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Littérature étrangère

S

S, treizième roman de John Updike - du nom de l'héroïne Sara, ou Sare, mais aussi S comme Serpent, sexe, sensualité, comme sagesse (orientale) et science (occulte), et enfin comme sanscrit -, se déroule sur fond de yoga dans un ashram transplanté d'Inde en Arizona et régenté par un pseudo-gourou, l'Arhat. Loin de l'habituel microcosme d'une petite ville de Nouvelle-Angleterre et malgré leurs masques, les personnages sont dénués d'exotisme et marqués par les valeurs et travers d'une époque et d'une société qui, comme toujours, suscitent l'ironie et la causticité de l'auteur. «A quoi bon vivre, demande un des personnages, si l'on ne peut faire peau neuve ?» Changer de rôle, de vie, de milieu, telle est l'aspiration de Sara P Worth, moderne Hester Prynne dont la généalogie est un discret hommage à Nathaniel Hawthorne. En rupture de ban conjugal et social, fascinée par l'aura médiatique de l'Arhat, Sara se fait «sannyasin» pour, rebaptisée Kundalini et sous la férule spirituelle et charnelle du Maître, dompter son ego et parvenir à «moksha», le salut par le rejet de toutes illusions. Accablée d'humiliations, Sara/Kundalini secoue son joug et quitte l'ashram pour vivre son nirvana au soleil des Caraïbes, en marge de ses amours mortes et de ses illusions évanouies. Ce roman, composé de lettres et de bandes pour la plupart dues à Sara, se double d'une comédie d'illusions et de désillusions, acide et doucement amère, contée par la bouche d'une femme à la fois trahie et traîtresse, dans la lignée des héroïnes de Couples, Epouse-moi et Les sorcières d'Eastwick. Une fois encore, Updike se montre tiraillé entre l'ange et la bête, la religiosité et la chair. En quête de sa vérité, Sara/Kundalini, comme ses aînées, cherche à tâtons sa voie au «crépuscule de la vieille morale», parmi les méandres de la philosophie orientale et de l'érotisme. Pétillant d'esprit, fertile en inventions, conçu comme une farce mais emporté par un crescendo poétique, S marque une nouvelle étape dans l'entreprise de «dépoussiérage» du roman moderne que poursuit l'auteur. Une oeuvre à lire d'une traite, non comme un nouveau pamphlet féministe ou sexiste, ni comme une satire des sectes, mais comme une variation baroque et désopilante sur le thème favori de John Updike : le droit de l'individu à l'épanouissement de son moi.

04/1991

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Anges - Archanges

Couple en crise ? Réagissez avant qu'il ne soit trop tard ! Demandez de l'aide aux Anges et aux Archanges et utilisez le pouvoir de votre mental.

Votre conjoint. e, votre bien-aimé. e s'éloigne de vous, la monotonie s'installe, le dialogue devient rare, vous ne faites plus rien ensemble... Il n'y a pas d'infidélité, mais la vie à deux devient "chacun pour soi". Votre souhait est de rétablir le contact, retrouver la complicité des jours heureux, de repartir sur de nouvelles bases... Alors, réagissez avant qu'il ne soit trop tard ! - Le contenu de ce manuel peut vous permettre un retour d'affection, rétablir la paix conjugale, vaincre la crise... De quelle façon ? 1/ tout d'abord, en sollicitant d'une certaine manière votre ange gardien, ses frères spécialistes dans le domaine, et tout particulièrement 2 Anges de la stabilité du couple, aidant à lutter contre la monotonie et lassitude, et accordant la réconciliation, le renouveau... 2/ sans oublier le pouvoir incontestable des archanges et esprits de la nature pour vous accompagner dans votre démarche (de retour d'affection ! ) et si cela fait partie de votre religion, d'invoquer un saint particulier. 3/ d'un autre côté, une technique facile mais efficace pour vous permettre de déployer votre puissance mentale, et ainsi être capable d'agir indirectement par télépathie sur votre conjoint. C'est un processus simple (lire des phrases précises) qui vise à l'influencer positivement. Ces préceptes forts renforcent les prières et agissent en lui transmettant par la pensée votre souhait de rapprochement. Mais aussi par autosuggestion en vous donnant l'énergie et la détermination pour garder confiance en votre pouvoir de séduction. 4/ pour compléter, quelques exercices d'introspection vous sont proposés. Dans la forme simple, les prières se font en neuvaines mensuelles. 5/ mais pour ceux qui souhaitent ajouter un peu de "magie lunaire" à leur demande, un paragraphe spécial "prier en fonction de la lune" vous est proposé. Il suffit de vous munir d'un calendrier de l'année en cours (et/ou à venir) avec les lunes indiquées, et de vous référer au "calendrier exemple" qui est ajouté. Rien de compliqué ! Tout vous est expliqué. Mais ce n'est pas tout ! 6/ en fin de volume, vous trouverez un pentagramme à découpé et à remplir... (Bien respecter le jour de la semaine). Ainsi, vous retrouverez cette complicité des premiers temps, vous surmonterez la crise et reprendrez votre vie de couple sur de bonnes fondations... Rituels simples mais d'une grande efficacité !

01/2023

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Littérature étrangère

Le grand cercle

"Le Grand Cercle", paru à New York en 1933 aux éditions Charles Scribner's Sons, deuxième roman de Conrad Aiken (1889-1973), était jusqu'alors inédit en français. Poète majeur d'une oeuvre considérable, nouvelliste sublime, critique... , également éditeur d'Emilie Dickinson, homme dont la discrétion fut exemplaire, poursuivant la résonance de son temps sans y être esclave, et dont l'influence fut décisive sur des oeuvres telle celle, répétons-le, de Malcolm Lowry qui, de ses propres mots, reconnut en lui "un père spirituel" , Aiken est cependant resté dans l'ombre. Ce roman se compose de quatre grands chapitres évoquant des mouvements musicaux quasi indépendants les uns des autres, notamment le deuxième chapitre, lequel entièrement entre parenthèses, en flash-back, revient sur l'adolescence d'Andy, là où tout se serait joué en effet... Par ailleurs, ce second chapitre n'est pas sans rappeler de par son approche sensible de l'enfance et de l'adolescence sa nouvelle : "Etrange clair de lune". Andy devenu Andrew Cather le Borgne, héros ou plutôt anti-héros moderne, porteur d'une culture classique, est à l'image de l'écrivain lui-même. Les références y sont plus européennes qu'américaines ; Melville, Poe, aux côtés de Shakespeare, Michel-Ange et Dante, comptent parmi les présences d'un univers qui ne craint pas les outrances, les ruptures de temps et de ton. Ajoutons à ces présences, celle de Freud qui lut "Le Grand Cercle" et en fut séduit au point de vouloir rencontrer son auteur. Ecrit dans une période difficile dans la vie de son auteur se considérant, non sans humour, lui-même "posthume" , suite à une tentative de suicide, ce roman peut être considéré comme l'expérience d'une remontée vers un renouveau de la vie calquée sur la déconvenue banale d'un couple : une tromperie. Dans une lettre datée du 24 octobre 1932 à un ami, en fin de la rédaction du Grand cercle, "son fidèle vieux cauchemar" tel qu'il le qualifiait encore dans cette même lettre, Conrad Aiken notait : "On ne change jamais sans un Acte ? Mais les mots sont des actes, les idées sont des actes, les sentiments sont des actes, les attitudes sont des actes ? " Ces questions tangentes, sans réponses, qui se veulent aussi affirmatives, semblent en ce roman côtoyer l'impossible. Un grand cercle se dessine...

10/2017

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Littérature française

La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux. Un roman de Marquis De Sade

La Philosophie dans le boudoir ou Les Instituteurs immoraux est un ouvrage du marquis de Sade, publié en 1795. Le sous-titre en est Dialogues destinés à l'éducation des jeunes demoiselles. Résumé L'ouvrage se présente comme une série de dialogues retraçant l'éducation érotique et sexuelle d'une jeune fille de 15 ans. Une libertine, Mme de Saint-Ange, veut initier Eugénie de Mistival "dans les plus secrets mystères de Vénus" . Elle est aidée en cela par son frère (le chevalier de Mirvel), un ami de son frère (Dolmancé) et par son jardinier (Augustin). Etude de l'oeuvre Un enseignement en alternance Le livre n'est pas qu'une longue description de gestes et d'actions. Il est construit (surtout le troisième dialogue) sur l'alternance entre dissertation philosophique et application concrète des préceptes évoqués. La théorie alterne avec la pratique. Le titre du livre évoque déjà cette dualité puisque le boudoir est une petite salle disposée généralement entre la chambre et le salon, c'est-à-dire, entre la pièce consacrée aux ébats amoureux et la pièce consacrée à la conversation. La théorie "Pornographie et philosophie ne se distinguent pas catégoriquement à l'ère des Lumières. [... ] la critique sociale et politique [... ] passe par le dévoilement de ses effets obscurs sur les corps et leur économie. Parler, écrire, mettre en scène le sexe et ses catégories, c'est parler de beaucoup plus que du sexe. Les désordres, les régulations des corps individuels engagent ou trahissent ceux du corps politique et social1". On comprend mieux alors qu'au-delà de la crudité du texte et de son thème libertin, on trouve un discours philosophique, presque appel aux armes, mettant de l'avant les idées du Marquis par rapport à la liberté, la religion, la monarchie, et les moeurs. Intitulé "Français, encore un effort si vous voulez être républicains" , l'appel public qui s'insère avant le cinquième dialogue présente les mêmes idées que celles qui figurent dans les onze "opuscules politiques" de Sade publiés entre 1790 et 1799. La réflexion de Sade s'inscrit parfaitement dans celle de son époque. Elle prolonge les débats philosophiques sur le concept de Nature et sur le rôle de la société par rapport à cette Nature ainsi que sur l'influence de cette dernière sur les comportements humains.

01/2023

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Littérature française

Mon petit frère

Un livre tendre où Jean-Louis Fournier se souvient avec humour et nostalgie de son petit frère, de leur complicité, de leur enfance. Les deux frères étaient bien différents : l'un, Jean-Louis, vif, extraverti, enjoué, farceur, cancre, séducteur à succès ; l'autre, Yves-Marie, mutique, tout en " in " (intérieur, intègre, introverti, intelligent), premier de classe, peu entreprenant auprès des filles... Et pourtant ils s'aimaient, si proches grâce aux seuls treize mois qui les séparaient, liés par cette enfance d'un autre siècle à Arras, fils d'un père médecin alcoolique et absent, et d'une mère courageuse tentant de tenir le rang de la famille malgré le manque cruel d'argent. Un lien puissant qui perdure même après la mort d'Yves-Marie, et que Jean-Louis fait revivre ici avec délicatesse et humour, en racontant ces années où le paradis était de manger les groseilles et les abricots de la tante Védastine, d'accueillir la maraîchère avec sa voiture de cow-boy, d'oser une journée d'école buissonnière où la ville entière se met à leur recherche, de monter sur le dos d'un épagneul, d'apprivoiser une oie, de chanter dans la chorale à côté de jeannettes qu'ils convoitaient avec une " faim de loup ", d'incarner Jésus et un ange dans des tableaux vivants, de chaparder les marrons glacés de la grand-mère, d'accueillir à la fin de la guerre les soldats américains qui distribuaient des chewing-gums, de tricoter, de fabriquer des enregistreurs à cylindres en grillant le poste de radio nouvellement acheté à crédit par leur mère, de fabriquer des skis avec de vieilles lattes de parquet plongées dans de l'eau bouillante, ou un hélicoptère à pédales qui les emmènerait dans le ciel... Les deux hommes ne furent jamais jaloux l'un de l'autre. Jean-Louis n'enviait pas son intelligence à Yves-Marie, paradant même à ses côtés dans Paris, fier de son frère en uniforme de polytechnicien ; Yves-Marie, lui dont " Excel était le peintre préféré ", heureux des succès littéraires de son frère, célébra avec sa famille son prix Femina. Une grande tendresse les unissait, que Jean-Louis raconte avec son style unique, empreint de sincérité et de drôlerie, de sensibilité et de nostalgie.

10/2023

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ST2S (Sciences et technologies

Toutes les matières 1re ST2S. Cours et entraînement au contrôle continu, Edition 2023

Un ouvrage de révision  complet  : - Le  cours illustré  par de nombreux  schémas et exemples : schémas, infographies, cartes mentale - des  entraînements  corrigés  aux épreuves de contrôle  continu  de 1re - un  entraînement  ciblé sur l'épreuve finale anticipée de Français - des  enrichissements numériques  variés (vidéos, cartes, presse, etc. ) disponibles sur  foucherconnect. fr  pour approfondir ses connaissances et enrichir sa culture personnelle Nouveautés 2022 : - Français : toutes les oeuvres au programme déclinées en fiches de révision, téléchargeables sur foucherconnect. fr - De nouveaux entraînements corrigés, au plus près des nouvelles épreuves du bac ! - Plus de 150 QCM interactifs pour vérifier l'acquisition des connaissances Matières  -Sciences et techniques sanitaires et sociales -Biologie et Physiopathologie humaines -Physique-Chimie pour la santé -Mathématiques -Français -Histoire-Géographie -Anglais Le titre le plus efficace pour bien se préparer et réussir son année décisive de 1re ST2S !

07/2022

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Travail social

Voyager avec les mineurs non accompagnés. Repères pour une pratique décentrée en Protection de l'enfance

Après un "avant-propos" qui situe le contexte et les contours de la réflexion et une introduction qui présente les Mineurs non accompagnés comme un analyseur de l'adolescence contemporaine (métissée, transculturelle), de l'institution de la Protection de l'enfance (famille, parentalité, lien social) et du vivre ensemble dans la Cité (faire tenir ensemble les altérités), l'ouvrage est structuré en 6 chapitres illustrés de nombreuses vignettes cliniques ou d'encadrés pour alimenter et aller plus loin dans la réflexion. - Le chapitre 1 est consacré à l'âge et à l'héritage des "adolescents du monde" : les Mineurs non accompagnés, les adolescents dits de banlieue, les "issus de l'immigration" et les "autres" adolescents vivant dans un même monde. L'ensemble de ces adolescents ont l'âge de l'Histoire. - Le chapitre 2 propose un voyage dans le Temps et l'Espace ainsi que dans la dynamique transférentielle et contre-transférentielle avec ces jeunes. Des exemples précis sont donnés pour mettre en évidence l'actualisation des fantômes du passé dans la rencontre clinique ou éducative. - Dans le chapitre 3, il est question de la perception et du traitement socio-politique des corps de ces adolescents et de leur résonance avec l'Histoire globale, notamment de l'esclavage et de la colonisation. Ces jeunes sont souvent marqués dans leurs corps, qui portent les cicatrices de leurs périples migratoires, mais aussi la mémoire des temps anciens. - Le chapitre 4 met en évidence le défi posé par le syndrome victime-délinquant que présente parfois le tableau clinique de ces jeunes. Des stratégies d'intervention sont proposées pour tenter de faire évoluer ce syndrome vers la créativité. - Le chapitre 5 propose de réfléchir sur notre filiation généalogique et sur la nécessité de figures parentales mondialisées - dégagées des idéologies raciales, nationalistes et ethniques - pour ces jeunes en quête affective dans l'institution de la Protection de l'Enfance, dans la société et dans l'environnement-monde. Il ressort que c'est la même question qui a toujours été posée pour tout enfant ou adolescent confié en famille d'accueil ou en institution et qui sont en recherche de reconstruction du lien filial. - Le chapitre 6 propose, de manière synthétique, quelques éléments pour une pratique décentrée ainsi que pour l'analyse des pratiques auprès des Mineurs non accompagnés. Les pratiques et dispositifs interculturels sont notamment revisités sous l'angle d'une clinique de la mondialité, clinique pour tous. - La conclusion remet le cap sur ce voyage inorganisé, improvisé, chez ces jeunes et en nous-mêmes, auquel nous invite l'accueil de ces rejetons de l'Humanité dans la Protection de l'Enfance et la société en général.

02/2021

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Beaux arts

Cergy Ygrec. Tableaux actuels d'une ville nouvelle

Le village de Cergy s'est trouvé pris à la fin des années 1960 au centre d'une agglomération nouvelle voulue par l'état et les aménageurs. 50 ans sont passés comme autant d'années d'une chronique urbaine et humaine : c'est l'occasion pour le sociologue et écrivain Jean-Michel Léger et le photographe Jean-Yves Lacôte d'y revenir et d'en saisir les contours actuels. " Cergy, dès sa construction, a été une ville de brassage, soixante nationalités différentes, Français venus de toutes les provinces. Je trouvais cela prodigieux, une ville pareille, à quarante kilomètres de Paris, cette possibilité d'être ensemble entre gens arrivant de partout. Une ville où il n'y a pas, comme à Rouen, Bordeaux, Annecy – les villes où j'ai vécu – un coeur 'bourgeois', inscrit dans les murs, dans les rues, cette puissance ancienne d'un ordre social, de l'argent, manifestée dans les bâtiments " (Annie Ernaux, Le vrai lieu, Gallimard, 2014). Le petit village de Cergy, dans son écrin de verdure et son univers champêtre, s'est trouvé pris à la fin des années 1960 au centre d'une agglomération nouvelle voulue par l'état et les aménageurs. La création de " centres urbains nouveaux ", à l'échelle de l'Ile-de-France, a apporté des réponses à la croissance démographique et à l'étalement urbain en réalisant un développement multipolaire. 50 ans sont passés comme autant d'années d'une chronique urbaine et humaine faite de ruptures et de continuités, planifications et changements de programme, superpositions et hésitations, lenteurs et fulgurances, échecs et réussites. Dans l'aventure de la ville nouvelle, Cergy est celle qui a connu les bouleversements les plus importants et la croissance démographique la plus spectaculaire, passant de 2 500 habitants en 1969 à plus de 62 000 aujourd'hui. Chaque quartier, constitué autour d'îlots ou d'unités de voisinages, témoigne d'une extraordinaire diversité architecturale, urbaine, paysagère et sociale. En résulte une forme urbaine complexe, vivante, entrelacée de pleins et de vides, de parcs, de routes et de sentiers, de liens et de passages propices à toutes sortes de circulations. Toujours en travaux, travaillant ses limites et son centre, la ville aime se contredire et se mêler, comme sa population, à l'air du temps. En s'attachant aux ambiances singulières des quartiers, aux édifices-témoins et emblématiques (de la Préfecture à l'Axe majeur, par exemple), à ce qui fait lien ou rupture entre les quartiers, le photographe Jean-Yves Lacôte donne à voir autant une histoire des formes urbaines que la manière dont on les habite aujourd'hui, dont on se les approprie ou les détourne. Une photographie-constat de 50 ans de vie (non pas " après " mais " pendant ").

05/2019

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Essais biographiques

Käthe Kollwitz - Regard(s) croisé(s)

Ce volume collectif est issu du premier colloque français consacré à Käthe Kollwitz alors que l'historiographie se développe surtout en Allemagne et aux Etats-Unis. Le principal enjeu en est de sortir du domaine des spécialistes de l'estampe et de faire d'une lacune, le peu de développement de la recherche sur Kollwitz en France, un potentiel heuristique. Le parti-pris était en effet d'ouvrir le propos du colloque à des chercheurs et chercheuses extérieur-e-s au champ de l'estampe allemande, de proposer une lecture croisée de l'oeuvre de Kollwitz, en invitant non seulement des chercheuses et chercheurs en histoire de l'estampe et en histoire de l'art mais aussi en histoire de la photographie, en histoire culturelle ou en études germaniques. Chacun considérant Kollwitz sous l'angle de ses connaissances mais aussi des objets et méthodes propres à sa discipline, leur confrontation permet ainsi de renouveler la recherche sur l'artiste. Trois lignes forces structurent l'ensemble des contributions de ce volume. La première interroge les fonctions de l'image dans l'oeuvre de Kollwitz, à travers l'expressivité des sujets qui, avec récurrence ou au contraire de manière plus marginale, sont chargés d'une signification symbolique, dans le champ artistique ou l'espace social, et jusque dans la pénombre discrète voire secrète de l'atelier, en explorant les potentialités de la gravure, de la photographie ou de la sculpture dont l'artiste a été la praticienne. La deuxième voie d'approche examine la situation de Kollwitz face à l'histoire, en éclairant la confrontation de l'artiste aux combats et violences de son temps, qu'elle vécut dans un enthousiasme parfois inquiet (la révolution allemande) ou qu'elle subit dans la douleur (la mort d'un fils tué à la guerre, dès l'automne 1914, la convertit au pacifisme), cependant qu'à partir de 1933 le nazisme lui retirerait ses droits d'artiste et d'enseignante en la plongeant dans la nuit de l'art décrété dégénéré. La troisième et dernière partie de l'ouvrage réunit des essais interrogeant la portée de l'oeuvre de Kollwitz, en s'intéressant à ses réceptions et ses lectures comme autant d'interprétations qui, parfois, croisent d'autres destins d'artistes, tels George Grosz ou Lea Grundig, et qui varient selon des contextes changeants ? : l'engagement de l'artiste dans l'Allemagne des années 1920, sa postérité dans la RDA d'après 1945 ou les significations de la monumentalité de son oeuvre dans les régimes d'idéologie communiste. Contributions de ? : Aurélie Arena, Claire Aslangul-Rallo, Jérôme Bazin, Annette Becker, Marine Branland, Jean-Numa Ducange, Thierry Dufrêne, Marie Gispert, Christian Joschke, Philippe Kaenel, Morgane Lafagne, Juliette Mermet, Denis Pernot, Emmanuel Pernoud, Chiara Ripamonti, Bertrand Tillier, Catherine Wermester.

08/2022

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Autres philosophes

Le Livre dont Jean Baudrillard est le héros

Le Livre dont Jean Baudrillard est le héros répond à un double enjeu. Il est d'abord conçu comme une porte d'entrée vers la pensée de cet auteur inclassable et souvent mécompris dans le monde francophone. L'ouvrage répond au défi suivant : comment peut-on concevoir une initiation à la pensée de Jean Baudrillard, sans passer par le commentaire universitaire, l'exégète classique ou la glose herméneutique ? Comment détourner le savoir totémique des universitaires, qu'il disait lui-même honnir, tout en permettant aux lecteurs et aux curieux de s'approprier sa pensée et ses concepts en douceur ? L'ouvrage reprend le format bien connu des " Livres dont vous êtes le héros ", ou fictions interactives qui ont connu un certain succès éditorial notamment auprès des jeunes public, il organise donc une fiction interactive autour de cet auteur en mêlant le biographique au philosophique, l'intime au conceptuel, le propédeutique au burlesque. Trois grandes voies narratives s'entremêlent. D'abord, une première voie permet de naviguer dans la vie de Jean Baudrillard – une vie plus ou moins fictionnalisée, dans la plus pure tradition baudrillardienne. Cette voie mobilise des sources inédites de et sur l'auteur (correspondance privée avec ses parents, archives de l'IMEC, photographies personnelles, etc.) Des éléments parfois très ordinaires sont mobilisés pour dire sa pensée. Ensuite, un double fictionnel organise une voie en contrepoint (la question du double hante l'oeuvre de Baudrillard). Ce personnage est marqué par une absence de destin, des péripéties de l'ennui et de la médiocrité. Une troisième voie narrative est plus théorique, abstraite et conceptuelle. Elle permet de se balader dans son oeuvre, en sillonnant de citations en citations, sa philosophie ainsi mise en intrigue. Au final, cette première partie permet à la fois au lecteur de " jouer " à suivre et incarner la vie et la pensée de Baudrillard, tout comme elle peut être parcourue dans un ordre aléatoire. La seconde partie du livre intitulée " Morale de la Traverse " se veut réflexive et théorique, elle pose la question suivante : comment vivre sa vie avec la pensée de Jean Baudrillard, en tant que " mode d'emploi " de la vie. En quoi la spécificité de cette pensée peut être envisagée sous un angle moraliste, voire acquérir une dimension ésotérique qui ramène du hasard dans le destin ? Et comment cette dernière permet une lecture du monde au quotidien : comment traverse-t-on une existence avec le système de pensée de Baudrillard et son renversement perpétuel que nous proposons de nommer la Traverse ? On y parle autant de l'homme-dé, d'un guide de survie à l'attaque d'un ours, de la fin du recoin, du détournement médiatique, du simulacre de la nostalgie et du monde qui va se venger de nous. Avec une préface d'Edgar Morin.

01/2023

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Esotérisme

Histoire de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France. et Les Colonies Françaises 1899 - 1940 2021

Dans le tome I Francis Delon s'appuie essentiellement sur des sources inédites, et retrace l'histoire qui a conduit à la création de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies Françaises (l'actuelle Grande Loge Nationale Française) et au rétablissement de la régularité maçonnique selon la maçonnerie anglo-saxonne. Il retrace ainsi les tentatives de créer, au sein d'une maçonnerie française quelque peu anticléricale et progressiste, des loges apolitiques et symboliques, d'abord à la Grande Loge de France en 1899 avec l'atelier anglophone Anglo-Saxon n° 343, puis, à partir de 1910, au Grand Orient de France avec le réveil du Régime Ecossais Rectifié grâce à l'appui du Grand Prieuré d'Helvétie qui en était l'unique dépositaire. Les difficultés rencontrées par ce rite, en raison de son message " évangélique ", et l'hostilité des dirigeants de l'obédience conduisirent alors Le Centre des Amis, à l'automne 1913, à s'ériger en une Grande Loge souveraine. Celle-ci fut aussitôt reconnue par la Grande Loge Unie d'Angleterre qui souhaitait le rétablissement d'une franc-maçonnerie régulière en France. Affaiblie par des divisions internes et la mobilisation d'une majorité de ses membres lors de la première guerre mondiale, elle échappa à une disparition prévisible en accueillant les loges militaires constituées par des francs-maçons anglophones servant dans les régiments de l'Empire britannique. Le tome II met d'abord l'accent sur l'échec du projet initial de grande loge francophone traditionnelle en raison de la marginalisation progressive des francs-maçons du Rite Rectifié consécutive : au désaveu du Grand Prieuré Indépendant d'Helvétie ; au départ de loges ; à l'impossibilité de rallier les courants spiritualistes de Memphis-Misraïm et du martinisme. L'incompréhension voire l'hostilité des membres britanniques les empêcha également de créer un second atelier rectifié parisien ainsi que d'accueillir Camille Savoire et son Grand Prieuré des Gaules et de participer ainsi la réunification de l'Ordre Rectifié en raison de la séparation existant dans la maçonnerie anglaise entre les ateliers symboliques et les hauts grades. La Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière devient alors une obédience de type anglo-saxonne à la position originale au sein de la franc-maçonnerie française avec des travaux uniquement rituels, des loges d'instruction et de recherche pour une interprétation du fait maçonnique appréhendée sous l'angle de son histoire. Elle bénéficia alors d'une reconnaissance internationale auprès des grandes loges de l'Empire britannique grâce notamment à la promulgation, par la Grande Loge Unie d'Angleterre, des Basic Principles en 1929, complétés en 1938 par les Aims and Relationships of the Craft rédigés conjointement avec les grandes loges d'Irlande et d'Ecosse

09/2021

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Ethnologie et anthropologie

Citoyens du monde ?. Le sujet à l'oeuvre à l'échelle globale

Daniel Argelès, Meghann Cassidy, Heidi Knörzer, Chantal Schütz et Jeffrey Swartwood enseignent au département Langues et Cultures de l'Ecole polytechnique. Ils sont membres du Groupe de Recherche "Identités, Cultures, Histoires" (GRICH). Comment habiter la planète en citoyens d'un monde toujours plus global ? Cette question, les enseignants du Département Langues et Cultures de l'Ecole polytechnique ont souhaité l'explorer en commun. Depuis les spécificités de leur discipline, de leur "aire culturelle" ou de leur champ de recherche, ils ont observé la façon dont individus et groupes cherchent ou aspirent à se constituer en sujets en négociant à leur manière, dans leurs pratiques sociales ou culturelles, leur engagement ou leurs créations, les dimensions enchevêtrées du local et du global. Les contributions abordent des sujets extrêmement divers. Sous un angle très actuel, elles s'inté¬ressent au plurilinguisme chez les Ouïghours de France, à la notion de citoyenneté mondiale chez les Kurdes, aux manifestations vite devenues virales des femmes chiliennes protestant par le geste et la parole contre les violences sexistes lors du mouvement social d'octobre 2019. Dans une approche plus historique, elles explorent la fluidité des identités de caste chez les habitants de la San Diego coloniale, les modalités d'écriture de la conquête du Mexique par un conquis¬tador et un romancier mexicain du XXe siècle, les tribulations et la place du globe de Gottorp dans la Russie de Pierre le Grand à aujourd'hui, le parcours et l'engagement cosmopolitique d'un essayiste juif de Moravie émigré en France et aux Etats-Unis. Dans une optique plus littéraire, elles se penchent sur la façon dont la littérature et le cinéma contemporains appréhendent l'échelle globale : romanciers et poètes afro-américains et afro-britanniques contemporains cherchant à se définir dans l'espace de la globalisation et de la Relation chère à Edouard Glissant, interrogations d'un auteur québécois sur les possibilités d'habiter (et de représenter) le monde à l'ère des flux de containers sillonnant la planète, possibilités de résistance, chez un cinéaste de science-fiction américain, face au dystopies cosmopolitiques d'Empires à venir reflets de notre présent. Cet ouvrage fait suite à une journée d'étude éponyme qui s'est tenue à l'Ecole polytechnique en 2021, elle-même nourrie par un séminaire de lectures théoriques où les travaux d'Arjun Appadurai et de Stuart Hall ont fait écho à ceux de David Harvey ou d'Hartmut Rosa, les réflexions d'Amin Maalouf et de Rosi Braidotti à celles d'Anna Lowenhaupt Tsing ou de Michel Agier. Il s'inscrit également dans la continuité de deux ouvrages collectifs précédemment parus aux Editions de l'Ecole Polytechnique : le Détail à l'oeuvre (2012) et le Sujet à l'oeuvre (2018).

10/2023

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Sociologie

Inflexions N°13 Transmettre Janvier 2010

Avec pour thème "Transmettre" , la revue Inflexions pourrait paraître aborder un sujet relativement neutre. En effet, stricto sensu et de prime abord, du point de vue du militaire, s'il s'agit de transmettre des connaissances, un savoir-faire, voire une culture, on pourra penser que c'est affaire de pédagogie au sens le plus large. Transmettre une expérience est plus problématique, mais nous restons là face à des difficultés, précisément, pédagogiques. Quant à la transmission des valeurs, elle relève pour une large part de la "tradition" , dont la connotation reste, dans les armées, résolument positive : il s'agit bien de transmettre, mais, en l'occurrence, plus qu'un savoir, un savoir-être. Voilà donc un numéro d'Inflexions qui échapperait à la mise en évidence de problématiques aiguës, touchant au coeur de la conscience individuelle ou de la condition humaine, dont cette revue, en croisant les regards du soldat et de l'intellectuel, s'est fait en quelque sorte une spécialité ? Il n'en est rien, car si l'on va aux contributions "civiles" , tout se passe comme si l'on traitait d'un autre sujet. En effet, que ce soit pour le professeur Jean-Pierre Rioux ou pour la présidente Hélène Waysbord, la transmission est abordée sensiblement sous le même angle, celui du "devoir de mémoire" sur lequel s'interroge le premier, celui d'un "impératif catégorique" que met en évidence la seconde, l'un et l'autre se référant à la Shoah comme point focal... "02. Défendons à tous nos sujets, de quelque état et qualité qu'ils soient, d'en renouveler la mémoire, s'attaquer, ressentir, injurier ni provoquer l'un l'autre par reproche de ce qui s'est passé, pour quelque cause et prétexte que ce soit, en disputer, contester, quereller ni s'outrager ou s'offenser de fait ou de parole, mais se contenir et vivre paisiblement ensemble comme frères, amis et citoyens, sur peine aux contrevenants d'être punis comme infracteurs de paix et perturbateurs du repos public". Mais depuis Auschwitz, peut-il y avoir "repos public" ? Pour autant, au nom même de la mémoire, il y a des "frères, amis et citoyens" , dont le soldat est le délégataire pour user de la force des armes qui lui sont confiées, sans succomber à la barbarie. Se souvenir d'Auschwitz, sans se perdre dans le champ gravitationnel du "trou noir" de la Shoah, mais faire que ce soldat soit haussé au-delà de lui-même par l'appropriation des valeurs résolument positives qui lui sont transmises, tel est le défi. N'éclaire-t-il pas quelque peu celui du "devoir de mémoire" caractérisé par le professeur Rioux ? Si tel est le cas, à travers ce thème, la revue Inflexions est bien dans sa vocation.

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Comptabilité

Crédits documentaires, lettres de crédit stand-by, cautions et garanties. Guide pratique, 3e édition

Face aux risques de non-paiement dont le niveau varie en fonction de la situation économique du pays de l'acheteur et de l'évolution des taux de change, les exportateurs ont tendance à recourir à toute la panoplie des sécurisations proposées par les banques et les assureurs-crédit et, entre autres, au crédit documentaire. Les acheteurs, quant à eux, requièrent la mise en place de couvertures en leur faveur : clauses contractuelles plus sévères et garanties bancaires pour se prémunir contre les risques de défaillance de leurs fournisseurs. Ce guide pratique est unique. Il propose une lecture simple et exhaustive des problématiques relatives à la pratique des crédits documentaires, LCSB, cautions et garanties indépendantes dans leurs aspects juridiques, commerciaux et financiers et présente les deux volets de la sécurisation des contrats. Cette troisième édition, mise à jour des dernières révisions — des règles et usances des crédits documentaires (RUU 600) et des garanties sur demande—, intègre la dimension "conformité" ou "compliance" ainsi que les évolutions technologiques en matière de digitalisation du Trade Finance. En référence aux RUU 600, la première partie de l'ouvrage étudie la protection des intérêts de l'exportateur au travers des crédits documentaires et des lettres de crédit stand-by ; les auteurs ont développé la dimension"import" réclamée par nos fidèles lecteurs. L'ouvrage en décrit les mécanismes et les différentes formes et analyse la position de chacun des acteurs sous l'angle des risques et des sécurités obtenues. Il aborde également les crédits documentaires et stand-by à l'import avec les clauses spécifiques liées à certains secteurs d'activité, les exportateurs étant souvent confrontés à des problématiques d'achat international. La deuxième partie traite de la sécurisation de l'acheteur par la mise en place de cautions et garanties de marché par l'exportateur. Après un exposé juridique, l'ouvrage souligne les aspects pratiques conseils aux exportateurs lors de la phase de négociation, puis de gestion. Il présente les différentes garanties et passe en revue les clauses à recommander ou à éviter. Il explique le contexte de mise en jeu des garanties. détaille les recours offerts aux exportateurs et expose un panorama de la jurisprudence en la madère. La troisième partie est consacrée au poids renforcé des mesures de sanctions internationales et d'embargos, de lutte anti-blanchiment et contre le financement du terrorisme dans la gestion des opérations de commerce international. Le respect des mesures d'ordre réglementaire ne se limite pas aux banques, mais concerne aussi les exportateurs, les importateurs ainsi que les prestataires logistiques, par exemple. Ce guide rappelle à tous les acteurs du commerce international — PME, grandes entreprises exportatrices. professionnels du secteur bancaire et de l'assurance, enseignants et étudiants en commerce international et en écoles de commerce — les règles applicables, les usages et les pièges à éviter.

04/2019

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Littérature française

Je ne me souviens pas

Tout le monde... se souvient du célèbre Je me souviens de Georges Perec ou de celui de Joe Brainard (I remember). Mais il est peut-être une autre manière de se décrire, en creux, en angle perdu ou mort, et c'est d'essayer de faire remonter à la surface ce dont on NE se souvient PAS. Dite comme ça, cette proposition paraît futile, ou légère, ou même un peu niaise. En fait il n'en est rien et le travail que cela nécessite est intense et, ici, littérairement enthousiasmant. Cela met en jeu une sorte d'autobiographie modeste, spéculative et méticuleuse mais irrémédiablement floue. Qu'on en juge par les premières pages de ce livre si déconcertant : " Je ne me souviens pas du vase de Soissons. Que je suis allé à l'école, oui, naturellement je me le rappelle, quoique pas dans le détail. Que j'y ai appris des choses, je veux bien le croire. J'étais un as en arithmétique. Mais qu'il fut un temps où j'ignorais que Louis XI utilisait ses fillettes en toute immoralité, que Saint-Louis rendait la justice sous un arbre et que Louis XVI a été guillotiné, ça semble invraisemblable et c'est pourtant une évidence inattaquable. Que, dans le cas de l'auxiliaire avoir, il faut accorder avec le complément d'objet direct situé avant le verbe, que pour ce qui ne se produira que dans l'avenir on doit employer le futur alors que l'imparfait s'impose souvent pour le passé, que, dans la majorité des cas, un s signale le pluriel des substantifs et des adjectifs même s'il y a pléthore d'exceptions, aussi difficile à imaginer que ça puisse aujourd'hui me paraître, il m'a également fallu l'apprendre. Je ne me souviens pas qu'il y eut un moment où j'errais, analphabète, insoucieux du monde intellectuel et de la civilisation. Le vase de Soissons, je ne me souviens pas si j'ai appris son existence au lycée ou dans ma famille. Il est un événement collectif que je peux partager avec tous les Français. Si je ne cherche pas à me documenter, j'ai ceci en tête : après la prise ou le sac de Soissons, Clovis guignait tel vase qu'un autre lui refusa, arguant que la communauté était la règle et le vase aussi partageable que l'enfant à la mère indécise présenté devant le roi Salomon. Rage impuissante de Clovis puisque nul Salomon n'empêcha l'étripage du vase. Là-dessus, des années plus tard, à la suite de circonstances redevenues inconnues pour moi, le roi des Francs se venge de l'autre, lui coupant la tête, le tue en tout cas, en prononçant la fameuse phrase dont il serait un peu fort que je ne me souvienne pas.

03/2016

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Droit fiscal international

La dénonciation à l'ère des lanceurs d'alerte fiscale. De la complaisance à la vigilance

Depuis des siècles, les dénonciateurs assistent la puissance publique en vue de garantir le bon fonctionnement de la justice. De l'accusation populaire athénienne à la révélation publique de "scandales", la dénonciation a donné lieu à une multitude de variations en fonction de la tradition juridique nationale et du cadre politique. La figure du lanceur d'alerte ("whistleblower") jouit cependant, parmi ces figures, d'une aura remarquable. Cette nouvelle figure de la dénonciation a particulièrement été mise en lumière par les fuites de données de ces dernières années. Qu'il s'agisse de l'affaire Snowden, de celle des Panama Papers ou encore de celle des Cambridge Analytica Files, tous ces "media leaks" ont pu éclater au grand jour grâce à l'intervention de "lanceurs d'alerte". Tirant les enseignements d'une affaire en particulier, celle des Panama Papers, la présente étude a pour objectif de répondre à la question de recherche suivante : la réception juridique du phénomène (non juridique) des lanceurs d'alerte fiscale dans l'ordre juridique belge, européen et international provoque-t-elle une évolution ou une révolution du droit belge ? Si une évolution du droit belge est possible et souhaitable, moyennant une (ré)interprétation des principes et des règles qui le gouvernent, l'institution ancestrale de la dénonciation est-elle capable d'accueillir le phénomène des lanceurs d'alerte fiscale dans toutes ses virtualités ? Si oui, comment ? Quelles en sont les conséquences précises sur la notion et le régime juridique de la dénonciation en droit belge ? Au travers d'une analyse fouillée en droit national et en droit supranational, aux confins du droit public et du droit privé, l'étude montre combien le phénomène des lanceurs d'alerte fiscale a profondément bouleversé l'institution de la dénonciation tant dans ses contours que dans ses limites. Les contours de la dénonciation sont redessinés. L'Etat a perdu son monopole dans la captation des dénonciations. Aussi, on constate que les faits dénoncés dépassent le registre de la légalité et mènent pourtant, dans certains cas, à des réactions, juridiques et/ou sociales. Les limites de la dénonciation ont également bougé. L'appréhension du phénomène des lanceurs d'alerte sous l'angle du droit à la liberté d'expression provoque une réévaluation de la dénonciation à la lumière des droits fondamentaux. L'analyse est pertinemment enrichie d'éléments de disciplines non juridiques, en particulier de références historiques et sociologiques. Si l'étude poursuit une vocation conceptuelle en ébauchant une théorie de la dénonciation, elle offre également un intérêt pratique indéniable pour toute personne, praticien, chercheur ou citoyen, amenée à s'intéresser à la problématique des lanceurs d'alerte - en droit fiscal et au-delà - en dressant pour la première fois le cadre juridique de la dénonciation en Belgique.

03/2021

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Poésie

Alcools. Poésies et poèmes de Guillaume Apollinaire

Alcools est un recueil de poèmes de Guillaume Apollinaire, paru en 1913. Ce recueil, qu'Apollinaire mit 15 ans à élaborer, annonce la quête de modernité, de jeu avec la tradition, de renouvellement formel de la poésie de l'auteur. Alcools est un recueil pluriel, polyphonique, qui explore de nombreux aspects de la poésie, allant de l'élégie au vers libre, mélangeant le quotidien aux paysages rhénans dans une poésie qui se veut expérimentale, alliant un travail sur la forme et sur l'esthétique à un hermétisme et un art du choc. Alcools montre le poète déchiré par ses ruptures amoureuses (avec Annie Playden, avec Marie Laurencin), ruptures qui résonnent au travers de poèmes tels que Mai2, Les Colchiques3 et, surtout, La Chanson du mal-aimé. Au sein de ses poèmes, Apollinaire abolit la temporalité interne classique mise en vigueur par Ronsard : le passé, le présent, le futur se mêlent en un seul et même univers de vin et d'ivresse. Le poète distille aussi l'espace, en mettant en scène l'univers de son enfance. Il modifie la perception poétique classique du temps et de l'espace : La Chanson du mal-aimé, Zone. Il se distingue comme le dieu poète en établissant une cosmogonie personnelle. Il réécrit les mythes fondateurs avec Orphée. Il se réclame d'Apollon. Mais il réinvente aussi la forme poétique dans son style : il détruit la conception classique syntaxique de Ronsard. Il est le précurseur du surréalisme et consacre une nouvelle poésie d'ivresse et de mythes. C'est après avoir assisté à une lecture par Blaise Cendrars de sa future publication, La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, qu'Apollinaire aurait décidé de transformer à son tour son futur recueil. Il y plaça Zone en ouverture, ce qui lui donna valeur de manifeste, et supprima toute trace de ponctuation, s'inspirant de l'innovation de Cendrars. Alcools ayant été publié avant la Prose du Transsibérien, on attribue souvent à tort la primeur de la suppression de la ponctuation à Apollinaire. Selon lui, en poésie, le rythme du vers et de la respiration suffisent. Au-delà de cette considération, cette suppression lui permit de faire naître des images inédites en rapprochant certains termes comme par accident. On pense par exemple au vers de Zone : "Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants" où, dans une première lecture, à cause de l'utilisation transitive du verbe "croire" , l'absence de ponctuation conduit à lire le verbe "prier" comme étant lui aussi transitif, "les femmes" apparaissant alors comme complément d'objet direct du verbe. Ce procédé crée également des ambiguïtés de sens, enrichissant les lectures possibles.

02/2023

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Histoire du cinéma

Demandez le programme ! - Une histoire du cinéma (1894-1930) vue par les programmes des lieux de pro

Comment le cinéma muet était-il vu, en son temps ? Avec cet ouvrage, l'étude de l'expérience des spectateurs s'enrichit d'une analyse détaillée des programmes de cinéma, dans leur contenu et dans leur matérialité. Des feuilles imprimées les plus modestes aux merveilleux livrets du Gaumont-Palace, ces documents témoignent de la culture matérielle de l'époque (1894-1930). Comment le cinéma muet était-il vu, en son temps ? Avec cet ouvrage, l'étude de l'expérience des spectateurs s'enrichit d'une analyse détaillée des programmes de cinéma, dans leur contenu et dans leur matérialité. Des feuilles imprimées les plus modestes aux merveilleux livrets en couleurs du Gaumont-Palace, de l'affichette foraine à la brochure de style Art déco, ces documents témoignent de la culture matérielle de l'époque (1894-1930). Au croisement des arts visuels et des techniques publicitaires, ils reflètent l'extraordinaire variété du cinéma des premiers temps, tenu pour un spectacle vivant, une " attraction ". Les projections, avec leurs accompagnements musicaux, prenaient place en ville ou au dehors des centres urbains. Outre les salles des quartiers populaires ou bourgeois, les programmes évoquent d'autres intérieurs : baraque foraine, café-concert, music-hall, salle de théâtre. Ces sources d'une exceptionnelle qualité, jusqu'ici peu étudiées, font apparaître en creux le public de l'époque du muet, ses sensations et ses émotions, individuelles et collectives. SOMMAIRE Rencontre entre Jean-Jacques Meusy et Laurent Véray Retour aux sources Laurent Mannoni Essai de typologie des programmes de cinéma, 1896-1930 laurent guido - Du music-hall au cinéma, le programme comme modèle spectaculaire Jean-Marc Leveratto, Fabrice Montebello, Pierre Stotzky Le café et la mise en forme du loisir cinématographique dans la France de la Belle Epoque Francesca Bozzano Pierre Sarrus et les tournées du Ciné-Phono-Scène dans le Sud-Ouest de la France durant les années 1910-1920 Martin Barnier Les sons du cinéma muet à travers les programmes. Des séances de forains jusqu'aux salles spécialisées Laurent le Forestier Marchés et modes de consommation des films en France : considérations méthodologiques Laurent Véray Montrer des films en 1915-1918. Etudes de deux séries de programmes caractéristiques du spectacle cinématographique de la période Emmanuelle Champomier Les programmes des salles de cinéma dans la presse française des origines à la fin des années 1920 François de la Bretèque Loin de Paris : les programmes dans la presse quotidienne régionale et les hebdomadaires locaux de l'Hérault entre 1908 et 1920 Annie Fee L'évolution artistique du cinéma à travers les programmes et les cartons d'invitation des années 1920 Carole Aurouet La " revue-programme " du Studio 28 : une archive de salle et un manifeste surréaliste pyrogène Maurice Gianati Un ciné-club d'avant-garde dans les années 1930 : les Amis de l'Art cinématographique de Liège

01/2024

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Religion

Les perles des cantiques. Poèmes chantés andalous, Edition bilingue français-arabe

Auteur de plusieurs centaines d'ouvrages, Ibn 'Arabî (1165-1240), né en Espagne, reste plus connu pour sa prose que pour sa poésie. Pourtant à l'image d'un ciel orné d'étoiles, toute son oeuvre en est parsemée. Ses écrits jouissent d'un engouement qui ne s'est jamais amoindri depuis huit siècles, grâce à leur profondeur et leur subtilité mais aussi et surtout grâce à l'amour qui domine l'ensemble de son oeuvre. Cette profondeur et cet amour, si précieux et si chers à notre maître andalou, c'est à travers sa poésie qu'il l'exprime le mieux. "La raison qui m'a amené à proférer de la poésie est que j'ai vu en songe un ange qui m'apportait un morceau de lumière blanche. On eut dit un morceau de lumière du soleil (...) Je sus alors que ma parole atteindrait l'Orient et l'Occident. Lorsque je revins à moi, je déclamais des vers qui ne procédaient d'aucune réflexion, ni d'aucune intellection. Depuis lors, cette inspiration n'a jamais cessé." A travers ce témoignage, Ibn 'Arabî nous rappelle que la poésie a ceci de magique qu'elle peut être le reflet d'une inspiration divine. Elle permet alors, à celui qui s'en imprègne de saisir l'indicible. Ces poèmes andalous chantés dévoilent un jardin secret de celui que l'on surnomme encore aujourd'hui, Al-Shaykh al-Akbar, "le plus grand des maîtres". Nul ne pourrait nous reprocher de les avoir librement renommés "Les Perles des Cantiques". Ils révèlent un aspect extrêmement original et méconnu de sa poésie, elle-même confidentielle au regard de son oeuvre doctrinale considérable. Au sein d'un corpus riche d'environ deux mille poèmes, composés dans le plus pur classicisme arabe, ces chants andalous interpellent à la fois par leur présence et leur rareté. Vingt-neuf joyaux raffinés qui nous convient à un voyage lumineux et émouvant. Nous pouvons alors pénétrer le mystère d'une expérience mystique profondément intime, à travers des images d'une surprenante beauté, dans une langue d'une virtuosité inégalée. Expression originale toujours vivante aujourd'hui de l'âme musulmane et andalouse, ces chants mettent également en lumière les racines spirituelles du Maître dans sa terre natale. Cette édition bilingue réunit pour la première fois ces poèmes en un recueil offrant le texte arabe intégral entièrement vocalisé, une traduction française inédite accompagnée de commentaires et notes. Elle contribuera assurément à enrichir le legs du grand mystique et métaphysicien andalou, qui fut aussi un immense poète.

10/2018

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Pléiades

Oeuvres en prose complètes. Tome 1

Cette nouvelle édition - parce qu'elle se veut complète - apparaîtra très vite comme indispensable à qui se propose de connaître le vrai Péguy, cet ennemi des systèmes. Citons : "La liberté ne s'obtient généralement que par une opération de désentrave : [...] il y a des hommes qui font des idées toutes faites. Il y a des idées qui sont toutes faites pendant qu'on les fait, avant qu'on les fasse. [...] Il y a aussi peu de peintres qui regardent que de philosophes qui pensent." Un Péguy qui, aujourd'hui encore, dérange : "Ce n'est pas impunément que Dieu fait un siècle aussi niais. [...] Qui veut faire l'ange fait la bête. Le malheur est aussi que qui veut faire la bête fait la bête. Qui veut faire la bête y réussit généralement parfaitement." Et, aussi, l'étonnant moraliste : "Il faut renoncer à cette idée que la passion soit trouble (ou obscure) et que la raison soit claire, que la passion soit confuse et que la raison soit distincte. Nous connaissons tous des passions qui sont claires comme des fontaines et des raisons au contraire qui courent toujours après les encombrements de leurs trains de bagages." On trouvera rassemblés pour la première fois dans cette édition - dont le texte a été soigneusement contrôlé par un recours systématique aux manuscrits - les nombreux fragments posthumes qui, jusqu'à présent, n'avaient été publiés qu'en plaquettes ou en revues. Des chronologies détaillées, des notes - qui tirent profit de toutes les recherches menées sur l'auteur - ainsi que de nombreux extraits de la correspondance de Péguy et un complet inventaire des archives des Cahiers de la quinzaine conservées au Centre Charles-Péguy d'Orléans éclairent les multiples références et allusions de cette ouvre si charnellement liée au temps. Il n'était pas inutile de noter quelques repentirs d'une pensée qui semble s'écouler devant nous sans barguigner ; on la verra cependant, par les quelques variantes que nous avons retenues, hésiter - et se chercher. A la fin de chacun des volumes, un répertoire des diverses personnalités citées vient heureusement aider le lecteur. Le premier des trois tomes de cette nouvelle édition rassemble les textes rédigés par Péguy jusqu'en mai 1905. On y trouvera non seulement les nombreux écrits qui n'avaient jamais encore été reproduits depuis leur première publication dans les six premières séries des Cahiers, mais également la totalité des articles de Péguy publiés dans des revues ou des journaux avant l'institution des Cahiers.

02/1987

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Religion

Cedrus Libani N°71, Le Sacerdoce.

Editorial - Le prêtre icône du Christ par le Père Antoine Abi Acar Dossier : L e S a c e r d o c e Magistère - Décret sur le Ministère et la vie des prêtres 1965, Presbyterorum Ordinis par le Pape Paul VI . . - Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes du Pape Jean-Paul II - La question de l'admission des femmes au sacerdoce ministériel Déclaration de la sacrée Congrégation de la Doctrine de la Foi approuvée par SS. Paul VI, le 15 octobre 1976 Etudes - La théologie de l'Alliance dans le Nouveau Testament par le Cardinal Joseph Ratzinger - Les anciens prêtres et le Nouveau Sacerdoce par le Père Albert Assaf - Identité sacerdotale et sainteté des prêtres par le Père Michael Hull - Proposer l'appel. Le sacerdoce ministériel dans la symphonie des vocations par Anne-Marie Pelletier - Le ministère supérieur de Jésus. Une étude d'Hébreux 7 : 26-8 : 13 par Michael Morrison - Quatrième mystère joyeux par le Père Patrick Nathan -Célibat sacerdotal... Promotion et privilège, bonheur et charisme prophétique par le Père Daniel-Ange Réflexions - Sacerdoce et presbytérat : réponse aux questions d'un lecteur de La Croix par Jonas - Identité sacerdotale et changements culturels par le Professeur Louis Aldrich - Le prêtre et le sacrement de la pénitence par le Professeur Sylvio Cajiao - L'accompagnement spirituel des prêtres : être les pasteurs des pasteurs par le Professeur José Vidamor Yu - Du Pape par le Père Alain Maillard de La Morandais - La consécration sacerdotale du Christ par le Bienheureux Dom Marmion - Sacerdoce ordonné, vocation universelle à la sainteté : deux états de vie aussi irréductibles l'un à l'autre que Baptême et Mariage Portraits - J'ai rencontré un saint : Bernard Violle par Dominique Gervat - Padre Pio - Trois portraits : P. Chaminade, Mgr Reggio, Dom Marmion - Le Père Maximilien-Marie Kolbe - Jean de la Croix ? Prêtre - Saint Charbel Makhlouf - Jacques Bonnet-Eymard, s. j. par le Père Jean Dalmais "Le bon combat" - "Quitte tout, viens et suis-moi" par le Père Mansour Labaky . - Mon ministère. par le Père François Brune - Fidélité spirituelle par le Père Alain Maillard de La Morandais - L'histoire de ma vocation par le Père Pascal Gollnisch - Je suis prêtre du Seigneur par le Père Elie Khaty - Mémoires de Dieu dans ma vie par le Père Yves de Mallmann - Un prêtre catholique dans le royaume "interdit" Interview du Père William Mackey, s. j. Eglises orientales - Homélie XIII. Le sacerdoce de Lévi, et l'ordre de Melchisédech de saint Jean Chrysostome Etc.

09/2005

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Romans noirs

Le Vol de la Muette

La Fondation de l'Hermitage de Lausanne organise l'exposition des oeuvres majeures du palais ducal d'Urbino, ville natale de Raphaël. Ce dernier sera singulièrement mis en avant à l'occasion des 500 ans de sa mort. La disparition d'un des camions de transport va mettre en émoi la directrice du musée. Elio Bertozzini, passionné d'art, est soupçonné d'avoir fomenté le vol. Il va user de tous les moyens, jusqu'aux plus saugrenus, pour mener sa propre enquête entre la Suisse et l'Italie. Au printemps 2020, la Fondation de l'Hermitage de Lausanne organise l'exposition des oeuvres majeures du palais ducal d'Urbino, ville natale de Raphaël. Ce dernier sera singulièrement mis en avant à l'occasion des 500 ans de sa mort. La disparition d'un des camions de transport va mettre en émoi la directrice du musée et le monde de l'art tout entier. Elio Bertozzini, un Lausannois autoproclamé détective privé au service de l'art, va mener sa propre enquête et passer outre les injonctions de la police, au risque d'être soupçonné d'avoir fomenté le vol. Il va utiliser tous les moyens, jusqu'aux plus saugrenus, pour mener sa propre enquête entre la Suisse et l'Italie. Cette aventure pleine de rebondissements l'entraînera dans une course-poursuite effrénée. Un ami florentin qui tient une librairie de livres anciens lui viendra en aide par ses connaissances étendues en histoire de l'art. Mal lui en prendra car il se retrouvera à son tour à être soupçonné et pourchassé. Parviendront-ils à leurs fins ? Trouveront-ils qui se cache derrière cette délicate affaire alors que leur situation ne fait que dégénérer ? Simultanément, le lecteur sera plongé en pleine Renaissance où il découvrira la véritable origine de l'une des oeuvres qui ont été dérobées. Raphaël a 21 ans quand il arrive à Florence à l'automne 1504. La ville abrite déjà de grands maîtres réputés tels que Botticelli, Léonard de Vinci ou encore Michel-Ange quand il se voit confier par le gonfalonier la commande du portrait d'une aristocrate de la ville. S'il est indéniable que Raphaël est bien l'auteur de cette oeuvre, communément appelée La Muette, les historiens et experts actuels ignorent encore qui en est le véritable commanditaire et la personnalité ainsi portraiturée. Il n'en fallut pas plus à l'auteur pour faire ses propres recherches et livrer, entre la réalité et la fiction, ce roman passionnant.

09/2021

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Ecrits sur l'art

L'art qui guérit la mémoire

" Je me souviens mieux quand je peins. " Ainsi s'exprime l'artiste Hilgos qui a souhaité se remettre à la peinture à la fin de sa vie, alors qu'elle souffrait de la maladie d'Alzheimer, ce qui lui a permis d'en ralentir les effets, de préserver son identité fragilisée et son élan vital. Son expérience témoigne des vertus thérapeutiques des activités artistiques, des ateliers-mémoire, des visites de musées, qui parviennent à freiner les effets dévastateurs des maladies de la mémoire et favorisent une existence plus heureuse. Ces formidables pouvoirs de l'art sont bénéfiques à tous, que nous soyons ou non artistes, car toute connexion avec la beauté d'une oeuvre développe et enrichit notre mémoire. Dès ses origines, l'art témoigne du désir de se souvenir, en particulier des belles choses, qui sont souvent par essence éphémères. Par leur virtuosité et leur génie, les artistes explorent nos émotions et stimulent notre mémoire. Ils nous aident à mieux comprendre ce qui nous entoure et élargissent notre vision du monde, améliorant ainsi nos facultés de mémorisation. Cet ouvrage se propose d'explorer et d'analyser les pouvoirs de l'art sur notre mémoire : comment nous permet-il d'en prendre soin et de la développer ? comment parvient-il à frapper notre imagination pour imprimer les souvenirs dans notre esprit ? comment nous aide-t-il à mieux apprendre et à penser, à réorganiser notre passé pour prévoir l'avenir ? Ces liens étroits qui unissent art et mémoire sont observés dès l'Egypte antique, mais aussi à Stonehenge ou chez les bâtisseurs de cathédrales ; des liens connus de Dante, de Giotto, de Botticelli, de Michel-Ange, de Shakespeare, mais aussi de Vermeer ou encore de Dalí. Dans toutes les cultures du monde, les artistes témoignent du fait que l'art est indissociable de la mémoire. Magnifiques manuscrits enluminés du Moyen Age, fascinants motifs géométriques de l'art islamique, lignes mystérieuses de Nazca au Pérou, étonnantes peintures rupestres du canyon de Mesa Verde aux Etats-Unis : ces exemples universels attestent l'exceptionnel pouvoir de l'art sur la préservation de la mémoire. Grâce aux développements récents des neurosciences, nous en connaissons aujourd'hui les mécanismes. Nous savons que grâce à l'interaction avec la beauté des oeuvres, grâce aux émotions qu'elles suscitent, notre mémoire va se trouver stimulée et enrichie. Et plus encore lorsque la maladie nous touche, il est désormais acquis que l'art soutient et soigne nos mémoires défaillantes. Et n'est-ce pas là l'une des fonctions essentielles de notre cerveau que de se souvenir, de préserver notre mémoire mais aussi celle de l'humanité ?

11/2023

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Cinéma

Gabin-Dietrich. Un couple dans la guerre

Certaines histoires dépassent de loin la fiction et semblent plus grandes que la vie même. Il en va ainsi de celle que vécurent Jean Gabin et Marlene Dietrich, ce couple mythique précipité au coeur de la Seconde Guerre mondiale. Elle avait quitté l'Allemagne aux premières heures du Reich, il s'est exilé pour échapper à la France de la collaboration. Elle est l'" Ange bleu ", cette femme libre, sublime et sophistiquée, parlant plusieurs langues et multipliant les aventures ; il est " Gueule d'amour ", une brute au coeur tendre, un terrien à la gouaille des faubourgs, un acteur qui se rêve paysan. De leur rencontre en 1941 à New York, dans un club appelé " La Vie parisienne ", jusqu'à leur rupture à Paris en 1947, leur liaison fait sensation et se révèle, à tous points de vue, incroyablement tumultueuse. Ils connaissent les fastes d'Hollywood et les rivalités de carton-pâte dans " la petite France ", à Beverly Hills, où l'on déguste choux farcis et pot-au-feu. Au lendemain de Pearl Harbour, ils s'engagent activement dans la mobilisation américaine. La presse à scandale attise leur flamme : les anciens amants de la " Grande " sont légions et la belle Ginger Rogers s'invite dans la danse. Suspectés tous deux d'appartenir à la 5e colonne, ils sont surveillés par le FBI : ils ne le savent pas, mais leur agent au sein de la Fox fait un rapport détaillé de tous leurs faits et gestes à Edgar Hoover en personne. Et lorsqu'en 1942, Jean découvre qu'on le soupçonne d'agir pour le compte de Vichy, il décide que la comédie a assez duré : il est prêt à y aller, à la riflette ! Le voilà redevenu Jean Moncorgé, le soldat incorporé au sein des Forces françaises navales libres, puis bientôt dans la 2e DB. Marlene n'a jamais joué les seconds rôles : elle abandonne les sunlights et part sur la ligne de front, jusque dans les Ardennes, encourager les GI's et leur jouer de la scie musicale. Ils livreront le combat ainsi, dix-huit mois durant. Mais pour lui, la guerre n'est pas du cinéma – il refuse tout contact avec les journalistes. Au contraire, pour elle, c'est aussi un spectacle ! Après le froid, la peur, le sang des batailles, leur couple ne peut survivre à la paix. Il a retrouvé sa terre de France, elle reprend sa carrière de star internationale. Pourtant, pour l'un comme pour l'autre, rien ne sera plus jamais comme avant…

11/2016

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Beaux arts

Titien

Titien (1488-1490 - 1576) est le contemporain de Vasari, Michel-Ange, Tintoret et Véronèse. Il reste le souverain indiscuté de la scène vénitienne durant trois quarts de siècle. Formé dans l'atelier des Bellini et bientôt associé à Giorgione, il est dès son adolescence l'un des artistes le plus en vue à Venise. À la mort de Giovanni Bellini, en 1516, il est nommé peintre officiel de la République de Venise. Le cercle de ses commanditaires s'étend rapidement, grâce notamment au soutien de l'Arétin : son ami écrivain et essayiste ne cesse, dans ses Lettres, de décrire et de louer ses tableaux, et, ce faisant, lui permet de tisser un puissant réseau de relations. Malgré les guerres de religion et les voyages, les succès s'enchaînent : Mantoue et Ferrare auprès de Frédéric II Gonzague, Rome auprès du pape Paul III, Augsbourg auprès de Charles Quint. Enfin, il peint pour Philippe II, roi d'Espagne, et se fixe définitivement à Venise où il meurt en 1576. Titien est l'auteur d'une oeuvre immense. On lui connaît directement deux cent soixante-dix oeuvres : portraits, scènes religieuses, mythologiques, allégoriques ou érotiques. La vision sereine de ses débuts s'estompe dans sa période maniériste, au profit d'une maîtrise toujours plus libérée. Puis les guerres de religion donnent à ses travaux un ton plus dramatique, mais avec un chromatisme plus expressif. Titien est avant tout un peintre de la liberté. Une liberté thématique. Il privilégie le rendu expressif de l'aspect physique et moral de ses sujets et donne naissance au nouveau genre qu'est le portrait officiel. Parallèlement, il détourne les thèmes religieux pour exalter les plaisirs terrestres et les fastes de la mondanité. Sa peinture transpire le bonheur païen et innocent. Une liberté technique. Le recours aux tout nouveaux liants et pigments, comme à la toile, suscite à Venise recherches et inventions. Alors que l'école florentine continue d'accorder la primauté à la ligne et au dessin préparatoire, Venise privilégie la spontanéité de la touche et la richesse des coloris. S'attachant moins aux détails, Titien va jusqu'à mélanger et projeter les couleurs du bout des doigts, dans une gamme chromatique plus restreinte où se juxtaposent des taches qu'on dirait informes. Une liberté de diffusion. La toile ne présente pas les contraintes des panneaux ou des fresques. Elle se transporte aisément, même de grands formats, se montre et suscite l'envie des amateurs. C'est dans ce climat d'ouverture que l'artiste déploie son talent et connaît fortune et reconnaissance.

10/2012

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Sciences politiques

L'énigme Roosevelt, faux naïf et vrai machaivel

Le 32e Président des Etats-unis d'Amérique, Franklin Delano Roosevelt, " FDR " ne fut pas ce démocrate de légende, ce sauveur de l'économie des USA grâce au New Deal, ni l'ange de la paix, contraint malgré lui à voler de façon désintéressée au secours de démocraties submergées par le " démon nazi " et le " militarisme japonais ", pas plus qu'il ne fut un homme trop confiant et de ce fait honteusement trompé par Staline. Déçu par la reprise de la crise économique en 1937, il veut lancer les USA à l'assaut des marchés de tous les continents. Chef d'une nation pacifiste et isolationniste, il construit le plus gros complexe militaro-industriel de son époque, à la fois pour résorber un chômage massif qu'il a été incapable de traiter autrement, mais aussi pour transformer les USA en gendarme du monde " libéral ", un monde qui sera dominé par l'industrie et le négoce des USA, surveillé par les forces armées et les services de renseignements des USA, un monde dont il veut unir les peuples et les rendre heureux par le don de l'american way of live, superbe machine à standardiser la consommation et l'opinion publique dans tous les continents. Voulant conquérir le marché chinois, il s'arrange pour amener les gouvernants du Japon à se lancer dans une guerre suicidaire. S'il pousse les " démocrates " à la guerre en Europe, en 1938-1939, c'est à la fois pour se débarrasser de la concurrence industrielle et commerciale fort puissante du IIIe Reich, mais aussi pour obliger les peuples européens, ruinés par une nouvelle guerre fratricide, à se débarrasser de leurs colonies et protectorats, offrant ainsi de nouveaux marchés, libérés de tout protectionnisme colonial, à l'industrie et au négoce des USA. La décolonisation offre aussi la possibilité d'implanter les industries grosses consommatrices de personnel dans des pays à populations peu exigeantes en matière de salaire et de protection sociale. En plus d'être le prophète de la mondialisation de la vie politique et (sous)-culturelle, FDR est le premier théoricien de " l'économie globale ". Dans son plan, l'Armée Rouge de Staline joue un rôle majeur. Elle doit terrifier les Etats européens que l'ogre soviétique n'a pas occupés en 1944-1945, et les forcer à concentrer leurs forces armées sur le territoire national, ce qui les oblige à libérer ces peuples exotiques dont FDR veut faire des clients de son Amérique, à la fois maître et modèle d'un nouveau monde à créer. La mort prématurée de FDR a simplement retardé d'un demi-siècle la réalisation de ce plan.

06/2011

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Cinéma

Recherches sur Chris Marker

Chris Marker : le corps de l'ombre, l'œil du monde et la distance de la parole. Clichés pour l'amour des listes : Chris Marker le cinéaste-photographe-vidéaste-écrivain-critique-artiste multimédia. Chris Marker et ses figures : l'homme sans visage, le voyageur, l'engagé, l'épistolier, le philosophe, le créateur, le témoin, l'inventeur, l'artisan technologue. Chris Marker et ses lieux : le Japon, la Sibérie, Cuba, Pékin, Mexico, la Guinée-Bissau, la Corée, Okinawa, Paris, Bruxelles, Berlin, San Francisco, les zoos, les musées, les souterrains, les cinémathèques. Chris Marker et son bestiaire : l'homme aux chats, aux chouettes, aux éléphants, aux girafes, aux ours. Chris Marker, la mémoire, l'utopie, l'ironie, le secret, l'intelligence, la révolution, la culture, le paradoxe, l'histoire, le labyrinthe, le jeu. Chris Marker, la voix off et le commentaire, l'ici et l'ailleurs, le texte et l'image, le passé et le futur, la photo et le cinéma, l'installation vidéo et l'internet, la gravure et le CD-rom. SLON et ISKRA. La Petite Planète et la Zone. Le film d'animation, la science-fiction, le récit de voyage. Giraudoux, Michaux, Medvedkine, Godard, Tarkovski, Resnais, Kurosawa, Vertigo, Ledoux et le reste. Tout le reste, qu'on pourrait nommer, seulement nommer, qui ferait autant de pseudo-catégories, qui jouerait à la liste en un vertige d'inventaire ouvert à tous les glissements (sources de plaisirs, comme on sait). A la manière de Shônagon : " Shônagon avait la manie des listes : liste des "choses élégantes", des "choses désolantes" ou encore des "choses qu'il ne vaut pas la peine de faire". Elle eut un jour l'idée d'écrire la liste des "choses qui font battre le cœur". Ce n'est pas un mauvais critère, je m'en aperçois quand je filme. " Assurément Chris Marker est un être de passage et de métamorphoses, esprit subtil, mobile et diffracté, il est toujours ailleurs que là où l'on croit pouvoir l'approcher. On est toujours loin de lui. Mais en même temps, où qu'on soit, on le rencontre toujours, on le croise, on le retrouve, par la grâce de ce qui est autant une nécessité (naturelle ou intérieure) qu'un hasard (inobjectif). Il est nulle part et partout, insaisissable et toujours présent, comme un ange gardien ou tutélaire. Indispensable Marker, jusque dans son invisibilité. Ce numéro de Théorème rassemble une sélection de travaux de recherches effectués depuis quelques années dans le cadre de l'UFR Cinéma et Audiovisuel de l'Université Paris III.

05/2002

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XVIIIe siècle

De la main d'une femme. Charlotte Corday, une femme en quête de liberté

Il y a 230 ans, le 13 juillet 1793, Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont, 24 ans, assassinait l'ami du peuple Jean-Paul Marat, député montagnard dont la radicalité et la violence avait fait l'ennemi numéro 1 des royalistes. Quatre jours plus tard, elle était guillotinée. On s'oppose encore aujourd'hui sur ce drame immortalisé par le célèbre tableau de David. Et de Charlotte, l' "ange de l'assassinat" pour Lamartine, on ne sait plus très bien quoi retenir : jeune femme fragile instrumentalisée par les forces de la réaction ou héroïne en quête de liberté ? Criminelle aveugle ou redresseuse des torts de la Révolution ? Martyre ou bourreau ? Lointaine cousine de Charlotte Corday, fascinée par cette parente à la si singulière destinée, Astrid de Laage s'est plongée dans l'histoire familiale et dans celle de son ancêtre. A plus de deux siècles de distance, elle interroge son propre rapport à la noblesse, au lignage, et aux contraintes sociales si oppressantes pour une jeune femme du XVIIIe siècle. Et elle retrace le chemin qui aura mené Charlotte du couvent de Caen et de la maison de sa tante où elle résidait en 1793 jusqu'au 30, rue des Cordeliers, l'actuelle rue de l'Ecole-de-Médecine, où ce soir de juillet elle allait porter le coup de couteau fatal à Marat. Imprégnée de littérature antique et d'idéal romantique, républicaine proche des Girondins, révulsée par la tyrannie sanguinaire qu'illustre Marat, Charlotte passe à l'action. Elle assumera totalement son geste, affrontera sur l'échafaud la haine populaire, persuadée de sauver son pays. Astrid de Laage donne avec humanité et finesse une présence sensible à Charlotte mais aussi à Marat et aux femmes qui l'entourent, sa compagne Simonne Evrard au premier chef. Elle raconte une journée comme les autres du Paris révolutionnaire, la frénésie urbaine, la tension brûlante qui anime Charlotte au fil de son périple, les souffrances d'un Marat éreinté par sa maladie, les craintes de ses proches, les violentes critiques dont il est l'objet. Elle rend aussi à la jeune femme le mystère qui est le sien. Car de ce choix ultime, suicide pour la cause, volonté sans faille, nul ne peut mesurer la profondeur et l'enjeu personnel. Pour sa cousine contemporaine, mesurant les empêchements, les forteresses qui enfermaient les femmes de l'époque, Charlotte n'a pas le choix. Seule action possible pour sortir de sa condition : la violence. Se perdre pour exister - faute de ne pas pouvoir exister autrement.

05/2023

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Religion

Initiation à la psychanalyse

Quel mystère n'a cessé d'entourer la psychanalyse dans l'esprit du profane ? Quelle méfiance n'a-t-elle pas suscité à mi-chemin de la curiosité et de l'angoisse ? Echec ou défaillance dans la communication des connaissances psychanalytiques, ou difficulté inhérente à une doctrine qui, par la richesse de sa teneur, se veut celle de quelques-uns ? Les tentatives entreprises pourraient nous en convaincre qui, tantôt s'égarent dans une imagerie facile et inexacte, provoquant l'enthousiasme puéril d'une foule plus avide d'occultisme que de science, de magie que de médecine, tantôt se ramassent en des formules lapidaires, prenant place au milieu des "idées reçues" pour être abandonnées aux commentaires autodidactes. Et lorsque les essais sont plus sérieux, ne se partagent-ils pas entre l'obscurité d'un langage hermétique, la clarté de notations psychologiques quasi anecdotiques, source d'un étonnement amusé qui ne conduit pas aux grandes questions, ou encore une rigueur didactique dont l'ordre et la densité satisfont la pensée par des définitions bien situées mais sans résonance affective ? Sans doute, dans l'exposé d'un domaine aussi vaste que la psychanalyse, convient-il d'accepter de n'être pas complet. N'est-ce pas d'ailleurs ce caractère incomplet qui définit toute initiation, si lui est donné son sens étymologique de commencement, d'introduction dans les voies préférentielles pour parvenir le plus directement possible au coeur même de l'étude proposée ? Tel est le but de cet ouvrage, modeste et ambitieux tout à la fois, qui ne vise ni à l'ampleur exhaustive, car il n'est pas un traité, ni à la concision exacte, car il n'est pas un précis, mais à éveiller cette inquiétude intérieure d'où naît l'interrogation ou l'angoisse que chacun, suivant ce qu'il est, pourra négliger, fuir... ou poursuivre dans l'une ou l'autre science de l'homme où la psychanalyse, sous des formes différentes, pose et éclaire les mêmes questions. Il ne sera guère évitable de rechercher dans le pathologique ce qui, sans être moins présent, demeure dissimulé ou terne derrière la banalité quotidienne. Aucun terme médical ne sera toutefois employé, malgré l'évocation diagnostique possible à certaines descriptions cliniques, car cet ouvrage n'est pas non plus un livre médical. - Aussi bien, est-ce à travers les données de la psychologie que nous chercherons l'angle d'observation le plus évocateur des notions psychanalytiques (1), - Qui nous conduiront, de proche en proche, aux grandes lois de la biologie (II), - Et aux prolongements des dimensions individuelles dans la sociologie (III). - Un retour à la thérapeutique psychanalytique, à son esprit plus qu'à sa technique (IV), - Achèvera de donner aux origines historiques des idées psychanalytiques un caractère moins anecdotique, mais plus prodigieux (V). Quelques courtes indications bibliographiques termineront ces pages dont ce serait, en effet, le succès de laisser leur lecteur insatisfait.

01/1965

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Cinéma

To be or not to be, Ernst Lubitsch. Un classique dans l'histoire

To Be Or Not To Be a suscité une abondante littérature critique au cours de ces trente dernières années, et la récente mise au programme du film au baccalauréat a accru encore cette production. Mais le film d'Ernst Lubitsch est une matière inépuisable, surtout lorsqu'on l'approche avec un faisceau de méthodes capables de révéler ce qui était jusqu'ici resté dans l'ombre. Le lecteur amateur ou spécialiste, l'enseignant et l'étudiant de cinéma trouveront dans ce livre non seulement tout ce qu'on attend d'une étude du film en termes d'histoire, d'esthétique, de style, de contenu, mais ils trouveront bien davantage, grâce à des spécialistes d'histoire, d'histoire culturelle, de sociologie, de génétique, de philosophie, d'études germaniques. Tous analysent le film avec la précision critique qu'on devrait toujours attendre de la passion cinéphilique. Le sociologue Jean-Marc Leveratto nous révèle ainsi la version radiophonique du film, grâce à laquelle Lubitsch entrait dans le quotidien du grand public américain de l'époque. Jean-Pierre Esquénazi examine tout ce qui inscrit To Be Or Not Be dans la descendance du Dictateur, mais aussi tout ce qui l'en sépare ; Clélia Zernik passe pour sa part le film au filtre du thème de la répétition envisagée comme un motif philosophique. Le film a souvent été étudié sous l'angle de la théâtralité, mais l'influence du célèbre couple de théâtre formé par Alfred Lunt et Lynn Fontanne n'avait jamais jusqu'ici été étudié de façon aussi détaillée que le fait Marguerite Chabrol, comme une matrice possible du couple formé par Joseph et Maria Tura. Le riche point de vue de François Genton et Matthias Steinle permet d'approcher le versant germanique du film, parfois sacrifié à sa dimension de comédie "américaine". La question de l'engagement des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale est de nouveau mise sur le métier : Katalin Por examine en détail le contexte d'écriture et de production du film, Alain Kleinberger brosse un panorama des comédies qui constituent le cadre culturel, générique et cinématographique du film de Lubitsch, Jacqueline Nacache se demande si Lubitsch avait pour but d'expliquer le nazisme ou d'en exposer l'incompréhensible nature. Enfin, le film étant proposé à l'analyse des lycéens, Barbara Laborde examine le film à la lumière de la nouvelle épreuve du baccalauréat et en déploie les ressources esthétiques et théoriques que permet la confrontation des photogrammes. Au terme de cette lecture, on n'aura certes pas fini de découvrir tous les sens, exposés ou voilés, de ce film exceptionnel. Mais To Be Or Not To Be apparaîtra sous un nouveau jour à tous ceux qui l'aiment et l'admirent depuis longtemps, et ne manquera pas d'émerveiller ceux qui le découvrent et l'analysent pour la première fois.

10/2014