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Beaux arts

Le souffle des esprits. Art sacré du bassin de l'Ogôoué

A la différence de certaines régions d'Afrique qui ont vu l'établissement de grands royaumes, l'Ogooué, au Gabon, n'a jamais eu d'art de cour. Ici, l'art est toujours rituel : les objets sont destinés à des rites pratiqués au sein d'une société du type " anarchie familiale ", où le clan et le lignage prédominent sur toute autre firme d'organisation. Les objets religieux de la vallée de l'Ogooué, que nous classons aujourd'hui au titre d'oeuvres d'art, avaient une fonction au service de l'individu et de la communauté : entrer en communication avec le monde des esprits pour provoquer la guérison, déclencher la maternité, sortir vainqueur d'une bataille, provoquer la pluie... Ils permettaient un lien avec le monde invisible des divinités et esprits. Contrairement à l'interprétation et au contresens de nos premiers missionnaires, ces objets n'étaient pas vénérés pour eux-mêmes, mais du fait de la relation qu'ils permettaient d'établir avec les esprits et les mânes des ancêtres. Pour comprendre l'art de l'Ogooué, il faut connaître le monde dans lequel s'est. formée l'âme de ceux qui en sont à l'origine. Les croyances qui sous-tendent cet art religieux sont invisibles à l'observateur superficiel et, pourtant, elles font corps encore de nos jours avec la mentalité des individus. C'est pourquoi les textes et les légendes de cet ouvrage s'attachent à fournir une identité contextuelle aux objets avant de laisser parler les photographies (photos inédites d'objets principalement issus de collections privées, ainsi que photos inédites des archives des Pères du Saint-Esprit, du début du XXe s.) qui, par suggestion plus ou moins violente de la plastique, invitent à percevoir l'émotion, l'énergie, la beauté qui s'en dégagent. Aussi l'ambition de ce livre est-elle de présenter l'art du bassin de I'Ogooné dans le cadre culturel qui lui donne tout son sens.

04/2012

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Déportation

Paroles et images des enfants d'Izieu (1943-1944)

A travers des documents d'archives (photos, lettres, dessins...) et de nombreux témoignages, ce livre retrace en en images l'histoire des enfants réfugiés à la Maison d'Izieu jusqu'au drame de leur déportation, le 6 avril 1944 " cher papa, je viens de recevoir ta carte qui ma fait un grand plaisir et le colis. Je suis bien arrivé à Izieu il fait très beau ici a Izieu et ici c'est joli " Georges Halpern, 7 ans En mai 1943, avec une quinzaine d'autres enfants juifs, le petit Georgy s'installe à la villa Anne-Marie, une grande bâtisse située sur les contreforts du Jura, dans l'Ain, commune d'Izieu. Grâce à l'action de l'Ouvre de Secours aux enfants et en particulier de l'une de ses membres, Sabine Zlatin, qui en prend la direction, la maison va offrir en ces temps de guerre un refuge temporaire à 105 jeunes âgés de 3 à 17 ans, originaires de toute l'Europe, pour quelques semaines ou mois : c'est la " colonie des enfants réfugiés de l'Hérault ". Un an plus tard, le 6 avril 1944, sur ordre de Klaus Barbie, la Gestapo de Lyon rafle la maison : 44 enfants et 7 adultes sont arrêtés et déportés. Seule l'une des encadrantes reviendra d'Auschwitz. Derrière eux, les pensionnaires d'Izieu ont laissé des dessins, cahiers d'écolier, lettres, photos... Ces témoignages, d'autant plus fragiles et bouleversants qu'ils sont rares, disent le traumatisme de la vie à l'écart, loin des proches, mais aussi les moments de complicité partagés, les rêves et les espoirs d'alors : les jeux, les repas, les soins, les promenades, les rencontres... A travers la reproduction de ces documents, rassemblés après le drame par Sabine Zlatin puis confiés à la Bibliothèque nationale de France en 1994, ce livre retrace ainsi, au fil des images qui nous sont parvenues, l'aventure humaine que fut la Maison d'Izieu, au plus près de ceux qui y ont pris part.

03/2022

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Histoire de France

Chronique de France, de Chine et d'ailleurs. 1979-1999 Vingt ans avec Alain Peyrefitte

Alain Peyrefitte est décédé il y a cinq ans. Xavier Walter, qui a longtemps travaillé avec lui, témoigne : " Il est évident que j'ai nourri pour lui une profonde affection. Celle-ci, d'autant plus durable qu'elle était lucide. Ceux qui l'ont servi l'ont tous un peu maudit un jour ou l'autre. Jamais ils ne l'ont abandonné, moins encore trahi. Notre collaboration ? Tout n'a pas été simple... Il était l'homme de la "société de confiance", a-t-on dit. La confiance, chez lui, était plus un ressort intellectuel et théorique que pratique au quotidien... L'homme que j'ai fréquenté près de vingt ans, était l'être le plus secret qui fût. " Xavier Walter, d'une génération son cadet, a-t-il été un " nègre " d'Alain Peyrefitte ? Il s'en défend et entend être jugé sur pièces : textes, archives, témoignages... Il a publié des dizaines de chroniques au Figaro, avant qu'Alain Peyrefitte y occupât la place que l'on sait, et, depuis dix ans, des ouvrages historiques et politiques. La réflexion politique au jour le jour et une commune appréciation de l'histoire à long terme ont rapproché ces deux intelligences, à deux stades différents de leur évolution. Ce sont elles qui leur ont permis de collaborer durablement. A la fin de la préface qu'il a donnée à John Barrow, Un Anglais en Chine au XVIIIe siècle, Alain Peyrefitte, évoquant Xavier Walter, souligne " l'honnêteté de son érudition et la clarté de son esprit ", dont " les historiens et les sinologues, mais aussi le grand public, lui sauront gré ". Xavier Walter est un écrivain scrupuleux, rompu à l'observation et à la réflexion. De son dialogue avec Alain Peyrefitte ressurgit, grâce à la conviction des interlocuteurs, un tableau assez impitoyable de notre histoire récente, et, à l'heure où elle s'éveille, une analyse pénétrante de la Chine éternelle.

06/2005

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Géopolitique

Tchernobyl par la preuve. Vivre avec le désastre et après

En 2011, "quand la centrale de Fukushima a été frappée de plein fouet par un tsunami, les dirigeants japonais ont réagi de manière étrangement similaire à celle des leaders soviétiques en 1986. Ils ont massivement sous-estimé l'ampleur de la catastrophe - la fusion de trois réacteurs -, ils ont envoyé des pompiers sans équipement de protection dans des champs de radioactivité très élevés et n'ont intentionnellement pas informé la population des niveaux de radiation". Puis ils ont dissimulé l'ampleur de la catastrophe, comme les dirigeants soviétiques l'ont fait pendant quelques années. Kate Brown est la première historienne occidentale à avoir travaillé dans les archives du ministère ukrainien de la Santé. Après dix ans de fouilles - elle a obtenu la déclassification de nombreux dossiers -, d'entretiens et d'enquête de terrain en Russie, en Ukraine (jusque dans la Zone d'exclusion) et en Biélorussie, elle nous donne à voir l'étendue du désastre, mais aussi les actions entreprises pour dissimuler la vérité et convaincre la communauté internationale et l'opinion publique de l'innocuité des retombées radioactives. Car les efforts déployés pour dénaturer l'histoire ne s'arrêtent pas aux frontières de l'URSS : plusieurs Etats occidentaux, des agences de l'ONU, des diplomates internationaux et des scientifiques associés à l'industrie nucléaire ont éludé, voire nié l'existence d'une catastrophe sanitaire de grande échelle. Cette enquête révèle ou confirme les mensonges et les collusions, mais relate aussi le quotidien des survivants. Elle met en lumière les conséquences irréversibles de la radioactivité artificielle sur l'ensemble du vivant, la spécificité des faibles doses accumulées, et nous confronte, jusqu'à la sidération, à ce que nous ont légué des décennies d'accidents et d'essais nucléaires en tout genre. Quoi que l'avenir nous réserve, nous ne pouvons plus continuer à faire l'économie d'un honnête et véritable guide de survie - en cas de nouveau désastre.

03/2021

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Sociologie

Sur le trottoir, l'Etat. La police face à la prostitution

La prostitution n'est pas aisée à définir. Dans le tri entre échanges économico-sexuels légaux et illégaux, la police joue un rôle déterminant. Qu'est-ce qui déclenche l'intervention policière ? Qui, au contraire, passe à travers les mailles du filet ? Ces opérations de qualification s'inscrivent dans une institution et son histoire, celle d'une police des moeurs historiquement chargée de la surveillance de tous les " déviants sexuels " : prostitués, homosexuels, pornographes, exhibitionnistes, " libertins " ou conjoints adultères. Faisant suite à une immersion de plusieurs mois dans les brigades de police, ouvrant les dossiers et archives de la " Mondaine ", cet ouvrage embarque le lecteur dans l'univers policier aux prises avec les déviances sexuelles. Gwénaëlle Mainsant suit les policiers en civil dans leurs enquêtes entre filatures, planques, interrogatoires, entrevues avec les indic', interpellations, contrôles d'identité, mais aussi pendant les temps morts de l'enquête. Elle constate les bouleversements à l'oeuvre (explosion de la prostitution étrangère, usage accru d'Internet, recrudescence de la prostitution masculine et transgenre) qui obligent les policiers à rompre avec leurs routines. Elle note aussi que l'indétermination de la prostitution comme celle des délits de racolage et de proxénétisme laisse libre cours aux interprétations pratiques des agents : une même personne peut être envisagée à la fois comme une victime de proxénétisme ou de traite et comme coupable de racolage et de franchissement illégal des frontières. Face à ces dilemmes pratiques, chargés de donner réalité à l'abolitionnisme qui guide la politique pénale, les policiers font des arbitrages, entre compassion et répression. Représentants de l'Etat et dépositaires d'un pouvoir juridique, ils sont aussi, dès lors, des agents de l'ordre social et sexuel. Gwénaëlle Mainsant est sociologue, chercheuse au CNRS à l'Institut de recherches Interdisciplinaires en Sciences sociales (IRISSO). Sa thèse a obtenu le prix de thèse de l'Institut du genre. Sur le trottoir, l'Etat est son premier livre.

02/2021

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Architecture régionale

Villas modernes du bassin d'Arcachon

Après l'épopée des arcachonnaises de la Belle Epoque et à la suite des réalisations de Le Corbusier, le Bassin d'Arcachon est parvenu à absorber un développement intense jusqu'aux confins du Cap Ferret et la presqu'île des dix villages. Les ressources en pins des Landes, la réinterprétation de l'héritage du modèle de la cabane de pêcheurs et la préservation de venelles ombragées y ont forgé un paysage unique. Avec une prédilection marquée en faveur de l'habitat individuel, le territoire n'a eu de cesse d'accueillir des villas d'architectes qui ont dessiné son actuel visage : les maisons tournées vers l'horizon et à l'abri des regards - avec un large usage de matériaux naturels - y ont fait recette. Partagés entre une recherche de confort et un souci de préservation du cadre naturel, les créateurs - célèbres ou méconnus - ont rivalisé d'ingéniosité pour s'insérer dans un territoire grandiose et néanmoins fragile. De l'équipe bordelaise Salier Lajus Courtois Sadirac à l'architecte Raphaëlle Hondelatte, sans oublier le designer Philippe Starck, tous y ont inventé un art de vivre, par une architecture souple, perméable à l'environnement et à ses changements, qui ont contribué à faire connaître et aimer un territoire, en renouvelant le visage du Bassin, tout en l'érigeant en terre préservée. Au moyen d'une iconographie inédite, cet ouvrage relate l'épopée de ces réalisations qui, protéiformes, ont en commun la quête d'une symbiose avec le paysage. Il invite le lecteur à comprendre le site et le territoire, comme à voir le dessin et l'intimité du quotidien de cette architecture. Du minimalisme, aux tendances plastiques, en passant par les maisons modèles, comme les recherches en faveur d'une architecture durable, ce livre examine les différentes tendances qui ont animé la recherche architecturale propre à ce territoire d'exception. Dessin, implantation, décor intérieur, matériaux y sont examinés grâce à des documents d'archives, comme à des reportages de photographies contemporaines.

04/2022

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Histoire de France

Les vampires à la fin de la guerre d'Algérie, mythe ou réalité ?

Les derniers mois de la guerre d'Algérie sont marqués par un chaos provoqué par les attentats des irréductibles de l'Algérie française de l'OAS et les représailles du FLN. Le vide du pouvoir qui s'installe au fur et à mesure du repli de l'administration française et de l'armée aggrave la situation sécuritaire. À partir d'avril 1962, on assiste à des enlèvements d'Européens aux périphéries d'Alger et d'Oran par des groupes informels du FLN. Plus de 630 civils et militaires sont enlevés dans les quatre mois qui séparent le cessez-le-feu de l'indépendance. Le sort de ces disparus n'a jamais été révélé par les autorités algériennes, tandis que les corps n'ont jamais été restitués aux familles. Alors que les hypothèses penchent pour des actes crapuleux ou des arrestations de militants supposés de l'OAS et des vengeances du FLN, rapidement des rumeurs hantent les quartiers européens, qui évoquent la découverte de cadavres d'Européens vidés de leur sang. UN qoutidien britannique affirme même que les forces de l'ordre auraient retrouvé des cadavres pendus à des crochets de boucher. L'existence de vampires semble ne plus faire de doute pour les Européens.  Cette étude historique révèle que ces derrière ces enlèvements se cache la pratique des prélèvements sanguins forcés. Cet ouvrage, fruit d'un travail de huit années, fait la synthèse de l'ensemble des informations sur les enlèvements destinés à pallier le déficit de banque de sang du FLN. Il présente ainsi l'ensemble des documents militaires français, d'études algériennes et des archives du CICR de Genève qu'il confronte à des témoignages écrits et oraux de rescapés de ces pratiques. Gregor Mathias reconstitue minutieusement le contexte de la fin de la guerre d'Algérie et l'émergence du mythe des vampires et explique les raisons qui ont poussé le FLN à recourir à cette pratique barbare.

09/2014

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Sculpteurs

Brancusi et ses muses

Brancusi apparait dans le monde de l'art comme un personnage singulier dont l'oeuvre impressionnait tant par la pureté des formes et la modernité que par une forme d'archaïsme difficile à caractériser. En révolutionnant la sculpture du XXe siècle, l'artiste roumain a ouvert un vaste débat sur l'art moderne qui reste toujours d'actualité, sa création étant le sujet de multiples études. Ainsi toute l'oeuvre de Brancusi a éte marquée par les figures des femmes qui ont accompagné chacune des étapes de sa vie. Elles font intégralement partie de sa création et de sa démarche d'artiste qui a toujours tenté de saisir l'essence même de leur personnalité. Très apprécié des femmes en général, séducteur mais ami fidèle, il exercait une espèce de magnétisme auprès de celles qui ont fréquenté son atelier, et inspiré sa sculpture, échangeant avec lui une abondante correspondance. Brancusi et ses muses explore la nature de cette inspiration évoquant ainsi amies, maîtresses, et mécènes comme la danseuse Suisse, Marthe Lebherz et la pianiste anglaise, Vera Moore. Margit Pogany, Léonie Ricou, Eileen Lane, la baronne Renée-Irana Frachon, Agnes E. Meyer and ses quatre filles Marina Chaliapin, Nancy Cunard, Beatrice Wood, Mina Loy, Lizica and Irina Codreanu ont toutes inspiré des oeuvres majeures de la sculpture moderne. C'est le sujet de cet ouvrage qui apporte un éclairage inédit sur le plus grand sculpteur du XXe siècle. Un tel ouvrage s'adresse autant aux spécialistes d'histoire de l'art qu' à un public plus large intéressé par la vie artistique en France au début du XXe siècle. Conservatrice honoraire au centre Georges Pompidou, Donia Lemny a assuré la publication des archives Brancusi ainsi que le commissariat de nombreuses expositions consacrées à l'artiste roumain, à l'Atelier Brancusi du musée. Elle a déjà publié Brancusi, la chose vraie, aux éditions Gourcuff Gradenigo

02/2023

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Monographies

Pleased to meet you N° 10, avril 2021 : Pleased to meet you Marie Losier

" Présenter l'artiste comme une rock star " résume la ligne éditoriale de la collection Pleased to meet you qui souhaite offrir une approche la plus intime et inédite possible de l'artiste et de son oeuvre. Le choix du format " magazine ", à la structure plus libre et décontractée qu'un catalogue, est décisif pour susciter la proximité et l'empathie. Au sommaire de chacun des titres : un essai, un entretien inédit avec l'artiste, des pages illustrées comme dans la presse magazine reproduisant des vues d'atelier, de tournages, de documents préparatoires, ainsi qu'un portfolio dense et dynamique, traité à la manière d'une traversée de l'oeuvre. La collection dresse au fil de ses numéros une généalogie d'artistes dont l'oeuvre s'est construite à la marge, figures rares et célébrées par des cercles restreints, parfois qualifiées d'artistes d'artistes : William S. Burroughs, Dorothy Iannone, Richard Jackson, Steve Gianakos ou André Cadere... Le dixième numéro est consacré à Marie Losier, dont l'oeuvre innervée par sa vie privée mêle dessins et films, installations et décors, en une autofiction euphorique et généreuse. Internationalement reconnue, Marie Losier est très régulièrement invitée dans des festivals, son oeuvre filmée fait l'objet de rétrospectives, son oeuvre dessinée est montrée en expositions. D'une carrière longue de plus de 20 ans, pourtant, aucun ouvrage ne vient retracer l'épopée. Cette publication viendra donc combler une lacune éditoriale et contenter à n'en pas douter le public nombreux et fervent de Marie Losier. Cet ouvrage projette de donner accès à la fois à sa filmographie grâce à des photographies de plateau, à son oeuvre plastique via des reproductions de ses dessins et vues de ses installations, mais aussi à un trésor d'archives que l'artiste a précieusement établi et conservé. Elaborée en étroite concertation avec Marie Losier, cette publication sera un reflet le plus fidèle possible de sa pensée et de son univers esthétique.

04/2021

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Théâtre

Arthur de Bretagne. Drame en cinq actes et en prose avec un chant

Ecrit par Claude Bernard quand il avait dix-neuf ans, Arthur de Bretagne était devenu introuvable et méritait d'être réédité. Son romantisme contraste avec l'idée qu'on se fait ordinairement du savant et de sa méthode expérimentale. Arthur, jeune duc de Bretagne, est pris entre les ambitions de Philippe Auguste et celles de son oncle Jean sans Terre, qui finit par l'assassiner. De cette tragédie, Claude Bernard a fait un drame en cinq actes qu'il a rendu plus sombre encore en y ajoutant une intrigue sentimentale de son cru. Spécialiste des Frontières du littéraire (sujet de sa thèse d'Etat), Martine Courtois, qui possède des attaches en Beaujolais, a notamment étudié l'oeuvre de deux "écrivains-médecins", Victor Segalen et Elie Faure. Tout concourait donc à ce qu'elle se penche sur les écrits et la vocation contrariée du grand homme de Saint-Julien-sous-Montmelas. Des recherches de longue haleine, entreprises dans de multiples centres d'archives, lui permettent de nous raconter l'histoire mouvementée de cette pièce, depuis sa composition dans le grenier d'une pharmacie de Vaise, jusqu'à sa publication posthume... Avant son interdiction sur plainte de Madame veuve Bernard. C'est l'occasion pour elle de renouveler considérablement les connaissances que nous avons de la jeunesse de Claude Bernard dans sa région natale : ses études, ses occupations, ses amitiés ; avant d'aborder ses débuts difficiles à Paris, où il finit par abandonner la littérature pour la médecine. Martine Courtois pose également quelques questions judicieuses : Claude Bernard a-t-il complètement renié la littérature, comme on l'a couramment admis ? Qu'est-ce qui a tant fasciné les écrivains de sa génération dans les recherches du physiologiste ? Ne peut-on voir dans Arthur de Bretagne les prémices de l'oeuvre scientifique où l'invention, le sentiment, le drame, l'aventure auront encore leur place ?

06/2013

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Poésie

Journal inédit suivi de Beauté de ce monde (Poèmes 1940-46). 2e édition revue et augmentée

En 1933, Ilarie Voronca, figure phare du constructivisme roumain, poète et théoricien de l'intégralisme, s'installe à Paris. En France, il n'est plus le chantre individuel, son moi s'épanouit dans toutes les voix : "Je veux me mêler à cette foule. Je partage sa vie". Voronca devient le poète anonyme, de la foule et toujours le visionnaire de l'invisible. Mais l'apparente euphorie qui émane de sa création comme de sa personnalité cache bien mal l'angoisse qui le ronge souterrainement. A Paris, au soir du 4 avril 1946 : Ilarie Voronca s'enferme dans la cuisine de son appartement, à Paris. Il calfeutre portes et fenêtres, absorbe un tube de somnifères et arrache le tuyau à gaz. Ilarie Voronca est enterré au cimetière Parisien de Bobigny-Pantin. Bien des mystères demeuraient autour de sa disparition, comme de sa dernière année de vie. Ces mystères sont en grande partie levés, grâce au Journal inédit du poète ; lequel avait été confié en 1946 par sa femme, Colomba, à Sasa Pana, qui, poète, critique et directeur de la revue "Unu", fut l'ami et la plaque tournante de l'avant-garde roumaine. C'est dans les archives de ce dernier que le tapuscrit du journal a été retrouvé en 2016. Sa publication est un évènement considérable, qui éclaire d'un jour nouveau la dernière année de vie d'Ilarie Voronca. Dans la deuxième partie du livre sont rassemblés des témoignages et études de Tristan Tzara, Stéphane Lupasco, Georges Ribemont-Dessaignes, Jean Cassou, Jean Follain, Claude Sernet, Eugène Ionesco, Yves Martin, Alain Simon ou Guy Chambelland : "Je place ILARIE VORONCA, poète de notre contradiction humaine-poétique, poète de l'émotion et de la féerie, tout simplement à côté des plus grands". La troisième partie rassemble, sous le titre "Beauté de ce monde", l'intégrale de l'oeuvre poétique, depuis longtemps épuisée à l'exception d un titre, d'Ilarie Voronca, de "Beauté de ce monde" (1940) aux ultimes "poèmes inédits" de 1946. Christophe DAUPHIN

06/2020

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Sports

Une école d'équitation à la fin de la Renaissance. Le traité inédit du sieur de Lugny (1597)

Composé en 1597 par le sieur de Lugny alors qu'il était écuyer du gouverneur de Saumur Duplessis-Mornay, "L'ordre que doit tenir le cavalier envers ses écoliers" est le second traité d'équitation écrit par un Français. Révélés récemment par la découverte de sept manuscrits issus de bibliothèques allemandes et scandinaves, Lugny et son traité étaient jusqu'ici parfaitement inconnus. Louis de Chardon, sieur de Lugny (1557–vers 1618), gentilhomme tourangeau et huguenot, appartenait à une famille au service de Renée de France, duchesse de Ferrare. Après avoir été employé successivement par le maréchal d'Aumont et par Duplessis-Mornay, il exerça ses talents comme maître d'équitation auprès des étudiants de la puissante " nation germanique " de l'université d'Orléans. L'étude du personnage et de son oeuvre permet de renouveler notre regard sur ce moment clef où l'on vit la France – auparavant pleine d'Italiens – se remplir d'écuyers français transmettant cet art équestre qui, en pleine " crise " d'identité nobiliaire, assurait à la fois la continuité des exigences de la vertu chevaleresque, et l'introduction des nouvelles valeurs du paraître selon le modèle curial. La diffusion de ce traité, orientée surtout vers le Saint-Empire, confirme la vivacité – aux côtés de la littérature équestre imprimée depuis 1550 – d'une circulation de l'écrit manuscrit à laquelle participeront finalement plagiaires et autres " voleurs de textes ". Avec la circulation en Europe des traités, les académies d'équitation constituent l'autre vecteur essentiel du transfert culturel depuis l'Italie. Lugny et son livre offrent ici l'occasion de réexaminer la conception classique d'institutions dont l'origine reste obscure du fait de la rareté des archives. Au tournant du XVIIe siècle, le sieur de Lugny, écuyer freelance, témoigne de la rude concurrence à laquelle se livraient écuyers italiens ou nationaux pour satisfaire la demande des jeunes nobles étrangers sur les itinéraires du Grand Tour.

08/2019

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Voile

Ella Maillart navigatrice. Libre comme l'eau

Avant d'être une voyageuse célèbre, Ella Maillart (1903-1997) a été une navigatrice intrépide. Très jeune, elle a accompli des performances à la voile qui ont marqué l'histoire du yachting. L'audace et la modernité de cette femme, "Vagabonde des mers" en son temps, en font une égérie. " J'aime faire partie du vent, du soleil et de la nature ", disait Ella Maillart. A 10 ans, celle qui deviendra écrivaine et photographe au long cours apprend à barrer sur le Léman. En 1924, devenue une régatière hors pair, elle représente la Suisse aux Jeux olympiques de Paris, seule femme parmi les concurrents des épreuves individuelles de dériveur. Puis, elle navigue en Méditerranée, au large des côtes françaises et italiennes en équipage féminin. Avec son amie Miette de Saussure, elles sont les premiers marins à rejoindre la Corse sur un voilier de moins de 9 mètres. Avec trois coéquipières, elles réalisent aussi une croisière de Marseille à Athènes. De matelot à capitaine, elle a ensuite roulé sa bosse en Bretagne, le long des côtes anglaises, hollandaises ou espagnoles, de goélette en Class America et de barge de la Tamise en bateau pilote. Pour une personne n'ayant jamais eu de bateau à soi, son parcours est extraordinaire. Il lui a valu la reconnaissance de Virginie Hériot, Alain Gerbault, Sir Thomas Lipton, ainsi que du cinéaste Alain Grémillon et du Yacht Club de France. Ce livre est une recherche basée sur des photographies et documents d'archives souvent inédits. Il met en lumière des exploits réalisés à une époque où le yachting était affaire d'hommes et où les bateaux étaient splendides. Ella Maillart ne passera pas toute sa vie en mer, comme elle en rêvait, mais l'amour de la voile lui a insufflé le goût de l'aventure, loin des conventions sociales, en symbiose avec les éléments. En collaboration avec l'Association des Amis d'Ella Maillart et le Musée Bolle de Morges.

02/2024

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Histoire littéraire

Luc malpertuis et l histoire de la revue theatrale en belgique (1880-1930)

Ce livre retrace l'histoire de la revue théâtrale en Belgique en mettant en évidence ses enjeux littéraires, dramaturgiques, médiatiques et sociétaux. En se basant sur les archives inédites de Luc Malpertuis, revuiste bruxellois de la Belle Epoque, ce livre décrit l'évolution et la fabrique d'un genre dit "mineur". En 1895, l'Alcazar Royal donne une revue de Luc Malpertuis et Théo Hannon intitulée Bruxelles au vol. Un acteur y incarne "Fuller Boom" et chante un couplet sur les récentes illuminations de la Ville de Bruxelles. Si les spectateurs de l'époque rient, c'est qu'ils apprécient probablement l'allusion à la célèbre danse serpentine de Loïe Fuller. Ce qui paraît en revanche moins évident aujourd'hui, c'est qu'ils auront sans doute aussi décelé dans le personnage une caricature de Jules Vandenpeereboom, un ministre bruxellois de l'époque. Plus que toute autre forme théâtrale, la revue est liée au temps de sa représentation et est conditionnée par son rapport au public. Jouée traditionnellement en fin d'année (d'où son qualificatif), elle se présente la plupart du temps comme le compte rendu satirique et théâtralisé de l'année écoulée. Reposant d'une part sur le commentaire de l'actualité et des moeurs, d'autre part sur un type d'humour bien particulier, elle se conjugue toujours au présent. Entre autres raisons, ce caractère éphémère a fait de la revue un phénomène théâtral peu étudié dans sa globalité. Cet ouvrage entend combler cette lacune. Il porte sur les revues théâtrales en Belgique, et en particulier sur celles de Luc Malpertuis, jouées entre la fin du XIXe siècle et le XXe siècle. S'inscrivant tout à la fois dans des perspectives d'histoire culturelle, d'histoire du spectacle et de la sociologie de la littérature, ce livre aborde la revue en tant que forme théâtrale spectaculaire. Il l'examine à travers ses thématiques et ses aspects poétiques, mais aussi en tant que genre médiatique et phénomène culturel porteur d'imaginaires sociaux.

03/2022

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Histoire de France

Xavier Vallat (1891-1972). Du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'Etat

Commissaire général aux questions juives sous Vichy, Xavier Vallat (1891-1972) est avec Edouard Drumont la figure emblématique de l'antisémitisme français. Pourtant, son itinéraire politique et sa contribution à la persécution des juifs pendant l'Occupation n'avaient jamais été précisément étudiés. La découverte du fonds Vallat et de ses archives inédites a permis à Laurent Joly de combler cette lacune. Infatigable militant catholique, champion des milieux " anciens combattants " durant l'entre-deux-guerres, Xavier Vallat s'impose comme l'un des chefs de file de la droite républicaine à la Chambre des députés. Le 6 juin 1936, s'adressant à Léon Blum du haut de la tribune parlementaire, il lance : " Pour la première fois ce vieux pays gallo-romain va être dirigé par un juif. " Après la défaite, il se rallie avec enthousiasme au maréchal Pétain, et prend, en mars 1941, la tête du tout nouveau Commissariat général aux questions juives. Pendant un an, il s'acquitte de sa " mission " avec une ferveur fanatique. Législateur méticuleux, il contribue à doter la France d'une législation antisémite qu'il veut la plus élaborée et la plus sévère d'Europe. En juin 1944, il remplace Philippe Henriot - assassiné par la Résistance au micro de la radiodiffusion nationale pour continuer d'y prêcher, désespérément, la fidélité à l'Etat français. En 1947, son procès en Haute Cour fait sensation : Xavier Vallat assume pleinement son action sous l'Occupation comme stratégie de défense, et sauve sa tête, de justesse. En prison, il devient le compagnon de cellule et le disciple de Charles Maurras. Rapidement libéré, puis amnistié, il termine sa longue carrière politique comme éditorialiste vedette de la presse d'extrême droite. A travers cette biographie intellectuelle, Laurent Joly ressuscite, sans indulgence ni préjugé, toute une tradition politique : " Par-delà ce qu'il eut inévitablement de personnel, l'itinéraire de Vallat fait resurgir, au bout du compte, la question de la contribution de la culture catholique à l'antisémitisme et au nationalisme français au XXe siècle " (Philippe Burrin).

03/2001

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Musique, danse

Les cygnes du Kremlin. Ballet et pouvoir en Russie soviétique

En Russie, durant l'époque tsariste, le ballet classique était peut-être le symbole le plus évident de la culture aristocratique. Il disparut par la suite, avec les autres arts, dans le sillage de la Révolution d'octobre, sous le régime soviétique, qui voulut conformer le ballet impérial à ses objectifs de révolution culturelle et de rééducation du peuple. Pourtant, comme le montre l'essai de Christina Ezrahi, l'ambitieuse tentative des autorités demeura vaine. Les Cygnes du Kremlin offre une captivante vue d'ensemble du conflit qui opposa la politique à l'art choreutique, pendant les cinquante premières années de l'ère soviétique, sujet pour ainsi dire occulté dans l'historiographie de la danse. L'auteure révèle comment les directeurs et les artistes des deux plus grandes compagnies de ballets russes - celle du Théâtre Mariinslry de Saint-Pétersbourg et celle du Théâtre Bolchoi de Moscou - résistèrent courtoisement mais avec fermeté à l'hégémonie culturelle soviétique de ces années-là. Malgré les contrôles auxquels ils étaient soumis, ils parvinrent à préserver les formes originelles et les traditions de leur glorieux passé artistique, en leur conférant même une vitalité accrue. Ces modèles esthétiques et techniques insufflèrent une énergie nouvelle au ballet russe, qui devint le fleuron des conquêtes culturelles soviétiques et éblouit le public occidental, même pendant les années difficiles de la Guerre Froide. Ce livre est le résultat de recherches menées dans des dizaines d'archives et de synthèses de nombreuses interviews d'artistes, de dirigeants et de personnages de premier plan de l'époque. L'ouvrage de Christina Ezrahi propose aux lecteurs le premier bilan éclairant de ce qu'il advint des ballets russes pendant la période soviétique, en suivant pas à pas leurs luttes pendant l'ère post-révolutionnaire, en documentant l'apogée de leur splendeur - l'" âge d'or " des années cinquante et soixante - et en reconstituant les productions monumentales mises en scène pour célébrer, en 1968, le cinquantième anniversaire de la Révolution.

01/2017

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Histoire régionale

Arvert, notre commune

Ce texte a été écrit par un fin connaisseur de la vie d'Arvert, conseiller municipal depuis 1929, puis maire jusqu'en 1977. L'auteur n'a pas voulu faire une histoire académique de sa commune : il a su utiliser une mine extraordinaire de renseignements, les archives municipales, disponibles sans interruption depuis l'origine de la municipalité, aux débuts de la Révolution française. Les informations relevées dans les délibérations du conseil municipal livrent un portrait précieux de la vie d'Arvert : comment la "grande" histoire influe sur la vie d'une communauté, laquelle doit s'adapter aux grands mouvements politiques et aux décisions de la nation. On verra avec intérêt et émotion les débuts de la municipalité, la création d'une garde nationale, la levée de volontaires pour la guerre – mais donc également la nécessité d'assurer l'entretien de leurs familles – et du ravitaillement de la commune... Ces pages rendent compte du passage des régimes politiques tout au long des XIXe et XXe siècles. A chaque changement de régime, le conseil municipal a dû "s'adapter", renier des actions précédentes... On y trouve les transformations de la vie des habitants, avec les efforts des élus pour créer des routes et des voies, améliorer les ports, recevoir les moyens modernes de communication (Poste, Téléphone) ; mettre en place des écoles, unifier un enseignement longtemps partagé entre confessions religieuses, construire des écoles. Ce déroulement des activités du conseil municipal donne à voir une histoire du terroir sur plus d'un siècle trois quarts, une histoire "à taille humaine" : les dernières rencontres de loups croisent des histoires dignes de Clochemerle : une propriétaire qui ne veut pas se faire exproprier (22 ans de procédures ! ). Enfin, les remarques et les souvenirs personnels de l'auteur sur la vie quotidienne, ainsi que sur la période de l'occupation et du siège de la poche de Royan, présentent un intérêt indispensable à la mémoire d'Arvert.

01/2022

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ouvrages généraux

La police secrète de la Wehrmacht en Belgique (1940-1945)

Le Geheime Feldpolizei (GFP), police secrète de la Wehrmacht, est aujourd'hui largement méconnue des historiens comme du grand public. En effet, nous assimilons généralement la répression allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale avec la sinistre image de la " Gestapo ". Pourtant, cette police est loin d'être la seule à agir sur le sol belge. Car la GFP, police secrète de la Wehrmacht, ravagea elle aussi les rangs de la Résistance. En quatre années d'activités sur le sol belge, la Geheime Feldpolizei s'est en effet rendue coupable de l'arrestation de plusieurs milliers de résistants, du démantèlement de nombreux réseaux, mais également d'actes de torture et d'autres formes de violence demeurées largement impunies. Pour la première fois, ce livre propose une étude fouillée des agissements de cette police durant la Seconde Guerre mondiale en Belgique occupée. Basée sur les sources allemandes, les archives judiciaires belges et l'historiographie, le récit suit la radicalisation progressive de cet acteur de la répression tout au long de l'Occupation, depuis les premiers mois de 1940 jusqu'à la descente aux enfers de l'été 1944. La genèse de la Geheime Feldpolizei, ses actions durant la Première Guerre mondiale, le quotidien de ces policiers et leurs relations avec leurs collègues de la Gestapo et de l'Abwehr sont autant d'aspects éclairés par l'ouvrage. Il propose également l'analyse des activités et méthodes de cette police, illustrées à l'aide d'exemples remarquables tels que le démantèlement du réseau Martiny-Daumerie ou les agissements du terrible Prosper Dezitter. En ce sens, l'étude proposée ici par Louis Fortemps et Vincent Gabriel entend poser la première pierre sur le sentier qui nous permettra, en éclairant des agissements restés jusqu'ici méconnus de notre histoire, de combler un jour ce qui reste un vide béant de notre mémoire de la Seconde Guerre mondiale.

04/2023

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Histoire internationale

L'or dentaire des nazis

Tout le monde sait que les Allemands ont récupéré l'or dentaire à la sortie des chambres à gaz dans la bouche des Juifs qui y sont morts. Mais, sait-on que ce geste sordide a été légiféré par Heinrich Himmler, le chef de la SS, en 1940, au moment de la déclaration de guerre, puis une seconde fois, en 1942, au moment de la Solution finale ? Sait-on qu'une quittance était émise à chaque récupération pour chaque individu décédé ? Que chaque mois, cet or était envoyé à Berlin à la Reichsbank et qu'une quittance mensuelle était émise pour chaque camp ? Et qu'arrivé là, l'or dentaire était recoulé en lingots estampillés avec des cachets d'avant-guerre pour faire croire à une provenance d'avant-guerre justement, les stocks d'or de chaque pays étant connus de tous ? Et enfin que ces lingots étaient ensuite convoyés vers les banques suisses pour l'échanger contre de l'argent sonnant et trébuchant avec lequel les Nazis achetaient des matières premières pour fabriquer des armes ? Genèse de cette récupération chez les dentistes, puis chez les SS, récupération de l'or dentaire elle-même et exploitation jusque dans les échanges internationaux, Xavier Riaud aborde toutes les questions et n'élude absolument rien, jusque dans l'usage d'une partie de cet or pour faire des prothèses dentaires chez les officiers SS, sans oublier les vols au sein de la hiérarchie SS. Tout le cheminement de cet or est décrit dans le moindre détail, depuis les chambres à gaz jusque dans les malversations de pays qualifiés de neutres. A l'aide d'archives uniques issues des plus grands centres du monde sur la Shoah, de documents déclassifiés "secret" et des témoignages de survivants, Xavier Riaud réalise la toute première étude complète sur ce sujet au monde, le tout premier livre jamais écrit sur cette question.

09/2019

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Poésie

Tes pieds je les touche dans l'ombre. Edition bilingue français-espagnol

Exhumés des archives de la Fondation Pablo Neruda à Santiago, vingt et un poèmes inédits du prix Nobel chilien font résonner, par-delà le tombeau, cette voix familière à la portée universelle. Quarante ans après sa mort, Pablo Neruda demeure l'une des voix les plus populaires du continent latino-américain et incarne, aux yeux de chacun, une figure immuable de la poésie de combat. Ecrits entre 1956 et 1973, période de maturité du poète, et contemporains de La Centaine d'amour et du Mémorial de l'île noire, les poèmes de ce recueil se présentent de façon modeste, comme des fragments, souvent griffonnés à l'encre verte sur des brochures, des menus, des prospectus (reproduits en fin de recueil dans un carnet de fac-similés de trente pages en couleurs). Les motifs que développe ici Neruda sont ceux qui composent son oeuvre depuis Résidence sur la terre : l'amour pour les femmes (" De pain, de feu, de sang et de vin / est le terrestre amour qui nous embrase ") ; le voyage (" J'ai roulé sous les sabots, les chevaux / sont passés sur moi comme les cyclones ") ; le pays natal livré aux séismes (" Je dis bonjour au ciel / Plus de terre. Elle s'est détachée / hier et cette nuit du navire. / Derrière est resté le Chili "), à l'incertitude politique (" Cordillères / enneigées, / Andes / blanches / parois de ma patrie, / que de silence / tout autour de la volonté, des luttes / de mon peuple. ") ; la poésie (" je dois écrire des lignes / que je ne lis pas, / je dois chanter pour quelqu'un/ que je ne connaîtrai / même pas un jour ") ; les forces telluriques et enfin la nature, toujours féconde et luxuriante (" Alors traversant l'incitation de ta cime son éclair parcourt / sables, coroles, volcans, jasmins, déserts, racines / et porte ton essence aux oeufs de la forêt, à la rose furieuse / des hannetons. ") Les lecteurs, nombreux, de Pablo Neruda ne seront pas déçus par cette dernière moisson de poèmes. Ils sauront y lire cette foi étonnante dans l'amour humain.

03/2022

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Conflit israélo-palestinien

L'autre histoire d'Israël. 1830-1948

Théodore Herzl, fondateur du sionisme ? Oui et non, d'autres y pensaient trente ans plus tôt à Berlin et Odessa. Côté diplomatique, tout le monde croit en une initiative anglaise de 1917 appelée "déclaration Balfour" , formalisée in fine par les cousins Walter et Edmond de Rothschild, sauf qu'en 1860 le secrétaire de Napoléon III publie un document qui proclame la restauration du royaume de Judée... Défiant les idées reçues, le livre d'Annie-Paule Derczansky nous plonge dans l'histoire complexe, tumultueuse et souvent méconnue de la création de l'Etat d'Israël, avec son lot de personnages romanesques à l'instar d'Herzl, le dandy en chemise blanche et costume bien coupé qui court de Turquie en Prusse, au pied du cheval de son empereur. Cet activisme rompu à toute épreuve a le don d'agacer le baron Edmond de Rothschild qui achète en Palestine des terres agricoles à tour de bras, même celles qui ont été vendues à des propriétaires européens ! Jeux diplomatiques entre la France, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie qui s'implantent alors tous dans ce minuscule territoire... Plus tard, après la défaite nazie, comment la rivalité de ces grandes puissances a-t-elle persisté ? Les Anglais s'opposent au départ des Juifs rescapés du génocide vers la Palestine, alors que les Français ferment les yeux. Quels sont les enjeux géopolitiques qui se cachent derrière les positions de chacun ? En s'appuyant sur les archives diplomatiques de Londres, Jérusalem, Paris et Berlin, l'auteure éclaire ce pan de l'histoire contemporaine qui est encore aujourd'hui au centre de nombreux débats, tout en laissant quelques questions ouvertes. Par exemple, celle concernant les commanditaires de l'assassinat en juin 1933 du directeur politique du mouvement sioniste Haïm Arlozorof, alors qu'il négociait le sauvetage de Juifs du nazisme. Et celle, non des moindres, concernant le naufrage d'une coopération entre nationalistes juifs et arabes. Une lecture enrichissante et passionnante !

10/2024

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Histoire du cinéma

A la recherche de l’histoire du cinéma en France (1908-1919). Lieux, sources, objets

De 1908 à 1919, la situation du cinéma en France et dans ses colonies change considérablement, ainsi que la nature du spectacle cinématographique. Ces années, placées sous le signe d'une légitimation culturelle, sont marquées par l'extraordinaire succès du cinéma, à la fois comme industrie de divertissement et instrument d'information avec l'apparition des longs métrages de fiction et des actualités filmées. Les séances de projection s'organisent progressivement de façon plus normée et l'institutionnalisation du cinéma, qui est un secteur au fort potentiel économique, social, culturel et politique, s'accélère sous l'égide des grandes sociétés comme Pathé frères et Les établissements Gaumont, ou moins connue comme Eclipse, et sous le contrôle des administrations qui régulent son activité. La Première Guerre mondiale, souvent décrite comme catastrophique pour l'état du cinéma français, n'est pas pour autant synonyme de déclin. Les années de conflit sont même propices à l'expérimentation, à des reconfigurations et à des tentatives plus artistiques et auteuristes. C'est autour de ces questions, variées et peu étudiées, que se sont réunis des chercheurs de plusieurs universités (Sorbonne nouvelle, Bordeaux Montaigne, Ecole des chartes, Gustave Eiffel, Lille et Lorraine) et des représentants, conservateurs ou documentalistes, des principales institutions patrimoniales (Centre national du cinéma et de l'image animée, Cinémathèque française, Etablissement de conception et de production audiovisuelle de la Défense, Musée départemental Albert Kahn, Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque historique de la ville de Paris, Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Société des auteurs et compositeurs dramatiques, Archives départementales de la Gironde). Le présent ouvrage propose un panorama détaillé de lieux ressources essentiels et de matériaux archivistiques, film et non-film, que l'on peut y trouver lorsqu'on travaille sur le cinéma muet. Il aborde également, au travers d'analyses concrètes, plusieurs aspects de la recherche historique en cours dans une perspective interdisciplinaire et interrégionale, et témoigne de l'avancée actuelle des réflexions méthodologiques.

05/2022

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Histoire internationale

Islam, réforme et colonisation

Comment penser la métamorphose coloniale de l'islam et écrire une histoire des temps coloniaux à partir de points de vue d'Algériens ? C'est à ces deux questions, aussi centrales qu'irrésolues, que s'attaque Augustin Jomier dans cette étude des oulémas ibadites. Ce livre retrace la trajectoire de la minorité berbère mozabite – population adepte de l'ibadisme, une branche minoritaire de l'islam –, depuis l'occupation par la France de la vallée du Mzab, au nord du Sahara, en 1882, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie, en 1962. Il montre comment, face à la domination coloniale, des savants musulmans (les oulémas) se sont appropriés l'idée de réforme en islam, pour en faire une arme de conquête et de reconfiguration de la religion et de la société locales, des années 1920 aux années 1950. L'étude des circulations et des échanges entre les grandes capitales arabes et le Mzab permet d'identifier des ruptures culturelles fortes : trois générations successives d'oulémas ont repensé la communauté ibadite face à la présence étrangère, mais aussi en lui ménageant une place dans la nation algérienne en construction. Grâce aux nouveaux médias (presse, radio) et en s'inspirant d'institutions et d'idées venues d'Egypte et d'Europe, ils gagnent le leadership local et deviennent, après la Seconde Guerre mondiale, les interlocuteurs de l'administration coloniale. Au terme d'un patient travail de terrain et en archives (de langues arabe et française), Augustin Jomier reprend à nouveaux frais le problème du réformisme musulman, question centrale de l'histoire contemporaine de l'islam, en révélant l'existence de sa variante ibadite. Il montre surtout qu'observer l'histoire de l'Algérie à travers l'évolution d'institutions sociales et culturelles antérieures à la colonisation permet de prendre en compte les champs d'action des colonisés, leurs manières de donner sens aux cadres coloniaux et de se réinventer dans ce contexte.

09/2020

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Publicité

Les pubs japonaises de la PC Engine

L'histoire de la console NEC et de ses jeux à travers les publicités japonaises. Découvrez les plus belles affiches et publicités japonaises, inédites, originales ou surprenantes, des consoles de la gamme PC Engine et des jeux qui ont bâti son histoire et sa renommée. Les Pubs japonaises de la PC ENGINE inaugure le lancement des Archives visuelles de la Pop Culture (aux côtés des Affiches japonaises des films culte). Cette nouvelle collection d'artbooks thématiques expose les trésors visuels (affiches, posters, publicités...) de la pop culture dans tous les domaines (jeux vidéo, cinéma, musique, jouets...). - Découvrez les plus belles affiches et publicités japonaises, inédites, originales ou surprenantes, des consoles de la gamme PC Engine et des jeux qui ont bâti son histoire et sa renommée. - Tour à tour superbes, dynamiques ou même drôles et parfois surréalistes, ces publicités japonaises constituent une source étonnante pour les collectionneurs. - Chaque publicité, imprimée en pleine page, est décryptée et commentée juste en dessous. Et le titre du jeu auquel elle renvoie y est indiqué. A propos de la console PC Engine : - En 1987, l'entreprise Nec/Hudson Soft propose, au Japon, sa propre console de jeux vidéo pour concurrencer Nintendo et SEGA : la PC Engine. - La console s'est vendue à plus de 10 millions d'unités dans le monde (pour 40 % au Japon). Cette console se distinguait par un design volontairement futuriste et des jeux présentés sous la forme de petites cartes, au format carte de crédit, nommées HuCards. - Elle a eu une véritable influence sur l'évolution du jeu vidéo, en introduisant plusieurs innovations historiques, comme le tout premier lecteur CD-Rom grand public et ludique de l'histoire ou encore une rétrocompatibilité avec une version portable. - En juin 2020 Konami lança la PC Engine Core Grafx mini, une version compacte de la console intégrant 57 jeux (dont R-Type, Bomberman '93, Super Star Soldier et Snatcher, créé par Hideo Kojima...) et une sortie HDMI adpatée aux téléviseurs d'aujourd'hui.

04/2022

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Criminalité

La loi et l'ordre racial. Le droit comme instrument d'oppression des Noirs aux Etats-Unis

Le 24 novembre 2021, à Brunswick, une ville côtière de l'Etat de Géorgie (Etats-Unis), un jury condamne trois hommes blancs pour meurtre après que ces derniers ont, en plein jour, poursuivi et abattu Ahmaud Arbery, un jeune homme noir de vingt-cinq ans qu'ils soupçonnaient d'être l'auteur de cambriolages dans le quartier. La vidéo de cette chasse à l'homme par trois hommes armés poursuivant dans leur pick-up un jeune homme qui faisait un simple footing et l'abattant à bout portant a fait le tour du monde, suscitant une émotion comparable à celle montrant la mort de George Floyd. Avec la condamnation pour meurtre de l'officier de police Derek Chauvin suite au procès qui suivit la mort de George Floyd, le jugement de ces trois hommes vint s'ajouter à la longue liste d'événements médiatisés qui, depuis 2014 et la mort de Mike Brown et les manifestations de Ferguson, ont donné un nouvel élan au mouvement de contestation pour une plus grande justice raciale aux Etats-Unis. Il permit également, comme l'affaire Trayvon Martin en 2012 et les discussions qui l'entourèrent au sujet des lois de légitime défense, de mettre en lumière des doctrines juridiques contestées. La loi et l'ordre racial : le droit comme instrument d'oppression des Noirs aux Etats-Unis révèle comment les idées de hiérarchie raciale, de suprématie blanche - des doctrines inscrites durablement dans les textes fondateurs du pays et dans ses institutions - continuent de trouver appui dans des pratiques juridiques qui viennent les soutenir. En prenant comme point de départ puis comme fil rouge le procès des meurtriers d'Ahmaud Arbery, David Diallo examine avec clarté, précision et en se référant aux archives historiques, dans quelle mesure la confluence d'un vaste processus de criminalisation des corps noirs avec des lois permissives, certaines remontant à la période d'esclavage, fait peser sur la population noire du pays une menace permanente.

04/2024

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Sociologie

Je n'étais plus aussi bête qu'au commencement. Cahier manuscrit relatant la vie d’une prostituée anonyme — 1890

Le second titre de la collection archVives est basé sur le cahier anonyme d'une prostituée de la fin du XIXe siècle découvert par hasard aux Archives cantonales de Genève. Ce cahier - un seul, non terminé - déroule en une longue phrase l'histoire d'un enfermement de plusieurs années en maison close et d'une aspiration à la liberté. Ce récit intime a été rédigé en vue de lui conférer le statut de témoignage et, peut-être, d'éviter à d'autres femmes le piège de la prostitution ; mais ce cahier n'a jamais été publié. Il interroge pourtant ce que nous tentons si souvent de comprendre : pourquoi et comment peuvent être mis en place, appliqués et acceptés des systèmes de domination et de violence basés sur l'inégalité. Ici le commissaire de police et le médecin se prêtent main-forte au nom de l'hygiène morale et publique et accréditent de leur autorité légale et médicale la suprématie d'un genre sur un autre, d'une classe sur une autre. Mais l'approche de Mayte Garcia relève du pas de côté. Elle n'explique pas, ne raconte pas, elle choisit de partager ses questions et sa méthode d'approche. C'est en sa compagnie, en suivant son propre cheminement interprétatif du cahier anonyme que nous avançons et découvrons à sa suite l'histoire suffocante d'une prisonnière. S'invitant subtilement au milieu de ces pages, elle redonne voix et présence à une femme. Au milieu du livre, après cette première partie interprétative, est reproduit le texte du cahier intégralement retranscrit, permettant au lecteur de se plonger à son tour au coeur de ce témoignage glaçant. Enfin, dans la dernière partie, Mayte Garcia reprend son cheminement interprétatif et amène la lectrice et le lecteur, par une mise en perspective historique et contextuelle, à aborder les questions cruciales que soulève ce témoignage : celles du corps, de la pauvreté, de la féminité, de la violence, et de l'amour.

10/2023

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Sciences politiques

L'affaire Aristophil : liquidation en bande organisée

Le 9 novembre 2017, le procureur de Paris donne son accord pour que la juge d'instruction Charlotte Bilger propose une procédure dite de " plaider coupable " (pas de trait d'union) à Gérard Lhéritier, notamment mis en examen pour " escroqueries en bande organisée ", et aux huit autres suspects poursuivis dans " l'affaire Aristophil ", afin de clore un dossier qui n'a pas abouti à l'issue escomptée. A ce jour, la justice n'a pas rapporté la preuve que Gérard Lhéritier a échafaudé, via sa société, une " pyramide de Ponzi " visant à escroquer ses clients. Pourtant, depuis près de cinq ans, il est la cible d'articles vindicatifs qui ont ruiné sa réputation, il est affublé du surnom de " Madoff français ", ses biens sont saisis, ses comptes bancaires et ceux de sa fille, gelés. A ce désastre personnel s'ajoutent le licenciement de ses 61 salariés et la spoliation des 18 750 clients qui ont vu leurs actifs (lettres et manuscrits) placés sous scellés et aujourd'hui dilapidés à vil prix dans des ventes aux enchères. Le scandale que constitue l'éparpillement des 130 000 pièces de la collection est sans précédent dans l'histoire du patrimoine culturel. La journaliste Isabelle Horlans, qui a étudié le dossier, démontre que Gérard Lhéritier n'a jamais escroqué les acheteurs qui lui ont accordé leur confiance. Depuis 2004, il a multiplié l'acquisition de documents autographes précieux, faisant d'Aristophil un partenaire culturel puissant qui a éveillé la jalousie des uns, l'intérêt des autres. Pendant vingt ans, l'Etat l'a laissé exercer son activité, saluant ses expositions, partenariats et conférences. Présidents de la République, ministres, académiciens, écrivains, personnalités du monde des arts, comédiens, journalistes ont tant cru en lui qu'ils l'ont accompagné durant deux décennies. Plus de 700 articles ont fait l'éloge de ses initiatives. La liquidation d'Aristophil donne désormais lieu à un vaste pillage de sa collection, notamment par les Archives de France.

04/2019

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Ecrits sur l'art

Tables de montage. Regarder, recueillir, raconter

Pour la première fois, le philosophe et historien de l'art Georges Didi-Huberman ouvre ses archives et montre son travail. Au coeur de ce dispositif : son immense fichier de travail, commencé dès 1971, composé de plus de 148 000 fiches, et qui recueille le plus précieux de ce qu'il a lu, vu, aimé. On sait qu'il n'y a pas de pensée sans stock, pas de recherche sans outil, pas d'invention sans ordre. La démarche de Georges Didi-Huberman, lecteur dévorateur et regardeur insatiable, s'inscrit bien sûr dans la grande histoire des arts de mémoire, c'est une longue tradition qui va de l'organisation des savoirs jusqu'aux façons de tenir son agenda... Pour Tables de montage, Georges Didi-Huberman a tracé une ligne de coupe dans son immense fichier. En choisissant et en jouant avec plus de six cents fiches, il propose l'atlas miniature de sa recherche entre disparates, affinités électives et gai savoir. Il monte, écarte, rapproche. " Sous la table, la peur... Sur la table, le jeu ". Le fichier efficace et fabuleux, à la fois meuble Ronéo et thesaurus borgésien, donne forme à la pensée. Tables de montage, au coeur du travail de la pensée. Georges Didi-Huberman, philosophe et historien de l'art, est l'auteur d'une oeuvre majeure, composée de plus d'une cinquantaine d'ouvrages et récompensée à plusieurs reprises (prix Aby Warburg, prix Max Weber, prix Alexander von Humboldt, prix Théodor W. Adorno, prix Walter Benjamin...). Il a reçu le prix Médicis essai pour Le Témoin jusqu'au bout. Une lecture de Victor Klemperer (Minuit, 2022). Son champ d'études s'étend de la peinture de la Renaissance italienne jusqu'à l'art contemporain. Il porte notamment sur les problèmes d'iconographie scientifique au XIXe siècle et leurs usages par les courants artistiques du XXe siècle, ainsi que sur la politique des images.

05/2023

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Critique littéraire

Vassili Grossman. Un écrivain de combat

Au terme d’une minutieuse enquête, menée en Russie, en Ukraine et en Israël, Myriam Anissimov nous offre le compte- rendu détaillé du parcours de l’auteur de Vie et destin. L’écrivain a acquis progressivement la conscience de la tragédie du stalinisme. Victime d’un régime dont, dans les premiers temps, il était le partisan, il découvre, à travers les persécutions dont tout opposant est harcelé, et en particulier les Juifs, que le système est profondément destructeur. La biographe qui, pour écrire son livre (pendant plus de cinq ans) est allée dépouiller, sur place, les archives des services secrets russes et a rencontré la famille de l'écrivain, qui lui a donné accès à toute la correspondance et tous les albums familiaux, raconte, à travers l'extraordinaire destin d'un écrivain (chimiste de profession), d'abord célébré par le régime, puis de plus en plus critique à mesure qu'il prend conscience de la stratégie totalitaire du stalinisme et surtout lorsqu'il devient lui-même victime de l'antisémitisme, toute l'histoire de l'ancienne URSS. Grossman mourra sans avoir assisté à la publication de son ouvrage fondamental, document exceptionnel sur la manipulation et la destruction des individus, au nom d'un hypothétique bien collectif. La maladie aura raison de sa résistance et c'est grâce à la ténacité de ses proches et amis que son chef-d'œuvre verra le jour. Avec une grande honnêteté, Myriam Anissimov suit le parcours d'un intellectuel ambitieux, à la vie sentimentale tourmentée. Outre d'importants cahiers photos et des appendices d'une grande rareté historique (minutes d'interrogatoires et de procès, listes de condamnation, discours politiques), le récit de Myriam Anissimov offre de nombreuses informations sur l'arrière-fond familial, psychologique, éditorial, administratif et politique qui a servi de base à l'œuvre de Vassili Grossman, sur les goulags, sur les persécutions raciales, sur les polémiques littéraires.

03/2012

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Actualité médiatique internati

De la Chine

Henry Kissinger raconte deux mille ans d’histoire de la Chine, qu’il connaît intimement. Quelle vision du monde et de l’Occident ont les Chinois ? Comment envisager nos relations avec ce géant du siècle à venir ? L’ancien secrétaire d’État fait d’abord œuvre d’historien. Il explique sur quels fondements s’est bâti l’Empire du Milieu : nul autre pays ne peut se vanter d’avoir connu une civilisation ininterrompue aussi longue, ni d’entretenir un lien aussi intime avec ses principes classiques de stratégie et d’art politique. C’est ensuite une histoire dont il a été un acteur essentiel que Kissinger retrace : celle des relations houleuses entre les États-Unis et la Chine, de la guerre de Corée au voyage de Richard Nixon à Pékin en 1972, jusqu’aux conséquences internationales des événements de la place Tiananmen 1989. Nourri d’anecdotes de première main et d’archives inédites, cet ouvrage magistral invite le lecteur dans les coulisses de la vie diplomatique du dernier demi-siècle et donne à comprendre les enjeux de demain.Henry Kissinger a été conseiller à la Sécurité nationale, puis secrétaire d’État sous Richard Nixon et Gerald Ford. Il a également conseillé de nombreux autres présidents américains en matière de politique étrangère. Il a été lauréat du prix Nobel de la paix en 1973.Traduit de l’anglais (États-Unis) par Odile Demange et Marie-France de Paloméra.« Un ouvrage fascinant […] ; un portrait de la Chine fondé sur la connaissance intime et directe qu’a eue Henry Kissinger de plusieurs générations de leaders chinois. » Michiko Katutani, The New York Times« Kissinger reste le plus grand auteur de mémoires de tous les secrétaires d’État et même les présidents de la période moderne. » James Mann, Slate.com « Une fascinante analyse des rencontres de Kissinger avec les leaders chinois. » Jon Halliday, The Telegraph« Il y a quelque chose de formidable à s’entendre raconter l’histoire par quelqu’un qui y a assisté tout du long. » Jeffrey Wasserstrom, Time magazine

06/2023