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Littérature française

Le tailleur de Relizane

Relizane, pendant la guerre d'Algérie. Lorsqu'en pleine nuit, on frappe à la porte, Marcel, le grand-père d'Olivia Elkaim, craint pour sa vie et celles de sa femme et de leurs deux enfants. On lui enfile une cagoule sur la tête, il est jeté dans un camion et emmené dans le désert. Va-t-il être condamné à mort ou gracié ? Il revient sain et sauf à Relizane trois jours plus tard, et ses proches se demandent quel est le secret de ce sauf-conduit. A quoi a-t-il collaboré ? Quels gages a-t-il donné et à qui ? Viviane, son épouse, ses frères, sa mère, ses voisins, tous questionnent le tailleur juif. Mais il garde le silence. Quand un jeune apprenti arabe se présente devant son échoppe, Marcel comprend que tôt ou tard, il lui faudra quitter son pays natal. Après ce début d'une folle intensité romanesque, Olivia Elkaim retrace l'histoire de sa famille, l'exil des siens, leur arrachement à cette terre africaine, et leur fuite chaotique vers une France où rien ne les attend - ni confort, ni sympathie, ni même aucune aide administrative. Ces valeureux que le soleil caressait il y a peu, deviennent des réprouvés qui ne connaîtront que l'ombre d'une cave humide à Angers. Les grands-parents d'Olivia Elkaim, Viviane et Marcel, sont deux magnifiques personnages, entre Albert Cohen et Anna Magnani, qui ne cesseront de rêver d'échapper à cette triste France. Au-delà de tout ce que nous savons du retour d'une famille pied-noire en métropole, au-delà du drame humain, familial, politique, souvent commenté par les historiens, Olivia Elkaim explore sa part algérienne, juive, lyrique, à la fois enchantée et hantée, que son père Pierre avait tenté en vain de lui transmettre. Par ce livre qui rend hommage à ses ancêtres, et à travers la photographie jaunie d'une grand-tante, retrouvée par hasard dans le cimetière juif de Relizane, elle se révèle aussi à elle-même.

08/2020

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Art grandes civilisations

60 années de Service Militaire Adapté

Dispositif de formation présent dans les territoires d'Outre-mer depuis 1961, le Service militaire adapté ouvre chaque année une perspective d'avenir à 6000 jeunes, femmes et hommes. Le SMA leur offre, grâce à une centaine de filières, une diversité de choix permettant de construire leur futur professionnel. En 60 ans, ce sont plus de 120 000 concitoyens d'Outre-Mer qui ont bénéficié de ces enseignements, relevant autant du savoir-être que du savoir-faire. Toutes et tous, référents du SMA, ont apporté au cours de ces six décennies la preuve de la réussite du dispositif fondée sur un modèle respectueux des attentes économiques, sociales et sociétales des territoires. Ces 120 000 personnalités forment individuellement une citoyenneté active, souvent discrète, apportant la force, la tranquillité, et les perspectives indispensables au développement et à la stabilité de chaque territoire. Ce livre, voulu comme une oeuvre collective, a été pensé par Max Dubois, directeur éditorial et de publication, lieutenant-colonel de la réserve citoyenne, et dont l'histoire personnelle est intimement liée à celle de la France d'Outre-Mer. Historiens, universitaires, politistes, grands témoins, plus de 50 personnalités y apportent ainsi en toute indépendance un éclairage sur les multiples acteurs, événements et défis qui ont façonné le Service militaire adapté. Né en Martinique puis déployé simultanément en Guadeloupe et en Guyane, suivi par la Réunion, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et la Polynésie française, le SMA mobilise plus de 1200 militaires au service d'un combat singulier pour un soldat. La découverte des atouts de l'autre, l'apprentissage du respect mutuel, l'enseignement général, l'apprentissage de techniques professionnelles, l'acquisition du permis de conduire, la mise en relation progressive et efficace avec le monde du travail et enfin l'insertion dans la vie active qui ouvre sur l'épanouissement familial. Voilà le combat que mènent ensemble militaires, civils en renforts et jeunes volontaires. Faire nation pour faire société : telle est, selon nous, l'ambition du Service militaire adapté.

09/2021

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Sciences politiques

Imaginer la paix

L'Académie Universelle des Cultures que préside Elie Wiesel, prix Nobel de la paix, organise chaque année un prestigieux forum international : dans ce cadre, les membres de l'Académie et des experts de toutes disciplines ont réfléchi sur la paix. Comme l'écrit Paul Ricoeur, imaginer la paix, ce n'est ni " la rêver ou l'halluciner, mais la concevoir, la vouloir et l'espérer ". La paix est " un bien positif, un état de bonheur, consistant dans l'absence de crainte, la tranquillité, dans l'acceptation des différences ". Les membres de l'Académie Universelle des Cultures et leurs invités se sont réunis autour de cet idéal insaisissable et inlassablement recherché. De l'Antiquité, évoquée par Jacqueline de Romilly, au Moyen Age, de la Paix de Dieu mais aussi de la " guerre juste " décrite par Jacques Le Goff, de la dissertation historique de Kant sur la paix perpétuelle, abordée en détail par le philosophe Heinz Wismann, aux lumineuses définitions d'Umberto Eco, historiens et philosophes ont tenté de cerner ce désir de l'humanité. Jorge Semprun, rescapé des camps de la mort, a traité de la lutte contre toutes les formes de terreur, tandis que les victimes des violences en Algérie s'exprimaient par l'intermédiaire de Zazi Sadou, porte-parole du Rassemblement algérien des femmes démocrates. Et si la paix n'existait que comme discours ? Bernard Kouchner, Julia Kristeva, Blandine Kriegel, Bronislaw Geremek, Daniel Sibony Roger-Pol Droit, Ariel Dorfman, Jaan Kaplinski, Odon Vallet, François Gros, Lady Helena Kennedy, Mireille Delmas-Marty Franz-Olivier Giesbert, Mohamed Talbi - toutes et tous ont apporté d'une voix forte leur réponse pleine de foi, en évoquant la paix du cœur, en revisitant les mythes fondateurs, en débattant des relations entre les sciences et la paix, en discutant du " droit de la paix ", ou en repensant le monde d'après le 11 septembre, à la recherche d'une paix qui ne soit pas fondée sur l'affrontement, ni sur la loi du plus fort.

11/2003

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Beaux arts

100 énigmes de la peinture

La contemplation d'un tableau ne se résume pas à une simple expérience visuelle. Depuis des siècles, le langage muet de la peinture est riche en équivoques et attise sans cesse notre curiosité, à la suite de celle des collectionneurs et des historiens de l'art. Ce livre recense et explore cent des plus célèbres de ces énigmes de la peinture : cent cas fameux qui ont rempli des livres entiers d'érudition, la plupart du temps en vain, sans livrer toujours la clef de leur mystère. L'ouvrage nous raconte les péripéties et les rebondissements infinis de ces enquêtes, non sans proposer çà et là quelques pistes susceptibles de percer les secrets de ces oeuvres. Il y a d'abord le mystère de la main à laquelle est due un oeuvre. Il y a aussi le mystère du modèle : quel est le personnage représenté ? Puis viennent toutes les incertitudes entretenues par les artistes quant à l'identité du sujet, pour en multiplier le sens, évoquer une vérité profonde ou nous égarer dans l'étrangeté ou la dérision : par exemple, pour quelle mystérieuse raison Hans Holbein le Jeune a-t-il intégré, au premier plan de son célèbre tableau Les Ambassadeurs, une image déformée d'un crâne au moyen d'une vertigineuse anamorphose ? Ces tableaux nous séduisent aussi car nous éprouvons une certaine fascination face au tour de force illusionniste de l'artiste, au mystère lié au phénomène de la représentation. Entrer dans une image revient souvent à perdre de vue notre réalité bien tangible pour pénétrer dans un monde fait de leurres autant que de vérités, à la merci des dispositifs plus ou moins honnêtes et des stratagèmes plus ou moins trompeurs de l'artiste même le mieux intentionné. Qui observe qui dans les Ménines de Vélasquez dont le jeu de regards démultipliés par l'artiste, représenté lui-même en train de peindre sa toile, incluent jusqu'au couple royal invisible, hormis dans le reflet d'un miroir ? Et aussi, combien y a-t-il de tableaux dans ce tableau ?

10/2018

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Sociologie

Dé-commémoration. Quand le monde déboulonne des statues et renomme des rues

Les images de manifestants mettant à terre une statue du marchand d'esclaves Edward Colston au Royaume-Uni ou celles de la grue soulevant de leur piédestal le général confédéré Robert E. Lee et son cheval aux Etats-Unis ont fait le tour du monde. L'attention extraordinaire portée par le public et les médias à ces déboulonnages suggère que nous sommes témoins d'un moment charnière dans la politique mondiale de la mémoire. En faisant appel à près de cinquante historiens et historiennes, sociologues, anthropologues du monde entier, Sarah Gensburger et Jenny Wüstenberg invitent à saisir, sur le temps long, les nombreuses formes de cette "dé-commémoration" . La suppression de symboles publics n'est ni une pratique nouvelle, ni une singularité occidentale, ni, nécessairement, l'action de militants luttant contre les héritages racistes et coloniaux. Elle est le résultat d'idéologies et d'intérêts politiques très différents comme, parfois, la conséquence de phénomènes plus ordinaires. Des statues de Lénine en Ukraine à celle de Joséphine de Beauharnais en Martinique, des noms de rues en Algérie ou à Vichy au cimetière de Khavaran en Iran, en passant par les monuments coloniaux en Namibie ou l'acte de voter aux Etats-Unis, le mouvement se révèle complexe et diversifié. Une réflexion essentielle sur la manière dont les sociétés peuvent transformer, ou non, le passé. Sarah Gensburger est politiste et sociologue, directrice de recherche au CNRS, à Sciences Po Paris. Elle a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels, avec Sandrine Lefranc, A quoi servent les politiques de mémoire ? (Presses de Sciences Po, 2017), traduit depuis en quatre langues, et Qui pose les questions mémorielles ? (CNRS Editions, 2023). Jenny Wüstenberg est professeur d'histoire et d'études de la mémoire à l'université de Nottingham Trent et cofondatrice de la Memory Studies Association. Elle a publié plusieurs ouvrages, dont Civil Society and Memory in Postwar Germany (Cambridge University Press, 2017) et Handbook of Memory Activism (co-direction, Routledge, 2023).

09/2023

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Généralités

Les grandes batailles navales. 2 500 ans d'histoire

Une plongée au coeur des plus grandes batailles navales de l'histoire, de l'Antiquité à la guerre des Malouines Bien avant de domestiquer le cheval ou encore d'inventer la roue, l'homme va se lancer sur les eaux. Et même si les premières embarcations étaient sommaires, elles vont être l'un des facteurs qui va permettre aux civilisations de grandir et de se répandre. Des vallées du Nil, de la Mésopotamie ou de l'Indus, grâce aux fleuves qui serpentent à travers les terres avant de plonger dans les mers, les hommes vont échanger des idées, des biens, des techniques et développer le commerce. Viendra aussi le temps des découvertes. Le navire se fortifiant avec les siècles, l'homme va affronter avec plus de témérité la déferlante du grand large pour aller au-delà de l'horizon. Malheureusement, l'histoire de l'humanité n'a jamais pu se défaire des instincts belliqueux. Par jalousie, par envie, au nom d'un dieu, pour une terre plus fertile, pour la grandeur d'une nation, pour le caprice d'un monarque, les motifs sont innombrables, l'homme va faire du navire une arme. Les océans et les mers seront dès lors secoués par les tumultes de la tempête, non pas des éléments naturels, mais de celui des champs de bataille. Ainsi, les noms de Trafalgar, Jutland ou Lépante résonnent comme autant d'affrontements entrés dans la légende. Pour autant, aussi désastreuses que furent les batailles, elles vont aussi contribuer à la grandeur de l'humanité. Car si les conflits apportent inévitablement le malheur, ils ont aussi été, paradoxalement, la source du progrès. Les historiens ont dénombré plus d'un demi-millier de batailles navales qui ont joué un rôle dans l'histoire du monde. Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la Marine et expert en histoire maritime, en a sélectionné vingt parmi les plus significatives. Ce choix permet d'offrir un regard large sur plus de 2 500 ans d'histoire. Alors, embarquez pour un voyage dans le temps !

11/2021

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Sciences historiques

Résister et vivre. Au croisement des disciplines et des cultures

Contre quoi, contre qui résiste-t-on ? Et pour quoi, pour qui ? Activité et passivité, négation et affirmation, construction et destruction, " résister " est une propriété du vivant qui concerne la cellule et l'individu comme les groupes humains et consiste en une dynamique de forces qui, en même temps, détruisent et construisent. A quoi et comment résiste-t-on ? Quelle place y tient l'apprivoisement de la mort ? Expérience avant tout, résister est aussi un enjeu de langage pour s'élever contre la rupture du contrat entre le mot, le monde et le sens, rupture dont on connaît les conséquences catastrophiques sur la pensée et les comportements. Et le terrorisme ? Résistance ? Ou " résistance kidnappée " au profit d'une forme particulière de criminalité ? Résistera-t-on avec le terrorisme ou au contraire au terrorisme ? Des historiens et spécialistes de sciences politiques, des linguistes, des médecins et biologistes, des anthropologues et des psychanalystes ainsi que des représentants du monde religieux se sont réunis pour réfléchir ensemble et comprendre comment des hommes et des femmes, ont pu, jusque dans des situations extrêmes, résister, c'est-à-dire vivre. En 1942 à Paris, dans les sinistres geôles du " bagne " de Tazmamart au Maroc, dans les camps d'extermination nazis, au Cambodge lors du génocide par les Khmers rouges ? Résister marque l'identité protestante et a pu être repris dans l'idéal de " non-violence " prôné par Gandhi. Quelle place tient alors la résistance de la pensée, la résistance des " petites choses ", de l'intime qui trouvent lors du vieillissement, de l'exclusion par exemple, d'autres terrains d'élection. Quelle est l'importance du lien qui unit complexité, ambivalence, résister ? En quoi la biologie, la clinique psychanalytique - dans sa référence en particulier à l"endurance " et à la souffrance -, l'art et tout particulièrement la musique, éclairent-elles les mécanismes qui sous-tendent " résister " ? Résister est un chemin qui se découvre souvent en le traçant. C'est à cette découverte et à cette aventure que convie ce livre.

04/2010

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Histoire de France

Darlan

On le sait, la France de la guerre est dominée par l'affrontement Pétain-de Gaulle, figures depuis longtemps bien connues des historiens. En revanche, le " troisième homme ", successeur désigné du Maréchal et rival le plus dangereux du Général, demeurait largement ignoré tant en raison du caractère énigmatique du personnage que de la " disparition " de beaucoup d'archives. Par surcroît, la vanité de Darlan, ses écarts de langage ont fait le lit d'une imagerie simpliste. En réalité, l'homme fut supérieur au style, comme les multiples révélations apportées par le présent ouvrage en administrent moult preuves. Ce fils de ministre est un vrai républicain, son rôle avant la guerre fait de lui un vrai marin et un chef d'état-major efficace. S'il approuve l'Armistice de 40, ce n'est pas par idéologie, mais parce qu'il est convaincu de l'impossibilité de poursuivre la lutte, et c'est le drame de Mers el-Kébir qui le détache à jamais de Churchill et des Français libres. Lorsqu'il est appelé à succéder à Laval en décembre 1940, il mène d'abord une politique assez molle envers l'occupant, mais se reprend, ne cède rien d'essentiel et travaille à faire entrer l'empire dans la guerre. Son assassinat, à Alger, en décembre 1942, reste l'une des plus grandes énigmes de l'histoire contemporaine : attribué aux seuls monarchistes, il a en fait été ourdi par des gaullistes qui ont su manipuler les partisans du comte de Paris. Première biographie scientifique de l'Amiral de la flotte, cet ouvrage se fonde sur de très importants dépouillements d'archives, publiques, bien sûr, mais aussi privées : les papiers personnels de l'Amiral (que l'on croyait perdus) et ceux de ses collaborateurs, ainsi que sur de nombreux témoignages. Il fait découvrir un personnage clef de l'histoire contemporaine, non sans inviter à une relecture de l'histoire de la France de Vichy.

11/1989

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Sciences politiques

Le deuil du pouvoir. Les cent dernier jours à l'Elysée

La chute est le meilleur révélateur de la tragédie du pouvoir, car elle découvre la vérité de l'homme derrière le dirigeant et expose comme jamais les travers de la comédie humaine. Le constat vaut particulièrement pour les sept premiers présidents d'une Ve République qui conjugue imaginaire monarchique et sacralité populaire du suffrage universel. Afin d'ancrer le propos dans l'histoire, trois chapitres auguraux sont consacrés aux fins de règne des Républiques mourantes : celle dite des ducs enterrée avec Mac-Mahon, la IIIe naufragée avec Albert Lebrun, la IVe sacrifiée avec dignité par René Coty. Fidèle aux précédents livres-chapitres portés par Perrin et Le Figaro, la rédaction associe historiens renommés et grands reporters, chacun racontant les cent derniers jours en fonction d'un président qu'il connaît à la perfection pour avoir écrit sur lui ou l'avoir suivi dans ses fonctions. Chaque contribution, écrite d'un style fluide, est riche en détails et aussi en révélations, par exemple sur la fin dramatique de Georges Pompidou ou l'« abdication » de François Hollande. Elle découvre à la fois le personnage public et l'être intime, sa vie quotidienne, son caractère, sa volonté de s'accrocher jusqu'au bout ou, au contraire, une forme de résignation due à la maladie ou à la conviction de la défaite. Elle dévoile enfin le poids de l'entourage, les coulisses des campagnes et des emblématiques passations de pouvoir. Les bassesses y côtoient l'abnégation et parfois la grandeur. Une grande leçon d'histoire qui en dit beaucoup sur le déclin du pouvoir et la crise politique française, mais aussi sur la force d'incarnation de la fonction suprême et la transcendance qu'elle confère, envers et contre tout, à ses détenteurs. Les auteurs : Alexis Brézet (préface) ; Maxime Tandonnet (Mac-Mahon) ; Jean-Christophe Buisson (Lebrun) ; Georges Ayache (Coty) ; Arnaud Teyssier (De Gaulle) ; Marie-Amélie Lombard-Latune (Pompidou) ; Guillaume Tabard (Giscard) ; Solenn de Royer (Mitterrand, Hollande) ; Philippe Goulliaud (Chirac) ; Charles Jaigu (Sarkozy).

01/2017

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Sciences politiques

Sécurisation des quartiers et gouvernance locale. Enjeux et défis pour les villes africaines (Afrique du Sud, Kenya, Mozambique, Namibie, Nigeria)

La sécurisation des quartiers au sein des villes africaines prend des formes multiples, mais qui ont en commun l'importance des acteurs non étatiques et un certain degré d'informalité. Le recours à des compagnies privées de sécurité dans les espaces résidentiels, commerciaux ou d'affaires (City lmprovement Districts, Waterfront), la mobilisation des résidants pour leur sécurité locale (comités de quartier, patrouilles de rue, vigilantisme) et l'enfermement au sein de gated communities ont un profond impact sur les formes urbaines, les pratiques spatiales, mais aussi et surtout sur les relations sociales, les dynamiques internes aux communautés et les rapports entre citoyens et Etat. Nourries par des études de cas sur des contextes urbains encore peu étudiés, fondées sur des regards croisés entre villes d'Afrique de l'Ouest (Lagos, Ibadan, Kano), de l'Est (Nairobi) et d'Afrique australe (Le Cap, Johannesburg, Maputo, Windhoek), les contributions de cet ouvrage ont pour point commun d'explorer le rôle changeant de l'Etat et les enjeux de gouvernance urbaine mis en lumière par le défi sécuritaire, et de s'interroger sur l'impact de la privatisation de la sécurité sur la ville dans un contexte de transferts de modèles internationaux. Au-delà de l'interrogation sur les spécificités des villes africaines, les auteurs, géographes et historiens, développent des débats théoriques plus larges dont l'originalité est d'être ancrés dans des études de cas, le plus souvent à l'échelle des quartiers. Ces derniers s'interrogent en effet sur la construction des identités de quartier, la gouvernance en réseaux et les partenariats publics-privés. Ils explorent des concepts tels que privatisation, marchandisation, " civilisation ", mais aussi le brouillage des frontières entre le public et le privé et le " déclin " de l'espace public. La question sécuritaire, prisme pertinent d'analyse du fonctionnement de l'Etat, conduit également à s'interroger sur son monopole et sa quête de légitimité en Afrique, ici dans sa dimension urbaine et locale.

02/2010

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Essais

Le château fort, images de notre enfance. Savoirs et imaginaire

Emblématique construction du Moyen Age, le château fort occupe une position centrale dans toutes les investigations touchant cette période historique. Edifice complexe, multifonctionnel, objet d'un vocabulaire spécifique (créneaux, merlons, mâchicoulis...), comment est-il abordé dans le texte et principalement dans les illustrations des manuels scolaires ? En quête des sources de chaque image, Marie Périn chemine sur les traces de Viollet-le-Duc si difficile à débusquer : elle met ainsi l'accent sur un apport substantiel considéré comme le meilleur à donner aux élèves et en étudie les effets. Durant la période examinée, depuis la création de l'école publique en 1881 jusqu'en 1960, d'autres sources d'information sont mises à disposition de la jeunesse : dictionnaire, livres, albums illustrés et périodiques, jeux et jouets. Ne contribuent-ils pas à animer la vision quelque peu statique du château fort présentée dans les manuels scolaires ? A l'examen des objets culturels utilisés à l'école ou à la maison, la chercheuse repère les manifestations idéologiques, fantasmes et stéréotypes de pensée qui, pour certains, subsistent encore de nos jours. Au fil de la recherche, une question interpelle : Par quels processus les publications destinées aux enfants parviennent-elles à ancrer durablement l'image du château fort dans les esprits ? Le recours aux neurosciences est ici sollicité de façon innovante pour expliciter la formation de la connaissance et du mythe du château fort. Mythe qui est l'un des mieux partagés par toutes les générations de Français. Cet ouvrage rappellera à chacun les bons souvenirs de ses jeunes années, en particulier au travers des quelques 200 illustrations qui l'agrémentent. Ce livre se veut être également un outil à usage des historiens et des enseignants. Il est en effet issu d'une thèse soutenue par l'auteure, chercheuse et Inspectrice de l'Education Nationale, particulièrement sensible aux situations d'apprentissage offertes aux enfants. Jean-Marie Dandoy

11/2021

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Philosophie

Où est passé le temps ?

Avec l’espace, disait Emmanuel Kant, le temps constitue la « forme a priori » de notre sensibilité. Autrement dit, le temps est l’horizon à travers lequel nous faisons l’expérience du monde, il structure notre façon d'aller à la rencontre de ce qui est. Or la modernité semble désormais compromettre les conditions de cette rencontre. Tout va de plus en plus vite : entre « fast-food », « speed dating » et haut débit, notre époque se distingue par la toute-puissance de la vitesse. Ce qui est en jeu, ici, ce n’est plus seulement l’emballement de l’innovation technique, mais l’accélération du réel lui-même. Voilà l’une des désillusions du progrès : plus nous sommes équipés de machines, d’appareils censés nous faire gagner du temps, et plus nous avons le sentiment d’en manquer. Dans les relations sociales comme dans la vie intime, en politique comme en amour, notre quotidien est marqué par l’urgence, la peur de ne pouvoir suivre. La tyrannie du court terme comprime l’espace. Le triomphe de l’immédiat rend impossible toute vie au présent. Le règne de l’instantanéité enterre la mémoire et dynamite l’avenir. Bref, l’accélération des choses rétrécit le champ de l’expérience, à commencer par cette condition de toute vie humaine qu’on nomme confiance : « La confiance ne saurait être de l'ordre de l'instantané, écrit le philosophe Paul Virilio. Elle doit se construire, se mériter, dans le temps. La confiance instantanée, la foi instantanée, cela ne marche pas. Il faut du temps pour avoir confiance ». Reconstruire un espace de discussion, d’amitié et de justice, c’est donc ralentir le rythme, repartir à la conquête du temps long. Artistes, philosophes, géographes ou historiens, hommes d’images ou femmes de lettres, les intervenants tenteront de répondre ensemble à cette question : « Où est passé le temps ? ». Trois jours durant, fidèle à sa tradition d'échanges et de dialogue, le Forum a confronté leurs réponses aux interrogations et aux objections du public.

10/2012

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Italie

Somnambules d'un nouveau monde. L'émergence des communes italiennes au XIIe siècle

Les Somnanbules d'un nouveau monde. L'émergence des communes italiennes au XIIe siècle, est un grand livre un sujet important : la naissance des formes de communes en Italie au Moyen Age. Si ce sujet a déjà abondamment fait l'objet de recherche de la part des historiens-médiévistes, avec cet ouvrage Chris Wickham remonte aux touts débuts de cette émergence des formes consulaires (la période 1090-1150) pour montrer que ces premières formes de gestion collective des villes italiennes étaient le fait de divers citoyens qui n'avaient pas exactement conscience de ce qu'ils étaient en train de créer (les somnanbules qui passaient d'une ville à l'autre, sur des chemins non balisés, en essayant de promouvoir cette nouvelle forme de collectivité). En voulant s'affranchir des pouvoirs ecclésiastiques et princiers, ces pionniers de la "formation" des assemblées citoyennes n'avaient pas en tête un "idéal-type" de la notion de "commune" , telle qu'elle sera formalisée à partir de la seconde moitié du XIIe siècle, mais participaient néanmoins à un changement social et politique de premier ordre dans l'histoire européenne. Après un premier chapitre introductif et historiographique où l'auteur se démarque d'une histoire téléologique des communes, sont ensuite étudiées les émergences (qui avaient des formes différentes) des formes consulaires dans trois villes italiennes, Milan, Pise et Rome. L'importance, que souligne Wickham, de la diversité des configurations sociales et des agents-acteurs de l'histoire des communes ; le développement des assemblées citoyennes ; les serments collectifs passés entre différents somnanbules ; la tension entre ces somnanbules et les élites - tous ces sujets, au-delà des premières formes de communes italiennes médiévales, font que cet ouvrage est fondamental non seulement pour mieux comprendre l'histoire du Moyen Age italien, mais aussi pour mettre en lumière la façon dont sont organisées des formes de gestion collective des affaires communes dans les sociétés occidentales...

12/2021

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Histoire internationale

L'incendie du Reichstag et ses suites. Berlin, 27-28 février 1933 - La première étape de la dictature nazie

L'incendie du Reichstag marque le point de départ de la dictature nazie. Dans la nuit du 27 au 28 février 1933, alors qu'Hitler est chancelier depuis seulement vingt-huit jours, un brasier ravage la salle des séances du Reichstag. Cinq hommes sont accusés des faits : Marinus van der Lubbe, jeune conseilliste hollandais, Ernst Torgler, le chef des communistes au Reichstag, Georgi Dimitrov, Blagoï Popov et Vasil Tanev, trois communistes bulgares activistes du Komintern. A l'issue d'un procès très controversé, van der Lubbe est condamné à mort. L'incendie du Reichstag est un événement multiforme : politique et judiciaire. Hitler en comprend rapidement le sens symbolique et, avec Göring, Goebbels et Rick, il se lance dans l'exploitation politique de l'incendie. Hitler obtient du président Hindenburg la signature du célèbre décret "pour la protection du peuple et de l'Etat" qui, juxtaposé à la loi des pleins pouvoirs adoptée peu après, permet aux nazis de mettre sous l'éteignoir toute forme d'opposition ou de contre-pouvoir. Adossé à une riche documentation, ce livre balaie l'ensemble du spectre lié à l'incendie du Reichstag. Ainsi, la montée du nazisme, son installation au pouvoir, le jeu des conservateurs, la lutte féroce entre les communistes et les sociaux-démocrates, le procès de l'incendie, le contre-procès, les manipulations et la propagande des nazis et des communistes, l'aspect législatif, électoral et judiciaire, tous ces éléments imbriqués les uns aux autres sont ici largement développés, de même que les réactions de la population allemande et de la presse étrangère. Une analyse approfondie de chacun de ces aspects permet au lecteur de posséder tous les atouts nécessaires pour une compréhension globale de cet événement. Enfin, la controverse entre historiens, née à la fin des années cinquante et qui perdure encore de nos jours fait également l'objet d'un traitement complet.

01/2020

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Histoire internationale

Journal (1939-1943)

Rien ne prédisposait le jeune et mondain comte Galeazzo Ciano (1903-1944) à tenir un rôle de premier plan dans les affaires de l'Etat italien, si ce n'est peut-être sa prestance avantageuse et sa conversation brillante. Mais, en 1930, le diplomate en poste à Shanghai épouse Edda, la fille aînée de Benito Mussolini. Désormais, le destin des deux hommes sera indissolublement lié. De responsable de la propagande fasciste, le "héros" de la campagne d'Ethiopie devient en 1936, contre l'avis de la vieille garde qui n'apprécie guère son dilettantisme et ses liens avec l'aristocratie romaine, le nouveau ministre des Affaires étrangères et le numéro deux du régime. Sous son ministère, Ciano tint un journal quasi quotidien des événements, où il relate avec cynisme et sincérité la montée inéluctable de la guerre et la politique hasardeuse suivie par l'Italie. D'abord favorable à un rapprochement avec Hitler, on le voit s'opposer peu à peu, au lendemain de la signature du pacte d'Acier (mai 1939), à la politique pro-germanique agressive de son beau-père. Partisan de la conclusion d'une paix séparée avec les Alliés, puis de la démission du Duce, il est finalement exécuté comme traître en janvier 1944, un an après sa destitution qui conclut le Journal. C'est grâce à son épouse, qui les emporta avec elle, cachés sous sa jupe, dans sa fuite vers la Suisse, que les précieux carnets y furent publiés au lendemain de la guerre. Ce témoignage historique capital sur la Seconde Guerre mondiale, source de première main pour les historiens du fascisme, n'avait jamais été réimprimé en français depuis 1946. Il devient enfin accessible au grand public dans cette nouvelle édition, préfacée, annotée et entièrement révisée par Pierre Milza, professeur émérite à Sciences Po Paris et éminent spécialiste de l'histoire du fascisme (Conversations Hitler-Mussolini, 2013 ; Histoire de l'Italie des origines à nos jours, 2005 ; Mussolini, 1999).

09/2013

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Philosophie

Xavier Zubiri. La solitude sonore Tome 3 (1941-1983)

Les premiers volumes de cette biographie de Xavier Zubiri brossaient un portrait de ce philosophe par vocation, et prêtre malgré lui, qui déjà s'était frotté aux plus grands courants de pensée de l'époque contemporaine. Après la Guerre civile, le tome 3 retrace l'histoire de ses grandes oeuvres, dans une solitude accrue, mais féconde. On retiendra avant tout Naturaleza, Historia, Dios (1943) Sobre la esencia (1962), Inteligencia sentiente (1981-1982), trilogie avec laquelle il conclut son oeuvre. On y trouvera la collaboration de son disciple le Jésuite Ignacio Ellacuria, l'un des Jésuites qui ont initié la théologie de la libération, d'inspiration zubirienne et non marxiste. Ignacio, collaborateur et vulgarisateur de Zubiri, sera assassiné au Salvador en 1990. Il est impressionnant de constater comment un homme qui s'est tenu strictement en marge de l'action politique a pu influencer des hommes engagés en politique, en les libérant de leurs idéologies par la réflexion philosophique : Zain, Aranguren, Marias, Ochoa, Schrödinger, Ruiz-Giménez, gravitent autour de lui, publient en s'inspirant de lui, de ses livres et de ses nombreux cours encore inédits. Quatre générations de philosophes, en activité et futurs philosophes, se réunissent pendant dix ans au Séminaire Zubiri : la génération de 1927, celle de 1940, celle de l'ouverture vers l'Europe, et celle qui succède au 1968 français. Et ensemble, ils collaborent autour du vieux philosophe dans le cadre de la Société des Etudes et des Publications. Un livre qui inspirera aussi bien les séminaires de philosophie que les historiens, et les hispanistes. Celui qui était professeur invité à Fribourg quand Lévinas y étudiait, mériterait d'être connu et étudié en France. Cette biographie situe Zubiri dans un horizon phénoménologique, en dialogue avec Husserl et Heidegger, et toujours attentif aux nouveaux développements scientifiques et théologiques depuis son effort pour décrire le réel de la façon exacte dont il se manifeste dans les actes humains.

09/2013

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Beaux arts

Sur les traces de Filippo Brunelleschi. L'invention de la coupole de Santa Maria del Fiore à Florence

De 1420 à 1436, les habitants de la ville de Florence virent, avec effroi et admiration, s'élever au dessus du vide l'immense coupole de leur nouvelle cathédrale, Santa Maria del Fiore. Filippo Brunelleschi a conçu et réalisé son chef d'oeuvre voilà près de six siècles ; depuis, architectes, géomètres, mécaniciens, experts en structures n'ont cessé de scruter cette grande construction pour qu'elle leur livre le secret de son inventeur. De nombreuses études visent notamment à retrouver les principes gouvernant la construction sans cintres et les procédés correspondants sur le chantier ; elles aboutissent parfois à des lectures très pertinentes de l'ouvrage. Leurs auteurs ont recours à des éclairages divers qui laissent pourtant dans l'ombre des questions fondamentales. Brunelleschi déclarait aux autorités de l'OEuvre de Santa Maria del Fiore que l'on ne pouvait réaliser la couverture du choeur de la cathédrale autrement qu'il le proposait. Dès lors, pour retrouver les principes utilisés, ne faut-il pas se replacer dans les conditions où se trouvait lui-même l'inventeur de la coupole ? Dans le contexte des connaissances du quattrocento, bien sûr, et face au défi de voûter un choeur octogonal démesuré. A cette fin, l'auteur nous propose de reconstruire la coupole par la pensée : au cours de cette expérience, le lecteur peut voir se dessiner le chemin - unique parce que nécessaire - emprunté six cents ans plus tôt par Brunelleschi. Cette démarche se situe aux confins de l'histoire de l'art, de l'histoire des sciences, de la géométrie et de la mécanique ; sa nature - hybride - procède de celle de l'énigme elle-même, fameuse pour avoir si longtemps dérouté historiens, géomètres et mécaniciens. Les résultats obtenus constituent une avancée décisive dans la compréhension du fonctionnement et de la genèse de cette grande construction. C'est à une recréation architecturale et à une récréation mathématique et mécanique que le lecteur est invité.

09/2013

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Religion

Les Stromates. Stromates III, Edition bilingue français-grec ancien

Le Stromate III, en 18 chapitres et 110 sections, porte sur le mariage, en trois parties principales : exposé des diverses positions adverses (chap. 1-4), synthétisées et réfutées en deux groupes, les licencieux et les encratites (chap. 5-11), réfutées à nouveau par les Ecritures et les arguments de Clément (chap. 12-18). Ce livre est, par son ampleur et sa diversité, une source capitale pour la connaissance des doctrines multiples sur le mariage qui se sont affrontées au IIe siècle chez les chrétiens et de l'émergence d'une orthopraxie. Aux interprétations contrastées de l'enseignement de Paul et des évangiles, viennent s'associer des pratiques et des théories portées par des paroles et des textes, auxquels Clément donne accès, qui relèvent de traditions qu'on appelle aujourd'hui apocryphes. Un tel document n'a pas manqué, dans les décennies récentes, de susciter l'intérêt non seulement des historiens du christianisme et des théologiens, mais aussi des anthropologues et des philosophes, en particulier Michel Foucault dans le récent volume posthume, Les Aveux de la chair. Tout en étant en accord avec les philosophes grecs, platoniciens, aristotéliciens et surtout stoïciens, Clément s'efforce de tout faire remonter aux prescriptions du Logos, qu'elles s'énoncent dans la nature, la raison humaine ou la parole de Dieu, et donne à l'enseignement sur le mariage une portée théologique : la procréation humaine, pour autant qu'elle aura été accomplie selon la loi, est " à la ressemblance " de la Création divine. Rejetant les deux excès (licence ou rejet pur et simple) et soucieux de définir une voie moyenne en promouvant une continence vraiment chrétienne, l'Alexandrin apporte ici la première réflexion approfondie sur les développements du Nouveau Testament et une nouveauté par rapport aux précédents philosophiques : les considérations sur les plaisirs de l'amour et les réflexions sur le mariage, séparées jusque-là, sont réunies dans l'examen des relations entre époux, lequel devient un objet " relativement autonome ".

08/2020

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue française. Les colloques du centenaire, Paris, Bourges, Caen

Les historiens considèrent les revues littéraires et artistiques comme un «fait éditorial total» et recommandent de les aborder avec la plus grande prudence interprétative, en prêtant une attention particulière à leur vie interne, à leurs formes et rythmes propres et à leurs positions dans le mouvement de la création et de la diffusion des styles, du savoir et des opinions. À leur égard, il convient de se méfier des catégorisations et des approches exclusivement quantitatives ; «il faut se laisser guider par l'objet, adapter la méthode à son inventivité et à sa plasticité.» Ces trente-neuf études consacrées à l'histoire de La Nouvelle Revue française depuis 1909 répondent à cette attente. Ce recueil offre ainsi de précieuses mises au point sur l'animation de la revue au fil du temps, sur le repli de La NRF chez Joë Bousquet durant l'été 1940, sur l'apport critique de Roger Caillois et d'Armand Petitjean, sur la place qu'y ont tenue Marcel Arland ou Maurice Blanchot... Y sont proposées des synthèses inédites sur La NRF et la poésie, le roman et le théâtre, ainsi que sur l'audience de La NRF à l'étranger, au travers des exemples italiens, allemands, anglais et argentins. La NRF y est également inscrite dans son environnement social, culturel et politique, au travers de ses relations avec l'École normale supérieure, le groupe de Pontigny, le catholicisme ou encore l'histoire européenne de l'entre-deux-guerres. Les liens avec les avant-gardes y tiennent une part importante, sans occulter toutefois le rapport constant de la revue à la tradition littéraire. Enfin, ces études cherchent à rendre compte du «tempérament» de La NRF, tant au travers de ses crises et querelles et de ses relations avec quelques auteurs majeurs (Prosut, Céline, Jouhandeau...) qu'à la mise en avant de certains traits de son «caractère» ou de son «style» : son ingénuité, son austérité, ses mythologies.

05/2013

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Histoire internationale

Soldats. Combattre, tuer, mourir : procès-verbaux de récits de soldats allemands

Pendant toute la guerre, les Britanniques ont procédé à des écoutes systématiques de milliers de prisonniers allemands et ont transcrit les passages de ces conversations qui leur paraissaient présenter un intérêt spécifique (stratégie, organisation de la chaîne de commandement, moral des troupes évoluant au fil de la guerre selon que les soldats étaient sous-mariniers ou marins, dans l'armée de l'air ou l'armée de terre, etc.). Ces procès-verbaux reposaient dans les archives sans que quiconque en saisisse l'importance décisive. Dans un premier temps, leur lecteur a l'impression d'entendre parler les soldats, avec la rude franchise de la camaraderie lorsque ceux-ci racontent leurs combats, la mort donnée et la mort reçue. Très vite, cependant, il comprend la nature inédite de cet ouvrage : jusque-là, les historiens, pour étayer leurs recherches sur la perception de la violence et la propension à tuer, utilisaient des sources très problématiques (dossiers d'enquête, descriptions dans les lettres de la poste aux armées, récits de témoins oculaires, Mémoires), car rédigées en toute conscience pour un destinataire - un procureur, une épouse restée au domicile, voire un public auquel on communiquait une vision propre des choses. Mais lorsque les soldats internés dans les baraquements britanniques parlent entre eux de la guerre en temps réel, c'est sans intention particulière, ils disent ce qu'ils pensent et ce qui les meut (course aux décorations, massacres des populations civiles et viols des femmes, mépris pour les soldats italiens et peur panique des représailles de l'Armée rouge, sentiment de l'inéluctable défaite et culte du Führer, etc.). Cette source brute, sans apprêt, conduit à porter un regard tout à fait neuf sur la mentalité de la Wehrmacht, fruit d'une éducation étrangère à l'humanisme libéral et porteuse de valeurs cimentées par l'appartenance de l'individu à un collectif, qui en tout lui sera supérieur. La nazification est alors une ultime couche idéologique, ce complément qui fit notamment basculer les soldats des crimes de guerre dans ceux contre l'humanité.

05/2013

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Sciences historiques

Le génie technologique des anciens

Les historiens ont longtemps posé en dogme que le savoir scientifique appartenait à nos seuls contemporains. En conséquence, ils refusaient d'envisager que nos ancêtres les plus lointains aient pu posséder la moindre connaissance en matière de sciences et de techniques. Il y avait bien, ici et là, quelques voix impertinentes pour faire remarquer que certains faits étaient troublants. Mais elles étaient peu écoutées, le plus souvent ignorées et parfois tournées en ridicule. Nous avons tous en tête quelques exemples fameux de ces "mystères de l'archéologie", dont une abondante littérature s'est emparée avec plus ou moins de bonheur depuis un demi-siècle : connaissances mathématiques, astronomiques ou géographiques en avance sur leur temps, instruments et outils anachroniques, techniques sophistiquées dans des domaines tels que l'architecture ou la métallurgie… autant de témoignages incontestables d'un savoir et d'un savoir-faire parfaitement maîtrisés dès la plus haute Antiquité. Aujourd'hui, les progrès réalisés au cours des dernières décennies en matière de recherche archéologique nous permettent de reconsidérer d'un oeil neuf ces témoins de connaissances naguère qualifiées d'"impossibles". Etrangères à leur contexte historique, bien souvent uniques en leur genre, ces véritables " pièces à conviction" ne nous permettent certes pas, à elles seules, de connaître précisément ceux qui les ont conçues. Elles ne sont rien d'autre que des pièces de puzzle. De simples pièces, mais essentielles dans notre recherche des civilisations disparues. Nous voyagerons, au fil de ces pages, dans l'espace d'abord, de la Grèce à la Chine, en passant par la Mésopotamie, l'Afrique, l'Europe de l'Ouest, l'Inde et même l'Antarctique. Dans le temps ensuite, que nous parcourrons en tous sens, depuis la préhistoire jusqu'au XVIe siècle de notre ère. A travers les disciplines enfin, car il sera question, outre d'archéologie, de mécanique, de mathématiques, de cartographie, d'astronomie, d'électricité, de métallurgie, de géographie, de chimie, ou encore d'aéronautique.

03/2013

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Sociologie

Après la dictature. La société civile comme vecteur mémoriel

Le présent ouvrage s'inscrit dans la continuité des réflexions entamées dans le cadre de l'axe 2 du laboratoire 3L.AM des universités d'Angers et du Maine sur la thématique des "formations, déformations, et transmissions des mémoires culturelles", envisagée d'un point de vue résolument pluriel. Les textes ici présentés sont regroupés en deux parties distinctes, Stratégies mémorielles et Fictions et transmission de la mémoire. Cet ensemble permet de démontrer que, lorsque la question de la mémoire se pose, les spécificités nationales s'estompent au profit de similitudes que l'on retrouve non seulement dans la plupart des pays qui ont eu à connaître des régimes dictatoriaux ou totalitaires mais aussi dans la plupart des genres ou des modes d'expression qui s'en emparent. Qu'il s'agisse de l'archive, de la presse ou des arts, la question de la mémoire se pose et s'exprime en termes semblables quel que soit le lieu géographique concerné ou l'époque, ce qui justifie l'approche multidisciplinaire qui est proposée ici : les études portent en effet sur l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne, l'Italie, le Portugal, mais aussi sur l'Afrique du Sud, l'Argentine, le Chili ou Cuba. Et il est intéressant de constater que dans tous ces pays, et sous des formes diverses, les populations n'ont pas laissé le traitement de la question de la mémoire à la seule classe politique, ni même aux seuls historiens. Journalistes, romanciers, poètes et dramaturges s'en sont également emparés à un tel degré qu'il est parfois difficile de trouver la ligne de démarcation entre ce qui relève de la fiction et ce qui appartient à l'Histoire. La question est en effet hautement délicate dans des pays devenus ou redevenus démocratiques, qui ne veulent pas que leur mémoire soit confisquée par les élites au pouvoir comme leur passé l'a souvent été.

04/2012

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Critique littéraire

L'année 1925. L'esprit d'une époque

« Il y a des dates qui comptent, d’autres qui tombent en poussière. Tandis que 1896 ou 1907 se laissent oublier et ne marquent plus pour nous que des heures surannées, 1900 est une échéance, un jubilé, noces d’or du passé et de l’avenir ». C’est en orfèvre que Paul Morand célébrait 1900, trente ans après. Entre temps il aura été un des héraults des Années folles et, tout particulièrement, de l’année 1925, qui tout autant que 1900 a marqué une échéance et s’est vite imposée à la mémoire collective comme une année mythique. Étonnante et durable fortune ! Entre l'armistice de 1918 et la crise de 1929, les années vingt, profondément marquées par les horreurs de la Grande Guerre, présentent un singulier mélange de désarroi, de révolte et de frivolité. À la fin des combats qui ont dévasté l’Europe, tout un monde s’écroule, plongeant modèles et valeurs dans une crise durable. En cette période d’extraordinaire effervescence, la table rase et l’expérimentation sans tabous sont à l’ordre du jour. Les moeurs oscillent entre deux tendances fortes : émancipation et détraquement. Amour et libertinage jouent à cache-cache aux quatre coins de l’Europe galante. Discréditée par un conflit qu’elle a provoqué ou qu’elle n’a pas su empêcher, la politique hésite entre les tentations du communisme et du fascisme. Et la littérature, gagnée elle aussi par la difficulté d’être, cherche les voies de son renouvellement. Pour restituer l’esprit de cette époque qui à tant d’égards dialogue avec la nôtre, il fallait remplir deux conditions. Réunir, en premier lieu, des recherches travaillant dans des disciplines différentes. Se croisent ici des travaux de spécialistes d’architecture et de cinéma, de littérature française et de littérature comparée, d’études anglo-américaines et de Kulturwissenschaft, des hispanistes et des slavistes, des italianistes et des historiens du sport. D’autre part, il était indispensable de faire appel à des spécialistes internationaux.

06/2012

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Histoire de France

Les navires du débarquement. Combats navals de juin à décembre 1944

Le touriste ou le visiteur des musées qui découvre l'histoire du débarquement en Normandie se trouve parfois, au cours de ses visites, face à des restes de navires ou d'armements retirés du fond de la mer. Rarement historiés et souvent laissés pour compte sur une pelouse ou dans un coin d'exposition, ces vestiges (ancres, hélices ou canons) restent muets et ne participent guère à la compréhension de la bataille de Normandie. Qu'ils soient de guerre ou bien marchands, les navires perdus au cours de cet évènement majeur de la seconde guerre mondiale ne sont que très rarement évoqués dans les nombreuses publications disponibles ou dans la scénographie des musées. Pourtant, cette histoire maritime est riche, passionnante et indissociable de la compréhension des batailles et des opérations terrestres propres à la retraite allemande. Tragiques et meurtrières, les batailles navales de l'été 1944 ont produit de très nombreuses épaves en Manche et plus encore en baie de Seine. Elles ont aussi laissé de très nombreuses victimes. Certaines demeurent toujours enfermées dans leur tombeau d'acier que sont les sous-marins tandis que d'autres, pour la majorité, se sont évanouies dans la profondeur des eaux et ne sont plus que des noms gravés au jardin des disparus. Aujourd'hui, quelques monuments côtiers rendent hommage à cette marine marchande qui a beaucoup oeuvré pour la victoire. Il est aussi possible de raconter cette histoire en puisant dans les sources militaires accessibles et en côtoyant le monde des plongeurs locaux qui fréquentent assidûment les épaves de la côte normande. De cette somme de données maintenant disponible, il est possible de comprendre, de mettre en perspective et, surtout, de partager le récit de ces cruelles et étranges aventures maritimes. Que le touriste ou le visiteur en fasse bon usage car la mer, si elle se laisse facilement regarder, ne livre pas aussi simplement ses secrets.

04/2013

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Critique littéraire

Lettres de Madame de Maintenon. Volume 3, 1650-1689

Le tome III de la nouvelle édition intégrale et critique de la correspondance de Mme de Maintenon contient 817 lettres, s’adressant à 108 destinataires différents et s’étendant sur les années 1698-1706. L’archevêque de Noailles et son neveu Adrien-Maurice, comte d’Ayen puis duc de Noailles, sont les deux principaux correspondants. Pendant cette période commence aussi une correspondance suivie avec Mme de Caylus, Mme de La Viefville, abbesse de Gomerfontaine, et la princesse des Ursins. L’éducation des Demoiselles de la Maison de Saint-Cyr demeure un thème. Trois sujets importants retiennent plus particulièrement l’attention au cours de cette période. Tout d’abord les suites de la cabale quiétiste, notamment la condamnation de l’Explication des Maximes des Saints de Fénelon et la rupture définitive de ce dernier avec Mme de Maintenon. Puis le réveil de la querelle janséniste et les premiers reproches à l’adresse de l’archevêque Louis-Antoine de Noailles soupçonné de sympathiser avec le parti janséniste et d’être son protecteur. Enfin la mort du roi Charles II en 1700 et la succession d’Espagne. L’acceptation par Louis XIV du testament espagnol et la proclamation royale du duc d’Anjou comme roi d’Espagne, le 16 novembre 1700, ont eu de terribles suites au cours des années suivantes. Cette décision déchirera l’Europe par de longues guerres. En mai 1702, l’Angleterre, les Provinces- Unies et l’Empereur déclarent la guerre à la France et à l’Espagne et ce n’est qu’en 1713, avec le traité d’Utrecht, et après de longues négociations que les possessions espagnoles seront réparties et les conditions de paix arrêtées. Les lettres de Mme de Maintenon, recueillies dans ce tome III, dont un grand nombre n’a jamais été publié, apportent des éléments précieux aux historiens de cette période et témoignent en même temps de son grand talent épistolaire.

03/2011

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Sports

Images de sport. De l'archive à l'histoire

Les images de sport ont envahi nos écrans, nos journaux, nos rues, nos imaginaires. Ce phénomène n'est pas nouveau. Dès la fin du XIXe siècle, il a accompagné le développement d'une culture de masse et s'est affirmé durant l'entre-deux-guerres puis à l'ère de la télévision. Des images Panini aux clichés de la préfecture de police de Paris, c'est tout un univers de signes et de représentations que ce livre fait resurgir. Sont ainsi passés en revue des athlètes étrusques, Pierre de Coubertin en sportsman, des "poilus" transformés un temps en sportifs, les premiers rugbymen français aisément confondus avec des footballeurs, des lutteurs dépassés par le jujutsu, des athlètes figés à des fins pédagogiques, des corps saisis par la magie ambivalente de Leni Riefenstahl, des sportives de romans populaires, des joueurs de polo argentins qui détournent la tradition gaucho, des héros nationaux promus par L'Equipe, des basketteurs projetés à la une des magazines spécialisés, un cycliste portraituré par Jules Beau, des temples sportifs du XXe siècle. Cet ouvrage collectif se distingue par le fait que les images ne sont pas reproduites en guise d'illustration. De leur production à leur patrimonialisation, quinze historiens mènent l'enquête en France comme à l'étranger et se transforment en entomologistes du fait sportif. Les différents plans, gestes et tenues, les moindres détails permettent de dater ou de lever un anonymat, de redonner chair et vie à des sportifs et à des sportives. Leurs images s'animent sous nos yeux. Françoise Bosman, conservatrice générale du patrimoine, est directrice des Archives nationales du monde du travail (Roubaix). Patrick Clastres, agrégé d'histoire, est professeur de khâgne au lycée Pothier d'Orléans. Paul Dietschy, ancien élève de TENS de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé et docteur en histoire, est maître de conférences à l'université de Franche-Comté. Tous deux animent un séminaire de recherche consacré à l'histoire du sport au Centre d'histoire de Sciences Po à Paris. Biographie de l'auteur

09/2010

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Critique littéraire

Henri Cornaz (1920-2008) et les éditions de la Thièle. Avec 1 DVD

Ce livre nous conte et nous fait découvrir le parcours d'Henri Cornaz (1920-2008), imprimeur, éditeur, militant politique, homme fortement engagé en faveur de la culture. Contraint et forcé, Henri Cornaz reprend l'entreprise familiale, l'Imprimerie Cornaz à Yverdon, en 1947. Typographe de formation, il va devenir un homme de lettres dans tous les sens du terme. Non seulement il se passionne pour son métier - il pérennise l'entreprise en accompagnant avec rigueur et enthousiasme les mutations technologiques du plomb à la puce électronique - mais il s'engage dans un nombre d'activités considérable. Il se joint en tant qu'imprimeur à la guerre d'indépendance algérienne et en tant que militant à de nombreuses causes politiques en Suisse. Convaincu qu'engagements politique et culturel vont de pair, Henri Cornaz concourt au rayonnement du théâtre en soutenant activement les créations de son parent et ami, Benno Besson - qui lui fait découvrir Bertolt Brecht. Il participe également aux différentes déclinaisons de la Revue musicale de Suisse romande, aux côtés de son ami musicien, Pierre Meylan. Enfin, passionné par l'histoire et par sa ville, il s'associe étroitement à la Société du Musée et du Vieil Yverdon qui lui permettra de faire redécouvrir l'Encyclopédie d'Yverdon (1770-1780) grâce à des expositions locales et internationales. La fondation des Editions de la Thièle, en 1969, marque une étape importante. Au travers de leur catalogue - littérature, témoignages, ouvrages sur le cinéma et le théâtre, livres de photographie sur Yverdon - s'incarnent les intérêts variés d'Henri Cornaz. Plusieurs contributions d'historiens, de collaborateurs, d'amis et de proches nous font découvrir les multiples facettes d'un homme passionné dans son métier, dans ses engagements politiques, sociaux et culturels, ainsi que dans ses relations familiales et amicales. Ce livre comprend un film sur DVD, Henri Cornaz, imprimeur. Parcours exceptionnel d'un homme ordinaire, réalisé par Pierre Jeanneret.

03/2011

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Sociologie

Regards croisées sur l'influence de l'âge en sciences humaines et sociales

Bien plus qu'un simple élément distinctif de l'identité de la personne, l'âge contribue à situer l'homme au sein de la société. Dans le cadre d'une approche interdisciplinaire, juristes, historiens, sociologues, spécialistes des sciences de l'information et de la communication et des sciences de gestion ont choisi d'étudier l'influence de l'âge dans le champ des sciences humaines et sociales. Les contributions réunies dans cet ouvrage permettent d'appréhender cette influence sous un jour renouvelé : l'âge y apparaît tout à la fois comme un concept utile pour caractériser le sujet de droit. comme un facteur du positionnement sociétal de la personne et comme un déterminant du comportement du consommateur. Au regard du droit, l'âge est d'abord une variable juridique permettant d'appréhender le sujet de droit. de la conception à la vieillesse. Les contributions de la première partie montrent comment l'âge influe sur la détermination par le législateur du régime juridique applicable. La deuxième partie de l'ouvrage met en évidence la façon dont l'âge permet à l'individu de définir un positionnement social, individuel ou collectif. qui le place en situation de communication, d'affirmation ou, au stade de la vieillesse notamment, en situation de dépendance. Les contributions de la troisième partie, enfin, identifient l'âge comme un déterminant des comportements du consommateur : Que l'on soit jeune ou adolescent, parent de jeunes adolescents, femme jeune ou moins jeune, senior, on ne consomme pas de la même façon. Au total, les chapitres de l'ouvrage dessinent une communauté de vie. avec ses maillages multiples. Qu'il s'agisse des relations juridiques, des relations sociales, des modes de communication. des comportements de consommation, l'âge apparaît comme un vecteur privilégié d'approche, mais aussi de compréhension des relations humaines de tous ordres qui font une société et révèlent son humanité.

01/2011

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Sciences historiques

La Ligue en Bretagne. Guerre civile et conflit international (1588-1598)

La décennie ligueuse (1589-1598) marque profondément l'histoire et la mémoire bretonne, à travers des figures hautes en couleur comme le gentilhomme brigand La Fontenelle ou des événements phares comme l'édit de Nantes. Or l'étude de cette période a été délaissée par la recherche historique. Depuis un siècle, elle était largement abandonnée aux mythes et aux préjugés. La Bretagne n'avait pas encore bénéficié de l'intérêt porté depuis une trentaine d'années par les historiens aux guerres de Religion qui ont divisé et meurtri la France, et plus particulièrement aux soulèvements des ligues nobiliaires et urbaines qui en constituent la phase ultime. Pourtant sur ce plan la spécificité bretonne est forte car les guerres y ont commencé, mais aussi y ont duré plus tard que partout ailleurs en France. Le personnage de Mercoeur, chef de la Ligue en Bretagne a longtemps excessivement focalisé l'attention: l'ouvrage d'Hervé Le Goff montre que la crise ligueuse y fait intervenir des acteurs très divers. Il fournit une analyse novatrice de la genèse nécessairement complexe de cette guerre civile, et de ses motivations politiques, religieuses et sociales. Il reconstitue la cohérence d'événements qui ne sont confus qu'en apparence, et contribue au passage au renouvellement de l'histoire militaire du temps. Il tire pour terminer un bilan d'ensemble de ces troubles survenus dans une Bretagne prospère, en phase de croissance économique et démographique depuis plus d'un siècle. L'utilisation abondante de sources anglaises très largement ignorées auparavant permet en outre à Hervé Le Goff de mettre en évidence les enjeux internationaux de cette guerre, enjeux jusqu'alors peu éclairés. Il démontre l'importance géostratégique de la péninsule bretonne dans le conflit qui oppose alors Espagne et Angleterre. On peut se demander avec lui si, au cours des guerres bretonnes de la Ligue, période particulièrement cruelle pour la province, ne s'est pas joué, en cette fin du XVIe siècle, un épisode essentiel pour la naissance d'un nouvel équilibre européen.

09/2010

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Histoire internationale

Au coeur de la Guerre froide. Le combat d'un ambassadeur américain pour la paix

"Connu pour avoir fermé les portes de l'ambassade des Etats-Unis à Phnom Penh et replié le drapeau étoilé cinq jours avant l'arrivée des Khmers rouges, l'ambassadeur John Dean incarne une forme de courage physique et intellectuel injustement négligé dans l'histoire des nations et des relations internationales. De la guerre du Vietnam à celle d'Afghanistan, du Laos à l'Inde en passant par le Liban et la Thaïlande, John Dean s'est souvent exposé personnellement vis-à-vis des autorités qu'il représentait, sans hésiter à contester leur position ni à bousculer certains lobbies auxquels celles-ci pouvaient être liées... Franc-tireur mais rassembleur, dissident mais loyal, séduit par le message universaliste des Etats-Unis mais soucieux des particularismes nationaux, il ne pouvait qu'irriter les radicaux de tout bord. Il relate, avec beaucoup d'honnêteté, une expérience dont la valeur ne réside pas seulement dans les compléments qu'elle est susceptible d'apporter aux historiens de métier et que ceux-ci peuvent croiser avec d'autres sources. De la confiance qu'il manifeste dans les vertus d'une diplomatie de combat, alimentée par des visites de terrain, des échanges inlassables avec tous et d'un apprentissage continu des cultures étrangères et des coutumes locales, on pourra tenter de dégager les grandes lignes d'une méthode de négociation. Qu'un ancien diplomate puisse interpeller la mauvaise conscience des Etats-Unis dans un ouvrage dont la version originale a été officiellement soutenue par le département d'Etat, voilà qui rassurera tous ceux qui doutent encore de la capacité de cette grande démocratie à regarder en face ses propres erreurs", Pierre Journoud. Une autobiographie passionnante et émaillée d'humour, où l'on suit pas à pas John Dean des services secrets américains - au sein desquels il contribua à "retourner" un savant nazi - aux arcanes des grands conflits périphériques de la Guerre froide.

09/2011