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Critique littéraire

Grey Owl, l'homme qui voulait être indien

Les héros ne sont jamais parfaits. Grey Owl, un Anglais né Archie Belaney, précurseur de l’écologie, le plus célèbre des Canadiens des années 1930, héros romantique, était aussi un imposteur merveilleux. Un romantique. Son enfance malheureuse, abandonné de ses parents, il est élevé par deux tantes sévères, le pousse à se réfugier dans la lecture et un univers peuplé d’images romantiques des Indiens d’Amérique du Nord. Emigré au Canada en 1906, Belaney se dirige vers le nord sauvage à la frontière du Québec et de l’Ontario. Il s’invente des origines apaches, se teint les cheveux en noir, assombrit sa peau avec du henné et passe des heures devant un miroir à s’exercer au stoïcisme « indien ». Chasseur, trappeur, guide, mauvais garnement, c’est une jeune iroquoise, Anahareo, à qui il ne révélera jamais la vérité sur ses véritables origines, qui l’amènera à se transformer en protecteur des animaux, en véritable écologiste avant l’heure. Déjà, au retour de la Grande guerre, il se rend compte que la dévastation des forêts par le développement économique en fait rapidement un véritable désert biologique. Les forêts d’antan succombent, les animaux disparaissent. Un jour qu’il attrape et tue une mère castor, il entend les cris de ses petits et s’apprête à leur donner le même sort, Anahareo le supplie de les épargner. Au fil de l’hiver et de l’été 1929, les deux castors font sa conquête. Ils réveillent en lui « la tendresse qui dort dans le coeur de l’être humain ». Il ne pourra plus tuer. Pour assurer sa subsistance, Archie s’essaie à l’écriture. Dans son premier article, destiné à la revue anglaise Country Life, il se présente comme un « écrivain indien » et, pour la première fois, signe « Grey Owl ». Il se lance avec acharnement dans un manuscrit qui paraîtra en 1931 sous le titre de La Dernière Frontière. Le livre de Grey Owl révèle son merveilleux talent de conteur, sa « conversion » et l’urgence de protéger la nature. Le livre connaît un grand succès, et l’auteur devient l’enfant chéri de la presse. En 1936, Grey Owl fait un retour triomphant en Angleterre sous le nom de Hiawatha. Partout, il fait salle comble et répète le même message : « La nature ne nous appartient pas, nous lui appartenons ». Son succès atteint un summum en 1937 lorsqu’il rencontre le roi et la reine. Il effectue ensuite une frénétique tournée de conférences au Canada et aux Etats-Unis. Il meurt le 7 avril 1938, des suites de l’abus d’alcool et d’épuisement.

02/2011

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Poésie

Poésies

Ce premier volume des Poésies complètes d'Herman Melville regroupe toute l'oeuvre poétique de l'auteur de Moby Dick, à l'exception de Clarel qui, en raison de sa singularité et de sa dimension (l'un des plus longs poèmes de langue anglaise, plus long que Le Paradis perdu de Milton ou le Don Juan de Byron), fera l'objet d'une publication à part, dans un second tome. Figurent ici le recueil publié par Melville chez Harper Bros. , Tableaux et aspects de la guerre (1866), ainsi que les deux plaquettes qu'il a éditées à compte d'auteur à vingt-cinq exemplaires chacune, John Marr et autres marins (1888) et Timoleon (1891). A ces trois recueils achevés et parus du vivant de l'auteur s'ajoutent trois ensembles : Herbes folles et sauvageons... , avec Une rose ou deux, le manuscrit que Melville avait laissé à sa mort, l'ensemble étant largement inédit en français ; Parthenope, constitué de deux longs poèmes attribués à deux personnages imaginaires ; et une quarantaine de poèmes épars. Très diverse dans la forme comme dans les thématiques, la poésie de Melville constitue, en quelque sorte, le troisième "acte" de son oeuvre, après la période des romans (1846-1857), et celles des nouvelles (1853-1856). On retrouve, en particulier dans Tableaux et aspects de la guerre qui est sans doute avec les Drum-Taps de Walt Whitman, le plus beau et poignant recueil poétique consacré à la guerre de Sécession, le souffle melvillien, qui ne s'apaise peut-être que dans les poèmes d'amour de la toute fin, ceux de Herbes folles et sauvageons... , dédiés à son épouse. Chacun de ces recueils ou ensembles tourne autour d'une même thématique, ce qui donne à chacun une tonalité différente, une force et une inspiration sans cesse renouvelée, surprenant souvent le lecteur par son audace et son originalité. Si Timoléon (seul recueil intégralement traduit en français à ce jour) est inspiré des lieux visités lors du séjour de Melville en Europe et au Proche-Orient, John Marr est comme l'adieu à la mer de celui qui fut sans doute l'un de ses plus grands chantres. Melville est un écrivain du souffle, son écriture est celle du long cours. La forme poétique l'obligeant à endiguer la force prodigieuse de son inspiration, elle en fait d'autant mieux ressortir la sensibilité. Pour le lecteur francophone, la poésie de Melville pourrait bien être son chef-d'oeuvre inconnu.

11/2022

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Volcanisme, volcanologie

Maurice Rollet de l'Isle (1859-1943). Martinique Mission scientifique 1902

A l'articulation du journal de voyage et de l'exploration scientifique, le témoignage inédit retranscrit dans cet ouvrage, relate avec une illustration abondante l'explosion de la Montagne-Pelée, qui détruisit le port de Saint-Pierre en 1902. Son auteur, l'ingénieur hydrographe Maurice Rollet de L'Isle s'inscrit dans la longue tradition des explorateurs. Il a produit sept carnets de voyage qui constituent des témoignages inédits sur les sociétés coloniales et indigènes. Un seul a été publié ("Au Tonkin et dans les Mers de Chine" , en 1886), les autres conservés à Brest, sont actuellement redécouverts par le milieu de la recherche. En 1902, l'ingénieur hydrographe de Marine Maurice Rollet de l'Isle (1859-1943) se rend à la Martinique, juste après l'éruption de la Montagne Pelée afin d'étudier, dans le cadre d'une mission scientifique, les modifications produites dans la topographie de l'île, et chercher un port destiné à remplacer celui de Saint-Pierre détruit. Le manuscrit inédit qu'il a rédigé, à l'articulation du journal de voyage et de l'exploration scientifique, est reproduit ici dans son entier dans le respect de l'oeuvre d'origine richement illustrée de photographies en noir et blanc, d'aquarelles et de coupures de presses. L'auteur y témoigne d'une grande capacité d'observateur, en même temps qu'il se fait " vulcanologue " avant l'heure et grand reporter des terres visitées, comme à son habitude, en parcourant le volcan et la ville de Saint-Pierre à la recherche des traces du passé, cherchant à comprendre les étapes de la catastrophe qu'il rapporte dans un texte admirablement écrit. Maurice Rollet de l'Isle n'est pas un auteur comme les autres parce qu'il s'inscrit professionnellement dans la longue tradition des marins de l'Etat, de La Pérouse à Dumont d'Urville et dans la continuité directe de Charles François Beautemps-Beaupré, inventeur des méthodes de l'hydrographie de précision. Mais une fois rentré dans l'intimité de sa cabine, ce chantre de l'Espéranto se fait auteur de carnets de voyage richement illustrés, qui offrent un éclairage sur la vie des hommes à bord, sur la diversité des paysages et des sociétés coloniales et indigènes auprès desquelles il va à la rencontre lors de ses missions, sur les curiosités géographiques, naturelles ou architecturales. Propriété du Service hydrographique et océanographique de la Marine, le Fonds Rollet de l'Isle est déposé depuis 2006 au Service historique de la Défense à Brest.

11/2022

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Apocryphes

La Didachè ou l'enseignement des douze Apôtres. Suivi de l'Epître de Barnabé, livre apocryphe du nouveau Testament décrivant la vie de Jésus de Nazareth

La Didachè est un petit livre qui fut écrit en langue grecque, sans doute en Syrie, vers la fin du premier siècle ou au début du deuxième siècle de notre ère. Le terme Didachè, ou Didakhè, signifie Enseignement, ou Doctrine. La Didachè ou Didakè (traduit en français Enseignement des douze Apôtres ou Doctrine des Apôtres) est un document du christianisme primitif, écrit vers la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle, ce qui en fait l'un des plus anciens témoignages écrits. Le manuscrit retrouvé est intitulé "Doctrine du Seigneur transmise aux nations par les douze apôtres" . L'Epître de Barnabé est une oeuvre chrétienne composée entre la fin du ier siècle et le début du iie siècle. Composée de 21 chapitres, elle est écrite en langue grecque. Dans le Codex Sinaiticus (ive siècle), elle figure immédiatement après le Nouveau Testament et avant le Pasteur d'Hermas. Cette épître est attribuée par Clément d'Alexandrie (Stromates, II, 31, 2 ; II, 35, 5 ; etc.) au compagnon de Paul, Barnabé, qui est mentionné dans les Actes des Apôtres ; et Origène l'appelle l'épître catholique de Barnabé (Contre Celse I, 63). Le Codex Alexandrinus aussi l'attribue à Barnabé, sans spécifier s'il s'agit de l'apôtre ou d'un autre Barnabé. Mais depuis le xviie siècle prédomine chez les savants l'opinion que, pour des raisons du contenu et de la chronologie, l'auteur n'est pas le Barnabé des Actes des Apôtres. Le verset 16, 4 de l'épître, qui déclare : "par suite de la guerre, le Temple fut détruit par leurs ennemis, et maintenant les serviteurs de ces ennemis le rebâtiront" , donne lieu à la conviction que l'oeuvre fut écrite après la destruction du Temple de Jérusalem en 70, et avant la révolte de Bar Kochba en 132, dont l'épître ne fait pas état. Cette épître constitue l'un des premiers traités de polémique antijuive. On distingue deux parties dans l'épître. Selon la première partie (chapitres 1-17), les prophéties, que les Juifs n'ont jamais comprises, ont annoncé Jésus le Messie, son oeuvre salvatrice et sa crucifixion. Les prescriptions relatives au jour de jeûne, au bouc émissaire et au sacrifice de la vache rousse pour la purification des péchés étaient des prophéties de la Passion du Sauveur. La circoncision demandée par le Seigneur est celle du coeur, pas celle de la chair. Les normes alimentaires n'ont qu'une signification morale.

07/2022

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Littérature étrangère

Viktor Vavitch

Etudiants et étudiantes en révolte, attirés par le terrorisme ; ouvriers séduits par le marxisme et la lutte révolutionnaire ; libéraux contestataires, rêvant simplement de réformer la Russie ; autorités qui, conscientes que quelque chose couve, veillent au grain... C'est dans cette atmosphère de sourde effervescence que s'ouvre le roman-fresque de Boris Jitkov, considéré par Pasternak comme " le meilleur sur la révolution de 1905 ". La roue de l'histoire, en effet, et avec elle la narration, ne tarde pas à s'emballer : grèves, manifestations, combats de rue, répression, réaction débouchant sur des pogromes d'une violence inouïe constituent la trame de ce Viktor Vavitch aussi chaotique, animé, fracassant que les événements qu'il évoque. Sur ce fond d'agitation empreinte d'espoir, mais se soldant par un noir désespoir, Boris Jitkov sème ses personnages dont les destins, pleins de promesses, avorteront pour la plupart, à l'image de la révolution manquée de 1905: il y a Viktor Vavitch qui rêve de galons d'officier mais se retrouve dans la police ; il y a Bachkine qui se veut " un type bien " mais devient indicateur ; il y a le jeune Sanka Tiktine qui n'est guère convaincu par la révolution : le roman s'achèvera pourtant sur son envoi en relégation à Viatka ; il y a sa sœur, Nadienka, amoureuse d'un ouvrier au cœur de l'action clandestine ; il y a la jeune Taïnka, sœur de Vavitch, qui aime à la folie le flûtiste juif Israëlson... Foisonnement de personnages, chaos de couleurs et de sons, Boris Jitkov livre ici le film de 1905, transformant le lecteur en spectateur et auditeur. L'écriture, très cinématographique, joue à merveille de la suggestion, de l'ellipse. Constamment au plus près de son sujet, Boris Jitkov ne décrit pas, il saisit des images, s'y arrête un instant, nomme parfois, pour aussitôt se hâter ailleurs. Le " dernier grand roman russe ", a-t-on dit de Viktor Vavitch. Le dernier, en tout cas, à offrir cette écriture qui place la langue et la poésie au-dessus de tout, à l'instar des œuvres d'un Gogol, d'un Biély ou d'un Zamiatine. Viktor Vavitch est écrit entre 1929 et 1934, puis imprimé en 1941. La censure stalinienne le juge alors " inconvenant " et " inutile ". L'ouvrage est envoyé au pilon. Mais l'imprimeur décèle le chef-d'œuvre et en conserve quelques exemplaires. C'est donc un manuscrit miraculeusement sauvé de l'oubli que le lecteur est invité à découvrir.

08/2008

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Histoire internationale

Histoire de l'Europe éditée d'après les carnets de captivité (1916-1918). 2 volumes

Le 18 mars 1916, Henri Pirenne et son collègue Paul Fredericq sont arrêtés et déportés en Allemagne, parce que tous deux incarnent, aux yeux de l'Occupant, la résistance des universitaires gantois à la réouverture de leur Alma Mater. Incarcéré dans des camps de prisonniers militaires et civils, puis assigné à résidence dans la ville universitaire d'Iéna, l'historien belge est finalement relégué à Creuzburg, une bourgade rurale de la Thuringe. Il y passe presque deux ans, du 29 janvier 1917 jusqu'à l'Armistice. Afin de résister intellectuellement et moralement à un isolement difficile à supporter, Henri Pirenne se lance, du 31 janvier 1917 au 7 août 1918, dans l'écriture de l'esquisse d'une histoire de l'Europe. Interrompu en pleine histoire de la Renaissance par l'arrivée à Creuzburg de sa femme et de son plus jeune fils, l'historien abandonne son manuscrit, qui sera publié à titre posthume, en 1936, par son fils Jacques. Accueillie comme un véritable tour de force intellectuel, parce que rédigée avec l'aide d'un "simple manuel scolaire", l'Histoire de l'Europe connaît un immense retentissement dans le contexte d'inquiétude et d'incertitude suscité par les succès des régimes totalitaires, ainsi que par l'exacerbation des tensions internationales qui précède immédiatement la deuxième guerre mondiale. L'oeuvre présentée ici méritait une triple révision scientifique. Il convenait en effet (1) de la restituer en tant qu'exercice de résistance quotidienne, mais aussi d'analyse de la diversité des parcours historiques des nations européennes - parcours qui avaient abouti à la guerre ; (2) d'éclairer ses conditions de production scientifique ; et (3) d'en restaurer le texte inachevé et inabouti, qui avait pâti de nombreuses coupes et révisions, ainsi que de l'accumulation, lors de son édition, d'une multitude d'erreurs factuelles concernant tant les événements et les personnages historiques, que les localisations et les datations. Traduite en anglais, en néerlandais, en allemand, en italien, en japonais et en croate, et régulièrement rééditée, l'Histoire de l'Europe est un classique de l'histoire intellectuelle du XXe siècle. Cette nouvelle édition inclut plus de soixante pages restées inédites, rétablit le texte des carnets de captivité et y ajoute des informations factuelles dont l'auteur ne disposait pas lors de sa rédaction. Elle est complétée par la réédition des Souvenirs de captivité en Allemagne (mars 1916-novembre 1918), publiés par Henri Pirenne en 1920, qui restitue le climat et les conditions d'existence du savant durant sa déportation en Allemagne.

11/2014

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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 22, Romans Tome 4 (1913-1915)

Jamais Ramuz n’aura tenté des formules romanesques aussi variées que durant les années qu’embrasse ce tome, de 1912 à 1915. La Vie meilleure, publié dans « La Semaine littéraire » en 1912, n’a pas été repris en volume par son auteur. Centré sur la figure rimbaldienne d’un rétameur vagabond qui espère réparer la laideur du monde par le pouvoir de l’imagination, ce roman d’apprentissage rappelle par sa forme les textes qui l’ont précédé, mais prépare par ses thèmes plusieurs œuvres à venir comme Le Garçon savoyard ou Adam et Ève. Construction de la maison, écrit au début de 1914, est resté jusqu’à ce jour inédit. L’écrivain le jugeait pourtant porteur d’« un ton nouveau », et pour cause : c’est là une première tentative d’exprimer le vignoble de Lavaux, qui deviendra bientôt la terre promise de sa poétique. Intimement lié à un sol âpre mais fertile dont il s’agit de tirer le fruit, le vigneron y apparaît déjà comme le modèle du poète, jusque dans les aspirations contradictoires que lui prête Ramuz : vivre au jour le jour, au gré des pentes et des saisons, ou accroître un patrimoine. La Guerre dans le Haut-Pays, paru dans les « Cahiers vaudois » en 1915, emprunte son intrigue à l’histoire vaudoise. Selon un schéma fréquent dans le roman historique classique, Ramuz intensifie le tragique de la guerre civile (celle qui déchire la petite collectivité des Ormonts lors de la Révolution vaudoise) en plaçant de part et d’autre de la ligne de tir un père et un fils. Le récit penche pourtant du côté du légendaire, dans la mesure où il confère avant tout au passé le pouvoir de fonder le présent de la collectivité. Dans leur diversité, les romans réunis ici illustrent les voies explorées par Ramuz pour donner corps à une aspiration qu’il place sous les auspices de Cézanne – ce peintre qui, « par le moyen du sol, dresse pour nous un art en face de celui de Paris, un art de race et de milieu ». Ce volume contient La Vie meilleure, Construction de la maison et La Guerre dans le Haut-Pays. Le disque qui l’accompagne comprend une reproduction du manuscrit de Construction de la maison avec sa transcription en regard, deux documents autographes relatifs à La Guerre dans le Haut-Pays, ainsi que les deux versions de ce roman (l’édition originale de 1915 et celle des Œuvres complètes de 1941) qu’un logiciel permet de comparer.

06/2012

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 17 : Succès comique au Grand-Guignol

UN LONG VOYAGE ou L'empreinte d'une vie est le parcours d'un homme, Louis Bienvenu, qui naît avec le siècle et meurt avec lui. Cet homme n'a jamais attiré l'attention publique sur lui, ni réalisé aucun exploit susceptible de lui valoir la manchette des journaux. Et pourtant ce voyage, tant vers les autres qu'au bout de lui-même, est plus long et plus riche que celui accompli par la plupart de ses contemporains. La soif de ressentir et de comprendre, l'élan vers la poésie et la beauté sous toutes ses formes, et la quête de l'Amour avec un grand A, le filial d'abord, puis celui de l'autre sexe, en sont les fils conducteurs. Les six femmes qu'il a aimées, à commencer par Germaine, sa mère, ponctuent justement les six Epoques chronologiques de cette vaste fresque. Dès ce tome 17, début de la 5e Epoque, Nadine, en disponibilité de l'hôpital, vit à demeure chez Louis. Là, grosse frayeur des deux amants : une visite surprise d'Henriette, accompagnée de deux officiers américains. Mais Hélène, prévoyante, avait prévenu l'épouse légitime que sa fille venait régulièrement aider Louis à la cuisine et au ménage. Menus évènements : une exposition-vente organisée par Louis pour un vieux peintre ami de Rouly : c'est le fiasco : une seule visite : le maire, et aucun acheteur. Mais comment s'étonner dans une ville presque rasée par les bombardements ? Premières vacances au chef-lieu pour Nadine : celle-ci est hébergée par Yette, une amie de Louis, et non par Germaine, qui doit continuer à ignorer son existence. Enfin, rencontre intime entre Louis et Renée Doller, son ex-belle-soeur : ils ont fini par céder à leur attirance mutuelle de toujours. Remords pour Louis, eu égard à André, le mari. Mais la grande affaire est ailleurs : lors d'une soirée avec Brigitte et Frédéric, ses amis bretons, Louis lit la pièce qu'il vient d'écrire. Effet immédiat sur ses auditeurs, qui se tordent de rire. "C'est du sur-mesure pour le Grand-Guignol ! " lui affirme Frédéric. Selon une formule originale, on y joue des drames, en alternance avec des comédies qui ne valent pas la sienne. Le manuscrit est déposé, et après une semaine, accepté. Commence alors pour notre héros une aventure exaltante : celle du théâtre et de ses coulisses. Doublée, après la désapprobation quasi unanime soulevée par son abandon de l'Administration, de la satisfaction de redorer son blason auprès de ses relations, ses amis, sa famille, à commencer par Henriette...

01/2019

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Littérature française

L'exercice du skieur

La Muche, Printemps 2022 : une autrice séjourne dans une petite station de ski familiale reconvertie en résidence pour artistes depuis que la neige s'est raréfiée sur les pistes. Convoquant les souvenirs d'une enfance dans les années 70 et 80, elle s'attelle à l'écriture d'un récit, " L'exercice du skieur" , sur les effets écocides de la société des loisirs dans laquelle elle a grandi. Des souvenirs, vestiges d'un passé, qu'elle considère, tels ces objets figés dans les boules à neige, comme les témoins du goût immodéré pour la consommation de cette génération-paillettes. Multipliant les anecdotes, elle souligne sur le mode humoristique que cette société des loisirs était promue jusque dans les manuels de français ou les exercices de physique et de mathématiques proposés à l'école et au collège. Des versions parodiques de ces énoncés mettent en lumière l'absurdité de cette fuite en avant : Soit un skieur bloqué à mi-pente dans la position du slalomeur. Vous calculerez le temps qu'il mettra à cesser d'être une icône des vacances d'hiver. A l'image de ce père de famille, dans un film suédois, qui reste figé alors qu'une avalanche se précipite sur le chalet d'altitude où lui et sa famille font une pause en terrasse, tout en déclarant : "Pas de panique ! Ils savent ce qu'ils font ! " La Muche, 2041 La seconde partie nous propulse 20 ans plus tard, dans la même station de ski sur le tournage de "La première trace" , une comédie dramatique qui se déroule en 1995 pendant les vacances de Pâques. La neige naturelle n'est plus qu'un lointain souvenir. Le scénario multipliant sur le papier les plans d'une montagne encore immaculée, le recours aux canons à neige s'avère indispensable pour reconstituer les paysages disparus. Rebecca, une des comédiennes qui a fortuitement mis la main sur le manuscrit abandonné 20 ans plus tôt dans une chambre de la station, se sent en porte-à-faux avec le déroulement du tournage. Elle ironise sur la médiocrité et la vanité du projet : Je crois que le réal voulait faire un mélange entre le cinéma suédois et Sautet, j'avais (déjà) un peu peur du résultat. A Au sein de l'équipe, les relations se tendent et l'effondrement soudain du massif montagneux fait prendre une nouvelle tournure à l'histoire. Dans ce roman écologique et dystopique, Sophie Coiffier met en perspective, avec une ironie mordante, cette insouciance qui a conduit au cataclysme climatique et à l'extinction du vivant dont nous prenons aujourd'hui la mesure.

01/2024

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Littérature française

Les matins fatigués

"Les roues du bus commencèrent leur ronde frénétique vers l'avant. La carcasse de fer rompit son silence et s'évertua d'entamer sa course d'un pas lourd. Le moteur était fin prêt à rugir pendant des heures. Le visage de Zlatan disparut petit à petit du regard de Leïla et de Tara penchée sur elle comme pour absorber chaque seconde de cet instant inoubliable. La silhouette de leur père s'éloignait ne laissant sur cette place qu'un homme, leur père, saluant de tout son corps vieilli par la tristesse des événements. Il restait planté là à observer ses progénitures, ses filles, ses amours l'abandonner à son triste sort dans cette triste ville, dans cette triste guerre, dans ce triste monde". Pourquoi les matins sont-ils si difficiles ? Sortir du lit, mettre un pied devant l'autre. Affronter la vie qui nous fait face. Affronter les souvenirs qui nous submergent. Leïla était heureuse et voulait le rester. Mais là était le problème... rester ! La jeunesse de Leïla est malheureusement celle que beaucoup trop de jeunes connaissent. Comme des millions de personnes à travers le monde, elle allait devoir fuir. Fuir pour aller où ? Tant de gens ont dû faire ce choix. Fuir pour survivre. Fuir pour tout simplement exister. Mais ailleurs que chez eux où devenir est devenu impossible. Voici l'histoire d'une jeune fille yougoslave qui, accompagnée de sa petite soeur et son cousin, allait prendre la route vers l'inconnu, traversant des zones de guerres, connaissant l'horrible déchirure de quitter ceux qu'elle aime et après bien des doutes, des angoisses, des hontes, des nuits sans sommeil, espérerait un jour, si Dieu lui permettait un jour de plus, connaître des matins meilleurs... Ayant passé sa jeunesse à Saint-Malo, Sylvain Hubert a vécu pendant plus de 15 ans à l'étranger avant de retrouver sa Bretagne d'adoption. Il s'est très tôt passionné pour l'écriture et a entassé sur sa bibliothèque de nombreux manuscrits. Encouragé par ses proches à faire sortir de l'ombre ses captivants récits de vie, il débute son aventure éditoriale avecLes matins fatigués - car après tout, n'est-ce pas là que tout commence ?

12/2019

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Beaux arts

Mystérieux coffrets. Estampes au temps de La Dame à la licorne

La technique de la gravure apparaît en Occident au tournant des XIVe et XVe siècles et connaît un extraordinaire épanouissement durant les siècles suivants. Son utilisation s'étend alors à de nombreux domaines et l'estampe se voit employée pour des usages quotidiens, commerciaux, dévotionnels et artistiques. L'ouvrage s'attache à un corpus d'objets bien précis ayant trait aux origines de la gravure française, et notamment parisienne : les coffrets à estampe. Ces coffrets en bois recouvert de cuir et de bandes métalliques datent pour la plupart de la période 1480-1550 et présentent la particularité de contenir une gravure sur bois collée à l'intérieur, sur le revers de leur couvercle. Cette image, dont le sujet est le plus souvent religieux, est coloriée au pochoir et fréquemment accompagnée de quelques lignes de texte gravé. S'ils ont longtemps été appelés, à tort, "coffrets de voyage" ou "coffrets de pèlerinage", l'usage de ces objets reste aujourd'hui incertain, d'autant que les sources, tant visuelles que textuelles, manquent. L'ouvrage s'attarde sur la question de la fonction de tels objets en interrogeant la nature du lien entre la boîte et l'estampe et en mettant en avant leur dimension dévotionnelle. Afin de les replacer dans le contexte de la production artistique des années 1500, les coffrets sont également mis en regard avec d'autres types d'oeuvres, notamment des livres imprimés, des livres manuscrits, des ivoires, des vitraux et des tapisseries. Cette confrontation permet de mettre en exergue la personnalité d'un acteur majeur de la vie artistique parisienne de la fin du Moyen Age, le Maître des Très Petites Heures d'Anne de Bretagne, identifié à Jean d'Ypres. Ce peintre-enlumineur fournit quantité de modèles aux artistes de son temps que ce soit pour la gravure, le vitrail ou la tapisserie. C'est notamment à lui que l'on attribue les petits patrons de la tapisserie de la Dame à la Licorne. Dans le domaine du livre imprimé illustré et de l'estampe, son influence fut considérable et des gravures issues de ses inventions sont encore éditées au milieu du XVIe siècle.

09/2019

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Généralités médicales

Les écrits de la souffrance. La consultation médicale en France (1550-1825)

Attestée dès l’Antiquité, la pratique de la consultation médicale écrite s’est développée en Italie à la fin du Moyen Âge, puis en France et dans la plupart des pays européens à l’époque moderne. Jusqu’au début du XIXe siècle, elle constitua même un acte médical courant, tarifé et associé à un genre littéraire codifié. Constituées de quelques pages rédigées par des médecins consultés à distance sur des cas particuliers de maladie ou à l’issue de rencontres avec les patients, comme nos actuelles ordonnances, elles reprenaient les informations pertinentes sur le patient et sa maladie, consignées dans le « mémoire » envoyé au médecin consulté ou collectées par celui-ci pendant la rencontre avec le patient ; elles présentaient ensuite une analyse de la maladie, la liste des remèdes à prendre et le régime de vie à suivre, ainsi que leurs adaptations en fonction de l’évolution prévisible de l’état de santé. En latin, puis généralement en langue vernaculaire à partir du début du XVIIIe siècle, les consultations écrites ont été rassemblées en recueils manuscrits ou imprimés à destination des étudiants ou des jeunes praticiens. Délaissées par l’historiographie, elles sont pourtant une source de grande valeur, procurant un reflet direct de la pratique médicale, des relations des médecins avec leurs patients ou leurs confrères, mais aussi des souffrances produites par les maladies, et des témoignages directs de ces souffrances dans les cas où les « mémoires » ont été rédigés par les malades eux-mêmes. Joël Coste propose ici une étude approfondie de plus de deux mille consultations écrites par des médecins français entre 1550 et 1825. Les différentes dimensions médicales, sociales, narratologiques et rhétoriques des consultations sont tour à tour considérées et illustrées par de nombreux textes, souvent d’une grande saveur. Cette étude renouvelle notre compréhension de la médecine pratique : elle permet d’observer les médecins de l’époque moderne dans l’exercice de leur art, de les entendre raisonner, argumenter, prescrire mais aussi compatir ; d’accompagner les patients dans leurs souffrances et leurs entourages aux prises avec les réalités les plus tangibles de ces souffrances.

09/2014

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Critique littéraire

Antiquités romaines. Tome 6 Livre VI, Edition bilingue français-grec ancien

Avec le livre VI de ses Antiquités Romaines, Denys d'Halicarnasse, historien grec et professeur de rhétorique de la période augustéenne, entreprend le récit des événements qui eurent lieu au cours des années 497 à 493, selon la chronologie adoptée par l'auteur (qui diffère légèrement de celle adoptée par Tite-Live). Cette période, qui s'étend sur cinq consulats, est marquée par les deux événements majeurs que sont la bataille du lac Régille opposant Rome aux cités latines et la sécession de la plèbe sur le mont Sacré, laquelle aboutit à l'institution du tribunat de la plèbe. La victoire des Romains au lac Régille marque l'échec définitif de la famille royale des Tarquins, alliés aux cités latines, pour reprendre le pouvoir à Rome. Le vieux roi achèvera par la suite sa vie, exilé dans la cité campanienne de Cumes. La seconde section du livre est centrée sur la montée progressive des tensions entre plèbe et patriarcat à Rome. Le soulèvement de la plèbe est présenté comme un drame qui s'achève par le discours de Menenius Agrippa, morceau d'éloquence comprenant la célèbre allégorie des membres et de l'estomac. Denys a recours pour décrire le conflit interne à la cité romaine à des concepts hérités de la pensée grecque. Ainsi, la sécession de la plèbe est décrite comme une stasis qui rappelle le récit des massacres fratricides des Corcyréens durant l'été 427 avant J. -C. chez Thucydide. L'édition du tome VI des Antiquités Romaines de Denys d'Halicarnasse dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec de l'historien accompagné de la traduction de Jacques-Hubert Sautel. Le texte est précédé d'une riche introduction dans laquelle sont abordés divers aspects intéressants de l'oeuvre de l'historien, tels que le personnel politique présent dans le récit, le vocabulaire employé pour décrire les événements politiques et l'intérêt historique et littéraire de l'oeuvre. Enfin, le lecteur trouvera à la fin de cette notice un exposé de la tradition manuscrite du texte ainsi que des principes qui ont régi son édition.

05/2016

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Littérature française

L'ANNALISTIQUE ROMAINE 2 ANNALISTIQUE MOYENNE FRAGMENTS

L'annalistique, terme forgé par les modernes, désigne cette forme, bien latine, d'historiographie littéraire en prose, qui s'attachait au récit, année par année, du passé de Rome. Ce type de chronologie le distingue notamment des Historiae. Même si nous n'en possédons plus que des fragments, ce genre fut particulièrement fécond tout au long de l'Antiquité romaine. Par conséquent, on peut distinguer plusieurs types d'annalistique : à l'annalistique romaine, prévalant jusqu'à la révolution gracchienne, écrite par des hommes d'Etat et pour un public restreint, averti et exigeant, s'oppose l'annalistique récente écrite pour un public vaste et friand de sensationnel. A cette première distinction s'en ajoute une seconde, linguistique : les premiers auteurs, tels Fabius Pictor ou Aelius écrivent en grec, à la différence de leurs successeurs. Notre édition reprend cette division en présentant en trois volumes les fragments de L'Annalistique romaine : le tome I regroupe les textes, en langue grecque, de l'annalistique ancienne. Le tome II rassemble les annales de langue latine entre 150 avant J.-C. et le début du premier siècle avant J.-C., avec des auteurs comme Cassius Hemina. Enfin, le tome III s'intéresse à l'annalistique récente, dont Claudius Quadrigarius, C. Licina et Aelius Tubero sont les thuriféraires. Ces fragments sont en outre assortis des fragments relatifs à l'autobiographie politique, autre genre apparenté à l'histoire et caractéristique des Romains. La riche introduction du Tome I propose une étude approfondie du genre de l'annalistique, de son évolution, comme de ses caractéristiques, tandis que l'histoire de la tradition manuscrite est relatée en détails. Chaque volume contient une brève introduction présentant la période, les auteurs ainsi que les fragments. Des notes accompagnent la lecture, et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires. Les trois tomes sont en outre assortis d'un tableau de concordance, d'un Index Testimonium et d'un Index Nominum. Texte établi et traduit par Martine Chassignet. Tome I : Les Annales des Pontifes. L'annalistique ancienne. Tome II : L'Annalistique moyenne (fragments). Tome III : L'Annalistique récente. L'autobiographie politique.

01/1999

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 6, 2e partie, Les Bacchantes, Edition bilingue français-grec ancien

"Dionysos, devenu dieu, comme Penthée refusait d'accepter ses mystères, rendit folles les soeurs de sa mère et les força à écarteler le corps de Penthée", tel est le résumé donné par Aristophane le grammairien d'une des pièces, avec Médée, les plus belles et les plus cruelles du répertoire antique. La scène se déroule à Thèbes, ville d'où, selon le mythe, serait originaire le dieu de l'extase et des mystères. Au soir de sa vie, Euripide livre au spectateur une réflexion profonde et complexe sur le théâtre lui-même, puisque Dionysos est le dieu de la tragédie et sur la religion : malheur à qui ne croit pas au dieu, il sera mis en charpie. Quelle est la leçon à tirer de ce mythe ? Est-ce la raison que les prêtres et leurs corréligionaires assassinent en la personne de Penthée ? Ou bien faut-il voir la punition d'un mécréant, et peut-être l'angoisse d'un homme vieillissant, et bien souvent accusé d'impiété ? Au lecteur de choisir face à ce chef-d'oeuvre de la littérature grecque et qui constitue en outre pour nous un précieux témoignage concernant les cultes dionysiaques.Notre édition des ouvres complètes d'Euripide a choisi d'isoler cette pièce en la présentant dans un volume à part. La notice introductive replace le texte dans l'ensemble de l'ouvre du poète en la situant lors du séjour d'Euripide en Macédoine, chez le tyran Archélaos. Le poète serait alors âgé de plus de 70 ans. La question de la religion, complexe pour celui que l'on surnomme volontiers le "Voltaire grec" est étudiée en détail, de même que les liens avec les autres poètes ayant raconté l'histoire de Dionysos, notamment Eschyle, auteur de deux tétralogies dionysiaques, aujourd'hui perdues, l'une sur Lycurgue et l'autre sur Penthée. L'histoire de la tradition manuscrite est relatée brièvement, tandis que des notes accompagnent la lecture. L'ouvrage est en outre enrichi des fragments attribués aux Bacchantes ainsi que des fragments papyrologiques. Tome VI. 2ème partie.

01/1993

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Ecrits sur l'art

Pierre entourée de chutes

Peintre des zoos, membre de la Figuration narrative, meurtrier symbolique de Marcel Duchamp, président du Salon de la Jeune Peinture de 1965 à 1969, décorateur pour le théâtre, philosophe, poète, dramaturge ? : les catégories qui décrivent le travail de Gilles Aillaud sont aussi ce qui empêche d'y accéder. S'en affranchir suppose moins un effort qu'un suspens devant son oeuvre. Ses tableaux et ses écrits produisent eux-mêmes cet arrêt. Tandis que ses articles politiques des années soixante s'engagent dans la lutte des classes, les essais critiques et les poèmes qu'il publie après le reflux idéologique des années soixante-dix établissent une relation directe avec les choses. Alors que les premiers cherchent à opposer d'autres notions à celles de la culture bourgeoise, les seconds délaissent les concepts organisateurs. Cette évolution n'est pas un abandon du projet socialiste, mais un élargissement de sa portée, un approfondissement de ses conditions. Ouvrir les yeux, réfléchir au sens que prend l'histoire, se focaliser sur le soubassement relationnel qui préexiste au lien social, est à la fois ce qui anime Gilles Aillaud avant Mai 68 et ce sur quoi il se concentre particulièrement dans la suite de son oeuvre. Et c'est aujourd'hui, où les activités dominantes emportent tout dans le chaos, notre propre urgence. Sont réunis dans la première partie de cet ouvrage tous les articles politiques de Gilles Aillaud, ses essais philosophiques, ses écrits de catalogue, un choix de poèmes et de proses poétiques concernant l'art, ainsi que la transcription de quatre manuscrits inédits. N'y sont pas reprises ses contributions à L'Encyclopédie de tous les animaux y compris les minéraux, ni ses pièces de théâtre, ni la plupart de ses poèmes. La seconde partie réunit d'abord les entretiens les plus importants dans lesquels Gilles Aillaud aborde son travail de peintre et de décorateur de théâtre, puis en annexe les principales réactions suscitées par le meurtre symbolique de Marcel Duchamp. En tant que président du Salon entre 1965 et 1969, Gilles Aillaud est l'auteur des éditoriaux des quatre premiers numéros du Bulletin de la Jeune Peinture. Comme les autres articles du journal, ils n'étaient pas signés, par rejet de l'individualisme.

11/2022

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Histoire de la musique

Chansons pour le Léman. Ici, le lac ressemble à la mer...

Beaucoup savent que le morceau Smoke on the Water de Deep Purple a été inspiré par l'incendie du casino de Montreux en 1971, mais saviez-vous que William Sheller et Philippe Katerine ont chacun écrit une chanson à propos de Genève ? Pour ne rien dire des refrains de jadis et des auteurs-compositeurs d'aujourd'hui. Le Léman est une muse depuis toujours, et le musée de Nyon est son prophète, de la musique. Le Léman a inspiré des millions de pages, de vers, de peintures, de dessins, de clichés... et de chansons. Des airs que tout le monde connaît et d'autres que personne n'a fredonnés depuis des lustres, des mélodies composées par des musiciens célèbres et des textes écrits par de talentueux anonymes, des notes qui fleurent bon le temps jadis et des rimes tombées de la dernière pluie. Parce que le lac n'est pas silencieux et parce que la chanson a sa place dans les musées, celui du Léman lui consacre une exposition musicale conçue avec l'auteur-compositeur Marc Aymon et autour des oeuvres du peintre Cyrille Chatelain. Ce patrimoine immatériel du XIXe siècle à nos jours, est mis en scène par Lionel Gauthier, avec la rigueur scientifique, la créativité, la poésie, l'humour et la modernité qui caractérisent les événements proposés par le Musée du Léman. Les partitions, photos des artistes, manuscrits, couvertures de disques, etc. de 11 chansons disséquées par le menu, illustrent l'évocation des lieux et des circonstances de leur création. Chacune a inspiré à Cyrille Chatelain une ou plusieurs peintures que l'on verra à Nyon en écoutant les chansons interprétées spécialement par 6 artistes. Une trentaine d'autres chansons, plus succintement citées, viennent compléter ce festival des chansons pour le Léman. Gentille batelière (chanson traditionnelle) ; Le Vieux Léman (Rambert / Bovet, 1881-1923) ; La chanson du Léman (Alibert et Jenny Hélia, 1931) ; Une Louise dans chaque port (Jean Villars Gilles, 1959) ; Genève (William Sheller, 1976) ; Le jardin anglais (Philippe Katerine, 1996) ; A Saint-Saph (Marc Aymon, 2009) ; Le bec dans l'eau (Jérémie Kisling, 2009) ; Droit devant (Aliose, 2020) ; Suis-je bien arrivé ? (Marc Aymon, 2020) ; Vigne (François Vé, 2020).

11/2022

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Critique littéraire

Lettres à une dame d'Amérique, Mina Curtiss

Cette édition est à lire comme la suite d'autres correspondances déjà publiées dans la même collection, notamment Saint-John Perse et ses amis américains, Courrier d'exil édité en 2001 par Carol Rigolot. Son intérêt particulier est de nous ouvrir la porte sur la dernière partie de la vie et de l'œuvre du poète, celle du retour si longtemps différé en France, de son installation aux Vigneaux dans la presqu'île de Giens, mais aussi de son mariage, du prix Nobel et, parallèlement, de Chronique, Chanté par celle qui fut là, Chant pour un équinoxe, Nocturne et Sécheresse. Ces lettres, de 1951 à 1973, nous apportent comme toujours leur brassée d'informations biographiques et psychologiques, mais la chance a voulu que la destinataire, Mina Curtiss, ne soit pas seulement une riche mécène. A travers son portrait en creux, nous nous attachons à cette femme musicologue, écrivain, voyageuse, collectionneuse de manuscrits et de tableaux, d'une patience et d'une générosité sans faille à l'égard d'un Léger séducteur et avare de lui-même. Grâce à elle, la statue s'humanise, une relation s'invente sous nos yeux et s'organise autour de tout un monde partagé, réseau amical, lieux familiers, complicité au sujet d'une grille de fer forgé, de chats ou d'un opéra de Mozart. Pour elle qui a su l'entraîner vers des films d'épouvante ou des westerns à New York, Léger devient parfois affectueux, touchant, dans son retour vers l'enfance antillaise, ou drôle. Mais il a semblé bon aussi de faire lire ces lettres en regard de celles adressées dans la " Pléiade " à Mrs Henry Tomlinson Curtiss, pour, à travers quelques exemples, tenter de comprendre les enjeux et la portée de cette entreprise inédite de réécriture, elle aussi réalisée aux Vigneaux. On trouvera aussi en annexe un document d'importance, une correspondance conservée par Mina (on peut donc supposer qu'elle en fut l'instigatrice) qui marque le début d'une campagne américaine en vue de l'attribution du prix Nobel de littérature à Saint-John Perse.

11/2003

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Thèmes picturaux

Jardins. Explorer l'art de l'horticulture

Jardins : Explorer l'art de l'horticulture emmène le lecteur dans un voyage unique à travers les continents et les cultures pour découvrir comment artistes, jardiniers, paysagistes et illustrateurs se sont inspirés des jardins depuis plus de 4 ? 000 ans, de l'Egypte antique à nos jours. Ce tour d'horizon superbement illustré réunit plus de 300 images spectaculaires couvrant un large éventail de styles et de techniques, des peintures, installations, sculptures et plans en passant par des images de cinéma, des bijoux et des textiles. Cette sélection, réalisée par un comité international d'experts, dévoile la diversité et la beauté des jardins, du jardin d'Eden aux jardins suspendus de Babylone en passant par les jardins paysagers anglais, les jardins zen japonais et de simples potagers. Cet ouvrage de référence inclut des oeuvres célèbres ou plus confidentielles d'artistes et de créateurs tels que Pierre Bonnard, Annie Faivre, Fergus Garrett, Jean Jullien, Roberto Burle Marx, Claude Mollet, Gertrude Jekyll, David LaChapelle, Marianne North, Piet Oudolf, Faith Ringgold, Vita Sackville-West, Jonas Wood et bien d'autres. Assemblées par paires, indépendamment de toute chronologie et toute géographie, les images révèlent des contrastes et des similitudes étonnantes. Observez des plans originaux de jardins, ceux du potager de Versailles au xviie siècle ou de Thomas Dolliver Church pour El Novillero, en Californie. Découvrez la campagne du gouvernement britannique pour promouvoir l'agriculture pendant la Seconde Guerre mondiale, et comment des horticulteurs envisagent de cultiver des plantes sur Mars. Apprenez tout de l'histoire du jardin de Claude Monet à Giverny, du sanctuaire créatif d'Anne Spencer à Lynchburg, en Virginie, pendant la Renaissance de Harlem et du jardin communautaire du "Gangster Gardener" Ron Finley à Los Angeles. Les jardins, qu'ils soient représentés sur d'anciennes fresques romaines, illustrés dans des manuscrits enluminés, rendus sur le papier ou capturés numériquement grâce aux dernières technologies de pointe, sont depuis longtemps un sujet de prédilection pour les artistes et les créateurs du monde entier. Des jardinières et des massifs de fleurs soigneusement entretenus aux jardins ouvriers, des oasis sur les toits-terrasses aux grands parcs publics, les jardins sont partout et nous connectent avec la nature.

10/2023

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Dessin

Dessins. Aquarelles, plumes, pastels et crayons

L'un des livres les plus lus dans le monde au vingtième siècle est un conte illustré : Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry, publié, dès 1943 aux Etats-Unis et en France en 1946, " avec des aquarelles de l'auteur". Au commencement de la fable, un pilote accidenté - qui aimait jadis dessiner des serpents boas - esquisse, à la demande d'un jeune monarque rencontré dans le désert, une boîte pour un mouton. " S'il vous plaît... dessine-moi un mouton! " Voici donc un écrivain dont l'œuvre littéraire et le message de fraternité acquièrent leur pleine consécration par l'alliance inédite du dessin et du récit poétique. L'auteur était inspiré, on le sait, et il excellait dans la forme courte ; par le soin qu'il porta aux moindres détails de la composition de son livre imagé, il ouvrit la voie à une prodigieuse aventure éditoriale. En publiant Le Petit Prince quelques mois avant sa disparition, Saint-Exupéry nous laissait aussi le témoignage le plus abouti de sa passion pour le dessin, passion d'enfance qui ne l'avait jamais quitté. Nombre de ceux qui le fréquentèrent en ont témoigné : l'écrivain-pilote n'aimait rien plus que jouer, chanter ou dessiner. De cette activité graphique témoignent aujourd'hui de nombreuses esquisses, des croquis ou œuvres plus achevées, reproduits jusqu'alors de façon dispersée. Nous avons souhaité les rassembler dans ce catalogue, en enrichissant cette réunion d'un ensemble exceptionnel de nombreux dessins inédits, recueillis auprès de multiples collectionneurs. Les pages de manuscrits ornées par leur auteur côtoient les feuillets volants laissés aux parents, amis et compagnes, les pages de carnets, les lettres ou les dédicaces illustrées... De Casablanca à New York, du château de Saint-Maurice-de-Rémens à ses domiciles parisiens, Saint-Exupéry n'a cessé de laisser derrière lui, à l'aquarelle et au pastel, à la plume ou au crayon, les dessins nés de sa fantaisie, de son inspiration, de ses rencontres. Se déploie dès lors, comme en marge de ses écrits, une œuvre graphique authentique et très singulière, d'un intérêt majeur pour qui veut saisir, et partager aussi, l'Imaginaire et la sensibilité d'Antoine de Saint-Exupéry.

04/2006

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Moyen Age - Critique littérair

Les prophéties de Merlin en prose. Le roman arthurien en éclats

Ecrites en français dans les années 1270, probablement par un franciscain de Venise, les Prophéties de Merlin du pseudo-Richard d'Irlande couronnent près d'un siècle d'écriture en prose. Ce texte protéiforme, à l'image des "muances" qui caractérisent les apparitions de Merlin dans les romans du XIIIe siècle, réfléchit les tensions inhérentes à l'écriture des cycles romanesques. Le texte est placé sous le signe de la métamorphose : sa tradition manuscrite, sa composition, ses procédés d'écriture travestissent la forme romanesque et donnent naissance à un roman décentré et instable, qui joue de l'effet de cycle pour ouvrir la fiction arthurienne à d'autres espaces littéraires. Dernier roman du Graal, le récit affiche ses principes d'écriture : la parole prophétique, omnisciente, est transmise par un dispositif fictionnel complexe qui assimile l'héritage de Robert de Boron et de ses successeurs. Pour transformer le discours prophétique en roman, le prosateur érige la mise en écrit des oeuvres de Merlin en aventure et fait mourir prématurément son protagoniste, "entombé" dans une montagne magique : la voix prophétique, intarissable, reste enfouie, recueillie par une multitude de personnages qui parcourent les forêts en quête du tombeau ou se pressent dans l'atelier d'écriture pour y continuer le livre posthume. Leurs errances croisent les aventures des chevaliers arthuriens, déstabilisés par la folie dans laquelle a sombré leur roi, un moment dessaisi de sa fonction centralisatrice au profit d'autres modèles de souverain, d'autres terres de fiction. En faisant mourir le "Prophète des Aventures", le romancier se libère d'un langage univoque et livre la fiction arthurienne à une multiplicité de points de vue, au risque d'en bouleverser l'harmonie. Rivales du maître défunt, les fées du royaume incarnent les enjeux poétiques du roman en prose : dans les Prophéties de Merlin, la passation de pouvoir du prophète aux fées, du singulier au pluriel, de l'omniscient au fragmentaire, de l'autorité à la rivalité, révèle que l'écriture romanesque est inséparable de la polyphonie et de l'excès et laisse entrevoir l'ombre inventive du compilateur.

02/2023

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Histoire de l'art

Le trésor de Notre-Dame de Paris. Des origines à Viollet-le-Duc

Au moment où s'achèveront les travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame et avant le retour du trésor dans le bâtiment néogothique construit pour l'abriter par Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-Le-Duc de 1845 à 1850, le musée du Louvre présentera une exposition consacrée au trésor de Notre-Dame depuis ses origines jusqu'à son renouveau et son épanouissement avec Viollet-le-Duc sous le Second Empire. Le trésor de Notre-Dame, entièrement reconstitué après la Révolution, est célèbre aujourd'hui pour les reliques insignes qu'il abrite, en particulier celles de la Couronne d'épines et du Bois de la Croix qui proviennent de l'ancien trésor de la Sainte-Chapelle et qui ont trouvé à Notre-Dame sous Napoléon Ier un nouvel asile dans de nouveaux reliquaires. Le trésor est également célèbre pour la splendeur des chefs-d'oeuvre de l'orfèvrerie française qui y ont été rassemblés au XIXesiècle, notamment ceux qui furent conçus par Eugène Viollet-le-Duc sous le Second Empire, témoins exceptionnels de l'histoire de Notre-Dame et de l'histoire de France. Toutefois, le catalogue tentera aussi de remonter le temps et de renouer avec l'histoire du trésor avant la Révolution. Inventaires, récits historiques, peintures, manuscrits enluminés, gravures et autres documents figurés, mais aussi plusieurs oeuvres qui nous sont parvenues permettent en effet de retracer en partie l'histoire du trésor de Notre-Dame depuis les temps mérovingiens et d'entrevoir une richesse comparable à celle des plus éblouissants objets créés pour Notre-Dame au XIXe siècle. L'ouvrage retracera ainsi à travers une centaine d'oeuvres l'histoire du trésor de la cathédrale de Paris et sa résurrection au XIXe siècle, en les replaçant dans le contexte même de son histoire millénaire. Les auteurs Jannic Durand, conservateur général du Patrimoine, directeur du département des objets d'Art de 2013 à 2022 Anne Dion, conservatrice générale, adjointe au directeur du département des Objets d'art Michèle Bimbenet-Privat, conservatrice générale honoraire au département des Objets d'art Florian Meunier, conservateur au département des Objets d'art

10/2023

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Botanique

Une Orchidée qu'on appela Vanille

Ce livre s'adresse aux passionnés de la botanique comme aux curieux de l'Histoire, aux cuisiniers en herbe comme aux simples gourmets. Nicolas Bouvier est le grand écrivain du voyage, ou plutôt, comme il aimait à le préciser, de "l'état nomade" . Ici, il nous emmène sur la route des épices, l'or des voyageurs, objet de convoitise et même, on le sait, monnaie d'échange multimillénaire. Liée à l'histoire du café comme à celle du chocolat, ces "drogues" qui ont changé l'Europe, celle de la vanille a quelque chose de romanesque : d'un obscur aromate mexicain mentionné pour la première fois au XVème siècle, elle finira par devenir, après moult pérégrinations et autres péripéties que l'auteur suit à la manière d'un enquêteur, un incontournable de nos livres de recettes. Nicolas Bouvier (1929-1998), écrivain, poète, essayiste, photographe, iconographe et voyageur, est né à Genève. Il a publié une dizaine d'ouvrages, dont L'Usage du monde, Le Poisson-Scorpion, Chronique japonaise, Journal d'Aran et d'autres lieux, et aux éditions Metropolis, Routes et Déroutes (entretiens avec Irène Lichtenstein-Fall) en 1992, L'Echappée belle en 1996 et La Chambre rouge en 1998. La première édition de Une Orchidée qu'on appela Vanille date de 1998. Nous la reproduisons ici dans son intégralité au format poche. Elle comprend ledit texte sur la vanille - qui était initialement destiné à un chocolatier de la Suisse centrale (qui, ruiné, n'a finalement rien pu en faire...), - enrichi de longs prolégomènes intitulés "Petite histoire de la vanille et quelques réflexions d'un cancre amoureux des plantes" et d'une iconographie où l'on reconnaît l'homme de métier. Nicolas Bouvier avait aussi tenu à inclure à cet ouvrage des recettes de Jules Gouffé, pâtissier célèbre de la fin du XIXème siècle. Michèle Stroun, éditrice, y adjoignit également la reproduction d'un "mot écrit à l'encre rouge pour Eliane, sa femme, petit mot intime, d'amour et de vanille" ainsi que de "six pages de manuscrits, arabesques noires tailladées de rouge" , comme elle l'explique dans une très belle postface relatant l'émouvante rencontre qui donna naissance à notre livre.

11/2023

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Musique, danse

André Claveau. Ne m'oubliez pas (1911-2003), avec 1 CD audio

André Claveau, Ne m'oubliez-pas (1911-2003) ! L'un des plus grands vendeurs de disques et animateur radio, en France, entre 1940 et 1960 ! Surnommé "le Prince de la chanson de charme" André Claveau est devenu un crooner baryton au succès international. Interprète aux quelques 1500 chansons et 400 enregistrées sur disque, il interpréta notamment les succès : "Domino" ou "Bon anniversaire". Il collabora avec les plus grands auteurs et compositeurs (Charlie Chaplin, Maurice Chevalier, Charles Trenet, Edith Piaf), bâtisseurs de l'actuelle chanson française et tous lui reconnaissent cette classe absolue ! Il côtoyait les plus grands artistes du cinéma et de la chanson de l'époque : Louis Aragon, Jean Cocteau, Jean Marais, Luis Mariano, Bourvil, Mistinguett, Fernandel, Damia, Mick Micheyl... "Vous avez la chance d'avoir votre Bing Crosby français, c'est un artiste rare." Charlie Chaplin. "Vous avez accepté André d'interpréter ma première composition de ma carrière enregistrée sur disque. Je n'oublie pas que je vous dois mon début de notoriété." Jean Ferrat. "C'est une grande joie pour un auteur d'être parfaitement interprété et sans trahison avec l'intelligence du cœur." Léo Ferré. Premier ouvrage consacré à la vie de l'artiste André Claveau. C'est en véritable journaliste d'investigation que l'auteur a pu, à travers un long travail de recherches retracer la vie romanesque de cette star des années 1940 et 1950 aux multiples talents et presque totalement disparu de la mémoire collective. Archives photographiques, manuscrits originaux, interviews et anecdotes sur les confrères qu'il fréquentait sont inédits. 150 participants, artistes et anonymes ayant croisé sa route, ou sensibles à l'histoire, témoignent non seulement de l'homme mais également de cette période avant et après-guerre : Marjane, Brigitte Bardot, Annie Cordy, Claude Lemesle, Line Renaud, Catherine Ringer, Yvan Cujious, Claire Denamur et tant d'autres...Eleveur de bovins après sa carrière artistique, il termina sa vie, dans une retraite quasi monacale, reclus dans son château et propriétés aux côtés de ses gouvernantes. Il légua la totalité de ses biens à la Société protectrice des animaux. Cet ouvrage patrimonial s'inscrit comme l'un des maillons manquant dans la collection des classiques de la chanson française.

04/2014

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Critique littéraire

Lettres à Alexandrine. 1876-1901

Les 318 lettres adressées par Emile Zola (1840-1902) à son épouse Alexandrine Zola (1839-1925) constituent le dernier et le plus grand ensemble de manuscrits encore inédit de Zola. Leur divulgation intégrale représente un événement éditorial d'une grande importance. Alexandrine Zola est une figure dont le rôle et l'importance dans la carrière de Zola ne sont plus à démontrer. Conservées par l'arrière-petite-fille de l'écrivain, Brigitte Emile-Zola, ces lettres ne devaient pas être rendues publiques avant le début du XXIe siècle, conformément à une volonté émise par le docteur Jacques Emile-Zola, le fils d'Emile Zola. L'édition en 2004 des Lettres à Jeanne Rozerot, sa maîtresse et la mère de ses enfants, a exploré pour la première fois le territoire de la correspondance intime de Zola. Les Lettres à Alexandrine, à travers un ensemble de lettres beaucoup plus fourni, au contenu très riche, permettent d'observer encore mieux l'évolution à la fois intellectuelle, psychologique et affective du grand écrivain lors d'une période charnière de son existence. Cette correspondance est structurée par deux pans essentiels de la vie de Zola. Le premier touche à sa vie amoureuse et affective. Il s'agit des suites de la découverte par Alexandrine, en novembre 1891, de la liaison de Zola avec Jeanne Rozerot. Les lettres que lui écrit Zola sont alors un long chemin pour retrouver la confiance brisée de sa femme. Le second touche à l'engagement politique du romancier. Il s'agit, bien entendu, de l'affaire Dreyfus. Emile Zola est aujourd'hui encore l'un des écrivains et journalistes français les plus populaires ; on connaît sa fresque du Second Empire, on se souvient de l'Affaire Dreyfus. Les lettres d'Emile Zola, qui a presque toute sa vie consacré ses après-midi à sa correspondance, sont d'une profusion qui égale celle de son oeuvre romanesque. La publication des Lettres à Alexandrine constitue un point d'aboutissement dans la longue histoire de l'édition des oeuvres de Zola. Elle ajoute un dernier élément aux oeuvres complètes du romancier et le montre sous un jour nouveau et très intime. Texte établi et annoté sous la direction d'Alain Pagès et de Brigitte Émile-Zola.

10/2014

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Poésie

Par les fossés et les haies. Paysages et saisons, édition bilingue français-alsacien

Emile Storck et Nathan Katz ont reçu en 1966 à Freiburg l'Oberrheinische Kulturpreis. Deux poètes représentatifs de l'humanisme rhénan, appartenant l'un et l'autre à cette génération qui dut traverser deux guerres mondiales et changer de nationalité. Scolarisés dans la langue allemande, devenus citoyens français, ils firent tous deux le choix d'écrire en dialecte alsacien, se résignant à n'être lus que d'un public limité. Si Emile Storck, mort en 1973, n'a pas vu la renaissance de la culture alsacienne, son ami Nathan Katz sera salué par le héraut de la nouvelle génération, André Weckmann, comme " notre père à tous " et auréolé d'une soudaine gloire. L'intégralité de l'oeuvre dialectale de Nathan Katz a été publiée en édition bilingue (Arfuyen, 2001-2003). Celle d'Emile Storck est restée méconnue. Pourtant Katz n'avait-il lui-même affirmé qu'elle était plus " forte " que la sienne ? Cette injustice est aujourd'hui réparée : la traduction réalisée par le Cercle Emile Storck permet de découvrir une écriture aussi personnelle que savante, ainsi qu'une langue aux immenses ressources. Les poèmes de Storck donnent à entendre ce que la langue alsacienne aurait pu devenir. Inapte à la comédie sociale, Storck n'avait d'autre joie que de courir les forêts et les prés de sa vallée : plantes, oiseaux, insectes n'avaient pour lui pas de secret. Sa grande passion allait aux papillons, dont il était devenu un spécialiste et qu'on retrouve dans maints poèmes, voletants, éclaboussants de couleurs. Resté célibataire, Storck s'éteignit dans la maison paternelle. Tout près demeurait son aîné Joseph, agrégé d'allemand comme lui, devenu maire de Guebwiller en 1971. Les temps n'étant pas propices, manuscrits et collections furent dispersés. Joseph mourut en 1989. Ce qu'il avait fait en Limousin, pendant la guerre, pour sauver des enfants juifs n'a pourtant pas été oublié : en 1998 lui a été conféré le titre de Juste parmi les Nations. Il faut espérer que la postérité fera aussi mémoire de son cadet, le poète Emile Storck.

03/2013

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Beaux arts

Le public et la politique des arts au siècle des Lumières. Célébration du 250e anniversaire du premier salon de Diderot

Avec l'invention du Public, le rôle de la critique et des médias, la culture encyclopédiste, la réévaluation des valeurs du passé et la politique réformatrice qui facilite l'émergence d'un nouvel art urbain face à l'art de cour, ce sont autant de questions apparues en Europe au XVIIIe siècle que l'histoire stylistique des oeuvres et des artistes, traditionnelle, ne traite guère. Du moins, les études qui se consacrent à la production artistique du siècle des Lumières, dans le champ des sciences humaines, ne touchent que trop peu le public d'aujourd'hui, largement sous-informé de l'extrême diversité des arts au XVIIe siècle et des mécanismes qui les réunit dans l'idée même de progrès. Agissant parmi le public, comme amateur très averti et donneur de leçons imaginatives et morales, Denis Diderot, critique d'art, témoigne pour ce public autant qu'il l'incite à réagir. La diffusion restreinte, par une correspondance manuscrite qu'étaient ses Salons, n'oblitère en rien – au moins au plan symbolique – ce rôle de témoin et d'incitateur du philosophe qui peut être comparé à celui des meilleurs chroniqueurs, vulgarisateurs ou théoriciens de l'esthétique de son temps. La célébration du 250e anniversaire du premier Salon de Diderot (1759-2009) est l'occasion d'illustrer cette valeur patrimoniale de l'histoire de l'art revisitée. Traitant de sujets totalement inédits, ou trop peu connus, les trente et un textes de ce volume abordent toutes les formes d'art (peinture, gravure, sculpture, architecture, urbanisme, jardin), les carrières d'artistes, l'esthétique, l'évolution du goût et les institutions artistiques. L'évocation de Paris ou de la province française, trouve des prolongements en Italie ou en Angleterre qui illustrent certains aspects politiques de la commande ou de la création. Ceux-ci sont regroupés en quatre grands thèmes: I – Autour de 1759: micro-chronologie politico-artistique (1744-1765), II – Formation et stratégies de carrière des artistes, III – L'imaginaire "à l'antique" et le "progrès des arts", IV – La réception des oeuvres, des projets et des polémiques artistiques.

04/2011

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Histoire de France

Le musée disparu. Enquête sur le pillage d'oeuvres d'art en France par les nazis

Printemps 1940 : au fur et à mesure de la progression de la Wehrmacht sur le territoire français, des services nazis de confiscation, spécialement institués, entreprennent, à partir de listes établies bien avant le déclenchement de la guerre, le pillage et la confiscation, qui dureront tout le temps de l'Occupation, de milliers d'oeuvres d'art. Des collections publiques et privées, des tableaux mais aussi des millions de livres, manuscrits, meubles et objets de valeur partent vers l'Allemagne. Volés systématiquement et méthodiquement, ou plus fortuitement par les officiers et les soldats, nombre n'ont aujourd'hui encore pas été retrouvés. En 1995, Hector Feliciano publiait en France le fruit de huit années d'enquête, au terme desquelles il avait retrouvé la trace de certaines oeuvres. Les traductions de cet ouvrage à l'étranger l'enrichirent chaque fois de découvertes nouvelles, puisqu'elles s'inscrivaient dans le mouvement international de restitution aux héritiers des biens confisqués et presque toujours récupérés après la guerre par les Etats nationaux, mais pas par les familles, faute le plus souvent d'informations. Cette édition nouvelle est donc à la fois le récit du pillage des oeuvres d'art et une enquête sur la trace de certaines oeuvres, principalement à travers les exemples de la spoliation, sur ordre direct de Hitler ou du haut-commandement nazi, des collections privées des marchands Paul Rosenberg et Bernheim-Jeune, des banquiers David-Weill, de la dynastie Rothschild, de la famille Schloss, du collectionneur Alphonse Kann ou du financier Fritz Gutmann. Le vol de ces collections d'un immense renom s'opère souvent avec l'aide active de marchands et des commissaires-priseurs français. Si après-guerre les oeuvres qui n'avaient pas été détruites dans les combats n'ont pas été restituées, c'est qu'il fallait compter avec la complaisance ou la négligence de maisons de vente aux enchères, voire de conservateurs de musée peu regardants sur l'origine des tableaux ni leur brusque réapparition sur le marché. Feliciano met à nu ce système international qui s'est longtemps nourri de ces spoliations.

01/2009

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 2, 1944-1948

Au lendemain de la mort de Camus (1960), les Éditions Gallimard souhaitent inscrire son ouvre au catalogue de la Pléiade. Deux volumes sont prévus. Roger Quilliot, chargé d'établir l'édition, fait ouvre de pionnier ; il consulte tous les manuscrits alors disponibles et rassemble quantité de « Textes complémentaires ». Le premier volume, Théâtre, récits, nouvelles, paraît dès 1962 ; le second, Essais, en 1965. Mais dans son introduction de 1962 Quilliot songe déjà à l'avenir : « Je me suis seulement efforcé de rendre à Camus, pour les années à venir, l'homme vivant qui lui était dû et que d'autres, sans nul doute, voudront parfaire. » De fait, la connaissance de l'ouvre de Camus n'a cessé de progresser. Des textes épars ont été rassemblés et édités. Les Carnets, mais aussi des récits restés inédits, comme La Mort heureuse et Le Premier Homme, ont été révélés. Bien des questions soulevées par Camus se posent toujours, mais si leur thématique (la décolonisation, le terrorisme et sa répression, etc.) nous paraît familière, le rappel du contexte historique est de plus en plus indispensable à leur compréhension. D'autre part, les informations apportées par les publications posthumes incitent à s'interroger sur la meilleure organisation possible de l'ouvre de Camus. L'édition des années 1960 plaçait d'un côté la « fiction », de l'autre la « réflexion », mais comment, par exemple, ne pas tenir compte du fait que l'on trouve dans les Carnets plusieurs plans structurant l'ouvre en « séries » (l'Absurde, la Révolte, etc.), chacune de ces séries comprenant des ouvrages appartenant à des genres littéraires différents, fictionnels ou réflexifs ? Une édition des Ouvres complètes devait donc être présentée au plus près de ce que nous savons des intentions de l'auteur. C'est la chronologie de publication des ouvres, tous genres confondus, qui a été retenue comme principe de classement, et ce sont les ouvrages publiés du vivant de Camus qui figurent en premier lieu dans chaque tome. Enfin, des écrits posthumes sont rassemblés à la fin de chaque volume, en fonction de leur date de rédaction.

04/2006

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 1, 1931-1944

Au lendemain de la mort de Camus (1960), les Éditions Gallimard souhaitent inscrire son ouvre au catalogue de la Pléiade. Deux volumes sont prévus. Roger Quilliot, chargé d'établir l'édition, fait ouvre de pionnier ; il consulte tous les manuscrits alors disponibles et rassemble quantité de « Textes complémentaires ». Le premier volume, Théâtre, récits, nouvelles, paraît dès 1962 ; le second, Essais, en 1965. Mais dans son introduction de 1962 Quilliot songe déjà à l'avenir : « Je me suis seulement efforcé de rendre à Camus, pour les années à venir, l'homme vivant qui lui était dû et que d'autres, sans nul doute, voudront parfaire. » De fait, la connaissance de l'ouvre de Camus n'a cessé de progresser. Des textes épars ont été rassemblés et édités. Les Carnets, mais aussi des récits restés inédits, comme La Mort heureuse et Le Premier Homme, ont été révélés. Bien des questions soulevées par Camus se posent toujours, mais si leur thématique (la décolonisation, le terrorisme et sa répression, etc.) nous paraît familière, le rappel du contexte historique est de plus en plus indispensable à leur compréhension. D'autre part, les informations apportées par les publications posthumes incitent à s'interroger sur la meilleure organisation possible de l'ouvre de Camus. L'édition des années 1960 plaçait d'un côté la « fiction », de l'autre la « réflexion », mais comment, par exemple, ne pas tenir compte du fait que l'on trouve dans les Carnets plusieurs plans structurant l'ouvre en « séries » (l'Absurde, la Révolte, etc.), chacune de ces séries comprenant des ouvrages appartenant à des genres littéraires différents, fictionnels ou réflexifs ? Une édition des Ouvres complètes devait donc être présentée au plus près de ce que nous savons des intentions de l'auteur. C'est la chronologie de publication des ouvres, tous genres confondus, qui a été retenue comme principe de classement, et ce sont les ouvrages publiés du vivant de Camus qui figurent en premier lieu dans chaque tome. Enfin, des écrits posthumes sont rassemblés à la fin de chaque volume, en fonction de leur date de rédaction.

04/2006