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Sciences historiques

Histoire de la marine française. Des origines à nos jours

Ce livre sur la marine française, écrit par un historien anglais, est d'une parfaite et admirable impartialité. Et il repose à la fois sur une documentation impressionnante et sur une compréhension exceptionnelle de la place de notre marine dans l'histoire de France. La naissance d'une véritable marine française date de Richelieu, et dès le début cette marine sera en proie à trois difficultés - trois désavantages vis-à-vis de l'Angleterre qui deviendra très vite la seule grande ennemie. La première difficulté, c'est qu'il faut entretenir deux flottes différentes, l'une atlantique et l'autre méditerranéenne. Seconde difficulté : le sort du pays se joue apparemment sur terre, alors on laisse la marine manquer d'argent et même d'hommes ; à tel point que les bateaux français n'ont presque jamais des équipages complets et bien entraînés. La troisième difficulté résulte de la mauvaise administration : sous la royauté, les officiers nobles sont en constante opposition avec les autres officiers de marine, et on voit jusqu'à un enfant de douze ans commander (? ) la marine française parce qu'il est grand seigneur ; sous la Révolution, on détruit la flotte de Louis XVI, qui s'était montrée, enfin, supérieure à sa rivale anglaise - ce qui avait permis l'intervention française dans la guerre d'indépendance des Etats-Unis. Ensuite, sauf sous Napoléon III (en 1865, notre flotte est au moins l'égale de la flotte anglaise), ce sera seulement pendant la période 1925-1939 que le gouvernement français se préoccupera de faire renaître une marine puissante. Mais l'occupation de la France provoque l'éclatement de cette force toute neuve, et sa destruction presque sans combat. Avec l'âge atomique, une nouvelle marine est en train de voir le jour. Cartes et plans à l'appui, ce livre nous décrit les plus importantes batailles sur mer dans lesquelles furent engagés des navires français, et il nous raconte la carrière des grands hommes dont le nom reste attaché à notre marine. Par sa précision et par son ampleur, il va constituer un inégalable ouvrage de référence pour les historiens comme pour les amateurs passionnés, et offrir au plus vaste public le plaisir de la découverte.

11/1977

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Développement durable-Ecologie

L'Allemagne et le nucléaire

Depuis la catastrophe de Fukushima, le gouvernement allemand a décidé de renoncer au nucléaire civil. A voir... En 1990, il avait confirmé la même position pour le nucléaire militaire. Que signifie cette politique ? Le présent ouvrage, aidé par le ministère de la Défense, répond. de façon "réaliste" et "constructiviste". L'histoire de la tentation nucléaire de l'Allemagne éclaire certes le contenu du traité sur la non-prolifération de 1969, sa genèse, son interprétation, ses lacunes, à travers une politique qui semble s'être enfermée dans un "triangle" national, atlantique, européen et une dissuasion "concertée", "partagée". Mais la RFA a conservé la possibilité technique d'acquérir une défense nucléaire autonome, au-delà de la restriction de sa souveraineté de 1949 à 1989. Depuis sa réunification, elle affirme une volonté d'indépendance et de retour à la puissance. Il s'en faut de beaucoup que les aléas de sa politique énergétique aient diminué son potentiel militaire. Située en première ligne durant le conflit Est-Ouest, la Bundeswehr a été préparée et entraînée à la guerre nucléaire ou nucléaro-conventionnelle en Europe centrale. Elle a partagé avec les forces anglo-américaines basées outre-Rhin des milliers de têtes nucléaires. Elle dispose des vecteurs adéquats : artillerie, sous-marins, missiles. avions. Le commerce nucléaire avec l'Inde, le Pakistan, le Brésil, l'Argentine, l'Afrique du Sud, l'Irak ou l'Iran s'est montré hautement "proliférateur", jusqu'à ce que le contrôle des exportations ait été resserré en 1990-1992. Les scandales dans la presse, les informations délivrées par les douanes, les procès pour exportations illégales de matériels à usage militaire, ont révélé les capacités allemandes. En l'absence de réglementation contraignante sur le commerce extérieur, ce pays a le pouvoir de priver de toute efficacité le régime international de non-prolifération. In fine, le niveau technologique atteint par l'industrie nucléaire, les stocks de matériaux fissiles à usage dual et l'expérience de la Bundeswehr, font de la RFA une puissance nucléaire "en filigrane". Celle-là même qui participe depuis 2002, aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne d'une part, des trois autres membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations unies d'autre part, aux discussions sur le nucléaire iranien !

12/2013

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Histoire ancienne

La politique des Gaulois. Vie politique et institutions en Gaule chevelue (IIe s. av. N. E.-70)

Petit-on, aujourd'hui, écrire une histoire de la Gaule ? Les descriptions faites par César dans le récit de sa conquête - la fameuse Guerre des Gaules - relèvent-elles du mirage et obéissent-elles à la seule règle de la communication politique ? Quelle était la réalité indigène des Gaules du Ier siècle avant notre ère ? En reprenant l'ensemble du dossier grec et latin, cet ouvrage fait d'emblée le pari de l'unité de la Gaule en montrant comment s'y sont développées, avant César, des pratiques politiques communes : assemblées à différentes échelles, reconnaissance d'une autorité commune, mise en place de coalitions générales placées sous l'autorité de chefs de guerre dont Vercingétorix fut le dernier et le plus célèbre représentant. Après la conquête romaine, ces pratiques constituèrent une partie du socle administratif de la Gaule romaine. Ainsi l'entité gauloise fut pérennisée par le culte du Confluent, à Lyon, ignorant la tripartition provinciale imposée par Rome et obéissant en partie à une tradition héritée du temps de l'indépendance. En s'appuyant sur le dynamisme de l'archéologie régionale, cet ouvrage enrichit considérablement l'image communément partagée de la Gaule. Fini le temps où les seuls Eduens représentaient, élevés au rang de modèle unique, tout ce que l'on pensait savoir sur les Gaulois : la diversité des institutions gauloises, liées à celle des peuples de la Gaule, donne à voir une société bien plus complexe et bien plus intéressante. Le découpage provincial et la mutation civique réalisée par les Romains en 16-13 après notre ère, tout en punissant à davantage d'homogénéisation institutionnelle, ne mettent pas un terme à cette diversité. L'adaptation aux normes importées d'Italie suit en effet, selon les régions, des schémas et des rythmes variés. Documentés par un large corpus de textes relus à l'aune de nouvelles questions et par l'exploitation d'un important matériel archéologique et numismatique, la Gaule et ses peuples trouvent ici une épaisseur politique surprenante qui renouvelle largement notre regard sur ceux qui furent longtemps considérés comme de fameux "ancêtres", nos Gaulois.

01/2018

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Histoire internationale

Etudier à l'Est. Expériences de diplômés africains

Au moment où ils accèdent à l'indépendance, de nombreux pays d'Afrique subsaharienne et du Maghreb établissent des relations diplomatiques avec Moscou. Certains, comme l'Éthiopie, entretenaient depuis longtemps déjà des liens étroits avec la Russie. Cependant, c'est surtout avec le mouvement de décolonisation que les pays communistes s'ouvrent à l'accueil massif et systématique d'étudiants maghrébins et subsahariens. Les trajectoires de formation de ces diplômés africains partis en URSS ou dans un autre pays de l'ancien bloc de l'Est ont été peu étudiées. En rendre compte, c'est notamment s'intéresser aux expériences diverses et contrastées, d'étudiants formés non pas dans l'ancien pays colonisateur, comme cela était souvent le cas, mais dans un pays tiers qui suscitait chez eux à la fois admiration et méfiance, où ils ont connu pour les uns de fortes désillusions, pour d'autres « les meilleurs moments de leur vie ». C'est aussi étudier les cadres sociaux et politiques de leurs expériences, et prêter attention aux nombreux étudiants, partagés entre deux ou plusieurs mondes, et souvent confrontés aux soubresauts de l'histoire. À l'issue des études, les diplômés étaient immédiatement renvoyés dans leur pays. Mais les devenirs des étudiants et stagiaires africains formés dans les pays de l'ancien bloc socialiste n'ont pas eu la linéarité prévue par cette description formelle. Les parcours professionnels et sociaux, parfois politiques, sont autant le fruit d'arbitrages individuels que de mutations politiques : l'effondrement de l'URSS, mais aussi les changements politiques et économiques dans les pays d'origine. La rédaction de l'ouvrage a été dirigée dans le cadre du programme ÉLITAF par Monique de Saint Martin, Grazia Scarfò Ghellab et Kamal Mellakh. Avec des contributions de Tassé Abye, Charles Zacharie Bowao, Ekaterina Demintseva, Svetlana Dimitrova, Nikolay Dobronravin, Élieth P. Eyebiyi, Mihaï D. Gheorghiu, Constantin Katsakioris, Abel Kouvouama, Natalia Krylova, Lucette Labache, Michèle Leclerc-Olive, Irina Macovei, Sergey Mazov, Manétou Ndiaye, Adrian Netedu, Boubacar Niane, Carmen Olaru, Régine Tchicaya-Oboa, Anna Siim-Moskovitina, Tatiana Smirnova, Patrice Yengo et une préface de Jean-Pierre Dozon.

11/2015

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Histoire internationale

Politiques de Thomas Sankara et de Blaise Compaoré. Et enseignements de l'Eglise catholique

Du 7 novembre 1982 au 31 octobre 2014, pendant 32 ans, de jeunes officiers ont instauré un régime de terreur dans leur pays, d'abord appelé Haute-Volta et ensuite Burkina Faso. Pendant toute cette période, le régime de terreur n'a fait que changer de nom : Le Conseil national du peuple (CSP), le Conseil national de la Révolution (CNR), le Front populaire (FP), la IVe République. C'était le même esprit du mal qui animait les responsables : les "quatre chefs historiques", ensuite Thomas Sankara et après Blaise Compaoré. Ces responsables étaient influencés par l'idéologie marxiste-léniniste sous la conduite d'un parti clandestin, le Parti africain de l'indépendance (PAI). Au cours des 32 ans, ils ont violé les droits humains (plus de 300 crimes de sang extrajudiciaires impunis, plus de 5 000 fonctionnaires mis à la retraite d'office...), commis des crimes économiques, menti au peuple, commis des injustices à travers les Tribunaux populaires de la révolution (TPR) en condamnant plus de 700 innocents... "Le premier assassinat politique de notre histoire" est survenu en novembre 1982, avec le meurtre du lieutenant-colonel Badembié Nézien, en présence de Thomas et de Blaise. L'assassinat des "7 conjurés" du 11 juin 1984 a été organisé par Thomas Sankara. L'auteur du présent ouvrage a été témoin de certaines exactions citées plus haut. Il en a été une victime. La publication de ce livre est pour lui la réalisation d'un rêve : l'expression d'un devoir de vérité et de mémoire. C'est aussi un acte de foi et un engagement dans la nouvelle évangélisation. Il affirme que Thomas Sankara était impliqué dans certains crimes de sang et économiques. Il a brisé la carrière de milliers de fonctionnaires. L'auteur conclut que ce qu'on dit de Thomas Sankara n'est qu'un mythe : Sankara est un homme intègre, un croyant, un héros... Dire que Thomas est un héros est une imposture ! Après avoir refusé de s'engager dans le marxisme-léninisme et dans les sectes, l'auteur respecte le choix des Burkinabè qui se sont fourvoyés dans ces voies. Mais il dénonce la double appartenance surtout des chrétiens.

06/2015

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Généralités

Ces drôles d'Etats grands comme un mouchoir de poche

La cause est entendue, nous le savons, la Russie, la Chine, les Etats-Unis et l'Inde, sont des puissances de format continental, et leur influence sur la marche du monde est considérable. Mais justement,dans ce monde violent dont l'histoire est jalonnée de pages guerrières, ce qui est troublant et d'autant plus remarquable, c'est que des entités étatiques très modestes ont réussi à survivre aux grands Empires disparus. La République de Saint-Marin (San-Marino), 31 000 habitants, moins peuplée que nombre de nos préfectures, est toujours là, alors que l'Empire napoléonien, qui lui proposait de s'agrandir aux dépends de ses voisins, a disparu définitivement en 1815. Monaco a résisté à la tempête révolutionnaire, alors que l'Etat pontifical du Comtat Venaissin a été "anschlussé" par la République. Le Saint-Empire romain germanique est mort, mais la Principauté du Liechtenstein existe toujours, coincée entre Suisse et Autriche, cette dernière ayant considérablement été réduite à l'issue de la 1re Guerre mondiale ! Bien des "pastilles" souveraines sont issues de la décolonisation, souvent des îles, Antigua, les Seychelles, la Dominique, les Palaos. D'autres, comme l'archipel des Féroé ou l'île d'Aruba aux Antilles, comme les îles Cook et Niue dans le Pacifique, hésitent entre l'indépendance pleine et entière, et l'association avec l'ancienne "mère-patrie". D'autres encore, comme les îles Aland, filles d'un compromis diplomatique entre Suède et Finlande, préfèrent la plus totale autonomie sans les ennuis de la souveraineté internationale. Même situation pour l'incroyable survivance quasi féodale des confettis anglo-normands, dont la Reine d'Angleterre, héritière du Duché de Normandie, est le Chef d'Etat. Des curiosités juridiques, comme la Cité du Vatican ou l'Ordre souverain de Malte, à la superficie lilliputienne et à la squelettique population, n'en ont pas moins tous les attributs de la souveraineté et un rayonnement considérable, qui va bien au-delà de leurs simples "frontières". Nombre de ces pays que beaucoup assimilent à des "principautés d'opérette", entretiennent des relations diplomatiques, même si leur périmètre est modeste, 465 km pour Andorre et 2 pour Monaco, qui s'agrandit en gagnant des mètres carrés sur la mer !

03/2021

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Géopolitique

SHERIF. Souveraineté et interdépendance. De la mondialisation à la planétisation, Edition 2021

La Covid-19, en nous imposant son calendrier, nous force à réfléchir sur un "après" incertain. Si la pandémie est mondiale, son éradication ne pourra pas être que nationale. Le déconfinement des uns impactera les autres même si chacun semble vouloir mener sa propre guerre contre l'ennemi commun. Ce repli collectif a induit une situation étrange : aucun pays ne paraît vouloir assumer le leadership mondial face à la crise. La compétition l'emporterait-elle sur la collaboration ? Le débat sur la souveraineté est partout devenu central, il restera probablement structurant, l'indépendance l'emportant sur la solidarité. Au cours de l'année écoulée, la Fondation a ouvert de nombreuses pistes de réflexion, sur la souveraineté, bien sûr, mais aussi sur l'intelligence artificielle et la nouvelle donne américaine. Elle a complété la piste qu'elle avait ouverte sur l'Afrique et la coopération triangulaire Afrique-Europe-Chine. Elle est restée également très attentive aux tensions qui semblent, hélas, structurer les relations internationales actuelles. En outre, la montée des populismes a provoqué des poussées de nationalisme. Dans ce monde manichéen, bipolaire, la démocratie reste cependant la force la plus capable de faire exister les valeurs du pluralisme, de l'Etat de droit, de la liberté, de la diversité ainsi que de permettre de surmonter les égoïsmes nationaux et de dégager des valeurs de rassemblement. Le Sherif 2020 titrait sur le "Grand Basculement" du Monde. Au-delà de la Nation, de la Région ou du Continent, la Planète apparaît à présent, aux yeux de beaucoup, comme une nouvelle frontière politique. A la mondialisation se substitue la planétisation. Ce mouvement nécessite de replacer le destin de l'Humanité au centre des réflexions et des relations internationales, de donner au monde un nouvel horizon, nécessaire à sa survie. Dans ce même courant de pensée, les défis sanitaires, environnementaux comme la lutte contre les inégalités sociales ne peuvent plus être traités selon les règles habituelles de la mondialisation mais à l'échelon de la planète toute entière. L'Almanach 2021 de la Fondation Prospective et Innovation (FPI) reprend ces thèmes non pas pour décrire le futur mais pour appeler à la réflexion, par une meilleure compréhension des grands enjeux qui façonnent notre avenir.

03/2021

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Histoire internationale

Mémoires d'un Insoumis

Dans cet ouvrage où se déroule pas à pas le parcours d'un homme somme toute ordinaire mais, qui dans les circonstances des années de l'immédiat après-guerre, est plongé dans un moment historique où tout bascule en Algérie. Héritier très jeune d'une entreprise de négoce installée à la Casbah que le père défunt partageait avec des notabilités de la bourgeoisie marchande de la capitale va donner à Mohamed Issiakhem des responsabilités que peu de jeunes pouvaient assumer à l'époque. Témoin donc d'un moment de rupture avec l'ordre établi, sans appartenance déclarée à aucun parti politique mais décidant de ne pas répondre à l'appel au service militaire sous les drapeaux français et de vivre dans l'insoumission. Recherché par la gendarmerie, ciblé par la Main Rouge à Alger, il quitte le pays non sans avoir auparavant fourni à la Zone 3 de l'ALN équipements et matériels pour les premières unités de moudjahidines des monts de Kabylie. Commence alors une deuxièmes série d'aventures qui le font graviter dans les cercles du FLN et du GPRA de Suisse et d'Allemagne où là encore il va retrouver les tueurs de la Main Rouge française. Fréquentant les réseaux de fournisseur d'armes du FLN en Europe, il est immanquablement ciblé par des tentatives de liquidation. Il arrive néanmoins à faire tomber une haute autorité du gouvernement fédéral suisse dans une affaire de collaboration avec les services français de contre-espionnage. Lié au groupe du GPRA constitué autour de Ferhat Abbas, Ahmed Boumendjel, Ahmed Francis mais aussi à Ahmed Mahsas, Mohamed Issiakhem connaîtra des moments que peu de militants nationalistes auront connus avant lui. C'est ainsi que, par ce récit, nous entrons dans une des sources orales indispensables pour la compréhension de la part qu'ont apporté des gens du peuple, sans affectation particulière, mais pétris de qualités et de courage, restés dans l'ombre des projecteurs de l'historiographie classique, mais apportant leur part avant et après l'indépendance à la libération de l'Algérie et à la conquête de la liberté.

10/2019

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Sociologie

Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ?

Voici en collection de poche, " Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ? ", un livre d'entretiens avec le journaliste et essayiste Christophe Bourseiller, initialement paru en 2009 chez Bourin éditeur dans la collection " Qui êtes-vous ? ". Cette collection a pour but de " questionner les rares penseurs inclassables qui éclairent l'époque présente ". Facilement accessibles, courts et synthétiques, plus qu'une introduction à Antoinette Fouque, ces entretiens sont un témoignage unique sur la vie, la pensée et le parcours de l'une des plus importantes militantes et intellectuelles d'aujourd'hui. Ils permettent de découvrir ou de redécouvrir une des pensées contemporaines les plus anticonformistes et les plus créatrices sur le rôle des femmes dans le monde actuel et l'alternative dont elles sont porteuses à travers l'expérience de la procréation. Christophe Bourseiller présente ainsi l'ouvrage " On sait que le mouvement des femmes se divise depuis l'origine en deux branches. La première privilégie le social et milite pour les droits des femmes. La seconde est plus philosophique. Elle s'interroge : qu'est-ce qu'une femme ? C'est tout le travail d'Antoinette Fouque. En quoi consiste l'être-femme ? [...] Tout se tient dans le saut qualitatif. On change de registre. On interroge la substance. [...] Peut-on concevoir recherche plus enthousiasmante ? Il en va de notre avenir à tous ". La presse en a parlé " Antoinette Fouque mena un travail intense sur le terrain qui, loin d'attiser la guerre entre les sexes, voulait les réconcilier afin qu'ils vivent dans une société où l'indépendance sexuelle, économique et politique des femmes ne serait plus mise en question. (...) Un petit livre extrêmement riche parce qu'il dit l'essentiel. Il nous livre la trame d'une vie sur laquelle se sont fixés durablement tant de généreux motifs. " Edmonde Charles Roux, La Provence, Mai 2010 " J'ai trouvé ce livre aussi facile d'accès que passionnant. Il fait vivre de l'intérieur toute une atmosphère intellectuelle propre aux années 60, l'ébullition de mai 68 par le prisme de l'engagement du MLF, avec des aperçus sur l'évolution du panorama et des luttes politiques. (...) Une vie inspirante de femme de pensée autant que d'action. " G.C. Blog Chroniques de livres écrits par des femmes

01/2021

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Monographies

Pleased to meet you N° 13, février 2022 : Pleased to meet you Moffat Takadiwa. Edition bilingue français-anglais

" Présenter l'artiste comme une rock star " sert de boussole éditoriale à la collection Pleased to meet you qui souhaite offrir une approche la plus intime et inédite possible de l'artiste et de son oeuvre. Le choix du format " magazine ", à la structure plus libre et décontractée qu'un catalogue, est décisif pour susciter la proximité et l'empathie. Au fil des titres parus se dessine une galerie de portraits d'artistes singuliers, habités et inspirants. Le treizième numéro de la collection est dédié à Moffat Takadiwa, artiste né en 1983 au Zimbabwe, qui a rapidement acquis une importante notoriété sur la scène internationale de l'art contemporain grâce à ses sculptures de grande envergure réalisées à partir de rebuts. Après collecte et tri de déchets informatiques, bouchons plastiques, brosses à dents et tubes de dentifrice, réunis par formes et couleurs, toujours en très grande quantité, l'artiste tisse ensemble ces objets en de riches tentures. Suspendues aux murs, ces étoffes post-industrielles aux formes organiques atteignent par leur préciosité une aura d'objets totémiques ou ritualisés. Appartenant à la génération née après l'indépendance du Zimbabwe, Moffat Takadiwa traduit dans son oeuvre ses préoccupations liées aux questions de consommation, d'inégalité, de post-colonialisme et d'environnement. Mettant en pratique ses idées et convaincu que l'art peut servir de levier au développement de sa communauté, il prend une part active dans un espace culturel à Harare. Pleased to meet you Moffat Takadiwa, la première publication consacrée à l'artiste, rend compte de l'oeuvre au plus proche du processus à travers des vues de l'atelier et des gestes des assistants, de détails des sculptures et de photos d'exposition, sans oublier en arrière-plan un aperçu de l'effervescence de la scène artistique zimbabwéenne. Trilingue français, anglais et shona, la publication rassemble une variété de textes pour envisager les différentes facettes de l'oeuvre, depuis une dense interview avec le critique et commissaire d'expositions Morad Montazami jusqu'à un texte de fiction écrit par l'écrivain zimbabwéen Ignatius Mabasa.

01/2022

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Empire colonial

La France et l'Inde des origines à nos jours. Tome 3, Regards croisés

Cet ouvrage est le troisième de quatre volumes, dont les deux premiers sont parus en 2019 et 2020. Le premier, intitulé "l'Inde entrevue", est consacré aux deux Compagnies, celle de Colbert et celle de Law, aux comptoirs et à leur commerce, à la politique de Dupleix et à la rivalité franco-britannique, qui se termine par la mainmise de l'East India Company et par l'éviction complète des intérêts français dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, des officiers napoléoniens qui administrent le royaume sikh du Punjab et des missionnaires catholiques entretiennent une présence française dans un pays où la France ne joue plus aucun rôle. Elle végète dans ses misérables comptoirs jusqu'au Second Empire quand, grâce aux progrès du libre-échange au Royaume-Uni, grâce à l'essor de l'émigration indienne aux colonies à sucre, grâce à son industrie textile, Pondichéry connaît un spectaculaire renouveau. Le second volume traite de la politique d'assimilation de la Troisième République dans ses comptoirs, dont tous les habitants sont dès 1871 proclamés citoyens et électeurs sans distinction de couleur, de religion ni de caste. Imposée sans concertation préalable par le pouvoir central, cette politique qui se veut décentralisatrice produit des effets désastreux, conférant le pouvoir à un parti indien réactionnaire et anti-français, puis, à partir de 1906, à de véritables maffias politiques. Les effets de l'assimilation se font sentir jusqu'au dernier moment : héritière de sa devancière, la IVe République ne peut céder ses établissements à l'Inde de Nehru sans consulter leurs habitants qui sont des citoyens français. Or, le parti du Congrès ne veut pas d'un référendum. Le troisième et le quatrième volume sont consacrés aux regards et aux influences croisés. Les représentations de l'Inde en France, l'image et l'influence de la France en Inde, les perceptions du nationalisme indien en France et les relations bilatérales après l'indépendance de l'Union indienne jusqu'à nos jours. Le quatrième volume "Les relations bilatérales" est la suite du troisième et reprend la bibliographie et un index général.

05/2021

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Ethique et droit

L'avocat souverain. Plaidoyer déontologique pour l'avocat en entreprise

La déontologie des avocats fait-elle obstacle à l'extension de leur statut aux juristes en entreprise ? Nullement, pour peu qu'on prenne la peine d'en analyser les fondements. C'est à cet exercice que l'avocat Loïc Dusseau s'est livré. Il nous restitue ses conclusions dans un essai brillant de déontologie croisée. Ce "nouvel" avocat – omnipotent, souverain – permettrait de garantir un exercice efficace, probe et loyal du droit, de nature à favoriser la compétitivité internationale des entreprises françaises. La question de la création du statut de l'avocat en entreprise, déjà installé dans une dizaine de pays européens, agite depuis trente ans les barreaux français. Régulièrement repoussée pour des raisons conservatrices et protectionnistes, l'idée est aujourd'hui sur le point d'éclore. Quelques ajustements législatifs permettraient cette avancée nécessaire. Le parlement est prêt à s'en saisir. Tous les parties y seront gagnant. Dans cet essai, l'auteur, ancien membre du Conseil de l'Ordre et du Conseil national des Barreaux, a choisi de traiter le rapprochement des professions essentiellement sous l'angle déontologique, car cette question est le principal point d'achoppement brandi par les adversaires de l'élargissement. En comparant les règles et usages des avocats avec ceux des juristes d'entreprise, il démontre non seulement leur compatibilité qui devrait permettre de les rassembler dans un statut unique, mais la nécessité d'un tel statut pour en assurer l'effectivité. En leur offrant une déontologie forte et une véritable protection légale, le statut de l'avocat, reconnu aux juristes d'entreprises, leur garantirait une indépendance intellectuelle et le respect de leur secret professionnel, non pas au détriment mais dans l'intérêt des entreprises qui les emploient. Quant à la prévention et la gestion des conflits d'intérêts, elles se révèlent être des préoccupations majeures de l'exercice du droit en entreprise comme pour les avocats. Les autres principes essentiels de la profession d'avocat se retrouvent dans la pratique en entreprise et ne peuvent constituer des obstacles. Dès lors les entreprises pourront être épaulées, selon leurs besoins, d'avocats internes et externes, issus d'une profession forte et unifiée garantissant tant leur éthique que leur compétence, qui pourront avoir jeu égal avec leurs concurrents internationaux.

08/2023

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BD tout public

Barbarella. Une Space Oddity

Etre BARBARELLA, c'est d'abord et avant tout être une femme. Une femme libre et indépendante, émancipée et aventurière, séduisante et fascinante, pleinement inscrite au coeur des mouvements les plus avant-gardistes de son époque, les sixties. Dessinée par Jean-Claude Forest dès 1962 à partir de la plastique, elle-même révolutionnaire, de Brigitte Bardot, incarnée au cinéma, de manière immédiatement légendaire, par Jane Fonda pour la caméra de Roger Vadim en 1968, Barbarella brise les tabous comme les images stéréotypées de pin-up de la bande dessinée et du cinéma. Fille de l'espace, elle est aussi une fille de son temps, qui traverse à toute vitesse les galaxies et les récits les plus fantasques de la science-fiction comme les problématiques les plus cruciales de la fin du XX' siècle : l'éthique et l'érotique, la liberté des corps et des esprits, l'antispécisme et le transhumanisme, l'urgence écologique et la critique des modes de gouvernance. Ambassadrice de la paix, Barbarella fait l'amour plutôt que la guerre ; sa conquête spatiale est celle du plaisir, son odyssée, sauvage et impromptue, ouvre le champ de tous nos possibles. Véronique Bergen explore avec une inlassable curiosité les innombrables constellations de la pensée et de la littérature. Philosophe intrépide, romancière et poète téméraire, membre de l'Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique, elle est l'auteur de nombreux essais philosophiques interrogeant les esthétiques et les métaphysiques contemporaines (L'Ontologie de Gilles Deleuze ; Le Corps glorieux de la top-modèle ; Luchino Visconti, les promesses du crépuscule ; Patti Smith, Horses ...) ainsi que de plusieurs romans qui s'intéressent aux voix des oubliés et aux voies des oppressions (Kaspar Hauser ou la phrase préférée du vent ; Tous doivent être sauvés ou aucun). Collaboratrice régulière de nombreux magazines de littérature et d'art contemporain, elle exerce son regard analytique à une vitesse supraluminique.

01/2020

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Cinéma

Les salles de cinéma en Afrique sud saharienne francophone. (1926-1980)

L'apparition et le développement du cinéma en salles dans les colonies d'Afrique occidentale et équatoriale française sont essentiellement du fait de Français, notamment à la direction de l'entreprise qui a rapidement su dominer toute la filière cinéma, la Comacico. Son histoire se confond largement avec celle de son fondateur et dirigeant, Maurice Jacquin, qui bâtit cet empire cinématographique multinational, usant avec ingéniosité de l'organisation commerciale comme de l'optimisation fiscale pour son réseau de sociétés africaines de cinéma durant la colonisation, puis encore une douzaine d'années après les indépendances. Dominant l'importation et la diffusion des films avec un autre groupe d'entreprises, la Secma, la connaissance précise de ces deux circuits, ici révélée pour la première fois, s'avère indispensable pour comprendre leurs fonctionnements et ce qui s'est véritablement produit sur ces marchés, vastes comme treize fois la France. Sur ordre de Valéry Giscard d'Estaing, elles finiront par être rachetées en 1973 par un groupe conduit par l'UGC, avec le soutien politique et financier de l'Etat français, les trois centaines de salles étant ensuite rapidement revendues aux Africains. Sept ans plus tard, ce sera au tour de la distribution de la totalité des films, hélas prélude immédiat à un effondrement extrêmement rapide de l'ensemble de la filière cinéma sur la zone. Néanmoins la compréhension des évènements de cette décennie cruciale, ici décrits avec détail et précision, permet seule de savoir pourquoi la disparition des intérêts français, réclamée véhémentement par les réalisateurs africains, signera en réalité la mort des salles de cinéma dans tous leurs pays, et l'impossibilité d'amorcer une production pérenne de films. Leur fédération, la Fepaci, sera sur toute l'Afrique francophone sud-saharienne le procureur involontaire de cette condamnation à mort du cinéma prononcée à Alger en janvier 1975, le Consortium interafricain de distribution cinématographique (CIDC) en étant le fossoyeur huit ans plus tard, la quasi-totalité des dirigeants des Etats africains concernés tenant de fait la main armée du bourreau.

11/2019

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Théâtre

Raymond Hermantier : une histoire du théâtre populaire et de la coopération théâtrale en Afrique. Du TNP de Jean Vilar au Théâtre national Daniel-Sorano à Dakar (1940-1984)

C'est tout un pan de l'histoire du théâtre que nous raconte ici Marie Pasquini à travers la vie de Raymond Hermantier qui participa à la grande aventure du théâtre populaire aux côtés de Jean Vilar et en exporta l'utopie en Afrique après les Indépendances. Mais c'est aussi un éclairage formidable sur l'histoire de la coopération théâtrale qu'elle nous offre, et surtout l'occasion d'en comprendre les enjeux politiques et culturels. "Il fera du théâtre envers et contre tous, pour tous, même au fond des déserts", disait de lui Charles Dullin qui lui avait confié son école. Comédien et metteur en scène précoce, héritier du Cartel, proche de Copeau, Jouvet et bien sûr Vilar, il fut une figure du théâtre populaire des années 1950. Sa création aux arènes de Nîmes d'un surprenant Jules César réunissant 10 000 spectateurs en une soirée emporta l'adhésion de la presse et fit sa notoriété. Fidèle spectateur du festival du Théâtre des Nations de Paris, il y découvre l'importance du "dialogue des cultures". Aussi en pleine guerre d'Algérie, avec le soutien de Malraux, il décide de fonder le Groupe d'action culturelle (1959-1961) et monte en arabe dialectal et en langue berbère des oeuvres de tradition populaire. Puis, en 1963, il rejoint la coopération théâtrale franco-africaine comme Jean-Marie Serreau, Maurice Jacquemont ou Pierre Debauche et s'y engage pendant prés de 20 ans en devenant le principal metteur en scène et conseiller de la compagnie du Théâtre national Daniel-Sorano de Dakar. Il y montera de grandes épopées africaines et les auteurs de la Négritude, et lors de festivals internationaux (Dakar 1966, Alger 1969, Lagos 1977) contribuera à faire connaître la création africaine et à la "sortir du regard ethnologique qui aura été imposé sur l'Afrique des siècles durant", selon l'expression d'Achille Mbembe.

01/2021

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Religion

Les Juifs de France entre République et sionisme

La Révolution française les avait émancipés : elle leur avait accordé les mêmes droits civils et politiques qu'aux autres nationaux à condition qu'ils acceptent de reléguer la pratique religieuse dans la sphère privée. Les Juifs de France jouèrent le jeu et se dévouèrent sans compter à la République, apportant leur contribution au développement de la démocratie et de la laïcité. C'est la grande époque du franco-judaïsme. Malgré les persécutions antisémites dont ils sont l'objet sous Vichy, les Juifs de France continuent, après la Libération, d'être animés par l'esprit d'intégration républicaine, en dépit de la création de l'Etat d'Israël (1948). C'est la vague des rapatriés d'Afrique du Nord, après les indépendances, qui donne la première inflexion : les nouveaux venus n'ont pas la même culture de l'intégration que les Juifs issus de l'est européen. La guerre de Six Jours (1967) marque le tournant : Israël attend des Juifs du monde entier un soutien sans faille. S'amorce alors la formation du franco-sionisme : fidélité au pays d'appartenance, bien sûr, mais aussi à Israël et à sa politique, quelle qu'elle soit. C'est ainsi qu'aujourd'hui les institutions dominantes du judaïsme français s'efforcent de convaincre les Juifs que leur destin est lié non plus au principe d'une République juste et exigeante, mais à un " Etat nation du peuple juif " à tendance messianique et qui discrimine les minorités non juives. Du franco-judaïsme dominant sous la IIIe République au virage franco-sioniste d'aujourd'hui, l'histoire des Juifs de France a connu bien des vicissitudes. La voici racontée par l'un de leur fils, sur la base d'une documentation exceptionnelle et à travers un récit riche et coloré. Charles Enderlin est journaliste. Il a été le correspondant de France 2 à Jérusalem de 1981 à 2015. Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur le Proche-Orient.

01/2020

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Policiers

La loi des Sames

Kautokeino. Localité de Laponie norvégienne s'étendant sur quelque dix mille kilomètres carrés, où une poignée d'habitants appartenant au peuple same vit de l'élevage des rennes, et selon des traditions ancestrales. Pour Anna Magnusson, Kautokeino n'évoque que de lointains souvenirs de vacances d'été, puisque sa mère, refusant un destin tout tracé, avait décidé de venir s'installer en Suède. Procureur adjointe à Stockholm, la jeune femme mène une existence indépendante, parfaitement intégrée à la société " moderne ". Jusqu'au jour où sa grand-mère, la matriarche du clan, lui lance un appel à l'aide : son cousin Nils Mattis est accusé de viol. Un an après la mort de sa mère, Anna accepte de sacrifier quelques jours de congés pour essayer de régler l'affaire et renouer des liens avec cette famille Same qu'elle connaît très peu. Mais ce " retour " à Kautokeino est moins évident que prévu. La jeune femme comprend vite que son cousin n'est pas innocent. Traitée comme une étrangère, Anna doit s'adapter à cet héritage qu'elle méconnaît et s'aperçoit que dans ces contrées reculées, les clans ont leur propre conception de la justice et du droit. À rebours de la mission que lui confie sa famille, elle encourage Karen Margrethe, la victime du viol, à maintenir sa plainte. Refusant de céder aux pressions et aux menaces, Anna poursuit son enquête et découvre un monde complexe où il est difficile de trancher entre le bien et le mal. Elle en reviendra transformée en profondeur. Et le lecteur avec elle. Premier roman d'une grande richesse, ce thriller se vit, s'entend, se ressent, si bien qu'on ne voit pas les pages défiler. Lars Pettersson sait donner juste assez de détails pour nous faire partager ce que vit l'héroïne : le froid extrême et tout ce qu'il implique, la dangereuse majesté des paysages polaires, la réalité de la société Same contemporaine, ses archaïsmes et sa force millénaire...

09/2014

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Faits de société

Restituer le patrimoine africain

Premier texte complet et engagé sur un sujet explosif Les guerres ont toujours entraîné des spoliations d'objets et de trésors au détriment des pays vaincus. La France quant à elle a été particulièrement active au cours de ses conquêtes coloniales au xixe siècle. Dès cette époque, de prestigieuses voix s'élèvent en Europe pour condamner ce que la prétendue "civilisation" inflige à la "barbarie". Victor Hugo "espère qu'un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée" renverra ses butins. On compte actuellement dans les collections publiques françaises au moins 88 000 objets provenant de l'Afrique subsaharienne. Malgré de nombreuses réclamations de pays africains depuis les indépendances, l'Etat français n'a pas jugé bon d'évoluer sur cette question, arguant de l'inaliénabilité du patrimoine national. Jusqu'au discours du 28 novembre 2017 du président Emmanuel Macron à Ouagadougou, qui annonça la mise en oeuvre dans un délai de cinq ans de "restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique". Il confia alors à Felwine Sarr et Bénédicte Savoy la mission de consulter les spécialistes en Afrique et en France, et de mener une large réflexion sur ce sujet. Le fruit de cette mission est le présent ouvrage, qui reprend le contenu du rapport remis le 23 novembre 2018 au président de la République. Il raconte les spoliations à travers l'histoire mondiale, évalue la part de la France, dresse un premier inventaire des oeuvres spoliées, fait le récit des tentatives des pays africains pour se réapproprier leur patrimoine, analyse les questions juridiques qui se posent, et énonce un certain nombre de recommandations pratiques pour la mise en oeuvre des restitutions, un des chantiers les plus audacieux de ce XXIe siècle. Un ouvrage passionnant, qui fera date. Car le mouvement de restitution du patrimoine vise non seulement à redonner accès aux Africains à leurs oeuvres, mais aussi à fonder une nouvelle ère dans les relations entre l'Afrique et la France, à écrire une nouvelle page d'histoire partagée et pacifiée.

11/2018

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Sciences politiques

Sylvia. Une vie au sein du Mossad

Pour la première fois, un cadre du Mossad raconte les opérations les plus secrètes d'un service mythique, en rédigeant la biographie d'une femme qui a marqué tous ceux qui ont travaillé avec elle : Sylvia Rafaël. Née en Afrique du Sud d'un père juif et d'une mère chrétienne, aussi belle qu'indépendante d'esprit, la jeune Sylvia rejette un avenir tout tracé de femme au foyer pour émigrer en Israël. Fervente sioniste, elle est repérée et recrutée par le Mossad, où elle montre des qualités exceptionnelles. Formée aux opérations spéciales, volontaire pour les missions les plus périlleuses, elle est envoyée à Paris dans les années 1960 en tant que photographe. Après le massacre des athlètes israéliens aux jeux Olympiques de Munich en 1972, elle participe à la traque des membres de Septembre noir et de leur "cerveau" , Ali Hassan Salameh, et à l'épisode tragique de Lillehammer au cours duquel l'équipe du Mossad abat un jeune Marocain. Arrêtée par la police norvégienne, Sylvia est jugée et passe deux ans et demi en prison. Elle y tombe amoureuse de son avocat, Annaeus Schjodt, un ténor du barreau norvégien qui mobilise les plus hautes instances du pays pour obtenir sa libération. Récit à suspense, témoignage inédit sur les rouages du Mossad, destin incroyable d'une des plus grandes espionnes du siècle, Sylvia est aussi l'hommage d'un maître-espion à la plus douée de ses élèves. Né en 1937, Moti Kfir, ancien directeur de l'école d'entraînement des Opérations spéciales de l'Unité 188 (renseignements de l'armée israélienne), fut pendant plusieurs décennies un pilier du Mossad. Il fut, dans les années 1970, le supérieur de Sylvia Rafaël en Europe et participa activement à la formation des nouvelles recrues. Né en 1936, Ram Oren, est un journaliste et un romancier parmi les plus connus en Israël. Ancien avocat, auteur de vingt-cinq ouvrages, il a été surnommé le "John Grisham israélien" .

11/2013

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Critique littéraire

Pour aboutir à un livre

Depuis plusieurs années, il ne se passe guère de mois sans qu'un étudiant ou une étudiante ne vienne à la Fabrique pour nous poser des questions sur l'édition indépendante, "engagée" comme ils disent. Ils sont en fin de licence ou en maîtrise, souvent dans la filière "métiers du livre" ou bien en science politique ou en histoire. Le projet de ce livre, c'est d'elles et eux qu'il vient, de leur intérêt, leur questionnement et leurs doutes. - Comment fonder une maison d'édition à partir de rien - combien d'argent faut-il, dans quel local, avec quel imprimeur, quel banquier, quel distributeur ? - Ensuite, comment s'y prendre pour ébaucher un catalogue, pour le développer, quelle relation avec quels auteurs, quel travail sur les textes ? - Sans négliger les questions matérielles : établir le budget des livres, tenir un plan de trésorerie, un budget annuel... L'éditeur doit marcher sur ses deux jambes, mener de front la partie intellectuelle et la partie matérielle du métier, qui se complètent et se renforcent mutuellement. - Les livres une fois imprimés, il faut les faire connaître - à la fois aux médias, aux libraires, dont le soutien est décisif, et pour finir aux lecteurs, en utilisant les moyens les plus traditionnels (contact direct et par les représentants) et les autres (site internet, newsletters, etc.). Et puis il faut les vendre ! Ce livre est mené sous forme d'un dialogue avec Ernest Moret, étudiant en philosophie qui connaît bien la Fabrique où il a été stagiaire. Cette forme a permis de mêler des notions d'ordre général et des idées et des anecdotes tirées de l'expérience personnelle d'Eric Hazan, dans l'édition d'art puis à la Fabrique. Sans compter les suggestions et critiques issues de l'équipe même de la Fabrique - car ce qui ressort clairement de ce livre, c'est que l'édition est avant tout un travail collectif.

10/2016

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Sociologie

Douala et Kigali, villes modernes et citadins précaires en Afrique

Plus de 50 ans après les Indépendances, le visage de l'Afrique urbaine ne cesse d'évoluer. De 1950 à 2050, la population du continent aura été multipliée par 12 alors que, dans le même temps, la population urbaine l'aura été par 60. Ces évolutions sont porteuses de changements dont les contours ont été proclamés lors des différentes conférences internationales comme les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2000 et les Objectifs de Développement Durable (ODD) en 2015, où il a été proclamé qu'il faut "faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ". Malgré ces injonctions répétées et les projets mis en oeuvre, force est de constater que le nombre d'habitants dans les bidonvilles a augmenté de manière continue au cours de cette période. Dans le même temps, les autorités ont cherché à " moderniser " et à développer des centres urbains compétitifs, sans que cette modernisation entraîne un changement dans la perception et le traitement des quartiers précaires. En se basant sur des études de cas à Douala et à Kigali, deux grandes villes d'Afrique centrale, Benjamin Michelon propose une mise en perspective de ces évolutions. Il cherche à montrer les interactions possibles entre le concept, la plupart du temps importé, de " modernité " urbaine, constamment utilisé par les planificateurs, et celui de " précarité " caractérisant les quartiers façonnés par les habitants. Ces deux processus de fabrication de la ville cohabitent et s'entremêlent pour produire des cadres urbains de plus en plus complexes. L'auteur montre que si la dualité de la production de la ville reste fortement marquée, elle est progressivement remplacée par des échanges entre les différents types d'espaces urbains. Il apparaît ainsi que les espaces du quotidien que sont les quartiers, et les espaces des flux que sont les centres villes " modernes ", interagissent, amenant à reconsidérer la manière d'appréhender la ville, de produire de l'urbain et d'agir sur le devenir de ces villes d'Afrique.

10/2016

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Comics

L'ombre de la nuit

Robert est un adolescent en colère. Amis, frères, parents, tout le monde semble ligué pour lui pourrir l'existence. Une nuit, il s'échappe de la maison familiale pour enfourcher la moto de son copain Ernesto, avec la vague idée de partir, loin. Eldrige est un homme proche de la retraite, exaspéré par une vie de couple d'où toute tendresse s'est évaporée. Lorsque sa fille débarque pour la nuit après une dispute avec son compagnon, il est rapidement pris à partie et déguerpit à la cave pour finir son repas et se consoler au gin-tonic. Les personnages dépeints par Jordan Crane sont aussi divers qu'ils sont touchants. Chacun des neuf récits de L'Ombre de la nuit nous projette dans des ambiances tendues, avec une efficacité rare dans la description de ses personnages et des situations. Séquence onirique, science-fiction, comédie dramatique, le spectre est large mais secoue à chaque fois par la crédibilité de son écriture. Jordan Crane offre également dans ce livre l'étendue de ses capacités graphiques, un trait lisse et précis qui s'accompagne de la maîtrise des masses ou de la bichromie. Détaillé pour décrire un garage, ou une femme nue armée d'un marteau, il peut aussi se faire plus rond pour dépeindre une ballade à la campagne d'un couple amoureux. Né en 1973 et actif sur la scène indépendante américaine depuis 1996, Jordan Crane a été peu traduit jusqu'à présent. Les 9 histoires présentées dans L'Ombre de la nuit sont extraites de son comics Uptight, publié par Fantagraphics et primé de deux Ignatz Awards en 2009. Il termine actuellement un récit de plus de 300 pages, Keeping Two, qui sera l'objet d'une coédition entre Cà et Là et L'employé du Moi. L'Ombre de la nuit permet déjà au public francophone de découvrir ce virtuose discret de la bande dessinée nord-américaine, au romantisme sombre et élégant.

11/2018

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Arts divinatoires

L'oracle Nox-Lux

Bienvenue dans l'univers du Nox. Lux Oracle. Pont entre le ciel et la terre, entre l'Univers et vous-même, ce puissant outil d'introspection et de libération vous permettra d'explorer vos ombres et lumières par l'intermédiaire des déesses sombres et lumineuses. Cet oracle est structuré en trois familles : la famille Nox vous permettra d'explorer vos ombres, vos failles et d'effectuer un travail de shadow work, vous menant ainsi à la compréhension et à l'acceptation de cette part d'ombre présente en chacun de nous ; la famille Lux se compose de déesses lumineuses qui apparaissent pour vous permettre de révéler votre Lumière ; enfin, la famille des Archétypes sur fond rouge, symbole de vie, agit comme des arcanes majeurs et apparaît dans un tirage pour appuyer le message qui vous est transmis. Ni noir ni blanc, poétique et puissant, expérimentez la tempérance et la communion entre vos forces et vos faiblesses pour atteindre l'harmonie intérieure. Ouvrez-vous à ce qu'il y a de meilleur en vous pour le renforcer et laissez-vous guider par les déesses pour atteindre l'équilibre sacré. Votre puissance ne demande qu'à se révéler, osez l'expérimenter ! Illustratrice indépendante, c'est après un passage aux Beaux-Arts de Besançon, puis des études de communication, qu'Alicia Mathieu, alias Ash Coloured, a décidé de se lancer dans sa propre aventure. Animiste, polythéiste et spirit worker, elle insuffle sa magie à chacune de ses oeuvres. Portes puissantes qui invitent au voyage, au-delà du voile, entre les mondes, elle met sa créativité au service de l'art d'honorer, d'aimer, de rêver et surtout de transmettre... Images et symboles l'accompagnent sur cet éternel chemin d'apprentissage. Phro Nesis, auteure, animiste et spirit worker, tisse l'invisible dans ses mots pour les rendre évocatoires et porteurs de magie. Elle travaille avec les divinités depuis plusieurs années. Son cheminement mystique l'a amené à développer son utilisation des outils de cartomancie dans le but de contacter les esprits et les dieux.

07/2023

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Philosophie

PHILOSOPHIE N° 61 MARS 1999 : DUNS SCOT

L'importance de Duns Scot (1265?-1308) pour l'histoire de la métaphysique et de l'éthique n'est plus à démontrer. En demandant à Olivier Boulnois de recueillir ces études, Philosophie tente de se faire l'écho de la floraison récente de travaux consacrés à cet auteur, aussi bien à l'étranger qu'en France. L'article de Stephen Dumont souligne la place fondamentale de Scot dans l'histoire de la métaphysique. Mais au lieu de se centrer sur la tradition moderne de la métaphysique transcendantale (de Suarez à Kant), il insiste sur le fait que Scot résout l'énigme de la Métaphysique d'Aristote en réduisant sa dimension théologique de celle-ci à sa dimension ontologique. La philosophie scotiste apparaît ainsi comme l'aboutissement d'une exploration systématique des possibilités d'interprétation ouvertes par le texte aristotélicien. L'étude d'Olivier Boulnois fait la transition entre la métaphysique et l'éthique. Elle s'interroge sur le fondement métaphysique de l'éthique scotiste et montre comment le primat d'une volonté libre, et, dans le monde fini, la contingence de la loi morale, s'accompagnent d'une objectivité du bien. La rigueur de la liberté n'est précisément pas l'arbitraire. Gérard Sondag, quant à lui, pose, à partir d'un point très précis d'exégèse aristotélicienne - pour quelle raison le citoyen courageux expose-t-il sa vie quand la Cité est en danger ? - la question du fondement éthique du sacrifice de soi. En rejetant, dans sa réponse, toute éthique de l'intérêt personnel, et en posant une objectivité de la norme éthique indépendante de notre propre avantage, Scot ouvre une voie qui conduit à la morale normative de Kant. Duns Scot apparaît ainsi à la fois comme le refondateur de la métaphysique comme discipline transcendantale et comme un penseur original de l'éthique. Unissant ces deux dimensions, il est l'auteur d'une véritable métaphysique de l'éthique.

03/1999

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Histoire internationale

La nouvelle dictature d'Haïti. Coup d'Etat, séisme et occupation onusienne

En 1804, Haiti est devenue la première république noire indépendante au monde à être née d’une révolution d’esclaves. Deux cents ans plus tard, miné par le colonialisme et la violence, le pays a été placé sous occupation militaire des forces des Nations unies dans ce qui prend la forme d’une toute nouvelle dictature : celle de la communauté internationale. La nouvelle dictature d’Haïti retrace l’histoire récente du pays antillais, du coup d’Etat de 2004 contre le président Aristide jusqu’au tremblement de terre dévastateur de 2010, qui a révélé la scandaleuse histoire d’abus et d’indifférences des forces internationales. Justin Podur dévoile la sombre réalité de la prétendue bienveillante occupation internationale, arguant que le déni de souveraineté est la cause fondamentale des problèmes d’Haïti. Lorsque le président Jean-Bertrand Aristide est chassé du pouvoir et poussé à l’exil en février 2004, le récit qui s’impose rapidement est celui d’un dictateur sanguinaire, terrorisant une population qui a fini par se soulever pour le renverser, avec le concours de certaines puissances étrangères. Un récit qui fut endossé non seulement par les dirigeants occidentaux et leurs relais médiatiques, mais également par bon nombre d’organisations progressistes. Or, comme le démontre avec brio Justin Podur, les faits font état d’une toute autre version : celle de la déstabilisation et du renversement du gouvernement Aristide, de l’enlèvement du président et de la répression brutale dont a été victime le mouvement populaire qui l’avait porté au pouvoir. Justin Podur adresse ici un coup de semonce à la communauté des ONG internationales tout en leur lançant un défi de développer de véritables politiques de développement progressistes qui reconnaissent la souveraineté d’Haïti. Ce livre est une lecture incontournable pour quiconque cherche à comprendre la réalité haïtienne et se sent concernée par les questions de justice sociale du Sud.

02/2016

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Afrique sub-saharienne

Addis-Abeba Le Serment

Le livre Dans le sillage du panafricanisme, ce magnifique livre s'appuie sur une iconographie foisonnante et des textes saisissants pour convoquer l'histoire et sonder le destin d'une Afrique unie, solidaire et fraternelle. Rendez-vous émouvant avec l'Afrique, Addis-Abeba, Le Serment, est constitué de : I. Les discours de l'unité et de la fraternité Ce sont ces discours scandés du 22 au 25 mai 1963, à Addis-Abeba, à la tribune d'Africa Hall par 30 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Afrique indépendante et retranscrits dans ce livre qui vont donner naissance à la Charte de l'Organisation de l'unité africaine. Ces voix, 60 ans après, n'ont rien perdu de leur vitalité, tant le message d'unité et de solidarité demeure d'actualité ! II. 60 ans de Rencontre, de Médiation, de Solidarité Des moments forts de solidariteÌ, de partage, de dialogue, de renoncement et de retrouvailles jalonnent 60 ans de parcours, de l'OUA à l'UA et mettent en lumière les visages de ceux qui ont prêté allégeance à l'Afrique et à son intégration. III. Les multiples facettes d'Addis-Abeba Capitale panafricaine de l'Ethiopie, Addis-Abeba affiche le visage d'une ville moderne, indomptable et fieÌre, celui d'une capitale impeÌriale et feÌdeÌratrice ceÌleÌbrant l'Afrique aÌ travers avenues, parcs, museÌes, etc. Ouvrage collectif Sous la direction de Kadiatou Konaré, éditrice et fondatrice de la maison d'édition Cauris livres, ancienne ministre de la Culture, de l'Artisanat et du Tourisme du Mali. Préface de la présidente S. E. Sahle-Work Zewde, chef de l'Etat d'Ethiopie. Postface de S. E. Alpha Oumar Konaré, ancien président du Mali et premier président de la Commission de l'Union africaine. Contributions scientifiques d'Aguibou S. Diarrah, ancien ambassadeur du Mali et directeur du Programme frontière de l'Union africaine. Contributions iconographiques de Daniel Hailé Degefa, journaliste éthiopien.

10/2023

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Histoire de France

De Gaulle-Mitterrand. Une mésentente féconde

Cette juxtaposition de deux incontestables grandes figures manque néanmoins, à mon avis, d’une dimension plus historique et dialectique. Tout se passe en effet comme si deux centres de courant alternatif, de temps à autre réunis, provoquent un impossible courant continu. Le général de Gaulle avait tracé une voie royale, mais interrompue de pannes catastrophiques où la «source Mitterrand» venait suppléer au manquement de l’Autre et apportait de vraies solutions innovantes sans lesquelles l’inspiration gaullienne aurait pu devenir inopérante : dès les origines obscures, la rébellion des mouvements de résistance à la centralisation voulue, depuis Alger, par l’Homme du 18 juin ; par la suite, la véritable invention de Mitterrand dans le combat pour la réforme de l’empire colonial, là où de Gaulle se crispe entièrement sur un RPF intransigeant, à mauvais escient, de l’Indochine à l’Afrique noire et, pour finir, au Maroc de Lyautey lui-même. Puis de Gaulle, ayant bouleversé toute sa vision de l’avenir, en sera récompensé grâce à des alliances complexes par le miracle du 13 mai 1958 où Mitterrand risque véritablement la disparition, et pas seulement politique et morale. Le retour de François Mitterrand scande alors les ratés du projet monarchique en restaurant une grande gauche démocratique puis en utilisant l’anarchie croissante du régime sous Giscard pour créer un principat nouveau qui instaure la régionalisation territoriale, le primat de l’Europe à l’extérieur et le primat des médias en substitut du parlementarisme. Pourtant, le projet unitaire de rétablissement de la France, né du désastre de 1940, se heurte presque parallèlement chez les deux hommes à une tentative, sans doute prématurée, d’opposition à l’hégémonie américaine en 1968 dans la tragédie, en 1990 dans la farce sans lendemain. Ces deux grands projets, pourtant héroïques, retomberont partiellement brisés. Et si, en 2016, la reconstitution de ce nouveau projet d’Europe indépendante, porté par une sorte de «gaullo-mitterrandisme», encore à moitié conscient, redevenait l’issue d’une crise qui s’aggrave d’heure en heure ?

05/2016

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Divers

Les mains glacees

Bande dessinée “reportage”, Les mains glacées donne une vision sensible du milieu marin polaire et de la fragilité de son éco-système. 

De retour d’une résidence le long des côtes du Groenland sur le voilier Knut de l’association MaréeMotrice, MarieMo élabore cette série de petits sketches magnifiquement illustrés à l’encre de chine. Mélanges entre réalité et imaginaire
marin, ils dévoilent un certain regard sur les aléas d’un continent en proie au réchauffement climatique. Un dialogue entre l’océan, la glace, la faune et l’illustratrice.

Plusieurs expositions ont déjà vu le jour autour de ce projet d’exploration : une installation « Iceberg » lors de l’exposition « Pôles, feu la glace » au Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel, une exposition et une lecture-projection dans le cadre du printemps culturel « Grand Nord » à Neuchâtel, ainsi qu’une exposition à Delémont’BD en 2019.

En 2021, l’autrice expose ses planches inédites et dédicace sa BD au festival Tramlabulle (Tramelan, BE), à la Ferme du Grand-Cachot-de-Vent (NE), signe chez Papiers gras et Cumulus (GE), au festival SO’BD (Paris, FR)...

Graphiste et illustratrice indépendante formée à l’École d’art de Bienne, Marie-Morgane Adatte se passionne pour la bande dessinée et la sérigraphie. Portée par ses voyages, la nature et le dessin, elle évolue dans un monde créatif entre illustrations, narrations et éditions, notamment avec La Bûche, un fanzine féminin suisse romand.

Soucieuse de l’avenir de la planète et de l’humanité, elle trouve les moyens de s’engager par le biais de ses projets artistiques. En 2018, elle quitte l’Atelier A, son espace collectif à Neuchâtel, et embarque sur le voilier de l’association MaréMotrice pour une résidence d’un mois dans les glaces du Groenland afin de rendre compte, sur place et en dessin des dégâts causés par le changement climatique. 

Dossier - Nouvelles têtes : les éditeurs suisses jeunesse et BD la jouent collectif

10/2021

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Littérature indienne

Ret samadhi (éd. poche). Au-delà de la frontière

Amma, mère, grand-mère et veuve de 80 ans, abandonne sans un mot la maisonnée de son fils aîné, où elle habitait selon la tradition. Hébergée par sa fille, une écrivaine très indépendante, elle découvre une nouvelle forme de liberté et d'amour. Amma s'ouvre alors au monde et à elle-même, aidée dans sa métamorphose par une curieuse aide-soignante, Rosy, une transgenre qu'elle semble connaître depuis toujours. Lorsque cette profonde amitié est brutalement interrompue, l'octogénaire aussi fantasque qu'attachante part pour le Pakistan sur les traces d'un mystérieux passé, entraînant sa fille dans cette folle aventure. Ce roman hors du commun, qui offre un portrait foisonnant de la culture indienne et s'inscrit dans la grande histoire de la Partition, fait vaciller les frontières : celles entre normalité et étrangeté, rêve et réalité, passé et présent, corps et esprit, et bien d'autres encore. Dans l'écriture de Geetanjali Shree, monologue intérieur, dialogue et narration polyphonique s'entremêlent sans couture apparente. Humour, tragique et poésie se superposent, jouant sur les sonorités et les rythmes d'une façon parfois vertigineuse, que la remarquable traduction d'Annie Montaut a su restituer. Un très grand livre. "Une histoire va se raconter. Ce sera une histoire en même temps complète et incomplète, comme il en va des histoires. C'est une histoire intéressante. Il y a une frontière, et des femmes, qui viennent, s'en vont, traversent, tout du long. Une frontière et des femmes, et l'histoire se fabrique toute seule. Même, il suffit de la femme. C'est une histoire. Un déclic. Après, l'histoire s'envole au vent qui souffle. A l'herbe qui pousse, poussant le corps à prendre le vent, et le soleil aussi quand il se couche, il allume les myriades de bougies de l'histoire, à foison, pour les piquer contre les nuages, et tous ils se joignent à la balade". G. S.

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Littérature étrangère

Le livre des secrets

En 1953, quand s'ouvre le roman, Maria vit depuis plus de cinquante ans seule dans la maison de famille délabrée. On la surnomme "la sorcière de Waipu", elle qui très jeune se rebella contre sa mère pour vivre sa passion avec un cantonnier. Mise au ban d'une communauté encore très respectueuse des strictes règles morales édictées par son sourcilleux fondateur - l'autoritaire et charismatique Norman McLeod, avec qui sa grand-mère Isabella quitta l'Ecosse en 1817 -, elle a tout le temps de se pencher sur le passé. Après plus de trente-cinq ans de voyage à travers le vaste monde et quelques longues étapes, en Nouvelle-Ecosse et dans l'île de Cap-Breton, sur les côtes d'Amérique du Nord, McLeod, que ses disciples appelaient l'"Homme", décida, en 1854, que leurs tribulations prendraient fin sur cette côte du Nord de la Nouvelle-Zélande où Maria vit le jour bien des années plus tard. L'Homme qui guida là son peuple, convaincu de le conduire sur le droit chemin, reposait depuis vingt ans déjà dans le cimetière près de l'océan. Le journal tenu par sa grand-mère tout au long de sa vie aventureuse, et sur lequel Maria met la main, lui révèle l'envers du décor : s'y dessine non le portrait d'une diablesse dont elle aurait hérité les penchants pervers et indociles, comme sa propre mère tentait de l'en convaincre, mais celui de l'héroïne indépendante et téméraire que fut Isabella. Il fallait bien du courage en effet pour s'imposer face à un McLeod peu enclin à accepter chez ses ouailles des opinions individuelles, surtout quand celles-ci étaient des femmes. Et l'on comprend, au fil de cette formidable saga, que Le Livre des secrets est celui de ces femmes qui, pour exister dans une communauté masculine et rétrograde, n'avaient d'autre choix que d'en contourner les préceptes.

05/2014