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Histoire internationale

Mon témoignage devant le monde

Mon témoignage devant le monde, publié pour la première fois en France en 1948 et introuvable aujourd'hui, est l'œuvre magistrale d'un des grands témoins du siècle, Jan Karski (1914-2000). Ce résistant polonais fut le premier à témoigner de l'extermination des Juifs dans les territoires polonais occupés par les nazis. Mobilisé en septembre 1939, le catholique Karski est fait prisonnier par les Soviétiques, puis remis aux mains des Allemands. En novembre 1939, il réussit à s'évader, arrive à Varsovie et rejoint la Résistance. Dès 1940, il passe en France, pour porter des microfilms au gouvernement polonais en exil à Angers. A son deuxième passage, il se fait arrêter en Slovaquie et torturer par la Gestapo. Il essaie de se suicider mais finit par s'évader de l'hôpital militaire où il est détenu. Puis il se remet au service de la Résistance, structurée en un véritable Etat secret, avec son gouvernement, son parlement et son armée. A l'été 1942, il pénètre clandestinement dans le ghetto de Varsovie puis dans le camp de concentration d'Izbica Lubelska en se faisant passer pour un garde ukrainien. C'est habité de ces effroyables visions que le messager Jan Karski quitte définitivement Varsovie en octobre 1942, traverse l'Europe en guerre, porteur d'un message trop lourd pour un homme seul : le peuple juif est en train de disparaître, exterminé par les nazis. A Londres et Washington, Karski plaide auprès d'Eden et de Roosevelt en faveur d'une action destinée à arrêter la Shoah. Mais devant son récit, la plupart de ses interlocuteurs ont une réaction comparable à celle de Felix Frankfurter, juge de la Cour suprême des Etats-Unis, lui-même juif : " Jeune homme, je ne vous dis pas que vous êtes un menteur, mais je ne vous crois pas. "

03/2010

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Sociologie

Marcher !

... Ce livre, c'est donc " Marcher ! ". Il regroupe de nombreux acteurset témoins des évènements actuels. Des photographes, qui aujourd'hui constituent une avant-garde visuelle et documentaire du peuple en mouvement. Ils nous donnent ici un aperçu de leur ample et constant travail de capture des vérités fugaces d'un événement sismique, d'une société en ébullition révolutionnaire. Leur apport est essentiel car ils mettent à jour, chacun avec son talent propre, la dimension esthétique du mouvement populaire. Dans ce volume, encore plus divers que les précédents, aussi bien dans la forme que dans le fond, on trouvera des éclairages utiles à l'appréhension de la révolution en cours ainsi que des éléments pour une réflexion sur l'avenir immédiat, des analyses juridiques, politiques, psychologiques... On y voit aussi des sources et des affluents brûlants de ce grand fleuve d'aujourd'hui, majestueux de sagesse, de lucidité, de colère pacifiqueet de détermination. Il y a aussi des témoignages émouvants de la symbiose, malgré l'exil, des Algériens, parties de la totalité de ce vaste mouvement populaire. La poésie, qui est d'une certaine façon au coeur-même de " Nous autres "et de notre démarche morale, politique et intellectuelle, transparaît à travers tout l'ouvrage, mais, à l'occasion, elle s'affirme en tant que telle, à la fois éclatante et subtile. Enfin, nous ne sommes pas peu fiers que ce volume de " Nous autres ", se rapprochant un peu plus des expressions émanant du mouvement populaire, sur les pancartes des manifestants, leurs slogans, leurs chants, réunisse, comme à l'occasion de " Travailler ! " des textes et des photographies, mais aussi que les textes y figurent dans leurs différentes langues originales d'écriture, française, arabe, derja ou anglaise.

05/2019

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Littérature étrangère

Scènes de la vie de M.

Dans Scènes de la vie de M., nous retrouvons Marisia, le personnage de Voleurs et témoins qui, confrontée à la maladie de sa mère, cumule les trajets entre Vienne et Bratislava. La question du retour en Slovaquie se profile déjà à l'horizon d'un journal intime, où les étapes de la perte et du deuil se voient progressivement recouvertes par celles de la reconstruction de soi : " J'ai décidé de tenir un journal. Il faut décrire ce qui nous arrive. Chaque événement doit être documenté et photographié pour ne pas se perdre. J'ai été surprise par le choix des blocs-notes à la papeterie. Il y en avait de différentes tailles, avec ou sans lignes. Certains étaient simples comme des cahiers pour élèves de cours préparatoires, d'autres avaient une jolie couverture rigide, et certains avaient aussi une fermeture aimantée. Il y avait aussi des cahiers à thème, le journal du lecteur où je pourrais noter mes idées sur le livre que je serai en train de lire ou le journal du jardinier avec des pages spéciales pour coller des photos de végétaux. Finalement, j'ai choisi un cahier ordinaire sans ligne pour pouvoir mettre le maximum de choses sur une page. Je n'y ai encore rien noté, car le soir je suis si fatiguée que je remets l'écriture au lendemain matin, mais comme le matin, je dois me dépêcher pour partir au travail, à chaque fois, j'oublie complètement le journal. Cette étape de ma vie, je veux qu'elle soit bien documentée. Je vais pouvoir me rendre compte a posteriori que cet événement était un vrai tournant. Parfois les tournants ne sont visibles qu'avec du recul. Les cercles mystérieux dans les champs de blé ne sont, eux aussi, visibles que du ciel ".

03/2019

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Littérature étrangère

Les cercueils de zinc

Les Cercueils de zinc, publié en 1989, est "un livre sur une guerre ignorée et cachée à son propre peuple - un livre sur la guerre des Soviétiques en Afghanistan. Les gens ne devinaient ce qui se passait qu'en voyant arriver, d'un pays inconnu, des cercueils de zinc..." Pour l'écrire, Svetlana Alexievitch s'était rendue sur place avant d'enquêter pendant quatre ans dans ce qui s'appelait encore l'Union soviétique. Ce sont les dernières années de cette guerre de dix ans qui sont ici évoquées. L'auteure donne à entendre la douleur des mères devant ces cercueils contenant les restes de leurs fils, parfois trop grands pour entrer dans leur appartement, parfois lestés de terre pour faire le poids d'un corps sans membres. Svetlana Alexievitch a recueilli les témoignages des soldats, des épouses, des amies des soldats, des médecins, des infirmières, des pilotes d'hélicoptère... Le livre paru, on ne lui pardonna pas d'avoir démoli le mythe du soldat soviétique accomplissant son devoir internationaliste - la télévision le présentait en train de planter des pommiers alors qu'en réalité il lançait des grenades dans des maisons où s'étaient réfugiés des femmes et des enfants ou bombardait un village. Après une campagne orchestrée pour gêner la diffusion de l'ouvrage, un procès fut intenté à l'auteure, à Minsk, en 1992, où des témoins cités dans le livre furent obligés de se récuser. II reste que cette guerre déclenchée par Leonid Brejnev a été le tombeau de l'Union soviétique, et a fait de l'Afghanistan le futur berceau d'Al-Qaida. Les Cercueils de zinc, troisième opus du cycle Les Voix de l'utopie, est un témoignage capital qui se hisse à la hauteur des grands livres sur la guerre dans une nouvelle édition entièrement revue par l'écrivain.

02/2018

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Littérature étrangère

L'exil éternel. Une traversée du Goulag

Pour le conservateur du musée de l'association Mémorial à Moscou, ce " récit au regard perçant " est l'un des meilleures livres jamais écrits sur le goulag. Pendant plus de trente ans, ces pages saisissantes reposèrent dans un tiroir. Il fallut attendre 1989 pour voir ce récit imprimé par une petite maison d'édition autrichienne, à titre posthume. C'est un chef-d'oeuvre qui sort aujourd'hui de l'oubli. Issue de l'aristocratie autrichienne, Angela Rohr parcourt l'Europe du début du XXe siècle et fréquente les milieux littéraires, scientifiques et politiques : les expressionnistes, les dadaïstes, Freud, Brecht, Rilke... Elle s'essaie à l'écriture, étudie la médecine à Paris, à Berlin et à Vienne, s'initie à la psychanalyse. Avec son mari, elle rejoint l'URSS avec ferveur pour participer à la construction de la "société nouvelle" . Après l'invasion de l'Union soviétique par la Wehrmacht en 1941, ils sont arrêtés parce qu'ils sont autrichiens. Son mari disparaît et Angela est condamnée à cinq ans de Goulag. A l'issue de sa peine, elle est assignée à la relégation définitive, l' "exil éternel" . C'est seulement après la mort de Staline qu'elle peut rentrer à Moscou, en 1957. Elle meurt en 1985, dans la misère, sans savoir que son oeuvre survivra. L'auteure, qui a passé seize années au Goulag, n'explique pas. Elle décrit, dans un style dépouillé, sans artifices ni fioritures, avec une apparente froideur et parfois même quelques pointes d'ironie. C'est d'autant plus bouleversant. Avec son récit au scalpel sur l'humanité broyée par la folie concentrationnaire, Angela Rohr prend place aux côtés des grands témoins du Goulag, Alexandre Soljénitsyne, Evguénia Guinzbourg ou Varlam Chalamov.

02/2019

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Développement personnel

Faire la paix avec la Terre

Quatorze témoins de courants spirituels bouddhistes, juifs, musulmans, chrétiens catholiques, orthodoxes et réformés, animistes, écopsychologues et philosophes, rassemblés au Val de Consolation (Doubs, France) en 2015 et 2016, apportent des réponses essentielles pour rétablir une relation harmonieuse entre l'humanité et la Terre meurtrie. Les enseignements publiés ici démontrent qu'au-delà des cultures et des pratiques les plus diverses, apparaissent des vérités et des valeurs communes à toute l'humanité. Le constat est clair : il faut susciter une transformation intérieure si nous voulons parvenir à une réconciliation universelle au sein d'une humanité en paix avec une nature réenchantée. Une centaine de personnes ont partagé avec les conférenciers une semaine de réflexions, d'échanges et de contemplations. Elles ont marché, médité, écouté, parlé, prié, pris part à des ateliers, des exercices spirituels, des chants ou à de simples promenades. Cette expérience a éveillé la conscience de notre position au coeur de la nature, et non pas au-dessus ou à l'extérieur, et l'évidence de notre fragilité et de notre interdépendance avec toutes les formes de vie. La forte conviction d'appartenir à une grande communauté vivante et cosmique nous inspire une grande humilité, la gratitude pour le don de la vie, le respect de tout être vivant, une sobriété dans nos consommations, la joie d'un bonheur simple et partagé et la plénitude d'une relation intense avec la Nature libre et sauvage qui nous relie à l'infini. C'est cette expérience que les auteurs vous proposent de partager, avec l'espoir que vous deveniez les acteurs d'une profonde transformation de la société vers une civilisation de tolérance, de respect et de coopération sur une Terre pacifiée.

05/2017

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Histoire de France

Dictionnaire amoureux de François Mitterrand

Le 8 janvier 2016, cela fera 20 ans que François Mitterrand s'est éteint. Jack Lang fut un des témoins privilégiés de la carrière politique de François Mitterrand, aussi longue qu'exceptionnelle, qui fera de lui le premier homme de gauche à être élu à l'Elysée en 1981. Réélu en 1988, il sera également le premier président à exercer ses fonctions durant deux septennats consécutifs. Homme de gauche, mais non encarté dans un parti, impliqué dans le théâtre à Nancy, Jack Lang rencontre François Mitterrand pour la première fois dans les années 1970, à la demande de ce dernier. Dès cet instant, c'est un coup de foudre intellectuel réciproque et ils ne se quitteront plus. Ils écriront ensemble parmi les pages les plus célèbres de la gauche au pouvoir, notamment en termes de politique culturelle : grands travaux, pyramide du Louvre, Grande Bibliothèque, loi sur le prix unique du livre, la liste est longue. Au-delà de cet engagement politique commun, Jack Lang deviendra l'ami de la famille Mitterrand, et sera l'un des rares à être invité régulièrement à Latche, l'antre du Président, privilège réservé aux vrais intimes. Là, il découvrira à l'occasion de longues promenades dans la campagne, le Mitterrand secret, aux vies multiples et aux amitiés aussi solides que l'airain, en dépit des années et des événements. De A à Z, Jack Lang fait revivre pour nous l'homme, l'ami, le politique et le Président, mais aussi l'homme de gauche engagé dans un combat pour la justice sociale, le passionné de culture, de littérature, des arts sous toutes leurs formes. Qui mieux que Jack Lang, qui fut son ami durant ces "décennies Mitterrand", pouvait nous convier à ce voyage, aussi amoureux qu'impartial, dans la mémoire d'un homme public dont il reste cependant encore beaucoup à découvrir ?

12/2015

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Théâtre - Essais

Fabriques, expériences et archives du spectacle vivant

Garder trace de la création contemporaine, de ses spectacles comme des processus qui menèrent à l'oeuvre, telle est l'injonction qui semble gagner artistes et chercheurs dans le domaine des arts de la scène, longtemps perçus comme des arts de l'éphémère ; ceci pour tenter sans doute d'en conserver la mémoire, voire d'en écrire l'histoire et de pallier ainsi le manque crucial de traces de ses formes actuelles ou révolues. Ces nouvelles pensées et pratiques sont cependant placées sous le prisme de la révolution numérique qui transforme les modalités mêmes de la conservation du passé et du présent. C'est dans ce contexte sociétal, où apparaissent de nouvelles pratiques d'archivage des arts et des savoirs, que s'ancre notre réflexion, tout entière tendue entre le désir de capter des traces de la création et la conscience aiguë des risques adjacents d'une telle entreprise. Caractérisé par la nature événementielle d'un art qui survit notamment dans la mémoire de ses témoins, le champ des études théâtrales est en effet particulièrement concerné par ces mutations et ce, à trois endroits. Du côté de l'artiste, ces pratiques sont en écho avec la mise en avant de la dimension performative des créations qui, depuis les années 1960, se donnent elles-mêmes comme processus plutôt que formes achevées. Du côté du chercheur, ces évolutions technologiques et esthétiques ont sans doute contribué à l'émergence de la génétique du spectacle au cours des années 1990. Du côté des archivistes, il est enfin une spécificité du geste de conservation quand il se rapporte aux arts de la scène, le support n'étant pas seulement écrit ou matériel- et ainsi stabilisé dans une forme - mais aussi réalité vivante.

02/2021

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Critique Roman

Lire la Shoah par balles . J.S. Foer, N. Krauss, D. Mendelsohn

Jonathan Safran Foer, Nicole Krauss et Daniel Mendelsohn renouvellent l'écriture de la Shoah au XXIe siècle par des textes qui impliquent fortement leur lecteur. Leurs récits traitent de leurs familles décimées par la " Shoah par balles " et de la difficulté à dire une histoire lacunaire. Au début des années 2000, des écrivains juifs américains, petits-enfants de rescapés européens dont une partie de la famille a péri durant la Shoah, écrivent sur le traumatisme trans-générationnel dont ils ont hérité. Bien que nés aux Etats-Unis, ils partagent une mémoire qui les hante et sont marqués à la fois par la douleur persistante et par l'absence de récit qui caractérisent leurs familles respectives : peu d'informations sont parvenues aux branches américaines des familles d'origine polonaise ou ukrainienne à propos de leurs ancêtres restés dans le Vieux Pays et disparus durant les massacres qui ont décimé des villages entiers entre 1941 et 43 pendant la phase, longtemps méconnue, de la " Shoah par balles ". Parce qu'ils ont été en contact avec les derniers survivants et témoins directs de la Shoah par balles, Jonathan Safran Foer, Nicole Krauss et Daniel Mendelsohn appartiennent à la génération "passerelle" qui se doit de transmettre la mémoire de la mémoire. Empruntant des voies très diverses, leurs récits procèdent néanmoins tous de l'écriture de soi et impliquent fortement le lecteur en privilégiant l'émotion contenue dans les faits mêmes, ainsi que dans les réactions qu'ils suscitent. Le lecteur accomplit ainsi un voyage difficile dans l'après-coup de la Shoah, qui l'amène à aller au-delà de l'événement historique et à appréhender ce bouleversement dans l'histoire de l'humanité, cette perte irrémédiable dont le deuil reste largement inachevé.

03/2023

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Actualité médiatique France

Noyade d'état. La mort de Philippe de Dieuleveult

Cet été 1985, alors qu'il participait à une expédition traversant l'Afrique d'est en ouest, Philippe de Dieuleveult – bien connu des français pour son émission La Chasse aux trésors dans les années 80 – disparaît mystérieusement avec ses six compagnons au moment de franchir les rapides d'Inga du fleuve Zaïre... Si l'aventure s'annonçait périlleuse, les détails troublants s'accumulent, mettant à mal la thèse de l'accident par noyade que les gouvernements français et zaïrois s'empressent de défendre. Des témoins qui se taisent ou disparaissent... Des corps introuvables ou faussement identifiés... De mensonges en manipulations... Tout porte à croire que ce qui s'est réellement passé ce jour-là à Inga ne correspond pas au discours officiel. Qu'est-il arrivé à l'expédition Arica-Raft ce 6 août 1985 ? Et pourquoi ? Pendant trente ans, un des frères de Philippe, Jean de Dieuleveult, s'est battu pour connaître la vérité. A sa mort, c'est Alexis – son fils et filleul de Philippe – qui tient à rendre hommage au combat de son père Jean et crier des vérités sur la mort de son parrain Philippe. Il dévoile ainsi les coulisses – méconnues du grand public – de cette troublante affaire que la famille Dieuleveult considère être un véritable scandale d'Etat. NOUVELLE EDITION "Depuis la sortie du livre, il s'est passé beaucoup d'évènements (rencontres, entretiens, découvertes d'archives...) que j'ai mis par écrits. 60 pages complémentaires "Partie inédite 2022 - Je ne veux pas me taire" à l'occasion de la sortie d'un documentaire de 95mn sur France TV. Cette partie inédite apporte des éléments nouveaux, jamais publiés (procès-verbaux et télégrammes diplomatiques de l'époque) qui éclairent la vérité sur cette histoire."

10/2022

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Histoire de l'Eglise

L'affaire - Les dominicains face au scandale des frères Philippe

Les frères Philippe resteront comme les promoteurs d'abus sexuels au sein des communautés qu'ils ont créées, l'Arche et Saint-Jean. Ils étaient initialement issus de l'Ordre dominicain. En instituant une commission indépendante, la Province de France a voulu rendre vérité et justice aux victimes. Voici le rapport libre, intègre et intégral, de ces historiens. Des enquêtes, qu'elles soient le fait de journalistes, d'associations ou d'institutions ecclésiales, ont fait connaître pour les dénoncer les agissements abusifs de Thomas et Marie-Dominique Philippe, frères de sang et de religion. Ces révélations ont ébranlé les fondations dont ils étaient les figures tutélaires, l'Arche pour le premier, la communauté Saint-Jean pour le second. Elles ont aussi profondément questionné l'Ordre dominicain dont tous deux étaient issus. Le 30 janvier 2020, le frère Nicolas Tixier, provincial de France, m'a demandé, par une lettre de mission, de constituer une commission historique " chargée de faire toute la lumière " sur cette affaire pour " notamment permettre de préciser le rôle de l'institution dominicaine dans son traitement depuis l'origine ". Le travail, conduit sur trois années, a été mené en toute indépendance. La commission a défini seule sa perspective de recherche, sa méthodologie, ses lieux d'investigation, les témoins à rencontrer. Les archivistes dominicains à Paris et à Rome se sont mis à sa disposition sans s'immiscer, à aucun moment, dans le travail des chercheurs. Aucun religieux dominicain n'a, à aucun moment, formulé la moindre directive, ni même été tenu au courant du travail en cours et de ses résultats. Le rapport remis au provincial, dont je suis l'auteur, n'a pas été revu par lui avant publication. Le voici. T. C.

01/2023

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Communication - Médias

Les journalistes et leurs médias en Afrique. Pensées mêlées en souvenir de Marie-Soleil Frère

Ce livre est un hommage à Marie-Soleil Frère, directrice de recherches au FNRS et enseignante à l'ULB. Il retrace le parcours académique d'une intellectuelle hors pair, impliquée à la fois dans la recherche, l'enseignement et la coopération en Afrique subsaharienne francophone. Durant 30 ans, elle a inlassablement étudié et questionné les journalistes et leurs médias notamment en Mauritanie, au Bénin, au Niger, au Tchad, au Rwanda, au Burundi, en République démocratique du Congo et, bien sûr, au Burkina Faso, sa seconde patrie. Elle a analysé leur rôle de témoins tout autant que d'acteurs de la vie politique et nous lègue un regard juste et complexe sur les dynamiques médiatiques, politiques, sociales et économiques du continent. Le livre réunit des recherches scientifiques tout à fait inédites mais aussi un grand nombre d'interventions de collaborateurs et collaboratrices, chercheurs et chercheuses, doctorants et doctorantes, amis et journalistes qui l'ont connue et appréciée. Tous réunis, à la croisée de la science et de l'hommage, ces textes retracent son parcours de vie impressionnant et passionnant et abordent les problématiques et enjeux cruciaux auxquels elle a consacré une énergie hors du commun. Ils dévoilent la trajectoire unique d'une chercheuse de terrain dévouée à l'Afrique et à ses journalistes. Son travail continuera d'éclairer non seulement les chercheurs, mais également toute personne qui s'intéresse au journalisme et à l'Afrique ou qui souhaite porter un regard critique sur la vision paternaliste sous-jacente à nombreux projets de coopération. Ce livre est un hommage à une femme-chercheuse-voyageuse engagée et lucide, un témoignage de son oeuvre intellectuelle et humaine ainsi qu'une impulsion pour l'avenir.

04/2022

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Actualité politique France

Génération engagée

Depuis plusieurs décennies, l'abstention ne cesse de progresser élection après élection et le lien entre la classe politique et les citoyens, en particulier les plus jeunes, semble se déliter toujours davantage. Est-ce à dire que nos modèles démocratiques sont condamnés à l'implosion  ; ? Quel avenir pour une jeunesse confrontée de plein fouet à cet essoufflement politique, mais aussi à l'urgence climatique, à la menace terroriste ou encore à la déflagration sanitaire et économique déclenchée par la propagation du coronavirus  ; ? Dos au mur face à ces crises protéiformes, la "  ; génération Z  ; " est trop souvent caricaturée et dévalorisée dans les médias et l'imaginaire collectif. Cet ouvrage fait au contraire le pari qu'un sursaut est encore possible, à condition de montrer un autre visage de cette nouvelle génération : engagée, audacieuse, passionnée. C'est une véritable "  ; société de l'engagement  ; " qu'il s'agit désormais de bâtir, en faisant confiance à la jeunesse et en s'appuyant sur les milliers d'initiatives citoyennes qui pullulent loin des projecteurs aux quatre coins de la France. Délaissant les structures traditionnelles, la nouvelle génération n'est pourtant pas "  ; moins  ; " engagée que les précédentes  ; ; elle s'engage simplement différemment, à travers de nouveaux outils et canaux, que ce livre entend décrypter. Forts de leurs expériences d'étudiants et leaders associatifs engagés, Grégoire Cazcarra et Léna Van Nieuwenhuyse se font à travers cet ouvrage les porte-voix d'une jeunesse prête à relever les grands défis de demain. Ils donnent aussi la parole à de nombreux "  ; grands témoins  ; " au fil de l'ouvrage : experts, intellectuels, personnalités politiques et médiatiques de tous bords, mais aussi et surtout jeunes figures montantes aux parcours inspirants.

05/2021

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Critique littéraire

Le nibbio ou La médiation des imaginaires

Le nibbio est le petit faucon ou aigle qui, d'après une tradition souvent reprise, se serait posé sur la bouche du petit Léonard de Vinci dans son berceau installé dans le jardin et, des plumes de sa queue, lui aurait entrouvert la bouche. Ce récit aurait si fort frappé l'imagination du grand peintre et savant que par la suite il aurait inconsciemment cédé dans son oeuvre de créateur formel et d'inventeur "scientifique" à l'obsession que représentait pour lui l'image de l'oiseau de proie : d'après Freud, notamment, on retrouverait dans la plupart des grandes toiles de Vinci, camouflée par les plis des vêtements des personnages ou inscrite dans le paysage, la mystérieuse figure. A partir d'une telle connection qui sait joindre les impondérables, Salah Stétié, établit sa propre toile d'araignée afin d'imaginer, à travers les siècles et les cultures, depuis les premiers textes sacrés jusqu'à la fusée Ariane, les liens qui se sont tissés entre la religion, la poésie, la philosophie, l'art et la science pour parvenir à formuler l'espace. Cette même démarche de pensée, mêlant l'intuition la plus aiguë à l'érudition la plus vaste, se retrouve dans l'ensemble des essais - sur la notion de "gouffre", sur les rapports entre la langue orale et la langue écrite, sur l'identité poétique dans son conflit avec l'Histoire, sur la spécificité de chaque langue, etc. - où l'on voit se répondre, d'un millénaire à l'autre et d'un continent à l'autre, véritable "médiation des imaginaires" qui montre à l'évidence la plénitude et la complétude des hommes, de grands thèmes et de grands témoins.

03/1993

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Histoire de France

Le putsch des généraux. De Gaulle contre l'armée 1958-1961

Au début de 1946, le général de Gaulle quitte le pouvoir et entame une traversée du désert qui durera douze ans. Mais une partie de ses compagnons ne se résignent pas et vont se servir des frustrations de l'armée pour revenir aux commandes politiques. Très politisés, quelques-uns vont comploter en permanence contre la IVe République. Diverses conjurations et tentatives de putsch, détournées par les gaullistes à leur profit, finissent par aboutir au retour du Général en 1958. Mais comment le nouveau pouvoir pourra-t-il gérer cette entité prompte à la désobéissance et l'insérer dans le grand dessein gaullien d'une armée nouvelle moderne et apolitique ? Une fraction des leaders gaullistes monte une manipulation pour pousser les plus enragés des militaires à tenter, en avril 1961, un putsch en Algérie, tout en inventant à destination des métropolitains un projet imaginaire de débarquement de parachutistes. Il s'agit de dramatiser une situation en réalité entièrement sous contrôle, de jeter dans la rue des millions de " gaullistes " d'occasion et de promulguer, pour la seule fois de lave République, l'article 16 de la Constitution qui donne les pleins pouvoirs au chef de l'État. (Lors de sa dernière interview avant son décès, Maurice Papon, alors préfet de police, se félicitait auprès de l'auteur d'avoir fait défiler les communistes en faveur du chef de l'État !) Cinquante ans après, les multiples révélations de ce livre proviennent des nombreux témoignages de témoins et d'acteurs du putsch, recueillis entre 1991 et 2006. Elles s'appuient également sur des documents inédits issus des archives, en particulier de Michel Debré, Premier ministre à l'époque, et du Parti communiste, acteur incontournable des dramatiques semaines d'avril 1961.

03/2011

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Histoire de la philosophie

Les vérités de ϴ 10 . Remarques sur un chapitre célèbre de la Métaphysique

Dans les études sur la théorie aristotélicienne de la vérité, le chapitre 10 de la Métaphysique occupe une position aussi centrale que problématique. S'en réclament autant les philosophes de tradition analytique que les auteurs les plus continentaux, Heidegger en tête, qui a consacré à ce texte un commentaire détaillé. Cette étonnante fécondité historiographique témoigne assurément de la profondeur des enjeux de 10. Mais le texte est difficile et l'on peut se demander si ses utilisations modernes ne sont pas autant de rétroprojections, sur un locus éminemment desperatus, de décisions philosophiques trop optimistes. Notre objectif sera donc, dans un premier temps, philologique : nous présenterons une édition du texte, fondée sur la prise en compte de la tradition textuelle de la Métaphysique. Une brève description sera donnée des témoins byzantins principaux, de leurs rapports de parenté et de la façon dont la traduction arabe ancienne, du IXe siècle, permet de mieux comprendre la tradition grecque. Une fois cette tâche préalable accomplie - elle ne l'a été par aucun des cinq éditeurs de la Métaphysique (Bekker, Bonitz, von Christ, Ross, Jaeger) - nous serons mieux armés pour comprendre la lettre de ? 10. Celle-ci, toutefois, commencera par se présenter sous une forme qui accroîtra nos perplexités : loin de permettre de trancher le débat entre lecture " analytique " et " continentale ", le chapitre 10 tel qu'on pouvait le lire à la fin de l'Antiquité fournit des arguments à chacune. Cette constatation nous invitera à prolonger l'entreprise ecdotique dans une direction plus générale, prenant en compte la constitution du chapitre dans son ensemble. Nous argumenterons en faveur de la thèse suivante : 10 résulte de la conflagration de deux traitements aristotéliciens distincts, corrélés mais hétérogènes, de la vérité. Nous nous interrogerons sur leur signification intrinsèque et, bien entendu, sur les raisons de leur juxtaposition à la fin du livre.

03/2023

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Histoire contemporaine

Le chevalier de Maurey d'Orville. Un agent de Madame Royale en Normandie

L'Histoire est pleine de ces témoins modestes qui, tels Claude- Pierre de Maurey d'Orville, attestent d'une période mal connue ou volontairement ignorée qu'est l'histoire de la Restauration. Il en fut l'homme jusqu'au bout. Né au manoir de Planches, non loin d'Alençon, il organisa, dans le Perche normand et le duché d'Alençon, la propagande anti-révolutionnaire et fut l'auteur de divers coups de main. Officier d'infanterie, il émigra avec l'émigration du point d'honneur. Son manoir fut saccagé et tous ses bien vendus. A son retour, surveillé par le régime de Bonaparte avec lequel il refusa tout compromis, il eut de nouvelles aventures qui se poursuivirent sous la Restauration au service de Madame Royale, fille de Louis XVI. Il fut aussi maire adjoint de Sées, sa ville refuge dont il fut un généreux donateur, professeur d'histoire au grand séminaire, puis sous-préfet de Domfront. Il affectionnait le titre d'historien normand, la Normandie à laquelle il consacra ouvrages et recherches. Il était membre de sociétés savantes, collaborait à diverses revues. L'auteur, historien, cherche moins la reconstitution d'une biographie ornaise, ce qu'il tente cependant, que l'analyse d'une époque et la compréhension critique de l'éclosion, d'un sentiment réactionnaire, adjectif qu'il faut entendre débarrassé de la connotation méprisante qui s'y attache couramment aujourd'hui. Ainsi s'affirmait une césure historique : l'atteinte fatale portée au corps du monarque avait été une rupture irréparable. La permanence de l'institution royale, elle seule fondait l'avenir. Les sentiments des vaincus sont souvent ignorés par l'Histoire. Ce sont eux, précisément, qui sont explorés par l'auteur dans cet ouvrage.

02/2022

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Sciences politiques

D'argent et de sang

L'histoire relatée dans ce livre n'est pas inspirée de faits réels. Elle est réelle. A l'origine, il y a, à Paris, la trajectoire de deux gamins des rues de Belleville, Samy et Marco, qui ont arrêté l'école avant même d'avoir mué. Leur existence faite de débrouillardise et d'instinct de survie les oblige à comprendre plus vite que n'importe qui que la seule prospérité possible pour eux se situe en dehors du Code pénal. Petites escroqueries, arnaques et tables de jeux : la vie est une partie de poker. A l'autre bout de la ville et de l'échelle sociale : un jeune homme des quartiers huppés. Un blouson doré. Il s'appelle Arnaud. Son rêve est de devenir Gordon Gekko, le héros de Wall street, le film d'Oliver Stone. Ensemble, Samy, Marco et Arnaud vont réussir à tromper l'intelligence la plus diplômée du pays, celle de polytechniciens et énarques qui ont travaillé à la mise en place d'une bourse financière aux nobles aspirations : lutter contre le réchauffement climatique. Il en résulte la plus grande escroquerie de l'histoire de France. Au moins deux milliards d'euros détournés au nez et à la barbe de l'Etat sur le dos du droit à l'environnement et du capitalisme de casino. C'était il y a dix ans. Mais après l'épiphanie de l'argent, il y a eu la décadence du sang. Une mystérieuse épidémie d'assassinats a frappé Paris et ses environs. Rivaux et témoins sont éliminés les uns après les autres. Voici le roman vrai de la mafia du CO2. Un récit vif, tendu qui se lit comme un thriller. Tout à la fois brillant et glaçant.

09/2018

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Vie chrétienne

Viens à moi. Le désert est un immense appel

"J'avais été et je suis restée éblouie par Dieu". Quelques semaines avant sa mort, Madeleine Delbrêl déclarait cela à des étudiants, résumant ainsi sa vie où se mêlent d'une façon très unifiée l'expérience intime de ce qui fut semé lors de sa conversion, le 29 mars 1924, et l'élan missionnaire d'une vie donnée à Dieu en plein monde. Au long de ces pages, le lecteur fait un premier parcours dans ce que Madeleine dit de sa conversion, la plupart du temps de nombreuses années après l'événement. Puis, un deuxième parcours propose une relecture de ses poèmes de jeunesse principalement d'octobre 1923 à mars 1924. Elle y déploie des images pour exprimer à la fois l'amertume, le désir, les hésitations, l'appel et l'accueil libre de celui qui vient. Et aussi la place très grande de la Vierge Marie, médiation de sa prière hésitante. "Viens à moi" : la réponse qu'elle fit à cet appel fut un consentement au désert. Celui-ci devint fécond, ainsi que le manifestent les vingt-et-un témoins cités dans la troisième partie. Tous connurent Madeleine, dont trois au temps de son athéisme puis de sa conversion. Les auteurs, Gilles François et Bernard Pitaud, sont les artisans de l'édition des oeuvres complètes. Ils ont aussi produit une biographie générale, Madeleine Delbrêl, poète, assistante sociale et mystique, des études et six livres thématiques sur des traits saillants de sa spiritualité : la miséricorde, la vocation, souffrance et joie, la Parole de Dieu, prêtres et laïcs, l'Eucharistie. Le pape François l'a reconnue vénérable le 26 janvier 2018 et il en a fait, mercredi 8 novembre 2023, le sujet de sa catéchèse.

03/2024

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Théologie orthodoxe

Mont Athos. Carnets 1974-2015

Cet ouvrage rassemble les notes prises par l'auteur au cours de treize séjours au Mont Athos, haut lieu de la spiritualité orthodoxe, où aujourd'hui encore, vingt grands monastères et des centaines d'ermitages entretiennent fidèlement des traditions plus que millénaires. Les notes qui concernent les deux premiers séjours (1974 et 1978) prennent la forme d'un Journal ; celles qui concernent les séjours suivants (de 1996 à 2015) ont une forme plus libre. L'auteur a eu le privilège de s'entretenir avec les plus grands spirituels athonites de cette époque, vivant en ermites ou dans de petites communautés hésychastes (comme saint Païssos, saint Ephrem de Katounakia, ou le compagnon d'ascèse et les disciples du grand Joseph l'Hésychaste). Il a rencontré aussi les grands higoumènes qui ont restauré la vie cénobitique dans plusieurs grands monastères (comme le Père Ephrem de Philothéou, le Père Aimilianos de Simonos Pétra, le Père Georges de Grigoriou ou le Père Basile de Stavronikita). Ces Carnets évoquent la personnalité de ces grands témoins de la spiritualité orthodoxe au XXe siècle, et présente des enseignements reçus d'eux. L'auteur les a surtout interrogés sur la Prière de Jésus, pour la pratique de laquelle le Mont Athos constitue une référence majeure. Ils apportent sur ce sujet un grand nombre de témoignages personnels et de conseils pratiques qui font de ces Carnets non seulement un récit de voyage dans un "pays" hors du commun, mais un livre de spiritualité dont chaque lecteur pourra tirer profit. Jean-Claude Larchet est théologien, auteur de nombreux ouvrages autour de la spiritualité orthodoxe. Aux éditions des Syrtes il a publié Les animaux dans la spiritualité orthodoxe (2018), Les Fondements théologiques de la crise écologique (2018), En suivant les Pères... La vie et l'oeuvre du père Georges Florovsky (2019) et Petite théologie pour les temps de pandémie (2020).

01/2022

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Littérature Allemande

Une jeunesse à Berlin. Bilan provisoire 1926-1950

Dans la banlieue verte de Berlin, au cours des années 1930, un garçon rêveur grandit, perdu dans ses livres. Le royaume de son imagination n'a que peu à voir avec l'environnement immédiat ou avec le régime qui se met en place. Pendant que les haut-parleurs exaltent autour de lui la force virile, l'adolescent s'éveille à l'amour et n'écoute que sa fantaisie... Puis on lui colle sur la tête un casque de soldat. Il a 17 ans. Quatre décennies plus tard, un écrivain repart sur les traces de ses vingt premières années. Il s'en est fallu de peu que l'Allemagne nationale-socialiste, en s'écroulant, n'écrase son propre corps sous les décombres. C'est un survivant qui témoigne. Commencée dans l'Allemagne divisée, publiée en 1992 dans l'Allemagne réunifiée, l'autobiographie de Günter de Bruyn connaît un immense succès au lendemain de la chute du Mur. Elle révèle un auteur majeur chez qui l'humaine fragilité s'affirme, prise entre le double feu du nazisme et du stalinisme, comme une force propre à résister à toutes les épreuves - à commencer par celle du temps. Dans la constellation des témoins de l'Allemagne hitlérienne, de S. Haffner (Histoire d'un Allemand, Actes Sud, 2003) à Th. Bernhard (L'Origine, Gallimard, 2007), de M. Reich-Ranicki (Ma vie, Grasset, 2001) à H. -M. Enzensberger (Hammerstein ou l'intransigeance ; Un bouquet d'anecdotes - Gallimard, 2008 et 2022), de Bruyn, qui fit toute sa carrière en RDA, occupe une place à part. Ine ? dit en franc ? ais Suivi d'un essai d'E ? douard Michel, Un Gu ? nter stoi ? cien (ou` il est aussi question de Gu ? nter Grass, Pelures d'oignon, Le Seuil, 2007)

01/2024

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Littérature française

Zone

Par une nuit décisive, un voyageur lourd de secrets prend le train de Milan pour Rome, muni d'un précieux viatique qu'il doit vendre le lendemain à un représentant du Vatican pour ensuite - si tout va bien - changer de vie. Quinze années d'activité comme agent de renseignements dans sa Zone (d'abord l'Algérie puis, progressivement, tout le Proche-Orient) ont livré à Francis Servain Mirkovic les noms et la mémoire de tous les acteurs de l'ombre (agitateurs et terroristes, marchands d'armes et trafiquants, commanditaires ou intermédiaires, cerveaux et exécutants, criminels de guerre en fuite...). Mais lui-même a accompli sa part de carnage lorsque la guerre en Croatie et en Bosnie l'a jeté dans le cycle enivrant de la violence. Trajet, réminiscences, aiguillages, aller-retour dans les arcanes de la colère des dieux. Zeus, Athéna aux yeux pers et Arès le furieux guident les souvenirs du passager de la nuit. Le train démarre et, avec lui, commence une immense phrase itérative, circulatoire et archéologique, qui explore l'espace-temps pour exhumer les tesselles de toutes les guerres méditerranéennes. Car peu à peu prend forme une fresque homérique où se mêlent bourreaux et victimes, héros et anonymes, peuples déportés ou génocidés, mercenaires et témoins, peintres et littérateurs, évangélistes et martyrs... Et aussi les Parques de sa vie intérieure : Intissar l'imaginaire, la paisible Marianne, la trop perspicace Stéphanie, la silencieuse Sashka... S'il fallait d'une image représenter la violence de tout un siècle, sans doute faudrait-il choisir un convoi, un transport d'armes, de troupes, d'hommes acheminés vers une œuvre de mort. Cinquante ans après La Modification de Michel Butor, le nouveau roman de Mathias Enard compose un palimpseste ferroviaire en vingt-quatre "chants" conduits d'un seul souffle et magistralement orchestrés, comme une Iliade de notre temps.

08/2008

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Arendt

Qu'appelle-t-on philosopher ? L'atelier d'Hannah Arendt

La philosophie se pose souvent à elle-même la question de sa définition. Mais nous ne savons rien, ou presque, de ses manières de faire au jour le jour. Les philosophes aiment en effet à cacher les pistes, tenir secrètes les hésitations et gommer les ratures. Et nous sommes moins curieux des documents de leur travail que de ceux des écrivains, considérant que journaux, brouillons ou correspondances sont déjà de la littérature, pas encore de la philosophie. Il est bien sûr quelques exceptions, tels les fragments posthumes de Nietzsche, le dossier du Livre des passages de Walter Benjamin, les carnets de Wittgenstein. Mais c'est peu pour tenter de relier le visible et l'invisible, les idées et les intuitions. Récemment publié, le Journal de pensée d'Hannah Arendt offre de quoi surprendre quiconque est familier de son oeuvre comme le lecteur en quête d'une réponse à la question : qu'appelle-t-on philosopher ? Il illustre admirablement une pratique, un style, un ethos de la pensée. Arendt est demeurée rétive aux programmes de la philosophie, préférant s'adonner à ce qu'elle nommait "pensée libre". Ses exercices quotidiens doivent beaucoup à la fréquentation des livres classiques, qu'elle cite et commente "pour avoir des témoins, également des amis". Nous y voyons des idées qui surgissent d'un mot noté au hasard des lectures, se déploient en ligne droite ou bifurquent, s'agencent en tables de catégories, trouvent enfin la forme d'un article ou d'un livre. Mais nous y découvrons aussi des chemins qui ne mènent nulle part et les raisons de quelques échecs. Séjournant dans l'antichambre des livres, serons-nous tentés, pour finir, de donner raison à Kant et dire à sa suite que "le philosophe n'est qu'une idée" ?

09/2023

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Histoire de France

Eté 1944 L'ouest en guerre. Paroles de civils, de résistants, de combattants sur le Débarquement, la bataille de Normandie et la Libération

L'histoire passe en trombe. Début juin 1944, les plages de Normandie avaient rendez-vous avec l'histoire. Eisenhower lançait "la bataille suprême de la grande croisade pour la démocratie et la liberté des peuples contre le nazisme". Hitler attendait avec impatience ce Débarquement, "seul facteur décisif pour le résultat final de la guerre". La bataille commencée le 6 juin fut à la hauteur de leurs prévisions gigantesque, terrifiante, destructrice et décisive. Elle passa en trombe, laissa la plupart des villes normandes et des ports bretons en ruines, et fit 150 à 200 000 victimes, on ne sait pas exactement. Elle mit aux prises plus de 3,5 millions de combattants sur un champ de bataille habité par autant de civils. Ce sont eux, soldats et civils de 1944, qui témoignent dans ce livre des drames, des exploits, de la menace et de la mort, des tragédies, de la vie toute simple, à fleur de terre, dans un événement où la victoire des démocraties a changé la marche du monde. A chaque anniversaire du Débarquement nous honorons ceux qui sont morts pour notre liberté. Cela nous paraitrait presque banal et pourtant c'est tout le contraire ; c'est à chaque fois un événement inédit, une chose inouïe dans l'Histoire. Cela fait trois quarts de siècle que les Européens, d'Allemagne, de Hollande, d'Angleterre, de France, d'Italie, d'Autriche et d'ailleurs, vivent en paix, ensemble ; cela n'était pas arrivé depuis plus de 2 000 ans ! La bataille de l'Ouest que nous racontent les témoins est bien un événement extraordinaire, qui nous invite à les écouter, à leur rendre hommage, et à rester vigilant, digne d'eux. Contre la haine. Contre l'ignorance. Contre l'oubli.

05/2019

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Récits de voyage

Un long courrier indochinois - Toute une vie de voyages. Toute une vie de voyages

"Enfant solitaire, je jouais sagement sur la moquette bleue foncée de ma chambre qui donnait sur le théâtre Hébertot à Paris lorsque tu me remis deux boîtes en fer rectangulaires, bleutées et rouillées. Elles contenaient des lettres de ton enfance passée en France et en Extrême-Orient. Ce fut mon premier rendez-vous avec tes courriers, témoins de tes exils successifs. Ta mère, ma grand-mère, était une Vietnamienne de la haute société de Cochinchine. Ton père, lui, était métis franco-laotien. Longtemps, j'ai ressenti la différence dont je portais moi aussi les signes. Elle pesait à travers la mise à l'écart par des mots et des expressions entendues, rapportées ici ou là. Enfant typée, j'étais pour certains La petite Chinoise et il me fallait l'assumer. Tu avais été cet Indochinois aux yeux bridés, contraint d'avoir abandonné une vie confortable et aisée pour des ailleurs remplis d'incertitudes. L'adaptation et les nouveaux départs rythmèrent ainsi ta vie. Après ta disparition, une multitude d'autres lettres m'attendaient. Ces lettres, inattendues, parlent d'elles-même. Elles m'ont pourtant amenée à ajouter ma propre voix, mes propres mots, comme un écho à ton histoire, imaginant ce long récit dont tu es devenu le personnage principal, à ton insu. Il y est question de déracinement, le tien en l'occurrence, qui se raconte à travers l'ordinaire d'un quotidien rempli de priorités concrètes et de petites victoires infimes. L'histoire débute en 1939, dans la ville florissante de Saïgon, jadis surnommé la perle de l'Extrême-Orient, un jeune couple élégant et fortuné prend la pose. La belle Vietnamienne tient dans ses bras son premier bébé aux yeux bridés : mon père Serge".

04/2022

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Science-fiction

Tribulations Célestes. La Voie Divine

Dans les ombres du destin, là où les fils de la vie et de la mort s'entremêlent, se tisse l'étrange épopée de Sun Ismael, un homme qui, de son vivant, a porté le fardeau de la solitude, comme une étoile solitaire dans un ciel nocturne. Sa vie, depuis l'orphelinat jusqu'aux échecs des relations humaines, était un récit d'isolement, d'un homme qui ne se sentait jamais chez lui dans le monde des mortels. Mais la destinée, capricieuse et mystérieuse, avait réservé pour lui une seconde chance, une rédemption au-delà de la mort. Revenu à la vie sous une nouvelle identité, Sun Wukong, il était destiné à devenir bien plus qu'un simple mortel. Il se réveilla en tant qu'Empereur Singe, doté de pouvoirs divins et d'une mission mystique. Cependant, il était hanté par des souvenirs de sa première vie... Dès lors, Sun Wukong entreprit une quête singulière, une exploration des arcanes de son être et de l'origine de sa double existence. Son périple le conduisit à travers des contrées célestes et infernales, où il rencontra des dieux et des démons, des alliés inattendus et des ennemis redoutables. Chaque étape de son voyage révéla des fragments de vérité, des énigmes à déchiffrer, et des défis à surmonter. Dans sa quête pour récupérer son omnipotence et son omniscience perdues, Sun Wukong se dressa contre des forces cosmiques, déjoua des complots divins, et se retrouva au coeur de batailles titanesques. Sa détermination était inébranlable, car il cherchait à fusionner les deux facettes de son être. Plongez dans cet océan d'aventure où les étoiles et les constellations sont les témoins silencieux de la destinée extraordinaire de Sun Wukong, l'Empereur Singe, autrefois Ismael.

10/2023

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Critique littéraire

Littératures N° 82/2020 : Vivre avec le deuil de la Résistance. Relectures de l'après-guerre

A l'heure où la mémoire de la Résistance s'estompe avec les derniers témoins, il est urgent de questionner nos représentations de cette période, qui se sont pour la plupart mises en place dans un après-guerre dont nous gardons une image tronquée. Ce volume, rassemblant historiens et spécialistes de littérature, propose de les réexaminer à la lumière de ce que l'on peut appeler le deuil de la Résistance et des idéaux qu'elle a incarnés, face à un après-guerre qui n'a pas ressemblé à ce dont avaient rêvé les résistants. Loin des commémorations officielles, des oeuvres, la plupart oubliées des histoires littéraires, ont porté ce deuil sous des formes originales, inattendues - où notre sensibilité d'aujourd'hui se reconnaît. L'historienne Anne Simonin propose une étude inédite des refusés des Editions de Minuit sous l'Occupation (François Vernet, Louis Parrot, Lucien Chauvet, Andrée Sikorska...), montrant l'émergence d'une image de la Résistance liée à la notion de dignité. Après la Libération, la difficulté de publier des romans discordants, comme celui de Ludovic Massé, Le Refus, montre à quel point il est compliqué de remettre en cause cette représentation. Pourtant, même l'oeuvre de Vercors évolue sur ce point, après-guerre. Jean-Yves Laurichesse montre le poids inattendu de cette mémoire dans les premiers romans de Claude Simon, comme en témoignent également la résurgence compliquée de l'expérience du maquis chez Louis-René des Forêts, ou sa place dans les recueils de Pierre Emmanuel et André Frénaud. Les littératures de genre, roman policier et science-fiction, alors en pleine expansion, participent de ce mouvement qui traverse toute la littérature de l'époque, entre contre-discours et réécriture symbolique.

01/2021

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Rwanda

Quand l'histoire s'écrit à la machette. Seul celui qui a traversé la nuit peut la raconter

"Que le sang sèche vite en entrant dans l'Histoire", chantait Ferrat. Veillons à ce que la mémoire du massacre des Tutsi ne s'assèche pas à son tour... Pour résister à l'oubli, à l'indifférence, écoutons ceux qui ont "traversé la nuit" : les témoins directs, pour qui le mot "génocide" n'a rien d'abstrait. Après avoir retracé le long chemin qui mena au désastre, l'ouvrage s'ouvre à la factualité brutale, aux récits des survivants. Ils ont tous côtoyé une horreur sans pareille : les insultes, le bruit des coups et des armes, les hurlements de douleur, l'humiliation des viols répétés, la confrontation à la mort... Des scènes souvent racontées avec une effroyable précision. La parole est ensuite cédée à certains "figurants" de cette tragédie. Ils étaient Casques bleus, chef de l'équipe du CICR, journaliste. Leurs observations, leurs réflexions affinent notre compréhension de ce qui s'est joué d'un bout à l'autre du pays, en ce sinistre printemps 1994, et elles donnent un autre visage au désespoir. Après les témoignages écrits, place aux photos et caricatures, les voix les plus puissantes qui se levaient alors, car non tamisées par le filtre de la parole. Vient enfin le temps d'après. "La vie après le génocide, ce que je peux en dire, c'est que je n'ai plus jamais ri", confesse une orpheline. Chez tous les rescapés, ces trois mois de terreur ont laissé des traces indélébiles. D'autres, par leur activité professionnelle - journaliste, juge d'instruction, historienne ou militant de la mémoire - y ont également été confrontés. Le choc fut immense, le génocide a percuté leur vie et les accompagne désormais, eux aussi, au quotidien. Puisse ce recueil irriguer notre mémoire, faire barrage à l'oubli.

04/2024

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Récits de montagne

Mont-Blanc. La véritable histoire de la première ascension

Mais que s'est-il passé au mont Blanc le 8 août 1786 ? Mais que s'est-il passé au mont Blanc le 8 août 1786 ? La première ascension, pardi ! Des témoins ont bien vu le docteur Paccard et son compagnon Jacques Balmat au sommet à 18h23 exactement. Le chantre genevois Marc-Théodore Bourrit, " historiographe " des Alpes, s'est empressé d'écrire aux gazettes pour annoncer la nouvelle d'autant plus sensationnelle qu'elle mettait un terme à des décennies de doutes, de tentatives, de renoncements... Le savant Horace-Bénédict de Saussure qui répétera l'ascension l'année suivante en a également témoigné dans son ouvrage " Voyage dans les Alpes ", et bien d'autres jusqu'au célèbre romancier Alexandre Dumas qui a eu la bonne fortune de rencontrer le vieux guide Balmat quelques mois avant sa mort et de lui faire raconter son odyssée : sa découverte d'un itinéraire possible, sa proposition d'emmener avec lui le docteur Paccard, sa conduite héroïque tout au long de l'ascension, sa fierté lorsque, le premier il a posé le pied sur le sommet, réalisant que ses " sujets de la vallée " l'applaudissaient, avant de redescendre chercher le pauvre docteur Paccard épuisé, de le traîner au sommet et d'entamer la descente avec son malheureux compagnon. Cette histoire-là est celle qui nous a été enseignée : une histoire où Jacques Balmat tient le premier rôle. Il a fallu plus d'un siècle pour que des historiens revisitent cette épopée qui semblait gravée dans le marbre. Progressivement, la véritable histoire s'est dessinée. Moins héroïque, moins évidente, moins simple... Mais tellement plus humaine. Que s'est-il réellement passé avant, pendant et après la première ascension du mont Blanc ?

11/2023

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Vichy

"J'accepte de répondre". Les interrogatoires avant le procès (avril-juin 1945) - Suivis de L'audition de l'île d'Yeu (août 1946-juillet 1947)

Les interrogatoires du maréchal Pétain lors de l'instruction de son procès, avec des notes de Pétain préparées à l'annonce de son procès par contumace, suivis de son audition en 1947 par une commission parlementaire. Des documents exceptionnels, peu connus du public, présentés par un spécialiste de l'Occupation et préfacés par l'historien Marc Ferro. Des documents rares sur une page majeure de notre Histoire Le maréchal Pétain fut interrogé à dix reprises avant l'ouverture de son procès, le 23 juillet 1945. Les pièces de l'accusation sont présentées à l'accusé : dépositions de témoins, correspondances, ses propres déclarations... Pétain répond, successivement abattu, indigné, combatif, assumant son action ou se défaussant sur son entourage. Sa défense s'ébauche, élémentaire, puis s'échafaude avec ses avocats. Restés inédits dans leur intégralité pendant des décennies, ces procès-verbaux d'audition saisissent par l'incroyable désordre des questions. L'impression est celle d'un exercice imposé, quasi improvisé. Leur objet principal n'en est pas moins saisissant : l'armistice " criminel ", la collaboration ? Pas du tout ! Le socle de l'accusation, c'est le complot : le supposé cagoulard en chef Pétain aurait tramé la défaite pour renverser la République. Sommaire et radicale, la charge convient à l'urgence judiciaire, mais aussi à l'opinion : elle disculpe l'immense majorité des Français et ceux de leurs représentants qui ont souscrit à l'armistice et aux pleins pouvoirs. Ces documents donnent la parole au principal accusé de l'épuration, qui assistera muet à son procès et à sa condamnation, le 15 août 1945. Ils sont suivis de l'audition de l'Ile d'Yeu, où les représentants de la commission parlementaire chargée d'étudier les événements survenus de 1933 à 1945 viendront entendre Philippe Pétain une dernière fois en 1947.

05/2023