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Florent Oiseau

Extraits

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Humour

Comment cesser d'exister

"Les deux derniers grands alques ou grands pingouins de la planète ont été tués le 4 juin 1844 sur l'île d'Eldey, au large de l'Islande... Comme les dodos, ils avaient tendance à s'enticher de n'importe qui. Chaque fois qu'ils remarquaient quelqu'un qui cherchait à s'approcher d'eux subrepticement, un instrument contondant à la main, ils se précipitaient à sa rencontre avec des petits piaillements accueillants et ils tendaient le cou. Eh bien, voilà deux espèces qui ont fait ce genre de démarche une fois de trop". Ainsi s'exprime Will Cuppy au moment d'aborder dans ce nouveau traité écologiste précurseur le cas épineux des espèces disparues, des dinosaures au dodo, en passant par le mammouth laineux. L'auteur n'en continue pas moins d'explorer les espèces semi-résistantes, des oiseaux aux poissons, sans oublier ces satanés insectes ("Les insectes seraient-ils en train de gagner ? "). Truffé de notes de bas de page aussi savantes que cocasses, ce véritable traité de zoologie est avant tout un classique de la littérature comique, signé par l'homme qui n'hésita pas à écrire au sujet des pékinois : "Je ne vois vraiment pas pourquoi ils ont l'air si contents d'eux. Ils ne sont pas mieux que nous". . Critique littéraire, Will Cuppy (1884-1949) écrivit durant l'entre-deux-guerres des chroniques humoristiques (au Herald Tribune et au New Yorker) sur ses sujets favoris : la zoologie et l'histoire. Il est ainsi l'auteur d'une trilogie drolatique sur les animaux (Comment distinguer vos amis des grands singes, Comment cesser d'exister et Comment attirer le wombat) et de l'anti-manuel d'histoire Grandeur et décadence d'un peu tout le monde. Misanthrope au point de vivre en ermite sur une île plus d'une décennie, Will Cuppy mit fin à ses jours en 1949. Ecrivain comique sans égal, qui comptait parmi ses admirateurs P. G. Wodehouse et James Thurber, il est l'incarnation même de l'adage selon lequel "l'humour est la politesse du désespoir" .

11/2020

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Littérature française

Sultan Mourad

Sultan Mourad Victor Hugo Sultan Mourad La Légende des siècles, Hetzel, 1859 (p. 253-266). Mourad, fils du sultan Bajazet, fut un homme Glorieux, plus qu'aucun des Tibères de Rome Dans son sérail veillaient les lions accroupis, Et Mourad en couvrit de meurtres les tapis On y voyait blanchir des os entre les dalles Un long fleuve de sang de dessous ses sandales Sortait, et s'épandait sur la terre, inondant L'orient, et fumant dans l'ombre à l'occident Il fit un tel carnage avec son cimeterre Que son cheval semblait au monde une panthère Sous lui Smyrne et Tunis, qui regretta ses beys, Furent comme des corps qui pendent aux gibets Il fut sublime il prit, mêlant la force aux ruses, Le Caucase aux Kirghis et le Liban aux Druses Il fit, après l'assaut, pendre les magistrats D'Ephèse, et rouer vifs les prêtres de Patras Grâce à Mourad, suivi des victoires rampantes, Le vautour essuyait son bec fauve aux charpentes Du temple de Thésée encor pleines de clous Grâce à lui, l'on voyait dans Athènes des loups, Et la ronce couvrait de sa verte tunique Tous ces vieux pans de murs écroulés, Salonique, Corinthe, Argos, Varna, Tyr, Didymothicos, Où l'on n'entendait plus parler que les échos Mourad fut saint il fit étrangler ses huit frères Comme les deux derniers, petits, cherchaient leurs mères Et s'enfuyaient, avant de les faire mourir Tout autour de la chambre il les laissa courir Mourad, parmi la foule invitée à ses fêtes, Passait, le cangiar à la main, et les têtes S'envolaient de son sabre ainsi que des oiseaux Mourad, qui ruina Delphe, Ancyre et Naxos, Comme on cueille un fruit mûr tuait une province Il anéantissait le peuple avec le prince, Les temples et les dieux, les rois et les donjons L'eau n'a pas plus d'essaims d'insectes dans ses joncs Qu'il n'avait de rois et de spectres épiques Volant autour de lui dans les forêts de piques Mourad, fils étoilé de sultans triomphants, Ouvrit, l'un après l'autre et vivants, douze enfants Pour trouver dans leur ventre une pomme volée Mourad fut magnanime il détruisit Elée,

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Non classé

ARS MAGNA suivi de la Nuit de Noël de 1922 et du Psaume de la réintégration

Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz (1877-1939), que vous connaissez sans doute pour l'amitié profonde qu'il vouait aux oiseaux, nous décrit, dans Ars Magna, une extraordinaire expérience qui lui fera dire plus tard qu'il avait rencontré le soleil spirituel... Et cette expérience s'inscrit dans des vues stupéfiantes : ainsi Matière-Espace-Temps nous serait donné en bloc - sans doute nous sommes-nous égarés en les dissociant - et ce bloc, le Mouvement, serait celui, initial, du Sang, de notre sang : "secret hermétique très ancien hérité, avec le mouvement du sang, de mes ancêtres les souverains de la Lusace ". Nous cheminons effectivement en Philosophie Her­métique, et non en littérature : "Toutefois, ils affirment superbement qu'à celui qui en sortirait [de l'atmosphère], le soleil apparaîtrait non pas jaune ou rouge, mais bleu, électriquement et glacialement bleu dans un espace funèbre éclaboussé d'univers blafards. "S'il en est vraiment ainsi, quel enseignement de charité ne nous donne-t-il pas, ce scientifique soleil qui, en traversant notre atmosphère humanisée par notre respiration aimante et anxieuse, redevient le doux Sol des pieux laboratoires de jadis ". Nous nous attacherons à pénétrer une pensée extrêmement dense et riche, aux feux étincelants de multiples joyaux, à ressentir l'angoisse toute métaphysique du lieu inconnu où se tenait Milosz, - où nous nous tenons tous, sans cesse, sans jamais en prendre conscience... Il faut lire et relire Ars Magna maintes fois : comme toute chose inconnue, de prime abord nous n'en discernons pas le contour ; mais peu à peu, nous approcherons l'intimité d'un auteur admirable et nous serons alors en mesure de nous retrouver dans la sphère même de sa révélation... Vraiment, c'est une chance et une joie de rencontrer, comme l'écrivait René de Berval, "cet être merveilleux et magnifique " , qui se qualifiait lui-même de "fils du Cosmopolite errant" : c'est assurément l'un de ces Nobles Voyageurs qui ont toujours quelque trésor à nous confier... 1. Ars Magna. 2. Ibid. , Lumen. 3. Collectif. O. V de L. Milosz. Paris, Editions André Silvaire, 1959, p. 22.

01/2017

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Romans historiques

Lion ardent. Ou la confession de Léonard de Vinci

Léonard agonise à Amboise. Il se confie à Francesco Melzi, son dernier jeune " compagnon ". Mais c'est Salay qu'il voudrait à son chevet, Salay, le traître, le fils selon son cœur qu'il préfère à tous ses disciples. Que n'a-t-il réussi à garder l'amitié de ce beau Ganymède, lui qui a conçu tant de machines volantes ! Que ne s'est-il changé en aigle comme Zeus pour l'emporter sur l'Olympe ! Léonard évoque avec nostalgie l'époque où, flanqué de cet adolescent insolent et voleur, il sillonnait l'Italie en quête de reconnaissance. Il raconte ses désillusions, son emprisonnement à la suite d'une affaire de mœurs à vingt-quatre ans, sa lutte pour conserver l'estime de son père naturel, son impuissance à se rapprocher de sa mère, cette femme simple qu'il recueillit après son veuvage. Il raconte aussi la grossièreté du duc de Milan, le dédain de Michel-Ange, le génie du jeune Raphaël qu'il admirait, et jalousait plus encore. Il raconte, enfin, comment, malgré son orgueil et sa mauvaise réputation, il résista à ses détracteurs, avant de s'en remettre à la protection de François 1er, faute de ressources. Et Léonard de Vinci, qui aimait à se représenter en Lion ardent, succombe au doute autant qu'à la maladie. " La gloire qui m'était promise ne m'est point échue, tant pis ", s'écrie-t-il sur son lit de mort. Le portrait de Léonard de Vinci a été cent fois tracé - par des ingénieurs, des scientifiques protestants, peu enclins à l'indulgence vis-à-vis de ses penchants latins, ou par des hagiographes préférant ignorer les énigmes de sa vie. Dans ce roman sensible et intuitif, Christian Combaz se penche sur les secrets du maestro : pourquoi a-t-il abandonné plusieurs de ses grands travaux avant leur achèvement ? Pourquoi a-t-il toujours fui la marquise de Mantoue, Isabelle d'Este ? Pourquoi n'est-il jamais devenu un homme riche comme la plupart de ses rivaux ? Pourquoi sa passion douloureuse du vol et des oiseaux s'est-elle éteinte du jour au lendemain ?

08/2004

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Animaux, nature

Muséum Genève. 200 ans d'histoire naturelle

Un splendide ouvrage illustré qui revient sur l'histoire du MHN et met en lumières les joyaux de ses collections. Au début du XIXe siècle, quelques savants genevois se regroupent pour mettre en commun différents cabinets de curiosités et créer ainsi le Musée académique... institution exclusivement destinée à l'enseignement des sciences, de l'histoire et des arts. Mais ces érudits sont de mauvais gestionnaires. La Ville de Genève, appelée au secours, rachète le Musée en 1820 et l'ouvre au public... C'est le début d'une grande aventure. Autour du Musée, établi dans un hôtel particulier de la Vieille-Ville, se regroupent ceux qui font l'excellence et la réputation de la science genevoise, notamment le professeur Henri Boissier, le botaniste Augustin-Pyrame de Candolle, le chirurgien Louis Jurine, le physicien Marc-Auguste Pictet, le biochimiste Nicolas-Théodore de Saussure, le pharmacien Pierre-François Tingry. Plus tard, le naturaliste François-Jules Pictet de la Rive métamorphose le vieux Musée académique en un véritable Musée d'histoire naturelle. Il transforme une accumulation d'objets divers en un conservatoire raisonné et organisé. Ce nouveau Musée s'installe en 1872 dans un bâtiment dédié du parc des Bastions... Les dons affluent, les achats se multiplient : aux collections locale d'oiseaux et de mammifères naturalisés s'ajoutent des fossiles d'Amérique du Sud, des tuniciers de Méditerranée, des échinodermes de toutes les mers, des coquillages des Antilles et tant d'autres. Dès l'entrée dans le XXe siècle, il est évident que la place manque aux Bastions. Les scientifiques et les édiles de la Ville cherchent un emplacement pour construire un Muséum repensé... Il faudra attendre 1966 pour assister à l'inauguration du bâtiment blanc de Malagnou. Aujourd'hui, le Muséum d'histoire naturelle de Genève s'exprime en deux chiffres : 5 millions de spécimens - ; de l'éléphant à la fourmi - ; , 350 000 visiteurs pas an. Au moment de célébrer son bicentenaire, le Muséum se réinvente : le monde change, la biodiversité est menacée, les sciences naturelles évoluent et posent les questions fondamentales. L'urgence de la Terre entre au Muséum...

10/2020

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Développement durable-Ecologie

Agir pour la biodiversité tout autour de vous. Chez vous, dans votre jardin, dans votre quartier, sur votre lieu de travail, à l'école de vos enfants, sur votre commune...

Oui, la biodiversité nous concerne tous ! Et oui, nous pouvons être des acteurs efficaces à bien des niveaux : dans notre maison ou notre jardin, mais aussi dans la rue devant chez nous, à l'école de nos enfants, dans l'entreprise où nous travaillons... Mettons-nous bien cela dans la tête : nous ne pouvons pas vivre sans la biodiversité, la nature, la faune et la flore. En effet, la biodiversité nous nourrit, nous soigne, nous protège contre les accidents naturels, nous inspire depuis les temps préhistoriques et nous émerveille. C'est le crédo de Jean-François Noblet, écologue passionné, qui résume dans ce guide pratique tout ce qui peut être fait concrètement, chacun à notre échelle, pour protéger et restaurer la nature dans tous les domaines de notre vie quotidienne. Car nous sommes tous des citoyens concernés, et nous pouvons agir à bien des niveaux : chez nous, bien sûr, dans notre maison ou notre jardin, mais aussi, comme des " porteurs de bonne parole ", dans notre rue et notre quartier, dans l'école de nos enfants ou l'entreprise dans laquelle nous travaillons, dans les hôpitaux, sur les parking et les routes, au coeur des espaces verts, des forêts et des rivières de notre commune... Jean-François Noblet ne se limite pas à de bonnes intentions. Il donne les plans et les conseils techniques pour la réalisation, par exemple, de prairies sauvages, de passerelles à écureuil, de passages à faune sous les routes pour les amphibiens. Il explique comment neutraliser une baie vitrée qui tue les oiseaux ou végétaliser le toit d'une usine... et donne même des pistes pour faire des cimetières de véritables réserves naturelles ! Ce livre, fruit d'une grande et longue expérience de terrain et d'expérimentations réussies, est l'outil indispensable pour tous ceux qui veulent agir concrètement chez eux et tout autour de chez eux, avec l'ensemble des acteurs de la vie locale, et convaincre un élu, un agent communal, un directeur d'école ou un responsable d'entreprise de l'impérieuse nécessité de tenir compte, chaque jour, de la biodiversité.

05/2019

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Littérature française

Un voyage en italique. Suivi de Entretien

Jean Seberg, égérie de la " nouvelle vague )), s'attacha durant toute son existence à la plus profonde sincérité dans son jeu comme dans sa vie. Propulsée sous les feux de la rampe à l'âge de dix-sept ans par le cinéaste Otto Preminger, elle va épouser en premier mariage François Moreuil, puis Romain Gary, aviateur engagé dans les Forces Françaises Libres pendant la seconde guerre mondiale, diplomate et romancier Prix Goncourt 1956 (futur deuxième Prix Goncourt 1975 sous le pseudonyme de Emile Ajar) et enfin Dennis Berry, cinéaste, fils du réalisateur et acteur américain John Berry. Jean Seberg quitta tragiquement la Vie le 30 août 1979 à Paris après avoir voué son existence entière à la sincérité et à l'engagement, à la scène comme dans sa vie de femme, mais encore soutenant les minorités depuis son adolescence dans sa petite ville natale de Marshalltown en Iowa. Devenue star internationale, elle consacrera sa notoriété, ses relations et ses moyens financiers au soutien inconditionnel de la cause noire américaine alors éprouvée, s'attirant les foudres du F.B.I. et de la C.I.A. qui ne cesseront de la harceler pour son engagement politique sans concession, notamment à l'apogée de sa carrière dans les années 1968-1969. Elle aura cependant eu le temps de tourner Bonjour Tristesse avec Preminger, A bout de souffle avec Godard, La ligne de démarcation avec Chabrol et bien sur Les oiseaux vont mourir au Pérou de et avec Romain Gary, sans oublier Lilith avec Robert Rossen... pour les plus importants. Spontanée et attachante, sincère et infiniment séduisante, brillante, elle traversa la Vie comme une comète avec une innocence et une fraîcheur de cœur et d'esprit jamais démentis. Elle repose de nos jours dans la plus grande modestie au cimetière du Montparnasse... Philippe Legouis, dans un roman/biographique qui débute par une rencontre avec & ce qui pourrait être a le double de Romain Gary, donne vie à une Jean Seberg superbe et fragile, peu après sa rupture avec l'écrivain-aviateur. L'auteur n'en est pas à sa première tentative d' " habiter " ses personnages féminins, après avoir suivi les traces de Virginia Woolf, publié fin 2006.

06/2009

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Fleurs sauvages

Les plantes sauvages. Les identifier, les connaître, les utiliser

Rigoureux, illustré par plus de 900 dessins originaux et habilement vulgarisé, ce livre de référence dresse le portrait renversant de 110 herbes et fleurs sauvages de nos régions. Les plantes sauvages, un monde sans fin à la portée de tous. Grand format, design épuré et plus de 300 pages : conçu dans la lignée des ouvrages encyclopédiques de la Salamandre (Le grand livre de la nature (2021), Le comportement des oiseaux d'Europe (2018)), ce beau livre de référence vous plonge dans le monde passionnant et riche en surprises des plantes sauvages d'Europe. Par des textes précis et pétillants, et des dessins expressifs, il présente 110 espèces herbacées de nos régions, de la haute montagne à la mer, en passant par la forêt et la campagne. Critères d'identification, faits historiques ou mythologiques, usages et histoires cocasses : les auteurs dressent un portrait inédit de fleurs, d'herbes ou de fougères choisies, en dévoilant leurs facettes les plus secrètes ou surprenantes. Qu'elles soient incontournables, comme la gentiane bleue ou l'arnica, ou méconnues, à l'instar de la chélidoine ou de la sanicle, les plantes que vous découvrirez au fil des pages sortent de l'ombre et s'élèvent au rang de vedettes. Chaque description est le fruit d'un grand travail de documentation scientifique, de consignation et de conservation du savoir populaire. L'ouvrage est intégralement illustré par quelque 900 dessins originaux de Lorenzo Dotti, véritable maestro dans l'art difficile de donner du mouvement à des êtres pourtant immobiles. Forts d'un grand souci du détail et de rigueur scientifique, ses coups de pinceaux contribuent à la compréhension de notions parfois complexes, tout en apportant une touche artistique et esthétique. Le mariage réussi entre des connaissances botaniques accessibles à tout le monde et des illustrations riches permettant au curieux comme au passionné d'appréhender l'évolution des plantes, leurs stratégies de survie et leurs interactions avec l'environnement, en particulier avec les animaux. Ce livre de référence se veut un trait d'union entre le monde scientifique, les savoirs populaires du temps jadis et le grand public. Un ouvrage-patrimoine à dévorer, partager et offrir.

10/2023

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Poésie

Sultan Mourad

Sultan Mourad Victor Hugo Sultan Mourad La Légende des siècles, Hetzel, 1859 (p. 253-266). Mourad, fils du sultan Bajazet, fut un homme Glorieux, plus qu'aucun des Tibères de Rome Dans son sérail veillaient les lions accroupis, Et Mourad en couvrit de meurtres les tapis On y voyait blanchir des os entre les dalles Un long fleuve de sang de dessous ses sandales Sortait, et s'épandait sur la terre, inondant L'orient, et fumant dans l'ombre à l'occident Il fit un tel carnage avec son cimeterre Que son cheval semblait au monde une panthère Sous lui Smyrne et Tunis, qui regretta ses beys, Furent comme des corps qui pendent aux gibets Il fut sublime il prit, mêlant la force aux ruses, Le Caucase aux Kirghis et le Liban aux Druses Il fit, après l'assaut, pendre les magistrats D'Ephèse, et rouer vifs les prêtres de Patras Grâce à Mourad, suivi des victoires rampantes, Le vautour essuyait son bec fauve aux charpentes Du temple de Thésée encor pleines de clous Grâce à lui, l'on voyait dans Athènes des loups, Et la ronce couvrait de sa verte tunique Tous ces vieux pans de murs écroulés, Salonique, Corinthe, Argos, Varna, Tyr, Didymothicos, Où l'on n'entendait plus parler que les échos Mourad fut saint il fit étrangler ses huit frères Comme les deux derniers, petits, cherchaient leurs mères Et s'enfuyaient, avant de les faire mourir Tout autour de la chambre il les laissa courir Mourad, parmi la foule invitée à ses fêtes, Passait, le cangiar à la main, et les têtes S'envolaient de son sabre ainsi que des oiseaux Mourad, qui ruina Delphe, Ancyre et Naxos, Comme on cueille un fruit mûr tuait une province Il anéantissait le peuple avec le prince, Les temples et les dieux, les rois et les donjons L'eau n'a pas plus d'essaims d'insectes dans ses joncs Qu'il n'avait de rois et de spectres épiques Volant autour de lui dans les forêts de piques Mourad, fils étoilé de sultans triomphants, Ouvrit, l'un après l'autre et vivants, douze enfants Pour trouver dans leur ventre une pomme volée Mourad fut magnanime il détruisit Elée,

11/2022

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Thèmes photo

L'écoute

"Pour ce projet il s'agit de déplacer le regard. Il ne s'agit ni d'un "logo", ni d'un ornement, ni d'une prouesse technique, mais d'une apparition, une collusion symbolique qui réagit à la nature du ciel et invite à lever le regard vers le bâtiment. Un cerf, debout sur la Maison de la Culture Malraux, indique par la position de son corps le choix d'une direction. Une biche, sur la Nouvelle Maison de la Culture, par l'orientation de sa tête et de ses oreilles, lui répond. Le mouton, sur le toit du Château d'eau, est attentif aux messages. Ce choix s'est imposé comme une évidence. Je me souviens d'un cerf qui, après avoir glissé d'un terrain escarpé, s'était retrouvé sur le toit d'une maison en contrebas. Lever le regard vers cette apparition animale ouvre un autre rapport à l'espace, à la présence. On assiste ici à un dialogue entre les trois lieux "par le haut" . Présence sauvage et symbolique sur laquelle viendront se poser d'autres animaux, les oiseaux. Un appel. Réalisées en impression 3D puis en fonte d'aluminium à partir d'animaux taxidermisés (le mouton de Jacob appartient au Muséum d'Histoire Naturelle de Bourges), les sculptures sont solides, durables et suffisamment légères pour n'avoir aucune incidence sur la structure des toits. La "forêt associée" est un des quatre volets de la commande publique confiée à Olivier Leroi pour la nouvelle Maison de la Culture de Bourges. Une invitation à échanger avec des chercheurs, scientifiques, artistes, en présence d'autres êtres, vivant une autre temporalité : les arbres et la vie qui les accompagnent. Ce livre retrace le contenu général du projet et en particulier les moments de rencontres en forêt avec des personnes qui chacune à leur manière contribuent à "fabriquer le monde". Au coeur des bois, retrouver un lieu commun. Douze auteurs accompagnent cette aventure éditoriale : Yves-Marie Paulet, Vincent Fleury, Claire Oppert, Marc-André Selosse, Laurent Arthur & Michèle Lemaire, Audrey Dussutour, Gilles A. Tiberghien, Marine Calmet, Gilles Clément, Matthieu Gounelle, Marjorie Guillon

06/2022

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Poésie

Essart

Quelle est cette terre que Gabriela Mistral cherche à essarter, à défricher ? Celle de son Chili natal, de la Cordillère des Andes, des légendes Mayas ? Ou la terre des exils et des ombres ? Essart est un livre mystérieux ; on lit ces poèmes comme on marche sur une terre ouverte, dont on embrasse les sommets du regard, cheminant au plus près d'une parole dense et profonde, rustique et mystique. Gabriela Mistral hisse ses poèmes vers la fable, au moyen d'une langue bruissante d'hommes et de dieux, de traditions et de légendes, de dialectes archaïques. Nous sommes séparés, Mistral nous rassemble dans la circulation interne d'un pouls, d'un sang à la pulsation puissante qui a le mouvement d'un fleuve. On se perd dans un "hallali de pierres roulées" , au milieu des iguanes et des tortues, des cerfs et des colombes, avec cette étrange impression d'être "toujours blessé, jamais chassé" . Essart opère une transfiguration de l'enfance en odeurs, des fantômes en brumes, des hommes en paysages, des visages en fables, des peuples en fleuves, des corps en zodiaques et des dieux en rêves, en une lumière qui mystifie tout. Dans ces poèmes où vivre et mourir, dans cette confession plus vaste que soi, des profusions de monde aux "quarante points cardinaux" tiennent dans un mot, dans une langue habitée, c'est à dire peuplée de souvenirs, de charmes, de fleuves, d'oiseaux et de fleurs, de disparitions et d'esprits, vaste comme un horizon ou un ciel étoilé. Cette voix qui nous soulève vers la liberté, nous berce entre les épiphanies et les pleurs avec "le pur rythme tranquille des vieilles étoiles" semble ne jamais vouloir interrompre son chant, ne jamais briser le sortilège et c'est ce qui nous tient, nous emmaillote à ces lignes : la crainte d'une magie dissipée, le retour brutal sur la terre vide et nue, inconsolables de la fable. Aussi nous ne quittons ni les anges, ni le rêve de cette poésie qui "regarde le monde aussi familièrement que si elle l'avait créé".

08/2021

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Art japonais

La Lune par les grands maîtres de l'estampe japonaise

La lune occupe une place très singulière dans la culture japonaise, au point qu'une fête, Tsukimi, lui est traditionnellement consacrée chaque année, à une date qui varie entre la mi-septembre et le début d'octobre, suivant le calendrier lunaire. La célébration, toujours vivace, consiste à se réunir en famille ou entre amis pour contempler l'astre nocturne lorsqu'il est dans sa phase pleine, au moment de l'année où sa brillance est la plus grande, rituel qui s'accompagne d'offrandes et de mets spécifiques. Contrairement à la tradition occidentale qui associe à la lune une image mélancolique, voire négative, elle est au Japon l'expression de la fécondité et de la prospérité - trace, sans doute, de fêtes anciennes célébrant la fin des récoltes. Plus largement, elle symbolise l'automne, participant ainsi d'un genre poétique et artistique intitulé " Neige, lune et fleurs " , qui résume le cycle des saisons. Les estampes réunies dans cet album témoignent de l'importance qu'elle occupe dans l'imaginaire des artistes. Certaines illustrent clairement la fête de Tsukimi, montrant des réunions sur une terrasse ou sur le bord d'une rivière. D'autres rappellent son lien étroit avec la poésie, comme en attestent les feuillets entre les mains de quelques personnages, mais aussi avec les contes et les récits mythologiques - rappelés notamment par la présence de lapins. Ailleurs, la lune marque simplement le passage à la nuit, lorsque le soleil a disparu et que chacun se hâte de rentrer chez soi ; ou au contraire, quand la tombée du jour sonne le début d'une autre vie, celle des courtisanes et des plaisirs secrets. Enfin, présente parfois pour sa seule qualité esthétique, la lune éclaire un paysage, empreint dès lors de mystère, ou participe d'une composition savante et délicate, mêlant fleurs et oiseaux. Les plus grands noms de l'estampe japonaise se trouvent réunis dans ce recueil, Hokusai, Hiroshige, Yoshitoshi, dernier grand maître de l'ukiyo-e, plus tard Hasui Kawase et bien d'autres. Si chacun, avec son style singulier, a célébré l'astre de la nuit, de l'ensemble se dégage une atmosphère particulièrement paisible et poétique.

10/2021

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Fantasy

Saga Gandorr Tome 8 : Le Conte de Lerya et Grondar

Romantique, Hypnotique, Enchanté... Après les turbulences errances, le repos salutaire favorise une introspection de couple... La phase de reconstruction s'invite dans un conte merveilleux... La mémoire d'une romance fusionnelle, s'allie à la redécouverte du potentiel esprit, corps et énergie... La magie de vérité opère... Quand les deux oiseaux inséparables prennent leurs envols, les enjeux ne sont plus les mêmes... Les choix fenêtres du présent, ouvrent vers de nouveaux horizons mystérieux aux conséquences inconnues... Rejoindre une cause utile a ses avantages et ses fardeaux... Les missions souvent périlleuses, appellent la lumière d'une justice morale aboutie... Les bonnes résolutions déterminent un avenir entremêlé qui précisera au fur et à mesure ses intentions saines et malsaines... Aussi sombre et chaotique qu'a été le tome précédent, celui-ci est lumineux, vibrant et puissant dans le véritable sens de l'amour, la connexion spirituelle et l'alchimie du couple... Philosophie et poésie, moments sensuels et érotiques... Restaurer l'amnésie en libérant la mémoire qui souhaite s'exprimer, comble progressivement les carences du pourquoi du comment... Les raisons cases manquantes qui ont produit les conséquences du bond temporel vers Merrényl, s'affinent... Le séjour au Centre de Réhabilitation d'Honorys pour âmes soeurs, explique le changement de prénoms et les nouveaux corps du binôme héros... Gandorr en Grondar et Elrya en Lérya... Le tout dans un contexte arabe et oriental... Puis, auprès des Lucidusiens, vient le boomerang Karmique de la planète Gruyoos où s'invitent la pop culture japonaise et une approche manga... En retour, il y a la possibilité d'emménager à Cassias sur Pretentia et d'intégrer la Fronde Casanova... S'ensuit la visite de l'archipel de la planète Etoundia en deux temps... Des îles plus ou moins paradisiaques selon les circonstances, où sont mis à l'honneur les Tahitiens, les Hawaïens, les Maoris, les Lapita, les Nauruans et les Rapa Nui... Une fois conscient de tous les souvenirs grâce à l'hypnose, le désir d'avancer à deux dans une meilleure perspective d'avenir est très fort... Y aurait-il un mariage de prévu... SMILE !

09/2021

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Littérature française

David Foenkinos. Coffret 3 volumes : Le potentiel érotique de ma femme ; Nos séparations ; La délicatesse

Le potentiel érotique de ma femme : Après avoir collectionné, entre autres, les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d'escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d'oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s'est marié. Alors, il s'est mis à collectionner sa femme ; Nos séparations : Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité. Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d'enfance, deux Polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr ; La délicatesse : François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, ça serait parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse… – Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie. Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité.

05/2012

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Littérature française

Pour ta tirelire, gamine

J'ai presque cent ans, j'ai traversé l'horizon dans un sens puis retour, comme on passe une vitre. J'ai des bouts de verre plantés dans tout le corps, mais n'en suis pas morte. Ne me demandez pas mon nom ; les pauvres n'ont pas de nom. Les mercredis l'hiver je me rends à l'Association pour recevoir le cabas à provisions de la semaine. J'ai des pommes, du lait, des biscottes, je ne manque de rien. Surtout, j'ai mon cabanon. Un miracle, mon cabanon ! J'y suis un monarque illégitime. S'ils m'y découvrent, ils m'emmèneront. Ils m'attacheront à un lit au trente-troisième étage du service de gériatrie. Surtout pas ça ! A l'hospice, je perdrais le don de convoquer les oiseaux. J'ai voyagé sur la Marie-Joséphine. Je me suis embarquée le jour de mes dix-huit ans. Si j'étais partie avant, cela aurait fait des histoires, je ne voulais pas être ramenée à la maison entre deux gendarmes. J'étais solide, j'ai patienté. Depuis mes trois ans, chaque fin d'après-midi, la vieille, ma grand-mère m'envoyait porter des biscuits chez le voisin d'en face. Il avait perdu sa femme, le pauvre avait besoin d'être consolé. "Tiens, gamine, trois pièces pour ta tirelire, mais motus et bouche cousue, ça reste entre nous, sinon tu vas voir ce qu'il t'arrivera". C'est comme cela que j'ai appris la chanson du bâton de rouge à lèvres, rouge cerise. Sans fesses, sans seins, mais avec les lèvres peintes. Avec ça, je me suis débrouillée. Je n'ai jamais parlé à personne de la grande ombre déchirant la petite à la faire s'évanouir, à faire s'effondrer le sommier. Heureusement, jamais de sang dans ma culotte. Une seule fois, à peine deux gouttes. C'était le jour de la communion lorsque toutes les filles défilent dans l'église. J'ai eu si peur, cela n'a plus jamais recommencé. On ne peut tout de même pas être impératrice de tous les malheurs. Qu'aurions-nous fait d'un gosse ? Le gène de l'amour n'était pas dans le sang de la famille.

04/2020

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Poésie

Par les fossés et les haies. Paysages et saisons, édition bilingue français-alsacien

Emile Storck et Nathan Katz ont reçu en 1966 à Freiburg l'Oberrheinische Kulturpreis. Deux poètes représentatifs de l'humanisme rhénan, appartenant l'un et l'autre à cette génération qui dut traverser deux guerres mondiales et changer de nationalité. Scolarisés dans la langue allemande, devenus citoyens français, ils firent tous deux le choix d'écrire en dialecte alsacien, se résignant à n'être lus que d'un public limité. Si Emile Storck, mort en 1973, n'a pas vu la renaissance de la culture alsacienne, son ami Nathan Katz sera salué par le héraut de la nouvelle génération, André Weckmann, comme " notre père à tous " et auréolé d'une soudaine gloire. L'intégralité de l'oeuvre dialectale de Nathan Katz a été publiée en édition bilingue (Arfuyen, 2001-2003). Celle d'Emile Storck est restée méconnue. Pourtant Katz n'avait-il lui-même affirmé qu'elle était plus " forte " que la sienne ? Cette injustice est aujourd'hui réparée : la traduction réalisée par le Cercle Emile Storck permet de découvrir une écriture aussi personnelle que savante, ainsi qu'une langue aux immenses ressources. Les poèmes de Storck donnent à entendre ce que la langue alsacienne aurait pu devenir. Inapte à la comédie sociale, Storck n'avait d'autre joie que de courir les forêts et les prés de sa vallée : plantes, oiseaux, insectes n'avaient pour lui pas de secret. Sa grande passion allait aux papillons, dont il était devenu un spécialiste et qu'on retrouve dans maints poèmes, voletants, éclaboussants de couleurs. Resté célibataire, Storck s'éteignit dans la maison paternelle. Tout près demeurait son aîné Joseph, agrégé d'allemand comme lui, devenu maire de Guebwiller en 1971. Les temps n'étant pas propices, manuscrits et collections furent dispersés. Joseph mourut en 1989. Ce qu'il avait fait en Limousin, pendant la guerre, pour sauver des enfants juifs n'a pourtant pas été oublié : en 1998 lui a été conféré le titre de Juste parmi les Nations. Il faut espérer que la postérité fera aussi mémoire de son cadet, le poète Emile Storck.

03/2013

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Littérature française

Noires saveurs ou les larmes de l'exode

Selon Doe Zantamata "tout commence par un rêve. Ajoute la foi et cela devient une croyance. Ajoute l'action et cela devient une partie de la vie. Ajoute de la persévérance et cela devient un objectif en vue. Ajoute de la patience et le temps et cela se termine par un rêve devenu réalité" c'est tout le sens qu'a ce livre. C'est d'ailleurs à ce titre que je dédie cela non seulement aux refugiés du monde entier mais à d'autres êtres qui dans ce parcours m'ont prouvé leur amour et leur amitié. Ce souvenir de ces moments douloureux est un message universel qui n'a ni couleur ni race mais qui a la même teneur en souffrance et en douleur. Plus rien d'ailleurs ne sera plus pareil lorsque qu'on a vu cela et enjambé des morts pour sauver sa vie. "Noires saveurs" reste une illustration, un symbole et une interpellation qui doit sensibiliser chaque être humain. C'est pourquoi selon Lumumba dixit "si je meurs demain, parce qu'un blanc aura armé un noir" . La portée de cette phrase est si profonde qu'elle traverse le temps en regardant autour de nous. Le partage de cet état de fait devrait permettre de bâtir une communauté d'intérêts pour se soutenir contre cette fronde macabre de douleur et la souffrance. Cependant, faudrait il que tout le temps un blanc arme une autre personne autre que lui-même pour porter la mort ailleurs ? Pourquoi faire porter nos responsabilités aux autres lorsque nous avons la possibilité de dire non quand il le faut ? C'est pourquoi ces quelques lignes doivent plus être considérées comme une boussole que de simples tapuscrits griffonnés sur une page blanche. Il n'y a de dignité en l'être humain que le regard affectueux et compatissant que lui porte son prochain. Martin Luther King disait : "nous avons appris à voler dans les airs comme des oiseaux, A nager dans les océans comme des poissons, mais nous n'avons pas encore appris à marcher sur la terre comme des frères et des soeurs" . Le jour où nous y parviendrons tout serait accompli.

07/2015

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Musique, danse

MOZART. L'opéra réenchanté

Les opéras de Mozart racontent tous la même histoire, se posent tous la même question : comment devient-on adulte ? Quel est le chemin à faire pour devenir un homme, une femme, et que faut-il abandonner pour cela ? Tous les jeunes couples mozartiens parcourent le chemin coutumier de l'apprentissage, celui qui conduit de la jeunesse à la maturité. Il faut connaître la saison juvénile des amours folles, du printemps des cœurs, se tromper, avant de se choisir pour de bon, d'entrer dans l'âge de raison, du mariage. Mais la route est longue, semée d'embûches ; pour marcher droit, on a besoin de guides. Les " pères ", gardiens de l'ordre social, guideront les pas des apprentis, imposant les épreuves, intervenant à propos. Mais l'amour fait fi de la loi et il a plus d'un tour dans son sac. Les jeunes filles surtout sont indisciplinées et futées. Les garçons, maladroits, toujours à la traîne, un peu niais, mais si attendrissants ! Clopin-clopant, tout ce petit monde arrive au bout du parcours. Cependant quelqu'un regimbe, ne marche pas droit, c'est le bouffon, le fol joyeux et grave, celui qui muse sur le chemin, mais le jeu est sérieux et les pitreries ont un sens. Elles disent la norme en la déniant, elles permettent aux autres d'accomplir les passages nécessaires. Le fol, lui, reste sur le chemin, dans le royaume des oiseaux, dans son monde d'éternel printemps. Papageno... et Mozart, tel qu'il apparaît dans son étonnante correspondance. Mozart l'éternel amoureux, le rebelle, l'éternel apprenti de la vie. Comment comprendre alors la " dissonance " entre une œuvre pleinement accomplie et un homme dont tous les biographes s'accordent à reconnaître l'ingénuité ? Ce livre s'emploie à faire résonner et comprendre cette " dissonance ". Mais, au-delà, c'est Mozart lui-même qui est le héros de ce livre : l'homme gai et douloureux qui écrit des lettres, de la musique, dans la marge de la société de son temps. Un génie ? Bien sûr. Mais un homme surtout, semblable à chacun d'entre nous, confronté aux énigmes de la vie, de l'amour, de la mort. L'opéra d'une vie.

05/1999

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Poésie

La Licorne, le Pouvoir et le Fragile

La poussière tout autour de nous signifie tant la vie que la mort, oui cela peut surprendre, la vie... Au sens où Job l'a vécu, la poussière est comme nous le verrons dans ce recueil quelquefois source de vie. Si l'on assimile les cendres et la poussière, force est de constater que pour le phoenix , il y a une renaissance depuis les cendres. La vie est bien étrange... , comme ce sable de plusieurs couleurs qui bordent plusieurs rivages ou qui forment les étendues désertiques. La vie est semblable à un tableau plein et de certitudes et d'incertitudes, de visible ou de dissimulé, de flagrant ou de secret. Ton visage est semblable à ce tableau, puisque je t'ai souvent vu : tes yeux, ton regard, ta bouche sur les plages où j'ai grandi et appris que c'était toi et personne d'autre l'homme avec lequel je prendrais la mer. Je remercie les vagues du temps de n'avoir jamais effacé ton visage de ma plage intérieure. Tu es doux et chaud ; et souvent lorsque je voyage dans la forêt des oiseaux, je flotte dans une rêverie que seule ta force masculine peut rendre réel, merci. Tu es ce pilier, cette force qui regarde souvent les cieux pour mieux comprendre comment élever la terre au ciel et faire du ciel, un endroit finalement accessible. Le roi que tu es a appris à comprendre toutes les nuances du pouvoir au fragile, pour mieux aimer le monde. Tu es semblable à ce héros, ce chevalier Arthurien, qui sait le prix de la parole et du temps. Alors, tu parcours la terre, pleine de ses créatures bienveillantes et maléfiques, pour purger le monde de ses monstres et glorifier le sacré : le graal par exemple, ou plus simplement des vies humaines. Le combat est âpre, mais il est ton quotidien, et je suis heureuse de te voir te reposer auprès de moi. Pour ton sommeil je te donne ce que la terre a de plus beau, et mon désir est exalté par la présence de la licorne, enchantée de voir l'amour naître encore une fois.

11/2020

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Dictionnaire français

Les Disparus du Littré

"... [Cinoc] avait fait disparaître des centaines et des milliers d'outils, de techniques, de coutumes, de croyances, de dictons, de plats, de jeux, de sobriquets, de poids et mesures ; il avait rayé de la carte des dizaines d'îles, des centaines de villes et de fleuves, des milliers de chefs-lieux de canton ; il avait renvoyé à leur anonymat taxinomique des centaines de sortes de vaches, des espèces d'oiseaux, d'insectes, de serpents, des poissons un peu spéciaux, des variétés de coquillages, des plantes pas tout à fait pareilles, des types particuliers de légumes et de fruits ; il avait fait s'évanouir dans la nuit des temps des cohortes de géographes, de missionnaires, d'entomologistes, de Pères de l'Eglise, d'hommes de lettres, de généraux, de Dieux et de Démons". Georges Perec, La Vie mode d'emploi, ch. LX, Cinoc 1, © Hachette, 1978. "Tous les ans, les éditeurs de dictionnaires fournissent aux journalistes une liste de mots nouveaux. Aucun éditeur ne divulgue jamais la liste complète des mots qui ont été évincés, expulsés, tués, comme on dit dans le jargon des lexicographes. Au fil des ans, des éditions, ces disparus font du nombre. Ceci n'est pas un dictionnaire mais une collection de plus de 25000 mots disparus. Tous figuraient dans le Littré et ne sont plus dans les dictionnaires usuels. Les curieux de la langue pourront mesurer ici l'écart linguistique qui s'est creusé entre le Littré et la dernière édition de leur dictionnaire. Les amoureux des mots, les amateurs de jeux de mots auront plaisir à les lire, à les dire. Tous seront ravis de constater que la langue est riche, vivante : elle bouge encore, dans tous les sens, dans tous ses sens. Elle n'est pas aussi figée que ce que les censeurs veulent nous faire croire". Héloïse Neefs Héloïse Neefs, professeur, lexicographe, traductrice, fait son métier de son intérêt pour la langue et les langues. Elle a conduit des projets de dictionnaires unilingues et bilingues. Les Disparus du Littré poursuivent la logique de ses explorations linguistiques.

03/2008

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Mer

Sur la route des pôles. Un tour du monde en famille à bord de Fleur Australe

Fleur Australe est née d'un rêve : aller découvrir la fleur la plus australe, cachée au coeur du continent Antarctique, entre mousse et lichen. Pour accomplir ce rêve, il a fallu imaginer et construire un bateau qui soit à la fois solide pour affronter les glaces et résister aux tempêtes et confortable pour nous accueillir avec nos quatre enfants et notre chien. Notre petite tribu a embarqué un matin de février 2009 à La Rochelle pour un long voyage qui nous a menés du pôle Nord au pôle Sud. Nous avons traversé l'océan Atlantique, emprunté le passage du Nord-Ouest, parcouru l'océan Pacifique des Marquises à la Nouvelle-Zélande et rejoint le continent Antarctique à travers les icebergs et les tempêtes. Tels des oiseaux migrateurs, nous avons sillonné la terre d'un pôle à l'autre. Nous avons croisé les ours polaires dans le Grand Nord, les baleines grises dans le détroit de Béring, les requins dans les lagons de Polynésie, les grands albatros dans les mers du Sud. Du 75° Nord au 40° Sud, nous sommes allés dans les endroits les plus inaccessibles de la terre, bataillant avec la banquise, surfant sur la houle du Pacifique, plongeant dans les lagons de la Polynésie, slalomant entre les icebergs de l'Antarctique. Nos yeux se sont émerveillés devant les lumières polaires, nous avons goûté aux douceurs des tropiques avant d'affronter les terribles tempêtes des quarantièmes rugissants. Nos sens se sont ouverts devant toutes ces beautés. Nous avons voulu que ce voyage soit l'occasion de raconter notre planète aujourd'hui. Comment se comporte-t-elle face au réchauffement climatique ? Comment les océans absorbent-ils les déchets ? Comment les coraux résistent-ils à la pollution et à l'augmentation de la température de l'eau ? Nous sommes allés à la rencontre des associations, des collectivités, des scientifiques qui oeuvrent pour la sauvegarde de la biodiversité et des espèces en voie de disparition. C'est toute cette richesse que nous a offerte la terre et que nous devons protéger, que nous voulons vous faire partager à travers ces belles images.

09/2012

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Livres 3 ans et +

Robin des Bois, Alice au pays des merveilles, Le Vilain Petit canard, La Fée Flocon. Avec 1 CD audio

Alliant merveilleux, fantastique, magie ou encore aventure, ces contes offrent aux enfants et aux parents de multiples occasions de partager des moments inoubliables. Ce livre est accompagné d'un CD et d'un flashcode pour écouter et réécouter les histoires. Robin des Bois D'après un conte traditionnel Un cruel usurpateur du trône sème la terreur en Angleterre ! Heureusement, Robin des Bois le hors-la-loi est là pour défendre les pauvres et les opprimés. Cet aventurier au grand coeur vole les riches pour donner aux pauvres... Avec toute sa bande de la forêt de Sherwood et la jolie Marion, ils défendront coûte que coûte le pays jusqu'au retour du bon roi Richard ! Alice au pays des merveilles D'après Lewis Caroll Voilà une petite fille rêveuse et pleine de fantaisie qui a bien de la chance : elle va visiter un pays merveilleux où les lapins parlent, où l'on rapetisse et l'on grandit à volonté, où les chats sourient et où on joue au croquet avec des cartes à jouer ! Hum... quel drôle de pays, vraiment étrange n'est-ce pas ? Tout cela ne serait-il pas qu'un rêve ? Le Vilain petit canard D'après Hans Christian Andersen Parce que ce caneton est différent de ses frères, tous les animaux de la basse-cour se moquent de lui ! Il commence alors un long voyage, au cours duquel animaux et humains continuent de le railler et de le rejeter. Un jour, il croise de superbes oiseaux blancs : des cygnes. Mais pourquoi se sent-il tellement attiré par eux ? La vérité sera encore plus belle que ses rêves... La Fée Flocon D'après un conte traditionnel Une légende raconte que les saisons qui rythment nos vies sont gouvernées par les fées. La douce Julia va avoir la chance de les rencontrer. Elle va même rester auprès de la fée Flocon, la fée de l'hiver, pour l'aider à faire neiger sur terre : c'est magique et si amusant ! Mais, quand vient le tour de sa soeur Greta, alors là, c'est une tout autre histoire...

05/2018

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Romans historiques (poches)

De colère et d'ennui. Paris, chronique de 1832

1832 : tandis que Paris vibre, vacille et gronde sous les coups redoublés de l'épidémie et de la guerre des rues, Adélaïde s'ennuie. Elle frémit dans son salon à la lecture des journaux, se délecte du chocolat que sa domestique lui rapporte de chez Marquis, s'émerveille en recluse des oiseaux du Jardin des Plantes où elle vit, loin des barricades (où Gavroche meurt). Emilie la saint-simonienne se bat du côté de Ménilmontant pour faire entendre la cause féministe. Louise, marchande ambulante du centre de Paris, atteinte du choléra et soupçonnée d'avoir participé à l'insurrection, est soumise à l'interrogatoire du commissaire, du juge et du médecin. Lucie, la mystique en extase, jouit du corps de Jésus, derrière les murs d'un couvent puis le choléra l'emporte. Comment situer ce texte inclassable ? " Tout est vrai, mais rien n'est vrai " nous dit Thomas Bouchet, historien talentueux du sensible et amoureux rigoureux de littérature. Ces femmes sont fictives, mais leur incarnation aux accents hyperréalistes se développe à travers l'usage minutieux des archives. Ce sont le corps et ses humeurs, l'expérience sexuelle, les maux de dents, le goût du chocolat ou celui de l'eau de vie dans les estaminets. La girafe du Jardin des Plantes, les indigènes qui traversent le paysage ou la rubrique des faits divers sont autant d'éclats de réel. Mais le tour de force littéraire et politique réside aussi et surtout dans la voix des femmes. Toutes sont recluses, c'est leur condition, que ce soit dans " l'île " du Jardin des Plantes, le couvent de la rue Neuve Sainte-Geneviève, la colline de Ménilmontant et la prison la vraie, Saint-Lazare, pour Louise. Thomas Bouchet relaie la parole des femmes, alors que les voix des hommes sont ici inaudibles. Chacune a un mode d'expression qui s'accorde avec sa condition : la bourgeoise a accès à la correspondance et se prête à des essais littéraires, pour la religieuse c'est le journal intime, pour la militante, le discours, la harangue, et la marchande, la plus précaire de toutes, parle à travers les minutes des interrogatoires. L'effet de réel est saisissant.

03/2018

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Littérature étrangère

De ce côté-ci de la mer

Erri De Luca dit de lui qu'il chante même quand il parle. Clin d'oeil amical entre compères. A lire De ce côté-ci de la mer, texte écrit à l'approche de la mort, on sait désormais que Gianmaria Testa chante aussi quand il écrit. Erri De Luca dit de lui qu'il chante même quand il parle. Clin d'oeil amical entre compères. A lire De ce côté-ci de la mer, texte écrit à l'approche de la mort, on sait désormais que Gianmaria Testa chante aussi quand il écrit. Alors qu'il se sait condamné et sans jamais y faire allusion, le chef de gare et auteur-compositeur-interprète ose le récit, une prose légère qui, comme la chanson, court de lèvres en lèvres et se fredonne au-delà des frontières. Gianmaria Testa se raconte au travers des autres, donne en partage des rencontres, paroles ou regards échangés, sonde quel- ques souvenirs d'enfance, le père, la mère, l'attachement à la terre et au labeur, ses racines. Mais l'homme du Piémont embrasse avant tout la Méditerranée, cette mer où depuis trop longtemps dérive et se meurt notre humanité. Le voici en compagnie d'hommes, de femmes, " oiseaux migrateurs " d'un genre très contemporain, contraints à l'exil, l'abandon, la mort. Pour eux, le chanteur réinvente des moments de dignité. Gianmaria Testa puise ses forces dans le sourire d'une femme, dans la lumière pétillante des yeux d'un gamin, et dans la radicalité d'une lecture. Il mate la mélancolie et cherche sans cesse sous le chaos du monde, la douceur et la beauté. L'amitié, il la vit pleinement, il recompose la loyauté et donne des ailes à la solidarité. Il fait de l'écriture une mélodie, et du silence, une réconciliation. Gianmaria Testa, voix grave enroulée de tendresse, chante l'espoir et nous invite à l'imaginer avec lui : " J'ai foi en l'humanité " écrit-il dans son dernier texte. Quatre mots tout bêtes, tout simples, qui, dans notre collection, claquent comme une bannière.

03/2019

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Monographies

BAYA, Femmes en leur Jardin

Nous publions un ouvrage de 284 pages, de grand format 24 x 30 cm, à la fois catalogue savant et livre d'art, illustré d'oeuvres de Baya (dessins, peintures et sculptures), de photos et documents d'archives, accompagnés d'un choix de textes et de nouveaux éclairages. - L'Institut du monde arabe à Paris, puis le Centre de la Vieille Charité à Marseille, montrent pour la première fois dans l'histoire des expositions consacrées à Baya : une quarantaine de ses "premiers dessins" de 1944-45, toutes les gouaches de ses Contes de 1947, un choix de documents historiques inédits, une vaste sélection de ses peintures et de ses sculptures de 1945 à 1998, éclairées par les analyses historiques et esthétiques les plus récentes. - Le Musée de l'Institut du monde arabe et les Musées de la ville de Marseille entendent ainsi rendre hommage à Fatma Haddad, mondialement connue sous le nom d'artiste qu'elle s'était choisi BAYA (1931-1998), l'artiste algérienne la plus singulière du XXe ? siècle. Les oeuvres exposées entrent en résonance avec une sélection de documents et offrent un éclairage inédit sur sa personnalité, son génie et son parcours de femme algérienne émancipée et d'artiste de dimension universelle. - Baya, Femmes en leur Jardin apportera aussi, dans une perspective d'études postcoloniales, un éclairage inédit sur le "cas Baya" , étayé par l'exploration de ses archives. Comment cette jeune fille non scolarisée (comme 98% des filles " indigènes " de sa génération), qui a connu souffrance et violence, devint-elle, à la fin de la période coloniale, cette Baya maîtrisant le langage des formes et des couleurs et créant un style et un monde beau et harmonieux de femmes sublimes et heureuses dans leur Jardin d'Eden, entourées d'oiseaux, de papillons et d'instruments de musique, et propulsée dès l'âge de 16 ans au sommet de la notoriété, éblouissant les écrivains, les artistes et les amateurs d'art parisiens et faisant l'objet d'une double page (écrite par Edmonde Charles-Roux) dans le magazine Vogue en février 1948.

11/2022

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Sylvothérapie

Une sylvothérapie à pleine voix. Vibrer avec les chants de la forêt

En voyageant dans ce livre, Vincent Karche vous invite à fréquenter les arbres et votre voix, deux puissantes voies de passage vers l'inconditionnel en vous. " Je suis comme tout le monde, une vie faite de gloires et de déboires. En tant que ténor d'opéra, j'ai oscillé entre l'ivresse des applaudissements et la solitude des chambres d'hôtels du bout du monde. J'ai eu beaucoup d'argent mais aussi beaucoup de stress. Et pendant ce temps-là, rien d'affectif qui s'est construit. " Un jour Vincent Karche a perdu la voix. Et la foi. Puis il a repris plus souvent le chemin de la forêt et retrouvé sa voie. Dès ce jour, ce forestier-ténor d'opéra est devenu l'un des pionniers de la sylvothérapie, bien avant que cette démarche ne soit à la mode. Il la décline avec un talent particulier, grâce à sa stature de chanteur, et propose une expérience inédite : chanter en forêt pour vibrer avec l'harmonie du vent dans les feuilles, du souffle de la Terre, de l'appel des oiseaux. Tous ses lecteurs peuvent profiter de l'expérience, grâce à ce livre-guide richement illustré. Quand vous chantez en forêt, c'est toute la force du vivant qui s'exprime en vous. D'abord, les arbres vous offrent tout, leur présence, leur oxygène, leurs substances odorantes, leur fraîcheur et leur calme. Et c'est source de bienfaits : des scientifiques et médecins japonais, australiens et américains l'ont prouvé. Ensuite, la voix vient stimuler les recoins oubliés de votre corps qui ne demandent qu'à retrouver leurs fourmillements. Et leur joie aussi. Ainsi, avec patience, persévérance, en pratiquant aussi souvent que possible les exercices de ce livre, vous ressentez le vivant qui se répand dans la globalité de votre corps et qui devient terreau pour les détentes, les allégresses, les eaux paisibles et circulantes, et les cicatrisations des chairs et du coeur. Alors sans plus rien faire d'autre que d'être là, présent dans l'instant, vous honorez ce même vivant qui érige les arbres vers le ciel et qui grandit aussi en vous.

04/2022

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Poésie

De loin suivi de Nebo. Edition bilingue français-hébraïque

En 2006 a paru dans la même collection la traduction du premier recueil de Rachel, Regain (1927). Bernard Grasset, grâce à qui cette oeuvre était pour la première fois présentée au public francophone, propose ici la traduction des deux autres recueils de Rachel : De loin (1930) et Nébo (1932), publié un an après sa mort. Née en Russie en 1890, Rachel est l'une des grandes pionnières de la littérature hébraïque moderne. Alors que, durant des siècles, l'hébreu n'avait servi qu'à la transmission du patrimoine religieux, il retrouve un second élan avec l'existence de communautés juives en Palestine. A nouveau, il est parlé dans la vie quotidienne. Alors que la poésie était demeurée l'apanage des hommes, l'écriture de Rachel rencontre immédiatement une large audience et joue un rôle essentiel dans l'adaptation de la langue hébraïque au monde moderne. La Bible est la racine de la poésie de Rachel. Marquée par son vocabulaire et par sa thématique, elle en vient à regarder sa propre existence à travers celle des personnages bibliques. Ainsi de Rachel, d'Anne, d'Elie, de Mikhal, de Jonathan. Ainsi de Job à qui elle aime le plus à se référer : souffrant et attendant comme lui, dans la nuit du doute, que vienne la guérison. Parlant d'elle-même, c'est la condition humaine que peint Rachel, et non pas certes de manière abstraite, mais, comme dans l'Ecriture, très concrètement, par la main (yad), le regard (`ayin), la voix (qol). Il s'agit ici d'une poésie réduite à l'essentiel : un " chant de mille oiseaux ", un chant de souffrance et de joie, un chant de l'être en exil et de la lumière. Pour qui a souffert et éprouvé l'intense scintillement du lointain azur, les ornements du langage sont inutiles. Telle est l'expérience tragique et radieuse de Rachel, très proche au fond, dans un destin pareillement brisé, de celle d'Etty Hillesum, dont la mère Rébecca était née en Russie neuf ans avant la poétesse (en 1881) pour s'exiler non pas en Palestine mais aux Pays-Bas.

05/2013

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Essais généraux

Palma Africana

Dans Palma Africana, l'anthropologue australien Michael Taussig poursuit son étude de la matière et explore la production d'huile de palme en Colombie. Alors que cette dernière envahit tout, des chips au vernis à ongles, et a fait son chemin pour envahir les biens de consommation courante présents sur les étals de nos supermarchés, l'auteur examine les conséquences écologiques, politiques et sociales de cette exploitation. La production mondiale d'huile de palme a presque doublé en vingt ans et les plantations de palmiers à huile remplacent peu à peu ce qui fut une oasis de vie pour les animaux, les oiseaux et les plantes. Dans un contexte encore marqué par le conflit entre la guérilla des FARC et les paramilitaires colombiens, l'agrobusiness en est venu à menacer l'habitat indigène, tout en donnant lieu à des conditions de travail abusives et à des violations majeures des droits de l'homme. Bien que la liste de l'intrication des horreurs induites par cette exploitation soit longue, nos terminologies habituelles ("? disparition de l'habitat naturel ? ", "? violation des droits de l'homme ? ", "? changement climatique ? "...) semblent dépassées. Sous la forme d'une déambulation anthropo-poétique au coeur des marécages colombiens, ce sont aussi les mots et l'écriture qu'interrogent l'auteur. Dans un récit riche en références littéraires, Michael Taussig prend date des ruminations de ses prédécesseurs, comme Roland Barthes, pour qui les arbres forment un alphabet où le palmier est le plus charmant. William Burroughs arguait, face à ses détracteurs, que les mots étaient aussi vivants que des animaux et n'aimaient pas être maintenus en pages - coupez ces dernières et ils seront rendus à leur liberté. Pensé à partir d'une vie d'exploration philosophique et ethnographique en Colombie, Palma Africana cherche à contrecarrer la banalité de la destruction du monde et offre une vision pénétrante de notre condition humaine. Illustré de photographies prises sur le terrain par l'auteur et écrit avec la verve expérimentale propre à l'anthropologue, ce livre est le Triste Tropique de Michael Taussig pour le XXIe siècle.

10/2021

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Photographie

Terres nues

Terres Nues est un projet original dans le travail de Jean Hervoche, photographe voyageur en quête de paysages solitaires. Dans ses images, la figure humaine surgit pour nous rappeler notre humanité, face aux éléments les plus rugueux de la nature. Joël Vernet, poète et écrivain, pose ses mots sur les photographies et nous délivre un hommage aux éléments et aux hommes. "Sur une planche jetée dans l'herbe où s'évertue tout un peuple de fourmis, d'insectes, de mouches, de lézards, j'ai posé les images de Jean Hervoche, ce photographe des éblouissements nordiques, des lacs fracassés, des ciels miroitants, de la fusion qui monte des profondeurs. Sous les fleurs printanières, j'invente un bleu qui n'existe nulle part, mais qu'importe. La vie reprend vie. La terre s'échauffe. Les nuages ne sont plus des glaciers. Les neiges fondent. Des fêtes se préparent. Des amoureux ouvrent le bal. Des gens sérieux veillent un mort et c'est la nuque d'une femme, que j'imagine belle, que fixe mon regard. La vie, la mort sont une grande maison dans laquelle s'engouffrent toutes les intempéries, les meilleurs soleils, les belles espérances. On est à l'étroit souvent entre ces deux échéances : il nous faut donc élargir les paysages, pousser des portes, faire s'effondrer des barricades, des clôtures sans prétention. Les paysages explosent dans un silence assourdissant. Ce silence, je l'entends dans les photographies qui tremblent dans ces pages. C'est vers lui que j'ai toujours marché. Quand je l'entends ici sourdre de la terre, je puis me dire que tout n'est pas perdu, que certains êtres savent prendre soin, s'aimer, entrer dans la fête, que la Nature dans ses robes de très belle lumière, sait nous montrer sa résistance, nous épargner peut-être ce lointain chagrin qu'elle ne veut pas adresser aux générations futures, à tous ces enfants qui naissent ici ou là, avec la belle ambition de vivre tout simplement. Toutes ces photographies, je les regarde comme l'on regarderait une lampe dans la nuit, une toute petite lampe qui éclaire miraculeusement nos chemins. Trouée vers le Sud, vers la fin de l'hiver. Non que le Nord n'ait pas sa lumière, pas du tout. Mais les deux pôles nous éclairent comme deux lanternes, et c'est toujours la vie dont j'entends l'imperceptible murmure partout où je vais, vois, et contemple à la façon d'un photographe sans appareil. Dans mon jardin, sous le sureau, c'est ce voyage que je viens d'entreprendre grâce aux images de Jean Hervoche, ce livre nous permettant de les disperser un peu mieux dans l'azur. Au fond, un livre est un oiseau aux mille ailes. Le photographe a permis son envol en regardant le ciel et la terre, inlassablement, traversés par la beauté poignante de silhouettes". Joël Vernet

10/2018

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Policiers

Le Bouclier rouge, thriller océanien

L'action se passe en Papouasie dans un monde où les légendes et la réalité s'empoignent. Plusieurs parcours, plusieurs destins. Une même quête : le bouclier rouge Odyssées - Man Ostrelia Harry, man Ostrelia (homme australien), employé par un trafiquant d'art nommé Jif Bigfala, rencontre Kalûûa, un jeune Bush Kanaka, sur la place du marché où tous deux sont les témoins d'un drame horrible : la découverte des restes d'un enfant dans les racines d'un arbre. Ils font connaissance puis partent ensemble en expédition à la recherche de pièces d'art primitif et plus spécialement d'un bouclier très rare, le bouclier rouge. S'ensuit un long périple dans la jungle. - Le Raconteur A l'occasion du rapt d'une très jeune fille, un homme, amnésique et drogué, appelé Le Raconteur s'enfuit de La Citadelle où il dépérit depuis des années. Fuite facilitée étrangement par ses geôliers. Il embarque, avec la jeune fille enlevée, sur le Das Narrenschiff. Peu à peu, il reprend ses esprits dans les bras de la gouvernante du bord, la belle Elsa qui n'a rien d'un ange mais qui le protège des autres hommes du bord : Captain, Jimi, René et surtout Victor, mercenaires embauchés par le trafiquant d'art Jif Bigfala. Dans le même temps, une expédition s'organise. Jimi rapporte le bouclier à bord mais étrangement il est victime d'une sorte de métamorphose. Le bateau reprend la mer pour retrouver Harry qui monte à bord avec des caisses d'objets d'art. Le Das Narrenschiff reprend son voyage en direction de l'île de Nabanga où vit Jif Bigafala. - La jeune fille Parce qu'elle est étrangère à elle-même, droguée et maintenue dans la seule connaissance des légendes qui la conduiront au mariage, la jeune fille, séquestrée depuis son plus jeune âge, s'interroge sur l'oiseau qui l'étouffe. Elle partage quelques réflexions avec Elsa qu'elle redoute et rencontre Jimi. - Belelu David Alistair arrive sur l'ile à l'invitation de Jif Bigfala. Il doit mettre en page le quatre-vingt-quatrième catalogue d'art premier de celui-ci. Les relations entre les deux hommes, tout d'abord cordiales, deviennent plus chaleureuses. David croit trouver en lui le père qu'il n'a jamais connu lorsqu'il lui donne le nom de Belelu et lui promet sa succession. Jif Bigfala use de son charisme et de son extrême culture pour enfermer le jeune homme dans un carcan d'illusions. Il s'aide pour cela de la Légende de Roimata dont il est, lui aussi, une victime hallucinée. David rencontre Fiva, une belle indigène dont il s'éprend. Enfers - Nabanga Island C'est le noeud de l'action. Le Das Narrenshiff arrive sur l'île de Nabanga avec le bouclier rouge. Parce qu'il sait qu'il va mourir, le vieil homme a organisé ses funérailles, mais il ne veut pas partir seul, il veut un enterrement plus grand, plus solennel que celui du légendaire Roimata.

09/2014