogorsk. Il a décrit ce que fut cette industrialisation, l'enthousiasme qui la rendit possible malgré les conditions les plus pénibles, les espoirs qu'elle souleva, les privations et la gabegie qui l'accompagnait donne aussi à voir l'arriération du pays, les populations paysannes découvrant le monde de l'industrie, les moeurs de la bureaucratie locale, les prélèvements qu'elle opère sur l'économie tandis que frappe la répression stalinienne. L'ouvrage de John Scott, publié aux Etats-Unis durant la Seconde Guerre mondiale, cherchait à convaincre que l'allié soviétique avait su créer une puissante industrie " au-delà de l'Oural ", hors d'atteinte des armées hitlériennes. Le fait que John Scott attribue cela à ce qu'il appelle " le génie de Staline " témoigne de l'aveuglement qui conduisit la majorité des communistes de l'époque à confondre les succès qu'avait permis la révolution d'octobre et la politique de Staline. Une politique qui, loin d'être géniale, accumula les zigzags, les coups de force bureaucratiques, sous fond de dictature policière permanente, qui se soldèrent par des millions de victimes. Ce livre, publié avec une nouvelle traduction, permet de comprendre comment le régime issu de la révolution d'octobre 1917 a pu, malgré le stalinisme, transformer radicalement un sixième de la surface du globe.

07/2010

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Histoire internationale

Par ordre du Führer ! Souvenirs, lettres et documents

Le Tribunal militaire international de Nuremberg a condamné à la peine capitale le Feld-maréchal-général Wilhelm Keitel ; jugé criminel de guerre, il fut pendu haut et court le 16 octobre 1946. Il a dû répondre, à Nuremberg, d'ordres qu'en sa qualité de chef suprême, Hitler avait donnés, mais que lui n'a fait que transmettre. Le maréchal Keitel devait, dans l'esprit de Hitler, représenter auprès de lui l'ensemble des forces armées. Il portait le titre de chef de l'OKW (chef du commandement de la Wehrmacht), mais cet homme ne détenait, malgré son rang élevé, aucun pouvoir de décision ni de commandement. La position de secrétaire militaire qu'il assuma auprès de Hitler à partir de 1938 était l'une des plus ingrates que l'on pût concevoir. Keitel en a convenu sans réticence au cours de son procès. Dans ses souvenirs, c'est surtout sur lui-même qu'il porte un jugement objectif alors que la plupart de ses camarades du corps des officiers, et en particulier de l'Etat-major général, lui ont jeté la pierre en lui faisant grief de n'avoir su empêcher ce qu'eux-mêmes n'ont pu davantage éviter. Reste à savoir si, en de telles matières, seul le Juge suprême est compétent, ou si des juges humains ont qualité pour en décider. En tout cas, les mémoires du Maréchal soulèvent quantité de problèmes ; ils touchent à celui, toujours brûlant, de l'articulation du haut-commandement dans les trois armes : terre, mer, air. Problème qui s'apparente à l'organisation de l'Etat et qui n'a encore jamais été résolu nulle part de façon satisfaisante. Se pose alors la question cardinale du devoir d'obéissance du soldat, et des limites qu'il sied de lui assigner dans le monde moderne. Sans doute est-ce en cela que réside l'intérêt palpitant de ces mémoires écrits par un soldat qui savait qu'il allait périr quelques semaines plus tard de la main du bourreau. Keitel en écrivant ces lignes ne s'est pas ménagé. Il n'ignorait pas qu'il allait mourir en expiation d'ordres qu'il n'avait ni conçus ni donnés, mais qu'il avait contribué à diffuser et à faire exécuter. Il a tenu néanmoins, avant de disparaitre, à apporter sa contribution à la vérité historique.

11/2019

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Histoire de France

Vauban. Edition revue et corrigée

Avoir servi les armées françaises pendant pas moins de cinquante-deux années ; avoir pris part à près de cinquante sièges victorieux (parmi lesquels ceux de Strasbourg et de Lille) avoir - en qualité de commissaire général des fortifications - "cadenassé" plusieurs dizaines de places et avoir créé neuf villes... Avoir plaidé en faveur du Rappel des huguenots peu de temps après la révocation de l'édit de Nantes et conçu le projet d'une Dîme royale pour réformer une fiscalité aussi injuste qu'incohérente autant de titres qui ont valu à Sébastien Le Prestre, sieur de Vauban (1633-1717), une gloire et une popularité inentamées qui l'ont pour ainsi dire momifié et ont permis de forger une légende dorée n'a-t-on pas fini par faire de ce serviteur zélé de la monarchie absolue un devancier des Lumières, de cet artisan du " pré carré " louisquatorzien l'un des premiers théoriciens des frontières naturelles et de ce soldat inflexible une sorte de saint laïc ? On en oublie les efforts déployés dès son jeune âge par un rejeton de la petite noblesse du Morvan pour accéder aux plus hautes charges et s'intégrer aux grandes clientèles de la Cour, solliciter grades et gratifications, arrondir son domaine morvandiau, allier ses filles à des familles huppées (en cela il ne diffère guère des autres grands commis de Louis XIV). Ce n'est pas diminuer les mérites et le rôle de Vauban que - grâce à des documents jusque-là inexploités - de le replacer dans son milieu, dans son cadre de vie, dans les mentalités de son temps. C'est au contraire donner tout son sens et toute sa singularité à l'œuvre d'un stratège authentique, d'un ingénieur et architecte aux vues révolutionnaires, d'un organisateur infaillible, d'un observateur attentif des réalités sociales et économiques d'une France parcourue en tous sens des décennies durant. Démêler la part de vérité et la part de légende relatives à un personnage aussi incontesté que Vauban, c'est enfin envisager l'histoire militaire du Grand Siècle d'un œil radicalement nouveau. Parue pour la première fois en 1996, cette biographie est devenue l'ouvrage " classique " sur Vauban. En voici une nouvelle édition revue et corrigée, à l'occasion de l'année Vauban célébrée par de nombreuses institutions françaises et internationales.

05/2007

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Histoire de France

Souvenirs et chronique de la duchesse de Dino. Nièce aimée de Talleyrand

Sans les centaines de pages écrites par la duchesse de Dino durant quarante ans, il manquerait quelque chose à ce qui fit le charme de la société européenne, de sa civilisation et de son histoire, depuis la fin du premier Empire jusqu'au milieu du second. C'est que la très belle Dorothée, qui tourna la tête de bien des contemporains, n'était pas seulement une fleur de la plus haute aristocratie, elle était spirituelle et lucide, d'une bonne culture littéraire et politique, d'une insatiable curiosité des faits, petits et grands, et d'un fort tempérament. Elle a connu et elle décrit toutes les têtes couronnées de son temps et les principaux hommes d'Etat, de Metternich à Wellington et à Thiers et Guizot, rapporte tous les échos de cour et de gouvernement, s'immisce dans la politique, juge les écrivains et les artistes, de Londres à Vienne et Saint-Pétersbourg, de Berlin à Rome, et surtout de Paris où elle résida une grande partie de sa vie. Elle avait en effet lié son sort à celui de Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, en épousant son neveu. Elle devint, à partir du congrès de Vienne où elle l'accompagna avec éclat, la maîtresse de sa maison comme de sa personne dont elle eut au moins un enfant, et elle fut toujours sa confidente. Elle le suivit à l'ambassade de Londres en 1830 et organisa sa mort en 1838, ce qui nous vaut des pages parmi les plus saisissantes, à l'instar de celles qu'elle consacre aux révolutions de 1848. Mais la reine des salons, arrière-grand-mère de Boni de Castellane, est aussi, au fin fond de la Silésie, un grand seigneur souverain qui reçoit chez elle le roi de Prusse et règne sur des dizaines de paroisses, des centaines de paysans et des milliers d'hectares - dépaysement garanti. Ecrits dans un style aussi simple que séduisant, et parfois mordant, qui lui ressemble bien, les Souvenirs rédigés en 1822 et qui vont de sa petite-enfance à son mariage en 1809, puis la Chronique qui court au jour le jour de 1831 à sa mort en 1862, constituent un document d'une immense valeur sur laquelle les historiens, qui l'ont souvent utilisé sans assez le dire, ne se sont pas trompés.

01/2016

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Sciences historiques

Petite histoire de l'île et de l'abbaye de Lérins

L'Ile, connue par les Romains sous le nom de "Lerina", est inhabitée t infestée de serpents quand Honorat d'Arles y fonde un monastère au début du Ve siècle. Honorat codifie la vie de la communauté, avec une règle dont la première rédaction, la "Règle des Quatre Pères", est la première du genre en France. Durant les Ve et VIe siècles, le monastère attire des moines qui assureront sa renommée. Dans les siècles suivants, la vie monastique sur l'île est interrompue à plusieurs reprises par les raids des Sarrasins. Vers 732, cinq cents membres de la communauté, y compris l'abbé, saint Porcaire, sont massacrés sur l'île. En 1047, l'île est envahie et des moines sont emmenés en captivité en Espagne. Ils sont rachetés par l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Sur l'île, des fortifications sont peu à peu construits entre le XIe et le XIVe siècle. Les reliques d'Honorat sont ramenées d'Arles, en 1391 et l'île devient un lieu de pèlerinage très populaire. En 1400, nouveau pillage par des pirates génois. En 1635, l'île est envahie par les Espagnols et les moines sont expulsés. Les Espagnols fortifient l'île en installant des batteries de canon sur les chapelles. Deux ans plus tard, l'île est reprise par les Français qui y laissent à demeure une importante garnison. Après un exil à Vallauris, les moines reviennent, mais le monastère continue de souffrir des attaques espagnoles et génoises. Le monastère est fermé par une commission royale en 1788, faute de moines ; à la Révolution, l'île est déclarée " bien national " et devient propriété de l'Etat. En 1859, l'île est rachetée par l'évêque de Fréjus qui cherche à y rétablir une communauté religieuse. Dix ans plus tard, des moines cisterciens de l'abbaye de Sénanque s'y installent. Le pape Léon XIII, par décret, en 1886, a rattaché les paroisses se trouvant dans l'arrondissement de Grasse au diocèse de Nice, à l'exception des îles de Lérins qui restent dans celui de Fréjus. Lors de l'expulsion des congrégations en 1903, les cisterciens de Lérins furent une des cinq congrégations catholiques masculines autorisées à poursuivre leur activité en France. La présente édition entièrement recomposée reprend le texte intégral de l'édition de 1929.

10/2016

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Religion

Belley

Le diocèse de saint Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, patron de tous les curés du monde, est un diocèse à l'histoire particulièrement originale. D'étendue limitée en ses origines, il englobe, depuis le Concordat, de vastes parties lyonnaises et des régions savoyardes. Ses villages ont été, tour à tour, en rapport avec la cité de Blandine et avec le siège de saint François de Sales. Les chartreuses s'y sont multipliées, des congrégations comme celle des Maristes y sont nées, des expériences scolaires comme celle de l'abbé Demia y prennent une valeur annonciatrice. Ce diocèse de Jean-Pierre Camus, énergique évêque du XVIe siècle, retint dans une de ses plus pauvres paroisses, saint Vincent de Paul ; M. Emery, la Sœur Rosalie, saint Pierre Chanel, le premier martyr d'Océanie, sont originaires de ces terres qui voient aujourd'hui affluer des pèlerins du monde entier dans le modeste village d'Ars. La seule synthèse sur l'histoire du diocèse réalisée par le chanoine Alloing en 1938, est devenue introuvable en raison de la modicité de son tirage. Depuis le temps où fut élaboré cet ouvrage, le visage de l'Eglise a beaucoup changé et ce renouvellement n'a pas encore été scientifiquement étudié ; les méthodes de recherches en histoire religieuse ont considérablement évolué. Il convient désormais de retracer l'histoire du peuple chrétien en intégrant la sociologie religieuse, l'influence des facteurs économiques, le poids des mentalités. Le présent livre a été conçu par deux auteurs enracinés clans les pays de l'Ain, dans la région lyonnaise et la terre savoyarde. Ils y ont enseigné et y poursuivent des recherches. Gabrielle Trenard est l'auteur d'un ouvrage apprécié sur le Bugey, Louis Trenard, professeur d'Université, a consacré son doctorat ès-lettres à l'histoire sociale des idées à Lyon, depuis le temps de l'Encyclopédie jusqu'au romantisme. Tous deux collaborent aux revues de cette région. Pour ce travail, ils ont bénéficié de la compétence de spécialistes et, pour la période contemporaine, d'acteurs et de témoins qui ont aimablement. contrôlé la rédaction des divers chapitres. Cette publication constitue, à dessein, l'une des manifestations commémorant, en 1978, le 8e centenaire de la mort d'Anthelme de Chignin, chartreux de Portes, évêque de Belley qui demeure, clans la région où il vécut, un saint très populaire.

01/1978

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Littérature française

Daghailchiih. Tu rapporteras à ton père le scalp d'Hitler

1938, Chinle, Arizona. En cette étrange année de paix, David, un jeune "Natif" surdoué instruit par les Blancs, réintègre sa réserve de façon permanente et découvre que le monde des Navajos est aussi peu adapté au modèle américain qu'à ses propres valeurs ancestrales. Seul son grand-père tient encore son rôle de passeur en bricolant ce qu'il peut avec les traditions. Mais les cultures s'entrechoquent et se délitent, à l'image du père de David, un Navajo sans racine qui a construit son identité indienne sur la base d'un western muet au cinéma. En outre, l'adolescent a la moustache qui lui pousse, ce qui, pour un Navajo et son obsession du sang pur, pose problème. Tandis que les conditions de vie dans la réserve se dégradent, le père de David ne trouve comme rédemption à sa folie et au naufrage général que de confier à son fils la mission de lui rapporter le scalp de cet ennemi dont on parle constamment à la radio et dont il jure avoir vu les émissaires il y a des années déjà chez les autres nations indiennes. Scalper Hitler ou, pour les Navajos, Mustache Smeller : Daghailchiih ! Ainsi pense-t-il pouvoir restaurer la Beauté du monde, l'Hózhó. David n'aura pas d'autre choix que de se conformer au désir absurde de son père, pour peut-être regagner sa propre identité perdue. Seulement, à treize ou quatorze ans, le garçon est bien trop jeune, il est un hybride culturel dans un monde qui se croit encore simple. Un drôle de Road Movie déroule ses épreuves et ses miracles. Au fil des rencontres, David va vivre la guerre mais de l'intérieur, avec en germe les futurs camps de "concentration" pour les Japonais, avec la ségrégation, le mensonge et les haines nazies bien présentes sur le sol américain. A Bellemont, entre le Pine Breeze Inn. du futur camp militaire navajo et bien avant celui d'Easy Rider, les références de la grande mythologie américaine s'entrechoquent dans le chaos de cette autre étrange année de paix 1939. Car c'est au moment où le culte de l'identité et du sang est poussé à son paroxysme partout sur la planète que la question de savoir qui l'on est et où l'on se sent le droit d'exister se pose le plus crûment. Et pour le siècle à venir...

02/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 5, La Ville ; La Demeure ; Les Larrons

Ce volume s'ouvre sur les deux derniers romans de la "trilogie" des Snopes. Une trilogie, certes : Faulkner l'avait conçue comme telle en 1938, à moins que, comme lui, on ne remonte au tout premier projet, qui date de 1925-1927. Mais si Le Hameau paraît dès 1940, quinze années passent, et quelques grands livres paraissent, avant que le romancier ne revienne aux Snopes. La Ville (The Town) est publié en 1957 ; La Demeure (The Mansion), en 1959. Dans ce dernier volet, Faulkner fait figurer une note liminaire qui pourrait passer pour un "mot d'excuse" - "on trouvera des divergences et différences dans le déroulement de cette chronique particulière au long de trente-quatre années" -, mais qui est en fait l'affirmation de sa liberté. La vie est mouvement ; "la seule alternative au mouvement est l'immobilité, la stase, la mort" ; "l'auteur aime à penser, et espère, que l'oeuvre de toute sa vie fait partie d'une littérature vivante". Du "coeur humain et de ses dilemmes" Faulkner croit désormais savoir tout ce que l'on peut apprendre. Il écrit alors Les Larrons (The Reivers), son dernier "tour de force". Un roman comique, "l"heureuse et souriante conclusion d'une carrière", peut-être, mais bien plus que cela : un roman de formation, et la récapitulation de toute l'oeuvre dont défilent, sous un éclairage nouveau, les grands motifs et les hautes figures : un grand-père banquier qui a tout du "jeune colonel" Falkner, le portrait apaisé d'un père ailleurs faible ou absent, l'exploration de la barrière raciale, la découverte de la sexualité à Memphis, chez la Miss Reba de Sanctuaire, le Mal qui rôde, incarné par le jeune Otis, un Popeye mineur, et, enfin, deux objets de désir antagonistes et échangeables, un cheval de course apparenté à celui de Parabole et le pétaradant emblème de la modernité, l'automobile, qui, avant d'être un "symbole sexuel national" dans L'Intrus et dans La Ville, était déjà l'un des ressorts de Sartoris en 1929. Les Larrons paraît le 4 juin 1962. Faulkner meurt le 6 juillet, peu après une chute de cheval. Ce volume, dont les traductions ont été profondément révisées, clôt la série de ses romans dans la Pléiade. Un volume consacré aux nouvelles paraîtra prochainement.

11/2016

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Critique littéraire

Claude Cahun. L'Exotisme intérieur

François Leperlier retrace l'étonnant parcours de Lucy Schwob, nièce de l'écrivain Marcel Schwob, née à Nantes en 1894, et connue sous le pseudonyme de Claude Cahun qu'elle adopta en 1917. Après la Première Guerre mondiale, installée à Paris, dans le quartier de Montparnasse, avec son amie intime, Suzanne Malherbe, elle se lie avec Adrienne Monnier, Sylvia Beach et Chana Orloff. Poète, essayiste et photographe, elle collabore à plusieurs revues et journaux. Elle publie des proses poétiques et des nouvelles d'inspiration symboliste qui remettent en question l'image de la femme. En 1930, elle manifeste son androgynie, son ambivalence et sa " manie de l'exception " dans l'essai autobiographique illustré de photomontages, Aveux non avenus. Elle développe une méditation particulièrement audacieuse sur le narcissisme, la mise en scène de soi, le dépassement et la métamorphose des genres (féminin/masculin ; homosexualité/hétérosexualité). Au milieu des années vingt, elle se lie étroitement avec Henri Michaux, puis avec Robert Desnos et René Crevel. Elle participe à l'aventure du Théâtre ésotérique (Georgette Leblanc, Nadia), et à celle du théâtre du Plateau (Pierre Albert-Birot). En 1932, elle adhère à l'Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires et rencontre André Breton. Elle s'associe au mouvement surréaliste dont elle soutiendra les grandes orientations, notamment dans un essai polémique : Les Paris sont ouverts. En 1935, elle participe à la fondation de Contre-Attaque, aux côtés de Bataille, Klossowski, Breton et Péret. Elle s'éloigne de l'attitude " oppositionnelle " trotskiste, pour s'orienter vers des positions libertaires qui renouent avec l'individualisme rebelle de sa jeunesse. Durant la guerre, à Jersey - où elle s'est installée en 1938 -, elle va mener des actions de résistance contre l'occupation nazie. Arrêtée et condamnée à mort, elle échappe de peu à l'exécution. Elle laissera inachevée son autobiographie, Confidences au miroir, avant de s'éteindre en 1954. Révélée dans les années 1980, l'œuvre photographique de Claude Cahun, qui privilégie la mise en scène (travestissement, jeu de masques, théâtre d'objets), fut d'emblée reconnue comme l'une des plus singulières et des plus inventives de l'entre-deux-guerres. Elle anticipe largement sur les recherches contemporaines. La nouvelle édition de ce livre, remanié et abondamment enrichi, se présente à la fois comme une biographie d'une femme subversive et une monographie de son œuvre littéraire et photographique.

05/2006

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Histoire de la philosophie des

Le monde de la science. Les lois fondamentales de la physique

L'espace est une question de temps. Le Monde des sciences, publié en partenariat avec le journal Le Monde est une invitation à découvrir la vie de trois scientifiques - Newton, Einstein et Planck - et leurs principaux apports dans la compréhension du monde, du temps et de l'espace. Cette approche originale nous permet de resituer le contexte dans lequel les théories ont pu être énoncées et démontrées. Des explications simples et des arguments rationnels rendent le texte facile à suivre, tandis que les images et les graphiques nous aident à comprendre le contexte historique et les découvertes des scientifiques. Trois axes majeurs sont mis en avant dans cet opus : la gravitation, la relativité et la mécanique quantique. La gravitation est la première manifestation de la Nature dont nous prenons conscience à l'enfance. C'est aussi elle qui coordonne le mouvement des astres dans le ciel. Accumulées par Tycho Brahe (1546-1601) et affinées par Galilée (1564-1642) grâce à sa lunette astronomique, les mesures dans le système solaire conduisent Kepler (1571-1630) à énoncer ses fameuses lois sur les orbites elliptiques. Ces dernières conduiront Isaac Newton (1642-1727) à comprendre la force gravitationnelle et son universalité. Quelques décennies plus tard, c'est Albert Einstein qui est la vivante incarnation de la capacité de la science à métamorphoser notre vision du monde. Pris dans la tourmente de deux guerres mondiales puis de la terreur nucléaire, Einstein a poursuivi son oeuvre créatrice à travers les terribles convulsions de l'Histoire. Il laisse derrière lui l'un des plus grands héritages scientifiques que l'Humanité ait connus : la célèbre relation E = mc entre la masse et l'énergie, un travail de pionnier à l'origine de la physique quantique actuelle, et sa théorie de la relativité qui a bouleversé pour toujours nos idées les plus enracinées sur l'espace, le temps et l'univers. Enfin, Max Planck formule en 1900 une hypothèse selon laquelle l'énergie n'est pas émise de façon continue, mais sous la forme de "paquets" , ou quanta. Une théorie pour le moins radicale, d'où naîtra une branche entièrement nouvelle de la physique : la mécanique quantique. Ayant l'infiniment petit pour champ d'action, celle-ci constitue, avec sa lointaine cousine la relativité, le socle de la vision moderne de l'univers.

04/2022

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Histoire de France

De la capture à Verdun à la rupture avec Pétain. Une autre histoire de Charles de Gaulle

Le 2 mars 1916, au fort de Douaumont, le capitaine Charles de Gaulle, monté en ligne la veille à la tête de la 10e Compagnie du 33e RI, est fait prisonnier. S'agit-il d'une capture au terme d'un combat acharné ou, selon certains témoins, d'une reddition, attitude alors inconcevable pour des officiers d'active ? C'est l'une des questions majeures de cet ouvrage où l'on suit de Gaulle, de son arrivée comme lieutenant au 33e RI commandé par le colonel Philippe Pétain, et son engagement à Dinant-sur-Meuse où il est blessé, à son affectation comme capitaine sur le front de Champagne, puis de son envoi à Verdun. Prisonnier en Allemagne de 1916 à décembre 1918, de Gaulle, meurtri et humilié, doutant de son avenir militaire, ronge son frein, tout en mûrissant sa pensée et sa réflexion. La guerre terminée, il est affecté non loin de Varsovie comme instructeur d'officiers polonais contre les bolcheviks, puis à l'Ecole militaire de Saint-Cyr, avant d'enseigner à l'Ecole supérieure de guerre, grâce à la protection constante du maréchal Pétain dont il rejoindra l'Etat-major avec le grade de commandant. Nommé en 1933 lieutenant-colonel, il oeuvre activement pour sa carrière. Mais, en 1938, de Gaulle, qui a écrit – à la demande du Maréchal – un livre que celui-ci laisse dormir depuis des années, décide de le faire paraître sous son nom : ce sera La France et son armée. Une histoire de dédicace achèvera de brouiller les deux hommes. Le 1er juin 1940, de Gaulle est promu général de brigade ; le même mois, Paul Reynaud, nouveau président du Conseil, le nomme sous-secrétaire d'Etat à la Guerre. Le 11 juin, en pleine débâcle, de Gaulle croise Pétain une dernière fois. Une page est tournée. Cet ouvrage, étayé par de nombreux témoignages, ainsi que par des documents d'archives, n'est ni un panégyrique du futur chef de la France libre, ni un pamphlet contre le premier président de la Ve République. C'est un récit qui permet de constater que Charles de Gaulle n'a jamais été un véritable officier de troupe et que son comportement au front, contrasté et controversé, lui a probablement sauvé la vie. Un élément de plus pour éclairer une grande figure.

11/2015

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Littérature française

Avant que les ombres s'effacent

En guise de prologue à cette fresque conduisant son protagoniste de la Pologne à Port-au-Prince, l'auteur rappelle le vote par l'Etat haïtien, en 1939, d'un décret-loi de naturalisation in absentia, qui a autorisé ses consulats à délivrer passeports et sauf-conduits à des centaines de Juifs, leur permettant ainsi d'échapper au nazisme. Avant d'arriver à Port-au-Prince - à la faveur de ce décret - au début de l'automne 1939, le docteur Ruben Schwarzberg, né en 1913 dans une famille juive polonaise, a traversé bien des épreuves. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d'Haïtiens, il a peu à peu tiré un trait sur son passé. Mais, quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que la petite-fille de sa défunte tante Ruth - partie s'installer en Palestine avant la deuxième guerre mondiale - accourt parmi les médecins et les secouristes du monde entier, il accepte de revenir pour elle sur son histoire familiale. Pendant toute une nuit, installé sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l'ont amené à Port-au-Prince. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance en Pologne, son enfance et ses années d'études à Berlin, où son père Néhémiah avait déménagé son atelier de fourreur, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938, au cours de laquelle lui et son père furent sauvés par l'ambassadeur d'Haïti. Son internement à Buchenwald ; sa libération grâce à un ancien professeur de médecine ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d'asile et finalement refoulé vers l'Europe ; son arrivée, par hasard, dans le Paris de la fin des années 1930, où il est accueilli par la communauté haïtienne et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie, muni d'un passeport haïtien : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues. Fascinant périple, le roman de Louis-Philippe Dalembert rend également un hommage tendre et plein d'humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l'histoire trouvèrent une seconde patrie.

03/2017

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Histoire des Etats-Unis (1776

Illusions perdues en Amérique. D'Avranches aux Etats-Unis, la correspondance des Maxwell au milieu du XIXe siècle

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04/2024