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Lucie Dessertine, Chloé Vivarès

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Histoire internationale

J'ai combattu avec Geronimo

De sa prime jeunesse à presque l'avant-dernière année de sa vie mouvementée, en 1959, ce cousin de Geronimo que fut le centenaire apache chiricahua Jason Betzinez nous relate, du côté indien, ses dernières années de liberté puis de captivité en tant que prisonnier de guerre. Sur un ton allant de la chronique au récit - et parfois même relevant de la confidence familiale et ethnographique - nous suivons Betzinez dans les ultimes combats de Geronimo contre les Mexicains et les Américains, jusqu'aux successives assignations à la réserve de San Carlos et de leurs non moins successives et rocambolesques évasions qui, juste après la reddition de Geronimo en 1886, mèneront tout droit les Chiricahuas dans le train de la déportation en Floride. Betzinez se souvient des grands chefs : l'ombre céleste de Cochise, la puissance guerrière de Victorio ; il se remémore dans le détail les courses dans le désert et les montagnes, les performances de Geronimo, tout comme les coups de folie et de férocité de ce dernier. Enfin, de ces années de captivité jusqu'en 1914, puis de son existence jusqu'à l'âge de 99 ans, il nous conte ce que fut la vie des Chiricahuas, et la sienne comme Apache "intégré" à l'Amérique et lucide sur les temps nouveaux qui faisaient table rase de son passé, des Apaches. Né en 1860 à Canada Alamosa au Nouveau-Mexique, Betzinez a été dès les années 1920 un excellent fermier et un forgeron réputé de l'Oklahoma où, avec quelques autres Chiricahuas, il avait choisi de rester après la libération de la tribu. Jason Betzinez mourra à peine une année après avoir achevé ce récit, le 1er novembre 1960. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Thierry Chevrier

11/2019

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Philosophie

Le temps de l'étoile polaire

Selon le principe du Journal hédoniste, ce volume rassemble une quinzaine de textes conçus comme de réflexions instantanées sur les événements et débats du moment, des lectures ou des spectacles, des amitiés, ou évocations plus intimes liées à l'engagement de philosophe de Michel Onfray comme à sa vie personnelle. Le premier de ces textes, "Penser comme un cheval", est un hommage à Bartabas, chez qui Michel Onfray retrouve le signe de cette sagesse des premiers âges qu'il rattache au panthéisme : la communion de l'homme avec l'animal. Ce lien essentiel qui l'unit à la nature est souligné dans deux autres chroniques sur la lumière et les oiseaux. La pensée politique de Michel Onfray, indissociable de sa réflexion philosophique, s'exprime avec force dans un éloge de Proudhon et de son "anarchie positive", modèle à ses yeux d'une révolution qui peut s'accomplir sans violence. Il reprend cette même idée dans un très beau texte sur Camus, "Célébration de l'Algérie", y rappelant l'aspiration de l'auteur de L'Etranger à une révolution politique qui ne soit pas dogmatique. Michel Onfray prend là le parti de Camus contre Sartre et la "légende sartrienne", inscrivant ce "maître de sagesse" dans la lignée de ceux qui "pensent pour vivre" - Montaigne, Pascal, Diderot, Nietzsche... - et non pour seulement philosopher. Michel Onfray appartient à cette même famille, fidèle aux enseignements de son "vieux maître", Lucien Jerphagnon, dont il salue l'oeuvre et la mémoire dans des page émouvantes. Au "nihilisme contemporain qui consiste à aborder la plupart des problèmes sous l'angle du pire", Michel Onfray oppose l'esprit des Lumières, le meilleur garant pour lui d'une indépendance et d'une vitalité intellectuelles dont il fournit dans ce Journal un exemple éclatant.

10/2019

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Critique littéraire

Chroniques du Caire (1937-1939). Une certaine idée de la critique

Pour avoir abandonné l'écriture fictionnelle en 1948 (malgré de belles réussites dans ses Nouvelles et contes dont Fritz, paru en 1936), Henri Guillemin n'aura jamais, en revanche, cessé d'exercer ses talents de critique, littéraire mais pas que. La période 1937-1939 est à cet égard particulièrement riche avec sa collaboration hebdomadaire à La Bourse égyptienne, quotidien francophone du Caire : "98 chroniques dominicales rendant compte en tout de 109 livres : romans, essais, histoire littéraire, documents..." comme nous le précise Patrick Berthier, éminent spécialiste d'Henri Guillemin, qui a opéré un immense travail de chercheur pour rassembler ces écrits issus des lectures de l'historien alors en poste à l'Université française du Caire où il enseigna de 1936 à 1938. Le résultat est impressionnant et constitue une leçon méthodologique à l'attention des critiques de tout temps. Nous y trouvons déjà le style Guillemin, toujours passionné, parfois enflammé, qui sait aller jusqu'au souffle épique lorsqu'il parle, par exemple, de corrida à propos d'Hemingway. Le jeune historien (il a 34 ans au début de ces chroniques) fait preuve d'une maturité d'analyse sidérante, et, à le relire aujourd'hui, très rarement pris en défaut sur la longueur. C'est à une traversée de quelques décennies de littérature (et au-delà) que nous invite un Patrick Berthier enthousiaste, certes, mais lucide et sans complaisance quand il faut l'être, dans sa présentation des auteurs concernés. La concision, allant à l'essentiel, des brèves biographies en notes de bas de page constitue un véritable dictionnaire (im)pertinent des écrivains de la première moitié du XXe siècle. "Jovial, non ? " se serait exclamé un Henri Guillemin ravi d'être ainsi parfois surpassé par son élève. Un travail d'analyse et de présentation exemplaire pour une oeuvre de critique remarquable.

06/2019

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Histoire de France

L'affaire Guingouin

On a souvent écrit à propos de Georges Guingouin qu'il a été le "premier maquisard de France". Figure majeure de la Résistance, il a en effet, dès la première heure, donné bien du fil à retordre à l'occupant et au pouvoir de Vichy. Personnage hors normes, communiste lucide qui n'a pas obéi aux diktats de son parti, ce rebelle du 18 juin 1940 a tout de suite envisagé la guérilla alors que le PCF tentait de pactiser avec l'ennemi. Et plus tard, en juin 1944, lorsque la hiérarchie lui intima l'ordre d'attaquer la garnison de Limoges, une fois encore, Georges Guingouin refusa pour éviter à la ville un sort dramatique. À plusieurs reprises et avec un singulier acharnement, le parti communiste tenta de lui faire payer le prix de cette indépendance d'esprit et d'action. Pendant la guerre, on essaya de l'exécuter. Devenu, à la Libération, maire de Limoges, Guingouin demeurait un insoumis et, en 1952, il fut exclu du Parti selon les procédés les plus bas de la tradition stalinienne. Curieusement, on déterra à cette époque une sordide affaire de droit commun, dont on s'efforça de lui faire endosser la responsabilité. On l'emprisonna et, le 23 février 1954, dans une cellule de la prison de Brive, on tenta de l'assassiner et de faire croire à son suicide. Après avoir frôlé la mort en prison et connu l'univers psychiatrique, Georges Guingouin fut totalement innocenté en 1959 par la Chambre des mises en accusation de Lyon. Il restait à élucider ce qui fut bien, dans l'encre et le sang mêlés, "l'affaire Guingouin". Michel Taubmann s'y est appliqué au terme d'une enquête scrupuleuse de sept années. Il livre ainsi ici « la véritable histoire du premier maquisard de France ».

11/2015

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Philosophie

LA PENSEE UNIQUE. Le vrai procès

L'heure de la pensée unique a-t-elle sonné en France ? Pourquoi en effet, tant de nos contemporains se sentent-ils méconnus, méprisés, voire exclus ? Pourquoi sont-ils aussi nombreux à ne plus oser s'exprimer ? Pourquoi ce rejet aussi massif du politiquement correct ? Cette situation est paradoxale. On peut tout dire, tout écrire en France ; on peut débattre de tout, critiquer, contester, interpeller. Jamais sans doute on n'a vu fleurir autant de lieux d'échanges, de tribunes. Mais pour écouter qui, pour parler de quoi ? Un sentiment profond se dégage aujourd'hui de la société : la parole n'est pas vraiment libre, elle est accaparée par quelques voix, l'expression est confisquée par une poignée de maîtres penseurs. Le citoyen, si compétent soit-il, ne peut réellement se faire entendre ni réellement savoir ce qui se passe d'important. A l'évidence, un fossé se creuse chaque jour davantage entre les principaux médias et l'opinion, qui laisse redouter le pire. Comment en est-on arrivé là ? Des esprits libres, des hommes et des femmes de conviction dressent ici un constat lucide dans leur domaine d'activité. Quelle que soit leur famille de pensée, de droite, de gauche ou d'ailleurs, ils expliquent et démontrent le phénomène qui conduit la pensée unique à se substituer au véritable débat démocratique. Ces hommes et ces femmes n'ont pas forcément le même regard sur la pensée unique. Certains même récusent l'expression. Mais tous refusent de se laisser confiner dans un nouveau conformisme qui stérilise l'imagination, fige la pensée et risque d'enfermer l'avenir dans un carcan totalitaire. Leur témoignage est un plaidoyer en faveur du pluralisme dans la société française. Une mission d'urgence.

10/1998

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Sociologie

Jean Rostand. Prophète clairvoyant et fraternel

Une amitié quadragénaire liait Jean Rostand, "le solitaire de Ville-d'Avray", à l'auteur, qui rappelle la personnalité complexe de cet homme exceptionnel et tente de le faire revivre au travers de ses activités protéiformes. Il fut, tour à tour, le biologiste expérimentateur, le biologiste des anticipations, l'informateur de talent qui initie, le vulgarisateur populaire qui a su établir le dialogue avec tous les hommes, l'historien des sciences qui a révélé le profil de la biologie ; il fut aussi le moraliste aux quelque quatre mille maximes et aphorismes savoureusement ironiques, percutants, teintés de tendresse désabusée, l'écrivain remarquable doublé d'un poète sensible, le biologiste et l'agnostique anxieux, le polémiste redoutable, l'accusateur lucide des inégalités sociales, le combattant infatigable en faveur de la paix, le dénonciateur de l'atome militaire ; il fut enfin le tribun à la voix vibrante, à l'éloquence fougueuse, parfois emphatique ou féroce, qui défend les idéaux les plus nobles. Son oeuvre considérable a exercé une profonde influence sur la pensée de plusieurs générations et notamment sur la jeunesse. Les sujets privilégiés de Jean Rostand font l'objet d'une analyse objective ; elle a en outre le mérite d'être complétée par un rapide examen des recherches actuelles qui prolongent les travaux rostandiens et mettent en évidence l'évolution des idées et les pratiques qui en découlent. L'oeuvre de jeunesse, douze livres parus de 1919 à 1931, épuisés pour la plupart, mérite une attention particulière. A. Tétry en présente un exposé détaillé ; il révèle un auteur satirique dénonçant impitoyablement les inégalités sociales et décrivant les vices, les ridicules, les injustices de nos sociétés ; les observations accusatrices éclairent les positions militantes prises par Jean Rostand au soir de sa vie.

02/1983

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Littérature française

Souvenirs de la Belle Epoque

Quand Madeleine Yeatman (1873-1955) a rédigé ces pages, elle cherchait à revivre les années heureuses d'une vie privilégiée. Née à Boulogne-sur-Mer où son père dirigeait la Banque Adam fondée par l'arrière-grand-père, elle restitue sa vie de petite fille choyée au sein d'une famille cultivée, décrivant la Côte d'Opale avec tendresse et amusement. Très tôt, elle vit les mois d'hiver à Paris avec ses parents, fréquentant les salons littéraires, artistiques et musicaux de la Belle Epoque. Tandis que sa mère s'intéresse aux peintres admis au Salon, son père visite les galeries présentant les artistes novateurs et invite Renoir à passer un mois chez lui, à Boulogne, pour faire les portraits de ses deux plus jeunes filles, dont le sien (illustration de couverture). Ayant épousé Léon Yeatman, fils d'un journaliste américain exilé à Paris, avocat, fort apprécié dans les salons les plus courus et déjà certain du génie de son ami Marcel Proust, elle rejoint le petit cercle entourant l'écrivain. Celui-ci s'invite volontiers chez eux en voisin, en pleine nuit, pour de longues conversations. Chez Mme de Caillavet, elle se lie avec Anatole France, assiste à la récitation par Anna de Noailles de son Hymne au soleil en présence de Jaurès qui ne dédaignait pas de fréquenter la bonne société. Elle invite Reynaldo Hahn à chanter chez elle ses mélodies, demande à son amie Marie Laurencin de faire le portrait de sa fille Sylvie. Avec drôlerie, d'une plume alerte, lucide et indulgente à la fois, elle brosse des portraits libres, souvent agrémentées d'anecdotes amusantes, des personnalités fréquentées pendant ces brillantes années. Ces souvenirs nous restituent le mode de vie disparu d'une société encore présente aujourd'hui par ses écrits, ses oeuvres, ses pensées et qui n'a pas cessé de faire rêver.

12/2018

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Psychologie, psychanalyse

J'aimais le diable

Ce livre est le récit lucide d'une femme dont on a un jour volé bien plus que l'innocence ; un prédateur s'est servi de l'image de l'amour idéalisé qu'elle chérissait pour lui tendre un piège. C'est l'histoire d'une descente aux enfers, jusqu'à frôler la mort... Une écriture pour exorciser, qui va fouiller loin, sans complaisance. Ce livre est également l'histoire d'une résilience. Celle d'une femme qui va réussir à refuser d'être victime, va devenir aidante dans une association à Barcelone, puis dans la même ville, suivre le premier diplôme universitaire qui propose une approche pluridisciplinaire des violences conjugales. Elle reviendra en France pour occuper le poste de référente départementale violences conjugales pour le Nord et créera un réseau de professionnels sur le territoire de la Flandre intérieure. Aujourd'hui, Julie Bodelot est mariée et heureuse, et a décidé d'être formatrice indépendante depuis avril 2017. Son expertise porte sur les violences conjugales et l'enfant face aux violences conjugales. Ce livre pose question. Dans la partie pédagogique, un certain nombre d'éclairages théoriques renvoient à des pages précises du témoignage, afin de confronter les mots d'une victime à la réflexion et l'expérience de professionnels travaillant autour des violences conjugales. Posture de raccompagnant, définition des violences, mémoire traumatique, approche systémique, réseau et intelligence collective sont quelques-unes des pistes livrées à tous les intervenants qui souhaitent se donner les moyens d'aider au mieux les victimes de violences conjugales. Ce livre, enfin, est pour l'entourage la possibilité de mieux comprendre une victime qu'il sera incapable d'aider, s'il ne prend pas en considération les mécanismes qui la maintiennent prisonnière de son agresseur.

09/2019

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Faits de société

Bure, la bataille du nucléaire

Un sarcophage gigantesque censé tenir des dizaines de milliers d'années ! C'est au nom de ce projet fou, qui serait le plus grand chantier d'Europe, que Bure, entre Meuse et Haute-Marne, se transforme en zone grillagée et quadrillée de gendarmes. Pour l'industrie nucléaire, ce territoire relégué serait l'exutoire ultime des déchets radioactifs qui s'accumulent et dont elle ne sait que faire. Sur place, les habitants sont de plus en plus nombreux à s'insurger contre la transformation de leur région en " poubelle atomique". Depuis deux ans, des dizaines de personnes s'installent sur place, occupent une forêt, bloquent les travaux. La nouvelle bataille du nucléaire est lancée, pour empêcher de croire que cette industrie peut continuer sans risque, réinventer des manières de vivre et lutter, imaginer d'autres possibles pour ce pays. Dans cette enquête où l'engagement vécu se mêle au regard journalistique, Gaspard d'Allens et Andrea Fuori n'écrivent pas un livre de plus sur le nucléaire, mais l'histoire en train de se vivre d'une rébellion déterminée contre la violence du monde industriel. Ils révèlent aussi les méthodes manipulatrices des nucléaristes, et la façon dont l'Etat achète les consciences pour imposer le silence. Le combat vaut d'être mené : ce récit impétueux et pourtant réfléchi convainc qu'il est possible de faire reculer les puissants.Plutôt que la contamination radioactive, parier sur la contagion joyeuse d'une force de résistance. Gaspard d'Allens est journaliste. Il a déjà publié Les Néo-paysans (Seuil-Reporterre), avec Lucile Leclair, un livre qui a révélé l'importance d'une passionnante mutation agricole, et qui connaît un grand succès. Andrea Fuori s'est installé à Bure il y a plus d'un an, complètement bouleversé par ce qui s'y jouait. Il écrit occasionnellement pour Reporterre et des médias autonomes.

10/2017

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Sciences historiques

La Corse et les Corses dans la diplomatie

Poursuivant leur louable engagement pour sa restauration, l'Association des Amis du château de La Punta, sur les hauteurs d'Ajaccio, et sa Présidente Elisabeth Sanguinetti : Noël Pinzuti, directeur (h.) des Archives départementales de Corse-du-Sud ; et Etienne Ferrandi, maire d'Alata, ont demandé au professeur Michel Vergé-Franceschi d'y réunir une quinzaine d'historiens, afin d'y tenir un deuxième colloque international autour de Pozzo di Borgo, né à Alata en 1764, ambassadeur de Russie à Paris de 1814 à 1834, puis à Londres de 1834 à 1839. Lucien Bély, professeur à la Sorbonne, spécialiste d'Histoire diplomatique, deux ambassadeurs de France, Henry Zipper de Fabiani et Jacques Huntzinger et Alain Blondy, professeur émérite à la Sorbonne, nous disent ici ce qu'est l'Art de la diplomatie en Méditerranée, à Malte et dans le monde. Michel Vergé-Franceschi, Lucette Poncin, spécialiste du patrimoine, Zelia Darnaut-Orsoni, professeur à l'école de Design de Nantes, Jean-Marc Olivesi, conservateur général du patrimoine, et Philippe Perfettini, responsable des collections napoléoniennes à Ajaccio ont axé leurs recherches sur les diplomates insulaires au coeur du patrimoine corse et ajaccien : château de La Punta, Maison Napoléon, Musée Fesch, les Milelli, le cap Corse (Morsiglia, Centuri). Le professeur Francis Beretti (université de Corte), Anna Vladimirovna Moretti, agrégée de l'université (Corte), Elena Linkova (Université de l'Amitié des peuples, Moscou), le professeur Nathalia Petrovna Tanchina (Université de Moscou et Académie du service d'Etat du président de la Fédération russe) et Tania Rakhmanova, réalisatrice russe du film Pozzo di Borgo (2017) montrent à leur tour les passerelles qui reliaient la Corse des XVIIIe-XIXe à la Russie de Catherine II, d'Alexandre Ier, de Nicolas Ier et à l'Angleterre de Georges III, terres d'élection de Pascal Paoli et de Pozzo di Borgo.

10/2019

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Religion

Regards sur la crise moderniste en France. Une Eglise intangible dans un monde en mouvement

Durant la première décennie du XXe siècle, l'Eglise catholique a été secouée par une des crises majeures de son histoire, la "crise moderniste", née de l'attitude intransigeante adoptée par Rome, après la Révolution française, vis-à-vis de la modernité culturelle et politique. Durant les dernières années du XIXe siècle, principalement en France, des laïcs et des prêtres, inquiets de l'écart grandissant entre les positions traditionnelles de la théologie et les avancées des différentes sciences, ont tenté de faire admettre par le magistère romain l'urgence d'une réforme afin d'assurer l'avenir de l'Eglise en modifiant son regard sur le monde moderne. Un évêque, Mgr Mignot, fut l'un des plus actifs, parmi les clercs, à tenter de faire comprendre au Saint-Siège qu'il fallait laisser le champ libre à la recherche et prendre en compte l'évolution des mentalités. Un autre prêtre, l'abbé Lucien Lacroix, fonda la Revue du clergé français pour mettre au service du clergé un outil d'information et de formation adapté à un apostolat en phase avec les aspirations du monde moderne. A Lyon, un groupe de catholiques libéraux et progressistes soutint l'hebdomadaire Demain fondé par un laïc, Pierre Jay, pour faire évoluer les mentalités catholiques hors du modèle intransigeant. Ces efforts furent condamnés par Pie X en septembre 1907, dans l'encyclique Pascendi dominici gregis, comme étant le "carrefour de toutes les hérésies". Il s'ensuivit un climat délétère dans l'Eglise avec son lot de sanctions, de dénonciations. Surtout le soupçon de modernisme a pesé tout au long du XXe siècle sur toute initiative intellectuelle originale. Reprenant 13 articles parus dans différentes publications, ce livre offre un panorama original sur ce moment crucial de l'histoire récente de l'Eglise.

03/2018

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Littérature française

Matrices

Après Une Vie avec Eschyle, ouvrage dans lequel Bernard Deforge relatait son expérience professionnelle d'universitaire, l'auteur rend compte de ses autres vies professionnelles menées en parallèle depuis 1974 jusqu'à ce jour : membre de cabinets ministériels, batailles électorales, associé d'une firme internationale d'audit et de conseil, élu local. Ce faisant, il brosse un tableau, rempli d'anecdotes, de ces différents milieux, de ces différentes matrices dans lesquelles il s'est engagé, témoignant ainsi de la polyvalence d'une formation humaniste, laquelle met à même de vivre pleinement le monde d'aujourd'hui, en en bousculant les rigidités, en faisant fi des cloisonnements, sources de blocages et d'incompréhension entre les différents univers professionnels qui meuvent notre société. Dynamique personnelle en phase avec la dynamique du monde. Pour ce travail de mémoire, Bernard Deforge a choisi la forme, elle-même dynamique, d'une série d'entretiens avec un journaliste imaginaire, lui permettant de se questionner lui-même dans un subtil mouvement introspectif, et de porter un regard en recul, à la fois lucide et malicieux, sur ces matrices qu'il a habitées, sur leur fonctionnement et sur les hommes qu'il y a côtoyés, ministres, hauts fonctionnaires, militants, hommes politiques, auditeurs, consultants, avec leur noblesse et leurs petitesses, avec leurs vertus et leurs limites. Ce livre est aussi un message d'espérance pour les jeunes d'aujourd'hui, à l'opposé du tableau déprimant de l'avenir qu'on se plaît à leur peindre. Le monde est à prendre, il leur appartient, comme il appartenait aux jeunes d'hier, pourvu qu'ils sachent attraper le dieu Kairos par les cheveux, ce qu'on appelle plus prosaïquement saisir les opportunités.

04/2018

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Sciences historiques

En témoignage

Victoria Ocampo (1890-1979) est née dans une illustre famille argentine; écrivaine et intellectuelle, elle est une figure majeure de la vie des lettres du XXe siècle. Elle a "quarante ans quand elle fonde la revue Sur, en 1931 et, peu après, les éditions du même nom. Pendant un demi siècle, elle y publie les plus grands écrivains de la planète en les mettant à la portée de tous en Amérique du Sud, ouvrant ainsi son pays à la littérature mondiale de la plus haute qualité", (lit d'elle Silvia Baron Supervielle dans la préface du livre. De cette incessante activité, elle a porté "témoignage" durant cinquante ans sous la forme de chroniques, essais, études, comptes rendus, conférences et autres "exercices d'admiration" où sont évoqués quelques-uns des plus prestigieux acteurs du monde culturel: Anna de Noailles, José Ortega y Gasset, Aldous Huxley, Virginia Woolf, Pierre Drieu la Rochelle, Gandhi, T. E. Lawrence, Albert Camus, George Bernard Shaw, Jorge Luis Borges, André Malraux, Roger Caillois... Mais En témoignage rapporte aussi des souvenirs plus personnels sur son enfance, sa famille, sa maison, ou encore la nature qu'elle aimait tant... Les articles de ce recueil ont été choisis par Eduardo Paz Leston, l'un des plus éminents spécialistes de l'auteure. Il rend compte d'une vie, celle d'un "écrivain citoyen de la planète", comme elle aimait à se définir, une femme libre à l'intelligence aussi généreuse que lucide et critique. Victoria Ocampo fut aussi une femme engagée pour les droits des femmes: elle a fondé en 1936 avec Susana Larguia et Maria Rosa Oliver la Union de mujeres argentinas. Elle fut la première femme à entrer à l'Académie argentine des Lettres, en 1977.

03/2012

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Littérature française

Ce qui est nommé reste en vie

Pour titre de son troisième roman, Claire Fercak a choisi un aphorisme tiré du Livre contre la mort d'Elias Canetti : "Ce qui est nommé reste en vie". Inspirée par ce mantra résilient, elle explore avec pudeur l'expérience de la maladie, de la perte d'un proche, cette situation impartageable et pourtant si commune. Qu'espèrent encore les personnes atteintes d'une tumeur incurable ? Comment leurs familles appréhendent ce combat perdu d'avance ? Comment les accompagner dans cette épreuve ? Et ensuite, comment supporter la durée de leur effacement, puis assumer cette "hypernuit"... et vivre encore ? Dans Ce qui est nommé reste en vie, les patients de divers âges souffrent de la même pathologie neurologique : le glioblastome, une tumeur au cerveau inguérissable. D'une chambre à l'autre, bribes de confessions et diagnostics forment un corps collectif, anonyme et bouleversant. Un corps qui se transforme, dégénère, dont la mémoire s'étiole, qui connait des périodes d'hallucinations inquiétantes sinon d'affabulations drolatiques et où une grande agitation alterne avec des phases de sommeil profond, mais aussi d'énergie lucide. Réactivant le conte de La Belle au bois dormant ou s'attachant au sort des souris de laboratoires, l'auteure entrouvre les portes d'un imaginaire à l'oeuvre chez ces alités qui endurent "une fin du monde répétée chaque jour". Avec la sensitivité poétique qui habitait déjà ses romans précédents, Claire Fercak entreprend de raconter les aventures intérieures, entre désarroi total et fantaisie désinhibée, d'un groupe de malades et de leurs proches. Et l'on s'attache aux moindres de leurs paroles en voie d'extinction, de leurs moments de vacillement - à travers les ronces et la rose sauvage, les steppes désertiques d'un mauvais sommeil jusqu'au jardin du souvenir -, pour nommer enfin chaque absenté(e) dans ce livre, devenu ainsi stèle rappelant à la vie les vivants.

01/2020

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Sciences politiques

Minorités d'Orient. Les oubliés de l'Histoire

L'année 2014 a vu les images des Yézidis du Sinjar ou des chrétiens de la plaine de Ninive fuyant l'Etat dit islamique, faire le tour du monde. Pour beaucoup cette tragédie a été vécue et ressentie comme une répétition de 1915. Mêmes lieux, mêmes victimes, mêmes réactions timorées de la communauté internationale, même indignation face à la barbarie. La différence, on la trouve dans les images colorisées, la tragédie étant diffusée en temps réel. Le règne de l'immédiateté nous a fait oublier que les guerres qui ravagent cette région depuis les "Printemps arabes" ne constituent qu'un énième avatar de la Question d'Orient. Si les dramatiques événements de l'été 2014 ont permis de sensibiliser l'opinion sur l'urgence de secourir les minorités opprimées du Moyen-Orient, le traitement de cette question dans les médias souffre d'une approche essentialiste voire réductrice. Citoyens à part entière dans certains pays, "protégés" ou discriminés dans d'autres, ces communautés évoluent dans des contextes sociaux, culturels et politiques qui ont chacun leur propre singularité. Les englober dans un tout homogène brouille notre champ de vision. Ce livre propose un éclairage lucide et sans complaisance sur les causes de leur malheur mais aussi une nouvelle lecture du fait minoritaire en Orient, véritable machine de guerre géopolitique. Déconstruisant plusieurs mythes comme celui des Kurdes protecteurs des minorités, ou du rôle traditionnel de la France à l'égard des chrétiens, il entend débattre sur leur présent et leur avenir à la lumière de leur passé. Diplômé de Sciences Po Paris et des Langues'O, Tigrane Yégavian est journaliste et arabisant. Il collabore notamment pour les revues Politique Internationale, Diplomatie, Moyen Orient, France Arménie et le Monde Diplomatique et est membre de la rédaction de la revue de géopolitique Conflits.

10/2019

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Romans historiques

Henri Baudin, médecin de la Grande Guerre

Juillet 1919 : le major de l'armée du Levant Henri Baudin, lucide, gît sur un lit d'hôpital près de Beyrouth (actuel Liban). La Grande Guerre s'apprête à ajouter son nom à la longue liste dont elle s'est abreuvée. Soit en rêve, soit par le biais de conversations avec ses deux infirmiers, Laurent Verdier et Jean Seynac, dont les patronymes figurent réellement comme témoins sur son acte de décès, il se remémore, sans respect chronologique, ce qu'ont été ses quarante-cinq années d'existence. Son arrivée en provenance de la capitale à Aprey (Haute-Marne), ses études de médecine à Paris, sa thèse sur l'infection puerpérale en 1901, le conseil de révision au chef-lieu de canton, l'engagement politique, l'installation de son cabinet au village des Sources de la Vingeanne, les soins prodigués au plus proche du front : tout défile sous ses yeux, qui - il en est parfaitement conscient - bientôt s'éteindront. Amours et amitiés prennent toujours le pas sur haine et férocité, dans des conditions pas toujours favorables, pour que triomphent l'humanisme et le serment d'Hippocrate. Le roman, s'appuyant sur des sources et des personnages authentiques, met en avant le sens des autres, l'enfer de 14-18, l'inutilité des conflits, la place déterminante du mot Paix, un langage tout droit sorti de la bouche de quelqu'un appelé à soigner et guérir, et non pas à tuer. Par-delà, se dessine aussi le devoir de mémoire et d'hommage face au sacrifice de tous les combattants de la part de toutes les générations et en particulier des plus jeunes. Tombes, stèles et monuments aux morts ne se trouvent-ils pas érigés pour nous le rappeler ?

03/2014

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Romans historiques

La mémoire du monde Tome 2

On avait quitté à la fin du Livre I Sophia-Merit, l'immortelle née sous la XVIIIe dynastie égyptienne, à Alexandrie, où elle s'occupait de l'éducation des jeunes Ptolémée dont Cléopâtre, fillette dure et orgueilleuse. On la retrouve installée à Rome où, devenue la fille adoptive de Cicéron, elle veille après la mort de Cléopâtre sur le destin de Ptolémée Philadelphe, fils de la reine et de Marc-Antoine. Elle n'en oublie pas ses filles de Judée dont une certaine Myriam qui accouche de celui qui deviendra Jésus et dont elle apprend à son retour de Bretagne, où se sont établis certains membres de sa lignée, qu'il a été crucifié. Sous le règne de Néron, elle tombe amoureuse de Lucia, la fille adoptive du futur empereur Vespasien qui meurt en martyre chrétienne, voit Titus détruire la ville et plus tard Hadrien exterminer les Juifs. Revenue à Alexandrie, elle y devient bibliothécaire copiste de la Grande Bibliothèque. Des siècles plus tard, on la retrouve à Grenade, Cordoue et Bagdad où elle est à l'origine des Mille et une nuits. Elle voyage jusqu'en Chine et vers l'an mil, elle devient moine bénédictin puis participe à la croisade de Godefroi de Bouillon avec le comte d'Aughan qui devient son époux et avec qui elle vivra jusqu'à sa mort à la cour d'Aquitaine. Cette héroïne, immortelle malgré elle, cherche toujours et en vain à donner sa seconde dose d'élixir d'immortalité à un humain qui la mériterait et l'accompagnerait dans sa traversée des siècles. Elle en confie le récit à cette jeune étudiante en philo qui recueille ses paroles su un lit d'hôpital parisien et qui pourrait être une de ses descendantes.

04/2014

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Sociologie

La civilisation du journal. Histoire culturelle et littéraire de la presse française au XIXe siècle

Voici, observée pour la première fois du double point de vue historique et littéraire, une histoire à la fois panoramique et détaillée du siècle d'or de la presse écrite française. De 1800 à 1914, par son mode de production de plus en plus industriel, par sa diffusion de plus en plus massive, par les rythmes nouveaux qu'il impose à la vie sociale et par ses multiples interférences avec la littérature, les sciences et les arts visuels, le journal modifie en profondeur l'ensemble des activités et des représentations, projetant les institutions, les classes, les individus, la raison et l'imagination dans une culture de la "périodicité" et du flux permanent de l'information. Ce passage rapide et global à un tout nouvel espace-temps de l'écriture et de la lecture constitue une mutation anthropologique majeure, l'entrée dans l'ère "médiatique". Mesurer les effets du journal sur la marche de la société et sur la configuration des esprits, c'est reconnaître rétrospectivement l'existence et la marque d'une "civilisation du journal", au sens même où Lucien Febvre avait mis en lumière la "civilisation du livre" née de l'invention de l'imprimerie. L'originalité et l'abondance des études que l'on découvrira ici, aussi bien sur la genèse de l'écriture journalistique que sur les évolutions de l'industrie de la presse ou de la culture de masse, font de cet ouvrage une référence unique. Au moment où le XXIe siècle bascule dans le numérique, les féconds croisements de disciplines et de problématiques que propose La Civilisation du journal refonde et relance la réflexion sur la communication moderne. Cette entreprise collective sans précédent associe trois équipes de recherche et plus de soixante auteurs venus de la littérature comme de l'histoire politique, culturelle et sociale.

01/2012

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Littérature française

Mes années cabossées (1945-1957)

Dans Ma drôle de guerre à 18 ans et dans Gen Paul à Montmartre, Chantal Le Bobinnec avait raconté son passé tumultueux. Mais demeurait une zone d'ombre entre son retour d'Allemagne en 1945 et sa rencontre, dans les années 1950, avec le peintre Gen Paul et sa bande. Après les années de l'Occupation et de la guerre, voici les années grises, années de pénurie où la France a froid et faim. Cabossée par la vie, n'ayant ni métier ni relations, Chantal tente de survivre. Les petits boulots vont se succéder, rebutants, mal payés : laveuse et peigneuse de queues de cheval, manutentionnaire en tout genre... S'y ajoutent un climat de jalousie entre employées, mais aussi les privautés que s'arrogent patrons et contremaîtres. Se loger n'est pas simple non plus. C'est souvent une chambre d'hôtel au confort spartiate. Quant à la nourriture, c'est une idée fixe à une époque où les tickets de rationnement ont toujours cours. Les loisirs se réduisent à une séance de cinéma où l'on cherche un semblant d'intimité. Mais les galants sont rares, peu fortunés, les liaisons fugaces et sans lendemain : Marcel, baptisé " Gros Nounours ", " le Grizzli ", Michel, un homosexuel, Lucien, Ramon... Dans une telle situation, comment bâtir un projet de vie, élever un enfant ? D'où la peur des grossesses intempestives qu'on doit assumer tant bien que mal. Pourtant, tout n'est pas désespéré et Chantal, forgée aux épreuves, reste incorrigiblement optimiste. Pour éclairer son quotidien monotone, elle apprend la guitare, rencontre Alexandre Lagoya et Ida Prestli et, par leur entremise, découvre Le Lapin agile, et bientôt Gen Paul. Montmartre, dès lors, est son oxygène, son refuge, dont elle donne, au final, quelques savoureux tableaux.

06/2014

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Littérature étrangère

Entretiens avec Anna Akhmatova

Première édition intégrale en français, incluant le troisième tome (1963-1966) de l'édition russe et les "Extraits des Cahiers de Tachkent", ville où les deux femmes avaient été évacuées pendant la guerre, de novembre 1941 à décembre 1942. Traduction du russe de Lucile Nivat, Geneviève Leibrich et Sophie Benech. Edition et présentation de Sophie Benech. Notes et dictionnaire-index des noms de personnes par Lydia et Elégie Tchoukovskaïa, complétés par Sophie Benech. "En 1940, je ne notais presque plus jamais rien sur moi-même dans mon journal, et je parlais de plus en plus souvent d'Anna Andreïevna. D'elle on avait envie de parler, car de toute sa personne, de ses paroles et de ses actes, de sa tête, de ses épaules et des gestes de ses mains émanait cette perfection qui n'est le propre en ce monde que des grandes oeuvres d'art. Le destin d'Akhmatova - quelque chose de plus grand que sa propre personne - modelait sous mes yeux, à partir de cette femme célèbre et délaissée, forte et désarmée, une statue de la douleur, de la solitude, de la fierté et du courage. Les premiers poèmes d'Akhmatova, je les connaissais par coeur depuis l'enfance ; ses nouveaux vers et, avec eux, le geste de ses mains brûlant le papier au-dessus du cendrier, le profil au nez aquilin qui dessinait une ombre nette sur le mur blanc de la prison de transit, tout cela faisait désormais partie de ma vie de façon aussi naturelle et indiscutable que les ponts de Léningrad, la cathédrale Saint-Isaac, le Jardin d'été ou les quais de la Néva". Lydia Tchoukovskaïa, "En guise de préface", Entretiens avec Anna Akhmatova, 1966.

11/2019

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Critique littéraire

Oeuvres. Tome 3, Fragments, Edition bilingue français-grec ancien

L'édition complète des Ouvres de Favorinos d'Arles dans la collection Budé, prévue en trois volumes, s'enrichit d'un deuxième volume, qui recueille tous les fragments ou témoignages connus relatifs à cet auteur. Rappelons que Favorinos est né à Arles et qu'il a fait très tôt le choix de s'exprimer en grec plutôt qu'en latin (c'est aussi le cas, très rare, de Marc Aurèle et d'Elien) et qu'il a été en relation avec ceux qui comptaient dans le monde intellectuel de l'époque (Plutarque, Dion Chrysostome, Aulu Gelle ou Lucien). Néanmoins, de son ouvre, il ne nous est virtuellement rien parvenu : deux discours conservés dans la collection de Dion (publiés au vol. I de cette édition), une Consolatio à l'occasion de son exil, retrouvée sur un papyrus au XXe siècle (ce texte, le " Sur son exil " sera publié au vol. II). Dans ce volume, sont rassemblés tous les textes où apparaît le nom de Favorinos, sans faire de distinction entre testimonium ou fragmentum. On aboutit ainsi à un ensemble de 163 fragments. Ils sont classés, à leur tour, en deux ensembles : fragments assignables à un ouvrage déterminé (96 fragments) ; fragments non assignables (67 fragments). On reconstitue ainsi, avec plus ou moins de précision, vingt-et-un ouvrages, où l'on reconnaît sans peine la plupart des sujets abordés par les sophistes de la seconde sophistique. Tous ces fragments sont accompagnés non seulement d'une traduction, mais aussi d'un riche commentaire. Pour tous les titres d'ouvrages, on trouvera une notice générale, qui s'efforce de replacer le texte dans le contexte de la création intellectuelle du IIe siècle, et confirme la place de Favorinos dans ce vaste mouvement littéraire et philosophique.

06/2010

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Littérature étrangère

Malva

Depuis son étrange paradis, Malva raconte sa courte vie et surtout celle de ses parents, Pablo Neruda et Maria Hagenaar. Voyageant au gré de ses réminiscences et de ses lubies à travers le monde et les époques, elle revient sur leur rencontre en Indonésie, leur mariage, leur installation à Buenos Aires puis à Madrid. Elle s'évertue à saisir ce qui les a liés puis séparés, à approcher le feu poétique et politique dont brillait Pablo. Profondément blessée par le choix de son père de quitter le foyer après sa naissance, Malva veut comprendre ce qui l'a poussé à la fuir, elle, sa fille atteinte d'hydrocéphalie, et à l'effacer de sa mémoire. Cherchant obstinément à circonscrire la douleur de l'abandon, ivre de la parole dont elle a été privée pendant ses huit années sur terre, Malva harangue, non sans malice, ceux qui partagent son sort d'enfant délaissé : Daniel Miller, Eduard Einstein, Lucia Joyce et d'autres. Jusqu'à l'auteur, Hagar Peeters, dont l'enfance a été marquée par l'absence paternelle. Son père, journaliste en Amérique latine, a notamment couvert l'enterrement de Pablo Neruda et rendu hommage au courage des Chiliens venus en masse accompagner le cercueil et crier, à la barbe de la junte, que le poète restait "présent, maintenant et toujours ! ". C'est aussi ce que proclame Malva, d'une petite voix aigre-douce, tout en revendiquant sa place dans l'histoire de son père. Hagar Peeters, déjà très remarquée pour son oeuvre poétique, révèle ici son talent de romancière en explorant avec une grâce piquante, émaillée de réalisme magique sud-américain, le mystère de l'amour et de l'abandon, la force du souvenir et de la poésie.

03/2019

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Littérature étrangère

Le noyau blanc

Rüdiger Stolzenburg a presque la soixantaine. Chargé de cours à l'université de Leipzig, il n'a aucune chance de voir sa carrière universitaire progresser ; en général, lorsqu'un poste de professeur se libère, il est attribué à un collègue de l'Ouest. Son champ de recherches - le librettiste et compositeur Weiskern - n'intéresse personne : impossible donc de trouver des crédits de recherche. Sa vie privée n'est guère plus enthousiasmante, bien qu'il collectionne les femmes, jeunes, voire même très jeunes, et piétine allègrement l'amour de la seule femme qui tienne vraiment à lui. Or, Stolzenburg a des difficultés financières, car dans la nouvelle Allemagne son maigre salaire de chargé de cours ne suffit plus à lui assurer le train de vie auquel il aspire, d'autant que le fisc de la réunification vient de lui notifier un redressement d'impôts assez conséquent. Rüdiger croit voir son heure de chance dans une proposition qui lui parvient via Internet : un collectionneur l'informe être en possession de manuscrits inédits et inconnus de Weiskern pour lesquels il cherche un acquéreur. Pris d'une passion furieuse pour ces textes, il remue ciel et terre pour trouver l'argent. Envisage même de se laisser acheter par un étudiant en échange d'un diplôme. Christoph Hein a habitué ses lecteurs à son regard lucide et à ses descriptions sobres et incisives. Dans ce roman il souligne la façon dont la chute du Mur et la réunification ont profondément modifié le cours de la vie des Allemands de l'Est. Son héros, naïf, mal à l'aise avec les règles d'une société dans laquelle chacun est en concurrence avec tous pour conquérir sa place au soleil, est l'éternel perdant de ce nouvel ordre du monde.

09/2016

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Littérature française

Caprices

Tel un musicien pour se délasser se laisse aller à une composition sans plan déterminé, pour nous faire entendre ses fantaisies sur les thèmes les plus variés, Francis de Miomandre nous ouvre un univers des plus variés où il accueille les plus humbles choses de la vie quotidienne : une bulle de champagne, une touffe de chiendent, une pierre. Les ayant accueillies il les pénètre, leur insuffle son âme emplie d'amour universel, leur prête nos sentiments humains, nos rêves, nos déceptions, et jusqu'à nos larmes. Puis il nous enchante par de petites histoires, vrais contes d'Andersen où l'humour se mêle au lyrisme et nous révèle quelques-uns des symboles les plus pathétiques de notre absurde existence, nous fait entrevoir les vérités les plus profondes. Ce livre que l'on peut ouvrir n'importe où, lire dans tous les sens sans perdre un iota de son charme et de sa haute portée philosophique est enveloppé d'un halo de féerie, d'une vapeur somnambulique, et l'on se demande où est le réel, où est le rêve parce que les envols du songe reposent sur les bases solides de la plus lucide connaissance de la réalité. Caprices est un pas de plus sur la voie royale que l'artiste a empruntée depuis Direction Etoile, Le Fil d'Ariane, Samsara, Les Jardins de Marguilène, Fugues, avec une sûreté sans cesse plus grande. Tout frémissant d'amour bouddhique et nimbé du sourire tendre et mélancolique de la sagesse, Caprices, dans un style de plus en plus dépouillé et ruisselant de poésie, nous amuse, nous enchante et nous laisse au bord de cette angoisse métaphysique qui préoccupe tant d'écrivains plus réalistes.

02/1960

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Littérature étrangère

L'archipel du goulag. Tome 2

" Dans sa lutte inégale contre le pouvoir terrestre, usurpateur et mystificateur, l'homme désarmé n'a pas eu depuis des siècles, sous aucune latitude, de défenseur plus lucide, plus puissant et plus légitime qu'Alexandre Issaïevitch Soljénitsyne... " " C'est probablement le livre de ce siècle. Il va écraser sous sa masse, sous son poids spirituel et temporel, tout ce qui a été publié depuis la guerre... " Ces deux phrases résument les milliers de réactions qui ont salué de toutes parts la publication du premier tome de l'Archipel du Goulag. Ce volume central plonge à présent le lecteur au cœur même de l'histoire et de la géographie de l'Archipel. On assiste à son surgissement, à sa consolidation, à son essaimage et à sa prolifération à la surface de ce pays qui a fini par devenir une sorte d'immense banlieue de ses propres camps, vivant du travail exterminateur d'une nouvelle nation d'esclaves, tout en s'imprégnant peu à peu de ses mœurs et de ses mots. Voici décrite par le menu cette " culture " concentrationnaire qui s'est perpétuée pendant des décennies chez des dizaines de millions d'indigènes de l'Archipel, avec ses rites, ses règles, sa tradition orale, sa hiérarchie et ses castes, jusqu'à engendrer comme une nouvelle espèce infra-humaine -les zeks, peuplade unique dans l'Histoire, la seule sur cette planète à avoir connu une extinction aussi rapide et à la compenser par un mode de reproduction non moins accéléré : les flots successifs d'arrestations massives. Impossible à un seul rescapé de tout vouloir décrire en quelques centaines de pages, précise Soljénitsyne ; ajoutant toutefois : " Mais la mer, pour savoir quel en est le goût, il n'est besoin que d'une gorgée. "

09/1974

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Littérature française

Les enfants du quartier sombre

« Avant de se lever et partir, ils ont tous compris, à travers tous les récits de Conakry-Matin, les vicissitudes inutilement vécues. Ils comprennent à ce point que leurs rêves ont fondu, puisqu'ils savent pertinemment qu'ils sont loin d'obtenir gain de cause auprès de monsieur Emploi, cambré à verser le sang à flots comme gage de survie. De même, ils viennent de loin pour marcher vers le devenir, éclairant ceux qui sont insensibles ; ils veulent aller vers cette raison longtemps désavouée. Aussi, ils partent avec la conviction qu'ils y arriveront dans l'ivresse de la liberté en marche. » Tragédie moderne, chronique lucide de la société guinéenne, ce roman choral est un uppercut qui renvoie directement à l'horreur du Stade du 28 septembre, voilà plus de quinze ans. Comme l'explicite la préface d'Alimou Camara : « Les Enfants du quartier sombre, c'est le récit d'une marche, inéluctable et tragique, vers la mort. Mohamed Salifou Kéita dépeint dans son roman le quotidien d'une jeunesse en perdition qui se rebelle, une jeunesse qu'on perd et qui se perd dans la ville de Conakry. De fait, l'organisation d'une marche de protestation contre les puissants de la ville occupe le « cercle » des jeunes désœuvrés, chômeurs et déflatés. Les quatre meneurs, férus de littératures, de philosophies, de discussions et de débats sans fin, sont sans illusions sur l'issue de la marche. Maracaibo, Conakry-Matin, Decoya et Houssei sont comme des âmes damnées et errantes de la ville. [...] C'est le roman d'une ville et de ses habitants. Une humanité qui se débat pour rester debout ; une ville dont le cœur palpite et dont le pouls bat au rythme de ses quartiers sombres. » Une œuvre bouleversante mais nécessaire.

10/2015

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Policiers

Alibis N° 60, automne 2016 : Spécial "Personnages récurrents"

LES FICTIONS : « Fragile comme des empreintes dans la neige  », de Richard Ste-Marie  ; «  Le Faux-cils  », de Johanne Seymour  ; « La Ruée vers l'or  », d'André Jacques  ; «  La Tête de violon  », de Jean Lemieux  ; «  La Burqa de fer  », de Jean-Jacques Pelletier. L'ARTICLE : « Conversation avec Norbert Spehner », de Philippe Turgeon. Avec « Fragile comme des empreintes sur la neige », Richard Ste-Marie convie le lecteur à une rencontre exclusive entre ses deux personnages fétiches : Hämmerli, le tueur à gages amateur d'opéra et Pagliaro, sergent-détective qui se démarque de tous les clichés du policier habituel. Quant à elle, Johanne Seymour propose une enquête de Kate McDougall qui trouve un indice bien particulier… « Le Faux cils » lui donnera beaucoup de fil à retordre ! L'islam est sans nul doute l'un des sujets brûlants de l'actualité mondiale. Jean-Jacques Pelletier s'y attaque avec « La Burqa de fer ». Gonzague Théberge, enquêteur à la retraite, tombe sur un cadavre au cours de sa promenade quotidienne. Tout semble pointer vers un meurtre aux motivations racistes… sinon pourquoi le corps serait-il enfermé dans une burqa de fer ? « La Tête de violon » de Jean Lemieux met en scène André Surprenant, sergent-enquêteur pour la Sûreté du Québec, qui doit remonter aux origines d'un violon pour comprendre les motivations d'un crime. Finalement, nous assistons à une conversation entre le lieutenant-détective Lucien Latendresse et l'antiquaire Alexandre Jobin qui mène à la résolution d'un crime dans « La Ruée vers l'or » d'André Jacques. Les lecteurs sont choyés : le numéro 60 d'Alibis contient une entrevue exclusive avec Norbert Spehner, spécialiste du roman policier et critique régulier dans plusieurs médias. De nombreuses critiques de romans viennent clore ce soixantième numéro.

03/2017

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Théâtre

Théâtre. Tome 2, Le voyage de derrière la montagne ; Le drame du Fukuryu-Mary

Le tome II du Théâtre de Gabriel Cousin contient deux pièces consacrées à des problèmes actuels. Les choeurs sont promus au rang de protagoniste et les véritables héros en sont la foule, la vie quotidienne et l'homme moyen. Le Drame du Fukuryu-Maru est l'histoire d'un couple japonais qui se débat entre les préjugés anciens et les exigences de la vie moderne. Une jeune fille de famille aristocratique, Matsuyama, défigurée et stérile depuis l'explosion de la bombe atomique de Nagasaki, refuse l'amour d'un jeune pêcheur, Urashima. Au cours d'une campagne de pêche, celui-ci subit à son tour les effets radioactifs de l'expérience de la bombe H. Matsuyama accepte alors son amour et décide de se faire faire une opération de chirurgie esthétique. Pendant son absence Urashima meurt. Et Matsuyama, dont l'opération a réussi, veut rejoindre son fiancé pendant la procession des cendres. Mais la foule l'en empêche : redevenue belle, elle ne sera pas seule, le peuple a besoin de beauté pour vivre. Le voyage de derrière la montagne met en scène la vie quotidienne d'un petit village d'une région du tiers-monde où règne l'angoisse de la faim. La vieille Orin réfléchit sur sa vie et cherche une bru pour son fils veuf qui la conduit au sommet de la montagne parmi les squelettes de vieillards ayant déjà accompli ce pèlerinage. Sous prétexte d'atteindre le dieu, elle se laisse mourir de faim, abandonnant sa nourriture aux plus jeunes. Mais son petit-fils, plus lucide et moins résigné, rêve à une vie meilleure et espère aller un jour de l'autre côté de la montagne où la faim est inconnue.

11/1964

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Critique littéraire

La muse démocratique. Henry James ou les pouvoirs du roman

Subtil analyste de l'ambiguïté des sentiments humains, excellant à multiplier les points de vue sur les êtres et à susciter la perplexité du lecteur, Henry James figure, à côté de Woolf, Proust, Joyce, Musil, dans le panthéon des très grands écrivains qui ont renouvelé le roman moderne. Ses livres les plus célèbres - Portrait de femme, Le Tour d'écrou, L'Image dans le tapis, Les Bostoniennes - composent d'inoubliables variations sur le thème de l'insondable mystère qu'est la vie de chacun. " On ne peut dire le tout de rien ", écrivait-il volontiers. Mais cet Américain qui avait adopté l'Angleterre comme patrie, cet inconditionnel de la démocratie du Nouveau Monde qui ne se sentait bien que dans l'Ancien, est aussi un témoin particulièrement lucide de l'époque qui finit et de celle qui commence. Avant les autres, il a vu que le mouvement de l'égalisation dans les sociétés modernes, irréversible et d'ailleurs souhaitable, préparait un monde qui verrait la confusion des rôles, le règne tout-puissant de la richesse, la religion triviale de la normalité ; il a pressenti que les sociétés de demain seraient inamicales à l'art, élitiste et hiérarchique par essence. C'est cette face jusqu'à présent cachée de l'œuvre de James qu'explore ici Mona Ozouf, que sa connaissance de l'histoire de l'idée démocratique rend singulièrement apte à entendre, dans ces textes célèbres, un écho nouveau. La muse démocratique a-t-elle devant elle de beaux jours ? Le spectacle d'une humanité grégaire la rebute, le déclin de la vie privée la fait trembler ; les relations entre hommes et femmes la désespèrent. Pour éclairer son inspiration désenchantée, il y a, heureusement, la littérature.

07/1998

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Critique littéraire

Drôle de vie

Née à Bologne en 1916, fille d'une exilée russe juive et d'un extravagant père italien, Elisabeth Naldi rencontre Roger Vailland en 1949. C'est une renaissance, pour elle comme pour lui. Elle a trente-trois ans, a connu la scène, deux maris, la Résistance en Italie. Il est écrivain, communiste, libertin, il émerge de la drogue. Ensemble, ils entrent dans la passion d'une vie dédiée à la littérature, la politique et aux ballets nocturnes. Fuyant Paris, ils s'installent à la campagne, dans l'Ain, près des paysans et des ouvriers. C'est là que Roger, poursuivant l'œuvre commencée avec Drôle de jeu et Bon pied bon œil, écrit Beau Masque, 325000 francs, La Loi (prix Goncourt 1957), La Fête, La Truite. Il meurt à cinquante-sept ans d'un cancer du poumon. Elisabeth reste seule dans leur maison de Meillonnas, où elle assume avec courage et humour son nouveau rôle de veuve d'écrivain, en même temps que son statut de personnage de roman. Toute leur vie, Elisabeth et Roger auront cherché un bonheur loin des convenances. Avec la liberté de ton d'une femme lucide et pleine de fantaisie, Elisabeth raconte la storia Vailland, l'ascèse de l'écriture et du militantisme, mais aussi les filles et l'alcool quand Roger avait bien travaillé, les relations avec le " Parti ", ainsi qu'avec d'autres couples fameux - Aragon et Elsa Triolet, Sartre et Beauvoir... Elle livre sa vérité propre, tragique et loufoque à la fois, et, au fil d'épisodes cocasses et de portraits grinçants, jette une lumière nouvelle sur une époque que l'Histoire et la littérature ne sont pas près d'oublier. Elisabeth est morte juste avant la parution de ces mémoires (1984), écrits avec Philippe Garbit, producteur à France Culture, et réédités à l'occasion du centenaire de la naissance de Roger Vailland.

02/2007