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Photographie

Parêtre

La photographie entretient un rapport complexe et subtil avec la réalité : elle la reproduit de manière fidèle mais ne l'est pas puisqu'elle est soumise au regard subjectif du photographe. Celle que pratique Nathalie Amand emprunte tout autant aux mises en scène et aux poses obscènes des toutdébuts de la photographie pornographique - dès les origines, ces daguerréotypes scandaleux circulaient sous le manteau et à la construction de soi sous le régime des apparences, qui donnera ses quartiers, nobles et vains, à la photographie de studio Second Empire. Claire ou noire, toujours en retard sur la vérité des choses, toujours en avance d'un temps sur leur vanité, la chambre des secrets au carré affûte à votre insu ses ensorcelantes danses du voile... "Cet état de fait m'a toujours poussée à fabriquer mes images. J'inter - viens et je manipule le réel lors de la prise de vue. Essayer de montrer les choses telles qu'elles sont m'intéresse peu, ce qui compte pour moi est la relation que j'entretiens avec elles au moment où je les photographie. J'aime montrer ma propre vision des choses plutôt que les choses ellesmêmes. La photographie doit me surprendre et m'apporter un regard différent sur ce qui m'entoure. En ce sens elle est un témoignage de ma relation au monde, elle est expérience. Mes recherches sont essentiellement axées sur les notions du temps à travers des thèmes picturaux classiques tels que le nu, l'autoportrait, le portrait, le paysage, la nature morte et les vanités. Ceux-ci sont abordés de manière théâtralisée sous forme de séries réalisées pour la plupart au grand et moyen format. L'aspect esthétique y prend une part prépondérante afin de mettre en évidence la beauté et la fragilité en toute chose et nous amener à nous interroger sur nous même". (N. A.)Nathalie Amand est professeure à l'Académie des Beaux-Arts de Tournai. Pratiquant l'argentique et le moyen format depuis toujours, elle affectionne les mises en scène et la photographie en studio, mais aussi le paysage, la nature morte, le collage grotesque... Elle publie à l'occasion de la biennale de photographie en Condroz (août 2019) sa première monographie, Parêtre, aux éditions Yellow Now (série Angles vifs).

10/2019

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Littérature française

Oeuvres complètes, tome 9. Théâtre

Boris Vian (1920-1959) passa comme un météore au milieu de notre siècle, laissant une trace éblouissante, énigmatique et inspiratrice. Dressé dans sa jeunesse insolente et éternelle, chantre des délires et des merveilles, alchimiste fécond du langage et des formes, messager audacieux de l'imaginaire, il nous offre des milliers de pages (roman, poésie, théâtre, critique, etc...) inspirées par la poésie des extrêmes et témoignant d'une volonté farouche de créer et de partager. Cette oeuvre énorme, méconnue ou mal jugée du vivant de l'auteur, mais consacrée désormais par la gloire populaire, la voici pour la première fois rassemblée en quinze volumes, en un ordre à la fois générique et chronologique, avec un texte plus fidèle à l'écriture originelle. Cette collection, hommage éclatant à un écrivain majeur, propose aux lecteurs d'entrer dans le XXIe siècle avec des rires et des larmes, la conscience d'une apocalypse intime démentie par l'opiniâtre joie de vivre. Théâtre Le théâtre de Boris Vian se lit entre les lignes, s'écoute entre les répliques, se voit entre les images. Le message pérenne est caché derrière la satire. Il est actualisable à toute époque. La pérennité du théâtre de Boris Vian tient à ce qu'il traite de sujets qui se répètent périodiquement dans le monde. L'inconséquence des sociétés est récurrente. Toutes les pièces de Vian dénoncent la fatuité ordinaire qui sévit à tous les échelons de la société. Derrière le rire, le triste compte-de-résultat de l'arrogance. Boris Vian emploie l'humour, la parodie, la satire qui accroissent le ridicule, un ridicule " mortifère " qui sape les pouvoirs humiliants des corrompus et des corrupteurs. Boris Vian, un regard ironique, dévastateur et prémonitoire jeté sur une époque dont les travers perdurent dans le temps. Jouer Boris Vian au théâtre sera toujours d'actualité. Boris Vian s'y révèle un ardent défenseur anti-guerre. En ce sens, la quadrilogie des pièces principales de Vian est exemplaire. Sur scène, c'est une leçon de civisme. Gilbert Pestureau d'Dée L'Equarrissage pour tous J'irai cracher sur vos tombes Le Dernier des métiers Un Radical barbu Le Goûter des généraux Tête de méduse Série blême Le Chasseur français Chambre de Célibataire Les Bâtisseurs d'empire

10/2020

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Littérature française

Capitale de la douceur

La capitale de la douceur existe. C'est une petite île de la Méditerranée où l'on peut vivre nu. Quelque chose de notre rapport au monde, de notre vulnérabilité et de notre grandeur se joue sur cette portion de terre. Sophie Fontanel a écrit le roman d'une révolution par la douceur, dont nous avons infiniment besoin. En vers. C'est un endroit que l'on peut situer précisément sur une carte. Une île, peut-être un peu moins connue que ses voisines de Port-Cros et Porquerolles, portant le beau nom de Levant. C'est un endroit où l'on peut vivre nu, mais seulement sur 5% du sol, les 95% restants étant occupés par l'armée... Quand elle débarque dans ce décor de rêve, l'héroïne de cette histoire ne peut imaginer qu'elle va y vivre une révélation. Celui qui l'a invitée l'accueille avec à peine un paréo, car ici la nudité est la norme. Elle comprend dès le lendemain, en retirant à son tour ses habits sur une plage, que lorsqu'on est nu, sans protection, désarmé, on est obligé de s'en remettre à la douceur du monde. Et que ce n'est qu'un début, car il reste encore beaucoup de couches à retirer, jusqu'au coeur, à la douceur absolue... Dans la chambre à l'hôtel, Capitale de la douleur, de Paul Eluard. Douceur, violence... Les deux se font face évidemment. Pourquoi la violence a-t-elle lieu ? Comment y répondre ? Rien qu'en se mettant nue, elle est confrontée à son histoire, traversée un jour par la plus grande violence. Dans sa chair. Et par l'histoire de sa famille, bouleversée par la guerre. De plus, c'est une petite île, mais elle contient le monde entier. D'autres, autour de notre héroïne, sont venus là pour réparer la violence qu'ils ont subie. Ou commise. Et à travers eux surgissent les événements et conflits qui agitent notre époque. Un être de plus en plus doux, dans un monde de plus en plus violent Même avant d'arriver ici je pensais c'est ce que je deviens

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Littérature anglo-saxonne

La garden-party

Sans doute le plus célèbre des recueils de Katherine Mansfield, l'une des plus grandes nouvellistes du xxe siècle, morte à 33 ans il y a tout juste cent ans, contenant notamment l'emblématique Sur la baie. Le recueil le plus célèbre de Katherine Mansfield Katherine Mansfield a vécu une enfance assez solitaire, envoyée à 13 ans parfaire son éducation au Queen's College de Londres, dans un certain dénuement. Un premier mariage malheureux, une fausse couche et, à 23 ans, un premier recueil de nouvelles, Pension allemande. Suivront, en quelques années d'une vie aussi brève que vagabonde, Félicité, La Garden-Party et Le Nid de colombes. Ils confirment un talent singulier, mélange de gravité et d'" humour un peu meurtri " (Marcel Arland). Sens de l'ellipse et de l'anecdote infime, finesse de touche impressionniste, fraîcheur et sincérité des sentiments, apprentissage de la douleur physique et morale : autant d'expressions d'une sensibilité extrême et d'une conscience du mal qui la portent aussi bien à l'hédonisme qu'à l'ascèse dans l'orbe de Georges Gurdjieff, dont elle reçoit l'enseignement théosophique au prieuré d'Avon, où elle mourra de tuberculose le 9 janvier 1923, à l'âge de 33 ans. Dernier recueil publié de son vivant, en février 1922, La Garden-Party est peuplé de petites gens, domestiques, ouvriers, vieilles filles, petits enfants. Composé en quelques mois, à Menton et à Montana, en Suisse, il contient l'une de ses plus célèbres et plus longues nouvelles, Sur la baie. L'English Review salua " une Maupassant au féminin ", la critique rapprochant son art de celui de Tchekhov, mélange d'ironie et de compassion. Dans une préface, en 1929, Edmond Jaloux a évoqué ces " lambeaux de réalité arrachés à la douleur ", " tendres et délicates merveilles " que l'on " chérit avec son coeur et non avec son esprit ". Inclut les nouvelles : Sur la baie - La garden-party - Les filles de feu le colonel - Mr et Mrs Colombe - Jeune fille - Vie de Maman Parker - Mariage à la mode - Le voyage - Miss Brill - Son premier bal - La leçon de chant - L'étranger - Jour férié - Une famille idéale - La femme de chambre.

01/2023

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Littérature française

Gelendzhik

"Elle part en Avignon. Elle a trouvé une coloc. Elle cherche. Rue Joseph Vernet. C'est bien là. C'est au 11. C'est chez Madame Duclous. C'est elle qui nous loue la chambre. C'est au quatrième sans ascenseur. Ce n'est pas grave, car elle n'a qu'un petit sac à dos avec trois tee-shirts et sept petites culottes. Elle change souvent de petite culotte quand il fait chaud. Elle n'aime pas se balader en ville sans petite culotte. Mais sur la plage, elle adore. C'est bon. C'est extra. C'est géant. C'est divin. Le retour à l'état de nature. La jouissance d'être nue face au vent. Elle sonne. Elle entend des pas. Ce doit être elle. Elle ouvre. C'est elle. Bonjour. Je m'appelle Léa. Bonjour Léa. Moi, c'est Bénédicte". Léa et Bénédicte vont et viennent. Du théâtre à la danse. De la poésie à la philosophie. D'Ouessant aux Açores. De Toulouse à Darmstadt. De Saint-Girons à Guéret. Du bonheur à l'horreur. De l'amour à la folie. De la tisane de thym aux cheminots rebelles. D'un haletant ping-pong poétique à un déroutant "cadavre exquis" . De Karl Marx à Jésus-Christ, Gelendzhik est un tourbillon de mots... Gelendzhik est une rafale de mots assénée à la Kalachnikov... Maurice Berthon vit à Nîmes. Il est né dans l'Allier en 1957. Il a des origines paysannes. A 19 ans, il fait ses études de géomètre à l'Ecole Nationale du Cadastre à Toulouse. A 23 ans, il devient arbitre de football. A 35 ans, il s'écarte définitivement du football. Il découvre la lecture. Il découvre la littérature, la poésie, la philosophie. Ses auteurs favoris sont Beckett, Artaud, Thomas Bernhard... Il participe à plusieurs ateliers théâtre. A 38 ans, il est sélectionné au cours Florent. Il doit y renoncer. A 39 ans, il fait sa première année de philosophie. A 44 ans, il découvre la danse contemporaine. Ateliers. Stages. Performances. A 62 ans, il écrit "Gelendzhik" . "Gelendzhik" est son premier roman.

01/2021

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Football

Qatar, la Coupe de l'immonde ?. L avis de 40 personnalités

Zurich 2 décembre 2010, Sepp Blatter va révéler le nom des organisateurs de la Coupe du Monde 2022. Il arrive avec l'enveloppe qui recèle le secret que le monde s'impatiente de découvrir. Au premier rang se trouve l'Emir du Qatar et son épouse, qui bondissent de leur siège quand Blatter sortira de l'enveloppe le carton révélant le nom Qatar. La délégation américaine est dans la salle. Bill Clinton dans sa chambre d'hôtel. A l'annonce du résultat, l'ancien président s'empare d'un cendrier. Il l'envoie briser un miroir qui ne renvoyait que sa furie. Il ne s'y attendait pas. Pas grand monde d'ailleurs. Pour beaucoup, l'impensable c'est produit. Comment un pays dont le dossier était le seul à avoir reçu une alerte rouge de la part du comité d'attribution peut-il sortir vainqueur d'une enveloppe aux allures de chapeau de magicien ? Un pays dont les étés offrent un climat caniculaire, un pays sans football, sans footballeurs, sans supporters, sans stades, défie les lois de la raison. Le Chilien en charge de coordonner l'évaluation des candidats a très vite brandit le drapeau rouge. Le Qatar ne propose pas les éléments nécessaires pour organiser l'évènement. Pour beaucoup, cela suffisait à mettre les Qataris hors-jeu. Mais au fil des mois et des années, le Qatar a décidé de mettre des moyens colossaux dans sa campagne. En résumé, le Qatar a acheté la Coupe du Monde 2022. Oublié le cahier des charges dans lequel il est écrit que la Coupe du Monde doit se jouer en juin et juillet. Oublier qu'à cette période la température avoisine les 40°. Oublié que le football est joué par des êtres humains dont le corps est composé, en moyenne, de 65% d'eau. Pas Grave. Le cahier des charges sera tout simplement modifié. Ca, même le concurrent russe n'y était jamais parvenu. Corrompre oui, changer le règlement non. A la veille d'une Coupe du monde qui en devient la coupe de l'immonde, Frédéric Waseige et Philippe Auclair ont recueilli les avis de 40 personnalités belges et françaises qui comptent dans le monde du football.

11/2022

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Faits de société

Méditations d'un condamné. Comment le couloir de la mort a ouvert mon coeur

Le récit puissant d'un homme qui a trouvé la paix intérieure et ouvert son coeur à la compassion derrière les barreaux du couloir de la mort, dans une prison des Etats-Unis. L'un des livres de chevet de la maître bouddhiste Pema Chödrön. Jarvis Jay Masters est condamné jeune adulte à la prison pour braquage, après une jeunesse difficile et d'errance. Il rentre à la prison de San Quentin en 1981. Tandis qu'il purge sa peine, un gardien est assassiné et, malgré qu'il clame son innocence, il est reconnu coupable de complicité dans ce meurtre et condamné à mort. Il est dans le couloir de la mort depuis 1990, et il a passé 21 ans à l'isolement. La liberté peut prendre diverses formes : certaines dépendent de circonstances tandis que d'autres ne peuvent vous être retirées. Détenu depuis 1981 à la prison d'Etat de San Quentin, aux Etats- Unis, Jarvis Jay Masters vit dans le couloir de la mort depuis 1990. Dans ce recueil d'histoires et de récits de vie au seuil de la chambre d'exécution, il explore le sens de la vraie liberté, à travers son cheminement vers la paix intérieure et sa pratique bouddhiste. Il donne à voir un jeune homme ordinaire cerné par la violence, son expérience du système judiciaire, puis sa rencontre en prison avec le maître bouddhiste tibétain Chagdud Tulku Rinpoché et l'engagement sur une voie de non-violence et de pacification. Tour à tour joyeux, déchirant et glaçant, d'une perspicacité et d'un discernement profonds, son témoignage offre une vision pleine d'espoir et illustre la possibilité d'être libre même dans les moments les plus sombres. "Ce livre est l'un de mes préférés. Jarvis Jay Masters, mon cher ami, est l'un de mes plus grands enseignants, il ne cesse de m'inspirer par sa détermination et sa résilience. Dans le couloir de la mort, il est devenu un homme bon. Si Jarvis peut traverser un lieu si sombre et y trouver la lumière, alors il y a de l'espoir pour chacun de nous". Pema Chödrön, enseignante bouddhiste et auteure PEN Award 1992

08/2021

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 8, 1828-1830

L'année 1828 commence pour Chateaubriand par un deuil cruel celui de Claire de Duras qui s'est éteinte le 16 janvier. Mais pour l'ancien ministre des affaires étrangères, que de promesses dans le nouveau ministère Martignac, qui lui redonnera peut-être la place qui avait été la sienne dans l'appareil de l'État. Hélas ! l'éternel opposant se heurte à une fin de non-recevoir, qui s'adoucit quand on lui propose l'ambassade de Rome. D'octobre 1828 à mai 1829, le nouvel ambassadeur gagne la confiance de Léon XII, devient le mécène des artistes de la villa Médicis et se rend populaire par le bon goût de ses réceptions et des fouilles archéologiques qui le consolent mal d'avoir renoncé, pour des motifs politiques, à faire représenter sa tragédie Moïse à Paris. Le 10 février 1829, Léon XII meurt brutalement et. dans le conclave qui s'ouvre pour nommer son successeur. Chateaubriand trouve une occasion majeure de déployer son activité diplomatique. Le cardinal Castiglioni, l'un des favoris du gouvernement français. est élu sous le nom de Pie Vlll et Chateaubriand exulte. Mais la nomination au secrétariat d'État du cardinal Albani, une créature de l'Autriche, contrarie si vivement le ministère qu'il adresse à Chateaubriand une lettre de reproches que l'ambassadeur prend très mal. Usant du congé qu'il avait demandé, il quitte Rome pour Paris, où il retrouve Mme Récamier, sa confidente des bons et des mauvais jours. Il rencontre aussi pour la première fois Mine de Nichet et Léontine de Villeneuve, avec lesquelles il entretenait une correspondance amoureuse depuis plus d'un an. Tandis que Chateaubriand hésite à retourner à Rome, la formation du ministère Polignac, en août 1829, lui fait donner sa démission d'ambassadeur. En 1830. les ordonnances de Juillet et les Trois Glorieuses qui changent le destin de la France trouvent Chateaubriand fidèle à son engagement légitimiste. Après avoir prononcé son discours d'adieu à la Chambre des pairs, il croit sa carrière politique finie et, ruiné, sans illusions, songe à quitter la France pour continuer la rédaction de ses Mémoires, enrichis par les expériences des trois dernières années.

11/2010

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Théâtre

Le théâtre, c'est (dans ta) classe !

Trois auteurs, d'horizons différents, se réunissent pour se remémorer un moment clé de leur adolescence ; ils invitent le théâtre et inventent leur théâtre dans des formes originales. Un recueil de trois textes, autour de la manifestation "Le théâtre c'est (dans ta) classe" organisée par le Théâtre Amstramgram. Le théâtre naît là où il n'est pas chez lui. Imaginons la salle de classe. On écarte tables et chaises pour former un gradin improvisé. Le comédien ou la comédienne apparaît, sans décor ni artifices lumineux ou sonore, dans un rapport direct entre aire de jeu et auditoire. Parole adressée, parole d'aujourd'hui pouvant évoquer des problématiques, des paysages, des obsessions adolescentes. C'est la proximité de l'interprète et la force de la parole qui fondent l'assemblée théâtrale. A travers ce concept, le théâtre sort de ses gonds, pénètre les établissements scolaires et fiction et conversation, art et parole partagée, entrent au cœur du dispositif. Avec T'as peur ou quoi ?, Arnaud Cathrine livre un texte sobre et intime, où surgissent et se mêlent la voix intérieure de Martin, les angoisses de sa mère, et une plongée en apnée dans les rapports adolescents... Une histoire dans laquelle les chansons, et le courage des amitiés naissantes, permettent d'affronter la plus grande des peurs : celle de la cour de récré. Les Hippocampes, le texte de Fabrice Melquiot, est une sorte d'antichambre à Tarzan Boy. La chambre adolescente est le lieu du souvenir, des amours contrariées, au rythme de musiques rock. John W, la pièce de Valérie Poirier, nous transporte dans l'univers du western. Chez les Rabilloud, une famille apparemment comme les autres, les westerns on a ça dans la peau, comme d'autres ont la piraterie dans le sang. Mais la distance entre la réalité du quotidien et le monde des cow-boys n'existe plus. John W fait partie de la famille, mais il se sent en décalage. Avec ce recueil, L'Arche propose un nouveau titre en partenariat avec le Théâtre Am Stram Gram de Genève. Ces trois pièces espèrent donner de l'air au présent, par la parole vivante, parole adressée, en saillie, parole d'aujourd'hui évoquant des problématiques, des obsessions, des paysages adolescents.

09/2014

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Romans graphiques

Monsieur Proust

En 2022, à l'occasion du centenaire de la mort de l'écrivain, Monsieur Proust, classique maintes fois réédité, devient un roman graphique, adapté par Corinne Maier et illustré par Stéphane Manel. Céleste Albaret a été la gouvernante de Marcel Proust pendant neuf ans, de 1913 à sa mort, en 1922. Tout juste arrivée de sa Lozère natale, pour retrouver à Paris son mari, qui était le chauffeur de Proust, elle entra au service de l'écrivain pour de menues tâches, et finit par, lui dédier son existence, épousant sa vie de reclus jusqu'à participer matériellement à l'élaboration d'A la recherche du temps perdu (prenant des notes sous la dictée, collant ses ajouts sur les fameuses " paperolles "). Celeste, qui lui inspira le personnage de Françoise, principale représentante du peuple dans La recherche, prit ainsi part de façon unique à la vie de Proust ; elle veillera sur lui jusqu'à la fin. Avec l'aide de Georges Belmont, qui recueillit et mit en forme ses souvenirs, elle publia ses mémoires en 1973. Elle y racontait avec simplicité et émotion les années qu'elle avait passées auprès de l'écrivain. Dans la foule d'ouvrages consacrés à l'auteur de La recherche, Monsieur Proust est incomparable. Fraîchement accueilli par les gardiens du temple lors de sa parution, comme l'oeuvre d'une femme incapable de restituer le génie d'un écrivain qu'elle n'avait pas lu, il est désormais considéré comme un document irremplaçable sur la vie quotidienne de Proust lors de ses dernières années et surtout, sur la manière dont il parvint à achever son oeuvre. Par la grâce du dessin de Stéphane Manel, nous nous introduisons à la suite de Céleste, dans l'intimité de l'appartement du boulevard Haussmann pour découvrir l'invraisemblable cérémonial selon lequel est organisé la vie de Proust. De la cuisine à la chambre de liège, toutes les routines quotidiennes, fumigations, préparation du café, etc. , mais aussi les visites, les sorties, les rencontres... Tout prend vie ici, pour nous livrer peut-être comme nulle part ailleurs, les clés sensorielles de ce monde à l'envers dont Proust fit son royaume, un univers où les frontières entre réalité et fiction étaient délibérément brouillées.

09/2022

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Lettres classiques

Ellénore. Volume 2

Duc de... , que nous nommerons le duc de Montévreux, s'étant vu contraint de se réfugier en France par suite des troubles de son pays, vint s'établir à Boulogne avec sa femme et ses enfants. Une modique fortune, encore diminuée par les sacrifices que le capitaine Mansley avait faits à son parti lui donnait à peine les moyens de soutenir honorablement sa famille. Un vieux nègre, dévoué aux intérêts de son maître, l'avait suivi dans l'exil, et son zèle infatigable secondait si bien son habileté, qu'il faisait à lui seul le service des quatre domestiques que son maître avait été forcé de renvoyer en Irlande. Après avoir fait le métier de valet de chambre le matin, Zaméo devenait cuisinier, puis à peine avait-il servi le dîner, qu'il conduisait les enfants à la promenade, et revenait ensuite soigner le capitaine Mansley que la goutte retenait sur son canapé. Il était le modèle des serviteurs, et même des amis ; car loin de profiter de la liberté que le capitaine lui avait donnée et des offres avantageuses qui lui avaient été faites par de riches maîtres, il était resté fidèle au sien, en dépit du malheur. Le soir, pour mieux dissimuler les fatigues de sa journée, et distraire les trois petites filles du capitaine de l'impression qu'elles ressentaient en voyant souffrir leur père et pleurer leur mère, il leur chantait des airs créoles, et leur apprenait la danse de son pays. Ellénore, plus jeune que ses soeurs, était la plus adroite à singer les mines du vieux nègre, aussi avait-il pour elle une admiration passionnée qui la lui faisait vanter sans cesse. On ne restait pas cinq minutes avec lui sans lui entendre parler d'Ellénore ; ses traits si fins, ses joues roses, ses beaux cheveux blonds, ses grâces enfantines, ses espiègleries surtout étaient un continuel sujet d'éloges. On ne pouvait les entendre sans éprouver le désir de connaître l'enfant qui les inspirait ; et c'est à cette exaltation singulière qu'on peut attribuer la curiosité, et par suite l'intérêt que la duchesse de Montévreux prit à Ellénore.

02/2023

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Correspondance

Ecris-moi vite et longuement. Correspondance de Françoise Sagan à Véronique Campion

" Chère Véronique, Ton coup de téléphone m'a enchantée. Figure-toi que je rentrais juste à 5h30 du matin, sur la pointe des pieds lorsque le téléphone a sonné. Comme il est dans ma chambre, j'ai pensé que mon père allait arriver et, me voyant tout habillée, m'engueuler. Aussi, me suis-je jetée tout habillée avec mon manteau sous les draps et les draps sur le nez ; j'ai parlé à mon père. Après je t'ai parlé et me suis relevée en riant aux éclats, déshabillée et recouchée. Quand rentres-tu ? Il s'est passé des choses notables ici, pas tellement sur le plan sentimental d'ailleurs mais sur le plan travail. J'en suis à la page 112 dactylographiée et n'aurai pas fini avant 50 pages, je crois. Claude Roy, l'éminent critique littéraire, l'a lu et m'en a dit fort grand bien. Bref, je suis enchantée, et ne fais que ça. Le seul ennui c'est que Guy Scheler ressemble à Luc (le héros). Et que tout se mélange agréablement, la vie dépassant la fiction, comme tu le sais. Dieu sait où tu es, ce que tu fais ? N'es-tu pas enceinte au moins ? Si tu reviens vite, je m'occuperai de toi, sinon reviens vite quand même. Je m'ennuie de toi, mon vieux, c'est fou. Tu me trouveras changée, beaucoup plus drôle sans doute. Enfin rentre et dépêche-toi, la plaisanterie a assez duré ! Vive la rue de Constantinople (je t'aiderai à passer les premiers pénibles jours de ton retour). Kiki Françoise " Voici le ton de la correspondance de la jeune Françoise Sagan à son amie chère, Véronique Campion. Après la publication de Bonjour Tristesse en 1954, Sagan découvre à dix-neuf ans le succès, le milieu littéraire et l'Amérique lors de la tournée mondiale organisée autour de son livre. Elle écrit ses émois, ses voyages et ses rencontres à coup de lettres enflammées et de télégrammes espiègles adressés à son amie restée en France. Cette correspondance joyeuse, mutine, adorable, fait déjà résonner la "petite musique" de tous les livres à venir. Une publication inédite qui donne à voir une nouvelle facette de l'écrivaine.

09/2021

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Poésie

Sultan Mourad

Sultan Mourad Victor Hugo Sultan Mourad La Légende des siècles, Hetzel, 1859 (p. 253-266). Mourad, fils du sultan Bajazet, fut un homme Glorieux, plus qu'aucun des Tibères de Rome Dans son sérail veillaient les lions accroupis, Et Mourad en couvrit de meurtres les tapis On y voyait blanchir des os entre les dalles Un long fleuve de sang de dessous ses sandales Sortait, et s'épandait sur la terre, inondant L'orient, et fumant dans l'ombre à l'occident Il fit un tel carnage avec son cimeterre Que son cheval semblait au monde une panthère Sous lui Smyrne et Tunis, qui regretta ses beys, Furent comme des corps qui pendent aux gibets Il fut sublime il prit, mêlant la force aux ruses, Le Caucase aux Kirghis et le Liban aux Druses Il fit, après l'assaut, pendre les magistrats D'Ephèse, et rouer vifs les prêtres de Patras Grâce à Mourad, suivi des victoires rampantes, Le vautour essuyait son bec fauve aux charpentes Du temple de Thésée encor pleines de clous Grâce à lui, l'on voyait dans Athènes des loups, Et la ronce couvrait de sa verte tunique Tous ces vieux pans de murs écroulés, Salonique, Corinthe, Argos, Varna, Tyr, Didymothicos, Où l'on n'entendait plus parler que les échos Mourad fut saint il fit étrangler ses huit frères Comme les deux derniers, petits, cherchaient leurs mères Et s'enfuyaient, avant de les faire mourir Tout autour de la chambre il les laissa courir Mourad, parmi la foule invitée à ses fêtes, Passait, le cangiar à la main, et les têtes S'envolaient de son sabre ainsi que des oiseaux Mourad, qui ruina Delphe, Ancyre et Naxos, Comme on cueille un fruit mûr tuait une province Il anéantissait le peuple avec le prince, Les temples et les dieux, les rois et les donjons L'eau n'a pas plus d'essaims d'insectes dans ses joncs Qu'il n'avait de rois et de spectres épiques Volant autour de lui dans les forêts de piques Mourad, fils étoilé de sultans triomphants, Ouvrit, l'un après l'autre et vivants, douze enfants Pour trouver dans leur ventre une pomme volée Mourad fut magnanime il détruisit Elée,

11/2022

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Droit administratif général

Code de justice administrative, Code des juridictions financières 2024, annoté et commenté. 8e édition

A jour du nouveau régime de responsabilité financière des gestionnaires publics. Les plus de l'édition 2024 : - Intègre le nouveau régime de responsabilité financière des gestionnaires publics ; - commentaires pédagogiques et complets de spécialistes de la matière ; - Inclus : le Code en ligne, enrichi, annoté et mis à jour en continu. Le Code de justice administrative Dalloz rassemble dans un même ouvrage les dispositions réglementant les procédures administratives contentieuses enrichies de bibliographies, d'annotations de jurisprudence et de commentaires explicatifs : le code officiel, les textes relatifs au tribunal des conflits, le code des juridictions financières et les règles relatives aux gestionnaires publics. Le Code officiel et les dispositions relatives au tribunal des conflits sont enrichis de bibliographies, de commentaires explicatifs et d'annotations de jurisprudence. De même, les dispositions du Code des juridictions financières et les règles relatives au comptable public font l'objet de riches annotations de jurisprudence et de bibliographies. L'édition 2024 est notamment à jour des textes suivants : - le décret n° 2023-10 relatif aux procédures orales d'instruction devant le juge administratif ; - le décret n° 2022-1605 portant application de l'ordonnance n° 2022-408 du 23 mars 2022 relative au régime de responsabilité financière des gestionnaires publics et modifiant diverses dispositions relatives aux comptables publics ; - le décret n° 2022-1604 relatif à la chambre du contentieux de la Cour des comptes et à la Cour d'appel financière et modifiant le code des juridictions financières ; - la loi n° 2022-1089 du 30 juillet 2022 mettant fin aux régimes d'exception créés pour lutter contre l'épidémie liée à la covid-19 ; - l'ordonnance n°2022-1521 du 7 décembre 2022 étendant aux collectivités relevant de l'article 74 de la Constitution et à la Nouvelle-Calédonie les dispositions de la loi n° 2022-217 du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale ; - le décret n° 2022-1243 du 16 septembre 2022 modifiant divers textes pour tenir compte de l'autorisation de mise en oeuvre du traitement de données à caractère personnel dénommé " SIRCID " ...

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Thèmes photo

Hakanai Sonzai

Les images de Pierre-Elie de Pibrac parlent d'obsolescence et donnent à voir la fragile beauté de notre condition humaine. Poursuivant son travail photographique sur la résilience, Pierre-Elie de Pibrac se rend au Japon en 2020 ; pays qui a connu le terrible tsunami de Fukushima et où les habitants se livrent peu sur leurs émotions, leurs inquiétudes psychiques et intimes. Poursuivant la démarche initiée dès 2016 lors d'un voyage d'un an sur l'île de Cuba durant lequel il photographia le quotidien des populations délaissées des ouvriers du sucre et la fin de l'utopie castriste, Pierre-Elie de Pibrac entreprend de sillonner la région de Fukushima pour aller à la rencontre de personnes dont le destin a été bouleversé suite au séisme. Lors de ce long périple, le photographe saisit des instants de vie : les Japonais sont au coeur des dérives de l'anthropocène, sujet brûlant de nos sociétés modernes. Réalisés à la chambre - mode de prise de vue hérité des origines de l'invention du médium -, ses portraits résultent de rencontres durant lesquelles, à rebours du geste furtif du reporter, hommes et femmes, adolescents et adultes se sont livrés sur leur histoire personnelle, leur fragilité, leurs inquiétudes existentielles. Ces visages semblent au premier abord tous emprunts d'une même impénétrabilité. Mais pour qui prend le temps de les scruter, ils apparaissent alors d'une grande singularité et constituent au final une galerie de portraits universels. Doucement, on entre dans la vie de chacun d'eux, chacun est devenu un personnage qui exprime la fuite du temps, la difficulté d'être au monde, une certaine mélancolie. Pays où la pression sociale et l'exigence du paraître influent fortement sur l'identité de la personne, mais aussi pays où les forces aléatoires de la nature, avec ses séismes terrestres et marins récurrents, le Japon a développé depuis des siècles le concept de mono no aware, une sensibilité pour l'éphémère, une perception aigue de la vanité et de l'impermanence des choses. Ponctués de portfolios d'images aux profonds noir et blanc, ces portraits tous pris dans des décors et lumières naturels, nous immergent dans la culture japonaise. Une atmosphère mystérieuse plane.

10/2023

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Lettres classiques

Ellénore. Volume 1

Duc de... , que nous nommerons le duc de Montévreux, s'étant vu contraint de se réfugier en France par suite des troubles de son pays, vint s'établir à Boulogne avec sa femme et ses enfants. Une modique fortune, encore diminuée par les sacrifices que le capitaine Mansley avait faits à son parti lui donnait à peine les moyens de soutenir honorablement sa famille. Un vieux nègre, dévoué aux intérêts de son maître, l'avait suivi dans l'exil, et son zèle infatigable secondait si bien son habileté, qu'il faisait à lui seul le service des quatre domestiques que son maître avait été forcé de renvoyer en Irlande. Après avoir fait le métier de valet de chambre le matin, Zaméo devenait cuisinier, puis à peine avait-il servi le dîner, qu'il conduisait les enfants à la promenade, et revenait ensuite soigner le capitaine Mansley que la goutte retenait sur son canapé. Il était le modèle des serviteurs, et même des amis ; car loin de profiter de la liberté que le capitaine lui avait donnée et des offres avantageuses qui lui avaient été faites par de riches maîtres, il était resté fidèle au sien, en dépit du malheur. Le soir, pour mieux dissimuler les fatigues de sa journée, et distraire les trois petites filles du capitaine de l'impression qu'elles ressentaient en voyant souffrir leur père et pleurer leur mère, il leur chantait des airs créoles, et leur apprenait la danse de son pays. Ellénore, plus jeune que ses soeurs, était la plus adroite à singer les mines du vieux nègre, aussi avait-il pour elle une admiration passionnée qui la lui faisait vanter sans cesse. On ne restait pas cinq minutes avec lui sans lui entendre parler d'Ellénore ; ses traits si fins, ses joues roses, ses beaux cheveux blonds, ses grâces enfantines, ses espiègleries surtout étaient un continuel sujet d'éloges. On ne pouvait les entendre sans éprouver le désir de connaître l'enfant qui les inspirait ; et c'est à cette exaltation singulière qu'on peut attribuer la curiosité, et par suite l'intérêt que la duchesse de Montévreux prit à Ellénore.

02/2023

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Littérature française

A coeur ouvert

Un petit soleil tournoie comme une menace vers le joueur : concentré sur le terrain de tennis, cet homme risque de mourir mais ne le sait pas. Encore une révolution, une approche jaune presque rieuse, une courbe astrophysique, et l'aorte explosera. Ainsi s'ouvre Peines de coeur : par un ralenti sublime, solaire et saudade - que nous conte, avec talent, un narrateur désormais allongé à l'hôpital. Partie remise... Sauvé à temps, ce coeur solide et passionné vivra longtemps. Mais il a fallu à Jean-Paul Enthoven passer par une expérience douloureuse et métaphysique. Huit heures d'opérations. Un coeur extrait du corps humain pendant 155 minutes, avant d'être réintégré, nettoyé, prêt à reprendre vie, amours, amitiés, livres et parties de tennis. C'est cette traversée du miroir que l'écrivain nous conte aujourd'hui avec talent. Ici tout est vrai : la nuit opératoire, la souffrance. Tout est énigmatique, à commencer par ce coeur, fragilisé par le temps et blessé par la trahison d'un fils adoré. Par quelle mystérieuse alchimie passe-t-on d'une peine de coeur à une maladie du coeur, d'un coeur blessé à un coeur opéré ? De page en page, de nuit en nuit, le narrateur est visité : par les souvenirs de l'enfance outre-mer, par un père merveilleux, prince du passé ; par un soignant silencieux ; par un grand Ponte fou de vie et de femmes ; par un amour mauvais et une compagne merveilleuse ; par des amis disparus - Michel Berger tué par son coeur en fin de partie, Françoise Sagan, éternellement facétieuse ; par un sage inconnu et un acteur gueulard dans la chambre d'à côté... . C'est le peuple de la nuit et des songes, qui frôle, touche et fait vivre et fait rire. Nulle saison en enfer, mais un moment douloureux traité avec distance et drôlerie, tant la vie prend un autre relief lorsqu'elle menace de s'éteindre . Peines de coeur est le roman vrai d'un homme dépouillé de ses masques : un rivage tendre d'où l'écrivain nous revient allégé, épuré, libre, délicieusement abandonné à la vie et à la littérature.

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Littérature érotique

Les aventures sexuelles de Martine dans les années 60 Tome 2

Du haut de ses dix-neuf ans, mineure, belle, effrontée, elle se permettait tout dans ce quartier Latin des années soixante ; draguer un vieux monsieur fortuné ou se goinfrer coup sur coup d'une "polonaise" puis d'une "pêche melba", le gâteau, bien sûr, qu'elle appelait "un cul", eu égard à sa forme. Impudente mais timide, têtue mais conciliante, tenace mais volage, affétée mais nature, elle n'était pas à un paradoxe prêt ! Quand elle désirait quelque chose, elle mettait tout en oeuvre pour l'obtenir, et tout, c'était tout ! Avant-propos Les différentes nouvelles se déroulent, pour la plupart, dans les années 60 ou début 70. A l'époque, les jeunes filles ne portent pas encore de "collants" qui n'existent pas ; elles portent des bas tenus par des jarretelles ou des "panties" ; c'est le début des bas autofixants. La pilule est interdite jusqu'en 1968 ; elle est dangereuse et provoque beaucoup d'effets secondaires ("Anovlar"). Après 68, elle n'est disponible que sur ordonnance AVEC autorisation des parents pour les mineures. La majorité est à 21 ans. Un instituteur à mi carrière reçoit 1500 francs mensuels. Un paquet de "Gauloises" coûte 1 franc en 1965. Une baguette de 250g vaut 40 centimes de franc. Le téléphone est peu répandu et on communique par télégramme ou par "pneu" en région parisienne ; la lettre est roulée, insérée dans un cylindre et envoyée par un réseau de tubes sous pression (pneumatique) au destinataire. Elle met entre 2 et 3 heures. Au début des années 60 (jusqu'en 1965 ! ), une femme, quel que soit son âge, doit obtenir une autorisation écrite de son mari ou de son père (lev "chef de famille") pour avoir le droit de travailler et ouvrir un compte chèque, postal essentiellement ! Il faut montrer une pièce d'identité pour prendre une chambre d'hôtel ; on y remplit une fiche de police ; un couple doit être marié ; il faut être majeur. Régulièrement, en pleine nuit, il y a une "descente" de police qui vérifie les identités des clients. Heureusement, il existe des médecins progressistes qui transgressent ces interdits, de même chez les hôteliers...

09/2023

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Botanique

Une Orchidée qu'on appela Vanille

Ce livre s'adresse aux passionnés de la botanique comme aux curieux de l'Histoire, aux cuisiniers en herbe comme aux simples gourmets. Nicolas Bouvier est le grand écrivain du voyage, ou plutôt, comme il aimait à le préciser, de "l'état nomade" . Ici, il nous emmène sur la route des épices, l'or des voyageurs, objet de convoitise et même, on le sait, monnaie d'échange multimillénaire. Liée à l'histoire du café comme à celle du chocolat, ces "drogues" qui ont changé l'Europe, celle de la vanille a quelque chose de romanesque : d'un obscur aromate mexicain mentionné pour la première fois au XVème siècle, elle finira par devenir, après moult pérégrinations et autres péripéties que l'auteur suit à la manière d'un enquêteur, un incontournable de nos livres de recettes. Nicolas Bouvier (1929-1998), écrivain, poète, essayiste, photographe, iconographe et voyageur, est né à Genève. Il a publié une dizaine d'ouvrages, dont L'Usage du monde, Le Poisson-Scorpion, Chronique japonaise, Journal d'Aran et d'autres lieux, et aux éditions Metropolis, Routes et Déroutes (entretiens avec Irène Lichtenstein-Fall) en 1992, L'Echappée belle en 1996 et La Chambre rouge en 1998. La première édition de Une Orchidée qu'on appela Vanille date de 1998. Nous la reproduisons ici dans son intégralité au format poche. Elle comprend ledit texte sur la vanille - qui était initialement destiné à un chocolatier de la Suisse centrale (qui, ruiné, n'a finalement rien pu en faire...), - enrichi de longs prolégomènes intitulés "Petite histoire de la vanille et quelques réflexions d'un cancre amoureux des plantes" et d'une iconographie où l'on reconnaît l'homme de métier. Nicolas Bouvier avait aussi tenu à inclure à cet ouvrage des recettes de Jules Gouffé, pâtissier célèbre de la fin du XIXème siècle. Michèle Stroun, éditrice, y adjoignit également la reproduction d'un "mot écrit à l'encre rouge pour Eliane, sa femme, petit mot intime, d'amour et de vanille" ainsi que de "six pages de manuscrits, arabesques noires tailladées de rouge" , comme elle l'explique dans une très belle postface relatant l'émouvante rencontre qui donna naissance à notre livre.

11/2023

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Littérature étrangère

Franz Schubert Express, Prague-Vienne. Suivi de Gustav Mahler Express, Vienne-Prague

A bord du train qui la conduit de Prague à Vienne, l'excentrique Maya Ney, psychologue à la retraite et aspirante détective, fait des rencontres un peu inhabituelles à bord du Franz Schubert Express, train qui assure la liaison entre Prague et Vienne, et, un an plus tard, à bord du Gustav Mahler Express, qui relie Vienne à Prague. Dans le premier trajet, elle fait la rencontre d'une femme intrigante. Assise à ses côtés, l'élégante Clara Blau l'émeut par les larmes qu'elle verse à la lecture des lettres d'Apollinaire. Lettres d'amour mais aussi lettres de tromperie, puisque le poète écrivit au mime moment de sa vie à sa promise et à sa maîtresse. Sa voisine de train se confie alors : se qualifiant elle-même de "veuve-divorcée", elle nourrit une haine viscérale à l'égard de celle qui fut l'épouse de son mari durant les trois dernières années de sa vie, ancienne femme de compagnie de sa propre belle-mère, Elfriede. Cette Ingrid tant haïe écrivit après la mort de son mari les mémoires d'Elfriede, ancienne danseuse qui entretint sa vie durant une relation secrète avec le père de son fils. De confidence en verre de cognac, Maya Ney devient peu à peu fascinée par l'histoire de Clara. Qui est cette Ingrid, fausse femme de chambre devenue écrivain ? L'histoire de la famille Blau est-elle l'expression de ce sentiment étrange qui l'étreint dans les rues de Vienne, sorte de mélange inextricable de raffinement et de cruauté ? Et un an plus tard, à bord du Gustav Mahler Express, Maya Ney prend une place, en première classe pour avoir la paix mais deux personnes étranges entrent dans son compartiment et Maya, malgré elle, devient témoin de leurs échanges intimes et bizarres. On apprendra qu'ils se sont échappés d'un hôpital psychiatrique et ils se prennent pour le couple Gustav Mahler et sa femme Alma ! La passivité de Maya avait eu des conséquences dévastatrices dans Prague Schubert Express, mais les événements tragiques qui surviendront dans le Gustav Mailer Express la forceront Maya à agir.

09/2013

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Littérature française

Julius aux alouettes

Dans une petite ville en bord d'océan, une famille enterre un homme appelé Julius. Dans la chaleur de l'été, pendant que le cercueil est porté vers le cimetière accroché à la falaise, chaque membre de la famille se souvient de ce bel homme fin et élancé, à la peau noire comme de l'ébène. Il y a le père médecin, la mère galeriste, la grand-mère et les deux enfants. Chacun semble porter la culpabilité de la disparition brutale de Julius, ce qu'ils appellent à mots couverts "un accident". Qui était donc Julius, qu'ils ont enseveli nu dans un linceul blanc ? De quoi sa mort est-elle le signe ? On remonte donc en cinq tableaux l'histoire de la rencontre de cette famille avec Julius, et chacun des cinq va donner sa propre vision de l'histoire. Julius a débarqué sur la plage le jour de la grande tempête d'équinoxe et, tout naturellement Marie, la mère, l'a invitée à rester quelques temps chez eux, dans la belle chambre d'amis qui héberge d'ordinaire des artistes en résidence. La vie de chacun va en être bouleversée, non seulement ce qu'on appelle le quotidien des jours, mais bien au-delà. C'est un renversement des perspectives que Julius va opérer chez eux, une ouverture de l'horizon, chez la grand-mère Léonie qui n'attendait plus grand-chose de l'existence, comme chez la petite dernière, Lola qu'on appelle la Simplette, qui tombe amoureuse de ce grand homme mystérieux. Tous, d'une façon ou l'autre, vont "faire l'amour" avec Julius, comme tous, dans le dernier mouvement, vont "tuer Julius". Dans cette parabole, Fabienne Juhel a le culot de nous proposer une revisitation très contemporaine du Christ, bien loin des canons orthodoxes, et ce roman allie poésie, pointes d'humour et regard pertinent sur notre époque. Comme d'ordinaire, chez cette auteure, on se trouve confronté à des personnages aux corps sensuels et aux âmes singulières. Ceci est donc un livre chrétien, mais à sa manière bien particulière, un appel à la vie, ses mystères et ses bouleversements. "Qu'est-ce qu'une histoire ? me demanderez-vous. La narration d'un miracle", écrit Fabienne Juhel.

03/2014

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Policiers

Le bruit du monde

Le 11 septembre 2001, deux avions, traversant un ciel particulièrement bleu, percutent, l'une après l'autre, les deux tours jumelles du World Trade Center, à New York. Louis Bromfield, le narrateur, un agent des services secrets français, en mission à Washington auprès de la CIA, assiste, dans la chambre d'un luxueux hôtel de la ville, depuis son poste de télévision, à cet acte terroriste sans précédent dans l'Histoire. Etre confronté à une telle tragédie l'atterre. D'une part, parce que la femme qu'il aime travaille dans l'une de ces deux tours. D'autre part, parce qu'il se reproche de n'avoir pas prévu la tragédie malgré les renseignements que son rôle d'agent secret lui a permis de glaner au Moyen-Orient. Au cours du récit, on assiste d'ailleurs à l'évacuation de l'une des tours en feu avant qu'elle ne s'écroule. On participe " en direct " à la tentative d'extirpation de ceux qui s'y trouvent piégés dont la femme du narrateur. On comprend donc ce qui s'est passé dans ce bâtiment durant ces minutes atroces que vécurent les gens qui s'y trouvaient avant qu'il ne s'effondre. Au cours de sa mission, dont le principal objectif est de démêler les réseaux de financement d'Al-Qaïda, le narrateur est par ailleurs entré en relation avec Sara, une superbe Franco-Syrienne au comportement pour le moins troublant et dont le charme est ravageur. Cette femme - pour quelles obscures raisons ? - a tout fait pour le séduire avant de lui livrer de quoi bloquer les comptes bancaires de l'organisation djihadiste. Que va devenir la femme qu'il aime ? Va-t-elle pouvoir s'extraire de la tour en feu ? Comment va évoluer l'enquête que le narrateur conduit avec la CIA sur les réseaux d'Al-Qaïda dont les résultats devaient permettre d'asphyxier cette organisation ? Le narrateur va-t-il être séduit par Sara ? Cette dernière va-t-elle l'aider à pénétrer la nébuleuse terroriste de façon à ce que des tragédies comparables à celle qui vient d'endeuiller New York ne se reproduisent plus ? Autant de questions qui font de ce roman un thriller aux rebondissements palpitants.

08/2010

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Histoire internationale

Activités maritimes et sociétés littorales de l'Europe atlantique. 1690-1790

Au XVIIIe siècle, les navires marchands ont pris possession de la mer. Morutiers et baleiniers se déploient depuis longtemps dans les hautes latitudes. Les grandes routes maritimes, ces voies du profit, ont pour destination l'Amérique ibérique, les Antilles, le continent nord-américain, les établissements de l'océan Indien. Le développement du commerce maritime s'est fait sous la protection des privilèges. Mais les monopoles et l'exclusif du pavillon craquent de toutes parts. Sur la façade atlantique du vieux continent, de la Baltique à la Méditerranée, les lignes du cabotage donnent plus de cohésion à l'Europe océanique et apparaissent, en amont et en aval des grands flux océaniques, comme les traits d'union indispensables à la réussite de l'aventure commerciale. Rapidement, les océans porteurs de ces activités deviennent le théâtre de rivalités et d'affrontements entre les puissances européennes. Le combat de ligne de file qui s'impose comme tactique de combat favorise une certaine homogénéisation des flottes de guerre. Mais quand le commerce est l'enjeu de la guerre et que le commerce fait la guerre au commerce, la guerre change de nature. Le XVIIIe siècle invente la guerre totale. L'aventure maritime, c'est d'abord celle des hommes et ce sont les paroissiens des villes et des villages du littoral, cet espace d'interface entre la mer, " between the devil and the deep blue sea " et la terre, entre la peine et le profit. Sur le pont ou sur les quais, aux mâts ou sur les chantiers navals, à la barre ou sur l'estran, ils sont les acteurs au quotidien du littoral et de la mer. Ils ne sont aussi que la main-d'œuvre d'entreprises dominées par les détenteurs de capitaux, les négociants. Du counting house à la country house, en passant par l'échevinage, le consulat, la loge et la chambre de lecture, tracent-ils la voie à de futurs notables ou à de véritables entrepreneurs ? Organisé en chapitres thématiques, abondamment illustrés par des cartes et des tableaux statistiques, cet ouvrage présente, par une nouvelle approche, une synthèse sur les activités maritimes et les sociétés littorales de l'Europe atlantique au XVIIIe siècle.

07/1997

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Beaux arts

Corrège. La Camera di San Paolo à Parme

La Camera di San Paolo est l'un de ces lieux un peu secrets qui, en marge des cycles célèbres et des chefs-d'oeuvre reconnus, constituent pour l'histoire de l'art des rendez-vous obligés. La singularité du propos, immédiatement visible, son caractère d'énigme ou de rébus font des peintures ornant cette "chambre" une véritable nasse symbolique où le visiteur fasciné se sent quelque peu perdu. Pourquoi et pour qui le Corrège a-t-il peint cet étrange cortège ? D'où viennent et que disent les figures ? A ces questions, l'étude de Panofsky répond, non de façon dogmatique, mais en suivant point par point le véritable réseau d'indices dissimulé dans les grisailles et le treillis de feuillage qui forme ce plafond unique en son genre. Devant un ensemble aussi complexe et aussi piégé, dont la cohérence saute aux yeux, Panofsky ne pouvait que relever le défi. Ce rébus mythologique, né dans le climat de l'Italie renaissante et selon les accents savants que lui imprimaient les cercles lettrés du Nord de la péninsule, fonctionne comme un véritable paradis exégétique : de telle sorte qu'avec cette étude Panofsky livre un modèle du genre, un modèle d'iconologie appliquée. Certes, ce n'est que la lettre de la peinture qui est ainsi approchée et il va de soi que l'indentification des figures ne dévoile pas tout de leur secret. Mais, chemin faisant, le voyage proposé à travers le temps, de l'origine de la mythologie à son réemploi renaissant, se mue en une série d'incursions dans la mémoire de l'Occident où, entre voilement et dévoilement, énigme et apparence, c'est la forme même d'apparition du sens qui est interrogée. Le cycle de peintures de la Camera di San Paolo à Parme, outre son raffinement exceptionnel, constitue un rébus mythologique né dans le climat de l'Italie renaissante et selon ses accents savants que lui imprimaient les cercles lettrés du Nord de la péninsule. Ce décor réalisé par Corrège fonctionne comme un véritable paradis exégétique à partir duquel Panofsky nous livre un modèle d'iconologie appliquée, à la manière d'un voyage à travers le temps, de l'origine de la mythologie à son réemploi renaissant.

04/2014

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Actualité et médias

Menaces sur Obama. L’Amérique conservatrice à la conquête de la Maison Blanche

Novembre 2008 : l’Obamania porte au pouvoir le premier président américain noir. Un « raz-de-marée », un « événement à la portée mondiale », les superlatifs inondent la presse internationale et le monde s’enflamme pour celui qui ne pouvait tout simplement pas perdre ! En une nuit, les pages sombres des années Bush sont définitivement tournées, deux mandats passés aux oubliettes de l’Histoire et une droite américaine un peu vite enterrée. Novembre 2012 : Barack Obama joue sa réélection. Quatre ans ont passé… et cette droite américaine s’est refait une santé. Dès 2009, sa frange la plus conservatrice, la plus médiatique aussi, a saisi la crise financière puis économique pour s’offrir une tribune de choix : on commença alors en France à s’intéresser au phénomène des Tea Parties. De discours populistes en rhétorique ultraconservatrice, ils allaient secouer le système, à commencer par le coeur de l’establishment républicain. Car ces extrémistes dont on se moquait avec quelque condescendance teintée de crainte (justifiée : ils ont « pris la Chambre » aux élections de novembre 2010) sont aux premières lignes au cours des primaires : Michele Bachmann, Rick Santorum, Rick Perry ou Newt Gingrich. Le Parti républicain, lui, a choisi un adversaire pour faire face à Obama : ce sera Mitt Romney. La base n’en voulait pas. Elle se fera une raison. Car, après tout, la droite américaine au grand complet, de ses rangs les plus agités jusqu’à l’élite modérée du Parti républicain en passant par les « neocons » et les anciens de l’équipe Bush, n’a qu’un but, bien partagé celui-là : faire tomber Obama ! Y parviendront-ils ? Le résultat d’une élection ne se lit pas dans une boule de cristal mais un décryptage précis, fouillé et objectif, étayé d’entretiens de spécialistes de politique américaine sur le terrain, permet de comprendre quelles sont les forces en jeu pour cette présidentielle américaine 2012. Certaines promesses du Yes we can, dans le sillage de la bourrasque économique, se sont envolées. Le vent de l’Obamania ans pourra-t-il souffler encore ? Des menaces, bien réelles, pèsent sur Obama. Les républicains ont devant eux quelques mois pour les mettre à exécution.

10/2012

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Photographie

Louis Stettner. Ici ailleurs

Editions Xavier Barral juin 2016 Photographies : Louis Stettner Textes : Clément Chéroux et Louis Stettner En coédition avec le Centre Pompidou Exposition : Galerie de photographies - Centre Pompidou du 14 juin à fin septembre 2016 Louis Stettner, Ici Ailleurs La qualité atmosphérique Cette première monographie française du photographe américain présente plus de soixante années de travail, et fera l'objet d'une exposition durant l'été 2016 à la galerie de photographies du Centre Pompidou. L'ouvrage regroupe toutes les séries importantes de Stettner : de sa première photographie de son jardin prise à la chambre 20 x 25 en 1938, à sa dernière série dans les Alpilles (2014), travail graphique autour des arbres. Outre ses séries les plus connues, comme celle du métro de New York de 1946, le livre fait la part belle à sa période humaniste pendant laquelle Stettner, installé à Paris, fait le lien entre la French photography et la street photography américaine. A cette époque, il se lie d'amitié avec Brassaï et Boubat. De retour aux Etats-Unis en 1952, il photographie " the cool life " et témoigne des mouvements qui agitent l'Amérique à travers sa série " Protest ". Le livre présente aussi ses recherches plus personnelles comme la série Pepe et Tony, autour de pêcheurs, dans l'Espagne de 1956 ou l'Amérique des années 80. Louis Stettner a commencé la photographie dès son adolescence en 1938. Ce natif de Brooklyn (1922), s'installe à Paris à la fin des années 40 après avoir opéré dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Stettner se lie d'amitié avec des figures de la photographie humaniste. Après avoir été diplômé de l'Institut des Hautes Etudes Cinématographiques, il s'établit comme photographe freelance. Il retourne vivre aux Etats-Unis, il remporte le concours de jeune photographe organisé par le magazine Life et est exposé au MoMa. Stettner entame alors un travail photographique entre Paris et New York qu'il mènera pendant plus de 60 ans et livrera un temoignage important sur l'évolution parallèle de ces deux villes. Il s'installe définitivement en France en 1990, où il vit toujours.

06/2016

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Droit

Quelle protection pour les mineurs non accompagnés ? Actes du colloque du 21 juin 2018

Actes du colloque du 21 juin 2018 : La situation de particulière vulnérabilité des mineurs non accompagnés a conduit le droit français à mettre formellement en avant leur minorité plutôt que leur extranéité. Ainsi, les autorités françaises, tout comme les autorités européennes, ont préféré retenir l'appellation de mineurs non accompagnés, plutôt que celle de mineurs isolés étrangers retenue antérieurement, faisant ainsi disparaître, au moins formellement, l'extranéité au profit de la minorité. Pour autant, les difficultés que soulève leur prise en charge est indissociable de la question migratoire, ainsi qu'en attestent les conditions de leur traitement sur le territoire français. En effet, c'est bien dans un contexte global de crise migratoire qui touche l'Union européenne et la France que la problématique a pris une ampleur croissante au cours des dernières années. L'actualité récente a mis en lumière l'urgence de la situation et les limites du système français d'accueil des mineurs non accompagnés depuis plusieurs années. Face à la croissance exponentielle du nombre de mineurs non accompagnés depuis auto, le système implose. Certains Conseils Départementaux, auxquels incombe traditionnellement la responsabilité des services de l'aide sociale à l'enfance, ont ainsi refusé la prise en charge de mineurs non accompagnés, faute de moyens, quitte à constater artificiellement leur majorité. Cette situation a obligé l'Etat à envisager de nouvelles solutions dont les résultats peinent toutefois à se faire ressentir. Ces différents éléments démontrent que la protection des mineurs non accompagnés doit être repensée. La journée d'étude relative à leur protection avait pour ambition de participer à cette réflexion. Plusieurs praticiens et universitaires se sont donc réunis le temps d'une journée, à la Première Chambre du TGI de Paris, afin de proposer à la fois un état des lieux des difficultés mais également des solutions et remèdes. Le présent ouvrage contient les actes d'un colloque ouvert par le Défenseur des droits, Jacques Toubon, et publié grâce au concours de l'IRJS. Il s'adresse aux avocats, aux magistrats, aux juristes, aux personnels encadrant l'accueil de ces mineurs au quotidien, aux professeurs, aux chercheurs et aux étudiants en droit.

04/2019

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Sciences historiques

Les annales historiques du Barrois de 1411 à 1431 sous les règnes d’Edouard III, Louis et René Ier ducs de Bar

Victor Servais, fonctionnaire de préfecture joua un rôle de premier plan dans la sauvegarde des archives du comté puis duché de Bar au XIXe siècle. Il trouva dans les registres de la Chambre des Comptes de Bar-le-Duc une documentation d'une très grande richesse qui l'amena à rédiger un magistral ouvrage intitulé Annales historiques du Barrois de 1352 à 1411. Travail érudit, fidèle à la méthode ancienne des chroniqueurs, ce récit détaillé du long règne du duc Robert reçut un bon accueil du public. Tout naturellement, l'auteur entreprit de lui donner une suite. Il le fit au travers d'une série d'articles parus entre 1871 et 1873. En 1880, il entreprit de les rassembler dans une synthèse plus ambitieuse et plus étoffée sous le titre d'Annales historiques du Barrois sous les règnes d'Edouard III, Louis de Bar et René Ier ducs de Bar (1411-1431). Un concours de circonstances malheureuses empêcha l'édition du manuscrit qui sombra dans l'oubli. La richesse de son contenu et la qualité de sa rédaction nous ont conduit à penser qu'il méritait d'être tiré de l'oubli et porté à la connaissance de tous. En effet, il offre une véritable somme sur l'histoire de la principauté barroise durant le premier tiers du XVe siècle et fourmille d'éclairages très concrets sur la vie quotidienne, l'économie domaniale, les comportements et les mentalités d'un monde que nous avons perdu. Les derniers ducs héréditaires Edouard III, Louis cardinal puis le jeune René d'Anjou avec leur entourage familial et leurs serviteurs se trouvent humanisés car replacés dans le déroulement du quotidien d'une époque particulièrement troublée où il fallait faire face aux menaces incessantes qui surgissaient de partout. Des choix intervinrent qui firent entrer le Barrois dans l'orbite angevine et dans l'union avec l'ancien rival, le duché de Lorraine. Période charnière où les deux princes tentèrent de conquérir Metz et d'unifier l'espace lorrain. Période d'équilibre qui parvint à préserver une relative neutralité jusqu'en 1431 en se tenant à l'écart de la guerre civile qui opposait bourguignons et armagnacs. Période d'espoir avant la tornade.

03/2019

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Littérature étrangère

Les amants de Coney Island

La tempête de neige qui s'abat sur la presqu'île de Coney Island, en cet après-midi d'hiver, n'empêchera pas Michael et Caitlin de se retrouver dans un petit hôtel comme ils le font une fois par mois depuis un quart de siècle, mais elle confère à leurs retrouvailles une urgence inhabituelle. Michael et Caitlin sont mariés - chacun de son côté. Depuis tant d'années, leur vie est rythmée par ces rendez-vous clandestins et mensuels, toujours à Coney Island - dans le décor étrange et un peu décati d'une station balnéaire aux allures de parc d'attractions -, puisqu'ils n'ont pas eu le courage de divorcer et de laisser derrière eux un quotidien terne. Mais si cet après-midi-là ils feront l'amour comme à chaque fois, ils devront aussi parler de l'avenir, prendre des décisions peut-être. Car Thomas, le mari de Caitlin, sera sans doute muté dans le Midwest, et la femme de Michael, Barbara, est en train de se mourir d'un cancer. Alors Michael et Caitlin vont-ils enfin oser se projeter dans une vie commune, ou au contraire, vont-ils renoncer ? Pendant que les heures dans cette chambre trop froide s'égrènent, les souvenirs affluent : leur rencontre dans un dancing, le coup de foudre, la mort du bébé de Michael et Barbara, la brève carrière d'écrivain de Caitlin, mais aussi leurs enfances respectives, elle à Brooklyn, lui sur la petite île d'Inishbofin au large du Connemara. Deux êtres qui partagent une intimité radicale dans le secret le plus absolu, deux amants à la croisée des chemins. Et lorsque l'après-midi se finit, tous deux doivent prendre le train du retour... O'Callaghan exprime avec une précision inouïe la force du lien qui unit un homme et une femme, il y parvient à travers l'évocation à la fois sensuelle et hyperréaliste de l'amour physique. Il dit aussi les rêves et les actes manqués, les renoncements et les regrets, mais il chante surtout, et avant tout, le manque et le désir qui vous brûlent, vous coupent le souffle, vous font vivre.

03/2019

ActuaLitté

Histoire de France

Une histoire du luxe à Genève. Richesse et art de vivre aux XVIIe et XVIIIe siècles

Le nom de Genève suggère deux idées contradictoires. C'est d'abord la cité de Calvin, figure tutélaire qu'on crédite volontiers d'une austérité sans concession. C'est ensuite une ville de marchands, d'horlogers et de joailliers, qui a toujours cultivé les produits de luxe tandis que ses banquiers en faisaient un concentré de la richesse du monde. Austérité et richesse : Corinne Walker s'est demandé quelle est, dans l'histoire de la ville, l'origine de ces deux notions. Elle est remontée aux lois somptuaires attribuées à Calvin, documents aussi souvent cités que peu connus. Après en avoir scruté les nombreuses expressions du XVIe au XVIIIe siècle, elle examine l'application qu'en faisait la "Chambre de la Réformation" , tribunal dont les délibérations permettent de reconstituer les représentations sociales en même temps que la vie quotidienne d'une société, de ses pratiques et de ses goûts. Dès le XVIIe siècle, et surtout au XVIIIe siècle, Genève s'inspire moins de "l'austère Calvin" que des modèles parisiens en matière de mode (les femmes sont ici à l'honneur), mais aussi d'architecture. Dans un souci d'ordre social, les patriciens genevois qui gouvernent la ville ne se croient pas tenus de respecter les limites qu'ils voudraient imposer aux basses classes. D'où un art de vivre dans des intérieurs confortables, rehaussés de miroirs et de tableaux de prix, qu'encourage Voltaire qui prend ses quartiers non loin de Genève. De ce monde cosmopolite qui apprécie les joies de l'existence, où l'on est sensible aux beaux-arts et où l'on pratique une musique de qualité, Corinne Walker nous propose un tableau attachant, en faisant revivre certains de ses représentants : les membres de la famille Pictet, le pasteur Ami Lullin et sa fille, la charmante Manon, ou le célèbre Horace-Bénédict de Saussure. Aussi bien le pasteur que le savant s'entendent à montrer comment il est possible de concilier une vie de haut vol avec une éthique qui recommande aux élites de cultiver les lumières, en donnant à l'art et aux nouvelles sciences la place qui leur revient dans la culture de l'honnête homme.

12/2018