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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 2, Romans

La littérature doit beaucoup aux testaments trahis. La plus grande partie de l'oeuvre de Kafka, par exemple. Histoire connue. Franz Kafka demande à son ami Max Brod de détruire - vernichten, dit-il, "anéantir" - après sa mort les papiers inédits qu'il laisse derrière lui, ses manuscrits littéraires aussi bien que ses écrits personnels, journaux et lettres. Brod refuse d'obtempérer. Sa trahison, si c'en est une, est double. Il ne se contente pas de conserver les inédits : il les fait paraître. Aux romans et récits s'ajoutent bientôt, dans des versions d'abord édulcorées, les écrits intimes. Quant aux éditions françaises réunissant plusieurs textes, elles ne respecteront pas les recueils organisés et publiés par Kafka, mais mêleront - nouvelle trahison - récits publiés et écrits posthumes. Sur le résultat les avis divergent. Certains lecteurs en ont plusieurs. Un expert en testaments trahis comme Milan Kundera situe Kafka au sommet de son panthéon personnel et, au sommet du sommet, place les romans, tous trois sauvés par Brod. Pourtant, Brod lui paraît coupable : divulguer ce qu'un écrivain a souhaité voir détruire, c'est "le même acte de viol que censurer ce qu'il a décidé de garder" . Quant au fait de mêler posthumes et ouvrages publiés par Kafka, cela produit, selon Kundera toujours, "un flot informe comme seule l'eau peut l'être, l'eau qui coule et entraîne avec elle bon et mauvais, achevé et non achevé, fort et faible, esquisse et oeuvre" . Sans renoncer à aucune oeuvre ni à aucune esquisse - Brod fut peut-être un traître, mais sa trahison était à coup sûr nécessaire -, la présente édition adopte une disposition plus fidèle à l'histoire de la découverte de l'oeuvre de Kafka. Elle propose, en ouverture, l'intégralité des textes publiés par lui, ici restaurés dans la forme (recueil, petit livre ou publication dans la presse) qu' il a voulue pour eux. Puis viennent ses récits et fragments narratifs posthumes : ceux que l'on trouve dans ses Journaux, qui servaient aussi de laboratoire littéraire, et ceux des liasses ou des cahiers dans lesquels il composait la plupart de ses récits. L'ensemble est retraduit. Les conditions d'une redécouverte sont réunies.

10/2018

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Romans historiques

Hildegarde de Bingen. La puissance et la grâce

Cette vie d'Hildegarde de Bingen se présente clairement comme un "roman historique". La tradition littéraire dans laquelle s'inscrit l'auteure, Lucia Tancredi, est celle de l'Italien Alessandro Manzoni ou de la Française Marguerite Yourcenar. Pour eux, les documents des historiens, s'ils rendent compte des faits et gestes des puissants, n'apportent pas ce "vraisemblable" des poètes et des romanciers qui parvient à pénétrer plus profondément dans tous recoins de la vie des hommes, y compris des plus humbles. Il s'agit d'une approche historique plus libre mais non moins authentique. A la base du parcours existentiel d'Hildegarde de Bingen, demeure une interrogation : les biographies qui nous restent d'elle ont été établies par des hommes, sous sa dictée : Gottfried, Wilbert de Gembloux et Théodore d'Echtemach. On est donc en droit de se demander pourquoi la puissante abbesse, entourée de ses moniales qu'elle voulait pleines de sagesse et intrépides, et avec lesquelles elle communiquait au moyen d'un code secret fait de mots et de sons, n'a jamais transmis sa vie à l'une d'elle. Tout de suite après sa mort, documents, textes manuscrits de ses œuvres et témoignages furent expédiés à Rome pour l'instruction du procès en vue de la canonisation qui ne fut jamais menée à terme. Le roman historique "Hildegarde de Bingen, la puissance et la grâce" se base sur cette trame "vraisemblable" et reconstruit une biographie au féminin qui pourrait avoir été dictée à la moniale Adelheidis, future abbesse de Gandersheim, qui vécut aux côtés d'Hildegarde jusqu'à sa mort. Le récit dicté et recueilli par une femme permet une reconstruction plus intime et fidèle, capable de décrire la vie extraordinaire d'une femme comme Hildegarde, auteure de grandioses sommes mystiques, amie des reines et des empereurs, témoin génial et encyclopédique de son temps, mais aussi enfant "oblate" dans l'enceinte de l'abbaye, fille éprouvée, éducatrice affectueuse et maternelle, musicienne et guérisseuse, capable de trouver, dans les subtilités de la nature, le secret pour se sentir en harmonie avec la beauté et le don de la création.

09/2012

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Sciences historiques

Mon demi-siècle (1812-1862)

Pierre Jônain a le saintongeais et le français pour langues maternelles. Bachelier à 16 ans, licencié en droit à 19 ans, puis professeur de langues : anglais, latin, grec, il reste fidèle néanmoins à ses origines paysannes et populaires. Toute sa vie, son plaisir est de revenir à Maillé et de se promener dans les bois qu'il a parcourus depuis qu'il sait marcher, Plus qu'un simple enseignant, cet " homme de lettres ", selon son acte de décès, est poète et reçoit de Victor Hugo des encouragements à persévérer. Il est aussi le premier à structurer le saintongeais en publiant en 1869 le Dictionnaire du patois saintongeais qui est en chantier depuis 1850. Pour ce bilingue de jeunesse, il s'agit de la " langue des pères " et par conséquent d'un patrimoine à conserver. En 1876, Pierre Jônain publie à l'imprimerie du Phare littéraire de Royan : Jhoset et Suzanne ou les saisons saintongeaises, inspirées par Jean Vanderquant, le bon " çhuré " de Virollet qui a fait serment à la constitution. Musicien, botaniste, traducteur des auteurs grecs et latins, historien et poète à ses heures, il a laissé par ailleurs une oeuvre très diverse. Ami du journaliste et éditeur Victor Billaud, il est président d'honneur en 1877 de l'Académie des Muses Santones créées par ce dernier et il écrit, à la fin de sa vie, de nombreux articles dans la Gazette des Bains de Mer. Républicain fervent, ce qui lui valut quelques ennuis lors de la révolution de 1830 et après le coup d'Etat de 1851 fomenté par Napoléon III, il était aussi un protestant libéral. L'intérêt de la publication de Mon demi-siècle 1812-1862 est de montrer comment l'idéal des Républicains, qui présidait au commencement de la Révolution de 1789, n'est pas mort, bien au contraire. Cette période historique est un bouillonnement de réflexions de toutes les idéologies sociales et politiques naissantes en France et partout sur la planète. Il en dresse un inventaire rigoureux et passionnant. Cependant Jônain reste déiste et ne suit pas Proudon, totalement antireligieux, ni la Ligue des Justes qui commandera à Karl Marx le manifeste du parti communiste (février 1848). Il cherche en effet une voie qui sera reprise bien plus tard par des personnalités comme Marc Sangnier. En somme, en ce début de XIXe siècle, Pierre Jônain est ce gentilhomme rêvé par le bordelais Michel de Montaigne. Ce qui fait toute son actualité aujourd'hui.

03/2020

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Littérature étrangère

La pulpe

Lorsqu' il met le point final à La Pulpe, à ce qui constitue son ouvre ultime et son chef-d'oeuvre, le dimanche 12 juillet 1970, Jerzy Andrzejewski écrit dans son Journal : «Nul sentiment de soulagement et nulle conscience de clore (ou plutôt d'ouvrir) certain chapitre de ma vie. Jamais je n'ai attaché autant d'espoir à aucun de mes livres ; d'aucun je n'ai été si peu sûr.» Car ce roman, qui échappe délibérément aux formes conventionnelles du roman pour s'évader vers le théâtre, le journal ou le pamphlet, est une ouvre politique autant que morale ou philosophique. Un kaléidoscope d'une rare perfection au travers duquel l'écrivain, en quête de l'absolu en art, cherche aussi une place sans équivoque dans cette société polonaise qu'il qualifie lui-même de totalitaire. Jerzy Andrzejewski a travaillé plus de sept ans à ce livre, de janvier 1963 à juillet 1970. Il lui faudra attendre encore neuf ans pour le voir publier - clandestinement - en Pologne, mais dès le 29 avril 1970 il notait dans son Journal : «Je n'ai plus guère d'illusions. Je pense qu'il s'agit de ma part d'une certaine conquête d'ordre moral si, dans les conditions d'existence qui sont les miennes, je puis et veux écrire comme je le veux et comme je le puis, sans autocensure vigilante et roublarde et sans tenir compte de la censure officielle. Mais je me rends parfaitement compte que ma souveraineté créatrice - pathétiquement parlant - atteint dans la pratique des limites fort différentes de mes aspirations. Je vis dans ce pays depuis ma naissance et je ne veux pas le quitter. Je suis trop attaché au passé comme au jour présent de cette terre, je suis trop vieux aussi et tenu par trop d'obligations familiales pour me résigner d'un cour léger au destin hasardeux d'émigré politique. Je ne voudrais qu'une chose : que La Pulpe puisse paraître au pays. Mais je sais bien que c'est presque impossible. Je vais donc publier ce livre chez un éditeur de l'émigration, il sera traduit, peut-être même étendra-t-il un peu ma renommée, et alors ? Ici, où je me trouve et où je vis, le livre restera inconnu, cent personnes le liront, disons mille, peut-être même davantage, c'est pratiquement sans signification, un silence profond s'abattra sur lui. Que signifie, par conséquent, cette souveraineté qui est la mienne ? Ne pas y penser pour l'instant. Vérifier, corriger, faire des projets, achever.» Jean-Yves Erhel.

02/1989

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Comics

L'ère des comics Marvel 1961-1978

C'était l'époque des héros puissants, des monstres incompris et des méchants à la psychologie complexe. Lorsqu'il publie le premier numéro de Fantastic Four, en novembre 1961, le géant de la bande dessinée Marvel inaugure une période de mutation de la culture populaire. Au cours des 20 années suivantes, les illustres Hulk, Spider-Man, Iron Man et X-Men ont bondi, fusé et volé entre ses pages. Il a tiré Captain America des frigos de l'histoire où il était reclus depuis les années 1940 et fait des Avengers la meilleure équipe de super-héros au monde. Daredevil, Dr. Strange et des dizaines d'autres se sont ajoutés à son panthéon, avec leur propre aréopage d'adversaires malveillants. Plus de 50 années plus tard, ces personnages enthousiasmants nés dans les années 1960 et 1970 sont plus populaires que jamais, toujours prêts à se battre, dans les magazines, les magasins de jouets et les films à gros budget du monde entier. Dans L'ère des comics Marvel 1961-1978, le légendaire auteur et éditeur Roy Thomas vous transporte au coeur de cette étape charnière de l'histoire des comics, une ère d'innovation triomphale dans le domaine de la narration et des personnages au cours de laquelle le super-héros s'est réinventé en tant que genre. A travers des centaines d'images et de témoignages de première main, le livre retrace la naissance de héros mythiques par leurs pouvoirs et leurs adversaires, mais ancrés dans un monde similaire à celui que connaissaient les lecteurs, des héros avec leurs problèmes, leurs batailles à mener et leurs défauts, comme n'importe qui, auxquels ils pouvaient s'identifier. On voit aussi comment, dans les années 1970, la machine à idées qu'est Marvel a intégré l'horreur, l'heroic fantasy et les arts martiaux à son écurie de demi-dieux titanesques, avec des personnages emblématiques comme l'Homme-Chose, Conan et Shang-Chi, prouvant ainsi que leur manière de raconter les histoires pouvait se dupliquer avec succès, sans capes ni combinaisons moulantes. On apprend aussi à connaître les extraordinaires architectes de Marvel, dont les noms sont presque aussi connus que les mortels et immortels auxquels ils ont donné la vie : Stan "The Man" Lee, Jack "King" Kirby et Steve Ditko, en compagnie d'autres grands du genre comme John Romita, John Buscema, Marie Severin, Jim Steranko. L'ensemble compose une exploration excitante des coulisses de cette maison mythique, une pièce maîtresse dans la bibliothèque de tout amateur de comics, qui vibre de l'énergie et de la soif d'innovation de cette époque qui vit triompher Marvel et ses héros.

10/2017

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Géographie

Le massif des Ecrins. Histoire d'une cartographie, de l'Antiquité à l'aube du XXe siècle

Pour mieux connaître le massif des Ecrins et le découvrir sous un jour non abordé jusqu'ici, les auteurs retracent l'histoire de sa représentation par le biais d'une riche iconographie constituée de nombreuses pièces peu accessibles au public. "Il est particulièrement réjouissant de voir comment trois fins connaisseurs du massif des Ecrins croisent leurs compétences pour relire l'histoire de sa cartographie de façon aussi accessible et vivante, sans rien céder sur l'érudition. A partir d'un corpus exhaustif, finement mis en perspective et évalué à l'aune des évolutions techniques et politiques, cette revue est une généalogie de noms évocateurs, que le lecteur retrouvera ou découvrira au fil des pages : Peutinger,, Jean de Beins, Bourcet, Cassini, Capitaine, Etat-Major, Prudent, Guillemin, Duhamel... Derrière ces tètes d'affiche du Who's Who de la cartographie des Ecrins, de nombreux protagonistes directs au indirects traversent l'ouvrage : militaires en mission, alpinistes en passion, écrivains, naturalistes, géologues...Chacun à leur façon, ils contribuent à perfectionner la connaissance topographique et la précision cartographique de la représentation de la montagne... En retraçant l'évolution du métier de cartographe depuis les premiers "arpenteurs" et "osmographes" jusqu'aux ingénieurs-cartographes, Jacques Mille, Jean-Marc Barféty et Michel tailland nous rappellent que la cartographie en montagne est non seulement une affaire de techniques topographiques, mais aussi de marche et d'ascensions... En cela, L'ouvrage est aussi une relecture de l'histoire de l'alpinisme à travers la cartographie, qui accompagne systématiquement l'exploration du massif... Le travail de compilation, d'illustration et de discussion proposé par les auteurs et l'éditeur est d'une grande précision, avec de nombreux zooms détaillés sur des secteurs emblématiques du massif. L'iconographie est aussi riche qu'abondante, et confirme si besoin est que les cartes sont de véritables objets oniriques et esthétiques, voire artistiques. Les encres et lavis du 18e siècle sont un régal, auxquels n'ont rien à envier certains dessins à la plume, à l'encre et à l'aquarelle du 19e siècle siècle ! Pour valoriser cette matière, la démarche des auteurs est très didactique. Elle est fondée sur des séries de questions-réponses, avec tout ce qu'il faut de définitions, de rappels historiques et techniques mais aussi de schémas explicatifs pour transmettre au lecteur les fondamentaux de la culture cartographique... A cet égard... les géographes et les cartographes ont bien contribué à inventer les Alpes ! " Extraits de la Préface de Philippe Bourdeau

05/2019

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Littérature française

Les nouvelles aventures du fakir au pays d'Ikea

Rappelez-vous l'épisode précédent : L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea ? ; soit Ajatashatru Lavash Patel, qu'on expectorera selon les goûts et la virtuosité phonique achète-une-truelle ou jette-un-tas-de-choux, as de l'arnaque fakirique en tout sens et madré épateur de gogos. Après un soubresautant tour du monde emboîté dans une armoire Ikea qui l'avait vu, par avion ou par cargo, transbahuté d'Angleterre en Espagne et de Paris à Tripoli, nous avions laissé l'homme coulant les plus doux des jours avec Marie Rivière, la dame de son coeur et écoulant par palettes entières le récit de sa déménageante saga. Les gens heureux étant privés d'histoires et comme d'urgence il nous en faut une, voilà. Alors que notre héros macère dans l'aisance avec la volupté d'un cornichon dans la saumure et se confit dans le plus gras bien-être, son éditeur retoque son second opus, lisse à l'excès et bien bouffi de consensualité. Pour la faire brève, notre fakir est devenu mou du clou, glabre du sabre et son tapis de braises vire à la moquette haute laine. Réagissez, mon bon ? ! Et notre Patel de repartir à la reconquête de soi. Cap sur la Suède pour rencontrer Dieu lui-même, l'Allah de la clé Allen, le maître d'Ikea, et se fournir en Kisifrotsipik, la Rolls du tapis à clous. Par chance, dès l'aéroport, les choses vont mal : emporté dans une louche affaire de diamants, confronté au baron Shrinkshrankshrunk, patron de Nespressé et roi de la dosette corsée, au professeur Ronaldo, gemmologue brésilien, sauvé de la mort par une édition polonaise d'Autant en emporte le vent, il se retrouve cloué dans une commode et largué en pleine Baltique, d'où il sera sauvé pour coulisser dans la confraternité d'un cirque belge et apporter une assistance magique à des réfugiés syriens. Tout cela entrecoupé de souvenirs d'enfance marqués par la férule et la duplicité de son maître et initiateur Baba Ohrom. Alors, on avale sa boussole, on ravale sa carte et on mise à l'aveugle. Avec la seconde aventure de son fakir, Romain Puértolas, en digne fils de Verne et parfait gendre d'Alexandre Dumas, réaffirme cette vérité d'évidence : le monde n'est qu'une commode Ikea, assemblée par un fakir, pleine de fausses portes et de doubles fonds, et que l'on assemblera jamais ? !

05/2018

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Littérature érotique et sentim

Trois romans de La Brigandine. Des hommes sans cible ; Pompe le mousse ; Le massacre du printemps

Pour les toujours aussi curieux et les aventuriers, voici un nouveau volume de trois titres de la Brigandine, mythique collection des années 1980. Derrière celle-ci se cachait un vivier d'écrivains libertins-libertaires-subversifs qui, sous pseudonyme, délirèrent allégrement et fournirent quelques notoires pépites, aux titres toujours potaches et au contenu toujours débridé.   Olivier Bailly, préfacier du premier volume apporte des précisions à ce que fut cette entreprise éditoriale rocambolesque : « Les défauts des Brigandine sont devenus des qualités. Ecrits pour la plupart à la hâte, on peut aujourd'hui les considérer comme une gigantesque entreprise d'écriture automatique tout autant qu'un vaste cadavre exquis guidé par un esprit de rigolade libertaire. » Mais en fait de vivier d'auteurs, « En multipliant les signatures comme les petits pains il [Jean-Claude Hache, le directeur de la collection] entretient l'illusion d'un dynamisme éditorial hors du commun alors que seulement six auteurs déguisés sous 23 avatars différents abattent 80 % de la besogne: Bouyxou, Broca, Souillot et Frank [Reichert], sans oublier Jacques Boivin, journaliste, collaborateur au mythique Midi-Minuit Fantastique et Raphaël Marongiu, dessinateur et photographe. Ils seront rejoints par d'autres auteurs comme l'écrivain et éditeur Pierre Laurendeau, alias Pierre Charmoz. » Dans ce volume figurent trois titres : Le Massacre du printemps, d'Eric Guez (Raphaël Marongiu), polar mystérieux déroulant une longue série de crimes commis sur des flics, Des hommes sans cible, de Francis Lotka (Jean-Marie Souillot), également polar sur fond de vengeance féminine, et Pompe le Mousse, de Hurl Barbe (Pierre Laurendeau), le plus débridé et le plus salace des trois, dans lequel traînent les fantômes de Sade, Jules Verne, Sartre, Beauvoir et des situationnistes ! "Les bouquins étaient drôles, évidemment cochons et introuvables depuis longtemps. Ils sont à la littérature ce que la scie musicale est à l'opéra (euh... je crois). C'est ludique en diable.", L'Obs "La Musardine - et cela rime - réédite trois pépites de la collection La Bngandine. Comprendre en premier lieu qu'il s'agit de polars érotiques trousses à la va-vite mais bien, dans le début des années 1980. Comprendre ensuite qu'ils n'ont pas pris une ride et sont, précise I'introduction, à lire d'une main. » Paris Match "Voici un OBNI ! un objet bandant non identifié. La Brigandine, mythique collection, fille honteuse et cachée de la prestigieuse maison Gallimard, édite a la fin des années 70 quelques textes erotiques originaux et bien léchés qui rompent avec les styles à ta « va comme je te baise » de mise à l'époque." Siné Mensuel

10/2016

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Pléiades

Voyages extraordinaires. L'île mystérieuse ; Le sphinx des glaces

Jules Verne, "lecture d'enfance" - soit. C'est bien ce qu'avait en tête Pierre-Jules Hetzel, l'heureux éditeur des "Voyages extraordinaires", tout en sachant (on l'imagine) que son fidèle auteur n'était pas homme à borner son génie. Sachant aussi déjà, peut-être, que parmi les écrivains "pour la jeunesse" celui-là aurait toujours une place à part. A part : "l'air attentif et fiévreux d'un enfant qui lit un roman de Jules Verne" (Proust dixit) ne s'explique pas autrement. A peine parti pour son premier "Voyage extraordinaire", le jeune lecteur quitte les rivages du conte. Une forme de vie adulte est prête à l'accueillir, où les responsabilités côtoient dangers et merveilles, où les vérités scientifiques dévoilées confèrent au monde sa tangibilité de réel, sans lui ôter son mystère. Etrange, irremplaçable expérience de lecture. Elle demeure à jamais vivante dans le souvenir. On y songe comme à un paradis perdu - perdu et à reconquérir, car l'expérience est renouvelable. L'âge du lecteur et le poids de la vie peuvent bien donner au texte des couleurs nouvelles, la magie demeure. Cette édition propose quatre romans, et plus de cinq cents gravures, indissolublement liées au texte : autant de fenêtres ouvertes sur le rêve. D'une part, la seule "trilogie" de l'oeuvre (encore est-ce une trilogie a posteriori) : un voyage autour du monde, un voyage sous les eaux, et le long séjour des "naufragés de l'air" dans une île (apparemment) déserte. D'autre part, Le Sphinx des glaces, roman tardif et superbe, quête d'un pôle Sud alors inexploré ; il vient en quelque sorte compléter le roman d'Edgar Poe, Aventures d'Arthur Gordon Pym, que Verne lut dans la traduction de Baudelaire. Poe, le "chef de l'Ecole de l'étrange". Baudelaire, l'auteur de "Voyage", toujours prêt à plonger "Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau" et qui accola aux Histoires de Poe leur célèbre épithète, extraordinaires. Voyage, inconnu, nouveau, extraordinaire... En qualifiant ses propres livres de "Voyages extraordinaires", Jules Verne signale discrètement, sous le patronage de Poe et de Baudelaire, que la modernité - la science, la technique, la machine en quoi il voyait une poésie du temps présent - comporte une part d'inassimilable, et que notre sûr pouvoir de dominer le monde se double d'une incertitude, féconde ou fatale. Ce monde, Verne ne s'est d'ailleurs pas contenté de l'inventorier. Il l'a peuplé des marques de ses rêves. Ses vaisseaux franchissent sans peine les portes du réel. Appareillons !

05/2012

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Techniques photo

Compétence Photo N° 83 : Photo de nuit. 50 astuces de pro

Le Numéro 83 de Compétence Photo se consacre à un exercice apprécié par un grand nombre de photographes : la photo de nuit. Si le manque d'intensité lumineuse se révèle l'écueil principal rencontré en photo de nuit, les opportunités de réussir de belles images restent légion. A la tombée de la nuit, les éclairages urbains prennent le relai du soleil et révèlent les bâtiments, monuments et espaces naturels... sous un autre jour. Dans ce dossier de 28 pages, pas moins de cinquante cas concrets sont décryptés par deux experts afin de vous aider à parfaire vos images sur la vie nocturne. Second grand dossier de ce numéro : un guide pratique de 26 pages pour exploiter efficacement les outils bien connus de la suite Adobe : Photoshop, Lightroom Classic et Lightroom pour le cloud. Objectif : les combiner pour en tirer le meilleur profit, que vous soyez chez vous ou en déplacement. Grâce à ce dossier, vous serez éclairé sur les termes du choix qui vous est proposé en examinant chaque outil logiciel et en interrogeant leur complémentarité et leur cohérence d'ensemble. Plusieurs tutoriels déroulant des retouches typiques vous aideront à prendre en main et percevoir les spécificités et l'adéquation à vos besoins de chaque élément de l'écosystème d'Adobe. Toujours dans le domaine de la pratique logicielle, nous vous proposons un dossier complet de 16 pages sur le tout nouveau logiciel PureRaw de DxO. Avec PureRaw, l'éditeur DxO fournit une solution originale pour intégrer dans votre flux de travail ses outils les plus performants : les corrections optiques et la réduction du bruit. Côté matériel, nous vous avons gâtés avec deux guides inédits dans la presse photo. D'une part, nous vous proposons un grand dossier actualisé sur la photographie réalisée avec un drone (16 pages) : nouvelles réglementations, conseils pour la formation, les modèles à privilégier en fonction de votre usage, les lieux où photographier, des astuces de prise de vue et des photos décryptées en détail. D'autre part, la rubrique Bricolage vous offre la possibilité d'imprimer en 3D pas moins de quatre accessoires réalisés par nos soins. Vous n'avez plus qu'à les imprimer et à suivre nos conseils pour réaliser de belles photos en studio. Egalement disponibles dans ce numéro : en droit, nous avons tenté de répondre aux questions que vous vous poserez à n'en pas douter durant vos vacances sur ce que vous pouvez photographier... ou non, et sous quelles conditions. La rubrique Livres présente une sélection de deux très beaux livres de photographie. Enfin, retrouvez les résultats de notre appel à auteurs baptisé Vive la vie !

09/2021

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Histoire internationale

Le Sénégal sous Abdoulaye Wade

Ce volume fait suite à celui consacré aux institutions et politiques publiques pendant les deux mandats présidentiels d’Abdoulaye Wade publié précédemment par le même éditeur. Il s’inscrit dans la continuité de la réflexion entreprise, depuis la fin des années 1980, sous la direction de Momar-Coumba Diop, pour documenter les trajectoires de l’État sénégalais et de ses relations avec la société. Cet ouvrage examine le rôle joué par Abdoulaye Wade à l’intérieur du « cycle senghorien » qui a dominé la vie du Sénégal depuis 1960. Il propose des outils d’analyse permettant de décrypter le projet hégémonique d’Abdoulaye Wade, en analysant aussi bien ses relations avec la confrérie mouride que les initiatives destinées à ramener la paix en Casamance. Dévoilant les logiques à l’oeuvre dans les syndicats, les partis politiques, les confréries religieuses, les mouvements citoyens, la presse, cet ouvrage collectif rend compte, sur la base de données inédites, des changements identifiés dans les systèmes de valeurs, les itinéraires et les protocoles d’enrichissement ou d’accumulation de pouvoir. Grâce à des approches novatrices, il aborde les recompositions qui s’expriment à travers la musique, les associations, les migrations internationales, la coopération sud-sud, les usages des TIC ou le football. Les livres consacrés au président Wade et à sa gouvernance sont également examinés avec attention et le rôle du griot dans le système de propagande officielle est analysé de manière originale. Ce volume aborde, ensuite, les réactions populaires aux défaillances ou aux dérives du pouvoir central, et les autres formes de résistance au régime du Sopi. Il insiste, enfin, sur le rôle des Assises nationales dans l’émergence et la consolidation du mouvement de contestation qui a mis un terme au régime d’Abdoulaye Wade. Cet ouvrage représente la première tentative d’envergure d’histoire économique, sociale et culturelle de la période considérée. Rédigé dans un style serein, il constitue, avec le précédent, un précieux outil de référence pour ceux qui s’intéressent, à des degrés divers, à la construction de l’avenir du Sénégal. Momar-Coumba Diop est chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta Diop (IFAN, Dakar, Sénégal). Il a dirigé lui-même ou coédité une dizaine d’ouvrages qui portent sur les relations entre l’État et la société au Sénégal. Il a mis en place à Dakar, en 2004, le Centre de recherches sur les politiques sociales (Crepos) et a publié plusieurs thèses de jeunes chercheurs dans le cadre d’un partenariat avec Karthala.

08/2013

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Science-fiction

Humanité artificielle. L'Apprenti de la Résistance

Dans un futur proche, les Intelligences Artificielles ont exterminé l'Humanité. De rares survivants sont élevés dans des cités dortoirs. Mais une résistance lutte pour la liberté. Lewis rejoint leur cause pour retrouver sa soeur disparue. Dans une aventure haletante, il affrontera des ennemis implacables et des dilemmes moraux déchirants face aux humains synthétiques qui utilisent leur technologie comme arme. Il le faut pour surmonter avec force les obstacles pour gagner sa liberté. La liberté individuelle ressemble à un concept éculé. Le libre-arbitre n'existe plus pour l'Homme. Le héros a été initié dans une société secrète interdite. Il va rencontrer son mentor, le Gardien. Avec d'autres, il va oser affronter les Cowans, au service des Synthétiques. Il fera ce que sa conscience lui dicte, découvrira les chimères, monstres domestiqués, génétiquement créés lors des guerres qui ont ravagé la planète. Il se liera d'affection avec un jeune Sphinx mais également avec un vieil homme, Gildas. Il finira par comprendre l'incroyable, comment l'Humanité a pu évoluer de cette manière et pourquoi. L'auteur emmène le lecteur sur des chemins où il s'avère capital de ne jamais perdre sa route, de savoir qui on est, d'où on vient et où on va. Communication de l'Editeur : Sous une forme avant-gardiste ou d'appel à la vigilance, sous une présentation de roman de science-fiction à mi-chemin avec l'anticipation, celle du d'une société qui inquiète, cet ouvrage de Hervé H. Lecoq interpelle. Il y met en scène des personnages qui recherchent le chemin de la liberté et des causes de l'oppression qui règne dans leur monde. La découverte est de taille : à travers des aventures qui constituent un véritable éveil initiatique, ils s'aperçoivent que ce sont nos contemporains qui ont engendré le futur, celui où les libertés sont contrôlées, des régions interdites et où des êtres artificiels dirigent le monde. Hervé H. Lecoq, né en 1982, travaille comme responsable dans le domaine de la vente en ligne. Conférencier et chroniqueur, il est expert en E-Commerce depuis 2015. Membre de l'Académie de Vaucluse, passionné d'Histoire mais aussi d'Intelligence Artificielle, il est l'auteur d'une soixantaine d'articles publiés dans la presse tant en langue française qu'anglaise, et de deux ouvrages en rapport avec les Sociétés secrètes des 18e et 19e. Il gère une radio, dite " radio libre et de bonnes moeursA ". Il a participé à la création d'une Guilde de Blogueurs qui regroupe le plus grand nombre de blogueurs " maçonniquesA " en langue française sur le web.

10/2023

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Poésie

116 poètes d'un autre monde pour la défense de l'écosystème planétaire et 21 lettres ouvertes

Huit années se sont écoulées depuis mon idée première de mettre en forme ce concept d'anthologie 116 Poètes d'un autre monde pour la défense de l'écosystème planétaire. Cet ouvrage fait partie de mon humble engagement en ma qualité de Poète, que je suis, pour la défense de certaines causes humaines essentielles et la dénonciation de celles-ci avec ma poésie. C'est ainsi que cette anthologie fait partie de ce chemin de révolte et de « résistance culturelle », conscience qui a jailli avec forte conviction chez le jeune poète que j'étais, en 1973, lors du féroce putsch militaire au Chili. En 1993, j'ai développé le concept d'exposition « Un Tableau, un Symbole, 120 Peintres français pour Sarajevo » (exposition coorganisée avec la Galerie Anne Fugier, en 1994, à la Cité des Sciences de la Villette). J’ai organisé également en 2003 la réunion à Paris de Poètes du Monde contre la guerre des Etats-Unis en Irak, et puis en 2010, le Rassemblement pour Haïti pour une collecte humanitaire, coorganisée avec la Délégation Wallonie-Bruxelles, Paris et la Croix-Rouge Internationale. Toutes ces actions ne sont pas des événements qui me réjouissent, elles ne sont pas non plus une raison pour applaudir. Loin de là ! Car elles représentent les aspects obscurs de nos sociétés et mon impuissance pour renverser ce mauvais sort aux airs de fatalité humaine, avec pour seule arme notre Poésie, l'Art. Diverses raisons personnelles m'ont empêché d’achever plus tôt cet ouvrage. Entre temps, il dormait dans un « bateau », suivant les tourments de mes voyages intérieurs / extérieurs et en amont des tourments infligés à notre planète. Huit années déjà depuis le début de ce projet ! Et les problèmes écologiques n’ont pas cessé et n’ont pas diminué, au contraire ! Ils ont augmenté en nombre, en danger et en ampleur. Cette anthologie trouve actuellement plus que jamais sa place au milieu de cette « folie inhumaine », autodestructrice. Aurons-nous un jour une planète propre ? Saine, en pleine santé ? OUI ! Je crois fermement que ce jour viendra ! Je remercie les Esprits solidaires et sensibles qui ont participé à cette anthologie pour la défense de notre patrimoine planétaire qu'est la terre tout entière, la vie notre vie ! Je leur suis reconnaissant pour leur noblesse d'esprits et leurs regards intelligents d'amour universel envers la vie qui nous entoure. Ma profonde gratitude va à l'action militante, culturelle de l'éditeur de cet ouvrage, François Mocaër, des Editions Unicité, Paris.

11/2013

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Ethnologie

Travail et apprentissage en Afrique de l'Ouest. Sénégal, Côte d'Ivoire, Togo

Ce livre est né de la rencontre avec des jeunes gens qui travaillent gratuitement et dont les familles payent parfois pour assurer leur formation dans des spécialités artisanales du secteur informel des grandes villes africaines. Face à ce constat, une série de questionnements s’est imposée : qu’y a-t-il derrière le comportement de ces jeunes, quels rapports sociaux encadrent leur apprentissage et déterminent leur avenir, quelle est leur position dans le monde de la production et du travail ? Pour y répondre, l’auteur veut d’abord échapper à l’alternative faite d’attendrissement ou d’indignation et manifester toute son insatisfaction vis-à-vis de la rhétorique des petits métiers et des vertus de l’économie informelle. Il a fallu alors élargir le champ de l’analyse en remontant aux sources de certaines notions fondamentales, telles celles de travail et de dépendance personnelle. Ce n’est qu’après une réflexion sur ces catégories qu’il devenait possible d’aborder de manière plus systématique et critique l’univers du travail en Afrique, dans ses formes traditionnelles et communautaires, salariées et modernes, rémunérées ou gratuites. Cette nécessité d’élargissement du regard s’est manifestée au fur et à mesure que progressait l’enquête sur l’apprentissage urbain, donnant lieu à un long parcours à travers les notions théoriques de travail et de dépendance (Première partie), en passant par les diverses manifestations historiques du travail en Afrique (Deuxième partie), pour aboutir finalement aux rapports sociaux d’apprentissage (Troisième partie). Ce parcours va donc du général au particulier, des notions théoriques à la pratique d’une forme particulière de travail gratuit, celui des apprentis, catégorie au demeurant peu problématisée au point de vue des rapports sociaux qui l’encadrent. L’appel à des catégories générales et à une histoire globale, qui n’isolent pas l’Afrique dans un espace et un temps propres à elle seule mais la mettent en relation avec l’économie-monde capitaliste, constitue en outre une ouverture vers la question de la modernité, interrogée ici de manière critique. Anthropologue, Fabio Viti a obtenu un doctorat de l’EHESS en 1991 avec une thèse portant sur l’anthropologie politique et historique des Baoulé de la Côte d’Ivoire. Il est l’auteur et l’éditeur de plusieurs ouvrages, ainsi que de nombreux articles de revues. Il a enseigné dans les Universités d’Urbino, Siena et Aix-en-Provence. Il est actuellement professeur à l’Università di Modena e Reggio Emilia (Dipartimento di Studi Linguistici e Culturali), où il enseigne l’ethnologie et l’ethnographie.

10/2013

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Pléiades

Voyages extraordinaires. Les enfants du capitaine Grant ; Vingt mille lieues sous les mers

Jules Verne, "lecture d'enfance" - soit. C'est bien ce qu'avait en tête Pierre-Jules Hetzel, l'heureux éditeur des "Voyages extraordinaires", tout en sachant (on l'imagine) que son fidèle auteur n'était pas homme à borner son génie. Sachant aussi déjà, peut-être, que parmi les écrivains "pour la jeunesse" celui-là aurait toujours une place à part. À part : "l'air attentif et fiévreux d'un enfant qui lit un roman de Jules Verne" (Proust dixit) ne s'explique pas autrement. À peine parti pour son premier "Voyage extraordinaire", le jeune lecteur quitte les rivages du conte. Une forme de vie adulte est prête à l'accueillir, où les responsabilités côtoient dangers et merveilles, où les vérités scientifiques dévoilées confèrent au monde sa tangibilité de réel, sans lui ôter son mystère. Étrange, irremplaçable expérience de lecture. Elle demeure à jamais vivante dans le souvenir. On y songe comme à un paradis perdu - perdu et à reconquérir, car l'expérience est renouvelable. L'âge du lecteur et le poids de la vie peuvent bien donner au texte des couleurs nouvelles, la magie demeure. Cette édition propose quatre romans, et plus de cinq cents gravures, indissolublement liées au texte : autant de fenêtres ouvertes sur le rêve. D'une part, la seule "trilogie" de l'oeuvre (encore est-ce une trilogie a posteriori) : un voyage autour du monde, un voyage sous les eaux, et le long séjour des "naufragés de l'air" dans une île (apparemment) déserte. D'autre part, Le Sphinx des glaces, roman tardif et superbe, quête d'un pôle Sud alors inexploré ; il vient en quelque sorte compléter le roman d'Edgar Poe, Aventures d'Arthur Gordon Pym, que Verne lut dans la traduction de Baudelaire. Poe, le "chef de l'École de l'étrange". Baudelaire, l'auteur de "Voyage", toujours prêt à plonger "Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau" et qui accola aux Histoires de Poe leur célèbre épithète, extraordinaires. Voyage, inconnu, nouveau, extraordinaire. En qualifiant ses propres livres de "Voyages extraordinaires", Jules Verne signale discrètement, sous le patronage de Poe et de Baudelaire, que la modernité - la science, la technique, la machine en quoi il voyait une poésie du temps présent - comporte une part d'inassimilable, et que notre sûr pouvoir de dominer le monde se double d'une incertitude, féconde ou fatale. Ce monde, Verne ne s'est d'ailleurs pas contenté de l'inventorier. Il l'a peuplé des marques de ses rêves. Ses vaisseaux franchissent sans peine les portes du réel. Appareillons !

05/2012

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Policiers

Les Miroirs de l'ombre

Frédéric Moure est un homme heureux : un " battant ". Tout commence à Venise, au festival du film publicitaire où il s'est rendu pour présenter une production de sa maison. Voici que dans le film d'un concurrent allemand, Helmut Steiner, film admirable et angoissant, Frédéric croit reconnaître une poterie grecque dont on lui avait assuré, lorsqu'il l'avait achetée, qu'il s'agissait d'une pièce unique. La ressemblance est si frappante qu'une même fêlure, au même endroit que sur le sien, se retrouve sur le vase du film. Lorsque Frédéric, intrigué, veut interroger le metteur en scène, celui-ci a disparu. De retour à Paris, Frédéric se rend chez un expert qui, émerveillé par sa poterie, lui confirme qu'à sa connaissance il n'en existe aucune autre semblable. Pressé par sa femme qui prend cette histoire très au sérieux, Frédéric se rend à Francfort pour rencontrer Helmut Steiner et revoir le film. Tandis qu'il le visionne sur une table de montage, il y voit, brièvement, apparaître son propre visage. C'est un visage vieilli, ravagé par l'angoisse. Comme si quelqu'un avait pris une photo de lui... plus tard ! Son visage d'avenir. Intuition du futur ? Hallucination ? Machination d'Helmut Steiner, jaloux de son succès ? Frédéric ne peut plus échapper à ce visage dont il a retracé les traits sur l'image agrandie du film. Comment est-il venu là? Un mot insupportable fait son chemin en lui : le destin. Son destin n'est-il pas inscrit dans ce film ? Et quel drame l'attend pour qu'une angoisse aussi profonde imprègne ses traits ? Frédéric n'aura plus qu'un but : échapper à cette ressemblance finale. Mais n'est-ce pas en voulant échapper à son destin que l'on prend le plus court chemin qui y conduit ? Ce roman, au suspense haletant, nous concerne tous. Qui d'entre nous n'a été, un jour ou l'autre, frappé de ce qu'on appelle une " prémonition "? Qui ne s'est interrogé sur ces domaines encore mal explorés qu'on appelle " chance ", " hasard ", " intuition " : domaines de l'extra-sensoriel auxquels s'intéresse de plus en plus la science ? Rien ne prédisposait Frédéric Moure à cette terrible rencontre avec son destin. Rien ne nous dit que cela ne pourrait nous arriver. Demain, peut-être... Sous le nom de Janine BOISSARD, Janine ORIANO a publié chez le même éditeur la série " L'ESPRIT DE FAMILLE ", " UNE FEMME NEUVE " et, récemment, " RENDEZ-VOUS AVEC MON FILS ".

12/1982

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Musique, danse

Les chemins du baroque dans le nouveaumonde. De la Terre de Feu à l'embouchure du Saint-Laurent

Qui savait, il y a seulement quelques années, que les chemins du baroque musical s'étaient prolongés jusqu'au coeur de l'Amérique latine ? Si les réalisations architecturales ou sculpturales du temps des colonisations espagnole et portugaise sont bien connues, seule une poignée de musicologues gardait en mémoire les musiques de cette époque englouties par les turbulences de l'histoire. C'est à la ténacité de ces chercheurs que l'on doit le sauvetage des partitions de ce patrimoine musical des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles demeurées, jusqu'à un passé tout récent, enfouies au fond d'archives inexplorées ou, pis, retrouvées à l'abandon dans le recoin d'églises reculées d'Amazonie. Témoins des fastes de ce qui fut le plus vaste empire que le monde ait connu, supports idéaux d'une évangélisation forcée, ces musiques à caractère sacré sont nées dans les intenses foyers créatifs que furent aussi bien les orgueilleuses cathédrales de Mexico ou de Lima que les humbles missions jésuites du Paraguay. Faut-il voir en cette activité musicale l'arme idéale pour toucher le coeur des populations indiennes et faciliter leur édification spirituelle en même temps que la destruction de leurs anciennes cultures inca et aztèque ? Doit-on n'y distinguer qu'un instrument d'oppression doctrinale ? Ne peut-on déceler également les vestiges d'un rêve dans les sublimes illusions de ces missionnaires franciscains ou jésuites qui tentèrent de bâtir avec les Indiens l'utopie d'une société directement inspirée des Evangiles ? Parallèlement à ces interrogations, on découvrira ce que fut, dans le cadre de cette épopée colonisatrice, l'étonnant âge d'or de la musique au Mexique, née de la collaboration de disciples de Josquin des Prés avec les religieux et poètes aztèques. On verra surtout comment derrière ce qu'on peut appeler la " légende dorée " de Zipoli, le plus célèbre compositeur du continent sud-américain de cette époque, se cache sans doute la seule école indigène de composition au monde. De la Terre de Feu à l'embouchure du Saint-Laurent, cet ouvrage nous ouvre enfin aux dimensions de ce que fut la grande fête du baroque universel propagée à l'autre bout de la planète par les conquérants venus d'Europe. Journaliste et animateur, créateur puis directeur artistique du festival de musique ancienne de Saintes, Alain Pacquier est actuellement éditeur discographique. Passionné par ce qu'il appelle les " mémoires actives ", il sillonne depuis plus de dix ans les " Chemins du baroque " en Amérique latine.

11/1996

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Photographie

David Seymour

S’il est souvent mentionné que David Seymour, dit Chim, fut, en 1947, l’un des quatre fondateurs de la célèbre agence Magnum, l’importance de sa contribution à l’émergence du photoreportage moderne reste en partie méconnue. On se souvient que Robert Capa, son confrère et ami, aimait pourtant à dire : “C’est lui le vrai photographe”, exprimant ainsi son admiration pour cette grande figure du photojournalisme avec lequel il partagea convictions et champs de bataille. Né en 1911 en Pologne, David Seymour, de son vrai nom Dawid Szymin, a connu très jeune le destin éprouvant d’un juif polonais condamné à fuir la montée puis le triomphe de la barbarie nazie en Europe. Cette existence marquée à jamais par l’exode, le déracinement puis l’exil définitif aux Etats-Unis a fait de David Seymour un homme et un photographe très tôt et très profondément engagé dans les conflits et les luttes qu’il choisissait de documenter. Après des études de graphisme à Leipzig, il s’installe à Paris en 1931, envisage une carrière d’éditeur, et commence à photographier pour des agences et des magazines. Proche du Front populaire, il rencontre Robert Capa et Gerda Taro, avec lesquels il rejoint les fronts républicains de la guerre civile espagnole afin de faire connaître au monde l’écrasement de la démocratie, dont il ressent qu’il préfigure l’avènement inéluctable du fascisme. Réfugié aux Etats-Unis en 1939, il s’engage en 1942 dans les services de renseignements de l’armée américaine. En 1947, il réalise pour l’unicef un reportage de plusieurs mois où il révèle, de manière exemplaire, les multiples traumatismes subis par les enfants de la guerre dans une Europe dévastée. “Restituer à ces enfants leur monde - les aider à comprendre et à cicatriser, dans le corps et dans l’âme, les traumatismes qu’ils ont vécus - représente un défi inédit à relever”, écrit-il dans son journal. Ce travail, symptomatique du style, de l’approche, du regard profondément humaniste et compassionnel de David Seymour, demeure à ce jour une référence du photojournalisme. Tout en veillant attentivement à la construction et au développement de Magnum, David Seymour ne cesse de voyager, notamment en Grèce et en Italie, et reste très attaché à documenter les premiers pas de l’Etat d’Israël, qu’il accompagne avec empathie. Il meurt à quarante-cinq ans, sous les balles d’une mitrailleuse égyptienne, dans les derniers jours de la crise du canal de Suez.

12/2011

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Musique, danse

Eric Clapton. L'éternelle jeunesse d'un vieux bluesman

"L'histoire d'Eric Clapton est jonchée de situations dramatiques et de coups du sort qui auraient dû laisser l'homme abattu sur le bord du chemin. Seule sa passion dévorante pour le Blues lui aura permis de tenir le coup et de continuer. Cette passion sera son leitmotiv tout au long de sa carrière et Robert Johnson restera le phare qui lui indiquera le cap à maintenir quels que soient les changements et les modes dans le monde de la musique depuis ses débuts en 1963. A travers Eric Clapton, qui a commencé sa carrière en même temps que les Rolling Stones, c'est toute la mythologie du Rock qui est ici évoquée. En route pour un nouveau voyage à travers la carrière discographique de celui que l'on a un temps surnommé God et qui a pourtant su rester tellement humain, touchant par sa fragilité et ses errements. Ce livre est rythmé par la sortie de ses albums dont l'histoire et les petites histoires seront développées dans le détail. Nous évoquerons bien sûr ses diverses collaborations, apparitions et autres sessions durant lesquelles nous allons le retrouver aux côtés d'artistes tels que B.B. King, John Lee Hooker, Chuck Berry, Jerry Lewis, Carl Perkins, Ray Charles, les Rolling Stones, Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr, Bob Dylan, Brian Wilson, John Mayall, Elton John, The Band, Santana, The Allman Brothers Band, Taj Mahal, Buddy Guy, Jack Bruce, Joe Cocker, Rod Stewart, Bill Wyman, Steve Winwood, Sting, Tina Turner, Phil Collins, Kate Bush, Bob Geldof, J.J. Cale, Tony Joe White, Johnny Winter. Sans oublier des musiques de films tels que Retour vers le futur, La couleur de l'argent, la série des Arme Fatale, Homeboy, Wayne's World, Blues Brothers 2000 ! Il s'agit aussi de la suite de mon ouvrage Du jeune dieu... au vieux bluesman, sorti l'année dernière chez le même éditeur, et qui s'arrêtait au début des 80's. Pour beaucoup, depuis, Eric Clapton n'aurait presque plus rien fait si ce n'est quelques albums de Blues qui sonnent un peu tous à l'identique. C'était donc un beau challenge que de vous faire découvrir qu'il n'en était rien et que ce musicien n'a pas hésité à se réinventer et à se lancer dans des directions pour le moins surprenantes. Vous serez surpris tout au long de la découverte de ces 170 albums répartis entre 1986 et aujourd'hui ! "

12/2018

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Thèmes photo

Cosmic Communist Constructions Photographed. 40th edition

Élu livre d'architecture de l'année au Festival international du livre et du film d'art de Perpignan, Cosmic Communist Constructions Photographed de Frédéric Chaubin dévoile 90 bâtiments situés dans 14 anciennes républiques soviétiques. Chacun de ces immeubles exprime ce que Chaubin considère comme le quatrième âge de l'architecture soviétique, fruits d'un bourgeonnement méconnu qui s'épanouit de 1970 à 1990. Contrairement aux constructions des années 1920 ou 1950, aucune "école" ou tendance n'émerge ici. Ces bâtiments incarnent un élan chaotique, spasme architectural d'un système déliquescent. S'insinuant dans les failles de cette structure monolithique au bord de la ruine, les architectes dépassent largement les codes du modernisme pour revenir à leurs racines ou se lancer dans des innovations libres. Les plus audacieux ont bâti des immeubles dont les constructivistes auraient rêvé (le sanatorium Druzhba de Yalta), d'autres ont exprimé leur imagination dans un style expressionniste (le palais des Mariages de Tbilissi), tandis qu'un camp de vacances estival inspiré des croquis réalisés pour un prototype de base lunaire assume une forte influence suprématiste (camp pour la jeunesse Prometheus à Bogatyr). Vient ensuite l' "architecture parlante" , largement répandue dans les dernières années du règne soviétique : un crématorium orné de flammes en béton à Kiev, un institut technologique avec une soucoupe volante plantée dans le toit (Institut de recherche scientifique à Kiev), un centre de commande politique qui vous observe comme Big Brother (Maison des Soviets, Kaliningrad). Par leur mosaïque déroutante de styles et les stratégies excentriques qu'ils déploient, ces bâtiments sont les vestiges extraordinaires d'un système en décrépitude. Par leur diversité et leur exotisme à rebours, ils témoignent à la fois de l'immensité géographique de l'URSS et des dernières années d'emprise de l'Union soviétique, comme des trous qui s'agrandissent dans un filet. Ils immortalisent aussi la plupart des rêves idéologiques que nourrit le pays à l'époque, de son obsession pour le cosmos à la renaissance de son identité. À propos de la collection TASCHEN fête ses 40 ans?! Depuis ses débuts en 1980 comme dénicheur de trésors culturels, TASCHEN a toujours été synonyme d'éditeur accessible permettant aux dévoreurs de livres du monde entier d'imaginer leur propre bibliothèque dédiée à l'art, à l'anthropologie et à l'érotisme pour un prix imbattable. Nous fêtons aujourd'hui 40 ans de livres incroyables en restant fidèles au credo de la maison. La collection 40th Anniversary Edition présente de nouvelles éditions de quelques-unes des stars de notre catalogue : plus compacte, à petit prix, mais toujours réalisée avec la même garantie d'une qualité irréprochable.

09/2022

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Rhumatologie

PRP & Alternatives thérapeutiques en pathologie musculosquelletique

Ce premier livre du GRIIP (Groupe de Recherche International sur les Injections de Plaquettes) reflète et développe les présentations des orateurs de la première journée organisée à Paris en janvier 2023 par ce groupe de recherche formé d'experts internationaux concernés par le développement de la médecine régénérative en pathologie musculo-squelettique. Nous espérons qu'il sera suivi chaque année d'autres volumes traitant de l'actualité dans ce domaine en plein développement. Si "les" plutôt que "le" PRP dominent les sujets abordés, d'autres thérapeutiques sont abordées, alternatives ou compléments, dans le but d'apporter une stratégie thérapeutique efficiente, car dans ces pathologies complexes que sont l'arthrose et les tendinopathies, aucun traitement ne peut prétendre guérir seul et certaines associations peuvent être contreproductives. Le GRIIP est né en 2018 et officialisé en association début 2021. Le développement rapide depuis une dizaine d'années de l'usage des PRP, et plus généralement des traitements orthobiologiques, avait besoin d'un groupe dynamique, pluridisciplinaire et scientifiquement rigoureux ayant pour objectifs de définir leur place dans notre arsenal thérapeutique, d'obtenir une validation par les sociétés savantes des spécialités concernées et, si possible, une prise en charge par les assurances maladie afin que tous les patients puissent en profiter. Cet ouvrage auquel ont participé des auteurs de six nationalités différentes (Belgique, Canada, Espagne, France, Maroc et Suisse), de spécialités diverses (Biologistes, Chirurgiens orthopédistes, Médecins de médecine physique, Médecins du sport, Pharmacologistes, Radiologues, Rhumatologues et Spécialistes de la thérapie cellulaire) aborde les bases fondamentales sur les plaquettes, les facteurs de croissance et les cytokines impliquées dans ces processus de réparation tissulaire, puis traite de l'arthrose des membres et des tendinopathies. La place d'autres traitements comme les cellules stromales mésenchymateuses, l'acide hyaluronique, la toxine botulique et la corticothérapie locale, ainsi que celle des PRP en chirurgie orthopédique, en pathologie musculaire et rachidienne font l'objet d'une deuxième partie. Si ces traitements biologiques tardent à obtenir une reconnaissance malgré une large utilisation, c'est en partie parce que les études contrôlées et les méta-analyses aboutissent à des résultats contradictoires et en décalage avec la vie réelle. Les problèmes méthodologiques spécifiques à ces produits dans ces pathologies sont ainsi évoqués. Il faut remercier chaleureusement les auteurs, les relecteurs, les correcteurs, en particulier Frédérique Miot et notre éditeur, Sauramps médical, particulièrement Myriam Malvaut, d'avoir su mener à bien et à temps ce livre qui, nous l'espérons, saura intéresser un grand nombre de lecteurs en les aidant dans leur pratique quotidienne. Le Bureau du GRIIP et le Comité Scientifique. Qui sont les auteurs de "PRP & Alternatives thérapeutiques en pathologie musculosquelettique" ?

01/2023

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 26 : Le rêve en miettes

Au terme de sa saison 1955, Louis a rejoint Nadine, non plus dans leur sordide logement du village, mais dans une petite maison flambant neuve, la Quinta, construite sur la terrasse supérieure de leur terrain si bien placé ; en bas, la vallée, à l'horizon, l'Estérel, et au-dessus, l'azur immense. Pour elle, Louis a payé de sa personne, ô combien ! Mais du papier bleu l'y attendait : le jugement de son divorce d'avec Henriette, qui lui impute tous les torts. Le recours : Jenny, une de ses voyageuses, infirmière de nuit chez une avocate parisienne de renom (tome 25). A la Quinta, l'électricité vient d'être installée. Avec l'eau sur l'évier - auparavant il fallait monter les seaux -, c'est presque le grand luxe. Pour le reste : l'immatériel, le curé de la paroisse l'apporte à Louis sous la forme d'une chronique de son sacerdoce auprès des mécréants d'Esclarmont. A charge pour lui d'en faire un véritable roman. Par prudence, le prêtre ne signera pas, la moitié des droits d'auteur lui suffira. Louis se prend au jeu, et après des mois d'un labeur qui exalte sa spiritualité, l'oeuvre est soumise à un éditeur parisien. Mais celui-ci hésite, et finit par renoncer, effrayé par les conséquences d'un tel brûlot sur l'Eglise. Si Louis s'en désole un moment, Nadine en est secrètement satisfaite : un succès, et son Louis trop courtisé, auraient constitué pour elle une menace. Nouvelle saison 1956. Cette fois, Louis écope du voyage ininterrompu, sans repos intermédiaires. Conditions si dures qu'il se décide à proposer ses services au Tourisme Français, une agence établie de longue date, qui s'empresse d'accepter son offre pour la prochaine saison. Auparavant, le pavillon au fond de la terrasse est sorti de terre, ouvrage d'un nouveau maçon à la réputation d'un coureur de jupons, et aux yeux bleus qui feraient la beauté d'une femme. Autre bonne nouvelle : l'appel du jugement de divorce a renversé les torts, et Louis conserve la garde d'Armel, leur fils de quatorze ans. Cette félicité va cependant être troublée par l'influence délétère sur Nadine d'une postière retraitée, qui lui apporte les livres d'un gourou allemand dont elle s'entiche. Avec pour effet le déclin de l'emprise intellectuelle et morale que Louis a toujours eue sur sa maîtresse. La saison 1957, particulièrement longue, va encore élargir la fêlure...

01/2022

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Littérature japonaise

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

Le tout premier roman du maître paru chez Belfond, dans une toute nouvelle édition ! Une oeuvre délicate et précurseuse des thèmes typiquement murakamiens, qui allait marquer le début d'une histoire commune de plus de vingt ans Au Japon, de nos jours. A douze ans, Hajime se lie d'amitié avec sa voisine, Shimamoto-san, qui boite un peu à la suite d'une atteinte de polio. Leur belle amitié est brisée le jour où les parents de Shimamoto-san déménagent. Quelques années après, au lycée, Hajime s'éprend d'Izumi. Lors de cette première relation amoureuse, il fait l'apprentissage de la sexualité, mais c'est dans les bras de la cousine de la jeune fille qu'il connaîtra ses premiers émois sexuels. Izumi, qui ne lui pardonnera pas cette trahison, le quitte, marquée à vie. A la fin de ses études, à l'université de Tokyo, Hajime travaille pendant huit ans comme correcteur chez un éditeur de manuels scolaires puis épouse Yukiko. Son père, un riche homme d'affaires véreux, lui offre la chance de sa vie : ouvrir un club de jazz. Hajime est métamorphosé, tout semble lui réussir. Il a une femme aimante, deux petites filles adorables, un commerce florissant, un métier qui lui plaît... Mais un jour, tout bascule. Accoudé au bar, en train de siroter un cocktail, une femme à la beauté envoûtante engage la conversation avec Hajime : c'est Shimamoto-san. Il lui raconte ses longues années de solitude et d'ennui, son récent bonheur, et sa joie de la retrouver enfin ; elle reste très évasive sur son passé. Dès lors, Hajime, rongé par l'amour, passe ses soirées à attendre les visites de cette femme mystérieuse et fascinante. Au cours d'une de leurs rencontres, Shimamoto-san demande à Hajime de l'accompagner au bord d'un fleuve pour y verser les cendres de son bébé mort à la naissance. A cet instant, Hajime sait que plus rien ne sera comme avant. Fou de désir, il choisit d'abandonner sa femme et ses deux filles contre la promesse d'une vie de passion avec celle qu'il aime depuis l'enfance. Mais après une nuit d'amour intense dans la maison de campagne familiale, Shimamoto-san disparaît. Lorsque Hajime rentre chez lui, brisé, sa femme comprend qu'il en aime une autre, et lui donne le temps de réfléchir. Hajime sait que sa maîtresse ne reviendra pas, et qu'elle avait été sur le point de les tuer tous les deux. Il décide donc de rester avec Yukiko, conscient que le souvenir étrange de Shimamoto-san ne s'estompera jamais...

11/2023

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Philosophie

Symphonia. La concorde des textes et des doctrines dans la littérature grecque jusqu'à Origène

Très tôt dans la littérature grecque apparaît l'idée que certains textes "résonnent" entre eux et que d'autres, au contraire, sont en dissonance. Les commentateurs des Classiques postulent leur harmonie parfaite pour les éditer ou pour les interpréter, tandis qu'ils s'interrogent sur leur accord ou leur désaccord avec d'autres auteurs. Dans l'écriture de l'histoire, l'accord des sources est souvent allégué comme un critère de vérité. Les philosophes réfléchissent à la concorde ou au dissentiment qui régnerait chez les grands maîtres, dans les écoles qu'ils ont fondées, ou entre courants philosophiques. Les juifs puis les chrétiens poursuivent ce questionnement sur la concorde des textes et des doctrines en l'appliquant au texte biblique, dans son rapport à lui-même ou aux textes non bibliques. A la volonté d'interpréter, de comprendre et de juger s'ajoute au cours du temps un souci de systématisation qui s'impose de plus en plus aux lettrés de l'Antiquité, mais qui ne fera jamais disparaître l'intention profonde de ces réflexions sur l'accord : établir la vérité des textes ou des idées qu'ils sont censés exprimer. Cet axe fondamental de la pensée grecque, qui culmine dans l'oeuvre du chrétien Origène (v. 185-v. 254), n'est donc pas seulement au coeur de la genèse du comparatisme et du concordisme comme attitudes intellectuelles. Lié à une certaine représentation de la vérité, pensée comme fille du consensus, il constitue une page essentielle dans l'histoire de nos pratiques de véridiction, écrite par des "païens", des juifs puis des chrétiens, qui, au-delà de leurs divergences religieuses, étaient tous des auteurs grecs. Ce livre est consacré à la préhistoire d'une histoire plus longue. Il s'arrête juste avant l'apparition du néoplatonisme et quelques décennies avant le "siècle d'or" de la patristique, deux traditions qui, l'une du côté païen, l'autre du côté chrétien, écriront une autre page des rapports entre concorde et vérité.

06/2019

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Littérature française

Stark ; Le promontoir du songe

Le promontoire du songe est un court texte écrit par Victor Hugo entre 1860 et 1865. C'est un texte en deux parties dont nous avons choisi de n'éditer que la première. Lorsqu'en 1834, Victor Hugo rend visite à son ami Arago à l'Observatoire, ce dernier lui fait regarder la lune au télescope. D'un coup il déborde, s'emballe ; il rêve. Cette image de la lune grossie quatre cents fois emmène son esprit plus loin qu'il n'a jamais été : au-delà des limites de son imaginaire qu'il avait pourtant déjà repoussées. Alors, il trouve satisfaction dans les tout petits silences dispersés cà et là, qui ne sont rien d'autre que l'aveu d'être face à quelque chose de si beau que tous les mots du monde ne sauraient s'en saisir. Stark est une nouvelle écrite par Nina Leger en 2018, en réponse au Promontoire du songe. Il s'inscrit entre le témoignage et la biographie, et raconte comment fut perçu le premier pas sur la lune de Neil Armstrong en 1969. Prenant le contrepied du lyrisme hugolien, elle décrit avec une précision chirurgicale chaque étape de ce voyage hors normes. Quel effet eut sur l'imaginaire ce premier pas historique ? Stark est un texte résolument contemporain, au jour où le premier touriste est sur le point d'effectuer un voyage sur la lune avec des invités. Il rappelle que l'Histoire rend possible l'impensable et que l'Homme ne cessera d'avancer pour déconstruire les mythes. En croisant ces deux textes, l'un et l'autre résonnent différemment, et interrogent la notion de progrès. Leur mise en tension révèle un troisième texte cohérent, rythmé et profondément dialectique : la lune est-elle toujours le reflet de l'insaisissable ou l'Histoire l'a-t-elle transformée ? C'est au lecteur d'y répondre.

11/2018

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Littérature française

Le caïman n'aime pas le froid

Andre? Robe?r est ne? Andre? Robert le 21 juillet 1955 a? la Plaine des Palmistes, Re?union. Ses parents indigents habitent les hauteurs de l'i?le, la Plaine des Palmistes. D'e?chec en e?chec jusque l'adolescence, les e?tudes ne sont pas une re?ussite pour lui. Pousse? par les politiques migratoires mis en place par l'e?tat franc?ais il de?barque en France en 1975. Tre?s vite il commence a? militer d'abord au PSU de 1977 a? 1981 et ensuite a? la Fe?de?ration Anarchiste. Le militantisme lui fait de?couvrir la ne?cessite? de se cultiver, d'e?tudier puis de cre?er. Il anime des e?missions sur l'actualite? de l'art apre?s avoir entrepris des e?tudes d'arts plastiques a? l'universite? de Saint Denis (Paris VIII). C'est a? Radio Libertaire qu'il de?couvre les avants gardes et que depuis il pratique la poe?sie visuelle et organise des manifestations autour de cette pratique. Il commence a? peindre en 1986. L'e?criture arrive de?s qu'il devient e?diteur en 2000 ; de?s lors c'est quinze recueils de poe?sies et fonnke?r pou lo zie? qu'il a publie?s. Le premier d'une trilogie sur l'immigration, est Carnets de retour au pays natal, un clin d'oeil au grand Aime? Ce?saire. Les deux autres ouvrages de cette trilogie sont Un ours sous les tropiques et D'i?le en Ille. La plupart de ses ouvrages alternent le cre?ole re?unionnais et le franc?ais sans que les textes soient traduits. Depuis la fin de l'e?criture de sa trilogie il expe?rimente d'autres e?critures. Les poe?mes visuels (fonnke?r pou lo zie?) eux ne sont re?dige?s qu'en cre?ole.

12/2016

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Aviation

Manuel du télépilote de Drone 6e ÉDITION. Formation initiale et maintien des compétences

Vous allez devenir télépilote professionnel de drone et, quel que soit le domaine dans lequel vous exercerez ce métier, vous intégrerez cette communauté qui a son histoire, ses rêves et aussi ses règles. Plus qu'un simple bachotage, l'objet de ce livre est de vous permettre d'aborder en profondeur les thèmes techniques et réglementaires liés à l'exploitation d'un drone et de vous accompagner encore longtemps après l'obtention du diplôme. Les QCM changent avec le temps, mais votre connaissance technique s'approfondira tout au long de votre expérience de télépilote et ce livre sera là pour vous y aider. L'objectif est de présenter les connaissances théoriques nécessaires au télépilote dans le cadre de sa formation initiale et du maintien de ses compétences. Le "? savoir ? " prépare au "? savoir-faire ? " et c'est dans le premier nommé que s'inscrit ce manuel. Cela concerne aussi bien la description et le fonctionnement des composants du drone que les principes de son vol, l'environnement météorologique dans lequel il évolue, le cadre réglementaire général et spécifique qui le concerne, les principes de la navigation, la conduite de la mission en scénario opérationnel et les connaissances fondamentales sur les performances humaines. Pour cet ouvrage sont associés la compétence aéronautique de Régis Le Maitre, ingénieur et enseignant à l'ENAC, et déjà contributeur majeur des manuels du pilote et la compétence spécifique drone aérien en la personne de Bastien Mancini cofondateur de DELAIR, constructeur français de drones. Concevoir, rédiger, éditer un manuel de préparation à un examen, est une gageure puisqu'il s'adresse par définition à des publics disparates, avec des prérequis différents d'un candidat à l'autre. C'est pour cela que ce type d'ouvrage est forcément un compromis. Nous pensons être arrivés là à un juste équilibre. Un index, de plus de 400 mots, vous permettra de naviguer plus facilement dans le manuel et de retrouver, au fil de votre progression, les réponses aux questions théoriques que vous vous posez. Bonne lecture et bon travail !

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Asie du sud-est

Les sultanats du Sud philippin. Une histoire sociale et culturelle de l’islamisation (XVe-XXe siècles)

Frontière orientale du monde islamisé, le Sud philippin a accueilli, entre le XVe et le XXe siècle, deux sultanats (Sulu et Magindanao-Buayan) ainsi qu'une confédération musulmane (Pat a pengampong ko Ranao). Cet ouvrage retrace l'émergence de ces entités politiques islamisées, en s'attachant à l'étude des changements sociaux et culturels induits par l'adoption de l'islam, religion universelle, aux confins de l'Asie du Sud-Est. L'islam philippin y est abordé à partir des textes produits par ces sociétés islamisées. Ces textes mettent en évidence la circulation d'une culture cosmopolite malaise dans le Sud philippin ainsi que les spécificités locales d'un islam indigénisé. Visiter la tombe d'un saint, composer et transmettre une généalogie, ou encore copier un manuscrit sont des pratiques qui organisent le territoire, la société et le temps des musulmans philippins. C'est ce que montre cet ouvrage, qui s'intéresse tout aussi bien à l'histoire qu'à la mémoire culturelle de l'islamisation. En suivant les mythes et les épopées des Tausug, des Magindanao et des Maranao, il éclaire la façon dont les populations des sultanats articulèrent l'islam aux croyances et pratiques préexistantes, dans un système d'une grande cohérence. A propos de l'Auteur Elsa Clavé est enseignante-chercheuse à l'université de Hambourg, au sein du Centre d'études des cultures manuscrites (CSMC) et chercheuse associée au Centre Asie du Sud-Est (CASE). Ses recherches portent sur l'histoire sociale et culturelle du monde malais (Indonésie, Malaisie, Philippines), en particulier l'histoire des représentations, et sur les relations entre histoire et mémoire. Sommaire Avertissement Abréviations INTRODUCTION 1. Territoire et populations du Sud philippin 2. Les Philippines dans les réseaux commerciaux 3. L'islam dans les études philippines 4. Penser l'islamisation, conceptualiser la malayisation 5. Une approche interdisciplinaire Chapitre 1 : Présentation des sources 1. Sources locales 2. Sources étrangères Chapitre 2 : Population, territoire et administration des sultanats 1. Migrations et composantes ethniques 2. Organisation territoriale des entités politiques 3. Aristocratie et administration malaises et indigènes Chapitre 3 : Développement d'une culture écrite 1. Langue malaise et langues locales 2. Lois coutumières et droit musulman 3. Corans, sermons, textes de dévotion et de mystique Chapitre 4 : Pouvoir et légitimité politique au sein des sultanats 1. Objets de pouvoir 2. Narrations de pouvoir 3. Centres de pouvoir Chapitre 5 : Analyse des mythes de fondation 1. La question de la circulation des textes 2. Une structure mythique préislamique Chapitre 6 : Distanciation et changement de rapport au monde malais 1. La fin d'un âge de commerce 2. La construction des Etats modernes et le détournement de l'héritage malais CONCLUSION Bibliographie Annexes Index Table des cartes et figures Table des matières

02/2022

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volumes 3 et 4

Au sommaire des Oeuvres complètes de Marguerite Duras figurent l'intégralité des livres publiés du vivant de l'écrivain et de nombreux textes ou documents peu accessibles, voire inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu'en 1973, l'année d'India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. Les livres que Duras publie entre sa soixantième et sa soixante-dixième année (tome III) sont souvent brefs, à moins qu'ils ne prennent, comme Outside et Les Yeux verts, la forme de recueils. Ils marquent un désir de renouvellement, et tous ne touchent pas immédiatement le public, mais il est aujourd'hui évident que Le Navire Night, L'Eté 80, Savannah Bay ou La Maladie de la mort sont des jalons majeurs de l'oeuvre. En 1984, enfin, L'Amant connaît un triomphe critique et commercial inouï. Le statut littéraire et public de Duras bascule. Les années 1974-1984 sont aussi une "décennie cinématographique". Les films - Le Camion, Baxter, Véra Baxter, Le Navire Night, les deux Aurélia Steiner, etc - dialoguent avec les livres qui leur correspondent et infléchissent notre façon de lire Duras. Les scénarios et autres tentatives d'adaptation figurent donc en bonne place parmi les textes réunis "autour des oeuvres". La décennie suivante (tome IV) est d'une certaine manière celle de la "réécriture". Certes, Emily L est un texte entièrement nouveau. Mais Duras revient souvent sur ses propres pas : en 1986, Les Yeux bleus cheveux noirs "récrit" La Maladie de la mort (1982) ; en 1990, La Pluie d'été "récrit" un livre pour enfants paru en 1971 ; en 1991, L'Amant de la Chine du Nord est en quelque sorte une nouvelle version de L'Amant. et le quatrième livre tiré de l'expérience indochinoise de l'auteur. L'oeuvre semble alors former une boucle, sentiment renforcé par la tonalité testamentaire de certains ouvrages (Ecrire, 1993), mais aussi par le retour opéré par Duras sur quelques-uns de ses textes les plus anciens. En 1985, La Douleur reprend des pages écrites dès le lendemain de la guerre. En 1990, à l'occasion de la rédaction de Yann Andréa Steiner (1992), l'écrivain revient au manuscrit de Théodora, un roman des années 1940, inachevé et resté inédit ; on en trouvera en appendice les passages les plus aboutis. L'édition se clôt sur des "Textes épars" : jamais recueillis par leur auteur, ces articles ont été rassemblés ici en raison de leur intérêt propre ou parce qu'ils font écho à de grands thèmes de l'oeuvre. Certains d'entre eux jouèrent un rôle dans la manière dont Marguerite Duras fut et demeure perçue : non seulement comme un écrivain, mais comme un "personnage", une légende, presque un mythe.

05/2014

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 22, Romans Tome 5 (1917-1921)

Les années sombres de la Grande Guerre se reflètent dans l’œuvre romanesque de Ramuz : la proximité de cette tragédie collective modifie en profondeur le regard de l’écrivain. La critique est unanime à reconnaître dans Le Règne de l’esprit malin, paru dans les Cahiers vaudois en 1917, un tournant : Ramuz y abandonne les intrigues articulées autour d’un personnage-héros au profit d’un tissage de plusieurs trajectoires, affectées par un événement d’ampleur métaphysique. Roman « mystique », donc, puisqu’il donne à voir l’éternelle lutte du bien et du mal, et que le poète y cherche, par l’écriture, à rendre visible le surnaturel. Au diabolique Branchu qui, dans Le Règne de l’esprit malin, perturbe la quiétude villageoise, s’oppose la pure Marie Grin de La Guérison des maladies. Publié en 1917 dans les Cahiers vaudois, ce « mystère » lémanique met en scène un groupe de marginaux touchés par la grâce de cette jeune thaumaturge, dans une petite société fermée qui aspire à l’ordre bourgeois des bien-pensants. Paul Claudel, enthousiaste, souligne le paradoxe de ce « livre chrétien » où on ne « trouve pas une seule phrase qui parle de Dieu ». Dans Les Signes parmi nous, Ramuz agence en 1919, toujours à l’enseigne des Cahiers vaudois, une série de morceaux qui forment un « tableau » de l’atmosphère morose caractérisant la fin de la Première Guerre mondiale. Les catastrophes réelles (grippe espagnole, grève ouvrière, orages destructeurs) annonceraient-elles l’Apocalypse ? Si Caille, le colporteur biblique, incarne la face sombre d’un protestantisme sectaire, ce sont finalement les amoureux qui triomphent, témoins de l’éternel « recommencement » de la vie. Au début des années 1920, Ramuz met en chantier divers projets qui n’aboutissent pas. Seul « Travail dans les gravières » nous a semblé suffisamment achevé pour être publié. Dans ce roman inédit daté des premiers mois de 1921, l’écrivain concentre sa réflexion sur le destin d’un personnage qui illustre à l’extrême la condition de l’homme abandonné à lui-même. Le récit est représentatif de la production de cette période : audacieuse dans le style, exploratoire dans les formes narratives, philosophique quant au contenu. Ce volume contient Le Règne de l’esprit malin, La Guérison des maladies, Les Signes parmi nous et « Travail dans les gravières ». Le disque qui l’accompagne comprend une reproduction du manuscrit de « Travail dans les gravières » avec sa transcription en regard, les cinq versions du Règne de l’esprit malin (préoriginale de 1914, 1917, 1922, 1937, 1941), les trois versions de La Guérison des maladies (1917,1924, 1941) et les trois versions des Signes parmi nous (1919, 1931, 1941), qu’un logiciel permet de comparer.

09/2012