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Poésie

Lycophron et Zétès

Ce Lycophron et Zétès assemble une traduction de l'Alexandra de Lycophron par Pascal Quignard et un long texte du même Pascal Quignard qui se déploie comme une réflexion sur ladite traduction, en incluant de nombreux éléments autobiographiques, ainsi que des séquences attribuées à un poète fictif : Zétès. Loin d'être disparate, l'ouvrage trouve son unité et sa légitimité dans le récit en actes qu'il propose : pourquoi un jeune homme de vingt ans décide-t-il de s'attaquer à une traduction de cette ampleur ? Quel est alors son rapport au fait poétique et à la communauté des poètes (André du Bouchet et Paul Celan notamment) ? En quoi une telle expérience annonce-t-elle les oeuvres futures ? Répondant à ces interrogations, Pascal Quignard compose, par touches successives, un art poétique qui le révèle magnifiquement. "C'était il y a quarante ans, écrit-il. Je disposais devant moi, à côté de moi, autour de moi, tous les dictionnaires que j'avais hérités de mon arrière-grand-père et ceux, plus récents, de Bailly, Chantraine, Grandsaignes, Bloch-Wartburg, Ernout-Meillet. Ils s'entassaient, se superposaient, de tous formats, petits, énormes, grands ouverts, les uns sur les autres, sous l'ampoule nue. Je préparais la traduction en commençant par chercher l'étymologie de chaque mot. Je voyageais. J'allais dans l'autre monde. Je descendais dans les siècles perdus". Et cette "descente dans les siècles perdus" apparaît comme une exploration fascinante, terrible, lucide, qui témoigne de la permanence de l'horreur et de l'aveuglement dans ce qui forme le destin des hommes. "Cassandre dit l'horreur du lien social. Personne ne la croit. Le déprimé dit la vérité du réel. Personne ne le croit. Ceux qui survécurent, revenant des camps d'extermination de l'Allemagne, provoquèrent la même incrédulité - trois mille ans plus tard - que Cassandre dans le monde troyen détruit, avant d'être égorgée". On comprend pourquoi un poète comme Paul Celan suivit pas à pas, à la fin des années 60, la traduction de Lycophron qu'avait entrepris Pascal Quignard, et pourquoi il ne cessait de lui demander d'accélérer la mise au net de la version française de ce texte fondateur.

02/2010

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Généralités médicales

Les écrits de la souffrance. La consultation médicale en France (1550-1825)

Attestée dès l’Antiquité, la pratique de la consultation médicale écrite s’est développée en Italie à la fin du Moyen Âge, puis en France et dans la plupart des pays européens à l’époque moderne. Jusqu’au début du XIXe siècle, elle constitua même un acte médical courant, tarifé et associé à un genre littéraire codifié. Constituées de quelques pages rédigées par des médecins consultés à distance sur des cas particuliers de maladie ou à l’issue de rencontres avec les patients, comme nos actuelles ordonnances, elles reprenaient les informations pertinentes sur le patient et sa maladie, consignées dans le « mémoire » envoyé au médecin consulté ou collectées par celui-ci pendant la rencontre avec le patient ; elles présentaient ensuite une analyse de la maladie, la liste des remèdes à prendre et le régime de vie à suivre, ainsi que leurs adaptations en fonction de l’évolution prévisible de l’état de santé. En latin, puis généralement en langue vernaculaire à partir du début du XVIIIe siècle, les consultations écrites ont été rassemblées en recueils manuscrits ou imprimés à destination des étudiants ou des jeunes praticiens. Délaissées par l’historiographie, elles sont pourtant une source de grande valeur, procurant un reflet direct de la pratique médicale, des relations des médecins avec leurs patients ou leurs confrères, mais aussi des souffrances produites par les maladies, et des témoignages directs de ces souffrances dans les cas où les « mémoires » ont été rédigés par les malades eux-mêmes. Joël Coste propose ici une étude approfondie de plus de deux mille consultations écrites par des médecins français entre 1550 et 1825. Les différentes dimensions médicales, sociales, narratologiques et rhétoriques des consultations sont tour à tour considérées et illustrées par de nombreux textes, souvent d’une grande saveur. Cette étude renouvelle notre compréhension de la médecine pratique : elle permet d’observer les médecins de l’époque moderne dans l’exercice de leur art, de les entendre raisonner, argumenter, prescrire mais aussi compatir ; d’accompagner les patients dans leurs souffrances et leurs entourages aux prises avec les réalités les plus tangibles de ces souffrances.

09/2014

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Littérature étrangère

La valse de Valeyri. Histoires enchevêtrées

La valse de Valeyri se lit comme un roman polyphonique. Seize destins sont évoqués en autant de chapitres, dans une parfaite unité de temps et de lieu : nous sommes à Valeyri, un village de pêcheurs islandais, pendant un après-midi de la Saint-Jean. La petite commune de mille âmes se prépare pour le grand concert de la chorale dirigée par Kata, et à l'heure où cette jeune musicienne slovaque traverse le village à vélo pour se rendre à la salle des fêtes, chacun des protoganistes du livre se laisse aller à ses pensées. Kalli, qui sera le soliste de la chorale, se repose au milieu de son atelier rempli d'un fatras qui lui semble représentatif de sa vie ; c'est lui qui avait arraché Kata à une boîte de strip-tease de la capitale où elle avait atterri après avoir été enlevée de son pays. Le pasteur du village a joué au poker en ligne toute la nuit, il sort une autre bière du frigo et s'apprête à se faire passer pour malade afin de ne pas avoir à assister au concert. Au même moment, deux couples amis prennent une collation et se souviennent de la crise de 2008 qui a failli les ruiner, mais aussi des mensonges et des infidélités de chacun. Un homme d'une soixantaine d'années qui est venu de Reykjavik pour vivre à Valeyri, le village de ses ancêtres, repense à sa vie d'avant, marquée par sa riche carrière de publicitaire. Le vieux Lalli, qui a perdu le sens de l'orientation, se remémore le moment où il avait choisi d'avouer à son épouse mourante son amour pour une autre femme... Chacun se souvient de ses blessures ou de ses espoirs - déçus, la plupart du temps -, et chaque évocation contribue à faire surgir sous la plume du narrateur toute une communauté d'hommes et de femmes terriblement humains dans l'Islande d'aujourd'hui. Dans une ronde narrative parfaitement maîtrisée, d'une grande poésie, Gudmundur Andri Thorsson parvient à nous parler des petites et des grandes choses qui font nos vies, de ce qui s'enfuit, et de ce qui reste.

05/2016

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Littérature étrangère

Pubis angelical

"Tout commence comme dans un rêve made in Hollywood dans les années 1930 : Lya Kolter, belle parmi les belles, épouse l'homme le plus riche de Vienne. Elle se réveille séquestrée dans un palais des Mille et Une Nuits... Son mari ordonne à distance le rythme de ses jours et fait brûler toutes les copies des films dont elle était la vedette. C'est qu'un secret démoniaque préside à sa naissance... Lya réussira à fuir, mais pour devenir le jouet d'autres vampires, maîtres ou esclaves de la gloire, de la politique, de la trahison, alors qu'elle cherche la pureté et l'amour. Un demi-siècle plus tard, dans un monde concentrationnaire, au milieu d'une nature envahie par les glaciers, W 228, portrait fidèle de Lya, vit un amour fou avec un étranger, malgré les interdits. Son châtiment sera de soulager la misère sexuelle des contagieux ; elle découvrira pourtant le caractère angélique du service rendu (d'où le titre du livre). Un troisième destin de femme, bien contemporain, cette fois, dessine la trame réelle du récit. Nita, une Argentine, vient d'être opérée dans une clinique de Mexico. A travers ses conversations avec une amie, puis avec son ancien amant, militant péroniste, comme par les fragments de son journal intime où elle essaie de composer une image satisfaisante d'elle-même, c'est l'atmosphère étouffante et le snobisme petit-bourgeois du Buenos Aires contemporain qui nous sautent à la gorge. Nita est le lien vivant entre Lya et W 228, qui sont peut-être de simples projections de son imagination ; leurs fantasmes, leur soif frustrée d'un amour tel qu'on le voit à l'écran, leur obsession de la trahison, sont autant de facettes du subconscient collectif d'une génération et d'un milieu de midinettes riches, abreuvées de tangos. Manuel Puig manie ici avec la même maîtrise le kitsch le plus délirant, l'intrigue policière, la psychanalyse. Mais, en même temps, il dresse un étonnant inventaire des rêves de pacotille et de la violence réelle qui sont le vrai visage de l'Argentine d'aujourd'hui." Bulletin Gallimard n° 307, mai-juin-juillet 1981.

05/1981

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Littérature étrangère

Zone sacrée

Claudia Nervo, grande vedette du cinéma mexicain, appartient à la race légendaire des monstres sacrés. Elle a mis son génie, sa volonté et sa passion à construire son personnage, qu'elle met en scène à chaque instant. Déesse, panthère, prêtresse de son propre culte, elle se veut sans mémoire, sans passé et sans avenir, acharnée à imposer l'une ou l'autre de ses images aux photographes, producteurs, acteurs et reporters qui hantent sa demeure d'un luxe fabuleux. A côté de Claudia parée de métal ou de fourrures, sa secrétaire en tailleur strict. Autour d'elle, de très jeunes filles, "sirènes" de la mythologie, qui lui doivent tout, portent les toilettes qu'elle a étrennées, imitent son maquillage, et servent à mettre en valeur sa beauté faite d'artifice, devant laquelle l'éclat même de la fraîcheur paraît fade. Pour Guillermo, le narrateur - son fils -, cette maison est la "zone sacrée" où convergent ses désirs, ses espoirs, ses rêves, ses souffrances les plus secrètes. La seule raison de vivre, la seule définition de Guillermo face au monde, c'est d'être le fils de Claudia Nervo à qui il porte une passion absolue, frisant l'inceste. Qu'il transforme son appartement en musée d'Art Nouveau, qu'il aménage sa chambre à l'image de celle de Sarah Bernhardt, qu'il torture ses chiens de race (cadeau de Claudia) en leur imposant des cantates de Bach à plein volume avant de les jeter sous les roues des voitures, qu'il passe des soirées solitaires à regarder de vieux films, il ne s'agit pour lui que d'évoquer, d'appeler, de repousser, de punir sa mère. Et s'il flirte avec Bela, l'une des "sirènes", peut-être n'est-ce que pour l'offrir en holocauste à sa mère, afin que celle-ci chasse la jeune fille et réagisse enfin à lui, fasse preuve de jalousie en lui coupant les vivres pendant quelques heures. Tout le reste n'est que souvenirs, évocations, rêves, fils ténus tissés autour de cette obsession de la mère, qui atteint son paroxysme lorsque, en l'absence de Claudia, Guillermo pénètre dans sa chambre aux mille glaces et revêt ses toilettes, ses perruques, sa folie peut-être.

06/1968

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Tourisme étranger

Les instantanés du monde. Avec 1 CD audio

Les « Instantanés du monde », sont nés d'une envie d'aller voir ailleurs. De découvrir d'autres cultures et de mesurer l'espace que tiennent encore les traditions dans le monde actuel. Rien de tel que la radio pour vous immerger presto dans d'autres mondes. L'idée était celle-ci : se couler aux côtés de ceux et celles qui sont les sésames de cultures méconnues, vivre dans leur quotidien et les inviter à la confidence. Sans esbrouffe et sans mise en scène. Partir petit, voyager léger : partir seule, ou presque, et ne pas faire de bruit. Ecouter. Et regarder aussi. C'est ainsi que depuis sept ans, les auditeurs des « Instantanés du monde » peuvent user leurs semelles dans les campagnes indiennes, les mégapoles chinoises ou les ruelles de Zanzibar ; s'échouer sur des îlots improbables de l'Océan Indien ou Pacifique, se perdre dans des temples ou des forêts, se trouver, se retrouver au travers des témoignages de ces étrangers qui nous ressemblent tant… C'est alors qu'est née l'envie de raconter ce qui ne passe pas, au final, à la radio. Ce qui se passe, quand l'enregistrement n'est pas allumé. Car enfin, partir seule avec son micro et se lancer à la face du monde est aussi, un choix de vie : comment partir, où et quand, avec quoi, vers qui, comment se fabrique une émission, quelle part se taille le hasard dans la construction du projet, quel temps est nécessaire, comment de bribes et de morceaux de sons fait-on une émission ? Mille questions en réponse au chaos des reportages, ses imprévus, ses déroutes et ses moments de grâce. Trop riche moisson en vérité, trop de moments précieux méritant d'être conservés. Toutes ses rencontres cocasses ou déterminantes, toutes ces personnes croisées, leur choix de vie, leurs solutions d'existence, leur amour de leur terre, de leur mode de vie, leur appréhension du monde, leur mots, leurs questions, leurs doutes, leurs langue, leurs rires. Tout cela, mérite d'être entendu, d'être vu d'être lu. 1 livre – 200 illustrations - 15 h d'audio (30 émissions d'une demi-heure)

11/2014

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Récits de voyage

Le voyage en Bretagne. De Nantes à Brest, de Brest à Saint-Malo

Bretagne, « province de l’âme » : la Bretagne est sans doute la seule région française à pouvoir se prévaloir d’autant d’oeuvres de grands écrivains s’attachant à cerner son génie et la singularité de ses paysages ou de ses modes de vie. Ce parcours littéraire, premier en son genre consacré à toute une province française, égrène d’Armor en Argoat, au fil des rivages et jusqu’au plus profond de la Bretagne intérieure, les écrits qui lui sont consacrés et qui appartiennent à son histoire littéraire, depuis Jules César au premier siècle avant Jésus-Christ jusqu’aux auteurs de la fin du vingtième siècle aujourd’hui disparus. Au total, presque deux cents auteurs et deux cent soixante-dix textes, quelques mille deux cent pages. Au-delà de la situation des textes dans le temps et dans l’espace, le premier critère de choix a été le plaisir de la lecture et la qualité littéraire et narrative : textes d’humeur, mémoires, relation d’épisodes historiques, correspondances, notes de voyage, essais. Les grands classiques de la littérature de Bretagne sont évidemment là ; pour n’en citer que quelques-uns : Cambry, Chateaubriand, Renan, La Villemarqué, Le Braz, Segalen, parmi les Bretons, mais aussi Hugo, Michelet, Stendhal, Balzac, Flaubert, Gide ; plus proches, mais tous disparus : Loti, Colette, Max Jacob, Guilloux, Henri Queffélec, Gracq, Mac Orlan, Jean-Edern Hallier … des poètes aussi, des écrivains étrangers, de grands auteurs méconnus, de Tanguy Malmanche à Armand Robin ou Yves Elléouët… et parmi d’autres pépites : Vauban à Camaret, Alexandre Dumas à Roscoff, Sarah Bernhardt à la baie des Trépassés, Saint-Pol Roux en bimoteur au-dessus de la rade brestoise, Villiers de L’Isle-Adam au collège de Vannes, Marcel Proust à Beg-Meil, Joseph Conrad à L’Île Grande, Jean Cocteau à Pont-Aven, le philosophe Alain au Pouldu, Georges Simenon sur un chalutier de Concarneau, le général de Gaulle incognito dans sa DS noire, Le Corbusier à Lesconil, Albert Camus au cimetière de Saint-Brieuc, ou les plus ou moins courtes nouvelles d’Édouard Corbière, de Jeanne Nabert, d’Henri de Régnier et d’Émile Zola dont les formidables Coquillages de M. Chabre révèlent une facette ignorée.

05/2012

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Histoire de France

La Suède & Les Lumières. Lettres de France d'un ambassadeur à son Roi

Gustav Philip, comte de Creutz (1731-1785), a 35 ans lorsqu'il est nommé ambassadeur de Suède en France par le futur Gustave III de Suède. Il occupera cette fonction pendant dix- sept ans, se dépensant, et dépensant, sans compter pour mener à bien sa mission et représenter dignement son roi. Poète réputé, diplomate habile, honnête homme épris d'art et de musique, il devient rapidement une personnalité fort appréciée, une de celles qui "donnent le ton" et que l'on reçoit partout. Il fréquente les salons à la mode, connaît fort bien les philosophes, est très lié avec le cercle de Choiseul et courtise Madame du Barry, ce qui lui attire l'estime de Louis XV. Il tient table ouverte en son hôtel de Bonnac, joue aux échecs avec Marie-Antoinette et c'est lui qui présente le séduisant Axel von Fersen à la jeune reine. De son ambassade, le comte de Creutz laisse une correspondance en français aussi importante en qualité qu'en volume. Ces lettres, adressées en premier lieu à Gustave III mais aussi à Cari Fredrik et à Ulric Scheffer, retracent avec verve et minutie dix-sept an-nées de la petite et de la grande Histoire, des intrigues de Versailles à la guerre d'Indépendance américaine. Tout naturellement, la mission diplomatique de Creutz occupe dans cette correspondance une place importante, mais aussi la culture et les moeurs françaises. Gustave III, francophile passionné, souhaite être tenu informé de tout ce qui se déroule à la cour de France, dans les salons et dans la république des Lettres. Si Creutz dresse des portraits remarquables de la famille royale et de la Cour, il ne laisse rien non plus ignorer à son roi des questions protocolaires, des détails parisiens, des caprices de la mode. Il exécute de même avec zèle les mille et une tâches que Gustave III lui confie. Il envoie en Suède des tableaux, des tapis, des meubles, des gravures, de l'argenterie, des bijoux, des caisses de vin ou encore les nouveautés littéraires. Creutz donne ainsi de la culture française et des relations franco-suédoises une image tout à la fois complexe et vivante. Sa correspondance fait de lui le témoin irremplaçable de l'Ancien Régime.

01/2012

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Religion

Le mariage. Un engagement complexe à vivre avec la sagesse de Dieu

Ce livre s'adresse à tous ceux qui recherchent une sagesse millénaire pertinente pour faire face à la complexité de la vie conjugale. Aucun livre sur le mariage n'est semblable à celui que vous avez en main ! Chrétiens ou sceptiques, mariés ou en réflexion. La culture moderne voudrait nous faire croire que chacun a une âme soeur que l'on découvre sur un coup de foudre, que les sentiments sont l'essentiel d'un mariage réussi, que notre conjoint est là pour nous aider à réaliser notre potentiel, que le mariage a une durée limitée, et que recommencer après un divorce est la seule issue aux problèmes apparemment insolubles. Ces allégations modernes sont fausses. Timothy Keller présente avec l'intelligence qu'on lui connaît les leçons conjugales de la Bible, enrichies de sa longue expérience de pasteur et d'époux. Le mariage est une relation glorieuse qui peut nous rapprocher de Dieu et nous apporter une joie durable. C'est aussi la plus incomprise et la plus mystérieuse des relations. Le mariage est une lecture essentielle pour quiconque veut connaître Dieu au sein du mariage, et aimer plus profondément dans cette vie. Kathy Keller, l'épouse de Timothy, a collaborée à l'écriture de ce livre. C'est donc le fruit d'un couple qui a expérimenté les principes et valeurs bibliques qu'ils soulignent en coeur dans cet ouvrage. Idée cadeau : grâce à sa couverture rigide, sa reliure soignée et son signet, ce livre élégant est aussi une belle idée cadeau de mariage pour vous ou vos amis (croyants ou sceptiques). Timothy Keller a étudié à l'Université Bucknell, à la faculté de théologie Gordon-Conwell et à la faculté de théologie de Westminster. Il est ensuite devenu pasteur, à New York, de l'Eglise presbytérienne du Rédempteur qu'il a implantée en 1989 avec son épouse Kathy et leurs trois jeunes fils. Aujourd'hui, l'Eglise du Rédempteur est régulièrement fréquentée par près de cinq mille personnes. Elle compte de nombreuses églises partenaires et accompagne la naissance de nouvelles Eglises dans les grandes métropoles du monde.

09/2020

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Sciences politiques

A bas les chefs ! Ecrits libertaires (1847-1863)

"Ce livre n'est point écrit avec de l'encre, c'est de l'acier tourné en in-8° et chargé de fulminate d'idées. C'est un projectile autoricide que je jette à mille exemplaires sur le pavé des civilisés". Toute sa vie, balloté par la misère et l'exil, Déjacque n'a cessé d'écrire. Ouvrier colleur de son état, "poète des misérables" , comme le surnomme son ami Gustave Lefrançais, "tapageur acharné" , il s'arme de sa plume contre les réactionnaires de tout poil. En 1848 à Paris, il chante la gloire des insurgés de Juin, ce qui lui vaut la condamnation et l'exil. A Londres, puis Jersey, où il côtoie les proscrits, il s'attire les foudres des républicains dont il fustige le modérantisme et l'opportunisme. En 1858, à New York, il fonde son propre journal, Le Libertaire, dont il est à la fois le rédacteur, le gérant, le plieur, le porteur et l'actionnaire. On le retrouve enfin à La Nouvelle Orléans, "ville de commerce et d'esclavage, au moral aussi sale que ses rues" , appelant à la vendetta contre les planteurs esclavagistes... Ennemi déclaré des Jésuites et de l'Etat, il hait l'autorité, d'ou qu'elle vienne. Aux rois, aux bourgeois, aux exploiteurs, lui, "infime prolétaire" , lance cet avertissement : "Dent pour dent ! " Mais derrière la violence verbale, cet artificier des mots se révèle un sublime rêveur. La quête du bonheur, de l'harmonie, du socialisme l'anime, ce dont témoigne son texte le plus audacieux, L'Humanisphère. Sous-titré "utopie anarchique" , il nous rappelle que pour Déjacque, l'utopie n'est pas un vain mot mais un acte : écrire, c'est combattre. Ce recueil rend hommage à l'oeuvre injustement méconnue, de Joseph Déjacque. Passé le choc de la première lecture, restent admiration et tendresse pour ce "volontaire de la Révolution" qui n'a jamais baissé pavillon. Thomas Bouchet est enseignant-chercheur en histoire du XIXe siècle à l'université de Bourgogne, il travaille en particulier sur les premiers socialismes. Derniers livres parus ? : "Les Fruits défendus. Socialismes et sensualité du xixe siècle à nos jours" (2014)? ; "Quand les socialistes inventaient l'avenir. Presse, théories et expériences 1825-1860" (en codirection, 2015).

03/2016

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Humour

Bosc. De l'humour à l'encre noire, avec 1 DVD

"C'est Bosc qui a fait, en France, avec Chaval, les meilleurs dessins. Avec peu de moyens apparents, il dessinait parfaitement les situations d'une grande drôlerie et d'une rigoureuse intelligence." (Sempé) Jean-Maurice Bosc, né à Nîmes le 30 décembre 1924, est l'un des pères du dessin d'humour moderne, qui, dans les années 1950, abandonne le traditionnel contrepoint entre le motif et une légende ironique ou grivoise, pour inventer de nouveaux jeux graphiques ou gags visuels. Inspiré par les dessins américains du New Yorker, son trait minimaliste, presque tremblé, mais extrêmement expressif, nous livre un univers à la fois poétique et rempli d'une douce amertume. Parmi les différents thèmes qu'il décline inlassablement, ses saynètes laconiques de la vie quotidienne des couples traduisent avec une incroyable efficacité l'insurmontable incommunicabilité entre les sexes. Profondément traumatisé par sa participation à la guerre d'Indochine, c'est en infatigable antimilitariste qu'il rend écho des différents conflits contemporains. La mort, sous la forme de nombreux enterrements et pendaisons, est également très présente, traduisant peut-être le caractère angoissé et mélancolique de l'artiste, qui finira par se donner la mort à Antibes en 1973. Bosc a décortiqué son époque et a pressenti la nôtre, avec intuition et lucidité. Inspirateur de Boll, Bretécher, Cabu, Copi, Loup, Reiser, Wolinski, ami de Chaval, Desclozeaux, Folon, Morez, Mose, Sempé et Tetsu, et bien d'autres encore, Bosc a de nombreux admirateurs parmi les illustrateurs eux-mêmes mais est encore trop souvent méconnu du grand public. Parmi les trois mille dessins publiés dans des journaux français et étrangers, et de nombreux albums, le catalogue rassemble près de 250 de ses dessins organisés selon les principaux thèmes qu'il décline jusqu'à l'obsession, mais avec une inventivité sans cesse renouvelée : l'absurde, l'autorité et les pouvoirs dans la guerre, la femme, l'amour et le couple, De Gaulle, le fameux Blaise, le monsieur tout-le-monde dont les espoirs sont perpétuellement déçus, etc... Il est complété par un DVD du film Voyage en Boscavie, que Bosc a réalisé en 1958 avec Claude Choublier et Jean Herman Bosc et qui reçut le prix Emile Cohl pour le film d'animation.

11/2014

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Histoire de France

Comète. Le réseau derrière la ligne DD

Grâce à plus d'une décennie de recherches en Belgique aux archives de la Défense, du Centre d'Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines et de divers musées ou encore aux Archives Nationales américaines et britanniques (NARA), Philippe Le Blanc nous propose une monographie détaillée, mais aussi démystifiée du plus célèbre réseau d'évasion de la Seconde Guerre mondiale, le réseau Comète, qui acheminait des aviateurs alliés tombés en territoire occupé vers Gibraltar et le Royaume-Uni. Des réfractaires, des résistants, des agents secrets et des rapports d'espionnage suivaient la même filière d'exfiltration. Ce réseau comprenait un peu plus de deux mille cinq cents agents belges et quatre cents agents français. Au-delà des quelques acteurs de la Ligne - célèbres guides et autres passeurs glorifiés par les autorités dès la fin de la guerre, le présent ouvrage met en évidence le mérite de milliers d'anonymes, moins connus, qui ont bravé autant de dangers et ont payé le même prix du sang, en insufflant la vie au réseau tout entier. Pièces à l'appui, l'auteur rétablit une vérité plus complète sur l'importance réelle de l'action de certains et nous montre comment Comète était infiltrée par les services secrets de l'occupant dès ses premiers pas. En 1947, Andrée De Jongh clôturait son rapport d'activités en ces termes : (L'exposé ci-dessus) «ne se flatte pas d'être complet. Mais nous espérons, du moins, qu'il pourra constituer une sorte de cadre, dans lequel pourront venir s'insérer les rapports des autres survivants de cette histoire.» Plus de soixante-cinq ans plus tard, sous la plume de Philippe Le Blanc, ce cadre se remplit enfin singulièrement et l'historiographie traditionnelle s'efface au profit d'un inventaire plus complet, jusqu'au début 1943, de l'histoire de cette ligne et du réseau global sur lequel elle s'appuyait. L'histoire de Comète ne s'arrête toutefois pas en février 1943, à l'arrestation d'Andrée De Jongh. D'autres vont prendre la relève et développer encore le réseau, amplifier son action. Ce deuxième acte est encore à investiguer et à écrire.

05/2015

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Littérature étrangère

Idriss Alaoma, le caïman noir du Tchad suivi de La passion de Babemba suivi de Néo-Africanthropus

Abdoulaye Mamani est mort accidentellement, à l'âge de 59 ans, en juin 1993 ; voici donc vingt ans. En dehors de ces écrits politiques (dispersés çà et là, mais jamais regroupés), il est essentiellement connu pour son roman Sarraounia (1980). Ces autres oeuvres, pourtant fort belles, ont moins de notoriété : poésies (Poémérides, 1972 ; Oeuvres poétiques, 1993), pièces de théâtre (Le balai, 1973) et nouvelle (Une nuit au Ténéré, 1987). En réalité, ces textes sont loin de représenter la production littéraire réelle de l'auteur : cinq romans, deux nouvelles, des essais, des poèmes restent à ce jour inédits. Autant dire que la partie non publiée est bien plus volumineuse que la partie éditée à ce jour. En outre, les textes qu'il a pu éditer dans des journaux en Algérie, lors de son exil dans ce pays, restent inconnus. Il importe donc de sortir de l'oubli cette oeuvre. C'est dans cette intention que le présent ouvrage entreprend de faire connaître trois textes : un exposé historique sur le plus grand souverain du Kanem Bornou, Idriss Alaoma, qui vécut au XVIe siècle ; une épopée, Babemba, qui retrace la manière dont ce chef sénoufo s'opposa jusqu'à la mort aux troupes françaises, à Sikasso, en 1898 ; enfin Neo-Africanthropus, poème dans la veine politique de l'auteur, qui expose ses idéaux sur l'Afrique, tels qu'on pouvait l'imaginer et l'espérer dans les premières décennies après les Indépendances, à l'époque du socialisme africain. Ces trois textes font découvrir de nouveaux aspects d'Abdoulaye Mamani : en effet, si Sarraounia aborde l'histoire, c'est par le biais de la fiction romanesque, alors qu'Idriss Alaoma se présente comme un petit essai pour vulgariser un personnage historique à l'intention du grand public ; si Abdoulaye Mamani poétisait depuis sa jeunesse, jamais il n'avait créé une longue épopée (de près de mille vers), à la manière de la tradition, comme dans Babemba, ni même un développement semblable à Neo-Africanthropus. Voilà pourquoi, le lecteur, qui a fréquenté les premiers ouvrages d'Abdoulaye Mamani, est assuré, en parcourant cette publication, de le voir apparaître sous un jour nouveau et complémentaire - en attendant que la partie immergée de son oeuvre ne fasse surface par la suite.

01/2014

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Poésie

La femme chez Don Luis de Gongora. Florilège, Edition bilingue français-espagnol

Luis de Góngora y Argote est né (1561) et mort (1627) à Cordoue. Il a créé une forme de poésie nouvelle, baroque et cultiste, bouleversant la syntaxe castillane, et, de ce fait, se créant plus d'ennemis et de jaloux que d'amis. Ses admirateurs, parmi lesquels Cervantès, surent l'aimer et le comprendre. Homme de religion sincère, il n'en aima pas moins le jeu, les fêtes et les femmes. La génération poétique de 1927 (avec F. G. Lorca) le porta au plus haut. Ses oeuvres se répartissent entre familières (chansons, lettrines, romances) et de haute inspiration (Sonnets ; oeuvres majeures : Fable de Polyphème et Galatée ; Les Solitudes). Né en Belgique en 1942, Michel Host écrit des poèmes depuis l'adolescence. Il n'a jamais cessé d'en écrire, bien que se soient interposés nouvelles et romans, qui masquent parfois cet enracinement dans le verbe premier, la poésie, qu'il définit ainsi : " Elle est mutation, traduction ou translation dans la langue maternelle, selon des cadences très intimes, de la langue des sources, langue du mystère de l'être, des émotions et des intuitions. Il adhère à cet avis de Frédéryck Tristan : "La poésie n'est jamais fictive." Professeur agrégé et heureux dans une autre vie, il a enseigné la langue et la civilisation espagnoles, notamment au lycée Janson de Sailly et au C.N.E.D. Ses recueils poétiques : Déterrages /Villes, Ed. Dumerchez, 1997 ; Graines de pages (sur des photos de Claire Gante), Ed. Eboris (Genève), 1999 ; Alentours (Petites proses), Ed. de l'Escampette, 2001 ; Poème d'Hiroshima, Ed. Rhubarbe, 2005 ; Figuration de l'Amante, Ed. de l'Atlantique, 2010 ; La ville aux hommes, Ed. Encres Vives, 2015. Il traduit de l'espagnol : Luis de Góngora, Fable de Polyphème et Galatée de L de Góngora ; Les 167 Sonnets authentifiés, Ed. Dumerchez, 2002 ; Jorge Manrique, Stances pour la mort de son père, Ed. de l'Atlantique, 2011 ; Federico Garcia Lorca, Romancero gitano, Ed. Alcyon, 2017 ; Trente poèmes d'amour de la tradition mozarabe andalouse (Xile-Xllie siècles), Ihr, traduction française, Ed. de l'Escampette, 2010 ; et volontiers du grec ancien : Aristophane, Lysistrata et Ploutos (traductions nouvelles). Ed. Des Mille & Une Nuits — Fayard, 2008 et 2012.

10/2018

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Histoire de France

Plaidoyer pour quelques Juifs obscurs victimes de Monsieur Papon

Le 2 avril 1998, le verdict de l'un des plus importants procès français du XXe siècle est rendu : Maurice Papon est condamné par la cour d'assises de Bordeaux à une peine de dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité. Secrétaire général de la préfecture de Bordeaux de 1942 à 1944, il avait alors contribué à la déportation de mille six cents Juifs, hommes, femmes et enfants. Un mois auparavant, le 9 mars 1998, Me Gérard Boulanger entame les plaidoiries en tant que représentant des premiers plaignants individuels et de la majorité des parties civiles. Cet avocat bordelais se bat activement pour la réalisation de ce procès depuis le 8 décembre 1981. Il aura donc fallu dix-sept ans d'une instruction à rebondissements pour qu'enfin il puisse plaider. Cet ouvrage est la retranscription fidèle de sa plaidoirie. Gérard Boulanger fait l'historique de cette instruction de dix-sept ans, de la bataille acharnée des parties civiles pour que le procès ait lieu malgré des tentatives de déstabilisation. Puis il rend compte du rôle qu'a joué Maurice Papon pendant la Collaboration. Arrivé en 1942 à Bordeaux, on lui confie la responsabilité des " questions juives " et, de facto, d'importants pouvoirs de police qui aboutiront à des réquisitions et à plusieurs rafles, à commencer par celle de la nuit du 15 au 16 juillet 1942, puis à la mise en place d'un redoutable fichier de Juifs. À partir de 1944, Papon cherche à se couvrir, mais dans sa plaidoirie, Gérard Boulanger met en pièces la pseudo-résistance du haut fonctionnaire. Ce livre, illustré au fil du texte par les dessins d'audience d'Edith Gorren, est un document indispensable qui participe du devoir de mémoire national, un texte essentiel pour les générations n'ayant pas connu la guerre. C'est un plaidoyer contre l'oubli et pour que la vérité éclate : Papon ne fut pas un rouage de la machine bureaucratique de Vichy, mais bien un exécutant actif et sans pitié de sa politique de collaboration.

02/2005

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Littérature érotique et sentim

Dirty Devil

Il fera tout pour assouvir sa vengeance... et son désir Daria est capitaine des pom-pom girls. Miss Popularité. Celle qui fait la loi à All Saints High, celle qu'on admire et qu'on redoute. Derrière cette façade, nul ne suspecte le secret dévastateur qui la ronge, et c'est très bien comme ça. Seulement, son trône de reine du lycée menace de s'effondrer lorsque Penn revient dans sa vie... Penn est le capitaine de l'équipe de foot du lycée ennemi, celui où vont tous les rebuts de la société. Penn est sexy, rancunier, et prêt à tout pour briser Daria. Même à jouer avec le désir brûlant qui les pousse l'un vers l'autre. Depuis la tragédie provoquée par leur premier baiser, il y a quatre ans, il prépare sa vengeance. Et l'occasion rêvée de l'assouvir se présente lorsqu'il est placé en famille d'accueil... chez Daria. " Ajouter des griffes, des canines et des ongles vifs à votre vision de la romance étudiante, et vous avez All Saints High. Dans ce premier tome, Shen a construit une intrigue si originale qu'on croirait un genre entièrement nouveau. " Kennedy Ryan (Let You Love Me), autrice &H " Une vengeance à mille à l'heure, de la rivalité, de l'angoisse. Ce conte complexe et venimeux a des airs de Sexe Intentions et de Mean Girl, en plus moderne. Dirty Devil est impossible à lâcher, un coup de coeur absolu ! " Kindle Crack Book Reviews " Lecture suprême. Impossible à lâcher. J'en ai le souffle coupé. Quel suspense ! " Angie's Dreamy Reads " L. J. Shen nous offre une fois de plus une histoire puissante et pleine d'émotions, qui m'a laissée totalement accro, et en manque ! " Ratula, Bookgasms Book Blog. A propos de l'autrice L. J. Shen s'est imposée dès son tout premier roman comme une voix incontournable de la romance New Adult - un succès confirmé dès la parution de Vicious qui s'est immédiatement hissé en tête de tous les palmarès de vente. Elle vit en Californie du Nord avec son mari et leur petit garçon.

09/2020

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Criminalité

Avocat des flics

Quand un policier est placé en garde à vue puis présenté à un juge du parquet qui va décider de son sort, sa vie bascule : il entre, souvent menotté comme s'il était le dernier des bandits. Ici entre en scène Me Laurent-Franck Liénard, qui en trente ans de barreau, a gagné le surnom d' "avocat des flics " , avec près de deux mille dossiers de policiers et de gendarmes à son actif, sur tout le territoire national. Il rêvait de devenir commissaire de police, étudiait le droit pénal, pratiquait le tir et la boxe dans ce seul objectif, mais une autre vocation s'est glissée sur son chemin. Et voilà qu'il est devenu l'avocat du RAID, puis des gendarmes du GIGN, avant d'imposer son nom dans tous les commissariats de France. Après la tentative de meurtre contre deux policiers à Viry-Châtillon, le 8 octobre 2016, les policiers s'appuient sur lui pour dire leur ras-le-bol. L'avocat accepte, fidèle à son éthique : défendre ces fonctionnaires qui font de leur mieux pour rester dans le cadre légal. Au lendemain de la manifestation Gilets jaunes du 1er décembre 2018, où la République a semblé vaciller, il poste sur les réseaux sociaux un texte appelant les agents mobilisés sur le terrain à s'interroger sur les confrontations qui les attendent. Plusieurs d'entre eux lui confient avoir vu la mort de près et avoir été à deux doigts d'ouvrir le feu. "Il m'est vraiment insupportable qu'une personne qui manifeste sur la voie publique perde un oeil ou une main à la suite d'une action policière, écrit M° Liénard. Dans notre pays la liberté d'expression est une valeur fondamentale. La liberté de manifester l'est tout autant. Mais quand la politique hurle, le droit a du mal à se faire entendre" . Un livre au coeur d'une polémique souvent brûlante dans un pays où les anti-flics monopolisent souvent la scène médiatique. Un livre au coeur de l'intimité de ces policiers à qui l'on promet souvent le goudron et les plumes pour avoir tenté d'effectuer leur travail.

02/2022

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Pain

La craquante et prestigieuse histoire de la baguette

Grande spécialiste du pain, Mouette Barboff consacre un bel ouvrage à l'histoire de la baguette. Originaire de Paris, ce pain est devenu au fil du temps le pain emblématique de tous les Français. Le livre raconte l'histoire de son extraordinaire expansion en France et à travers le monde. Une première partie est consacrée à la morphologie évolutive de la baguette et son contenu. Puis le livre évoque la période faste de l'entre-deux-guerres et les changements survenus dans plusieurs domaines ; il témoigne du succès de la baguette comme source d'inspiration pour de nombreux artistes ; aborde les aléas de la seconde guerre mondiale et de la période d'après-guerre, avec la baisse de la qualité et de la consommation du pain, et enfin, le retour au bon pain dans les années 1980, grâce au Professeur Calvel, suivi dans sa démarche par les autres minoteries, avec les sous-marques de baguettes et leurs emballages. Un chapitre est dédié à la baguette gastronomique et aux mille et une façons de la consommer ; un autre, aux évènements qui contribuent à la valoriser, notamment Europain et la Coupe Mondiale de la Boulangerie, la Fête du Pain, le concours de la meilleure baguette, etc. La prédilection des consommateurs pour la baguette n'est pas limitée à l'hexagone, mais elle s'exporte dans le monde grâce à l'émigration de boulangers, et fait l'objet de nombreuses imitations et déclinaisons... . Au-delà des aspects historiques, agricoles, techniques, culturels, religieux, politiques, le livre insiste sur le rôle social des boulangeries, commerces de proximité, et sur l'aspect humain, le privilège de bénéficier du savoir-faire de nos artisans-boulangers, et les témoignages de celles et ceux qui contribuent de près ou de loin à sa fabrication. Abondamment illustré de photographies anciennes et contemporaines l'ouvrage est une invitation appétissante à redécouvrir un élément fondateur du patrimoine culturel et gastronomique français. Programmée pour le printemps 2021 une telle publication sera étroitement associée à la candidature de la baguette traditionnelle pour être classée au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

02/2022

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Poésie

Et maintenant le noir

Et maintenant le noir est le quatrième recueil de Peter Gizzi traduit en français. On y retrouve sa voix mélancolique, noire presque d'encre. Un lyrisme si l'on veut d'après la catastrophe : le monde a subi des coups, des chocs, des accidents. Les deux frères de l'auteur sont morts, par exemple, les amours sont parties, les amis sont loin. Les choses sont souvent cassées, défaites, brûlées, abîmées. "La maison se délabre" . Et pourtant il faut continuer à vivre et peut-être à aimer et sans doute à mourir. C'est ce que dit Gizzi lui-même de ce livre : "C'est une façon de changer un coeur brisé au milieu d'un monde acharné en un coeur acharné au milieu d'un monde brisé". Le "Je" qui se promène dans les poèmes de ce recueil semble avoir perdu toute relation facile avec le monde. "J'ai perdu le signal" dit le poète dans un des textes. Mais aussitôt vient la solution : "alors j'ai pensé que j'allais écrire un poème" . Peter Gizzi a mille façons de dire la même chose : "Dans ma tête, un volant incapable de rien diriger d'autre qu'une chanson et tout le reste est survie -" Chanson est une façon fréquente pour Gizzi de dire poème : ses textes en effet chantent à leur façon. Ils chantent, ils aiment les refrains, les répétitions, le bruit de ferraille que font parfois les syllabes cliquetantes. La poésie indique donc la direction. Elle est le volant. L'autoroute. Le satellite GPS. La survie. Parce que, en vérité, le poème n'a pas renoncé au monde, il fait au contraire de son mieux pour lancer son propre signal, même faible, pour tracer sa propre route, même méandreuse, et pour trouver une façon de fréquenter un peu les choses afin de s'y tenir un peu, au moins un peu. On tombe souvent dans ces pages sur le mot "standing" : debout - debout dans les choses. Cet effort, ce combat pour ainsi dire, afin d'être, de rester debout, est une des grandes émotions que procurent les poèmes de Peter Gizzi.

11/2022

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Histoire et Philosophiesophie

Le troisième chimpanzé. Essai sur l'évolution et l'avenir de l'animal humain

La chose est désormais connue de tous : l'homme, partageant plus de 98 % de ses gènes avec le chimpanzé pygmée et le chimpanzé commun, représente, dans le monde animal, le troisième chimpanzé. On en mesure habituellement peu les implications. Le langage, l'art, la technique et l'agriculture - qui distinguent ce chimpanzé - sont le fruit d'une évolution non pas seulement anatomique, comme on le dit trop souvent (station debout, grossissement du cerveau), mais également comportementale : le cycle vital de l'homme se particularise par le faible nombre de petits par portée, les soins parentaux bien au-delà du sevrage, la vie en couple, l'espérance de vie, la ménopause. Autant de traits qui soulèvent le problème de l'éventuelle présence de précurseurs dans le monde animal, et du stade auquel le troisième chimpanzé fit le saut quantique en matière de réussite évolutive - non pas avec l'apparition de l'outil de pierre, voilà deux millions et demi d'années, mais avec l'acquisition de l'aptitude au langage, il y a moins de cent mille ans. Alors l'animal humain déploie tous ses traits particuliers - à commencer par son aptitude unique à détruire massivement son genre (c'est la soudaine disparition des Néandertaliens après l'arrivée de Cro-Magnon, première destruction massive de l'histoire de l'homme) et sa capacité, manifestée elle aussi dès l'époque préhistorique, à détruire les écosystèmes, à ruiner la base même de sa propre alimentation. L'expansion géographique de l'espèce s'accompagne toujours de l'éradication de grands mammifères ; de Pétra à l'île de Pâques, de Mycènes au Chaco Canyon, le déclin des civilisations est rythmé par la déforestation, le surpâturage, l'érosion des sols. Génocide et holocauste écologique - ces deux caractéristiques de l'homme que décuple potentiellement aujourd'hui la technologie - posent désormais la question cruciale de l'extinction de l'espèce humaine, à l'instar de milliards d'autres espèces disparues au cours de l'histoire de l'évolution. Telle est l'ampleur de la perspective que Jared Diamond ouvre, avec une impressionnante culture scientifique, géographique et historique, dans cet ouvrage sans égal.

11/2000

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Histoire de la photographie

Instants très simples

En deux décennies, Claude Batho a produit une oeuvre d'une rare sincérité. Opérant dans le cadre circonscrit de son univers familial, la photographe a patiemment construit sa photographie à l'abri des regards. Sous son objectif se déclinent les mille et une variations d'une poésie du quotidien : une lumière de fin d'après-midi, un coin de cheminée, un enfant qui s'ennuie. Alors que les femmes photographes font l'objet ces deux dernières années d'une relecture et d'une (re) mise en valeur, l'oeuvre de Claude Batho est encore méconnue. Pour en saisir toute la complexité, il nous faut plonger dans l'intimité de son univers qui décrit tout autant sa condition de femme - épouse et mère - à une époque où le féminisme voit le jour que son combat quotidien avec le temps qui passe, hélas trop vite pour elle. Mais la puissance de son oeuvre réside également dans son acharnement à percer un certain mystère de la photographie. Réalisé avec la participation de son mari John Batho, ce livre voit le jour grâce au soutien de la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie qui accueille aujourd'hui son archive. Dès son plus jeune âge, Claude Batho dessine et peint. En 1950, elle est admise à l'Ecole supérieure des arts appliqués Duperré à Paris. C'est grâce à son père qui lui offre son premier appareil photo qu'elle vient à la photographie. Elle se spécialise dans la reproduction documentaire aux Archives nationales de France, où elle rencontre son mari John Batho, lui- même photographe. En 1975, elle réalise un portfolio intitulé Portraits d'enfants, dont les modèles sont Marie-Angèle et Delphine, leurs deux filles. Cet ensemble permet à la photographe d'affirmer un style empreint de sensibilité dans des photographies en noir et blanc au thème classique. En 1977, elle expose une sélection d'images à la galerie Agathe Gaillard à Paris et acquiert une notoriété grâce au livre qu'Antoinette Fouque, directrice des Editions des femmes, lui propose de publier : Le Moment des choses (1977). Atteinte d'un cancer, la photographe décède en 1981. Une exposition organisée au Musée d'art moderne de la ville de Paris lui rend hommage l'année suivante.

06/2023

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Littérature étrangère

L'Eclat dans l'Abîme. Mémoires d'un autodafé

Huit ans après Le Crayon du charpentier, voici le nouveau roman de Manuel Rivas, sans doute la plus riche et la plus vaste fresque qu'il nous ait donnée sur la Galice. Au cœur du récit, un fait historique : l'autodafé qui a eu lieu au port de La Corogne le 19 août 1936, quelques semaines après le prociamiento du général Franco et le début de la guerre civile espagnole. Ce jour-là, des centaines de livres provenant des bibliothèques publiques de Galice ont été brûlés devant les habitants de la ville par des militants du groupe de la Phalange - le parti fasciste espagnol. Mais les livres brûlent mal, on le sait, et du bûcher se sont détachées quelques pages, une couverture, une illustration, qui soudain se sont mises à danser dans le vent et ont happé aux flammes. En bon poète, Manuel Rivas nous invite à suivre les vagabondages de ces bouts de papier. En bon romancier, il nous raconte les mille et une histoires s'y cachent. Les cahiers calcinés d'un manuel d'électricité nous parlent ainsi du destin du boxeur Vicente Curtis, ancien membre de l'athénée révolutionnaire L'Éclat dans l'Abîme, condamné à traîner dans les rues le cheval de bois des photographes ambulants. Une illustration méconnaissable nous renvoie aux aventures de la petite lavandière Ô qui, dans les eaux de la rivière, voit surgir de mystérieux visages. Un peu plus loin, une page de garde à demi brûlée porte encore l'ex-libris de la bibliothèque de Santiago Casarès Quiroga, le leader républicain qui doit fuir la Galice et se retrouve exilé en France avec sa fille Vitola, la future Maria Casarès. Nous passons d'un personnage à l'autre, d'une histoire à l'autre, en tournant doucement l'invisible sphère armillaire qui fait de ce roman un kaléidoscope ou un carrousel enchanté. Ces pages d'une intense poésie ,nous montrent que dans la ville de La Corogne, comme partout ailleurs, la condition de l'homme est celle d'un être fragile et toujours imprévisible, capable à chaque instant du meilleur comme du pire

09/2008

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Thèmes photo

Au travail !

Cet ouvrage s'inscrit dans la collection Les carnets, une collection - mise au point avec Bernard Plossu - qui se propose de revisiter les archives d'un photographe ou d'un collectionneur et d'en extraire des séries thématiques (des faits, des objets, des situations, des évocations...). Au travail ! dévoile une sélection de photographies de l'impressionnante collection privée de Véronique Marit. Composée d'images glanées et chinées, cette collection est dédiée aux photographies trouvées (albums de famille, photographies anonymes, photos d'amateurs...) prises entre la fin du XIXe siècle et les années 1960. Un texte de Philippe Marczewski introduit cette série d'images. "Les photographies rassemblées par Véronique Marit témoignent d'une époque où travailler était au centre de tout. Le travail tenait lieu d'organisation sociale, de lieu où se faisait la communauté, où se créaient des liens d'autant plus importants que le labeur occupait la majeure partie de la vie des femmes et des hommes [... ]. Les communautés nées du travail étaient aussi le lieu de l'entraide et de la solidarité, le lieu de luttes communes pour acquérir des droits. Le lieu de fêtes, de cafés, de maisons du peuple, d'amicales sportives. Le monde du travail était plein d'une vie dépassant le travail. [... ] Ces photographies témoignent de l'épopée d'un corps social, et dans leur majorité, d'une classe sociale, dure à la peine, jamais gagnante de la lutte. C'est une épopée de chaque jour, pleine de noblesse. Pleine de moments joyeux et de camaraderie, sans doute, mais dont il ne faudrait pas oublier qu'ils n'étaient que les maigres compensations de semaines harassantes et de vies très souvent écourtées. Pour reprendre les mots de Raoul Vaneigem : "De la force vive déchiquetée brutalement à la déchirure béante de la vieillesse, la vie craque de partout sous les coups du travail forcé. " Et au dos des images, comme un conseil offert par mille voix venues du passé, je suis sûr qu'on peut lire, écrits au crayon, ceux de Debord : "Ne travaillez jamais. "" Philippe Marczewski. Extrait de son Avant-propos.

09/2021

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Chanson française

Florent Pagny. Chanter encore et toujours

A l'occasion des 40 ans de carrière de Florent Pagny, cet album offre, au travers d'un abécédaire illustré de 200 photos, un panorama de la carrière et de la vie de l'interprète de " Savoir aimer ". Le premier album illustré consacré à l'interprète de " Savoir aimer " Fragments d'un parcours exceptionnel, cet album en soixante-quinze mots-clés célèbre les quarante années de carrière de Florent Pagny (il fut acteur à l'orée des années 1980) et les trente-cinq ans de son premier tube, " N'importe quoi ". Interprète aux quinze millions de disques vendus, ce Bourguignon de naissance et Argentin d'adoption s'est imposé au fil du temps comme l'un des artistes les plus populaires de France. Après une traversée du désert, l'ex-amoureux de Vanessa Paradis rencontre Azucena, la femme de sa vie et la mère de ses deux enfants, et connaît un retour professionnel triomphal avec deux albums consécutifs Bienvenue chez moi (avec sa reprise de " Caruso ") et Savoir aimer, qui s'écoulent à 1, 5 et 1, 7 millions d'exemplaires. Dès lors, l'artiste s'autorise toutes les audaces. Sa voix puissante et son éclectisme musical lui permettent de naviguer d'un genre à l'autre, frayant avec le lyrique (un duo avec Pavarotti et deux albums Baryton), revisitant les standards de la musique latine (C'est comme ça et Habana) ou de Jacques Brel. Ouvert à toutes les tendances, il fait appel à nombre d'auteurs et compositeurs, de Jean-Jacques Goldman à Calogero, en passant par Pascal Obispo, Maître Gims ou Barbara Pravi. Parmi ses grandes chansons, " Si tu veux m'essayer ", " Chanter ", " Châtelet-les-Halles ", " Et un jour une femme ", " Ma liberté de penser ", " Les Murs porteurs ", " Vieillir ensemble ", " L'Instinct " ... En 2021, l'année de ses soixante ans, alors que la pandémie de Covid-19 l'empêche de fêter l'événement sur scène, il se projette dans " L'Avenir " (chanson écrite par Serge Lama). Bientôt confronté à la maladie, le fidèle coach de l'émission The Voice fait front avec le soutien de sa famille et de son public. " Tout ce qu'on n'a jamais su faire, on le fera en mille fois mieux ", promet-il en chanson.

10/2023

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Ecrits sur l'art

Écrits sur l'art

Avant de rencontrer "? l'ange terrifiant ? " des Elégies de Duino, achevées en 1922, Rainer Maria Rilke avait croisé le regard énigmatique des anges qui peuplent la peinture italienne, regard faisant signe vers "? le paysage qui brille derrière eux comme une âme qu'ils possèdent en commun ? ". Des deux Lettres de Munich sur l'art en 1897 aux Lettres sur Cézanne en 1907, le poète de langue allemande a éprouvé sa prose au contact des arts visuels, à travers une vingtaine d'études, toutes recueillies dans cette édition, comprenant sept inédits en français. Au cours de cette décennie formatrice, il porta attention tant aux artistes du passé, comme Léonard de Vinci, Fra Bartolomeo, ou Marco Basaiti, qu'aux artistes de son temps, comme Auguste Rodin et Paul Cézanne, mais aussi Heinrich Vogeler et Otto Modersohn, ou, quoiqu'il ne leur consacra directement aucune étude, Clara Westhoff et Paula Modersohn-Becker, qu'il rencontra au sein de la communauté de Worpswede. Ecrire sur les arts, il le dit souvent, c'est avant tout chercher à "? ne pas juger ? ". Etre juste, c'est retrouver dans chaque oeuvre l'étrangeté fascinante de chaque existence singulière, par-delà raisons et fins. "? C'est ainsi que doivent être vues les oeuvres d'art ? : comme de vastes paysages solitaires aux ciels en hautes voûtes, comme de grands arbres sombres, comme des mers s'étendant calmement dans le soir, comme des maisons au loin dans des plaines, comme de beaux enfants qui dorment ou de jeunes animaux qui tètent, comme mille choses de cette vie éternelle et intemporelle que le jour ignore et que l'heure affairée laisse de côté. ? " Dans cette façon étrange qu'ils peuvent avoir de renouer avec la vie cosmique, les arts ont, pour le jeune Rainer Maria Rilke, une portée prophétique, voire messianique. Ils annoncent une vie "? qui ne peut pas encore être vécue aujourd'hui ? ", une vie à venir, une vie nouvelle. En attendant, il reste à faire l'effort, chaque fois, de s'ouvrir à ce qu'on voit, de se défaire du sentiment de peur devant ce qu'on ne comprend pas. "? Nous aurons à nous arrêter souvent devant l'inconnu ? ", dit-il.

10/2023

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Dessin

Carnets de bord

Publié dans les journaux à grands tirages, le dessin d'humour a été considéré comme un divertissement, soit dans une page attribuée, soit pour servir de "bouche-trou" entre les colonnes et les publicités. Avec les années, ces dessins ont fini par disparaître des quotidiens et des hebdomadaires au profit du dessin d'actualité. Sempé se dirigea alors vers d'autres supports, notamment en dessinant les couvertures du New Yorker ; surtout, il publia régulièrement de somptueux albums et commença à exposer ses dessins originaux dans des galeries, n'hésitant pas à en créer expressément pour les cimaises. Il conquit ainsi un public nouveau, plus exigeant, un public familier de l'art moderne et contemporain. Fini la production harassante de e gags" : place à l'évocation, à l'humeur, au trait d'esprit, à la poésie. Avec Saul Steinberg et quelques autres, il a hissé le dessin d'humour au rang de grand art. Aujourd'hui, ses admirateurs éprouveront peut-être l'envie et la curiosité de savoir davantage de quelle manière Sempé dessine, et comment surgissent ses idées ? Ses carnets, longtemps tenus à l'abri des curieux, constituent un précieux témoignage de sa recherche, de son inspiration. On y retrouve toute la grâce de son trait, sa spontanéité, et le petit miracle d'une expression ou d'un mouvement. Il en adviendra peut-être un dessin plus abouti, fourmillant souvent de mille détails, en un tumulte organisé où l'homme infiniment petit se heurte à l'énormité de son environnement — avenues, places publiques, grands ensembles, et puis les arbres, les champs, la mer, toujours démesurés. La plupart de ces dessins s'accompagnent d'une légende digne des grands moralistes, voire des dramaturges : il y a un véritable théâtre qui se joue sur la feuille de papier. Dans ses carnets, le dessinateur ne poursuit pas d'autre but que de noter une expression, une attitude, un geste, un décor. Nous sommes en présence de ce que le dessin a de plus fragile, de plus suggestif aussi. Rien ne semble dit, mais tout est dit, qui nous laisse dans un état de rêverie absolu.

10/2021

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Littérature française

Murphy

Après avoir étudié à Cork, Murphy, être tourmenté natif de Dublin, vit maintenant à Londres avec Célia, une Irlandaise dont le métier s'exerçait sur le trottoir. Célia a abandonné son activité et Murphy, quant à lui, n'exerce aucun métier, la notion même de travail étant radicalement contraire à sa nature. Oisif acharné, il n'aime rien tant que d'être harnaché dans un fauteuil à bascule et s'y bercer longuement. Cela apaise son corps et lui permet alors de vivre dans son esprit : abîme inintelligible et sphère pleine de clarté, de pénombre et de noir. Une exploration qui lui procure un tel plaisir que c'était presque comme une absence de douleur. Cependant leurs maigres économies vont s'amenuisant. Répugnant à regagner le trottoir, mais menaçant de le faire, Célia entreprend de persuader Murphy de trouver un travail. En voulant à tel point changer son homme, elle va le perdre. Aiguillonné par la peur de voir s'éloigner Célia, et grâce à sa rencontre avec un étrange poète de cabaret infirmier à ses heures, Murphy trouve enfin un emploi d'infirmier dans un asile d'aliénés, ce qui lui convient à bien des égards. Les malades lui inspirent de l'envie, échappés qu'ils sont du fiasco colossal ils connaissent, eux, le paradis des cellules matelassées. Murphy a laissé en Irlande une bande de très chers amis à qui il a fait des promesses de retour, voire de mariage en ce qui concerne une demoiselle Counihan parmi eux. Ce groupe hétéroclite et cocasse est bien décidé à retrouver sa trace. Nous serons entraînés dans les péripéties de leur enquête et de leurs rencontres insolites, comme dans le dédale savoureux de leurs sentiments, chacun d'entre eux aimant un être qui en aime un autre. Une comédie des erreurs qui s'harmonise parfaitement avec le récit du destin de Murphy, lui-même héros d'une comédie des erreurs jusqu'après sa mort. Murphy est un roman extravagant, drôle, bouillonnant, à la frontière de la dérision et de l'humour. Le style de Samuel Beckett s'y pare de mille facettes, il est parfois baroque et saugrenu, souvent empreint d'une lumineuse poésie, toujours sensible et captivant.

01/1965

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Histoire de France

L'honneur perdu de Gustave Cluseret

Gustave Cluseret (1823-1900) est un aventurier dont les tribulations feraient pâlir d'envie les héros d'Alexandre Dumas ! Benjamin Disraeli, homme politique et écrivain britannique, s'en est même directement inspiré pour camper le héros de son roman Lothair, le "captain Bruges". Tour à tour, officier sous la Monarchie de Juillet, la Deuxième République et l'Empire, engagé volontaire en Italie dans l'expédition des Mille aux côtés de Garibaldi, puis en Amérique pendant la Guerre de Sécession sous l'uniforme Yankee, complice du mouvement Fenian irlandais, journaliste, conspirateur, membre de la Commune, député du Var et artiste-peintre versé dans l'orientalisme, Cluseret a un parcours riche et original, plein d'enseignements. Cluseret intrigue souvent, déconcerte parfois, agace beaucoup. Pourquoi ? Parce qu'il est inclassable. Il est socialiste, mais pas collectiviste ; il est anti-boulangiste, mais s'allie avec d'anciens boulangistes ; il est internationaliste, puis devient nationaliste, xénophobe et antisémite ... S'amuse-t-il à brouiller les cartes ? Non. Cluseret est un personnage troublé, à l'image de cette seconde moitié du XIXe siècle. Cluseret est riche d'avoir vécu plusieurs vies en une, d'avoir sillonné de nombreux pays à une époque où les voyages n'étaient pas aussi aisés qu'aujourd'hui. Contemporain de Marx et Bakounine, de Ferry et Naquet, de Gambetta et Clemenceau, de Guesde et Jaurès, de Barrès et Drumont, dont il a été à différentes périodes de sa vie l'ami ou l'adversaire, il porte un regard pointu sur le monde. Les questions qui nous interrogent aujourd'hui ne sont pas si différentes de celles qui se posaient hier ; elles sont sociales, économiques, diplomatiques ou sociétales et recouvrent pêle-mêle la laïcité, les rapports entre le capital et le travail, la fiscalité, les relations entre les élus et les citoyens, la place du paysan et de la ruralité dans une société de plus en plus urbanisée, la politique migratoire, le positionnement de la France dans les guerres étrangères ... C'est dire combien, un siècle après la mort de Cluseret, son histoire nous invite à questionner notre relation au monde, notre rapport à l'autre et notre capacité à nous réinventer.

10/2018

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Histoire de France

Itinéraire d'un combattant. De l'Alsace aux Flandres, un jeune Français dans la Guerre de 14-18

Ce livre est l'histoire d'un combattant de la Grande Guerre, Emile Vallat, caporal-tambour au 52e régiment d'infanterie de Montélimar. Un combattant dont le profil correspond tout à fait à l'image traditionnelle du poilu de 14. Il est jeune, il a vingt et un ans lors de son incorporation. Comme beaucoup de fantassins, c'est un rural natif d'un village du Gard rhodanien, Cavillargues, où ses parents sont de petits agriculteurs. C'est enfin un patriote qui va se révéler un soldat d'élite, d'une résistance et d'un courage à toute épreuve. Cet ouvrage, fruit d'un travail de synthèse reposant sur six cents lettres écrites à ses parents par ce soldat entre?1913 et?1919, a été réalisé par son petit-neveu, Rémy Arnaud, journaliste de profession. Cette correspondance permet de mesurer l'attachement à son pays et à sa famille qui le porte à suivre de près, au milieu des combats, les moissons, les vendanges, aussi bien que les progrès du cheval. Tous les drames de cette vaste tragédie qui fit un?million quatre cent mille morts côté français se retrouvent dans ce texte : le froid, la boue des tranchées, les poux, les longues marches avec trente kilos sur le dos, les repas en pleine nuit, les bombardements à devenir fou, les attaques sous la mitraille etc. Mais on partage aussi des moments plus heureux : les lettres de la famille et des amis, les colis de victuailles, les rencontres avec les copains du pays. Ce document nous entraîne à travers les batailles auxquelles ce jeune soldat a participé : les Vosges pour commencer, la Picardie après la Course à la mer, la Grande offensive de Champagne, Verdun à deux pas du Fort de Vaux, La Malmaison, les combats des Flandres et pour finir les combats des Monts de Champagne. Un parcours tumultueux et héroïque que l'auteur s'est efforcé de replacer dans son contexte militaire et politique. Des cartes de tous les théâtres d'opérations parcourus ainsi que des annexes complètent ce document, permettant au lecteur de s'y retrouver parmi les noms de personnes et de lieux cités.

12/2016

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Histoire de l'art

Amour et inspiration. Muses, collectionneurs et artistes

Picasso, Matisse, Lydia, Chagall, collection Morozov... Vladimir Fédorovski nous dévoile les secrets des plus grands créateurs du XXe siècle. Enigmatiques, flamboyants, magnifiques, ils traversèrent le siècle comme une fulgurante traînée de poudre, suscitant passions et émerveillement. Mêlant l'amour à l'art, la poésie et la politique, Vladimir Fédorovski propose aux lecteurs un voyage dans le temps et dans l'espace. De Matisse à Picasso, de Chagall à Modigliani, il nous offre une méditation sur les mystères de la création, éclairant d'une nouvelle lumière le rôle des muses et des collectionneurs... tous des artistes à leur manière. Comment les collectionneurs russes Morozov et Chtchoukine ont-ils pu influencer l'itinéraire artistique de Picasso et Matisse ? Qui fut Lydia, sa muse cachée ? Pourquoi Diaghilev devint-il un des personnages les plus illustres de l'univers artistique mondial, créant au sein de sa compagnie des Ballets Russes une étonnante symbiose du geste, de la musique, de la poésie et de la peinture ? Comment se réalisa "la magie" , l'inspiration réciproque entre Rudolf Noureev et Margot Fonteyn ? A partir de ses souvenirs des rencontres avec des personnalités extraordinaires, Vladimir Fédorovski raconte des histoires, souvent secrètes, mal ou peu connues, évoquant le rôle exceptionnel de ces inspirateurs et inspiratrices dans le tissage et le métissage des relations entre la France et la Russie. Un voyage inédit qui marquera le destin de d'auteur. Dans le droit fil du célèbre best-seller de Vladimir Fédorovski Le roman de Saint-Pétersbourg, cette ode à l'art et à l'amour, aux artistes et à leurs inspiratrices, nous invite au rêve et au voyage. Ce livre sort à l'occasion de l'exposition événement - Fondation Louis Vuitton - La Collection Morozov. Icônes de l'art moderne : https : //www. fondationlouisvuitton. fr/fr/evenements/icones-de-l-art-moderne-la-collection-morozov. Cette exposition vise un million quatre cent mille visiteurs entre le 22. 09. 2021 et le 22. 02. 2022 et réunira plus de 200 chefs-d'oeuvre de la collection d'art moderne français et russe des frères moscovites Morozov. Le livre s'articule autour de ses grands axes.

09/2021