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Littérature française

Oeuvres complètes. Volume 23, Romans Tome 5 (1917-1921)

Les années sombres de la Grande Guerre se reflètent dans l’oeuvre romanesque de Ramuz : la proximité de cette tragédie collective modifie en profondeur le regard de l’écrivain. La critique est unanime à reconnaître dans Le Règne de l’esprit malin, paru dans les Cahiers vaudois en 1917, un tournant : Ramuz y abandonne les intrigues articulées autour d’un personnage-héros au profit d’un tissage de plusieurs trajectoires, affectées par un événement d’ampleur métaphysique. Roman « mystique », donc, puisqu’il donne à voir l’éternelle lutte du bien et du mal, et que le poète y cherche, par l’écriture, à rendre visible le surnaturel. Au diabolique Branchu qui, dans Le Règne de l’esprit malin, perturbe la quiétude villageoise, s’oppose la pure Marie Grin de La Guérison des maladies. Publié en 1917 dans les Cahiers vaudois, ce « mystère » lémanique met en scène un groupe de marginaux touchés par la grâce de cette jeune thaumaturge, dans une petite société fermée qui aspire à l’ordre bourgeois des bien-pensants. Paul Claudel, enthousiaste, souligne le paradoxe de ce « livre chrétien » où on ne « trouve pas une seule phrase qui parle de Dieu ». Dans Les Signes parmi nous, Ramuz agence en 1919, toujours à l’enseigne des Cahiers vaudois, une série de morceaux qui forment un « tableau » de l’atmosphère morose caractérisant la fin de la Première Guerre mondiale. Les catastrophes réelles (grippe espagnole, grève ouvrière, orages destructeurs) annonceraient-elles l’Apocalypse ? Si Caille, le colporteur biblique, incarne la face sombre d’un protestantisme sectaire, ce sont finalement les amoureux qui triomphent, témoins de l’éternel « recommencement » de la vie. Au début des années 1920, Ramuz met en chantier divers projets qui n’aboutissent pas. Seul « Travail dans les gravières » nous a semblé suffisamment achevé pour être publié. Dans ce roman inédit daté des premiers mois de 1921, l’écrivain concentre sa réflexion sur le destin d’un personnage qui illustre à l’extrême la condition de l’homme abandonné à lui-même. Le récit est représentatif de la production de cette période : audacieuse dans le style, exploratoire dans les formes narratives, philosophique quant au contenu. Ce volume contient Le Règne de l’esprit malin, La Guérison des maladies, Les Signes parmi nous et « Travail dans les gravières ». Le disque qui l’accompagne comprend une reproduction du manuscrit de « Travail dans les gravières » avec sa transcription en regard, les cinq versions du Règne de l’esprit malin (préoriginale de 1914, 1917, 1922, 1937, 1941), les trois versions de La Guérison des maladies (1917,1924, 1941) et les trois versions des Signes parmi nous (1919, 1931, 1941), qu’un logiciel permet de comparer.

09/2012

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Scolaire lycée général et tech

Anglais 1e technologique Impact

Impact pour le Bac ! - Une approche actionnelle dans le cadre du programme de première. - Une méthode pour vous guider dans la mise en ouevre du CECRL : des tâches et activités langagières clairement repérées. - Des textes choisis pour leur simplicité de façon à ce que les élèves puissent aller jusqu'au bout. - Un manuel qui répond aux besoins spécifiques des élèves des séries technologiques : des textes courts et concrets et des documents accessibles choisis en fonction de leur interêt pour les élèves.
- Un manuel qui intègre les nouvelles dispositions du Bac pour la série STG. - Une large place accordée à l'oral, avec des guidages et des tâches variées pour faciliter la compréhension ainsi que la prise de parole en continu ou en interaction. - Une progression grammaticale logique avec une approche de la grammaire en contexte : les points sont repérés dans les textes étudiés. - Un support vidéo complètement intégré dans la méthode Impact et exploité largement au fil des chapitres.
Nouveau ! Complément à télécharger sur le site : - des fichiers audio au format MP3 pour les baladeurs de vos élèves de Première : des entraînements à la partie compréhension de l'oral, des exerices de prononciation, des résumés de textes figurant dans l'ouvrage, etc. Structure de l'ouvrage Le manuel comporte 10 folders dont les thèmes ont été choisis en fonction des quatre notions qui sous-tendent le programme de première : domination, influence, révolte et opposition.
Chacune des étapes du folder conduit à une tâche qui met l'élève en situation de production : prise de parole en continu, interaction orale ou écriture. Structure d'un folder : - Chaque folder ouvre sur une double page comprenant trois documents qui donnent le background culturel de la problématique développée dans la suite du chapitre. - La seconde double page comporte, à gauche, un document oral accompagné d'exercices de prononciation et, à droite, un document vidéo.
- Deux textes développent la problématique et servent de support à l'étude du point de grammaire. - L'apprentissage de la grammaire est construit en trois temps : observation, exercices, puis mise en pratique dans une situation orale souvent ludique. - Dans la page d'expression, l'une des tâches orales conduit au sujet d'écriture. - Une page ludique finit le folder L'apprentissage du vocabulaire fait l'objet d'un entraînement spécifique, avec des guidages accompagnant les documents oraux et écrits, et une banque de mots assortie d'exercices mettant les mots en contexte.
Chaque folder est ponctué d'une évaluation soit orale, soit écrite, dans le cadre de la préparation à l'examen. Cinq fiches méthodologiques permettent d'entraîner les élèves à développer leurs stratégies d'apprentissage. L'ouvrage se termine par un précis grammatical accompagné d'exercices.

04/2007

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Beaux arts

Le vent se lève

Consacrée aux relations que l'humanité entretient avec la Terre, cette nouvelle exposition de la collection du MAC VAL rassemble des oeuvres qui traduisent la richesse et les paradoxes de ces liens, composés d'émerveillement, d'amour, de critique scientifique et sociétale, d'espoir et d'aveuglement, d'inspiration et de rêverie... Une histoire de l'art récente et jeune, en réaction aux états du monde par des artistes qui ne peuvent regarder ailleurs, un choix que nous sommes heureuses de défendre. Si ce recueil d'oeuvres illustre plusieurs facettes d'une histoire façonnée par les hommes et dont ils portent la responsabilité, il a pour fil rouge le sujet de la marche et replace l'humain au centre du paysage terrestre, arpenteur de sa vie et acteur de son devenir. Les oeuvres "parlent" ici de la terre et de la complexité de l'action humaine, étrange et ambivalente, autoritaire et désinvolte, nourricière et destructrice, poétique et économique. Alors que chacun sait qu'une autre façon de pratiquer la Terre est nécessaire, la jeune génération reste presque seule à se soulever en faveur d'un ordre nouveau ! Partout apparaissent ces mouvements de contestation et de progrès, pacifiques ou plus violents, insubordonnés à la réalité économique, aux objectifs de croissance, à tout ce que nous savons avec certitude participer à la destruction du vivant, dont nous sommes partie prenante, consciente et meurtrière. Et le musée, quel est son rôle, quel peut être son avenir dans la société ? Il doit se réinventer, remettre en perspective ses missions de conservation, de production, d'accumulation, se penser moins comme un conservatoire que comme un laboratoire, un lieu à parcourir et, surtout, à vivre pour y échanger et questionner avec le public un présent vers lequel les artistes nous conduisent. Pour nous accompagner, nous avons sollicité des auteur. e. s et des artistes pour leur engagement, leur partage d'expériences positives, singulières et combatives, afin d'élargir cet ouvrage à des regards extérieurs, à d'autres voix. Exposition au MAC VAL à partir du 7 mars 2020. Avec les oeuvres de Boris Achour, Dove Allouche, Pierre Ardouvin, Bianca Argimon, Hicham Berrada, Michel Blazy, Christian Boltanski, Véronique Boudier, Charlotte Charbonnel, Ali Cherri, Clément Cogitore, Emile Compard, Franck David, Julien Discrit, David Douard, Jean Dubuffet, Anne-Charlotte Finel, Nicolas Floc'h, Charles Fréger, José Gamarra, Lola Gonzàlez, Dominique Gonzalez-Foerster, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Ange Leccia, Benoît Maire, Pierre Malphettes, Didier Marcel, Angelika Markul, Jean-Charles Masséra, Philippe Mayaux, Bernard Moninot, Roman Moriceau, Jean-Luc Moulène, Tania Mouraud, Jean-Christophe Norman, Gina Pane, Laurent Pernot, Laure Prouvost, Enrique Ramirez, Paul Rebeyrolle, Evariste Richer, Loup Sarion, Bruno Serralongue, Tal-Coat, Stéphane Thidet, Thu Van Tran, Jean Tinguely, Gérard Traquandi, Tatiana Trouvé, Morgane Tschiember, Agnès Varda, Marion Verboom, Virginie Yassef...

06/2020

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Littérature française

De Claude François au Théâtre Darius Milhaud. Une vie dans l'ombre

"Dés mon plus jeune âge, les célébrités me faisaient rêver" Après avoir été le chauffeur accompagnateur de Claude François, Rémy Henry va réaliser avec succès toutes ses ambitions. Il sera le producteur de très nombreux artistes : Cora Vaucaire, Micheline Dax ; Clémentine Célarié, Claude Brosset. Il sera diffuseur accompagnateur de Sylvie Joly, Annie Cordy, et de bien d'autres encore. Tour à tour animateur de radio, comédien, chanteur, organisateur de spectacles, acteur de cinéma, directeur de théâtre, il met chaque fois son enthousiasme, sa spontanéité, ses idées au service de l'art et quel bonheur de partager toutes ses magnifiques expériences en compagnie des plus grands noms de notre pays. ---------------------------------------------------------------------------- Il rencontre Claude François vers 1972. Claude l'engage au Moulin pour y organiser les réceptions avec sa maman Chouffa. Il part en gala, devient coursier puis travaille dans les bureaux "d'Exelmans" et devient vite l'homme à tout faire car il ne dit jamais non et même chauffeur de Claude. D'ailleurs il ne faut jamais dire non à Claude. Il y restera jusqu'à la mort de ce dernier. Il sera même dans le moulin le jour dramatique où Claude nous a quittés. Il part en tournée avec Annie Cordy et Dave. Puis il revient au Théâtre de la Madeleine où Simone Valère et Jean Dessailly le prennent avec eux. Il crée à Paris "La Cave du Cloitre" avec son ami comédienne Fabienne Barbey. En parallèle il devient attaché de presse. Un jour il assiste à un concert de Cora Vaucaire au "Déjazet" . Il a un coup de foudre et dit à cette grande dame "Je vais créer une société de Production et nous allons travailler ensemble" Elle rit et n'y croit pas. Pourtant il est le seul Producteur à lui avoir fait faire "L'Olympia" en 1991. Il produira presque tous les spectacles de Michel Frantz Auteur-Compositeur et Chef d'Orchestre de la Comédie Française pendant 28 ans. Il parcourt la France de long en large notamment avec Micheline Dax dont il produit plusieurs spectacles. Il devient diffuseur de Sylvie Joly et Jean Roucas. En 2004, avec ses complices Jean Lespert, Michel Miramont et Bob Estrougo il crée le Théâtre Darius Milhaud auquel viendra se joindre son vieux complice le metteur en scène Vincent Auvet. C'est ce dernier que le mettra en scène dans plusieurs créations. Le TDM est un nouveau succès comme le sera le Festival de Théâtre de Beaune-La-Rolande qu'il crée en 2008. Bref cet autodidacte, Producteur, Directeur de Théâtre, Animateur Radio et scène, Attaché de Presse, Comédien, etc. nous livre quelques moments de sa vie dans l'ombre des artistes.

10/2020

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Histoire ancienne

Châteaux médiévaux dans l'espace rhodanien. Territoires, constructions, économie

Jean-Michel Poisson appartient à cette génération d'enseignants et de chercheurs qui a traversé, accompagné et encadré le développement moderne de l'archéologie médiévale française ces quarante dernières années. Entendons par là une archéologie en mouvement, parce que spécifiquement consacrée à une période longtemps pensée (trop) documentée par d'autres sources et qui de fait a dû s'imposer dans l'Hexagone face à celles, mieux enracinées, mieux enseignées, mieux institutionnalisées de l'Antiquité classique et des âges des métaux et des pierres, mais parfois peut-être aussi face au scepticisme et à l'ironie défensive de collègues qui ont pu mettre plus de temps à saisir l'efficience pluridisciplinaire des études médiévales. A l'image de l'histoire voulue totale des années 1970, cette archéologie médiévale moderne qu'il a faite prônait depuis les années 1960 une approche globale de la société médiévale, de l'usage de ses monuments et des traces de son quotidien enfouies dans les sols. Elle se voulait soucieuse également de développer des méthodes d'investigation scientifique innovantes et capables de s'orienter vers des domaines de recherche alors nouveaux comme l'habitat, la culture matérielle et la vie quotidienne, les formes d'agglomérations subordonnées (ou non) à un château, les manières d'habiter... tous thèmes qui sont devenus peu ou prou familiers aujourd'hui mais qu'il a fallu expérimenter, jalonner, encadrer et consolider, ce à quoi notre collègue et ami s'est employé durant plus de quarante ans. C'est le témoignage de cette aventure scientifique, individuelle et collective - au sein de l'EHESS et du CIHAM bien sûr, mais aussi du CNRS et des universités de Lyon et Avignon - que permet aujourd'hui de retracer le rassemblement d'une partie de sa production académique jusqu'alors dispersée dans différentes revues et actes de colloques édités en France ou ailleurs en Europe. Une partie seulement car ces varia ne regroupent à vrai dire qu'une sélection de ses principales contributions métropolitaines, rhône-alpines ; delphinales, foréziennes et savoyardes, ce qui ne rend pas justice à l'ampleur de sa recherche mais demeure un juste reflet de son enracinement et de son engagement régional dans une carrière internationale, par ailleurs particulièrement féconde. C'est là sans doute une trajectoire et un parcours peu fréquents, qu'il convient de souligner, que d'avoir su et pu construire un terrain métropolitain de recherche jusqu'au tournant des années 2000 tout en ayant poursuivi une carrière italienne insulaire dont on ne signalera ici, pour mémoire, que sa contribution aux fouilles de Brucato, sa direction des fouilles d'Urvei en Sardaigne et surtout sa publication, encore récente, des fouilles de Calathamet en Sicile.

12/2018

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Littérature française

Soldier

Emmett Williams (1925-2007) fut, entre 1966 et 1970, éditeur, avec Dick Higgins, de Something Else Press, d'où sortirent tant de livres d'artistes liés au mouvement Fluxus. Pionnier, dès les années 1950, de cette forme nouvelle de poésie qu'en référence à l'art concret on nomma " poésie concrète ", Emmett Williams rassembla en 1967 le premier recueil sur la production internationale, An Anthology of Concrete Poetry, publié simultanément en Europe par Hansjörg Mayer et aux États-Unis par Dick Higgins. Il la définit dans l'introduction comme une poésie " directe " qui " utilise les éléments sémantiques, visuels et phonétiques du langage comme matériaux bruts ". En opposition à la poésie traditionnelle d'expression subjective, cette poésie cherche à réduire ses moyens au minimum et privilégie les procédés de composition systématiques, fondés sur la répétition, la permutation et un développement mécanique, réglé par un protocole préétabli. En 1973, Emmett Williams publie - toujours chez Something Else Press et chez Hansjörg Mayer - quatre longs poèmes autonomes, dont SOLDIER, composés l'année précédente au California Institute of the Arts et réunis en un seul volume sous le titre A Valentine for Noël. Le livre est en effet dédié, à l'occasion de la Saint-Valentin, à sa jeune femme enceinte, Ann Noël, rencontrée en 1968 quand elle fut engagée pour un an comme assistante de Dick Higgins, et qui, en tant que directrice des ateliers de graphisme au CalArts, a aidé l'artiste à surmonter les difficultés techniques du passage des poèmes manuscrits aux poèmes imprimés. Emmett Williams a précisé plus tard : " Mon premier poème de "soldats mourant" remonte à 1970, au cours de la guerre du Vietnam. " Cette première version de SOLDIER est une planche sérigraphiée en rouge et bleu. Il est évident que la version ultérieure - une suite de 40 feuillets au fil desquels le lecteur voit les trois lettres rouges du mot DIE (mourir) gagner une ligne à chaque fois - est visuellement plus frappante et politiquement plus efficace : par le moyen le plus simple, elle rend typographiquement visible la progression inexorable de la mort dans la colonne de soldats. Pour cette réédition, il a paru tout aussi évident que la publication du poème en un volume séparé permettait de lui restituer son fonctionnement implicite de flip book. La dimension de jeu, présente dans toutes les œuvres d'Emmett Williams, semble ici s'être réfugiée dans la forme enfantine de ces livres animés, conçus pour donner l'impression d'un mouvement continu : loin de contredire le tragique du sujet, la forme du flip book est mise au service de la protestation contre la guerre comme machine à tuer. Un flip book pour adultes, toujours d'actualité.

06/2014

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Droit

Le renouvellement des sources du droit. Illustrations en droit de la communication par internet

Le renouvellement des sources du droit peut être étudié sous deux aspects. qualitatif et quantitatif. Il y a renouvellement des sources du droit d'un point de vue qualitatif lorsque des sources d'une nouvelle espèce, d'un nouveau genre ou même d'une nouvelle nature apparaissent Il y a renouvellement des sources du droit d'un point de vue quantitatif lorsque des sources préexistantes mais desquelles jaillissait peu de droit deviennent du fleuves de normes, au point de concurrencer les sources ordinaires de règles juridiques que sont la loi et la jurisprudence. En ce livre, le renouvellement du sources du droit est abordé sous l'un et l'autre angles, cela l'aune d'une branche du droit particulière : le droit de la communication par internet Observer cette forme de "droit global" est riche d'enseignements à l'égard de l'actualité et, plus encore, de l'avenir du droit. Ainsi de nouveaux objets normatifs, hier encore inconnus des juristes, peuvent-ils être étudiés : codes privés,chartes, usages, conditions générales d'utilisation,contrats-types, normes managériales, normes techniques, mais aussi modes alternatifs de résolution des conflits, labels, standards, protocoles, meilleures pratiques, indicateurs, algorithmes, etc. Ces nouveaux objets normatifs et les phénomènes de "guerre des normes", de plurinormativité et d'internormativité qui les accompagnent interrogent l'orthodoxie juridique moderne mais aussi et plus fondamentalement l'Etat de droit, la démocratie, certains droits et libertés fondamentaux ou encore l'intérêt général. L'internet a condensé le temps et dilué l'espace. Il a ainsi profondément transformé les sociétés ; et l'univers juridique, dans ses différentes dimensions, est nécessairement affecté. Aussi la fréquentation de son droit invite-t-elle à élaborer de nouveaux outils afin de décrire et expliquer les "faits normatifs" qui le constituent L'observation du droit de la communication par internet est ici au service d'une réflexion relative aux continuités, aux ruptures et aux mouvements actuels et venir des sources du droit. Cette branche du droit est révélatrice de ce quoi le paysage juridique pourrait ressembler demain, lorsque le droit moderne stato-centré aura été débordé par un droit "en réseau" dont les propriétés ressemblent fort à celles du réseau mondial qu'est l'internet. Progressivement. les sources auparavant premières deviennent secondaires, celles qui hier demeuraient à l'arrière-plan se retrouvent sur le devant de la scène juridique, tandis que de nouveaux foyers de normes ô combien singuliers apparaissent. L'objet de cet ouvrage est de constituer un témoignage de ce renouvellement des lieux et des modes de production des normes en cours, un renouvellement qui touche les sources privées beaucoup plus que les sources publiques. posant dés lors la question de l'immobilisme préjudiciable de l'Etat et des organisations internationales.

09/2018

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Actualité et médias

Le tribunal des algorithmes. Juger à l'ère des nouvelles technologies

Juin 2050. Ludmill@, assistant communicationnel de dernière génération envisage une reconfiguration de son réseau de neurones artificiels afin d'intégrer l'Ecole nationale de la magistrature virtuelle du plateau de Saclay. Son but : rejoindre la plateforme de résolution des litiges virtuels. L'épreuve de e-culture générale emporte obligation de disserter sur la phrase de Martin Luther King : "L'injustice où qu'elle soit porte atteinte à la justice où qu'elle soit." Aujourd'hui, cette assertion a tout d'une fable. Mais qui peut dire ce que sera juger dans le futur ? Dès à présent, des questions très concrètes se posent sur l'apport des technologies de l'information et des intelligences artificielles à l'application concrète de la loi : - comment interpréter le résultat d'une décision de justice produite par un algorithme ? - est-il possible de liker les juges et les décisions qu'ils rendent sans porter atteinte à leur indépendance ? - un jugement au format imprimé est-il l'équivalent de sa version numérique ? - comment juger les accidents causés par des véhicules autonomes ? Face à cette disruption imposée, Le tribunal des algorithmes décrit le présent et imagine l'avenir des tribunaux. L'évolution conduira-t-elle à une justice sans procès et des jugements sans travail humain ? Dans ces conditions, comment garantir à tout justiciable les conditions d'un procès équitable devant un tribunal impartial ? Autant de thèmes qu'aborde, parmi d'autres, Le tribunal des algorithmes, non pour clore le débat, mais pour le nourrir. Car l'injustice où qu'elle soit porte atteinte à la justice où qu'elle soit. Les récents traitements des données de justice par les ingénieurs laissent penser que la justice pourrait être rendue non plus par des humains, mais par des machines. Exploitées par des outils numériques, les décisions de justice ne seraient plus le résultat d'un raisonnement intellectuel mais le simple fruit d'une production informatique. Cette justice numérique en gestation bouleverserait le travail des juges et les pratiques des tribunaux. Réalité ou fantasme, elle renouvelle la question de son efficacité et impose au législateur de définir un cadre. C'est dans ce contexte que Emmanuel Poinas, magistrat engagé, propose une réflexion juridique, politique, économique et sociologique sur les enjeux et les effets de ce phénomène : les nouvelles solutions technologiques sont-elles amenées à rendre la justice à la place des juges ? L'Etat doit-il les laisser faire ? Leur recours impose-t-il la mise en place d'une éthique particulière ? Qu'en est-il de la sécurité juridique ? Quel avenir pour l'activité des juridictions ? Ouvrage inédit et original, "Le tribunal des algorithmes" montre qu'en l'état actuel des technologies et du fonctionnement des institutions, la justice ne peut être confiée à l'intelligence artificielle !

01/2019

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Autres philosophes

La figure de Saint Paul dans les oeuvres de Bentham sur la religion

Ce texte collectif, qui réunit parmi ses auteurs des spécialistes de l'oeuvre de Bentham en position d'éditeurs, des philosophes, des historiens, un juriste, est destiné à mettre en relief une déconcertante production littéraire de Bentham sur la religion, et tout particulièrement un étrange livre sur Saint Paul. Locke s'était déjà longuement penché sur cet auteur en tentant de faire le partage, chez lui, entre ce qui était compréhensible et ce qui ne l'était pas. Curieusement, Bentham reprend la question d'une tout autre façon en instruisant le procès d'un certain nombre d'actes de l'apôtre "auto-proclamé" qui se trouve au principe de deux éléments fondamentaux du christianisme : l'apparition d'une sorte de dogmatique censée conserver l'enseignement du Christ ; un tournant ascétique qui n'était pas perceptible dans les paroles mêmes du Christ. Les deux psychanalystes n'ont pas du tout orienté la recherche en sondant l'inconscient de l'individu Saint Paul ; elles nous ont plutôt aidés à mettre sur la voie d'une méthode que Bentham a rodée dans tous les secteurs de la pratique et du savoir qu'il a touchés : celle d'une théorie des fictions, non pas seulement appliquée à des objets différents mais aussi modifiée en retour par ce dont elle s'empare pour le réfléchir. Les autres perspectives de ce recueil s'attachent à saisir la singularité du rapport à la Bible installé par Bentham, lequel se distingue fort de celui que l'on trouve chez les contemporains continentaux de l'Idéalisme allemand qui ont cherché a assimiler le christianisme, et des prédécesseurs français qui se sont heurtés au christianisme au nom des Lumières. Bien entendu, l'une des confrontations majeures ne pouvait manquer de se tenir, sur place, en Grande-Bretagne, avec l'Anglicanisme. La présence dans ce collectif de chercheurs anglais du Bentham Project au contact direct avec les manuscrits de Bentham conservés à Londres donne la conviction que des terres sont encore à conquérir du côté de la pensée de la religion chez cet étonnant fondateur de l'utilitarisme qu'on ne saurait renvoyer en un tournemain à l'athéisme ; peut-être pas même à ce que l'on appellera plus tard l'agnosticisme. La question religieuse ne se traite pas par l'utilitarisme à ses débuts plus facilement qu'aujourd'hui même et il ne s'agit surtout pas de la considérer à part des questions juridiques, économiques, politiques, sociales, voire techniques et scientifiques comme si elles étaient en opposition. Il est significatif et heureux que cette interrogation libre et prometteuse ait été engagée a Sciences-Po (Paris) en juin 2019 dans le cadre d'un programme d'études beaucoup plus vaste.

03/2021

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Poésie

Syrie, l'invention de la guerre. Suivi de Sednaya

Relevant de " l'art documentaire " (Carole Talon-Hugon) ou d'une " factographie " (Marie-Jeanne Zenetti), ce livre de poésie est composé de deux récits d'investigations complémentaires dont l'ambition serait de produire un savoir inédit sur le conflit qui sévit en Syrie depuis 2011. Syrie, L'invention de la guerre (qui donne son titre au livre) se concentre sur les événements qui ont eu cours tout au long de l'année 2013. Fondée sur des " Rapports de la commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne " - soumis en application de la résolution 22/24 du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, cette série de récitatifs s'intéresse aux protocoles de production, d'attestation et de transmission de la vérité des documents sources et, dans une perspective forensique, tache d'ouvrir des points de vue et des lignes de dire pour essayer de renouveler la valeur discursive et démonstrative des représentations de la guerre. La seconde partie du livre s'intitule " Sednaya " et se concentre sur cette prison d'Etat située à 20 kilomètres au nord de Damas où des milliers d'opposants au régime syrien y trouvent la mort, sous la torture ou exécutés par pendaison. Cette fois, à partir de plusieurs types de rapports officiels émanant des sphères juridique et diplomatique (Amnesty international, Observatoire syrien des droits de l'homme, commissions d'enquêtes internationales), s'organise un récit qui tache de rendre compte des états de faits établis au sein de la prison en reconstituant le " parcours " des victimes depuis leur arrivée en détention jusqu'au jour de leur mort. Ce texte de Frank Smith se propose de "dérouter la politique par la poésie" en reprenant les Rapports de la commission d'enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, illustrant ce que Goldsmith revendique : un " geste d'écrire [ qui] est un transfert littéral de langage d'un lieu à un autre, proclamant que le contexte est le nouveau contenu ". Il ne s'agit pas tant ici de montrer et mettre à disposition une masse de documents que de permettre de la voir, de se familiariser avec, de " mettre en évidence " et " rendre manifeste ", à partir d'un traitement et d'une expérimentation singulièrement poétiques. Le texte explore les effets détonants que peut produire le simple déplacement d'un même texte, dès lors qu'il se voit attribuer un nouveau public, un nouveau statut, un nouveau voisinage, un nouvel horizon d'interprétation, de nouveaux branchements institutionnels, avec chaque fois de nouvelles attentes, de nouvelles normes éthiques, de nouvelles formes de sensibilité et de nouvelles implications politiques - bref, de nouveaux effets de sens. Frank Smith a travaillé à France Culture, il est cinéaste.

05/2023

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Musique classique

Symphonie n° 1 en ré majeur (conducteur A3)

Face à l'évolution de la symphonie impulsée par Beethoven au début du xixe siècle, nombreux furent les compositeurs à se détourner de ce genre considérant ses neuf symphonies comme un idéal insurpassable. Les plus audacieux associeront un contenu extra-musical (poème, texte, conte, légende...) pour faire évoluer le genre vers la symphonie à programme (Berlioz, La Symphonie Fantastique en 1830) ou vers le poème symphonique (Liszt, Mazeppa en 1851). Malgré le creux apparent de la production symphonique française entre 1830 et 1860, il faut souligner que la symphonie, bien que subissant un certain désintérêt, n'a pas cessé d'exister. Farrenc, Reber, Bizet et Gounod par exemple sont de ceux à s'être penchés sur le genre symphonique dans l'héritage beethovénien sans pour autant avoir cherché à le développer outre mesure. Cette Première Symphonie, datant de 1855, semble être l'un des premiers succès consolateurs de Gounod après l'échec de ses deux oeuvres lyriques, La Nonne sanglante et Sapho. Sa bonne réception incite d'ailleurs le compositeur à écrire sa Deuxième Symphonie comme il le dit lui- même au travers de ses Mémoires d'un artiste : Je me consolai de mon déboire en écrivant une symphonie (no 1, en ré) pour la Société des Jeunes artistes, qui venait d'être fondée par Pasdeloup et dont tous les concerts avaient lieu salle Herz, rue de la Victoire. Cette symphonie fut bien accueillie, et cet accueil me décida à en écrire pour la même société, une seconde (no 2, en mi bémol), qui obtint aussi un certain succès. Ces deux oeuvres montrent des traits similaires comme la découpe traditionnelle en quatre mouvements ou encore l'effectif instrumental. Pour autant, la Première Symphonie ne mérite pas de s'éclipser devant la seconde composée la même année. Elle déploie une qualité mélodique remarquable dans son premier mouvement. Le travail orchestral et l'énergie poignante du compositeur laissent également entrevoir le caractère théâtral qu'il développera dans sa Deuxième Symphonie et ses opéras. Le deuxième mouvement emprunte sans doute son caractère et son inspiration au second mouvement de la Septième Symphonie de Beethoven. Gounod fait preuve ici d'une grande finesse orchestrale et d'une certaine sobriété, proposant même un passage fugué. Le Scherzo, quant à lui, semble puiser son énergie dans de multiples contrastes, somme toute opératiques. Il souligne avec fluidité l'intérêt marqué du compositeur pour le genre dramatique. Le quatrième mouvement, commençant par une introduction dans un tempo plus lent, ne manque pas de dévoiler son infatigable vivacité. Gounod n'hésite d'ailleurs pas à déployer l'intégralité de l'orchestre lorsque nécessaire. Fidèle au modèle classique et assurément différente de sa soeur, cette Première Symphonie, d'une énergie remarquable, mérite une écoute attentive afin d'en saisir toutes les richesses.

02/2022

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Musique classique

Symphonie n° 1 en ré majeur (conducteur A4)

Face à l'évolution de la symphonie impulsée par Beethoven au début du xixe siècle, nombreux furent les compositeurs à se détourner de ce genre considérant ses neuf symphonies comme un idéal insurpassable. Les plus audacieux associeront un contenu extra-musical (poème, texte, conte, légende...) pour faire évoluer le genre vers la symphonie à programme (Berlioz, La Symphonie Fantastique en 1830) ou vers le poème symphonique (Liszt, Mazeppa en 1851). Malgré le creux apparent de la production symphonique française entre 1830 et 1860, il faut souligner que la symphonie, bien que subissant un certain désintérêt, n'a pas cessé d'exister. Farrenc, Reber, Bizet et Gounod par exemple sont de ceux à s'être penchés sur le genre symphonique dans l'héritage beethovénien sans pour autant avoir cherché à le développer outre mesure. Cette Première Symphonie, datant de 1855, semble être l'un des premiers succès consolateurs de Gounod après l'échec de ses deux oeuvres lyriques, La Nonne sanglante et Sapho. Sa bonne réception incite d'ailleurs le compositeur à écrire sa Deuxième Symphonie comme il le dit lui- même au travers de ses Mémoires d'un artiste : Je me consolai de mon déboire en écrivant une symphonie (no 1, en ré) pour la Société des Jeunes artistes, qui venait d'être fondée par Pasdeloup et dont tous les concerts avaient lieu salle Herz, rue de la Victoire. Cette symphonie fut bien accueillie, et cet accueil me décida à en écrire pour la même société, une seconde (no 2, en mi bémol), qui obtint aussi un certain succès. Ces deux oeuvres montrent des traits similaires comme la découpe traditionnelle en quatre mouvements ou encore l'effectif instrumental. Pour autant, la Première Symphonie ne mérite pas de s'éclipser devant la seconde composée la même année. Elle déploie une qualité mélodique remarquable dans son premier mouvement. Le travail orchestral et l'énergie poignante du compositeur laissent également entrevoir le caractère théâtral qu'il développera dans sa Deuxième Symphonie et ses opéras. Le deuxième mouvement emprunte sans doute son caractère et son inspiration au second mouvement de la Septième Symphonie de Beethoven. Gounod fait preuve ici d'une grande finesse orchestrale et d'une certaine sobriété, proposant même un passage fugué. Le Scherzo, quant à lui, semble puiser son énergie dans de multiples contrastes, somme toute opératiques. Il souligne avec fluidité l'intérêt marqué du compositeur pour le genre dramatique. Le quatrième mouvement, commençant par une introduction dans un tempo plus lent, ne manque pas de dévoiler son infatigable vivacité. Gounod n'hésite d'ailleurs pas à déployer l'intégralité de l'orchestre lorsque nécessaire. Fidèle au modèle classique et assurément différente de sa soeur, cette Première Symphonie, d'une énergie remarquable, mérite une écoute attentive afin d'en saisir toutes les richesses.

02/2022

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Monographies

Max Ernst. Mondes magiques, mondes libérés

Catalogue officiel de l'exposition Max Ernst à l'Hôtel de Caumont du 4 mai au 8 octobre 2023. Artiste érudit et prodigieux expérimentateur, Max Ernst traverse le siècle des avant-gardes avec une insatiable soif de création et laisse derrière lui une oeuvre complexe et très personnelle. Artiste associé au groupe dada et au surréalisme, il suit un itinéraire personnel en se détachant des modalités du groupe et réalise des oeuvres visionnaires et pleines de lucidité. A travers près de 120 oeuvres, ce catalogue revient sur les traces de ce génie créateur en tant que personnalité libre et singulière, et met notamment à l'honneur le lien étroit qu'il entretient avec la nature, le jeu, la magie et la liberté. Si la portée de son oeuvre reste encore méconnue du grand public, l'extravagance et la polysémie de la production de Max Ernst sont impressionnantes. Né en Allemagne, il crée en 1919 une communauté dada à Cologne avant de rejoindre Paris où il participe dès le départ au développement du surréalisme d'André Breton. Il crée de nombreux collages et invente de nouvelles techniques, comme le frottage. Après avoir été interné au début de la seconde guerre mondiale non loin de l'Hôtel de Caumont (au Camp des Milles d'Aix- en-Provence), Max Ernst fuit la France et se réfugie aux Etats-Unis. Il rentrera en France en 1953 et continuera de travailler intensément la peinture, le dessin, la sculpture et l'orfèvrerie. Max Ernst n'aura eu de cesse de se réinventer tout au long de sa carrière. Son oeuvre est nourrie de philosophie, de psychanalyse, de science, d'alchimie, de l'histoire de l'art, de littérature et de poésie. Ce catalogue se concentre sur les grands thèmes des mondes créés par Max Ernst en illustrant la récurrence des thématiques qui traversent son oeuvre, notamment celle liée aux quatre éléments - l'eau, l'air, la terre et le feu - qui, selon la tradition philosophique ancienne et l'alchimie, composent l'ensemble de la matière du monde naturel. L'univers de l'artiste déconcerte et étonne. Grand intellectuel et artiste humaniste - au sens néo-Renaissance du terme -, il défie continuellement la perception en combinant la logique et l'harmonie formelle avec des énigmes insondables, tandis que l'onirisme et le fantastique coexistent pour créer des paysages aux mystères impénétrables. Forêts de pierres, animaux chimères, masques incarnés ou oiseaux anthropomorphes, la beauté énigmatique et parfois même ironique des oeuvres de Max Ernst nous plongera dans l'extravagance de ses mondes, magiques et libérés. Cette exposition bénéficiera notamment de prêts exceptionnels du Centre Pompidou, de la Tate, du Guggenheim Venise, du Musée Cantini, du Max Ernst Museum de Brühl et de nombreux collectionneurs privés souhaitant garder leur anonymat.

05/2023

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Grec ancien - Littérature

Médecine et tragédie en Grèce antique. Scripta minora 1961-2023

Ce volume de Scripta minora réunit l'ensemble des articles scientifiques de Jacques Jouanna (Nancy, 27 mai 1935), membre de l'Institut (AIBL) et professeur émérite de littérature et de civilisation grecques à la Sorbonne, à savoir près de 250 contributions écrites essentiellement en français, mais aussi en anglais et en italien, parues en plus de soixante années de carrière (1961-2023). Il met à la portée du public lettré comme des spécialistes cette oeuvre immense et magistrale, caractérisée par une profonde unité organique, autour de deux genres littéraires principaux, la médecine et la tragédie, qui illustrent tous deux la période de naissance et d'épanouissement de la pensée et des arts grecs qu'a été le siècle de Périclès. D'une part, l'oeuvre attribuée à Hippocrate de Cos, constituée d'une soixantaine de traités médicaux, demeure, par son art de l'observation et la profondeur de son humanisme, un modèle pour le médecin ; elle est aussi l'un des monuments les plus riches et les plus impressionnants de l'éveil de l'esprit scientifique en Grèce et dans le monde occidental. Un nombre élevé d'articles traitent de la paternité, transmission, structure, langue, style ou encore doctrine, des écrits mis sous le nom de celui qui passe pour être le père de la médecine, ainsi que de la postérité de l'hippocratisme, à laquelle Jacques Jouanna a toujours été très attentif. D'autre part, les contributions de l'académicien français permettent de lire d'un oeil neuf, de pénétrer et d'analyser avec une finesse inégalée, la production théâtrale, d'une richesse inépuisable, des trois Tragiques majeurs Eschyle, Sophocle et Euripide, tout en affrontant les problèmes cruciaux, notamment de représentation, qu'elle pose. A côté de ces deux genres, un petit groupe de textes est relatif à l'hellénisme en France du XIXe siècle à nos jours. Afin de faciliter la consultation et l'utilisation du volume, il a été choisi non seulement d'insérer la pagination originelle dans la marge de droite de tous les articles qui sont classés par ordre chronologique, et, pour les renvois internes, d'ajouter systématiquement le renvoi à la nouvelle pagination, mais aussi de le compléter d'un précieux index des mots grecs qui sont discutés. Mêlant idéalement des articles de spécialisation aux travaux de synthèse, ce volume forme le complément indispensable des éditions critiques de Jacques Jouanna, ainsi que de ses biographies monumentales d'Hippocrate (éd. mise à jour, 2017) et de Sophocle (2007). Aboutissement d'une vie d'enseignement et de recherche, il constitue aussi une excellente introduction à l'histoire de la médecine et de la tragédie anciennes, et, plus généralement, à la philologie et à l'histoire de la langue grecque, par l'un des meilleurs hellénistes de notre temps.

05/2024

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Musique, danse

Jean-Pierre Danel. Guitar Hero made in France

Guitariste virtuose et producteur musical indépendant numéro 1 en France : le parcours phénomène d'un musicien autodidacte. Jean-Pierre Danel est un cas d'école. Unique guitariste instrumental à connaître un véritable succès commercial en France (son album Guitar Connection fut numéro 1 du Top 50, et il a reçu de nombreux autres disques d'or et platine, réalisant les plus grosses ventes d'enregistrements à la guitare de l'histoire du disque dans l'Hexagone), il est entré au hit-parade de plus d'une soixantaine de pays, dont les Etats-Unis. Respecté pour le son, le phrasé complexe et la très grande finesse d'expression de son jeu, il est adoubé par ses pairs, et ceux-ci le rejoignent régulièrement en duos : Brian May de Queen, Hank Marvin des Shadows, Andy Powell de Wishbone Ash, les grands guitaristes Albert Lee et Scott Henderson, ou, en France, Louis Bertignac, Laurent Voulzy, Paul Personne, Michael Jones, Axel Bauer, Jean-Félix Lalanne et beaucoup d'autres… Danel Jr (il est le fils du créateur des Neiges du Kilimandjaro, Pascal Danel) est aussi devenu, via sa société créée à l'âge de 20 ans, le plus jeune, puis le premier producteur indépendant en France, récompensé en 2014 par un multidisque de diamant pour 23,3 millions de disques vendus. Il a reçu à ce jour, pour ses multiples productions, 198 disques d'or et platine. Dans le véritable travail d'investigation qu'est cette biographie, vous découvrirez les sources et les méthodes d'une réussite exemplaire et le profil hors norme de ce musicien issu d'une famille aux multiples personnalités, et au profil atypique : ami intime de François Mitterrand, végétarien depuis l'âge de 5 ans, collectionneur de voitures rares, self-made-man - sa vie personnelle est, elle aussi, spectaculaire. Fin lettré, il a publié une vingtaine de livres, dont deux biographies consacrées à Sacha Guitry, qui font partie du programme de l'étude du français aux universités américaines de Harvard, Stanford, Berkeley et Princeton. Il a également consacré un ouvrage à la Fender Stratocaster, dont il possède l'une des plus belles collections européennes, où figure Miss Daisy, une guitare exceptionnelle de 1954, parmi les plus rares du monde. Découvrez comment cet autodidacte, surdoué de la guitare, travailleur acharné aux capacités peu communes, a bâti un parcours remarquable et l'un des plus beaux CV de l'industrie musicale. Une minutieuse enquête, incluant les témoignages de plusieurs dizaines de personnalités du monde de la musique (Laurent Voulzy, Brian May (Queen), Michael Jones, Hank Marvin (The Shadows), et de nombreux autres artistes, journalistes, présidents de majors du disque, le président de la Sacem, les directions de médias nationaux, chaînes de télévision, de radio, attachés de presse, etc.), des dizaines d'extraits d'articles de presse français et internationaux, des extraits d'interviews radio et télévisées. Retrouvez également une analyse de son jeu de guitariste, appuyée des témoignages des plus grands spécialistes de la guitare en France, un survol de ses nombreux duos, sa discographie et un important cahier-photos. Un Guitar Hero made in France, résumé par le journaliste, grand spécialiste hexagonal de la guitare, Christian Séguret : "Il est l'un des rares musiciens de chez nous (avec Django Reinhardt et Marcel Dadi) à avoir fait de l'instrument un objet de rêve grand public, et à susciter des centaines de vocations".

02/2020

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Littérature érotique et sentim

Les Concubines de la directrice - GrandsClassiques.com

Une nouvelle année scolaire débute dans un pensionnat pas comme les autres...POUR UN PUBLIC AVERTI. Les Concubines de la directrice s'inscrit dans le cycle " Par le fouet et par les verges ", dans lequel un institut de jeunes filles anglais est dirigé par Miss Sticker, la plus terrible et la plus austère des maîtresses. Lieu de réputation, il n'est pas moins le théâtre de châtiments et de gratifications distribuées par les maîtresses et les servantes. Miss Reine de Glady, une jeune pensionnaire française, revient pour la deuxième année après des vacances bien méritées. Elle va pouvoir initier les nouvelles entrantes aux us et coutumes du pensionnat... Un roman qui figure parmi les classiques et est issu de la vague littéraire érotique du début du XXe siècle.EXTRAIT : Les parents conduisaient les enfants à la sévère directrice, qui leur donnait quelques explications sur le progrès intellectuel et moral acquis par les élèves, et les quittaient pour ne les retrouver libres qu'aux seules vacances de fin d'année. Les rentrées s'effectuaient par classes, les plus jeunes, les premières, les grandes en dernier, à un jour d'intervalle par division. Et l'on introduisit, dans le salon de miss Sticker, madame de Glady, ramenant sa fille Reine. Que de changements en la fillette, depuis deux ansoù elle fut laissée au mois de novembre entre les mains de la directrice ! C'était maintenant une véritable jeune fille, quoiqu'elle n'eût que quinze ans et cinq mois, à la tournure svelte et élégante, à l'aspect gracieux et aimable. Vêtue d'un costume tailleur bleu, lui pinçant la taille et bombant la poitrine, elle paraissait certes plutôt vingt ans que quinze, mais quels soins la plante avait reçus sous le rapport amoureux ! Un grand chapeau ornait sa tête toujours fine et jolie, aux yeux bleus et souriants, et lui donnait encore davantage l'allure femme. Introduite avec sa fille, madame de Glady salua avec effusion miss Sticker, et la remercia de toutes les bonnes leçons enseignées à sa fille, des progrès merveilleux accomplis, et de sa bienveillante sollicitude qui avait daigné pendant les vacances s'intéresser à l'enfant, au point de lui écrire toutes les semaines. - Reine, conclut-elle, a largement profité sous votre autorité, et avec son père nous nous réjouissons de l'idée que nous eûmes de vous la confier !A PROPOS DE L'AUTEUR : Alphonse Momas, né en 1846, fonctionnaire à la préfecture de la Seine et écrivain français, était l'un des rédacteurs les plus actifs dans la littérature érotique du siècle dernier. Outre Tap-Tap, il écrivit sous divers autres pseudonymes : Le Nismois, Fuckwell, L'Erotin ou encore Un Journaliste du Siècle dernier. Cette multiplication de pseudonymes peut s'expliquer par le fait que la littérature érotique, comme d'autres productions du début du XXe siècle, a connu un début de taylorisation qui tendait à en faire une industrie spécifique soumise aux lois du marché, avec ses procédés standardisés et ses auteurs payés au forfait par l'éditeur.A PROPOS DE LA COLLECTION : Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

03/2018

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Pléiades

Robinson Crusoé

Si l'on s'en était tenu à la volonté de Defoe, son nom n'aurait jamais été associé à celui de Robinson Crusoé. Les historiens de l'Angleterre seraient sans doute les seuls à le connaître aujourd'hui, en tant qu'espion, ou en tant qu'homme de plume à l'activité presque exclusivement politique. En effet, lorsque paraît à Londres, en 1719, la première partie de Robinson Crusoé, le récit des aventures de ce marin qui a passé vingt-huit ans sur une île déserte (ou presque) est censé avoir été "écrit par lui-même". Le succès immédiat et considérable du livre ne change rien à l'affaire : Defoe n'en revendique pas la paternité. Le nom véritable de l'auteur, connu de quelques rares contemporains, demeurera tu plusieurs décennies encore après sa mort. Et c'est une chose singulière que "l'un des premiers maîtres du roman", selon Virginia Woolf, ait soigneusement évité de passer pour romancier. De Robinson Crusoé on ne connaît le plus souvent que la première partie, celle de l'épisode insulaire. La survie du héros y est décrite avec un réalisme d'une puissance inédite jusqu'alors - et inaltérable. C'est qu'il importe pour Defoe que son récit soit de la plus grande véracité possible. La présente édition reproduit également la seconde partie du roman, écrite dans la foulée. Les aventures picaresques s'y multiplient, conduisant le héros jusqu'en Chine et en Russie. À mesure que l'histoire avance, la voix du narrateur semble se dissocier peu à peu de celle de Robinson, qui, progressivement, tend à se rapprocher de la figure de Don Quichotte. La portée édifiante du récit, revendiquée par l'auteur, s'estompe au profit de la pure joie romanesque. "Tant que notre goût ne sera pas gâté sa lecture nous plaira toujours", écrivait Rousseau à propos de Robinson. Virginia Woolf estimait pour sa part que ce roman "ressemble à l'une de ces productions anonymes de toute une race plutôt qu'à l'effort d'un seul homme ; la célébration de son bicentenaire [1919] nous renvoie aux commémorations dont nous pourrions honorer le site multiséculaire de Stonehenge lui-même. Cela vient de ce qu'on nous a tous lu Robinson Crusoé pendant notre enfance, et l'état d'esprit dans lequel nous avons été à l'égard de Defoe et de son histoire est semblable à celui des Grecs à l'égard d'Homère". Le texte de Defoe est accompagné ici – pour la première fois – par les cent cinquante gravures que l'artiste suisse F.A.L. Dumoulin (1753-1834) avait réalisées à partir du roman. Un dossier iconographique retrace par ailleurs deux cents ans d'illustrations, depuis le frontispice de l'édition originale (1719) jusqu'aux chefs-d'oeuvre de N.C. Wyeth (1920). L'appareil critique proposé par Baudouin Millet a été spécialement établi pour la présente édition : il s'agit de la première édition critique en français des deux parties de Robinson Crusoé. Quant à la traduction, c'est celle, classique, que donna en 1836 Pétrus Borel. Borel (sans lequel il y aurait "une lacune dans le Romantisme", disait Baudelaire) et son travail de traducteur sont d'ailleurs présentés par Jean-Luc Steinmetz à la fin du volume.

11/2018

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Droit des affaires

Le droit des affaires, instrument de gestion et de sortie de crise. Les entreprises à l'épreuve de la pandémie

Le 12 mars 2020, la France, frappée par la Covid-19, s'est endormie sur injonction présidentielle. Les ménages se sont calfeutrés. Les activités dites présentielles ont été stoppées, les usines, les écoles et les facultés se sont fermées, les chantiers ont été arrêtés, les commerces - sauf alimentaires - ont tiré leurs rideaux. Les familles, confinées au sein du foyer, ont dû recentrer leur activité pour gérer, de façon plus ou moins heureuse, la coexistence du suivi scolaire ou de la turbulence des enfants présents à la maison et de l'éventuel télétravail des parents. Pour nombre de citoyens français, l'année 2020 aura été celle de la suractivité, au premier rang de ceux-ci les professionnels de santé, qui étaient contraints de rester sans relâche sur leur lieu de travail, confrontés à l'angoisse de l'inconnu, des manques et des surcharges. Les responsables politiques et les gouvernants tentaient par tous moyens d'enrayer cette crise inédite, d'origine sanitaire mais aux conséquences économiques jamais imaginées. Les entreprises, lourdement affectées pour la plupart, découvraient brutalement les vertus - toutes relatives - du télétravail, du chômage partiel, des aides gouvernementales et... des myriades de textes successifs auxquels il fallait se plier. Pour les juristes, chaque jour passé marquait la découverte de nouvelles lois et ordonnances, nouveaux décrets et arrêtés, annulant parfois le lendemain ce qui avait été publié la veille. C'était le temps venu de fiévreuses recherches, de la remise en lumière de grandes notions oubliées ou délaissées, force majeure, imprévision, fait du prince... et de l'analyse des productions textuelles issues de l'état d'urgence sanitaire. Plus tard viendraient l'époque de la reprise, du déconfinement, l'ouverture des soupapes estivales, une insouciance, trop tôt adoptée, puis la rechute automnale ! Comment faire pour ne pas oublier tout cela, pour ne pm laisser le temps faire son oeuvre et niveler le sable de la mémoire ? Comment agir au mieux ? Comment tirer les leçons humaines et juridiques de cette crise inédite ? C'est la question que s'est posée, à l'initiative de son président, le conseil d'administration de l'Association Droit et Commerce, société savante qu'il n'est point besoin de présenter. La réponse est donnée dans cet ouvrage collectif, totalement inédit, image d'une époque en perpétuelle mutation, riche d'enseignements. Il réunit les plumes, les témoignages et les analyses de 45 contributeurs éminents (chefs d'entreprise, chercheurs, hauts fonctionnaires, universitaires, avocats), consacrés à cette période de pandémie, ses données factuelles, l'analyse juridique de ses conséquences, pour permettre, à qui le souhaitera, d'y puiser les bases de sa réflexion, aux juristes et aux praticiens d'y trouver leur inspiration, à l'Histoire d'y trouver ses marques et à tous d'en tirer leçon ! Ses six chapitres constituent un large éventail partant de l'historique de la crise et des témoignages de certains de ceux qui l'ont vécue, en passant par l'affectation de la vie contractuelle des entreprises, de leur vie sociale, de leur gouvernante, de leur actionnariat et de leur raison d'être, des bouleversements des relations individuelles ou collectives du travail, de solutions innovantes générées par la crise, du traitement des litiges des entreprises dans la crise et de celui de leurs difficultés économiques, pour aboutir à une conclusion implacable "les masques nous ont ouvert les yeux ! " A lire sans réserve, que vous soyez étudiants, universitaires, professionnels... même si vous n'êtes pas juristes !

03/2021

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Economie

Histoire économique et monétaire en Suisse occidentale (1589-1818). 3 volumes : Volume 1, Pouvoir, monnaie et faux-monnayage ; Volume 2, Catalogue des monnaies neuchâteloises ; Volume 3, Sources économiques, monétaires, politiques et pouvoir familial

Avec cet ouvrage en trois volumes, Charles Froidevaux propose une histoire monétaire de la Suisse occidentale et un catalogue des monnaies neuchâteloises. Le premier volume propose une histoire monétaire de la Suisse occidentale. Cette étude se situe au carrefour de plusieurs domaines : l'histoire, l'histoire de la pensée économique, l'histoire des crises monétaires et des affaires critiques de faux-monnayage qui en découlent à Berne, Bâle, Neuchâtel et Genève, la numismatique, la statistique, la métrologie et la généalogie. En plus de présenter une histoire monétaire globale de la Suisse occidentale sur plusieurs siècles, le livre se veut aussi une sorte d'encyclopédie et donne des outils pour comprendre l'histoire monétaire, les crises monétaires, les dévaluations, les équivalences entre les différentes monnaies - notamment avec le royaume de France -, ainsi que les relations entre les monnaies des Etats de Suisse occidentale. Pour la première fois, une analyse de la monnaie de Romagne (Romandie) est formulée. Monnaie de compte, elle permettait de synchroniser les monnaies entre les régions de langue française et celles de langue allemande de la partie occidentale du Corps helvétique. Le deuxième volume est un catalogue incontournable des monnaies neuchâteloises, tant pour les chercheurs en numismatique que pour les collectionneurs. Pour chaque monnaie neuchâteloise, il propose une présentation selon les normes actuelles de la numismatique. Les monnaies sont inventoriées selon la collection dans laquelle elles sont conservées, avec numéro d'inventaire, provenance, dimension et poids s'ils sont disponibles. Les collections privées sont séparées des collections publiques pour permettre aux collectionneurs d'évaluer la rareté des variantes et leur potentiel d'apparition sur le marché. Un tableau de correspondances entre les références de l'ouvrage de Wavre, Demole et Montandon publié en 1939 et celles de ce catalogue-ci permet aux musées et aux collectionneurs de mettre leur inventaire à jour. Le troisième volume est consacré aux sources, aux bases documentaires et à l'analyse détaillée des éléments présentés dans les deux premiers. Les documents essentiels cités dans le premier volume ou dans le catalogue y sont transcrits ou photographiés. L'auteur a rassemblé des tableaux généalogiques, plusieurs documents sur le faux-monnayage (dont la correspondance y impliquant des membres du Conseil d'Etat neuchâtelois) et sur les conséquences des conférences monétaires, sous l'Ancien Régime, pour les différents Etats de la partie occidentale du Corps helvétique. Les techniques de lecture des documents monétaires anciens y sont développées, de même que la transcription des abréviations et la manière de déchiffrer les mandats affichant les cours des espèces dans la partie occidentale du Corps helvétique. Le lecteur y trouvera encore une présentation des techniques de fabrication des monnaies et du rôle des maîtres-monnayeurs et graveurs, ainsi que les comptes de fabrication et les volumes de production de l'atelier de Neuchâtel. La dernière partie du volume analyse les relations entre l'industrie du faux-monnayage et les familles au pouvoir à Neuchâtel.

05/2019

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Sociologie

Les enseignants et le genre. Les inégalités hommes-femmes dans l'enseignement du second degré en France et en Angleterre

Comment se construisent les inégalités de parcours chez les enseignants et les enseignantes du second degré ? C'est la question à laquelle cet ouvrage se propose de répondre, à partir d'une comparaison entre la France et l'Angleterre. La question de la différentiation sexuée des parcours des enseignant-e-s souffre d'une invisibilité tant sociologique que politique. En France comme en Angleterre domine l'idée d'un métier "mixte", voire "bien" pour une femme. Pourtant, à partir d'une approche qui combine la prise en compte du contexte sociétal, du groupe professionnel et des stratégies individuelles, ce livre met en lumière la construction des inégalités de genre dans les vies professionnelles et personnelles des enseignant-e-s. Il montre qu'en dépit de la féminisation statistique de ce métier les femmes tendent dans les deux pays considérés à se concentrer dans les échelons les moins prestigieux, ont plus souvent des carrières interrompues et ont davantage recours au temps partiel que les hommes. Celles-ci tendent aussi à prendre en charge la majeure partie du travail domestique et à bénéficier de moins de temps libre que leurs confrères pour des loisirs ou des activités syndicales. Mais la comparaison internationale met aussi en lumière des différences significatives entre la France et l'Angleterre, suggérant par là même que, si inégalités il y a, celles-ci constituent des constructions sociales qui n'ont rien d'immuable. En France, les visées familialistes et égalitaires de l'intervention étatique, conjuguées à une forte autonomie dans la gestion de l'activité professionnelle et de ses temporalités, favorisent chez les enseignantes des modalités de carrière proches de celles des enseignants. En Angleterre, la moindre intervention de l'Etat dans la vie privée des individus, combinée avec des temporalités professionnelles plus contraignantes, tend à obliger les enseignantes à choisir entre le modèle de la mère-épouse et celui de la career woman, accordant ainsi la priorité soit aux activités dites de reproduction, soit à celles dites de production. Mais cet ouvrage montre aussi que l'on ne saurait tirer des conclusions sur l'égalité entre les hommes et les femmes sans regarder du côté de ce qui est considéré comme du "non travail". En effet, si les enseignantes françaises sont davantage susceptibles que leurs consoeurs anglaises d'adopter un modèle de carrière "masculin", cela se fait bien souvent au prix d'un jonglage spatio-temporel important et d'une division du travail domestique plutôt inégalitaire. A la croisée de la sociologie de l'éducation, du travail et des théories des rapports sociaux de sexe, cet ouvrage propose une lecture critique des préjugés qui entourent ce groupe professionnel. Il remet en cause l'idée que l'enseignement se caractérise par l'égalité hommes-femmes, tant dans la sphère professionnelle que personnelle. Mais il montre aussi, grâce au pouvoir heuristique de la comparaison internationale et à l'analyse détaillée des arrangements micro-sociaux, que ces inégalités n'ont rien d'une fatalité.

09/2011

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Procédure pénale

Droit de l'exécution des peines. 6e édition

Le droit de l'exécution des peines est probablement la discipline juridique la plus touchée par l'inflation législative. Les dix lois s'étant succédées depuis 2000 ainsi que leurs décrets d'application, ont porté la matière dans des directions opposées : après la juridictionnalisation de l'application des peines en 2000 et 2004, le législateur s'attache aujourd'hui à différencier le régime applicable aux récidivistes et aux longues peines, dans le sens d'un durcissement, et développe les mesures de sûreté. Dans le même temps et à l'inverse, il favorise le prononcé des aménagements de peine, réduit l'intensité, voire fait disparaître le suivi, et fait de la surveillance électronique statique la mesure d'élargissement phare. Pour y parvenir, et dans un esprit de marginalisation des juridictions classiques d'application des peines, il transfère aux SPIP une partie des missions du JAP. Le rythme forcené de ces réformes rend plus que jamais indispensable une présentation claire, et complète des normes juridiques, dont la complexité technique a considérablement cru ces dernières années. Cette sixième édition comporte ainsi de très importantes modifications. Elle intègre les réformes législatives et réglementaires, comme la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire, tout comme une substantielle production jurisprudentielle. De nouveaux chapitres relatifs aux nouvelles mesures de sûreté ont été ajoutés, telles que le placement sous surveillance électronique ou à domicile. Surtout, le présent ouvrage comporte d'importants développements relatifs aux connaissances en criminologie appliquée à la probation qui se sont développées ces dernières années, ainsi qu'en droit comparé, afin de donner au lecteur le nécessaire recul pour comprendre les enjeux actuels de l'exécution des peines. Cet ouvrage est destiné aux avocats, aux Jap et autres magistrats chargés de l'exécution et de l'applicationdes peines (ministère public, tribunaux et chambres de l'application des peines) et leurs greffiers. Il s'adresse également aux directeurs et travailleurs sociaux des Spip, directeurs et éducateurs de la PJJ, directeurs d'établissements pénitentiaires, directeurs du secteur privé des établissements pénitentiaires, membres du greffe judiciaire pénitentiaire, chefs de service pénitentiaire, et surveillants, élèves de l'Enap, de l'Enm, des centres de formation des avocats, bénévoles du milieu associatif. L'auteure, Martine Herzog-Evans (http : //herzog-evans. com), est professeure à l'Université de Reims et enseigne au sein des masters de droit pénal de l'Université de Nantes, de l'Université de Reims et de droit de l'exécution des peines de Pau/Bordeaux IV/Enap. Elle est membre du comité de rédaction des revues Actualité juridique pénal et European Probation Journal. Elle est également membres de Community Sentences and Measures et de Sentencing and Penal decision-making, panels de la European Criminology Society. Elle contribue à l'élaboration d'un diplôme européen en Criminal Social Justice work entre plusieurs universités européennes et la faculté de droit de Reims. Elle effectue des formations auprès des praticiens.

11/2022

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Essais

Peaux de vaches. Avec 1 DVD

" Ce que le cinéma français compte de plus précieux est moins à trouver dans sa tradition que dans sa capacité à produire des objets à part, des comètes vouées à ne traverser son ciel qu'une seule fois. Ce fut le cas pour Peaux de vaches, premier long métrage tourné par une jeune femme de 28 ans, Patricia Mazuy, sorti en 1989, resté invisible pendant 32 ans. Une belle restauration le ramène sur les écrans. Il ne faut pas le rater, le recul n'ayant fait que renforcer sa nouveauté, sa posture revêche, sa promesse encore vive. [...] La cinéaste s'en remet à une inspiration libre, une grande syncope stylistique soutenue par les accords dissonants du folk hanté de Theo Hakola. [...] Le motif est inséparable d'une expérience physique, comme dans cette scène où éclate la violence des deux frères se battant dans la boue, et se retrouvant maculés d'une couleur grisâtre qui estompe leurs différences. Peu à peu, l'objet du film se précise : l'éclosion d'un sentiment que personne n'avait vu venir, comme une fleur sur un tas de fumier. Ce geste d'amour pur porte un nom : la poésie, la grande, tout simplement. " Mathieu Macheret, Le Monde Le Blu-ray / DVD Peaux de vaches de Patricia Mazuy 1989, 88 minutes + sous-titres anglais, STME et AD Scénario et réalisation Patricia Mazuy Production Titane - Jean-Luc Ormières Image Raoul Coutard / Son Jean-Pierre Duret Musique Theo Hakola avec Sandrine Bonnaire, Jean-François Stévenin, Jacques Spiesser, Salomé Stévenin, Laure Duthilleul, Jean-François Gallotte, Pierre Forget, Yann Dedet Ivres, les frères Roland et Gérard Malard ont mis le feu à la ferme du second, provoquant la mort d'un vagabond caché là. Dix ans plus tard, Roland sort de prison et retourne chez Gérard, qui est marié à Annie avec qui il a une petite fille, Anna. L'arrivée de Roland bouleverse leur vie... Bonus Des taureaux et des vaches De Patricia Mazuy (documentaire, 1992, 56 min.) L'élevage bovin laisse de moins en moins de place au hasard ou à l'empirisme. Tout en mettant l'accent sur les rapports que l'éleveur entretient avec ses vaches, Patricia Mazuy nous entraîne avec humour sur le grand carrousel de la sélection animale et de la recherche de la performance. Colin-Maillard De Patricia Mazuy (documentaire, 1982, 14 min.) Avec Auguste Mazuy et Marthe Mazuy Entre l'Ain et la Saône-et-Loire, un pays dépeuplé où il y a encore des sorciers... et les grands parents de la réalisatrice. Le livre Photographies du tournage de Peaux de vaches par Claudine Doury " Une moissonneuse-batteuse et une ensileuse ", récit de la réalisation du film par Patricia Mazuy " Que faire de la campagne au cinéma ? " entretien entre Patricia Mazuy et Serge Daney " Les plus beaux westerns ont un côté Antonioni, " entretien entre Patricia Mazuy et André S. Labarthe

06/2022

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Littérature française

L'Opéra du moi

A l'occasion du dixième anniversaire du suicide de l'écrivain Jack-Alain Léger (1947-2013), Cécile Guilbert réunit en un volume les oeuvres les plus emblématiques de ses trois premiers pseudonymes. La redécouverte d'un auteur majeur de la seconde moitié du XXe siècle. Avec une quarantaine de titres publiés sous cinq pseudonymes chez presque tous les éditeurs parisiens, une traversée endiablée de tous les genres et de tous les styles - proses poétiques expérimentales, romans d'aventures, sagas historiques, faux polars, récits autobiographiques, pamphlets, etc. -, Jack-Alain Léger a eu une carrière littéraire singulière, marquée à la fois par son immense prolixité, l'inégalité de sa réception, mais surtout par le brouillage des identités et des masques qui en est résulté. Né en 1947 à Paris, brillant élève au lycée Henri IV et précocement très cultivé, il s'essaie d'abord à une carrière de pop star musicale et de poète underground sous les noms de Melmoth et Dashiell Hedayat. Devenu Jack-Alain Léger en 1973 jusqu'à son suicide quarante ans plus tard (il aura entre-temps signé quatre romans sous le nom de Paul Smaïl), sa foi dans les pouvoirs de la fiction et son engagement d'écrivain à la langue foncièrement rythmée et musicale n'ont jamais faibli, malgré la psychose maniaco-dépressive qui le minait depuis l'enfance, en dépit même de sa vertigineuse alternance de succès et d'échecs. Esprit mordant et polémique tout autant qu'élégiaque et romantique à ses heures, brillant et virtuose dans ses constructions romanesques, il a tout fait car il savait tout faire. Le volume rassemble six ouvrages publiés par ordre d'apparition pseudonymique de l'auteur et de manière chronologique. D'abord son premier livre, le seul signé par Melmoth (Being, 1969), puis l'un des plus emblématiques de la pop star Dashiell Hedayat (Le Bleu le bleu, 1970). En ce qui concerne " Jack-Alain Léger " ont été retenus : d'abord Monsignore (1974), polar haletant et sophistiqué sur fond d'intrigues vaticano-financières, best-seller international adapté à Hollywood, succès de tous les malentendus ; puis Autoportrait au loup (1982), récit auto-analytique cru et sans concession, unique dans sa production littéraire ; ensuite Jacob Jacobi (1993), sans doute son meilleur roman, le plus virtuose, le plus amusant, qui concentre tous ses thèmes et toutes ses obsessions ; enfin Ma vie - titre provisoire (1997), fiction autobiographique caractéristique de ses livres tardifs qui, mêlant critique sociale et exhibition sans fard de sa dépression, n'en apparaissent pas moins écrits en " pleine forme ". Précédés de notices relatives aux trois pseudonymes de l'auteur qui les contextualisent à l'intérieur du vaste " jeu de masques " que fut l'existence de Jack-Alain Léger, ce choix de livres restitue la cohérence d'une oeuvre et d'une personnalité uniques dans la littérature française de la seconde moitié du xxe siècle.

09/2023

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Création de site internet

Vue.js. Développement d'applications web modernes en JavaScript

Ce livre de la collection vBook se compose d'un livre de référence sur Vue. js pour développer des applications web modernes en JavaScript avec un framework progressif et d'un approfondissement sous forme de vidéo qui présente le développement avec Vue. js d'un jeu de rapidité et d'adresse. Livre Vue. js - Développement d'applications web modernes en JavaScript Alliant théorie et pratique avec ses nombreux exemples, ce livre sur Vue. js, framework JavaScript facile à prendre en main, s'adresse à tout développeur Front End désireux de développer des applications web fluides, dynamiques et réactives. Bien que des connaissances sur les langages HTML, CSS et JavaScript soient un plus pour appréhender la lecture de ce livre, un chapitre dédié à JavaScript permettra au lecteur d'être à jour des nouvelles syntaxes apparues ces dernières années. Après une introduction sur le concept de DOM virtuel et d'architecture MVVM dont Vue. js s'inspire, le lecteur passe rapidement à la pratique avec l'installation et la configuration des outils d'aide au développement. Il apprend à utiliser Vue. js sur un nouveau projet ou sur un projet existant et devient ainsi en mesure de manipuler le DOM d'une page web, de mettre en place les comportements attendus suite aux actions de l'utilisateur ou encore de gérer des styles CSS à l'aide des directives introduites par le framework. Un chapitre est également dédié à la création de formulaires dynamiques. Dans la suite du livre, l'auteur détaille la manière d'organiser son code en composants et d'architecturer une application en fonction de sa taille, en ayant notamment recours à la mutualisation du code. Le lecteur apprend également à utiliser l'empaqueteur de modules Webpack pour compiler et déployer une application en production. Ayant pris soin de rappeler les concepts de sécurité liés aux applications web (CORS, cookies, jetons JWT, attaques CSRF et XSS, protocole OAuth 2. 0), l'auteur explique ensuite comment consommer des API dans une application de manière sécurisée, d'abord sous la forme d'une API REST puis sous la forme d'une API GraphQL. Pour finir, le lecteur appréhende le routage avec Vue Router pour simuler les URLs de l'application dans un navigateur, ainsi que la centralisation de la gestion des données avec le plug-in Vuex. Vidéo Réalisation d'un jeu de rapidité et d'adresse avec Vue. js Cette vidéo s'adresse aux développeurs qui souhaitent concevoir un jeu de rapidité et d'adresse avec le framework JavaScript progressif Vue. js. Vous commencerez par créer une première instance de type Vue avant d'utiliser Vue. js pour interagir avec le DOM. Vous manipulerez ainsi différentes propriétés, méthodes, attributs ou directives pour initialiser la grille du jeu, modifier l'affichage des cases, compter le nombre d'essais restants ou encore afficher un message de félicitations. Puis, l'utilisation de propriétés calculées, d'écouteurs et de styles dynamiques vous permettra de tester toute la réac

09/2021

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Compositeurs

Karlheinz Stockhausen - Gruppen

Gruppen de Karlheinz Stockhausen est l'une des grandes oeuvres de l'après-guerre, une pièce emblématique d'une période de recherches, d'expérimentations et de formalisations qui a changé le cours de l'histoire musicale. Composée entre 1955 et 1957 pour trois groupes d'orchestres disposés autour du public, elle fut créée à Cologne en 1958 avec trois chefs compositeurs qui représentaient la jeune génération à l'époque : Stockhausen lui-même, Bruno Maderna et Pierre Boulez. Depuis lors, à chaque fois que cette oeuvre a été donnée, elle a été vécue comme une expérience inoubliable. L'auditeur se trouve en effet placé à l'intérieur de sons qui voyagent d'un orchestre à l'autre selon différentes trajectoires, créant ce que Stockhausen appelle une musique dans l'espace (Musik im Raum). Ce n'est pas le seul aspect à travers lequel le compositeur a transposé son expérience de la musique électro-acoustique dans une musique purement instrumentale : il fait aussi entendre des sonorités influencées par son travail en studio. L'oeuvre, d'un seul tenant, dure plus de vingt minutes et dessine une forme fascinante. Elle fut perçue d'emblée comme le chef-d'oeuvre de la musique nouvelle, marquée à l'époque par l'idée sérielle. Seule la disposition des instruments autour du public, qui nécessite un espace particulier, a été un frein à sa diffusion. Pascal Decroupet a travaillé longuement sur cette oeuvre, étudiant notamment ses esquisses déposées à la Fondation Paul Sacher à Bâle. C'est l'un des meilleurs connaisseurs de la musique sérielle des années 1950, comme l'indiquent ses travaux sur des compositeurs tels que Stockhausen, Boulez et Pousseur. Dans ce livre consacré à Gruppen, il situe d'abord l'oeuvre dans son contexte et la relie aux conceptions que Stockhausen cherchait alors à formuler, comme les rapports entre structure acoustique et structure harmonique, entre hauteurs et durées, entre micro et macrostructure. L'organisation du temps devient le facteur principal d'unité, qui subordonne tous les aspects de l'oeuvre. Dans un langage aussi clair que possible, avec de nombreux exemples musicaux et des tableaux, Pascal Decroupet prend le lecteur par la main et l'entraîne à travers les différentes étapes de l'élaboration de Gruppen. Il lui donne toutes les informations nécessaires pour aborder l'oeuvre en connaissance de cause. Il est particulièrement attentif à la relation entre l'organisation complexe de l'oeuvre, qui nécessite d'entrer dans l'atelier du compositeur, et sa force expressive, que l'auditeur saisit par l'écoute. Il consacre son dernier chapitre à une telle approche sensible. Magnifique synthèse sur une oeuvre clé et sur les problématiques musicales de l'époque, cet ouvrage est destiné à tous les mélomanes curieux de comprendre la musique du passé récent. Il sera sans doute perçu comme un livre de référence pour toute la production de l'après-guerre et pour la musique de Stockhausen en particulier.

04/2023

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Beaux arts

Eloge de la folie. Illustré par les peintres de la Renaissance du Nord

Publiée à Paris en latin en 1511, l’Éloge de la Folie est une oeuvre oratoire à la fois légère et profonde. La Folie personnifiée interpelle le lecteur et, sous couvert de montrer les bienfaits qu’elle prodigue à l’humanité, critique avec une ironie mordante les travers sociaux, politiques, religieux du monde. Aucune institution, aucun individu, aucun dogme n’échappent à son jugement. Érasme révèle à travers son discours les troubles religieux à venir, ainsi que les grands débats politiques et philosophiques qui animeront le XVIe siècle. Aujourd’hui plus que jamais, l’Éloge de la Folie garde son ironie, sa saveur, sa pertinence. Au-delà de son humour, ce texte sans concession nous interroge sur la nature humaine, les raisons de nos agissements et la légitimité des fondements de la société. Érasme nous incite à réfléchir sur l’importance de l’humilité, de la simplicité et de la tolérance dans un monde où l’égo et les particularismes sont omniprésents. Grand voyageur épris de savoir, Érasme est l’un des penseurs les plus connus et les plus respectés de son temps. Il symbolise aujourd’hui encore l’intellectuel humaniste convaincu que l’humanité peut progresser grâce à l’éducation et la connaissance qui conduisent à la réconciliation entre les peuples. Dans la littérature et les beaux-arts du XVIe siècle, le fou est prétexte à des considérations morales et spirituelles. Incarnation du vice et du péché, il est mis à l’écart de la société. Mais il permet aussi de représenter tous les débordements et toutes les extravagances pour les dénoncer. Érasme a contribué à enrichir cette vision : dans son texte, la Folie se montre tantôt humaine et bienveillante envers les faibles, tantôt railleuse envers les puissants. Un grand soin a été apporté à la reproduction intégrale des 82 dessins qu’Hans Holbein le Jeune a réalisés pour la troisième édition de l’Éloge de la Folie en 1516 : la technique de photogravure la plus fine a été utilisée pour isoler les dessins de leur fond abîmé afin de retrouver leur tracé d’origine. Restitués dans leur beauté initiale, ils forment un témoignage précieux et souvent humoristique de la lecture d’un contemporain d’Érasme. Cette édition de l’Éloge de la Folie est illustrée par près de 200 peintures, gravures et dessins. Ces oeuvres forment un large panorama reflétant la richesse de la production artistique en Europe du Nord au XVe et au XVIe siècles. Portraits expressifs, paysages flamands aux milles détails, scènes mythologiques et religieuses rythment la lecture du texte d’Érasme et en éclairent le sens. Parmi les nombreuses traductions existantes, nous avons choisi celle de Claude Blum car elle respecte sans doute le plus l’esprit et le ton du texte latin d’origine. Son oralité et les nuances des termes qu’a utilisé Érasme pour évoquer la folie sont fidèlement rendus en une langue rythmée et précise.

10/2013

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Art contemporain

Karina Bisch et Nicolas Chardon. Modern Lovers

Karina Bisch et Nicolas Chardon Modern Lovers 260 pages Bilingue français-anglais 180 reproductions Format : 27, 75 x 19, 75 Broché Textes : Thibaut de Ruyter, Joana Neves, entretien de Frank Lamy avec Karina Bisch et Nicolas Chardon Graphisme : Adriaan Mellegers Coédition MAC VAL / CONNOISSEURS ISBN : 978-2-900450-14-7 Office : 13 mai 2022 25 euros Karina Bisch et Nicolas Chardon (nés en 1974) développent chacun un oeuvre pictural singulier qui s'inscrit dans la suite des projets utopiques des avant-gardes historiques du début du xxe siècle (Bauhaus, Futurisme, Suprématisme, De Stilj, Dada...). Ils pratiquent une "peinture à vivre" savante et burlesque à la fois. Si les artistes se connaissent depuis longtemps, c'est en 2005 avec le projet "There is a love affair between the white cube and the black square" qu'ils décident d'approfondir la relation entre leurs travaux pour la pousser jusqu'à envisager des pièces à quatre mains : une manière de mettre à distance la question de la signature et de l'auteur, le couple devenant ainsi un troisième artiste. Ce projet aux formats divers, de la publication à la performance, a scellé les deux pratiques en un regard croisé et réciproque, jusqu'à cette dernière exposition en duo, où le couple s'installe véritablement au musée, entre maison et atelier. L'exposition "Modern Lovers" s'amuse de l'idée de pavillon : folies architecturales programmatiques des expositions universelles, habitation, étendard... et propose une immense "machine à habiter" , réunit oeuvres de l'une et de l'autre et oeuvres communes dans une scénographie originale entre écrin, maquette et décor, abolissant la frontière entre l'art et la vie. L'exposition se poursuit dans la présente publication coéditée avec la maison d'édition, structure de production et diffusion de multiples que les artistes ont créée, CONNOISSEURS. La majeure partie de cet ouvrage est exclusivement constituée de vues de l'exposition mises en scène par les artistes eux-mêmes, complétées par des reproductions de toutes les oeuvres présentées dans l'exposition. Cette iconographie inédite dialogue avec un entretien des artistes spécialement conduit par le commissaire, chargé des expositions au MAC VAL, Frank Lamy. Des textes commandés à deux complices de longue date ouvrent d'autres perspectives plus rétrospectives. Dans "La modernité, c'est la lutte des classes à la portée de tous ! " , Thibaut de Ruyter, critique d'art et commissaire d'expositions installé à Berlin, dont les centres d'intérêt vont des nouveaux médias au spiritisme, entre culture quotidienne, pop ou underground, revisite l'ensemble du travail des deux artistes, à l'aune de la modernité et de son décor. Tandis que Joana Neves, critique d'art, auteure et curatrice d'expositions d'art contemporain, qui a contribué à plusieurs précédentes publications consacrées à Karina Bisch, nous offre des textes sur chacune des pièces de l'exposition, autant d'interprétations littéraires de leurs formes plastiques. Exposition au MAC VAL : 12 mars-28 août 2022

08/2022

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Comics

Avengers : Etat de siège

Né en 1950, Roger Stern est, dans les années 70-80, l'un des piliers de Marvel. Il écrit alors certaines des séries les plus prestigieuses de la maison d'édition, d'Amazing Spider-Man à Captain America, en passant par Avengers et Doctor Strange. Stern débute dans l'univers des fanzines. Au début des années 70, il publie, avec Bob Layton (qui va lui aussi se faire un nom dans le monde des comics), la revue amateur CPL, où apparaissent, entre autres, les premiers travaux de John Byrne, son ami et collaborateur en maintes entreprises. Après quelques années passées chez DC Comics, Stern revient chez Marvel en 1997 pour raconter la véritable origine de son lutin malveillant dans Hobgoblin Lives ! Cette mini-série est suivie par une autre, tout aussi fondamentale, centrée cette fois sur Norman Osborn : Revenge of the Green Goblin. En 2010, il fait un autre bref retour à la Maison des Idées. Il aide d'abord Kurt Busiek à compléter le sequel de Marvels, Eye Of The Camera, puis il s'illustre sur Amazing Spider-Man et sur la mini-série Captain America : Forever Allies. En plus de travailler pour la bande dessinée, Roger Stern a aussi écrit trois romans best-sellers sur Superman. D'origine italienne, le regretté dessinateur John Buscema est né à New York le 11 décembre 1927. Passionné de peinture dès l'enfance, il s'inscrit au Pratt Institute of Arts pour mieux approfondir sa passion. Mais il se rend vite compte de la difficulté pour un peintre à percer dans le domaine de l'art pur et il tente la carte de sa version commerciale, la bande dessinée, non sans garder une certaine frustration pour l'occasion manquée. Sa première production dans le domaine des comics a lieu en 1948 pour Atlas/Timely (l'actuelle Marvel), pour qui il travaille de façon presque ininterrompue à partir de 1966 jusqu'à sa disparition, en 2002. Buscema a dessiné tous les plus célèbres personnages de Marvel, mais aussi Superman et Wonder Woman de DC Comics et, naturellement, le héros de fantasy Conan le Barbare pendant presque trente ans. Né en 1942, Tom Palmer est l'un des encreurs les plus estimés et les plus célèbres de l'univers des comics. Il commence son activité professionelle le chez Marvel en encrant Doctor Strange. Au cours de ses cinquante ans de carrière, il se distingue surtout comme encreur de Neal Adams, John Buscema, Gene Colan et John Byrne avec lesquels il signe les cycles légendaires des super-héros Marvel dans les années 60 à 90 sur des revues comme X-Men, Daredevil, Tomb of Dracula, Star Wars, Avengers et Doctor Strange. Désormais en semi-retraite, il a aussi collaboré, ces dernières années, avec DC Comics, Valiant Comics et IDW Publishing. Il est également peintre et illustrateur publicitaire.

02/2020

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Histoire de France

Images du Dahomey. Edmond Fortier et le colonialisme français dans la terre des voduns

Le photographe Edmond Fortier est né dans les Vosges (France) en 1862, mais s'est installé à Dakar, dans la colonie française du Sénégal, en Afrique occidentale, au cours de la dernière décennie du XIXe siècle. Il nous a laissé un corpus de plus de 4 000 images, publiées pour la plupart sous forme de cartes postales. Les négatifs originaux n'ayant pas été retrouvés pour l'instant, l'étude de sa production implique la collecte et la mise en ordre d'objets dispersés, depuis plus de cent ans, sous forme de correspondance. Ce livre s'en tient à une sélection bien précise : les clichés pris en 1908 et 1909 dans ce qui était alors la colonie française du Dahomey. Fortier, qui avait quarante-six ans, était alors un photographe expérimenté. Il avait beaucoup voyagé en Afrique de l'Ouest, visitant même la cité reculée de Tombouctou, aux confins du désert du Sahara, en 1906. Professionnel indépendant, éditeur et petit entrepreneur, il a produit ses cartes postales en France et les a vendues dans sa papeterie à Dakar aux touristes des navires transatlantiques faisant escale en ville et aux Européens vivant en Afrique. En 1908 et en 1909, Edmond Fortier a effectué deux voyages en Afrique de l'Ouest, dans la colonie du Dahomey, aujourd'hui république du Bénin. Accompagnant les autorités coloniales françaises, il quitte la capitale sénégalaise Dakar, où il réside, et se met à photographier la rencontre de la délégation avec les populations du Dahomey, y compris des rois et des ministres ; il enregistre des cérémonies, des célébrations et des scènes de la vie quotidienne. La compilation de ces images, diffusées à l'origine sous forme de cartes postales, se justifie par leur valeur documentaire, du point de vue historique et ethnographique. Bien que Fortier soit un étranger qui n'a passé que quelques jours au Dahomey, ses photographies - encore peu étudiées - contribuent à élargir notre connaissance de l'histoire du Bénin au début du XXe siècle. Il s'est probablement souvent immiscé dans les situations représentées, créant des jeux de rôle, car, détenteur d'une technologie de pointe à même de cataloguer et de classer "l'autre" , il était un représentant emblématique de la domination coloniale. D'autre part, à l'inverse, intentionnellement ou non, sa façon de travailler a eu pour effet de permettre de documenter les expressions de la culture et de la religiosité africaines, contribuant ainsi à la mémoire collective des habitants de cette région. Comme nous le verrons, grâce à des circonstances favorables, Fortier a pu photographier d'importantes cérémonies du culte vodun. En outre, il fournit des vues de divers endroits comme Cotonou, Uidá, Aladá, Abomé et Sakété. Quant à la vie quotidienne de la population, il a visité de près le marché de Porto-Novo et a documenté le passage d'embarcations traversant le lac Nokué.

10/2020

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Critique littéraire

Cahiers d'Ivry Février 1947 Mars 1948. Coffret 2 volumes, Cahiers 233 à 309 ; Cahiers 310 à 406

Tome 1. Les derniers Cahiers d'Ivry constituent la fin des Oeuvres complètes d'Antonin Artaud. Ce volume couvre la période qui s'étend de février à juin 1947. Inlassablement, il continue d'y mettre en espace ce qu'il nomme son nouveau Théâtre de la Cruauté. Que signifie avoir "un esprit qui littérairement existe" ? C'est la question qu'il posait à ses débuts à Jacques Rivière, le directeur de La NRF. Vingt ans plus tard, après une longue traversée d'enfermements asilaires, la question est réapparue. C'est bien en effet cette fondamentale question de l'inspiration - question qui hanta aussi les surréalistes - qu'il reprend sans relâche : comment commence-t-on à écrire ? Qui écrit, qui pense en moi ? Quel démon s'empare du Verbe humain avant qu'il ait commencé à penser ? Au fil des pages, les lettres se mettent en mouvement, un rythme progressivement émerge, accompagné de coups, de cris : chorégraphie de gestes et de voix, dessins semés sur la feuille. "Je ne suis jamais né", répète-t-il depuis son enfermement dans l'asile de Rodez, et donc je ne peux pas mourir. A entendre comme production infinie d'écriture, système perpétuel, "machine de souffle", prolifération sans fin d'un corps sans organes. C'est donc là, au creux des pages, entre les pages et les lignes, d'un cahier à l'autre, que s'opère "la matérialisation corporelle et réelle d'un être intégral de poésie" (lettre du 6 octobre 1946 à Henri Parisot). Tome 2. Ce deuxième volume des Cahiers d'Ivry (juin 1947-mars 1948) présente les derniers écrits d'Antonin Artaud, jusqu'à sa mort, le 4 mars 1948. Il y reprend sa théorie du Théâtre de la Cruauté, l'élargissant aux dimensions du cosmos tout entier. Ces ultimes cahiers sont, plus que jamais, la dramaturgie d'une lutte : contre Dieu, les esprits, le sexe humain, l'inconscient, la poésie littéraire, le corps où il étouffe, l'obscénité de la mort... Il y explore une fois encore cette contradiction douloureuse : comment affecter le spectateur, le lecteur, comment jouir à travers lui de ces sensations que je ne puis ressentir dans mon propre corps ? "Je n'ai pas de corps", répète-t-il, dans les années vingt. Cruauté est le nom de cette logique paradoxale. Ce qui le hante alors ? Le modèle théâtral et christique de la transsubstantiation corporelle. La répétition au théâtre, il l'a toujours dit, est une réitération. Chaque fois, il s'agit de refaire le trajet vital du geste, puisé dans sa source corporelle : respiration, circulation du sang entre les corps, mouvements articulés du verbe, vibrations corporelles des mots lancés, cri de la vie. Il est seul à présent sur cette ultime scène, celle des petits cahiers où il joue tous les rôles - dernière tentative peut-être d'hystériser la scène d'écriture, pour combattre la violence psychotique qui, toujours, menace.

10/2011