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Histoire des Etats-Unis (1776

San Francisco. Ses origines et son développement

L'axe du monde se déplace. Une force inconnue, un courant irrésistible l'entraîne vers l'ouest. Sortie des hauts plateaux de l'Asie centrale, la civilisation a, dans ses étapes successives, constamment progressé vers l'Occident. Lente au début, hésitante dans sa marche comme un enfant qui essaie ses premiers pas, elle s'est longtemps attardée aux rives du Gange et de l'Euphrate. Puis le mouvement s'accélère ; la mer Egée est franchie ; la Grèce, Rome, brillent d'un incomparable éclat ; la Gaule, l'Espagne, l'Allemagne, l'Angleterre, sont successivement envahies par cette marée montante toujours en route vers l'ouest, et qui vient enfin se heurter à l'Océan-Atlantique. Au-delà, c'est l'inconnu ; l'inconnu avec ses terreurs, mais aussi avec ses mirages. Les uns après les autres, de hardis marins s'aventurent sur ces flots, la proue vers l'ouest, et ne reparaissent plus. Pendant des siècles, ils s'acharnent à chercher au-delà de l'horizon lointain qu'empourprent les rayons du soleil couchant la mystérieuse Atlantide, le pays de l'or, des fruits merveilleux et de l'éternel printemps. En 1492, Colomb découvre l'Amérique. Tout ce que l'Espagne comptait d'aventuriers se précipite sur ses traces. La croix d'une main, l'épée de l'autre, ils occupent les Antilles, l'Amérique centrale et l'Amérique méridionale. Cent trente-cinq ans plus tard, la persécution religieuse jette les puritains anglais sur l'Amérique du Nord. Le Nouveau-Monde est envahi ; un continent quatre fois plus grand que l'Europe entière est conquis, colonisé par d'héroïques aventuriers. La grande république des Etats-Unis se crée, lutte, triomphe et pousse dans l'ouest, jusqu'aux Montagnes-Rocheuses, ses hardis pionniers. De Balbek et de Palmyre, de Ninive et de Babylone, d'Ecbatane et de Thèbes aux cent portes, il ne reste plus que Ides ruines abandonnées. La civilisation a passé là, elle s'y est arrêtée, puis a repris sa marche vers l'Occident. Athènes, Rome, ont ensuite été ses capitales comme le sont aujourd'hui Paris, Londres et New-York, comme le sera peut-être San Francisco, la reine du Pacifique.

06/2022

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Cinéma

Dans les coulisses d'Intouchables

20 millions de spectateurs en France, 27 millions spectateurs dans le monde (le film français le plus vu dans le monde à ce jour), Intouchables marquera sans aucun doute l'histoire du cinéma. Mais au-delà du film-record, j'ai voulu comprendre pourquoi ce film avait eu autant de succès, en France et dans le monde entier.Pourquoi ce film a-t-il à ce point touché les spectateurs ? Que révèle-t-il de la société française d'aujourd'hui ? Pourquoi  Intouchables est-il devenu un phénomène de société ? Ce livre se propose de retracer non seulement l'incroyable destin d'un film, mais aussi de comprendre et d'analyser les raisons d'un succès.Les réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache ont accepté de nous ouvrir leurs archives personnelles et de nous faire pénétrer dans l'histoire encore non-dite de ce film évènement. Pour mieux comprendre pourquoi ce que certains appellent un film « doudou » séduit partout où il passe. Film réconciliateur dans une France en pleine campagne électorale déchirée par la montée du Front National, film passerelle entre la banlieue et les beaux quartiers, les riches et les pauvres, film annonciateur d'une France de la diversité, film porte-drapeau qui aurait, parait-il, modifié le regard des français sur le handicap .Le livre raconte l'histoire des coulisses d'un film comme un périple, une incroyable aventure humaine, avec ses surprises, ses découvertes, ses espoirs et ses déceptions. Film thérapeutique d'une génération indignée en mal de réconciliation ? Etats-Unis, Allemagne, Italie, Espagne, Israël, Brésil, partout le même engouement : pour quelles raisons ?On croyait tout savoir sur Intouchables. Pourtant il y a encore tant à dire .Pourquoi Omar Sy ne s'est-il pas rendu à l'Elysée ? Comment les réalisateurs ont-ils fait face à ce tsunami médiatique et comment a réagi leur entourage ? Que nous dit précisément ce film sur le monde d'aujourd'hui ? Besoin de valeurs positives dans un monde anxiogène ? Tournage, réactions, emballement médiatique, coulisses d'une stratégie de communication, le livre revient sur ces moments forts.Une riche matière iconographique, légendée et commentée par les réalisateurs Olivier Nakache et Eric Toledano. Des témoignages, des photos et des documents inédits.

10/2013

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Cinéma

Ecrans français de l'entre-deux-guerres. Coffret en 2 volumes

Cet ouvrage représente une façon inhabituelle d'envisager l'histoire du cinéma. Comme certains historiens évoquent la chrétienté à travers les cathédrales, l'auteur a mis au premier plan les salles de cinéma, considérées comme un poste d'observation, comme un carrefour où les films rencontrent leur public. Plusieurs avenues mènent à ce carrefour, qui constituent autant de chemins à emprunter pour comprendre l'histoire du cinéma dans sa double identité d'art et d'industrie. L'architecture des cinémas, modeste ou prétentieuse, leur économie, leur situation dans la ville, leurs promoteurs et leurs architectes, leur programmation et leurs publics sont autant d'éléments signifiants. Comme sont également signifiants les changements dans les modes d'exploitation des films avec, notamment, la généralisation du système de l'exclusivité qui amène non seulement une forte hiérarchisation des salles mais témoigne aussi du changement d'attitude par rapport au film qui cesse d'être une marchandise industrielle standard. Ce changement d'attitude s'exprime aussi par le développement des ciné-clubs et des salles "d'avant-garde" dont l'influence est beaucoup plus importante que leur place marginale dans l'économie du cinéma ne le laisserait croire. Les années 1920 sont, en effet, celles de la naissance de la cinéphilie et de la reconnaissance du cinéma en tant qu'art. L'irruption en France du cinéma sonore dans une profession peu préparée, amena un véritable séisme. Léon Gaumont et Charles Pathé disparaissaient de la scène et laissaient la place à des concentrations industrielles et commerciales d'ampleur inconnue auparavant. Après le quasi-échec des mesures de contingentement, industriels et financiers misaient sur la barrière de la langue pour protéger le cinéma français de l'ogre américain et lui permettre une véritable renaissance, malgré les craintes suscitées par le film parlant chez certains intellectuels et artistes. L'exploitation dut faire de gros efforts pour rénover un parc de salles vieilli et surtout inadapté au cinéma sonore. Il fallut reconsidérer l'architecture intérieure des salles, rénover les anciennes et en construire de nouvelles. A Paris, le nombre de cinémas augmenta de près de 81% entre 1929 et la guerre. Des architectes de talent, dont certains influencés par les courants modernistes, profitèrent de ce nouvel élan en se spécialisant dans ce type de construction. Sur fond de crise du capitalisme et de vifs antagonismes politiques, le cinéma devenait le loisir numéro 1 des Français et son pouvoir médiatique, surtout depuis qu'il avait appris à parler, renforça l'intérêt que lui portaient les grandes familles de pensée. Qu'il s'agisse de films de la gauche, de l'Eglise, des Ligues d'extrême droite ou des films de propagande coloniale, le cinéma des années 1930 participa aux débats citoyens. Outre les meetings et les salles improvisées, les cinémas en furent les principaux témoins. Malgré le développement du doublage qui rouvrit largement le marché français aux films étrangers, malgré les fort nombreuses faillites du milieu des années 1930, le cinéma français ne retomba pas dans sa léthargie. Il trouva sa voie dans une certaine forme de réalisme poétique et fut souvent porté davantage vers le destin pittoresque d'êtres marginaux et solitaires que vers la classe ouvrière elle-même.

05/2017

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Spécialités médicales

Oeuvres complètes. Tome 3, 1978-1980

Les textes publiés entre 1978 et 1980, présentés dans ce tome 3 des oeuvres complètes d'Arthur Tatossian, traitent de thèmes divers : l'inconscient, le temps humain, la psychologie des cancéreux, l'animal et l'homme, le stress et les évènements biographiques dans lesquels la phénoménologie est toujours présente. Un hommage est rendu au Pr Hubertus Tellenbach, phénoménologue allemand, à l'occasion de la première traduction en français de son ouvrage princeps, La mélancolie, paru en Allemagne en 1961. Arthur Tatossian, après avoir distingué symptôme et phénomène en psychiatrie et symptôme clinique et structure phénoménologique, montre que la phénoménologie permet d'accéder au vécu du patient par une voie nouvelle, et ainsi de comprendre, au-delà des symptômes présentés, ce que vit le malade. Afin de l'aider au mieux, il propose une attitude qu'il appelle "devançante" opposée à l'attitude directive qui est la règle en médecine somatique et parfois en psychiatrie. Il insiste sur la nécessité d'écouter le patient et de discuter avec lui, prônant une approche psychothérapique. Une place importante est octroyée par l'auteur aux rapports entre l'animal et l'homme aux divers âges de la vie ; il est montré que l'animal facilite chez le tout petit la découverte de son environnement et crée un lien affectif durable et qu'il égaye le quotidien de la personne âgée isolée en rythmant ses journées, ce qui d'ailleurs a conduit à la zoothérapie de plus en plus utilisée actuellement. Le rôle de l'animal dans l'expérience délirante et dans certaines perversions sexuelles est illustré par des observations nombreuses rendant la lecture particulièrement attrayante et enrichissante. Arthur Tatossian, à partir de réflexions sur le sommeil, les rêves et l'insomnie, met en garde sur le danger de transformer un insomniaque accidentel en insomniaque chronique par un traitement médicamenteux inapproprié, l'approche psychothérapique lui paraissant très préférable aux médicaments. Les conséquences psychiques des traumatismes, plus particulièrement chez le sujet âgé, ainsi que celles du cancer, dont les troubles de la communication, sont étudiées et une critique est faite des attitudes médicales vis-à-vis des malades cancéreux en phase terminale. L'auteur s'est intéressé aussi au transsexualisme et à la méthodologie à l'occasion de la pathologie du stress (évènements vitaux, évènements biographiques ou Life events).

01/2020

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Religion

André Charlier, le prix d'une oeuvre

"Je remercie Dieu de ce qu'Il m'ait fait comprendre que je ne devais pas être un compositeur ni un écrivain. Mon mode d'expression était certainement la musique, mais il est non moins certain que je ne devais pas en user". Cette confidence d'André Charlier à ses trois filles lève le voile sur la vie d'un converti, baptisé à l'âge de dix-huit ans, qui désira dès l'adolescence "accomplir une oeuvre inspirée de Dieu... faire quelque chose de beau pour Dieu". Après avoir été blessé et fait prisonnier en Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, André Charlier se tourna finalement vers l'enseignement. Devenu Directeur de l'Ecole des Roches de Maslacq, transférée ensuite à Clères, sa grande oeuvre sera la formation de la jeunesse. Son ami Paul Claudel voit en Charlier, beaucoup plus qu'un éducateur, un maître spirituel : "le maître idéal suivant l'Esprit de Dieu et le coeur chrétien". Et Monseigneur Henri Brincard résume ainsi cette oeuvre de formation de la jeunesse : "un élan de toute l'âme vers "la Lumière"". John Keith, un jeune américain venu étudier pendant quelques mois à Clères, confiait y avoir trouvé "une Ecole simple et non pas prétentieuse", où l'on se "trouve face-à-face avec Dieu". L'instrument de cette rencontre avec Dieu était André Charlier lui-même, comme Antoine de Lévis-Mirepoix l'explique dans la Préface. Mais cette oeuvre exigea d'André Charlier qu'il renonce, après la mort de sa première femme en 1940, à redonner un véritable foyer à ses propres filles, sacrifice douloureux à son coeur de père et sur lequel il revient souvent dans le Journal qu'il écrivit à leur intention : "Vous avez eu [à Maslacq] une vie fort agréable en somme, et je pense qu'elle restera pour vous comme un beau souvenir. Pas un vrai foyer sans doute, mais qu'y puis-je ? J'ai dû sacrifier cela à l'Ecole, et ce n'est pas moi qui ai voulu assumer cette charge". Par ces sacrifices librement consentis, André Charlier fut un "témoin de l'Eternel", comme il se définit lui-même. Son ami Gustave Thibon l'avait compris, qui lui écrivait : "Je pense souvent, très souvent à vous comme à l'un des derniers témoins des choses qui demeurent." C'est ce témoignage de toute une vie que nous livre cette première biographie d'André Charlier.

09/2019

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Littérature française

Comment le dire avec circoncision ?

Il est né Juif, en France, après la guerre. Et il n'a profité que durant huit jours de son prépuce tranché dans le vif. Une douleur dont il ne s'est pas remis. C'est d'abord l'histoire d'un enfant confronté à la religion juive, à la tradition, à l'autorité paternelle et qui rejette tout en bloc. On lui enseigne Yahvé, ses rites et ses préceptes. Il en veut d'autant moins qu'à cinq ans il a rencontré Jésus dans une allée du bois de Vincennes. Le grand combat peut commencer, nourri du poids d'un passé multi millénaire encombrant et d'un passé récent dévastateur. Hitler et la Shoah sont passés par là qui ont marqué sa famille au fer rouge. Il le sent mais ne le sait pas encore. Le silence des anciens est leur armure. Il va se construire et se détruire dans le rejet et dans la recherche spirituelle, entre le roi David et Sainte Thérèse. Contre un père fidèle à ses ancêtres et un autre Père de violence et de vengeance, tellement exclusif, si peu semblable à un Fils doux et généreux dont il se sent plus proche. La Bible est son refuge, son bonheur, mais comment percer le mystère de la foi ? Nicolas peut l'y aider, son ami-frère catholique rencontré à Lourdes. Nicolas son miroir inversé, son filtre, son espérance, sa béquille, son souffre-douleur qui l'assiste avec bienveillance dans son parcours initiatique. Et puis un jour, longtemps après avoir posé les armes. Il se rapproche enfin de son père devenu vieux. A force d'échanges apaisés, de confidences, de révélations, de recherches, il découvre les secrets de son passé, quand il n'était pas encore son paternel mais "Moilleché", Moïse, petit immigré venu du ghetto de Lublin avec ses parents pépé "Laillezère" et mémé "Laillé", ses frères "Schlomo" et "Herschz Wolf". Moïse le rebelle qui a lui-même lutté en son jeune âge contre une autorité paternelle nourrie de religion intense qui voulait lui interdire le football, sa passion et sa planche de salut plus tard. Moïse-Maurice que la guerre a privé de jeunesse et façonné en héros au fil de ses engagements dans la Résistance, puis dans l'armée en Allemagne et en Indochine.

08/2019

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Musique, danse

Le passage des frontières. Ecrits sur la musique

Les Ecrits sur la musique de Kaija Saariaho rassemblent pour la première fois l’intégralité des articles, textes de circonstance et notices d’œuvres rédigés par la compositrice depuis le début de sa carrière. En couvrant trente années de recherche et de création musicales, ces textes apportent non seulement un nouveau regard sur la musique de Saariaho, mais également sur la création musicale des années 1980 à nos jours et sur l’évolution de la « musique spectrale » dans la lignée de Tristan Murail et Gérard Grisey. Il s’agit en outre, et là repose sans doute son intérêt majeur, d’un des très rares livres dévoilant le parcours d’une femme compositrice dans le monde de la musique contemporaine. D’un point de vue formel, le livre se compose de trois parties. Cœur de l’ouvrage, la première partie se subdivise en quatre chapitres (Le passage des frontières, Les spectres de l’Ircam, Entre sensible et intelligible et Composer au quotidien) et donne à lire dans un ordre chronologique strict l’ensemble des articles rédigés par Saariaho entre 1980 et 2008. On y découvre successivement les désirs et les motivations d’une jeune compositrice finlandaise, son exil en Allemagne puis en France, son émancipation et ses premiers succès, l’importance de l’Ircam dans le développement de son langage musical, ses différentes prises de position esthétiques, et finalement un regard rétrospectif porté sur son parcours, sa Finlande natale, sa pratique au quotidien et le rôle du compositeur aujourd’hui. Les deuxième et troisième parties consistent respectivement en un Journal des œuvres regroupant toutes les notices de concert rédigées par Saariaho et un ensemble de sources (chronologie, origines des textes, catalogue des œuvres, discographie complète et bibliographie). Ce livre est à la fois un outil incontournable pour le musicologue, mais également un guide pour l’écoute pouvant s’adresser à un lectorat plus large. La nature double des textes qu’il comprend rejoint le même horizon de réception, mêlant articles sur les techniques de composition et propos autobiographiques. Le parcours international de Kaija Saariaho l’ayant amenée à écrire dans plusieurs langues (français, finnois, anglais et allemand), notons enfin que la majeure partie de ces textes demeurent inédits en langue française et que ce livre est donc aussi le fruit d’un vaste travail de traduction.

06/2013

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Religion

Le Livre de la pauvreté spirituelle. Ou l'Imitation de la vie pauvre de notre Seigneur Jésus Christ

"J'estime que cet ouvrage, surtout en raison des beautés de premier ordre qu'il contient, mérite d'être publié" : le 22 avril 1914, Mgr Adam, vicaire général du diocèse de Paris, signe l'imprimatur d'un texte de jean Tauler à paraître chez Tralin, "libraire-éditeur, 12, rue du Vieux Colombier". Le traducteur de ce texte, qui a voulu rester anonyme, nous est présenté par l'éditeur comme "l'un des prêtres les plus distingués du diocèse de Strasbourg", "chanoine, archiprêtre aussi modeste que savant". Voici alors 40 ans que l'Alsace a été annexée par le Reich allemand et le mystérieux chanoine strasbourgeois n'a pas renoncé à user d'un français raffiné pour faire découvrir à ses contemporains les trésors de la plus haute mystique. Deux mois plus tard, l'attentat de Sarajevo rouvre les anciennes plaies : le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. S'étonnera-t-on si l'édition Tralin du Livre de la pauvreté spirituelle est passée quelque peu inaperçue et si ce texte " de premier ordre " reste aujourd'hui encore inconnu en français ? Comme si un sort malin s'acharnait sur cet ouvrage lumineux... De tous les livres parus sous le nom du disciple de Maître Eckhart, Charles Schmidt, l'un de ses meilleurs spécialistes, estimait que ce texte bien structuré et d'une pensée très proche des Sermons "tenait le premier rang parmi les oeuvres authentiques et qu'il devait lui être attribué sans conteste". Bien que contemporains de Tauler, aucun des manuscrits des Sermons n'est autographe. Si ceux du Livre de la pauvreté spirituelle sont plus tardifs (1429 et 1448) et anonymes, il n'empêche que ce texte admirable n'a cessé pendant plus de quatre siècles d'être attribué à Tauler, avant que le P. Denifle, en 1877, ne suscite les doutes. "Aussi bien, concluait le vaillant éditeur de 1914, l'ouvrage dont nous offrons la traduction peut être de qui on voudra : le lecteur jugera s'il est digne ou indigne de Tauler, sous le vocable de qui, par une ancienne habitude, nous le mettons. Pour nous, il suffit que ce livre soit destiné à faire, encore aujourd'hui, quelque bien aux âmes, et cela, nous l'espérons fermement. C'est le seul but que nous ayons en le publiant." Un siècle plus tard nous n'avons d'autre conviction ni d'autre but.

09/2012

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Musique, danse

Les fils de Bach

Bach ne s'est pas contenté d'être l'immense génie que l'on sait ; il est également parvenu à transmettre à ses quatre fils ayant mené une existence adulte cette fibre musicale qui fit d'eux quatre compositeurs importants. Exemple unique dans toute l'histoire de la musique de semblable continuité, d'autant plus remarquable que chacun d'eux sut développer une personnalité artistique propre qui, si elle dut beaucoup à l'enseignement du père, ne s'affranchit pas moins très vite, sur le plan stylistique, de sa puissance emprise. Ces quatre individualités de tempérament fort différent dont la vie et le parcours musical empruntèrent des chemins non moins divers connurent des destins très variés qui ne se croisèrent qu'en de rares occasions. A l'aîné Wilhelm Friedemann (le Bach de Dresde), au caractère fantasque et instable, formidable organiste qui termina sa vie presque dans la misère, s'oppose son cadet de quatre ans, Carl Philipp Emanuel (le Bach de Berlin), musicien au contraire très en vue à son époque, lié aux écrivains et aux philosophes d'Allemagne du Nord, pionnier de la musique pour clavier, et à ce titre admiré par Haydn et Beethoven. Les deux suivants, issus du second mariage de leur père, et donc considérablement plus jeunes que leurs aînés, présentent ce même profil contrasté : le discret et sédentaire Johann Christoph Friedrich (le Bach de Bückeburg), auteur d'une oeuvre abondante aux frontières du baroque et du classicisme, a peu à voir avec son puîné, le très mondain et voyageur Johann Christian (le Bach de Londres), qui fut le seul des quatre à composer des opéras et à cultiver assidûment le style galant : raisons pour lesquelles Mozart l'appréciait tant. Injustement tombés dans l'oubli, au fur et à mesure que grandissait la gloire de leur père et que Haydn, Mozart et Beethoven devenaient des références incontournables, les fils Bach font l'objet d'un intérêt croissant. Ce livre, le premier à leur être entièrement consacré, rend compte tout à la fois de leur carrière, de leur entourage et de leur production. Auteur d'un livre somme sur Haydn couronné de nombreux prix, ainsi que d'ouvrages sur Mahler et Sibelius, Marc Vignal a par ailleurs assuré la direction du Larousse de la musique et participé à de nombreux ouvrages collectifs.

07/1998

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Histoire de France

Les mémoires de la guerre 1914-1918 du poilu Georges Savy

Ces "mémoires" ne sont pas une simple évocation ou compilation de souvenirs. Il s'agit bien au contraire du récit autobiographique, méticuleux et précis, tant dans la chronologie que dans la localisation géographique, de ce que Georges Savy, Français de Belgique, rappelé le 3 août 1914, a vécu dans les tranchées de Meurthe et Moselle, à Verdun, dans le Soissonnais ou dans les hôpitaux, pendant toutes les années de guerre ; il participa même à quelques mois d'occupation en Allemagne jusqu'à sa démobilisation en 1919. Toute cette précision, il la doit aux notes qu'il prenait soigneusement dans des carnets qui ne le quittaient jamais. Au printemps 1916, lors d'une période plus calme, il achète un appareil photo, avec les cuvettes et le matériel nécessaire pour le développement. Pendant les périodes de repos, il prend des dizaines de clichés (il n'y a donc pas de photos de scènes de combat), qu'il développe sur place et dont il revend certains à ses camarades. Il les utilisera pour illustrer son récit. Georges a réalisé trois copies successives de ses "mémoires" : la première, écrite sur un papier gris, constitue une sorte de brouillon ; la deuxième, inachevée, est calligraphiée à la plume sur papier quadrillé ; ces deux copies se complètent : de la première ne subsistent que les pages qui n'ont pas été recopiées dans la deuxième ; la troisième version, complète, réalisée bien plus tard à l'âge de la retraite, est retranscrite dans un cahier quadrillé, format A4. Il n'y a pas de différence majeure entre le texte des trois versions. Le récit utilise à la fois le passé simple, l'imparfait, ou le présent ; nous l'avons laissé tel quel. Le texte est monolithique, sans aucune césure de la première à la dernière ligne ; pour en faciliter la lecture, les repères et étapes chronologiques ont été mis en exergue. Ces "mémoires" débutent "ex abrupto" le jour de sa mobilisation à Bruxelles et son départ pour la France. Le récit se termine de la même manière à sa démobilisation. Il nous a donc paru nécessaire de le faire précéder par un bref chapitre "Avant...", qui explique le contexte familial ainsi que les étapes de l'établissement en Belgique, et de le conclure par un autre texte "Après...", encore plus succinct. May Verdickt, A Bon papa, mon Grand-père...

10/2018

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Cinéma

Souvenirs

" C'est la légèreté, la grâce, la bonne humeur, la gentillesse, et cette espèce d'insouciance frôlant parfois la coquetterie, qui me semblent caractériser le recueil de ces quelques souvenirs d'un enfant du siècle et de la balle. " C'est ainsi que Marcel Ophuls présente dans sa préface les souvenirs de son père, Max Ophuls. Exilé à Hollywood en 1941, Max Ophuls a écrit ce livre à l'attention de l'attaché de presse du studio de Preston Sturges et Howard Hughes pour lequel il travaille, en réponse à la commande d'une note biographique destinée à le présenter au milieu du cinéma. " Dear Steve... " : par ces mots débute la rédaction de ces quelques feuillets promis, qui vont devenir une véritable autobiographie en même temps qu'une traversée du monde et du siècle depuis la Sarre où Ophuls est né en 1902, jusqu'à Berlin, Vienne, Paris, Zurich, et Hollywood. Max Ophuls fut tout d'abord un homme de théâtre. C'est en tant qu'acteur qu'il fit ses premières armes sur les planches. Rapidement, il devient un metteur en scène de renom au Burgtheater de Vienne où il rencontre l'actrice Hilde Wall qui deviendra son épouse. Sa carrière l'amène à Berlin où il rentre en contact avec les milieux cinématographiques aux tout débuts du parlant. Vient alors le récit d'une carrière cinématographique exceptionnelle qui débute en Allemagne avec La Fiancée vendue et Liebelei, se poursuit en France, où Max Ophuls s'est exilé devant la menace nazie, avec La Tendre Ennemie, Werther, De Mayerling à Sarajevo. Dans les années 40, à Hollywood où il a fui la France occupée, il tente de monter des projets de films et se penche sur une vie déjà bien remplie. Marcel Ophuls, né à Francfort en 1927, apporte un double éclairage à ces souvenirs. Par ses annotations, il confronte au récit de son père sa propre mémoire de témoin privilégié, ainsi que le finit des recherches récentes des historiographes de Max Ophuls. Les souvenirs de Max Ophuls sont augmentés de l'entretien donné en 1957 à Jacques Rivette et François Truffaut, qui permet de visiter, toujours en compagnie du cinéaste, la dernière partie de sa carrière, des films américains de la fin des années 40 et à son retour en France dans les années 50, avec les quatre chefs-d'œuvre : La Ronde, Le Plaisir, Madame de, Lola Montès.

04/2002

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Sciences politiques

Merci l'Europe !

Inégalités, chômage, terrorisme, migrants, péril environnemental, les citoyens européens ont peur. L'Europe ne les rassure plus. Pire, elle accroît leurs inquiétudes. Ils ont le sentiment qu'elle ne profite qu'à une minorité " déracinée " (les financiers, les riches et les professions qui jouissent de la mondialisation) mais précipite pour les autres le déclassement, attaquant leurs langues, leurs modes de vie, leurs cultures, leurs entreprises, leurs emplois, leurs données privées, etc. L'Europe se fragmente alors que les menaces se multiplient : les Américains imposent leurs lois, les Chinois leurs produits ; le réchauffement climatique progresse ; les flux migratoires augmentent ; la mondialisation grignote nos cultures ; le big data nous espionne... Dans une Europe perçue comme faible et injuste, la tentation est grande de chercher le salut chez ceux qui parlent fort et critiquent les élites et le système. Leur stratégie consiste à s'appuyer sur les échecs et à tordre les faits pour justifier de solutions simplistes fondées sur autant de mensonges. Et ça marche ! Partout les populistes gagnent du terrain : à l'Est , au Nord, en Italie, en Allemagne, et en France si l'on se souvient du premier tour des présidentielles où, tous scores réunis, ils avaient la majorité. Les populistes parlent haut et simple, comme un Orban et un Salvini. Ou un Trump aux USA. Pas comme un Juncker, le président de la commission, que personne ne connaît. L'auteur dénonce ici les 7 grands mensonges qui font le lit du populisme : l'Europe serait tout à la fois une passoire à migrant, un euro qui nous plombe, le pigeon de la mondialisation, la victime des plombiers polonais qui volent nos emplois, le jouet des technocrates de Bruxelles, etc... Les critiques sont légitimes. Les nier avec condescendance exaspère les opinions publiques. S'il faut évidemment écouter les peuples et respecter le verdict des urnes, c'est pour mieux combattre les populistes et dénoncer leurs fausses solutions. En proposer de meilleures. Et ne pas oublier l'essentiel. Car, malgré tous ses défauts et imperfections, l'Europe nous a apporté ses bienfaits : la paix, d'abord et avant tout, la monnaie commune, les déplacements faciles, la baisse des prix du téléphone, les échanges d'étudiants, les projets industriels majeurs, type Ariane ou Airbus. Comment ne pas voir que dans un monde dangereux, l'Union est la seule et unique façon de nous protéger des volontés de domination des géants asiatiques ou américains et des idéologies hostiles ?

02/2019

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Humour

Chroniques de La Montagne 1952-1961

Alexandre Vialatte (1901-1971) a longtemps partagé le sort de Stendhal : il fut un auteur pour happy few. Si ses livres ne lui ont pas attiré des lecteurs en grand nombre, ils ont en revanche suscité l'admiration des meilleurs, tel Malraux, Edmond Jaloux ou Jean Paulhan. A vingt et un ans, il partit en Rhénanie comme traducteur civil dans les bureaux militaires. Il restera cinq ans à Spire et à Mayence. C'est l'époque de la découverte de Nietzsche, de Thomas Mann, de Brecht, et surtout de ce grand humoriste Kafka, qu'il est le premier à introduire en France. Mais il dirige aussi la Revue rhénane, lancée par le haut-commissaire de la République française dans le but de faire triompher l'idée que le Rhin ne sépare pas des voisins mais les unit. Rédacteur en chef et journaliste, il invente un genre littéraire, la chronique, qui lui convient si parfaitement qu'il le cultivera avec un bonheur exceptionnel pendant plus d'un demi-siècle. Ce romancier, ce traducteur est un chroniqueur de génie ayant donné des centaines de textes à des dizaines de périodiques : tantôt compte rendu de spectacle ou de lecture, tantôt récit d'une rencontre, tantôt observation des signes du temps (par exemple, la montée du nazisme en Allemagne), tantôt réflexion philosophique. Il y a des moments où le spectacle le plus banal peut devenir allégorie oui symbole, disait Baudelaire, flâneur par excellence, qui savait tirer de toute chose une moralité amère. Tel Alexandre Vialatte, grand moraliste du XXe siècle. " D'où sortent toutes ces choses ? D'un film ? De la mémoire ? On erre dans sa mémoire comme dans un vieux musée. On s'égare. Sur une petite place où clignote la lumière d'un restaurant jaunâtre, une statue s'élève sous les tilleuls, qu'on discerne mal dans cette ombre. On l'éclaire avec une lampe-torche. On retrouve le visage de son meilleur ami. Déjà... " Par la quantité de ses chroniques, par leur qualité, Vialatte s'impose comme un Socrate moderne. On trouvera ici, réunies pour la première fois, les 898 chroniques écrites pour La Montagne de 1958 à 1971. Un tiers n'a jamais été repris en volume. C'est là un monument qui a la valeur d'un inédit. ROBERT KOPP

10/2000

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Sciences historiques

Armorial de Gelre. Bibliothèque royale de Belgique, Ms 15652-15656, Edition bilingue français-néerlandais

Parmi les quelque 350 ou 400 armoriaux que le Moyen Age nous a laissés, l'Armorial de Gelre est probablement le recueil le plus célèbre. A cela différentes raisons dont la principale tient sans doute à ce qu'il est conservé à Bruxelles, capitale d'un pays où les études héraldiques ont toujours été à l'honneur et où les armoiries sont restées vivantes, du Moyen Age à nos jours. Il est originaire des Pays-Bas, couvre une large partie de l'Europe, montre un dessin héraldique ferme et inventif et livre des informations de qualité. De taille plutôt modeste (22 x 14 cm), comme la plupart des recueils "aide-mémoire" compilés par les hérauts d'armes, le manuscrit comporte 124 feuillets, copiés et peints sur parchemin. A juste titre, l'Armorial de Gelre est aujourd'hui considéré comme un des trésors fragiles de la Bibliothèque Royale et donc de communication restreinte. Les 25 premiers feuillets nous font connaître le texte et les armes de trois ensembles de poésies héraldiques et de deux courtes chroniques en vers : 1. Les défis adressés au duc Jean III de Brabant en 1334 par dix-huit princes ligués contre lui. 2. Les louanges de quatorze grands seigneurs morts en 1345 à la bataille de Staveren, livrée par le comte Guillaume II de Hollande et de Hainaut contre les Frisons. 3. Une chronique de la maison ducale de Brabant et une autre de la maison comtale de Hollande, toutes deux armoriées et poursuivies jusqu'au milieu du XIV" siècle. 4. Enfin l'éloge de douze chevaliers, originaires de régions sises entre Meuse et Rhin et célèbres par leurs prouesses à la guerre et au tournoi. La cinquième et dernière partie (fol. 26-124), forme un armorial peint, recensant 1707 armoiries provenant de toute l'Europe. Ces armoiries sont classées par marches d'armes : d'abord le Saint-Empire romain germanique et les territoires des princes électeurs ; puis les grands royaumes de la Chrétienté : France, Hongrie, Pologne, Danemark, Angleterre, Aragon, Ecosse, Suède, Navarre, Norvège, Portugal, Naples et Sicile, Bohème ; vient ensuite une série de fiefs d'Empire plus ou moins importants, de la Flandre à l'Autriche, en passant par les Pays-Bas, les pays rhénans, tout le nord de l'Allemagne et même la Savoie. Quelques armoiries isolées ont été ajoutées ici ou là, ainsi qu'un ensemble d'armoiries bretonnes, curieusement placées entre l'Autriche et le Brabant.

01/2012

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Littérature étrangère

Journal (1939-1943)

Fils de la poétesse Marina Tsvetaeva, Gueorgui Efron, que l'on appelait Murr, est né en Tchécoslovaquie, le 1er février 1925 et a grandi en France jusqu'à l'âge de quatorze ans. En 1937, son père et sa soeur retournent en URSS, suivis en 1939, par Marina et Murr. Après l'arrestation d'Ariadna et de Sergueï Efron, Gueorgui et sa mère restent seuls, contraints de déménager et de vivre des maigres revenus de Tsvetaeva. Au début de la guerre, Marina Tsvetaeva et son fils sont évacués à Elabouga. Submergée par la misère, la solitude et l'incompréhension, elle se suicide le 31 août 1941. Envoyé au front, son fils fut tué au combat le 7 juillet 1944. Murr commence à tenir son Journal dès son arrivée en URSS. Les dernières notes datent d'août 1943, quelques mois avant sa mort. La première partie de ce document plonge dans la réalité soviétique la plus ordinaire et la plus brutale qui soit. Sa force vient de la disproportion entre sa banalité et les grands bouleversements dont il se fait l'écho. Gueorgui Efron ouvre une Fenêtre sur le monde pour se livrer à une observation continue de l'ordinaire soviétique. Il note une foule de pensées et d'émotions, de faits et de détails quotidiens qui évoquent l'atmosphère de Moscou sous la Terreur, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. La seconde partie s'ouvre sur la terrible année 1941. C'est l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, l'évacuation précipitée en Tatarie, puis le suicide de Tsvetaeva. Murr, devenu orphelin, désormais livré à lui-même, commence une vie errante et incertaine. Le Journal prend alors une autre dimension et devient un témoignage sur la survie. L'obsession de la faim devient le leitmotiv des années 1942-1943, elle ne le quitte jamais. Quelque chose se brise dans la personnalité du jeune homme. Mais le Journal continue de s'écrire. La vie devient plus oppressante, et se trouve suspendue aux ordres arbitraires. La descente aux enfers se fait en temps réel ; le document est saisissant, non par la puissance de l'émotion, mais par l'adhérence matérielle à la situation, face aux horreurs impassibles du quotidien. L'écriture devient un état second. Le cahier s'arrête lorsque son auteur est happé par la guerre, lorsqu'il n'y a plus de papier ni de crayon.

08/2014

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Histoire internationale

Les Juifs dans le Reich hitlérien. Tome 2, Du nouvel avant-guerre au culte de la Shoah (1938-...)

A la fin de 1937, l'échec de l'émigration volontaire des Juifs est patent : moins d'un quart des Juifs du Reich sont partis et plus de trente mille émigrants, se trouvant plus mal ailleurs, sont même revenus en Allemagne. La solidarité des Juifs de la planète est parfaite dans le lamento et les imprécations, beaucoup moins performante dans l'accueil des congénères. Un crime sexuel maquillé en crime politique provoque une considérable aggravation des conditions de vie des Juifs du Reich, en plus du pogrom le plus célèbre du XXe siècle : la "Nuit de cristal". L'émigration en est à peine stimulée. Les associations juives des USA poussent à la guerre contre le Reich, de même que les affairistes britanniques et quelques agités en France. Leur germanophobie haineuse ne s'embarrasse guère d'une pensée pour les Juifs restés dans le Reich : on ose donc supposer que l'Holocauste n'était pas aussi prévisible que certains l'ont prétendu ensuite. Durant cette guerre, les Alliés se refusent à toute mesure d'échange entre les Juifs d'Europe occidentale et des prisonniers de guerre allemands ou même de simples marchandises. Ils se contentent de menacer de châtiments les décideurs et acteurs de l'extermination des Juifs, dont ils ont connaissance l'été de 1942. Les estimations chiffrées de cette extermination partielle tiennent trop souvent du sondage d'opinions, voire dans certains cas, du poker-menteur. On a collationné les études les moins surréalistes, après avoir présenté les étapes de la prise de décision par Adolf Hitler et passé en revue les méthodes utilisées, sources de tant d'études contradictoires. Le livre se termine par l'historique des légitimes restitutions et indemnisations des véritables victimes, et par l'évocation du culte de la Shoah, pilier de l'Etat d'Israël, mais aussi fondement des "réparations", devenues une source inépuisable de revenus pour des particuliers et des associations jamais repus. Depuis 1953, bien plus de 3 millions de Juifs ont adressé aux gouvernements allemands successifs des demandes pécuniaires. Puis vinrent le tour d'autres pays, telles la France et la Suisse, sans oublier les très nombreuses sociétés publiques et privées soumises à de très fortes pressions. 70 ans après la fin de la guerre, les rentiers de la Shoah sont plus actifs que jamais.

10/2015

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Droit des sociétés

Le guide de la gouvernance des sociétés. Edition 2023-2024

Toutes les bonnes pratiques de la gouvernance des sociétés. La gouvernance des sociétés est encadrée par des règles de plus en plus complexes. A la norme juridique proprement dite, législative et jurisprudentielle, s'ajoute le droit souple (soft law), ensemble de bonnes pratiques regroupées dans des codes élaborés par des organisations professionnelles et complétées par les attentes des investisseurs nationaux et internationaux. - Le propos est largement consacré aux sociétés cotées, mais ne se limite pas à elles. Peu nombreuses, elles font l'objet d'une réglementation particulièrement complexe. Elles ont développé et codifié les bonnes pratiques de gouvernance qui complètent le droit des sociétés. Les sociétés non cotées - groupes familiaux, mutuelles et coopératives, entreprises de taille intermédiaire et même sociétés du secteur public - s'inspirent de ces règles pour organiser leur propre gouvernance. Les caractéristiques et les règles spécifiques à ces dernières catégories sont aussi abordées. Des indications sont également données sur les grands principes applicables à la matière dans les droits de certains pays européens. - Le présent ouvrage est issu de l'expérience du certificat d'administrateur de sociétés créé en 2010 par l'Institut français des administrateurs (IFA) et SciencesPo. Il s'adresse aux administrateurs de sociétés en poste, à ceux qui souhaitent le devenir ou sont appelés à, et à ceux (secrétaires de conseils, avocats) qui les assistent. Il vise à mettre en perspective des notions qu'ils pratiquent au cours de leur vie professionnelle. Il s'adresse aussi à tous ceux (magistrats, enseignants, étudiants) qui sont amenés à analyser la gouvernance des sociétés. - Pascal Durand-Barthez, avocat spécialisé dans les questions de gouvernance, a été notamment directeur juridique et secrétaire du Conseil d'administration d'Alcatel avant de rejoindre le barreau comme avocat Of Counsel auprès du cabinet Linklaters (2007-2013). Il a été secrétaire général du Haut comité de gouvernement d'entreprise (Afep-Medef). Diplômé de SciencesPo et docteur en droit, il a écrit sur des questions de droit des affaires internationales. Pierrick Le Goff, avocat en droit des affaires, il intervient en arbitrage international, en grands projets d'infrastructures, et en compliance. Au sein du Groupe Alstom, il a notamment été directeur juridique et directeur juridique du secteur transport. il a également occupé plusieurs postes dans le secteur énergie en Angleterre, Allemagne et Suisse alémanique.

07/2023

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Histoire ancienne

La Gaule, le monde insulaire et l'Europe du Nord au haut Moyen Age ; Actualité de l'archéologie en Normandie (Ve-Xe siècle). Actes des XXVIIe Journées internationales d'archéologie mérovingienne

Les XXVIle Journées internationales d'archéologie mérovingiennes organisées, à l'université de Caen Basse-Normandie, par l'Association française d'Archéologie mérovingienne et le Centre Michel-de-Boüard - Centre de Recherches Archéologiques et Historiques Anciennes et Médiévales avaient pour thème général La Gaule, le monde insulaire et l'Europe du Nord au haut Moyen Age. Elles ont donné l'occasion d'esquisser un panorama de la recherche dans les pays concernés et porté en particulier sur les témoins archéologiques qui illustrent des relations politiques et économiques entre le royaume mérovingien, les royaumes anglo-saxons et les chefferies du monde scandinave et d'Allemagne du nord, dans tout un espace dont la mer du Nord et la Manche, loin d'être les obstacles qu'on a longtemps crus, constituent bien au contraire une sorte d'épine dorsale, facteur de contacts, de compénétrations, d'influences réciproques, voire d'interdépendance ou de cohésion. Dans une perspective historique et par le biais de l'archéologie, elles ont abordé également dans le cadre de ces territoires les questions qui se posent en matière de modalités de fixation des populations, de conditions d'établissement des royaumes, de reconstitution sociale, comme celles qui relèvent des croyances et de la conversion progressive au catholicisme. Comme de tradition au cours de ces Journées, le second thème avait un caractère régional et portait sur l'Actualité de l'archéologie en Normandie (Ve-Xe s.). Des acteurs de l'archéologie, dont la liste reflète la totalité des instances professionnelles du domaine et leurs collaborations, ont présenté des fouilles récentes, achevées ou en cours, tant en Haute qu'en Basse-Normandie, portant sur des habitats, des cimetières et des lieux de culte. Dans le cadre de ce thème, ont également été dressés quelques bilans thématiques, en matière d'habitat rural, de textilotechnie, de numismatique. Le présent volume rassemble les versions écrites des principales communications relevant de ces thèmes prononcées lors des Journées de Caen, ainsi que trois contributions hors thèmes dont l'occasion et leur actualité justifiaient alors également la présentation. Il est dédié à la mémoire de Martin Welsch, membre fidèle de l'AFAM, ami cher de beaucoup des membres de celle-ci, savant éminent spécialiste du monde anglo-saxon au haut Moyen Age et de ses relations avec le continent.

10/2013

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Histoire internationale

HISTOIRE DU JAPON 1868-1945

La compréhension du Japon contemporain s'appuie sur la connaissance des années essentielles qui ont précédé la Première Guerre mondiale. On a voulu mieux lier la " révolution Meiji " au destin historique du pays et à son entrée fracassante dans l'histoire du monde. Contraint d'inventer un syncrétisme propre à assurer la survie de son identité tout en lui permettant de prétendre à l'égalité avec l'Occident, le Japon impose à ce dernier une réussite gênante. En effet, non seulement il se taille un empire en Asie, mais il conquiert l'alliance anglaise et bat les Russes en 1905. En 1914, il choisit par intérêt bien compris le camp de l'entente pour mieux effacer l'Allemagne du champ asiatique. Du coup, Meiji, qui s'acheminait contre toute attente vers une sorte de parlementarisme - les fondateurs ne le souhaitaient guère -, évolue après la guerre vers un régime encore plus national et encore plus militaire. Pas de contradiction pourtant avec les idéaux et les principes qui ont animé la restauration de 1868. Mais la dérive martiale et agressive s'accélère et s'exacerbe au rythme des crises qui secouent le monde et l'archipel : volonté américaine de domination du Pacifique ; crise économique des années 30 ; incertitude politique des gouvernements en place ; besoins nationaux propres, tant du point de vue démographique que du point de vue économique. Dans son originalité le Japon offre une vision asiatique de ces problèmes. Son ambition, trop précoce, échoue dans la folle guerre du Pacifique. Les 77 ans d'histoire qui s'écoulent entre 1868 et 1945 ont tracé tous les profils de la grande puissance d'aujourd'hui : les formes de la vie politique, très largement inspirées de la vie traditionnelle des clans originels ; les fondements de la puissance économique, bâtis sur la connivence des besoins de l'État et des intérêts des entrepreneurs ; l'originalité de la question sociale, tout en proposant la palette complète des luttes idéologiques, n'a pas permis d'aboutir à une remise en cause fondamentale de la tradition nationale ; la spécificité des expressions culturelles qui font encore du Japon un mystère entretenu pour l'Occidental. Au point, paradoxe, de devenir lui-même le modèle, lui qui avait fondé tout le pari de sa survie sur l'imitation du " barbare ".

11/1999

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Histoire internationale

Fils de conquérants. Le monde türk et son essor

Le monde türk compte désormais dans son ensemble quelque 140 millions de personnes ; les langues turciques sont parlées par les populations anciennes de la Sibérie et de Chine de même que dans six Etats qui forment un véritable arc en Eurasie et jusqu'en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Et pourtant, tous ces peuples, malgré une histoire spectaculaire et malgré l'avenir prometteur qui est le leur, restent parmi les moins étudiés. Pour la plupart musulmans, ils sont prêts à travailler avec l'Occident, disposent des ressources pétrolières de la mer Caspienne et offrent une option laïque au reste du monde islamique lui-même pris en étau entre les forces qui veulent le transformer et la menace du fondamentalisme réactionnaire. L'Etat türk le plus puissant et le plus ancien, la Turquie, s'est longtemps défini par son rôle d'avant-poste de l'OTAN, mais il s'agit désormais du plus démocratique des pays musulmans et Ankara frappe maintenant aux portes de l'Union européenne. Après des débuts chancelants, les cinq Etats türks du Caucase et d'Asie centrale émancipés par la fin de la guerre froide, l'Azerbaïdjan, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan et la République kirghize, ont fait leur entrée sur la scène mondiale avec un caractère qui leur est propre. Dans cette importante analyse, Hugh Pope, ancien correspondant du Wall Street Journal, trace un portrait saisissant des descendants des armées nomades qui ont autrefois conquis la Chine et l'Empire byzantin. Il montre la multitude des liens qui unissent les Türks du Xinjian en Chine (l'un des derniers bastions de la révolte dans ce pays), des Etats d'Asie centrale, d'Iran, d'Irak, des Pays-Bas et d'Allemagne, là où dans la capitale on entend parler turc à chaque coin de rue, et même des Appalaches, aux Etats-Unis. Au cours de ce périple, il nous offre une étude inédite de territoires musulmans autrefois gouvernés par les dynasties türkes avant que leur puissance ne soit écrasée par l'essor de l'Europe, de la Russie et de la Chine, qu'il s'agisse des Moghols qui ont conquis l'Inde, des Safavides qui ont jeté les bases de l'Iran moderne ou encore des Ottomans dont l'empire cinq fois séculaire comprenait la Turquie, les Balkans et le Moyen-Orient.

11/2011

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Autriche

Cette Autriche qui a dit non à Hitler. 1930-1945

La véritable histoire de la résistance autrichienne à Hitler. Le 13 mars 1938, Hitler proclamait le rattachement de l'Autriche au Reich et, deux jours plus tard, faisait son entrée dans la capitale danubienne. Ces événements sont connus, et plus encore les photos qui les illustrent : douaniers autrichiens accueillant les soldats de la Wehrmacht, foule acclamant le Führer au coeur de Vienne. Le 10 avril suivant, par plébiscite, 99, 75 % des Autrichiens approuvaient l'Anschluss. Mais pourquoi ne dit-on jamais que les célèbres photos de 1938 ont été orchestrées par la propagande nazie ? Et pourquoi n'expose-t-on jamais l'autre face du décor ? Le désarroi de la petite République d'Autriche créée en 1918 sur les décombres de la monarchie des Habsbourg et l'attraction exercée par l'Allemagne, dans les années 1920, sur tous les courants politiques autrichiens représentés au Parlement, à commencer par les socialistes. Le combat de l'Etat autrichien contre le national-socialisme intérieur et extérieur, de 1933 à 1938, combat mené aussi par le régime autoritaire institué en 1934. En 1934 encore, la répression par l'armée autrichienne de la tentative de putsch nazi qui conduisit à l'assassinat du chancelier Dollfuss. Quatre ans plus tard, le sursaut du chancelier Schuschnigg qui voulut consulter les Autrichiens par référendum sur leur volonté de préserver l'indépendance de leur pays, consultation prévue le 13 mars 1938 et dont le résultat aurait sûrement été positif si Hitler, précisément, n'avait pas voulu en interdire la tenue en faisant envahir le pays par l'armée allemande, dans l'indifférence des démocraties occidentales. Ensuite le trucage du plébiscite nazi du 10 avril 1938, l'impitoyable destruction des attributs souverains de l'Autriche, la poursuite des opposants (70 000 arrestations lors de l'Anschluss), le règne de la terreur et la persécution des juifs. Et enfin la résistance autrichienne en exil ou intérieure - résistance communiste et socialiste, résistance catholique, résistance conservatrice et monarchiste -, résistance méconnue, qui eut ses héros et ses martyrs. L'Autriche, libérée par les Alliés en 1945 et redevenue souveraine en 1955, se relèvera grâce à des hommes ayant survécu aux camps nazis. Jean Sévillia, fin connaisseur de l'Autriche et de son histoire, et fort de sources en grande partie inédites, brise les idées reçues et rend justice à cette Autriche qui, très tôt, a dit non à Hitler.

09/2023

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Actualité politique France

Jean-Pierre Chevènement. Le dernier des jacobins

Jean-Pierre Chevènement est-il le dernier des Jacobins ? Le père des souverainistes ? Anachronique ou prophétique, sa vision n'a pas varié, depuis l'Assemblée (1973-2002) aux ministères de la Recherche et de l'Industrie (1981-1983), puis de l'Education nationale (1984-1986) à la Défense (1988-1991) sous la présidence de François Mitterrand, à l'Intérieur, enfin, dans le gouvernement Jospin (1997-2000). L'élu, animé par un patriotisme de frontière, fortement enraciné dans son territoire (président du Conseil régional de Franche-Comté en 1981-1982 ; maire de Belfort de 1983 à 2007 ; sénateur du Territoire de Belfort de 2008 à 2014), n'a pas dévié de sa ligne, malgré la diversité de ses responsabilités régaliennes. Assez différent de la ligne majoritaire, à gauche, il a pourtant pesé, contribuant notamment à l'aggiornamento de son parti sur des questions centrales, tel le nucléaire, qu'il s'agisse de la dissuasion ou du recours à l'énergie civile. Ses défaites - face au tournant libéral de 1983 - et ses démissions - face à l'alignement sur la politique étrangère américaine ou le renoncement aux principes républicains - n'ont pas empêché l'homme d'action et l'intellectuel de contribuer à définir les termes des combats de la gauche depuis les années 1970 et à redéfinir les clivages qui déterminent le débat public jusqu'à nos jours. Alors qu'aucun ouvrage historique ne lui avait été consacré, les meilleurs spécialistes d'histoire politique, économique ou des relations internationales examinent son rapport à la République, la Nation et la gauche, son action en faveur de l'école républicaine, son rapport à l'Etat stratège en faveur de l'industrie et de l'aménagement du territoire, son combat pour la défense de la souveraineté nationale, enfin, face à l'Europe et à l'Allemagne. Occasion de se pencher sur le devenir historique de notions qui, à force d'être rabachées, perdent de leur clarté. Une vingtaine de chercheurs et quelques "grands témoins" proposent le premier portrait du dernier des Jacobins, documenté par des sources de première main. Sous la direction de Renaud Meltz, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Haute-Alsace, membre senior de l'IUF et de Régis Boulat, maître de conférences à l'université de Haute-Alsace : Judith Bonnin, Bernard Lachaise, Anthony Burlaud, Thibaud Tellier, Gilles Richard, Christophe Prochasson, Julien Cahon, Yann Forestier, Hervé le Fiblec, Bénédicte Girault, Odile Maeght.

11/2021

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Romans historiques

Les Vacances

Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur (selon l'onomastique russe Sofia Fiodorovna Rostoptchina) , est une femme de lettres française d'origine russe, née le 1 août 1799 à Saint-Pétersbourg, morte le 9 février 1874 à Paris. Elle est issue d'une grande famille de la noblesse russe dont la généalogie remonte aux khans mongols de la Horde d'or et à la famille de Genghis Khan. Son père est le comte Fiodor Rostopchine (1763-1826), qui a été lieutenant-général d'infanterie, ministre des Affaires étrangères du tsar Paul I (parrain de Sophie), puis gouverneur général de Moscou. Sa mère est née comtesse Catherine Protassova, ancienne demoiselle d'honneur de Catherine II. Sophie est la troisième enfant du couple. Elle passe son enfance dans le domaine de Voronovo près de Moscou, propriété de 45 000 ha où travaillent 4 000 serfs, où le comte Rostopchine fait venir des agronomes écossais. Elle reçoit l'éducation des enfants de l'aristocratie russe qui privilégie l'apprentissage des langues étrangères, du français en premier lieu. Adulte, elle sera une polyglotte maîtrisant cinq langues. C'est aussi une petite fille turbulente, souvent punie par ses parents et houspillée par sa mère. Influencée par Joseph de Maistre, ministre plénipotentiaire du roi de Sardaigne auprès du tsar, et par les jésuites, la comtesse Rostopchine se convertit de l'orthodoxie au catholicisme. Sophie, depuis l'âge de treize ans, est élevée dans la religion catholique, contre l'avis de son père resté orthodoxe. En 1812, lors de l'invasion de la Russie par la Grande Armée, son père est gouverneur de Moscou. Il lance des pamphlets contre Napoléon, fait évacuer les pompes à incendie et libère des prisonniers avec la mission de mettre le feu chacun à un quartier. L'incendie de Moscou qui en résulte, qui fera dire à Sophie : "J'ai vu comme une aurore boréale sur la ville" , contraint Napoléon à une retraite désastreuse. La réussite de ce plan entraîne cependant l'hostilité de ceux qui ont perdu leur habitation, aristocrates comme commerçants, si bien que Fédor Rostopchine, disgracié par le tsar, préfère s'exiler, seul avec simplement un domestique, en Pologne en 1814, puis en Allemagne, en Italie et, enfin, en France en 1817. Dans tous ces pays, il est accueilli en héros, sauveur de la monarchie.

10/2022

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Manifestes extrémistes

Historiciser le mal. Une édition critique de Mein Kampf d'Adolf Hitler

Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf. Avertissement aux lecteurs. Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l'histoire du XXe siècle. Nous avons agi en responsabilité en mettant en place un dispositif global afin de respecter l'exigence scientifique et éthique qui s'imposait. La nouvelle traduction présentée dans Historiciser le mal a été confiée à l'un des meilleurs traducteurs de l'allemand en langue française, Olivier Mannoni, qui a ensuite travaillé avec une équipe d'historiens, tous spécialistes du nazisme, de la Shoah et de l'histoire des Juifs. La rédaction d'Historiciser le mal a été menée dans le cadre d'un partenariat signé par Fayard avec l'Institut d'Histoire de Munich, qui a publié en 2016 une édition critique de Mein Kampf en Allemagne, un travail de référence qui a mobilisé une équipe d'historiens allemands. Historiciser le mal a été rédigé par un comité d'historiens, dirigé par Florent Brayard, qui a traduit, adapté, prolongé les 3 000 notes de l'édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres. Dans la forme, les notes encadrent ainsi la nouvelle traduction et sont indissociables de sa lecture. L'ensemble compte près de 1 000 pages et constitue un jalon historiographique sur la genèse du nazisme. En définitive, l'appareil scientifique inclus dans Historiciser le mal est deux fois plus volumineux que la traduction du texte de Hitler. Il n'est pas question, bien évidemment, que la publication d'Historiciser le mal puisse être lucrative. Ainsi, la Fondation Auschwitz-Birkenau, chargée de la conservation du site du camp de concentration et d'extermination, percevra des droits au premier exemplaire vendu et la totalité des bénéfices qui pourraient être issus de la vente d'Historiciser le mal. Pour savoir où l'on va, il est indispensable de comprendre d'où l'on vient. Nous sommes convaincus que le travail des historiens est nécessaire pour lutter contre l'obscurantisme, le complotisme et le refus de la science et du savoir en des temps troublés, marqués par la montée des populismes. C'est le sens de notre démarche d'éditeur.

05/2021

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Littérature française

Les murs de Fresnes

De retour à Paris à la Libération, Henri Calet intègre, dès novembre 1944, la rédaction du journal Combat où il est chargé de décrire, dans des chroniques pleines d'humour et de tendresse, la réalité de l'après-guerre. Les Résistants de l'intérieur, les prisonniers revenant d'Allemagne, les soldats alliés, les réfugiés étrangers, les déportés, les enfants et la population anonyme sont les personnages de ces textes, dont la plupart ont été rassemblés dans Contre l'oubli. Avec l'humanité qui le caractérise, Calet raconte l'âpreté d'un quotidien marqué par les divisions, les rationnements, la xénophobie et la précarité sociale. C'est en qualité de journaliste que Calet se rend, le 24 avril 1945, dans la prison de Fresnes afin d'y procéder au relevé des graffiti laissés par les prisonniers, résistants et militaires alliés, victimes de la répression nazie. Les Murs de Fresnes débute à l'extérieur de la prison, "A onze kilomètres de Paris" , dans une mise en situation soulignant la proximité du drame et présentant l'intérieur d'un lieu qui se dérobe ordinairement aux regards. Le lecteur marche dans les pas de Calet, déambule d'une division à l'autre, pénètre dans les cachots, la salle de fouille et le quartier des femmes pour finalement arriver dans le cimetière où l'attend la tombe 347, identifiée comme étant celle de Bertie Albrecht, l'une des fondatrices de Combat. Edifié pour rendre compte des voix des victimes, Les Murs de Fresnes ne s'attache pas seulement aux écrits muraux et s'intéresse à toute forme d'écriture ayant eu cours à l'intérieur de la prison. A la précarité des archives de la Résistance, à la diversité et à la fragilité de leurs supports (murs, livres, gamelles), Henri Calet oppose la rigueur des archives nazies dont il reproduit les glaçants fac-similés comportant la mention "NN" pour "Nacht und Nebel" . Convié dans un lieu qui se refuse ordinairement aux regards, le lecteur-visiteur est invité à observer des graffiti qui sont encore l'oeuvre de vivants. Aussi, à la fin de la visite, Calet lui glisse-t-il un dernier conseil : "n'oubliez pas" , conscient que le retour à la vie et au quotidien menace le souvenir de ces hommes et de ces femmes. Adrien Aragon, extrait de l'introduction.

10/2021

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Littérature étrangère

Baudolino

Charmeur, coquin, roublard et fieffé menteur, Baudolino grandit dans la campagne du bas Piémont pendant que l'empereur Frédéric Barberousse y guerroie, quelque part entre Milan et Pavie. Après une rencontre dont le récit restera un joyau de la fantaisie d'Umberto Eco, Baudolino conquiert la curiosité et l'affection de l'Empereur au point d'en devenir le fils adoptif. Doué pour les langues comme un caméléon pour les couleurs, Baudolino progresse vite, à Paris d'abord où il a connu le double enseignement des Maîtres et de la bamboche la plus insouciante, puis en Italie et en Allemagne où il chevauche, aux côtés de Frédéric dont il est l'homme de confiance et le fin conseiller. Mais toujours il rêve, affabule, et tout ce qu'il imagine finit par produire de l'Histoire. C'est ainsi qu'il échafaude la lettre mythique de ce Prêtre Jean que l'on disait régner dans un lointain et inaccessible Orient, au milieu d'enchantements et de monstres. Poussé par Baudolino, l'Empereur participera à la troisième croisade, prétexte pour aller remettre au Prêtre Jean la plus précieuse des reliques de la chrétienté. Dès lors, l'histoire de Baudolino se déroulera en une succession de récits plus ardents les uns que les autres. Pillage de Constantinople ou mort mystérieuse de Frédéric, défilé d'épisodes terrifiants ou rebondissements ludiques, illuminations amoureuses ou règlements de comptes sanglants : c'est une quête totale où l'éclat de rire le dispute sans cesse à l'émotion, le clin d'œil philosophique ou historique à l'imagination et à l'humour. Dans ce voyage au bout de l'Orient, au bout de la lumière, Umberto Eco retrouve et rassemble les clés magiques du roman : histoire d'amour avec la plus singulière des filles d'Eve jamais rêvée, aventures picaresques au milieu des massacres et des champs de bataille, fresque historique où se reflètent les tensions politiques et guerrières d'aujourd'hui, roman policier d'un crime peut-être parfait, vengeances, théâtre d'inventions linguistiques hilarantes. Baudolino, vingt ans après, est un Nom de la rose laïc où l'on revient délicieusement aux sources pour parcourir à nouveau les fondements du savoir de l'humanité en une joyeuse et paillarde sarabande des corps et des esprits. (J.-N. S.)

02/2002

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Littérature française

Le quatuor de Lucerne

L'auteur propose délibérément au lecteur l'hybridation d'une fiction romanesque avec l'enchaînement d'événements historiques cruciaux et dans laquelle la musique pose la question du sens et de la vie. C'est l'intime interpénétration de la musique et de l'histoire qui nous est racontée. Ainsi, l'histoire fait la musique et la musique fait l'histoire. Avec d'autres personnages, est mis en scène un journaliste français, Etienne d'Andigné, qui va être le témoin attentif et le narrateur des événements politiques et diplomatiques qui bouleversent le monde. Au printemps et à l'été 1938, des nuages menaçants s'accumulent sur l'Europe. L'Allemagne nazie est de plus en plus sûre d'elle et agressive. Elle persécute les Juifs, les minorités et tous ses opposants, elle annexe l'Autriche et menace sérieusement la Tchécoslovaquie tandis qu'en Russie le tsar rouge, après avoir affamé une grande partie de la paysannerie, déporte et assassine des centaines de milliers de ses concitoyens. C'est dans ce contexte qu'Arturo Toscanini crée un festival de musique à Lucerne en Suisse, là où Richard Wagner vécut une période heureuse de sa vie. Il invite de grands artistes dénigrés par le régime nazi ou qui ne se produisent plus dans les pays gagnés par la peste brune. C'est le dernier acte avant la catastrophe, avant la grande déflagration mondiale, le calme relatif avant la tempête, dans cette paisible station suisse. En imaginant la brève rencontre de quatre personnages célèbres au cours du Festival, l'auteur porte un regard émouvant sur les enchaînements menant à la tragédie. Ils sont tous les quatre russes, des compositeurs exceptionnels et des créateurs de génie qui auront profondément et durablement, chacun à leur manière, façonné le monde de la musique. Serge Rachmaninov, Serge Prokofiev, Igor Stravinski et Dimitri Chostakovitch vont être réunis et nous offrir un quatuor inattendu. Chaque acteur de ce théâtre d'ombres et de lumière projette ses doutes, ses blessures et ses espoirs. Dans ce contexte de périls et d'incertitude naît une histoire d'amour, une histoire qui se heurte au fracas des événements. Au final, c'est une interrogation sur le chemin de notre humanité et l'indicibilité de l'amour que la musique tente de résoudre.

12/2021

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Décoration

L'art du design. De 1945 à nos jours

Le mot design apparaît au milieu du XIXe siècle dans une Angleterre où l'industrialisation conduit à des questionnements sur l'aspect des produits nouveaux. C'est aux Etats-Unis, avant la Seconde Guerre mondiale qu'il se généralise pour qualifier une activité créatrice dont le but est de concevoir les formes des objets, afin d'en améliorer l'esthétique mais aussi les performances Son histoire est indissociable des grandes mutations qui ont marqué les sociétés occidentales au XXe siècle : la puissante accélération des processus de fabrication d biens "manufacturés" liés au machinisme et à la maîtrise de matériaux nouveaux, ainsi que l'aspiration du plus grand nombre à un cadre de vie meilleur. Cet ouvrage couvre la période de l'après-guerre à nos jours, qui constitue une sorte d'âge d'or du design dans son acception la plus courante. A partir de 1945, il se développe en effet sur le terreau de la modernité et de l'efficacité. En cherchant à se dépouiller des styles du passé, les créateurs et les industriels remodèlent les objets du quotidien: de l'électroménager de Dieter Ram. pour Braun en Allemagne aux objets de la table de Danese en Italie, en passant par le mobilier de Charles et Ray Eames pour Herman Miller aux États-Unis. Aucune uniformité dans ce paysage et, après la perfection nordique, l'Italie, elle, assoit son image tant par le dynamisme de son industrie que par les puissant, personnalités de ses designers, de Gaetano Pesce à Ettoi Sottsass. Au moment où les idées et les modèles circulent, Philippe Starck, par sa stature, incarne à part: des années 1980 le design pour le plus large public. Cette discipline en perpétuel mouvement revêt aujourd'hui de multiples expressions: du projet "Super Normal" de Jasper Morrison aux créations les plus fantasques du collectif Droog Design. Ce faisant, elle gagne en démocratisation et le design le plus sophistiqu d'Apple est aujourd'hui à la portée de tous. Fondée sur l'étude des grands pays industrialisés et écrite par les meilleurs spécialistes du sujet, cette vaste synthèse enrichie de plus de 650 illustrations permet d'aborder la variété des domaines touchés par le design tout en les replaçant dans le contexte de leur époque : expositions, aménagements intérieurs, campagnes publicitaires.

10/2013

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Cinéma

Un troisième visage. Le récit de ma vie d'écrivan, de combattant et de réalisateur

"Appelez un médecin, elle vivra", dit Barry Sullivan froidement, alors qu'il vient de tirer sur la femme qu'il aime. Dans le scénario original, Barbara Stanwyck mourait sur le coup. Samuel Fuller (1912-1997) a subi la censure d'Hollywood. Pour ce film, Quarante tueurs, mais aussi bien d'autres, parmi les plus grands du cinéma. Les anecdotes valent d'être relatées, quand elles servent l'histoire du 7e art. Mais l'autobiographie de Samuel Fuller est plus que cela puisqu'elle est à elle seule une Histoire du XXe siècle. Au moment de la crise de 1929, ce fils d'immigrants juifs est le plus jeune journaliste de New York affecté aux affaires criminelles. Il écrit ensuite des romans inspirés de faits d'actualité, tel Burn, Baby, Burn, puis des scénarios pour le cinéma. En 1941, il s'enrôle dans la Ire division d'Infanterie, la Big Red One. De l'Afrique du Nord à la Sicile, des plages de Normandie jusqu'en Allemagne, Fuller livre une véritable et bouleversante leçon d'histoire. Cet anticonformiste fait ensuite une entrée fracassante dans le cinéma, avec J'ai tué Jesse James, Le Port de la drogue, Les Bas-fonds new-yorkais ou encore Shock Corridor, tandis que l'expérience éprouvante de la guerre donnera lieu à l'un de ses plus grands films, Au-delà de la gloire. Des premières images qu'il ait filmées - la libération du camp de Falkenau - jusqu'à sa dernière réalisation pour le cinéma, Sans espoir de retour, Fuller témoigne des difficultés qu'il rencontre pour défendre une vision personnelle, dévoile les dessous d'Hollywood, les amitiés qu'il noue, aussi bien avec les grands producteurs des années 1950 qu'avec de jeunes cinéastes comme Martin Scorsese, Jim Jarmusch ou Quentin Tarantino. À Park Row, la mecque du journalisme dans le New York des années 20 mais aussi à Paris, alors qu'émerge la Nouvelle vague, Fuller a été à la fois un acteur et un témoin de ce qu'a incarné le "rêve américain". Intime, rocambolesque, émouvant, incontournable, Un troisième visage est la dernière histoire qu'il ait racontée, où il ne se départit jamais de son souci de la vérité, de sa liberté de ton, ni de son cigare.

08/2011

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Policiers

Flétrissure

Samuel Goldberg, un vieil homme respecté et influent, est assassiné dans sa riche demeure francfortoise. Fait troublant : l’autopsie révèle que Goldberg, un rescapé de la Shoah, présentait sur le bras des traces du Blutgruppentätowierung, le tatouage que portaient les membres de la Waffen ss de leur propre groupe sanguin… Bientôt les meurtres se succèdent. Chargés de l’enquête, le très distingué commissaire Oliver von Bodenstein et la très prosaïque Pia Kirchhoff comprennent que les victimes partageaient un terrible secret. Un polar allemand magistral qui regarde l’Histoire en face. Le meurtre ressemble à une exécution. Qui peut être capable de tuer d’une balle dans la tête un homme de quatre-vingt-douze ans ? Par ailleurs David Josua Goldberg devait connaître son assassin car la police ne trouve aucune marque d’effraction, juste un chiffre mystérieux écrit sur le mur avec le sang de la victime. L’affaire devient plus étrange encore lorsqu’au moment de l’autopsie on découvre, sur le bras gauche de Goldberg, la trace du tatouage effacé de son groupe sanguin. Comment peut-on trouver sur un Juif, rescapé des camps de concentration, ce signe infamant, celui que portaient tous les membres de la ss ? Avant même que le commissaire Oliver von Bodenstein et sa collègue, l’inspecteur Pia Kirchhoff, aient pu commencer à enquêter, l’affaire leur est retirée des mains par ordre conjoint du ministère de l’Intérieur allemand, et de l’ambassade américaine. Goldberg était en effet devenu citoyen américain après la guerre. Mais bientôt les meurtres se succèdent, tous plus énigmatiques les uns que les autres. Chaque fois les victimes sont très âgées et le mode opératoire d’une atroce cruauté. Le très distingué commissaire Oliver von Bodenstein et la très prosaïque Pia Kirchhoff ne tardent pas à concentrer leurs soupçons sur une famille très respectée de la haute société francfortoise. Grâce aux relations familiales du commissaire von Bodenstein et à la ténacité toute plébéienne de Pia Kirchhoff, le lecteur pénètre peu à peu dans le monde très fermé de la grande bourgeoisie allemande, qui sait si bien garder ses terribles secrets derrière les grilles de ses magnifiques propriétés. Avec ce roman, Nele Neuhaus s’est imposée outre-Rhin comme un auteur de polars majeur. Ses livres, vendus en Allemagne à des centaines de milliers d’exemplaires, sont en cours de traduction dans plus de vingt pays.

09/2011