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Revue Lignes N°67. Résistance et organisation

Face aux échéances électorales en France, et dans un contexte politique international toujours plus inquiétant, il s'agit encore et toujours, mais peut-être plus que jamais dans l'histoire de la revue, de prendre la mesure de la pensée, de sa responsabilité, et de sa puissance même, en vue de l'action. Canguilhem, dans les années 1930, citant le Rouge et le Noir de Stendhal, appelle à s'organiser face au fascisme : " Quelle est la grande action qui ne soit pas impossible au moment où on l'entreprend ? C'est quand elle est accomplie qu'elle semble possible aux êtres du commun. " Il s'adresse ainsi aux lycéens : " Le problème est de choisir entre une attitude de soumission aux contingences historiques ou aux nécessités, qu'on les estime métaphysiques ou physiquement fondées, et une attitude de résistance ou plutôt d'organisation. " Attitude de résistance et d'organisation : et si c'était cela qu'il fallait à nouveau penser pour l'action immédiate ? Le dilemme semble marqué : pensée et action s'opposeraient de fait. La pensée, tout au plus, inspirerait l'action, mais serait impuissante à en constituer une. Supposons le contraire. En commençant de nous poser cette question : pourquoi, à chaque fois, c'est le péril fasciste qui repose, même à nouveaux frais, la question de l'action, quand la situation précédente, qui a nourri ce péril, ne la posait pas, ou pas assez ? Cette autre question : de quelle marge de manoeuvre (organisationnelle même) nos pensées disposent-elles lorsque monte de tout bord et dans tant de pays ce péril - qui ne remonte pas que de son tripot historique d'extrême droite (RN), mais de l'informe populisme aussi bien, des partis supposément républicains même (lesquels en sont rendus à manifester avec la police contre la justice) ? Supposons la pensée elle aussi de capable de puissance pratique, de puissance stratégique aussi bien que de puissance conceptuelle. Faire le futur, défaire le présent, refaire le passé : c'est sans doute à ces conditions que nous serons assez nombreux pour faire barrage à ce que les instituts de sondages donnent comme sûr.

02/2022

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Gestion

Le gestalt coaching au service du management

"Pourquoi n'écoute-t-il jamais ce que je lui dis de faire ? " "Cette équipe ne tourne vraiment pas rond." "C'est impossible de travailler avec elle, elle n'en fait qu'a sa tête". Ces phrases tournent sauvent en rond dans la tête des managers lorsqu'ils vivent des situations complexes ou des conflits dans leur entreprise. Et finalement c'est ce qui est en figure qui reste (il n'écoute jamais, elle n'en fait qu'a sa tête) saupoudré d'analyses psychologisantes (c'est un caractériel, elle a un problème avec l'autorité, etc.). Le gestalt coaching pose un regard différent sur ces événements et les considère comme des situations bloquées, auxquelles il est nécessaire de donner du sens et d'en comprendre le fond. Pour cela, le gestalt coaching repose sur quatre piliers : Une situation : une situation (même bloquée) reste relationnelle. Ce qui signifie que le manager fait partie du problème et donc de la solution. Un point d'appui : pour construire des solutions. chaque manager dispose de son propre outil de management : lui-même/elle-même et donc d'un style de management propre. Pour le construire, le manager doit poser un regard réflexif sur sa relation managériale. Un levier le développement des compétences relationnelles est le levier principal de transformation de son style de management. Une transformation : ces compétences relationnelles permettent de développer une relation managériale écologique : centrée sur "l'ici et maintenant", respectueuse de lui-même/elle-même, de son équipe et de son environnement. Dans cet ouvrage, je vous propose un arrêt sur images, un espace-temps plus ralenti que le temps de l'entreprise. centré sur ce qui se passe afin de mieux le comprendre et in fine agir et transformer. Ce livre où je partage des éléments de ma pratique s'adresse aux managers et aux coachs. La première partie vous guide dans des pratiques d'autoréflexion, qui vous permettent de mieux vous connaître et de comprendre ce qui se joue dans votre relation managériale. La seconde vous accompagne dans sa transformation et dans la définition de votre style managérial.

04/2019

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Droit

Droit et surnaturel

"Droit et Surnaturel" : voici une association peu banale, voire improbable, que le présent ouvrage tente pourtant de mettre en lumière. Il s'agit d'étudier les rapports qu'entretiennent le droit et le surnaturel et, en particulier, de voir de quelle(s) manière(s) la science juridique, rationnelle et rigoureuse, se confronte à un domaine qui, par définition, échappe à la logique et au bon sens. Jusqu'ici, le thème a peu été fouillé par les juristes et les rares travaux consacrés à ce sujet sont désormais un peu anciens. Il soulève pourtant de nombreuses et passionnantes interrogations auxquelles les auteurs de cet ouvrage ont décidé de se confronter. Le droit est-il totalement rétif à ce qui relève du paranormal ou, au contraire, lui accorde-t-il une certaine place ? Les croyances surnaturelles et les actes qui en découlent peuvent-ils bénéficier d'une protection juridique, par exemple, au titre des droits fondamentaux ? L'originalité du sujet choisi invite à l'ouverture et aux tours d'horizons. Tous les ordres juridiques n'ont pas nécessairement la même approche des phénomènes surnaturels. Aux frontières de la religion et du surnaturel, on peut par exemple se demander s'il existe, en droit canonique, des règles concernant l'exorcisme. Et quid de ces questions dans les systèmes juridiques étrangers ? De Salem, aux Etats-Unis, jusqu'aux confins de l'Afrique, comment le droit appréhende-t-il les accusations de sorcellerie ? Au delà de ces interrogations un peu générales et théoriques, se pose en réalité une multitude de questions éminemment pratiques : la foi en le surnaturel peut-elle atténuer la responsabilité pénale ? Peut-on faire croire en l'impossible sans encourir les foudres de la responsabilité civile ? Dans un registre plus économique, comment se concilient aujourd'hui la liberté du commerce avec les activités tournées vers l'occulte ? Des contrats peuvent-ils porter sur le surnaturel ? Peut-on faire annuler la vente d'une maison dont le voisinage révèle la présence de fantômes ? Les tours de magie et les secrets de magiciens sont-ils protégeables par le droit de la propriété intellectuelle ? Autant d'étranges et déroutantes questions qui n'ont pas effrayé les auteurs de cette publication.

04/2015

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Littérature érotique et sentim

Hate to love

Ils étaient faits l'un pour l'autre... jusqu'au jour où ils se sont rencontrés Depuis plus de sept ans, Misha et Ryen échangent des lettres. Des lettres dans lesquelles ils se racontent, se livrent, se soutiennent. Une seule règle : ne jamais chercher à se rencontrer. Un interdit qui a convenu à Misha pendant toutes ces années. Il n'a pas besoin de connaître le visage de Ryen pour qu'elle soit sa muse, son inspiration, celle pour qui il écrit ses chansons et, quelque part, son âme soeur. Mais, un soir, il croise une jeune fille dont les goûts excentriques se rapprochent un peu trop de ceux que Ryen lui a décrits dans ses lettres pour que ce soit une coïncidence... Et alors, face à cette jeune fille d'une beauté solaire, renversante, Misha n'a aucun doute : il sait que c'est elle. Maintenant, impossible de résister, il doit s'approcher. Quitte à ne jamais révéler à Ryen qui il est vraiment. Et quitte à découvrir une Ryen bien différente de l'idéal qu'il s'était imaginé... " Plus qu'addictif ! Viscéral et tout en tension, Hate to love vous captivera dès la première page - et jusqu'à bien après avoir refermé le livre. Penelope Douglas a tout déchiré ! " - Katy Evans (auteur de la série Fight for love) " Je n'ai pas dormi de la nuit pour terminer Hate to love ! J'ai adoré. Les romances sexy de Penelope Douglas sont ma drogue préférée... addictive et un véritable shot d'émotion ! " - Jay Crownover A propos de l'auteur Après avoir passé son adolescence à essayer de faire plaisir à tout le monde, Penelope Douglas a un jour décidé de faire ce qu'elle voulait, elle. Elle a traversé le Japon en train, sauté du haut d'une cascade et commencé à écrire des romances intenses et passionnées, à son image. Comme elle, ses héros brisent les règles, affrontent leurs peurs et leur part d'ombre. Et c'est sous le soleil de Las Vegas, entourée de son mari et de sa fille, qu'elle travaille tous les jours à trouver l'équilibre parfait entre émotion et drame, sexe et danger, amour et haine. Une révélation New Adult

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Critique littéraire

Du plagiat

Aujourd’hui, le plagiat est devenu l’objet de tous les débats. Il n’est plus un sujet aussi tabou qu’en 1999, lors de la première publication de Du plagiat (PUF). Plagiat « psychique », plagiat par anticipation, suspicion de plagiat chez tel goncourable…Comment expliquer une telle fébrilité dans le champ littéraire ? Lorsqu’au XVIe siècle Montaigne citait Sénèque sans guillemets, il savait qu’il s’adressait à une même communauté de lecteurs formés à la même culture humaniste et détenteurs des mêmes références textuelles. Or, aujourd’hui, l’éclatement des champs de la connaissance en une multitude de domaines de spécialisation a rendu impossible le partage d’un savoir stable et commun. La tentation est devenue grande pour certains de puiser sans vergogne dans le vaste champ des publications, d’une richesse infinie, tant se sont multipliées les initiatives éditoriales, sous les formes imprimée ou numérique. Le grand rêve d’un libre partage, dans le respect de la contribution de chacun au sein de la collectivité, s’effrite trop souvent au profit de l’intérêt particulier. Les grands écrivains n’ont pas toujours su échapper à la tentation du plagiat. Renoncer à une conception de la littérature comme pure création, au-dessus de tout soupçon, n’est pas chose facile. Le plagiat est bien cette zone « grise », difficilement localisable, entre emprunt servile et emprunt créatif ; mais qui saura définir la limite où doit se fixer le curseur entre ces deux extrêmes ? Cet ouvrage procède à la nécessaire clarification d’une notion irrémédiablement mouvante. Le plagiat ne se réduit pas uniquement à une question littéraire ; il s’agit bien plus d’une question de société dont les ressorts sont aussi économiques et techniques, tant les outils de lecture et d’écriture ont évolué vers une plus grande fluidité du texte, via le copier-coller, le téléchargement et la mise en ligne des sommes de connaissances. Se posent alors des questions de déontologie dans des termes nouveaux, selon les supports utilisés et les modes de diffusion. Du panorama historique à l’actualité récente sur la notion de plagiat, cette réflexion sur les pratiques d’écriture offre quelques repères nécessaires à une approche à la fois littéraire, esthétique mais aussi juridique.

04/2011

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Histoire de France

Pierre Cot. Un antifasciste radical

Agent soviétique ou pas? Telle est à peu près la seule question que se sont posée les contemporains de Pierre Cot, et celle aussi que l'on ressasse depuis sa mort (1977), à tout propos - en particulier quand il est question de Jean Moulin et de la guerre. Mais outre qu'il est impossible de rien prouver là-dessus au terme d'un examen pointilleux des archives de l'ex-URSS, ne faut-il pas convenir que c'est un débat devenu fort secondaire? N'est-il pas plus intéressant de savoir ce qu'a été précisément un " compagnon de route ", de comprendre comment un jeune bourgeois catholique, patriote et conservateur, brillantissime juriste, en vient à professer un pacifisme radical et un internationalisme intégral, à faire sans faillir de l'URSS une apologie que bien des kominterniens de stricte obédience n'auraient pas osé pousser aussi loin ; de saisir pourquoi son antifascisme irréductible n'a pas su emprunter d'autres voies que l'alignement sur Staline et ses successeurs, et même de déceler pour quelles raisons il n'a pas tout simplement adhéré au parti communiste ? Ne vaut-il pas mieux regarder de près comment le ministre qu'il a été à plusieurs reprises s'est comporté (notamment en matière d'aviation civile et militaire) ? N'est-il pas plus honnête - et de meilleure méthode historique - d'envisager l'homme depuis son enfance et sa jeunesse jusqu'à son grand âge, de cerner les influences - intellectuelles, morales, affectives - qui ont agi sur lui, d'identifier quels événements historiques l'ont marqué (la Grande Guerre en particulier), bref de trier le bon grain de l'ivraie ? Auteur d'une thèse unanimement louée sur le parcours politique de Pierre Cot, Sabine Jansen retrace ici avec finesse et rigueur l'itinéraire d'une figure déroutante de notre passé récent; derrière les clichés de la propagande hostile (l'Action française parlait du " galopin sanglant ") et de l'apologie béate apparaît alors un homme, avec ses contradictions, ses points aveugles, mais aussi avec sa grandeur et sa foi dans l'homme.

10/2002

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Mexique

Explorez Cancún et la riviera maya

Guide Ulysse Cancún et la Riviera Maya, l'outil idéal pour planifier un voyage et tirer le maximum de son séjour dans cette région du Mexique qui combine visites archéologiques et activités balnéaires : attraits, activités, plein air, restaurants, sorties, hôtels. Le guide Ulysse Explorez Cancún et la Riviera Maya est l'outil idéal pour planifier un voyage et tirer le maximum d'un séjour dans cette région mexicaine. Tout en couleurs et en photos, le guide de voyage Explorez Cancún et la Riviera Maya est aussi agréable à consulter qu'ultra-pratique grâce à son format de poche et sa structure facile à comprendre en un clin d'oeil. La première section, intitulée " Le meilleur de Cancún et de la Riviera Maya ", met en lumière à l'aide de listes thématiques ce que cette destination du Mexique a de mieux à offrir et facilite l'organisation générale de son séjour selon ses envies, tout en ciblant les incontournables. Le chapitre " Découvrir Cancún et la Riviera Maya " propose ensuite une série d'itinéraires clés en main pour ne rien manquer des villes, villages, stations balnéaires et sites archéologiques de la région : Cancún, son centre-ville et sa célèbre zone hôtelière ; Isla Mujeres, Isla Contoy et Isla Holbox ; la Riviera Maya, incluant Puerto Morelos, Playa del Carmen, Xcaret et Tulum ; Isla Cozumel, véritable paradis pour les plongeurs ; excursion jusqu'à Chichén Itzá et la ville de Valladolid. Pour chaque itinéraire, un plan double-page clair et précis permet de se repérer dans le secteur couvert, avec localisation des attraits, activités, boutiques d'artisans, restaurants, bars, boîtes de nuit et lieux d'hébergement. Impossible de louper quoi que ce soit ! Qui plus est, un système d'étoiles et les coups de coeur d'Ulysse guident le lecteur vers les adresses qui se démarquent. Le chapitre " Cancún et la Riviera Maya pratique ", bourré de renseignements utiles pour mieux voyager, complète l'ouvrage. A tout cela s'ajoutent des cartes additionnelles à l'intérieur de couvertures dépliantes : vue générale du Yucatán et de la Riviera Maya, zoom sur la zone hôtelière de Cancún et la zone archéologique de Chichén Itzá.

09/2021

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Biographies

Nous avions dix-sept ans

Clermont-Ferrand, 1990. Lui, c'est Christophe, bien que le temps vienne de lui sculpter dix-sept ans sur les épaules, il reste encore des choses à polir. Plus guitariste que lycéen, il vit bien au milieu du clan de sa bohème, chacun se reconnaissant dans la paresse de l'autre. Viendra pourtant le moment de quitter les habitudes du bistrot, l'odeur de l'expresso sur les vestes, et d'attraper son Bac en plein vol, puisqu'on atteint la cible toujours à la dernière seconde. D'une main, dire adieu au cercle privé de Godefroy de Bouillon, de l'autre, ouvrir les volets de son été. Là-bas, ce sont les portes de Castelsarrasin qui vont lui ouvrir l'appétit de l'oisiveté, si précieuse dans son assiette, qu'il va même en partager l'abondance avec Fifi l'ami d'enfance. Au fur et à mesure que leurs journées s'étirent et n'en finissent pas, toute la petite musique intérieure va s'en trouver peu à peu, intimement bien désaccordée. Jusqu'à elle, celle qu'on n'attendait pas, blonde comme un blé, de l'azur plein la pupille. Vanessa, c'est d'abord un prénom, et très vite la couleur des sentiments. Le trouble d'une vie face à la moitié de cet homme qu'il n'est pas encore. Et cela, quelles que soient les fièvres dont l'amour se régale, qu'il ait décidé de vous soutenir le regard ou pas, qu'il vous supplie de résister autant que lui céder du terrain. Des questions qui vont dormir debout, se planter dans les yeux, comme des chansons de Jean-Jacques Goldman. L'enfant chocolatine publié en 2021 a grandi. Christophe Vallar revient avec un nouvel ouvrage dans lequel il nous entraîne sur le fleuve de ses 17 ans. De sa fin d'année au lycée de Clermont-Ferrand jusqu'à ce train en partance pour Castelsarrasin, il ne suffira pourtant que d'une rencontre, d'un seul visage, pour s'emmêler l'âme et le corps avec les choses de l'amour. En sortir indemne, ce sera impossible. Revenir en étant la moitié d'un homme, probablement.

01/2023

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Littérature française

Le collège Salvador Toutankhamon

Le collège Salvador Toutankhamon est en plein déclin : conflits internes, effectifs en baisse, principal alcoolique... Mais surtout, scandale absolu : Eugène, un professeur de mathématiques rabaisse ses élèves et leur parle de l'Enfer au lieu de leur enseigner sa discipline. C'en est trop pour l'Institution, qui impose à Eugène une procédure de contrôle. Excédés, certains parents se livrent à des violences débridées. Mais la rencontre de quelques personnes fuyant la violence annonce déjà le renouveau. Dans cet univers instable de collégiens, de parents, de personnels éducatifs et de marginaux, les destins de chacun se fertilisent ou se dégradent au gré de leur entrechoc. Un rien, comme le clinamen d'Epicure, les fait dévier de leur trajectoire, provoquant des effets conséquents ou non, heureux ou malheureux. Ce petit rien qui change la vie peut être déclenché par d'infimes événements, dans des circonstances baroques, inattendues et insignifiantes : un regard de chien, une vue imprenable sur l'Enfer, les mains d'une secrétaire, un livre trouvé dans une poubelle, trois mots d'encouragement... Nous tomberons, bien sûr, que ce soit droit ou de travers. Pourtant, contre toute attente, le petit groupe d'initiés relève ce défi de l'inexorable, inventant des ébauches de solution sans autre outil que la simple réflexion. Il ne s'agit pas de restaurer le passé, mais d'envisager qu'il soit un jour possible que l'impossible devienne possible. C'est l'espérance. Jean Pierre Bourgeois retrace son amour pour l'écriture en trois colonnes qui sont autant de coups de foudre. La première fut la découverte de Chateaubriand. Cette passion le rendit lauréat dès les années 60 du Concours National de la Résistance. Maits voici que dans le brouillard de la dernière année de lycée une nouvelle colonne apparaît : la rencontre avec un professeur de philosophie. Il en fit même son métier. Mais très vite un stage en Ecole Normale fut l'occasion d'un troisième coup de foudre : la façon unique pour chaque normalien de se représenter et de vivre sa formation le fascinait. Il y consacra une thèse. Mais la vie est un circuit : plus on s'éloigne d'une colonne, plus on s'en rapproche. Il retrouve aujourd'hui la littérature.

07/2021

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Actualité politique France

Le nouveau modèle français

Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au coeur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. Le discours sur le déclin franc ? ais a pris des proportions quasi obsessionnelles au cours des dernières années. Certains chantres d'un passé mythifié en ont même fait leur fonds de commerce, au point de lui donner des allures de névrose nationale. Ils exploitent un manque : nous n'avons plus de modèle de société. Celui qui nous guidait, inventé à la Libération, a fait entrer la France dans la modernité. Mais depuis maintenant trente ans, il connaît une longue déliquescence : économie ralentie, panne de l'innovation et de la création culturelle et scientifique, société fracturée, démocratie dévitalisée... Ce qui nous a porté après-guerre est devenu obsolète dans le monde contemporain, mondialisé et ultra-connecté. Orpheline d'un nouveau modèle, la France peine à y trouver sa place. Si certains de nos voisins semblent s'être mieux adaptés, il est impossible d'importer le leur. C'est en puisant dans notre identité républicaine et en développant ce qui germe déjà au sein de notre société que se dessinera le modèle qui va nous projeter dans le XXIe siècle. Il est déjà là, mais à bas bruit. Confiance retrouvée dans la nation comme écluse de la mondialisation, retour du long terme au coeur de nos institutions, réindustrialisation verte, développement d'une économie du bien-être créatrice de valeur et de liens sociaux : un nouveau projet de société émerge, capable de rassembler une majorité d'entre nous. Ce livre en dresse le portrait. Slow Démocratie, le précédent livre de David Djaïz a été lauréat du prix de l'Académie des sciences morales et politiques et du prix étudiant du Livre Politique-LCP, finaliste du prix du Livre Politique, du prix du Mémorial - Grand Prix littéraire d'Ajaccio et du prix Pétrarque de l'essai France Culture-Le Monde.

09/2021

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Histoire des idées politiques

La malédiction de la droite

Les 20 jours qui ont défait la droite. Considéré à juste titre comme l'un des meilleurs journalistes et analystes politiques français, Guillaume Tabard raconte comment la droite, pourtant majoritaire, s'est échinée à perdre le pouvoir depuis 1958. Elle fait preuve en cette matière d'une grande créativité ; les conflits haineux de personnes (Pompidou/Giscard, Giscard/Chirac, Balladur/Chirac, Juppé/Séguin) s'ajoutant aux divergences idéologiques (libéraux-centristes-gaullistes-ultras), les attaques frontales aux rumeurs et coups bas de toutes sortes qui ponctuent son histoire depuis l'affaire Markovic jusqu'à Clearstream. En vingt chapitres percutants, écrits avec brio, l'auteur raconte un fiasco, toujours recommencé, des divisions fondatrices de la guerre d'Algérie au fiasco de la candidature Fillon en passant par les campagnes présidentielles et certaines déroutes telles l'aventure ubuesque des rénovateurs ; les défaites européennes, la perte de la mairie de Paris ou la dissolution manquée de 1997. Introduction : la droite, ses doutes et ses démons 1- 3 novembre 1959 - De Gaulle ne supporte plus Pinay 2- 14 avril 1962 - Debré paie l'addition de la guerre d'Algérie 3- 10 janvier 1967 - Giscard ose dire " oui, mais " à de Gaulle 4- 6 juillet 1968 - Pompidou licencié, mais Pompidou libéré 5- 23 mai 1972 - Le dernier défi de Chaban à Pompidou 6- 25 août 1976 - Chirac part en guerre contre Giscard 7- 10 mai 1981 - la division offre l'Elysée à Mitterrand 8- 29 janvier 1987 - Chirac referme la parenthèse libérale 9- 13 avril 1989 - Des rénovateurs qui se révèlent bien amateurs 10- 5 mai 1992 - Séguin lance la bataille de Maastricht 11- 25 septembre 1993 - La brouille des " amis de trente ans " 12- 21 avril 1997 - " l'expérience hasardeuse " de la dissolution 13- 1er juin 1997 - triangulaires mortelles avec le Front national 14- 18 mars 2001 - Les clés perdues de l'Hôtel de ville 15- 17 novembre - 2002 - l'UMP inachevée 16- 14 avril 2005 - le crépuscule chiraquien 17- 21 mars 2010 - la désillusion Sarkozy 08 - Sarkozy c'est pas du sérieux 18- 24 janvier 2017 - Fillon ou la défaite impossible 19- Le macronisme peut-il absorber la droite ?

02/2022

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Indépendants

Un visage familier

"Année après année, nos corps devenaient de plus en plus optimisés. Mais optimisés comment ? Il était impossible de le dire. Nos villes aussi avaient été optimisées, au point de devenir des machines minutieusement réglées et extrêmement efficaces. Mais efficaces comment ? " Marchant sur les traces d'un Georges Orwell ou d'un Aldous Huxley, Michael DeForge décrit dans Un Visage familier une dystopie inquiétante, un monde futuriste où règne une forme de dictature de la technologie. Dans ce monde, les routes, les villes, mais également leurs habitants, sont régulièrement "updatés" ; d'un jour à l'autre les immeubles changent de forme et place, les chemins ne mènent plus aux mêmes destinations, et les êtres humains se réveillent avec des visages différents, des côtes en moins ou des jambes en plus. Le livre suit plus particulièrement une employée du gouvernement (et narratrice du livre), qui travaille au département des plaintes ; son seul rôle est de les lire, n'y apportant ni réponse, ni solution, comme si le simple fait de fixer un écran signifiait que "quelqu'un s'en occupe" . Le lendemain d'une optimisation, la compagne de l'employée a disparu sans laisser de trace - est-elle partie volontairement, ou a-t-elle été victime d'une optimisation ? A la recherche d'un signe, dans une étrange ambiance de paranoïa, ce que découvre la narratrice, c'est que quelque part, il y a encore un peu de colère, d'indignation dans ce monde sans âme, et que la colère gronde... Michael DeForge excelle dans la description d'univers à la logique interne déroutante, et sa description d'une société outrageusement efficace, déshumanisée, fait froid dans le dos autant qu'elle stimule l'esprit, comme une mise en garde dénuée de moralisme. Le trait organique de DeForge, sa palette de couleur acidulée et son sens de l'humour viennent parfaire ce récit qui navigue entre pur récit de science-fiction et pamphlet politique. La liberté avec laquelle l'auteur canadien aborde le dessin ne doit tromper personne : DeForge est un narrateur hors pair, et sans doute une des meilleures choses qui soient arrivées à la bande dessinée durant cette dernière décennie.

11/2021

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Religion

Memoria passionis. Un souvenir provocant dans une société pluraliste

" "Religion au visage tourné vers le monde", le christianisme ne saurait se désintéresser purement et simplement de l'ombre que l'histoire des souffrances humaines projette sur notre espérance : il est dramatiquement contraint de reprendre de façon nouvelle la question essentielle de la théodicée, celle de Dieu. Cela nous conduit à confronter notre mémoire biblique aux divers univers culturels et religieux actuels, et à relancer ainsi à neuf les problèmes brûlants de l'histoire de la passion de l'homme. Dans une religion qui voit dans la passion de Dieu une compassion, une expression non sentimentale d'un amour qui s'enracine dans l'unité inséparable de l'amour de Dieu et de l'amour de l'homme, l'Histoire de l'humanité (au sens de grand récit) vue comme une histoire de passion ne peut que récuser l'idée (moderne) d'une avancée non dialectique du progrès, mais aussi l'intention (postmoderne) de dissoudre l'Histoire dans une pluralité d'histoires sans lien entre elles. C'est pourquoi le christianisme critique l'image répandue dans le public, celle d'une histoire qu'on a fondamentalement soustraite à la dialectique du souvenir et de l'oubli, et qui vient ainsi conforter l'amnésie culturelle régnante en effaçant de la mémoire le souvenir de la passion. [...] En reprenant ainsi en théologie le thème de la théodicée, il ne s'agit pas, comme le mot et son histoire pourraient le laisser entendre, d'un retour à la tentative vieillotte de "justification de Dieu" envers et contre tout, alors que nous devons faire face au monde, à la souffrance et au mal. Il s'agit plutôt, et même exclusivement, de se demander comme on peut parler de Dieu de manière générale, étant donné l'insondable souffrance du monde, de "son" monde. A mes yeux, c'est là la question de la théologie, et il est tout aussi impossible de l'éliminer que d'y répondre. C'est la question eschatologique, celle pour laquelle la théologie ne dispose d'aucune réponse venant tout concilier, mais au sujet de laquelle elle doit toujours chercher un nouveau langage pour ne jamais la laisser tomber dans l'oubli. "

06/2009

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Littérature française

La lune se couche toujours trop tôt

Enfin, le fourgon arriva. On pense la délivrance proche. Pourtant, on ne le sait pas encore mais cette étape vous fait toucher le fond et perdre votre dignité. Il faut oublier qui on est car on ne devient plus rien, qu'une pauvre bête qui se bat pour vivre. Elle aurait même pu penser que la Mort est bénéfique, ils étaient tous des misérables. Elle sera toujours reconnaissante à ce policier qui l'appela "Madame" , tout en l'aidant à franchir la marche très haute pour entrer dans le fourgon. Elle était "Madame" ; elle ne se souvient plus de son visage mais elle pense à lui de temps en temps pour une prière. Elle se rattachait à des petits détails qui modifiaient un peu le ton dur du moment ! Le transfert de nuit restera toute sa vie indélébile. Cela implique un talent monstre pour se dégager et survoler l'instant, éliminer l'impossible. Seul le macabre subsiste car il n'y avait que du macabre face à l'inconnu, là où la nuit les emmenait, tout doucement, par petites touches Catherine Pernoud, née en 1953, a effectué toute sa carrière à la direction de sociétés d'événements et incentive haut de gamme, a possédé deux entreprises pendant quelques années, vendu sa dernière société avant de se consacrer à l'écriture ; elle est réellement entrée dans le vif du sujet lorsque l'épidémie de la COVID-19 a forcé toute la population à se confiner. Quand elle a arrêté définitivement sa carrière, elle a rédigé ce texte sur le réseau social LinkedIn : C'est folie de croire que d'arrêter sa carrière devient un blanc dans sa vie ! Toutes les bonnes choses ont une fin... Je vais désormais me diriger vers une autre activité ; je souhaite à tout le monde d'aimer autant son métier : une grande liberté, une imagination débridée. Du grand business ! J'espère retrouver toute cette folie dans ma nouvelle existence. De très belles fêtes à tous en souhaitant que les événements actuels se positivent. Prenez soin de vous... et pour certains, "nous nous sommes tant aimés" , comme dans le très beau film italien !

10/2021

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Sociologie

Crime et fonction du châtiment. l’idée de culpabilité

S'il est un fait dont le caractère pathologique parait incontestable, c'est le crime. Tous les criminologistes s'entendent sur ce point. S'ils expliquent cette morbidité de manières différentes, ils sont unanimes à la reconnaître. Le problème, cependant, demandait à être traité avec moins de promptitude. Le crime ne s'observe pas seulement dans la plupart des sociétés de telle ou telle espèce, mais dans toutes les sociétés de tous les types. Il n'en est pas où il n'existe une criminalité. Elle change de forme, les actes qui sont ainsi qualifiés ne sont pas partout les mêmes ; mais, partout et toujours, il y a eu des hommes qui se conduisaient de manière à attirer sur eux la répression pénale... Le lien de solidarité sociale auquel correspond le droit répressif est celui dont la rupture constitue le crime ; nous appelons de ce nom tout acte qui, à un degré quelconque, détermine contre son auteur cette réaction caractéristique qu'on nomme la peine. Chercher quel est ce lien, c'est donc se demander qu'elle est la cause de la peine, ou, plus clairement, en quoi le crime consiste essentiellement. Il y a sans doute des crimes d'espèces différentes ; entre toutes ces espèces, il y a non moins sûrement quelque chose de commun. Ce qui le prouve, c'est que la réaction qu'ils déterminent de la part de la société, à savoir la peine, est, sauf les différences de degrés, toujours et partout la même. L'unité de l'effet révèle l'unité de la cause. Non seulement entre tous les crimes prévus par la législation d'une seule et même société, mais entre tous ceux qui ont été ou qui sont reconnus et punis dans les différents types sociaux, il existe assurément des ressemblances essentielles. Si différents que paraissent au premier abord les actes ainsi qualifiés, il est impossible qu'ils n'aient pas quelque fond commun. Car ils affectent partout de la même manière la conscience morale des nations et produisent partout la même conséquence. Ce sont tous des crimes, c'est-à-dire des actes réprimés par des châtiments définis.

03/2023

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Littérature roumaine

Comme si de rien n'était (éd. poche)

Dans les années 1980, pendant la dernière décennie de la dictature communiste en Roumanie, Cristina, passionnée d'écriture, s'éprend d'une autre femme. L'histoire commence à l'adolescence de Cristina, lycéenne dans une ville de province. Elle tombe amoureuse de sa meilleure amie, Nana, lui déclare ouvertement ses sentiments et découvre une réciprocité. Mais après un court moment d'euphorie, Nana s'éloigne brutalement et part à Bucarest pour devenir comédienne. Cristina suit de son côté le parcours balisé de la conformité sociale. Elle épouse Radu, le frère de Nana, et tente de négocier sa fine marge de confort matériel et moral, en naviguant entre les contraintes familiales, sociales et politiques. Elle essaie d'écrire, tout en sachant qu'il serait impossible de publier un texte sincère sur ce qu'elle pense et ressent. Puis elle renoue avec Nana, qui fuit de nouveau la relation et part en France. A l'aube de la quarantaine, les deux femmes, trouvent chacune le courage d'accepter et d'affirmer à voix haute leurs choix, leurs émotions et leur identité. Mais cet acte libérateur, par lequel Nana peut enfin vivre, ne suffit pas à sauver Cristina, toujours captive de l'étouffante société roumaine. Dans ce roman exceptionnel, les rouages de l'oppression sont mis à nu dans leurs aspects les plus subtils. L'un des rares textes roumains à traiter de l'homosexualité féminine sous Ceausescu. "Pour la énième fois elle se demande pourquoi ça retombe chaque fois sur elle, sur mille élèves en uniforme c'est toujours elle que l'on choisit d'éduquer, de redresser. A cause de son regard peut-être, il y a un truc qui cloche du côté de son regard, trop concret - elle avait cette mauvaise habitude de regarder pour voir - à moins que ce soit, allez savoir, cet air dont elle ne peut se défaire, de gamin de quartier qui sort prendre l'air et se met à taper la balle contre un mur, les genoux écorchés par les chutes en vélo, ce vélo dont la chaîne saute tout le temps". A. N.

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Thrillers

Crash à Seyssel

Haute-Savoie, 1943 ! Un bombardier anglais survole Annecy de nuit et entre en collision avec 2 mystérieux engins venus "d’ailleurs". Le premier s’abîme dans le lac, quant au second, après une course désordonnée, il s’enfonce dans le Rhône à l’embouchure des Usses, juste avant Seyssel. Très rapidement, Allemands et Italiens bouclent totalement la région et en repartent, quelques jours plus tard, avec de bien étranges chargements. Paris, de nos jours ! Jean-Philippe Destivelles, le conseiller spécial du président de la République empêtré dans des affaires d’écoutes illégales et de fuites au plus haut niveau de son gouvernement de cohabitation bien fragile, hérite d’un terrifiant dossier déterré dans les archives de la Stasi, par un certain Vauclair. Il est si explosif qu’il pourrait rebattre toutes les cartes énergétiques mondiales. Mais qui, d’Henri Beauregard, le premier Ministre qui ne rêve que de prendre la place du président, de Michel Vandeuil, le chef de cabinet de celui-ci, corrompu et prêt à tout, ou du pouvoir en place a intérêt à ce que ce dossier soit rendu public ? S’agit-il d’une manipulation d’envergure ? Commence alors pour le commandant Paul Farrell, installé à Corbonod et patron du SSERPI, organisme très confidentiel, un marathon qui l’emportera aux portes de l’impossible. Sur fond de sordides manœuvres politiques, qui tire réellement les ficelles derrière cette énigmatique affaire ? Que cherchent Vauclair et ses 3 amis ? Qui a les moyens de disposer en toute impunité d’un satellite pour espionner Farrell ? Mais surtout, que vient faire "Pétrovorace", patron indiscuté de la Capt-Oil Aquitaine International, puissant groupe pétrolier, dans cet imbroglio ? Que détient Coraly Vauclair pour que tout le monde se focalise sur elle ? Pourquoi devient-elle la cible de tueurs professionnels ? Que recèle l’épave du France, au fond du lac d’Annecy ? Dans cette partie de poker menteur, Farrell devra se protéger de tous côtés, mais ce qu’il découvrira au sommet du Mont des Princes, risque d’anéantir les machinations les plus pernicieuses, car il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur… la Mort !

09/2023

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Histoire de la philosophie

Athènes et Jérusalem

Tome X de ses oeuvres complètes telles qu'il les avait lui-même conçues, achevé en avril 1937, un an avant sa mort, Athènes et Jérusalem est le dernier grand livre publié de Chestov, et donc l'aboutissement de sa réflexion sur l'opposition entre la sagesse philosophique (Athènes) et la révélation religieuse (Jérusalem). Chestov résume lui-même dans sa préface la visée du livre : "mettre à l'épreuve les prétentions à la possession de la vérité qu'émet la phi- losophie spéculative" . La connaissance ne justifie pas l'être, c'est le contraire qui est vrai : "L'arbre de science n'étouffe plus l'arbre de vie". La première partie, écrite en 1929, montre qu'en poursuivant le savoir, les philosophes ont perdu la liberté : Parménide est enchaîné. La deu- xième partie, "Le Taureau de Phalaris" , achevée en 1931 et composée de chapitres consacrés à Nietzsche, Socrate et Kierkegaard, fait appa- raître le lien indestructible entre le savoir tel que le comprend la philo- sophie et les horreurs de l'existence humaine. La troisième montre les efforts infructueux de la philosophie médiévale pour concilier la vérité biblique, révélée, avec la vérité "prouvée" . La quatrième partie, intitu- lée "La seconde dimension de la pensée" et composée d'aphorismes notés sur des carnets de travail des années 1925-1929, montre que les vérités de la raison nous contraignent peut-être, mais qu'elles sont loin de nous persuader toujours. Un même effort soulève les quatre parties du livre : rejeter loin de soi les vérités inanimées et indifférentes à tout, qui sont les fruits de l'arbre de la science. Chestov leur oppose une "philosophie religieuse" qui prend sa source dans l'acceptation absurdement paradoxale que pour Dieu, rien n'est impossible. ""Athènes et Jérusalem", "la Philosophie Religieuse"... , ces expressions coïncident presque, elles ont presque le même sens et elles sont aussi énigmatiques l'une que l'autre et irritent au même degré la pensée contemporaine par la contradiction qu'elles recèlent. Ne vaudrait-il pas mieux poser le dilemme : ou bien Athènes, ou bien Jérusalem ? Ou bien la religion, ou bien la philosophie ? " Léon Chestov, "Sagesse et Révélation" , préface à Athènes et Jérusalem, 1937.

10/2023

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Histoire de France

Traité de la monarchie, 1757-1759

Ayant connu en 1757, avec L'Ami des Hommes, une célébrité extraordinaire et inespérée, le marquis de Mirabeau veut publier un Traité de la Monarchie qui soit en même temps la continuation de l'ouvrage qui l'a porté au succès et le fondement théorique de ce Mémoire sur les Etats provinciaux qui avait marqué ses débute comme écrivain politique. La rencontre, en juillet 1757, avec François Quesnay sera l'occasion d'une discontinuité dans l'évolution des projets et des idées du marquis. Entre lui et le docteur, une confrontation politique serrée s'ouvre sur les thèmes de ce texte, à partir de ce moment. Deux modèles sociaux s'affrontent, et la cible est commune, l'absolutisme. L'absolutisme comme négation de l'ordre traditionnel de la monarchie française, chez Mirabeau, l'absolutisme comme négation de l'ordre naturel d'un royaume agricole et de son économie politique, chez Quesnay. Commencée en juillet 1757, cette confrontation n'est pas finie encore au mois d'avril 1759, et le texte du Traité en sera profondément modifié. L'ouvrage restera enfin inédit, mais il s'est formé déjà un vrai laboratoire intellectuel, d'où va sortir un produit original : la Physiocratie. On verra qu'il est impossible - les interprétations courantes en sont le témoignage - de se faire une idée des origines politiques, soit de la Physiocratie soit de l'analyse économique qu'elle introduit, sans tenir compte des vicissitudes du texte de ce Traité et des différentes positions qui s'y confrontent. De la première partie de l'ouvrage - la seule que Quesnay a pu connaître - on donne ici une édition qui prend en compte toutes les versions manuscrites (conservées aux Archives Nationales) et fait état de toutes les variantes. On peut se faire ainsi une idée précise du travail des deux auteurs, de la nature de leurs rapports intellectuels, de la distance originaire entre les deux positions, et de la contribution - très inégale d'ailleurs - donnée, de part et d'autre à la définition d'une économie politique qui se veut science, science des sociétés.

11/1999

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témoignages personnels

Se souvenir ensemble

C'est l'histoire d'Evelyn, qui a 85 ans et fut déportée de Hollande à l'âge de quatre ans, jusqu'à Bergen-Belsen en Allemagne. Aujourd'hui, ell raconte aux enfants des écoles des souvenirs qui lui échappent souvent - elle était si petite là-bas, et elle s'est protégée des années dans l'oubli et le déni. Et c'est l'histoire de Claude son fils, journaliste parisien de soixante ans et qui n'aime pas vraiment que sa mère - qu'il a connue un peu drôle et normale, et qui n'embêtait pas son monde avec sa tragédie - devienne sur ses vieux jours un des derniers témoins. Il redoute qu'elle se blesse à chercher son enfance, ce qu'elle a perdu à l'aube de sa vie. Il redoute qu'à s'obséder des morts, elle oublie les vivants. Il redoute qu'elle meure à force de raconter, ou s'il lui fait enfin la grâce de l'écouter : car le plus souvent, il ne l'écoute pas ; pas plus qu'elle ne lui parle, en vérité. C'est l'histoire d'Evelyn et Claude qui enfin se parlent et se cherchent et s'agacent aussi, se blessent et se consolent, et qui écrivent ce livre ensemble. Se souvenir des camps passe par le judaïsme allemand dévasté, la Hollande juive anihilée, la France d'un bonheur possible. "Que faire d'une petite fille souriante en cardigan de laine qu'on a photographiée quelques semaines avant qu'elle ne soit déportée. Que faire d'une fillette qui n'est pas morte et qui est votre mère. Que faire d'un fils qui veut savoir ce qu'on ne peut pas dire et qui rejette ce qu'on veut bien livrer. Que t'est-il, que nous est-il arrivé, de quoi te souviens-tu en fait, sommes-nous une famille ? " Un échange unique et beau, traversé par l'amour, le doute, le judaïsme, l'impossible mémoire, Israël, les fêtes et les vivants, les morts aussi. Se souvenir est un impératif douloureux et magnifique, ici donné par les mots, parfois doux, parfois rieurs, souvent angoissés.

10/2023

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Théologie

Dieu à l'épreuve

La thèse cherche à montrer que l'argument ontologique joue un rôle structurant de la phénoménologie radicale de la vie. Michel Henry refuse l'argument ontologique, qu'il désigne par "preuve de l'être" , dans la mesure où la conception du Dieu transcendant en tant que "l'être au-delà de tout ce qui peut être pensé" reste dans un horizon absolument extra-phénoménal. Autrement dit, la "preuve de l'être" affirme l'existence d'un Dieu dont l'essence, ineffable, inconcevable, impensable, reste à jamais inaccessible au sujet qui la pense. A partir du rejet de cette démonstration, il convient de faire apparaître l'accès à la divinité elle-même. Telle est l'approche henryenne qui thématise "l'épreuve de la vie" comme l'épreuve de Dieu lui-même et comme l'alternative à l'argument ontologique. Ce faisant, Michel Henry aboutit à une conception de Dieu en tant que Vie absolue, entièrement immanente, et à une anthropologie où la personne humaine apparaît comme un vivant engendré. Accéder à Dieu consiste à éprouver la dépendance de la Vie absolue. Cela signifie qu'il n'apparaît pas comme un sujet créateur et autonome. Michel Henry se démarque ainsi d'autres auteurs de la phénoménologie dite française. Son approche est phénoménologique dans la mesure où la thématisation de l'épreuve de la vie nous conduit, performativement, à ressentir affectivement la plénitude de Dieu en soi. Michel Henry propose une critique très originale de l'argument ontologique, qu'il désigne par "preuve de l'être" . Dans la mesure où la conception du Dieu transcendant en tant que "l'être au-delà de tout ce qui peut être pensé" reste dans un horizon absolument extra-phénoménal, l'accès à Dieu devient impossible. La recherche dévoile par-là l'anthropologie sous-jacente à la critique que Michel Henry adresse à l'argument ontologique. Pour autant que l'ego s'éprouve lui-même dans un rapport de dépendance vis-à-vis de la Vie absolue, il n'apparaît plus comme un sujet créateur ou autonome. C'est alors la fragilité qui rend possible l'expérience affective d'une plénitude intérieure.

07/2023

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Droit

La responsabilité des constructeurs. 3e édition

Dans la majorité des cas, les désordres de la construction proviennent des fautes des constructeurs : erreur de conception, plus fréquemment, mise en oeuvre incorrecte des matériaux et, parfois, vice de ces matériaux lancés sur le marché sans essais suffisants. Mais ces désordres ne se révèlent souvent qu'après un certain temps, si long parfois qu'il est difficile, voire impossible, de les imputer aux constructeurs. Il fallait donc trouver un équilibre entre les intérêts du maître de l'ouvrage et ceux des constructeurs ; c'est ce que les auteurs du Code civil ont fait, il y a maintenant deux siècles, avec les articles 1792 et 2270, et l'on en est resté là pendant plus d'un siècle et demi parce que l'équilibre précédemment choisi était raisonnable et que la manière de construire ne changeait guère. Les soixante dernières années ont connu des bouleversements importants dans la conception, la construction et l'équipement des immeubles. Les habitations sont devenues des produits, répondant à des normes minimales de qualité, auxquels tout le monde doit pouvoir prétendre ; ne parle-t-on pas de droit au logement opposable ? Il en est résulté un déséquilibre entre les exigences des uns et les possibilités des autres, et celui-ci se traduit par une grande instabilité normative. Les textes de 1804 en sont à leur troisième réforme législative d'importance, dont une depuis la première édition de cet ouvrage, tandis que la jurisprudence ne cesse d'évoluer. La responsabilité des constructeurs est ainsi devenue une matière complexe et d'accès difficile. Praticiens et étudiants se sentent trop souvent désarmés devant les problèmes qu'elle pose. Pourtant l'importance des enjeux, qu'ils soient financiers ou humains, interdit de renoncer. Cet ouvrage devrait y aider ; il présente l'état du droit positif dans ce domaine très mouvant ; il dépasse le cadre de la responsabilité traditionnelle des constructeurs pour aborder les modalités d'exécution des contrats de construction et traiter de la responsabilité des fournisseurs. Synthèse claire et accessible du droit privé, il ouvre également des fenêtres sur les problèmes que pose la responsabilité des constructeurs en droit public.

09/2013

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Histoire de France

1961, l'étrange victoire. FLN, terrorisme et instrumentalisation mémorielle

Le 17 octobre 2012, la France par la voix du président de la République reconnaissait officiellement la "répression sanglante" de la manifestation organisée, 51 ans auparavant, par le Front de Libération nationale algérien (FLN) sur le pavé parisien. Si le savoir historique a indéniablement progressé, les buts réels de la fédération de France du FLN dans le déclenchement des manifestations d'octobre 1961 n'ont aucune visibilité, parce que le travail des historiens est parasité par le débat politique et émotionnel autour de ce drame. L'inacceptable, bien que légitime, étouffement de l'événement par les pouvoirs publics a engendré un mouvement citoyen multiforme pour une reconnaissance des faits à sens unique. Si la manifestation du 17 octobre 1961 était pacifique sur la forme, elle ne l'était pas sur le fond. Il s'agissait d'une action de guerre subversive visant à provoquer la mort d'innocents sous les coups de la police. Le long silence de 1' Etat français autour de la guerre d'Algérie en France a provoqué une focalisation de la recherche et de l'intérêt des citoyens sur le "régime de terreur" des pouvoirs publics et les "violences policières". Une question pourtant essentielle demeure : les responsabilités du FLN, une organisation pré-étatique autoproclamée, un parti aux visées totalitaires et portant en germes la nature dictatoriale du gouvernement algérien contemporain. Ce livre rétablit la vérité sur ces événements et pointe du doigt, ceux qui, depuis l'orée des années 1990, manipulent l'histoire à des fins partisanes, en prenant pour exemple les manoeuvres de désinformation autour la force de police auxiliaire (FPA). Des manipulateurs de symboles empêchent les citoyens de comprendre totalement et sereinement les faits ; ils parasitent le processus psychologique (et politique) du bilan objectif de notre histoire coloniale dépeinte comme un épisode honteux. Il est impossible d'accepter que nos concitoyens puisse traverser une phase de doute mondialisé la tête basse... C'est la l'enjeu de la seconde bataille de Paris qui n'est rien d'autre qu'une des facettes de la guerre des mémoires. Ce livre est une démonstration des limites de l'historiographie du temps présent.

10/2014

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Littérature française

Topologie de l'amour

La mathématique, en particulier l'élégante topologie, peut-elle influencer toute une vie, un amour ? Laurent Kropst retrouve de manière inattendue Thomas Arville, la légende des prépas de Louis-le-Grand, la légende de Normale Sup, le successeur tout désigné de Cédric Villani, le futur lauréat de la Médaille Fields, traînant sa peine comme prof de lycée dans une banlieue pourrie. Au lieu de suivre la voie brillante toute tracée que lui permet son génie des mathématiques, Arville, après être entré à l'Ecole Normale Supérieure part faire un séjour au Japon. Là il travaille peu, mais découvre la vie facile et tombe amoureux d'une jeune fille, Ayako, qui incarne la pureté qui le fascine tant et qu'il recherche partout, et avant tout dans le raisonnement mathématique. Survient Fukushima. On le presse de rentrer par le premier avion. Impossible de laisser Ayako qui l'a soigné un jour qu'il était malade et dont l'amour sans partage l'émeut. Après avoir étudié de façon rigoureusement scientifique la manière de se protéger du danger, il revient à Paris à la fin de son stage comme prévu, mais avec elle. Terminé le doctorat et la recherche, les universités américaines et la médaille Fields, il doit chercher au plus vite un poste qui lui permette de faire vivre son ménage. Il finit épuisé au lycée de Goussainville, dans un deux-pièces du xixe arrondissement, en butte au racisme ordinaire que subit sa femme incapable de parler français et harcelée par des maquereaux chinois. En désespoir de cause il épouse Ayako, ils cherchent à avoir un enfant, il essaie de publier dans des revues scientifiques, tout rate et leur amour se défait. Elle repart au Japon et lui revient à la vie normale. Un roman dérangeant et brillant. Une vision lucide et désabusée de ce qui fait la réussite si on a les talents et les diplômes mais qu'on néglige les réseaux et les relations sociales. C'est aussi ça la modernité. Emmanuel Arnaud est né en 1979, il a fréquenté les grandes écoles. Il vit à Paris, il est l'auteur de romans pour la jeunesse et aux Editions Métailié de Arthur et moi (2011), Le Théorème de Kropst (2012).

09/2014

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Livres 0-3 ans

Le Voyage de Betsalel - L'Art en fête - (tome 4) Chabbat et Roch 'Hodech

Le quatrième tome de L'Art en fête, du Voyage de Betsalel, sur Chabbat et la néoménie, clôt la série sur l'Art en fête au fil du calendrier dans les communautés juives du monde. Betsalel, Oholiab et Abigael vous font découvrir l'art de deux fêtes qui scandent le temps juif au fil des semaines et des mois. L'Art en fête, tome 4, sur Chabbat et la néoménie. As-tu déjà préparé Chabbat tout seul ? Les parents d'Abigaël, d'Oholiab et de Betsalel ont dû partir précipitamment et seront absents vendredi et samedi. Les enfants font une liste de tout ce qu'il leur faut pour préparer les trois repas de Chabbat. Pour dresser la table ils choisissent des bougeoirs d'Afghanistan, une coupe de Kidouch d'Irak, un plat d'Italie pour les 'Hallot, un Sidour allemand et une boîte à aromates des Etats-unis pour Motsé Chabbat. Puis ils s'en vont allègrement à la synagogue. Samedi matin, l'officiant ouvre l'arche d'Alliance et sort avec précaution les rouleaux de la Torah. Abigaël se dresse sur la pointe des pieds pour voir tous les objets destinés à embellir le Sefer Torah. C'est déjà Roch 'Hodech, les parents sont de retour. Nos trois amis se posent toutes sortes de questions : vont-ils recevoir un cadeau ? Un livre ? Une série de livres dont ils seraient eux-memes les héros ? Ou bien les parents d'Abigaël, d'Oholiab et de Betsalel leur ont fait la surprise de mettre en ligne un site, qui s'appellerait... voyons... disons : levoyagedebetsalel. org, dans lequel trouverait des puzzles, des quiz, plein d'activités ? Mais ne rêvons pas, c'est impossible en si peu de jours... Et pourtant... ! ___________________________________________________________________________________ La collection '' L'Art en fête'' est composée de 4 tomes sur les fêtes juives au miroir de l'art. Auteurs : Florence Soulam et Michèle Fingher. 1. De Roch ha-Chana à Sim'hat Torah - ISBN : 9789659197002 (publié en 2013) 2. De 'Hanoukka à Pourim - ISBN : 9789659197026 (publié en 2013) 3. De Pessa'h à Tou be-Av - ISBN : 9789659197033 (publié en 2015) 4. Chabbat et Roch 'Hodech - ISBN : 9789659197002 (publié en 2016) Les quatre livres sont proposés dans un coffret.

11/2012

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Policiers

L'impasse

Danny Callaghan vient de passer huit ans en prison pour avoir tué Brendan Tucker dans une rixe qui a mal tourné. En liberté conditionnelle, il cherche à mener une vie tranquille et à éviter les problèmes. Mais à Dublin, est-ce possible ? Un soir, dans le pub de son ami Novak, deux types débarquent pour abattre Walter Bennett, un voyou de seconde zone. Callaghan s’interpose : il se retrouve à nouveau, malgré lui, pris dans un engrenage de violence. Car il va devoir payer pour s’être mis sans le savoir en travers des affaires de Mackendrick, un des parrains de Dublin. Il est ainsi « recruté » s’il refuse, son ex-femme subira les derniers outrages avant de mourir. Son job : voler les voitures qui serviront au plan de Mackendrick. Ce plan est en fait un baroud d’honneur. Trois semaines plus tôt, Frank Tucker, cousin de Brendan et étoile montante du crime organisé, a tué le bras droit de Mackendrick et proposé un marché : soit il quitte gentiment le business, soit toute sa famille y passe. Le vieux lion ne s’imagine pas rentier en Espagne et décide de faire front. Suivant les préceptes de L’Art de la guerre de Sun-Tzu, il fait semblant de céder pour mieux préparer sa contre-attaque. C’est ainsi que Callaghan se retrouve embarqué dans l’opération coup de poing visant à éliminer Frank Tucker et tous ses lieutenants. Lorsque le plan millimétré de Mackendrick déraille, Callaghan, pris dans un noeud de vengeances, de tueries et de trahisons, fait l’impossible pour protéger ses proches et s’en sortir vivant… Comme le conseille Sun-Tzu, Gene Kerrigan ne va pas là où on l’attend. Grâce à une construction habile et parfaitement maîtrisée, il fait bifurquer son intrigue, et sans en avoir l’air réussit un tour de force. On passe ainsi d’un roman noir « classique » (un type se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, et doit faire face) à un thriller sur une guerre de pouvoir entre gangsters impitoyables et machiavéliques. En jouant savamment des archétypes pour mieux les dépasser, L’impasse est un roman noir qui vise juste.

10/2011

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Littérature étrangère

Propos oisifs sous la tonnelle aux haricots

Un été près de Hangzhou... Un homme seul, cloîtré dans sa retraite campagnarde, assis à sa fenêtre nord, se livre à une activité rafraîchissante : il écrit. Pas un traité philosophique, non ; pas de la poésie ; pas davantage un Mémoire pour servir la chronique du règne achevé en cataclysme un quart de siècle plus tôt : il y risquerait sa tête, dans ces années 1660 où la censure de la nouvelle dynastie mandchoue veille de près à l'ordre moral et scripturaire. II travaille donc à détourner la forme si populaire, si peu considérée, du recueil de contes pour s'en faire une parfaite couverture. Il invente une tonnelle où grimpent des haricots et sous laquelle les villageois viennent se retrouver l'après-midi au frais, après leur journée de travail. Jeunes et vieux s'y installent sur une natte posée à même le sol ou sur de petits bancs, l'éventail à la main, pour écouter, raconter, donner leur avis à tour de rôle. Le cercle des causeurs met les ressources de chacun à contribution : les récits font assaut d'originalité, les points de vue s'affrontent. Les cadavres de la mémoire collective se faufilent hors du placard pour entamer dans l'ombre verte de la tonnelle une danse carnavalesque tour à tour féroce, légère et poignante. Les clichés marchent sur la tête, les icônes bien-pensantes sont retournées comme des gants. La circulation des idées fait lever un vent qui court d'un bout à l'autre du texte et passe en bruissant à travers le tressage des mots pour parvenir jusqu'à nous. Dans l'espace poétique qu'il s'invente, lieu rêvé d'une liberté précaire qui est d'abord une liberté de parole, ce petit livre met en scène des interrogations sur le sens de l'Histoire, sur la fonction des idéologies, sur l'impossible et nécessaire transmission des valeurs auxquelles il ne semble pas que nous ayons, depuis ou ailleurs, trouvé de réponses. Le " Dodécaméron chinois " comme l'a surnommé André Lévy, est un livre hanté. Et un bien curieux trésor, qui n'a pas fini de surprendre.

01/2010

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Littérature française

Comme dit ma mère

"Le rayon bas et chaussettes chez Decré est au rez-de-chaussée, la vendeuse ouvre les pochettes et glisse une partie du bas sur le dos de sa main pour montrer la texture et la couleur, je n'ai pas le droit de le faire, je pourrais les effiler avec mes ongles mal limés. On monte pour le plaisir de faire de l'escalier roulant, faire un tour aux jouets et au blanc. L'été, on va sur la terrasse et là c'est comme dans un film : les tables, les parasols, la ville en dessous. Les gars des chantiers sont un peu à part, parce qu'ils construisent d'immenses bateaux sur les cales, ça fait des étincelles et beaucoup de bruit, le jour d'un lancement, toute la ville est là pour admirer leur travail, mon père quitte son travail avant l'heure, c'est impossible de rater ça. On se répartit en face sur le quai ou le long de la rampe de l'Ermitage. Au moment du lancement, tous les bateaux cornent et tous les Nantais pleurent tellement c'est incroyable le travail qu'ils arrivent à faire. Petit à petit, j'apprends que les chantiers sont menacés et ça chauffe à cause de ça, si ça ferme, ils n'auront plus de travail et Nantes ne sera plus un port. Il y a des manifestations en ville et les gendarmes peuvent tirer comme si les ouvriers étaient devenus des ennemis, je sais qu'une fois un homme a été tué". Nous sommes à Nantes dans les années 1950. La guerre est encore toute proche dans les mémoires et les paysages. Dans cette reconstruction une petite fille se raconte : ses parents, ses voisins, l'église, son quartier, le centre-ville, les vacances dans le Finistère... Tout ce qui constitue la vie simple d'une enfant curieuse. Le texte est écrit d'un seul bloc, d'un seul souffle comme si des milliers de souvenirs se bousculaient pour trouver leur place. Elisabeth Pasquier parvient à restituer avec brio cette forme de naïveté intelligente propre à l'enfance dans un récit d'une profonde humanité.

10/2011

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Littérature française

La boucle

La Boucle. Ce livre fait partie d'une grande tentation et relève des domaines hantés : la mémoire et son flux incessant, les souvenirs, les images, l'oubli et ses emportements. A l'origine, il y a ce que l'auteur a appelé le " projet " (de toute une vie) que devait accompagner un roman immense et impossible, dont il entreprend de donner un écho luxuriant qui va, au fur et à mesure, dévorer l'entreprise, prendre sa place, peut-être pas. " Le grand incendie de Londres ", publié en 1989, avait pour but de raconter ce projet comme s'il était fictif. Dans l'esprit de l'auteur, ce livre était la " Branche un : Destruction ", et devait servir de " toit " à l'édifice, " lui assurant ainsi l'ombre nécessaire à sa protection esthétique ". En voici aujourd'hui la " Branche deux : La Boucle ". La prolifération du travail de la création, sans cesse commentée et exhibée, la diversification des biais par lesquels Roubaud nous convie au grand spectacle de l'arborescence littéraire, l'omni-présence de ces magnifiques " moments de prose " font de ce livre l'une des plus grandes tentatives qui soient. D'une image initiale de figuier (avec les " incises et bifurcations " de ses branches et leur tracé imprévisible) que Roubaud comparera plus loin à l'approche d'un nœud autoroutier près de Seattle, aux Etats-Unis, il fait l'emblème d'une sorte d'incroyable autobiographie, pas seulement celle de sa vie, de sa famille, mais plus encore celle des moments mêmes de l'écriture, celle de l'entre-deux, où arrivent les lecteurs, où les souvenirs déjà écrits, partis vers l'oubli, affluent encore et se mêlent aux nouveaux venus qui constitueront La Boucle. Et, alors, tandis que l'arbre se ramifie plus intensément que jamais, le Temps s'en vient jeter un coup d'œil par-dessus l'épaule de l'auteur. Mais le Temps aussi est un arbre dont les rameaux parcourent l'espace bien au-delà de soi et, comme le dit Jacques Roubaud : " Il serait difficile, même pour un saint, de rêver d'avant sa naissance. " L'écrivain rêve qu'il écrit le rêve, c'est ça précisément son livre, et sa prose, et sa mémoire.

02/1993

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Poésie

Vide grenier. Emotions en vrac

Vide grenier, des émotions dépoussiérées, en vrac, comme si l'on recycle toute chose existante, tout projet, trouvant leur nouveau destinataire, par delà le hasard, pour leur mise en lumière. Aucun projet n'est impossible....tous les textes méritent de vivre... Après son premier recueil de poésie, MAESTRAL, destiné à la PROVENCE, VIDE GRENIER, apparaît. Il est, au départ, un recueil de textes, destinés à devenir des chansons, et puis, classé dans des tiroirs, en attente d'une production... L'amour éternel,les générations, la géopolitique, l'enracinement en cultures diverses, la mixité, le droit de choisir, la liberté, les frontières, la découverte de l'identité, tout ce qu'on se dit, la vie, les exils, l'orient, autant de thèmes que va découvrir, en vrac, une petite fille, EDENH, âgée de 8 ans,dans son grenier aux merveilles qui n'est autre que l'illustration allégorique des greniers de l'humanité que chaque humain porte en lui-même. Tout commence le jour où sa maman décide de faire un vide-grenier... Après son premier recueil de poésie, MAESTRAL, destiné à la PROVENCE, VIDE GRENIER, apparaît. Il est, au départ, un recueil de textes, destinés à devenir des chansons, et puis, classé dans des tiroirs, en attente d'une production... L'amour éternel, les générations, la géopolitique, l'enracinement en cultures diverses, la mixité, le droit de choisir, la liberté, les frontières, la découverte de l'identité, tout ce qu'on se dit, la vie, les exils, l'orient, autant de thèmes que va découvrir, en vrac, une petite fille, EDENH, âgée de 8 ans, dans son grenier aux merveilles qui n'est autre que l'illustration allégorique des greniers de l'humanité que chaque humain porte en lui-même. Tout commence le jour où sa maman décide de faire un vide-grenier... Il s'agit d'une sorte de fantaisie moderne, insolite pour l'adulte, dévoilant peu à peu la compréhension de enfant face à l'autre, à la différence, au droit de choisir, dès l'enfance. Le vieux coffret, illustrant la démocratie dans un monde tourmenté, révèle à l'enfant que dans ce palais secret d'archives familiales poussiéreuses, une vision universelle devant les incohérences ou les haines est possible.

11/2014