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Italie premio Strega

Extraits

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Romans policiers

Quand l'horreur est humaine - Éléonore

"Notre société a perdu son humanité, Eléonore. Ce monde n'est plus le mien. Je n'y ai plus ma place. J'ai fait le choix de ne pas y rester. Je voudrais que vous expliquiez tout ceci à ma famille, Eléonore, je voudrais que mon épouse refasse sa vie, qu'elle donne un père sans doute plus courageux à nos enfants. Dites-leur que je les aime. Henri est à nouveau assis, ses mains cachent son visage, il pleure". Née d'un père italien, Françoise François grandit à Sedan, dans une fratrie compo¬sée de cinq frères et une soeur. Elle bâtit sa carrière dans le domaine médical. Tout d'abord, elle est secrétaire de labora¬toire à l'hôpital militaire de Cherbourg en 1982, avant d'obtenir le concours de l'école d'infirmière. Après avoir validé son diplôme avec succès, elle se ma¬rie et fonde une famille. Elle devient ensuite soignante au service des grands brûlés à Percy. Elle étudie alors la psychologie tout en étant soignante en pneumologie, cancérologie et soins palliatifs toujours à l'hôpital Percy. Après que plusieurs de ses collègues se sont suicidées, elle s'intéresse à la souffrance au travail. Expert judi¬ciaire dans son domaine de prédilection, elle est réguliè¬rement appelée pour faire part de son expertise sur des affaires policières et juridiques. Plusieurs années après, elle crée la Maison "Souffrance et Travail 78" . A présent, elle choisit de partager son expérience en s'inspirant des cas rencontrés au cours de sa carrière à travers un roman : Quand l'horreur est humaine - Eléo¬nore.

02/2023

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Littérature étrangère

Leopardi

Giacomo Leopardi était né à Recanati en 1798. Sa vie brève s'acheva à Naples en 1837. Il avait trente-neuf ans. Pendant longtemps, nous n'avons eu en France qu'une vision partielle et imprécise de cette figure majeure de la littérature. Au terme d'un travail considérable accompli au cours des dernières décennies, nous disposons désormais de traductions complètes des oeuvres essentielles du grand poète et penseur italien, y compris sa volumineuse Correspondance et son immense et fascinant Zibaldone. Ce livre arrive ainsi à point nommé. Après une enfance heureuse, la vie de Leopardi fut une blessure ouverte au coeur de sa jeunesse et jamais refermée. Il lui échut alors un destin sans autre miséricorde qu'une flamme intérieure portant la pensée poétique à sa force maximale et le verbe à sa plus haute perfection. Le temps où il vécut fut celui d'une stagnation et il jugea son époque "ridicule et glaciale". Après des années de réclusion à Recanati, où il se consuma dans des "études mortelles", Bologne, Pise, Florence et Naples scandèrent les étapes d'un chemin d'angoisse, de douleur, de désolation, de passion, de solitude, mais aussi d'intense création et de quête jamais renoncée du bonheur. "Il est aussi impossible d'être heureux que de jamais cesser d'aspirer, par-dessus tout, voire uniquement, au bonheur", écrivait-il. Tout en suivant avec une empathie profonde l'itinéraire humain de Leopardi, Pietro Citati nous conduit au coeur de l'oeuvre d'un poète immense et d'un penseur génial dont l'une des contradictions fécondes consista à être un Moderne détestant la modernité.

10/2014

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Beaux arts

Nantes. La grâce d'une cathédrale

Comme la lumière, la cathédrale de Nantes attire ! La pureté de ses lignes, son éclatante blancheur, ses piliers s'élevant d'un seul jaillissement jusqu'aux voûtes, tout contribue à ce que le visiteur soit saisi par une impression de clarté unique. La cathédrale nous est familière, mais cette familiarité ne doit pas cacher sa profonde originalité. Commencée en 1434 et achevée en 1891 - quatre siècles et demi plus tard! - elle a su maintenir le parti architectural initial et l'unité du style gothique flamboyant. Si l'oeil est immédiatement attiré parle chef-d'oeuvre de Michel Colombe, le tombeau de François II et de Marguerite de Foix, voulu par leur fille Anne de Bretagne au début du XVIe siècle, il n'en délaissera pas pour autant le monument au général de Lamoricière, qui semble lui faire pendant. L'autel polychrome du XVIIe siècle et ses anges adorateurs inspirés du sculpteur italien Le Bernin l'enchanteront également. Le choeur, réaménagé en 2013, ne manquera pas non plus de susciter l'admiration. L'oeuvre sculpté est une autre fierté de la cathédrale, aussi bien à l'intérieur que sur les voussures de ses cinq portails. La crypte, réaménagée en 2013, mérite la découverte. Malgré les épreuves subies au long de son histoire, des invasions normandes à la période révolutionnaire, des bombardements de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au dramatique incendie du 28 janvier 1972, la cathédrale a su, tel un phénix, renaître de ses cendres, devenant un vibrant symbole de la Résurrection. Plus que jamais, elle est le point de ralliement de tous les Nantais, lieu de recueillement et de foi mais aussi de culture et d'ouverture au monde.

11/2013

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Sociologie

Migrations critiques. Repenser les migrations comme mobilités humaines en Europe

Cet ouvrage invite en premier lieu à une réflexion critique sur les représentations et les catégories imaginaires qui organisent le discours politique et les actes administratifs dont les migrants font l'objet en Europe. Au-delà d'une dénonciation un peu simpliste du sectarisme ou du racisme des politiques, il revient aujourd'hui aux sciences sociales d'engager un travail critique de fond sur la manière dont les politiques européennes traitent des dynamiques migratoires sous l'angle exclusif d'un problème social et d'une menace. Plus fondamentalement, par la description fine des nouvelles routes migratoires et des conditions de vie des migrants transméditerranéens, cet ouvrage met en évidence la complexité des formes de mobilités et de déplacement de part et d'autre des deux rives, et l'écart qui sépare aujourd'hui la réalité de la "condition migrante" et la représentation dont elle fait l'objet en Europe. C'est une des premières fois en français qu'un ouvrage traite à la fois ce qu'on appelle la "culture" des migrants et leur situation dans les principaux pays européens et aux Etats-Unis. En offrant une grille d'interprétation pluridisciplinaire, ce livre propose ainsi un instrument particulièrement riche aux travailleurs sociaux, aux éducateurs, aux enseignants, aux professionnels de la police, de la justice et des collectivités locales, aux journalistes et, bien sûr, aux étudiants ainsi qu'aux chercheurs. Publié aussi en italien, anglais et espagnol, ce livre est le fruit de plusieurs années de recherches dans le cadre de différents projets européens. Il se veut un hommage aux victimes de la guerre des migrations.

05/2011

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Critique littéraire

Les mots qui nous manquent. Encyclopédie

Cascamorto (italien) : Tomber mort d'amour. Zapoï (russe) : Une terrible envie de se saouler, de se perdre dans l'oubli. Sarang (coréen) : J'aimerais être avec toi jusqu'à la fin de ma vie ! C'est en regardant les Indiens nettoyer les vitres le long des façades des gratte-ciels à New York qu'est née l'idée de ce livre. Ils appartiennent à une tribu qui ignore le mot "vertige", sa sensation, le concept même. Les auteurs ont alors eu envie de connaître et de rassembler ces mots qui existent dans d'autres langues et qui n'ont pas d'équivalents dans la langue française. Mais à combien de mots allaient-elles avoir accès ? Beaucoup ou très peu ? Yolande Zauberman et Paulina Spiechowicz ont alors rencontré des traducteurs, des poètes, des chercheurs. Elles ont fouillé dans les dictionnaires, les livres d'anthropologie ou de géopolitique pour trouver ces mots manquants. Elles ont accédé à un réservoir de mots qui s'est avéré infini. Dans cette petite encyclopédie, les mots sont un voyage, ils tiennent le lecteur en haleine, le font passer par des sentiments, des nuances, des colères qui appartiennent à toutes les géographies. Par leurs mots secrets les autres cultures s'ouvrent à nous. Par exemple, "Wiswas" désigne en arabe une obsession qui tourne dans la tête et n'en veut plus sortir. Prononcer ces deux syllabes partout dans le monde arabe et les regards s'éclairent : on n'est plus tout à fait un étranger. Ce livre répond à un désir que l'on a tous éprouvé : sentir une seconde comment sentent les autres.

10/2016

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Philosophie

Mémoires. Edition intégrale

Jean-François Revel avait déjà acquis une large célébrité lorsque, en 1993, à presque 70 ans, il s'engagea dans une aventure toute nouvelle : la rédaction de ses Mémoires. Cette éblouissante traversée d'un demi-siècle d'histoire, de culture et de rencontres confirma que l'écrivain n'était inférieur ni au philosophe ni à l'essayiste. En janvier 1997 parut Le Voleur dans la maison vide. L'événement fut à la hauteur de ses ambitions, Revel s'inscrivant dans la lignée des plus grands mémorialistes, celle du cardinal de Retz et de Saint-Simon. L'ouvrage parcourt un territoire foisonnant, de l'enfance marseillaise à la direction de L'Express, de la Résistance, où Revel fut très actif, aux séjours mexicain et italien, hauts en couleur, de ses amitiés avec Breton, Bunuel, Raymond Aron ou Vargas Llosa à son bref compagnonnage avec François Mitterrand, des subtilités de la gastronomie aux pièges de l'alcool... Portés par un sens saisissant du récit et du portrait, ces Mémoires au style inimitable illustrent ce que valent, chez un homme d'une inlassable curiosité, pourfendeur des idées reçues, le courage du caractère et la force de l'esprit. Dans cette édition définitive figurent un chapitre qui avait été retiré du manuscrit originel du Voleur dans la maison vide et cinq autres entièrement inédits initialement destinés à former, sous le titre pittoresque de Bada, une suite qui fut interrompue par la maladie et la mort de l'auteur. Encore enrichi ici d'entretiens donnés en juin 2002 à France Culture, ce témoignage s'impose comme une oeuvre politique et intellectuelle de premier ordre.

01/2018

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Encyclopédies de poche

Casanova. Histoire de sa vie

Synonyme de séducteur ou d’aventurier, Casanova est avant tout un artiste, qui s’est voué aux mots. Il manie les langues : le vénitien et l’italien, le latin et le grec, puis le français, l’espagnol et possède même quelques rudiments de langues lointaines et mystérieuses pour abuser les badauds. Il est homme de théâtre, directeur de troupe, mais aussi magicien, joueur, alchimiste, savant parfois, bibliothécaire pour finir. Il raconte sa vie comme nul autre, puis finit par l’écrire. À travers les milliers de pages de l’Histoire de ma vie, réinvention de soi, autofiction comme nous disons aujourd’hui, roman des plaisirs et des rêves d’un Vénitien à la chasse au bonheur, Casanova nous entraîne à travers l’Europe du XVIIIe siècle : celle des cours aristocratiques et des arrière-cours populaires, dans un monde où le jeu est plus important que le travail, la séduction que la famille, le bagout que le savoir. Prisonnier ni du passé ni de l’avenir, il est épris du présent et nous donne une superbe leçon de vie. Un nouveau chapitre de l’histoire du casanovisme s’est ouvert à la fin de 2010 avec l’achat par la Bibliothèque nationale de France de l’ensemble manuscrit resté deux siècles dans les coffres de l’éditeur Brochkaus, en Allemagne. Une édition critique devient possible, elle est confiée à La Pléiade , qui fera mieux comprendre l’aventurier, sans pourtant jamais épuiser les ressources romanesques de son existence. Sa vie s’est déroulée entre réalité et invention, sa postérité s’est étendue entre un texte, toujours mieux connu, et un mythe, toujours déplacé, toujours renouvelé.

10/2011

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Critique littéraire

Dante

Dante (1265-1321), le plus grand poète italien, l'amant de Béatrix, l'habile diplomate, l'exilé, l'auteur de La Divine Comédie, est connu de chacun, lu et étudié. Fruit de décennies de recherches, la biographie intellectuelle d'Enrico Malato retrace la vie du poète, témoin sublime de ce Moyen Age latin et de son écroulement imminent. Attentif à saisir aussi bien l'éclosion de l'homme que celle d'une oeuvre rendue complexe par sa riche postérité, Malato met en lumière des pans ` jusqu'alors ignorés du grand poète florentin. Ce livre n'entend pas seulement instruire le lecteur sur la vie et l'oeuvre de Dante mais se propose aussi d'exposer les résultats de patientes recherches, et d'apporter un certain nombre de réponses à des questions d'ordre à la fois biographiques et exégétiques débattues depuis longtemps. Malato interroge ainsi l'attribution à Dante de trois textes majeurs : le Fiore, le Detto d'amore et la Questio ainsi que de certaines lettres où l'on trouve fixées, pour la première fois, les principales lignes de force de La Divine Comédie. Il s'attache aux enjeux poétiques qui sous-tendent la Vie nouvelle, et propose une analyse des deux versions de sa conclusion. Il démontre que Dante, chantre d'un amour édifiant et purement spirituel, invoque un lyrisme conforme aux principes de la doctrine chrétienne, se démarquant en cela du "Stil novo" qui loue l'amour sensuel. Il s'attaque au conflit opposant Dante et le poète Cavalcanti, son "premier ami" et le "maître de sa jeunesse"tout autant que son grand rival poétique.

05/2017

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Europe

L'Europe gourmande. 50 itinéraires de rêve

Laissez-vous inspirer par 50 circuits aux multiples saveurs. L'Europe gourmande, 50 itinéraires de rêve vous invite à goûter des moments de pur bonheur. Décrit au jour le jour, chaque itinéraire met en lumière les spécialités locales, les produits du terroir, les établissements typiques et les tendances gourmandes. Visites de marchés de Noël en Allemagne, de mercati en Toscane et de fermes d'alpage savoyardes ; tournées de caffè italiens, de pubs londoniens, de biergarten berlinois et de bars à pintxos basques ; initiation aux mets islandais et scandinaves, au régime crétois et au Slow Food italien ; pauses gourmandes pour savourer des stroopwafels près d'un canal d'Amsterdam, des huîtres d'Arcachon dans un marché bordelais ou une bouillabaisse face à la Méditerranée ; dégustation de vins hongrois dans un bar de ruines de Budapest, de portos dans les chais de Vila Nova de Gaia, de bières dans une brasserie tchèque et de vodka glacée à Cracovie ; exploration du Malt Whisky Trail en Ecosse, de la route des vins d'Alsace et des vignobles de la vallée de Wachau en Autriche ; haltes dans des bouchons lyonnais, des bàcari vénitiens et des weinstube en bordure du Rhin ; découverte des secrets de fabrication de fromages, du pesto, de l'huile d'olive, des charcuteries corses, du chocolat de Modica, du loukoum turc, du vin de Madère... c'est tout cela et bien plus encore que vous propose ce magnifique album. L'Europe gourmande, 50 itinéraires de rêve, un livre pour s'évader, une boîte à outils pour imaginer votre prochaine expédition à la rencontre des cuisines régionales d'Europe !

03/2021

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Formule 1

Histoire de le Formule 1 - De Jim Clark à Fernando Alonso

Ils ont appris à défier la vitesse, à dompter la peur, à emporter les coeurs. Ils ont poussé les ingénieurs à se réinventer, les mécaniciens à se surpasser, et la mécanique à évoluer. Les pilotes de Formule 1 ont pris l'habitude de repousser les limites, puis de les dépasser, et ça fait 70 ans que ça dure. La discipline la plus prestigieuse de tout le sport automobile a redessiné le monde et institué des rendez-vous incon-tournables : Silverstone, Monaco, le Nürburgring, Monza, le Castellet, Spa-Francorchamps, Monaco. L'histoire de cette épopée mécanique, bruyante et débridée, tragique et virevoltante, authentique et malicieuse, doit tout à un casting à couper le souffle. Il y a les pilotes, héros du bitume, et tous ceux qui leur ont fait confiance, une poignée de garagistes audacieux, un Italien fanatique. Et puis il y a un homme, "Mr E" : l'existence de Bernie Ecclestone épouse celle de la Formule 1 dont il a été consacré "grand argentier" . Au fil de ces pages, il raconte comment il a vécu cet âge d'or, une période à faire frémir les nostalgiques et rêver les néophytes. Daniel Ortelli, fils de garagiste, Antoine Grenapin, fils de journaliste, et Jean-Baptiste Gilou, petit-fils de poète, ont replongé dans ces saisons d'exception, dans ces années folles de la F1, ont suivi ce fil d'or entre Jim Clark et Ayrton Senna. Cet ouvrage mêle archives oubliées, anec-dotes méconnues et clichés d'exception. Il se veut atypique, singulier et détonant, comme la Formule 1, ce sport pas comme les autres... NOUVELLE EDITION AUGMENTEE (chapitres rajoutés sur Michael Schumacher)

11/2022

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Poésie

Et le soleil dans ta main. Edition bilingue français-catalan

L'oeuvre poétique d'Antoni Clapés, commencée il y a plus de cinquante ans, a parcouru des chemins inconnus, des itinéraires peu fréquentés. Apprécié comme éditeur et traducteur de poésie- mais pas exclusivement de poésie - son oeuvre poétique personnelle a mis du temps à être reconnue en Catalogne, probablement parce que le poète n'a pas suivi les directives du courant dominant et de l'orthodoxie, mais aussi à cause de la disposition discrète et furtive qui est la sienne et fait de lui un fervent adepte du célèbre vers de Philippe Jaccottet : "L'effacement soit ma façon de resplendir" . Sa poésie, désormais distinguée par plusieurs prix importants, fut dès le départ d'une austérité radicale, bien que la profondeur métaphysique, l'absolu, soient des éléments centraux de son écriture. Aux premières influences, celle des poètes de l'hermétisme italien en tête, se sont ajoutés chez lui les plus grands auteurs européens comme Hölderlin, Valéry, Rilke, Jaccottet, Jean de la Croix, Reverdy ou Maître Eckhart. Composé de trois parties, Et le soleil dans ta main s'inscrit dans un destin commun à ces auteurs et à Clapés : la poésie comme axe de réflexion sur sa propre écriture, sur la valeur de la parole et surtout, du silence ; méditation sur la beauté et l'éphémère des choses humaines. Et célébration du royaume de la nature qui fait trembler l'esprit. Après deux recueils traduits en français mais disponibles uniquement au Québec, "Et le soleil dans ta main" est le premier livre d'Antoni Clapés publié en France et marque la découverte de ce grand poète catalan dans notre pays.

05/2022

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Traduction

Traduire comme transhumer. Edition revue et augmentée

Paru il y a dix ans, absent des librairies depuis plusieurs années, "Traduire comme transhumer" a valu à Mireille Gansel de nombreux lecteurs qui ont trouvé dans ce livre, non un essai théorique et abstrait sur la traduction, mais le récit d'une expérience étroitement mêlée à sa vie. Cette suite magnifiquement construite propose une réflexions riches et originales nourrie de son histoire personnelle, l'acte de traduire ayant été étroitement liée aux situations qu'elle a traversées. Des poètes de l'Allemagne de l'Est à ceux du Vietnam, de Reiner Kunze à Nelly Sachs, sans oublier l'anthropologue Eugénie Goldstern et, plus récemment, le poète catalan Antoni Clapés, Mireille Gansel a éprouvé la traduction avant tout comme une rencontre en poésie, comme un acte de foi dans la vie et dans la possibilité du partage des mots. L'écho rencontré par ce livre se mesure aux traductions déjà nombreuses (en anglais, italien, catalan, allemand...) dont il a fait l'objet. Réclamé en France par de nombreux lecteurs qui ne le connaissent que de réputation, il était grand temps de le rééditer. Mais, après cinq livres de prose et de poésie publiés aux éditions de la Coopérative depuis 2015, Mireille Gansel a souhaité saisir l'occasion de cette nouvelle édition pour réviser son livre sans en altérer l'esprit. Nous avons choisi de le publier en même temps qu'une traduction du poète catalan Antoni Clapés par Mireille Gansel et Dolors Udina - une découverte qui prouve que l'auteur de "Traduire comme transhumer" continue de faire découvrir en France les auteurs avec lesquels elle se sent en étroite affinité.

05/2022

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Thèmes photo

Steam Power. Edition bilingue français-anglais

Steam Power est le témoignage en photographies d'une passion d'enfance ? : celle du photographe et architecte italien, Pietro Pietromarchi (né en 1965), pour les trains à vapeur. En 1992, à l'occasion d'un stage chez un architecte indien, Pietromarchi découvre depuis Ahmedabab, où il réside alors, la richesse du réseau à vapeur local toujours en activité. Dès lors, chaque voyage devient pour lui un prétexte pour découvrir des lignes ferroviaires et des sites miniers où ces vieux engins sont encore utilisés au quotidien. Il s'agit pour le photographe de conserver par l'image un pan d'histoire, d'immortaliser les locomotives à vapeur jusqu'à leur dernier souffle. Cette démarche documentaire le conduit dans les endroits les plus reculés et les plus inhospitaliers de la planète. Locomotives, gares, signaux, nuages de vapeur... les photographies de Pietromarchi font revivre ce paysage ferroviaire, qui était entré dans l'imaginaire par la littérature, de Jules Verne à Zola, la peinture, de Turner, Monet, Caillebotte à Delvaux, et le cinéma, mais qui disparaît du quotidien au rythme accéléré du progrès. Seuls résistent les pays riches en charbon d'Europe de l'Est ou trop pauvres pour moderniser leurs infrastructures de transport, comme l'Afrique du Sud, la Chine ou l'Inde. A l'Ouest, des anciens, conscients de la valeur de ce patrimoine, parviennent néanmoins à la sauvegarde de quelques lignes, à la grande joie des touristes. De l'Erythrée au Skri Lanka, jusqu'en Patagonie... A travers l'oeil de Pietro Pietromarchi, on peut entendre les convois s'ébranler, les motrices s'élancer, les essieux crisser à l'arrivée en gare.

12/2021

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Géopolitique

Le monde de demain. Comprendre les conséquences planétaires de l'onde de choc ukrainienne, Edition revue et augmentée

Une réflexion poussée sur la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le monde de demain. " Le monde d'hier n'est plus, celui de demain n'est pas encore advenu : dans le clair-obscur de l'entre-deux, les monstres sont lâchés. ", disait le marxiste italien Gramsci dans les années 30. Nous y sommes... Le retour de la guerre de haute intensité en Europe n'est pas que le fruit de la volonté de toute puissance régionale d'un homme enfermé au Kremlin. Si cette guerre n'a pas terminé de déverser son flot d'horreurs, les défis qu'elle soulève dépassent largement le cadre de la malheureuse Ukraine. Nous assistons au choc de deux mondes. Les totalitarismes russes et chinois entendent désoccidentaliser la planète. Les votes à l'Onu sur la question ukrainienne révèlent ces fractures. Mais ici encore c'est bien autre chose qui se joue : les deux complices - qui se présentent comme résolus à lutter ensemble contre " les falsifications de l'histoire " et comme les seules " vrais démocraties " dans le monde-, entendent proposer à tous un modèle alternatif qui fasse primer la force sur le droit, le collectif asservi sur le collaboratif créatif, la tribalisation sur l'universel, la purification des esprits sur la libre conscience. Or ce modèle séduit depuis longtemps. La guerre aujourd'hui n'est pas encore mondiale mais elle est déjà " mondialisée " dans le sens où le monde entier est touché par l'onde de choc ukrainienne. La guerre des deux mondes a commencé et nous devons revoir notre grammaire géopolitique, nous réarmer militairement, mentalement et industriellement ... et compter le nombre de nos alliés.

02/2024

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XVIIe siècle

Le grand Condé. Les secrets d’un héros

Le grand homme du XVIIe siècle, c'est lui. A 21 ans, le Grand Condé (1621-1686) écrase les Espagnols à Rocroi et vole de victoire en victoire. Il est le Cid, idole d'une génération qui se bat pour servir sous ses ordres. C'est aussi un prince malheureux en amour, marié de force à une nièce de Richelieu qu'il a détestée dès le premier jour. Il en aime une autre, la charmante Marthe du Vigean. A Paris, c'est la Fronde. La famille royale s'enfuit à Saint-Germain-en-Laye. Pour la seconde fois, Condé sauve la monarchie en organisant le siège de Paris. Le 18 janvier 1650, Mazarin, jaloux, l'emprisonne au donjon de Vincennes. Il y reste treize mois. A sa libération, exigée par le Parlement, le cardinal part en exil. C'est la seconde Fronde, celle des princes. L'Espagne hérite du héros dont rêvent tous les souverains. En 1661, à la mort de Mazarin, Louis XIV reconnaît son erreur. La conquête de la Franche-Comté en dix-sept jours éblouit le Roi-Soleil. Après ses derniers exploits, le Grand Condé se retire dans son château de Chantilly. Il y défend le Tartuffe de Molière, invite à sa table arrosée de bons vins de Bourgogne libertins et jésuites, philosophes et jansénistes. Béatrix de l'Aulnoit éclaire d'un jour nouveau le duel entre le prince du sang et le Premier ministre italien dont la reine régente, Anne d'Autriche, refuse de se séparer, deux hommes si différents qu'ils finissent par se haïr à mort. S'ils s'étaient entendus, la France se serait épargné bien des malheurs.

10/2023

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Histoire des mentalités

Fabriques latines de l'eugénisme. 1850-1930

L'eugénisme prend son essor dans les années 1880 et connaît son apogée après son premier congrès international de 1912. Pensé comme une biomédecine préventive, il se présente comme un remède à l'angoisse vécue par une partie des élites politiques et sociales face à ce qu'elles identifient comme le déclin et la "dégénérescence" de leurs sociétés. C'est alors que prospère un ensemble de discours idéologiques originellement issus de leur peur de se voir démographiquement submergées par des populations dangereuses ou indésirables. L'ouvrage porte sur les eugénismes latins longtemps opposés aux eugénismes nordiques ou anglo-saxons. Quelles sont leurs spécificités et leurs points communs ? A travers l'étude des cas français, italien et des pays des aires hispanique et lusophone, il convient ici de montrer que la distinction entre les deux formes d'eugénisme est certes valable. Néanmoins, durant la période envisagée (1850-1930) qui est celle de la "fabrique des eugénismes" , ce furent bien des savants latins qui proposèrent et légitimèrent une série d'interventions et de mesures, plus tard ramenées à ce que l'on appela alors l'eugénisme négatif. Si l'eugénisme a longtemps été considéré essentiellement sur son versant anglo-américain et allemand-scandinave, il doit être considéré comme un phénomène culturel, social et politique de vaste portée internationale qui ne cesse de varier selon les époques et les pays. A travers l'évocation des liens et transferts culturels entre l'Amérique latine et l'Europe, l'ouvrage étudie les dynamiques transnationales qui affectent les mondes de l'eugénisme, de la raciologie savante et des recherches sur l'hérédité humaine.

04/2024

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Littérature française

Les mots de maud

Tour à tour écrivain public, "ânègreâ" pour des auteurs connus et faiseur de romandegares à succès inspirés par ses errances nocturnes parmi les clochards, Jean-Baptiste s'est retiré à Saint-Idesbald, petite station balnéaire de la côte belge. Il se remémore sa gloire littéraire, mais aussi ses ateliers d'écriture et les milliers de lettres et discours qu'il a composés pour d'autres. Les souvenirs de son enfance solitaire l'assaillentâ : mère très tôt décédée, père veuf et dépressif ne s'adressant à lui que par dictons interposés et mots qu'il lui faisait chercher dans le dictionnaire. La demande formulée par Maud, une inconnue en fin de vie, de collaborer à un livre ultime éveille la mélancolie de celui qui déplore tous ces mots qu'il a galvaudés. Elle met le "âfaiseur de livresâ" face à "âla pire des fautes professionnellesâ : l'émotionâ" . Jean Jauniaux publie des nouvelles, de la poésie et des romans. Ses livres ont été traduits en italien, ukrainien, espagnol et roumain. Egalement journaliste littéraire, il rédige des chroniques dans différents journaux et revues (Le Monde, Ulenspiegel, La Revue générale...). Il a été pendant plus d'une décennie le rédacteur en chef de la revue littéraire Marginales. Homme de radio, il pratique l' "âécriture sonoreâ" dans des interviews mises en ligne sur ses différents sites (L'ivresse des livres, edmondmorrel. be...). Il est engagé dans la défense de la liberté d'expression et la préservation du patrimoine littéraire, et à ce titre président de la Fondation Maurice Carême, président honoraire de PEN Club Belgique et diplômé d'honneur de l'Académie des écrivains ukrainiens.

11/2023

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Religion

Christ ou Hitler ? Vie du bienheureux Franz Jägerstätter

V Franz Jägerstätter (1907-1943) était un simple paysan qui vivait dans un petit village de la Haute Autriche. Pourtant, il sut dire non au mal que représentait le nazisme, et lui opposer une résistance ferme, ce que bien des élites n'ont pas su faire. Cette résistance était fondée sur une foi vécue profondément, nourrie de l'Ecriture, et renforcée par la prière. Il fut éxécuté à Berlin le 9 aout 1943. Il a été béatifié le le' juin 2007 par Benoît XVI, comme martyr de la foi. Le livre de l'historien italien Cesare Zucconi retrace le parcours d'un homme simple, un catholique de base, mais ardent, un homme de la campagne qui ne fréquentait pas les théologiens ni les grands penseurs, mais qui, instinctivement, parce que vivant intensément sa foi, avait compris l'incompatibilité fondamentale entre christianisme et nazisme et refusa de participer en quoi que ce soit à l'effort de guerre du IIIe Reich. Il s'appuie sur de nombreux documents, en particulier les notes spirituelles de Franz Jägerstätter, sa correspondance, mais aussi sur les archives du Vatican. L'intérêt majeur de ce livre vient de la mise en perspective que l'auteur établit constamment entre le refus absolu d'une personne quelconque, isolée, qui montre ce que le courage et la force faible de l'Esprit peuvent contre le pouvoir totalitaire, et l'évolution de la catholique Autriche face au nazisme, les compromissions de certains évêques, la soumission ou l'adhésion de la population. Cette biographie retrace aussi l'histoire dramatique de l'Autriche entre 1933 et 1943.

09/2010

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Autres langues

La culture orale commune à Malte et à la Tunisie. Contribution anthropo-linguistique au long débat sur la nature de la langue maltaise

En raison de ses particularités sonores et écrites, le maltais est souvent perçu comme une langue européenne " pas comme les autres ". Son origine, qualifiée dorénavant de " sémitique ", évoque inévitablement, mais à tort, le phénicien et le punique, voire l'hébreu... Or, aucune langue n'a façonné aussi profondément sa personnalité que le parler tunisien dont il a hérité des traits essentiels entre les IXe et XIIIe siècles. Même si, depuis cette date, le maltais s'est intensément romanisé par des emprunts à l'italien et au sicilien, principalement et, à l'anglais, plus récemment, sa structure (morphosyntaxique) originelle n'a guère changé depuis. C'est en " grattant ", non pas entre les lignes, mais en dessous, à la manière des archéologues, que l'on découvre soudain un océan de correspondances frappantes et bigarrées entre maltais et tunisien : des mots simples de tous les jours aux expressions idiomatiques et proverbes les plus élaborés sans parler d'une grammaire quasi identique. L'auteur a rendu en arabe tunisien et en français plusieurs textes de la culture écrite et orale maltaise, dont la célèbre Cantilena datant du XVe siècle. On découvrira comment et pourquoi, au fil du temps. le maltais est finalement devenu une langue orpheline. La Tunisie, où ont émigré des milliers de Maltais entre les XIXe et XXe siècles, fut un laboratoire naturel de retrouvailles linguistiques confirmées par l'intercompréhension mise alors à l'épreuve du vivre-ensemble quotidien, bien souvent dans la pauvreté. Ce livre, motivé tant par des raisons personnelles que purement scientifiques, offre pour la première fois un point de vue original et allant pourtant " de soi " : Malte vue de Tunis mille ans plus tard...

06/2014

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Littérature française

Prix Pascal Bonetti à Giovanni Dotoli

"Pour rendre hommage à GD quoi de mieux que de céder la parole à notre ami commun, feu Alain Rey, cet autre poète, fou des mots : - "GD est à la fois l'homme du MOT, ce vocale français paradoxal né d'une négation ("ne dire mot") et celui de PAROLA, venue d'une trajectoire ouverte et céleste, la parabole, retombée parmi les humains : parole, parola, palabra. Il l'est comme tout vrai poète, et il l'est explicitement, par ses activités de critique, de poéticien, d'auteur, de commentateur de cet objet-livre un peu fou, recueil de mots et dictions, le dictionnaire" (Un poète, messager du langage, Giovanni Dotoli, p. 19) ; - "Son inspiration est enracinée dans une terre d'oliviers, d'expérience "paysanne" , de rudesse travailleuse, de force vitale familiale, terre ensoleillée, lumineuse, dans le rythme nocturne des lunes croissantes et décroissantes, terre de bruits d'hommes et d'insectes, terre proche de la "mère méditerranée" , terre de parole joyeuse et colorée ; terre de parole patoise (Giovanni dit en français "mon patois" , non pas comme les savants "dialecte"), parole intime, première marche pour l'enfant vers le Langage, en passant par les grandes Langues fières de leurs chefs-d'uvre. Tout converge chez Dotoli vers les lumières, celle, durable, infinie, de la Genèse, celle vive et brève, du feu céleste, qu'on nomme en français éclair, en italien lampo (Un lampo l'Infinito). Ces deux pôles éblouis de l'inspiration poétique conduisent vers la Bible […]" (Ibidem, p. 22) Quant à moi, je dirai tout simplement : pour accéder aux lumières des mots de Dotoli, il faut les prendre dans leur littéralité" (Salah Mejri, professeur à Sorbonne Paris Nord).

07/2023

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Critique littéraire

Epistolaire, Revue de l'Aire N° 45/2019 : André Gide dans ses lettres

Geneviève Haroche-Bouzinac, avant-propos. Dossier : André Gide dans ses lettres. Paola Codazzi, introduction. Epistolarité et écriture de soi. Pierre Masson, "Avatars des lettres gidiennes". - Peter Schnyder, "'Mon cher enfant' – 'Chère petite maman'. De la correspondance de Gide avec sa mère (1880-1895)". - Pierre Lachasse, "Un jeu de masques". - David Walker, "Gide et Rouart : correspondance et jeu de cache-cache". Une vie en toutes lettres : amitiés et rencontres. Frédéric Canovas, "'Un grand courage moral, un grand désintéressement' : André Gide vu par Paul Léautaud". - Lucie Carlier, "Regards sur la correspondance entre André Gide, Jean Schlumberger et sa femme, Suzanne Weyher (1899-1912)". - Martine Sagaert, "Bien-être, maux et mots, dans la correspondance entre André Gide et Maria Van Rysselberghe". - Paola Codazzi, "André Gide et 'ses' femmes : Maria, Aline, Dorothy". - Patrick Pollard, "Un courrier d'outre-manche : Gide à la découverte de la littérature anglaise". Correspondance et apprentissage : Gide à l'écoute de la nouvelle génération. Paola Fossa, "Entre Paris et le désert : l'Italie et les italiens dans la correspondance de Gide (1894-1915)", suivi de deux lettres inédites d'André Gide. - Sophie Martin, "La correspondance entre André Gide et Marcel Arland". - Karine Abadie, "La lettre comme lieu de formation : la correspondance entre André Gide et Marc Allégret". - Christine Armstrong, "André Gide, épistolier lafcadien". La lettre e(s)t l'oeuvre : la correspondance comme espace de création. Elena Chashchina, "Dostoïevski dans les lettres d'André Gide". - Christophe Langlois, "Gide et Saint-John Perse en quête de Tagore". - Augustin Voegele, "André Gide et les musiciens de son temps : harmonies et dissonances épistolaires". - Katherine Doig, "Chantiers de L'Immoraliste : Gide aux prises avec l'autographie épistolaire". - Christine Ligier, "Echos et miroirs de la création : les correspondances gidiennes des années 1916-1926". - Jean-Michel Wittmann, "La correspondance gidienne ou la vie des idées". Perspectives. Françoise Gevrey, "Aspects du temps dans l'écriture épistolaire : les Lettres nouvelles de Boursault". - Odile Richard-Pauchet, "François Mitterrand dans ses Lettres à Anne (1962-1995) : topoï et contre-topoï de la lettre d'amour, de Pygmalion à Abélard". Chroniques. Pierre Masson, Etat de la question de la correspondance d'André Gide. - Karin Schwerdtner, entretien avec Arlette Farge : "Le 'goût' des lettres". - Fabienne Stahl, "Les fonds de correspondances du musée départemental Maurice Denis". - Benoît Melançon, Le Cabinet des Curiosités épistolaires. RECHERCHE. Bibliographie, Agnès Cousson (dir.). - Comptes rendus : publications de lettres, critique, fictions Epistolaires. - Résumés du dossier. - Index des noms cités dans le dossier Gide.

11/2019

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Littérature étrangère

Confession téméraire

Anita Pittoni (1901-1982) est une femme de lettres italiennes sortant absolument de l'ordinaire. Styliste, écrivaine, éditrice, elle a un sens du travail et de la beauté qui explose dans chacune de ses activités. Dans le domaine de la mode, dans l'Italie des années 1950, elle dessine et compose une ligne de vêtements et surtout s'engage pour la défense de l'artisanat et contre la production de masse. Amie des intellectuels triestins parmi lesquels Roberto Baslen (l'un des fondateurs de la célèbre maison d'édition Adelphi) et le poète Umberto Saba, elle tenait salon et a monté une maison d'édition, Lo Zimbaldone, au catalogue remarquable (Italo Svevo, Umberto Saba, Giani Stuparich, Benedetto Croce...) De cette effervescence intellectuelle, elle tire ses écrits. Délicats et puissants, ils sont souvent courts, sous forme de nouvelles, journaux, bribes, et époustouflants. Confession téméraire est une suite de petites proses inspirées de la vie intime d'Anita Pittoni. "Les douze récits qui composent ce volume forment un tout, écrit Pittoni, relié par une constante vision introspective qui a son origine dans le rapport entre la vie intérieure et les événements, en tant qu'affrontement (ou drame) pacifié ; exprimé dans l'imagination par des images et des symboles. [... ] je dirais, si on me le permet, qu'il s'agit d'une formation géologique d'origine volcanique". Ses réflexions sont nourries par cette vision introspective et elle se place d'emblée sous la protection de Nietzsche : "C'est la même terre, te dis-je, la même terre ! Ce sont mes herbes fragiles, mes humbles fleurs des champs, mes amers chênes rouvres, et les arbres immenses de Nietzsche, forts, bien enracinés, capricieux, qui donnent un sens aux horizons". On découvre ainsi tout au long de ces proses une femme d'un grand courage, celui d'être aimante et intellectuelle et d'affronter sa créativité. Un exemple d'une puissance très rare. "Je suis folle, une femme dénuée de sentiment, je ne sais pas nourrir des sentiments vrais, et j'ai d'autres défauts. Il suffit que je veuille bien me voir telle que je suis, que j'aie le courage de me dire clairement le jugement porté sur moi et sur mes mouvements pour me sentir bouleversée. Franchement, je ne sais pas comment j'ai eu la force de me supporter".

05/2019

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Sciences politiques

Merci l'Europe !

Inégalités, chômage, terrorisme, migrants, péril environnemental, les citoyens européens ont peur. L'Europe ne les rassure plus. Pire, elle accroît leurs inquiétudes. Ils ont le sentiment qu'elle ne profite qu'à une minorité " déracinée " (les financiers, les riches et les professions qui jouissent de la mondialisation) mais précipite pour les autres le déclassement, attaquant leurs langues, leurs modes de vie, leurs cultures, leurs entreprises, leurs emplois, leurs données privées, etc. L'Europe se fragmente alors que les menaces se multiplient : les Américains imposent leurs lois, les Chinois leurs produits ; le réchauffement climatique progresse ; les flux migratoires augmentent ; la mondialisation grignote nos cultures ; le big data nous espionne... Dans une Europe perçue comme faible et injuste, la tentation est grande de chercher le salut chez ceux qui parlent fort et critiquent les élites et le système. Leur stratégie consiste à s'appuyer sur les échecs et à tordre les faits pour justifier de solutions simplistes fondées sur autant de mensonges. Et ça marche ! Partout les populistes gagnent du terrain : à l'Est , au Nord, en Italie, en Allemagne, et en France si l'on se souvient du premier tour des présidentielles où, tous scores réunis, ils avaient la majorité. Les populistes parlent haut et simple, comme un Orban et un Salvini. Ou un Trump aux USA. Pas comme un Juncker, le président de la commission, que personne ne connaît. L'auteur dénonce ici les 7 grands mensonges qui font le lit du populisme : l'Europe serait tout à la fois une passoire à migrant, un euro qui nous plombe, le pigeon de la mondialisation, la victime des plombiers polonais qui volent nos emplois, le jouet des technocrates de Bruxelles, etc... Les critiques sont légitimes. Les nier avec condescendance exaspère les opinions publiques. S'il faut évidemment écouter les peuples et respecter le verdict des urnes, c'est pour mieux combattre les populistes et dénoncer leurs fausses solutions. En proposer de meilleures. Et ne pas oublier l'essentiel. Car, malgré tous ses défauts et imperfections, l'Europe nous a apporté ses bienfaits : la paix, d'abord et avant tout, la monnaie commune, les déplacements faciles, la baisse des prix du téléphone, les échanges d'étudiants, les projets industriels majeurs, type Ariane ou Airbus. Comment ne pas voir que dans un monde dangereux, l'Union est la seule et unique façon de nous protéger des volontés de domination des géants asiatiques ou américains et des idéologies hostiles ?

02/2019

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Histoire ancienne

Ces pierres qui nous parlent. Les gravures rupestres de Cerdagne (Pyrénées orientales) de la fin de l'âge du Fer à l'époque contemporaine

La publication de l'ouvrage de Pierre Campmajo est un événement en soi. Elle résulte de 25 années de recherches sur le thème. Vingt-cinq ans qui ont permis à ce chercheur de découvrir plus de 40 sites sur lesquels il a relevé, photographié et étudié plus de 10 000 dessins. Les plus anciens datent de la période ibère, vers 200 av J-C, probablement de ce moment où, après les guerres puniques et la victoire des Romains sur les Carthaginois d'Hannibal, certaines populations ibères se réfugient dans les zones montagneuses. Une première "retirada" en quelque sorte. Les plus récents ont été tracés de nos jours. Entre les deux, les gravures font la part belle au Moyen Age, période où de véritables tableaux ont été figés sur la pierre : chasse au cerf, guerriers à cheval ou posant avec leurs armes, toutes ces scènes regorgent de signes symboliques et religieux, preuves, s'il en fallait, que ces sites sont des lieux à vocation cultuelle. Les écritures ibères, qui ont permis de dater les premières gravures sont tout à fait exceptionnelles. Elles représentent le corpus le plus important connu dans la sphère ibérique. Etudiée tour à tour par Jurgën Untermann, professeur de Linguistique comparée des langues indo-européennes à l'université de Cologne, puis par Javier Velaza, professeur de Philologie latine à l'université de Barcelone et par Joan Ferrer, chercheur au groupe Littera, cette langue, qui est encore l'une des rares non déchiffrées au monde, commence petit à petit à livrer ses secrets. Avec 10 000 gravures, la Cerdagne compte parmi les sites majeurs au même titre que la vallée des Merveilles dans les Alpes ou la forêt de Fontainebleau. Il faut, hors de l'hexagone, aller loin pour trouver des ensembles de cette ampleur. Foz Côa au Portugal, le Val Camonica en Italie ou encore les ensembles de gravures runiques du nord de l'Europe. Résumé d'une thèse de doctorat de 1 240 pages, soutenue en 2008 à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales sous la direction de Jean Guilaine, professeur au Collège de France, ce travail est un apport considérable pour toute la communauté des chercheurs. Le livre, accessible au grand public, est un ouvrage d'érudition mais aussi de curiosité.

06/2012

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Littérature française

On attend Robert

La Belle Epine n'a pas toujours été le plus grand centre commercial d'Europe. Au voisinage de l'aéroport d'Orly et de l'usine Técalémit, dans les Années Cinquante, c'est un simple carrefour avec une gendarmerie en meulière et un stade dont le grand père de l'auteure a la garde. C'est là que l'été 1944, la Quatrième Division d'Infanterie américaine du Général Barton a cantonné la veille d'entrer par la porte d'Italie pour libérer Paris. Mais si les vainqueurs sont parvenus à imposer un armistice quelques jours après la naissance de la narratrice, dans ce biotope industriel, légal et sportif, le tohu-bohu demeure. Le père - propagandiste de la réconciliation entre les peuples, saint simonien qui s'ignore, adepte du mot juste, de la rationalité et de la géométrie - tente sans ménager sa peine, de mettre de l'ordre. Mais en proie à des forces qui n'en relèvent pas, cette bataille-là est loin d'être gagnée. Ainsi en dépit du vouloir paternel, la narratrice enfant peine-t-elle à prendre pied au milieu du pugilat où collant au terrain, elle n'a d'autre ressource que d'emboîter le pas aux animaux et aux végétaux tout en préparant une évasion aussi difficile qu'indispensable... Cette fuite émancipatrice commence par l'élaboration d'une représentation du monde qui bien que s'appuyant sur elle, dame le pion à celle des pères fondateurs. C'est qu'ayant dû s'y dérober pour sauver sa vie, la narratrice enfant sait qu'est partout à l'oeuvre la dévoration de la matière vivante par elle-même, pour elle-même et contre elle-même. Sous le vernis, le chaos généralisé est la nature même de "L'Etant". Il ne s'agit ni d'une exception marginale qui pourrait être laissée de côté, ni d'un maelström incompréhensible que pourrait durablement juguler la logique car sans arrêt contesté par les dominés, l'ordre des dominants est toujours provisoire. C'est sur cette deuxième moitié de la raison encore insuffisamment explorée que Jeanne Hyvrard écrit depuis bientôt quarante ans. Notamment dans ses ouvrages théoriques aux Editions des Femmes Canal de la Toussaint (1986) et La Pensée Corps (1989) ou plus récemment chez l'Harmattan dans La négation de la mère (2011).

03/2014

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Histoire de France

Le prix de la gloire. Napoléon et l'argent

Avec sa redingote grise et son petit chapeau, Napoléon passe pour un personnage empreint d'une grande simplicité et peu vénal. Rien de commun entre lui et le " vil métal " qui corrompt et déshonore les hommes. Et pourtant l'argent fut son compagnon de route. Ne pas en tenir compte serait oublier que la Révolution française, à laquelle il devait tout, était la conséquence directe d'une crise financière que l'Ancien Régime n'avait pas su maîtriser. Ce serait ignorer que la faillite du papier-monnaie fut l'un des facteurs principaux du discrédit du Directoire et qu'indirectement elle favorisa l'avènement d'un sabre capable de rétablir l'ordre. Ce serait méconnaître que des expéditions militaires décidées ou conduites par Bonaparte l'ont été pour des raisons économiques (Italie, Saint-Domingue) ou ont échoué notamment à cause d'une cruelle insuffisance de moyens (Egypte). Mais ce serait aussi ne pas mesurer à sa juste valeur le redressement financier qui a consolidé le régime consulaire. Et si l'on en revient à l'épopée, nier le poids de l'argent serait passer sous silence l'incroyable défi relevé par Napoléon ; financer quinze années de guerres sans provoquer la faillite de l'Etat alors que, deux décennies plus tôt, la guerre d'indépendance américaine, pourtant modeste sur le plan militaire, avait suffi à mettre à genoux une monarchie millénaire. Les financiers ne firent aucun cadeau à Napoléon et l'argent fut pour lui une préoccupation constante. En le "travaillant" sans relâche, il s'en fit un précieux allié capable de favoriser son destin. Il l'utilisa dans son ascension, s'en servit pour affermir son pouvoir et en fit encore une arme politique (et posthume) dans le testament de Sainte-Hélène. Il dut aussi le combattre dans sa guerre contre l'Angleterre. Les moyens furent à la hauteur de l'enjeu, c'est-à-dire considérables, presque miraculeux pour un pays dont la population était deux à trois fois inférieure à celle de la France. Dans la lutte à mort opposant les deux plus grandes puissances d'alors, il fallut trouver de part et d'autre de l'argent, encore de l'argent, toujours de l'argent. Et la victoire finit par sourire au pays qui possédait la plus grande surface financière. Voici une autre façon, inédite, d'étudier vingt années qui ont profondément marqué la France.

04/2007

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Histoire de France

Le Corps diplomatique à Vichy (1940-1944)

Dans sa presque totalité, le Corps diplomatique suivit le gouvernement français dans son repli en juin 1940 et se retrouva avec lui à Vichy début juillet. La plupart des chefs de missions diplomatiques, qu'ils aient été nommés à Paris, ou après l'installation à Vichy, étaient des personnages de premier plan. Ainsi peut-on citer : le prince Shah Wali Khan (Afghanistan), S. I. Patino (Bolivie), L. de Souza Dantas (Brésil), Wellington Koo (Chine), M. Fakhry pacha (Egypte), J. F. de Lequerica (Espagne), W. D. Leahy (Etats-Unis), F. Garcia Calderon (Pérou), Bogomolov (URSS), Pouritch (Yougoslavie) ; les deux ministres successif du Portugal, les trois ministres de la Hongrie, les trois du Japon... On y compta sept brillants intellectuels. Ces personnages, dont plusieurs étaient très francophiles et très peu germanophiles, comptèrent beaucoup à divers points de vue dans la société vichyssoise au cours de ces années 1940-1944, surtout au début. A mesure que l'Allemagne perdait du terrain, à partir de la fin 1942, le Corps diplomatique vit son importance numérique diminuer, mais il tint son rang, sous la direction avisée du nonce apostolique, jusqu'à la fin. En août 1944, ce dernier et le ministre de Suisse Walter Stucki furent choisis par le maréchal Pétain pour être les témoins de ses derniers actes. Et Stucki joua un rôle prépondérant aux alentours de la Libération en s'imposant pour maintenir l'ordre dans la capitale provisoire. Le fait que les nations étrangères aient maintenu ou nommé à Vichy de tels diplomates montrent l'importance qu'il attachaient au gouvernement de l'Etat français. A l'inverse on doit constater que le gouvernement formé par le général De Gaulle dut attendre après la libération de la France pour se faire admettre dans le concert des nations : c'est seulement le 23 septembre 1944 qu'on apprit que le président Roosevelt avait enfin consenti à ce qu'un ambassadeur américain représente les Etats-Unis auprès des autorités françaises de fait qui ont leur siège à Paris ; et la reconnaissance officielle n'intervint qu'un mois plus tard. C'est dire l'intérêt de rappeler le souvenir de ce haut personnel diplomatique, afin de porter un jugement éclairé sur le gouvernement de l'Etat français. (Les représentants de Allemagne et de l'Italie à Vichy ont été traités à part).

03/2019

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Histoire de l'art

Winckelmann & l'oeuvre d'art

Souvent associé à la sculpture antique, Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) s'est pourtant intéressé à une extrême variété de genres, matériaux et techniques artistiques de l'Antiquité méditerranéenne. Philologue de formation, bibliothécaire, il apprit le dessin à Dresde et exerça son regard en visitant la galerie du prince-électeur de Saxe, puis les collections et les monuments antiques d'Italie. Ses écrits sont d'abord ceux d'un dilettante s'adressant aux amateurs d'art, avant de devenir de véritables modèles méthodologiques à l'attention des artistes. Ce recueil analyse la perception complexe de l'oeuvre d'art de ce grand auteur du XVIIIe siècle, met en lumière sa conception du style et de l'allégorie et se penche sur la réception de ses textes en France au début du XIXe siècle. L'importance de Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) dans la naissance de l'histoire de l'art comme discipline scientifique à l'époque moderne n'est plus à démontrer. Mais, jusqu'ici, on a surtout retenu du grand antiquaire une efficace périodisation stylistique ou le poids des différents régimes politiques dans l'épanouissement artistique des civilisations méditerranéennes de l'Antiquité. Le présent volume, issu du seul hommage qui lui ait été rendu en France à l'occasion des anniversaires de sa naissance et de sa mort, remet en perspective la démarche de Winckelmann en insistant sur le fait qu'il a en priorité écrit pour les amateurs d'art et pour les artistes et qu'il se fonda non seulement sur les textes anciens, mais surtout sur une observation assidue des oeuvres antiques et sur la production artistique contemporaine. La sculpture joue un rôle majeur dans sa conception de l'art, mais celle-ci s'est nourrie de l'observation des inscriptions, des monnaies, des peintures ou des vases. Les spécialistes internationaux réunis dans ce volume réévaluent en outre sa conception de l'allégorie et du style et revisitent la façon dont son oeuvre fut perçue dans la France du XIXe siècle. Cet ouvrage, qui renouvelle sensiblement l'image de l'auteur de l'Histoire de l'art dans l'Antiquité, sera une référence obligée pour tous les lecteurs intéressés par l'histoire de l'art antique, l'art au siècle des Lumières, l'esthétique, l'historiographie et l'histoire des institutions et des théories artistiques en Europe.

06/2021

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Empire

Histoire romaine. Tome 2, D'Auguste à Constantin

L'histoire de l'empire romain a tout pour séduire le lecteur moderne, qui pourra puiser dans son récit bien des leçons sur le temps présent : des personnages hors norme, des portraits de " monstres " façonnés par une historiographie hostile, mais aussi une capacité de résilience qui a permis à un Etat, né d'une cité installée sur les bords du Tibre, d'imposer sa domination pendant plusieurs siècles et d'assurer à une partie du monde une période de paix qu'elle n'a jamais connue depuis lors. Mieux appréhender l'histoire de l'empire romain de l'avènement du principat (29/27 av. J. -C.) jusqu'à l'édit de Milan (313), en mettant en particulier en exergue les ressorts de son gouvernement qui ont alimenté ses capacités de conquête, de résistance et de résilience dans des circonstances parfois difficiles, tel est l'enjeu de ce livre. Il dévoile ce qui fit la force de cet empire mondial, le premier de ce genre, aux limites jusqu'alors inégalées, des extrémités des Iles britanniques aux bordures du Caucase et du plateau iranien, des rives de l'Atlantique à celles de la Caspienne et de la mer Rouge, des bords du Danube aux confins du désert saharien. Ses relations avec le monde extérieur, considéré comme " barbare " , un temps contenu au-delà d'une ligne de défense, un limes mouvant, puis sans cesse renforcé, constituèrent une préoccupation des princes qui se succédèrent, soucieux d'assurer la protection de l'empire et de son coeur, l'Italie. Dans ce livre aux multiples facettes, quatre des meilleurs spécialistes de l'histoire de Rome dressent un portrait vivant de cet empire qui domina le monde. Le lecteur croisera au fil des pages empereurs, princes, membres de la famille impériale et " maréchaux " que les sources littéraires, tout empreintes de la pensée sénatoriale, se sont plu à distinguer ou à proscrire, mais aussi, au travers de la documentation épigraphique, d'autres moins illustres, qui ont voulu, de même, laisser une trace de leur existence. Michel Christol est professeur émérite d'histoire romaine à l'université de Paris-1. Pierre Cosme est professeur d'histoire ancienne à l'université de Rouen depuis 2010. Frédéric Hurlet est professeur d'histoire romaine à l'université Paris Nanterre et membre de l'Institut universitaire de France. Jean-Michel Roddaz est professeur émérite d'histoire romaine à l'université Michel de Montaigne

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Italie

Charles Quint maître de la péninsule italienne aux temps de la ligue de Cognac

Charles Quint incarne à lui seul un changement d’époque, le passage du Moyen Age à la Renaissance. La rivalité et les alliances qu’entretien l’Empereur auprès des différents souverains européens influencent le XVIe siècle. L’alliance matrimoniale avec João III, roi de Portugal, assure à l’Empereur une aide militaire contre les Barbaresques, tout en lui apportant une immense dot, lors de son mariage avec Isabel de Portugal. Cette union entre les dynasties Aviz et Habsbourg, d’abord politique, ce transforme au premier regard en romance amoureuse entre les deux époux qui s’arrêtera seulement avec la mort de l’impératrice qui donnera naissance au futur Philippe II. L’alliance portugaise permet à Charles Quint de tourner son regard en direction de la péninsule italienne, où sa présence est déjà très présente avec le royaume de Naples, de Sicile, et de Milan, sans compter les immenses domaines contrôler par les grandes familles italiennes telles les Colonna ou les Orsini. L’affrontement entre les deux souverains a atteint leur paroxysme lors de la bataille de Pavie, où François Ier fut capturé, puis a été contraint de signer le traité de Madrid lors de sa captivité. Ce traité prévoit en autre de restituer le duché de Bourgogne à Charles Quint. Une fois sa liberté retrouvé, le roi de France reprend la lutte, grâce à sa mère, Louise de Savoie, qui lors de la captivité de son fils, est parvenue à constituer la Ligue de Cognac. Elle réunit Henry VIII, roi d'Angleterre, le pape Clément VII, les républiques de Florence, de Venise et le duché de Milan. Les Etats italiens souhaitant restaurer l'équilibre entre le roi de France et l'Empereur, devenu trop puissant à leurs yeux, menaçant leur indépendance. Le roi de France profite également de l'offensive menée à l'Est par les troupes ottomanes de Soliman le Magnifique. La ligue de Cognac et le sac de Rome voient s'affronter les territoires sous domination de Charles Quint, en particulier l'Espagne et le Saint-Empire romain germanique, appuyé par ses alliés portugais et italiens, face aux États coalisés de la ligue de Cognac, alliance comprenant la France, les Etats pontificaux, l'Angleterre, le duché de Milan, et les républiques de Venise et de Florence. La ligue de Cognac s'inscrivit dans le contexte plus vaste des grandes guerres d'Italie de la fin du XVe et du début du XVIe siècle.

10/2021