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Développement durable-Ecologie

La faim, la bagnole, le blé et nous. Une dénonciation des biocarburants

Les biocarburants sont une formidable trouvaille, mais pour qui? Dans le monde entier, usines et raffineries poussent comme des champignons après la pluie. Le blé, le colza, le tournesol chez nous, le palmier à huile, la canne à sucre, le soja ou le maïs dans les pays du Sud servent désormais à remplacer le pétrole. De fabuleux végétaux, utilisés depuis les débuts de l'agriculture pour nourrir les hommes, remplissent aujourd'hui les réservoirs des bagnoles et des camions. Fabrice Nicolino a décidé d'écrire sur le sujet un pamphlet, d'envoyer un coup de poing à ceux qui prétendent que ce bouleversement est une bonne nouvelle, mais aussi aux naïfs qui croient le discours officiel sur ces nouveaux carburants présentés comme " écologiques ". Car la réalité est aux antipodes. En France, le lobby de l'agriculture industrielle, activement soutenu par l'État, cherche depuis la réforme européenne de 1992 de nouveaux débouchés pour ses productions de masse. Le boom des biocarburants relance aussi la machine à engrais et à pesticides, et il détruira bientôt ces réservoirs de biodiversité imposés que sont les " jachères ". Ailleurs dans le monde, c'est bien pire. De l'Indonésie au Brésil, en passant par le Cameroun, les rares forêts tropicales intactes sont dévastées pour laisser la place à ces nouvelles cultures. La demande indécente du Nord, qui veut continuer à rouler en bagnole quoi qu'il en coûte, fait exploser le prix de certains produits de base: dans un monde qui compte près d'un milliard d'affamés permanents, le système industriel préfère donc l'automobile au droit pourtant imprescriptible de manger à sa faim. Et le comble, c'est que les biocarburants ne sont nullement écologiques. Ils contribuent et contribueront toujours plus au dérèglement climatique, comme le montrent de très nombreuses études. Ce petit livre dévoile une mystification totale. Et dénonce ses profiteurs, plus nombreux qu'on croit. Car derrière l'automobile individuelle, il y a nous.

10/2007

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Edition

Espaces, formes et métissages de la collection éditoriale. Europe/Amériques XIX-XXIe siècles

Elément majeur dans les stratégies des éditeurs pour conquérir et fidéliser les lecteurs et lectrices, la collection est aussi, aux XIXe et XXe siècles, l'un des principaux vecteurs de circulation des savoirs. Si la collection est le plus souvent conçue pour un public cible dans un cadre national, son modèle s'exporte aussi au-delà des frontières et s'avère suffisamment malléable pour s'adapter à de nouveaux espaces, géographiques et linguistiques. Par son approche transnationale et comparative, cet ouvrage apporte un nouvel éclairage sur les processus de diffusion et de réception des collections éditoriales dans toute leur diversité. En analysant une vaste gamme de collections (littéraires, scientifiques, historiques, politiques...), les contributions réunies dans ce volume interrogent leur rôle dans les processus de transfert culturel, sur le continent européen et dans les Amériques, tout en mettant en évidence les évolutions du marché du livre et les mutations culturelles qui les accompagnent. Comment les modèles éditoriaux circulent-ils et se transforment-ils dans l'espace et dans le temps ? Quels moyens mettent en oeuvre les éditeurs, les auteurs, les traducteurs, les illustrateurs ou les graphistes pour la diffusion et l'acclimatation de productions étrangères ? Dans quelle mesure les collections ont elles contribué à la construction et au renforcement des identités nationales ? C'est notamment à ces diverses questions que cet ouvrage tente de répondre en mettant au jour les similarités et les hybridations dans les différents espaces, géographiques, sociaux, religieux et institutionnels. La problématique de l'adaptation des modèles éditoriaux et celle du "métissage" dans la formation et la circulation des savoirs constituent les thèmes centraux d'un ouvrage qui, dans une approche globale, donne à lire à la fois les stratégies individuelles et les sociétés en mutation. Par l'étude de ses formes, de ses usages et de ses récupérations, c'est toute la complexité de la collection éditoriale qui est ainsi dévoilée.

09/2021

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Revues

Cahiers d'études romanes Nouvelle série. N°46 (1/2023) : Création d’espaces et espaces de la création. Les formes de mémoire des lieux littéraires et artistiques. Italie, Espagne, Provence

Le volume 46 est consacré à la mémoire des espaces de création : les lieux d'écrivains, les espaces biographiques patrimonialisés, les parcs littéraires, et plus largement le retentissement de la mémoire des lieux sur l'écriture, dans l'aire culturelle romane qui couvre la Péninsule italienne, la Péninsule ibérique et la Provence. Le volume 46 des Cahiers d'études romanes est consacré à la mémoire des espaces de création : les lieux d'écrivains, les espaces biographiques patrimonialisés, les parcs littéraires, et plus largement le retentissement de la mémoire des lieux sur l'écriture, dans l'aire culturelle romane qui couvre la Péninsule italienne, la Péninsule ibérique et la Provence. Les contributions cherchent à décrire et analyser des formes de réciprocité entre la perception des espaces, la création littéraire et artistique et la mémoire des lieux de cette création qui contribue à construire, de nos jours, une identité patrimoniale et territoriale. La première partie du volume, La valorisation des espaces de création et l'expérience de l'oeuvre, porte sur la dimension patrimoniale des espaces de création pour comprendre le rapport entre l'écriture, la mémoire, la réception et la représentation dynamique des productions artistiques. La littérature constitue un guide pour connaître un territoire et le territoire lui-même constitue un guide pour la littérature. La seconde partie, La mémoire des espaces dans la création, propose d'étudier plusieurs modalités du retentissement offert par les images issues de l'espace sur l'écriture (littéraire, graphique et audiovisuelle), en soulignant une véritable expérience de l'être qui va plus loin que l'affinité avec un paysage ou un lieu affectif. Au carrefour des recherches biographiques, géocritiques, écocritiques et de l'intérêt suscité par la géographie culturelle, le tourisme littéraire et la patrimonialisation du littéraire, le volume offre des réflexions différentes et complémentaires sur la mémoire des espaces, ainsi que sur leur inscription dans un patrimoine culturel, matériel et immatériel.

05/2023

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Sociologie politique

Sélections d'écrits sociopolitiques et littéraires

Dans les ouvrages qui ont été sélectionnés pour ce volume, l'auteure a abordé des questions essentielles pour comprendre le fonctionnement de la société contemporaine. La condition féminine dans ses différents aspects est une forme de passe-partout qui permet de pénétrer dans les entrailles d'une société fondamentalement injuste. La pollution environnementale est actuellement à l'origine d'un taux de mortalité qui, à l'échelle mondiale, est comparable à celui de la COVID-19 et elle est sur le point de se convertir en un phénomène irréversible. Les shows internationaux périodiques des gouvernements ne servent qu'à masquer leur décision de continuer à servir les intérêts du grand capital, tout en préservant les énormes profits que ce dernier tire des politiques économiques et sociales néfastes pour l'avenir de l'humanité et de son habitat planétaire. Donc, la promotion et le perfectionnement de la pédagogie de l'environnement sujet traité par l'auteure dans ce volume afin de contribuer à la création d'une conscience écologique de masse, constitue une urgence absolue. L'examen des sociétés transnationales révèle les multiples facettes de l'action d'un pouvoir mondial sans limites, en même temps brutal et sophistiqué. Enfin, la disparition forcée de personnes exige une attention particulière, car elle se caractérise par le fait que sa pratique dans de nombreux pays constitue une forme de terrorisme d'Etat dissimulée sous la conduite d'opérations clandestines et elle se distingue également par sa profonde inhumanité et par les difficultés à prouver le crime et la responsabilité pénale des autorités de l'Etat. La sélection comprend des productions littéraires de Mirta Teitelbaum, publiées sous le nom de Sofia Brey. Fidèle à sa vocation première et à l'idée que la littérature est une forme du processus de connaissance de la réalité, tant pour l'auteure que pour le lecteur. Cela donne une cohérence aux travaux de l'auteure, fruit de son activité professionnelle, et aux récits qui figurent dans de ce livre.

06/2022

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Musique, danse

Arts & musiques dans l'histoire. Tome 7, Maghreb et Afrique Noire, avec 2 CD audio

L'ambition de ce septième volet de la collection consiste à mettre l'accent sur un certain nombre d'éléments géographiques, historiques, culturels, artistiques et musicaux pour rendre compte de la complexe diversité mais aussi de la richesse de mondes trop souvent appréhendés à l'aune des seuls repères et références développés par l'Occident. La première partie de l'ouvrage présente la vaste région constituée par le Maghreb et le Sahara. Indépendamment d'une présentation géo-culturelle, plusieurs dossiers sont consacrés à l'architecture, aux arts décoratifs, à l'art de vivre mais aussi à la façon dont l'orientalisme, en peinture ou en littérature, a marqué l'imaginaire collectif occidental. Enfin un chapitre très documenté est dévolu aux musiques du Maghreb, avec une présentation détaillée des instruments ainsi que des styles et/ou des formes qui s'y rattachent. De même, quelques extraits d'oeuvres du répertoire "européen" soulignent l'influence que ces régions ont pu exercer sur la création lyrique (L'Italienne à Alger de Rossini) ou dans le domaine instrumental (Suite algérienne de Camille Saint-Saëns) ce qui se traduit parfois par des "emprunts directs" (cf La Bacchanale de Samson et Dalila de ce même Saint-Saëns et la Touchiya du Maroc). Une deuxième partie est dévolue aux quatre grandes régions de l'Afrique noire : l'Ouest, l'Est, le Centre et le Sud. Pour chacune d'elles une présentation de l'environnement géographique, historique, culturel et artistique permet de mieux comprendre le contexte et les spécificités qui leur sont propres. Pour chaque zone considérée, de nombreux extraits sonores viennent compléter la présentation de ces immenses régions et souligner l'exceptionnelle variété des productions rencontrées. Deux autres importants chapitres sont consacrés : à l'esclavage et aux diverses traites qui ont marqué l'Afrique au fer rouge, à l'art africain, qualifié de "premier". Ce sera l'occasion de démontrer l'incroyable richesse créative de ce continent et comment il a constitué un puissant vecteur pour le renouveau de l'art en Occident.

10/2014

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Cinéma

Henri Storck, le cinéma belge et l'Occupation

Août 2006 : une polémique éclate dans les médias francophones du pays. Henri Storck, le " père du cinéma belge ", est accusé d'avoir été proche des autorités allemandes sous l'Occupation. Ce cas supposé de collaboration sème d'autant plus le trouble que le cinéaste est, depuis le bouleversant Misère au Borinage (1933), systématiquement classé à gauche sur l'échiquier politique. La controverse qui s'en suit mêle anathèmes et anachronismes, laissant peu de place aux nuances, paradoxes et complexités du social. Dès lors, une enquête historique, s'appuyant sur d'abondantes archives jusqu'alors inexplorées, s'imposait. C'est à une plongée dans l'histoire troublée et méconnue du cinéma belge que l'ouvrage nous convie. Les activités d'Henri Storck durant la Seconde Guerre mondiale ne peuvent, nous montre cette étude, être comprises qu'en procédant à un double désenclavement. Ce destin individuel est, d'abord, replacé dans le contexte de l'industrie cinématographique en guerre, placée sous tutelle allemande, ne survivant qu'au prix de compromis et de compromissions. Le second élargissement est d'ordre chronologique : ce " moment " qu'est l'Occupation est ici réinscrit dans des trajectoires biographiques complètes, mettant en évidence les continuités qui lient guerre et paix, dans le travail d'Henri Storck comme dans celui de nombre de ses confrères. Les rapports, complexes et ambigus, qui unissent art, finances et idéologie sont au centre de l'attention. Invitant à une histoire sociale des productions culturelles, l'ouvrage souligne combien la fréquente réduction historiographique de l'Occupation au seul fait politique occulte la complexité des sociétés en guerre. Le " cas Henri Storck" permet au final d'interroger les zones grises du corps social. A travers cette figure du cinéma documentaire mondial naît ainsi une réflexion sur le conformisme, l'indifférence voire l'opportunisme qui - en temps de paix comme de guerre - font la marche ordinaire de nos sociétés.

04/2010

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Pléiades

Romans et contes

"Le premier problème qui se pose à l'éditeur des Romans et contes de Voltaire est de savoir quelles limites donner à son entreprise, c'est-à-dire quels ouvrages ou morceaux il doit retenir, et quels exclure. De la réponse qu'il donne à cette question dépend non seulement le contenu de l'ouvrage qu'il présente au public, mais aussi la conception qu'il propose implicitement du roman et du conte voltairiens. La question ne se poserait pas si cet éditeur n'avait qu'à suivre les intentions de l'écrivain. Mais Voltaire n'a jamais donné la liste des ouvrages de lui qu'il considère comme contes ou romans. Il n'a jamais non plus donné, en ce qui le concerne personnellement, une définition de ces genres qui permettrait de retenir les oeuvres répondant aux critères énoncés et de rejeter les autres. A vrai dire, il ne lui arrive à peu près jamais de prononcer ces mots pour les appliquer à ses productions. "Petits ouvrages", "petits morceaux" sont les termes qu'on trouve sous sa plume, mais, même lorsqu'il les emploie, il est à peu près impossible de dire ce qu'il met dessous. Le problème serait résolu en pratique, si les premiers éditeurs de Voltaire avaient toujours rangé sous la rubrique en queftion une certaine liste ne varietur de ses ouvrages : on pourrait alors estimer que l'auteur leur aurait donné au moins un accord implicite sur la liste en question. Mais ils ne s'accordent nullement sur le détail du choix des pièces. Et si Voltaire aborde le sujet dans quelque lettre à tel ou tel de ses éditeurs, c'est seulement pour critiquer - de façon d'ailleurs vague - un choix déjà fait par cet éditeur et sur lequel il n'y a plus guère moyen de revenir. Il est donc indispensable de considérer les données du problème avant d'expliquer les raisons du parti auquel nous nous sommes finalement rangés. [... ]" Frédéric Deloffre.

11/2000

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Beaux arts

Des saintes reliques à l'art moderne. Venise-Chicago (XIIIe-XXe siècle)

Modalité du sacrifice que les vivants offrent d'abord à l'au-delà puis, de plus en plus, aux générations futures, la collection est étudiée ici en tant que fait historique, au cours d'un millénaire qui la voit changer deux fois de forme : au départ trésor de temple ou de palais, elle devient, à partir du XIVe siècle, collection particulière et, à la fin du XVe siècle, musée. Changement de forme, changement de contenu en substituant aux saintes reliques et aux merveilles - autres reliques à leur manière - les objets de curiosité et les objets naturels, les antiquités classiques, tant romaines que grecques, et les productions artistiques qui les prennent pour modèles, en attendant l'arrivée des antiquités ethniques et des œuvres d'art moderne. Avec, formant l'arrière-plan, le changement de l'orientation temporelle des croyances collectives que traduit l'expansion de l'idéologie au détriment de la religion. Rupture avec la tradition et basculement vers l'avenir ; avancée de la sécularisation des mentalités ; entrée, timide d'abord, puis de plus en plus envahissante de la perspective nationale dans l'étude et l'appropriation du passé ; démocratisation de la culture et importance sans précédent des femmes : l'anthropologie historique des objets qu'apporte ce livre révèle ces tendances à l'œuvre dans l'évolution des attitudes à l'égard du sacré, de la nature, de l'histoire et de l'art. Cette réunion d'essais savants, qui fait suite à Collectionneurs, amateurs et curieux. Paris, Venise, XVIe-XVIIIe siècle, retiendra aussi bien l'amateur du grand art, l'arpenteur de musées, l'impénitent visiteur que le chercheur patenté. Krzysztof Pomian s'y arrête longuement à la Venise du Moyen Âge et de la première modernité pour arriver, au terme de son parcours, aux États-Unis de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, en passant par l'Italie et par la France.

09/2003

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Beaux arts

Les invasions barbares. Une généalogie de l'histoire de l'art

L'histoire de l'art a commencé avec les invasions barbares. Vers 1800, ces invasions sont devenues soudainement l'événement décisif par lequel l'Occident se serait engagé dans la modernité : le sang neuf des races du Nord, tout en conservant l'ancien, aurait apporté un art nouveau, nécessairement anti-romain et anticlassique, et dont l'héritage était encore manifeste en Europe. Ce récit fantastique, inséparable de la formation des Etats-nations et de la montée des nationalismes en Europe, se fondait sur le double postulat de l'homogénéité et de la continuité des peuples «étrangers» : il fit bientôt tomber les styles artistiques sous la dépendance du sang et de la race. L'histoire de l'art associa ses objets à des groupes raciaux en s'appuyant sur quelques singularités visibles : tantôt leurs qualités «tactiles» ou «optiques» les dénonçaient comme «latins» ou «germains», tantôt la prédominance des éléments linéaires trahissait une origine méridionale, quand le «pictural» indiquait clairement une provenance germanique ou nordique. Les musées, pour finir, regroupèrent les productions des beaux-arts selon leur provenance géographique et l'appartenance «ethnique» de leurs créateurs. Il serait parfaitement vain de chercher à démontrer que l'histoire de l'art fut une discipline raciste : elle ne l'aura été ni plus ni moins que les autres sciences sociales qui, toutes, furent touchées ou orientées par la pensée raciale visant à classer et hiérarchiser les hommes en fonction de traits somatiques et psychologiques qui leur étaient attribués. Mais, montre Eric Michaud, les liens qu'elle a tissés entre les hommes et leurs objets artistiques ne sont pas encore tranchés : l'opinion la plus commune sur l'art est qu'il incarne au mieux le génie des peuples. Aujourd'hui encore, sur le marché mondialisé, la provenance ethnico-raciale exhibée des oeuvres - «Black», «African American», «Latino» ou «Native American» - donne à ces objets d'échange une plus-value estimable. Ainsi s'expose en permanence une concurrence des «races» qui n'est jamais que la même qui présida aux commencements de l'histoire de l'art.

11/2015

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Histoire internationale

Citadinités subalternes en Afrique

Et si la vie urbaine en Afrique ne se réduisait pas au dysfonctionnement, à l'inadaptation, voire au chaos ? Ou plus exactement, est ce qu'il n'existerait pas sous les désordres apparents d'autres logiques citadines plus subtiles, fluides et moins aisément perceptibles, participant à la réinvention permanente de la cité et des frontières qui la jalonnent ? Ces autres récits de et dans la ville sont au coeur de cet ouvrage, qui les aborde dans leur dimension aussi bien anthropologique, géographique, qu'historique. C'est à travers des histoires de corps, d'imaginaires mis en actes, d'espoirs d'autres lendemains, de difficultés et de souffrances également, qu'une autre ville se donne à voir, moins immédiatement saisissable et néanmoins indubitablement vivace. Ainsi, les expériences citadines subalternes étudiées ici ne renvoient pas à une vision statique de situations de relégation, mais plutôt à des formes complexes d'initiatives qui émergent dans les marges ou les interstices urbains. En postulant que la ville est un haut-lieu d'acquisition de ressources, de saisissement d'occasions, de productions imaginaires, mais aussi de contestations plus ou moins directes ou détournées, l'objectif est de penser simultanément des situations de domination et des manières de composer avec elles, au quotidien. L'étude de cette tension constitutive des expériences citadines, envisagée dans différentes métropoles du continent, de la colonisation à nos jours, permet de comprendre les trajectoires de celles et ceux qui négocient leur insertion au sein de sociétés urbaines qui pourtant les marginalisent. Qu'il s'agisse de femmes de bidonvilles, de jeunes habités par le rêve d'un départ au Nord, de groupes politiquement et historiquement minorés, d'anciens détenus ou d'artistes qui tentent de sublimer les frontières sociales comme géographiques, toutes ces expériences de la ville témoignent d'un jeu complexe d'assujettissement et d'émancipation, dont le territoire citadin est à la fois le cadre, l'arène et la condition de possibilité.

02/2018

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Histoire ancienne

Les Solutréens

Visible depuis l'"autoroute du Soleil", la Roche de Solutré a donné son nom à cette brillante civilisation paléolithique, lorsqu'elle fut reconnue pour la première fois au cours du XIXe siècle. Aujourd'hui, l'approche la plus élémentaire de ses productions techniques interdit toute confusion : le raffinement domine la fabrication des plus humbles outils de pierres. Et cet investissement n'a rien d'utilitaire : il répond surtout à des valeurs imposées par la tradition. A l'autre extrémité de cette performance technique, Lascaux nous impose ses éblouissements plastiques. Les lointaines comparaisons extérieures indiquent une affinité africaine, du Nil à l'Atlantique, d'où ces populations ont pu migrer lors d'un épisode climatique rigoureux, à travers le détroit de Gibraltar parsemé d'ilots émergés, voici une vingtaine de millénaires. Avec leurs composantes esthétiques et mythologiques, ces traditions se sont diffusées au sud-ouest européen, du Portugal à la France méridionale, en s'adaptant aux populations antérieures, issues beaucoup plus tôt de la lointaine Mie. Le cadre européen limité a concentré ces échanges et ces émulations réciproques, aux sources de métissages culturels inédits. Toute l'Europe centrale fut ensuite reconquise par la civilisation magdalénienne qui en a résulté, après quelques milliers d'années. L'ouest européen a donc fonctionné comme un laboratoire, où des ethnies d'origines variées se sont rencontrées, ont échangé leurs valeurs, leurs conceptions esthétiques, leurs techniques et leurs mythes. Sur ces fondements, notre continent traditionnel s'est ensuite constitué, tel qu'il apparaît aux périodes historiques, sous une forme homogène et stable. Après une expansion prestigieuse et éphémère, le solutréen a disparu, mais les civilisations paléolithiques qu'il a fécondées ont contribué à forger notre identité actuelle, faite de performances, de goûts et de défis. Le cadre européen a toujours été favorable aux gestations culturelles car, une fois constituées, ces traditions ne doivent plus rien ni à l'Asie ni à l'Afrique : elles ont assumé leur trajectoire autonome. C'est l'aventure que nous poursuivons encore aujourd'hui. Il nous revient de le comprendre et de l'assumer.

09/2018

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Ecrits sur l'art

L'art pauvre des riches

Peut-on en finir avec cinquante ans de paresse d'invention et de mièvreries dans l'art contemporain ? L'académisme artistique d'aujourd'hui ressemble à s'y méprendre à celui du Second Empire, et pour cause : les fortunes des années 2000 ont le même intérêt que leurs lointains prédécesseurs pour le creux, le vain, le décoratif, le sonnant et le trébuchant. Sur toute la planète, on applaudit des prix, pas des oeuvres. On s'esbaudit devant des records, des chiffres et même le nom des acheteurs devient un motif d'euphorie. Les plus lucides y verront la dernière étape d'un phénomène au bout duquel la " culture " aura trahi la cause de l'Art. Les audaces survendues sont profanes, jamais profanatrices. A bien y regarder, oui, nous vivons une répétition de la " fête impériale ", cette époque où Napoléon III et les nouveaux riches de l'acier et de la finance achetaient à prix d'or les productions clinquantes des peintres pompiers. Un triomphe du conformisme d'autant plus exaspérant qu'il passe pour tapageur. Déjà dans les années 1970, en réaction à l'engourdissement et au mensonge d'un art mercantile, des créateurs ont prôné une nouvelle pureté d'expression. En refusant catégoriquement de faire des tableaux, ils ont créé des performances et des installations, autrement dit des oeuvres impropres à la spéculation financière. Tel était l'art contemporain en vérité : une démarche téméraire et d'avant-garde. Une aventure d'un immense impact mais d'une très grande brièveté, que les marchands ont ensuite vidée de sa substance. Le Pop Art et ses imitateurs se sont imposés, suivis par le retour à la peinture, et enfin les stars comme Jeff Koons ou Damian Hirst - portés par le cortège des grandes fondations privées et des institutions muséales complaisantes. Franchement : ne serait-il pas temps de se déprendre du spectacle de l'argent et de la nullité, et d'imaginer le retour de l'art dans des formes forcément nouvelles ?

03/2023

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Art contemporain

Surprise ! Le premier jour du reste de ma vie

Album commémoratif et programmatique de l'atelier atypique, prolifique et résolument pop "images dans le milieu" IDM sous la direction de Jean-François octave des années 1980 à aujourd'hui à l'école d'ARTS de Mons : 3 expositions programmées ! Placé sous le signe de la surprise permanente, et sous la direction de son chef d'atelier Jean-François octave depuis 33 ans, iMaGes Dans Le MiLieu connu dans le milieu belge de l'art public sous le sigle iDM passe ces jours prochains le relais à équipe renouvelée et formée dans son giron atypique mêlant dessin, peinture, sculpture, textile, scénographie, interventions urbaines et street art, photo, vidéo, performances et installations dans un esprit résolument pop mais engagé et responsable. L'occasion donc de faire le point sur cet atelier d'art contemporain transdisciplinaire, pas tout à fait comme les autres, sous la forme d'un abécédaire de 336 pages qui donne la parole à chacun de ses intervenants et donne à voir ses productions hétérogènes au fil des ans, puis à l'occasion de trois expositions aux abattoirs de Mons (BaM), au BPS22, au Mac's Musée des arts contemporains Grand-hornu et d'une soirée à l'iseLP. Mais aussi, au-delà de cette dimension commémorative et festive, l'occasion de réfléchir à ce que peut être et doit être une école d'art forcément transdisciplinaire ancrée dans la vie et dans la ville. Avec des contributions de xavier canonne, nancy casielles, Jeannine Dath, Philippe ernotte, Philippe Franck, Denis Gielen, Pierre-olivier rollin, aldo Guillaume turin, xavier roland, Daniel vander Gucht, christophe veys, etc. Expositions : -Anciens Abattoirs de Mons / BAM (Mons) : 17/10/20 - 31/01/21. -BPS22 (Charleroi) : 21/11/20 - 03/01/21 -Mac's - Musée des arts contemporains Grand-hornu : (avec La cambre - sculpture) : 30/01/21 - 28/02/21 + un événement à l'ISELP en mars 2021.

03/2021

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Opéra

Histoire de l'opéra français. Du Roi-Soleil à la Révolution

Sollicitant les yeux, les oreilles et les émotions, manipulant les idées comme les imaginaires, l'opéra reflète et concentre son époque. Il est tout autant un phénomène culturel d'une ampleur considérable qu'un objet artistique protéiforme, le résultat d'une industrie que le fruit d'une esthétique. Dans l'histoire de ce genre totalisant, le répertoire français occupe une place à part, fortement déterminée par son lien avec l'Etat, depuis son institutionnalisation par Louis XIV, qui consacra la tragédie en musique, jusqu'à l'inauguration en 1989 de l'Opéra Bastille, voulu par François Mitterrand, à l'occasion des festivités du bicentenaire de la Révolution. Né au XVIIe siècle, tout à la fois en s'inspirant et en se démarquant de l'opéra italien, l'opéra français s'inscrit dans un contexte social et artistique spécifique, dont la culture de la danse est l'une des données fondamentales. La période qui s'ouvre avec le Roi-Soleil trouve son terme dans l'écroulement de l'Ancien Régime durant la Révolution. Entre-temps, le genre a infiltré toute la vie musicale, a proliféré jusque dans les colonies. Il s'est ramifié sous diverses formes, dont l'opéra-comique est l'une des plus originales. Derrière quelques noms restés célèbres, comme Lully et Rameau, Grétry et Gluck, c'est une multitude d'auteurs qu'il nous faut redécouvrir. Ce continent lyrique restait à explorer dans la diversité de ses aspects. Une histoire s'imposait donc pour en faire le récit et en décrire les mécanismes, pour en reconstituer les valeurs et les tendances, pour suivre ses acteurs et découvrir ses productions. Entreprise sans précédent par ses dimensions et par sa conception, cette Histoire de l'opéra français en trois volumes réunit une équipe internationale de près de deux cents auteurs - musicologues, littéraires et philosophes, historiens et spécialistes du théâtre, de la danse et des arts. Elle est placée sous la direction d'Hervé Lacombe, professeur de musicologie à l'université Rennes 2. 250 illustrations

04/2021

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Musique, danse

Les cygnes du Kremlin. Ballet et pouvoir en Russie soviétique

En Russie, durant l'époque tsariste, le ballet classique était peut-être le symbole le plus évident de la culture aristocratique. Il disparut par la suite, avec les autres arts, dans le sillage de la Révolution d'octobre, sous le régime soviétique, qui voulut conformer le ballet impérial à ses objectifs de révolution culturelle et de rééducation du peuple. Pourtant, comme le montre l'essai de Christina Ezrahi, l'ambitieuse tentative des autorités demeura vaine. Les Cygnes du Kremlin offre une captivante vue d'ensemble du conflit qui opposa la politique à l'art choreutique, pendant les cinquante premières années de l'ère soviétique, sujet pour ainsi dire occulté dans l'historiographie de la danse. L'auteure révèle comment les directeurs et les artistes des deux plus grandes compagnies de ballets russes - celle du Théâtre Mariinslry de Saint-Pétersbourg et celle du Théâtre Bolchoi de Moscou - résistèrent courtoisement mais avec fermeté à l'hégémonie culturelle soviétique de ces années-là. Malgré les contrôles auxquels ils étaient soumis, ils parvinrent à préserver les formes originelles et les traditions de leur glorieux passé artistique, en leur conférant même une vitalité accrue. Ces modèles esthétiques et techniques insufflèrent une énergie nouvelle au ballet russe, qui devint le fleuron des conquêtes culturelles soviétiques et éblouit le public occidental, même pendant les années difficiles de la Guerre Froide. Ce livre est le résultat de recherches menées dans des dizaines d'archives et de synthèses de nombreuses interviews d'artistes, de dirigeants et de personnages de premier plan de l'époque. L'ouvrage de Christina Ezrahi propose aux lecteurs le premier bilan éclairant de ce qu'il advint des ballets russes pendant la période soviétique, en suivant pas à pas leurs luttes pendant l'ère post-révolutionnaire, en documentant l'apogée de leur splendeur - l'" âge d'or " des années cinquante et soixante - et en reconstituant les productions monumentales mises en scène pour célébrer, en 1968, le cinquantième anniversaire de la Révolution.

01/2017

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Aviation

Planeurs et avions Maurice Brochet. 2e édition

Maurice Brochet fait partie des hommes qui ont fait et marqué l'histoire de l'aviation légère. Après un premier vol plané effectué sur les terrains de l'Institut Aérotechnique de Saint-Cyr-l'Ecole, Maurice Brochet réalise un planeur de sa conception et obtient son brevet de pilote d'avion sans moteur le 22?novembre 1931. Il construit ensuite trois planeurs Avia 32-E en 1933, transforme un planeur Avia 15-A en planeur à moteur auxiliaire propulsif baptisé MB 20 (MB pour Maurice Brochet) puis une version à moteur tractif désigné MB 30. Maurice Brochet se spécialise ensuite dans la construction et la réparation de planeurs et commence la réalisation d'une version biplace du MB 30 qui restera inachevée à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Après 1945, Maurice Brochet reprend ses activités de réparation et achève en 1947 la réalisation d'un appareil monoplace désigné MB 50. Le 24?juin de l'année suivante, une version biplace en tandem désignée MB 60 décolle de l'aérodrome de Chavenay. Suivent ensuite les MB 70 et MB 71 qui effectuent leurs premiers vols en 1950 puis une version améliorée et élargie du MB 70, le MB 90 pour le remorquage de planeurs. Seront enfin proposés les MB 100 et MB 120 pour le voyage puis le MB 110, un quadriplace équipé d'un moteur SNECMA de 170 ch. Plusieurs avions Brochet volent encore aujourd'hui dont un MB80 immatriculé F-PGLA basé à Montdidier, un MB83 immatriculé F-PGLF basé sur l'aérodrome d'Uzès, un MB83 immatriculé F-PGLH basé à Marmande Virazeil... et d'autres encore en Angleterre ! Maurice Brochet est un artisan ingénieur ingénieux ; sa créativité et sa volonté sont à comparer à celles des Jean Délémontez (JoDel) et Jean Chapeau (Indraéro 101) dont les productions ont très largement contribué au développement de l'aviation légère en France.

03/2024

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Photographie

Inventaire fini

Avant tout cinéaste, mais surtout photographe, Sébastien Lifshitz s'intéresse depuis toujours au statut de la photographie vernaculaire dans le champ des arts visuels en construisant une collection exceptionnelle de tirages de toutes les époques et de toutes les provenances. Après Mauvais genre (2016), qui présentait des images du travestissement, Photo perdue. Photo trouvée explore le spectre plus large de la technique photographique en elle-même. C'est à travers neuf thèmes incontournables comme l'identité, le jeu, l'amour ou encore la couleur que nous traversons l'histoire de la photographie mais aussi la façon de la pratiquer. Il est ici question de proposer des images amateurs qui sont liées entre elles par leur sujet et leur technique, mais qui sont surtout des productions anonymes, et dont le résultat visuel est si intéressant qu'il transforme leur statut en oeuvres. Le livre raconte des fragments d'histoires, en mêlant le temps et l'espace, qui se construisent grâce à la diversité du médium et dans laquelle chacun se retrouvera. Chaque série est accompagnée d'un texte qui recontextualise les images dans leur contexte historique. Les thèmes : La première entrée, Identité, met en relation différentes formes notamment des photographies d'identité judiciaire, médicales, des photomatons ou encore de publicité. Puis vient Amour et désir et l'imagerie de la vie de couple, jusqu'au fétichisme. Tout est raté aborde avec amusement les erreurs, problèmes techniques, mauvais cadrage ou surexposition. La série des Jeux photographiques propose des photomontages, des jeux de miroirs ou des déformations qui aboutissent à une photographie plastique. La vie en couleur explore l'apogée de la photographie couleur et notamment du Kodachrome. Faut que ça bouge traite du mouvement, du corps libéré et de la vitesse. Récits présente des histoires particulières, une femme dans Berlin, un sac... La dernière série, Tout doit disparaître, montre la destruction dans et de la photographie elle-même.

10/2019

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Essais généraux

Liaisons pastorales. Coévolutions, ruptures, résistances

Les êtres humains, les animaux domestiques et les écosystèmes ont tissé, au fil des millénaires, des relations étroites instituant des modes de " co-évolution ". Le pastoralisme et ses " empreintes paysagères " en est un exemple caractéristique. Ces processus évolutifs ont permis l'émergence de populations d'animaux " adaptées " à leur territoire, identifiées par leurs pasteurs comme telles et liées aux pratiques d'élevage et de savoir-faire écologiques qui ont présidé à leur formation. Aujourd'hui, l'industrialisation et la financiarisation des productions animales ou encore le développement des sciences génétiques, amènent cette évolution naturelle à progressivement s'effacer devant l'imposition de modèles toujours plus simplificateurs. Conséquence : nous assistons à la déconnection/destruction de chaque acteur, humain et non humain, et du processus pastoral. Irréversible ? Ressources génétiques, services écosystémiques, biodiversité domestique, spécisme, tels sont les néologismes qui témoignent de l'emballement lexical des études sur les animaux légitimant une triple déconnexion des bêtes, des sociétés humaines et des milieux. Cet ouvrage qui croise les sciences exactes et les sciences humaines, vise à éclairer la complexité, la diversité et la singularité des liens qui se sont tissés dans le temps long entre animaux domestiques et paysages au sein d'innombrables collectifs : les liaisons pastorales. En prenant acte de la destruction contemporaine de ces relations les auteurs mènent l'enquête pour en analyser les causes : les modernisations agricoles sont arrivées à un point où des herbivores ne broutent plus aucune herbe, où les savoir-faire des éleveurs ont été disqualifiés au profit d'une industrie numérisée prétendant prédire le potentiel génétique des bêtes avant même leur naissance, etc.. Pour faire face aux défis écologiques, ces innovations techniques apparaissent pourtant de peu de secours. La connaissance fine des mécanismes co-évolutifs qui ont permis de vivre si longtemps avec les animaux n'en est que plus urgente. Ce livre pose les jalons d'une réinvention possible des liaisons pastorales.

11/2023

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Thèmes photo

Planches contact #13. Festival de photographie de Deauville, Edition 2022

Un festival sans entraves. Vous souvenez-vous de cette photo de Henri Cartier-Bresson réalisée en mai 1968 ? Elle montre un homme d'âge mûr, élégant, en costume sombre, chapeau vissé sur la tête, observant un graffiti de la révolte étudiante : "Jouissez sans entraves". Ce pourrait être le mot d'ordre de Planches Contact. Cette photo qui confronte deux univers opposés, qui interpelle, qui s'ancre dans la ville fait écho à l'esprit du festival et aux conditions privilégiées et assez rares de production et de présentation, permises par le support sans faille de la Ville de Deauville. Un contexte essentiel pour les artistes dans le climat actuel où, contre vents et marées, le festival de Deauville demeure une sorte d'îlot protégé où l'on peut regarder autour et produire en toute liberté. La préparation de Planches Contact est un long fleuve intranquille, un bouillonnement, une boucle ininterrompue d'une édition à l'autre, depuis l'élaboration du programme, la succession des résidences, la production "en direct" avec les artistes, la conception de la scénographie et la construction des installations, jusqu'au partage avec le public. Comme chaque année, un critère important de sélection est la variété des regards et la multiplicité des langages photographiques et des sujets traités. Démarches documentaires, récits imaginaires, poétiques, en images fixes ou animées, approches décalées, tous ont leur place. Les artistes ont pour seule consigne de profiter du territoire et de cette aide à la cre?ation, c'est-à-dire de prendre le temps de l'explorer en suivant leurs centres d'intérêt ; puis de laisser leur créativité s'exprimer librement en développant leur projet selon leurs propres codes. Se libérer des entraves, c'est aussi briser les frontières. Briser les frontières entre les cultures avec une programmation internationale allant de l'Italien Stefano De Luigi au Sénégalais Omar Victor Diop en passant par la Franco-Marocaine Carolle Benitah. Briser les frontières entre les générations avec des figures incontournables comme Bettina Rheims ou Raymond Depardon, et des photographes émergents sélectionnés dans le cadre du Tremplin Jeunes Talents. Briser les frontières entre les disciplines. A côté de la photographie, la vidéo, mais aussi l'architecture, le dessin, la musique et l'édition ont leur place au festival. La présence de l'actrice Jessica Lange, invitée d'honneur, crée également une passerelle avec le cinéma américain, cher à Deauville. Briser les frontières entre le visible et l'invisible, puisque, depuis son invention, la photographie a permis de tout montrer - les pays lointains, les terres inconnues, les tribus les plus reculées. Alors, pourquoi ne pas essayer de montrer l'invisible ou de changer de point de vue comme le propose Francesco Jodice avec son film 44 things seen by an alien anthropologist in Normandy ou encore de bouleverser le rapport à l'espace comme le fait Georges Rousse ? Briser aussi les codes avec les images inattendues de Raymond Depardon du littoral français en couleurs, d'une invitée d'honneur, Jessica Lange, plus connue comme actrice que comme photographe, les photos amateurs de la collection The Anonymous Project et avec les scénographies innovantes conçues avec Jean-Charles Remicourt-Marie. A la plage, sur la verrière de la piscine olympique, dans toute la ville, aux Franciscaines ou au Point de Vue, cette exhortation à jouir sans entraves s'adresse aussi aux visiteurs. Dans un monde bombardé d'images, prenons le temps de vraiment voir en abandonnant préjugés et habitudes. Restons ouverts à toutes les surprises et au surgissement de l'insolite. Regardons la réalité autrement, grâce aux artistes. Engageons-nous à leurs côtés avec la fondation photo4food pour un impact social concret. Laissons-nous happer par des photographies et des films qui racontent des histoires, où la Normandie est protagoniste ou décor, qui renversent une "vision formatée", ouvrent une fenêtre sur d'autres mondes et proposent un arrêt sur image sur nos sociétés. Planches Contact fête ses treize ans. Le festival investit désormais toute la ville. Le musée des Franciscaines, qui accueille depuis son ouverture grand nombre des expositions, devient, pendant les journées inaugurales, la Maison du festival avec de réelles occasions d'échanges et de rencontres avec les artistes exposés, grâce aussi à Planète Initial, qui cette année sera aux Franciscaines. Le réseau des amis du festival s'élargit. De nouveaux partenaires rejoignent le cercle de ceux de la première heure. Planches Contact grandit, forte de son passé, avec la turbulence et la curiosité de son jeune âge, et l'attraction de cet horizon immense, qui s'ouvre au-delà de la plage, comme une exhortation à garder les yeux et le coeur ouverts. Un grand merci aux photographes et aux artistes qui ont relevé le défi d'une résidence - avec ses risques et périls - et à ceux qui ont accepté de venir partager à Deauville leurs mondes et leurs expériences. A tous, merci de nous faire prendre le large. Laura Serani.

12/2022

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Maternelle et primaire

Narramus GS-CP. Apprendre à comprendre et à raconter Les trois grains de riz (album inclus), avec 1 CD-ROM

Grâce à Narramus - Les trois grains de riz, apprenez à vos élèves de GS-CP à comprendre et raconter une histoire, compétences essentielles pour une entrée réussie en lecture et en production d'écrits en élémentaire. La réussite des élèves en lecture dépend grandement de leurs compétences initiales en compréhension de textes entendus. De même, leurs performances en production d'écrits sont nettement meilleures lorsqu'ils ont appris au préalable à élaborer un discours décontextualisé. Narramus est une méthode conçue pour vous aider à mettre ces deux compétences au coeur des apprentissages de vos jeunes élèves ! Narramus - Les trois grains de riz est composé de trois éléments : 1- L'ALBUM Les trois grains de riz (version souple) Issu de la littérature de jeunesse, Les trois grains de riz est un album de Agnès Bertron-Martin et Virgine Sanchez (illus.), édité par Père Castor - Flammarion. Petite soeur Li doit aller au marché pour vendre de précieux grains de riz. Mais, en chemin, elle croise un terrible dragon, bien décidé à s'emparer du trésor... Qui va pouvoir lui venir en aide ? 2. LE GUIDE PEDAGOGIQUE Narramus - Les trois grains de riz Il est constitué de deux parties : - la présentation générale incluant une analyse des fondements théoriques, - le scénario regroupant les fiches de préparation des huit modules. Chaque module est présenté sur une double page : - A gauche, une description des différentes étapes à suivre, des tâches à réaliser, des consignes à donner avec des propositions d'énoncés pour l'enseignant et des réponses attendues des élèves. - A droite, des commentaires de différents types : conseil pratique, justification d'une option didactique inhabituelle, explicitation de la théorie sous-jacente à l'une des propositions des auteurs. Pour les rédiger, les auteurs ont recensé les questions posées par les enseignants qui ont testé les différents prototypes. Ils y relaient aussi les observations, les témoignages ou les conseils des enseignants-concepteurs. 3. LES RESSOURCES NUMERIQUES Narramus - Les trois grains de riz Elles contiennent tous les supports utiles pour la mise en oeuvre des modules (textes, illustrations, animations, version audio de l'histoire...) à utiliser avec un vidéoprojecteur. Le numérique est un outil précieux lorsque l'on veut centrer et maintenir l'attention conjointe des jeunes enfants sur un point précis, au moment où on l'évoque, ce que ne permet pas un album qui circule. Les enseignants-concepteurs sont unanimes pour considérer que le numérique apporte une véritable plus-value à beaucoup d'activités. Certains en font cependant un usage moins systématique que celui proposé. A vous d'expérimenter ! Grâce aux ressources numériques de Narramus, vous pouvez : présenter le texte sans l'illustration ou l'inverse, montrer toutes les illustrations d'un même épisode sur une même diapositive, faire disparaitre des informations ou en ajouter, faire écouter un épisode de l'histoire, multiplier les feed-back pour étudier et mémoriser le vocabulaire... Il est possible d'exporter les fichiers audio au format mp3 sur votre ordinateur pour les mettre à disposition des élèves au coin bibliothèque (gravés sur un CD audio ou enregistrés sur une clé USB). En suivant la démarche Narramus - Les trois grains de riz, vos élèves apprendront à : mémoriser le vocabulaire, acquérir de nouvelles tournures syntaxiques, retenir les idées principales de l'histoire, s'interroger sur les pensées des personnages, comprendre l'implicite du récit ! Mise en place de la démarche Narramus - Les trois grains de riz Le scénario contient 8 modules, répartis sur 4 semaines. Un module n'est pas nécessairement réalisé en une fois : vous êtes libre de le découper en autant de parties que vous le jugez nécessaire. Il peut ainsi se dérouler sur une journée, comme deux ou trois, selon ce qui fonctionne le mieux pour votre classe. Comme vous le verrez dans le guide pédagogique, les enseignants concepteurs de Narramus font souvent un module sur une journée, en le divisant en deux temps (un le matin, un en fin de journée). Les + de Narramus : une méthode de qualité, issue du travail de Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, un contenu pertinent, conçu en collaboration avec des enseignants, principalement en REP, un projet motivant pour les enfants, qui sont acteurs de leurs apprentissages, un dispositif dont l'efficacité a été évaluée auprès de 6000 élèves. Pour aller plus loin, nous vous conseillons vivement l'article suivant : Evaluation des premiers effets d'un enseignement fondé sur l'outil didactique Narramus à l'école maternelle, Isabelle Roux-Baron, Sylvie Cèbe et Roland Goigoux, paru dans la Revue française de pédagogie 2017/4 (n° 201), pages 83 à 104 (accès conditionnel). NOUVEAU : dorénavant, le contenu des ressources numériques vous est également proposé en téléchargement. Pour en profiter, il vous suffira de vous rendre sur le site Internet dédié, muni(e) de votre clé d'activation personnelle (toutes ces indications sont données dans votre ouvrage).

04/2021

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Informatique

Les Blockchains. De la théorie à la pratique, de l'idée à l'implémentation, 2e édition

Ce livre offre une vision à 360 degrés de l'état de l'art de la technologie Blockchain, son environnement et son potentiel, à un public désireux d'en faire sa spécialité en lui fournissant les clés pour se l'approprier. Bien plus qu'une cryptomonnaie, la Blockchain est une pépite de technologie, à la croisée des concepts cryptographiques bien implémentés et d'une architecture décentralisée opérationnelle en environnement de production. Dans un premier temps, les auteurs présentent les promesses de la technologie pour permettre au lecteur de faire le tri sur l'information et la désinformation disponibles sur le web. Il découvre ainsi les réels intérêts de la technologie au-delà de la cryptomonnaie. Puis un chapitre présente la Blockchain grâce à une définition de la technologie, de ses composants et mécanismes à l'oeuvre, permettant de mieux la comprendre et de s'en approprier les piliers. Un chapitre, davantage dédié aux profils de chefs de projet, détaille ensuite la Blockchain selon un axe métier. Le lecteur est accompagné pour comprendre le processus de définition du cas d'usage, choisir la technologie adaptée, évaluer les coûts. Le contexte légal est présenté ainsi que différents cas d'usage permettant de donner une culture générale sur les différentes technologies, leur exploitation et leur intégration aux écosystèmes existants. Dans un autre chapitre, davantage orienté sur l'axe technique, les concepts sous-jacents à la Blockchain sont présentés avec plus de profondeur. Les architectes solutions et techniques y trouveront des éléments d'architecture leur permettant de se projeter dans la mise en oeuvre de cette technologie et les développeurs verront comment déployer les principales technologies grâce à des exemples détaillés pas à pas. Dans la suite du livre, les auteurs détaillent plus finement la théorie cryptographique et son application dans le domaine de la Blockchain, en l'illustrant par de nombreux exemples qui en facilitent la compréhension. Pour finir, le dernier chapitre identifie les contraintes et les conditions de succès, tant pour la technologie que pour son application et sa survie dans le futur. S'émancipant de toute démarche prospective, il évoque les défis à relever pour assurer le succès des clients et des fournisseurs de solutions à base de Blockchain. Des éléments complémentaires sont en téléchargement sur le site www.editions-eni.fr.

12/2019

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Philosophie

La Cour des caprices. Tome 2, Chroniques du nihilisme

Dans le liminaire du premier tome, je rapprochais par généalogie fascisme et nihilisme, nombre de chroniques qui suivaient offrant des exemples de ce lien au travers du système fasciste dominant actuel : le libéralisme. Celui-ci, dans la veine de tout totalitarisme, appelle et génère des enfants pour mieux régner en s'appuyant sur leur nihilisme ontologique qu'il entretient par une production culturelle de l'ignorance. L'infantilisation permet donc la victoire de la dictature de la pensée unique surfant en maître sur la vague nihiliste, générant un règne des petits Hommes sur une société transformée en une gigantesque cour des caprices. Le nihilisme doit ainsi, encore et plus que jamais, requérir toute notre attention, à l'heure où les rase-moquettes pullulent, récitant leurs contes de fées dans les médias et les institutions, au temps où les morveux s'époumonent plus que jamais dans les antres du fanatisme sportif embarbouillés des couleurs patriotiques, à l'époque où les chiards font l'autorité dans les foyers et à l'école, en vertu de l'idéologie de l'enfant-roi, au siècle où les gnards badent les pitres de la télé-réalité, dans une contemporanéité où les moutards obscurantistes prêchent le dogme de l'écologisme, souvent non-écologique dans les faits, au temps d'une campagne présidentielle française où chaque politicien se pose en parfaite illustration du titre de cet ouvrage, chacun enchaînant les foucades, dans le but de se hisser maître du bac à sable républicain français dans lequel il pourra faire des pâtés et des sillons libéraux avec sceau, pelle et râteaux homologués par Bruxelles... C'est entendu, dans cette cour des caprices idéologiques, le cynisme sera encore de rigueur pour ce deuxième volume, en tant que panacée astringente face au nihilisme. L'ordre rebelle des cyniques antiques – ces insoumis disciplinés, ces anarchistes ordonnés, ces libertaires intransigeants et exigeants –, grand redresseur de torts nihilistes, police caustique et exigeante des crimes de lèse-vérité, s'impose plus que jamais pour élever les esprits succombant à la reptation infantile, aux puérilismes capricieux. Jouant des coudes avec les smartphones de ces pauvres aventuriers du XXIème siècle que sont les chasseurs de Pokémons, la lanterne ironique de Diogène sera encore outil indispensable de démystification, afin de révéler les priorités du réel aux illuminés, aux aveugles, aux malavisés, aux égarés, aux abusés, aux fanas : aux gamins ignorants.

08/2019

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Beaux arts

Une vie d'architecte à Tokyo

"Le critère pour l'architecture après le tsunami est l'humilité". Kengo Kuma avait presque 10 ans lorsqu'il visita, à l'occasion des Jeux olympiques de Tokyo de 1964, le gymnase Yoyogi, en forme d'immense poisson, conçu par Kenzo Tange. Ce bâtiment le marqua profondément et suite à cette expérience forte, il décida de devenir architecte. Passionné par la culture et l'architecture traditionnelles de son pays, où l'usage et le travail des bois sont poussés à une sorte de paroxysme symbolique et où matériaux naturels et gestes ancestraux sont mêlés de manière surprenante à une modernité sans concession, Kengo Kuma a tracé son chemin. Il a créé son atelier en 1990 et se retrouve aujourd'hui à la tête d'un groupe d'agences d'architecture implantées au Japon, en Chine, aux Etats-Unis et en France. Sa production, impressionnante en nombre de projets, demeure pourtant empreinte de la même philosophie : une audacieuse inventivité et une frugalité de moyens, un recours aux matériaux traditionnels (bois, bambou, terre, pierre) utilisés de manière contemporaine et, à l'inverse, un usage vernaculaire des matériaux innovants, un respect de l'histoire et des sites. D'abord confiée à Zaha Hadid finalement écartée pour des raisons budgétaires, la conception du stade olympique des JO 2020 (2021) est revenue comme une évidence à l'enfant de Tokyo, Kengo Kuma. Celui-ci sera devenu en trente ans l'un des architectes les plus fascinants et les plus influents au monde. Mais il est peut-être moins connu pour son travail dans son Japon natal, où il oeuvre activement à la préservation des techniques de construction traditionnelles et de l'artisanat ancien. Sa vive curiosité pour toutes les techniques et une richesse de connaissances sur le monde, acquises au cours de ses voyages, font de Kengo Kuma un commentateur unique de la mégapole tokyoïte. A travers vingt-cinq histoires axées autour de quartiers et de quelques-uns de ses projets, cet ouvrage intimiste dresse un tableau du Tokyo qui a inspiré sa vocation à un jeune garçon et illustre la façon dont l'héritage national japonais a contribué à modeler durablement sa réflexion et son inspiration. Il nous offre également à nous donner un aperçu de la culture japonaise et des clés pour comprendre comment tradition et modernité s'articulent au Japon. "Nous devons chercher à architecturer la nature et non pas naturaliser l'architecture, comme nos prédécesseurs l'avaient tenté".

01/2021

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Littérature étrangère

Confession téméraire

Anita Pittoni (1901-1982) est une femme de lettres italiennes sortant absolument de l'ordinaire. Styliste, écrivaine, éditrice, elle a un sens du travail et de la beauté qui explose dans chacune de ses activités. Dans le domaine de la mode, dans l'Italie des années 1950, elle dessine et compose une ligne de vêtements et surtout s'engage pour la défense de l'artisanat et contre la production de masse. Amie des intellectuels triestins parmi lesquels Roberto Baslen (l'un des fondateurs de la célèbre maison d'édition Adelphi) et le poète Umberto Saba, elle tenait salon et a monté une maison d'édition, Lo Zimbaldone, au catalogue remarquable (Italo Svevo, Umberto Saba, Giani Stuparich, Benedetto Croce...) De cette effervescence intellectuelle, elle tire ses écrits. Délicats et puissants, ils sont souvent courts, sous forme de nouvelles, journaux, bribes, et époustouflants. Confession téméraire est une suite de petites proses inspirées de la vie intime d'Anita Pittoni. "Les douze récits qui composent ce volume forment un tout, écrit Pittoni, relié par une constante vision introspective qui a son origine dans le rapport entre la vie intérieure et les événements, en tant qu'affrontement (ou drame) pacifié ; exprimé dans l'imagination par des images et des symboles. [... ] je dirais, si on me le permet, qu'il s'agit d'une formation géologique d'origine volcanique". Ses réflexions sont nourries par cette vision introspective et elle se place d'emblée sous la protection de Nietzsche : "C'est la même terre, te dis-je, la même terre ! Ce sont mes herbes fragiles, mes humbles fleurs des champs, mes amers chênes rouvres, et les arbres immenses de Nietzsche, forts, bien enracinés, capricieux, qui donnent un sens aux horizons". On découvre ainsi tout au long de ces proses une femme d'un grand courage, celui d'être aimante et intellectuelle et d'affronter sa créativité. Un exemple d'une puissance très rare. "Je suis folle, une femme dénuée de sentiment, je ne sais pas nourrir des sentiments vrais, et j'ai d'autres défauts. Il suffit que je veuille bien me voir telle que je suis, que j'aie le courage de me dire clairement le jugement porté sur moi et sur mes mouvements pour me sentir bouleversée. Franchement, je ne sais pas comment j'ai eu la force de me supporter".

05/2019

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Sciences politiques

Le socialisme des intellectuels

A la fin du XIXe siècle, le développement rapide de l'industrie en Russie amène une partie de l'intelligentsia - cette petite minorité ayant fait des études secondaires - à s'intéresser au marxisme ; c'est en se référant à ses principes que se crée en 1898 le Parti ouvrier social-démocrate de Russie. La perspective qu'il adopte, c'est celle de la mobilisation du prolétariat pour le renversement de l'absolutisme tsariste dont la bourgeoisie russe, trop faible, est incapable, et la démocratisation de la société nécessaire au développement économique et au progrès de la classe ouvrière. Dès cette époque, un révolutionnaire polonais, Jan Maclav Makhaïski, analysant les oeuvres de Marx et les projets des partis qui s'en réclament, aboutit à une conclusion extrême : pour lui, l'idéologie socialiste dissimule en fait les intérêts d'une nouvelle classe ascendante formée par la a couche cultivée", les travailleurs intellectuels. Ces "capitalistes du savoir" cherchent à séduire les prolétaires et à les entraîner à l'assaut de cette petite minorité que constituent les capitalistes de l'avoir", financiers, industriels et grands propriétaires, non pour détruire le capitalisme mais pour l'aménager au mieux de leurs intérêts. Exilé, comme nombre de révolutionnaires russes, il rentre en Russie en 1917. Mais, dès 1918, il déclare que si les bolcheviks se sont révélés plus radicaux qu'il ne l'envisageait en rompant avec le parlementarisme, l'hostilité de la "couche cultivée" envers la révolution ouvrière a vite calmé leur ardeur : "Ils ne luttent pas pour l'émancipation de la classe ouvrière mais ne font avant tout que défendre les intérêts des couches inférieures de la société bourgeoise et de l'intelligentsia. Makhaïski eut peu de disciples ; mais depuis son époque, d'autres auteurs ont cru voir émerger dans notre société, en particulier à travers les différents projets socialistes, le pouvoir d'une nouvelle classe qui, à travers toutes les fonctions de gestion, de recherche, de conseil, d'enseignement, de communication et plus récemment l'irruption des logiciels dans tous les domaines, façonne l'organisation du travail et le contenu de la production et s'y assure une place privilégiée. Alexandre Skirda fait plus que restituer la pensée originale de Jan Maclav Makhaïski : il la met en perspective et livre ainsi un outil de premier ordre à qui veut approfondir la compréhension de notre société.

06/2014

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Musique, danse

Les fils de Bach

Bach ne s'est pas contenté d'être l'immense génie que l'on sait ; il est également parvenu à transmettre à ses quatre fils ayant mené une existence adulte cette fibre musicale qui fit d'eux quatre compositeurs importants. Exemple unique dans toute l'histoire de la musique de semblable continuité, d'autant plus remarquable que chacun d'eux sut développer une personnalité artistique propre qui, si elle dut beaucoup à l'enseignement du père, ne s'affranchit pas moins très vite, sur le plan stylistique, de sa puissance emprise. Ces quatre individualités de tempérament fort différent dont la vie et le parcours musical empruntèrent des chemins non moins divers connurent des destins très variés qui ne se croisèrent qu'en de rares occasions. A l'aîné Wilhelm Friedemann (le Bach de Dresde), au caractère fantasque et instable, formidable organiste qui termina sa vie presque dans la misère, s'oppose son cadet de quatre ans, Carl Philipp Emanuel (le Bach de Berlin), musicien au contraire très en vue à son époque, lié aux écrivains et aux philosophes d'Allemagne du Nord, pionnier de la musique pour clavier, et à ce titre admiré par Haydn et Beethoven. Les deux suivants, issus du second mariage de leur père, et donc considérablement plus jeunes que leurs aînés, présentent ce même profil contrasté : le discret et sédentaire Johann Christoph Friedrich (le Bach de Bückeburg), auteur d'une oeuvre abondante aux frontières du baroque et du classicisme, a peu à voir avec son puîné, le très mondain et voyageur Johann Christian (le Bach de Londres), qui fut le seul des quatre à composer des opéras et à cultiver assidûment le style galant : raisons pour lesquelles Mozart l'appréciait tant. Injustement tombés dans l'oubli, au fur et à mesure que grandissait la gloire de leur père et que Haydn, Mozart et Beethoven devenaient des références incontournables, les fils Bach font l'objet d'un intérêt croissant. Ce livre, le premier à leur être entièrement consacré, rend compte tout à la fois de leur carrière, de leur entourage et de leur production. Auteur d'un livre somme sur Haydn couronné de nombreux prix, ainsi que d'ouvrages sur Mahler et Sibelius, Marc Vignal a par ailleurs assuré la direction du Larousse de la musique et participé à de nombreux ouvrages collectifs.

07/1998

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Gestion

Le guide de la transformation digitale. 2e édition

Comment le numérique va disrupter votre industrie et votre entreprise ? Comment les grandes entreprises conduisent leur transformation ? Comment organiser et piloter la transformation digitale de votre organisation ? Comment limiter les risques et adopter les bonnes pratiques pour réussir ? Face à la disruption causée par le numérique, la transformation digitale est devenue un sujet majeur de préoccupation et un enjeu stratégique pour toutes les organisations quelle que soit leur taille : business, marketing, ressources humaines, processus de production, système d'informations, datas... C'est pour répondre à ce défi que Vincent Ducrey et Emmanuel Vivier ont écrit Le Guide de la transformation digitale. Après plus de dix-huit ans à accompagner les grandes entreprises et organisations dans le numérique, ils présentent une méthode pédagogique et solide en six chantiers et cinq étapes pour penser et réussir la transformation digitale de votre organisation. Que vous soyez un dirigeant, un directeur marketing, un DRH, un DSI, un directeur digital, un manager ou un collaborateur qui veut comprendre et maîtriser les enjeux stratégiques à venir, cet ouvrage a été pensé pour vous. L'ouvrage de référence pour : 1. Comprendre les causes de la disruption liée au digital (techno, start-ups, GAFA...) ; 2. Découvrir les 14 tendances technologiques qui changent le monde ; 3. Maîtriser les 6 chantiers clés de la transformation digitale : management, RH, technologie, data, marketing, mesure de la performance ; 4. Définir et établir une feuille de route en 5 étapes pour votre transformation ; 5. Identifier les grandes erreurs à éviter ; 6. Découvrir les questions clés à vous poser à chaque étape de votre transformation ; 7. Comprendre les recettes du succès d'une vingtaine de grands décideurs ; 8. Apprendre concrètement ce qui se cache derrière le jargon du digital ; 9. Rendre votre structure et vos équipes plus agiles ; 10. Savoir mesurer la performance de vos actions et campagnes. Inclus : 11. 4 grandes ruptures et 14 tendances technologiques qui changent le monde ; 12. 100 start-ups qui vont disrupter les industries traditionnelles ; 13. 6 chantiers clés pour réussir votre transformation digitale ; 14. 5 étapes pour définir votre feuille de route ; 15. 30 questions à vous poser pour appliquer ces conseils à votre organisation ; 16. 20 témoignages de décideurs du digital et avis d'experts ; 17. 101 mots pour tout comprendre ; 18. 1 accès aux bonus (interviews, schémas, bonnes pratiques) sur le site du livre.

01/2019

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Sciences historiques

Les Ventres de Paris. Pouvoir et approvisionnement dans la France d'Ancien Régime

Paris, au XVIIIè siècle, vit au bonheur du blé. La ville dévoreuse est friande de froment, de pain blanc, gris à la rigueur pour les maladies, les prisonniers et les soldats ; délicate, elle refuse les méchants grains et les sombres farines - le seigle, l'épeautre et le méteil. Le Roi a la charge d'assurer le ravitaillement ; il mobilise donc la police, le lieutenant général, le commissaire et les inspecteurs pour que chaque jour les ventres de Paris soient rassasiés en quantité et les palais flattés par le goût des meilleures farines. Mais comment assurer la sécurité du ravitaillement dans un environnement technique précaire, sensible aux moindres intemperies ? Dans un univers de mentalités suspectant meuniers, marchands, courtiers et autres boulangers monopoleux de spéculer sur les prix et de raréfier les grains, et proclamant qu'il faut développer le commerce tout en se gardant des commerçants ? La monarchie crut trouver la parade dans le marché : le marché serait tant le lieu physique de la vente et de l'achat transparents - le marché hebdomadaire et obligatoire - que le principe présidant à l'échange, moralisant le commerce et domestiquant les producteurs et intermédiaires plus soucieux de leurs intérêts et de leurs égoïsmes que du bien commun. Grâce à Steven L. Kaplan, le lecteur pénètre la micro-société de l'approvisionnement, structurée par la production et la surveillance policière mais divisée par les antagonismes de métiers et de fortune. La chaîne des subsistances est ici dévidée, du producteur-vendeur au consommateur : sous le regard du roi nourricier s'animent les marchands de grain et de farine, les meuniers, les courtiers et facteurs, les officiers jurés mesureurs et porteurs, les boulangers, les inspecteurs et commissaires responsables de la bonne marche du ravitaillement. Rarement le lecteur, - grâce à la veine de l'historien qui lui fait tâter les farines, le promène par monts et par vaux dans les moulins et les blutoires, lui restitue les sons, les couleurs et les odeurs d'une ville chaque jour anxieuse de manger à sa faim - aura eu à ce point le sentiment de participer au grouillement social à la veille de la Révolution. Celle-ci n'entendait-elle pas faire valoir les droits de la Nation, puis du Peuple face à la monarchie, au Boulanger, à la Boulangère et au Petit mitron ?

01/1988

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Beaux arts

Delacroix

Catalogue officiel de l'exposition Delacroix (1798-1863) au musée du Louvre du 29 mars au 23 juillet 2018. Depuis l'exposition mémorial de 1963 au musée du Louvre, Eugène Delacroix n'a jamais fait l'objet d'une telle exposition monographique. Organisée en 2018 à Paris par le musée du Louvre, puis à New York par le Metropolitan Museum of Art, cette rétrospective inédite rassemblera près de 200 oeuvres, en majorité des peintures, dont la plupart sont des chefs-d'oeuvre du peintre. Si les oeuvres et les activités de Delacroix sont connues, il reste encore beaucoup à comprendre sur la manière dont Delacroix a dirigé sa création. Il travaille un peu plus de quarante années (de 1821 à 1863), mais les peintures qui font sa célébrité ont pour la plupart été produites durant la première décennie. C'est le temps des coups d'éclat au Salon et des audacieuses lithographies romantiques. Souvent cité comme ancêtre des coloristes modernes, Delacroix décrit en réalité un parcours parfois peu compatible avec la seule lecture formaliste de l'histoire de l'art du XIXe siècle. Le présent projet adopte un point de vue volontairement synthétique et subjectif ; il propose une vision des motivations susceptibles d'avoir inspiré et dirigé l'activité picturale du peintre au fil de sa longue carrière, déclinée en trois grandes périodes. La première décennie est placée sous le signe de la rupture avec le système néoclassique, au profit d'un recentrement sur les possibilités expressives et narratives du médium pictural dans un contexte de crise de la peinture d'histoire traditionnelle ; la seconde partie cherche à évaluer l'impact du grand décor public, principale activité de Delacroix dans les années 1835-1855, dans sa peinture de chevalet où s'observe une tension entre le monumental et le décoratif ; enfin, les dernières années semblent dominées par une forte attraction pour le paysage, tempérée par un effort de synthèse personnelle rétrospective. Ces clés interprétatives permettent de proposer une classification renouvelée qui dépasse le simple regroupement par genres ainsi que le clivage romantique classique, et ménagent des effets de contrastes. Elles permettent enfin de placer la production picturale de Delacroix en résonnance avec les grands phénomènes artistiques de son temps : le romantisme certes, mais aussi le réalisme, les historicismes, l'éclectisme. Ce catalogue est une coédition Hazan/Editions du Musée du Louvre.

03/2018

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Cuisine

365 jours de cuisine gourmande et solidaire. Le manifeste du citoyen d'aujourd'hui

Se nourrir est devenu un acte politique ! Valoriser les circuits courts, les petits producteurs bio qui ont l'amour du produit bien fait, rendre accessible à toutes et à tous une alimentation saine, c'est remettre du sens dans nos assiettes, respecter notre santé et la planète, et se remplir le coeur. Lila Djeddi, auteure de la Cuisine vagabonde, oeuvre depuis plusieurs années au niveau local et social pour le bien-manger pour tous, et ce dès le plus jeune âge. Son credo ? La cuisine du quotidien, simple, généreuse, créative et de saison. Pour elle, tout est une question d'accompagnement alimentaire : redonner au vivant dans son ensemble sa juste place, savoir d'où viennent les produits, connaître ceux qui les cultivent, les choisir en conscience, tout cela est fondamental pour être un mangeur éclairé. 365 recettes simples et gourmandes - 1 journée des enfants par semaine - Plus de 800 rubriques pour une alimentation solidaire et joyeuse, classées en 8 thématiques - Zoom produit : des informations sur les produits (production, empreinte carbone, utilisation en cuisine, association, conservation...). - S'engager : des actes citoyens pour acheter en conscience, ne pas cautionner ce dont on ne veut plus (destruction des sols, surexploitation, mauvaise qualité, basses rémunérations) et reprendre sa liberté. - S'organiser : toutes les astuces et les conseils pour alléger notre charge mentale (type de cuisson, listes de courses, bocaux, batch cooking bio...). - Se remplir le coeur : agir avec les autres en s'engageant dans un projet solidaire et collaboratif pour vivre mieux à l'échelle de son immeuble, de son quartier, de sa ville. - Le coin des enfants : des activités à faire avec les enfants pour leur apprendre les gestes adaptés à leur âge, les sensibiliser à l'alimentation saine et ouvrir leurs horizons culinaires (préparation des sauces, des jus, épluchage des fruits et des légumes...). - Presque zéro déchet : des idées pour repenser les pratiques de consommation et diminuer son empreinte carbone (préparer un pesto aux fanes de légumes, imaginer de beaux détournements culinaires, garder les tiges pour des infusions ou des bouillons...). - Ceux qui oeuvrent : des portraits de citoyens et de citoyennes qui travaillent pour nous rendre autonomes. - Oser : explorer de nouveaux horizons gustatifs, des associations insolites qui ouvrent en grand la créativité culinaire. Un livre indispensable pour le citoyen-mangeur d'aujourd'hui et de demain !

11/2020